Malamba Fin 1
Malamba Fin 1
Malamba Fin 1
Le rôle particulièrement important que jouent les déplacements et les transports dans
le fonctionnement de la société confère une place éminente aux voies de communication
publiques. Celles-ci représentent une part non négligeable du domaine public artificiel 1 .
Le domaine public routier comprend des biens appartenant à une personne publique et
affectés aux besoins de la circulation terrestre2.
Concrètement, il est question dans ce chapitre de cerner sur le domaine public de
l’État et le régime juridique des biens du domaine public (section 1), avant d’aborder les
conditions d’utilisation privative du domaine public de l’État (section 2).
1
S.T EMMANUELLE, GILLET -LORENZI, Droit administratif des biens,1 ère Ed,p.45.
2
Idem.
3
Lexique des termes juridiques,V° domaine public, Dalloz,2017-2018,p.777.
2
Le domaine public est défini de manière restreinte comme l'ensemble des biens
affectés à l'usage de tous et non susceptibles de propriété privée par leur nature. Il s'agit de la
domanialité naturelle, issue de la nature même des choses. Elle est formée des routes, des
fleuves et des rivages de la mer4.
De manière extensive, le domaine public comprend non seulement les biens affectés à
l'usage du public (de deux types des tendances : les unes, destinée à un usage collectif comme
les voies publiques, les rivages de la Mer, ct...et d'autres à un usage individuel et privatif
comme les sépultures des cimetières), mais aussi ceux affectés aux services publics ( comme
les voies ferrées ,les ouvrages militaires, les bâtiments et mobiliers administratifs ) 5.
Pour le Doyen Hauriou," toute la domanialité repose sur l'idée de l'affectation
administrative des choses à utilité publique6.
Selon la conception extensive, le domaine public est composé des biens destinés à
l'usage du public mais aussi à l'usage des services publics. La conception moyenne, quant à
elle, trouve dans le domaine public de l'Etat tous les biens jouissant d'une protection spéciale
de la part de l'autorité compétente.
La doctrine et la jurisprudence définissent le domaine public comme l'ensemble des
biens appartenant à l'État ou à toute personne publique et destinés soit à l'usage public ou de
tous , soit à l'usage d'un service public.
Aux termes de l’article 10 de la loi foncière, les biens de l’Etat qui sont affectés à un
usage ou à un service public sont hors commerce, tant qu’ils ne sont pas régulièrement
désaffectés7.
Ainsi, fait partie du domaine public, tout bien appartenant à une personne
administrative qui, soit en raison de sa configuration naturelle , soit en raison d'un
aménagement spécial , ou de son importance historique ou scientifique, est nécessaire à un
service public ou à la satisfaction d'un besoin public, c'est-à-dire destiné à l'usage direct des
particuliers8.
4
4 F. VUNDUAWE te PEMAKO , Traité de droit administratif, Ed.Afrique ,Larcier,p.733.
5
Idem.
6
M. HAURIOU, Précis du droit administratif,3 ème Ed,1933,p.804
7
Art. 10 de la loi foncière.
8
F. VUNDUAWE te PEMAKO,op cit,p.735.
3
L’affectation est un acte juridique , qui est généralement une décision unilatérale par
lequel un bien donné, immobilier ou mobilier ,est destiné à satisfaire les besoins du public ou
bien les nécessités du fonctionnement d’un service public9.
De ce qui précède, le domaine public de l’État est l’ensemble des biens affectés à
l’usage ou à un service public et bénéficient certaines prérogatives et mesures de protection à
l’égard des particuliers. Certes, le bien entre dans le domaine public de l’État par l’affectation
qui rend ce bien indisponible, dans la mesure où on ne peut pas pratiquer une saisie ou du
moins céder ledit bien.
Le domaine public de l’État est constitué de l’ensemble des biens qui appartiennent à
l’État et qui sont affectés à un usage public ou un service public dans le but d’assurer l’intérêt
général. L’État a la responsabilité de gérer et de protéger ces biens en les entretenant, en les
réparant si nécessaire en les mettant à la disposition du public dans la mesure du possible.
Nous devons affirmer le principe selon lequel les biens de l’État sont en principe dans
le domaine privé dès l’acquisition de ces biens, par la suite, lorsque l’État trouve que ces
biens peuvent être utiles pour une administration ou un service public, il affecte ces biens
dans son domaine public.
Les biens entrent dans le domaine public de l’État par une affectation et sort dans le
domaine public par un acte de désaffection, en tenant compte du principe de parallélisme de
forme et de compétences.
Pour une bonne appréhension des biens du domaine public,il nous est opportun de voir
la composition des biens du domaine public de l’État.
9
Y. ALONI MUKOKO, Domaine de l’État, aménagement et urbanisme, unikin,
faculté de Droit,L1,2020-2021,p.38.
4
dans son entièreté, affecté à un usage ou à un service public. Seul le domaine public foncier
comprend donc les parties du sol et du sous-sol affectées à un usage ou à un service public10.
Il comprend :
Le domaine public maritime, fluvial et lacustre :
Les rivages de la mer jusqu’à la limite des plus hautes marées appartiennent au
domaine public de l’État. Les plus hautes marées se situent à Banana pendant les mois de
mars et septembre. Les rivages englobent aussi une zone de largeur variable, mesurée à partir
de cette limite. « La tradition qui indique comme étendue vers le large de la mer territoriale la
portée du canon, indique également comme le point de départ de cette étendue, le point de
rivage d’où, en tout temps, peut s’exercer l’imperium.
C’est donc la ligne tirée du point de rivage, d’où l’on peut élever des batteries qui ne
soient établies, il suffit qu’elles puissent l’être ». Les bords des lacs , fleuves et rivières,
navigables ou flottables, appartiennent à l’État sur une profondeur de 10 mètres à partir de la
ligne formée par le niveau le plus élevé qu'atteignent les eaux dans leur crue périodique. Cette
partie de la rive est affectée à la voie publique : nul ne peut y planter , faire des fouilles ou y
effectuer un travail quelconque sans autorisation expresse de l’autorité compétente.
Les routes publiques sont classées en : routes d’intérêt général reliant entre
elles les centres ou agglomérations et sont déclarées par arrêtés de l’autorité compétente ;
routes d’intérêt local, celles qui n’ont pas été décrétées d’intérêt général ; avenues et rues
dans les circonscriptions urbaines.
Les chemins de fer d’intérêt général ou local sans qu’il y ait lieu de distinguer
les réseaux concédés et les autres. Les raccordements qui périrent dans l’intérieur des
usines font également partie du domaine public.
Les plaines d’aviation : aéroport et aérodrome.
Les cimetières.
Les parcs nationaux11.
10
V.KANGULUMBA MBAMBI, Précis de droit civil des biens théorie générale des
biens et théorie spéciale des droits réels fonciers et immobiliers congolais, Academia
immobilier, Kinshasa,2021,p.p69-70
5
12
V. KANGULUMBA MBAMBI,0p.cit,p.122.
13
Art.55 de la loi foncière.
14
Art.210 de la loi foncière.
6
Le législateur a voulu garantir les biens immobiliers de l’État, surtout que lorsqu’un
immeuble est affecté dans le domaine public,il est régi par les règles qui dérogent au droit
civil ; par conséquent cet immeuble ne peut pas faire l’objet d’une vente sans la désaffectation
effective, en suivant le principe de parallélisme de forme et de compétences.
Ainsi, plusieurs immeubles de l’État ont été désaffectés de façon illégale par certains
ministres de l’urbanisme et Habitat, dans le but de se procurer un avantage privé.
La nécessité qui est à la base de l’affectation d’un bien dans le domaine public et la
désaffectation intervient lorsqu’il n’y a plus cette nécessité ; mais ce que nous voyons en
République démocratique du Congo, lorsqu’on est nommé ministre de l’urbanisme et Habitat,
la première de chose on désaffecte les biens immobiliers de l’État pour un intérêt personnel.
En dehors du domaine public immobilier, l’État dispose aussi d’un domaine public
mobilier.
Domaine public mobilier
II s'agit des biens mobiliers affectés à un service public ou à un usage public. Cela
peut être le cas lorsqu'un service public est affecté à un objet mobilier, en d'autres termes,
lorsque la conservation du bien et sa mise éventuelle à la disposition du public sont l'objet du
même service.
Il peut arriver également que le bien mobilier est affecté à un service public et ne peut
être remplacé facilement et immédiatement (pour raison principale de fonctionnement de
service)15.
Enfin, l'objet mobilier peut être affecté à perpétuelle demeure à un immeuble de
domaine public. Notons toutefois que rémunération des dépendances du domaine public faite
par les articles précités n'est pas limitative. Font également partie du domaine public, tous les
biens consacrés par l'autorité compétente à l'usage du public16.
Font partie du domaine public mobilier de la personne publique propriétaire les biens
présentant un intérêt public du point de vue de l’histoire, de l’art, de l’archéologie, de la
science ou de la technique. A la différence du domaine public immobilier, cette définition ne
repose pas sur le critère de l’affectation. Si la condition de la propriété publique est posée et si
l’intérêt public(service public) est exigé, l’utilisation des biens n’est pas un critère.
Cette construction juridique introduit une rupture avec les critères traditionnels. Mais
sans préjudice aucun. Il s’agit, en effet, d’une catégorie de domaine public par détermination
de la loi. Les critères sont, dans ce cas, moins déterminants. Cette définition attribue au
15
V. KANGULUMBA MBAMBI , Droit civil les biens,unikin, faculté de Droit,G2,2019-2020,p.89.
16
Idem,p.87.
7
domaine public mobilier un champ d’application plus étendu que celui plus ou moins
circonscrit retenu au départ par la jurisprudence17.
Il existe le domaine public mobilier naturel et le domaine public artificiel.
Le domaine public mobilier naturel est constitué des archives et des documents de
l’administration publique ; les collections publiques alors que l’on peut mettre dans la
catégorie du domaine public mobilier artificiel tous les biens, œuvres de l’homme, affectés à
un usage ou à un service public, tels que les objets d’art précieux,…
Il est utile de rappeler que ces biens, puisqu’ils sont affectés à un usage ou à un service
public, échappent à la prescription acquisitive instantanée de l’article 658 , alinéa 1du CCC
L3, « en fait de meubles, possession vaut titre ». Mais sur les biens immeubles, la servitude
est possible tant qu’elle n’est pas incompatible avec la destination publique du domaine et
qu’elle ne porte pas atteinte au droit de l’administration de régler cet usage d’après les besoins
et l’intérêt de la collectivité18.
Ainsi, le domaine public mobilier de l’État comprend l’ensemble des biens meubles
c’est-à-dire non immobilier, appartenant à l’État. Il peut s’agir des véhicules,de mobilier du
bureau, d’outils ,d’équipements informatiques… ces biens sont utilisés par l’administration
publique pour mener ses activités et fournir des services au public.
Après cette la définition et la composition du domaine public de l’Etat, il est d’une
importance capitale de voir le régime juridique des biens du domaine public.
L'article 9 de la loi foncière dispose« Les particuliers ont la libre disposition des biens
qui leur appartiennent sauf les modifications établies par la loi. Les biens qui n’appartiennent
pas à des particuliers ne sont administrés et ne peuvent être aliénés que dans les formes et
suivant les règles qui leur sont particulières »19.
Pour le constituant, « l’État exerce une souveraineté permanente notamment sur le sol,
le sous-sol, les eaux et les forêts, sur les espaces aérien , fluvial, lacustre et maritime
congolais ainsi que sur la mer territoriale congolaise et sur le plateau continental.
17
S.T. EMMANUELLE GILLET – LORENZI ,op.cit ,p.48.
18
Cass.,27 sept. 1990,Rev.not.belge,1991,p.49.
19
Art. 9 de la loi n° 73 -021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime foncier et immobilier et régime des
sûretés.
8
20
Art. 9 de la constitution du 18 février 2006 telle que modifiée et complétée par la loi numéro 11/002 du 20 juillet 2011
portant révision de certains articles de la constitution de 18 février 2006,JORDC,52 ème année, numéro spécial du 05 janvier
2011.
21
Art. 53 de la loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime foncier et immobilier et régime des
sûretés.
22
Art. 27 du décret du 30 juillet 1888 portant des contrats ou des obligations conventionnelles, B.O., Kinshasa.
23
(Cass.fr.civ. 1er, 20.2.1967, Bull. civ. I. n° 69)
24
Art.620 du décret du 30 juillet 1888 portant des contrats ou des obligations conventionnelles, in B.O., Kinshasa.
9
régulièrement désaffectés ; l'on ne peut prescrire le domaine des choses qui ne sont point dans
le commerce qui puissent être l'objet des conventions ; les bien du domaine public sont
inaliénables, imprescriptibles et insaisissables25.
A. Inaliénabilité:
Les biens qui sont affectés à un usage public ou à un service public sont hors
commerce (art.10 loi foncière). Ils ne peuvent pas faire l'objet de transactions ou de donations.
Par exemple, les terres qui appartiennent au domaine foncier public de l'État sont
inconcessibles tant qu'elles ne sont pas régulièrement désaffectées, pour se retrouver dans le
domaine privé de l'État.
En effet, le principe de l'inaliénabilité n'est pas absolu. Un bien du domaine public
n'est inaliénable que pour autant que persiste l'affectation. Ce n'est pas la nature des choses
qui fait obstacle à l'aliénation, mais c'est son affectation à l'utilité publique.
Dès que l'État désaffecte un bien du domaine public pour le transférer à son domaine
privé, ce bien, qui était dans le domaine public, peut faire l'objet d'aliénation onéreuse. C'est
ce qui ressort de l'interprétation de l'article 10 in fines susvisées.
Toutefois, la méconnaissance du principe d'inaliénabilité a pour effet la nullité de la
cession. Il résulte de cette nullité que le contractant de l'Administration est tenu à la
restitution, même s'il a été de bonne foi.
Quant à l’Administration, elle devra restituer à son cocontractant de bonne foi le prix
qu'il avait versé ou le bien qu'il avait échangé. Elle sera également tenue de le dédommager
du préjudice que l'annulation de l'opération a pu lui causer 26.L'inaliénabilité est la
conséquence de l'entrée d'un bien dans le domaine public27.
Si les biens du domaine public sont inaliénables, cependant, ils peuvent faire l'objet
des concessions réglementées par le droit administratif. L'inaliénabilité veut également dire
que : ces biens ne peuvent être hypothéqués. En effet, l'hypothèque n'est possible que pour les
immeubles qui sont dans le commerce. Ces biens ne peuvent faire l'objet de servitudes
conventionnelles ou légales ; les règles de la mitoyenneté ne leur sont pas d'application 28.
25
V.KANGULUMBA MBAMBI, op cit,p.110.
26
F. VUNDUAWE te PEMAKO,op.cit,p.p. 737-738.
27
Y. ALONI MUKOKO,op.cit,p.67.
28
Idem,p.68.
10
29
V. KANGULUMBA MBAMBI ,op.cit,p.115.
30
S. T. EMMANUELLE GILLET – LORENZI ,0p.cit,p.69.
31
F. VUNDUAWE te PEMAKO,op.cit,p.738.
11
La conséquence tirée de l’article de la loi et du code civil congolais, livre 3 est que les
biens du domaine public ne sont pas susceptibles d’appropriation privée sans désaffectation
préalable.
Sur le plan légal, il est donc impossible d’acquérir un bien du domaine public par suite
d’une prescription. En effet, si les biens du domaine public sont régis différemment de ceux
du domaine privé de l’État ou de ceux des particuliers, il est logique qu’ils échappent aux
modes d’appropriation propres aux biens des particuliers au titre desquels il y a la prescription
ou , avec toutes les réserves possibles ( pour les meubles), à ceux du domaine privé de l’État32.
Ainsi, dès lors que les du domaine public ne sont pas dans le commerce, les
particuliers ne peuvent pas les acquérir par voie d’une prescription acquisitive.
C. insaisissabilité
Les biens sont insaisissables parce que, propriété d’une personne publique, leur
conservation par celle-ci est indispensable à la continuité du service public dont elle a la
charge. Mais la référence au principe de continuité marque alors les limites de
l’insaisissabilité : devraient pouvoir être saisis, et généralement relever des voies d’exécution
du droit commun, les biens des personnes publiques qui ne sont pas indispensables à la
continuité du service public33.
Aux termes de l'’art.30 de l’acte uniforme, l’’exécution forcée et les mesures
conservatoires ne sont pas applicables aux personnes qui bénéficient d’une immunité
d’exécution34.
Les mesures d’exécution forcée, dit l’article 30 de l’Acte uniforme relatif aux
procédures simplifiées de recouvrement et voies d’exécution, ne peuvent être appliquées à
l’encontre des bénéficiaires de l’immunité d’exécution. Sans être exhaustif, le deuxième
alinéa du même article consacre implicitement le principe de l’immunité d’exécution au profit
des personnes morales de droit public et des entreprises publiques.
En effet, ce texte dispose que « les dettes certaines, liquides et exigibles des personnes
morales de droit public ou des entreprises publiques, quelles qu’en soient la forme et la
mission, donnent lieu à compensation avec les dettes également certaines, liquides et exigibles
dont quiconque sera tenu envers elles, sous réserve de réciprocité ». En disposant ainsi, le
32
V. KANGULUMBA MBAMBI ,op.cit,117
33
Y. ALONI MUKOKO,op.cit,p.68.
34
Art. 30 de l’acte uniforme portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et voies d’exécution de l’acte
adopté le 10 avril 1998 et paru au JO OHADA n°6 du 1 er juillet 1998.
12
législateur OHADA sous-entend que les personnes ainsi énumérées bénéficient de l’immunité
d’exécution.
Le bénéfice de l’immunité d’exécution continue de jouer même lorsque la loi nationale
dispose autrement. Ainsi, même si la loi nationale dispose qu’une entreprise publique est
soumise au régime de droit privé, celle-ci, compte tenu de sa nature « d’entreprise publique »,
continuera à bénéficier de l’immunité d’exécution35.
L’alinéa 2 de l’article 30 permet au créancier des bénéficiaires de l’immunité
d’exécution (personnes morales de droit public et entreprises publiques), de procéder à la
compensation avec les dettes liquides et exigibles dont ils sont tenus vis-à-vis de ceux-ci 36.
La combinaison des principes de l’inaliénabilité et de l’imprescriptibilité devrait
pouvoir justifier, par voie de conséquence, l’insaisissabilité des dépendances du domaine
public. L’État comme propriétaire du domaine public a des biens soumis à un régime
exorbitant au droit civil, il accorde à un certain moment aux particuliers les droits d’utiliser
son certains éléments de son domaine public, sous réserve de remplir certaines conditions.
ainsi de l’occupation de voirie qui est un contrat régi par le droit administratif donnant droit à
un particulier d’occuper un espace du domaine public sans qu’il ait aucun droit réel sur le
bien, objet du contrat38.
C’est le cas des emprises publiques dont l’État accorde au particulier d’occuper
privativement, en érigeant les stations- services, sous réserve des conditions imposées par
l’administration.
Cette section s’articule autour de deux paragraphes. Le premier intéresse l’aperçu des
principes généraux d’utilisation privative du domaine public ; le second vise la situation
juridique de l’occupant privatif .
Les utilisations privatives sont celles qui sont effectuées par des personnes
individuellement déterminées par un titre conféré par l’administration, ce titre leur donnant
droit d’occuper d’une manière privative une portion du domaine public. Elles sont soumises
dont la réunion favorise l’octroi d’un titre par l’Administration39.
L’utilisation privative du domaine public se traduise par l’occupation, par une
personne déterminée d’une dépendance du domaine public, qui du fait de cet occupation se
trouve soustraite à toute possibilité d’utilisation par d’autre.
Toute personne voulant occuper le domaine public de l’État d’une façon privative, doit
remplir aux conditions suivantes : l’obligation de compatibilité ou de conformité de
l’utilisation privative (A), l’exigence d’un titre (B) et le paiement d’une redevance (C). Ces
conditions sont cumulatives et non alternatives.
38
V.KANGULUMBA MBAMBI,op.cit,p.114.
39
Y. ALONI MUKOKO,op.cit,p.79.
40
Idem.
41
P. DELVOLVÉ , l’utilisation privative des biens publics en France, université de
domanial. Tel est le cas de la concession funéraire qui est une utilisation privative du
cimetière en tant domaine public, et s’inscrivant dans la finalité même du cimetière qui est
l’inhumation de morts.
- Par contre ou dit que utilisation privative et compatible non parce qu’elle s’inscrit
dons l’objet premier du domaine mais plutôt parce que, bien que n’état pas lié à
l’objet du domaine, elle concoure accessoirement à l’utilisation de ce dernier .tel est
cas de la station service en effet, l’objet premier du domaine public routier c’est la
circulation des personnes et véhicule et non l’érection des station service. Donc
l’activité s’inscrit pas dan la finalité du domaine mai simple accessoire, et ne
compromet pas l’utilisation normale du domaine
Il appartient à l’administration, dans l’exercice de ses pouvoirs de gestion du domaine,
d’accorder des autorisations d’occupation privative dudit domaine si, compte tenu des
nécessités de l’intérêt général, elles se concilient avec les usages conformes à la destination du
domaine ainsi qu’avec l’obligation qu’a l’administration, d’assurer sa conservation42.
anormale. Mais voyons que dans le sens courant du terme « compatible» signifié une chose
qui peut être s’accorder avec d’autre. Dans le droit du domaine public donc, compatible
signifie que l’utilisation sans être en rapport avec l’affectation mais néanmoins peut
s’accorder avec elle.
Tandis que l’anormale signifie, une chose qui n’est pas conforme aux règles, qui ne se
produit pas souvent. On ne saurait qualifier que l’utilisation compatible signifie l’utilisation
anormale. Occupations conformes et occupations compatibles sont les unes et les autres des
occupations normales.
Les seules occupations anormales sont celles qui ne sont même pas compatible avec
l’affectation des dépendances occupées. Mais justement ces occupations n’a pas droit à
l’existence45.
L’utilisation compatible du domaine est une utilisation fréquente faite par l’usager du
domaine. Dans ce cas, les pouvoirs de l’administration sont très importants et le droit des
bénéficiaires est réduit. En effet, cette utilisation doit être précédée en principe par une
autorisation délivrée par l’administration.
L’utilisation privative est conforme lorsqu’un bien public est par son objet même
destiné à ce type d’utilisation46.Rappelons qu’au sens juridique, la conformité exige un rapport
de stricte identité. L’occupation ou l’utilisation conforme est vérifiable à partir de la
destination de l’affectation de la dépendance.
L’utilisation conforme est le mode normal d’utilisation du domaine public.
L’utilisation privative qui ne correspond pas à l’affectation initiale constitue, dès lors, un
mode anormal d’utilisation du public. C’est pour éviter qu’elle puisse constituer une entrave à
la gestion patrimoniale du domaine public que l’utilisation privative non conforme est
autorisée sous certaines conditions. L’utilisation privative non conforme à l’affectation
devient possible lorsqu’elle fait l’objet d’un titre juridique et qu’elle est compatible avec
l’affectation donnée au bien.
Ainsi, qu'il existe une grande différence entre la compatibilité et la conformité. Dans le
cadre du domaine public routier, la circulation des personnes et véhicules est conforme à cette
utilisation ; alors que l'érection des stations- services serait compatible dans le cadre où la
construction respecterait certaines règles.
45
R. NARANJAKO , l’utilisation privative du domaine public, université
Antananarivo,p.6..
46
P. DELVOVÉ,op.cit,p.6.
16
47
S.T. EMMANUELLE GILLET – LORENZI ,op.cit,p.p.98-99.
48
Y. ALONI MUKOKO,op.cit,p.80.
49
Idem.
17
des dépendances du domaine privé, constituent des actes administratifs dont le contentieux
appartient aux juridictions administratives.
On peut essayer de les classer en deux catégories : ceux qui ont pour objet exclusif
l’utilisation privative du domaine ; ceux qui permettent l’utilisation privative du domaine en
liaison avec un autre objet.
C. Le payement de la redevance
En principe, toute occupation privative du domaine public oblige le bénéficiaire de
cette occupation de payer une redevance « fixée par le titre d’occupation » 50.Cette redevance,
source de revenu pour le propriétaire du domaine public, rentre dans ses prérogatives. Elle est
fixée de manière libre par le maitre du domaine.
En accordant cette liberté à l’autorité domaniale, en matière de redevance, c’est aussi
une manière de lui permettre d’assurer une meilleure exploitation dudit domaine. Bien que le
principe de la redevance reste un principe bien encadré , la liberté de fixer le prix de cette
redevance manifeste l’existence d’une liberté de gestion du domaine public .
La redevance ou rémunération de service rendu peut être définie comme la somme
versée par l’usager d’un service public ou d’un ouvrage public déterminé et qui trouve sa
contrepartie directe et immédiate dans les prestations fournies par ce service ou dans
l’utilisation de l’ouvrage51.
La redevance est la rémunération pour service rendu mais qui n'est due que si la
contre-prestation est effectivement utilisée par le redevable et non pas seulement mise à sa
disposition52.
La redevance est imposée par l’administration au bénéficiaire de l’autorisation, en
principe au profit de la personne publique propriétaire. En effet, la redevance est perçue en
l’autorité administrative compétente fixe un certain nombre d’objectifs d’intérêt général, ou
de service public, à la réalisation desquels elle subordonne la décision d’octroi de
l’autorisation d’occupation privative du domaine public53.
En effet, la redevance est un paiement régulier effectué par une personne ou une entité
à une autre en échange d’un service, d’un droit d’usage ou d’une occupation. Elle peut
prendre différentes formes . La redevance peut être exigée par le Gouvernement ,les
50
Jean-Marie AUBY, et alii - Droit administratif des biens,Dalloz, 7e éd., 2016, p.155.
51
P.MATONA PHEMBA, Droit fiscal,ucc,1 ère Master,2019-2020,p.7.
52
R. KOLA GONZE , Droit fiscal ,unikin, faculté de Droit,L1,2020-2021,p.12.
53
Idem.
18
organismes publics, les entreprises ou d’autres entités. Elle peut être appliquée dans plusieurs
domaines. Le montant de la redevance est souvent déterminé en fonction des critères
spécifiques, tels le volume d’utilisation, la durée de l’occupation ou la valeur du service
rendu.
54
KALONGO MBIKAYI, Droit civil les obligations, Tome 1,CRDJ,p.16.
55
S.T. EMMANUELLE GILLET-LORENZI,op.cit,p.110.
19
charge de l’occupant privatif, reste une simple occupation du domaine public. Sans être
constitutive d’une délégation de service public. Le schéma est simple et original.
L'intérêt général est défini comme « ce qui est pour le bien public» 56.L'intérêt général
désigne les intérêts, valeurs ou objectifs qui sont partagés par l'ensemble des membres d'une
société. Elle correspond aussi à une situation qui procure un bien-être à tous les individus
d'une société.
Ainsi, l'autorité qui accorde le titre à l'occupant privatif du domaine public,attend une
activité d'intérêt général, raison pour laquelle on accorde par exemple l'autorisation d'ériger
les stations- services sur les emprises publiques. L'intérêt général se justifie dans la mesure où
les stations- services permettent à toute personne de se ressourcer en carburant en cas de
besoin. Il est aussi opportun de dire que l'érection d'une station- service peut être considérée
d'intérêt général si et seulement si elle est érigée en respectant certaines normes ; dans le cas
contraire serait un danger pour la population.
56
D. MBAU SUKISA , Grands services publics, cours, unikin, faculté de Droit, L1,2020-2021,p.23.
20
58
Art 29 loi-organique n°15/006 du 25 Mars 2015 portant fixation des limites des provinces et celles
de la ville de Kinshasa.
59
Ville province de Kinshasa-Monusco, Kinshasa factsheet. Fre.pdf le 23 juillet 2022
www.monusco.org.
22
A l’ère actuelle, les Etats ont adopté des accords multilatéraux sur
l’environnement au cours des conférences des nations Unies sur
l’environnement tenues respectivement à Stockholm en 1972 et à Rio de
Janeiro en 1992, qui avaient conduit la communauté internationale à
accorder une attention plus accrue aux problèmes de l’environnement,
face aux dangers prévisibles de sa dégradation. 61 De même la République
Démocratique du Congo conformément à l’article 123 point 15 de la
constitution du 18 février 2006 telle que modifiée et complétée à ce jour,
dispose une loi-cadre destinée notamment à rationaliser la gestion des
ressources naturelles et d’améliorer l’environnement, de ce fait même les
précautions environnementales doivent être prises en compte dans
l’élaboration des différentes politiques dont l’illustration est la garantie
constitutionnelle du droit à un environnement sain. 62
L’Etat, la province et l’entité territoriale décentralisée ainsi que toute
personne physique ou morale publique ou privée sont chargés de
l’obligation de la protection et de la participation à l’amélioration de la
60
ALONI MUKOKO (Y), aménagement du territoire, politique foncière et prise en compte des
préoccupations environnementales en droit Congolais perceptives pour une gestion durable du sol,
thèse de doctorat, Université de Kinshasa, Fac droit, 2012-2013.p.2
61
Exposé des motifs de la loi n°11/009 du 09 juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de
l’environnement
62
Art 53 de la constitution de la République Démocratique du Congo.
23
63
Art 3 al 3 de la loi n° 11/009 du 09 juillet 2011
24
§.2. Historique64
Au début du XXe siècle, on ne vend du carburant qu'à quelques endroits et
les chauffeurs doivent souvent aller le chercher à des terminaux de
distribution situés en périphérie des localités. À ces endroits, on remplit
des bidons à partir de réservoirs en vrac avant de les déverser
manuellement dans le réservoir du véhicule à l'aide d'un entonnoir. Cette
méthode laborieuse, peu pratique et potentiellement dangereuse de faire
le plein se révèle bientôt inadéquate pour répondre à la demande
croissante, ce qui accélère le développement de pompes plus
perfectionnées et de réservoirs d'entreposage souterrains.
Pour les commerces qui vendent des produits pétroliers à usage
domestique et qui ajoutent la vente d'essence, souvent au milieu de
bicyclettes, de quincaillerie ou d'épicerie, la pompe à essence en bordure
du trottoir constitue une innovation importante. Elle permet de remplir
mécaniquement les automobiles et centralise la distribution, réduisant
ainsi le risque d'incendie. Ces pompes, qui sont des emplacements plus
pratiques pour faire le plein, perturbent cependant la circulation. Les
premières aires de stations-service intérieures sont de simples hangars
dépourvus de décoration, sauf pour la publicité. Elles sont peu esthétiques
ni de conception uniforme, et comme leur nombre augmente, elles attirent
de plus en plus de réactions négatives de la part du public.
reconnus dans l'espoir d'établir leur image de marque. Dès le milieu des
années 10, la petite maison classique ou le concept de bungalow se
modifie par l'ajout d'un toit-abri qui donne à la station-service un nouveau
type particulier. En 1925, la majorité des stations sont équipées de postes
de graissage et d'espaces de lavage, et ces nouvelles fonctions sont
intégrées en ajoutant une baie ou plus aux concepts traditionnels.
65
Introduction en France des stations-service et pollution, https: www. technoscience. net/ glossaire -définitions/ station-
service.html.
66
Directives d’esthétique urbain pour les stations – service , Ottawa -ca3,N°21-06, urbanisme et gestion de croissance,p.3.
27
67
Décret N°13/015 du 29 mai 2013 portant réglementation des installations classées.
68
Art.37 LPFPE.
28
Une installation classée est une installation industrielle ou commerciale soumise à une
réglementation stricte en raison de leur impact potentiel sur l'environnement ou la santé
publique. Les installations classées sont soumises aux conditions particulières.
Au regard du danger que les stations services présentent en République démocratique
du Congo, en général et dans la ville de Kinshasa en particulier, il y a lieu de les aligner dans
le rang des installations classées .
B. Analyse des conditions fixées par le décret sur les installations classées
Le décret sur les installations classées donne deux catégories d'installations classées,
dont une l'une est soumise à l'autorisation et l'autre à déclaration préalable.
1. Installations classées soumises à autorisation:
La demande de permis d'exploitation est introduite, contre accusé de réception, auprès
de l'administration provinciale chargée de l'environnement, et dans un délai ne dépassant pas
quinze jours. Une enquête publique doit être diligentée telle que prévue à l'article 24 de la loi
et une autre enquête technique consistant au prélèvement des données taxables. La délivrance
de permis d'exploitation est aussi conditionnée à une étude d'impact environnemental et social
acquis.
Au récépissé est annexé une note de prescriptions générales concernant l'activité
faisant l'objet de la déclaration.
L'article 24 du décret sur les installations classées dispose :"tout exploitant d’une
installation classée soumis à autorisation élabore et met en œuvre des mesures de sécurité
industrielle appropriées et établit un plan d’urgence décrivant les mesures nécessaires pour
maîtriser les accidents industriels et limiter leurs conséquences pour l’environnement et la
santé.
69
Art.24 du décret sur les installations classées.
29
Les stations totales et log près du tribunal de grande instance de kalamu et la regideso,
en cas d’explosion de ces deux stations, la partie de la ville de Kinshasa pourra manquer non
seulement le personnel de la regideso, mais également les juges qui ont pour mission de dire
le droit, aussi les prévenus qui essaye de se défendre.
Ainsi, cette étude qui milite contre les constructions des stations-service dans ces
emplacements a son pesant d'or du fait que elles sont très dangereuses pour la population.
Cette position est appuyée par des spécialistes du bâtiment et de l'aménagement urbain
de l'institut supérieur d'architecture et d'urbanisme ( ISAU) dans une interview du 11 /1/
202270. Selon ces spécialistes: « ce n'est pas normal qu'une station d'essence s'adosse sur une
résidence; la catastrophe en cas d'incendie est grave».
En République démocratique du Congo, ajoutent-ils, plusieurs documents sont exigés
avant de construire une station-service. C'est notamment un certificat d'incendie, une lettre
d'approbation, ainsi qu'un permis du département des ressources pétrolières et ce n'est
qu'après qu'on peut démarcher pour un permis de construire. Et pourtant, plusieurs stations ne
semblent pas avoir suivi la procédure et d'autres l'ont suivi fantesistement faute de la faiblesse
de l'administration alors qu'elles se retrouvent dans des lieux à haut risque.
Après cette observation, nous avons trouvé opportun de faire une étude analytique du
régime spécial de l’érection d’une station- service.
§.2.Régime spécial de l’érection d’une station – service
Le régime spécial de l’érection d’une station- service nous pousse à faire une analyse
de la loi sur les hydrocarbures (A), avant de voir le règlement d’hydrocarbures (B).
A. Analyse de la loi sur les hydrocarbures
La loi fixe le régime général applicable aux hydrocarbures définit le régime juridique
et fiscal, d'une part, des activités de prospection, d’exploration, d’exploitation, de transport, de
commercialisation, de raffinage, de transformation des hydrocarbures, et d'autre part, des
activités de fourniture, de transport, de stockage, de distribution et de commercialisation des
produits pétroliers ainsi que les règles de protection de l'environnement s'y rapportant71.
Le point 22 de l'article 2 de la loi sur les hydrocarbures donne la définition, en se
basant sur le contenu d'hydrocarbure, composé organique constitué d'atomes de carbone et
d'hydrogène, solide, liquide ou gazeux, gisant dans le sol et/ou le, sous sol et utilisable comme
70
https : // habarirdc. net/ Kinshasa -proliferation- station-service/, par dandies luyila, le 24 décembre 2022, à
07 heures.
71
Art. 1Loi n° 15/012 du 1 er août 2015 portant régime général des
Hydrocarbures.
31
4. à la protection de l’environnement ;
5. au contrôle de stocks77.
La loi sur les hydrocarbures n'a rien dit concernant la réglementation particulière sur
l'implantation des stations- services en RDC en général et la ville de Kinshasa en particulier.
Cette loi réglemente le secteur d'activité des hydrocarbures, sans pour autant préciser
le mode que les particuliers qui sont dans ce secteur doivent observer pour implanter une
station-service.
Les règles d'aménagement et d'exploitation des dépôts des produits pétroliers, des
infrastructures de distribution les spécifications et consignes d'exploitation des camions et
wagons citernes ainsi que des barges pétrolières sont fixées par le règlement
d'hydrocarbures78.
Dès lors que le législateur congolais reste silencieux pour la réglementation
particulière d'érection des stations- services, en droit comparé, cette question est déjà résolue.
Aux termes de l'article 2 de l'arrêté sur l'implantation des stations -services du
Cameroun, l’’implantation des stations-service se fait dans le respect des textes régissant le
domaine public et la gestion de l'environnement79.
L’article 3 du même arrêté prend soin de prévoir la distance à observer, en disposant
"une distance minimale de cinq cents (500) mètres, mesurable à partir des extrémités
adjacentes, doit être observée entre deux (2) stations-service" 80.
Une distance minimale mesurable dans les conditions prévues à l'article 3 ci-dessus
doit être observée entre les stations-services et les établissements, lieux publics, bâtiments
administratifs et endroits stratégiques. Elle est de : mille (1.000) mètres au minimum pour la
Présidence de la République, les services du Premier Ministre, l'Assemblée nationale, le
Sénat, les services du Gouverneur, les préfectures et les sous-préfectures ;cent (100) mètres
minimum pour les établissements d'enseignement, les centres hospitaliers, les lieux de culte,
les terrains de sport, les places de marché et les bâtiments administratifs 81.
D. Analyse du règlement sur les hydrocarbures
77
Art.101 de la loi sur les hydrocarbures.
78
Idem.Art.111.
79
Arrêté n° 01-97-MINMEE du 05 janvier 1998 fixant les modalités
82
Art.1 du décret N°16 /010 du 19 avril 2016 portant règlement d’hydrocarbures.
83
Idem. Art. 3.
84
Ibidem. Art. 4.
85
Art. 6 du décret N°16/010 du 19 avril 2016 portant règlement d’hydrocarbures.
86
Art.13 du décret N°16/010 du 19 avril 2016 portant règlement d’hydrocarbures.
34
87
Idem. Art.14 point f.
88
Ibidem. Art.17.
89
Art 21 al.1 d e la loi sur l’environnement.
35
de la protection de l'environnement.
91
Art. 22 de la loi sur l’environnement.
36
venu que tardivement, c'est parce que le sol a été trop longtemps considéré comme « une boîte
noire», une sorte de réceptacle inconditionnel et illimité destiné à accueillir nos déchets et les
polluants générés par nos activités principalement industrielles.
Ainsi, les autorisations d'exploitation délivrées jadis ne mentionnaient aucune
précaution à prendre pour prévenir la pollution du sol et du sous-sol. ce manque de cadre
juridique posait évidemment un problème.
Mais au fil du temps on reconnaît que le sol est un milieu écologiquement sensible et
dont sa négligence mieux son utilisation abusive entraîne icto facto des conséquences néfastes
pour l'environnement.
Unanimement la pollution est définie par le Décret de 2013 portant réglementation des
installations classées dans son article 3 alinéa 11 et l'article 2 point 32 de la loi comme étant l'
«introduction directe ou indirecte, par l'activité humaine, de substances, de vibrations, de
chaleur ou de bruit dans l'air, l'eau ou le sol, susceptible de porter atteinte à la santé ou à la
qualité de l'environnement, d'entraîner des détériorations aux biens matériels ou une entrave à
l'agrément de l'environnement ou à d'autres utilisations légitimes92.
Selon LAROUSSE, la pollution est la «dégradation de l'environnement par des
substances (naturelles, chimiques ou radioactives), des déchets ( ménagers ou industriels) ou
des nuisances diverses ( sonores, lumineuses, thermiques, biologiques etc » 93 . Elle est
principalement liée aux activités humaines.
En effet, il existe la pollution diffuse de la pollution ponctuelle, mais dans le cadre de
notre étude qui consiste à démontrer de la manière dont les stations-service polluent
l'environnement urbain, nous verrons que l'environnement urbain est en direct de la pollution
ponctuelle des sols.
§.2. Différentes formes de pollution
1. Pollutions diffuses
Elles se développent sur des grandes surfaces des sols, proviennent essentiellement de
l'agriculture (emploi d'engrais ou de pesticides en agriculture) ou de retombées
atmosphériques. La dispersion puis l'accumulation de substances dangereuses sur ces sols
donnent ainsi des sites contaminés.
2. Pollutions ponctuelles
92
Art 3 al.11 du décret de 2013 portant réglementation des installations classées.
93
Dictionnaire français la rousse,V° la pollution.
37
94
Dictionnaire environnement et développement durable, https://www. dictionnaire - environnement. Com/
03/décembre/2023, à 15 heures.
38
Un polluant dans le sol est dangereux s'il devient mobile et s'il atteint sa cible (eaux
souterraines, l'écosystème, les hommes...). Un sol pollué devient alors un problème de santé
publique si le polluant atteint la nappe phréatique ou le cours d'eau avoisinant s'ils sont
destinés à l'alimentation en eau potable.
À partir des substances polluantes d'une station-service, il peut se produire une
contamination des sols qui peut aller jusqu'à la contamination de l'eau souterraine et de
surface et des plantes avec des éventuelles possibilités d'ingestion. Les effets directs sur la
santé peuvent constatés auprès de la population proche d'un site qui subit une pollution du sol
par la
Consommation d'aliments produits sur place, mais dans le cas des stations-service c'est
peu probable que cela arrive étant donné que ce type d'installations sont en principe éloignées
des zones agricoles ou des jardins potagers, des habitations pour les jardins domestiques.
En d'autres termes, la construction des stations-service dans un milieu peut être moins
dangereuse pour la santé lorsque certaines préventions sont prises notamment la prise en
compte d'une distance lors des constructions avec les habitations, etc. Les jeunes enfants
figurent parmi les populations les plus vulnérables et ce de par leur grande « sensibilité
biologique», mais à cause de certains comportements (ingestion de terres contaminées,
contact plus fréquent avec le sol, etc.). Une étude démontre que si, sur le terrain, une station-
service reste en exploitation et que la pollution reste limitée au terrain lui-même, il n'y aura
pas de risques actuels pour la santé publique dans des nombreux cas.
Suivant la classification de l'Union Européenne 99, les risques de l'essence automobile
pour la santé sont les risques du cancer et une atteinte des poumons en cas d'ingestion. En ce
qui concerne le gazole, un effet cancérogène est suspecté, mais les preuves sont insuffisantes.
Il peut provoquer aussi une atteinte des poumons en cas d'ingestion. Alors que, les huiles
minérales (lubrifiants) possèdent un point bas et provoquent des pneumonies chimiques de
gravité importante et l'évolution lente en comparaison avec les hydrocarbures légers. La
plupart des liquides de freins sont très nocifs à l'ingestion notamment polyéthylène glycol.
Effets sur l’environnement :
La pollution des sols a des effets dévastateurs sur l'environnement et a des
répercussions sur toutes les formes de vie qui évoluent en son sein. À titre illustratif, les sols
dangereuses.
40
pollués peuvent libérer des contaminants qui s'infiltrent dans les eaux souterraines, qui
s'accumulent ensuite dans les tissus végétaux, qui sont par la suite consommés par les
animaux au pâturage, les oiseaux et pour finir par les hommes qui mangent ces plantes.
La présence de polluants dans le sol, les eaux souterraines etc peut se provoquer en cas
de déversement ou de fuites dans le milieu naturel, selon les circonstances les fractions non
volatiles se disperseront dans l'environnement aquatique ou seront absorbées dans le sol
créant éventuellement une pollution des nappes souterraines pouvant induire une
contamination des zones de captage d'eau potable susceptible de provoquer une multitude de
maladies et entraîner une mortalité excessive chez l'être humain, des effets aigus à court
terme, comme des intoxications ou des diarrhées à des effets chroniques à long terme, comme
le cancer.
Dans l'eau, les carburants ont tendance à flotter et à s'étendre à la surface à cause de la
faible solubilité de certains de leurs constituants formant une nappe «huileuse» qui empêche
les échanges gazeux entre l'air et le milieu aquatique. Ceci entraîne à terme une sous
oxygénation et peut provoquer la mortalité de la faune aquatique .
Quelques fractions solubles contenant principalement des hydrocarbures aromatiques
et des composés polaires se diluent et sont toxiques pour les espèces vivantes.
En ce qui concerne les carburants selon la classification de l'U.E 107 le gazole et
l'essence automobile sont dangereux pour l'environnement aquatique. Le banzeme, par sa
grande toxicité, peut causer la mort ou la réduction du rythme de croissance de la végétation.
Il peut causer des dommages aux membranes des feuilles dans diverses cultures agricoles.
Les effets accrus peuvent être notés deux ou quatre jours après que la faune ou la
végétation ait été en contact avec le contaminant. Le banzeme, un composé aromatique du
carburant, est très toxique pour toute forme de vie aquatique. Dans les sols, le banzeme est
mobile de par sa pression de vapeur et sa solubilité élevées.
Les fuites provenant de citernes enterrées et les écoulements que provoque le
remplissage excessif de citernes sont les causes principales de contamination de la nappe
phréatique. La gravité des conséquences peut considérablement varier d'un pays à l'autre, par
exemple, en fonction du taux d'utilisation de la nappe phréatique pour l'eau potable et de l'état
de citernes enterrées sous les stations-service. Le rapport sur la réduction des risques de l'UE
souligne qu' «il est justifié de conclure que le MTBE pose un risque pour la qualité sensorielle
de l'eau potable» .
Un constat incontestable démontre que les lubrifiants sont jetés en quantité importante,
chaque jour dans la ville de Kinshasa après leur usage, dans la nature. Perdues sur le sol, ces
41
huiles peuvent être entraînées tel que nous avons vu ci-haut jusqu'aux nappes phréatiques ou
jusqu'aux rivières. Une telle pollution constitue un danger pour l'approvisionnement en eau de
la population.
En suivant les différents effets néfastes que produisent les stations -services, nous
envisageons certaines perspectives dans le but de l’occupation rationnelle du domaine public
routier.
commence d’abord à définir la station- service, conditions requises et sans oublier la distance
qui doit séparer deux stations-services.
En effet, les pouvoirs de l’autorité sont consacrés dans un texte spécifique, cette
dernière n’aura qu’une petite marge de liberté , sachant bien en cas de violation, certaines
conséquences peuvent être tirées.
Le besoin de la réforme de la loi sur les hydrocarbures s’impose non seulement à la
population, mais également au législateur congolais de réglementer avec prudence la
procédure d’érection des stations- services.
La question de la réglementation particulière d’érection des stations- services est une urgence
nécessitée eu égard aux risques.
En République démocratique du Congo, il n'existe pas de réglementation spécifique sur les
stations-services, alors qu’en droit comparé, cette question est déjà vidée dans la mesure où
on prévoit les conditions requises pour ériger une station -service .
L’État de droit serait celui dont toutes les personnes sont soumises à la loi , c’est-à-dire
les dirigeants et les administrés doivent respecter la loi ; dans le cadre d’érection des stations-
services, l’autorité se retrouve en face d’une situation qui requiert son appréciation avant
d’accorder le droit d’ériger les stations- services, c’est pour cette raison que nous nous
retrouvons en face des autorisations d’érection des stations- services qui mettent la population
à un danger permanent.
B. Contenu de la réforme
La réforme devra avoir comme contenu l’observation de la distance pouvant séparer
deux ou plusieurs stations -services, les conditions pour occuper privativement le domaine
public routier.
L'implantation des stations-service obéit aux modalités suivantes pour la protection de
l'environnement:
« Une distance minimale de cinq cents (500) mètres, mesurable à partir des extrémités
adjacentes doit être observée entre deux (2) stations-service »100.
En effet, chacune de ces mesures regorge une mirobolante importante. La distance
entre deux (2) stations-service permet de diminuer mieux constitue une précaution contre les
risques d'un côté, d'incendie et de l'autre côté, d'explosion. Les risques d'incendie et/ou
d'explosion sont liés101.
100
Art. 3 arrêté N°01-97-MINMEE du 05 janvier 1998 fixant les modalités d'implantation des stations de
102
Idem.
103
Art 4 arrêté N°01-97-MINMEE du 05 janvier 1998 fixant les modalités d'implantation des stations de
CONCLUSION
Au terme de notre travail, il a été constaté que le législateur congolais a voulu que les
biens du domaine public de l’État soient indisponibles, tout en laissant une possibilité
d’occuper privativement le domaine public de l’État, selon certaines conditions ; voilà
pourquoi les particuliers érigent les stations -services sur les emprises publiques.
Tout au long de notre étude, nous avons remarqué que contrairement aux législateurs
étrangers, qui ont pris minutieusement le temps de traiter la question particulière relative aux
conditions d’installation des stations- services, le législateur congolais reste quant à lui muet
sur le sujet.
L’érection des stations services pose un sérieux problème dès lors que la loi congolaise
ne donne pas avec précision les conditions à observer pour ériger une station-service. C’est
ainsi que les stations-services sont érigées dans la ville de Kinshasa, en désordre, tout en
mettant la population dans les risques d’incendie, les risques de pollution de l’environnement,
et sans oublier les embouteillages..
Ainsi, nous avons suggéré au législateur congolais de prendre une particulière sur
l’installation des stations- services, permettant d'indiquer la distance minimum que les
stations-services doivent observer avec les établissements d'enseignement, les centres
hospitaliers, les lieux de culte, les terrains de sport, les places de marché et les bâtiments
administratifs et entre deux stations-services.
Dans le but de protéger l’intérêt général de la population en général et celle de la ville
province de Kinshasa en particulier, le législateur doit prendre dans l’urgence les textes qui
répondent aux réalités actuelles.
La réglementation particulière des stations -services, est une précaution contre les
risques d’exposition et de pollution de l’environnement, dès lors que la réforme fixe les
conditions requises pour ériger une station- service, l’occupant privatif du domaine public
45
BIBLIOGRAPHIE
I. Instruments juridiques
46
B. Textes étrangers
47
II. DOCTRINE
A. Ouvrages
ALONI MUKOKO (Y.), Droit civil des biens régime général régime
foncier et immobilier, Kinshasa,2021 ;
EMMANUELLE, GILLET -LORENZI (S.T.), Droit administratif des biens,1
ère Ed ;
HAURIOU(M.), Précis du droit administratif,3 ème Ed,1933 ;
Jean-Marie AUBY, Pierre BON, Jean-Bernard AUBY, Philippe TERNEYRE
- Droit administratif des biens,Dalloz, 7e éd., 2016 ;
KAHISHA ALIDOR MUNEMEKA, le droit ohada de l’exécution forcée,
Academia L’Harmattan, bibliothèque de droit africain 12 ;
KALONGO MBIKAYI, droit civil les obligations, Tome 1, CRDJ,
Kinshasa,2010 ;
KANGULUMBA MBAMBI (V.), Précis de droit civil des biens, Tome
1,bibliothèque de droit africain 6, Academia bruylant ;
KATUALA KABA KASHALA,Code civil annoté, ed.batena ntambua,
Kinshasa,1995 ;
Lexique des termes juridiques, Dalloz,2017-2018 ;
MWANZO IDIN AMINYE,(E.)" méthodologie juridique",
Kinshasa,juce,2016-2017 ;
MULUMA MUNANGA, le guide du chercheur en Sciences Sociales et
Humaines, Kinshasa, éd. SOGEDES, 2003 ;
48
B. Cours
C. Thèses