PR Chahid SLIMANI Polycopié Droit Pénal Général S2 S2
PR Chahid SLIMANI Polycopié Droit Pénal Général S2 S2
PR Chahid SLIMANI Polycopié Droit Pénal Général S2 S2
SEMESTRE 2/ GROUPE 2
Chahid SLIMANI
Introduction générale
Le droit pénal est d’une connotation non seulement juridique mais aussi sociale.
On se souvient de la célèbre citation selon laquelle : « le droit pénal est comme ces
monuments célèbres que chacun croit connaître sans jamais avoir visité ». Cette citation
montre l’ampleur de la matière que ce soit au niveau juridique ou sociétal. Cette fameuse
citation reflète l’aspect bien particulier au droit pénal qui fait de lui une discipline, à la
fois, populaire et ésotérique, caractérisée par une grande technicité et inaccessible aux
profanes.
Le droit pénal peut être défini comme étant la branche du droit qui détermine les
actes susceptibles de troubler gravement l’ordre social, qui fixe leurs sanctions et qui
répond à toutes les questions relatives à leur commission et à leur nature. Ou bien le
droit de l’infraction et de la réaction sociale qu’elle engendre. En d’autres termes, le
droit pénal est l’ensemble des normes juridiques qui réglementent le recours de l’Etat à
la sanction pénale.
Les objets principaux du droit pénal sont de définir les incriminations et les
sanctions qui leur correspondent.
L’objet du droit pénal est le phénomène criminel. La question qui se pose c’est à
partir de quand un comportement peut-il être comme infractionnel ou délictueux ? Les
réponses diffèrent selon l’approche adoptée. Le moraliste n’utilise pas les mêmes
critères d’évaluations des comportements que le sociologue ou le psychologue. Le crime
et par conséquent le criminel est une réalité humaine (intéressant à ce titre le médecin,
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Chahid SLIMANI Droit Pénal Général, Groupe 2
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société entend protéger. Ainsi, toute société est-elle conduite à adopter une politique
criminelle.
La répression pénale est justifiée de longue date par des de nombreux fondements
ou fonctions :
La mesure pénale est dite sanctionnatrice quand elle vise à faire souffrir le
responsable du trouble social. Les mesures sont nombreuses :
-les mesures visant l’intégrité physique : sont les plus anciennes. Elles englobent
l’ensemble des sanctions susceptibles de porter atteintes physiques de l’auteur de
l’infraction
-les mesures visant les biens : qui visent à infliger à l’auteur une souffrance
matérielle et pécuniaire (amende).
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-les mesures civiques : visant la privation de l’auteur d’un ou plusieurs de ses droits
comme l’incapacité d’exercer une profession publique.
-les mesures visant les libertés : qui se réalisent à travers les différentes peines
privatives de liberté, telle que la réclusion, l’emprisonnement.
Aux origines, notamment dans les tribus préhistoriques puis dans l’antiquité,
régnait la vengeance privée. A l’intérieur de la famille ou du clan, le chef de famille ou
le chef du clan avait les pouvoirs de justice sur ceux de sa lignée. Le chef du clan,
généralement à la fois chef de guerre, chef politique et chef religieux, est investi des
pouvoirs les plus absolus, en particulier pour faire régner l’ordre dans le groupe.
Puis la vengeance privée a fait place à la justice privée. La justice privée est une
vengeance surveillée par l’Etat. Dans la justice privée, il y a des limites, il y a des règles,
il y a un embryon d’organisme juridictionnel. Le pouvoir central doit être averti
préalablement au déroulement de la vengeance et les sujets actifs (auteurs) et passifs
(victimes) de la vengeance sont limités.
A partir du 16ème siècle et surtout du 17ème siècle, la justice privée fait place à la
justice publique. La répression est alors organisée par l’Etat, et non plus seulement
contrôlée par lui. L’action punitive appartient à la société ; elle est exercée devant
l’autorité judiciaire et la peine est infligée au nom de la société.
-avant le protectorat : c’est le droit musulman fondé sur la protection des cinq
valeurs fondamentales qui sont la religion, la vie, les biens, la procréation, et la morale.
Dans la région du nord, la situation était identique. Le Dahir du 1 juin 1914 a rendu
obligatoire l’application du code pénal espagnol dans cette zone.
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-après l’indépendance : Ce n’est que le 26 novembre 1962 que le code pénal unifié
fut promulgué. Son entrée en vigueur n’a eu lieu qu’à partir du 17 juin 1963.
Le droit pénal est l’ensemble des règles de droit ayant pour but la sanction des
infractions. Cette définition appelle plusieurs remarques.
-Le droit pénal spécial étudie les éléments constitutifs et la répression propres à
chaque infraction (vol, meurtre, empoisonnement…). C’est la partie la plus ancienne du
droit pénal. En effet, le législateur a d’abord commencé par incriminer et sanctionner
les comportements qui lui paraissaient nuisibles. Et le droit pénal général n’est venu
qu’ensuite. Dans le code pénal, il prend la forme d’un catalogue d’infractions et il y
prend la majeure part.
-la procédure pénale : est l’étude des règles de forme et de procédure, relatives à
la recherche de la vérité (enquêtes, instructions), le procès (organisation, compétence,
déroulement) et les recours. Elle est régie par le code de procédure pénale. Entre
l’infraction commise et la peine prononcée se situe tout le déroulement de la poursuite.
Le droit pénal relève-t-il du droit privé ou du droit public ? Quelle place occupe-t-
il dans la classification des disciplines juridiques ?
Relevons d’emblée que le débat est faussé par le fait que les différents courants
doctrinaux ne parlent en réalité pas de la même chose :
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Pour les partisans du rattachement du droit pénal au droit public, il s’agit avant
tout de montrer que cette matière doit être rapprochée non pas tant du droit public en
tant que discipline juridique que d’un ensemble constitué de ce qui relève de l’Etat ;
Pour les partisans du droit privé, au contraire, il s’agit de décrire une proximité
technique et judiciaire.
Nous allons étudier les sources de droit qui émanent de notre propre pays, puis les
sources supranationales qui n’ont cessé de gagner en importance.
-la constitution :
-la constitution comporte peu de normes traitant directement du droit pénal. Dans
la Constitution de 2011, peu de textes intéressent le droit pénal, si ce n’est quelques
articles comme par exemple l’article 3 qui garantit à tous le libre exercice des cultes, et
qui sert de fondement aux incriminations du code pénal qui répriment justement les
infractions relatives à l’exercice des religions énoncées aux articles 220-221-222-223
du code pénal.
-la loi :
En matière pénale, la loi est la source par excellence et a longtemps été l’unique
source admissible. L’importance de la loi en matière pénale s’explique d’abord
historiquement. Il s’agit alors de faire disparaître l’arbitraire judiciaire.
-la jurisprudence :
Il est toujours énoncé que le juge pénal doit se borner à appliquer les textes, en
raison de la rigidité du principe de légalité. En réalité, il n’est pas contesté qu’il ait
matière à interprétation. Des textes peuvent être obscurs ; des situations nouvelles
peuvent apparaître. Seulement, le choix des méthodes d’interprétation admissibles est
limité.
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Selon Raymond Gassin la criminologie est une science qui étudie les facteurs et
les processus de l’action criminelle et qui détermine, à partir de la connaissance de ces
facteurs et de ces processus, les moyens de lutte les meilleurs pour contenir et si possible
réduire ce mal social.
Le droit pénal qui a pour objectif l’étude de l’infraction et sa répression, trouve ses
origines et inspiration dans les écrits de Beccaria et plus spécialement son Traité des
délits et des peines (1764) qui se fonde sur le célèbre principe de base Nullum crimen,
nulla poena sine lege (pas de délit, pas de peine sans loi ) dont découlent les autres
principes connus du droit pénal, à savoir: une justice égale pour tous ; des lois écrites
et codifiées pour que nul ne les ignore ; des lois appliquées ; une peine définie par la loi
et une punition humaine. Beccaria est ainsi présenté comme celui qui a révolutionné le
droit pénal en expliquant qu’une peine modérée à laquelle on ne peut échapper, a
davantage d’effet préventif qu’une peine effrayante dont l’application est incertaine,
c'est-à-dire que l’effet d’intimidation, principale fonction de la peine, est mieux réalisé
par la certitude du châtiment que par sa rigueur .
Il s’agit donc d’une discipline normative, descriptive qui décrit ce qui doit être, qui
cherche à mettre de l’ordre dans la réalité, qui cherche à punir le délinquant et rendre
justice à la victime et qui dicte enfin la conduite des magistrats et des policiers . Un
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cadre que la criminologie semble englober, inspirer, corriger et compléter par son étude
scientifique et approfondie de l’action criminelle et par ses méthodes empiriques.
La pénologie se charge de l’étude des fonctions des sanctions pénales, des règles
de leur exécution et des méthodes utilisées dans leur application. Cet objet l’incite ainsi
à prendre en considération les théories, les explications et les recommandations
avancées par la criminologie.
La criminalistique est la recherche des infractions et des coupables par des voies
scientifiques faisant appel souvent à la médecine, à la biologie, à la chimie, à la
physique, aux mathématiques etc. L’étude des indices et traces diverses se base
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aujourd’hui sur les empreintes digitales, les empreintes génétiques etc. et le résultat est
remarquable.
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Première partie
L’infraction
Considérée d’un point de vue très général, l’infraction est tout à fait contraire à
l’ordre social, qui expose celui qui l’a commis à une peine ou à une mesure de sûreté.
D’un point de vue juridique, on peut définir l’infraction comme l’action ou l’omission,
imputable à son auteur, prévue ou punie par la loi d’une sanction pénale.
La classification des infractions peut s’opérer de manière très diverse. Pour classer
les diverses infractions, on peut se placer sur le plan de l’un ou de l’autre de leurs
éléments constitutifs : légal, matériel ou moral.
L’article 111 du code pénal énonce : « les infractions sont qualifiées crime, délit
correctionnel, délit de police ou contravention… ».
Les différentes infractions répertoriées dans le code pénal ne se présentent pas avec
une étiquette crime, délit, ou contravention. Il existe un critère officiel de distinction
présenté à l’article 111, celui de la gravité de l’infraction. Ce texte vise la gravité
intrinsèque de l’infraction elle-même : il est plus nuisible de commettre un crime qu’un
délit, un délit qu’une contravention.
La distinction entre ces trois infractions se base sur la sanction prévue par le texte
d’incrimination. Les crimes sont des infractions pouvant donner lieu à la prononciation
d’une sanction criminelle « la mort, la réclusion perpétuelle, la réclusion à temps pour
une durée de 5 à 30 ans, la résidence forcée, la dégradation civique ». Les délits sont les
infractions pouvant donner lieu à des sanctions délictuelles « l’emprisonnement entre 1
mois et 5 ans, l’amende de plus de 1200 DH ». Enfin, constituent des contraventions,
les infractions dont le texte d’incrimination prévoit la possibilité de prononcer une
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Les différences entre les trois catégories d’infractions traversent toute la discipline
pénale.
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Sont considérées comme étant politiques, les infractions qui ont un mobile qui se
résume dans la volonté de provoquer le changement d’un mauvais régime politique ou
dans la perpétration d’actes de résistance à un pouvoir despotique.
Au niveau du droit positif, constituent des infractions politiques, les infractions qui
ont été prévues par le dahir du 15 novembre 1958 sur les libertés publiques, telle l’injure,
la diffamation visant des personnalités politiques ou celles prévues par le code pénal
telle que l’attentat, l’espionnage…
Le régime juridique applicable varie entre les deux types d’infractions. Par
exemple, l’extradition ne peut pas être accordée à l’encontre des auteurs des infractions
politiques. Cette exclusion à pour intérêt de mettre à l’abri d’un procès non équitable,
administré par un système qui risque d’être aveuglé par la vengeance.
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Il s’agit de déterminer quels ont été les mobiles qui ont animé l’auteur ou les
auteurs lors de la commission de l’infraction, là où, traditionnellement, le droit pénal
n’a pas égard aux mobiles, ceux-ci étant particulièrement difficiles à démontrer. En
matière terroriste cela ressortira souvent des circonstances (par exemple atteinte gratuite
et indifférenciée à des civils).
En droit pénal de forme, le législateur a dérogé aux principes appliqués pour les
infractions de droit commun. Par exemple, les règles relatives à la compétence. La
poursuite, l’instruction et le jugement des faits de terrorisme ont été centralisés. La
centralisation vise à être plus efficace dans la réunion des informations.
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-le critère subjectif : selon lequel constitue une infraction militaire toute infraction
commise par un élément de l’armée. Par conséquent, sont qualifiées d’infractions
militaires, selon ce critère, les infractions qui ne peuvent être commises que par un
militaire.
-le critère objectif : selon lequel l’infraction militaire est toute infraction de droit
commun commise à l’encontre de l’armée.
-le critère mixte : en vertu de ce critère, l’infraction militaire est celle commise par
des éléments de l’armée contre les intérêts de cette dernière.
Les peines encourues sont en principe les peines de droit commun. Cependant,
peuvent être prévues de peines spécifiques comme la destitution et la perte de grade.
L’infraction peut aussi être, plus rarement, constituée d’un acte d’omission. Est
alors punissable le fait de ne pas avoir agi alors que la loi l’imposait. Citons par exemple,
l’abandon de famille, la non présentation d’enfant, la non dénonciation de crime,
l’omission de porter secours à une personne en péril.
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Une infraction simple est une infraction pour laquelle un seul acte matériel est
nécessaire.
Une infraction complexe est une infraction pour laquelle plusieurs actes matériels
distincts sont nécessaires.
L’infraction simple appelée aussi infraction d’occasion est constituée d’un acte
unique. Au contraire, l’infraction d’habitude requiert la réalisation de plusieurs actes
qui, pris isolément, n’auraient pas été punissables.
l’abandon de famille stipulée dans l’article 480 CP) (Arrêt de la Cour de cassation
n°5/864 du 10/6/1998, dossier délictuel n° 93/5/3/18066)
L’application de la loi dans le temps : l’infraction instantanée est régit par la loi
qui était applicable lors de sa commission. En revanche, l’infraction continue est régie
par la loi nouvelle, y compris par la loi nouvelle plus sévère dès lors qu’elle s’est
prolongée, même un très court trait de temps, au-delà de son entrée en vigueur.
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trouvée en possession d’objets ou présenter des traces ou indices laissant penser qu’elle
a participé au crime ou au délit.
A côté des éléments constitutifs qui sont propres à chacune d’elles et qui varient
suivant qu’il s’agit d’un assassinat, d’un meurtre, d’un vol ou d’une escroquerie, etc.
(éléments spéciaux), toutes les infractions comprennent des éléments constitutifs qui
leur sont communs (élément généraux). La constitution d’une infraction nécessite la
réunion de trois éléments. L’élément légal consiste en l’existence d’un texte
d’incrimination. L’élément matériel correspond à l’acte perpétré par l’auteur. L’élément
moral correspond à la volonté tendue vers un résultat criminel.
Pas de crime, pas de peine, sans loi. C’est sous cette forme que l’on exprime
généralement le principe de la légalité des délits et des peines.
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L’exigence d’un texte ne concerne pas que les crimes, mais toutes les infractions :
crimes, délits, contravention. En effet, le principe étant la liberté, il faut nécessairement
un texte pour la limiter. C’est le principe de la légalité des incriminations.
L’exigence d’un texte concerne aussi les peines. Ainsi, lorsque le juge retient la
culpabilité d’un individu, il ne peut prononcer que la peine prévue par le texte
d’incrimination. C’est le principe de la légalité des peines.
Au niveau du droit interne, le principe est annoncé dans le code pénal (art 3) qui
stipule que (nul ne peut être condamné pour un fait qui n’est pas expressément prévu
comme infraction par la loi…)
Le principe de la légalité des délits et des peines trouve aussi une part de sa
justification dans l’intérêt de la société. En effet, il exerce une fonction intimidante en
plaçant le délinquant potentiel devant ses responsabilités. A lui de choisir sa conduite
en connaissance des sanctions que la loi y attache.
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Appliqué aux sanctions, le principe de la légalité englobe à la fois les peines et les
mesures de sûreté.
La Cour de cassation contrôle les juridictions de fond qui doivent préciser le temps
dans lequel l’infraction a été commise afin de statuer sur la loi qui devrait être applicable.
(Cour de cassation, arrêt n° 350, du 18/02/2004, dossier correctionnelle n° 2003/24868.
La loi nouvelle ne peut, en principe régir que les faits commis postérieurement à
son entrée en vigueur, et les faits commis avant son entrée en vigueur et qui ont été
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En principe, la loi nouvelle n’est pas applicable aux situations en cours, pour la
simple raison que les faits ont été commis antérieurement à son entrée en vigueur. Mais
le principe de non-rétroactivité est assorti, s’agissant des situations en cours, de plusieurs
exceptions. Elles concernent les lois interprétatives, les lois temporaire, la rétroactivité
expressément prévue par la loi, les lois de forme et les lois de fond plus douces.
-Les lois interprétatives viennent clarifier le sens d’une loi antérieure obscure.
Elles sont des lois qui ne prévoient pas de dispositions nouvelles, mais qui se contentent
d’interpréter les dispositions de la loi principale Ces lois entrent en vigueur au jour de
la loi qu’elles interprètent.
-les lois déclaratives : une loi déclarative se borne à dire que telle règle qu’elle
édicte existe depuis telle date, antérieure. Elle reconnaît l’existence d’une règle juridique
déjà existante. Elle rétroagit donc nécessairement.
-la loi temporaire : la loi temporaire est une loi dont la durée d’application est
préalablement fixée par la loi. Cette loi ne peut être appliquée qu’aux situations nées au
courant de cette durée. Celles dont la naissance a eu lieu postérieurement à cette date ne
sont pas concernées par ses dispositions. Article 7 du code pénal.
-la rétroactivité expressément prévue par la loi : la loi peut stipuler, expressément,
qu’une loi sera appliquée rétroactivement.
-les lois instaurant des mesures de sûreté : le droit marocain comme son corollaire
français a établi une subtile distinction entre les peines et les mesures de sûreté. Les
secondes auraient pour objet de protéger la société et auraient un objet préventif. Les
premières seraient uniquement punitives. Cette distinction a avant tout pour objet de
faire échapper les mesures qualifiées de sûreté à la règle de la non-rétroactivité.
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-les lois de fond sont celles qui visent les incriminations et les sanctions. Elles
déterminent les actes qui tombent sous le coup de la loi et les peines qui leur sont
applicables. Ces lois s’appliquent aux faits commis avant leur entrée en vigueur lorsque
leurs dispositions sont plus douces que celles de la loi ancienne. L’article 6 CP
énonce : « lorsque plusieurs lois ont été vigueur entre le moment où l’infraction a été
commise et le jugement définitif, la loi, dont les dispositions sont les moins rigoureuses,
doit recevoir application »
Pour que la rétroactivité plus douce s’applique, il faut que la loi nouvelle soit
effectivement plus douce que la loi ancienne. Il faut donc comparer la sévérité des lois
pénales en conflit.
La question qui se pose est dans les cas lorsqu’une loi nouvelle contient certaines
dispositions plus douces et d’autres plus sévères ? Dans une telle hypothèse, on admet
généralement qu’il faut faire une application distributive des dispositions de la loi
nouvelle, du moins lorsque celle-ci sont divisible.
S’agissant des sanctions, la dépendance des juges à la loi est à peine moins forte.
Le juge ne peut prononcer que les peines prévues par le texte d’incrimination. Il est tenu
par le maximumet par le minimum, qu’il ne peut dépasser.
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Il résulte de ce que l’on vient de dire que les règles défavorables au délinquant sont
d’interprétation stricte. Le juge ne peut étendre les incriminations ni allonger la durée
des peines. Il ne peut raisonner par analogie.
Pour qu’une poursuite soit possible, il faut que l’infraction se soit révélée à
l’extérieur par un fait matériel objectivement constatable. La simple pensée criminelle,
la simple intention ne concerne que la conscience et ne doit pas pouvoir donner lieu à
des poursuites. C’est là une des différences qui existent entre le droit pénal et la morale
et c’est une garantie contre l’arbitraire des pouvoirs publics qui ne pourront pas faire de
procès de tendance, d’opinion.
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Dès lors, l’élément matériel est une ou plusieurs circonstances de fait qui entrent
dans la définition de l’infraction.. Il est le comportement extérieur qui se trouve à
l’origine du résultat dommageable.
L’acte matériel est l’ensemble des éléments qui constituent l’infraction tels que
définis par le code pénal. D’autres éléments de fait peuvent entourer la commission de
l’infraction sans la constituer elle-même. Dans le fait de vol, par exemple, les éléments
matériels sont les faits qui constituent la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui.
Par exemple l’agent rentre dans une maison vide, y prend des affaires ne lui appartenant
pas. En revanche, l’usage de son véhicule personnel pour se rendre sur les lieux a certes
concouru à la réalisation de l’acte, mais il n’entre pas dans sa définition. Il s’agit d’un
acte préparatoire dont, en principe, l’existence n’est pas nécessaire à la constitution de
l’infraction.
La doctrine aussi a encore établi une différence entre élément matériel et élément
préalables. Selon cette théorie, serait un élément préalable le fait qui, prévu par la
qualification, est indispensable afin que l’infraction soit constituée, en préalable à celle-
ci, mais qui, pour autant ne serait pas, s’il était pris isolément, répréhensible.
Ces éléments ne se rencontrent que dans certaines infractions. Tel est le cas de
l’abus de confiance défini par l’article 547 du code pénal comme le « le fait de mauvaise
foi détourne ou dissipe au préjudice des propriétaires…écrits de toute nature contenant
ou opérant obligations ou décharges et qui lui avaient été remis à la condition de les
rendre ou d’en faire un usage ou un emploi déterminé… ».
Le point délicat dans l’élément matériel est de savoir à partir de quel moment la
volonté coupable d’un agent se sera manifestée de manière suffisamment nette pour que
les pouvoirs publics puissent mettre la répression en mouvement. C’est la question de la
tentative.
La tentative :
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Dans cette conception, l’activité matérielle doit être poussée jusqu’à son terme
pour que l’infraction soit punissable.
Cette théorie est trop laxiste et peu protectrice de la société. Il est certain que celui
qui, par exemple, ne réussit pas à accomplir son geste parce que la police arrive, est tout
aussi mauvais que celui qui réussit parce qu’elle n’arrive pas.
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La question de la tentative est régie par les articles 114 à 117 du code
pénal : « toute tentative de crime qui a été manifestée par un commencement
d’exécution ou par des actes non équivoques tendant directement à le commettre, si elle
n’a été suspendue ou si elle n’a manqué son effet que par des circonstances
indépendantes de la volonté de son auteur, est assimilée au crime consommé et réprimée
comme tel. ». « La tentative de délit n’est punissable qu’en vertu d’une disposition
spéciale de la loi ». « La tentative de contravention n’est jamais punissable ».
-un commencement d’exécution : notre droit se refuse à punir une simple idée
criminelle. La répression suppose au moins un commencement d’exécution. Reste à
déterminer ce qui peut le constituer.
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Est un acte préparatoire l’acte qui, en lui-même, est non répréhensible et, ne
rentrant pas dans la définition de l’infraction elle-même, va néanmoins permettre
concrètement sa réalisation. Tel est le cas d’aller acheter de la corde dans n magasin qui
servira ensuite pour escalader une habitation.
Devant les critiques formulées contre les deux théories, une nouvelle conception
mixte a vu le jour, dans laquelle on a tenté de concilier les deux systèmes précédents.
Ainsi, on ne tient compte de l’intention que lorsqu’elle s’est concrétisée par des actes
matériels, même si ces actes ne sont pas des éléments constitutifs de l’infraction.
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-Un désistement involontaire : pour que la tentative soit consommée il faut que le
désistement se soit produit en raison de circonstances indépendantes de la volonté de
son auteur comme par exemple l’arrivée de tiers, voire de la police. Ou le cas de la
commission de l’infraction qui a manqué son effet comme par exemple, la personne qui
envoie un colis piégé à des individus, qui seront blessées gravement mais ne mourront
pas ; et qui manque l’effet, c’est-à-dire l’homicide.
-l’infraction est dite manquée quand l’auteur est allé jusqu’au bout de son projet
sans pouvoir consommer l’infraction en raison de l’intervention d’une circonstance
indépendante de sa volonté. Ceci est le cas de celui qui tire sur une victime et qui la
manque.
-l’infraction impossible est celle dans laquelle l’agent achève l’exécution sans
pouvoir consommer l’infraction en raison d’une impossibilité juridique ou de fait, dont
il ignorait l’existence. Ceci est le cas d’une personne qui tire sur une autre déjà morte.
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Chahid SLIMANI Droit Pénal Général, Groupe 2
Les derniers auteurs établissent la distinction entre l’impossibilité relative (le fait
de vouloir voler une chose placée ailleurs ou l’impossibilité due à l’ignorance des modes
d’emploi relatifs à l’usage de l’arme) pas de sanction, et l’impossibilité absolue
(meurtre commis sur un cadavre) réprimé.
La répression de la tentative :
Le lien de causalité :
Pour que l’acte matériel soit réprimé, il faut l’existence d’un lien de causalité.
Autrement dit, l’acte matériel soit la cause du résultat criminel. (Arrêt de la Cour de
cassation n° 9/241 du 2004/2/11, dossier délictuel n° 2003/2590.)
=théorie de l’équivalence des conditions : elle postule que toutes les conditions
d’un dommage doivent être considérées comme équivalentes. Elles sont toutes censées
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Chahid SLIMANI Droit Pénal Général, Groupe 2
=théorie de la causalité adéquate :il faut faire un tri parmi toutes les causes à
l’origine du dommage, et ne seront alors retenues que les causes paraissant adéquates
pour produire le résultat.
=théorie de la proximité des causes : elle consiste à ne retenir que la cause qui se
situe chronologiquement au plus près du dommage.
Le système de la territorialité pose que la loi pénale est applicable à l’ensemble des
infractions commises sur le sol du pays dont elle émane. Il ne s’intéresse pas aux
infractions commises à l’étranger, même si la victime ou l’auteur sont ses propres
ressortissants. (Arrêt de la Cour de cassation marocaine n° 246, du 11 mars 1982.
Dossier délictuel n° 73516.)
Est considéré comme faisant partie du territoire national non seulement le territoire
géographique mais aussi les navires, aéronefs marocains ou battant pavillon marocain
quel que soit l’endroit où ils se trouvent (article 11 CP) ainsi que les ports marocains
quel que soit le pavillon du navire ou de l’aéronef au bord duquel l’infraction a été
commise.
Les infractions commises à bord d’un navire battant pavillon étranger relèvent de
la compétence des juridictions marocaines si le premier port d’accostage est un port
marocain
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Chahid SLIMANI Droit Pénal Général, Groupe 2
Dans ce principe, seule la nationalité qui intéresse l’Etat. Il peut prendre deux
aspects, qui peuvent se cumuler :
-La loi nationale est compétente pour punir les ressortissants de l’Etat dont elle
procède, où qu’ils aient pu commettre leur infraction.
-la loi nationale est compétente pour punir quiconque aura causé une infraction
dont son ressortissant serait victime, quelle que soit la nationalité de l'auteur et où que
l’infraction ait pu se commettre.
L’article 12 du code pénal renvoi aux dispositions des articles du 707 à 712 du
code de procédure pénale.
Dans ce système, ce qui importe est la nature de l’infraction commise : l’Etat est
compétent, quand, à sa loi et ses juridictions, dès lors que ce sont ses intérêts
fondamentaux qui sont visés. Il s’agit alors d’infractions contre la défense nationale, la
sûreté de l’Etat…
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Chahid SLIMANI Droit Pénal Général, Groupe 2
L’élément moral peut avoir la forme d’un dol ou d’une faute. Le dol est propre aux
infractions intentionnelles. Il consiste en le fait de vouloir intentionnellement perpétrer
une infraction. La faute se rapporte aux actes de maladresse ou d’imprudence,
susceptibles de troubler l’ordre social.
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Chahid SLIMANI Droit Pénal Général, Groupe 2
§la faute : l’intention criminelle n’est pas une condition sine qua non à la
constitution de toute infraction. Certains troubles sociaux, d’une gravité considérable,
peuvent être réalisés sans qu’il y ait réellement d’intention criminelle. La faute à elle
seule suffit à la constitution de certaines infractions.
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Chahid SLIMANI Droit Pénal Général, Groupe 2
Deuxième partie
L’auteur/le délinquant
L’étude de cette partie doit être effectuée en deux niveaux. Dans le premier, il sera
nécessaire de déterminer la personne responsable et la nature de sa participation
criminelle. Le second volet concerne les causes susceptibles d’atténuer ou d’éteindre la
responsabilité pénale.
Il peut arriver que l’auteur d’une infraction n’agisse pas seul, et qu’il fasse appel à
une ou plusieurs autres personnes. On est alors en présence d’une infraction collective
dont la difficulté consiste à savoir dans quelle mesure et sur quel fondement les
différents participants à l’infraction peuvent être punis. En vérité, deux hypothèses
peuvent se présenter. Ou bien l’infraction collective est le fait de plusieurs personnes
dont chacune accomplit tous les éléments constitutifs de l’infraction. On est alors en
présence de coauteur que l’on peut poursuivre pénalement car chacun, pris
individuellement, a la qualité d’auteur de l’infraction qu’il a consommée. Ou bien
l’infraction collective met en scène un auteur principal qui consomme seul l’infraction
en se faisant aidé, ou en étant poussé à agir, par un ou plusieurs complices.
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Chahid SLIMANI Droit Pénal Général, Groupe 2
La complicité et le complice :
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Chahid SLIMANI Droit Pénal Général, Groupe 2
-la complicité comme circonstance particulière : qui ne constitue pas une infraction
distincte de l’infraction mère. La criminalité du complice est liée par un rapport étroit
avec la criminalité de l’auteur principal, ce qui justifie la mise en application de la
théorie de la criminalité d’emprunt qui transmet la culpabilité et la responsabilité de
l’auteur au complice.
« Sont considérés comme complice d’une infraction qualifiée crime ou délit ceux
qui, sans participation directe à cette infraction, ont :
-procuré des armes, des instruments ou tout autre moyen qui aura servi à l’action
sachant qu’ils devaient y servir
-avec connaissance, aidé ou assisté l’auteur ou les auteurs de l’action, dans les faits
qui l’ont préparée ou facilitée
-La complicité par provocation : plusieurs exemples peuvent être cités : comme la
remise d’argent à l’auteur d’une fausse attestation en lui demandant de s’en servir. Ce
qui constitue un don sanctionné par l’article 129 CP. La promesse d’un repas et d’argent
à un ouvrier d’usine afin de l’inciter à incendier celle-ci, ce qui constitue une promesse
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Chahid SLIMANI Droit Pénal Général, Groupe 2
selon le même article. Enfin, constitue une menace par exemple le fait pour un
employeur de dire à son employé qu’il le licenciera s’il ne fait pas un faux témoignage.
-la complicité par aide et assistance : il peut s’agir par exemple de fournir des
armes, des instruments, une voiture, faire le guet, conduire une voiture…l’acte d’aide
ou d’assistance doit être soit antérieur, soit concomitant à l’acte principal.
Pour être réprimée, la complicité doit être portée sur un acte principal qui constitue
lui-même une infraction sauf exception faite par la loi (par exemple l’article 407 du code
pénal qui concerne la complicité de suicide).
Il faut dire aussi que la participation du complice doit être faite d’une manière
délibérée. L’élément intentionnel porte sur la connaissance de la réalisation d’une
infraction à laquelle le concours est prêté, des instructions données ou des informations
fournis. L’intention coupable nécessaire à la constitution de la complicité ne se rattache
qu’à l’acte de complicité. Si l’intention du complice a porté sur plusieurs faits qui ne
correspondent pas à ceux visés par l’auteur de l’acte principal, ce sont les dispositions
de l’article 129 CP qui doivent être appliquées.
Le domaine de la complicité :
En vertu des dispositions des articles 129 et 130 du code pénal, la complicité n’est
concevable qu’en matières criminelle et délictuelle. En revanche, ce type de
participation à une œuvre infractionnelle n’est jamais punissable en matière
contraventionnelle.
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Chahid SLIMANI Droit Pénal Général, Groupe 2
La responsabilité du complice :
Plusieurs arguments ont été avancés par la doctrine classique pour rejeter cette
responsabilité :
-à la différence des personnes physiques dont l’existence est perceptible par les
sens, les personnes morales sont des êtres purement abstraits.
-. L’imputation d’une infraction à une personne morale est une chose impossible
en raison de la fiction des personnes morales.
Elle pense que les personnes morales constituent des entités dont l’activité
économique et sociale est certaine. Il convient donc de leur reconnaître une personnalité
juridique distincte de celle de leurs membres.
Pour réfuter les arguments de la doctrine classique, les auteurs modernes proposent
plusieurs arguments :
-la personne morale peut donner mandat à tel ou tel associé d’effectuer, au nom de
la société, un acte incriminé. De sorte que, derrière l’auteur matériel apparaît la personne
morale au nom et pour le compte de laquelle l’associé a agi.
-ils estiment que la personne morale étant dotée d’organes, elle dispose d’une
volonté propre.
-sur la peine, les auteurs modernes admettent le recours aux amendes qui sont
supportées par le patrimoine de la société. Ils font également valoir que l’on peut
concevoir des peines spécifiques aux personnes morales comme l’interdiction d’exercer,
la dissolution.
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Chahid SLIMANI Droit Pénal Général, Groupe 2
-la deuxième se résume dans le fait que le membre qui a commis la faute doit avoir
agi dans le cadre des compétences qui lui ont été attribuées. (Arrêt de la Cour de
cassation n° 7/2263 du 98/10/1, dossier délictuel n° 98/8774.)
-pour que la personne morale soit mise en cause pénalement, il faut qu’elle ait
effectivement la personnalité morale.
Il arrive qu’une personne, bien qu’ayant commis une infraction, ne fasse pas l’objet
de sanction. Cela peut tenir à des causes extérieures à l’auteur de l’acte (causes
objectives). Cela peut aussi tenir à des causes propres à la personne même de l’agent
(causes subjectives).
Le régime juridique des causes subjectives a été prévu par les articles 2, 13, 132 et
140 du code pénal. Ces articles distinguent entre deux causes qui se rapportent, la
majorité pénale et à l’état intellectuel et mental de l’auteur de l’infraction.
La minorité : la majorité pénale est fixée à 18 ans. Est donc mineur le délinquant
qui n’a pas atteint l’âge de 18 ans au moment des faits. En droit pénal, l’enfant mineur
est censé ne pas être doté d’une volonté parfaitement lucide. Dans le code pénal, le
législateur distingue entre deux catégories de minorité. La première dans laquelle l’âge
du mineur est moins de 12 ans. Dans ce cas, le mineur bénéficie d’une irresponsabilité
totale. Ce principe est prévu par l’article 138 CP, Ce dernier stipule : « le mineur de
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Chahid SLIMANI Droit Pénal Général, Groupe 2
Le mineur de moins de 12 ans, peut, tout de même, être condamné à une des
mesures prévues par le code de la procédure pénale si jamais son propre intérêt l’exige.
Les mesures pénales susceptibles d’être prononcées à l’encontre d’un mineur âgé
entre 12 et 18 ans diffèrent en fonction de la nature juridique de l’infraction (crime, délit,
contravention).
L’article 132 du code pénal dispose : « toute personne saine d’esprit et capable de
discernement est personnellement responsable… ». De même, l’article 134 du code
pénal énonce : « »n’est pas responsable et doit être absous celui qui, au moment des faits
qui lui sont imputés, se trouvait par suite de troubles de ses facultés mentales dans
l’impossibilité de comprendre ou de vouloir… »
Cette irresponsabilité se justifie par le fait que l’individu touché par ses troubles se
trouve dans l’impossibilité de comprendre ou de vouloir réellement ses actes.
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Chahid SLIMANI Droit Pénal Général, Groupe 2
Pour que l’irresponsabilité pénale soit retenue, le trouble devait en premier lieu
exister au moment des faits.
Le trouble psychique qui existait lors des faits tantôt supprime, tantôt réduit (art
135 CP) la responsabilité pénale. Ce deuxième cas de figure se trouve lorsque le trouble
mental n’est que partiel et que le discernement de l’agent s’est seulement trouvé altéré,
l’individu reste responsable mais les juges sont invités à tenir compte de l’existence du
trouble mental pour déterminer la peine.
Les causes objectives d’irresponsabilité ou les faits justificatifs sont des éléments
qui se rapportent aux circonstances qui ont accompagnées la commission de l’infraction.
La loi peut elle-même autoriser directement ou rendre possible par ses prévision la
commission d’une infraction. L’hypothèse est la suivante. Deux textes entrent en
conflit : le premier impose ou permet un comportement qui est lui-même incriminé par
le second. Quel texte faut-il faire prévaloir ? Ceci est le cas par exemple d’un médecin
qui a constaté, en exerçant sa profession, un cas de maladie contagieuse et qui doit le
dénoncer en violant le secret médical.
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Chahid SLIMANI Droit Pénal Général, Groupe 2
la loi exige plusieurs conditions : tout d’abord un commandement, qui désigne l’ordre
reçu. L’agent ne peut invoquer le fait justificatif s’il n’a pas reçu l’ordre d’accomplir le
fait délictueux. Ce fait justificatif est basé sur le devoir d’obéissance que tout
subordonné doit à son supérieur. Celui qui a agi de sa propre initiative ne peut-il
invoquer le commandement de l’autorité légitime Ensuite, pour que l’infraction
commise soit justifiée, il faut que cet ordre provienne d’une autorité légitime (civile,
militaire…,). Il faut aussi que l’autorité soit compétente, c’est-à-dire agissant dans la
cadre de ses fonctions. Enfin l’autorité doit nécessairement être marocaine, la loi pénale
marocaine ne pouvant naturellement être combattue par une loi étrangère.
-la théorie des baïonnettes intelligentes : qui permet aux subordonnés d’apprécier,
commandement après commandement, la légalité des ordres qu’ils reçoivent.
-la théorie de l’illégalité manifeste : selon cette théorie, l’agent doit, en principe,
exécuter sans discuter les ordres reçus. Mais ce principe d’obéissance connait une
exception pour les actes manifestement illégaux. Le subordonné peut refuser d’exécuter
un acte manifestement illégal. En revanche, s’il l’exécute, sa responsabilité pénale sera
engagée et il ne bénéficiera d’aucun fait justificatif.
L’état de nécessité
L’état de nécessité est la situation dans laquelle se trouve une personne qui ne peut
raisonnablement sauver un bien, un intérêt ou un droit que par la commission d’un acte
qui, s’il était détaché des circonstances qui l’entourent, serait délictueux.
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Chahid SLIMANI Droit Pénal Général, Groupe 2
Plusieurs conditions doivent être remplies pour que l’état de nécessité soit un fait
justificatif supprimant la responsabilité de l’agent :
Le danger doit être physique ou matériel : les actes commis dans le cadre de l’état
de nécessité doivent viser un objectif déterminé. Ils doivent être destinés à contrecarrer
une menace pour la vie, pour la propriété ou portant sur un bien appartenant à l’auteur
de l’acte ou à autrui.
-le danger doit être actuel ou imminent : cette condition signifie que le danger doit
être non seulement immédiat, au moment où la personne agit mais aussi il ne faut pas
qu’il soit futur.
-l’acte doit être nécessaire : le délinquant ne doit pas avoir d’autres moyens que
l’infraction pour se soustraire au péril qui le menace.
-l’acte doit être proportionné : l’intérêt sacrifié doit avoir une valeur inférieure, au
pire équivalente, à celui sauvegardé.
La contrainte :
Le libre arbitre d’une personne peut être réduit lorsqu’elle est soumise à une
contrainte qui la met dans l’incapacité de prendre une décision adéquate. La contrainte
est une situation qui oblige une personne de commettre une infraction sans vraiment le
vouloir et qui engendre l’effacement de l’élément moral.
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Chahid SLIMANI Droit Pénal Général, Groupe 2
Plusieurs conditions doivent être réunies. Tout d’abord, la contrainte doit être
indépendante de la volonté humaine. L’intéressé ne doit pas avoir pu agir de manière à
éviter sa survenance. Ensuite, l’imprévisibilité est aussi une condition qui est teinté de
considération morale quant à l’agent.
Enfin, la contrainte doit être irrésistible. Cette condition doit être appréciée par
rapport au comportement de l’individu moyen placé dans la même situation.
La contrainte physique est généralement définie comme une pression exercée sur
le corps de l’agent, qui enlève à celui-ci le libre exercice de son activité. Elle peut, tout
d’abord, être d’origine externe, c’est-à-dire se fonder sur un fait générateur extérieur à
l’agent. Ce fait générateur peut être d’origine naturelle. Le fait générateur de la
contrainte peut aussi provenir d’un tiers.
La contrainte physique peut aussi être interne. Il en est ainsi lorsqu’elle procède
d’une circonstance propre à l’agent, qui supprime sa liberté de vouloir (par exemple une
maladie).
La légitime défense :
Alors même que toute l’histoire de la justice pénale s’analyse dans un détachement
progressif de la justice privée vers la reconnaissance de la justice publique, il fut toujours
admis que dans les situations d’urgence où la sécurité des personnes et des biens ne peut
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Chahid SLIMANI Droit Pénal Général, Groupe 2
pas être assurée par les moyens habituels de la justice et de la police, celui qui se défend
ne fait que remédier à l’insuffisance de ces moyens et ne commet donc pas d’actes
contraire au droit.
Pour que la légitime défense soit prise en compte, plusieurs conditions sont
exigées.
-l’objet de l’agression peut être une personne ou un bien. La personne peut s’agir
soit de l’individu lui-même qui se défend, soit d’autrui. L’agression peut prendre la
forme d’une atteinte physique ou morale.
-le moment de l’agression : la légitime défense n’est autorisée que pour repousser
un mal présent. L’agression doit donc être actuelle (c’est-à-dire en cours au moment où
se produit la riposte) ou imminente (c’est-à-dire sur le point de se commettre).
-l’agression doit avoir un caractère injuste : cela signifie qu’elle doit être dénuée
de tout fondement juridique.
-la riposte doit être nécessaire : pour que la légitime défense puisse être admise, il
faut que la personne agressée n’ait pas eu d’autre moyen pour se soustraire au danger
qui la menaçait que de commettre une infraction.
-la riposte doit être concomitante : la concomitance exige que la défense coïncide
avec l’attaque illégale.
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Pour que l’agent bénéficie de la légitime défense, toutes ces conditions doivent
être remplies. La preuve de la légitime défense comme tous les faits justificatifs pèse sur
le prévenu. Toutefois, le législateur a énoncé une présomption de légitime défense dans
l’article 125 du code pénal. Ce dernier stipule : « sont présumés accomplis dans un cas
de nécessité actuelle de légitime défense :
-l’homicide commis, les blessures faites ou les coups portés en repoussant, pendant
la nuit, l’escalade ou l’effraction des clôtures, murs ou entrée d’une maison ou d’un
appartement habité ou de leurs dépendances.
Cette présomption se justifie par les circonstances suspectes qui ont entouré la
commission des actes ayant provoqué la commission de l’infraction.
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