Corrigé Sujet de Réflexion Autoportraits

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Sujet type brevet : « Autoportraits »

Correction du sujet de réflexion

L’apparence physique joue un rôle primordial dans notre vie d’aujourd’hui. Elle est ce
qu’on perçoit en premier chez l’autre. Mais peut-être lui attache-t-on trop d’importance, au
détriment d’autres aspects plus significatifs des qualités d’autrui ? Nous étudierons d’abord
les raisons pour lesquelles l’apparence physique joue un si grand rôle ; nous expliquerons
ensuite pourquoi le poids de l’apparence ne devrait pas être prépondérant.

En premier lieu, force est de constater que l’apparence physique joue un rôle
considérable dans notre société. D’abord parce que la vue est le sens sollicité en premier ; en
effet, la première impression passe par le regard que l’on porte sur autrui. Nous le savons,
c’est pourquoi nous soignons notre image, l’image que nous voulons renvoyer à autrui. Ainsi,
quand mon frère s’est rendu à un entretien d’embauche, il a pris soin de lui, de sa coupe de
cheveux, de ses vêtements, etc. pour que le recruteur le perçoive comme quelqu’un de
soigneux et d’appliqué.
En outre, on peut être attiré par certaines personnes rien que par leur apparence. Avoir
un physique avantageux permet de nouer plus facilement des liens amicaux ou amoureux. En
effet, il n’est pas rare, à l’adolescence, de s’éprendre sincèrement d’une personne à qui l’on
n’a jamais parlé, mais dont l’apparence nous séduit. Et c’est bien ce qui est arrivé à mon ami
qui est tombé fou amoureux d’une fille dès le premier regard.
De plus, la tenue vestimentaire joue elle aussi un rôle important dans l’apparence. En
effet, les choix vestimentaires révèlent à la fois l’origine sociale, les goûts et les
préoccupations des gens qui les portent. Des vêtements excentriques, recherchés, dénotent une
personnalité qui veut affirmer sa différence. C’est le cas par exemple des jeunes qui adoptent
un style gothique pour se différencier, voire même pour choquer.

Mais peut-être accorde-t-on une trop grande importance à l’apparence physique, en


négligeant d’autres aspects essentiels des gens que l’on rencontre. Les vêtements choisis, les
marques ou les logos par exemple, reflètent souvent plus une soumission à la mode dominante
qu’un aspect de la personnalité. Et ces phénomènes de mode sont amplifiés par les médias et
désormais les réseaux sociaux, qui disposent d’un grand pouvoir dans la diffusion des
« looks », des critères physiques et esthétiques. Par exemple, la tyrannie de la minceur dans la
mode, chez les mannequins, conduit les jeunes filles à vouloir leur ressembler, en mettant
quelquefois leur santé en danger en développant des comportements anorexiques.
D’autre part, c’est bien l’apparence physique qui est à la source de la plupart des
stéréotypes qui engendrent racisme et sexisme. Les contrôles de police, les entretiens
d’embauche se fondent malheureusement trop souvent sur l’apparence : les gens de couleur
sont plus souvent contrôlés par la police, les personnes pas assez minces ou belles ne sont pas
recrutées dans la vente, etc. C’est pourquoi le gouvernement essaie d’instaurer le CV
anonyme, pour que les gens soient recrutés sur leurs compétences et non sur l’apparence.
Enfin, un être humain ne se réduit jamais à son apparence physique. Une allure austère
peut cacher une personnalité amusante. Un visage séduisant peut masquer une intelligence
médiocre. C’est le cas dans la pièce d’Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, où l’héroïne
s’éprend du beau garçon et l’imagine paré de qualités morales et intellectuelles qu’il n’a pas.
Ainsi, comme le dit La Fontaine, dans sa fable « Le Cochet le Chat et le Souriceau » :
« Garde-toi, tant que tu vivras, de juger les gens sur la mine ».

Pour conclure, on ne peut nier que l’apparence physique joue un rôle prépondérant
dans l’appréciation que l’on peut se faire d’une personne. La rapidité et la superficialité des
rapports humains actuels expliquent sans doute l’importance de l’apparence dans les
jugements que l’on porte. Pour ma part, je trouve néanmoins que le poids de l’apparence est
démesuré, et nous fait souvent passer à côté de qualités bien plus essentielles chez autrui. Le
respect de l’autre, le droit à la différence devraient nous inciter à ne pas nous contenter d’un
jugement hâtif, reposant sur la seule apparence physique, mais bien au contraire à développer
d’authentiques rapports fondés sur une meilleur connaissance. Mais cela exige du temps dans
un monde où règne trop souvent la vitesse.

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