Droit Foncier
Droit Foncier
Droit Foncier
Introduction
Dans le cadre de cette introduction, on va focaliser notre attention sur deux points que sont : les
enjeux liés aux fonciers (I) et la corrélation entre les diverses formes de domanialité (II).
I/les enjeux du foncier
Le foncier est à la fois important et sensible dans la vie des nations. Il est sacral dans la mesure
où il est le support de toute entreprise sociale et de tout projet de développement ; il est délicat
car il dépasse le cadre des sols et de la gestion des terres.
Ils appellent des considérations psychologiques, sociologiques, culturelles, historiques,
identitaires, économiques et politiques. Le foncier voit au-delà du droit foncier. Celui-ci n’est que
l’étude de l’aspect juridique de l’acquisition de la gestion et de la transmission des sols. Sensible,
le foncier est source de conflits entre communautés en Afrique. Ces crises sont accrues par la
raréfaction des ressources foncières accessibles, d’où l’intérêt d’une politique foncière
adéquate. Celle-ci a pour finalité de réguler les formes sociales d’utilisation de la terre, des
ressources qu’elle induit et les modes d’accès et les transmissions des droits fonciers. Pour y
arriver, une législation foncière substantielle est mise en place. Pour les lois, on peut citer parmi
d’autres la loi N°64-46 de Juin 1964 relative au domaine national; la loi N°76-66 de juillet 1966
portant code et domaine de l’état; la loi N°76-67 du 2 juillet 1976 relative à l’expropriation pour
cause d’utilité publique et aux autres opérateurs foncières les d’utilité publique; la loi N°88-04
du 16 Juin 1988 fixant le statut de la copropriété des immeubles battis; la loi 2011-07 du 4 Mars
2011 portant régime de la propriété foncière; la loi Sylvo-----agro- pastorale de 2004 etc.
Au plan réglementaire, on peut relever entre autres le décret 64-573 du 30 Juillet 1964 fixant les
conditions d’application de la loi sur le domaine national ; le décret 72-1288 relatif aux conditions
d’affectation et d’application des terres, du domaine national compris dans les communautés
rurales, ce décret à tête modifié de façon substantielle en 2020 et en 2022
C-L'encadrement de la désaffectation
La gestion du foncier est encadrée pour éviter l'arbitraire et pour protéger la propriété. Pour en
rendre compte, il sera étudié l'obligation d'indemniser pour certaines désaffectations (a).Ensuite,
on s'intéressera au contrôle de la désaffectation ( b ) .
a-l'obligation d'indemniser
Cette obligation intervient dans certaines hypothèses. Parexemple en cas de modification des
conditions d'affectation suivie d'une réaffectation .Par vœu adopté à la majorité absolue ou
qualifié, l'organe local délibératif peut demander une révision générale des conditions
d'affectation dans les terroir si les conditions démographiques ou culturales l'exigigeait .En cas
de réaffectation, le nouvel affectataire ou ...... versera obligatoirement une indemnité égale à la
valeur des constructions et des récoltes pendantes
b-Le contrôle de la désaffectation
Des recours juridictionnels et administratifs sont aménagés en cas de désaffectation .L'article 18
du décret 721288 prévoit aussi la formalité de la notification comme moyen d'information en cas
de désaffectation. On verra successivement ici : les recours administratifs et les recours pour
excès de pouvoir .
- Les recours administratifs :
Un recours administratif est un recours introduit auprès de l'administration pour contester une
décision qui porte préjudice au demandeur et qui émane de l'administration : en matière foncière
ce type de recours est permis .L'article 15 de la loi sur le domaine national affirme que :<< la
désaffectation pourra faire l'objet de recours devant le gouverneur de région >>. Le décret
72-1288 dispose que toute personne qui se sent léser par une affectation ou par une
désaffectation a la possibilité de recourir au sous préfet dans le mois qui suit la notification.
Celle-ci est soit verbale ou écrite. L'affectation comme la désaffectation est publiée ,elle sont
mentionnées aux dossiers fonciers .En conséquence, sur demande de l'intéressé ou parfois
d'office, le sous préfet a le pouvoir d'annuler la décision ; d'en suspendre l'exécution pour
innoportunité , pour mauvaise appréciation des circonstances ou pour violation des lois et
règlements pertinentes.
Il faut noter que la délibération du conseil local portant désaffectation des terres du domaine
national est soumise au régime d'approbation du représentant de l'Etat , institué par le code
général des collectivités territoriales. En cas de non approbation ,la délibération devient de facto
nulle .
- Le recours pour excès de pouvoir
Indépendamment des recours administratifs ou hiérarchiques exercer auprès des gouverneurs
de région. L'article 20 du 72-1288 précise que la décision du sous préfect est susceptible de
recours pour excès de pouvoirs devant la cour suprême .Au delà de la décision du sous préfet, la
délibération elle même peut faire l'objet d'un recours pour excès de pouvoir .En exemple on peut
citer l'arrêt de la cour suprême de 2020 : commune de Baghère ,dans cette arrêt, la cour
suprême a annulé la délibération du conseil municipal portant désaffectation de terrain car la
procédure de la mise en demeure adressée à l'affectataire n'a pas était respecté de façon
convenable. En effet, la mise en demeure a été assurée par procès verbal alors que cette
procédure n'était pas prévue par la loi .