Le Diagnostic de Toinette
Le Diagnostic de Toinette
Le Diagnostic de Toinette
Introduction:
Dès le début de la tirade, Toinette prend un ton grandiloquent, ce qui donne un impression
de surjouer. Il y a une double énonciation qui est faite. On remarque qu’il y a un effet
comique créé pour le spectateur. C’est un faux discours qui est fait par ce médecin.
D’ailleurs, le terme de “médecin passager” renvoie à l’idée d’un médecin charlatan.
On a ici un médecin prétentieux, vaniteux, qui est présenté par Molière. Molière dénonce la
vanité, ainsi que l’égo surdimensionné des médecins à cette époque. Le médecin ici, essaye
d’attirer l’attention du patient avec des adjectifs mélioratifs comme “illustre”, ou encore
“grand”, pour mettre en valeur ses capacités.
On peut y voir de nouveau une critique des médecins par Molière, car ils sont trop
prétentieux, aiment étaler leurs savoirs avec un vocabulaire plutôt technique.
Il y a un oxymore de fait par ce médecin : “de bonnes fièvres", “de bonnes pestes”... Il y a un
adjectif mélioratif, avec un nom “négatif”. Il y a une anaphore de “bonnes”, ce qui rythme
l’énumération.
Ainsi, les deux mouvements de cet extrait mettent en valeur deux aspects de la
critique de Molière d'une part, il s'agit de pointer l'autosatisfaction pédante des médecins;
d'autre part, il s'agit de dénoncer l'absurdité de diagnostics médicaux qui n'ont rien de
scientifique, ni de rationnel, ni de logique. Par la suite, la surenchère de prescriptions
médicales effrayantes comme l'amputation finit par terrifier Argan qui revient à la raison
grâce au stratagème de son habile servante.
Cette satire des médecins est également exploitée en 1923 par Jules Romains dans
Knock où le personnage éponyme, médecin également, se révèle être un charlatan
incompétent dont les diagnostics sont absurdes et comiques. Mais au-delà de la satire de la
médecine, l'œuvre de Jules Romains met en garde, de façon plus générale, contre l'emprise
idéologique, en dénonçant à la fois les manipulateurs et le comportement des hommes
naïfs, prêts à se laisser embrigader.