Économie Monétaire Et Financière II: Séance 1 Et 2 La Demande Da La Monnaie: L'école Classique

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Économie monétaire et financière II

Séance 1 et 2
La demande da la monnaie: L’école classique

Aziza Mahil, Ph.D


Session : Hiver 2024
RAPPEL
Fonctions de la monnaie

Fonctions de la
monnaie

Réserve de Usage différé dans le temps.


valeur
Possibilité d’épargner

Unité de compte Exprimer la valeur des biens et svc


dans une unité commune (prix)

Intermédiaire des Achat et cession de tout bien et svc


échanges
contre la monnaie

Fonction Utilisée par les pouvoirs publics


politique
(politique économique)
RAPPEL
Formes monétaires

• Troc

• Monnaie marchandise

• Monnaie métallique

• Monnaie fiduciaire

• Monnaie scripturale

• Monnaie électronique
RAPPEL
Création monétaire

• Les mécanismes de la création monétaire : le multiplicateur et le diviseur

• Le rôle de la banque centrale


Plan cours S4

• Partie I
La demande de monnaie : les fondements théoriques
Chapitre 1 : L’analyse dichotomique de la monnaie
Chapitre 2 : L’analyse non dichotomique de la monnaie
Chapitre 3 : L’approche monétariste

• Partie II
Le financement de l’économie
Introduction

• L’analyse de la demande de la monnaie.

– Pourquoi les agents financiers désirent détenir de la monnaie ?

– La monnaie est-elle neutre ou intervient-elle pour impacter les


échanges ? La monnaie est-elle passive ou active ?
Introduction

• La politique monétaire poursuit les mêmes objectifs que la politique


économique générale qui sont : la stabilité des prix ; l'emploi ; l'équilibre
extérieur et la croissance économique.

MAIS

• Même si la politique monétaire et financière permet de lutter contre


l'inflation,

l'existence et la nature d'un impact sur la croissance économique est un


sujet de débat :
1- Pour certains économistes, les impulsions monétaires influencent
les variations de la production, de l’emploi et des prix.
2- Pour d'autres par contre la monnaie n'a aucun effet sur l'activité.
Introduction

• Diverses vision d’analyser la monnaie …. donc diverses écoles de pensées

– Monnaie neutre (voile) : approche dichotomique de l’école classique et


néoclassique

– Monnaie active : approche keynésienne

– Monnaie nocive : approche contemporaine


Chapitre I
L’approche dichotomique de la monnaie

Sphère réelle Sphère monétaire


(Production biens et services) (Création monétaire)

La détermination de :
L'analyse concerne :
1- le volume de la production
1- la monnaie
nationale
2- le niveau général des prix
2- la quantité de transactions
à financer par le stock
monétaire
Évaluation du taux de variation
de la monnaie et du niveau
Mesure de la croissance général des prix
économique
Chapitre I
La sphère réelle

• La sphère réelle réelle englobe l’activité productive de biens et de services


qui :
– répond à des besoins,
– génère des revenus, de l’épargne, de l’emploi, du chômage, et des
échanges marchands.

• L’économie réelle a un impact concret sur le chiffre d’affaires des


entreprises à travers la consommation des biens et des services.

• La monnaie est « réelle » : elle entre sous forme de salaire et sort sous
forme de dépenses diverses incluant les charges et les achats de
marchandises ou de services.
Chapitre I
La sphère financière

• La sphère financière n’utilise pas la monnaie physiquement.

• La monnaie circule sur les marchés : elle est dématérialisée sous forme de titres,
d’obligations ou d’actions. Son but n’est pas de financer une activité, mais
l’économie toute entière.
Chapitre I
L’approche dichotomique de la monnaie

• Dichotomie séparant :
1- la sphère monétaire ou sont fixés les prix
2- la sphère réelle matérialisée par les biens

Sphère monétaire et sphère réelle sont isolées l’une de l’autre


Chapitre I
L’approche dichotomique de la monnaie

« Il n'est pas dans l'économie d'une société quelque chose de plus


insignifiant que la monnaie ».
John Stuart Mill dans « Principes de l'économie politique » (1848)

• Monnaie = « neutre » et « fiction »

• Monnaie neutre : naissance dans l'économie libérale classique qui rompt


avec la conception de monnaie-richesse des mercantilistes et proclame que
la monnaie n'est qu'une « fiction ».
Chapitre I
L’approche dichotomique de la monnaie

• La monnaie est considérée comme un « voile » : moyen pour faciliter les


échanges au lien du troc

• La monnaie ne peut pas modifier les conditions d’échange des biens et


services

La monnaie est neutre


L’approche dichotomique de la monnaie
1- les classiques

Adam Smith Jean Baptiste Say


L’approche dichotomique de la monnaie
1- les classiques

• Adam Smith (1723-1790)

Économiste classique britannique.

Père de la pensée économique libérale (libéralisme économique)

Rôle bénéfique du marché et de la concurrence : le libéralisme économique

Théorie de la «main invisible » : autorégulation du processus économique


(recherche des intérêts particuliers aboutit à un intérêt général)

Division du travail : la spécialisation accroît la productivité (usine d’épingle)


L’approche dichotomique de la monnaie
1- les classiques

« L’or et l’argent, sous quelques formes qu’ils soient, sous celle de monnaie
ou de vaisselle, ne sont jamais que des ustensiles,
tout aussi que les ustensiles de cuisine. »
Adam Smith (1776), Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations.

• Dichotomie : économie réelle basée sur la valeur du travail. La monnaie


joue un rôle instrumental.

• L'or et l'argent ne font pas partie de la richesse des nations et n'ont pas de
valeur intrinsèque (critique du mercantilisme).
Économie monétaire et financière II

Séance 1 et 2
La demande da la monnaie: L’école classique

Aziza Mahil, Ph.D


Session : Hiver 2023
Rappel

– Offre de monnaie versus demande de monnaie

– Sphère monétaire et sphère réelle

– Monnaie : active, passive, active et passive


L’approche dichotomique de la monnaie
1- les classiques

• Jean Baptiste Say (1767-1832)

Économiste classique français

Admirateur de Smith

Économiste libéral et optimiste


L’approche dichotomique de la monnaie
1- les classiques

« lorsque le dernier producteur a terminé un produit, son plus grand désir


est de le vendre, pour que la valeur de ce produit ne chôme pas entre ses
mains. Mais il n’est pas moins empressé de se défaire de l’argent que lui
procure sa vente, pour que la valeur de l’argent ne chôme pas non plus. Or
on ne peut se défaire de son argent qu’en demandant à acheter un produit
quelconque. On voit donc que le fait seul de la formation d’un produit
ouvre, dès l’instant même, un débouché à d’autres produits.»
L’approche dichotomique de la monnaie
1- les classiques

• « c’est la production qui ouvre des débouchés aux produits » ;

• « l’achat d’un produit ne peut être fait qu’avec la valeur d’un autre » ;

• « un produit terminé offre, dès cet instant, un débouché à d’autres produits


pour tout le montant de sa valeur » ;

• « le fait seul de la formation d’un produit ouvre, dès l’instant même, un


débouché à d’autres produits ».
L’approche dichotomique de la monnaie
1- les classiques

Loi des débouchés

1- Les produits s’échangent contre des produits : la monnaie n’est qu’un


intermédiaire aux échanges.
2- Les marchands cherchent à obtenir du numéraire (l’argent) en vendant
leurs produits en vue d’obtenir d’autres produits en échange.
3- Tout produit supplémentaire créé ouvre par son existence un débouché
à d’autres produits, à condition qu’il ait une utilité recherchée par les
consommateurs.
4- Une crise de surproduction ne peut se produire du fait des nouveaux
débouchés.
L’approche dichotomique de la monnaie
1- les classiques

• La prospérité des nation ne résulte pas de la promotion de la consommation


mais de la production

• La monnaie est neutre mais indispensable, elle est « l’huile qui adoucit les
mouvements d’une machine compliquée ».

• La thésaurisation est négligeable

• Toute offre crée sa propre demande


Résumé des classiques

• Nette séparation entre la sphère réelle et le monde monétaire.

• La monnaie n’influence pas l’économie réelle : elle est neutre.


Economie monétaire et financière

Séance 3 : Les néoclassiques


Rappel
L’approche dichotomique : les classiques (synthèse)

• Nette séparation entre la sphère réelle et la sphère monétaire

• La monnaie est insignifiante, son rôle ne dépasse pas sa fonction


transactionnelle
Plan séance

TQM : théorie quantitative de la monnaie

Fisher Analyse macro


Marshall Analyse par les encaisses
Pigou Ecole de Cambridge
L’analyse dichotomique de la monnaie
Les néoclassiques et la TQM

La théorie quantitative de la monnaie : TQM

• Fondateur : Jean Bodin, avocat et philosophe français (16e siècle)

• Contexte : longue inflation française

• Explications avancées pour cette inflation :


– Enfouissement de la monnaie pour thésauriser : perte de la valeur de la
monnaie après décès du propriétaire qui emporte avec lui le secret de
l’emplacement de sa monnaie
– Jean Bodin : cinq causes de l’inflation
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/jean-bodin-premier-monetariste-76244

Causes de l’inflation selon Bodin :

1. l’abondance d’or et d’argent dans le royaume,


2. les monopoles,
3. les pénuries causées par le commerce et les dégâts des guerres,
4. Les dépenses des princes et des seigneurs,
5. la manipulation du cours des monnaie.

Bodin : premier économiste à mettre en évidence la relation entre


l’augmentation des prix et « l’abondance d’or et d’argent ».
L’analyse dichotomique de la monnaie
Les néoclassiques et la TQM

• Les travaux de Bodin ont été repris par plusieurs auteurs notamment les
néoclassiques Fisher, Marshall et Pigou

• Théorie quantitative de la monnaie :


Il existe un lien direct entre la quantité de monnaie en circulation et le niveau des prix.
Une stimulation monétaire n’a pas d’effets bénéfiques durables sur l’économie, elle ne
génèrera que de l’inflation.
Les néoclassiques et la TQM
1- Irving Fisher : analyse macroéconomique

• Economiste américain

• 1867 – 1947

• Contexte : l’inflation et la
dépression après 1929

• Une causalité entre les


variations de la quantité de
monnaie en circulation et les
variations du niveau général des
prix.
Les néoclassiques et la TQM
1- Irving Fisher

TQM : théorie quantitative de la monnaie

• La quantité de monnaie est à l’origine de l’inflation

• MV = PT
– M : quantité de monnaie en circulation
– V : vitesse de circulation de la monnaie
– P : niveau général des prix
– T : volume de transaction
Les néoclassiques et la TQM
1- Irving Fisher

Exemple
On suppose une économie dans laquelle circule un seul billet de 100 Dhs.
Deux transactions sont effectuées : achat de 5 tee-shirts à 20 dhs pièce et 1
machine à coudre à 100 dhs.

P (PRIX) M V (valeur)
(quantité)
T1 (tee-shirt) 20 5 100
T2 (machine à 100 1 100
coudre)

Combien de biens sont produits dans cette économie (T) ?


Les néoclassiques et la TQM
1- Irving Fisher

Solution
– Exprimer tous les biens dans une même unité pour que les quantités
soient cumulables.
– La machine à coudre sera calculé en équivalent « tee-shirt »
P (PRIX) Q (quantité) V (valeur)

T1 (tee-shirt) 20 5 100
T2 (machine à coudre) 100 1 T2 = 5 T1 100
5+5

• T : Quantité produite (volume des transactions) = 10


• P : niveau général des prix = 20
• P*T : valeur totale des biens échangés = 200
• Quantité de monnaie en circulation : 100 dhs
• Nombre de fois de circulation : 2 fois (tee-shirts et machine à coudre)
Les néoclassiques et la TQM
1- Irving Fisher
TQM : MV (valeur des dépenses) = PT (valeur des achats)

Trois hypothèses

Hypothèse 1
T dépend de la capacité de production, machines, nombre de travailleurs, etc.
T est constant et suppose un niveau de plein-emploi (il ne dépend pas de V, M et P)

Hypothèse 2
V est constante à court terme = on est au maximum de ce qui peut être techniquement
produit.
V dépend de plusieurs facteurs qui évoluent lentement et stimulent la vitesse de
circulation
Les néoclassiques et la TQM
1- Irving Fisher

• Hypothèse 3
V et T ne varient pas
M peut varier si la BC décide ainsi
Il y a variation proportionnelle de M et P : ΔM => ΔP => pour la théorie
quantitative de la monnaie, l’inflation est un phénomène monétaire

Sous ce trois conditions, toute variation de la quantité de la monnaie en


circulation va provoquer un changement proportionnel du niveau général des
prix
Les néoclassiques et la TQM
2- L’analyse par les encaisses : Alfred Marshall

• Economiste fondateur de l’ école


néoclassique britannique

• 1842 - 1924

• Professeur de Keynes

• La demande de monnaie ou
l’encaisse désirée
Les néoclassiques et la TQM
2- L’analyse par les encaisses : Alfred Marshall

Fisher : niveau macroéconomique

Marshall : niveau individuel c-à-d. la volonté de détenir la monnaie en vue


d’une transaction (monnaie détenue par les agents économique)

Théorie de la demande de monnaie : L’école de Cambridge


Les néoclassiques et la TQM
2- L’analyse par les encaisses : Alfred Marshall

Selon l’école de Cambridge, les agents expriment une demande de monnaie


(M)

– M : demande de monnaie (proportionnelle au total des ressources)


– Y : revenu national réel (pouvoir d’achat)
– P : le niveau des prix
– k : la proportion

M = k PY

kPY = la demande d’encaisses monétaires dans laquelle k traduit un véritable


désir d’encaisses.
Les néoclassiques et la TQM
2- L’analyse par les encaisses : Alfred Marshall

M = k PY

– La théorie de l’utilité permettant d’analyser les déterminants de la


demande de monnaie

– M est la demande de monnaie optimale des agents économiques, elle


permet de maximiser l’utilité de la monnaie. L’optimalité de cette
demande étant déterminée par le paramètre k.

– Ce rapport identifié par k. Le k représente une part optimale du point de


vue des agents et dépend de P.Y.
Les néoclassiques et la TQM
2- L’analyse par les encaisses : Alfred Marshall

M = k PY

– Ce sont les agents économiques qui déterminent de manière rationnelle


le rapport entre le niveau de leur encaisse monétaire et leur niveau de
dépense (déterminé par P.Y)
Les néoclassiques et la TQM
3- L’analyse par les encaisses : Arthur Cecil Pigou

• Economiste britannique, élève de


Marshall

• 1877 – 1959

• Ecole de Cambridge

• Taxe pigouvienne et effet Pigou


Les néoclassiques et la TQM
3- L’analyse par les encaisses : l’effet Pigou

• Effet Pigou = effet d’encaisses réelles

• L’existence de liens forts entre la valeur réelles des encaisses monétaires et


le demande des biens de consommation.
Les néoclassiques et la TQM
3- L’analyse par les encaisses : l’effet Pigou

« Pigou a montré qu'une baisse des prix (situation déflationniste), en


provoquant une hausse du pouvoir d'achat des encaisses (argent thésaurisé)
ainsi que des titres à revenus fixes, était susceptible d'inciter leur propriétaire à
dépenser davantage. Il en concluait que cet effet empêchait le cercle vicieux
déflationniste (baisse des prix, donc revenus moins élevés pour certains, donc
réduction des dépenses, donc demande globale en baisse, donc baisse des
prix...) de se mettre en place et permettait un rééquilibre automatique. »
Les néoclassiques et la TQM
3- L’analyse par les encaisses : l’effet Pigou

• La variation du niveau général des prix influence la demande de biens

– Par précaution, les agents économiques souhaitent maintenir dans le


temps le niveau de leurs encaisses.

– Lorsque les prix augmentent, cette réserve subit les effets de l’inflation

– les agents veulent préserver la valeur réelle de leurs encaisses, ils


demandent donc de la monnaie pour reconstituer la valeur de leurs
encaisses.

– En conséquence, la demande de biens et de services a tendance à


diminuer.
Les néoclassiques et la TQM
3- L’analyse par les encaisses : l’effet Pigou

« Admettons que les pouvoirs publics décident d'accroître l'offre de monnaie, dans
l'espoir, par exemple, de stimuler l'activité. La quantité de monnaie en circulation (M)
augmente ; pour un niveau général des prix inchangé, le pouvoir d'achat monétaire (PA)
mis en circulation augmente.

Partant d'une situation d'équilibre où les agents détenaient des encaisses réelles qu'ils
jugeaient satisfaisantes pour assurer les transactions, ils se retrouvent avec des encaisses
réelles (ER) excédentaires qu'ils vont dépenser sur les marchés. Ces dépenses vont
augmenter la demande (D).

Mais l'offre de biens et services ne peut augmenter, puisqu'on est en permanence au


plein-emploi des facteurs de production ; en conséquence, les pressions sur la demande
font monter les prix.

La hausse des prix réduit la valeur réelle des encaisses détenues par les agents. Le
mouvement se poursuit jusqu'au moment où les encaisses réelles ont retrouvé leur niveau
initial ».

Jacques Généreux. Economie Politique. Tome 3. p.30.


Les néoclassiques et la TQM
Critiques

La TQM repose sur des hypothèses bien déterminées :


la constance de la vitesse de circulation de la monnaie,
le revenu réel,
le niveau de production et
le volume de transaction.

Ces hypothèses sont relativement discutables.

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