L2 AGRO Cours Decologie Générale

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Cours d’écologie générale

Introduction :

L’écologie est une science très ancienne. Elle a été « écologie » crée en 1866, par

le biologiste allemand Ernst Haeckel, à partir de deux mots grecs : Oikos qui veut

dire : maison, habitat, et logos qui signifie science. L’écologie apparaît donc comme la

science de l’habitat, étudiant les conditions d'existence des êtres vivants et les

interactions de toute nature qui existent entre ces êtres vivants et leurs milieux. Il s'agit

de comprendre les mécanismes qui permettent aux différentes espèces d'organismes de

survivre et de coexister en se partageant ou en se disputant les ressources disponibles

(espace, temps, énergie, matière). Par extension, l’écologie s’appuie sur des sciences

connexes telles la climatologie, l'hydrologie, l'océanographie, la chimie, la géologie, la

pédologie, la physiologie, la génétique, l’éthologie, ... etc. Ce qui fait de l’écologie,

une science pluridisciplinaire !

Chapitre 1 : Généralités

1.1 /Quelques définitions

Espèce : Groupe d’êtres vivants pouvant se reproduire entre eux (interfécondent) et

dont la descendance est fertile.

Population : Une population est un groupe d’individus de la même espèce occupant

un territoire particulier à une période donnée.

Exemple : population du singe Magot de Djurdjura.


La Biocénose : est l’ensemble des végétaux (phytocénose), des animaux

(Zoocénose), des bactéries (microbiocénose) et des champignons (mycocénose), qui

vivent ensemble dans un milieu donné.

Le biotope : est le fragment de la biosphère qui fournit à la biocénose le milieu

abiotique indispensable. Il se définit également comme étant l’ensemble des facteurs

écologiques abiotiques (sol « édaphotope », climat « climatope ») qui caractérisent le

milieu où vit une biocénose déterminée.

La biosphère : est la partie de l’écorce terrestre où la vie est possible. La biosphère

comprend une partie de la lithosphère (partie solide de l’écorce terrestre), une partie de

l’atmosphère (la couche gazeuse entourant la Terre) et une partie de l’hydrosphère

(partie du système terrestre constituée d'eau). La biosphère désigne l’ensemble de ces

milieux et tous les êtres vivants qui y vivent.

Biome : Vaste formation végétale ou bien macroécosystème terrestre.

Estuaire : Le point de contact entre l’eau douce et l’eau salée.

1.2/ Milieu et ses éléments

1.2.1/ Notion de système écologique :

Ecosystème :

C’est un système fonctionnel qui inclut une communauté d’êtres vivants et leur milieu.

En d’autres termes, Un écosystème est un système, c’est-à-dire un ensemble

d’éléments en interaction les uns avec les autres. C’est un système biologique formé

par deux éléments indissociables, la biocénose et le biotope.


L’écosystème est l’unité fonctionnelle de base en écologie constituée par un ensemble

d’éléments en perpétuelles interactions formant un ensemble cohérent et ordonné.

Un écosystème = biocénose + biotope

Exemple : une forêt constituée d’arbres, de plantes herbacées, d’animaux et d’un sol.

Ecosystème : forêt.

Biocénose : Phytocénose (arbres, plantes herbacées), Zoocénose (animaux).

Biotope : sol.

La notion d'écosystème est multiscalaire (multi-échelle), c'est à dire qu'elle peut

s'appliquer à des portions de dimensions variables de la biosphère; un lac, une prairie,

ou un arbre mort…

Suivant l’échelle de l’écosystème nous avons :

- un micro-écosystème : exemple un tronc d’arbre ;

- un méso-écosystème : exemple une forêt ; un lac

- un macro-écosystème : exemple une région, un continent, un océan.

Les écosystèmes sont souvent classés par référence aux biotopes concernés. On

parlera de :

 Ecosystèmes continentaux (ou terrestres) tels que : les écosystèmes forestiers

(forêts), les écosystèmes prairiaux (prairies), les agro-écosystèmes (systèmes

agricoles);
 Ecosystèmes des eaux continentales, pour les écosystèmes lentiques des eaux

calmes à renouvellement lent (lacs, marécages, étangs) ou écosystèmes lotiques des

eaux courantes (rivières, fleuves) ;

 Ecosystèmes océaniques (les mers, les océans).

1.2.2/ Notion de niche écologique

Les organismes d’une espèce donnée peuvent maintenir des populations viables

seulement dans un certain registre de conditions, pour des ressources particulières,

dans un environnement donné et pendant des périodes particulières. Le recoupement

de ces facteurs décrit la niche, qui est la position que l’organisme occupe dans son

environnement, comprenant les conditions dans lesquelles il est trouvé, les ressources

qu’il utilise et le temps qu’il y passe. La niche écologique est le rôle que joue une

espèce dans le fonctionnement de l’écosystème qu’elle fréquente (alimentation,

reproduction, développement).

Dans tout écosystème, il est fréquent que de nombreuses espèces puissent se

rencontrer dans le même habitat, en revanche, en les observant attentivement on

remarque qu’elles occupent chacune une niche écologique bien distincte.

La niche écologique peut se définir comme le rôle de l’espèce (proies, prédateurs) dans

le fonctionnement de l’écosystème.

Selon la célèbre analogie d’Odum (1959) : " la niche écologique, c’est la profession de

l’espèce alors que l’habitat en est l’adresse".

1.2.3/ Notion d’habitat


Contrairement à la niche, l’habitat d’un organisme est l’environnement physique

dans lequel un organisme est trouvé. Les habitats contiennent beaucoup de niches et

maintiennent de nombreuses espèces différentes.

Exemple : Une forêt comporte un vaste nombre de niches pour un choix de oiseaux

(sitelles, bécasses), de mammifères (souris de bois, renards), d’insectes (papillons,

coléoptères, pucerons) et de plantes (anémones de bois, mousses, lichen).

1.2.4/ Notion de facteurs de milieu

On appelle « facteur écologique » tout élément du milieu pouvant agir directement

sur les êtres vivants, au moins durant une partie de leur cycle de développement.

Les facteurs écologiques sont de deux types :

Facteurs abiotiques : ensemble des caractéristiques physico-chimiques du milieu tel

que les facteurs climatiques (température, pluviosité, lumière, vent…), édaphiques

(texture et structure du sol, composition chimique,…)…

Facteurs biotiques : ensemble des interactions qui existent entre des individus de la

même espèce ou d’espèces différentes : prédation, parasitisme, compétition, symbiose,

commensalisme, ...etc.

1.2.5/ Interaction du milieu et des êtres vivants

A- Loi du minimum

On doit à Liebig (1840) la loi du minimum qui stipule que la croissance d’un végétal

n’est possible que dans la mesure où tous les éléments indispensables pour l’assurer

sont présents en quantités suffisantes dans le sol. Ce sont les éléments déficitaires
(dont la concentration est inférieure à une valeur minimum) qui conditionnent et

limitent la croissance. La loi de Liebig est généralisée à l’ensemble des facteurs

écologiques sous forme d’une loi dite « loi des facteurs limitant ».

B- Facteur limitant : Un facteur écologique joue le rôle d’un facteur limitant

lorsqu’il est absent ou réduit au-dessous d’un seuil critique ou bien s’il excède le

niveau maximum tolérable. C’est le facteur limitant qui empêchera l’installation et

la croissance d’un organisme dans un milieu.

Un facteur limitant influe sur la vie des êtres vivants et détermine le milieu. Dans un

milieu aquatique l’oxygène et la lumière sont des facteurs limitant, mais pas les

précipitations.

C- Loi de tolérance (intervalle de tolérance)

Enoncée par Shelford en 1911, la loi de la tolérance stipule que pour tout facteur

de l’environnement existe un domaine de valeurs (ou intervalle de tolérance) dans

lequel tout processus écologique sous la dépendance de ce facteur pourra s’effectuer

normalement. C’est seulement à l’intérieur de cet intervalle que la vie de tel ou tel

organisme, population ou biocénose est possible. La borne inférieure le long de ce

gradient délimite la mort par carence, la borne supérieure délimite la mort par toxicité

(éxces). A l’intérieur de l’intervalle de tolérance, existe une valeur optimale,

dénommée « préférendum » ou « optimum écologique » pour lesquelles le

métabolisme de l’espèce ou de la communauté considérée s’effectue à une vitesse

maximale (Fig.01).
ZONE OPTIMALE

Espèce abondante

(Conditions optimales)
(conditions défavorables)

(conditions défavorables)
Espèce rare

Espèce rare

Maximum Minimum Optimum


Intensité du facteur écologique
Fig. 1 : Limites de tolérance d’une espèce en fonction de l’intensité du facteur écologique étudié.

(L’abondance de l’espèce est maximale au voisinage de l’optimum écologique).

D/ Valence écologique

La valence écologique d'une espèce représente sa capacité à supporter les variations


plus ou moins grandes d'un facteur écologique. Elle représente la capacité à coloniser
ou à peupler un biotope donné.
 Une espèce à forte valence écologique c’est-à-dire capable de peupler des milieux

très différents et supporter des variations importantes de l’intensité des facteurs

écologiques, est dite euryèce.

 Une espèce à faible valence écologique ne pourra supporter que des variations

limitées des facteurs écologiques, elle est dite sténoèce.

 Une espèce à valence écologique moyenne, est dite mesoèce.

Si on applique ce système sur les facteurs écologiques tels que : La salinité, humidité,

température, on aura :

1/La salinité :

Stenohaline : une espèce qui supporte des variations limites en sel dans le milieu.

Euryhaline : une espèce qui supporte des variations importantes en sel dans le milieu.

2/Température :

Stenotherme : une espèce qui supporte des variations limites en température dans le

milieu. Eurythermes : une espèce qui supporte des variations importantes en

température dans le milieu.

3/ Humidité :

Stenohygres : une espèce qui supporte des variations limites en humidité dans le

milieu. Euryhygres : une espèce qui supporte des variations importantes en humidité

dans le milieu.

4/ Nourriture :

Sténophages : une espèce qui se nourrit de quelques espèces seulement (espèces


spécialisées).
Euryphages : une espèce qui se nourrit de plusieurs espèces animales ou végétales
(espèces qui diversifie son alimentation : omnivores).
1.3. Domaines d’intervention

Les études écologiques portent sur trois niveaux : L’individu, la population et la

communauté.

 Un individu est un spécimen d’une espèce donnée.

 Une population est un groupe d’individus de la même espèce occupant un

territoire particulier à une période donnée.

 Une communauté ou biocénose est l’ensemble des populations d’un même

milieu, peuplement animal (zoocénose) et peuplement végétal (phytocénose) qui

vivent dans les mêmes conditions de milieu et au voisinage les uns des autres.

Chacun de ces trois niveaux fait l’objet d’une division de l’écologie :

 l’individu concerne l’autoécologie : c’est la science qui étudie les rapports d’une

seule espèce avec son milieu. Elle définit les limites de tolérances et les préférences

de l’espèce étudiée vis-à-vis des divers facteurs écologiques et examine l’action du

milieu sur la morphologie, la physiologie et l’éthologie.

 la population concerne l’écologie des populations ou la dynamique des

populations (demoécologie) : c’est la science qui étudie les caractéristiques

qualitatives et quantitatives des populations : elle analyse les variations

d’abondance des diverses espèces pour en rechercher les causes et si possible les

prévoir.

 la biocénose concerne la synécologie : c’est la science qui analyse les rapports

entre les individus qui appartiennent aux diverses espèces d’un même groupement

et de ceux-ci avec leurs milieux.


Chapitre 2 : FACTEURS ECOLOGIQUES ABIOTIQUES

Se sont des facteurs physiques et chimiques du milieu, qui sont des facteurs,

climatiques et édaphiques (sol).

2.1/ Facteurs climatiques

2.1.1/ Définition du climat

Le climat est l'ensemble des conditions atmosphériques et météorologiques propres à

une région du globe. Le climat d'une région est déterminé à partir de l'étude des

paramètres météorologiques (température, taux d'humidité, précipitations, force et

direction du vent, durée d'insolation, etc.) évalués sur plusieurs dizaines d'années.

2.2.2/ Principaux facteurs climatiques

Les éléments du climat qui jouent un rôle écologique sont nombreux. Les

principaux sont la température, l’humidité et la pluviosité, l’éclairement et la

photopériode (Répartition, dans la journée, entre la durée de la phase diurne et celle de

la phase obscure). D’autres, comme le vent et la neige, ont une moindre importance,

mais ils peuvent dans certains cas avoir un rôle non négligeable.

2.2.2.1/ Lumière et ensoleillement

L’ensoleillement est définit comme étant la durée pendant laquelle le soleil a brillé.

Le rayonnement solaire est composé essentiellement de lumière visible, de rayons

Infrarouge et de rayons Ultraviolet. La lumière arrivant au sol varie en fonction de : la

transparence de l’air (nuages), les saisons, l’altitude et l’oncle d’incidence.

La végétation absorbe une grande partie des rayonnements solaire est diminue son

pourcentage à la surface du sol. Elle agit par son intensité, sa couleur et sa périodicité.
L’éclairement a une action importante non seulement par son intensité et sa nature

(longueur d’onde) mais aussi par la durée de son action (photopériode). La

photopériode croit de l’Equateur vers les Pôles. A l’Equateur, les jours sont

rigoureusement égaux aux nuits, pendant toute l’année. Au Tropiques, l’inégalité reste

faible et pratiquement sans influence. Aux très hautes latitudes, c’est-à-dire au-delà du

cercle polaire, nuits et jours dépassent les 24h, pour atteindre 6mois de jours et 6mois

de nuit aux Pôles mêmes. L’atmosphère joue le rôle d’écran ou mieux de filtre en

arrêtant certaines radiations et en laissant passer d’autres. En effet, l’atmosphère

absorbe une part du rayonnement solaire, et diffuse une autre portion. A ces deux

actions s’ajoute un phénomène de réflexion.

Action sur les végétaux

Les végétaux sont adaptés à l’intensité et à la durée de l’éclairement. Cette

adaptation est importante lorsque les végétaux passent du stade végétatif (phase de

croissance et de développement) au stade reproductif (floraison).

Les végétaux peuvent être divisés en trois catégories :

 Les végétaux de jours courts : ils ne fleuriront que si la photopériode au moment

de l’éclosion des bourgeons est inférieure ou égale à 12h d’éclairement. XP : les

fèves

 Les végétaux de jours longs : qui ont besoin pour fleurir d’au moins 12h

d’éclairement. XP : la tomate

 Les indifférents : la durée d’éclairement ne joue aucun rôle dans la floraison. XP :

Citronnier.
On peut aussi classer les plantes selon la lumière :

-Plantes Héliophiles : plantes qui aiment la lumière

-Plantes Sciaphiles : plantes des milieux à faible éclairement.

La lumière contrôle la germination des graines : chez certaines espèces, la

germination est favorisée par la lumière (70%). D’autres germes à l’obscurité (25%).

Un autre groupe dont les graines germent à l’obscurité et à la lumière (5%).

-La lumière contrôle l’entrée en dormance, leur croissance et la chute des feuilles des

arbres.

La lumière agit par son intensité : pendant la photosynthèse, plus la lumière est

intense plus la photosynthèse augmente, jusqu'à une valeur donnée, ensuite, elle restera

constante.

Action sur les animaux

Chez les animaux, le rôle essentiel de la photopériode réside dans l’entretien des

rythmes biologiques saisonniers, quotidiens (circadiens) ou lunaires.

 Rythmes biologiques saisonniers : ils sont de deux types :

- Rythme de reproduction chez les vertébrés : ils ont pour résultat de faire

coïncider la période de reproduction avec la saison favorable.

- Diapause : la photopériode est le facteur essentiel qui déclenche chez l’animal

l’entrée en diapause avant que ne survienne la saison défavorable.

 Rythmes quotidiens ou circadiens

Il s’agit de rythmes dont la période est égale à 24h. Ils sont entretenus par un

mécanisme interne mal connu appelé « horloge biologique », dont le réglage est

conditionné par l’éclairement et la température.


 Rythmes lunaires

Il s’agit de rythmes d’activité déclenchés par la lumière lunaire. Ils sont surtout connus

chez les animaux marins. En milieu marin, la migration verticale du zooplancton est

contrôlée par la photopériode.

2.2.2.2/ Température

La température est l’élément du climat le plus important étant donné que tous les

processus métaboliques en dépendent. Des phénomènes comme la photosynthèse, la

respiration, la digestion suivent la loi de Van’tHoff qui précise que la vitesse d’une

réaction est fonction de la température. Mais les températures trop élevées dénaturent

les protéines et les enzymes.

La grande majorité des êtres vivants ne peut subsister que dans un intervalle de

températures comprise entre 0 et 50°C en moyenne. Les températures trop basses ou

trop élevées déclenchent chez certains animaux un état de dormance (quiescence)

appelé estivation ou hibernation. Dans les deux cas, le développement est quasiment

arrêté. Exemple : la croissance des arbres est indéfinie, mais il passe par des moments

d’arrêt durant les périodes de températures extrêmes.

- La chaleur détermine chez certaines espèces d’invertébrés, la vitesse de

reproduction. Exemple : pour la mouche des fruits, on observe 10 générations

par an en Afrique de l’ouest contre 2 ou 3 générations dans le sud de la France.

- Chez les vertébrés des adaptations morphologiques permettent de résister au

froid : plumage ou fourrure épaisse, isolants avec une forte couche de graisse

sous-cutanée (Phoque et ours).


- La chaleur intervient dans la quantité et la qualité des aliments à consommer

chez l’homme.

Les limites des aires de répartition géographique sont souvent déterminées par la

température qui agit comme facteur limitant. Très souvent ce sont les températures

extrêmes plutôt que les moyennes qui limitent l’installation d’une espèce dans un

milieu.

Parfois se sont les températures moyennes qui limitent l’installation d’une espèce dans

un milieu : Exemple : Glossina palpalis est une mouche de l’Afrique tropicale ou les

températures moyennes annuelles dépassent 22°C, ce qui empêche sa distribution au

nord dont les températures moyennes annuelles sont largement inferieures.

L’olivier (Oleaeuropea) ne supporte pas des températures moyennes annuelles

inferieures à 12°C, ce qui limite sa répartition au Sud de l’Europe.

2.2.2. 3/ Pluviosité et Humidité

A/ La pluviosité : Est la quantité d’eau en mm qui tombe par an. Elle est appelée aussi

précipitation ou pluviométrie.

La pluviométrie est calculée par un pluviomètre.

1L d’eau/m = 1mm de précipitation.

L’intensité des précipitations :

-Faible s’il tombe moins de 3 mm par heure

-Modérée s’il tombe entre 3 mm et 7 mm par heure

- Forte s’il tombe plus de 7 mm par heure.


L’eau se trouve dans la nature sous trois forme : liquide, solide (neige) et gazeux

(vapeur d’eau). Les êtres vivants ne peuvent utilisés l’eau que sous forme liquide.

L’eau représente de 70 à 90% des tissus de beaucoup d’espèces en état de vie active.

L’approvisionnement en eau et la réduction des pertes constituent des problèmes

écologiques et physiologiques fondamentaux. En fonction de leurs besoins en eaux, et

par conséquent de leur répartition dans les milieux, on distingue :

 Des espèces aquatiques qui vivent dans l’eau en permanence (ex : poissons) ;

 Des espèces hygrophiles qui vivent dans des milieux humides (ex : amphibiens) ;

 Des espèces mésophiles dont les besoins en eau sont modérés et qui supportent des

alternances de saison sèche et de saison humide;

 Des espèces xérophiles qui vivent dans les milieux secs où le déficit en eau est

accentué (espèces des déserts).

Selon la pluviométrie en classe les espèces en :

 Stenohygrique : tolère des variations limitées en eau disponible.

 Euryhygriques: tolère de grades variations en eau disponible.

Les précipitations constituent un facteur écologique d’importance fondamentale, non


seulement pour le fonctionnement et la répartition des écosystèmes terrestres, mais
aussi pour certains écosystèmes limniques tels que les lacs et étangs.

Les précipitations augmentent selon l’altitude. Elles sont de 41mm tous les 100 mètres
de dénivelé.

B/ Humidité : représente la vapeur d’eau de l’atmosphère. Elle joue un rôle très

important dans les régions ou la pluviosité est faible. Humidité relative= humidité
absolue X 100/valeur de saturation de l’air. L’humidité absolue est la quantité d’eau

que contient l’air.

-Indices bioclimatiques :

1/Indice d’aridité de mortonne (I)

I= P/10+T

P= précipitation annuelle

T= t moyenne annuelle T= Tmin+ Tmax/2

I augmente implique région humide

I inferieure 10 : climat aride

I entre 10 et 20 : climat semi-aride

I entre 20 et 30 : climat sub-humide

I entre 30 et 55 : climat humide

I Superieur à 55 : climat Per-humide

Exemple :

Les données climatiques de 1981 à 2000 pour la région de Bouira et Tikjda, montre

que :

Pour Bouira P= 430,8 mm. M= 23,5 et m= 10,1

Pour Tikjda P= 1102mm. M= 13,9 et m= 09,5


1/Calculer l’indice d’aridité (I)

2/ a quel type de climat appartient ces régions

Rèponse :

Pour Bouira I= 430,8/26,8

I=16,07

La région de bouira appartient au climat semi-aride.

Pour Tikjda I= 1102/21,7 I=50,78

La région de Tikjda appartienne au climat humide.

Exemple 2 : Les données climatiques d’une region du Cameroun sont :

J F M A M J J A S O N D

P 32,8 50,3 159,5 246,8 296, 388,1 653,5 770, 556,4 387 137,9 27,7

4 1

T 28,1 28,9 28,5 28,1 27,6 26,8 25,8 25,6 26,1 26,5 27,2 27,9

1/ calculer l’indice d’aridité

2/ déterminer le climat de la région

Réponse :

1/ I= 3706,5/27,25+10
I= 99,5 cet indice est très élevé, la région est très pluvieuse. L’écart de température

est très faible : 28,9 – 25,6 = 3,3 c’est une région tropicale.

2/Quotient pluviométrique d’Emberger

Ce Quotient est utilise uniquement pour la région Méditerranéenne.

Q= 2000P/M2-m2 ou Q= 3,43P/M-m

P= précipitation annuelle

M= température moyenne du mois le plus chaud en Kelvin

M= température moyenne du mois le plus froid en Kelvin

Selon ce Quotient, le climat Méditerranéen est subdivisé en plusieurs étages

bioclimatiques

- Saharienne Q inferieure à 10 P inferieure 200mm

- Aride Q entre 10 et 45 P entre 200mm et 400mm

- semi-aride Q entre 10 et 70 P entre 400mm et 600mm

- subhumide Q entre 70 et 110 P entre 600mm et 800mm

- humide Q entre 110 et 150 P entre 800mm et 1200mm

- Per-humide Q supérieure à 150 P entre supérieure à 1200mm

Exemple :

Les précipitations et les températures moyennes mensuelles de la région de Kherrata


sont résumées dans le Tableau I.

Stations Tot Jan Fev Mar Avr Mai Jui Juill Aou Sep Oct Nov Dec
Kherrata 1103 230 155 126 80 52 24 03 09 40 76 141 167
Kherrata M 14,1 15,3 19,2 20,8 24,7 29,4 33,3 33,9 29,2 25,4 17,7 14,3

Kherrata m 4,1 4,1 6,0 8,0 11,6 15,4 17,6 18,2 15,9 11,4 7,1 3,9

1/ Calculer le quotient pluviométrique d’Emberger (Q2) pour cette région

2/ Déterminer le climat de la région

Réponse :

Q= 3,43P/M-m Q= 3,43 (1103)/ 33,9 – 3,9

Q= 126,1

2/ Le climat de la région est humide

2.2.2. 4/ Le vent

Le vent résulte du mouvement de l'atmosphère entre les hautes et basses pressions.

L’impact de ce facteur sur les êtres vivants peut se résumer comme suit :

Il peut agir en augmentant la température ou en la baissant de quelques degrés, il

augmente la vitesse d’évaporation, et de l’évapotranspiration des plantes. Il a donc un

pouvoir desséchant.

Il empêche la croissance des végétaux et transporte les polluants.

 Il participe à la pollinisation des plantes

 Le vent est un agent de dispersion des animaux et des végétaux.

 L’activité des insectes est ralentie par le vent.

 Les coups de vent, en abattant des arbres en forêt, créent des clairières dans

lesquelles des jeunes arbres peuvent se développer.


Le vent a un effet mécanique sur les végétaux qui sont couchés au sol et prennent des

formes particulières appelées anémomorphose.

2.2.2. 5/ La neige

La neige est un facteur important dans les zones polaires et montagneuses. Les actions

sont thermiques et mécaniques. La couverture neigeuse peut être considérée comme un

bon isolement thermique, elle protège efficacement les végétaux, les animaux, feuilles

et graines cachés sous la neige.

Exp : au niveau de la toundra pendant que la température de l’air est de -40°C, la

température à 60 cm de profondeur est de 10°C.

2.2/ Facteurs édaphiques (Sol)

2.2.1/ Définition du sol

Le sol est un milieu vivant complexe et dynamique, définit comme étant la

formation naturelle de surface, à structure meuble et d'épaisseur variable, résultant de

la transformation de la roche mère sous-jacente sous l'influence de divers processus :

physiques, chimiques et biologiques, au contact de l'atmosphère et des êtres vivants. Il

est formé d'une fraction minérale et de matière organique. Végétaux et animaux

puisent du sol l'eau et les sels minéraux et trouvent l’abri et/ou le support indispensable

à leur épanouissement.

2.2.1.1/ La texture du sol


La texture du sol est définie par la grosseur des particules qui le composent : graviers,

sables, limons, argiles (granulométrie : mesure de la forme, de la dimension et de la

répartition en différentes classes des grains et des particules de la matière divisée) :

Particule Diamètre

Graviers >2 mm

Sables grossiers 2 mm à 0,2 mm

0,2 mm à 20
Sables fins
µm

Limons 20 µm à 2µm

Argiles < 2µm

En fonction de la proportion de ces différentes fractions granulométriques, on

détermine les textures suivantes :

 Textures fines : comportent un taux élevé d’argile (>20%) et correspondent à des

sols dits « lourds », difficiles à travailler, mais qui présentent un optimum de

rétention d’eau.

 Textures sableuses ou grossières : elles caractérisent les sols légers manquant de

cohésion et qui ont tendance à s’assécher saisonnièrement.

 Textures moyennes : on distingue deux types :


- Les limons argilo-sableux qui ne contiennent pas plus de 30 à 35% de limons,

qui ont une texture parfaitement équilibrée et qui correspond aux meilleurs

terres dites « franches ».

- Les sols à texture limoneuse, qui contiennent plus de 35% de limons, sont

pauvres en humus (matière organique du sol provenant de la décomposition

partielle des matières animales et végétales).

Sur le plan biologique, la granulométrie intervient dans la répartition des animaux et

des eaux souterraines. Nombreux organismes tels que les vers de terre préfèrent les

sols limoneux ou argilo-sableux, tout comme quelques espèces de coléoptères qui

préfèrent les sols argileux et/ou limoneux, présentant une teneur élevée en éléments

fins et qui ont la faculté de retenir l’eau nécessaire, contrairement aux éléments

grossiers qui permettent une dessiccation trop rapide du sol.

2.2.1.2/ La structure du sol

La structure est l'organisation du sol. Elle se définit également comme étant

l’arrangement spatial des particules de sables, de limons et d’argiles. On distingue

principalement trois types de structures :

 Particulaire : où les éléments du sol ne sont pas liés, le sol est très meuble (sols

sableux).

 Massive : où les éléments du sol sont liés par des ciments (matière organique,

calcaire) durcies en une masse très résistante discontinue ou continue (sols

argileux). Ce type de sol est compact et peu poreux. Il empêche cependant, les

migrations verticales des animaux sensibles à la température et à l’humidité et ainsi

en interdire l’existence.
 Fragmentaire : où les éléments sont liés par des matières organiques et forment

des agrégats (Assemblage hétérogène de substances ou d’éléments qui adhèrent

solidement entre eux) de tailles plus ou moins importantes. Cette structure est la

plus favorable à la vie des êtres vivants, car elle comporte une proportion suffisante

de vides ou de pores qui favorisent la vie des racines et l’activité biologique en

général, en permettant la circulation de l’air et de l’eau.

2.2.1.3/ L’eau du sol

L’eau est présente dans le sol sous quatre états particuliers:

 L’eau hygroscopique : provient de l’humidité atmosphérique et forme une mince

pellicule autour des particules du sol. Elle est retenue très énergiquement et ne peut

être utilisée par les organismes vivants.

 L’eau capillaire non absorbable : occupe les pores d’un diamètre inférieur à 0,2

mm. Elle est également retenue trop énergiquement pour être utilisée par les

organismes vivants. Seuls certains organismes très adaptés peuvent l’utiliser.

 L’eau capillaire absorbable : située dans les pores dont les dimensions sont

comprises entre 0,2 et 0,8mm. Elle est absorbée par les végétaux et elle permet

l’activité des bactéries et des petits Protozoaires comme les flagellés.

 L’eau de gravité : occupe de façon temporaire les plus grands pores du sol. Cette

eau s’écoule sous l’action de la pesanteur.

2.2.1.4/ Le pH du sol

Le pH du sol est la résultante de l’ensemble de divers facteurs pédologiques. En effet,

la solution du sol contient des ions H+ provenant de :

 L’altération de la roche mère


 L’humification de la matière organique (synthèse d’acide humique)

 L’activité biologique

 L’effet des engrais acidifiants

Le pH dépend également de la nature de la couverture végétale et des conditions

climatiques (température et pluviosité) :

 les pH basiques (supérieurs à 7,5) caractérisent les sols qui se développent sur une

roche mère calcaire. On les rencontre généralement dans les climats secs ou

saisonnièrement secs et sous une végétation présentant des feuilles à décomposition

rapide.

 Les pH acides (entre 4 et 6,5) se rencontrent beaucoup plus sous les climats

humides et froids favorables à une accumulation de la matière organique. Ils

caractérisent les forêts de conifères. Ils se forment surtout sur les roches siliceuses

et les roches granitiques.

Les organismes vivants tels que les Protozoaires supportent des variations de pH de

3,9 à 9,7 suivant les espèces : certaines sont plutôt acidophiles alors que d’autres sont

basophiles. Les neutrophiles sont les plus représentées dans la nature.

2. 3/ Facteur hydrique :

Le milieu aquatique présente un ensemble de singularités quant à la nature des facteurs

écologiques qui le caractérisent.

2.3.1/ Océanologie :
Recouvrant plus de 70% de la surface de la terre, les mers et les océans abritent

une flore et faune d’une grande diversité. Ces milieux peuvent être subdivisés en

différentes zones selon les critères environnementaux considérés.

2.3.1.1/ Selon la lumière on peut distinguer 3 zones :

A / zone euphotique (zone éclairée) : débute de la surface de l’eau jusqu'à 30m de

profondeur. La lumière est suffisante pour la photosynthèse.

B/ zone oligophotique : Cette zone est située entre 30 et 200m de profondeur. La

lumière est très faible, la photosynthèse est très rares, elle dépond de la turbidité de

l’eau.

C/ zone aphotique : zone d’obscurité totale. Pas de photosynthèse.

2.3.1.2/ Selon la température on peut distinguer 3 zones :

La température de l’eau change en fonction de la profondeur :

a/ la zone entre la surface et 50m, la température de l’eau dépond de celle de l’air.

b/ la zone entre 50m et 1500 m, la température de l’eau change avec les saisons.

c/ la zone de profondeur supérieure à 1500 m, la température de l’eau ne change pas.

Elle est de 4C°.

Selon le mode de vie des êtres vivants on peut distinguer :


Les espèces pélagiques : se sont des espèces qui vivent à la surface ou près de la

surface d’eau, comme les planctons (êtres vivants microscopiques qui se laissent porter

par les courants d’eaux) et les nectons (animaux qui sont capables de nager dans l’eau

comme les poissons).

Les êtres vivants benthiques : se sont animaux adaptés à la vie sur le fond possédant

généralement une forme aplatie pour pouvoir se poser sur le substrat (Raie).

Les animaux du milieu abyssal (3000-6000m) :

La faune des abysses est adaptée à un mode de vie plutôt rude. Eaux froides (4°C),
forte pression, obscurité totale, taux d’oxygène est faible. Les espèces sont peu
nombreuses. La production de lumière ou bioluminescence est fréquent pour ces
animaux pour capter leur proie qui sont rares. Exp : calmar.

Les êtres vivants de la zone hadale (6000-11000m) :

Cette zone est caractérisée par l’absence d’oxygène Seule les bactéries anaérobies

occupent ce milieu.

2.3.1.3/ la salinité : La concentration du Nacl dans les eaux des océans et mers change
d’un milieu à une autre. Exp :

Océans: 35g/l

Mer rouge: 41g/l

Mer noire : 19g/l

Mer méditerranéenne : 38g/l

Mer morte : 230g/l

- La pression augmente avec la profondeur.


2.3.2/Limnologie :

2.3.2.1/ les eaux stagnantes : la répartition se fait comme le cas des océans et mers.

2.3.2.2/ les eaux courantes :

- Les températures sont généralement basses au niveau de la source

-L’eau est mieux oxygénée au niveau de la source

- La salinité diminue au niveau de la source

Chapitre 3 : Facteurs Biotiques

Les facteurs biotiques sont l’ensemble des actions que les organismes vivants

exercent directement les uns sur les autres. Ces interactions, appelées coactions, sont

de deux types :

 Homotypiques ou intraspécifiques, lorsqu’elles se produisent entre individus de la

même espèce.

 Hétérotypiques ou interspécifiques, lorsqu’elles ont lieu entre individus d’espèces

différentes.

3.1/ Coactions homotypiques

3.1.1/ L’effet de groupe

On parle d’effet de groupe lorsque des modifications ont lieu chez des animaux de

la même espèce, quand ils sont groupés par deux ou plus de deux. L’effet de groupe

est connu chez de nombreuses espèces d’insectes ou de vertébrés, qui ne peuvent se

reproduire normalement et survivre que lorsqu’elles sont représentées par des

populations assez nombreuses.


Exemple : On estime qu’un troupeau d’éléphants d’Afrique doit renfermer au moins

25 individus pour pouvoir survivre : la lutte contre les ennemis et la recherche de la

nourriture sont facilitées par la vie en commun.

3.1.2/ L’effet de masse

A l’inverse de l’effet de groupe, l’effet de masse se produit, quand le milieu, souvent

surpeuplé, provoque une compétition sévère aux conséquences néfastes pour les

individus. Les effets néfastes de ces compétitions ont des conséquences sur le

métabolisme et la physiologie des individus qui se traduisent par des perturbations,

comme la baisse du taux de fécondité, la diminution de la natalité, l’augmentation de

la mortalité. Chez certains organismes, le surpeuplement entraine des phénomènes

appelés phénomènes d’autoélimination.

3.1.3/ La compétition intraspécifique

Ce type de compétition peut intervenir pour de très faibles densités de population,

et se manifeste de façons très diverses :

 Apparaît dans les comportements territoriaux, c’est-à-dire lorsque l’animal défend

une certaine surface contre les incursions des autres individus.

 Le maintien d’une hiérarchie sociale avec des individus dominants et des individus

dominés.

 La compétition alimentaire entre individus de la même espèce est intense quand la

densité de la population devient élevée. Sa conséquence la plus fréquente est la

baisse du taux de croissance des populations.


Chez les végétaux, la compétition intraspécifique, liée aux fortes densités se fait

surtout pour l’eau et la lumière. Elle a pour conséquence une diminution du nombre de

graines formées et/ou une mortalité importante qui réduit fortement les effectifs.

3.2/ Coactions hétérotypiques

La cohabitation de deux espèces peut avoir sur chacune d’entre elles une influence

nulle, favorable ou défavorable.

3.2.1/ Le neutralisme

On parle de neutralisme lorsque les deux espèces sont indépendantes : elles cohabitent

sans avoir aucune influence l’une sur l’autre.

3.2.2/ La compétition interspécifique

La compétition interspécifique peut être définit comme étant la recherche active, par

les membres de deux ou plusieurs espèces, d’une même ressource du milieu

(nourriture, abri, lieu de ponte, etc…).

Dans la compétition interspécifique, chaque espèce agit défavorablement sur l’autre.

La compétition est d’autant plus grande entre deux espèces qu’elles sont plus voisines.

Cependant, deux espèces ayant exactement les mêmes besoins ne peuvent cohabiter,

l’une d’elle étant forcément éliminée au bout d’un certain temps. C’est le principe de

Gause ou principe d’exclusion compétitive.


3.2.3/ La prédation

Le prédateur est tout organisme libre qui se nourrit aux dépend d’un autre. Il tue sa

proie pour la manger. Les prédateurs peuvent être polyphages (s’attaquant à un grand

nombre d’espèces), oligophages (se nourrissant de quelques espèces), ou monophages

(ne subsistant qu’au dépend d’une seule espèce).

3.2.4/ Le parasitisme

Le parasite est un organisme qui ne mène pas une vie libre : il est au moins, à un stade

de son développement, lié à la surface (ectoparasite) ou à l’intérieur (endoparasite) de

son hôte. On peut considérer le parasitisme comme un cas particulier de la prédation.

Cependant, le parasite n'est pas vraiment un prédateur car il n'a pas pour but de tuer

l'hôte. Le parasite doit s'adapter pour rencontrer l'hôte et survivre au détriment de ce

dernier. L'hôte doit s'adapter pour ne pas rencontrer le parasite et s’en débarrasser si la

rencontre a eu lieu. Tout comme les prédateurs, les parasites peuvent être polyphages,

oligophages ou monophages.

3.2.5/ Le commensalisme

Interaction entre une espèce, dite commensale, qui en tire profit de l’association et une

espèce hôte qui n’en tire ni avantage ni nuisance. Les deux espèces exercent l’une sur

l’autre des coactions de tolérance réciproque.

Exemple : Les animaux qui s’installent et qui sont tolérés dans les gites des autres

espèces.

3.2.6/ Le mutualisme
C’est une interaction dans laquelle les deux partenaires trouvent un avantage, celui-ci

pouvant être la protection contre les ennemis, la dispersion, la pollinisation, l’apport

de nutriments…

Exemple : Les graines des arbres doivent être dispersées au loin pour survivre et

germer. Cette dispersion est l’œuvre d’oiseaux, de singes…qui en tirent profit de

l’arbre (alimentation, abri…). L’association obligatoire et indispensable entre deux

espèces est une forme de mutualisme à laquelle on réserve le nom de symbiose. Dans

cette association, chaque espèce ne peut survivre, croitre et se développer qu’en

présence de l’autre.

Exemple : Les lichens sont formés par l’association d’une algue et d’un champignon.

3.2.7/ L’amensalisme

C’est une interaction dans laquelle une espèce est éliminée par une autre espèce qui

secrète une substance toxique. Dans les interactions entre végétaux, l’amensalisme est

souvent appelé allélopathie.

Exemple : Le Noyer rejette par ses racines, une substance volatile toxique, qui

explique la pauvreté de la végétation sous cet arbre.

CHAPITRE 4 : Structure et fonctionnement des écosystèmes

4.1/ La biosphère et ses constituants

Biosphère signifie, littéralement, sphère de la vie, c’est-à-dire l’ensemble de la vie

terrestre. Les êtres vivants sont localisés sur une couche étroite à la surface de la Terre.

Celle-ci comprend la basse atmosphère, Les océans, mers, lacs et cours d’eau que
l’on regroupe sous le nom d’hydrosphère et la mince pellicule superficielle des terres

émergées appelés lithosphère.

L’épaisseur de la biosphère varie considérablement d’un point à un autre puisque la

vie pénètre jusque dans les fosses océaniques au-delà de 10 000 m de profondeur alors

que dans la lithosphère, on ne trouve guère trace de vie au-delà d’une dizaine de

mètres. Dans l’atmosphère, par suite de la raréfaction de l’oxygène, les êtres vivants se

font plus rares avec l’altitude et vivent rarement à plus de 10 000 m.

La source majeure d’énergie dans la biosphère est le soleil. L’autre source importante

est l’énergie géothermique. Grâce à la photosynthèse, les plantes transforment

l’énergie solaire en énergie chimique, et les animaux en mangeant ces plantes ou en se

mangeant entre eux, la récupèrent.

4.2/ Organisation de la biosphère

Le niveau le plus élémentaire d’organisation du vivant est la cellule. Celle-ci est

intégrée dans l’individu qui s’intègre dans une population. La population fait partie

d’une communauté ou biocénose. La biocénose s’intègre à son tour dans l’écosystème.

L’ensemble des écosystèmes forment la biosphère qui est le niveau le plus élevé du

vivant. Un écosystème est constitué par l’ensemble des êtres vivants (biocénose) et du

milieu dans lequel ils vivent (biotope).

Le biotope fournit l’énergie, la matière organique et inorganique d’origine

abiotique. La biocénose comporte trois catégories d’organismes : des producteurs de

matières organiques, des consommateurs de cette matière et des décomposeurs qui la

recyclent. Les végétaux captent l’énergie solaire et fabriquent des glucides qui seront
transformés en d’autres catégories de produits, ils seront broutés par les herbivores

qui seront dévorés par des carnivores. Les décomposeurs consomment les déchets et

les cadavres de tous et permettent ainsi le retour au milieu de diverses substances. Par

son unité, son organisation et son fonctionnement, l’écosystème apparaît comme le

maillon de base de la biosphère.

4.3/ La chaîne trophique

4.3.1/ Définitions

Une chaîne trophique ou chaîne alimentaire est une succession d’organismes dont

chacun vit au dépend du précédent. Tout écosystème comporte un ensemble d’espèces

animales et végétales qui peuvent êtres réparties en trois groupes : les producteurs, les

consommateurs et les décomposeurs.

4.3.1.1/ Les producteurs

Ce sont les végétaux autotrophes photosynthétiques (plantes vertes, phytoplancton :

cyanobactéries ou algues bleus : organisme procaryote). Ayant le statut de producteurs

primaires, ils constituent le premier niveau trophique de l’écosystème. En effet, grâce à

la photosynthèse ils élaborent la matière organique à partir de matières strictement

minérales fournies par le milieu extérieur abiotique.

4.3.1.2/ Les consommateurs

Il s’agit d’êtres vivants, dits hétérotrophes, qui se nourrissent des matières organiques

complexes déjà élaborées qu’ils prélèvent sur d’autres êtres vivants. Ils se considèrent

comme étant des producteurs secondaires. Les consommateurs occupent un niveau


trophique différent en fonction de leur régime alimentaire. On distingue les

consommateurs de matière fraiche et les consommateurs de cadavres.

a- Les consommateurs de matière fraiche, il s’agit de :

 Consommateurs primaires (C1) : Ce sont les phytophages qui mangent les

producteurs. Ce sont en général des animaux, appelés herbivores (mammifères

herbivores, insectes, crustacés : crevette), mais aussi plus rarement des parasites

végétaux et animaux des plantes vertes.

 Consommateurs secondaires (C2) : Prédateurs de C1. Il s’agit de carnivores

se nourrissant d’herbivores (mammifères carnassiers, rapaces, insectes,…).

 Consommateurs tertiaires (C3) : Prédateurs de C2. Ce sont donc des

carnivores qui se nourrissent de carnivores (oiseaux insectivores, rapaces,

insectes,…).

Le plus souvent, un consommateur est omnivore et appartient donc à plusieurs niveaux

trophiques.

Les C2 et les C3 sont soit des prédateurs qui capturent leurs proies, soit des parasites

d’animaux.

b- Les consommateurs de cadavres d’animaux

Les charognards ou nécrophages désignent les espèces qui se nourrissent des

cadavres d’animaux frais ou décomposés. Ils terminent souvent le travail des

carnivores. Exemple : Chacal, Vautour,…

4.3.1.3/ Les décomposeurs


Les décomposeurs sont les différents organismes et microorganismes qui s’attaquent

aux cadavres et aux excrétas et les décomposent peu à peu en assurant le retour

progressif au monde minéral des éléments contenus dans la matière organique.

 Saprophyte : Organisme végétal se nourrissant de matières organiques en cours de

décomposition.

Exemple: Champignons.

 Saprophage : Organisme animal qui se nourrit de matières organiques en cours de

décomposition.

Exemple : Bactéries.

 Détritivore : Invertébré qui se nourrit de détritus ou débris d’animaux et/ou de

végétaux.

Exemple : Protozoaires, lombrics, nématodes, cloportes.

 Coprophage : Animal qui se nourrit d’excréments.

Exemple : Bousier.

4.3.2/ Différents types de chaînes trophiques

Il existe trois principaux types de chaines trophiques linéaires :

 Chaîne de prédateurs

Dans cette chaîne, le nombre d’individus diminue d’un niveau trophique à l’autre,

mais leurs tailles augmentent (règle d’Elton énoncée en 1921).

Exemple : (100) Producteurs + (3) Herbivores + (1) Carnivore.

 Chaîne de parasites
Cela va au contraire d’organismes de grandes tailles vers des organismes plus

petits, mais de plus en plus nombreux (la règle d’Elton n’est pas vérifiée dans ce

cas).

Exemple : (50) Herbes + (2) Mammifères herbivores + (80) Puces + (150)

Leptomonas.

 Chaîne de détritivores

Va de la matière organique morte vers des organismes de plus en plus petits

(microscopiques) et nombreux (la règle d’Elton n’est pas vérifiée dans ce cas).

Exemple : (1) Cadavre + (80) Nématodes + (250) Bactéries.

4.3.3/ Représentation graphique des chaînes trophiques

La schématisation de la structure des biocénoses est généralement conçue à l’aide de

pyramides écologiques, qui correspondent à la superposition de rectangles horizontaux

de même hauteur, mais de longueurs proportionnelles au nombre d’individus, à la

biomasse ou à la quantité d’énergie présentes dans chaque niveau trophique. On parle

alors de pyramide des nombres, des biomasses ou des énergies (Fig.02).

Figure. 2 : Diverse schématisation des pyramides écologiques.

4.3.4/ Le réseau trophique


Le réseau trophique se définit comme un ensemble de chaînes alimentaires reliées

entre elles au sein d’un écosystème et par lesquelles l’énergie et la matière circulent. Il

se définit également comme étant l’ensemble des relations trophiques existant à

l’intérieur d’une biocénose entre les diverses catégories écologiques d’êtres vivants

constituants cette dernière (producteurs, consommateurs et décomposeurs).

Transfert d’énergie et rendements

4.1. Définitions

 Productivité brute (PB): Quantité de matière vivante produite pendant une unité

de temps, par un niveau trophique donné.

 Productivité nette (PN): Productivité brute moins la quantité de matière vivante

dégradée par la respiration.

PN = PB – R.

 Productivité primaire : Productivité nette des autotrophes chlorophylliens.

 Productivité secondaire : Productivité nette des herbivores, des carnivores et des

décomposeurs.

4.2. Transfert d’énergie

Les relations trophiques qui existent entre les niveaux d’une chaîne trophique se

traduisent par des transferts d’énergie d’un niveau à l’autre.

 Une partie de la lumière solaire absorbée par le végétal est dissipée sous forme de

chaleur.

 Le reste est utilisé pour la synthèse de substances organiques (photosynthèse) et

correspond à la Productivité primaire Brute (PB).


 Une partie de (PB) est perdue pour la Respiration (R1).

 Le reste constitue la Productivité primaire Nette (PN).

 Une partie de (PN) sert à l’augmentation de la biomasse végétale avant d’être la

proie des bactéries et des autres décomposeurs.

 Le reste de (PN), sert d’aliment aux herbivores qui absorbent ainsi une quantité

d’énergie Ingérée (I1).

 La quantité d’énergie ingérée (I1) correspond à ce qui réellement utilisé ou

Assimilé (A1) par l’herbivore, plus ce qui est rejeté (Non Assimilée) (NA1) sous

la forme d’excréments et de déchets : I1= A1+ NA1

 La fraction assimilée (A1) sert d’une part à la Productivité Secondaire (PS1) et

d’autre part aux dépenses Respiratoires (R2).

 On peut continuer le même raisonnement pour les carnivores.

Ainsi, du soleil aux consommateurs (1er, 2ème ou 3ème ordre), l’énergie s’écoule de

niveau trophique en niveau trophique, diminuant à chaque transfert d’un chainon à un

autre. On parle donc de flux d’énergie. Le flux d’énergie qui traverse un niveau

trophique donné correspond à la totalité de l’énergie assimilée à ce niveau, c’est-à-dire

à la somme de la productivité nette et des substances perdues par la respiration.

Dans le cas des producteurs primaires, ce flux est : PB = PN + R1.

Le flux d’énergie qui traverse le niveau trophique des herbivores est : A1 = PS1 + R2.

4.3. Les rendements

A chaque étape du flux, de l’organisme mangé à l’organisme mangeur et à l’intérieur

de chacun d’eux, de l’énergie est perdue. On peut donc caractériser les divers
organismes du point de vue bioénergétique, par leur aptitude à diminuer ces pertes

d’énergie. Cette aptitude est évaluée par les calculs de rendements :

 Rendement écologique : C’est le rapport de la production nette du niveau

trophique de rang (n) à la production nette du niveau trophique de rang (n-1) :

(PS1/PN x 100) ou (PS2/PS1 x 100).

 Rendement d’exploitation : C’est le rapport de l’énergie ingérée (I) à l’énergie

disponible. C’est la production nette de la proie : (I1/PN x 100) ou (I2/PS1x 100).

 Rendement de production nette : Qui est le rapport de la production nette à

l’énergie assimilée :

(PS2/A2x100) ou (PS1/A1x100). Ce rendement intéresse les éleveurs, car il

exprime la possibilité pour une espèce de former la plus grande quantité possible de

viande à partir d’une quantité donnée d’aliments.

5/ Les cycles biogéochimiques

Il existe une circulation de la matière dans chaque écosystème où des molécules ou des

éléments chimiques, reviennent sans cesse à leur point de départ et que l’on peut

qualifier de cyclique, à la différence des transferts d’énergie. Le passage alternatif des

éléments, ou molécules, entre milieu inorganique et matière vivante, est appelé cycle

biogéochimique. Celui-ci correspond à un cycle biologique (cycle interne à

l’écosystème qui correspond aux échanges entre les organismes) auquel se greffe un

cycle géochimique (cycle de grandes dimensions, pouvant intéresser la biosphère

entière et qui concernent les transports dans le milieu non vivant).

On peut distinguer trois principaux types de cycles biogéochimiques :

 Le cycle de l'eau.
 Le cycle des éléments à phase gazeuse prédominante (carbone, oxygène, azote).

 Le cycle des éléments à phase sédimentaire prédominante (phosphore, potassium

etc.).

5.1/ Le cycle de l'eau

Le cycle de l'eau consiste en un échange d'eau entre les différents compartiments de la

Terre : l'hydrosphère, l'atmosphère et la lithosphère (Fig. 3).

Sous l'effet de la chaleur du soleil, l'eau des mers, des fleuves et des lacs s'évapore.

L'évapotranspiration joue un rôle également important dans le cycle de l'eau. Elle est

accélérée par les végétaux qui transpirent de grandes quantités d'eau par leur système

foliaire. De plus, leurs racines, accélèrent ces mouvements ascendants de l'eau dans le

sens sol-atmosphère. Cette eau rejoint alors l'atmosphère sous forme de vapeur d'eau

(nuages). Les nuages sont poussés par le vent. Lorsqu'ils traversent des régions froides,

la vapeur d'eau se condense. Elle retombe sur le sol, sous forme de pluie, de neige ou

de grêle. Les 7/9 du volume total de ces précipitations retombent à la surface des

océans et les 2/9 seulement sur les continents. La circulation de l'eau dans la

lithosphère emprunte trois voies :

 Le ruissellement : phénomène d'écoulement des eaux à la surface des sols.

 L'infiltration : phénomène de pénétration des eaux dans le sol, à travers les

fissures naturelles des sols et des roches, assurant ainsi l’alimentation des nappes

phréatiques.

 La percolation : phénomène de migration de l’eau à travers les sols (jusqu’à la

nappe phréatique).

Ruissellement, infiltration et percolation assurent l'alimentation des cours d'eau qui


restituent en dernier lieu l'eau à l'hydrosphère.

Fig. 3 : Cycle de l’eau.

5.2/ Le cycle du carbone

Le cycle du carbone est très important pour la biosphère, puisque la vie est
fondée sur l'utilisation de composés à base de carbone : la disponibilité en carbone fait
partie des facteurs primordiaux pour le développement des êtres vivants sur Terre.

Il existe quatre réservoirs de carbone : l'hydrosphère, la lithosphère, la biosphère


et l'atmosphère. La plus grande partie du carbone terrestre est piégée dans des
composés qui participent peu au cycle : roches sous forme de carbonates et océan
profond. L'essentiel du cycle se fait entre l'atmosphère, les couches superficielles du
sol et des océans, et la biosphère.

Lors de la respiration, les êtres vivants consomment de l'oxygène et rejettent du

dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère. De même, les industries, les véhicules de

transports rejettent du CO2 dans l'atmosphère après combustion d'un carburant, en

présence d'oxygène. Les éruptions volcaniques sont également considérées comme

source naturelle de CO2. Le CO2 est absorbé par les plantes (photosynthèse) et l'eau
(dissolution). Photosynthèse et dissolution sont les phénomènes permettant le

recyclage du gaz carbonique (Fig. 4).

Après la photosynthèse, le carbone se combine avec d'autres éléments pour former des

molécules complexes, qui après la mort de la plante seront dégradées très lentement en

charbon. Lors de leur combustion, ces combustibles fossiles formeront à nouveau du

CO2.

Le CO2 de l'air et celui dissous dans l'eau constituent la seule source de carbone

inorganique à partir de laquelle s'élaborent toutes les substances biochimiques

constituant la cellule vivante (grâce à l'assimilation chlorophyllienne).

Au cours de la respiration des autotrophes, des hétérotrophes et de divers autres

organismes, le gaz carbonique est dégagé parallèlement à la consommation d'oxygène.

Le dégagement de CO2 a lieu également au cours des fermentations qui conduisent à

une décomposition partielle des substrats dans des conditions anaérobies.

Dans les sols, il se produit souvent un ralentissement du cycle du carbone : les

matières organiques ne sont pas entièrement minéralisées mais transformées en un

ensemble de composés organiques acides (les acides humiques). Dans certains cas les

matières organiques ne sont pas entièrement minéralisées et elles s'accumulent dans

diverses formations sédimentaires. II se produit une stagnation et même un blocage du

cycle du carbone. C'est le cas actuellement de la formation de tourbe ou par le passé de

la constitution de grands dépôts de houille, de pétrole et d'autres hydrocarbures

fossiles.

Cependant, nous produisons trop de dioxyde de carbone et notre Terre n'arrive plus à

le recycler. Le taux de CO2 dans l'atmosphère augmente et le climat se réchauffe. En


effet, le CO2 présent dans l'atmosphère permet de piéger la chaleur du soleil qui rend la

vie possible sur Terre. C'est ce qu'on appelle l'effet de serre. En augmentant la

concentration de CO2 dans l'atmosphère, l'équilibre de notre écosystème est perturbé.

Le climat se réchauffe et cela peut avoir des conséquences graves sur la vie sur Terre :

les calottes glaciaires pourraient fondre et augmenter le niveau des mers en certains

points provoquant des inondations, augmentation des conditions climatiques extrêmes

comme les tempêtes, les raz de marée, la sécheresse... etc.

Fig. 4 : Cycle du carbone

5.3/ Le cycle du phosphore

En dépit de la rareté du phosphore minéral dans la biosphère, cet élément reste

important pour la matière vivante (c’est un constituant de l’ADN, de l’ARN et de


l’ATP). Son réservoir principal est constitué par diverses roches qui cèdent peu à peu

leurs phosphates aux écosystèmes.

Dans le milieu terrestre, la concentration en phosphore assimilable est souvent faible et

joue le rôle de facteur limitant. Ce phosphore est mis en circulation par lessivage (ou

érosion) et dissolution et introduit ainsi dans les écosystèmes terrestres où il est

absorbé par les végétaux. Ceux-ci l'incorporent dans diverses substances organiques et

le font ainsi passer dans les réseaux trophiques. Puis les phosphates organiques sont

restitués au sol avec les cadavres, déchets et excréta produits par les êtres vivants,

attaqués par les micro-organismes et retransformés en orthophosphates minéraux, à

nouveaux disponibles pour les plantes vertes et autres autotrophes.

Le phosphore est introduit dans les écosystèmes aquatiques par les eaux de

ruissellement. Celles-ci vont ensuite rejoindre les océans, permettant ainsi le

développement du phytoplancton et des animaux des divers maillons de la chaîne

trophique.

Le passage du phosphore de l’état organique à l’état inorganique est assuré par des

bactéries et des champignons.

Un retour partiel des phosphates des océans vers les terres émergées s'effectue par

l'intermédiaire des oiseaux marins ichtyophages ou piscivores par le biais de

gisements de guano.

Cependant, dans les océans, le cycle du phosphore se fait avec des pertes, puisqu’une

partie importante des phosphates entrainée en mer se retrouve immobilisée dans les

sédiments profonds (fragments de cadavres de poissons, non consommés par les

détritivores et les décomposeurs). Lorsqu’il n’existe pas de courants ascendants


permettant la remontée des eaux en surface, la pénurie de phosphore est un facteur

limitant. Le cycle du phosphore est donc incomplet et ouvert. Du fait de sa rareté et en

raison de ces pertes pour le cycle, le phosphore constitue donc le principal facteur

limitant qui contrôle la majeure partie de la production primaire.

5.4/ Le cycle de l’azote

Le principal réservoir de l'azote est l'atmosphère qui en renferme 79% en poids. La

formation de nitrates par voie inorganique s'effectue sans cesse dans l'atmosphère par

suite des décharges-électriques lors des orages. Mais, elle ne joue qu'un rôle

secondaire par rapport à celui des micro-organismes nitrifiants. Ces derniers sont

surtout représentés par des bactéries, soit libres (Azotobacter, Clostridium,

Rhodospirillum), soit symbiotiques (Rhizobium). Dans le milieu aquatique ce sont

surtout les algues cyanophycées (algues bleues) qui sont fixatrices de l'azote gazeux.

L'azote nitrique ainsi élaboré par ces nombreux micro-organismes terrestres ou

aquatiques est finalement absorbé par les végétaux, amené dans les feuilles et

transformé en ammoniaque, grâce à une enzyme spécifique, la nitrate-réductase.

Ensuite, l'ammoniaque est transformée en azote aminé puis en protéines.

Les protéines et autres formes de l'azote organique contenues dans les cadavres,

excréta et déchets organiques vont être attaquées par des microorganismes

bioréducteurs (bactéries et champignons) qui produisent l'énergie dont ils ont besoin

par la décomposition de cet azote organique qui est ensuite transformé en

ammoniaque, c'est l'ammonification.

Une partie de cet azote ammoniacal peut être absorbé directement par les végétaux,

mais il peut être aussi utilisé par des bactéries nitrifiantes (les Nitrosomonas) pour
produire leur énergie métabolique. Celles-ci transforment l'ammoniaque NH4+ en

nitrite, N02-, c'est la nitritation, puis les Nitrobacter le transforment en N03-, c'est la

nitratation. L'ion nitrate N03- est alors absorbé par les végétaux.

L'azote retourne constamment à l'air sous l'action des bactéries dénitrifiantes

(Pseudomonas) qui sont capables de décomposer l'ion N03- en N2 qui se volatilise et

retourne à l'air; mais le rôle de ces bactéries est heureusement peu important.

Une partie non négligeable des nitrates peut être lessivée par les eaux de ruissellement

et entraînée en mer. L'azote peut alors être immobilisé par incorporation aux sédiments

profonds. Cependant, il est en grande partie repris par les organismes du phytoplancton

et il entre dans une chaîne alimentaire aboutissant à des oiseaux qui le ramènent, par

leurs déjections, au milieu terrestre.

La figure 5, nous montre le cycle de l’azote.


Fig. 5 : Cycle de l’azote

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