Structures 10 11 2022

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Groupes

Anneaux

Corps
Groupe :Définitions

Loi de composition interne


Une loi de composition interne (Lci) sur un ensemble E est une
application de E × E dans E
Exemples
1. L’addition ou la multiplication sont des Lci sur N, Z,Q, R ou
C.
2. La soustraction définit une Lci sur Z, Q, R ou C mais pas sur
N.
Groupe

Définition d’un Groupe


Un groupe est la donnée d’un ensemble G et d’une Lci notée ∗
G ×G → G
telle que (G, ∗) vérifie les trois propriétés
(x , y ) 7−→ x ∗ y
suivantes :
1) (Elément neutre) : Il existe e ∈ G tel que ∀x ∈ G,
e ∗ x = x ∗ e = x.
2) (Associativité) : Pour tout x , y , z ∈ G, on a
(x ∗ y ) ∗ z = x ∗ (y ∗ z).

3) (Elément inverse) : ∀x ∈ G, ∃x ∈ G tel que
′ ′
x ∗x =x ∗x =e
Si de plus ∀x , y ∈ G, x ∗ y = y ∗ x , on dit que ∗ est commutative
et que (G, ∗) est un groupe commutatif ou abélien
Groupe

Exemple :
1. Z, Q, R et C munis de l’addition (+) sont des groupes
abéliens :0 est l’élément neutre, l’inverse de x est −x .
2. Notons que (N, +) n’est pas un groupe car 3) n’est pas
vérifiée.
3. On note Q∗ = Q \ {0} , R∗ = R \ {0}, C∗ = C \ {0}. Alors
Q∗ , R∗ et C∗ munis de la multiplication (×) sont des groupes,
1 est l’élément neutre, l’inverse de x est x −1 .
Groupe

Application : On considère l’ensemble E =] − 1, 1[, soit la loi ∗


x +y
définie par x ∗ y = 1+xy pour tous (x , y ) ∈ E 2
1) Démontrer que ∗ est une loi de composition interne sur E .
2) Démontrer que ∗ est commutative et associative dans E .
3) Déterminer l’élément neutre e pour la loi ∗ dans E .
4) Démontrer que pour tous x de E admet un élément
symétrique dans E à déterminer.
Groupe

Proposition
Soit (G, ∗) un groupe, (x , y ) ∈ G et e élément neutre pour ∗.
1) L’élément neutre est unique.
2) Le symétrique de x pour ∗ est unique.
′ ′
3) L’inverse de l’inverse de x est x , i.e. (x ) = x .
′ ′
4) (x ∗ y )′ = y ∗ x .
Groupe

Preuve
1) Soit e1 ∈ G un élément neutre. Puisque e est un élément
neutre , on a e1 ∗ e = e ∗ e1 = e. De même, puisque e1 est un
élément neutre , on a e ∗ e1 = e1 ∗ e = e1 et par conséquent
e = e1 .
′ ′′ ′′
2) Soient x et x deux symétriques de x . On a alors x ∗ x = e,
′′ ′ ′ ′′ ′
donc x ∗ x ∗ x = e ∗ x ce qui implique x = x .
′ ′
4) Soient x et y deux éléments de G. Soient x et y leurs
symétriques respectifs.
′ ′ ′ ′ ′ ′
(x ∗ y ) ∗ (y ∗ x ) = x ∗ (y ∗ y ) ∗ x = x ∗ e ∗ x = x ∗ x = e
et
′ ′ ′ ′ ′ ′
(y ∗ x ) ∗ (x ∗ y ) = y ∗ (x ∗ x ) ∗ y = y ∗ e ∗ y = y ∗ y = e.
′ ′
Donc, x ∗ y est symétrisable et son symétrique est y ∗ x .
Groupe

Remarques :
1. Si (G, ∗) est un groupe, on note souvent xy au lieu de x ∗ y , 1

l’élément neutre et x = x −1 .
2. Soit G un groupe. Alors xy = 1 implique y = x −1 : En effet,
xy = 1 ⇒ x −1 (xy ) = (x −1 )1 ⇒ y = x −1 .
3. En général, nous avons dans un groupe xy ̸= yx

Proposition
Soit G un groupe, soient x , y , z ∈ G :
1. xy = xz ⇒ y = z.
2. yx = zx ⇒ y = z
C’est à dire dans un groupe on peut simplifier .
Sous-groupes

Définition
On dit que H est un sous-groupe de (G, ∗) si H est un
sous-ensemble de G tel que la loi ∗ restreint à H × H définisse une
loi lci qui donne une loi de groupe sur H.
Autrement, une partie H de G est dite sous-groupe si elle est
stable par la loi ∗ ,elle contient l’élément neutre et si x ∈ H alors
x −1 ∈ H.
Proposition
Soit H un sous-ensemble d’un groupe G. Alors H est un
sous-groupe de G ssi
1) e ∈ H.
2) ∀x , y ∈ H xy −1 ∈ H.
Sous-groupes

Exemples :
1) T = {z ∈ C∗ ; tel que |z| = 1} est un sous-groupe de (C∗ , ×).
2) (R∗+ , ×). est un sous-groupe de (R∗ , ×).
3) Soit n ∈ N∗ , posons nZ = {nk, k ∈ Z} Alors (nZ, +) est un
sous- groupe de (Z, +). Réciproquement, on peut montrer que
ce sont les seuls sous-groupes de (Z, +).
Attention : (R∗− , ×) n’est pas un sous-groupe de (R∗ , ×). car
(−2) × (−4) ∈/ R−
Sous-groupes engendrés

Proposition
Soit (Hi )i∈I une famille quelconque de sous-groupes d’un groupe
G. Alors leur intersection est encore un sous-groupe de G.

Proposition
Soit A une partie de G. On note HA l’ensemble des sous-groupes
de G contenant A et on pose Gr (A) = ∩ {H ∈ HA }. Alors Gr (A)
est un sous-groupe de G contenant A et c’est le plus petit
possédant cette propriété. On dit que c’est le sous-groupe
engendré par A.
Morphisme de groupes

Définition
Soient (G, ∗) et (E , •) deux groupes, et une application f : G → E .
on dit que f est un morphisme de groupes. si f (a ∗ b)=f(a) • f (b).
Si f est bijective, on dit que f est un isomorphisme.

Proposition
Soient (G, ∗) et (F , •) deux groupes et f un morphisme de (G, ∗)
dans (F , •). Alors
1. f (eG ) = eF .
2. ∀x ∈ G, f (x −1 ) = (f (x ))−1
3. ∀(x , y ) ∈ G 2 , f (x ∗ y −1 ) = f (x ) • f (y )−1 .
4. ∀n ∈ Z, ∀x ∈ G, f (x n ) = f (x )n .
Morphisme de groupes

Définition
Soit f : (G, ∗) → (F , •) un morphisme de groupe. On note par
Im(f ) = f (G) = {f (x ), x ∈ G}f(x). l’image directe de G parf et
par Ker(f ) = {x ∈ G, f (x ) = eF } l’image réciproque de l’élément
neutre eG par f , encore appelé noyau de f .

Proposition
Soit f : (G, ∗) → (F , •) un morphisme de groupe. Alors
1) Im(f ) est un sous-groupe de (F , •).
2) Ker(f ) est un sous-groupe de (G, ∗).
3) f est injective si et seulement si Ker(f ) = {eG }.
TD

Exercice 1 :
On considère l’ensemble E =] − 1, 1[ et soit la loi ∗ de définie par :
x +y
pour tous (x , y ) ∈ E × E x ∗ y = 1+xy
1. Démontrer que ∗ est une loi de composition interne sur E
2. Démontrer que ∗ est commutative et associative dans E .
3. Déterminer l’élément neutre e pour la loi ∗ dans E
4. Démontrer que pour tous x de E admet un élément
symétrique dans E à déterminer
TD

Exercice 2 :
On considère l’ensemble E = [0, 1] et soit la loi (•) de définie par :
pour tous (x , y ) ∈ E × E ; x • y = x + y − xy
1. Démontrer que (•) est une loi de composition interne sur E
2. Démontrer que (•) est commutative et associative dans E .
3. Déterminer l’élément neutre e pour la loi (•) dans E
4. Démontrer les éléments symétrisables de E , ainsi les éléments
réguliers de E
TD

Exercice 3 :
Soit G = R∗ × R et (⋆) la loi dans G définie par :
(x , y ) ⋆ (u, v ) = (xu, xv + y ) pour tout (x , y ); (u, v ) ∈ G 2 .
1. Calculer (1, 2) ⋆ (2, 0) et (2, 0) ⋆ (1, 2) .
2. Démontrer que (G, ⋆) est un groupe non commutatif
3. On pose H =]0, +∞[×R. Montrer que (H, ⋆) est un sous
groupe de G, ⋆).
TD

Exercice 4 :
Montrer que l’intersection de deux sous-groupes H et K d’un
groupe G est un sous-groupe de G.

Exercice 5 :
2iπ
Soit j = e3 .
z6 = 1 .

Soit U = z ∈ C;
1. Montrer que U muni de la multiplication est un groupe.
2. Déterminer tous les éléments de U, on les exprimera en
fonction de j.
3. Déterminer l’ordre de chacun de ces éléments.
Anneau
Définition
Un anneau est la donnée d’un ensemble A et de deux lois de
composition notées (+) et (×) telles que :
1) (A, +) est un groupe commutatif (dont on note l’élément
neutre 0 = 0A ).
2) La loi (×) est associative.
4) La loi (×) est distributive par rapport à (+).
Si La loi (×) possède un l’élément neutre noté 1A , on dit que A est
un anneau unitaire.
Lorsque la loi (×) est commutative, on dit que l’anneau est
commutatif.
Exemples :
1. (Z, +, ×), (Q, +, ×), (R, +, ×) et (C, +, ×) sont des anneaux
commutatifs.
2. (R2 , +×) est un anneau commutatif .
3. (Z/nZ, +, ×) est un anneau commutatif.
Règles du calcul dans un anneau

Propriété
Soit (A, +, ×) un anneau. Pour tout triplet (a, b, c) de A3 , on a
1) a × 0 = 0 et 0 × b = 0.
2) a × (−b) = −(a × b) et (−a) × b = −(a × b).
3) a × (b − c) = a × b − a × c.
4) ∀n ∈ Z, a(×nb) = n(a × b).

Théorème :(Formule du binôme de Newton)


Soient a, b deux éléments d’un anneau commutatif et soit n un
entier (n ≥ 1), on a la formule :
k=n
n!
1. (a + b)n = Cnk ak b n−k où Cnk =
P
k!(n−k)!
k=0
k=n−1
2. an − b n = (a − b) ak b n−k−1
P
k=0
Sous-anneaux

Définition
Soit (A, +, ×) un anneau unitaire, et soit B une partie de A. On
dit que B est un sous anneau de A lorsque
1. B est stable par (+) et (×) ;
2. 1A ∈ B ;
3. ∀x ∈ B, (−x ) ∈ B.

Proposition : caractérisation des sous-anneaux


Une partie B de l’anneau unitaire A est un sous-anneau de A si et
seulement si
1. 1A ∈ B ;
2. ∀(x , y ) ∈ B 2 , x − y ∈ B ;
3. ∀(x , y ) ∈ B 2 ; x × y ∈ B.
Anneaux
Définition
On appelle diviseurs de zéros des éléments a et b d’un anneau
(A, +, ×) tels que

a ̸= 0, b ̸= 0 et a×b =0

Définition
Soit (A, +, ×) un anneau. On dit que A est intègre si :
• A n’est pas réduit à {0}.
• A est commutatif.
• A n’admet pas de diviseur de 0A .
Morphisme d’anneaux

Définition
Soient (A, +, ×) et (B, +, ×) deux anneaux unitaires. On appelle
morphisme de l’anneau (A, +, ×) vers l’anneau (B, +, ×) toute
application f de A vers B telle que
1. ∀(a1 , a2 ) ∈ A2 f (a1 + a2 ) = f (a1 ) + f (a2 ) ;
2. ∀(a1 , a2 ) ∈ A2 f (a1 × a2 ) = f (a1 ) × f (a2 ) ;
3. f (1A ) = 1B .

Proposition
Soient (A, +, ×) et (B, +, ×) deux anneaux unitaires. Soit f un
morphisme de l’anneau (A, +, ×) vers l’anneau (B, +, ×), et a un
élément inversible de A. Alors f (a−1 ) = (f (a))−1
Remarque : Un morphisme d’anneau φ de (A, +, ×) vers
(B, +, ×) est un morphisme de groupes de (A, +) vers (B, +),
donc on a φ(0A ) = 0B .
Définition
Soit φ un morphisme de (A, +, ×) vers (B, +, ×).
1. On définit l’image de φ par Imφ = {φ(x ), x ∈ A} = φ(A),
2. On définit le noyau de φ par kerφ = {x ∈ A, φ(x ) = 0B }

Proposition
Si φ est un morphisme d’anneaux de (A, +, ×) vers (B, +, ×). et si
′ ′
A est un sous anneau de A, alors φ(A ) est un sous anneau de B.
Éléments inversibles
Définition
Soit A un anneau unitaire non réduit à {0}. Un élément x de A est
′ ′ ′
inversible lorsqu’il existe x ∈ Atel que xx = x x = 1A .

Si x est inversible, alors il existe un unique x ∈ A tel que
′ ′ ′
xx = x x = 1A . On l’appelle l’inverse de x , et on le note x .
Proposition
L’ensemble A∗ des éléments inversibles de A forme un groupe pour
×
Démonstration
′ ′ ′
• Soient x , y ∈ A∗ , xy ∈ A∗ . En effet, xyy x = y ′ x xy = 1A ,
′ ′ ′
donc xy ∈ A∗ et (xy ) = y x
• La loi × est associative.
• 1A ∈ A∗ et est neutre pour ×

• Si x ∈ A∗ , alors évidemment x ∈ A∗ et est symétrique de x
pour × .
Définition : Corps
On considère un ensemble K muni de deux lois de composition
interne, notées + et ×. On dit que (K, +, ×) est un corps si et
seulement si :
• (K, +, ×) est un anneau commutatif non réduit à {0K } .
• Tout élément non-nul de K est inversible pour la loi ×

Exemples :
Exercices

Exercice 1
Soit K = {z = a + ib; (a, b) ∈ Q}
1. Montrer que (K, +) est un groupe commutatif.
2. Montrer que (K∗ , ×) est un groupe commutatif.
3. Montrer que (K, +, ×) est un corps commutatif.
Exercices

Exercice 2
!
a b
Soit A l’ensemble des matrices s’écrivant avec a et bsont
0 a
des éléments de Z .
1. Démontrer que A est un anneau pour les lois d’addition et de
produits de matrices.
2. Déterminer les éléments inversibles de A.
Exercices

Exercice 3
On rappelle
  (M3 (R), +, ×) est un anneau unitaire d’unité
que
1 0 0
I = 0 1 0 et (C, +, ×) est un corps commutatif.
 
0 0 1
Pour tous x et y on pose :
 
x +y 0 −2y
M(x , y ) =  0 0 0 
 
y 0 x −y

On considère l’ensemble E = M(x , y ); (x , y ) ∈ R2




1.) Démontrer que E est un sous groupe de M3 (R), +, ×)


′ ′
2.) Vérifier que ∀(x , y , x , y ) ∈ R4
′ ′ ′ ′ ′ ′
M(x , y ) × M(x , y ) = M(xx − yy , xy + yx )
Exercices

suite de Exercice 3
3.) On pose E ∗ = E − {M(0.0)}. Soit l’application :

φ : C∗ : → E
z = x + iy 7 → M(x , y )

a).) Démontrer que φ est un morphisme de C∗ , +) dans (E , ×)


b).) Déduire que E ∗ est un groupe commutatif d’élément neutre
M(1, 0)
4.) Démontrer que E , +, ×) est un corps commutatif
Exercices

Exercice 4
Un élément x d’un anneau A est dit nilpotent s’il existe un entier
n ≥ 1 tel que x n = 0. On suppose que A est commutatif, et on fixe
x , y deux éléments nilpotents.
1. Montrer que xy est nilpotent.
2. Montrer que x + y est nilpotent.
3. Montrer que 1A − x est inversible. Dans cette question, on ne
suppose plus que A est commutatif. Soit u, v ∈ A tels que uv
est nilpotent. Montrer que vu est nilpotent.

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