Lecture linéaire Le Malade Imaginaire

Acte III scène 10

Intro : Le Malade Imaginaire est la dernière pièce de

Molière publiée en 1673. Il s'agit d'une comédie ballet en 3
actes. Il y existe une confusion entre fiction et réalité,
permettant à Molière de critiquer les vices et les travers
humains répandus durant le 18e siècle mais aussi la
médecine de son époque. Il y met en scène Argan, un
bourgeois hypocondriaque souhaitant un tout prix que sa
fille Angélique épouse un médecin étant lui-même obnubilé
par le monde de la médecine. Cependant, ce souhait va à
l’encontre des volontés de sa fille souhaitant épouser un
certain Cléante. Dans cette scène, Toinette, la servante
d’Argan se déguise en médecin pour duper son maître et tenter
venir en aide à Angélique en ramenant l’hypochondriaque à la
raison.
-Lecture-
Nous nous questionnerons donc, à travers l’analyse linéaire de
cet extrait, en quoi cette scène permet-elle à Molière
d’exprimer une satire de la médecine de son temps ?
1er mvt : L’autoportrait d’un médecin charlatan
2e mvt : L’efficacité comique d’un faux diagnostic

1er mvt : L’autoportrait d’un médecin charlatan : « Je suis médecin

passager […] des bontés que vous avez pour moi »
- « Je suis médecin passager » : ironie + verbes de mouvement
« vais ; chercher ; trouver » + gradation « ville ; province ; royaume »
-> jette un discrédit sur toute la profession ; médecins ≈ marchands
ambulants (saltimbanques)
- « d’illustres matières ; malades dignes ; grands et beaux secrets de la
médecines » : adjectifs mélio >< « dédaigne ; menu fatras » : péjo ->
médecine inutile symbolisée par le voc contradictoire
- « Je dédaigne m’amuser ; maladies ordinaires » : voc méprisant ->
en + d’être inutiles, les médecins sont méprisants envers les patients.
- « Je veux des maladies d’importance » : complément du nom ->
Toinette souligne toute la volonté de la médecine de nuire des
médecins
- « de bonnes fièvres continues […] de bonnes pleurésies avec des
inflammations de poitrine » : énumérations hyperboliques des
maladies ~ registre tragique mais très éloigné de la réalité ; récurrence
x5 « de bonnes » /oxymore -> paradoxe ++ de la médecine par cet
éloge paradoxale et comique de la maladie
- « C’est là où je me plais, c’est là où je triomphe » : hyperbole
« triomphe » + parallélisme de constru avec rythme binaire -> donne
l’impression d’une satisfaction face au malheur des autres
- « vous rendre service » : formule de politesse -> comique ++ après
tous les souhaits de malheur précédents au subjonctif
- « des bontés que vous avez pour moi » -> critique de la bêtise
d’Argan
Toinette, déguisée en médecin (précision par didascalie) permet bien
la critique de la médecine par un autoportrait cruel
2e mvt : L’efficacité comique d’un faux diagnostic : « Donnez-moi
votre pouls […] le poumon vous dis-je »
- « Donnez-moi votre pouls » : impératif -> accentue la nonchalance
de Toinette
- « Ahy ; Hoy » : onomatopées -> comique de Molière qui contraste
avec le sérieux de Molière
- « Cet homme-là » : déterminant péjoratif et tournure impersonnelle -
> mépris de Toinette (et des médecins dont elle est l’allégorie) envers
ses confrères accentué par antithèse « grands médecins/ignorants »
- « Il dit ; d’autres disent » : répétition verbe dire -> aveu involontaire
d’Argan face à une médecine subjective ≠ formelle ne pouvant être
précise
Puis comique de répétition ++
- occurrence (x11) « poumon » au singulier >< « des douleurs de tête ;
un voile devant les yeux ; des maux de cœur ; des lassitudes par tous
les membres ; des douleurs dans le ventre ; des coliques » au pluriel -
> décalage accentué entre le diagnostic fallacieux de Toinette et les
douleurs d’Argan.
Mvt marqué par cette répétition qui martèle le diagnostic originel. Le
comique sert ici à critiquer le côté buté des médecins sourds aux mots
du patient
- « Il vous prend un petit sommeil après le repas et vous êtes bien aise
de dormir ? » : paradoxe -> qui lie la bonne santé à la maladie pour
souligner l’hypochondrie d’Argan

Conclusion : Paradoxe de la scène qui repose sur le déguisement de

Toinette imitant les médecins de l’époque pour dénoncer leurs
pratiques et mettre Argan en face de son hypochondrie. 2 mvts du
texte qui mettent en valeur 2 aspects de la critique de Molière
(caractères des médecins & diagnostics fallacieux). On verra par la
suite que seule l’amputation fera reculer Argan.
Ouverture : Knock ou le triomphe de la médecine de Jules Romain à
propos de l’hypochondrie et du milieu médical.

Lecture linéaire Le Malade Imaginaire

Acte III scène 10

Intro : Le Malade Imaginaire est la dernière pièce de

Molière publiée en 1673. Il s'agit d'une comédie ballet en 3
actes. Il y existe une confusion entre fiction et réalité,
permettant à Molière de critiquer les vices et les travers
humains répandus durant le 18e siècle mais aussi la
médecine de son époque. Il y met en scène Argan, un
bourgeois hypocondriaque souhaitant un tout prix que sa
fille Angélique épouse un médecin étant lui-même obnubilé
par le monde de la médecine. Cependant, ce souhait va à
l’encontre des volontés de sa fille souhaitant épouser un
certain Cléante. Dans cette première scène de la pièce,
succédant à un prologue vantant les exploits du roi, Argan est
présenté aux spectateurs. Il apparait d’ailleurs seul sur scène
durant l’examen de ses comptes décrit par un registre
comique.
-Lecture-
Nous nous questionnerons donc, à travers l'analyse linéaire de
cet extrait, dans quelles mesures cette première scène remplit-
elle son rôle de scène d'exposition ?
1er mvt : Examen des comptes (l1-13)
2e mvt : Accumulation comique des frais médicaux (l13-49)
3e mvt : La solitude d’Argan (l49-60)

1er mvt : Examen des comptes : « Argan seul dans sa chambre […]
les voilà, dix sols »
- « seul ; parlant à lui-même » : didascalie -> annonce un monologue
≠ discours direct. Perso principal placé au centre (toute la lumière sur
lui) où apparait son hypochondrie et sa santé, véritable obsession.
- accumulation d’’adjectifs numéros (citez brièvement) -> thème de
l’argent introduit + caractère obsessionnel & ridicule d’Argan

- « trois et deux font cinq » : répétition ≈ comique de mot -> caractère

limité d’Argan répétant machinalement ses comptes
On assiste ensuite à la mise en place d’un dialogue fictif entre Argan
et son apothicaire marqué par les guillemets et les changements de
tonalité illustrant les 2 persos
- « clystère insinuatif » : lexique savant qu’Argan emprunte aux
médecins ; termes scatologiques -> dégrade l’image de la médecine
réduite à des soins scatologiques.
- « ne pas écorcher les malades » : métaphore des prix élevés par cette
négation syntaxique -> relève d’un paradoxe chez le médecin qui fait
+ de mal que de bien
- « en langage d’apothicaire » : tonalité ironique des propos -> Argan
n’est pas dupe quant à leurs intérêts pour l’argent mais son
hypochondrie l’emporte.
Pièce qui s'ouvre sur un début comique (vieillard faisant ses comptes)
-> ridicule & nœuds de l'intrigue : thèmes de l'argent et la médecine

2e mvt : Accumulation comique des frais médicaux : « Plus, dudit jour

[…] qu’il mette ordre à cela »
- « Plus, dudit jour […] suivant l’ordonnance, cinq livres » : grande
partie du mvt marqué par la surenchère de frais médicaux -> souligne
le pdv de Molière sur les excès de la médecine.
- « Balayer ; laver ; nettoyer » : énumération représentant la
surabondance des traitements exigés par Argan
- « Julep hépatique » : exubérance d’un lexique médical
incompréhensible pour le spectateur -> aspect effrayant et comiques
des soins
- phrases nominales (sans verbes) + interjection : « Ah ! » -> témoigne
de la longueur des comptes ; fonctionnent comme une sorte de bilan et
donnent un rythme haché au monologue
Argan poursuit ensuite son interminable liste de soins au sein de son
dialogue fictif
- « si vous en usez comme cela, on ne voudra plus être malade » : cc
de condition + négation -> montrent l’entêtement/stupidité du baron,
sa seule maladie est celle de vouloir l’être à tout prix
- ce sentiment est accentué par le parallélisme de constru traitant du
nombre de traitements vis-à-vis du mois précédent.
Le portrait d’Argan semble se dessiner au cours de ce deuxième mvt.
On comprend le titre du Malade Imaginaire
3e mvt : La solitude d’Argan : « Allons, qu’on m’ôte tout ceci […]
drelin, drelin »
- « On me laisse toujours seul » : adverbe toujours -> Molière met en
scène l’isolement du perso
- « Il sonne une sonnette pour faire venir ses gens » : didascalie ->
comique de geste construit d’un comportement autoritaire
- « Drelin » : répétition x7 de l’onomatopée, comique de répétition ->
perso colérique et impatient + effet ridicule car devient un accessoire
de théâtre
- « Chienne ; coquine ; carogne » : jurons & gradation -> caractère
antipathique du perso par des jurons offensants
- « Ils me laisseront ici mourir » : registre pathétique pour clore la
scène -> autre crainte d’Argan : la mort

Conclusion : Cette première scène permet ainsi d'introduire les

thèmes principaux de l’intrigue (argent & médecine) et le personnage
principal qu’est Argan autour desquels se construiront le reste de la
pièce remplissant dès lors son rôle de scène d'exposition. Elle est aussi
une introduction aux différentes tonalités des scènes futures, et ntm le
comique omniprésent pdnt les 5 actes. Ouverture : médecine +
comique = thèmes récurrents chez Molière comme dabs Dom Juan ou
Le médecin malgré lui.