Droit Des Affaires (Revision Du Droit Commercial)
Droit Des Affaires (Revision Du Droit Commercial)
Droit Des Affaires (Revision Du Droit Commercial)
Cours
De droit commercial
(Révision)
Université Hassan II
Faculté des Sciences Juridiques
Economique et Sociales
Casablanca
LE DROIT COMMERCIAL
PARTIE PRELIMINAIRE
I- QU’EST-CE QUE LE DROIT COMMERCIAL ?
Branche du droit privé, le droit commercial est constitué de l’ensemble des règles
juridiques applicables aux transactions commerciales. Il offre le cadre juridique à l’intérieur
duquel se nouent et évoluent les rapports entre les professionnels du commerce. Les premiers
destinataires de la matière sont les personnes qui accomplissent, en leur nom et pour leur
compte, des actes de commerce.
Le droit commercial s’applique en ce sens à une catégorie des personnes que sont les
commerçants. Il intervient avec comme objectif premier d’assurer un minimum d’ordre, de
sécurité et d’honnêteté entre les professionnels du commerce. Ce qui peut se révéler d’une
importance primordiale dans le monde des affaires. L’allègement des procédures et
l’assouplissement des contraintes formelles qui entravaient la rapidité du commerce seraient
néfastes pour le domaine s’ils ne sont pas relayés par des rapports basés sur la confiance et
l’honnêteté. Les rapports personnels sont déterminants en la matière.
La conception objective : Est celle qui analyse le droit commercial sous l'angle de
son objet. Le droit commercial est donc réduit au droit des actes de commerce. Cette
conception objective a triomphé par l'adoption de la loi n°15-95 relative au code de commerce
qui traite désormais en 1er les actes de commerce.
Le droit commercial est le droit qui s'applique aux actes de commerce, c'est à dire un certain
nombre d'opérations déterminé par la loi quelle que soit la profession de celui qui les
accomplit.
Cette vision objective ou réelle prend pour base l'acte de commerce. Ce système repose
exclusivement sur l’acte effectué, indépendamment de la personne de son auteur.
1
G.Lyon- Caen : Droit commercial européen, Paris, Dalloz 1983, p.580.
2
Français Goré, Droit des affaires, Edition Montchrestien, Paris, 1981, p.5.
La conception subjective : Elle analyse le droit commercial comme un droit des
commerçants plus généralement des professions commerciales indépendamment des actes
passés.
Le droit commercial régit les commerçants c'est le droit qui s'applique, aux commerçants,
c'est à dire à ceux qui exercent un certain nombre de professions déterminées par la loi. Le
droit commercial s'applique aussi à tous les actes que font ces personnes pour le besoin de
leur profession.
Ainsi la conception subjective prend pour base le commerçant (personne physique ou morale).
Exemple : législation allemande.
Le code de commerce de 1913, à l’instar du code français de 1807, se voulait adopter les
deux systèmes. Le code de commerce de 1996 annonce la même position en disposant dans
son article 1er que : « la présente loi régit les commerçants et les actes de commerce ».
Mais malgré cette apparence qui laisse entendre que notre code adopte les deux systèmes, il
ressort des diverses dispositions de ce dernier que la tendance objective celle fondée sur la
nature des actes y a le maître mot. La définition de base est celle des actes de commerce, ou
plus précisément celle de l'activité commerciale (art 6 code de commerce).
Néanmoins, quelque soit le système adopté, nous pouvons considérer que la matière du droit
commercial est double : ce sont les activités commerciales et les actes du commerce qui en
constituent l’objet et le commerçant le sujet.
- Un droit complexe: il s'intéresse à des matières variées, à tel point que certaines ont acquis
leur autonomie (droit maritime, des assurances...). Cette complexité explique le recours à des
juridictions spécialisées3 et le développement de l'arbitrage en la matière.
- Un droit en perpétuel construction avec un formalisme assoupli : le droit commercial est
condamné à un mouvement permanent. il doit suivre l'évolution de la société et de ses besoins
Pour l’organisation des activités économiques. Dans cette perspective, le droit commercial est
3
Voir dans de sens la loi portant création des juridictions de commerce, loi n°53-95 instituant les
juridictions de commerce, B.O.du 15-05-97.
appelé à se doter d'un formalisme adapté aux besoins du commerce. Loin de s'ériger en
entrave à l'activité commerciale, ce formalisme, en assurant la rapidité et la sécurité,
faciliterait plutôt la conclusion des actes. C'est le cas notamment des textes imprimés qui ont
pris la forme des contrats-types4
- Un droit souple : la souplesse du droit commercial s’explique, quant à elle, par la rapidité
que nécessite la réalisation des opérations commerciales. Ainsi, et contrairement aux règles
rigides du droit civil, en droit commercial on admet le principe de la liberté de la preuve entre
les commerçants.
C’est ce qui permet à ces derniers de conclure leurs contrats par les moyens les plus rapides
(téléphone, fax ou même verbalement) sans avoir à se soucier, au préalable, du formalisme
des écritures qu’exige le droit civil.
- Contractuelle : elle se reflète au niveau des opérations commerciales effectuées par accord
des volontés. C'est le domaine des contrats. Les contrats les plus usités en la matière sont: la
vente, le prêt, le transport et le mandat.
- Statutaire : elle constitue le cadre juridique du droit public dans lequel doivent se dérouler
les opérations commerciales. Elle reflète l'intervention de l'Etat dans le domaine économique.
4
Rippert et Roblot, Traité élémentaire de droit commercial, t.2, L.G.D.J., Paris, 1975, p.38
V- QUELLES SONT LES SOURCES DU DROIT COMMERCIAL ?
Avec la rapidité de l’évolution du monde des affaires, on ne peut se permettre de compter
uniquement sur les sources écrites ; c’est pourquoi les sources non écrites y jouent un rôle
fondamental.
Depuis le protectorat, la zone française du Maroc était régie par le code de commerce
du 12 août 1913. Après l'indépendance il a été généralisé à tout le Royaume. Ce code était
largement inspiré du code de commerce français de 1807.
Apparut alors la nécessité d’élaborer un nouveau code. Il ne s’agissait pas d’apporter
une simple réforme au droit commercial, mais de procéder à un mouvement de refonte de tout
notre droit des affaires :
L’économie mondiale connaissait, vers la fin du siècle dernier, un tournant capital
avec : la globalisation du commerce international, le développement des intégrations
régionales, et une concurrence sans précédent sur le marché mondial.
Pour que l’économie marocaine puisse se forger une place dans ce nouveau contexte
international, il devenait impérieux de faire régner un climat de confiance en mesure
d’encourager les investissements nationaux, et surtout internationaux.
D'où la nécessité d’élaborer une législation moderne en mesure de créer un climat de
sécurité. Il ne s’agissait plus d’apporter de simples réformes au droit commercial « stricto
sensu », mais de procéder à un mouvement de refonte de tout notre droit des affaires.
Le code de 1913 fut enfin remplacé par un nouveau code de commerce en vertu d'un
dahir n° 1-96-83 du 1er août 1996 portant promulgation de la loi 15/95 formant code de
commerce5.
Le droit des affaires a connu en effet une refonte dans son ensemble durant ces
dernières années, elle a concerné notamment : la comptabilité commerciale , le domaine
bancaire6, les sociétés anonymes7,les autres sociétés commerciales8, les tribunaux de
commerce9, la loi sur la liberté des prix et de la concurrence 10, la loi relative à la protection de
la propriété industrielle11, la loi relative à la protection des consommateurs12.
7
Dahir n° 1-96-124 du 30 août 1996 portant promulgation de la loi 17/95 relative aux sociétés
anonymes (B.O. n° 4422, du 17 octobre 1996, pp. 661-704).
8
Dahir n° 1-97-49 du 13 février 1997 portant promulgation de la loi 5/96 sur la société en nom
collectif, la société en commandite simple, la société en commandite par actions, la société à
responsabilité limitée et la société en participation (B.O. n° 4478 du 1er mai 1997, p. 482).
9
Dahir n° 1-97-65 du 12 février 1997 portant promulgation de la loi 53/95 instituant des juridictions
de commerce (B.O. 15 mai 1997, n° 4482, p. 520).
10
Loi n° 06-99 promulguée par Dahir n° 1-00-225 du 5 juin 2000, Bulletin Officiel n° 4810 du Jeudi 6
Juillet 2000.
11
Loi n°17-97 promulguée par Dahir N° 1-00-19 du 15 Février 2000. (B.O. n° 4778 DU 16/3/2000, p.
135)
12
Loi n°31-08 édictant des mesures de protection des consommateurs, promulguée par dahir n°1-11-
03 du 18 février 2011, B.O. n°5932 du 7/4/2011
2/ Le D.O.C (Dahir formant code des obligations et contrats du 12 août 1913)
Le droit civil est la discipline la plus ancienne et la plus importante du droit privé en
particulier et du droit en général. C'est aussi le droit commun en ce sens qu'en l'absence des
règles spéciales établies pour des situations particulières, ce sont les règles du droit civil qui
s'appliquent. D'ailleurs, toutes les autres branches du droit sont nées à partir du droit civil et se
sont éloignées de lui pour devenir autonomes.
Dès qu’il y a lacune de la loi particulière, un retour au DOC est nécessaire. Une bonne
compréhension du droit commun des obligations permet de comprendre les règles
particulières car elles ont comme objectif de compléter ou de déroger au droit commun.
Le D.O.C. est notre code civil Ce texte du 12 août 1913 constitue le texte de base
réglementant le droit des obligations (l’un des textes les plus anciens dans le corpus juridique
du Royaume dépassant les cent années).
À ce propos, le code de commerce dispose dans son article 2 qu’ : « il est statué en
matière commerciale, conformément aux lois, coutumes et usages du commerce ou au droit
civil, dans la mesure où il ne contredit pas les principes fondamentaux du droit
commercial ».Même les lois relatives aux sociétés renvoient à l'application des règles du DOC
lorsqu'elles ne sont pas contradictoires avec elles.
Ces conventions peuvent être bilatérales se limitant à régler certaines questions entre
deux États signataires ou entre un État et un groupement économique régional (par exemple
l’accord d’association entre le Maroc et l'UE).
Il existe aussi des conventions internationales, par exemple les traités internationaux
ratifiés par le Maroc tels que ceux sur les transports maritime, ferroviaire, routier et aérien ;
les accords du GATT ; les conventions internationales portant lois uniformes (les conventions
de Genève du 7 juin 1930 sur la lettre de change et le billet à ordre et du 19 mars 1931 sur le
chèque).
Le droit commercial n’a pas que des sources écrites, il en a d’autres importantes,
même non écrites.
Bien que le droit commercial soit codifié, les usages commerciaux continuent d’en
constituer une source fondamentale ; car la législation, avec sa lenteur, est incapable de suivre
l’évolution rapide du monde des affaires.
Les usages sont des règles générales non écrites issues de pratiques professionnelles
constantes et tacitement acceptées par les commerçants à l’occasion des négociations ou de
l’exécution de leurs opérations commerciales.
Ce sont les pratiques qui créent des règles par la force de l’habitude professionnelle.
C’est à l’occasion de la conclusion des contrats et de leur exécution que le rôle des usages
intervient, par exemple, en matière de ventes commerciales ce sont les usages de chaque
profession qui fixent les délais, les modalités et les modes de paiement, les délais de livraison,
la charge de la livraison et ses frais, la charge des frais de courtage et leur taux, les risques des
défauts des marchandises, etc.
Les usages peuvent réglementer toute une institution nouvellement créée, par exemple
le leasing était, avant le nouveau code, presque exclusivement régis par les usages.
b/ LA JURISPRUDENCE
C’est la solution donnée par un ensemble de décisions concordantes rendues par les
juridictions sur une question de droit.
Ce sont les précédents judiciaires qui servent de guide aux décisions des juridictions à
travers la pyramide judiciaire, l’unification de la jurisprudence se réalise d’ailleurs par le biais
des voies de recours.
Il n’est pas besoin d’insister sur le rôle de la jurisprudence en matière commerciale ;
c’est aux tribunaux qu’il revient d’interpréter les lois et les contrats conclus entre
commerçants, de fixer les usages auxquels ils se réfèrent, de déterminer le statut des
institutions nouvelles créées par la pratique.
c/ LA DOCTRINE
C'est l'ensemble des écrits portant les interprétations et les opinions des juristes (les
universitaires, les avocats, les magistrats, etc.). Ces écrits sont publiés sous forme d'ouvrages
ou d'articles dans différentes revues juridiques.
La doctrine, par son analyse juridique et ses recherches scientifiques, a pour rôle
d'éclairer le législateur (à l'occasion de l'élaboration des textes) et les tribunaux (lors de
l'application de la loi).
A-Composition
A la différence de la France, où les juges des tribunaux de commerce sont élus parmi
les commerçants, le Maroc a opté pour des magistrats de carrière.
Le tribunal de commerce tient ses audiences et rend ses jugements par trois
magistrats, un président et deux assesseurs, le parquet y est représenté.
B-Compétence
Les tribunaux de commerce sont compétents pour connaître des actions relatives aux
contrats commerciaux, des actions entre commerçants à l’occasion de leurs activités
commerciales, des actions relatives aux effets de commerce, des différends entre associés
d’une société commerciale et des différends à raison de fonds de commerce.
"Les tribunaux de commerce sont compétents pour connaître des demandes dont le principal
excède la valeur de 20 000 dirhams…".
A-Composition
La cour d’appel de commerce comprend un premier président, des présidents de chambres et
des conseillers, un ministère public composé d’un procureur général du roi et de ses
substituts, un greffe et un secrétariat du ministère public.
Elle tient ses audiences et rend ses arrêts par un président de chambre et deux conseillers,
assistés d’un greffier.
B-Compétence
La Cour d’appel de commerce connaît des appels contre les jugements rendus par le
tribunal de commerce.
L’appel doit être formé dans un délai de 15 jours à compter de la date de la
notification du jugement du tribunal de commerce.
13
Il existe actuellement 8 tribunaux de première instance de commerce : Agadir, Marrakech, Meknes,
Fes, Oujda, Tanger, Rabat et Casablanca.
14
Il existe actuellement trois cours d'appel de commerce : Casablanca, Fès et Agadir Il y a
actuellement huit Tribunaux de Commerce au Maroc (situés à Rabat, Casablanca, Fès, Tanger,
Marrakech, Agadir, Oujda et Meknès) et trois Cours d’Appel de Commerce (situées à
Casablanca, Fès et Marrakech).
CHAPITRE 1 : LA DEFINITION DU COMMERÇANT
Les commerçants sont des personnes physiques ou morales qui accomplissent, en leur
nom et pour leur compte, des actes de commerce et qui en font leur profession habituelle.
- Fixer un régime juridique particulier par rapport aux actes civils (exemple : les règles
de preuve sont plus simples qu'en matière civile ; la solidarité se présume à l'égard des seuls
codébiteurs commerçants) ;
1. THEORIE DE LA SPECULATION
La distinction repose sur la spéculation qui permet de dégager des bénéfices. L'activité
est commerciale si son objectif est la réalisation d'un profit. C'est l'intention de la personne
qui compte. Le résultat de l'activité peut également aboutir à des pertes. Dans ce cas, c'est
l'objectif initial qui est pris en considération, à savoir l'intention de réaliser des bénéfices 15. Le
problème peut toutefois se poser à propos de certaines activités qui permettent de réaliser un
profit mais qu'on ne peut considérer comme commerciales. C'est le cas par exemple des
professions libérales.
2. THEORIE DE LA CIRCULATION
C'est la circulation des biens et des richesses qui confère à l'activité son caractère
commercial. La circulation concerne le parcours du bien depuis le producteur jusqu'au
consommateur en passant par les différentes opérations de transformation. Le problème peut
néanmoins se poser pour certains types d'activités comme par exemple le transport des
personnes. Il s'agit d'une activité commerciale, mais les personnes ne peuvent être assimilées
à des marchandises. La théorie ne peut donc apporter des réponses satisfaisantes à ce type
d'acte.
3. THEORIE DE L'ENTREMISE
C'est l'intervention d'un intermédiaire entre le producteur et le consommateur qui
confère à l'activité son caractère commercial. Pour renforcer la théorie, l'entremise a été liée à
la spéculation ayant pour objectif la réalisation d'un profit. A ce niveau aussi, la théorie ne
peut expliquer le caractère commercial de certains actes même en l'absence d'intermédiaire.
Par exemple pour la conclusion du contrat de mariage. L'initiative de l'intermédiaire qui met
en relation les futurs époux et leur famille se place dans le cadre d'un comportement social
étranger aux pratiques commerciales. Le raisonnement serait toutefois différent si la pratique
est organisée au sein par exemple d'une agence spécialisée.
Tous ces critères ne peuvent avoir qu'un intérêt relatif. Ils sont en mesure de justifier
le caractère commercial de certaines activités, mais pas d'autres. Ensemble, ils sont
néanmoins en mesure d'apporter des moyens susceptibles d'aider et d'éclairer le praticien pour
opérer les distinctions.
15
Article 982 du DOC dispose expressément que :« La société est un contrat par lequel deux ou
plusieurs personnes mettent en commun leurs biens ou leur travail, ou tous les deux à la fois, en vue
de partager le bénéfice qui pourra en résulter ».pour une comparaison entre la société et l’association
voir Paul Decroux, les sociétés en droit marocain, éd.la porte, rabat ; 1985, p.50. Voir régalement
Azzedine Bensti, Dirrasat fi al-kanoun attijari al-maghribi, t.1,2èmeéd. A-najah al-Jadida, 1998, p.19 et
ss.
A ce propos, la doctrine considère qu'il appartient au juge de déceler la véritable
intention de la personne. Si par exemple la personne se procure une quantité importante d'une
marchandise, il y a une présomption que l'achat s'est effectué avec une intention de vendre.
C'est une présomption simple qui peut néanmoins être combattue par la preuve contraire.
2. THEORIE DE L'ENTREPRISE
L'activité doit se faire dans le cadre d'une entreprise. Ce qui exclut l'activité exercée
par une personne de manière isolée même s'il y a spéculation ou entremise.
Cette présentation sommaire des différentes théories permet de constater qu'il est
impossible de se fier de manière absolue à l'une ou l'autre. Une combinaison entre différentes
théories peut probablement apporter des solutions plus appropriées. Ceci étant, la
jurisprudence fait néanmoins souvent application de l'une des théories pour opérer les
distinctions et décider si l'activité est commerciale ou non.
En absence d'un critère fixe, il faut se borner à classer les actes de commerce en
fonction des catégories auxquelles ils appartiennent.
a- Définition
Ce sont ceux qui relèvent de la sphère commerciale en raison de leur objet. IL s'agit
d'actes accomplis dans le cadre d'une activité de nature commerciale.
Ils sont énumérés à l'article 6 du code de commerce (L’article 7 complète la liste des
actes de commerce). Permettant de retenir la qualité de commerçant de celui qui exécute ces
actes, à moins que ce commerçant n'agisse à titre isolé, il s’agit :
La distribution comprend donc l’activité d’achats pour revente, mais aussi l’activité de
fourniture.
La fourniture
C’est le contrat par lequel le fournisseur s’engage, moyennant un prix, à délivrer des
produits qu’il se procure (achète) préalablement aux livraisons ou à effectuer des services à
ses clients, de manière périodique ou continue.
Ce sont des activités dont l’exploitation n’est pas précédée d’une circulation
antérieure, autrement dit les exploitants ne vendent que leur propre production et ne spéculent
pas sur des produits qu’ils achètent. Le critère d'exclusion de ces activités n'est autre que celui
de l'absence d'entremise dans la circulation des richesses.
Actuellement, les seules activités de production de caractère commercial, sont la
recherche et l’exploitation des mines et des carrières 16 (art. 6-4°), c’est à dire les
industries extractives17.
On remarquera que l’agriculture et la pêche, qui sont aussi des activités de production,
sont restées dans le domaine civil.
Concernant l'agriculture, il ne peut s’agir bien entendu que des exploitations agricoles
traditionnelles ; les cultivateurs et les éleveurs traditionnels ne sont pas des commerçants
même s’ils achètent leurs produits comme les semences, les engrais ou les animaux qu’ils
revendent ; par contre, les exploitations agricoles modernes (d’agroalimentaire ou d’élevage
industriel) ne peuvent être exclues du domaine commercial.
Il en est de même en ce qui concerne la pêche traditionnelle qui ne peut être inclue
dans le commerce.
Fait partie également du domaine civil la production intellectuelle (les créations de
l’esprit). Restent donc toujours régis par le droit civil les auteurs d’ouvrages, les créateurs de
nouvelles inventions (les inventeurs de logiciels par exemple), le compositeur d’une œuvre
musicale, l’artiste peintre… qui vendent les produits de leur création. Il en est de même pour
les professions libérales (les médecins, les avocats, les architectes, etc.)
C’est l’ensemble des activités qui ont pour objet la spéculation sur l’argent.
16 - Exemples des mines : fer, cuivre et tous les métaux, phosphate, charbon, etc. Les carrières sont
de sable, de marbre, de pierres, d’ardoise, d’argile, etc.
17 - La recherche et l’exploitation des mines est commerciale depuis le dahir 16 avril 1951, alors que
la recherche et l’exploitation des carrières ne l’est que par le nouveau code de 1996.
3-3. Les autres services
Quatre activités prévues par l’art 6 sont rangées dans ce cadre : l’activité
industrielle18, la location de meubles19, l’exploitation de locaux à usage public et le
transport 20 et la domiciliation. (Dahir du 9 Janvier 2019 Art premier de la loi 89-
17modifiant et complétant la loi 15-95 formant code de commerce).
Cette nouvelle loi a pour objet de compléter et modifier la loi n° 15-95 formant Code
de Commerce.
La domiciliation est reconnue comme une activité commerciale. Cette loi a pour
objet d’une part de régir les relations entre le domicilié et le domiciliaire et d’autre part, de
régir le contrat de domiciliation. En effet, la nouvelle loi définit la domiciliation comme un
contrat par lequel une personne physique ou morale, dénommée domiciliataire, met le siège
de son entreprise ou son siège social à la disposition d’une autre personne physique ou morale
dénommée domiciliée, pour y établir le siège de son entreprise ou son siège social, selon le
cas. Ce contrat est conclu pour une durée déterminée renouvelable, selon un modèle qui sera
fixé par voie réglementaire. Toutefois, la durée du contrat de domiciliation est limitée pour
certaines activités. La liste de ces activités et durées sera fixée par voie réglementaire. Ainsi,
les domiciliataires sont tenus des obligations prévus par l’article 544-4 du code de commerce.
Le code interdit la domiciliation des sociétés disposant d’un siège social au Maroc et
également à toute personne juridique d’établir leur siège dans plus d’un lieu de domiciliation.
Les obligations du domicilié sont les suivantes : - (la fourniture au domiciliataire des
documents afférents au changement d’adresse personnelle en ce qui concerne le domicilié
personne physique ou changement statutaire, de dirigeant, ou de délégation de pouvoir à
l’égard du domiciliataire en ce qui concerne la personne morale ; - la remise au
domiciliataire des registres et documents nécessaires à l’exécution de ses obligations ;
- l’information du domiciliataire de tout litige ou procès dont le domiciliataire
pourrait être partie ; - l’information des Administrations compétentes de la cessation du
contrat de domiciliation, et ce dans un délai d’un mois à compter de l’expiration ou de la
résiliation du contrat ; - la fourniture du mandat au domiciliataire qui l’accepte de recevoir
en son nom toutes notifications ; - l’indication de la qualité du domicilié chez un
domiciliataire dans toutes ses factures, lettres, bons de commande, tarifs, prospectus et autres
papiers de commerce destinés aux tiers).
18
L’art. 6-5° parle d’activité industrielle. Il s’agit de toute activité qui consiste à effectuer des travaux
sur des biens meubles ou immeubles.
19
Voitures, machines, bijoux, équipements pour l’organisation des fêtes etc…
20
L’art. 6-6° s’est contenté de prévoir le « transport » pour englober tous les modes de transport en
évitant ainsi toute énumération.
B- LES ACTES DE COMMERCE PAR ACCESSOIRE
Ce sont des actes qui ne constituent pas la trame d’une activité commerciale et qui ne
sont pas non plus objectivement commerciaux. Ce sont des actes de nature civile et qui sont
rendus commerciaux par l’influence de la profession de l’auteur de l’acte. En d’autres termes,
ils accèdent à la commercialité parce qu’ils sont accomplis par un commerçant en liaison avec
son commerce.
La qualification d'acte de commerce par accessoire peut se concevoir pour des actes
contractuels, Il n'est pas toujours simple de faire le lien entre l'activité commerciale et
l'activité contractuelle.
Pour éviter toute difficulté la jurisprudence a posé une présomption simple selon
laquelle tous les actes effectués par un commerçant sont commerciaux par accessoire sauf
preuve contraire qui peut être apportée par tout moyen. Ce sera à celui qui entend démontrer
le caractère civil du prêt d'établir qu'il n'a pas été souscrit pour les besoins de son commerce.
a- La lettre de change
La lettre de change est un écrit par lequel une personne (le tireur) donne mandat à une
autre (le tiré), de payer à un tiers (porteur ou bénéficiaire) une certaine somme à .une époque
fixée.
La lettre de change est réputée acte de commerce quelle que soit la personne qui l'a
signée. Lorsqu'un non-commerçant signe une lettre de change, Il est soumis à la loi
commerciale et aux tribunaux de commerce, sans que cela lui donne la qualité de commerçant
(même en cas de signature répétée de lettre de change).
b- Le billet à ordre
Le BO est un titre par lequel une personne dénommée souscripteur, s'engage envers
une autre personne dénommée bénéficiaire, à payer à cette personne ou à son ordre, une
somme déterminée, à une date déterminée (ex : crédit bancaire avec BO)
Le BO est un acte de commerce même s'il est signé par un non commerçant, à
condition, il résulte d'une transaction commerciale.
La compétence du tribunal
En cas d'acte mixte, la compétence juridictionnelle est déterminée en considération de
la personne du défendeur.
Lorsque c'est le non commerçant qui est assigné en justice, c'est le caractère civil de
partie qui l'emporte et c'est le tribunal de première instance qui est compétent.
Si c'est au contraire le commerçant qui est assigné, une option sera offerte au
demandeur civil. Il a alors le choix d'assigner ou bien devant le tribunal de commerce ou bien
devant le tribunal de 1ère instance.
La preuve
En matière commerciale la preuve des contrats est libre, alors qu'en matière civile elle
obéit à des règles plus strictes. En matière d'actes mixtes, il est admis que le régime de la
preuve sera fonction de la personne contre laquelle la preuve doit être faite.
Elle se fera selon les formes civiles contre celui qui a la qualité de civil. Elle est libre contre
l'autre partie.
- le commerçant ne peut invoquer la liberté de la preuve contre le non commerçant, il ne peut
établir la preuve à l’égard de ce dernier qu’en se conformant aux règles du droit civil
(nécessité d'un écrit lorsque l’opération excède 10 000 dhs 21).
a) L’habitude
Par habitude, il faut entendre la répétition ; l'activité du commerçant doit être
habituelle ; «1'habituel s'oppose à l'occasionnel».
Un simple particulier peut accomplir occasionnellement des actes de commerce, sans
pour autant devenir commerçant, En effet, cette qualité ne lui sera acquise, selon l'art 6 du
code de commerce, que s'il le fait de manière habituelle ou à titre professionnel. Il convient
donc de préciser cette notion d'habitude.
Les actes de commerce doivent être répétés ; l'habitude se caractérise par un élément
matériel elle suppose une répétition dans le temps, quelques actes isolés ne suffisent pas.
L'exercice des actes de commerce est habituel lorsque ces actes sont suffisamment
répétés pour constituer une activité procurant à son auteur ses principales ressources. Il s'en
suit qu'il n'est pas commerçant celui qui fait un ou plusieurs actes de commerce, dès lors que
ses actes ne sont pas accomplis à titre principal et avec une régularité constante et avec
coordination.
L'habitude suppose aussi un élément intentionnel, à savoir la réalisation du bénéfice,
d’où l'idée de spéculation et de profit.
Ceci implique la répétition des actes accomplis par l'intéressé. Par exemple : l'individu
qui achète un appartement pour le revendre 5ans plus tard afin de dégager une plus-value ne
sera pas pour autant qualifié de commerçant ; l'opération étant purement ponctuelle.
En revanche, le particulier qui spécule en bourse en achetant des titres pour les
revendre par la suite sur le marché peut être qualifié de commerçant si ses opérations sont
accomplies régulièrement.
b) La profession
21
Dahir du 30 novembre 2007 portant promulgation de la loi 53/05 relative à l'échange électronique de
données juridiques. B.O. 5584 du 6/12/2007, p. 1357.
SECTION 3 : L’EXERCICE A TITRE PERSONNEL ET
INDEPENDANT
La qualité de commerçant s’acquiert en définitif par l’exercice habituel ou
professionnel des activités commerciales, mais pour son propre compte. Autrement dit, la
règle en la matière est la suivante : celui qui exerce des activités commerciales, même s’il en
fait sa profession habituelle, n’est pas un commerçant tant qu’il le fait pour le compte
d’autrui.
La jurisprudence rappelle que n’a pas la qualité de commerçant celui qui bien
qu'agissant à titre professionnel n’accomplit pas des actes de commerce en son nom et pour
son compte personnel. Par conséquent, ne sont pas qualifiés « commerçants » les salariés qui
exercent une activité commerciale, les VRP (voyageurs, représentants, placiers), leurs
fonctions consistent à vendre les produits des entreprises qu’ils représentent. Ne sont pas non
plus commerçants les mandataires sociaux c'est-à-dire les dirigeants d'une société qui agissent
pour le nom et pour le compte de cette société.
Cependant certaines personnes font l’exception, bien qu’elles agissent pour le compte
d’autrui, sont considérées des commerçants alors qu’elles ne remplissent pas la condition
d’indépendance corrélative au risque.il s’agit des commissionnaires22 et des prêtes noms23.
22
Le contrat de commission est une sorte de mandat ; à ce titre, le commissionnaire ne devrait pas,
en principe, être considéré commerçant puisqu’il est un simple mandataire qui traite pour le compte
d’autrui, son commettant. Le commissionnaire à la différence du mandataire, traite en son propre
nom. Cependant, ce n’est pas pour cette raison que le commissionnaire est un commerçant, mais
parce qu’il exerce une activité commerciale à part entière prévue par l’article 6-9° : la commission.
23
Le prête-nom est celui qui prête son nom dans des actes où le véritable cocontractant ne
peut ou ne veut pas voir figurer le sien. C’est donc en apparence seulement que le prête-
nom exerce le commerce, c’est en apparence qu’il contracte avec les tiers en son nom et
pour son compte alors qu’en réalité, il le fait pour le compte d’autrui ; à ce titre, il ne devrait
pas être considéré commerçant. Pourtant, vu l’importance accordée en droit commercial à
la théorie de l’apparence, le prête-nom est, sans hésitation, qualifié commerçant.
CHAPITRE 2 : LE STATUT DU COMMERÇANT
La qualité de commerçant permet de bénéficier des règles adaptées aux besoins de la
vie des affaires. Le législateur, pour protéger les personnes qui voudraient exercer des
activités commerciales et pour assainir la vie des affaires a posé des conditions pour l'exercice
du commerce. Les commerçants sont soumis à certaines obligations.
a) Mineur
Le mineur est celui qui n’a pas atteint l’âge de la majorité.
La majorité légale est désormais fixée dans notre pays à 18 années grégoriennes
révolues
Le mineur est considéré incapable jusqu'à sa majorité ; dès sa naissance, il est frappé
d'une incapacité d'exercice générale, néanmoins, le code de la famille prévoit deux
atténuations à cette règle, qui permettent au mineur d’accéder à la capacité.
Le mineur habilité ainsi à gérer une partie de ses biens, reste en principe incapable ;
mais pendant la période d’expérience, qui est généralement d'une année renouvelable, il est
considéré, à l'égard des biens qui lui sont remis et qui sont mentionnés dans son autorisation,
comme ayant pleine capacité. Il peut même ester en justice à propos des actes de sa gestion.
24
Art 218 "Le représentant légal peut demander au tribunal d’émanciper le mineur qui a atteint l’âge
précité, lorsqu’il constate qu’il est doué de bon sens…Dans tous les cas, les personnes précitées ne
peuvent être émancipées que lorsqu’il est établi devant le tribunal, à l’issue des démarches légales
nécessaires, qu’elles sont douées de bon sens".
c) la femme mariée
L article 17 du nouveau code de commerce dispose ce qui suit:« La femme mariée peut
exercer le commerce sans autorisation de son mari. Toute disposition contraire est réputée
nulle. »
d) les incapables majeurs
Les personnes âgées de 18 ans peuvent ne pas être capables en raison de maladies
mentales, de faiblesse d'esprit ou de prodigalité.
L’art 217 du code de la famille dispose que : « Ne jouit pas de la capacité d'exercice:
1) l'enfant qui n'a pas atteint l'âge de discernement; 2) le dément et celui qui a perdu la
raison. La personne qui perd la raison de manière discontinue a pleine capacité durant ses
moments de lucidité. La perte volontaire de la raison ne dégage pas de la responsabilité ».
Ainsi, l’art 217 du code de la famille écarte .la capacité en ce qui concerne l'aliéné
mental (le dément25 est celui qui a perdu la raison ») L'art 228 aligne le prodigue26 (qui
dilapide ses biens) et le faible d'esprit27 (handicap mental l'empêchant de maîtriser ses
pensées et actes) sur le mineur doué de discernement (actes valables s'ils lui sont profitables).
- soit parce qu’il considère que l’exercice du commerce est contraire à la dignité de la
profession qu’ils exercent ex : les médecins, les avocats, les notaires, les adouls…
- soit parce qu’il estime que ceux qui occupent certaines fonctions doivent rester
indépendants : c’est-à-dire qu’ils ne doivent pas se compromettre par les risques du
commerce et ne pas se laisser distraire par la recherche du profit ; ex : les fonctionnaires (Art.
15 dahir 24/2/1958 portant statut général de la fonction publique).
25
Le dément فاقد العقلest celui qui a perdu la raison et par conséquent la faculté totale de mesurer les
actes qu’il accomplit.
La personne qui perd la raison de manière discontinue a pleine capacité durant ses moments de
lucidité précise l’article 217 du code de la famille. Ce texte ajoute que la perte volontaire de la raison
ne dégage pas de la responsabilité.
26
Le prodigue السفيهest celui qui dilapide ses biens par des dépenses sans utilité ou considérées
comme futiles par les personnes raisonnables, d’une manière qui porte préjudice à lui-même ou à sa
famille.
27
Le faible d’esprit المعتوهest la personne atteinte d’un handicap mental l’empêchant de maîtriser sa
pensée et ses actes.
b) Les déchéances
Les déchéances ont un caractère sanctionnateur. Elles ont pour objectif d'évincer
certaines personnes du circuit commercial. L'article 750 du code de commerce pose un
principe général en disposant que :" la déchéance commerciale emporte interdiction de
diriger, gérer, administrer ou contrôler, directement ou indirectement, toute entreprise
commerciale et toute société commerciale, ayant une activité économique ".
La personne physique peut également être frappée d'une déchéance commerciale en
raison de faits commis dans le cadre de son activité. L'article 745 a prévu des situations
pouvant aboutir à une déchéance :
* L'omission de tenir une comptabilité régulière ou le fait de faire disparaître les
documents comptables.
* Le fait pour le dirigeant de détourner ou de dissimuler tout ou partie de l'actif ou de
gonfler frauduleusement le passif.
* Le fait pour le dirigeant de continuer l'exercice de l'activité sachant que ceci devait
conduire de manière certaine à une cessation de paiement.
L’article 745 dispose expressément qu’ : « A tout moment de la procédure de
redressement ou de liquidation judiciaire, le tribunal doit se saisir en vue de prononcer, s’il y
a lieu, la déchéance commerciale de toute personne physique commerçante, contre laquelle a
été relevé l’un des faits ci-après : – avoir poursuivi abusivement une exploitation déficitaire
qui ne pouvait conduire qu’à la cessation des paiements ; – avoir omis de tenir une
comptabilité conformément : – aux dispositions légales ou fait disparaître tout ou partie des
documents comptables ; –avoir détourné ou dissimulé tout ou partie de l’actif ou
frauduleusement augmenté son passif ».
Certaines déchéances peuvent frapper toute personne condamnée pour crimes ou délits
liés à l'exercice d'une activité commerciale (assureur, agent d'affaires, banquier...). Il en est de
même des liquidations. Deux situations peuvent se présenter à ce propos :
* Interdire l'exercice d'une activité commerciale en tant que peine accessoire à une
sanction pénale.
* L'interdiction peut être prononcée pour crimes ou délits en relation avec l'exercice
d'une activité commerciale. Elle est prononcée à titre de mesure de sûreté et peut aller jusqu'à
dix ans.
Exemples :
- La fabrication d’arme est interdite pour des raisons d’ordre public.
- La vente de tabac.
- L’interdiction du commerce de la fausse monnaie (art. 334 et 335 du code
pénal marocain),
L’article 334 du code pénal dispose qu’: « Est puni de la réclusion perpétuelle
quiconque contrefait, falsifie ou altère : Soit des monnaies métalliques, ou papier-
monnaie, ayant cours légal au Maroc ou à l'étranger; Soit des titres, bons ou
obligations, émis par le Trésor public avec son timbre ou sa marque, ou des coupons
d'intérêts afférents à ces titres, bons ou obligations ».
L’article 335 du code pénal ajoute que : « Sont punis de la peine édictée à l'article
précédent ceux qui, d'une manière quelconque, ont sciemment participé à l'émission, à
la distribution, à la vente ou à l'introduction sur le territoire du Royaume des
monnaies, titres, bons ou obligations désignés audit article ».
28
Le Centre Cinématographique Marocain (CCM) a été créé par le Dahir (loi) du 9 janvier 1944. Ce
qui en fait l'un des plus anciens établissements publics chargés de la règlementation et de la
promotion du cinéma dans le monde. C’est un établissement public placé sous la tutelle du ministre de
la communication
- les agences de voyages (qui doivent être autorisées par le ministère du tourisme),
- le transport public des personnes (soumis à des agréments du ministère du transport),
etc. 29
Dans d’autres cas l’existence de ces autorisations s’explique par des exigences de la
profession, par exemple l’ouverture d’une pharmacie nécessite d’être titulaire d’un diplôme
de pharmacien, les banques et les sociétés d’assurances doivent être inscrites sur les listes de
ces professions, etc.
Il faut ajouter que certaines activités ne peuvent être exercées que par des personnes
morales, par exemple les activités bancaires.
29
Le transport des marchandises n'étant désormais plus soumis à agrément
Ce sont des obligations communes à toutes les personnes du droit commercial. Ainsi,
plusieurs obligations sont imposées à tout commerçant, mais il faut relever les plus
importantes.
Le registre du commerce est constitué par des registres locaux et un registre central.
Il est créé un registre électronique du commerce à travers lequel sont tenus les registres
locaux du commerce et le registre central du commerce (art 27du code de commerce).
-Le registre local est tenu par le secrétariat-greffe du tribunal compétent. La tenue
du registre du commerce et l'observation des formalités prescrites pour les inscriptions qui
doivent y être faites sont surveillées par le président du tribunal ou par un juge qu'il désigne
chaque année à cet effet 30.
Toute personne peut se faire délivrer une copie ou un extrait certifié des
inscriptions qui sont portées au registre du commerce ou un certificat attestant
qu'il n'existe point d'inscription ou que l'inscription existante a été rayée. Les
copies, extraits ou certificats sont certifiés conformes par le secrétaire-greffier
chargé de la tenue du registre.
Toute inscription au registre du commerce d'un nom de commerçant ou d'une
dénomination commerciale doit être requise par voie électronique à travers la
fenêtre dédiée dans la plateforme électronique précitée au secrétariat-greffe du
tribunal du lieu de situation de l'établissement principal du commerçant ou du
siège de la société.
- Le registre central tenu par l'administration (notamment L’Office Marocain de la
Propriété Industrielle et Commerciale (OMPIC) 31.
- Le registre central du commerce est public. Il est consulté à travers la plateforme
électronique de création et d’accompagnement d’entreprises par voie électronique.
-Le registre central est destiné :
1) à centraliser, pour l'ensemble du Royaume, les renseignements mentionnés dans les
divers registres locaux ; 2) à délivrer les certificats relatifs aux inscriptions des noms de
30
Article 28 du code de commerce
31
Article 31 du code de commerce
commerçants, dénominations commerciales et enseignes ainsi que les certificats et copies
relatifs aux autres inscriptions qui y sont portées ; 3) à publier, au début de chaque année, un
recueil donnant tous renseignements sur les noms de commerçants, les dénominations
commerciales et les enseignes qui lui sont transmis. (Art 33 du code de commerce)
.
b) Les personnes assujetties
Les personnes assujetties à l'immatriculation sont énumérées à l'article 37 du code.
L'immatriculation est obligatoire via la plate forme électronique pour :
Les inscriptions au registre du commerce ont pour but de donner une idée précise sur
la situation des assujetties. Elles comprennent, selon l'article 36 du code de commerce, les
immatriculations, les inscriptions modificatives et les radiations.
1- L’immatriculation au R.C
Sont tenues de se faire immatriculer au registre du commerce les personnes physiques
et morales, marocaines ou étrangères, exerçant une activité commerciale sur le territoire du
Royaume.
a – délai
- L'immatriculation des personnes physiques doit être requise dans les trois mois de
l'ouverture de l'établissement commercial ou de l'acquisition du fonds de commerce.
- L'immatriculation des personnes morales doit être requise dans les trois mois de
leur création ou de leur constitution. Il en est de même des succursales et agences marocaines
ou étrangères.
b- déclaration d'immatriculation
L'immatriculation du commerçant au registre électronique du commerce ne peut être
requise que sur sa demande ou à la demande de son mandataire d’une procuration écrite qui
doit être jointe obligatoirement à la demande
L'immatriculation d'une société ne peut être requise que par les gérants ou par les
membres des organes d'administration, de direction ou de gestion et, par le directeur, s'il s'agit
d'un établissement public, d'une succursale, d'une agence ou d'une représentation
commerciale. (L’article 38 du code de commerce tel qu’il a été complété et modifié par la loi
n° 89-17).
L’immatriculation au registre de commerce via la plate forme électronique doit
comporter certaines mentions obligatoires :
L’article 30 du code de commerce tel qu’il a été modifié et complété par la loi n° 89-17
publiée au Bulletin officiel du 20 juin 2019 dispose : « toute inscription au registre du
commerce d’un nom de commerçant ou d’une dénomination commerciale doit être requise
par voie électronique à travers la fenêtre dédiée dans la plateforme électronique précitée au
secrétariat-greffe du tribunal du lieu de situation de l’établissement principal du commerçant
ou du siège de la société ».
Les inscriptions sont nombreuses et ont pour but de refléter de manière précise la situation des
personnes assujetties. Elles constituent une forme de publicité en matière commerciale et
servent par conséquent à renseigner les tiers. Les articles 42 à 48 du code de commerce
indiquent les mentions qui doivent exister dans la déclaration d’immatriculation. En vertu de
l’article 36 du code de commerce : « les inscriptions au registre du commerce comprennent
les immatriculations, les inscriptions modificatives et les radiations ».
d) L’obtention d’un numéro d’immatriculation
Dans les cinq jours du dépôt de la demande, le greffier doit immatriculer le
commerçant, s'il estime le dossier conforme aux prescriptions légales. Cela se traduit par
l'obtention d'un numéro mentionné sur le dossier conservé au greffe et sur l'exemplaire destiné
au registre central.
3 - Les radiations
La radiation est le fait de rayer l’immatriculation du commerçant du R.C. par exemple
en cas de cessation totale de l’activité commerciale, en cas de décès du commerçant, en cas de
dissolution d’une société, etc.32
Les radiations peuvent être requises par les intéressés eux-mêmes, soit opérées d'office
par ordonnance du président du tribunal.
32
- V. art. 51 à 57 code de commerce.
La publicité indirecte
La publication indirecte résulte de l’obligation imposée à tout commerçant ou société
commerciale de faire figurer sur ses factures, lettres, bons de commande, tarifs, prospectus et
autres papiers de commerce destinés au tiers, le numéro et le lieu de son immatriculation au
registre analytique (art. 49, al.1).
Les documents émanant des agences et des succursales doivent mentionner en sus de leur
numéro, celui de l’établissement principal ou du siège social (art.49, al. 2).
Dans le sens inverse, le commerçant ne peut se prévaloir des actes qui n'ont pas été
régulièrement inscrits sur le registre.
Le deuxième alinéa de l’article 61 précise que :"les personnes assujetties à
l'immatriculation au registre du commerce ne peuvent, dans l’exercice de leur activité
commerciale, opposer aux tiers qui peuvent toutefois s'en prévaloir, les faits et actes sujets à
mention modificative que si ces derniers ont été inscrits au registre du commerce ".
Il ne peut donc se prévaloir d'un fait ou d'un acte que s'il a procédé à une inscription
modificative. Ce qui n'est pas le cas pour les tiers. Ceux-ci peuvent au besoin invoquer les
informations qui n'ont pas été inscrites au registre, c'est-à-dire qu'ils peuvent les invoquer ou
non selon leur intérêt Si le tiers estime que l'information peut renforcer sa position, il est en
droit de l'utiliser. Dans le cas contraire, il est libre de ne pas l'invoquer.
Une limite a toutefois été apportée à ce propos. Les tiers ne peuvent se prévaloir des
informations s'il est établit qu'au moment où ils ont traité, ils avaient connaissance des faits et
actes dont il s'agit. L'alinéa 3 de l'article 61 dispose que : "l'alinéa précédent n'est pas
applicable si les assujettis établissent qu'au moment où ils ont traité, les tiers en cause
avaient connaissance des faits et actes dont il s'agit ".Dans ce cas, il incombe au commerçant
de faire la preuve que les tiers ont contracté en connaissance de cause.
4- La responsabilité solidaire
La responsabilité solidaire est une conséquence du défaut de radiation de la personne
concernée. Tant que le commerçant ; jadis exploitant d'un fonds de commerce, ne se fait pas
radier du registre, un lien de solidarité le lie à son successeur ou locataire.
Le même principe a été retenu par l'alinéa 4 de l'article 51 qui dispose que : "...
l'assujetti ne peut être rayé des rôles d'imposition à l'impôt des patentes afférents à l'activité
pour laquelle il est immatriculé, qu'en justifiant au préalable de la radiation du registre du
commerce.. ".
- d’autre part, il se trouve soumis à toutes les obligations des commerçants, par
exemple, quand c’est dans son intérêt, il ne peut invoquer le défaut d’immatriculation pour se
soustraire aux procédures de redressement ou de liquidation judiciaires qui sont spéciales aux
commerçants.
A l'expiration d'un délai d'un mois à compter de la mise en demeure adressée par
l'administration le code de commerce sanctionne d’une amende de 1 000 à 5 000 dhs :
2°/ La même amende est encourue lorsque l’assujetti prend plusieurs immatriculations
principales.
3°/ Elle frappe aussi tout manquement à l’obligation de mentionner le numéro et le
lieu de l’immatriculation au R.C. dans les documents de commerce (factures, lettres, bons de
commandes…).
Pour l'Etat : elle permet de déterminer l'assiette des impôts calculés sur le chiffre
d'affaires.
Pour l'entreprise : elle permet de contrôler la situation de la caisse, à savoir
l'évolution des dettes et des créances, les prix, la conjoncture du marché...
Pour les tiers : elle procure l'information à toutes les personnes en relation avec
l'entreprise (contractants, associés, salariés, fournisseurs...).
A) FONDEMENTS
La tenue d’une comptabilité est la deuxième obligation importante qui caractérise l’entreprise
commerciale. Elle trouve ses bases textuelles dans la loi 15-95 formant code de commerce
(art. 19 à 26) et dans le dahir formant code des obligations et contrats (art. 433 à 439).
La comptabilité commerciale qui traduit d’une part les opérations effectuées par l’entreprise
avec les tiers, d’autre part les mouvements de valeurs internes, a pris naissance dans les
usages. La comptabilité simple est née de nécessités élémentaires et c’est la généralisation du
crédit et la tenue des comptes de tiers qui ont provoqué l’intervention des signes et ces
conventions ont facilité la tenue des comptabilités. La technique comptable est née
d’habitude, de traditions et de méthodes.
On définit aussi la comptabilité comme une technique qui permet d’enregistrer en unités
monétaires les mouvements de valeurs qui affectent continûment le patrimoine de l’entreprise
ainsi que de déterminer les résultats globaux de son exploitation au cours d’une période
définie. Cet enregistrement et cette détermination se réalisent à travers divers documents qui
sont établis soit au jour le jour : livre-journal, grand livre, soit annuellement : bilan, compte de
résultat (loi n° 9-88 relative aux obligations comptables des commerçants publiée au Bulletin
officiel du 30 décembre 1992, telle que modifiée et complétée par la loi n° 44-03).
La tenue d’une comptabilité présente un intérêt aussi bien pour l’Etat, pour l’entreprise que
les particuliers.
Pour l’Etat, la comptabilité est directement utilisée pour déterminer l’assiette des
impôts calculée sur le chiffre d’affaires. Le fisc pour imposer les entreprises en
connaissance de cause, doit pouvoir connaître les opérations traitées par les entreprises
et les bénéfices réalisés par ces entreprises.
Pour l’entreprise, la comptabilité permet de maîtriser le contrôle de l’état de sa
caisse, l’évolution de ses dettes et de ses créances, ou son passif et actif, des prix, de la
conjoncture du marché.
Pour les tiers, la comptabilité revêt une grande importance dans la mesure où elle sert
à informer tous ceux qui font partie de l’entreprise, vivent dans sa mouvance et ont
intérêt à suivre la marche de ses affaires : les associés ou les actionnaires qui lui ont
apporté leur capitaux et leur épargne ; les salariés qui contribuent de manière décisive
à sa prospérité, mais qui sont les premiers à souffrir de ses mauvais résultats ; les
fournisseurs et les banquiers qui, avant de traiter avec l’entreprise, ont besoin de
renseigner sur sa solvabilité et ses capacité de développement.
L’article 19, alinéa premier du code de commerce dispose : « le commerçant tient une
comptabilité conformément aux dispositions de la loi n° 9-88 relative aux obligations
comptables des commerçants promulguée par le dahir du 25 décembre 1992 ».Il importe donc
d’examiner l’objet de la comptabilité et sa finalité.
B) L’OBJET DE LA COMPTABILITÉ
L’objet de la comptabilité est fixé par l’article premier de la loi n° 9-88 tel que modifiée qui
prévoit que les commerçants doivent procéder à l’enregistrement comptable des mouvements
affectant les actifs et les passifs de l’entreprise ; ces mouvements sont enregistrés
chronologiquement, opération, par opération et jour par jour. Les enregistrements comptables
sont portés sous forme d’écritures sur le livre-journal et le grand livre. Les commerçants ont
l’obligation de tenir un livre d’inventaire et de conserver les correspondances.
Toutefois, les personnes physiques dont le chiffre d’affaires annuel n’excède pas deux
millions de dirhams (2.000.000 DH), à l’exception des agents d’assurances, peuvent :
Les documents comptables remplissent une fonction probatoire. L’article 19, alinéa 2 du
code de commerce prévoit que si la comptabilité est régulièrement tenue, elle est admise par
le juge par le juge pour faire preuve entre commerçants à raison des faits de commerce.
L’article 22 ajoute : « au cours d’une instance judiciaire, le tribunal peut ordonner d’office
ou à la requête de l’une des parties, la représentation ou la communication des documents
comptables ».
La force probante de la comptabilité n’est pas uniforme, elle varie selon les personnes en
présence :d’abord, les documents comptables ne font pas preuve contre les non-commerçants ;
ces documents ne font pas foi en faveur de celui qui les a écrits (art.438, al.1 doc.) ;
ces documents en revanche font preuve contre le commerçant qui les tient, même s’ils sont
irrégulièrement tenus (art. 20 c.com) ; enfin les documents comptables peuvent faire preuve
en faveur de celui qui les tient mais seulement entre commerçants et pour fait de commerce
(art. 19, al. 2).
La portée de l’exigence légale ne doit pas cependant être exagérée. En effet les juges
apprécient souverainement le crédit qu’il convient d’accorder à de telles écritures ; au surplus
rien ne leur interdit d’y trouver des présomptions de fait même si elles sont tenues
irrégulièrement. En matière commerciale la preuve est recevable par tous les moyens.
L’utilisation des documents comptables à titre probatoire est possible selon deux modalités
distinctes : la représentation consiste à extraire de la comptabilité les seules écritures qui
intéressent le litige soumis au tribunal (art. 23 c.com) ; la communication est la production
intégrale des documents comptables. Elle ne peut-être ordonnée que dans les affaires de
succession, de partage, de redressement ou de liquidation judiciaire et dans les autres cas où
ces documents sont communs aux parties (art. 24, al. 1).
D - LES SANCTIONS DES EXIGENCES LEGALES
Les sanctions de ces formalités sont d’ordre fiscal et pénal.
La loi de finances incrimine la fraude fiscale ; et prévoit cinq faits qui peuvent
constituer la fraude fiscale, parmi lesquels la production d’une comptabilité fausse ou fictive
et la soustraction ou la destruction des documents comptables 34.
33
- La sanction encourue est l’emprisonnement de 1 à 5 ans et une amende de 10 000 à 100000 dhs
ou l’une de ces deux peines seulement. Ces peines sont portées au double lorsque le banqueroutier
est dirigeant d’une société dont les actions sont cotées en bourse.
34
- La sanction prévue est l’amende de 5 000 à 50 000 dhs qu’il s’agisse de l’IS, de l’IR ou de la TVA ;
en cas de récidive, le contrevenant est passible, en plus de cette amende, d’un emprisonnement de 1
à 3 mois. (Il faut rappeler que l’emprisonnement ne peut être prononcé que contre les personnes
physiques, s’il s’agit d’une personne morale, il s’appliquera à ses dirigeants). Ajoutons que ces
infractions doivent être constatées par deux inspecteurs des finances par procès-verbal.
III- L’OBLIGATION D’OUVRIR UN COMPTE BANCAIRE
Dans le but d’assurer un meilleur contrôle fiscal, le code de 1996 a institué de
nouvelles obligations à la charge des commerçants, il s’agit de :
Et l’obligation de payer par chèque barré ou par virement bancaire, toute opération
entre commerçants pour faits de commerce d’une valeur supérieure à 10000 dhs.
L’inobservation de cette règle est passible d’une amende qui ne peut être inférieure à 6% de la
valeur payée autrement que par chèque ou virement bancaire ; les deux commerçants, c’est-à-
dire le créancier et le débiteur, sont responsables solidairement du paiement de cette amende.
C'est en se basant sur l'article 311 al. 2 35 du code de commerce que, depuis le 1 er
février 2011 un règlement interbancaire (du GPBM) a instauré l'obligation des chèques pré-
barrés et non endossables pour les clients patentés des banques (les personnes morales, les
entreprises individuelles et les professions libérales).
35
L'article 311 dispose que : "Tout établissement bancaire peut, par décision motivée, refuser de
délivrer au titulaire d'un compte les formules de chèques autres que celles qui sont remises pour un
retrait de fonds par le tireur auprès du tiré ou pour une certification. Il peut à tout moment, demander
la restitution des formules antérieurement délivrées. Il peut être délivré des formules de chèques
barrés d'avance et rendues, par une mention expresse de l'établissement bancaire, non
transmissibles par voie d'endossement, sauf au profit d'un établissement bancaire ou d'un
établissement assimilé."
CHAPITRE III : LE FONDS DE COMMERCE
Les commerçants pour exercer leurs activités vont acquérir des biens, des droits dans
la perspective d'attirer une clientèle. Tous ces droits sont regroupés au sein de la notion
abstraite de fonds de commerce.
L'art 79 du code de commerce dispose que: "le fonds de commerce est un bien
meuble incorporel constitué par l'ensemble de biens mobiliers affectés à l'exercice d'une
ou plusieurs activités commerciales ".
2- Le matériel et l’outillage
Ce sont des biens qui servent à l'exploitation du fonds et qui ne sont pas destinés à être
vendus.
Au point de vue économique et comptable, le matériel entre comme les immeubles
dans le capital fixe de l'entreprise.
Mais sur le plan juridique; le matériel entre par sa nature dans la catégorie des
meubles. Il n'en est autrement que dans le cas où le matériel devient immeuble par
destination.
C'est le cas lorsque l'immeuble et le matériel appartiennent au même propriétaire, et
que le matériel est affecté à l'immeuble auquel il suivra le sort de l'immeuble principal, et
peut notamment être hypothéqué avec lui.
Il faut noter cependant que ces éléments corporels n’ont pas toujours une importance
dans un F.C., par conséquent, bien que ces éléments corporels fassent partie du F.C.,
l’acquéreur du F.C. peut parfaitement se passer du matériel, outillage et mobiliers anciens.
Par ailleurs, il existe bien des F.C. qui n’ont pas de marchandises tels que les fonds des
courtiers et agents d’affaires.
Il reste que, ce sont les éléments incorporels qui confèrent son importance au F.C.
II- LES ELEMENTS INCORPORELS
Ce sont les éléments les plus divers du F.C. et les plus importants.
Il s'agit de l'ensemble des éléments non matériels du fonds de commerce prévus par
l'article 80 du code, ils comprennent la clientèle et l'achalandage, le nom commercial,
l'enseigne, le droit au bail, les brevets d'invention, les licences, les marques de fabrique, de
commerce et de service, les dessins et modèles industriels et tous droits de propriété
industrielle, littéraire ou artistique qui s'attachent à l'exploitation du fonds. La clientèle et
l'achalandage sont des éléments obligatoires. La présence des autres éléments varient selon la
nature du fonds.
1- Clientèle et achalandage
La clientèle en tant qu'élément du fonds est une clientèle commerciale. Autrement dit,
la relation entre la personne et le commerçant doit reposer sur l'échange d'un bien dans le
cadre d'un rapport de commerce.
La clientèle commerciale doit également fréquenter le commerce en raison de la
qualité de son produit ou des qualités personnelles du commerçant. Ce qui n'est pas le cas
quand il s'agit par exemple de vendre le produit d'une marque dans le cadre d'une chaîne de
distribution.
2- Nom commercial
L'article 42 du code de commerce cite parmi les mentions à indure dans la déclaration
d'immatriculation ''... le nom sous lequel il (le commerçant) exerce le commerce et, s'il y a
lieu, son surnom ou son pseudonyme..." L'inscription du nom commercial dans le registre du
commerce vaut protection juridique contre toute usurpation ou concurrence déloyale. Celle-ci
a par ailleurs été relevée même si les commerçants opèrent dans des secteurs différents. La
Cour d'appel de Casablanca avait déjà en 1984 estimé qu'il y a concurrence déloyale du fait
d'utiliser le même nom même si les activités exercées ne sont pas de la même nature"'.
Pour les personnes morales, l'utilisation d'une dénomination ou raison sociale est
subordonnée à la délivrance d'un certificat négatif de la part des services du registre central.
3- Enseigne
L'enseigne est souvent constituée d'une inscription, d'une forme ou d'une image
apposée sur l'immeuble et se rapportant à l'activité. C'est en fait un moyen d'individualisation
de l'établissement où le fonds est exploité. Généralement, elle prend la forme d'un emblème,
ou d'une dénomination de fantaisie.
L'enseigne est différente de la marque. Celle-ci fait partie des droits de la propriété
industrielle, ce qui lui procure une protection spéciale aussi bien au niveau national
qu'international. L'enseigne permet de spécifier le commerce, alors que la marque concerne
plutôt le produit. La marque permet de distinguer et de particulariser un produit. Il peut donc
y avoir plusieurs marques dans le même commerce, alors que celui-ci n'aura en principe
qu'une seule enseigne.
4- Droit au bail
Habituellement, le commerçant n'est pas propriétaire du local ou de l'immeuble où il
exerce son activité ou exploite son fonds. Il occupe donc le fonds en exécution d'un contrat de
bail. Les conditions pour considérer le droit au bail comme élément du fonds de commerce
ont été prévues par la loi n°49-16 relative aux baux d’immeubles ou de locaux à usage
commercial industriel et artisanal publié au BO du 11 août 2016.
Le droit au bail est un des éléments les plus importants du fonds. Son importance se
situe à deux niveaux:
L’article 3 de la loi 49-16 précise que « les baux d’immeubles ou de locaux à usage
commercial, industriel ou artisanal doivent être conclus par écrit ayant date certaine. Lors
de la remise du local, un état descriptif des lieux doit être établi, pour servir de preuve entre
les parties ».
Le doit à renouvellement du bail ne peut être invoqué que lorsque le locataire justifie
d’une jouissance consécutive du local d’au moins deux années.
Le locataire sera dispensé de la condition de durée s’il a payé une somme
d’argent en contrepartie du droit au bail. Ladite somme sera mentionnée soit dans le
contrat soit dans un acte distinct.
b. Exploitation d'un fonds de commerce
Le bénéfice de l'application de cette loi est subordonné à l'exploitation dans les biens
loués d'un fonds de commerce. Le statut des baux commerciaux a été institué pour protéger en
premier lieu le fonds de commerce, donc la clientèle.
-Cession du bail : Il s'agit du contrat par lequel le teneur du bail transmet les droits et
les obligations qui y sont attachés à un tiers.
-La cession du bail : est liée à l'acquisition du fonds. Le bailleur peut s'opposer à la
cession si le cessionnaire n'acquiert pas le fonds, le cas notamment où il exercerait une
activité différente de celle du cédant, la cession régulière du bail transfère au cessionnaire tous
les droits et les obligations découlant du contrat de location
Sous-location c'est l'acte par lequel le titulaire d'un bail consent à un tiers un bail
différent sur tout ou partie des lieux dont il est lui-même locataire. Il s’agit de la superposition
d’un second bail au premier (la cession réalise un transfert de contrat).
Le locataire peut sous louer au tiers tout ou une partie du local, sauf stipulation
contraire, et relation demeure alors entre le bailleur et le locataire principal.
Cette sous location ne produira aucun effet envers le bailleur :
qu’à partir de la date de la notification.
le locataire principal et le sous locataire demeurent solidaires envers le bailleur dans
toutes les obligations stipulées dans le bail principal.
Lorsque la valeur de la sous location dépasse celle du bail principal, le bailleur a droit
à la révision du loyer à l’amiable ou par voie judiciaire.
36
L’art 26 de la loi 49-16 relative aux baux commerciaux dispose que : Le bailleur qui entend
mettre fin au bail, doit adresser au locataire un congé exposant obligatoirement le motif et lui
accorder un délai d’éviction qui court à partir de la date de réception. Ledit délai est fixé à :
quinze (15) jours lorsque la requête est basée sur le défaut de paiement des loyers ou sur le fait que le
local est menaçant ruine ; trois (3) mois lorsque la requête est basée sur une volonté de reprendre le
local pour usage personnel, pour démolition et reconstruction, pour extension ou surélévation ou pour
un motif sérieux relatif à l’inobservation par le locataire des clauses du bail. Lorsque le locataire n'a
pas donné suite au congé qui lui a été adressé, le bailleur peut recourir à l'instance judiciaire
compétente pour sa validation, et ce à partir de la date de l’expiration du délai prescrit.
Le droit à renouvellement ne peut être invoqué que par les locataires, leurs
cessionnaires ou ayant-droits qui justifient d’une exploitation personnelle ou par
l'intermédiaire de leur préposé d'une jouissance consécutive de deux années en vertu d'un ou
plusieurs baux écrits successifs.
Afin de garantir au locataire son droit de retour, la loi a organisé les différents cas et
modalités d’exercice du droit de reprise :
Parmi ces cas on peut citer : la démolition et la reconstruction, La rénovation des
locaux menaçant de ruine ; l’extension ou surélévation du local etc.….
Si le renouvellement du bail est refusé pour cause de démolition ou de construction, le
locataire évincé a un droit de priorité sur l’immeuble nouvellement construit
Lorsque l’immeuble reconstruit ne permet pas la réinstallation à tous les locataires, le
droit de priorité est accordé au locataire le plus ancien ayant exprimé son intention de
renouvellement.
37
L’article 8 de la loi 49-16 dispose que : "Le bailleur n’est tenu au paiement d’aucune indemnité au
locataire pour éviction dans les cas suivants :
- lorsque le locataire n’a pas payé de loyer dans un délai de quinze (15) jours après réception de la
mise en demeure, et que le montant du loyer dû équivaut au moins à trois mois ;
- lorsque le locataire introduit, sans consentement du bailleur, une transformation dans le local de
nature à porter préjudice au bâtiment et à sa sécurité ;
- lorsque le locataire change l’activité de son fonds de commerce sans consentement du propriétaire,
à moins que le locataire fasse connaître son intention de la remettre à l’état initial dans les trois mois
;- lorsque le local menace ruine, à moins que le locataire prouve la responsabilité du bailleur de ne
pas avoir entrepris les travaux d’entretien dont il est chargé par un commun accord ou en vertu de la
loi, en dépit de sa mise en demeure ;
- lorsque le local objet du bail est tombé en ruine du fait du locataire, d’une force majeure ou d’un cas
fortuit ;- si le locataire procède à la sous-location du local en infraction du contrat de bail;
- lorsque le fonds de commerce perd sa clientèle et son achalandage suite à la fermeture du local
pendant deux années au moins ".
LES OBLIGATIONS DU LOCATAIRE
-Paiement des loyers : le loyer est librement fixé par les parties, les dispositions de la
loi 07-03 relative à la révision du montant du loyer des locaux à usage d’habitation ou à usage
professionnel, commercial, industriel ou artisanal s’appliquent à défaut de stipulations
contractuelles.
Une révision légale du loyer n’est pas automatique et doit être demandée par le
locataire ou le bailleur.
L’art 2 de la loi 07-03 relative à la révision du loyer dispose expressément que : « Il ne
peut être connue d’augmenter le montant du loyer pendant une période inférieure à trois ans
courant à compter de la date de conclusion du contrat de bail ou de la date de la dernière
révision judicaire ou conventionnelle, ni de convenir d’une augmentation supérieure aux taux
fixés par la présente loi.
L’art 3 de cette même loi rajoute que le taux d’augmentation du montant du loyer est
fixé ainsi :
8% pour locaux à usage d’habitation
10% pour les autres locaux
L'auteur d'une œuvre a un droit de propriété sur ce qu'il crée du simple fait de sa
création. On distingue :
- Droit moral : possibilité de disposer de l'œuvre (ex. retrait)
- Droits pécuniaires : ils reviennent de droit à l'auteur et s'étendent aux héritiers pour
une période de 50 ans avant de tomber dans le domaine public.
La marque
Une marque est un signe distinctif qui indique que des produits ou services sont
produits ou fournis par une certaine personne physique ou morale. Elle peut être une marque
de fabrique38, de commerce39 ou de service40. Elle est protégée pour une durée de 10 ans
indéfiniment renouvelable.
La marque peut prendre les formes les plus variées: nom patronymique ou nom de
fantaisie, chiffres, lettres, dessin ou combinaison de couleurs. Elle doit obligatoirement être
associée à des produits ou services à désigner explicitement dans le dépôt.
Le brevet
Une invention est une idée nouvelle qui permet dans la pratique de résoudre un
problème précis d'ordre technique. Elle peut se rapporter à un produit, un dispositif ou un
procédé.
Le brevet d'invention peut être défini comme étant un titre de propriété industrielle qui
confère à son titulaire un droit exclusif temporaire d'exploitation de l'invention dont il est
l'objet. Cette exclusivité d'exploitation est assurée à l'inventeur pendant une période limitée à
20 ans. Toutefois la contrepartie de ce monopole accordé par le législateur à l'inventeur est
l'obligation pour ce dernier de divulguer son invention, Le terme "brevet" désigne également
le document technique dans lequel l'invention est décrite.
Pour obtenir un brevet, il faut en faire la demande auprès de l'Office marocain de la
propriété industrielle et commerciale de Casablanca qui le délivre avec un numéro et une date
inscrits au registre national des brevets. L'OMPIC procède à la publication d'un catalogue
officiel des brevets d'invention délivrés.
Le modèle industriel est toute forme plastique associée ou non à des lignes ou des
couleurs, pourvu que cette assemblage ou cette forme donne une apparence spéciale à un
produit industriel ou artisanal.
Le dessin et modèle industriel s'applique aux produits les plus divers de l'industrie et
de l'artisanat: montres, bijoux, objets ménagers, appareils électriques, véhicules, motifs
textiles, etc.
Les dessins et modèles sont protégés selon, cette loi. Pendant 5 ans renouvelables deux
fois.
38
La marque de fabrique est apposée par un fabricant aussi bien sur un produit intermédiaire
que sur un produit fini.
39
La marque de commerce est celle qu'un commerçant appose sur des produits qu'il met en
vente
40
La marque de service est utilisée pour désigner des services qu’offre l'entreprise (hôtelier,
traiteur, transporteur)
3) Les licences
L’art. 80 parle des licences, mais il s’agit aussi des autorisations et des agréments.
Elles sont accordées par les autorités administratives concernées pour l’exploitation de
certains F.C., suivant le domaine d’activité : tourisme, transport, hôtellerie, restauration,
cinéma, vidéo, boissons alcooliques…
4. Les immeubles
La spécificité du fonds de commerce en tant que bien meuble exclut l'immeuble.
a) Conditions de fond
La vente de fonds de commerce est soumise aux conditions générales de validité des
contrats et aux exigences propres au contrat de vente. En conséquence:
- Le consentement doit être existant et non vicié par la violence, le dol ou l'erreur.
- Les parties doivent avoir la capacité commerciale.
- L'objet de la vente doit obligatoirement porter sur les éléments incorporels
susceptibles d'attirer la clientèle. Facultativement, la cession peut porter sur tout ou partie des
éléments corporels ou incorporels.
- La cause doit exister et être licite.
Enfin le prix : Le prix est la contrepartie de la cession. Ce prix doit être réel et
sérieux. Un prix dérisoire dissimule généralement soit une atteinte au droit des créanciers, soit
une fraude fiscale pour éviter les droits de mutation.
Dans les deux cas, l’action doit être intentée dans un délai maximum d’un an à compter
de la date de l’acte de vente.
3- Conditions de publicité
Les conditions de publicité visent principalement à renseigner les créanciers du cédant.
après enregistrement, une expédition de l'acte doit être, dans les quinze jours de sa date,
déposée au secrétariat-greffe du tribunal dans le ressort duquel est exploité le fonds ou le
principal établissement si la vente comprend des succursales.
L’acte est inscrit sous forme d’extrait au RC. Celui-ci doit contenir certains
renseignements sur les contractants, le prix de la vente et la nature et le siège du fonds.
Le secrétaire-greffier est tenu de publier l’extrait inscrit au RC en entier, sans délai et
aux frais des parties au bulletin officiel et dans un journal d’annonces légales. « Cette
publication est renouvelée à la diligence de l’acquéreur entre le huitième et le quinzième
jours après la première insertion ».
A- LES EFFETS DE LA VENTE
a / LES EFFETS DE LA VENTE A L’EGARD DES PARTIES
Dans ce but, trois mécanismes complémentaires sont mis au point par le législateur :
41
Art 92 du code de commerce.
42
Article 83, al. 4 du code de commerce.
43
Art. 83, al. 5 du code de commerce.
3.2- L'opposition des créanciers
L'opposition : dans les 15 jours qui suivent la 2éme insertion, les créanciers ont la
possibilité de faire opposition au paiement du prix (ex : bailleur pour les loyers échus,
fournisseurs non payés etc.) par dépôt de l'opposition auprès du secrétariat greffe du tribunal
qui a reçu l'acte de vente. Pendant les délais d'opposition et après une opposition, le prix ne
peut plus être valablement versé au vendeur.
Toutefois une différence persiste entre les deux opérations. Elle concerne le mode de
paiement. En effet, l'équivalent fourni à l'apporteur n'est pas ici une somme d'argent, mais des
parts sociales ou des actions. Cette différence entraîne quelques modifications dans la
situation des créanciers.
A/ LA PUBLICITE LEGALE
La publicité de l’apport du FC en société est semblable à celle de la vente : dépôt de
l’acte au tribunal, inscription d’un extrait au RC et sa première publication au BO et dans un
journal d’annonces légales par les soins du greffier, ensuite une deuxième publication par la
société, comme pour l’acquéreur en cas de vente.
En effet, dans les 15 jours après la deuxième publication, ces créanciers doivent faire
une déclaration au secrétariat-greffe du tribunal qui a reçu l’acte pour faire connaître les
sommes qui leur sont dues et un récépissé de la déclaration leur sera délivré par le greffier.
Cette déclaration a pour objectif de porter à la connaissance des coassociés de
l’apporteur le passif qui grève le fonds objet de l’apport.
C/ L’option des associés
Les associés peuvent accepter ou refuser la reprise du passif déclaré
L’art. 105 prévoit deux hypothèses :
* ou bien les coassociés ou l’un d’entre eux forme une demande au tribunal :
- soit en annulation de la société : dans ce cas, il faut entendre que la société est dans
le stade de sa constitution, auquel cas elle ne peut être valablement constituée faute
d’apport et le juge doit en prononcer l’annulation ;
- soit en annulation de l’apport : dans ce cas, la société est supposée déjà constituée et
continuera d’exister en dépit de l’annulation de l’apport par le juge.
Le nantissement peut être conventionnel, c'est la forme la plus courante, comme il peut
être judicaire.
1. LE NANTISSEMENT CONVENTIONNEL
Il est le résultat d'un accord entre le prêteur et le commerçant emprunteur.
Généralement, il constitue un dernier recours pour avoir un crédit. Ceci dit, certains éléments
ne peuvent toutefois faire l'objet d'un nantissement.
Si l'acte qui le constitue ne désigne pas expressément les éléments compris dans le
nantissement, celui-ci comprendra alors le nom commercial, l’enseigne, le droit au bail, la
clientèle et l'achalandage.
*Les marchandises
Elles sont expressément exclues par l'article 80 car les marchandises sont en principe
prévues pour la vente, les inclure dans le nantissement serait incompatible avec ce but. De
même, les intégrer dans la garantie risque de mettre en péril les intérêts de l'entreprise dans la
mesure où elles sont intimement liées à la vente.
** Créances et contrats
Ils peuvent toutefois faire partie du nantissement si les intéressés décident, par voie
contractuelle, de les inclure. Ils seront alors régis par les règles de droit commun.
En principe, ils ne font pas partie du fonds. L'alinéa 2 de l'article 22 de la loi n9-88
relative aux obligations comptables des commerçants dispose que "les document comptables
et les pièces justificatives sont conservés pendant dix ans ".
Il est soumis au droit foncier. "Les droits qui le concernent doivent donc
obligatoirement être inscrit sur le livre foncier pour qu'ils puissent produire valablement leurs
effets ". Si l'exploitant du fonds est en même temps le propriétaire de l'immeuble, deux sûretés
réelles différentes doivent être prévues pour l'obtention d'un crédit: celle relative à l'immeuble
qui est en réalité une hypothèque immobilière, et celle concernant le fonds de commerce qui
est un nantissement soumis au code de commerce.
Le contrat de nantissement est constaté par écrit acte authentique ou sous-seing privé.
L'écrit est à considérer comme une condition de validité de l'acte, et non à titre de simple
preuve.
Après enregistrement, l'acte doit être, dans les quinze jours, déposé au secrétariat-
greffe du tribunal dons le ressort duquel est exploité le fonds ou le principal établissement du
fonds.
* Droit de préférence
Il s'agit d'un droit au profit du créancier nanti inscrit sur le RC et qui lui permet de se
faire payer sur le prix du fonds avant les créanciers bénéficiaires d’un nantissement
postérieur.
** Droit de suite
C'est un droit qui permet au créancier nanti de suivre le fonds en quelques mains qu’il
se trouve, peu importe qu'il soit entre.1es mains du débiteur, du propriétaire de l'immeuble,
d'un acquéreur ou d’un sous-acquéreur du débiteur, et peu importe que l'actuel propriétaire
l'ait reçu par achat, par donation ou par héritage.
d. La surenchère du dixième
Si les créanciers nantis ne sont pas satisfaits par l’offre du prix, i1s sont en mesure
d’intervenir pour protéger leurs créances. 44
Le créancier qui se déclare surenchérisseur doit donc offrir un prix au moins égal à
celui déjà proposé par un précédent acquéreur majoré de 10% sur la valeur des éléments
incorporels.
2. LE NANTISSEMENT JUDICIAIRE
Il s'agit d'une mesure conservatoire demandée par un créancier qui cherche à assurer sa
créance. Le nantissement judicaire permet de garantir les créanciers contre l’insolvabilité du
commerçant débiteur.
Par voie de requête, le créancier peut demander en justice un nantissement
conservatoire et c’est au juge d’apprécier les différents éléments de la situation.
44
L'article 123 du code de commerce précise que : « tout créancier inscrit sur un fonds de
commerce peut, lorsque l'article 121 n’est pas applicable, requérir la mise aux enchères
publiques ont offrant de porter le prix principal, non compris le matériel et les marchandises,
un dixième en sus et de donner caution pour le paiement des prix et charges ou de justifier
d'une solvabilité suffisante".