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Thème 1 : Les pouvoirs de la parole Ch 1 L’art de la parole

Séance 1 : Qu’est-ce que l’éloquence ?

Texte 1 : Les trois « genres » de l’art oratoire selon Aristote


Il y a trois genres de discours relevant de la rhétorique : le délibératif, le judiciaire, l’épidictique.
Dans une délibération, tantôt l’on exhorte, tantôt l’on dissuade. Dans tous les cas en effet, que
l’on donne un conseil en privé ou que l’on adresse au peuple un discours sur les affaires communes, on
fait l’une ou l’autre chose. Dans un procès, il y a d’un côté l’accusation et de l’autre la défense, car il est
nécessaire que les parties adverses fassent soit l’une soit l’autre. L’épidictique se divise en louange et en
blâme.
Le temps correspondant à chacun de ces genres est, dans la délibération, le futur (car – que l’on
exhorte ou que l’on dissuade – on délibère sur ce qui sera) ; dans un procès, c’est le passé (car
l’accusation ou la défense portent toujours sur des actes accomplis) ; pour l’épidictique, c’est
principalement le présent car tous ceux qui louent ou qui blâment le font en fonction de données
actuelles, même si l’on ajoute souvent un rappel du passé ou une anticipation du futur.
La fin visée par chacun de ces genres est différente, et comme ils sont trois, il y a aussi trois fins :
pour une délibération, c’est l’utile ou le nuisible (car lorsqu’on délibère, on donne ce à quoi l’on exhorte
comme meilleur et ce dont on dissuade comme pire), et les autres considérations que l’on invoque – le
juste ou l’injuste, le bien ou le mal – sont rapportées à cette fin ; quant aux procès, ils ont comme fin le
juste ou l’injuste, et les autres considérations que l’on invoque sont là encore rapportées à ces fins ; la
louange et le blâme ont pour fin le beau et le laid et les autres considérations, là encore, y sont ramenées.
Aristote, Rhétorique, I, 3 (IVe siècle av. J.-C.)

Après avoir lu le texte, construisez un tableau qui récapitule les divisions de la rhétorique selon Aristote.

Texte 2 : L'éloquence, un savoir-faire puissant (Cicéron, De oratore, 55 avant J.-C.)

Rien n'est plus beau, ce me semble, que de pouvoir, par la parole, captiver l'attention des
assemblées humaines, séduire les esprits, entraîner à son gré les volontés, ou à son gré, les détourner
d'un choix. Ce pouvoir unique, chez tous les peuples libres et surtout dans les cités vivant en paix et en
tranquillité, a toujours été le plus florissant, le plus dominateur. […] Qu'y a-t-il d'aussi agréable à l'esprit
et à l'oreille qu'un discours bien travaillé et orné par la sagesse de la pensée et de la noblesse de
l'expression ? Qu'y a-t-il d'aussi puissant, d'aussi magnifique que de voir le discours d'un seul homme
faire basculer les passions du peuple, les scrupules des juges, la gravité du Sénat ? Qu'y a-t-il d'aussi
royal, d'aussi libéral, d'aussi généreux que de secourir les suppliants, de relever les malheureux, de
sauver des vies, de libérer des dangers, de conserver aux gens leurs droits de citoyens ? Mais encore,
qu'y a-t-il d'aussi nécessaire que de détenir ces armes dont la protection permet de défier les mauvais
citoyens, ou de punir leurs attaques ? …
Notre plus grande supériorité sur les animaux, c'est de communiquer par la parole, et de pouvoir
ainsi exprimer nos idées.
Thème 1 : Les pouvoirs de la parole Ch 1 L’art de la parole
Séance 1 : Qu’est-ce que l’éloquence ?

Texte 3 : Savoir construire un discours éloquent (Cicéron, De oratore, 55 av. J.-C.)

L'éloquence exige de posséder une foule de connaissances variées […] ; il faut connaître
à fond toutes les passions que la nature a mises dans le cœur de l'homme, puisque l'unique but du
discours est d'émouvoir ou calmer les âmes des auditeurs. À ces qualités, il faut joindre une certaine
grâce, une douce gaieté, la culture d'un homme bien né, la rapidité et la précision dans la réplique ou
l'attaque, unies à l'élégance et à la courtoisie. L'orateur saura aussi précisément l'histoire des temps
passés, afin de s'appuyer sur l'autorité des exemples ; et il ne négligera pas non plus l'étude des lois et du
droit civil. […]
J'ai appris que toutes les tâches de l'orateur se divisent en cinq parties : d'abord trouver les
matériaux de son discours ; puis, une fois trouvés, non seulement les ranger mais les disposer en
fonction de leur degré d'importance, et les répartir avec perspicacité ; les embellir des ornements du
style ; ensuite les fixer dans sa mémoire ; enfin les dire avec grâce et noblesse.

J'ai encore appris que dès le début, avant d'arriver au fait, il faut se concilier les auditeurs, puis
exposer le fait, établir le point de la question à débattre, confirmer sa thèse, réfuter les objections des
adversaires ; enfin, dans la dernière partie du discours, amplifier et rehausser ce qui nous est favorable,
atténuer et détruire ce qui nous est contraire.

Texte 2 :
D'après Cicéron, quels sont les avantages de la parole ? Pourquoi est-il important d'apprendre à bien
manier le langage ?

Texte 3 :
Pourquoi un bon orateur doit-il maîtriser de nombreux savoirs ?
Relever les cinq étapes que doit suivre un bon orateur pour construire un discours.
Quel plan doit respecter un discours ?

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