La Question Foncière Au Sénégal (Diapo 3)

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EVOLUTION DES REGIMES FONCIERS AU

SENEGAL
Qu’est ce qu’un régime foncier ?

• Selon SYNDER, M. F. Gregory (1971)

• « Un régime foncier est une création sociale, c'est une


œuvre imaginée par les membres d'un groupement
humain et élaborée graduellement, par des actes qu'on
définit, les rapports sociaux intérieurs et extérieurs du
groupe, au cours de la vie de cette civilisation ».
• Le choix d’une politique foncière détermine le projet
de société que l’on entend mettre en œuvre.
I: Le droit coutumier

• Un droit foncier coutumier est souvent déterminé


selon les traditions et en fonction de la façon dont les
chefs locaux attribuent les droits d’utilisation des
terres aux membres du groupe.
• Une occupation ancestrale et de l’utilisation ancienne
d’une terre.
I.1:Les premières manifestations de l’origine de
l’appropriation de la terre au Sénégal

• Le droit de feu
• le droit de culture
• le droit éminent ou droit du plus fort occupant
I.2: Droits de propriété collective

Des droits essentiellement liés à la famille, à la tribu, à la communauté

et se transmettaient de génération en génération à l’intérieur de ces

entités.

• La propriété était familiale, tribale ou communautaire et ne pouvait

faire l’objet d’aucune transaction. Elle était et restait inaliénable. La

terre n’est pas réductible à un objet.

• La terre possède des attributs lui conférant un caractère sacré. Sa

prise de possession sans un rite de propriété équivaut à un acte de

violence et à un sacrilège qui peuvent valoir à son auteur

l’exposition au mauvais sort.


I.3: Les limites du régime coutumier

• Le régime coutumier de la tenure des terres a deux


faiblesses fondamentales:
• D’une part, l’absence de délimitation physique sur le
terrain,
• D’autre part, l’inexistence d’une transcription écrite
pouvant garantir un suivi adéquat de la transmission
des droits aux ayants-droit.
II. Des tentatives de reformes coloniales

• Tout le long de son règne, l’administration coloniale a mis en œuvre différentes


tentatives pour faire évoluer le régime foncier coutumier vers le régime de propriété
individuelle pour assurer la maîtrise du sol. Le colonisateur souhaitait ouvrir la terre
à la liberté du commerce et lui restituer son rôle occidental de moyen d’échanges et
de crédit. A cet effet, de nombreux textes législatifs et réglementaires furent édictés,
promulgués et mis en application, Parmi lesquels :
• - Le décret du 25 Juillet 1932 portant réorganisation du régime de la propriété
foncière en AOF ;
• - Le décret du 20 juillet 1900 qui introduit la technique de l’immatriculation de
biens fonciers ;
• - Le décret du 26 Juillet 1906 portant organisation de la propriété foncière en AOF.
• - Le décret du 8 Octobre 1925 instituant un mode de constatation des droits fonciers
des indigènes en AOF ;
• - Le décret du 15 Novembre 1935, portant réglementation des terres domaniales en
AOF
• - Arrêté 723/AD du 16 Mars 1937 fixant les conditions d’aliénation, d’amodiation
et d’exploitation des terres domaniales ainsi que leur affectation à des services
publics
II.1:L’échec des tentatives du colonisateur

• Cette tentative de basculer de la propriété collective


vers la propriété individuelle s’est soldée par un
échec à cause de la résistance du droit coutumier.
• Des mesures qui ont touché que 2% des terres
nationales et une population localisée à Dakar,
Rufisque et Saint-Louis et Gorée.
III: La loi sur le domaine national

• Elle s’applique sur l’ensemble des terres, aussi bien


urbaines que rurales, qui ne sont pas immatriculées et
qui relevaient jusque là du régime du droit coutumier
• Cette loi a été votée pour permettre l’uniformisation
des régimes fonciers préexistants et dans le but de
redistribuer les terres
III.1: Répartition des terrains domaniaux

• La loi sur le domaine national répartit les terrains


domaniaux en régimes fonciers différents :
• Le domaine privé
• Le domaine public
• Le domaine national
III.1.1: Le domaine privé

• Il regroupe l’ensemble des terrains immatriculés au


nom de l’Etat ou de particulier à la suite d’une
acquisition monétaire, donation, déclassement,
confiscation, ou d’un autre acte de transfert de
propriété.
III.1.2: le domaine public

Comprend deux parties :

 le domaine public naturel qui comprend les cours d’eau et les


côtes jusqu’à 100 mètres à l’intérieur des terres (domaine
maritime) et jusqu’à 25m sur les deux rives pour le domaine
fluvial ;

 le domaine public artificiel correspondant aux voies de


communication, les emprises des routes, des chemins de fer,
ouvrages militaires, monuments historiques, infrastructures de
télécommunication, marchés et les halles.
III.3: Le domaine national

• Il regroupe toutes les terres non classées dans le


domaine public, non immatriculées ou dont la
propriété n'a pas été transcrite à la conservation des
hypothèques à la date d'entrée en vigueur de la
présente loi.
III.2: La gestion de ces domaines

• Les terres du domaine de l’Etat et du domaine


national sont placées sous le contrôle de l’Etat qui
devient le seul maître de la terre. Il est d’ailleurs le
seul à pouvoir déclasser les terres du domaine
national pour les verser dans son domaine privé en
vue d’une cession à des personnes physiques ou
morales.
III.3: Les différentes catégories de terres du domaine national

• En vertu de l’article 4 de la loi n°64 - 46, les terres du


domaine national ont été subdivisées en quatre
catégories en fonction de leur objectif, à savoir :
• les zones de terroir,
• les zones urbaines,
• les zones classées,
• les zones pionnières.
Les différentes catégories de terres du domaine
national (suite)

• A la suite du conseil interministériel du 24 Juillet


1986 sur l’après barrage, il a été décidé au titre des
mesures propres à assurer une meilleure gestion des
terres, le reversement des zones pionnières en zones
de terroir.
III.3.1: les zone urbaines

• Les zones urbaines sont constituées par les terres du


domaine national situées sur le territoire des
Communes et des groupements d’urbanismes (Art. 5).
• Elles sont essentiellement destinées à asseoir le
développement de l’habitat dans les agglomérations.
III.3.2: les zones classées

• Ce sont des espaces à vocation forestière ou des


zones de protection ayant fait l’objet d’un classement
dans les conditions prévues par la réglementation
particulière qui leur est applicable (Art. 6).
• Elles sont créées dans le but d’assurer la protection de
l’environnement.
III.3.3: les zones de terroir

• Elles regroupent 54% des terres du domaine national.


• Elle sont constituées de terres qui sont régulièrement
exploitées pour l’habitat rural, les cultures ou
l’élevage (Art. 7, al. 2).
• Elles sont affectées aux membres de la Communauté
Rurale qui assurent leur mise en valeur sous le
contrôle des Communautés Rurales (depuis 1972).
III.3.3.1: La gestion des zones de terroirs

• Les collectivités locales exercent un monopole


domanial destiné à mieux exploiter les terres.
• Elles sont chargées de la gestion, de la distribution et
de la redistribution des terres de terroir aux
populations.
III.3.3.2: L’affectation des terres du domaine
national 1/2
• Seul le conseil rural, au terme de la loi 72-25 du 19 Avril 1972, est habilité
à affecter et à désaffecté les terres de culture relevant de son domaine de
compétence par délibération de ses membres.
• L’affectation des terres est gratuite, mais le bénéficiaire est obligé de
mettre en valeur la parcelle reçue.
• L’affectation des terres peut aussi être indéterminée pour les personnes
bénéficiaires de parcelles, dès lors que les conditions de mise en valeur
suffisante sont respectées.
• Les détenteurs des terres de droits coutumiers devenaient automatiquement
affectataires. Ils obtiennent un droit d’usage, mais ne sont plus
propriétaires.
III.3.3.2: L’affectation des terres du
domaine national 2/2
• L'accès à la terre n'exclut aucun citoyen sur la base de son appartenance

ethnique, sociale ou religieuse. Selon le décret 72 - 1288, peuvent être

affectataires d'une parcelle du domaine national, les membres de la

collectivité locale groupés ou non en association qui ont la capacité d'assurer

directement avec l'aide de leur famille la mise en valeur de ces terres.

• Tout citoyen désirant occuper une parcelle du domaine national doit

formuler une demande d'affectation adressée à l'organe de décision de la

collectivité locale et attendre la notification de l'acte d'affectation. Le

demandeur doit alors justifier sa capacité de mettre en valeur la superficie

demandée.
III.3.3.3: La transmission du droit d’usage

• Le droit d'usage peut se transmettre par héritage, comme le cas de

succession décrite par l’article 22 de la loi n° 64-46 qui précise dans les

termes suivantes : "en cas de décès de l'affectataire, ses héritiers obtiennent

l'affectation à leur profit de tout ou une partie des terres affectées à leur

auteur, dans les limites de leur capacité d'exploitation telle que prévue par

l'article 18 et sous réserve de ne pas aboutir à la constitution de parcelles

trop petites pour être susceptibles d'exploitation rentable".

• Mais cette affectation n’est pas d’office, elle doit être demandée dans un

délai de six mois après le décès (Art. 22, al. 22).


III.3.3.4: La désaffectation

• La loi prévoit également la désaffectation des terres


du domaine national s’il y a insuffisance de mise en
valeur, ou si l’intéressé cesse d’exploiter
personnellement les terres qu’on lui a affectées.
IV: Tentatives de réforme de la Loi sur le domaine national
• la LDN n’a jamais été réellement acceptée par les populations rurales. Parce qu’elles

se sont senties dépossédées de leurs terres.

• Le Gouvernement a initié un processus de réforme foncière en 1996

• Dans ce cadre, il a commandité une étude qui a débouché sur l’élaboration du Plan

d’Action Foncier (PAF).

• Le PAF s’intéresse prioritairement aux modalités de libéralisation du foncier, afin de

stimuler l’investissement privé dans l’agriculture. Il propose trois scénarios possibles

de réforme foncière :

• (i) le maintien du statut quo ;

• (ii) l’option libérale (instauration d’un marché foncier permettant de délivrer un titre

foncier à ceux qui achètent les terres) ;


• En 1999, le Gouvernement a transmis le PAF aux organisations
professionnelles pour étude et avis. L’implication de ces acteurs
dans le processus de réforme foncière a fait émerger un autre enjeu
important : celui de la sécurisation foncière des exploitations
familiales paysannes.
• Jusqu’alors, les études menées n’avaient abordé la question foncière
que sous l’angle de la privatisation des terres, afin de favoriser
l’arrivée de nouveaux investisseurs dans l’agriculture.
• Le CNCR a mis en exergue la nécessité de sécuriser les droits
fonciers des exploitations familiales, afin de leur permettre de
s’agrandir et de se moderniser.
• Le Sénégal a adopté une loi d'orientation agricole qui prévoit une
réforme du statut de la terre. La LOASP votée en 2004 véhicule
l’idéologie libérale en consacrant l’existence d’un marché de la terre
qui demanderait à être gouverné.

• Elle préconise une logique d’incitation aux investisseurs qui tentent


de faire émerger des unités de production capitalistes. Cette volonté
de créer et d’accompagner un capitalisme agraire affirmée à travers
la GOANA avait été annoncée par la LOASP de 2004.

• Le 6 décembre 2012 l’Etat du Sénégal a mis en place la commission


nationale de réforme foncière dont l’objectif est de mettre en pace
un dispositif d’apaisement du climat foncier.
Quelle réforme :foncière ou agraire?

• La réforme foncière donne qu’un statut d’occupation


• Une réforme agraire vise un accès plus équitable à la
terre et une promotion de la justice sociale et du
développement rural.
Merci de votre attention

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