Mini Guide DBT
Mini Guide DBT
Mini Guide DBT
PAP
Les mini-guides
La thérapie comportementale
dialectique
un mini-guide de pratique
première édition
2
0
1 Magalie Lussier-Valade
Julie Jomphe
9
Éditeur: Thanh-Lan Ngô – psychopap
Éditeur: Thanh-Lan Ngô – psychopap
Montréal, QC, Canada
2019
ISBN 978-2-925053-09-5
Dépôt légal 3e trimestre 2019
Bibliothèque et Archives nationales du Québec 2019
Bibliothèque et Archives Canada 2019
1re édition
Table des matières
Introduction 1
L’esprit de la DBT 5
Les objectifs 7
Le déroulement de la thérapie 27
Formation 31
Pour le patient 31
Conclusion 32
Annexes 33
Références 35
Résumé
La thérapie comportementale dialectique (DBT) a initialement été développée dans les années
1980 par Marsha Linehan, professeur de psychologie, pour le traitement des personnes
avec trouble de personnalité limite (TPL) aux prises avec des comportements suicidaires
chroniques.
a
Université de Montréal, département de psychiatrie
b
Pavillon Albert-Prévost, Hôpital Sacré-Cœur-de-Montréal, CIUSSS du Nord de l’Île de Montréal
c
CISSS de Lanaudière
thérapie
comportementale
dialectique (DBT)
Introduction
La thérapie comportementale dialectique (DBT) a
Point clé initialement été développée dans les années 1980
par Marsha Linehan, professeur de psychologie,
pour le traitement des personnes avec trouble
La thérapie de personnalité limite (TPL) aux prises avec des
comportementale comportements suicidaires chroniques. Il s’agit
dialectique d’une forme de thérapie d’orientation cognitivo-
comportementale, dont elle reprend des principes
implique un clés, comme la régulation émotionnelle et les
équilibre entre exercices pratiques, combinée à certains éléments
le besoin de empruntés aux pratiques de méditation bouddhistes
et de pleine conscience, tels que les principes
changement et de tolérance à la détresse, d’ouverture d’esprit,
l’acceptation du de relaxation et d’acceptation. La DBT se fonde
présent. également sur le principe philosophique dialectique,
qui présuppose une recherche d’équilibre, une
réconciliation d’opposés en un processus continu
de synthèse (Linehan, 1995).
1
La thérapie comportementale dialectique comporte habituellement 2 volets: la thérapie
individuelle ainsi que l’entraînement aux compétences, qui se fait en groupe, sous forme de 4
modules:
• Compétences de pleine conscience: apprentissage des compétences
nécessaires pour centrer son attention sur le moment présent, sans
jugement.
2
Tableau 1. Conceptions du trouble de personnalité limite (adapté de Gunderson et al., 2018)
Kernberg et L’agressivité est ici considérée comme une pulsion humaine innée et sa présence en
l’agressivité en excès peut être déterminée génétiquement ou en raison de frustrations importantes
excès durant l’enfance. Cette agressivité excessive est tour à tour exprimée ou refoulée
pour être projetée contre le soi ou l’Autre.
Le défaut de mentalisation réfère à l’incapacité d’identifier les états mentaux (i.e les
Fonagy/Luyten pensées, croyances, intentions, motivations, désirs, buts) qu’une personne présente
et le défaut de ainsi que l’influence de cet état mental sur les comportements ou interactions. Ce
mentalisation déficit serait relié aux difficultés de certaines figures parentales à refléter à un enfant
ses émotions et à les identifier et nommer.
Pour un aperçu plus complet de chaque théorie, le lecteur est invité à consulter Competing Theories
of Borderline Personality Disorder (Gunderson et al., 2018).
Il est important de retenir ici que selon l’esprit de la DBT, un individu vivant avec le TPL porte une
vulnérabilité biologique se manifestant par un seuil plus bas pour déclencher les émotions, une
plus grande réactivité émotionnelle (plus grande intensité de la réaction) ainsi que par un délai
prolongé avant le retour au niveau de base suite à l’activation émotionnelle. Cette dysrégulation
émotionnelle est responsable de l’instabilité observée dans les 4 secteurs ci-dessous:
Affectif Interpersonnel
Comportemental Soi/cognition
Sensibilité émotionnelle
importante
Lent retour à l’état de
base
Stresseur
Réponse sans vulnérabilité
Note clinique
Il n’est pas rare de se heurter à une réticence à accepter un diagnostic
chez les patients, particulièrement s’il s’agit d’un diagnostic de TPL. Il peut
être utile de souligner que bien qu’il existe des fondements biologiques
à la personnalité, il ne s’agit effectivement pas d’une “maladie” et il n’est
pas question de guérir un individu. Chaque être humain est doté d’une
personnalité qui est composée de plusieurs traits, qui s’exprimeront
plus fortement selon l’environnement et les expériences (ce qui est
bien normal). Le terme “trouble” ne sera employé que lorsque ces
traits deviennent problématiques et/ou entraînent une souffrance. Il
est important d’expliquer au patient et à sa famille que la DBT ne vise
pas à changer la personnalité d’une personne mais plutôt de lui offrir
des outils et stratégies pour diminuer ou mieux tolérer les expériences
douloureuses et accomplir ses objectifs personnels. Il s’agit de renforcer
ses forces et de trouver des façons de travailler ses difficultés.
4
Les grands postulats de la thérapie
comportementale dialectique (la philosophie)
• Le patient fait de son mieux.
• Le patient veut s’améliorer.
• Le patient doit faire mieux et être plus motivé au changement.
• Le patient n’est peut-être pas responsable de tous ses
problèmes, mais il doit quand même les résoudre.
• La vie des patients avec TPL est intolérable telle qu’elle est
présentement vécue.
• Le patient doit apprendre de nouveaux comportements
appropriés aux situations.
• Le patient ne peut pas échouer en thérapie (le blâme repose
sur la thérapie).
• Les thérapeutes traitant des patients limites ont besoin de
soutien.
1. Parlons dialectique
La perspective dialectique implique que dans chaque dysfonction se retrouve une fonction. Dans
l’esprit de la DBT, la dialectique fondamentale est celle d’accepter la personne telle qu’elle est
au moment présent tout en lui enseignant comment changer. Il s’agit de la (ré)conciliation de
l’acceptation et du changement. La DBT repose sur le paradoxe selon lequel le changement
thérapeutique ne peut s’accomplir qu’en contexte d’acceptation de la situation telle qu’elle est.
Pour les patients, l’acceptation de “ce qui est” représente déjà un changement en soi.
Le deuxième paradoxe de la DBT concerne le rôle du thérapeute, qui exerce un contrôle sur la
thérapie (et par le fait même, le patient) dans le but de favoriser l’indépendance de ce dernier,
sa liberté et son propre contrôle sur soi. Le “contrôle” du thérapeute sur le patient devient ainsi
nécessaire à l’affranchissement de ce dernier.
5
Changement Acceptation
Contrôle du Autonomie et
thérapeute liberté du patient
Une fois établie, cette relation ne doit cependant pas devenir un obstacle au progrès de l’individu.
Il peut arriver que les patients craignent de perdre le thérapeute s’ils “progressent trop”. Il
est donc important de renforcer la notion que l’absence d’amélioration accélérera la perte du
thérapeute: il est effectivement peu bénéfique ou éthique de poursuivre une thérapie inefficace.
Le thérapeute occupe une place importante dans le processus de changement du patient. Il
doit donc s’assurer de demeurer “thérapeutique”. La relation avec des individus présentant des
traits de personnalité limite ou autres vulnérabilités au plan de la gestion des émotions et de
la mentalisation peut représenter un défi de taille pour le thérapeute oeuvrant seul. Il est donc
impératif pour ce dernier de bénéficier de collègues avec qui échanger et partager certaines
responsabilités. Cela lui permettra d’éviter de devenir polarisé.
Centration Demande
inébranlable bienveillante
Soutien Flexibilité
bienveillante
Orienté vers
l’acceptation
6
Figure 4. Le thérapeute de la thérapie comportementale dialectique
Les objectifs de traitement
La DBT, plus flexible que sa grande soeur la thérapie cognitivo-comportementale, demeure
toutefois stricte quant aux priorités de traitement. Les comportements suicidaires, ou mettant en
jeu l’intégrité physique ou la sécurité des individus représentent la première cible d’interventions
(1er focus). Par la suite, les comportements ou attitudes menaçant le processus de thérapie sont
abordés (2e focus), pour finalement faire place aux problèmes interférant avec le développement
d’une vie satisfaisante pour l’individu (3e focus). Ce dernier apprendra donc, à l’aide du soutien
de son thérapeute, plusieurs compétences qui remplaceront graduellement les réponses plus
dysfonctionnelles jusque-là mises en place en réponse aux situations souffrantes. Le maintien
ou stabilisation de ces compétences deviendra la priorité (4e focus).
Selon les progrès faits, il sera alors possible de travailler sur les différents traumatismes
vécus par la personne ainsi que sur l’élaboration d’un sentiment personnel de validation et de
respect de soi. L’individu n’acceptant pas ces cibles de traitement ou leur hiérarchie ne sera pas
considéré candidat à la DBT (et n’y verra probablement que peu d’intérêt).
Les objectifs de traitement de la DBT sont décrits en termes de comportements cibles, c’est-
à-dire les comportements à favoriser ou à diminuer. Chaque cible représente une catégorie
de comportements (spécifiques à l’individu) concernant un domaine de fonctionnement. La
sélection des comportements cibles nécessitent un processus d’évaluation rigoureux et continu.
Dialectique
Figure 5. Les modes de pensée 7
La pensée dialectique nécessite la capacité de voir au-delà des polarités et de considérer la réalité
comme un tout complexe, aux multiples facettes. Il ne s’agit pas seulement de voir qu’il existe des
contradictions mais également de pouvoir les unir et les intégrer et de réaliser que deux éléments
contraires peuvent co-exister sans que l’un n’annule ou ne prenne le dessus sur l’autre.
Comportements auto-dommageables :
Même en l’absence d’une intention de mourir, ces gestes ne sont jamais ignorés dans
la DBT puisqu’ils constituent un prédicteur de suicide subséquent et entraînent des
dommages corporels, parfois permanents.
En bref : Il s’agit de communiquer au patient que ses pensées, ses émotions et comportements ont
un sens, sont explicables et compréhensibles (et effectivement, lorsque nous prenons en compte
leur vulnérabilité émotionnelle biologique et/ou leur vécu, plusieurs de leurs réactions ont un
sens).
10
Note clinique
« La façon dont vous avez réagi fait beaucoup de sens si on se fie à la
situation, à ce qui vous est arrivé dans le passé et compte-tenu de votre
bagage génétique » (acceptation, validation de l’état du patient dans le
moment présent). « Et en même temps, j’entends aussi que votre réaction
vous a causé beaucoup de problèmes au travail/avec vos proches/avec
votre famille et qu’il serait peut-être utile d’examiner d’autres stratégies »
(incitation au changement, à l’application de la résolution de problèmes).
Les partisans de l’approche béhaviorale reconnaîtront son influence sur l’analyse en chaîne, qui
s’intéresse aux facteurs situationnels entourant un comportement problématique, c’est-à-dire
autant ceux l’ayant précédé que ceux l’avant suivi. Cette analyse permet de déterminer les facteurs
(et les liens), autant internes qu’externes, qui sont associés à un comportement problématique.
Une fois ces facteurs identifiés, il est plus facile pour le patient, avec le soutien du thérapeute,
de les mettre en relation avec le comportement nuisible. L’analyse des conséquences de ce
comportement permet premièrement de déterminer ses renforcements (même une réaction de
colère d’un proche peut représenter un renforcement positif) et par la suite, d’aider la personne
à prévenir d’éventuelles récidives et de planifier des comportements alternatifs. Il s’agit un peu
de faire avec une personne le film d’une partie de sa vie et d’écrire le scénario (avec tous les
détails possibles, moments par moments) relatif à cette partie de sa vie pour comprendre et
identifier les causes de cet enchaînement précis.
11
Comment procéder à l’analyse en chaîne (Annexe I)?
1. S’entendre sur un comportement problématique. Ce dernier doit être bien identifié
et détaillé. Identifier ce que le patient a fait et dit (et pensé et senti s’il y a lieu).
2. Identifier un déclencheur externe se situant idéalement dans les 4 heures avant le
comportement problématique.
3. Le thérapeute aide le patient à identifier les liens entre le déclencheur et le
comportement problématique en décortiquant étape par étape, le plus précisément
possible ce qui est survenu, minutes par minutes, tant intérieurement (pensées,
émotions, sensations physiques) qu’extérieurement (actions, événements, ce que
fait chacun dans l’environnement) (l’enchaînement ayant mené à ce comportement).
4. Il est possible que le patient ne voie pas la nécessité de cette activité (qui peut être
confrontante ou souffrante). Il est très important alors d’orienter adéquatement le
patient sur le motif de cet exercice, ce qui aura pour effet d’augmenter sa motivation
et collaboration. Lui rappeler que l’élaboration d’un traitement efficace, qui
entraînera un changement du comportement, dépend d’une description complète et
détaillée des facteurs qui ont facilité et contrôlé le comportement est la clé de cette
intervention (clarifier les causes du comportement pour voir ensuite lesquelles sont
les plus facilement modifiables et sur lesquelles nous concentrerons nos efforts).
5. Si le patient a du mal à identifier les facteurs qui ont influencé son comportement,
le thérapeute peut l’aider en formulant des hypothèses et en les vérifiant auprès du
patient : (liste non exhaustive)
12
Les styles de communication interpersonnelle
La DBT combine deux types de styles de communication interpersonnelle: la communication
irrévérencieuse et la communication réciproque. Ces deux types doivent être retrouvés en
équilibre dans les interactions avec le patient :
• La communication irrévérencieuse est utilisée en situation d’impasse, pour attirer
l’attention du patient, l’aider à voir la situation de façon différente, déstabiliser le
patient pour favoriser une ré-équilibration (patient : « je vais me tuer », thérapeute :
« mais vous vous êtes engagée à rester en traitement pendant un an ! »).
Thérapie individuelle
Groupe d’apprentissage des compétences
Coaching téléphonique
Équipe thérapeutique
13
La thérapie individuelle
Chaque patient bénéficie d’une psychothérapie individuelle avec son thérapeute principal, qui
utilise la fiche d’auto-observation quotidienne (diary card) avec le patient pour faire l’évaluation
de la semaine (Annexe 2). Celle-ci doit être remplie par le patient à la maison avant la séance.
S’il n’a pas été possible pour l’individu de la remplir, il devra le faire seul, sans aide ou attention
de la part du thérapeute durant les premières minutes de la séance (et sans bénéficier de temps
supplémentaire). L’importance de cette carte doit aussi être respectée par le thérapeute, qui
prendra le temps de la commenter à haute voix et l’utilisera pour guider la séance et mener
l’analyse en chaîne (Annexe I) s’il y a lieu. Cette dernière est principalement utilisée en début
de thérapie, afin de cerner et de mieux comprendre les « patterns » des patients (c’est-à-dire
leurs déclencheurs et renforçateurs habituels). Par la suite, plus la thérapie progresse, plus le
thérapeute utilisera les jeux de rôles, les expériences comportementales et surtout, l’exposition
en séance (par exemple, aux émotions douloureuses).
Toutes les autres modalités de thérapie sont complémentaires à cette modalité, qui permet
la motivation du patient, personnalisation du traitement (apprentissage de compétences
complémentaires si nécessaire) et la généralisation des acquis. Cette thérapie permet donc
d’appliquer les compétences apprises en groupe aux situations spécifiques de la vie du patient
et progressivement, de remplacer les comportements et réactions dysfonctionnels par un
comportement fonctionnel. Éventuellement, elle permettra à l’individu de construire une « vie
qui vaut la peine d’être vécue », en harmonie avec ses propres valeurs et objectifs.
La thérapie est généralement un contrat d’un an, renouvelable selon les objectifs à atteindre et
contingent à un progrès observable.
Note clinique
Le thérapeute travaillant avec des gens souffrant d’un TPL doit être
sensible aux vulnérabilités que ces derniers présentent ainsi qu’à ce que
Marsha Linehan décrit comme les dilemmes dialectiques.
14
Domaines influencés par
la prédisposition Vulnérabilité émotionnelle
biologique (hypersensibilité, peur, sentiment
de perte de contrôle, difficulté à
gérer le vécu émotionnel)
Crise aigüe
(réactivité, crise suicidaire,
gestes Passivité active
auto-dommageables, (recherche du soulagement
difficulté à tolérer et par l’autre, dépendance)
réguler le stress)
Changement Acceptation
Les compétences ciblées dans la DBT peuvent être définies comme l’ensemble des habiletés
nécessaires afin de résoudre les problèmes de la vie courante et bâtir une vie satisfaisante.
Celles-ci sont démontrées et expliquées dans le groupe selon une perspective psychoéducative.
L’apprentissage des compétences se fait en trois phases :
1. La phase d’acquisition (principalement en groupe)
2. La phase de consolidation (en thérapie individuelle)
3. La phase de généralisation (en thérapie individuelle et appels téléphoniques de
coaching)
15
Il est important de garder à l’esprit qu’une compétence non appliquée est inutile: l’individu doit
pouvoir l’utiliser dans tous les contextes de sa vie et doit donc pratiquer, pratiquer et pratiquer
encore ce qui est enseigné dans les groupes d’apprentissage. Dans le modèle classique de DBT,
tous les patients devraient être impliqués dans un tel groupe durant la 1re année de traitement.
Les patients devraient aussi pouvoir suivre ce groupe deux fois, de façon à approfondir la matière
enseignée. Ce complément indispensable à la thérapie individuelle est idéalement donné par deux
thérapeutes autres que le thérapeute principal, afin d’éviter que des enjeux de gestion de crise
personnelle ne soient abordés en groupe. S’il est impossible de procéder ainsi, la distinction entre
les deux modalités de traitement doit être explicitée.
Cette compétence concerne la capacité et la qualité des processus attentionnels ainsi que de la
présence à l’instant présent. Il s’agit d’aider le patient à observer et décrire son monde intérieur, ses
pensées ou émotions ainsi que les sensations physiques qui l’habitent. Au-delà de l’identification
des émotions et pensées, la pleine conscience met également l’accent sur le non-jugement, de
ralentir pour ne faire qu’une chose à la fois, de façon efficace. Les compétences de pleine conscience
sont centrales à la DBT et sont parmi les premières à être enseignées aux patients.
Ces compétences permettent au patient de développer son Esprit Sage, qui intègre à la fois l’Esprit
rationnel et l’Esprit émotionnel. Chaque individu possède cet Esprit Sage mais ce dernier peut être
difficile d’accès. Le patient doit être informé que les compétences de pleine conscience nécessitent
beaucoup de pratique et doivent être initialement pratiquées en situation plus neutre, pour faciliter
l’apprentissage. Des exercices, comme celui du galet qui se dépose au fond de l’eau ou de celui de
l’escalier en spirale, peuvent aider le patient à atteindre son Esprit Sage :
1. Galet de pierre dans l’eau d’un lac : Imaginez que vous êtes en bordure d’un beau lac bleu
durant une belle journée ensoleillée. Imaginez que vous êtes un petit galet de pierre, plat
et léger. Imaginez que vous avez été lancé dans le lac et que vous descendez, doucement,
lentement, calmement dans l’eau calme, bleue claire, jusqu’au fond doux et sablonneux.
• Notez ce que vous voyez, ce que vous ressentez alors que vous descendez vers
le fond, peut-être en tournoyant, en flottant. Au moment où vous atteignez le
fond du lac, portez votre attention à l’intérieur de vous-même.
• Notez la sérénité du lac; devenez conscient du calme et du silence de la
profondeur.
• Au moment où vous atteignez votre centre, concentrez-y votre attention.
2. Descendre un escalier en spirale : Imaginez que vous avez en vous un escalier en
spirale, qui descend vers votre centre. Commençant par le haut, descendez lentement
l’escalier, en allant plus profondément en vous-même.
• Notez les sensations. Reposez-vous en vous assoyant sur une marche ou en
allumant la lumière en descendant, si vous le souhaitez. Ne vous obligez pas à
aller plus profondément que vous en êtes capable. Notez le silence. Au moment
où vous atteignez votre centre, portez-y votre attention (peut-être au niveau de
votre abdomen).
16
Esprit rationnel Esprit émotionnel
Capable
d’intégrer les
La raison extrême. émotions et la Les émotions sont
Se base sur la logique raison. en contrôle.
et les faits. Capable Se base sur
Ne se préoccupe pas d’identifier et l’humeur, sur
des émotions. d’utiliser les l’émotion.
C’est “l’ordinateur” compétences Ne se préoccupe pas
dont l’algorithme nécessaires à la de la logique ou des
permet de prendre la situation. faits.
décision la plus La sagesse
logique. intérieure.
Esprit Sage
Le thérapeute présentera alors les « Quoi » de la pleine conscience : le but est d’apprendre
à participer avec conscience (awareness) « Que dois-je faire quand je pratique la pleine
conscience? »
• Observer : seulement porter attention à ce qui se passe dans le moment présent,
sans chercher à fuir la sensation ou la modifier.
• Décrire : mettre des mots sur ce qui se passe autour de moi et en moi.
• Participer : s’immerger complètement dans l’activité du moment présent.
17
Tolérance à la détresse :
Ces compétences seront privilégiées lorsque la situation génère trop de stress ou d’émotions pour
que la personne soit capable d’utiliser ses autres compétences (par exemple, niveau d’intensité 90%
ou plus) ou lorsqu’on ne peut pas changer une situation. Elles ne sont toutefois pas des solutions
à long terme pour bâtir une vie satisfaisante. Des clips les présentent sur Youtube (par exemple,
https://www.sunrisertc.com/distress-tolerance-skills/)
Pratiquer le STOP*
* Tiré et traduit de Linehan, 1995, CISSS de Lanaudière, direction des programmes et services santé mentale
adulte.
Dans les situations de crise, l’Esprit émotionnel est en contrôle et bloque l’accès à l’Esprit Rationnel
(et par le fait même, à l’Esprit Sage). Il est utile d’enseigner aux patients comment changer leur
chimie corporelle afin de diminuer l’Esprit Émotionnel rapidement. Il est plus bénéfique de le
pratiquer en groupe avec les patients, qui seront alors plus motivés à le pratiquer par eux-mêmes
par la suite.
18
Pratiquer le TIP*
Température du visage à diminuer avec de l’eau glacée : on retient sa
respiration et on plonge son visage dans un bol d’eau froide (8-10oC). Si c’est
impossible, un « ice pack » peut être appuyé sur vos joues et yeux. On poursuit
pendant 15-30 secondes (répétez quelques fois au besoin). *Cela permet
d’activer le réflexe d’apnée et de diminuer votre fréquence cardiaque. Si vous
souffrez d’une condition médicale, demandez l’avis de votre médecin avant.
Intense exercice : On pratique une activité physique aérobique intense
(course, sauter sur place, danse aérobique) pendant une vingtaine de minutes
pour changer la réponse physiologique du corps et ainsi diminuer la réponse
émotionnelle.
* Tiré et traduit de Linehan, 1995, CISSS de Lanaudière, direction des programmes et services santé mentale adulte.
Toucher : j’identifie 3 sensations au niveau du toucher. Trois façons dont mon corps est
en contact avec l’environnement.
Odorat : j’identifie 2 odeurs que je peux sentir (je peux aussi garder sur moi un parfum
que j’aime).
Il est également possible d’utiliser IMPROVE pour tenter d’améliorer le moment présent et de
traverser la crise.
IMPROVE
Imagerie mentale : imaginez des scènes relaxantes, que tout va bien, que les émotions
quittent votre corps, etc.
Prière : il s’agit de s’en remettre à plus grand que soi. Par exemple, demander à un être
cher décédé de nous aider, donner la force, nous guider.
Relaxation : faire quelque chose qui nous relaxe, qui est apaisant pour nous.
Encouragement : se répéter dans sa tête des phrases d’encouragement, plutôt que des
phrases démoralisantes. Ex. : « je peux y arriver », « ça ne durera pas éternellement »,
« j’ai déjà vécu pire », « je suis courageuse », etc.
20 * Tiré et traduit de Linehan, 1995, CISSS de Lanaudière, direction des programmes et services santé mentale adulte.
Régulation des émotions :
La plupart des individus avec un TPL s’entendront pour dire qu’ils ressentent des émotions intenses
qui peuvent changer (très) rapidement et entraînent des comportements autodestructeurs. Dans
l’esprit de la DBT, la régulation des émotions ne consiste pas à contrôler toute expression ou
apparition d’une émotion douloureuse: il s’agit plutôt d’exercer un contrôle sur les comportements
impulsifs et nuisibles liés à certaines émotions et de moduler l’intensité et durée de ces dernières.
Cette compétence peut être divisée en 4 sous-catégories:
Expression
Interprétation Changements
physiologiques Mon langage corporel,
de l’événement: mon expression faciale
(pensées, croyances, (si quelqu’un avait pris
évaluations) Qu’est-ce que j’ai senti Quelle est mon
dans mon visage et mon une photo à ce moment?)
émotion?
corps?
Son intensité
(0 à 100)
Urgence d’agir Expression verbale
Déclencheur? Décrivez ce qui est
(qu’est-ce que j’ai dit?)
arrivé juste avant l’apparition de
l’émotion. Qu’est-ce que j’ai dit ou
voulais dire? Qu’est-ce
que j’ai fait ou voulais Mes actions:
faire? (qu’est-ce que j’ai fait?)
Conséquences?
21
2. Diminuer la fréquence d’apparition des émotions souffrantes en résolvant des problèmes
pour qu’elles ne surviennent pas ou en les changeant directement :
Je dois d’abord vérifier les faits : est-ce que mon émotion correspond aux
faits? (Quelle est mon émotion Quel est le déclencheur Comment
j’interprète ce déclencheur? Autres interprétations possibles? Y a-t-il un
danger? Est-il inévitable? Probabilité? Autres issues possibles? Si le pire
arrive? Comment je règlerais la situation? Est-ce que mon émotion est
appropriée au déclencheur? Est-ce que son intensité est appropriée?
22
4. Diminuer l’intensité de la réaction émotionnelle lors d’une crise (et donc la souffrance
émotionnelle) : Le patient aura peut-être déjà remarqué que tenter de supprimer une
émotion peut au contraire augmenter la détresse. Il est possible d’utiliser la pleine
conscience de l’émotion présente pour tenter de s’en libérer. Encourager le patient
à se permettre d’expérimenter ses émotions sans jugement. « Il est possible de
s’exposer aux émotions sans les agir. Ne tentez pas de les bloquer ou de les repousser.
Ne tentez pas non plus de les garder. Laissez-vous surfer sur la vague de l’émotion ».
Enseigner au patient qu’il est possible de ne plus avoir peur de ses émotions en y allant
progressivement et qu’il est même important de se pratiquer à aimer ses émotions. Il
s’agit de l’acceptation radicale.
Efficacité interpersonnelle : «çaOn fait ce qui fonctionne dans la situation, de façon à ce que
fonctionne »
1. Atteindre son objectif tout en préservant les relations et le respect de soi (affirmation de
soi et résolution de problèmes interpersonnels). La personne doit apprendre à demander
à autrui de façon efficace et refuser de façon efficace.
Avoir l’air confiant (au niveau de la posture, de la voix, de l’expression faciale, etc.)
23
GIVE, pour maintenir une relation
(être) Gentil et respectueux, sans attaquer l’autre.
2. Développer et maintenir les relations (diminuer l’isolement social, développer les habiletés
sociales, comment mettre un terme aux relations toxiques).
Cette compétence renvoie aux habiletés de pleine conscience et nécessite que la personne
balance ses priorités et besoins avec les demandes des autres et qu’elle trouve le juste milieu
entre l’acceptation et le changement, sans en abandonner un au profit de l’autre.
Si nous reprenons les 4 domaines d’instabilité nommés plus haut, il est possible de voir que
chaque compétence cible un de ces secteurs:
24
Tableau 2. Déficits ciblés par les compétences de la thérapie comportementale dialectique
“Symptômes” Compétences
Pleine conscience
Soi et cognition
Dialectique
Domaine
Relations instables, peur de l’abandon Efficacité interpersonnelle
interpersonnel
De plus, ces compétences sont intriquées les unes avec les autres et forment un tout. Bien
souvent, la compétence de pleine conscience est enseignée d’abord, puisqu’elle représente un
prérequis pour la maîtrise de la régulation des émotions et des relations et puisque son principe
de non-jugement est une composante essentielle de l’acceptation vue dans la tolérance à la
détresse.
Après avoir participé au groupe d’apprentissage des compétences, le patient peut, s’il le désire (et
si une telle modalité thérapeutique est disponible), participer à un groupe de soutien (supportive
process group) au cours de la deuxième année de thérapie, en complément à leur thérapie
individuelle.
Bien que cette composante puisse sembler déstabilisante pour plusieurs thérapeutes, elle
permet au thérapeute et au patient de renforcer l’utilisation des compétences apprises, au
patient de s’exercer à demander de l’aide de façon adéquate et en temps opportun et aussi de
prévenir des gestes auto-dommageables. Elle peut également permettre de réparer la relation
thérapeutique sans que le patient n’ait à attendre une semaine pour le faire. Évidemment, ces
appels peuvent désamorcer un état de crise et éviter le recours à une hospitalisation.
25
Son application peut cependant ne pas être possible dans certains milieux cliniques pour
différentes considérations (formation adéquate des thérapeutes, assurances ou enjeux
médicolégaux, disponibilité des thérapeutes, etc.). Dans les cas où cette composante ne peut
être offerte, il convient de discuter avec le patient de ce qui peut être fait en situation de crise
(appels à la clinique, centre de crise, se rendre à l’urgence, lignes d’écoute, etc.).
Changement de
Traitement
traitement
Stresseur (s)
État de crise
État de Demande de
crise soulagement
“urgent”
Insatisfaction face
au traitement
Changement de
traitement
Les problèmes rencontrés au cours de la thérapie sont abordés lors des rencontres regroupant
tous les thérapeutes impliqués dans le programme de DBT (groupe et individuel). Ces rencontres
peuvent être vues comme l’équivalent des groupes d’apprentissage des compétences pour les
patients: même un thérapeute chevronné ne peut porter seul la thérapie comportementale
dialectique. Certains “pièges thérapeutiques” peuvent être retrouvés dans ce type de thérapie (et
dans bien d’autres types) et entraîner certains comportements iatrogènes:
Le cynisme ou Le contre-transfert
“Je n’en peux plus, j’ai “Oh, non, pas encore ce
désespoir patient! Il fait exprès pour
positif “Mon patient est à
besoin de vacances... mais l’urgence, je dois
mes patients ont besoin rendre les gens autour de immédiatement changer
de moi”. lui misérables”. son traitement!
“À quoi bon modifier ce “Mon patient ne fait
traitement, mon patient jamais d’erreur, ce sont les
L’épuisement ne s’améliorera jamais”. gens autour qui ne
Le contre-transfert comprennent rien”. La panique ou
négatif l’urgence
* Les informations ci-dessus concernent le modèle standard. Certaines modifications (par exemple, de la durée ou
fréquences des séances) sont possibles selon les circonstances.
Le déroulement de la thérapie
comportementale dialectique
Pré-traitement (orientation et engagement)
Cette période est essentielle afin de permettre au patient de décider s’il peut travailler avec
le thérapeute (selon son style thérapeutique, ses compétences et s’il partage ses objectifs de
traitement). Le thérapeute, quant à lui, profite de cette période afin de procéder à une évaluation
complète du patient afin de mieux orienter son traitement et voir s’il peut travailler lui aussi avec
le patient. 27
Note clinique
Il sera utile pour le thérapeute d’utiliser cette période pour tenter de
nuancer certaines attentes ou croyances que présente le patient et qui
pourraient influencer négativement le cours de la thérapie.
Idéalement, les deux parties s’entendent pour entamer ensemble un processus thérapeutique
selon le modèle de la DBT. C’est ce qu’on appelle l’engagement à la thérapie.
Durant les premières séances, le patient doit être mis au courant de ce qui entraînerait
la fin unilatérale de la thérapie. Dans le modèle classique DBT, il n’existe qu’une seule
règle formelle : le patient ne peut manquer plus de 4 séances en ligne de thérapie
(groupe et individuel combiné). Dans l’esprit de la DBT, l’engagement à la thérapie n’est
pas inconditionnel et le thérapeute ne devrait pas faire cette promesse au patient.
Présence
Le patient et le thérapeute devraient être présents à toutes les séances. Un
changement d’horaire est acceptable s’il convient à tous. La durée de chaque séance
doit être déterminée. S’il est possible pour le patient de bénéficier de consultations
téléphoniques, les limites de ce contact doivent être explicitées et acceptées par tous.
29
Comment structurer la thérapie de groupe* (survol d’un groupe
de thérapie comportementale dialectique transdiagnostique, selon Neacsiu et
Linehan, 2014)
Séance 1 : introduction à la DBT, à la conception du TPL (modèle de la dysrégulation émotionnelle
biologique en interaction avec un environnement invalidant), à la pleine conscience.
Séance 3 : Régulation des émotions comment comprendre, identifier et étiqueter les émotions.
Séance 7 : Régulation des émotions Accumuler les émotions positives et bâtir sa maîtrise
(planifier une chose par jour qui représente un défi difficile mais possible, augmenter
graduellement le niveau de difficulté).
Séance 8 : Régulation des émotions Comment prendre soin de son corps (PLEASE), stratégie
d’auto-soins pour diminuer la vulnérabilité émotionnelle.
PL traiter les conditions Physiques et Les maladies
E Équilibrer son alimentation
A éviter les substances qui Altèrent l’esprit (drogues et alcool)
S protéger son Sommeil
E Exercice (viser 20 minutes par jour)
Séance 9 : Révision
Le thérapeute qui désire obtenir sa certification en DBT peut trouver sur http://www.dbt-lbc.
org/index.php les renseignements nécessaires à l’obtention de l’accréditation.
Pour le patient
Lectures suggérées pour les patients et leurs proches
Chapman, A. et Gratz, K. (2007). The borderline personality disorder survival guide: Everything
you need to know about living with BPD. Oakland, CA: New Harbinger Publications.
Chapman, A. et Gratz, K. (2009). Freedom from self-harm: Overcoming self-injury with skills
from DBT and other treatments. Oakland, CA: New Harbinger Publications.
D’Auteuil, S. et Lafond, C. (2006). Vivre avec un proche impulsif, intense, instable. Montréal :
Bayard Canada (référence pour les familles).
Deseilles, M. et Mikolacjczak, M. (2013). Mieux vivre avec ses émotions. Paris : Éditions Odile
Jacob.
Deseilles, M., Grosjean, B. et Perroud, N. (2014). Le manuel du Borderline. Éditions Eyrolles.
Desrosiers, J., Briand, C., Dubé, M.-K., Maltez, R. et Groulx, J. (2019). Mieux vivre avec la
personnalité limite. Montréal : Trécarré
Ducasse, D. et Brand-Arpon, V. (2017). Borderline: Cahier pratique de thérapie à domicile.
Odile Jacob.
Harris, R. (2009). Le piège du bonheur. Éditions de l’Homme (thérapie d’acceptation et
d’engagement (ACT), bon complément compatible avec la DBT).
Mckay, M., Wood, J.C., et Brantley, J. (2010). The dialectical behavior therapy skills workbook:
Practical DBT exercices for learning mindfulness, interpersonal effectiveness, emotion
regulation and distress tolerance. ReadHowYouWant.com
Page, D. (2006). Borderline, retrouver son équilibre. Éd Odile Jacob.
Van Dijk, S. (2012). Calming the emotional storm: Using dialectical behavior therapy skills to
manage your emotions and balance your life. Oakland, CA: New Harbinger Publications.
Young, J.E. et Klosko, J. (2013). Je réinvente ma vie. Montréal : Éditions de l’Homme (livre sur
les schémas, ce n’est pas de la DBT mais apprécié par plusieurs thérapeutes et patients).
Brochure gratuite
Applications
EMOTEO : Application pour les gens qui ressentent les émotions trop fortement et en souffrent.
Conclusion
La DBT est l’une des thérapies les plus reconnues pour le traitement du trouble de personnalité
limite, particulièrement en ce qui a trait aux gestes suicidaires et auto-dommageables ainsi qu’à
la fréquence d’hospitalisations. Malgré son efficacité et sa place importante dans les guides
de pratiques (NICE, NHMRC), l’accès à cette thérapie demeure encore parfois trop élusive pour
plusieurs patients, d’où l’importance de favoriser son enseignement et de protéger sa place dans
le système de santé. En raison de son coût élevé et de l’investissement nécessaire, plusieurs
thérapeutes utilisent une forme partielle de la DBT qui n’offre que le groupe d’entraînement aux
compétences (avec succès, voir Jomphe, 2013), conservant la forme complète pour les patients
consommant grandement les services de santé.
32
Annexe I
Analyse en chaîne pour comprendre un comportement
problématique
Vulnérabilité
Liens
Déclencheur Comportement
problématique
Conséquences
Étape 3 : décrire les facteurs qui ont précédé l’événement et qui ont contribué à vous rendre
vulnérable au déclenchement de la chaîne d’événement qui ont mené au comportement
problématique (ex. maladie, drogue/alcool, événement stressant dans l’environnement, émotions
intenses, vos actions etc…)
Étape 4 : décrire de façon très détaillée la chaîne d’événements qui ont mené au comportement
problématique (ex. actions, sensations corporelles, pensées, comportements d’autrui, émotions
etc…)
Étape 6 : décrire les comportements compétents pour remplacer les liens problématiques dans
la chaîne d’événements (qu’auriez-vous pu penser ou faire différemment à chaque étape de la
séquence?)
Étape 7 : développer des plans d’action pour réduire la vulnérabilité aux événements stressants
et éviter que l’événement déclenchant puisse se reproduire
Étape 9 : Quelles sont vos pensées et émotions concernant cet événement (écrire librement si
souhaité)
33
Annexe 2
Fiche d’auto-observation quotidienne
Références
Bégin, C. & Lefebvre, D. (1997). La psychothérapie dialectique comportementale des personnalités limites.
Santé mentale au Québec, 22 (1), 43–68.
Gunderson, J. G., Fruzzetti, A., Unruh, B., et Choi-Kain, L. (2018). Competing theories of borderline personality
disorder. Journal of Personality Disorders, 32, 148–167.
Jomphe, J. (2013). La thérapie comportementale dialectique : recension des écrits scientifiques sur les
groupes et applications dans une clinique de psychiatrie générale. Santé mentale au Québec, 38 (2), 83–109.
Linehan M. M. ( 2015). Skills Training Manual for Treating Borderline Personality Disorder. New York, NY:
Guilford Press.
Linehan, M. M. (1993). Cognitive-Behavioral Treatment of Borderline Personality Disorder. New York, NY:
Guilford Press.
National Collaborating Centre for Mental Health. (2009). Borderline Personality Disorder: The NICE
GUIDELINE on Treatment and Management. National Clinical Practice Guideline 78. Leicester et London:
The British Psycho- logical Society and the Royal College of Psychiatrists.
National Health and Medical Research Council. (2012). Clinical Practice Guideline for the Management of
Borderline Personality Disorder. Melbourne: National Health and Medical Research Council.
Neacsiu, A. D., Eberle, J. W., Kramer, R., Wiesmann, T., et Linehan, M. M. (2014). Dialectical behavior therapy
skills for transdiagnostic emotion dysregulation: A pilot randomized controlled trial. Behaviour Research
and Therapy, 59, 40-51.
Rosenbluth, M., MacQueen, G., McIntyre, R.S., Beaulieu, S., et Schaffer, A. (2012). The Canadian Network for
Mood and Anxiety Treatments (CANMAT) task force recommendations for the management of patients
with mood disorders and comorbid personality disorders. Ann Clin Psychiatry, 24, 56-68.
Temes, C. M., et Zanarini, M. C. (2018). The longitudinal course of borderline personality disorder. Psychiatric
Clinics, 41 (4), 685-694.
35
La thérapie comportementale dialectique (DBT) en résumé
Qu’est-ce que la DBT? La DBT a initialement été développée dans les années 1980 par Marsha Linehan pour le traitement
des personnes avec un trouble de personnalité limite (TPL) aux prises avec des comportements suicidaires chroniques. Il
s’agit d’une forme de thérapie d’orientation cognitivo-comportementale, dont elle reprend des principes clés, comme la
régulation émotionnelle et les exercices pratiques, combinée à certains éléments empruntés aux pratiques de méditation
bouddhistes et de pleine conscience, tels que les principes de tolérance à la détresse, d’ouverture d’esprit, de relaxation
et d’acceptation. La DBT se fonde également sur le principe philosophique dialectique, qui présuppose une recherche
d’équilibre, une réconciliation d’opposés en un processus continu de synthèse.
Soutien Flexibilité
Expression bienveillante
Interprétation Changements
physiologiques Mon langage corporel,
de l’événement: mon expression faciale
(pensées, croyances, (si quelqu’un avait pris Orienté vers
évaluations) Qu’est-ce que j’ai senti Quelle est mon
dans mon visage et mon une photo à ce moment?) l’acceptation
émotion?
corps?
Son intensité
Département de psychiatrie
CIUSSS-NIM
PSΨCHO
PAP
Les mini-guides