Pathologies Du Corps Utérin

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Pathologies Du Corps Utérin

I. RAPPELS
L’utérus est d’origine mésodermique.
C’est à partir de la 6ème semaine du développement
1. Embryologie embryonnaire que les extrémités distales des canaux de
Müller fusionnent et donnent naissance à l’utérus et au
vagin.

L’utérus est situé dans le pelvis, de forme piriforme mesure (6 x 4 x 3) cm,


se prolongeant en bas par le col utérin, il comporte un fond, un corps et un
2. Anatomie isthme.
o Deux faces antérieur et postérieur et deux cornes utérines
latéralement ou s’insèrent les trompes de Fallope.
o Creusé par une lumière utérine centrale virtuelle.
La paroi utérine est constituée de trois couches de l’intérieur
vers l’extérieur :
❑ Endomètre : muqueuse glandulaire cylindrique, dessinant des
glandes (sécrètent du glycogène) situées au sain d’un stroma
3. Histologie
dense cytogène.
❑ Myomètre : faisceaux de fibres musculaires lisse
entrecroisés
❑ Séreuse

L’aspect de la muqueuse endométriale est variable selon la phase du cycle


en fonction de l’imprégnation hormonale et selon l’âge.
A. Période d’activité génitale :
❑ Phase proliférative (oestrogénique):
✓ Endomètre est peu épais, glandes droites tubuleuses bordées par un
épithélium pseudostratifié, mitoses régulières.
✓ Chorion cytogène œdématié puis dense cellulaire, vaisseaux de type
capillaire.
❑ L’ovulation : 14 jours avant les
menstruations
✓ Endomètre épais, glandes plus étoffées,
vacuoles de sécrétion au pôle basal, noyaux
4. Aspects
au pôle apical, pas de mitoses, vaisseaux à
histologiques
paroi propre.
d’un
❑ Phase sécrétoire : (progestative)
endomètre
✓ Endomètre épais festonné, glandes
normal
nombreuses sinueuses (en dents de scie)
sécrétion intraluminale, cellules du chorion
plus large à cytoplasme abondant,
artérioles spiralés disposées en bouquets.
B. Petite fille avant la puberté +
Ménopause :
Endomètre aminci, inactif, Rares
Glandes, petites droites
Chorion cytogène dense, pas de mitoses ni
sécrétion
II. BIOPSIE DE L’ENDOMÈTRE
1. Définition :
Consiste à prélever un fragment de muqueuse de l’endomètre à l’aide d’une petite curette soit à l’aveugle ou au
cours d’une hystéroscopie
2. Buts :
✓ Evaluer la fonction hormonale ovarienne
✓ Apprécier les effets du traitement hormonal
✓ Rechercher une infection
✓ Rechercher une lésion néoplasique
3. Quand réaliser la Biopsie endométriale ?
Se fait généralement à la phase sécrétoire avancée (à partir du 22ème j du cycle).
En cas de saignements => à tout moment.
4. Limites de la Biopsie de l’endomètre :
Difficulté de lecture sur prélèvements exigus.
Absence de renseignements cliniques (DDR, traitement hormonal, signes cliniques).

III. PATHOLOGIE INFLAMMATOIRE


✓ Les endométrites sont les plus fréquentes.
✓ Les myométrites sont rares
1. Endométrites non spécifiques :
• Aigues :

o Secondaire aux infections cervico-vaginales


ascendantes (gonococcies)
o Secondaire au avortements et accouchements.
Microscopie : présence d’un infiltrat inflammatoire riche en
polynucléaires neutrophiles dans le chorion cytogène et au sein des
lumières glandulaires avec œdème et congestion vasculaire.
• Chronique :

Se caractérise par la présence de plasmocytes (IHC : CD138+) et


les cellules du chorion deviennent fusiformes.
2. Endométrites spécifiques :
o Souvent chroniques, d’origine tuberculeuse fréquente.
o Secondaire à une dissémination hématogène du BK.
o Secondaire à une salpingite ou péritonite tuberculeuse.
Microscopie : lésion folliculaire épithelio-gigantocellulaire, taille et d’âge
variable confluents avec ou sans nécrose caséeuse.

IV. PATHOLOGIE TUMORALE


1. Tumeurs bénignes :
A. Tumeurs mésenchymateuses :
Dominées par les léiomyomes, prennent naissance à partir des cellules musculaires lisses du
myomètre.
Macroscopie : tumeur nodulaire unique ou multiple, bien limitée de siège variable ; fond,
sous/muqueux, intramural, sous/séreux, accouché par le col, de consistance ferme d’aspect plein
blanchâtre fasciculé à la coupe.
Microscopie : prolifération circonscrite de cellules fusiformes régulières disposées en faisceaux.
B. Tumeur épithéliale = polype : le plus fréquent
Se développe à partir de la muqueuse endométriale, à base d’insertion
pédiculée ou sessile composé à l’histologie d’un chorion cytogène doté
d’un axe vasculaire et renfermant glandes.

2. Tumeurs malignes :
A. Tumeurs épithéliales : les plus fréquentes
▪ Classification histologique OMS 2020
❑ Lésions précurseurs :
✓ Hyperplasie atypique/ Néoplasie intra épithéliale endométrioïde
✓ Carcinome séreux intra-épithélial endométrial
❑ Carcinomes endométriaux :
✓ Carcinome endométrioïde
✓ Carcinome séreux
✓ Carcinome à cellules claires
✓ Carcinome mucineux
✓ Autres

• Hyperplasie atypique/ Néoplasie intra épithéliale endométrioïde :

Définition : l’hyperplasie de l’endomètre est l’augmentation du nombre de glandes par rapport au chorion et se
traduit à l’examen macroscopique par l’augmentation de l’épaisseur de la muqueuse endométriale > ou = 2mm.
L’hyperplasie peut être sans ou avec atypies. On parle d’hyperplasie atypique lorsqu’il existe les critères suivants :
1.Perte de la polarité cellulaire et nucléaire
2.Chromatine irrégulière
3.Noyaux ronds globuleux d’aspect clair
4.Apparition d’un gros nucléole
5.Pluristratification.
• Les carcinomes de l’endomètre :

Surviennent généralement chez les femmes en période périménopausique ou après la ménopause, il


s’agit d’un cancer hormonodépendant +++

Facteurs de risque : l’hyperoestrogénie +++ , obésité, ménarchie précoce, ménopause tardive,


TRT endogène, HTA, diabète.
Clinique : métrorragies
Macroscopie : processus d’aspect végétant ou polypoide blanchâtre friable, encéphaloïde parfois
nécrosé ou diffus tapissant les surfaces utérines internes, infiltrant ou non le myomètre.
Microscopie :
 Carcinome endométrioïde (8o%) :
Pour les carcinomes endométrioïde, le grade/en fonction du pourcentage
de l’architecture solide de la tumeur (hors métaplasie malpighienne) :
❑ Actuellement, le grade binaire est utilisé :
✓ Bas grade < 50 % de zones solides
✓ Haut grade ≥ 50 % de zones solides
Cylindriques, stratifiées, atypies cytonucléaires variables.
On note parfois une métaplasie malpighienne (20%)
❑ Ancien grade histologique des carcinomes endométrioïde :
Architecture : G1 : < 5% de zones solides
G2 : 6 à 50% de zones solides
G3 : > 50% de zones solides
Atypies nucléaires : minime, modérées, sévère si importantes on surgrade : G1 => G2
G2 => G3
 Autres carcinomes plus rares :

Carcinomes séreux Carcinome à cellules claires


▪ A l’examen microscopique, la lésion est souvent ▪ Prolifération d’architecture tubulo-glandulaire,
d’architecture papillaire complexe. papillaire et/ou solide, dans plus de 80% des cas
▪ Les papilles sont bordées par un épithélium ces architectures sont associées et il existe une
cubique stratifié, à bordure effilochée ou prédominance de l’aspect tubulokystique.
festonnée, comportant des houppes pseudo- ▪ Les cellules ont des limites cytoplasmiques
papillaires qui se détachent à la surface. nettes, à cytoplasme clair ou parfois éosinophile,
polygonales ou d’aspect en clou de tapissier

Classification FIGO 2018 :


Tous les carcinomes endométriaux sont stadés (pièce opératoire) selon la classification FIGO/Ptnm

Localisé à au corps utérin IA Infiltration < ½ épaisseur myomètre


Stade I
IB Infiltration > ou = ½ épaisseur du myomètre
Stade II Invasion du stroma cervical sans extension au-delà de l’utérus
Stade III IIIA Atteinte séreuse, et/ou des annexes
Métastase(s) vaginale(s) ou atteinte
IIIB
paramétriale
Métastase(s) ganglionnaire(s) loco-
IIIC
régionales
Stade IV IVA Atteinte de la vessie ou du rectum
Métastase(s) abdominale(s) et/ou à distance
IVB
et/ou N+ inguinal
• Les facteurs histopronostiques
❑ Les facteurs histopronostiques dans les
carcinomes de l’endomètre sont
indispensables à étudier car ils conditionnent
la décision thérapeutique, ils sont
représentés par :
 Le type histologique (endométrioïde/non
endométrioïde)
 Le grade histologique (bas G/haut G)
 Le stade FIGO
 La présence d’emboles vasculaires (absent,focaux,diffus)

• Nouvelle classification moléculaire OMS 2020 :


Il existe 04 groupes moléculaires de pronostic et de prise en charge thérapeutiques différentes :

▪ POLE1 ultramuté
▪ Instabilité micro satellitaire hyper muté
▪ Peu de copies gènes somatiques mais MSS
▪ Nombreuses copies de gènes

B. Tumeurs mésenchymateuses :
• Léïomyosarcome :
Macroscopie : Tumeur mal limitée, infiltrante avec hémorragies et nécrose.

Microscopie : prolifération de cellules fusiformes dotées d’atypies cytonucléaires marquées et de nombreuses


mitoses anormales avec perte de la fasciculation, nécrose tumorale

IHC : desmine, AML et H caldesmone


positifs

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