Fiche Sémio Gynéco
Fiche Sémio Gynéco
Fiche Sémio Gynéco
S’adresse aux patients qui ont besoin d’un simple suivi ou aux patients qui présentent une pathologie, un trouble
de fertilité, ou encore un trouble de sexualité. Il faut savoir inspirer confiance à la patiente pour qu’elle donne le
vrai motif de consultation, qui peut lui paraître parfois honteux.
I / I NTERROGATOIRE
1) L E M OTI F D E C ONS ULT AT I ON
Parfois évident
Parfois confus
Parfois caché ou intriqué
2) A T CD
Les ATCD personnels : systématique mais orientée selon le motif de consultation (KC, CI à certaines
contraceptions, stérilité…). Histoire des règles (âge de début, durée du cycle, dysménorrhée, âge
ménopause).
Attention, décroissance faible de la stérilité jusqu’à 35 ans, puis cassure franche de la courbe et grosse
diminution de la fertilité à partir de 37 ans.
Les ATCD obstétricaux : (selon un ordre chronologique) : date de naissance, sexe des enfants, terme, pds de
naissance, déclenchement ou complications éventuels, IVG, GEU…
On note la gestité (nombre de grossesses) et la parité (nombre de naissances au-delà de 22 SA ou
pds>500g)= GxPx
Les ATCD médicaux : maladies de grands appareils, et ++ attention sur les maladies infectieuses (rubéole,
toxo, HIV, VHC, salpingites…)
Les ATCD chirurgicaux : surtout concernant l’abdomen et le périnée ; essayer d’avoir le CR opératoire.
Les ATCD familiaux : diabète, HTA, hypercholestérolémie, maladies cardiovascu, accidents
thromboemboliques, syndromes malformatifs, KC du sein et toute autre pathologie tumorale.
Le conjoint : nombre de partenaires, changement de conjoint, pathologie du ou des conjoints.
4) S I GN ES FONC TI ONNE LS
Saignement anormal : métrorragies (=hyperpolyménorrhée = saignements entre les règles) ou ménorragies
(règles trop abondantes)
Aménorrhée : primaire (la femme n’a jamais eu ses règles) ou secondaire (la femme a eu ses règles mais ne
les a plus).
Hypoménorrhée (règles < 3 jours) ou oligoménorrhée (règles peu abondantes)
Hyperménorrhée (règles > 8 jours) ou polyménorrhée (règles trop abondantes)
Pollakiménorrhée (cycles courts) ou spanioménorrhée (cycles longs)
Leucorrhées : distinguer les leucorrhées physiologiques des pathologiques grâce à l’odeur, couleur, gêne
fonctionnelle (brûlures, prurit).
Les douleurs : date d’apparition, contexte d’apparition, rythme par rapport au cycle, type, siège, irradiation,
intensité, signes d’accompagnement…
Les troubles urinaires : incontinence ++ (impériosité, miction par regorgement, à l’effort…)
Les troubles rectaux : constipation, prolapsus…
Les troubles mammaires : tension mammaire, écoulement…
Les troubles sexuels : libido, dyspareunie d’intromission (= à l’entrée de la verge) ou profonde.
Les infertilités : primaire (jamais eu d’enfant) ou secondaire (déjà eu un enfant)
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II / E XAMEN CLINIQUE
Matériel préalablement préparé : table gynécologique, lampe mobile, tabouret, spéculum, doigtier, matériel de
prélèvement. L’examen doit être complet : étude du morphotype (poids, taille, état général), et de la pilosité
(creux axillaires, pubis : voir schéma).
1) R APPE LS AN AT OM I QUE S
a. SEINS
Situés à la paroi antérieure du thorax, de la 2ème à la 6ème côte, sur le
bord latéral du sternum. Limité en bas par le sillon infra-mammaire et
en haut par le sillon supra-mammaire. On distingue 4 quadrants centrés
par le mamelon.
La glande mammaire est contenue dans un bwah dédoublement du
fascia superficialis. Derrière, il y a le muscle grand pectoral (grand
dentelé en bas).
La vascularisation artérielle provient de 3 artères : l’a. axillaire, l’a.
thoracique interne, et la 7ème a. intercostale. Vascu veineuse calquée sur
la vascu artérielle.
La vascularisation lymphatique idem, avec un réseau superficiel cutané et un réseau profond.
La glande mammaire est un tissu hormono-sensible, constitué de 15 à 20 lobes cloisonnés et d’un canal
galactophore par lobe. Elle est composée de tissu conjonctif de soutien et de tissu adipeux.
Il y a parfois des glandes mammaires surnuméraires, sur la ligne de BWAH lait (le plus souvent assez réduites et
placées sous l’aisselle ou sous le sein).
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b. APPAREIL GÉNITAL FÉMININ
Le meilleur moment est une semaine après les règles. Si on note la présence d’un nodule en prémenstruel, il faut
réexaminer ultérieurement.
Inspection soigneuse des seins + mamelons : peau, symétrie, contours et rétraction des seins.
Recherche d’asymétrie, d’anomalie de forme, de l’aréole ou de la peau (couleur, présence d’un
épaississement inhabituel qui peut être témoin d’une obstruction lymphatique…). Une dysymétrie peut être
physiologique.
Palpation : Mains réchauffées, bien à plat, examinant le sein quadrant par quadrant. On fait rouler la glande
sur le grill costal pour évaluer la mobilité de la glande. Recherche de nodules, d’écoulement mamelonnaire
par pression du sein. Palpation des aires ganglionnaires axillaires et sus-claviculaires.
Palpation des aisselles : du bout des doigts, remonter aussi loin que possible sous l’aisselle (parfois
désagréable). Présence banale d’un ou 2 gg° < 1cm.
Si perception d’un nodule (= masse ≠ du tissu mammaire) il faut préciser son siège, sa forme, sa taille, sa
consistance, sa délimitation, sa mobilité (par rapport à la peau/fascia/paroi) et il faut mobiliser le sein au
voisinage de la masse (recherche d’une petite dépression = signe du capiton)
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Particularités :
o Chez l’adolescente : évaluer le stade de Tanner ; rassurer ++ et revoir plus tard pour évaluer le dvpt
et la pilosité pubienne.
o Chez l’homme : possibilité de cancers du sein, en général pronostic grave avec souvent un retard de
diagnostic. Se détecte par des nodules, des gonflements ou des ulcérations à l’inspection, et se
trouve à la palpation.
A la palpation, attention à distinguer l’hypertrophie bwah graisseuse de l’obésité, du disque ferme de
la gynécomastie.
o Chez la patiente mastectomisée : inspection de la cicatrice, des aisselles, d’un lymphoedème. Un
cancer du sein peut récidiver sur les zones de chirurgie. Si reconstruction : palper soigneusement le
tissu mammaire et les lignes d’incisions.
3) E X AM EN DE L ’ ABD OMEN
Examen de l’abdomen en entier, recherche de cicatrices, de douleurs, et examen des aires inguinales.
4) E X AM EN VULVO - PE R INE AL
Inspection de la pilosité, des grandes lèvres et du clitoris (androgènes). Recherche d’une excision. Examen des
petites lèvres (œstrogènes), de l’état de l’hymen (certificat de virginité ne peut être délivré que sur intervention
de la police) et des glandes annexes (Bartholinites ++ et Skenites).
L’examen au speculum est indolore ; il se fait en écartant les lèvres, en évitant la zone urétrale et en appuyant
sur la fourchette (frein clitoridien). Le col est en arrière.
Cet examen sert à évaluer la maturité des OGE pour une adolescente, et à inspecter les OGE : infections,
prolapsus, condylomes (voir photo), etc.
5) E X AM EN D U C OL
Se fait avec un bon éclairage, après le passage d’une compresse sèche pour se débarrasser
d’éventuelles sécrétions. Aspect d’un col normal :
Le frottis cervico-vaginal (FCV) : se fait principalement pour le dépistage de cancer du col. Doit être
réalisé avant le TV, de préférence en début de cycle en dehors des règles et de tout épisode
infectieux. Se fait à l’aide d’une spatule d’Ayre, ou d’une brosse.
La colposcopie c’est l’étude de la muqueuse cervicale après l’application de différents réactifs (Lugol, acide
acétique) pour préciser le diagnostic en cas d’anomalie du FCV. Apparition de zones acidophile, ou iodo-négative,
qui permettent de cerner l’endroit que l’on va biopsier.
Une conisation c’est le retrait d’un bout de col. Ça peut avoir des effets sur la fertilité.
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6) E X AM EN D U VAG IN
a. EXAMEN AU SPECULUM
S’examine au moment du retrait du speculum (intérêt des speculums en plastique transparent). Il peut y avoir
des plaies ou des cancers du vagin, il faut pouvoir les dépister.
b. TOUCHER VAGINAL
Se fait en général après l’examen au speculum ; se fait avec un ou deux
doigts (un si atrophie vaginale), vessie vide. Couplé au palper abdominal, il
permet d’explorer la cavité pelvienne.
7) T OUC HE R REC T AL
Il est parfois nécessaire, il faut prévenir la patiente, lui expliquer.
I/ L ES TECHNIQUES D ’ IMAGERIE
1) L’ E CH OGR APHI E
a. ECHOGRAPHIE CLASSIQUE
Examen de 1ère intention : pas irradiant, peu couteux, peu invasif, non douloureux, facile d’accès.
L’examen est précédé du recueil des données cliniques : motif d’écho, âge, date des dernières règles, ttt
hormonal, etc.
Les indications sont très larges +++ : dlr pelvienne, bilan de masse pelvienne, infertilité, grossesse, IVG, PMA,
métrorragies…
L’examen est en 2 parties :
Exploration par voie sus-pubienne (sonde barrette) en vessie pleine (qui refoule les anses digestives) :
exploration de l’ensemble de l’abdomen.
Exploration endo-vaginale (saute haute fréquence) qui se fait après miction et qui permet l’exploration
des organes génitaux féminins. Non douloureux, seule CI = virginité.
Il existe plusieurs modes d’exploration par écho : le mode 2D (nuance de gris), le mode Doppler (étude de la
vascularisation) qui peut être couleur/énergie ou pulsé.
b. HYSTÉROSONOGRAPHIE
Parfois complémentaire de l’échographie : mise en place d’un speculum, nettoyage
du col, introduction d’un cathéter dans la cavité utérine, injection d’un peu de
sérum phy sous contrôle écho ; CI = grossesse et infection.
Permet une meilleure analyse des pathologies endométriales et des malformations
utérines.
c. ECHO 3D
Examen peu utile en pratique quotidienne ; consiste en un balayage avec la sonde de l’ensemble de l’organe, et
un logiciel reconstitue le volume et restitue une image en 3D qui peut être relue et retravaillée par le clinicien.
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3) TDM
Peu utilisé pour l’imagerie gynéco ; irradiant, mauvais contraste, réservé aux pathologies de l’urgence (douleurs
pelviennes aigües, fébriles…)
Il existe différentes séquences : T1 (1 plan), T2 (au moins 2 plans), saturation de graisse, séquences de diffusion
(très pondérées en T2).
Analyse du signal lésionnel : (attention, on parle d’hyper ou hypo signal par rapport à une structure proche)
Séquence Signal liquidien Signal tissulaire Signal graisseux Signal
hémorragique
T1 Hypo signal T1 Iso signal T1 Hyper signal T1 Hyper signal T1
T2 Hyper signal T2 Hyper signal T2 Hyper signal T2 Variable en T2
intermédiaire
Séquences Ne se rehausse pas Rehaussement S’annule en Persiste en saturation
particulières après injection après injection saturation de graisse de graisse
Indications = + en + larges : lésions utérines ou ovariennes, bilans d’extension des KC du col, de l’endomètre ou
des ovaires, suivi après ttt, contrôle avant et après embolisation des fibromes, malformations utérines, troubles
de la statique pelvienne, endométriose pelvienne profonde (=tissu endométrial ectopique ; s’appelle
endométriome si localisé dans ovaires), etc.
On voit l’endomètre en
blanc, la zone
jonctionnelle en hypo-
signal, et le myomètre
externe en hypersignal
(pas autant que
l’endomètre).
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II/ L’ UTERUS
1) R APPE LS AN AT OM I QUE S
Le petit bassin est composé de 3 compartiments : antérieur (vessie+urètre), médian (utérus, trompes, vulve,
vagin, ovaires), postérieur (rectum+canal anal). Limite inf = plancher périnéal. Il est recouvert entièrement de
péritoine, ce qui définit différents espaces anatomiques : espace sous-péritonéal (majorité des organes),
intra-péritonéal (ovaires), rétro-péritonéal (nerfs, reins), extra-péritonéal (gg° et vx)
La vascularisation de l’utérus :
- 2 artères utérines issues des artères iliaques internes
- Arcade utéro-tubo-ovarienne = système d’anastomoses très important
- Veines et lymphatiques utérins = disposition calquée sur la disposition artérielle
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2) P ATH OLOG IE S
a. CAS N°1 : ADENOCARCINOME DE L’ENDOMETRE
Métrorragies post-ménopausiques ++.
Examen à réaliser : écho endo-vaginale à la recherche d’un épaississement de l’endomètre > 5mm, puis
hystéroscopie diagnostique avec curetage de l’endomètre.
c. CAS N°3
Patiente présente des méno-métrorragies.
Hystérosonographie : on trouve une lésion arrondie, hyperéchogène et vascularisée
= petit fibrome intra-cavitaire ou polype endométrial.
Résection chirurgicale.
Présence de 2 masses :
celle du haut, arrondie, bien limitée,
hyposignal en T2 (à G), isosignal en T1 (mil.)
par rapport au myomètre, et rehaussée
légèrement en T1 sat. de graisse (à D).
la 2ème masse, hypersignal en T1 mais
l’hypersignal persiste sur la saturation de
graisse : c’est un fibrome hémorragique (nécrobiose hémorragique).
Les fibroléiomyomes sont des tumeurs bénignes du myomètre, et s’accompagnent de dlr pelviennes,
ménométrorragies, infertilités… Il y en a plusieurs types : sous-séreux pédiculés, intra-cavitaires, et fibromes
interstitiels. Il faut faire une topographie de ces fibromes (IRM +++). Ttt endo-vascu par embolisation du fibrome.
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f. CAS N°6 : ADÉNOMYOSE
= Pathologie de l’interface endomètre /myomètre ; présence de cellules glandulaires
d’origine endométriale dans le myomètre. Souvent asymptomatique, sinon
dysménorrhée, méno-métrorragies, douleurs pelviennes, infertilité…
j. ENDOMETRIOSE
Développement ectopique de tissu endométrial hormono-dépendant en dehors de la cavité utérine. Ça touche
10% des femmes, ++ en activité génitale. Pathologie multifocale.
Il y a un signe pathognomonique : douleurs pelviennes cycliques, localisées à l’endroit d’endométriose. Provoque
des infertilités.
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LOCALISATION PELVIENN E PROFONDE :
Sites spécifiques (90% ; arrière utérus ++) :
Torus utérin et LUS
Cul-de-sac vaginal postérieur
Cloison recto-vaginale
Recto-sigmoïde
Recherche de lésions fibreuses (hyposignal T2, isosignal T1) et hémorragiques
(hypersignal T1 mais en sat de graisse) à l’IRM.
A long terme le pronostic rénal peut être engagé.
CONCLUSION :
Pathologie fréquente et invalidante (dlr pelviennes et infertilité)
Intérêt de l’IR : cartographie lésionnelle précise pré-op.
Seul ttt = chirurgie (exérèse complète des lésions).
III / L ES OVAIRES
1) R APPE LS AN AT OM I QUE S
Les ovaires sont des organes intra-péritonéaux, placés en arrière des ligaments larges, en avant des uretères
pelviens, et sous le pédicule iliaque externe.
La morphologie de l’ovaire est variable, en activité génitale on a : taille = 4cm, superficie = 6 cm2 ; volume =
10cm3.
L’ovaire est constitué de 3 types cellulaires, chacun potentiellement à l’origine d’un cancer. On a un épithélium
de surface, un stroma central (tissu fibreux dense, contient cellules de la thèque et de la granulosa), et les
cellules germinales en périphérie.
Les moyens de fixité de l’ovaire sont les ligaments suspenseurs de l’ovaire, le mésovarium, les ligaments utéro-
ovariens et le mésosalpinx et le ligament tubo-ovarien. Le mésovarium et le mésosalpinx constituent la partie
supérieure du ligament large.
2) L’ OVAI R E EN E C H OG R APH I E
a. OVAIRE NORMAL
Aspect morphologique varie selon le cycle. Les follicules sont arrondis,
liquidiens, anéchogènes, il y en a maximum 8 par ovaire. A J14, on a un seul
follicule dominant visible dans l’ovaire.
b. PATHOLOGIES A L’ECHOGRAPHIE
L ES KYSTES FONCTIONNELS
Fréquents ++, femme en période d’activité génitale. Disparition spontanée ou sous traitement oestro-progestatif
au bout de 1 à 3 mois = contrôle échographique +++.
Kystes folliculaires Kystes lutéiniques
(=kyste du corps jaune)
Liquidien pur, de 3 à 8cm, Taille variable, paroi épaisse.
uniloculaire, avec la paroi fine
<3mm et régulière. Svt contenu hémorragique
(contenu hétérogène) ; pseudo-
Ils sont strictement cloisons, caillots, aspect « en
anéchogène, à renforcement filet de pêche ». Polymorphisme++.
post. Ils sont très fqts et résultent de l’échec de la
rupture d’un follicule. Diagnostic diff ac cystadénome grâce au doppler
couleur (kyste hypervascularisé).
Contrôle au cycle suivant.
Contrôle 2 mois plus tard ; la masse doit avoir
disparu.
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L ES ANOMALIES PLURI - FOLLICULAIRES
L ES LESIONS ORGANIQUES
De 3 types : tumeurs épithéliales (70% des tumeurs, aspect kystique, présentant des végétations
pathognomoniques des tumeurs épith de l’ovaire), tumeurs germinales (20%, souvent bénignes, si présence de
graisse = pathognomonique des tumeurs germinales de l’ovaire), et tumeurs du stroma (lésions solides, rares,
10%, sécrétantes).
Classement en tumeurs bénigne, borderline ou maligne.
LE CYSTADÉNOCARCINOME
Tumeurs épithéliales, lésions mixtes kystiques et solides.
Critères de malignité cystadénocarcinome:
- Taille
- Lésion mixte solido-kystique
- Paroi épaisse >3 mm et irrégulière
- Végétations nombreuses, regroupées
et vascularisées (doppler ++)
- Cloisons vascularisées
L’ E N D O M É T R I O M E
Voir pathologies utérines
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3) L’ OVAI R E A L ’IRM
IRM toujours après l’écho ;
Photo à D : aspect normal des ovaires à l’IRM.
2) D E PI ST AGE
2 types de dépistage en France :
- Individuel : ♀ et son médecin décident la réalisation de mammographies régulières
- Dépistage de masse organisé (DMO) / Aprémas (programme national à coordination locale) : une
invitation est envoyée à chaque ♀ entre 50 et 74 ans tous les 2 ans pour réaliser une mammographie en
double lecture remboursée à 100%. Double incidence : cranio-caudale et médio-latérale oblique, avec
parfois échographie pour les seins denses, précédés d’un interrogatoire et examen clinique (palpation++)
Objectif : augmenter la survie globale des femmes avec un bénéfice coût / efficacité acceptable pour la société.
1 cancer détecté toutes les 200 mammo, dont 30% < 10mm.
10% des cancers ne sont pas visibles sur la mammo initiale (masse cachée par densité mammaire, soit cancer
agressif se développant entre 2 mammos =cancer d’intervalle).
Si présence d’anomalies : macro et micro-biopsies (respectivement pour nodules et micro-calcifications).
II / I MAGERIE
1) M AMM OGR APHI E
Appareil à RX, seul moyen diagnostic validé pour le dépistage. Le sein doit être comprimé ++ pour diminuer son
épaisseur, étaler la glande mammaire et réduire la dose délivrée. La luminosité doit être intense (négatoscope
dédié).
Toujours 2 incidences :
Incidence crânio-caudale (=de face) Incidence médio-latérale oblique (MLO)
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Autres incidences optionnelles :
- Profil (sein aplati de D à G)
- Compressions localisées sur une opacité
- Agrandissements sur des microcalcifications
On compare TOUJOURS les deux seins entre eux et les résultats aux examens précédents !!!
Types 1 et 2 : seins graisseux. Détection des cancers Types 3 et 4 : seins denses. Détection des cancers
facile, sens et spé de la mammo > 90% , pas d’écho plus difficile, sens < 90%, écho complémentaire
complémentaire nécessaire justifiée même en absence d’anomalie
Type 1 Type 2 Type 3 Type 4
Glande < 25% 25% < glande < 50% 50% < glande < 75% Glande > 75%
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b. CALCIFICATIONS
Opacités de tonalité calcique.
Macrocalcifications >1mm = bénins.
Microcalcifications <0,5 mm = malins ou bénins. Leur morpho, leur nombre et leur distribution sont
importantes pour les classer selon le modèle ACR. Leur étude nécessite un cliché agrandi (loupe ++) +/-
cliché de profil. Ils peuvent se présenter :
- En foyers = regroupement de 5 microcalcifications dans un volume <1cm3.
- Eparses
- En amas lâche
Il faut décrire leur aspect :
- Rond, plat, sédimenté ?
- Régulier ?
- Pulvérulent ?
- Irrégulier, polymorphe ? MALIGNES ++
- Vermiculaire ?
c. DISTORSION ARCHITECTURALE
Rupture de l’architecture normale du sein = anomalie subtile pouvant témoigner d’un cancer.
Forme régulière = bénin Forme irrégulière = malin Hyper échogène = bénin Hypo échogène = malin Perpendiculaire au plan Parallèle au plan cut = bénin
+ anéchogène = kyste (lipome) cut = malin
Prélèvement radioguidés : obligatoires pour les ACR 4 et 5, à discuter devant un ACR 3 (ATCD, angoisse
patiente…). On procède à :
une macrobiopsie échoguidée pour les masses : en cabinet, sous AL, en décubitus dorsal,
asepsie cutanée, et biopsie avec un pistolet automatique avec guidage en temps réel.
une macrobiopsie stéréotaxique pour les microcalcifications : sur table dédiée, allongée sur le
ventre, le sein dans le trou (photo)
3) IRM
Indications :
- Dépistage des femmes à haut risque ++ (1 fois par an dès l’âge de 25 ans)
- Bilan d’extension d’un K sein prouvé dans des situations particulières
- Évaluer la réponse à un ttt néo-adjuvant
- Sein traité (surveillance)
- Anomalie visible sur une seule incidence en mammo
- Prothèses en silicone
On utilise des hauts champs (1,5T) en T2 +/- sat de graisse, et T1 avec et sans injection, en écho de gradient 3D,
avec séquences de soustraction. L’IRM s’interprète avec le dossier sénologique complet ; elle a une excellente
valeur prédictive négative (95%) mais bcp de faux positifs. Il existe également une classification ACR BI-RADS. Un
logiciel permet de reconstituer la cinétique de rehaussement des lésions : lésion qui se rehausse trop rapidement
(hypersignal ++) est suspecte. Si prise de contraste micronodulaire linéaire de distribution canalaire = ACR 5.
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Partie IV : particularités en obstétrique
5) C OM PLI C AT I ONS
Recherche de complications à la 1ère consult : diagnostic immunologique (les β-HCG doivent doubler toutes les
48h dans une grossesse normale : ↘ si FCS, et ↗ moindre si GEU) et à l’échographie (sac ovulaire, activité
cardiaque fœtale)
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Ex écho normale : Ex écho GEU :
SA = SG + 2 semaines = temps de la grossesse depuis les dernière règles. (ex : 4 SA = 2 semaine depuis la
conception). L’âge de la grossesse est un critère majeur pour apprécier la croissance fœtale.
Détermination échographique prévisionnelle du terme (à 12 SA) grâce à différentes mesures :
Longueur crânio-caudale à partir de 7 SA
Diamètre bi-pariétal à 10 SA
Diminution de la précision à partir de 15 SA
7) E X AM EN G ENE R AL DE LA M ER E
Recherche du pronostic de la mère grâce aux atcd :
Physiologiques : l’âge maternel (FdR++), la taille du père et de la mère, le poids, le statut marital, le
travail, etc
Pathologiques : chirurgie et traumatisme du petit bassin, pathologie rachidienne, statuts sérologiques
(rubéole, syphilis, toxo… recherchés obligatoirement), pathologies héréditaires
Obstétriques : césariennes, accouchements prématurés, toxémie…
Evaluation de la taille de la patiente (attention si < 1,50m car bassin probablement petit), auscultation
cardiaque, organes génitaux (frottis), TA (fondamentale ; en moy 140/90 mmHg), prise de poids (suit une courbe
de Gauss).
Conseils hygiénico-diététiques :
Arrêt alcool et tabac
Pas d’automédication
Alimentation équilibrée (éviter charcuterie artisanale et aliments non pasteurisés)
Si toxoplasmose négative : viande bien cuite ou congelée, laver +++ fruits et légumes, éviter contact avec
chat et leurs excréments.
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III / S URVEILLANCE PENDANT LE 2 EME TRIMESTRE
Surveillance de la bonne tolérance maternelle et de la bonne croissance fœtale. Le fœtus est viable à partir de
22SA ou d’un poids > 500g.
Accouchement < 22 SA = 0% survie ; accouchement entre 22 et 24 SA = 5% survie ; accouchement après 24SA
= une réanimation pédiatrique peut éventuellement sauver le bébé.
Mesure de la HU (hauteur utérine) : pour surveiller la croissance fœtale.
Le diabète gestationnel = passage en métabolisme anaérobie par défaillance du métabolisme aérobie, ce qui
produit des déchets responsables de complications graves :
IV / L E 3 EME TRIMESTRE
7ème mois : idem examen
8ème mois : préfigure l’accouchement ; l’examen général s’accompagne d’un prélèvement vaginal pour
rechercher un strepto B. Mesure radiographique du bassin maternel : pelvi-scanner
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V / L’ ACCOUCHEMENT
= ensemble des phénomènes qui ont pour csq la sortie du fœtus et de ses annexes hors des voies génitales
maternelles, à partir du moment où la grossesse a atteint le terme théorique de 6 mois.
Le diagnostic d’engagement se fait grâce au signe de Demelin : deux doigts introduits dans le vagin sont arrêtés
par la présentation.
La présentation peut être céphalique, par le siège (complet ou décomplété), ou transverse (épaule, menton…)
qui nécessitent de passer en césarienne. Attention, chaque césarienne fragilise l’utérus.
La délivrance, c’est l’expulsion des membranes et du placenta. Elle peut être complète ou incomplète (révision
utérine), naturelle ou dirigée.
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