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Revue des sciences de l'éducation
ISSN
0318-479X (print)
1705-0065 (digital)
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* Cette recherche a été subventionnée par le Fonds québécois de recherche sur la société et la
culture – Soutien aux équipes de recherche (FQRSC, 2005-2009, n° 103697). Les chercheurs
remercient les directions d’écoles, les enseignants, les parents et les élèves pour leur généreuse
participation qui a rendu possible cette étude.
1. Introduction et problématique
Les travaux récents en éducation suggèrent que l’évaluation de l’efficacité des
systèmes scolaires constitue un enjeu qui prend de plus en plus d’importance dans
plusieurs pays (Dumay, 2004 ; Lee, 2000 ; Reynolds, Teddlie, Creemers, Scheerens
et Townsend, 2000 ; Rowe, 2003 ; Rutter et Maugham, 2002). Ainsi, plusieurs cher-
cheurs se préoccupent maintenant de caractériser ce que pourrait être l’école
efficace (Lee, 2000 ; Teddlie et Reynolds, 2000). Un problème méthodologique se
pose toutefois au moment de comparer entre eux les divers établissements sco-
laires : ceux-ci se distinguent sur un ensemble de facteurs, externes à l’école, ayant
un impact direct sur le rendement de leurs élèves (force initiale des élèves, niveau
d’éducation de leurs parents, niveau socioéconomique, etc.). Or, pour isoler la part
attribuable à l’école dans la réussite des élèves, il faut contrôler l’impact de ces
facteurs. Ainsi, il importe de déterminer la part des variations observées dans les
attitudes, les comportements et le rendement des élèves attribuable à cet ensemble
de facteurs et celle due plus spécifiquement aux caractéristiques propres aux écoles.
Les recherches sur le sujet ont montré que des facteurs de nature sociale influencent
la motivation des élèves ainsi que leurs chances de réussir à l’école. Certains de ces
facteurs, comme les pratiques éducatives, appartiennent à la famille et au milieu
social (Bourdieu, 1973 ; Swartz, 1997) ; d’autres relèvent de l’école (Alexander,
Entwisle et Thompson, 1987 ; Goddard, Tschannen-Moran et Hoy, 2001 ; Kuklinski
et Weinstein, 2001). Parmi ces derniers facteurs, l’influence de différents agents
sociaux serait à prendre en considération : directions d’école, professionnels du
milieu scolaire et pairs.
Une étude de Vallerand, Fortier et Guay (1997) fait ressortir le rôle des attitudes
et des pratiques des enseignants sur la motivation des élèves. Leur soutien, par
exemple, agirait sur les perceptions de compétence des élèves, les conduisant à
s’engager et à persévérer dans leurs travaux scolaires. Selon d’autres auteurs, le
soutien des enseignants est en lien direct avec la perception de la valeur des matières
scolaires (Bouffard, Vezeau et Simard, 2006 ; Eccles, Wigfield, Harold et Blumenfeld,
1993) et avec le rendement (Adams et Singh, 1998). Pour leur part, Eccles et Jacobs
(1986) ainsi que Wigfield et Eccles (1992) ont obtenu des résultats indiquant que
2. Contexte théorique
2.1 Principes de l’analyse multiniveau
L’objectif des études qui portent sur l’efficacité des écoles est d’identifier la contri-
bution directe et indirecte de l’école sur un ensemble de variables allant du ren-
dement scolaire à l’adaptation psychosociale des élèves, en tenant compte de leurs
caractéristiques individuelles et de l’influence de leur environnement social (pairs,
famille) et économique (Bressoux, 2006 ; Rutter et Maughan 2002 ; Teddlie et
Reynolds, 2000). Certaines recherches sur l’efficacité des écoles portent sur l’impact
de l’établissement scolaire (l’effet-école), d’autres, sur l’impact de la classe (l’effet-
classe), alors que d’autres tiennent compte à la fois de l’école et de la classe. Toutes
ces études tentent de déterminer à quel point la fréquentation d’un établissement
particulier ou d’une classe particulière fait une différence dans la réussite scolaire
des élèves, au-delà de leurs caractéristiques personnelles et sociales (Bressoux,
1994). Pour ce faire, les chercheurs utilisent des procédures statistiques qui per-
mettent d’isoler l’effet spécifiquement attribuable à l’école ou à la classe. Ces
procédures, appelées modèles multiniveaux, isolent les différents niveaux de l’ana-
lyse (l’élève, la classe, l’école) et permettent d’estimer ce qui relève de chacun dans
l’explication des variations observées dans les mesures. Elles consistent générale-
ment en une extension de modèles de régression linéaire, appliqués à des données
qui sont structurées hiérarchiquement (les élèves dans des classes, les classes dans
des écoles, les écoles dans des quartiers, etc.). De plus, ces modèles d’analyse ne
transgressent pas le principe d’indépendance des observations pour les données
nichées. La procédure permet de décomposer la variance observée dans la mesure
d’une variable dépendante en autant de parties distinctes qu’il y a de niveaux
y a confusion avec un effet lié à l’âge des élèves ou encore avec les contenus liés
aux différentes matières scolaires. L’impact de ces facteurs confondant serait lar-
gement contrôlé si l’on comparait des classes parallèles, c’est-à-dire portant sur la
même matière et sur le même niveau scolaire.
Quoi qu’il en soit, les études portant sur l’impact de l’école sur l’adaptation
psychosociale des élèves (niveau d’attention, comportements délinquants, décro-
chage, absentéisme) ou sur les variables motivationnelles (estime de soi, intérêts,
buts, etc.) sont beaucoup moins nombreuses que celles qui portent sur le rende-
ment des élèves. Les quelques études disponibles à cet égard montrent que, chez
les élèves plus jeunes du moins, les effets liés à l’école seraient moins importants
sur ces variables que sur le rendement (Rutter et Maughan, 2002). Par exemple,
dans une vaste étude menée en Irlande, Smyth (1999) a montré que l’effet-école
est responsable de 20 % de la variance observée dans le rendement, mais de seu-
lement 4 à 6 % de la variance dans les mesures de stress et de 3 % dans celles de
lieu de contrôle (locus of control). Dans le même sens, une étude de Grisay (1997),
effectuée dans le système scolaire français, suggère que l’école aurait très peu d’effet
(autour de 2 %) sur certains aspects du développement socioaffectif des élèves
(motivation, image de soi scolaire, sentiment de maîtrise). Finalement, selon une
équipe de chercheurs (Verhoeven, Vandengerghe, Van Damme, Clement, Maetens
et Vergauwen, 1992 ; cités par Opdenakker et Van Damme, 2000), si une très grande
part des variations des scores des élèves belges dans le rendement en mathémati-
ques et en langue d’enseignement est attribuable à l’école (respectivement 29 % et
34 %), seulement 3 % de la variance d’une mesure de bien-être des élèves est relié
à l’école.
Par contre, d’autres études montrent que l’école jouerait un rôle plus important
dans le développement de certaines variables liées à la motivation des élèves dans
certains contextes. Ainsi, lors d’une étude menée dans des écoles primaires
accueillant des enfants de milieux défavorisés, Battistich, Solomon, Kim, Watson
et Schaps (1995) ont mesuré plusieurs variables affectives et motivationnelles.
Leurs résultats indiquent un effet-école inférieur à 5 % pour un certain nombre
de variables (plaisir ressenti dans la classe, orientation de la motivation vers la
tâche [task orientation], orientation de la motivation vers soi [self ou ego orienta
tion], buts d’évitement du travail, motivation intrinsèque, plaisir à aider les autres
élèves, autonomie, sentiment d’efficacité personnelle, estime de soi générale). Par
contre, cet effet varie entre 6 et 10 % pour les mesures d’appréciation générale de
l’école, de recherche des tâches qui représentent des défis, de l’estime de soi relative
à l’école, des attentes face à l’école et du souci pour les autres élèves, et il est supé-
rieur à 10 % pour les mesures de confiance et de respect envers les enseignants,
d’aspirations scolaires et d’adhésion à des valeurs démocratiques. Dans une étude
menées sur les facteurs scolaires liés à la motivation et aux problèmes de violence
à l’école chez des élèves de 12 à 21 ans, Galand, Philippot et Frenay (2006) rappor-
tent que les proportions de la variance entre les classes sont de 12 % pour les buts
une mesure générale portant sur un grand domaine d’activités, tel le fonctionne-
ment cognitif, pour en arriver aujourd’hui à parler de perceptions de compétence
plus spécifiques, comme celles portant sur des matières scolaires données. Cela fait
qu’actuellement les deux construits sont souvent utilisés de manière interchangeable
dans de nombreux travaux. Dans la présente étude, la formulation perception de
compétence est adoptée pour éviter toute confusion. Ces perceptions réfèrent donc
à l’évaluation, par l’élève, de ses habiletés et de sa capacité de réussir ou non ses
travaux scolaires. L’impact de ces perceptions sur l’acquisition et sur l’utilisation
efficace des ressources cognitives a été souligné à maintes reprises (Berry et West,
1993 ; Bouffard, Bouchard, Denoncourt et Goulet, 2005 ; Bouffard et Couture, 2003 ;
Pajares et Graham, 1999 ; Schunk, 1995 ; Wigfield, Eccles, MacIver, Reuman et
Midgley, 1991 ; Zimmerman, Bandura et Martinez-Pons, 1992). Selon ces auteurs,
l’élève qui a des perceptions de compétence positives aborde les tâches scolaires avec
plus de confiance, manifeste plus d’intérêt, travaille plus fort, recourt davantage aux
stratégies cognitives et métacognitives, persévère plus longtemps et, en cas d’obs-
tacle, accroît ses efforts pour résoudre les difficultés qu’il rencontre.
Cependant, même si les perceptions de compétence semblent constituer un
élément crucial de l’engagement de l’élève, certains auteurs estiment que l’impact
de ces perceptions ne serait pas direct, mais plutôt médiatisé par le type de buts
d’accomplissement qu’il poursuit (Ames et Archer, 1988 ; Chouinard et collab.,
2007 ; Dweck, 1989 ; Dweck et Leggett, 1988 ; Elliot, 2005 ; Elliot et Dweck, 1988 ;
Nicholls, 1989). Fondamentalement, les buts d’accomplissement renvoient aux
différentes raisons pour lesquelles l’élève s’engage dans les activités d’apprentissage.
Bien qu’ils aient reçu des appellations diverses, les chercheurs ont surtout examiné
deux grands types de buts : les buts d’orientation vers la tâche (task-oriented goals),
aussi appelés buts de maîtrise (mastery goals) ou buts d’apprentissage (learning
goals), et les buts d’orientation vers soi (ego-oriented goals), aussi appelés buts de
performance (performance goals) (Ames et Archer, 1988 ; Bouffard, Vezeau, Romano,
Chouinard, Bordeleau et Filion, 1998 ; Dweck, 1989 ; Nicholls, 1984 ; Ntamakiliro,
Monnard et Gurtmer, 2000 ; Pintrich et Garcia, 1991). Les buts d’orientation vers
la tâche reflètent une préoccupation importante, chez un individu, pour l’acqui-
sition et le développement de nouvelles habiletés et l’amélioration de sa compé-
tence. Le rôle de l’effort est valorisé en ce qu’il est vu comme un moyen efficace
pour s’améliorer. Les buts d’orientation vers soi reflètent quant à eux une préoc-
cupation pour l’obtention de performances élevées, qui surpassent celles des autres,
et ce, de façon à prouver sa compétence. Ici, l’effort est perçu négativement, car la
compétence est considérée comme d’autant plus élevée que la performance opti-
male est obtenue facilement.
À l’instar des buts d’apprentissage, la valeur accordée à l’école ou à la matière
scolaire est un thème central dans divers modèles de la motivation en milieu sco-
laire, en particulier dans ceux d’Eccles (Eccles, Wigfield, Flanagan, Miller, Reuman
et Yee, 1989 ; Eccles, Wigfield, Harold et Blumenfeld, 1993), de Pintrich (Pintrich
3. Méthodologie
3.1 Sujets
La présente étude porte sur des données recueillies dans le cadre de l’évaluation
de la Stratégie d’intervention Agir autrement (SIAA), une initiative d’aide aux écoles
secondaires de milieux défavorisés du gouvernement du Québec, et sur d’autres
données obtenues dans le cadre d’un projet mené par des chercheurs de notre
groupe de recherche (Chouinard, Karsenti et Roy, 2007). Grâce à l’échantillon de
la SIAA, nous avions déjà accès aux données recueillies auprès d’élèves du secon-
daire provenant d’écoles de milieux défavorisés. Le second projet a permis de
diversifier cet échantillon par le recrutement de groupes d’élèves du secondaire
issus de milieux plus favorisés.
Provenant d’un total de 54 écoles publiques, l’échantillon total est constitué de
7 433 élèves de niveau secondaire (1e sec. : 1 989 ; 2e : 1 969 ; 3e : 1 779 ; 4e : 1 101 ;
5e : 595), âgés de 12 à 18 ans (âge moyen = 14,46 ; écart-type : 1,40), répartis presque
également entre garçons (49,59 %) et filles (51,20 %) (les indications sur le genre
sont manquantes pour 16 sujets). Certains élèves ont répondu au questionnaire
pour deux matières de base (français et mathématiques), alors que d’autres n’y
ont répondu que pour l’une de ces deux matières. Pour les variables liées aux
mathématiques, les élèves (n = 3 320) se répartissent dans 198 classes (provenant
de 39 écoles), alors que pour celles liées au français, ils (n = 5 173) sont regroupés
dans 311 classes (provenant de 49 écoles). Chacun des groupes-classes considérés
dans l’échantillon comporte un minimum de cinq élèves, et chaque école sélec-
tionnée inclut au moins deux groupes-classes. Réparties sur l’ensemble du territoire
scolaire québécois, ces écoles desservent toutes des populations francophones et
proviennent de milieux urbain, semi-urbain ou rural. Elles varient également selon
le niveau socioéconomique tel que défini par l’Indice de milieu socioéconomique
(IMSE) du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec. Cet indice,
qui s’exprime en rang décile, s’appuie sur la proportion de mères sous-scolarisées
(sans diplôme d’études secondaires) (2/3 de l’indice), et la proportion de parents
inactifs sur le plan de l’emploi (1/3 de l’indice). Ainsi, 34 écoles sont identifiées
comme provenant de milieux socioéconomiques défavorisés (indice IMSE de 8 à
10), 10 écoles proviennent de milieux socioéconomiques moyennement favorisés
(indice IMSE de 4 à 7), et 10 écoles sont de milieux socioéconomiques favorisés
(indice IMSE de 1 à 3).
Les échelles élaborées par Ntamakiliro et ses collaborateurs (2000) ont également
été utilisées pour mesurer, en général, les buts d’accomplissement des élèves ainsi
que leur attrait pour l’école et leur perception de son utilité. Quatre énoncés se
rapportent à l’orientation vers soi (a = 0,88) (par exemple, Je suis fier(e) de moi
quand j’obtiens une meilleure note que mes amis) et trois à l’orientation vers la tâche
(a = 0,64) (par exemple, Je suis très content(e) quand j’apprends quelque chose de
nouveau qui a du sens). L’échelle d’attrait pour l’école comprend quatre énoncés
(a = 0,86) (par exemple, Ce qu’on fait à l’école me plaît). L’utilité perçue comporte
quatre énoncés elle aussi (a = 0,71), dont deux concernent l’importance des mathé-
matiques (par exemple, Pour trouver un emploi, il est important de bien réussir en
mathématiques) et du français (par exemple, Ceux qui sont bons en français trouvent
plus facilement un emploi) et deux qui réfèrent à l’utilité de l’école en général (par
exemple, Pour avoir une place dans la société, il est important de réussir à l’école).
L’avantage que l’élève perçoit au fait de décrocher est évalué par une échelle
élaborée et validée par Janosz (2004) (a = 0,89). Pour chacun des 11 énoncés, le
participant devait indiquer son niveau d’accord à l’aide d’une échelle en quatre
points allant de Totalement en désaccord à Totalement d’accord (par exemple, Je
pourrais enfin faire ce que je veux si j’abandonnais l’école). Pour cette mesure, plus
le score est élevé, plus l’élève voit d’avantages à décrocher.
Finalement, une mesure du rendement scolaire des élèves est obtenue en deman-
dant à ces derniers d’indiquer leur note moyenne en français et en mathématiques
à l’aide de l’échelle suivante : Moins de 35 %, Entre 36 et 40 %, Entre 41 et 45 %, etc.
Pour les analyses, l’élève s’est vu attribuer le score qui figurait au milieu de la
catégorie désignée pour chacune des deux matières (score médian).
4. Résultats
La première série d’analyses portera sur le profil motivationnel général, et non
spécifique à une matière. Il sera alors question de déterminer l’ampleur de l’effet-
école et de l’effet-classe sur l’attrait et l’utilité perçus de l’école, sur les buts d’ac-
complissement (orientés vers soi ou vers la tâche), ainsi que sur les avantages perçus
à décrocher. La seconde série d’analyses portera sur le profil motivationnel (per-
ception de compétence et volonté d’apprendre) et le rendement en regard de
l’apprentissage des mathématiques, alors que la troisième série portera sur le
français.
Comme nous l’avons déjà mentionné, la première étape de l’analyse multiniveau
permet de déterminer la part de variance relative à chacun des niveaux considérés.
Elle consiste à produire un modèle inconditionnel (ou modèle vide), c’est-à-dire
sans aucune variable explicative (voir la formule 1 en annexe). Ce modèle permet
de calculer la corrélation intraclasse qui correspond au pourcentage de la variance
de la variable dépendante attribuable à chacun des niveaux d’unités d’analyses, ici
l’élève, la classe et l’école (voir respectivement les formules 2, 3 et 4, en annexe).
Puisque plusieurs études ont montré une diminution de la motivation au cours
du secondaire (Chouinard et Roy, 2008 ; Gurtner, Gulfi, Monnard et Schumacher,
2006 ; Jacobs, Lanza, Osgood, Eccles et Wigfield, 2002), et étant donné que notre
échantillon comportait des classes de première à cinquième secondaire, il nous a
semblé important d’extraire de la part de la variance expliquée par la classe celle
liée plus spécifiquement aux différences entre les niveaux scolaires. Nous avons
donc introduit la variable niveau scolaire dans une seconde étape de l’analyse
(Modèle 1) à titre d’effet fixe (voir la formule 5, en annexe).
Résultats des analyses sur les variables motivationnelles liées à l’école en général
Attrait pour l’école Utilité perçue de l’école Orientation vers soi Orientation vers la tâche Avantages à décrocher
Modèle vide Modèle 1 Modèle vide Modèle 1 Modèle vide Modèle 1 Modèle vide Modèle 1 Modèle vide Modèle 1
Effets fixes
(ordonnée à 3,94 *** 4,56 ** 5,31 *** 3,74 *** 1,62 ***
l’origine - intercept)
Sec. 1 4,03 *** 4,81 *** 5,47 *** 3,80 *** 1,65 ***
Sec. 2 - 0,18 ** - 0,09 - 0,22 *** - 0,31 *** - 0,03
Sec. 3 - 0,20** - 0,43 *** - 0,29 *** - 0,37 ** - 0,00
Sec. 4 - 0,08 - 0,54 *** - 0,20 ** - 0,26 - 0,06
Sec. 5 0,17 - 0,55 *** - 0,02 0,06 - 0,19 ***
Effets aléatoires (r2)
Élève 1,50 *** 1,50 *** 1,61 *** 1,61 *** 2,08 *** 2,08 *** 1,63 *** 1,63 *** 0,41 *** 0,41***
Classe 0,11 *** 0,10 *** 0,07 *** 0,03 ** 0,04 ** 0,03 * 0,05 ** 0,04 ** 0,02 ** 0,02 **
École 0,02 0,02 0,04 ** 0,04 ** 0,03 * 0,03 ** 0,03 * 0,04 ** 0,01 0,00
Corrélation
intra-classe 6,60 % 4,20 % 2,00 % 3,10 % 4,30 %
Revue des sciences de l’éducation, volume 36, no 2, 2010
Classe
École 1,20 % 2,50 % 1,20 % 2,00 % 1,20 %
10-09-01 14:35
Vezeau, C., Chouinard, R., Bouffard, T., Janosz, M., Bergeron, J. et Bouthiller, C. 457
intraclasse pour les niveaux classe et école, exprimée en pourcentage, est ensuite
indiquée. Ainsi, l’appartenance à une classe plutôt qu’à une autre explique 6,6 %
de la variance des scores d’attrait pour l’école, alors que l’école explique 1,2 %
de la variance. Par ailleurs, pour chacune des variables, la colonne de droite
(Modèle 1) présente les coefficients associés à chacun des niveaux scolaires. La
valeur de l’ordonnée à l’origine indique la moyenne de la variable dépendante
pour les élèves de première secondaire, moyenne de base à laquelle celle de chacun
des autres niveaux est comparée (ici 4,03 pour la mesure d’attrait pour l’école).
L’ajustement par rapport à la moyenne des participants de première secondaire
est ensuite indiqué pour chacun des autres niveaux du secondaire, le signe négatif
exprimant une diminution par rapport à la moyenne de ce niveau.
Les résultats montrent que la variance des scores des variables motivationnelles
générales s’explique principalement par les variations entre les élèves. Le pourcen-
tage de variance expliquée par les différences entre les établissements scolaires est
toujours très limité (moins de 3 %), l’utilité perçue étant la variable où l’on retrouve
la plus grande proportion de variance expliquée par le niveau école. Les différences
entre les classes contribuent à expliquer un plus grand pourcentage de la variance.
Il faut souligner que, même si les différences entre les niveaux scolaires sont signi-
ficatives à plusieurs endroits, la part de la variance liée aux différences entre les
niveaux scolaires est relativement limitée, sauf pour la mesure de l’utilité perçue,
où la diminution des scores pour les niveaux scolaires plus avancés contribue à
expliquer 60,9 % de l’effet lié à la classe. Ce pourcentage est obtenu en divisant la
différence entre la variance des résidus de la classe du modèle vide de celle du
modèle 1 par la variance des résidus de la classe du modèle vide (Raudenbush et
Bryk, 2002). Pour les autres variables, ce pourcentage est de 10,2 % pour la mesure
de l’attrait de l’école, de 8 % pour la perception des avantages qu’il y aurait à
décrocher et respectivement de 27,5 % et 22,9 % pour l’orientation vers soi et pour
l’orientation vers la tâche.
Tableau 2
Résultats des analyses sur les variables spécifiques aux mathématiques
Perception de compétence Volonté d’apprendre Rendement scolaire
Modèle vide Modèle 1 Modèle vide Modèle 1 Modèle vide Modèle 1
Effets fixes
(ordonnée à
4,61 *** 5,65 *** 72,97 ***
l’origine
- intercept)
Effets aléatoires
(r2)
Élève 2,00 *** 2,00 *** 1,38 *** 1,38 *** 138,73 *** 138,69 ***
Classe 0,15 *** 0,15 *** 0,07 *** 0,06 **
École 0,01 0,01 0,02 0,03 35,74 *** 33,71 ***
5,93 5,88
CIC
Classe 6,90 % 4,50 % 19,80 %
École 0,20 % 1,60 % 3,30 %
Tableau 3
Résultats des analyses sur les variables spécifiques au français
Perception de compétence Volonté d’apprendre Rendement scolaire
Modèle vide Modèle 1 Modèle vide Modèle 1 Modèle vide Modèle 1
Effets fixes
(ordonnée à l’origine 4,49 *** 4,86 *** 72,42 ***
- intercept)
CIC
Classe 7,20 % 6,60 % 20,50 %
École 0,50 % 1,90 % 4,50 %
sement fondé sur le rendement des élèves. Or, même si les pourcentages de variance
expliquée sont effectivement moins élevés, ils demeurent quand même assez
importants.
6. Conclusion
La présente étude a le mérite d’être la première à avoir documenté l’ampleur des
effets liés à l’école et à la classe sur le profil motivationnel des élèves avec un vaste
échantillon québécois. Elle constitue le premier jalon d’un programme de recherche
sur l’impact de l’environnement scolaire et des pratiques pédagogiques sur le
rendement et la motivation des élèves québécois. De meilleures connaissances à
ce sujet pourraient s’avérer essentielles pour la compréhension des facteurs en
cause dans la réussite scolaire et de ceux qui sont responsables de l’abandon sco-
laire. En soulignant la portée plus grande de l’environnement de la classe par
rapport à l’environnement de l’école, les résultats de la présente étude nous indi-
quent la direction pour des recherches ultérieures. Par ailleurs, les effets relative-
ment modestes décelés dans notre étude pourraient indiquer que les enseignants
adaptent relativement peu leurs pratiques aux besoins et aux caractéristiques des
élèves, ce qui mériterait une investigation plus poussée de la part des chercheurs.
Quoi qu’il en soit, la présente étude s’avère pertinente à la fois sur le plan scienti-
fique et sur le plan du transfert dans les milieux de pratique.
Une des forces de cette étude réside dans le fait que les variables motivationnelles
ont été mesurées avec des instruments validés, couvrant un ensemble de construits
jugés importants dans les études actuelles sur la motivation scolaire. Cela dit, il est
certain que le caractère transversal de l’étude limite la portée des résultats obtenus.
Il serait intéressant de disposer de mesures de changement des attitudes des élèves
(par exemple avec des mesures en début et en fin d’année) pour estimer, au-delà
de l’influence des variables individuelles, d’éventuels effet-école et effet-classe sur
ces mesures de changement. Une autre limite importante de notre étude touche
la mesure du rendement dont nous disposions. Il aurait été préférable d’avoir des
évaluations objectives, communes à l’ensemble des élèves, mais elles n’étaient
malheureusement pas disponibles à tous les niveaux scolaires examinés. Nous
avons dû nous contenter de la moyenne générale du bulletin (auto-rapportée par
les élèves), et il importe de rester conscient que les évaluations des divers établis-
sements ne sont pas toujours comparables entre elles. Par ailleurs, comme les
pourcentages de variance expliquée par l’effet-classe sont appréciables, il convien-
drait d’analyser, dans de futures recherches, ce qui, dans les pratiques des ensei-
gnants (par exemple, la diversité des pratiques évaluatives, le style éducatif, le degré
d’expérience de l’enseignant, etc.) et dans les caractéristiques des groupes (par
exemple, le climat de la classe, la taille du groupe, le ratio garçons-filles, le degré
d’hétérogénéité du groupe, etc.), permet d’expliquer les différences attribuables
au fait d’appartenir à telle ou telle classe.
Annexe
Formule 1 : Modèle vide (Raudenbush et Bryk, 2002)
Υijk = p0jk + eijk,
p0jk = b00k + r0jk,
b00k= g000 + u00k.
english title • Estimation of school effect and classroom effect on motivation among high school
students
summary • The goal of this study is to examine the respective importance of school and classroom
effects on students’ motivation and achievement. 7433 junior and senior high school students
enrolled in 54 public schools from the province of Quebec agreed to participate. Results of the
multilevel analyses showed that the variance of school effects on students’ motivation ranged
from 0,2 % to 2,5 % whereas the variance of the effects of classroom ranged from 2,0 % to 7,2 %.
Although the school effect on students’ achievement was also weaker than the effect of the
classroom, both effects were stronger than they were on motivation.
key words • school effect, classroom effect, motivation, school environment, multilevel analysis.
título • Estimación del efecto escuela y del efecto clase sobre la motivación de los alumnos de
la secundaria
resumen • El estudio tiene por propósito estimar la amplitud del efecto del ámbito escolar sobre
la motivación y el rendimiento escolar de 7 433 alumnos del primer al quinto grado de la secun-
daria procedentes de 54 escuelas públicas de Quebec. Los resultados de los análisis multiniveles
muestran que la varianza en la motivación de los alumnos debida al efecto de la escuela oscilan
entre 0,2 % y 2,5 %, mientras que la debida a la clase varía de 2,0 % à 7,2 %. Por terminar, el efecto
de la escuela sobre el rendimiento de los alumnos es también más bajo que él de la clase, pero
los dos resultan ser más importantes que los que fueron observados sobre la motivación.
palabras claves • efecto escuela, efecto clase, motivación, ámbito escolar, análisis multiniveles.
Références
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the academic achievement of African American 10th graders. Journal of negro education,
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Ames, C. et Archer, J. (1988). Achievement goals in the classroom : students’ learning stra-
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Madame Christiane Bouthillier fait partie de l’Équipe d’évaluation de la Stratégie d’intervention Agir
autrement.
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