Risques Professionnels en Établissement de Santé
Risques Professionnels en Établissement de Santé
Risques Professionnels en Établissement de Santé
– 2014 –
RISQUES PROFESSIONNELS EN
ETABLISSEMENTS DE SANTE : QUELS ENJEUX
DE SECURITE SANITAIRE ?
– Groupe n° 31 –
Animatrice
Emilie Counil
Sommaire
INTRODUCTION .......................................................................................................................................... 1
METHODOLOGIE ......................................................................................................................................... 3
I. TROIS RISQUES AVEC DE FORTS ENJEUX DE SECURITE SANITAIRE EN ETABLISSEMENT DE SANTE ...... 5
A- LA QUALITE DE VIE AU TRAVAIL : LA CONSTRUCTION D’UN CONCEPT EN RELATION AVEC LES ENJEUX SANITAIRES......... 15
1. Sécurité du patient versus risques professionnels ........................................................................ 15
2. La qualité de vie au travail : un déterminant de la sécurité des soins .......................................... 16
3. La prise en compte des conditions de travail : faire évoluer les esprits ........................................ 17
4. Améliorer les conditions de travail dans un établissement de santé ............................................ 18
B- LES DISPOSITIFS D’EVALUATION DES RISQUES PROFESSIONNELS ........................................................................ 18
1. Les outils d’évaluation : un ensemble hétéroclite ......................................................................... 18
2. Le CHSCT : un rôle central dans la sécurité au travail ................................................................... 21
C- QUELLES PERSPECTIVES POUR LA QUALITE DE VIE AU TRAVAIL EN LIEN AVEC LA SECURITE DES SOINS ? ...................... 22
1. Transformer les contraintes en opportunités ............................................................................... 22
2. Sensibiliser les acteurs aux risques du circuit du médicament ..................................................... 24
3. Travailler sur les représentations liées à la vaccination ............................................................... 25
CONCLUSION ............................................................................................................................................ 27
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................................................... 29
Nous souhaitons tout d’abord remercier l’ensemble des interlocuteurs qui ont accepté de
répondre à nos questions. Tous nous ont accordé du temps et nous ont reçus avec
bienveillance. Les entretiens réalisés nous ont permis d’enrichir nos recherches.
Nous remercions chaleureusement notre référente, Madame Emilie Counil, pour son aide
dans le choix des contacts, sa disponibilité et ses conseils.
Dans La société du risque (1986), Ulrich Beck démontre que le risque, « danger potentiel
plus ou moins imprévisible »1, n’est plus une menace extérieure mais un élément
indissociable et constitutif de la société, dans la mesure où le risque n’est pas une
imperfection au progrès mais sa contrepartie. Cette analyse constitue une grille de lecture
pour étudier les enjeux de sécurité sanitaire (cf définition en Annexe 1) liés aux risques
professionnels dans les établissements de soins.
1
Dictionnaire Larousse, 2013.
2
Art. L4121-1 du Code du travail.
3
DARES analyse – « Les risques professionnels en 2010 : de fortes différences d’exposition selon les
secteurs » (enquête SUMER 2010), février 2013 n°10.
La sécurité du patient et la prise en compte des risques professionnels ont été traitées de
façon distincte. Or, on constate une forte corrélation entre la qualité des soins prodigués au
patient et les conditions de travail. Les évènements indésirables graves (EIG) adviennent
souvent dans un environnement stressant, lorsque la charge de travail est trop importante.
La réduction des risques professionnels apparaît ici comme une condition sine qua non
d’une sécurité des soins mieux garantie.
En 1994, Didier Tabuteau décrit la sécurité sanitaire comme la « protection contre les
risques liés au fonctionnement du système de santé »5. Cette définition, qui renvoie à une
doctrine médicale, « Primum non nocere » (« premièrement ne pas nuire »), semble
s’appliquer exclusivement à la protection des patients. Pourtant, les soignants encourent
des risques dans leurs pratiques quotidiennes au service des patients.
De nombreuses démarches ont été entreprises pour réduire les risques professionnels dans
les établissements de santé : le décret n°2001-1006 a introduit des obligations sur
l’évaluation des risques professionnels et l’instauration d’un Document Unique. Plus
récemment, la Haute Autorité de Santé (HAS) a inclus la « qualité de vie au travail » parmi
les critères de certification. L’essor des référentiels de qualité et la prise en compte des
demandes des usagers ont conduit à de profondes mutations des organisations soignantes.
Il en résulte une diversification des tâches afférentes aux métiers du soin qui pose la
question de l’accompagnement des personnels dans l’apprentissage de ces nouvelles
activités. Ces constats nous amènent à interroger les liens entre sécurité des patients et
risques professionnels. Comment concilier les exigences de sécurité des soins et de
protection des professionnels en établissement de santé ?
Pour tenter de répondre à ces questions, nous étudierons trois risques professionnels ainsi
que leurs enjeux sanitaires (I). Puis nous démontrerons que si de nombreuses pistes
d’évolution existent, elles méritent d’être développées (II).
4
Interview d’Yves Clot, 2012
5
Thomas Alam, « Les mises en forme savante d’un mythe d’action publique : la sécurité sanitaire »,
Genèses, 2010 / 1 ; n°78 ; pp. 48-66.
Le « Module interprofessionnel » (MIP) de santé publique invite les élèves à produire une
réflexion collective sur des sujets de santé publique. Il constitue une occasion unique pour
les élèves d’apprendre à travailler ensemble. Encadré par Madame Emilie Counil,
enseignante chercheure au département EPI-BIOSTATS de l’Ecole des Hautes Etudes en
Santé Publique) ce groupe (n°31), rassemblait dix élèves aux parcours et aux horizons
différents.
La première réunion avec Mme Counil a été l’occasion pour le groupe de questionner
davantage le sujet. Elle nous a proposé des lectures complémentaires, que nous nous
sommes partagées. A partir des sources bibliographiques proposées et de nos propres
recherches nous avons constitué un tableau regroupant les principaux risques pour les
professionnels, leurs caractéristiques et leurs conséquences sur la sécurité des patients (cf
Annexe 2).
Nous avons choisi d’étudier de manière plus approfondie trois risques. Nous avons retenu
les contraintes psychologiques et organisationnelles (CPO) du fait de leur prévalence
croissante et de leur fort impact sur la sécurité des patients.
Ensuite, les risques liés au circuit du médicament ont retenu notre attention de par la
multiplication des acteurs impliqués. En outre, si les risques pour les patients sont bien
identifiés, les risques chimiques liés aux médicaments pour les professionnels sont parfois
sous-estimés.
Enfin, le risque biologique a été retenu pour sa spécificité. Dans un premier temps, nous
avons orienté nos recherches sur les AES. Nous avons finalement choisi de traiter le risque
infectieux car, au vu des entretiens réalisés, il apparaît comme un des risques majeurs en
établissements de soins tant pour les professionnels que pour les patients contrairement aux
Nous avons mené divers entretiens avec des personnes ressources identifiées en amont par
Mme Counil (médecins du travail, HAS, inspection du travail, chercheurs) que nous avons
nous-même contactées pour obtenir des rendez-vous.
Nous avons également choisi de mener des entretiens auprès d’infirmières, d’aides-
soignantes, de kinésithérapeutes, que nous avons-nous-même identifiés et contactés, afin
de les interroger sur leurs représentations des enjeux de sécurité sanitaire liés aux risques
professionnels. Le groupe a choisi de mener des entretiens semi-directifs à partir d’une
grille d’entretien (cf Annexe 3) adaptée aux différents interlocuteurs, selon un calendrier
prévisionnel (cf Annexe 4). Une synthèse de ces entretiens a été réalisée sous forme de
tableau (cf Annexe 5).
Les échanges réguliers avec notre référente, sous la forme d’entretiens téléphoniques et de
réunions à Paris, ont permis au groupe d’affiner sa problématique et de construire un
travail mieux structuré.
Les moments de réflexion en commun, le forum mis à notre disposition sur la plateforme
numérique pédagogique de l’EHESP et les échanges de courriels ont permis aux membres
du groupe de partager quotidiennement de nombreuses informations, mais aussi des
questionnements émergents.
6
« Surveillance des accidents avec exposition au sang dans les établissements de santé en France en 2007 »,
dossier InVS, publication 2009
Notre recherche bibliographique puis nos différents entretiens ont permis d’identifier trois
risques particulièrement prégnants pouvant avoir des conséquences à la fois sur la sécurité
des soignants et des patients.
La notion de CPO recouvre plusieurs réalités : les tensions liées aux contraintes de
réalisation du travail, aux changements du travail et de son environnement, aux relations et
comportements, mais également les tensions liées aux valeurs et aux exigences du salarié.
Les salariés subissent des contraintes liées à l’organisation même du temps de travail mais
aussi au travail en équipe, qui est source de tensions. Aujourd’hui, nombreux sont les
professionnels qui rapportent que les relations humaines et les conflits qui en découlent
sont souvent le point de départ de mauvais fonctionnements dans un service, mais aussi la
cause de sentiments de mal-être au travail.
Ces contraintes organisationnelles peuvent avoir une répercussion sur la santé des patients.
En effet, le travail en 12h, le travail de nuit ou encore des horaires atypiques peuvent
causer une fatigue certaine et entrainer une baisse de l’attention, une plus grande nervosité
et donc dans certains cas des erreurs.
7
DARES analyse - « Les risques professionnels en 2010 : de fortes différences d’exposition selon les
secteurs » (enquête SUMER 2010), février 2013 n°10.
Concernant les contraintes psychologiques, au niveau européen9, près d’un tiers des
travailleurs estime que sa santé est affectée par le stress ressenti sur le lieu de travail. En
France, les consultations pour risques psychosociaux sont devenues en 2007 la première
cause de consultation pour pathologie professionnelle. Ce phénomène se ressent d’autant
plus dans les établissements de santé du fait notamment des contraintes organisationnelles
et psychologiques. Ainsi, l’enquête SUMER de 2010 rapporte que 46,3% des salariés de la
FPH indiquent être souvent, voire toujours, obligés de se dépêcher pour faire leur travail.
De même, le risque de porter atteinte à leur sécurité et à celle des autres personnes est
identifié par 69 % d’entre-eux. Enfin, ils sont soumis à des procédures de qualité strictes
qui complexifient et alourdissent leurs tâches de travail.
Devoir travailler en contact direct avec le public est également source d’anxiété.
L’actualité n’a cessé ces dernières années de nous démontrer que cette spécificité pouvait
être à la source de risques professionnels comme le stress, avec le développement des
agressions verbales et physiques dans les services d’urgence. Ainsi, 29,3% des salariés de
la FPH indiquent avoir fait au moins l’objet d’une agression verbale au cours des douze
derniers mois10.
8
Enquête nationale sur les évènements indésirables liés aux soins observés en établissements de santé
9
Rapport Lachman, Larose, Penicaud, « Bien-être et efficacité au travail, 10 propositions pour améliorer la
santé psychologique au travail », février 2010
10
DARES analyse – « Les risques professionnels en 2010 : de fortes différences d’exposition selon les
secteurs » (enquête SUMER 2010), février 2013 n°10.
11
Entretien Florence Saillour-Glénisson, médecin de Santé Publique au CHU de Bordeaux. Entretien
Par ailleurs, selon le Docteur Sorel, médecin du travail au CHU de Rennes, les CPO
peuvent conduire les professionnels de santé à développer des addictions (alcool, tabac,
drogue), ce qui représente un enjeu de santé publique mais aussi un risque potentiel pour la
sécurité des patients.
Les CPO peuvent parfois avoir un impact sur l’absentéisme, un mal-être au travail pouvant
engendrer des arrêts de travail. C’est du moins ce qui ressort d’une étude d’un congrès « la
progression de l’absentéisme : nouveaux comportements des salariés ou nouvelles
contraintes organisationnelles12». Il est important de rappeler que l’absentéisme de courte
durée a un impact sur les organisations.13 Du fait de cet « absentéisme perlé » le cadre de
proximité consacre une grande partie de son temps à la gestion de ce phénomène (rappel de
personnel, demande d’intérimaires…). Les organisations sont déstabilisées, ce qui peut
entraîner une surcharge de travail pour les professionnels présents et ainsi renforcer
davantage les CPO.
L’absence de prise en compte des CPO, outre son impact sur la santé physique et mentale
des personnels hospitaliers, peut engendrer des conséquences sur la sécurité des patients
mais également entrainer d’autres risques, comme des erreurs dans la gestion du circuit du
médicament.
12
Gregor Bouville, « La progression de l’absentéisme : nouveaux comportements des salariés ou nouvelles
contraintes organisationnelles, 21ème Congrès de l'AGRH, 2010 ».
13
Florence Delaune, MIP « Le bien-être au travail, où en est-on au sein de l’hôpital public? », 2013
14
L’arrêté du 31 mars 1999, le décret du 26 décembre 2000, la loi de modernisation sociale du 17 janvier
2002, le décret du 25 août 2005
La sécurisation du circuit du médicament présente deux enjeux majeurs pour les patients,
mais aussi pour les professionnels. Il s’agit d’une part d’éviter la iatrogénie des produits de
santé et de prévenir les erreurs médicamenteuses afin de garantir la sécurité du patient.
D’autre part, les professionnels de santé doivent en effet appliquer la règle des « 5 B » qui
consiste à administrer le bon médicament, à la bonne dose, par la bonne voie, au bon
moment et au bon patient. Nous avons choisi d’observer une « filière de risques », et nous
avons opté pour l’étude des risques liés à l’élaboration, au transport, à la pose et au
traitement des déchets issus des cytotoxiques.
Des dispositions sont mises en œuvre afin de pallier les erreurs médicamenteuses. Au
niveau des locaux, la HAS et la DGOS préconisent un espace dédié, par exemple au
moyen d’un marquage au sol, bien éclairé et sans nuisance sonore. En matière
d’organisation du travail, il convient de bien identifier les plages horaires à risques afin de
planifier cette activité en conséquence, en tenant compte des effectifs et des
qualifications. De plus, le mode opératoire de préparation doit être connu et le matériel
adapté. Des dispositions générales existent : une seule préparation à la fois pour un
patient, réalisé par un seul IDE. Une lecture attentive du produit pris dans la pharmacie
est requise. Il faut éviter des interruptions durant les préparations. Elles doivent être
assurées le plus près possible de l’administration, selon les caractéristiques du produit. Le
déconditionnement des formes orales est fortement déconseillé. L’étiquetage des
préparations, notamment les formes injectables reconstituées, est indispensable.
Lors de nos entretiens l’IDE d’oncologie a cité l’ensemble des outils (habillage,
protocoles, procédures…) actuels pour le circuit des cytostatiques. Le risque chimique
semble connu et les protocoles respectés de la préparation des prescriptions à
l’élimination des déchets. Le Comité International de la Croix Rouge précise dans son
manuel de gestion des déchets médicaux que : « les déchets liés aux soins de santé
constituent un réservoir de micro-organismes potentiellement dangereux, susceptibles
d’infecter les malades hospitalisés, le personnel et le grand public. Les voies d’exposition
sont multiples : blessure (coupure, piqûre), contact cutané avec les muqueuses, inhalation
ou par ingestion15 ».
15
« Manuel de gestion des déchets médicaux », p. 17, Comité International de la Croix Rouge (CICR), mai
2011.
16
E.Legrand, « l’hôpital face aux risques professionnels cancérogènes : invisibilisation et aveuglement ».
Sociologue, maîtresse de conférences, université du Havre Idees/Cirtal
Par conséquent, si les patients sont exposés à des risques iatrogéniques ou à des erreurs
d’administration liés au circuit du médicament, le contact des soignants avec certains
Le risque biologique est un risque prévalent en établissement de soins à la fois pour les
professionnels et les patients. Ainsi, selon l’enquête SUMER de 2010, 76% des salariés de
la FPH sont exposés à des agents biologiques.
L’impact et la prévalence de certains de ces risques sont parfois sous-estimés. C’est le cas
du risque infectieux, auquel nous avons choisi de nous intéresser, dans la mesure où il
concerne à la fois les soignants et les patients et qu’il pose des questions en termes de
sécurité sanitaire en population générale, notamment du fait du développement
d’épidémies comme la grippe.
Une des spécificités du risque infectieux est le portage sain : une personne atteinte d’une
maladie infectieuse peut transmettre un germe alors qu’elle ne présente pas les signes de la
maladie. C’est le cas par exemple de la tuberculose qui peut être asymptomatique ou dont
l’incubation est de plus d’un mois. Cette « invisibilité » rend le risque plus prégnant. A
17
« Les allergies sont dues à une défense immunitaire trop importante ». Ces réactions résultent de « la
présence dans l’organisme d’un allergène pouvant provenir d’un agent biologique. » ; Dossier INRS
« Risques biologiques en milieu professionnel »
18
« Une intoxication est un ensemble de troubles résultant de l’action exercée sur l’organisme par une ou des
toxines. En établissements de santé les professionnels et patients peuvent être exposés à des mycotoxines
(moisissures) ou à des endotoxines ».
19
« Un cancer est une tumeur maligne formée par la multiplication désordonnée de cellules ». Certaines
infections, lorsqu’elles deviennent chroniques peuvent parfois provoquer des cancers (hépatite B et C =>
cancer du foie).
20
« Les infections sont dues à la pénétration puis à la multiplication de micro-organismes dans le corps ».
Les personnels de tous les services sont exposés au risque infectieux même s’il existe
certaines particularités. Les services de pédiatrie sont plus particulièrement exposés aux
maladies de la petite enfance comme la rougeole. La grippe et la gastro-entérite sont aussi
des maladies fréquentes dans ce type de service. La contamination peut se faire des
patients vers les soignants et inversement mais aussi entre patients.
Lorsque le risque infectieux concerne les patients, on parle « d’infection nosocomiale »21
ou d’infection associée aux soins. Le Ministère de la Santé estime que les infections
nosocomiales sont la cause directe de 4 000 décès chaque année en France ; elles touchent
un patient sur vingt et multiplient par trois le risque de décès. Contracter une infection
nosocomiale est considéré comme un EIG qui doit être déclaré. Ces dernières représentent
d’ailleurs 22% des EIG liés aux soins22.
21
Selon la définition du Conseil supérieur d’hygiène publique, « Une infection est dite nosocomiale si elle
était absente lors de l’admission à l’hôpital ». Pour être considérée comme telle elle doit se déclarer « au
moins 48 heures après l’admission ».
22
A. Vasselle, Rapport de l’OPEPS n°421 «Prévenir les infections nosocomiales : une exigence de qualité
des soins hospitaliers », 2006
Concernant les épidémies, la plus fréquente est la grippe qui peut être mortelle chez des
patients fragilisés (personnes âgées, enfants en bas âge, personnes immunodéprimées…).
La contamination peut se faire entre patients ou du soignant vers le patient. D’après le
CCLIN, la vaccination des deux tiers des personnels de santé permettrait d’endiguer la
grippe nosocomiale23. Or, la couverture vaccinale des soignants contre la grippe est
inférieure à 40% (en 2008-2009, 25,6% des soignants déclaraient être vaccinés)24.
Pour prévenir ces risques, de nombreuses mesures préventives ont été mises en place, avec
l’adoption de recommandations25, protocoles, guides de bonnes pratiques26… Les
précautions standards concernent surtout l’hygiène (hygiène corporelle, vestimentaire,
désinfection des chambres, du linge…) afin de limiter la propagation d’agents infectieux.
Ces mesures amplifient les contraintes actuelles du personnel qui peut manifester des
difficultés à appliquer les différents protocoles. De plus, le personnel ne doit pas avoir
d’objets personnels sur soi (téléphone portable, bijoux…) ou doit les nettoyer avant et
après chaque service (voire entre plusieurs patients) car ce sont des vecteurs importants de
transmission manuportée en cas d’épidémies, au sein de l’hôpital mais aussi entre l’hôpital
et le domicile. Or, il est ressorti de nos entretiens que ces principes sont peu respectés. En
effet, ces précautions ne sont pas encore dans la culture des soignants et considérées
comme contraignantes. Les précautions standards restent insuffisantes. La vaccination est
un rempart contre le risque infectieux viral.
Les infections nosocomiales sont donc un enjeu majeur pour les établissements de soins et
leur image. Elles constituent un indicateur de sécurité (ou de non sécurité) utilisé dans les
classements des établissements de plus en plus consultés par les usagers.
23
Guide Technique d’Hygiène Hospitalière. 2004 ; C.CLIN Sud-Est. Fiche n°16.03
24
« Vaccination et risque infectieux chez le personnel des établissements de santé ». BEH 35-36/ 27
septembre 2011.
25
Recommandation R410 sur « le risque biologique en milieu de soins », novembre 2004
26
M. Héron - « Hygiène et prévention des infections nosocomiales », revue Aides-Soignantes.2009
Après le constat de ces risques, il convient d’aborder les enjeux relatifs aux conditions de
travail et de leur lien avec la sécurité des soins. Cette articulation doit être mise en
perspective afin de diminuer la prévalence des risques associés aux soins pour les
personnels comme pour les patients.
27
Emmanuel Belchior, Isabelle Bonmarin, Isabelle Poujol, Sophie Alleaume, Jean-Michel Thiolet, Daniel
Lévy-Bruhl, Bruno Coignard « Episodes de coqueluche nosocomiale, France, 2008-2010 », in BEH 27
septembre 2011, InVs Saint Maurice, France.
La loi du 13 août 200428 dispose que chaque établissement doit définir une politique
d'amélioration continue de la qualité et de la sécurité de soins. De même, la lutte contre les
événements indésirables s'est intensifiée de façon manifeste, notamment à travers les
dispositifs de « vigilance sanitaire ». Globalement, l'atteinte des objectifs de sécurité des
soins fait l'objet d'évaluations régulières, externes (certification des établissements de
santé, inspections et contrôles) et internes (suivi d'Indicateurs Pour l'Amélioration de la
Qualité et de la Sécurité des Soins (IPAQSS) et évaluations des pratiques
professionnelles (EPP), revue de morbidité-mortalité (RMM)).
L'instauration d'une culture sécurité des patients, plébiscitée par les usagers et les experts,
doit être véhiculée par l'ensemble des professionnels de santé. Or, l'étude des entretiens
menés auprès de ceux-ci révèle une mobilisation hétérogène des acteurs. En outre, les liens
avec les risques professionnels, en particulier les contraintes psychologiques et
organisationnelles, sont peu identifiés. Ainsi les soignants ont une vision du « prendre
soin » des patients sans vraiment l'articuler avec le « prendre soin » d'eux-mêmes.
Pourtant, ils identifient clairement les outils mis à leur disposition pour prévenir les risques
professionnels tels que les « protocoles et procédures, achat de matériel, conduite d'EPP,
formations, recommandations, bonnes pratiques »29. Les problèmes liés à l'organisation du
travail, la coordination des acteurs et l'implication du patient sont cités : « absence de
communication dans l'équipe, pression des chirurgiens, des patients ». Cependant, nous
constatons que la tendance dégagée par nos entretiens révèle des soignants « biens et
investis dans leur travail »30.
28
Loi 2004.806 relative à la politique de santé
29
Annexe 5 : Extrait de la synthèse des entretiens professionnels
30
Op Cit
A ce jour, les professionnels de santé ne semblent pas avoir intégré que la sécurité des
patients et la prise en compte des risques professionnels et plus généralement des
conditions de travail représentent les « deux faces d’une même médaille ».
La qualité et la sécurité des soins sont deux enjeux majeurs pour les établissements de
santé. La réglementation relative à ces deux aspects a connu un fort développement ces
deux dernières décennies. Selon un rapport de la HAS32, elle pèse souvent comme une
contrainte pour les professionnels de santé. Elle peut également compromettre la qualité et
la sécurité des soins en complexifiant les processus et en augmentant la charge de travail.
C’est dans ce contexte que la HAS, en partenariat avec l’ANACT (Agence Nationale pour
l’Amélioration des Conditions de Travail), a animé des groupes de travail associant des
organisations syndicales, des experts-visiteurs et professionnels des établissements publics
et privés pour intégrer la notion de qualité de vie au travail33 (QVT) dans la certification
des établissements de santé. Le constat, alimenté par une abondante littérature scientifique,
est que la QVT a un fort impact sur la qualité et la sécurité des soins. Cette idée est
31
www.sante.gouv.fr/pnsp, Programme pour la sécurité des patients 2013-2017
32
« Qualité de vie au travail, qualité des soins, pour un croisement des points de vue », ANACT, p.6,
Séminaire du 2 juillet 2013
33
Définition dans l’accord national interprofessionnel du 19/06/2013 « Un sentiment de bien-être au travail
perçu collectivement et individuellement […] la qualité de vie au travail désigne et regroupe les dispositions
récurrentes abordant notamment les modalités de mise en œuvre de l’organisation du travail permettant de
concilier les modalités de l’amélioration des conditions de travail et de vie pour les salariés et la performance
collective de l’entreprise ».
Des dispositifs existent pour protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Ainsi,
le médecin du travail a pour mission de contribuer à « l’amélioration des conditions de vie
et de travail dans l’entreprise »36. Mais, comme le souligne l’un des médecins du travail
que nous avons rencontré, son rôle ne se limite pas à « pleurer avec les gens ».
Travailler sur les conditions de travail et les risques professionnels procède donc d’une
démarche plus active et positive. Au-delà d’une prise en compte de la souffrance au travail,
il s’agit de se rendre dans les services et de discuter avec les protagonistes sur
l’organisation du travail en vue d’améliorer la qualité de vie au travail. Cette dernière ne
concerne pas qu’une direction, qu’un service ou qu’un acteur de l’établissement. Comme le
souligne Monique Mazard37: « c’est une démarche collective, transversale, qui percute
fortement notre hiérarchie hospitalière ». Il faut donc faire émerger un débat où chaque
professionnel peut apporter sa contribution à l’amélioration de la QVT.
34
Accord national interprofessionnel du 19 juin 2013 vers une politique d’amélioration de la qualité de vie au
travail et de l’égalité professionnelle
35
Repères et principes d’une démarche qualité de vie au travail dans les établissements de santé, document
HAS
36
Article R. 4623-1 du code du travail issu du décret du 30 janvier 2012 relatif à l’organisation de la
médecine du travail
37
Table ronde sur la qualité de vie au travail et qualité des soins : Qualité de vie au travail, qualité des soins,
pour un croisement des points de vue. Séminaire du 2 juillet 2013 HAS et ANACT
Une politique de QVT se déploie dans la durée avec une attention soutenue de tous les
acteurs de l’établissement. Ainsi, certains documents stratégiques témoignent de la volonté
affichée d’une amélioration de la QVT comme le projet social, la politique des ressources
humaines ou le projet médical. Par ailleurs, une prise en compte des conditions matérielles
de travail (éclairage des lieux de travail, locaux de repos pour le personnel…) sont aussi
des marqueurs de la prise en compte de la QVT. Cette dernière ne saurait toutefois se
limiter à l’existence de documents ou à un confort matériel.
Par ailleurs, une politique de gestion des risques doit pouvoir s’actualiser. Nos entretiens
ont montré que l’on pouvait mener une politique de prévention des AES très efficace en
direction des infirmiers. Néanmoins, à trop cibler un risque, on peut en oublier son
environnement et des professionnels qui y sont exposés indirectement. Ainsi, les agents de
service hospitaliers qui font la manutention des déchets d’activités de soins à risques
infectieux (DASRI) peuvent être concernés par les AES. Dès lors, la QVT doit questionner
les processus de prise en charge du patient de manière globale afin d’évaluer l’ensemble
des risques pour tous les professionnels intervenant directement ou non auprès du patient et
de proposer des actions de prévention.
Différents outils ont été mis en place pour faciliter l’évaluation des risques professionnels.
Nous allons ici tenter de les répertorier et de décrire leurs évolutions afin de mieux
s’adapter aux nouveaux besoins.
Les outils d’évaluation prennent en compte la sécurité au travail et les conditions de travail
La V2014 de la HAS traite de manière conjointe ces deux aspects. Mais l’autoévaluation
des établissements ne se limite pas au référentiel de la HAS, il existe plusieurs documents
supports et indicateurs réglementaires.
Le document unique38 est un outil dans la démarche de prévention qui a pour but de
retranscrire les résultats de l’évaluation des risques et de proposer des actions préventives
et correctives. Ce document est placé sous la responsabilité du chef d’établissement qui en
confie la rédaction aux professionnels de son choix avec l’aide des représentants du
personnel, du service de santé au travail ou tout autre intervenant extérieur. La loi ne
propose pas de modèle mais il doit a minima contenir :
- une identification des risques : il s’agit d’identifier les dangers inhérents aux
substances, équipements ou process de l’entreprise pouvant engendrer des dommages
pour les salariés. Une fois les dangers identifiés, une analyse de l’exposition des
personnes à ces dangers doit être menée afin d’évaluer le risque qu’ils peuvent présenter.
- une hiérarchisation des risques : chaque risque identifié et hiérarchisé à partir de
critères définis préalablement par l’entreprise (fréquence de l’exposition, gravité,
probabilité d’occurrence).
- des propositions d’actions préventives et correctives : des actions visant à réduire les
risques doivent être proposées et intégrées dans un calendrier de réalisation.
Le document unique doit être révisé au minimum une fois par an ou en cas de modification
des conditions de travail. De plus, il doit être tenu à disposition des différents acteurs de la
prévention (médecin du travail, inspection du travail, délégués du personnel ou membres
du CHSCT) mais aussi des salariés, qui doivent être informés du lieu où le document
unique peut être consulté.
L’évaluation des risques et de leurs effets sur les salariés se fait aussi par l’analyse du
nombre d’accidents du travail39, de maladies professionnelles40 et du taux d’absentéisme.
38
D’un point de vue réglementaire, il découle initialement de la loi n°91-1414 du 31 décembre 1991 puis du
décret n°2001-1016 du 5 novembre 2001, codifié à l’article R.4121-1 du code du travail.
39
« L'accident, qu'elle qu'en soit la cause, survenu par le fait ou à l'occasion du travail de toute personne
salariée ou travaillant à quelque titre ou en quelque lieu que ce soit pour un ou plusieurs employeurs ou chefs
d'entreprise »
40
Contrairement aux accidents du travail, il n’existe pas de définition d’une maladie professionnelle. Le
caractère professionnel d’une maladie se fait à partir de tableaux annexés au code de la sécurité sociale.
Une fiche de déclaration d’EI est à remplir par les professionnels dès la survenue d’un
incident. Elle permet de signaler les évènements qui peuvent avoir des conséquences
néfastes sur le patient, les professionnels de santé, les visiteurs ou les biens.
Elles sont compilées au sein de la Direction en charge de la qualité qui les analyse afin de
mettre en place des actions correctrices et de prévention lorsque la fréquence ou le niveau
de gravité sont élevés.
La fiche de signalement des événements indésirables est renseignée par tout professionnel
constatant un incident. Il s’agit souvent d’une fiche pré-imprimée avec la désignation de
plusieurs incidents. La déclaration des évènements indésirables ne doit pas uniquement
concerner les incidents liés directement aux soins mais également ceux liés à l’organisation
du travail (problèmes logistiques, relationnels, …). La culture de la déclaration ne se limite
pas à l’échelle de l’établissement. En effet, concernant les violences à l’hôpital,
l’établissement est tenu de faire une déclaration à l’Observatoire National des Violences en
milieu de Santé (ONVS). Par ailleurs, certains corps de professionnels peuvent déclarer
- 20 - EHESP – Module interprofessionnel de santé publique – 2014
directement auprès d’organismes les accidents dont ils ont été victimes ou témoins (Ordre
des infirmiers, Ordre des médecins).
Le CHSCT est aussi consulté avant toute décision d’aménagement important modifiant les
conditions de santé et de sécurité ou les conditions de travail (par exemple : transformation
des postes de travail, les adaptations liées aux mutations technologiques). Enfin, il donne
son avis sur les documents relatifs aux risques et aux conditions de travail (le bilan annuel
de l’hygiène, de la sécurité et des conditions de travail, le programme annuel de prévention
des risques professionnels et des conditions de travail…)
41
www.fonction-publique.gouv.fr
42
« ones d’ombre dans la prévention des risques cancérogènes », milie Legrand et Arnaud Mias,
Sociologies Pratiques no 26/2013
Postulant qu’un « hôpital où il fait bon travailler en est un où il fait bon de se faire
soigner » (Y. Brunelle, 2009 »43), de nombreux établissements de santé cherchent
aujourd’hui à imiter le modèle des « hôpitaux magnétiques ». Cette notion développée aux
Etats-Unis dans les années 80 caractérisait les hôpitaux qui, dans un contexte de pénurie de
personnel infirmier, possédaient un faible taux de turn-over. Les études évaluatives de ces
établissements d’excellence ont dégagé huit conditions d’attractivité.
1. Les infirmières bénéficient d’une autonomie professionnelle
2. Le support fourni est suffisant (équipement, soutien informatif, sécurité au travail)
3. Il existe une bonne collaboration entre médecins et infirmières
4. Le travail est valorisé
5. Les relations avec les pairs sont positives
6. Le ratio de personnel est adéquat
7. Le patient est au centre de toutes les démarches
8. La meilleure qualité des soins est recherchée.
Ces affirmations montrent qu’il s’agit de faciliter les organisations en trouvant des
solutions aux diverses contraintes psychologiques et organisationnelles décrites par le
modèle ANACT44. Toutefois ces objectifs, en raison de leur hétérogénéité, ne peuvent
s’appuyer sur des modèles types ou des solutions « clé en main ». Ils impliquent des
échelons de décision multiples allant de la direction au pôle clinique. Aussi, des méthodes
innovantes ont-elles été mises en place dans les hôpitaux afin d’instituer un processus
d’évaluation et de proposition d’actions spécifiques aux différentes organisations.
43
Postulat confirmé par plusieurs études empiriques : taux de mortalité plus faible, une satisfaction des
patients plus élevée (Aiken, Sloane, Lake, Sochalski et Weber, 1999), plaintes moins fréquentes des patients,
indicateurs de qualité des soins meilleurs (Aiken, Clarke, Sloane, 2000) et des erreurs de soins moindres
(Lake, Shang, Klaus, Dunton, 2010)
44
1. les tensions liées aux relations et comportements 2. les tensions liées aux contraintes de réalisation du
travail 3. les tensions liées aux valeurs et exigences du salarié 4. les tensions liées aux changements du travail
et de son environnement .
Ces méthodes présentent toutefois certaines limites. Elles sont tout d’abord dépendantes de
l’implication des acteurs dans la politique de l’établissement. Or nos entretiens ont pu
montrer que celles-ci pouvaient parfois être perçues comme chronophages et avec des
retours insuffisants. Il serait possible, afin de répondre à cette problématique, de cibler les
unités fonctionnelles (UF) volontaires. Elles constitueront certainement des terrains
d’expérimentation privilégiés. Si cette sélection permet de prendre en compte l’importance
de la prédisposition au changement comme condition du succès, elle ne permet pas à
l’établissement de se concentrer sur les unités qui lui semblent les plus pertinentes.
Face à cette méthode de « bottom-up » une méthode « top down » peut constituer une
source d’inspiration pour les établissements. Ainsi, les travaux de Florence Saillour-
Glénisson, médecin de Santé Publique au CHU de Bordeaux, considèrent le rôle du cadre
de proximité comme un élément prépondérant de la QVT. Il constitue, avec le chef de pôle,
un acteur essentiel pour le maintien et le développement de repères professionnels46. Avec
« THEOREM », Florence Saillour-Glenisson met en lumière le lien entre l’organisation et
le management des services hospitaliers et l’appropriation des recommandations de bonnes
pratiques par les équipes. A cet effet, il apparaît nécessaire de mettre en place une politique
de recrutement efficace ainsi que des formations managériales adéquates.
45
Lille, Bordeaux, Grenoble et Strasbourg
46
(notion large qui recouvre à la fois des éléments techniques, en lien avec les pratiques de soin, et des
éléments plus généraux, tels que la capacité du professionnel à être en empathie avec les patients).
47
Site « coalition pour la qualité de vie au travail et des soins » - répertoire des pratiques innovatrices –
manipulation sécuritaire des médicaments dangereux CHU de Sherbrooke, Québec
La protection des salariés contre les risques biologiques s’appuie au préalable sur les
précautions standards. Des mesures particulières sont appliquées en cas d’infections d’un
patient (isolement, protection physique, …) afin de le protéger ainsi que son
environnement (famille, soignants et autre patient). La prévention contre les risques
infectieux passe aussi par la sensibilisation des personnels. Celle-ci peut se faire par des
ateliers à vocation pédagogique lors de la journée hygiène des mains, ou lors de la semaine
sécurité des patients. Par ailleurs, une réunion d’équipe pourrait être mise en place afin
d’échanger autour des protocoles proposés par le CLIN afin que tout le personnel puisse se
les approprier (idée émise par une infirmière du CHU de Rennes).
En dépit de l’importance de ces mesures, nous avons décidé de nous attarder sur la
vaccination dont la couverture pour les professionnels de santé n’est pas optimale et met en
jeu la sécurité des patients comme celle des soignants. Selon l’INPES48, la vaccination a un
double objectif. D’une part de protéger le soignant contre un risque professionnel en
l’immunisant (prévention primaire) et d’autre part d’éviter la contamination aux patients en
immunisant le personnel afin de limiter le risque d’infection nosocomiale.
48
INPES, guide des vaccinations 2012
49
Vaccination chez les soignants des établissements de soins en France 2009
Etudier les enjeux sanitaires des risques professionnels en établissements de soins nous
amène à constater l’existence d’un lien entre risques professionnels et sécurité des soins.
En effet, une meilleure sécurité découle de conditions de travail de qualité. Ce constat se
vérifie pour chacun des risques observés. Tout d’abord, les bonnes pratiques sont mieux
assimilées et mises en œuvre dans les unités où les professionnels ne se sentent pas
exposés à de fortes contraintes psychologiques et organisationnelles. Ensuite, une charge
de travail trop lourde et un environnement de travail déstructuré augmentent la probabilité
d’occurrence d’erreurs dans le circuit du médicament. Troisièmement, l’apparente
simplicité des solutions pour endiguer le risque infectieux pour les professionnels et les
patients s’oppose à la complexité de leur mise en œuvre.
Ensuite, s’interroger sur les enjeux sanitaires des risques professionnels nécessite de faire
preuve de pragmatisme : certains secteurs, certaines professions sont davantage exposés
que d’autres aux risques professionnels, et certains d’entre eux sont plus difficiles à
prévenir et à gérer (notamment les TMS). L’équilibre entre sécurité des professionnels et
sécurité des soins est parfois difficile à trouver. Toutefois, « le pessimisme est d’humeur,
l’optimisme est de volonté » - Alain.
Réglementations
Circuit du médicament
Ouvrages
Guides
Rapports
HAS - « Repères et principes d’une démarche qualité de vie au travail dans les
établissements de santé », Note du groupe établissement – juin 2013
HAS - « Qualité de vie au travail, certification des établissements de santé et
dialogue social », Note blanche – juin 2013
HAS, ANACT - « Qualité de vie au travail, qualité des soins, pour un croisement
des points de vue », Séminaire du 2 juillet 2013
HAS - « Investiguer la qualité de vie au travail dans le cadre de la certification »,
Synthèse des résultats de l’expérimentation, 2013
HAS - « La certification, la qualité des soins et la qualité de vie au travail »,
Novembre 2013
Articles
Autres supports
- « Calendrier vaccinal et recommandations vaccinales », Ministère des affaires
sociales et de la santé, selon l’avis du Haut Conseil de la santé publique, 2013.
- « Vaccinations recommandées pour les soignants », Fédération Française
d’Infectiologie 2010.
- « Risques biologiques en milieu professionnel », dossier INRS, juillet 2013
- « Coalition pour la qualité de vie au travail et des soins de qualité », répertoire des
pratiques innovatrices - manipulation sécuritaire des médicaments dangereux CHU
de Sherbrooke, Québec.
- Recommandation R410 « Risque biologique en milieux de soins » adoptée par le
Comité technique national des activités de services 1 (CTN H), lors de sa réunion
du 4 novembre 2004, et le Comité technique national des activités de services 2 et
travail temporaire (CTN I), lors de sa réunion du 30 novembre 2004.
Définitions
Sécurité sanitaire
Le terme de « sécurité sanitaire » a été forgé en 1992 par le ministère de la santé à la suite
du drame du sang contaminé. La sécurité sanitaire a été définie, en 1994, comme « la
protection contre les risques liés au fonctionnement du système de santé ». A partir des
années 90, la notion incluait également la protection contre les risques sanitaires dans les
domaines de l'alimentation et de l'environnement. Cette notion recoupe deux dispositifs :
l'évaluation et la gestion des risques sanitaires. En effet, selon Didier Tabuteau, « la
réduction des risques est aussi vitale que notre capacité à les prendre en charge lorsqu'ils
surviennent ».50
La sécurité sanitaire (liée aux soins) « a pour objet de prévenir ou de réduire les risques
iatrogènes, les accidents et les incidents liés aux traitements, aux actes de prévention, de
diagnostic et de soin, à l usage des biens et produits de santé comme aux interventions et
décisions des autorités sanitaires. »51
« Elle constitue avec la démarche qualité, l’ensemble des démarches et des actions qui
permettent d’assurer le niveau de qualité attendu aux regards des bonnes pratiques
reconnues compte tenu des connaissances et de la gestion des risques pour éviter les
conséquences non voulues au cours de la prise en charge.
Les soins sont de nature diagnostique, thérapeutique, éducationnelle et ont une dimension
relationnelle. Ils sont dispensés en ambulatoire, dans les secteurs hospitaliers et
médicosociaux, ils peuvent être dispensés en urgence, de façon programmé ou en continu.
La qualité des soins est l’aboutissement d’un processus ou l’ensemble des professionnels
jouent un rôle complémentaire. La gestion des risques (GDR) est une démarche globale qui
agit en synergie avec la démarche d’amélioration de la qualité. La GDR a donc pour
objectif, notamment, d’assurer la sécurité des soins.
50
Didier Tabuteau, «La sécurité sanitaire, réforme institutionnelle ou résurgence des politiques de santé
publique ? », Les Tribunes de la santé 2007/3.
51
Didier Tabuteau, « La sécurité sanitaire », Berger-Levrault éditeur, 1994
La sécurité sanitaire a un champ d'application plus large que la sécurité des soins :
alimentation, médicaments, santé environnementale, maladies émergentes, risque
nosocomial, etc. Ces deux notions suivent néanmoins la même méthodologie (prévention
et gestion des risques).
Sécurité au travail :
Pour la HAS la qualité de vie au travail « a comme objectif de concilier les modalités de
l’amélioration des conditions de travail et de vie pour les salariés et la performance
collective de l’entreprise. Elle met en avant le rôle des salariés et de leurs représentants en
52
www.ars.iledefrance.sante.fr
53
www.qualitédevieautravail.org
« La QVT est un sentiment de bien-être (physique, mental et social) au travail qui englobe
l’ambiance, la culture de l’entreprise, l’intérêt du travail, le sentiment d’implication et de
responsabilisation, un droit à l’erreur accordé à chacun, une reconnaissance et une
valorisation du travail effectué. »
Le sens de cette notion varie selon les individus, leur âge, leur statut, leur genre, leur
emploi. Il existe cependant des facteurs clés :
- Impliquer les salariés et leurs représentants dans une conception participative.
- Aider l’opérateur à sa réalisation et à son développement personnel
- Développer la qualité des relations sociales et de travail
- Améliorer le confort de l’opérateur sur son poste de travail.54
La sécurité au travail est une obligation réglementaire imposée à tous les employeurs au
niveau national, elle est donc censée être la même partout, tandis que la QVT est davantage
une notion liée au contexte de chaque établissement, voire même de chaque service mais
également à l’implication de chaque acteur. En effet, le concept de QVT est lié au
management général de l’établissement (projet d’établissement, projet social, valeurs
partagées à la gestion des ressources humaines), à l’organisation des soins, aux modalités
de mises en œuvre des démarches qualité.
54
www.Leconseil.gdle/bientravailler/qualité-de-vie
A partir des enquêtes SUMER de 2003 et de 2010, nous avons identifié et classé les
risques professionnels selon des critères que nous avons déterminés au décours de notre
travail et avec l’aide de Mme Counil, animatrice de notre MIP.
Lien avec la
Spécificité Prévalence
sécurité patient
Horaires de nuit oui 27% oui
Horaires variables oui 62% oui
Travail en 12h oui oui oui
Oui (retard de
Travail dans l’urgence oui 46%
soins)
Travail qui a des conséquences graves oui 69% oui
Travail en équipe non oui oui
Travail normé (protocoles de soins) oui oui oui
Oui (chutes,
TMS non oui
escarres)
RPS (thème transversal) non oui oui
Agressivité/violence/incivilités (contact
oui oui oui
patient)
Exposition aux produits chimiques (solution
non 55% non
hydro alcoolique)
Risque médicament oui oui oui
Non (sauf
Exposition aux agents biologiques
cytotoxique) /
(Exposition au sang/ exposition aux
oui 76% contraintes pour les
maladies transmissibles/ risque infectieux
patients
(virus)
(protocoles)
Risques de chute non oui non
Exposition aux rayonnements oui non oui
Risques environnementaux/architecturaux :
non oui non
salmonelle, amiante, radon
Risque d’exposition aux bruits non oui oui
28/04/2014 29/04/2014 30/04/2014 01/05 au 04/05 05/05/2014 06/05/2014 07/05/2014 08/05 au 11/05 12/05/2014 13/05/2014 14/05/2014 15/05/2014 16/05/2014
16h - Gildas : 16h - Gildas, 14h - Paulo, 15h30 - 14h - Monique : 9h30 - Paulo, 14h30 - Hélène,
Rdv avec le Dr Catherine, Alice : Monique : cadre en Alice : Mélody :
Hascouet, Charlotte : Rdv avec Mme Rdv avec une higiène, CH de Rdv avec Mme Rdv
médecin du Rdv avec Dr Ghadi de l'HAS, IDE oncologien, Mende Temine, CNAM, téléphonique
travail, St- Sorel, médecin Paris CH Mende Paris avec Mme
Brieuc du travail, Bertrand-Barat
Rennes du CHU de
Bordeaux
14h - Marie : 17h - Monique : 16h30 - Hélène : 14h - Paulo,
Rdv avec une pharmacien, Rdv avec le Dr Alice :
puéricultrice et praticien en Saillour- Rdv Mr
un kiné, hygiène, CH Glénisson, Sinigaglia,
Zuydcoote Mendes médecin de Inspecteur du
santé publique, travail, Paris
CHU Bordeaux
28/04/2014 29/04/2014 30/04/2014 01/05 au 04/05 05/05/2014 06/05/2014 07/05/2014 08/05 au 11/05 12/05/2014 13/05/2014 14/05/2014 15/05/2014 16/05/2014
Présentation Appropriation Rédaction Travail Travail Travail fin de la Retour sur les Rédaction du Vidéo Relecture du
de chacun de la questionnaire personnel personnel personnel rédaction différents rapport conférence rapport
Point avec bibliographie entretien individuelle entretiens avec Mme
Emilie Counil Répartition du Compilation de Counil
sur travail par sous- nos parties
l'organisation groupe
des rdv et la
Travail
méthodologie Travail
personnel à
Relecture de la Mise en 14h - RDV personnel à Réunion entre Réunion entre 14h - RDV début de la Relecture de 16h - RDV Rédaction du Relecture du
domicile +
problématique commun sur la téléphonique domicile les personnes les personnes téléphonique lecture des l'ensemble du téléphonique rapport rapport
rédaction
Reflexion bibliographie avec Emilie présentes sur présentes sur avec Emilie parties rapport avec Mme Dépôt du
commune sur la Réflexion sur la Counil EHESP l'EHESP Counil Counil rapport sur Real
typologie des problématique Préparation des
risques Finaliser le annexes, mise
Reflexion sur le budget en page du
budget Rédaction des rapport
AID
Protocoles et recommandations Connu Non connu Oui dans l'ensemble Oui pour les AES mais non pour les autres
utiles et nécessaires ? conduite EPP risques professionnels
Diffusion ? intranet non affichette, classeur, intranet pas de notion de prévention
Application ? oui pas à 100% non oui protocoles enfermés dans un bureau et non
Améliorations à apporter ? non conduite EPP bon moyen pour facilement accessibles
améliorer les pratiques suggestion : staff hebdomadaires, traçabilité
et diffusion à l'équipe
Comment vous sentez-vous dans bien Investi mais incompréhension Bien, participation à l'organisation Pense à changer de service par rapport à
votre travail avec les médecins et la direction du service, choix du matériel l'ambiance de travail et donc insécurité
pas d'évolution en RH Effet + de la polyvalence
Aides-soignants (CHU IDE hygiéniste (CHU Rennes) IDE (CHU Rennes) Kinésithérapeutes (CHU Rennes)
Rennes) –
Expérience professionnelle Une AS en poste depuis 20 ans, IDE depuis 26 ans IDE depuis 18 ans Entretien collectif – 5 kinésithérapeutes
un AS en poste depuis 5 ans
Exposition aux risques Risque infectieux Charge de travail Burn out, le stress Risque infectieux
professionnels TMS Risque infectieux. Risque infectieux, AES TMS
Agressivité
Risques chimiques SHA : dans l’équipe, une personne en arrêt
de 2 semaines de travail : peau des mains
brûlée, ne peut pas toucher l’eau.
Risques biologiques Exposition au risque infectieux « Tous les services sont logés à Risque infectieux se pose surtout pour
(urine, crachat) la même enseigne » : autant de l’équipe mobile en contact avec des patients
risques infectieux dans un dont ils ne connaissent pas l’infection (ou
Liens entre risque professionnel Les lèves-personnes permettent Sentiment que la cadence exigée Incertitude de certaines IDE quant Sentiment que les contraintes
et sécurité des patients ? de réduire les risques de TMS. fait que les IDE « loupent des au maintien de leur emploi organisationnelles les obligent à passer de
Outils « Seulement pour le bien du étapes ». Il faut se demander s’il participe de la mauvaise qualité des moins en moins de temps avec les patients.
patient, il ne faut pas trop les n’existe pas des facteurs soins (« je ne serais pas là demain
utiliser, la rééducation suppose individuels : il y a des personnes donc je ne fais pas ce
que le patient fasse un effort ». non organisées. Il s’agit de pansement »). Une IDE qui suit son
savoir gérer son stress, de rester patient est au contraire beaucoup
calme. plus pertinente.
Comment vous sentez-vous dans bien bien Bien (formation d’art -hérapie) bien
votre travail
2. Synthèse des entretiens des personnes ressources sur les risques professionnels
HAS (Mme GHADI) Praticien en Cadre en hygiène Médecin du travail (Mr De Médecin de Santé Publique (Mme
Hygiène/pharmacienne Gaudemaris) SAILLOUR-GLENISSON)
Expérience Chef de projet HAS/QVT 8 ans 17 ans IDE Experte de la bientraitance depuis 2010
professionnell 6 IDE hygiène + FF cadre élaboration d'un guide publié par l'HAS en
e 2010 pour les ES
Évolution des V2010 1 critère sécurité au Énormes progrès dans la Meilleure PEC depuis mes L'agression risque devenu plus
risques travail (DU) reconstitution des études important
professionnel puis médiatisation cytotoxiques avec salle davantage de protocoles, de
s difficulté : sécurité au travail blanche, double paire de procédures
= normé gants, transports des produits lien étroit entre médecine
QVT = non normé dans une caisse fermée, préventive
v2014 : santé, QVT, gants nitryle, habillage des sensibilisation auprès des
dialogue social IDE, purge des tubulures, nouveaux embauchés, livret
Existence d'un guide- système d’élimination facile d'accueil
référentiel dossier médical des déchets (produits vérification de l'état vaccinal
pour les médecins du travail dangereux) dans une filière
spécifique
Champs TMS,horaires décalés, W de Risque infectieux AES TMS,
exposés aux nuit, RPS risque nosocomial Risque infectieux (rougeole, RPS
risques pro risques de manutention rubéole, tuberculose, ce sont ceux qui coûtent le plus
Les accidents d’exposition au sang55 sont un des risques biologiques spécifiques aux
établissements de soins. « Priorité nationale depuis 1998, la surveillance des AES demeure
une des priorités du programme national de prévention des infections nosocomiales
(PROPIN) 2009-2013 et du Plan stratégique national de prévention des infections
associées aux soins 2009-2013. »56
Il y a eu une réelle prise de conscience autour de ce risque depuis les scandales du sang
contaminés dans les années 1980, d’où l’adoption de nombreux protocoles, guides de
bonnes pratiques… afin de limiter les risques d’exposition ou de prendre en charge
efficacement et rapidement les personnels ayant été exposés57. De même, le matériel a été
sécurisé pour limiter ce risque (aiguilles rétractables). La prévalence est donc aujourd’hui
plus faible, et les risques de transmission après exposition plus limités grâce à la
vaccination des soignants contre l’hépatite B, ou le traitement d’urgence contre le VIH. Le
risque moyen de transmission après exposition percutanée au sang d’un patient infecté est
de 0,3 % pour le VIH.
Cependant, malgré toutes les mesures de précautions, des accidents surviennent encore. Le
nombre d’AES pour 100 lits était de 6.7 en 201058. Pour F. Saillour-Glénisson « les AES
sont liés à une part de négligence ». En effet, 43,3 % des AES auraient pu être évités par la
seule observance des précautions standards59.
Il est également ressorti de nos entretiens qu’aujourd’hui ce risque concerne avant tout les
aides-soignants (60% des AES concernent des personnels paramédicaux60). Il y a ainsi eu
un « glissement du risque » des infirmières vers les aides-soignantes et agents de service
hospitalier. En effet, les risques d’accidents dus à un contact avec des objets tranchants
55
« Tout contact percutané (piqûre, coupure) ou muqueux (oeil, bouche) ou sur peau lésée (eczéma, plaie) avec du sang ou un produit
biologique contenant du sang pour lesquels le risque viral est prouvé. », GERES
56
« Surveillance des accidents avec exposition au sang dans les établissements de santé français en 2010 », Résultats AES-Raisin 2010
57
Conduite à tenir en cas d’AES, R.de Gaudemaris, 2003
58
Ibid 2
59
Ibid 2
60
Ibid 2
Enfin, le risque est à hiérarchiser selon les services. Le risque d’AES est ainsi plus
important dans les services de médecine (dans 33.1% des cas) au bloc (16.7%) et en
chirurgie (11.5%)61.
61
Ibid
La vaccination dans les établissements de santé concerne les travailleurs exposés à des
agents biologiques tels que les personnels médicaux, paramédicaux, pharmaceutiques et les
étudiants. La vaccination est ainsi encadrée par deux réglementations. Tout d’abord, le
code de la santé publique énumère les vaccinations obligatoires pour certains personnels
particulièrement exposés. Ensuite, le code du travail dispose qu’un employeur peut
recommander sur proposition du médecin du travail certaines vaccinations. Dans les
établissements de santé, cela se traduit dans le tableau ci-dessous :
Tableau1 : www.chru-strasbourg.fr
Questionnaires ORSOSA
Fortement en
En désaccord
désaccord
Fortement
D’accord
d’accord
Au sein de l’unité dans laquelle je travaille
actuellement…
Score 1 2 3 4
12- Les tâches annexes que j’ai à faire gênent mon travail de
soignant
désaccord
Fortement
désaccord
D’accord
d’accord
Au sein de l’unité dans laquelle je travaille
En
en
actuellement…
Score 1 2 3 4
Fortement en
En désaccord
désaccord
Fortement
D’accord
d’accord
Au sein de l’unité dans laquelle je travaille
actuellement…
Score 1 2 3 4
12- Les tâches annexes que j’ai à faire gênent mon travail de
soignant
désaccord
Fortement
D’accord
d’accord
Au sein de l’unité dans laquelle je travaille
actuellement…
Score 1 2 3 4
Résumé :
La sécurité du patient et la prise en compte des risques professionnels ont été traitées de façon
distincte. Aujourd'hui, on constate une forte corrélation entre une qualité des soins prodigués
au patient et des conditions de travail satisfaisantes.
En 1994, Didier Tabuteau décrit la sécurité sanitaire comme la « protection contre les risques
liés au fonctionnement du système de santé ». Toutefois, les pratiques professionnelles des
soignants les exposent à des risques ayant un impact sur leur santé et par extension à des
risques pour les patients. Comment concilier les exigences de sécurité des soins et de
protection des professionnels de santé ?
Pour mieux prévenir et gérer les risques professionnels, il apparaît nécessaire de développer
simultanément des dispositifs variés et complémentaires. Enfin, s’interroger sur les enjeux
sanitaires des risques professionnels nécessite de faire preuve de pragmatisme : certains
secteurs, certaines professions sont davantage exposés que d’autres aux risques
professionnels, et certains d’entre eux sont plus difficiles à prévenir et à gérer.
Mots clés :
Risques professionnels, sécurité sanitaire, contraintes organisationnelles et psychologiques,
risque infectieux, enjeux sanitaires, prévention et gestion
L’École des hautes études en santé publique n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans
les rapports : ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs