Groupes Dem (21-22)

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1 G ROUPES

TABLE DES MATIÈRES

1 Groupes 1
1.1 Structure de groupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.1 Définitions et premiers exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.2 Groupe (Z/nZ, +) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.3 Groupe produit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.4 Itérés d’un élément . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2 Sous-groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.1 Sous groupe engendré par une partie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.2 Sous groupe engendré par un élément . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2.3 Groupe monogène, groupe cyclique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3 Morphisme de groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3.1 Composition de morphisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3.2 Noyau et image d’un morphisme de groupe . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.3 Surjection canonique de Z vers Z/nZ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.4 Ordre d’un élément . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.4.1 Définition et exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.4.2 Caractérisations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.4.3 Théorème de Lagrange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.4.4 Générateurs d’un groupe cyclique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.1 Structure de groupe
1.1.1 Définitions et premiers exemples
D ÉFINITION 1.1
∗ étant une loi de composition interne dans un ensemble G, on dit que (G, ∗) est un
groupe si
1) La loi ∗ est associative :
2) ∗ possède un élément neutre :

∃e ∈ G / ∀x ∈ G x ∗ e = e ∗ x = x

3.) Tout élément de G possède un symétrique pour la loi ∗ :

∀x ∈ G ∃x0 ∈ G / x ∗ x0 = x0 ∗ x = e

Si de plus la loi ∗ est commutative, le groupe est dit commutatif (ou abélien en l’hon-
neur du mathématicien Abel).

Lorsque la loi est notée × ou., on dit que le groupe est noté multiplicativement.
Lorsque la loi est notée +, on dit que le groupe est noté additivement (réservé au groupe
commutatif).
Lorsque le groupe G est fini de cardinal n, on dit que G est d’ordre n

Remarque:
1. On dit ”souvent G muni de ∗” au lieu de (G, ∗) , et lorsqu’il n’y a pas d’ambiguïté,
on écrit G tout court au lieu de (G, ∗) ; par exemple, on parle du groupe R au lieu de
(R, +) ou du groupe R∗ au lieu de (R∗ , ×) .
2. La loi de groupe ∗ étant associative, le symétrique de x est unique ; on le notera x−1 ;
mais en notation additive, ce sera −x.
3. On a toujours, dans un groupe :
−1
e−1 = e, x−1 = x et (x ∗ y)−1 = y −1 ∗ x−1

Ce qui, en notation additive donne :

−0G = 0G , − (−x) = x et − (x + y) = −y + (−x)

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4. En notation additive, on définit la soustraction − par :

∀x, y ∈ G x − y = x + (−y)

5. Dans un groupe tout élément est simplifiable (puisque symétrisable) ;


6. On represente la loi de G dans une table.
7. Dans la table d’un groupe fini, apparaît dans chaque ligne et dans chaque colonne
tous les éléments de G une fois et une seule.
E XEMPLES 1.1
1. (Z, +) , (Q, +) , (R, +) et (C, +) sont des groupes abéliens
2. (R∗ , ×) , (Q∗ , ×) et (C∗ , ×) sont des groupes abéliens
3. (GLn (K) , ×) est un groupe appelé groupe linéaire d’ordre n.
4. Soit E un ensemble non vide. On note SE l’ensemble des bijections de E ver E. Alors
(SE , ◦) est un groupe non commutatif dès que card(E) ≥ 3. En particulier, Si E = [[1, n]],
SE se note aussi Sn . (Sn , ◦) est un groupe de cardinal n!. Parmi ses éléments signalons :
les transpositions τ = (i, j) vérifiant τ 2 = Id,
les p-cycles c = (a1 , a2 , ..., ap ) vérifiant cp = Id

Exercice 1
Si E est un ensemble muni d’une loi associative ∗ possédant un élément neutre e, alors l’ensemble
S (E) des éléments symétrisables de E est stable par ∗ et S (E) muni de la loi induite ∗S(E) est
un groupe.

1.1.2 Groupe (Z/nZ, +)


D ÉFINITION 1.2: Congruence modulo n
Pour n ∈ N, La relation Rn définie par
xRn y ⇐⇒ x − y ∈ nZ est une relation d’équivalence, applelée relation de congruence
modulo n. On note x ≡ y[n]
La classe d’équivalence de x modulo n est x = x + nZ
Z/nZ est l’ensemble quotient Z/Rn

P ROPOSITION 1.1
1. Soit x(, y) ∈ Z2 , x ≡ y[n] si, et seulement si, x et y ont le même reste dans la
division par n
2. Z/nZ = {0, ..., n − 1}

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P ROPOSITION 1.2: Compatibilité
Soit n ∈ N∗ , Si x ≡ y[n] et x0 ≡ y 0 [n] alors
x + y ≡ x0 + y 0 [n] et xy ≡ x0 y 0 [n]
En particulier x ≡ y[n] ⇒ ∀p ∈ N, xp ≡ y p

Exercice 2
Montrer que ∀n ∈ N, 10n + (−1)n+1 est divisible apr 11

Exercice 3
Montrer que 11|2123 + 3121 .

Exercice 4
Déterminer pour n ∈ N, le reste Rn de la division euclidienne de 3n par 5.

Exercice 5
Montrer que ∀n ∈ N, 7|32n+1 + 2n+2

D ÉFINITION 1.3
On définit deux opérations + et × sur Z/nZ en posant a + b = a + b et a × b = a × b

P ROPOSITION 1.3
(Z/nZ, +) est un groupe abélien à n éléments de neutre 0. De plus, pour tout a ∈
Z/nZ, −a = (−a) = (n − a).

E XEMPLE 1.1
1. n = 2
+ 0 1
0 0 1
1 1 0
2. n = 3
+ 0 1 2
0 0 1 2
1 1 2 0
2 2 0 1

1.1.3 Groupe produit

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D ÉFINITION 1.4
Soient ?1 ..., ?n ) des lois de composition interne sur des ensembles E1 ... En . On ap-
pelle loi produit sur E = E1 × ... × En la loi ? définie par (x1 ..., xn ) ? (y1 , ...yn ) =
(x1 ?1 y1 , ...xn ?n yn ).

P ROPOSITION 1.4
: Si (G1 , ?1 ),..., (Gn , ?n ) sont des groupes de neutres e1 ,...en alors G = G1 × ... × Gn muni
de la loi produit ? est un groupe de neutre e = (e1 , ..., en ) , appelé groupe produit des
groupes (G1 , ?1 ),..., (Gn , ?n )
De plus l’inverse d’un élément (x1 ..., xn ) de G est (x−1 −1
1 , ..., xn ).

E XEMPLE 1.2
(G, T ) = (R∗+ , ×) et (H, ⊥) = (R, +). La loi produit sur R∗+ × R est notée ? et est définie par :
(x, y) ? (x0 , y 0 ) = (xx0 , y + y 0 ). (R∗+ × R, ?) est alors un groupe abélien de neutre (1, 0). De plus
(x, y)−1 = ( x1 , −y).

1.1.4 Itérés d’un élément


D ÉFINITION 1.5
x étant un élément d’un groupe (G, ∗) d’élément neutre e, et n un entier naturel, on
défini le n − ième itéré de x, noté xn par

x0 = e
∀n ∈ N xn+1 = xn ∗ x (donc, si n > 1 : xn = x
| ∗ x {z
∗ ... ∗ x})
n fois

n
De plus : x−n sera par définition (x−1 ) .

Remarque:
en notation additive, tout ceci devient :

0x = 0G
∀n ∈ N (n + 1) x = nx + x (donc, si n > 1 : nx = x
| +x+
{z... + x})
n fois
(−n) x = − (nx)

Abdelaziz Khoutaibi 6 Cours MP


On a alors les propriétés, pour x et y dans G et n entier relatif :

P1 . xn xm = xn+m (qui donne en additif : nx + mx = (n + m) x)


P2. (xn )m = xnm = (xm )n (qui donne en additif : m (nx) = (nm) x = n (mx))

1.2 Sous-groupes
D ÉFINITION 1.6
On appelle sous-groupe d’un groupe (G, ?) toute partie H de G vérifiant :
(
1. e ∈ H
2. ∀x, y ∈ H x ∗ y −1 ∈ H

E XEMPLE 1.3
Sous-groupes triviaux : {e} et G sont sous-groupes de (G, ×).
les autres sous-groupes sont dits ”non triviaux”.

P ROPOSITION 1.5
Si H est un sous-groupe de G alors H est stable pour la loi ∗, et H muni de la loi induite
∗H est un groupe.

Remarque:
1. 1) peut aussi être transposé en H 6= ∅ .
2. 2) peut être vérifiée en deux temps x ∗ y ∈ H et x−1 ∈ H.
3. Si le groupe est noté additivement 1) et 2) se relisent 0 ∈ H et ∀(x, y) ∈ H 2 , x − y ∈ H.

E XEMPLES 1.2
2ikπ
— Un = {z ∈ C/z n = 1} = {e n /k ∈ [[0, n − 1]]} est un sous-groupe de (C∗ , ×).
(Un , ×) est appelé groupe des racines nième de l’unité.
— Pour tout n ∈ Z, nZ est un sous-groupe de (Z, +)

— R∗+ est sous groupe de (R∗ , ×)

— U = {z ∈ C, |z| = 1} est un sous groupe de (C∗ , ×) appelé goupe unitaire

— Pour n ∈ N∗ , Un = {z ∈ C/z n = 1} est un sous-groupe de (U, ×)

— Si E est un K espace vectoriel alors GL(E) est un sous-groupe de (SE , ◦)

— On (R) = {M ∈ Mn (R) , t M M = In } est un sous-groupe de GLn (R),appelé groupe

Abdelaziz Khoutaibi 7 Cours MP


orthogonal de degré n.

Exercice 6: centre d’un groupe :


1. Soit G un groupe , on note Z(G) = {a ∈ G/∀x ∈ G : ax = xa}
2. Montrer que Z(G) est un sous groupe de G
3. Déterminer Z(G) lorsque G est abélien.
4. Soient n ∈ N∗ et M ∈ Z(GLn (K)).
(a) Montrer que ∀(i, j) ∈ [[1, n]]2 , M (In + Eij ) = (In + Ei,j )M .
(b) En déduire que M est une matrice scalaire.
(c) Déterminer, alors Z(GLn (K)).

T HÉORÈME 1.1: Intersection d’une famille de sous-groupes


Si (Hi )i∈I est une famille de sous-groupes de (G, .) alors leur intersection H = ∩i∈I Hi est
un sous-groupe de (G, .).

T HÉORÈME 1.2: Sous-groupes de (Z, +)


Les sous-groupes de (Z, +) sont les nZ avec n ∈ N.

Démonstration:
nZ est un sous-groupe de (Z, +) (Déjà vu)
Inversement, soit H un sous-groupe de (Z, +). Cas H = {0} : on a H = nZ avec n = 0.
Cas Hn eq{0} : on introduit H+ = {x ∈ H/x > 0}.
Il existe x0 ∈ H tel que x0 6= 0. Si x0 > 0 alors x0 ∈ H+ , sinon x0 ∈ H+ . Dans les deux cas
H+ 6= ∅.
Rappelons : Toute partie non vide de N admet un plus petit élément. Ici H+ est une partie
non vide de N, on peut donc introduire n = min H+ .
On a n ∈ H donc nZ ⊂ H. Inversement, soit x ∈ H. Par division euclidienne, x = qn + r
avec 0 ≤ r < n. On a alors r = x − qn ∈ H car qn ∈ nZ ⊂ H.
Si r > 0 alors r ∈ H+ ce qui est impossible car r < n = min H+ . Il reste r = 0 et donc
x = qn ∈ nZ. Ainsi H ⊂ nZ puis par double inclusion H = nZ.

Remarque:
La réunion de deux sous-groupes n’est pas un sous-groupe sauf cas d’inclusion de l’un dans
l’autre.

1.2.1 Sous groupe engendré par une partie

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D ÉFINITION 1.7
On appelle groupe engendré par une partie A de G l’intersection de tous les sous-
groupes de (G, ?) qui contiennent A. On le note < A > ou gr(A)

Remarque:
< A > est le plus petit sous-groupe de G contenant A

P ROPOSITION 1.6
Soit A une partie non vide d’un groupe G alors

< A >= {aε11 ...aεnn /n ∈ N∗ , a1 , ..., an ∈ A, εi ∈ {1, −1}}.

E XEMPLE 1.4
1. < {a} >=< a >= {ak /k ∈ Z}.
2. < {a, b} >= {ak1 bl1 ...akn bln /n ∈ N∗ , k1 ..., kn , l1 ..., ln ∈ Z}.
Si a et b commutent alors < {a, b} >= {ak bl /k, l ∈ Z}.

D ÉFINITION 1.8
On appelle partie génératrice d’un groupe toute partie engendrant le groupe en ques-
tion, c.à.d < A >= G.

E XEMPLES 1.3
1. {(1, 0), (0, 1)} est une partie génératrice de (Z2 , +).
2. Tout élément de Sn pouvant s’écrire comme produit de transpositions, l’ensemble des
transpositions constitue une partie génératrice de (Sn , ×)
3. GLn (K) est engendré par les transvections et les dilatations.
4. SLn (K) est engendré par les transvections .
5. O2 (R) est engendré par ses réflexions

Exercice 7
Soit n∈ N tel que n≥ 3.
Vérifier que pour tout (i, j) de [[1, n]]2 tel que 2 ≤ i < j ≤ n : (i, j) = (1, i) ◦ (1, j) ◦ (1, i)
En déduire que :{(1, i)/2 ≤ i ≤ n} engendre le groupe Sn .

Exercice 8
Soit H un sous-groupe strict d’un groupe (G, ?) et A = G \ H.
Montrer que ∀(x, h) ∈ G \ H × H, xh ∈ G \ H.
Montrer que A est une partie génératrice de G.

Abdelaziz Khoutaibi 9 Cours MP


1.2.2 Sous groupe engendré par un élément
Soit a ∈ G, on note gr(a)ou < a > le sous groupe engendré par {a} .
P ROPOSITION 1.7
< a >= {ak /k ∈ Z} .

Remarque:
En notation additive, < a >= {ka/k ∈ Z}.

E XEMPLES 1.4
1. Dans (C, +), < a >= {ka/k ∈ Z} = aZ.
2. Dans (C∗ , ×), < a >= {ak /k ∈ Z}.
En particulier < 2 >= {2k /k ∈ Z} = {..., 1/8, 1/4, 1/2, 1, 2, 4, 8...}
2iπ
et pour ω = e n : < ω >= {ω k /k ∈ Z} = {1, ω, ..., ω n−1 } = Un car ω n = 1.
3. Dans (Z/8Z, +), < 2 >= {2k/k ∈ Z} = {0, 2, 4, 6} et < 3 >= {0, 3, 6, 1, 4, 7, 2, 5} = Z/8Z.

1.2.3 Groupe monogène, groupe cyclique


D ÉFINITION 1.9
On appelle gp monogène tous gp engendré par une partie réduite à un singleton.
On appelle gp cyclique tous gp monogène fini

E XEMPLES 1.5
1. (Z, +) est monogéne car Z =< 1 >
2. (Un , ×) est monogéne
3. (C, +) n’est pas monogéne.
4. Pour n ≥ 3, (Sn , ◦) n’est pas monogène car non commutatif.

D ÉFINITION 1.10
Un groupe est dit cyclique s’il est monogène et fini.

E XEMPLES 1.6
(Un , ×) est cyclique
(Z, +) est monogène non cyclique

P ROPOSITION 1
Un groupe monogène est commutatif

Démonstration:
car ak .al = ak+l = al .ak .

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remarque: 1
Un groupe non abélien n’est pas monogène

1.3 Morphisme de groupes


D ÉFINITION 1.11
Soient (G, ∗) et (G0 , T ) sont deux groupes ,

On dit qu’une application f de G vers G0 est un morphisme de groupes de (G, ∗) vers


(G0 , T ) si elle vérifie :

∀x, y ∈ E f (x ∗ y) = f (x) T f (y)

Lorsque G = G0 et ∗ = T on parle d’endomorphisme de (G, ∗).


Un morphisme bijectif est appelé un isomorphisme.
Deux groupes tels qu’il existe un isomorphisme de l’un vers l’autre sont dits iso-
morphes,
et ceci se note :

(G, ∗) ≈ (G0 , T ) (simplifié en G ≈ G0 s’il n’y a pas d’ambiguité)

Un endomorphisme bijectif est appelé un automorphisme.


L’ensemble des morphismes de groupes de G vers G0 se note Hom(G, G0 )
L’ensemble des isomorphisme de groupes de G vers G0 se note isom(G, G0 )
L’ensemble des automorphisme de groupes de G se note Aut(G)

E XEMPLES 1.7
1. idE est un automorphisme de (E, ∗) .
2. ln est un isomorphisme de R∗+ , × sur (R, +) ; ces deux groupes sont donc


isomorphes.
(C∗ , ×) → (R+ ,×)
3. N : est morphisme de goupe
z 7−→ |z|
(Z,+) → (Z,+)
4. n ∈ N∗ ,f : est un endomorphisme
x 7−→ nx
5. La signature ε : Sn → {1, −1} est un morphisme du groupe (Sn , ◦) vers (1, −1, ×).

Abdelaziz Khoutaibi 11 Cours MP


Rappelons : si τ est une transposition ε(τ ) = −1, si c est un p- cycle alors ε(c) = (−1)p−1 .
6. det : (GLn K, ×) → (K∗ , ×) est un morphisme de groupes

Remarque:
Deux groupes finis isomorphes si, au nom des éléments près, leurs tables sont identiques.

Exercice 9: Automorphismes intérieurs

G −→ G
Soit (G, .) un groupe. Etant donné a ∈ G, on considère ϕa :
x −→ axa-1
Montrer que ϕa est un automorphisme de (G, .), appelé automorphisme intérieur associé à
a.
1. Montrer que l’ensemble I(G) des automorphismes intérieurs de (G, .) est un
sous-groupe de (Aut (G) , ◦).
G −→ Aut (G)
2. Montrer que ϕ : est un morphisme de groupes et déterminer son
a −→ ϕa
noyau.
3. Donner un exemple ou Φ n’est pas surjectif.

P ROPRIÉTÉS 1.1

Soient (G, ∗) et (G0 , T ) deux groupes d’éléments neutres respectifs e et e0


on a alors
i) : f (e) = e0
ii) ∀x ∈ G, (f (x))−1 = f (x−1 )

Démonstration:
ϕ(e) = ϕ(e ∗ e) = ϕ(e)T ϕ(e) et en composant par ϕ(e)−1 on obtient e0 = ϕ(e).
Aussi ϕ(x)T ϕ(x−1 ) = ϕ(x ∗ x−1 ) = ϕ(e) = e0 donc en composant par ϕ(x)−1 à gauche on
obtient ϕ(x−1 ) = ϕ(x)−1 .

1.3.1 Composition de morphisme


P ROPOSITION 1.8
Une composée de morphismes de groupes est un morphisme de groupe ; plus précisé-
ment :
Si f est un morphisme de (G, ∗) vers (G0 , T ) et g un morphisme de (G0 , T ) vers (G00 , ⊥)
alors g ◦ f est un morphisme de (G, ∗) vers (G00 , ⊥) .

Démonstration:
dém. : Soit x, y ∈ G. On a ψ ◦ ϕ(x ∗ y) = ψ(ϕ(x)T ϕ(y)) = (ψ ◦ ϕ(x))⊥(ψ ◦ ϕ(y))

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P ROPOSITION 1.9
i) Une composée d’endomorphismes, isomorphismes, ou automorphismes est
donc un endomorphisme, isomorphisme, ou automorphisme.
ii) La réciproque d’un isomorphisme est un isomorphisme.

C OROLLAIRE 1.1
La relation d’isomorphie est une relation d’équivalence

C OROLLAIRE 1.2
Aut (G) , est un sous-groupe de (SG , ◦).

Démonstration:
Aut(G) est bien une partie de SG . L’identité est automorphisme de groupe, la composée de
deux automorphismes de groupe est un automorphisme de groupe et, enfin, l’application
réciproque d’un automorphisme de groupe est encore un automorphisme de groupe.

1.3.1.1 Image direct et réciproque d’un sous groupe par un morphisme


de gp

T HÉORÈME 1.3
Soient (G, ∗) et (G0 , T ) deux groupes et f ∈Hom(G, G0 ) alors :
i)Si H est un sous groupe de (G, ∗) alors f (H) est un sg de (G0 , T )
ii)Si H 0 est un sous groupe de G0 alors f −1 (G) est un sg de G.

Démonstration:
Soit ϕ : G → G0 un morphisme de groupes. Soit H un sous-groupe de (G, ∗). Montrons que
ϕ(H) = {ϕ(x)/x ∈ H} est un sous-groupe de (G0 , ∗). D’une part e0 ∈ ϕ(H) car e0 = ϕ(e) avec
e ∈ H. D’autre part, pour x0 , y 0 ∈ ϕ(H), on peut écrire x0 = ϕ(x) et y 0 = ϕ(y) avec x, y ∈ H
et alors x0 T y 0−1 = ϕ(x ∗ y −1 ) ∈ ϕ(H) car x ∗ y −1 ∈ H. Ainsi ϕ(H) est un sous-groupe de
(G0 , T ). Soit H 0 un sous-groupe de (G, T ). Montrons que ϕ−1 (H 0 ) = {x ∈ G/ϕ(x) ∈ H 0 } est
un sous-groupe de (G, ∗). D’une part e ∈ ϕ−1 (H 0 ) car ϕ(e) = e0 ∈ H 0 . D’autre part, pour
x, y ∈ ϕ−1 (H 0 ), on a ϕ(x ∗ y −1 ) = ϕ(x)T ϕ(y)−1 ∈ H 0 car ϕ(x), ϕ(y) ∈ H 0 . Ainsi ϕ−1 (H 0 ) est un
sous-groupe de (G, ∗).

1.3.2 Noyau et image d’un morphisme de groupe


P ROPOSITION ET DÉFINITION 1
Soient f :(G, ∗) → (G0 , T ) un morphisme de gp, alors :

Abdelaziz Khoutaibi 13 Cours MP


f (G) = {f (x)/x ∈ G } est un sg de G0 appelé image de f et noté Im(f).
f −1 ({e0 }) = {x ∈ G/f (x) = e0 } est un s de G appelé noyau de f et noté Kerf

E XEMPLES 1.8

(C∗ , ×) → (R+ ,×)


i)N :
z 7−→ |z|
KerN = U
ii)Ker(ln) = {1}
iii)(Im(ln))=R
(Z,+) → (Z,+)
iv)n ∈ N∗ ,f :
x 7−→ nx
Im(f ) = nZ et Kerf = {0}

v) Déterminons l’image et le noyau du morphisme exp : C → C. Pour z = a + ib, on a


exp(z) = ea eib .
Pour Z ∈ C∗ , Z = reiθ , en posant z = ln r + iθ, on a exp(z) = Z. Ainsi Im(exp) = C∗
exp(z) = 1 ⇐⇒ ea = 1 et eib = 1. Par suite Ker(exp) = 2iπZ.
vi) Considérons le morphisme signature ε : Sn → {1, −1}. Pour n ≥ 2, Im(ε) = {1, −1} et
Ker(ε) = An avec An le groupe alterné d’ordre n.

P ROPOSITION 1.10
Soient (G, ∗) et (G0 , T ) sont deux groupes et f : G → G0 un morphisme de groupes ,

alors :
i)f injectif ssi Kerf {e}
ii)f surjectif ssi Imf = G0

Démonstration:
i) Si ϕ est injectif, e0 possède au plus un antécédent par ϕ. Puisque ϕ(e) = e0 , on obtient
Ker(ϕ) = {e} Inversement, supposons Ker(ϕ) = {e}. Soit x, y ∈ G tels que ϕ(x) =
ϕ(y). On a ϕ(x ∗ y −1 ) = ϕ(x)T ϕ(y)−1 = e0 et donc x ∗ y −1 ∈ Ker(ϕ). Ainsi x ∗ y −1 = e
puis x = y.
ii) C’est une évidence et ne dépend du fait que ϕ soit un morphisme.

Exercice 10
x+y
Sur G = ]−1, 1[ on définit une loi ? par ∀x, y ∈ G, x ? y = 1+xy

1. Montrer que (G, ? ) est un groupe abélien.


ex − e−x
2. Montrer que l’application Φ : (R, +) → (G, ∗), x 7→ est un isomorphisme de
ex + e−x

Abdelaziz Khoutaibi 14 Cours MP


groupes.

1.3.3 Surjection canonique de Z vers Z/nZ


T HÉORÈME 1.4
Soit n ∈ N∗ , l’application Z → Z/nZ, x 7→ x est un morphisme surjective appelée surjec-
tion canonique de Z sur Z/nZ

1.4 Ordre d’un élément


1.4.1 Définition et exemples
D ÉFINITION 1.12
On dit qu’un élément a d’un groupe (G, ?) est d’ordre fini s’il existe n ∈ N∗ vérifiant
an = e. (n.a = 0 en notation additive.) On appelle alors ordre de a le plus petit n ∈ N∗
vérifiant an = e. (n.a = 0 en notation additive.) On note alors O(a) = n. Si a n’est pas
d’ordre fini on dit qu’il est d’ordre infini.

E XEMPLES 1.9
1. Le neutre e est l’unique élément d’ordre fini égal à 1 du groupe (G, ?).
2iπ
2. Dans (C∗ , ×), 2 est d’ordre infini alors que ω = e n est d’ordre fini égal à n.
3. Dans Z/8Z, O(2) = 4, 2 est d’ordre fini.
4. Dans (Sn , ◦) une transposition τ = (i, j) est d’ordre 2

1.4.2 Caractérisations
P ROPOSITION 1.11
Soit G un groupe et a ∈ G et le morphisme de groupe ϕa : Z → G, k 7→ ak alors on
équivalence entre
(i) a est d’ordre fini égal à n.
(ii) Ker(ϕa ) = nZ.
(iii) ϕ non injective et n = min (Ker(ϕ) ∩ N∗ )

P ROPOSITION 1.12: Caractérisation des éléments d’ordre fini


Les assertions suivantes sont équivalenetes
i) a est d’ordre fini egal à n
ii)
∀k ∈ Z, ak = e ⇔ n | k

Abdelaziz Khoutaibi 15 Cours MP


(
an = e
iii)
∀k ∈ Z, ak = e ⇒ n | k

Démonstration:
• (i) =⇒ (ii)
(⇐=) immédiat. (=⇒)
Supposons am = e et introduisons le reste r de la division euclidienne de m par n.
m = qn + r avec 0 ≤ r < n On a ar = am−qn = am (an )−q = e Or n est le plus petit
naturel non nul vérifiant an = e donc r = 0 puis n divise m.

Remarque:
En notation additive ϕa : Z → G, k 7→ ka

Remarque:
Pratique : Pour montrer que a est d’ordre fini égal à n on procéde comme suit
1) a est d’ordre infini si, et seulement si,

∀k ∈ Z, ak = e ⇔ k = 0

an = e ce qui donne O(a) | n.
2) a est d’ordre fini egal à n si, et seulement si,
∀k ∈ Z, ak = e ⇒ n | k ce qui donne n | O(a)

E XEMPLES 1.10
1. Le neutre e est l’unique élément d’ordre fini égal à 1 du groupe (G, ?).
2iπ
2. Dans (C∗ , ×), 2 est d’ordre infini alors que ω = e n est d’ordre n.
3. Dans Z/8Z, O(2) = 4
4. Dans (Sn , ◦) une transposition τ = (i, j) est d’ordre 2

Exercice 11
Montrer que eiθ est d’ordre fini dans (C∗ , ×) si, et seulement si, θ/2π ∈ Q

C OROLLAIRE 1.3
Si a est d’ordre fini n alors

∀k, l ∈ Z, ak = al ⇔ k ≡ l[n]

Démonstration:
Car ak = al ≡ a(k−l) = e

Abdelaziz Khoutaibi 16 Cours MP


P ROPOSITION 2
a ∈ G tq O(a) = n ∈ N et k ∈ Z. Alors
n
1. O(ak ) = k∧n

2. O(ak ) = O(a) ⇔ k ∧ n = 1

EXEMPLE 1

Calculer O(ei17π/3 ) dans (C∗ , ×).

T HÉORÈME 1.5
les assertions suivantes sont équivalentes :
(i) a est un élément d’ordre fini n d’un groupe (G, .)
(ii) gr(a) est isomorphe à Z/nZ.
(iii) gr(a) est cyclique d’ordre n.
(iv) gr(a) = {e, a, ..., an−1 } avec ai 6= aj pour i, j ∈ [[0, n − 1]] , i 6= j

remarque: 2
Un élément a d’un groupe G de cardinal n engendre G si, et seulement si, il est d’ordre n.

Exercice 12: Image d’un élément d’ordre fini par un morphisme


Soient G et G0 deux groupes et f un morphisme de G dans G0 .
1. Soit a ∈ G d’ordre fini, montrer que f (a) est d’ordre fini et que O(f (a)) divise O(a) .
2. Montrer que si f est injectif alors O(a) = O(f (a)).
3. Applications
Soit G un groupe ,(a, b) ∈ G2 . Montrer que :
a. Si O(a) est fini alors O(bab−1 ) est fini et O(bab−1 ) = O(a)
b. Si O(ab) est fini alors O(ba) est fini et O(ab) = O(ba).
c. Démontrer que les groupes multiplicatifs (R∗ , ·) et (C∗ , ·) ne sont pas isomorphes.

T HÉORÈME 1.6: classification des groupes monogènes


Soit G un groupe monogène.
— Si G est infini, il est isomorphe à Z.
— Si G est d’ordre n ∈ N∗ , il est isomorphe à Z/nZ.

Démonstration:
Soit a un générateur de G. L’application ϕ : Z → G définie par ϕ(k) = ak est un morphisme
0 0
de groupes car ϕ(k + k 0 ) = a(k+k ) = ak ak = ϕ(k)ϕ(k 0 ) Il est de plus surjectif car a est
générateur de G et donc

Abdelaziz Khoutaibi 17 Cours MP


G = {ak /k ∈ Z} Le noyau de ϕ est un sous-groupe de (Z, +). Il existe donc n ∈ N tel
que kerϕ = nZ. Cas n = 0 : ϕ est injectif, c’est un isomorphisme de groupes. (G, .) est alors
isomorphe à (Z, +) et G est de cardinal infini. Cas n 6= 0 : On a ϕ(k) = ϕ(k 0 ) ⇔ k − k 0 ∈ Kerϕ
On peut alors considérer l’application ϕ̃ : Z/nZ → G déterminée par ϕ(k?) = ak . ϕ̃ est
un morphisme de groupes (Facile)
D ?une part Im?ϕ = {ak /k ∈ Z} = G et d ?autre part
doncKerϕ̃ = {0}. On en déduit que ϕ̃ définit un isomorphisme. Le groupe (G, ∗) est alors
isomorphe à (Z/nZ, +) et en particulier G est de cardinal n

1.4.3 Théorème de Lagrange


T HÉORÈME 1.7
Si (G, .) est un groupe fini de cardinal n alors ∀a ∈ G, an = e
Autrement dit a est d’ordre fini et O(a) | n

Démonstration: (Dans le cas où G est abélien)


Cas (G, ∗) commutatif Soit a ∈ G. L’application τ : x → a ∗ x est une permutation de G. On
Y Y Y Y
en déduit τ (x) = x. Or τ (x) = an x . Et par conséquent an = e.
x∈G x∈G x∈G x∈G

Exercice 13: Théorème de Lagrange et applications (Hors programme)


Soit G un groupe ,H un sous groupe de G .On definit sur G la relation R par :
∀(x, y) ∈ G × G, xRy ⇔ x−1 y ∈ H

1. Montrer que R est un relation d’équivalence sur G.


2. Soit a ∈ G, déterminer Cl(a) la classe d’équivalence de a et montrer que l’application
H → Cl(a), h 7→ ah est bijective.
3. Montrer que si G est fini alors G/R est fini et card(G) = card(H).card(G/R).
4. Applications :
(a) Soit G un groupe d’ordre fini n ,et a un élément de G .Montrer que a est d’ordre fini
divisant n et que an = eG
(b) Quels sont les sous groupes d’un groupe fini d’ordre premier.

Exercice 14
Montrer que tout groupe infini admet une infinité de sous-groupes.

1.4.4 Générateurs d’un groupe cyclique

Abdelaziz Khoutaibi 18 Cours MP


T HÉORÈME 1.8
(Z/nZ, +) est un groupe cyclique dont les générateurs sont les m avec m ∧ n = 1.

Démonstration:
On a Z/nZ = gr(1)
Si m est générateur de Z/nZ alors il existe k ∈ Z tel que k.m = 1 et donc km ≡ 1[n]. Il
existe alors l ∈ Z tel que km + ln = 1. Il existe alors et ainsi m ∧ n = 1 en vertu du théorème
de Bézout. Inversement, si m ∧ n = 1 alors il existe k ∈ Z tels que km + `n = 1 et donc
km ≡ 1[n] d’où k.m = 1. Ainsi 1 ∈ gr(m) or 1 = Z/nZ donc gr(m) = Z/nZ.

C OROLLAIRE 1.1
Si G est cyclique d’ordre n, G =< a > alors les générateurs de G sont les ak avec k∧n = 1

Démonstration:
Puisque a est générateur de (G, .), l ?application ϕ : k → ak est un isomorphisme de groupes.
Celui-ci échange les générateurs de (Z /nZ, +) avec ceux de (G, .).

E XEMPLE 1.5
2ikπ
Les générateurs de (Un , ×) sont les ωk = e n avec k ∧ n = 1.
Ces éléments sont appelés racines primitives n-ième de l’unité.

Exercice 15
Montrer que les sous-groupes finis du groupe (C∗ , ×) sont les Un où n ∈ N∗ .

Exercice 16
Soit G un groupe cyclique d’ordre n, de générateur a, H un sous groupe de G d’ordre p.
On pose d = min{k ∈ [[1, n]] /ak ∈ H}.
1. Justifier l’existence de d .
2. Montrer que H est cyclique engendé par ad .
3. Montrer que d divise n.
4. On pose n = pd, montrer que H est l’unique sous groupe de G d’orde p.
5. Déterminer tous les sous groupes de Z/6Z.

Abdelaziz Khoutaibi 19 Cours MP

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