Socle de Protecion Social
Socle de Protecion Social
Socle de Protecion Social
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Togo : un socle de protection sociale et des garanties pour l‘emploi : pour une réduction de la pauvreté durable d‘ici
2030 / Organisation internationale du Travail ; Équipe d‘appui technique de l‘OIT au travail décent, Bureau de pays de
Dakar. - Genève: OIT, 2015
ILO DWT for West Africa and ILO Country Office for Senegal, Benin, Burkina Faso, Cape Verde, Côte d‘Ivoire, Guinea,
Guinea-Bissau, Mali, Mauritania, Niger and Togo
protection sociale / lutte contre la pauvreté / promotion de l‘emploi / soins médicaux / investissement public / groupes
vulnérables / sécurité sociale / planification économique / Togo
02.03.1
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Imprimé en Suisse
iii
Avant-propos
Le gouvernement du Togo a mis la protection sociale au centre de sa politique de développement économique
et social. Soucieux d’accélérer son extension et d’obtenir des résultats effectifs et visibles, il compte l’utiliser
comme levier de la «Stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi 2013-2017 du Togo» pour
tous les Togolais. Conscient des limites des ressources disponibles, il est déterminé à exploiter le potentiel que re-
présente l’investissement dans un socle de protection sociale pour tous. Ainsi, l’ensemble de la population pourra avoir
accès à des soins de santé de qualité et chaque famille pourra bénéficier d’un revenu décent.
Le gouvernement du Togo est déterminé à optimiser l’utilisation des ressources publiques actuelles, à introduire de
nouvelles formes de revenu et à judicieusement développer des programmes pour permettre à tous les travailleurs de
l’économie formelle et informelle de contribuer à leur propre protection sociale. L’Etat du Togo veut entreprendre tou-
tes les réformes nécessaires et réorganiser les priorités afin de mieux répondre aux besoins essentiels de sa population.
Le gouvernement est convaincu qu’il est possible de réduire la pauvreté et les inégalités existant entre les classes les
plus aisées et les classes à revenus modestes grâce à la promotion d’un socle de protection sociale réaliste et adapté
aux conditions du pays.
Le présent rapport a été élaboré dans le cadre d’une étude d’évaluation de la faisabilité d’un socle national de protec-
tion sociale au Togo, à l’initiative du Bureau de pays de Abidjan BIT avec l’appui technique des Départements de la
Protection sociale et de Politiques de l’emploi du BIT (Genève). Nous voudrions remercier tous les collègues et les spé-
cialistes qui ont contribué à la réalisation de cette étude : Madame Anne Drouin, chef du service du financement public,
services actuariels et statistiques du BIT qui a supervisé les aspects actuariels de l’étude réalisés par Madame Cristina
Lloret, actuaire junior et assistante-statisticienne. Messieurs Wolfgang Scholz, Christoph Ernst et Massimiliano La Mar-
ca, spécialiste en Economie et en Finances publiques, pour leurs précieux conseils pour la rédaction de l’étude. Monsi-
eur Adam Dramane Batchabi, Directeur des Prestations, Institut national de l’Assurance-Maladie du Togo, et Monsieur
Akoly Franck Gabin Gentry, responsable à la Direction Générale de la Statistique et de la Comptabilité Nationale ont
fourni un appui fort apprécié pour la collecte et l’analyse des données. Les collègues Emmanuel Rubayiza, spécialiste
principal en politiques d’investissements intensifs en emploi, et Claude Yao Kouame, spécialiste principal HIMO au
Bureau du BIT à Dakar ont apporté des conseils utiles pour le développement des volets Programmes d’investissement
public pour l’emploi et la protection sociale. Nous tenons aussi à remercier Mesdames Victoria Giroud-Castiella, Emilie
Lafore, Kalaivani Karunanethy et Audrey Esposito pour leur précieuse contribution à la rédaction de ce rapport. Nous
remercions spécialement son Excellence Monsieur Gilbert Fossoun Houngbo, Directeur Général Adjoint pour les Pro-
grammes extérieurs et les Partenariats du BIT à Genève et ancien Premier Ministre de la République Togolaise pour
les conseils précieux qu’il a donnés et son implication personnelle dans la supervision de cette étude.
Le BIT tient à remercier tout particulièrement Madame Victoire Tomegah Dogbe, Directrice de Cabinet du Président
de la République du Togo et Ministre du Développement à la Base, de l’Artisanat, de la Jeunesse et de l’Emploi des
jeunes. De plus, il tient à exprimer sa vive reconnaissance envers Mesdames et Messieurs les Ministres de l’Economie
et des Finances, de la Planification, du Développement et de l’Aménagement du Territoire, du Travail, de la Santé, de
l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, de l’Action sociale, de la
Promotion de la femme et de l’Alphabétisation, , des Affaires sociales et de la promotion de la femme, de la Fonction
publique ainsi que Madame Myriam Dossou Dohoe, Directrice Générale de l’Institut National d’ Assurance Maladie
pour leurs conseils avisés qui nous ont aidés à comprendre les réalités et les besoins du Togo.
L’objectif de ce rapport technique consiste à proposer des mesures propres au contexte togolais, soit: 1) une vision
globale prenant en compte la situation actuelle et la mise en œuvre effective des stratégies nationales sectorielles déjà
élaborées; 2) diverses options pour l’extension des programmes publics de protection sociale et d’emploi en lien étroit
avec les investissements publics nécessaires pour améliorer l’accès à la production, aux infrastructures et aux services
publics essentiels notamment d’éducation et de santé; et 3) des solutions possibles de financement des diverses options
pour l’extension de la protection sociale tant par des mesures fiscales que par le biais du renforcement des possibilités
contributives, encore naissantes au Togo.
Il convient de préciser que le présent rapport entend par «système de protection sociale» toutes les mesures pub-
liques non contributives et contributives, communément désignées par le terme «sécurité sociale».
Les mesures de «protection sociale non contributives» désignent les programmes financés par le budget de l’Etat et
procurant directement ou indirectement une sécurité élémentaire du revenu, mais aussi l’accès à la santé. Normale-
ment, ces programmes sont financés par le budget de l’Etat, garantissant ainsi un droit à la population. En contrepartie,
les programmes de protection sociale non contributifs financés par des projets d’aide au développement, notamment
les filets sociaux, ne constituent pas un droit à la protection sociale puisque leur couverture est limitée dans le temps et
dépend des ressources financières disponibles.
Les mesures de «protection sociale contributives» désignent les régimes d’assurance sociale, ou «sécurité sociale»,
comme ceux de l’Institut National d’Assurance-Maladie (INAM) et des caisses de retraite, notamment la Caisse des
Retraites du Togo (CRT) et la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). Actuellement, la couverture de ces derni-
ers est très limitée puisqu’elle ne se focalise que sur les agents de l’Etat et les travailleurs formels du secteur privé.
L’extension de la couverture de régimes à tous les travailleurs du secteur informel ayant une capacité contributive, que
ce soit par les régimes actuellement en place ou la mise en place de nouveaux régimes, est cruciale pour améliorer la
qualité de vie de toute la population au Togo. Il faudrait offrir des prestations répondant à ses besoins prioritaires (pour
une sécurité du revenu et l’accès à la santé) et reconnaissant la réalité contributive, notamment dans le cas des tra-
vailleurs agricoles qui contribuent le plus au produit national brut. Pour une société souhaitant réduire les inégalités et
pour une classe moyenne solide, l’offre de prestations d’assurances sociales ainsi que l’efficience de leur administration
doivent être au même niveau que pour les régimes dédiés aux travailleurs du secteur formel. La réalisation de telles
ambitions repose en grande partie sur la mise en place de réformes pour moderniser les institutions publiques du Togo
afin qu’elles soient en mesure de relever le défi de servir la population dont la confiance sera fondée sur des prestations
et des services publics suffisants et de qualité.
Pour une vision cohérente de la politique nationale de protection sociale, il est crucial de reconnaître les liens entre
les programmes non contributifs, relevant parfois du budget de l’Etat ou de l’aide au développement, et les régimes
contributifs, financés par les cotisations des employeurs et des travailleurs. Ainsi, il faut absolument s’assurer que des
mécanismes assurantiels soient en place pour la prévention de la pauvreté et la mise en commun des risques en vue
d’atteindre les groupes de travailleurs formels ainsi que ceux du secteur informel, étant donné que ces derniers ont
aussi une capacité contributive, mais sont souvent laissés pour compte. Plus les régimes contributifs des assurances
sociales couvrent de personnes, plus l’Etat aura des revenus de taxation et plus les besoins de ces personnes seront
couverts. Ainsi, les régimes non contributifs auront un coût moins élevé et pourront proposer des prestations adéquates
aux personnes et familles vulnérables et dont les revenus sont insuffisants.
Avant-propos
v
Dans la première section sont analysés l’état de pauvreté de la population, les besoins des enfants, les distinctions
entre les milieux rural et urbain ainsi que la situation de l’emploi et de la santé au Togo. Une brève analyse du budget
social du Togo est fournie. De plus, la situation du Togo est comparée à celle des pays voisins. La «Stratégie de crois-
sance accélérée et de promotion de l’emploi 2013-2017» et la «Politique nationale de protection sociale» du Togo sont
les principales références de base.
La deuxième section propose des options pour l’extension des programmes publics sociaux, notamment dans le cadre
d’un socle de protection sociale au Togo. Afin d’éclairer le choix des responsables politiques, des estimations de coûts
approximatifs sont fournies sur la base de la projection du nombre de bénéficiaires potentiels et du coût unitaire des
prestations. Dans le cas de l’extension de la couverture de santé, les options visent à couvrir toute la population du Togo
dans un délai raisonnable, et ce dans le but d’effectivement atteindre la couverture universelle. Cet objectif permettrait
au Togo d’être le premier pays d’Afrique de l’Ouest à atteindre un tel objectif. De plus, les auteurs de ce rapport étu-
dient la mise en place de programmes tels que des cantines scolaires qui assureraient une sécurité alimentaire et les
besoins en nutrition de tous les enfants en milieu rural, des mesures favorisant un meilleur accès au système public
d’éducation et des allocations familiales pour les ménages avec des enfants. Les auteurs se penchent également sur les
solutions potentielles en vue de fournir à tous les ménages la possibilité de participer à des travaux à haute intensité de
main-d’œuvre (HIMO) contribuant ainsi à la sécurité du revenu et à l’extension de la protection sociale pour les jeunes
et les chômeurs, notamment en milieu rural. Finalement, des pensions sociales non contributives sont proposées pour
les personnes handicapées et toutes les personnes âgées au Togo. L’intégration de ces mesures d’extension devrait
prendre en compte les mesures actuelles du système de protection sociale du Togo.
Un «scénario minimaliste de socle de protection sociale» est présenté, constituant un point de départ relativement
facile à établir et en phase avec la position initiale du gouvernement. Il prévoit un ensemble de prestations relativement
limitées et requiert un minimum de nouveautés pour définir de nouvelles sources de revenu.
Il est crucial de reconnaître le caractère estimatif des coûts préliminaires reliés aux diverses options pour l’extension
de programmes et politiques publics. Des études actuarielles et fiscales approfondies devraient être réalisées une fois
que la sélection des priorités de politiques de protection sociale aura été établie.
La deuxième section se termine sur une brève estimation de l’impact des prestations proposées sur la pauvreté.
Dans la troisième section, les auteurs examinent le contexte économique et l’espace budgétaire du Togo, proposent
des ajustements pour optimiser les dépenses publiques actuelles et identifient des sources innovantes pour financer les
diverses options de prestations proposées dans la deuxième section du rapport. Les pratiques fiscales des autres pays
pour introduire des sources innovantes de financement sont présentées ainsi que l’étude de leur faisabilité au Togo.
En plus de nouvelles taxes, la troisième section explore la possibilité d’accroître le volet contributif des assurances so-
ciales actuelles, notamment pour la santé, en projetant les revenus potentiels pouvant être dégagés par l’augmentation
et l’introduction de cotisations en vertu des assurés actuels et futurs couverts par l’INAM et en étendant sa couverture
au nombre élevé de travailleurs du secteur informel qui détiennent une capacité contributive, mais pour qui aucun ré-
gime n’est disponible actuellement.
Le scénario minimaliste de socle de protection sociale, en accord avec les autorités gouvernementales, ne tient pas
compte des contraintes fiscales actuelles imposées par le Fonds monétaire international (FMI) avec qui il serait néces-
saire de revoir les accords pour permettre l’investissement souhaité par l’Etat en vue d’élargir son système de protec-
tion sociale non contributif et contributif. Enfin, le déficit de financement dans les dépenses publiques afin de réaliser
ce scénario minimaliste de socle de protection sociale, tel que souhaité par l’Etat initialement, est estimé. Il prend en
compte les ressources provenant de cotisations nouvelles pour la couverture universelle de santé (CSU), l’introduction
de nouvelles taxes innovantes et le réalignement de certaines rubriques du budget de l’Etat.
Le présent rapport ne donne pas de précisions sur les aspects des cadres législatif et institutionnel devant être abordés
pour étendre la couverture des programmes de protection sociale publics non contributifs ainsi que ceux des régimes
d’assurances sociales. Ces changements législatifs et au niveau des institutions publiques devant superviser et admi-
nistrer les divers programmes et régimes devraient faire l’objet d’études techniques distinctes une fois que la sélection
des options d’extension aura été établie.
Dramane HAIDARA
Directeur
Bureau de Pays de
l‘Organisation internationale
du Travail d‘Abidjan
Avant-propos
vii
1.6 Dépenses publiques de protection sociale et pauvreté, Togo et régions du monde, 2010-2011 13
1.8 Budget prévu dans le scénario de croissance accélérée proposé dans le document
Stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi 20
2.5 Extension de la protection sociale permettant l’accès à l’éducation pour tous les enfants
du Togo et proposant un tremplin vers la vie active 34
2.6 Extension de la protection sociale pour les jeunes, les chômeurs et les cas d’urgence 34
2.11 Scénario A2: Couverture de santé pour les groupes les plus vulnérables 40
2.13 Paquet Education i): extension du nombre de maîtres nécessaires pour parvenir à un
niveau de 40 élèves par maître à l’école primaire 45
2.14 Paquet Education ii): construction et habilitation de salles de classes additionnelles limitant à
40 le nombre d’élèves par salle 47
2.15 Scénario B2: renforcer l‘accès à l‘éducation dans le cadre intégré pour répondre aux besoins
de développement économique du pays 48
2.16 Scénario B3: allocation familiale universelle. Prestation basée sur un montant du seuil de
pauvreté pour tous les enfants au Togo 49
2.17 Scénario B4: allocation familiale ciblant les ménages en milieu rural 50
2.18 Options proposées pour étendre la protection sociale aux personnes d’âge actif 53
ix
2.19 Scénario C1: HIMO destinés aux ménages très pauvres qui ont été touchés par des
inondations au cours d’une année 55
2.20 Scénario C2: travail temporaire HIMO pour toutes les personnes âgées de 18 à 35 ans 56
2.21 Scénario C3: travail temporaire HIMO pour toutes les personnes âgées de 18 à 35 ans en milieu rural 57
2.22 Scénario C4: travail temporaire HIMO pour toutes les personnes âgées de 18 à 35 ans en excluant les
étudiants. 58
2.23 Options proposées pour étendre la protection sociale aux personnes d’âge actif 61
2.24 Scénario D1: pension sociale, accès aux soins de santé et aux services sociaux pour les personnes
handicapées 61
2.25 Options proposées pour étendre la protection sociale aux personnes âgées 63
2.26 Option E1: pension sociale pour toutes les personnes de plus de 60 ans, niveau du seuil de pauvreté 64
2.27 Option E2: pension sociale pour toutes les personnes de plus de 1 65 ans et plus, niveau du seuil de pauvreté 64
2.28 Option E3: pension sociale pour toutes les personnes de plus de 60 ans et plus, 20 000 francs CFA par mois. 65
2.29 Option E4: pension sociale pour toutes les personnes de plus de 65 ans et plus, 20 000 francs CFA par mois. 65
2.30 Option E5: pension sociale pour toutes les personnes de plus de 60 ans et plus, 15 000 francs CFA par mois. 64
2.31 Option E6: pension sociale pour toutes les personnes de plus de 65 ans et plus, 15 000 francs CFA par mois. 64
2.32 Option E7: pension sociale pour toutes les personnes de plus de 65 ans et plus, 5 000 francs CFA par mois. 67
3.2 Coût des options de protection sociale sans l’implication des contraintes fiscales et coût consolidé en
milliards de francs CFA et en pourcentage du PIB 73
3.3 Budget de l’Etat actuel (2014) et coût de l’option recommandé minimaliste qui n’applique pas les
contraintes fiscales 74
3.5 Montant provenant des revenus des taxes estimées par source pour les années 2014 et 2024
(millions de francs CFA) 79
3.6 Revenu découlant de la cotisation des assurés actuels au cours de l’année 2014 (3 pour cent, 5 pour
cent et 7 pour cent de la masse salariale soumis à cotisation) 81
3.7 Revenu découlant de la cotisation des assurés non couverts du secteur privé pour l’année 2014
(3 pour cent, 5 pour cent et 7 pour cent de la masse salariale soumis à cotisation) 82
3.8 Revenu découlant de la cotisation des assurés non couverts qui sont rattachés au marché informel en 2014 83
3.9 Statu quo espace budgétaire total et sa désagrégation du point de vue des recettes et financement et
du point de vue des dépenses (% du PIB) pour l’année 2013 85
3.12 Statu quo et projection du budget social du Togo pour la période 2008-2019, en prenant en compte
l’introduction de l’option minimaliste du socle de protection sociale à partir de 2014 (milliards de francs CFA) 87
3.13 Statu quo et projection du budget social du Togo pour la période 2008-2019, en prenant en compte
l’introduction de l’option minimaliste du socle de protection sociale à partir de 2014 (pourcentage du
PIB à prix réel) 89
3.14 Dépenses de l’option de protection sociale sans l’implication des contraintes fiscales, revenus
provenant des cotisations, du budget de l’Etat et des taxes téléphoniques et déficit résultant (milliards
de francs CFA et pourcentage du PIB). 91
3.15 Balance fiscale de l’Etat, des nouveaux programmes de protection sociale et balance totale (milliards
de francs CFA) 92
3.16 Balance fiscale de l’Etat, des nouveaux programmes de protection sociale et balance totale
(pourcentage du PIB) 92
3.17 Solde budgétaire entre 2013 et 2018 projeté par le FMI dans l’Article IV 96
3.18 Solde budgétaire entre 2013 et 2018 projeté par le FMI dans l’Article IV et ajusté afin d’inclure les
coûts de l’extension de la protection sociale de façon graduelle 96
2B.1 Détails du calcul de la prestation en vue de l’extension de la protection sociale pour les enfants avec le
programme des cantines scolaires 99
2B.2 Travail temporaire HIMO pendant 40 jours par an pour toutes les personnes âgées de 18 à 35 ans en
milieu rural en excluant les étudiants 100
2B.3 Travail temporaire HIMO pendant 60 jours par an pour toutes les personnes âgées de 15 à 50 ans en
excluant les étudiants et les personnes handicapées 101
2B.4 Travail temporaire HIMO pendant 60 jours par an pour toutes les personnes pauvres âgées de 15 à 50 ans 102
2B.5 Travail temporaire HIMO pendant 60 jours par an pour toutes les personnes âgées de 15 à 50 ans en
milieu rural hors étudiants et personnes handicapées 103
2B.6 Travail temporaire HIMO pendant 60 jours par an pour toutes les personnes pauvres âgées de 15 à
50 ans en milieu rural 104
2B.7 Travail temporaire HIMO pendant 60 jours par an pour tous les jeunes âgés de 15 à 35 ans hors
étudiants et personnes handicapées 105
2B.8 Travail temporaire HIMO pendant 60 jours par an pour tous les jeunes âgés de 15 à 35 ans en
situation de pauvreté 106
2B.9 Travail temporaire HIMO pendant 60 jours par an pour tous les jeunes âgés de 15 à 35 ans en milieu
rural hors étudiants et personnes handicapées 107
2B.10 Travail temporaire HIMO pendant 60 jours par an pour tous les jeunes âgés de 15 à 35 ans en
situation de pauvreté et en milieu rural 108
xi
2 Dépenses et revenus actuels de l’Etat, statu quo; et le scénario minimaliste du socle de protection
sociale des autorités du Togo, 2008 à 2019-2020 xxii
1.2 Le déficit en termes d’accès effectif aux services de santé au Togo, 2010-2011 7
1.3 Dépenses publiques de protection sociale, en pourcentage du PIB, incluant: l’aide sociale, les filets
sociaux, les assurances sociales et la santé. 12
1.4 Situation mondiale du lien entre la protection sociale (y compris la santé) et la pauvreté, 2010-2011 14
1.10 Composantes du PIB par poste de dépenses (sans les investissements privés et publics) 23
1.11 Investissements et épargnes (sans les investissements bruts et les épargnes étrangères) 23
1.12 Prix au niveau macro-économique: indice des prix à la consommation et taux de change 24
2.1 Coût des options pour les prestations du socle de protection sociale pour l‘année 2015 36
3.1 Options des sources de revenu pour le Togo pour l’année 2014 en pourcentage du PIB 80
3.2 Dépenses et revenus actuels de l’Etat en matière de protection sociale et hors protection sociale et
dépenses et revenus provenant de l’extension de la protection sociale à travers l’option de protection
sociale sans l’implication des contraintes fiscales entre 2008 et 2019 (milliards de francs CFA). 93
3.3 Dépenses et revenu actuels de l’Etat en matière de protection sociale et hors protection sociale et
dépenses et revenus provenant de l’extension de la protection sociale à travers l’option de protection
sociale sans l’implication des contraintes fiscales entre 2008 et 2019 (pourcentage du PIB). 94
3.4 Dépenses et revenu actuels de l’Etat en matière de protection sociale et hors protection sociale et
dépenses et revenus provenant de l’extension de la protection sociale à travers l’option de protection
sociale sans l’implication des contraintes fiscales entre 2008 et 2019 (en proportion des dépenses et
revenus totaux). 95
Résumé exécutif
xv
Résumé exécutif
La présente étude conclut qu’il est possible d’améliorer la situation alarmante de la pauvreté au Togo, qui touche plus de 58
pour cent de la population en 2011, et d’atteindre un seuil plus acceptable autour de 20 pour cent d’ici 2020-25. Un socle de
protection sociale, complété par des programmes d’emploi et d’investissements publics favorisant les services publics
de l’éducation et de la santé, exigerait des dépenses additionnelles pour financer ces programmes dans un ordre de
coûts allant de moins de 1 pour cent du PIB jusqu’à près de 14 pour cent du PIB. Un socle de protection sociale
représente un investissement puisque les revenus additionnels des ménages contribueront à l’augmentation de la
consommation domestique, stimulant ainsi l’activité économique locale, procurant ainsi plus d’emplois et plus de revenus
à la disposition de l’Etat devenant ainsi plus capable de s’acquitter de son devoir envers la population. Le cercle vertueux
d’investissement du socle de protection sociale en découlera.
Il convient de relever que le système actuel de protection sociale du Togo est caractérisé par un faible niveau de dépenses
de moins de 6 pour cent du PIB. La protection sociale est en grande partie servie par des projets de filets sociaux dont la
durée est limitée et financés par l’aide au développement. Ainsi, le droit à la protection sociale financée par l’Etat fait défaut.
En contrepartie, le potentiel des assurances sociales n’est pas exploité alors que la population dont les revenus seraient suf-
fisants pour cotiser à un régime d’assurance sociale ne bénéficie que de très peu de possibilités encore aujourd’hui1. Cette
offre limitée des programmes publics non contributifs et contributifs de protection sociale va de pair avec le budget de l’Etat
limité, comptant sur des revenus d’à peine 21,3 pour cent du PIB. Il est essentiel d’évoluer vers un Etat capable de servir
les besoins de sa population grâce à des revenus conséquents. Les autorités du Togo sont déterminées à relever le défi de
changer le panorama social du pays étant convaincues de l’investissement dans un socle de protection sociale qui permettra
d’améliorer les performances économiques et sociales du Togo, tel que le démontre le présent rapport. En outre, le rapport
s’inscrit dans le cadre de la récente ratification (2013) par le Togo de la convention (n° 102) concernant la sécurité sociale
(norme minimum), 1952, qui établit la norme minimale de sécurité sociale au plan international. Ainsi, la mise en œuvre peut
également se faire moyennant l’établissement des socles de protection sociale.
Les socles nationaux de protection sociale devraient com- En se fondant sur l’évaluation des besoins et des lacu-
prendre au moins les garanties suivantes: nes du système actuel, il a été possible de définir ce que
• accès aux soins de santé essentiels, y compris aux pourrait constituer le socle national de protection sociale
soins de maternité; du Togo. La figure 1 définit l’ensemble des programmes
• sécurité élémentaire de revenu pour les enfants, répondant aux besoins suivants:
accès à l’alimentation, à l’éducation, aux soins et à • sécurité élémentaire de revenu des individus et des
tous autres biens et services nécessaires; ménages;
• sécurité élémentaire de revenu pour les personnes • accès à la santé pour tous;
d’âge actif dans l’incapacité de gagner un revenu • risques collectifs en cas de catastrophes naturelles.
suffisant, notamment en cas de maladie, de chô-
mage, de maternité ou d’invalidité;
• sécurité élémentaire de revenu pour les personnes
âgées.
1
Voir la Préface pour plus d’informations sur les concepts et définitions du système national de protection sociale, ainsi que pour différencier les pro-
grammes de protection sociale non contributifs des régimes contributifs des assurances sociales.
Figure 1
Le socle de protection sociale du Togo
Résumé exécutif
xvii
Tableau 1
Coûts et sources de financement du socle de protection sociale du Togo
Scénario minimaliste du gouvernement; estimations pour une mise en œuvre en 2015
Francs CFA
Options % PIB
(milliards)
Allocations familiales
B4 124,2 4,9 Idem
familles en milieu rural
Résumé exécutif
xix
Francs CFA
Options % PIB
(milliards)
Vie active
Budget d’investissement public tel que prévu dans
HIMO ‘s
C3 173,8 6,9 la SCAPE pour le budget destiné à l’emploi et aux
«jeunes en milieu rural»
investissements publics
Pension sociale,
E3 20 000 FCFA/mois, 80,4 3,2 Idem
60 ans et +
Pension sociale,
Personnes âgées E4 20 000 FCFA/mois, 50,6 2,0 Idem
65 ans et +
ension sociale,
E5 15 000 FCFA/mois, 60,3 2,4 Idem
60 ans et +
ension sociale,
E6 15 000 F CFA/mois, 38,0 1,5 Idem
65 ans et +
Pension sociale,
E7 5 000 FCFA/mois, 12,7 0,5 Idem
65 ans et +
Etant donné la large proportion démographique des Il est possible de financer en partie les nouveaux pro-
enfants de moins de 15 ans, représentant 42 pour cent grammes de protection sociale et régimes d’assurance
de la population totale , les options pour l’extension de
2
sociale à partir de l’introduction de cotisations prélevées
la protection sociale en faveur des enfants représentent sur les revenus des travailleurs des économies formelle
des coûts considérables: par exemple, les allocations et informelle pour qui de nouveaux régimes seront établis;
familiales définies à un niveau de 20 pour cent du seuil l’introduction de nouvelles taxes et d’une réorientation
de pauvreté national pourraient coûter entre 4,3 et 7,1 de certaines dépenses publiques récurrentes actuelles,
pour cent du PIB en relation pour une couverture de la ainsi que par le biais d’une réaffectation d’une partie des
population rurale ou totale, respectivement. Une réalisation fonds dédiés aux investissements publics pour financer les
progressive nécessiterait un effort majeur pour dégager programmes à haute intensité de main-d’œuvre (HIMO).
l’espace budgétaire nécessaire. Un scénario propre aux Ainsi, les trois principales sources de financement retenues
enfants doit néanmoins être adopté pour répondre aux sont présentées ci-dessous.
besoins urgents causés par une pauvreté endémique chez
la majorité des enfants au Togo. • Les taxes sur la téléphonie et le ciment ont été retenu-
es alors que l’étude a également exploré l’introduction
Finalement, le coût consolidé pour un ensemble de pro- de taxes sur les billets d’avion, les boissons alcoolisées
grammes selon le «scénario minimaliste de socle de et les transferts de fonds. Le montant des revenus
protection sociale», tel que retenu initialement par les potentiels estimés en 2014 est de 19,3 milliards de
autorités du Togo, requiert un minimum de nouveautés francs CFA pour la téléphonie et de 4 milliards de
pour définir de nouvelles sources de revenu. francs CFA pour le ciment.
Le coût estimé pour mettre en œuvre le «scénario mini- • Les cotisations des assurés du secteur pub-
maliste de socle de protection sociale» des autorités du lic, parapublic et privé estimées à 16 milliards
Togo est initialement estimé à 387 milliards de francs de francs CFA ainsi que les cotisations des per-
CFA en 2015, ce qui correspond à 15 pour cent du PIB, et sonnes engagées dans des activités lucrati-
projeté à 510 milliards de francs CFA en 2020, soit 13,5 ves du marché informel et agricole estimées à
pour cent du PIB. 1,6 milliards de francs CFA.
2
Département de la Statistique et de la Comptabilité nationale, gouvernement du Togo, 2013.
Résumé exécutif
xxi
20
Figure 2
2009 Dépenses
2010 2011 et revenus
2012 actuels
10
2013 de
2014 l’Etat, statu quo;
2015 2016 et le
2017scénario
2018 2019
minimaliste du socle de protection sociale des autorités du Togo,
2008 à 2019-2020 (pourcentage
0 du PIB)
30 2008 2009 2010 -102011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
20
-20
10
0
-30
-10
-40
-20
-50
-30
-40 Paiement des intérets additionnels pour financer le socle de protection sociale
Paiement des intérêts sur la dette
-50
Coût d’extension de la protection sociale (scénario initial)
Paiement des intérets additionnels pour financer le socle de protection sociale Dépenses Statu Quo (incluant protection sociale)
Sources: FMI (World Economic Outlook, 2014) et calculs BIT.
Paiement des intérêts sur la dette
Dépenses Statu Quo (hors protection sociale)
Coût d’extension de la protection sociale (scénario initial)
Paiement des intérets additionnels Dépenses
pour financer le socle de protection sociale
Statu Quo (incluant protection sociale)
Revenu supplémentaire de la protection sociale
Paiement des intérêts sur la dette Dépenses Statu Quo (hors protection sociale) Revenue Statu Quo (incluant protection sociale)
Revenu supplémentaire de la protection sociale
Coût d’extension de la protection sociale (scénario initial) Revenue Statu Quo (hors protection sociale)
Revenue Statu Quo (incluant protection sociale)
Dépenses Statu Quo (incluant protection sociale)
Revenue Statu Quo (hors protection sociale) Balance fiscale de l’Etat- Statu Quo
Balance fiscale de l’Etat- Statu Quo !
Dépenses Statu Quo (hors protection sociale) Balance fiscale de l’Etat- Socle protection sociale
Balance fiscale de l’Etat- Socle protection sociale
Revenu supplémentaire de la protection sociale
Revenue Statu Quo (incluant protection sociale)
Revenue Statu Quo (hors protection sociale)
Il est aisé de fiscale
Balance conclure que la
de l’Etat- mise
Statu Quoen œuvre d’un socle demande à l’échelle nationale se trouverait renforcée, les !
de protection sociale
Balance fiscale deau Togo
l’Etat- signifierait
Socle protectionque l’envergure
sociale marchés des économies locales renforcés et l’attrait pour
du rôle de l’Etat prendrait une ampleur significative dans les investisseurs et les milieux économiques nettement
l’économie et la vie de toutes les Togolaises et tous les meilleur. Concrètement, cette situation demanderait
Togolais. Ainsi, l’envergure des dépenses publiques pas- des efforts des institutions publiques du Togo pour se
serait de 26 pour cent du PIB en 2013 pour atteindre près moderniser et renforcer les mécanismes en place. Ces
de 42,3 pour cent du PIB en 2015, ce qui rapprocherait la projections de dépenses publiques additionnelles pour
situation du Togo à celle des pays visant une croissance un socle de protection sociale doivent être prises dans
économique plus soutenue dans un monde globalisé. «une perspective d’investissement» pour un dévelop-
L’introduction d’un socle de protection sociale devrait pement économique et social soutenu vers une société
compter sur un investissement accru dans les capacités inclusive et moderne.
de l’Etat pour offrir des services publics de qualité. La
Résumé exécutif
xxiii
Bien qu’il soit difficile de quantifier l’impact sur la pauvreté que l’incidence de la pauvreté (avant les prestations), qui
de la mise en œuvre des différentes politiques d’extension est de 58,7 pour cent de la population en 2011, pourrait
de la protection sociale, cet impact a été mesuré de ma- potentiellement diminuer à 18,7 pour cent de la population.
nière approximative dans son ensemble. A de simples Cette diminution de la pauvreté correspondrait à une sortie
fins illustratives, cet impact sur la pauvreté a été analysé de la pauvreté de plus de 2,8 millions de personnes sur
uniquement dans le cadre des options portant sur les une population totale de plus de 6,1 millions.
programmes HIMO et sur les allocations familiales. Pour
ce calcul, on suppose que le niveau de chaque prestation
procurera un niveau de revenu suffisant pour sortir tous
les bénéficiaires de la pauvreté. La figure 3 montre ainsi
Figure 3
Diminution de la pauvreté, suite aux HIMO et allocations familiales
(nombre de personnes)
2500
2000
1500
1000
500
0
L’effet multiplicateur d’un socle de protection sociale sur De telles ambitions exigent que l’Etat du Togo se dote
l’économie est incontestable. L’investissement dans un de moyens pour y parvenir, notamment par le biais de
socle de protection sociale permettrait d’augmenter les revenus additionnels et d’autres sources pour financer
revenus des ménages pouvant ainsi stimuler la consomma- son développement. Le gouvernement est convaincu que
tion et l’économie nationales, en plus de réduire la pauvreté la modernisation de ses institutions capables de fournir
à un niveau acceptable pour un pays en développement. des services publics essentiels de qualité renforcera la
Il permettrait de renforcer le capital humain pour une confiance de sa population et des milieux économiques.
productivité accrue, notamment grâce à une population en
bonne santé et plus éduquée, et ainsi d’ouvrir de nouvelles
perspectives économiques pour le pays.
Depuis quelques années, le gouvernement du Togo a démontré sa volonté d’opter pour une vision nationale du dévelop-
pement et de la lutte contre la pauvreté dans laquelle la protection de la population par le biais de programmes sociaux
constitue une priorité.
L’élaboration d’un programme de politiques sociales efficaces et ayant un impact significatif sur la réduction de la vul-
nérabilité de chaque personne nécessite l’identification des domaines d’intervention prioritaires. Après un examen du
profil de pauvreté de la population togolaise, force est de constater que:
1) la pauvreté a diminué sensiblement et est passé de 61,7 pour cent en 2006 à 58,7 pour cent en 20113 ,
soit une baisse de trois points qui reflète les faibles progrès enregistrés en matière d’inclusion sociale au cours de
cette période;
2) l‘incidence de la pauvreté varie de 91 pour cent dans la région du Nord des Savanes à 33 pour cent à Lomé.
Tableau 1.1
Seuils de pauvreté par équivalent adulte et par an en 2006 et 2011
(francs CFA)
2006 2011
3
Ces taux de pauvreté sont basés sur un seuil de pauvreté en termes réels de 323 388 F CFA aux prix de Lomé en 2011. Le seuil de pauvreté de 2011 a
été obtenu en actualisant le seuil de 2006 par le taux d’inflation entre 2006 et la période de collecte de l’enquête (juillet et août 2011). Le seuil de pauvreté
peut être défini comme le niveau de consommation au-dessous duquel le niveau de bien-être d’un ménage est menacé. L’indicateur de bien-être est basé
sur la consommation des ménages.
Tableau 1.2
Seuils de pauvreté par catégorie et par région, 2011
(francs CFA)
Alimentaire Non alimentaire Total Seuil national
3) L’évolution du coefficient de Gini montre que la croissance économique n’a pas été inclusive, car le coefficient s‘est
détérioré, passant de 0,36 en 2006 à 0,39 en 2011.
4) Même si le taux général de pauvreté a diminué, la consommation moyenne des ménages pauvres au Togo est
d‘environ 42 pour cent en dessous du seuil de pauvreté en 2011, soit quatre points de pourcentage de plus qu’en
2006. La hausse de la profondeur de la pauvreté montre que, même si la pauvreté a baissé de façon globale, les
pauvres sont devenus encore plus pauvres sauf à Lomé où la profondeur de la pauvreté a baissé.
5) Les ménages en situation d’extrême pauvreté ont été définis comme ceux dont le niveau de vie est insuffisant
pour satisfaire leurs besoins nutritionnels de base, même s’ils consacrent tout leur budget de consommation à la
nourriture. A l’échelle nationale, l’incidence de la pauvreté extrême est passée de 28,6 pour cent en 2006 à 30,4
pour cent de la population en 2011, soit une hausse de près de deux points en cinq ans. Cette hausse de la pauvreté
contraste avec la baisse de la pauvreté lorsqu’un seuil de pauvreté plus élevé est utilisé.
6) Pour faire face à ce niveau de près de 60 pour cent aujourd’hui, toujours trop élevé, on constate que la pauvreté
est l’affaire des populations rurales où la situation s’est détériorée. Près de 73,4 pour cent de la population rurale
vit sous le seuil de pauvreté, avec une aggravation de la situation puisque le taux de pauvreté rurale extrême est
passé de 38,8 pour cent en 2006 à 43,4 pour cent en 2011. Cette détérioration marquée se concentre surtout dans
la région des Plateaux, la région Centrale et la région des Savanes, alors que la pauvreté a diminué dans les zones
urbaines, bien que demeurant encore à des niveaux relativement élevés.
Figure 1.1
Incidence de la pauvreté par région, 2006 et 2011
(pourcentage)
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Grand Maritime Plateaux Centrale Kara Savanes
Lomé
2006 2011
7) La pauvreté est fortement liée à l’insécurité alimentaire dans la mesure où 88,3 pour cent des pauvres présentent
un déficit de consommation alimentaire, notamment en milieu rural. Globalement, 71 pour cent des ménages vivent
dans un état d‘insécurité alimentaire, un chiffre qui s’élève à 88 pour cent dans les ménages pauvres.
8) L’incidence des ménages pauvres pour l’année 2006 était de 47,3 pour cent. 24,2 pour cent des ménages du milieu
urbain sont pauvres contre 60,8 pour cent des ménages en milieu rural.
9) Les ménages restreints (1 ou 2 personnes) sont moins pauvres (23 pour cent) que ceux plus élargis (78 pour cent)
en 2011.
Tableau 1.3
Indicateurs de pauvreté monétaire, 2006 et 2011
2006 2011
4
Sauf indication contraire, le dollar s’entend du dollar des Etats-Unis.
Tableau 1.4
Indicateurs de l’incidence de la vulnérabilité, 2006
Ménages Individus
• La malnutrition chronique touche près de 30 pour cent des enfants au Togo avec une part plus élevée en milieu
rural atteignant les 35 pour cent.
• En matière d’accès aux services sociaux de base, malgré la mesure de gratuité des frais de scolarité au niveau
primaire, introduite par le gouvernement en 2008 qui a permis une amélioration sensible du taux de scolarisa-
tion, on note un décrochage du taux net de scolarisation des deux quintiles les plus pauvres. Ceci indique que
les difficultés d’accès à l’éducation persistent encore pour les enfants issus des ménages pauvres, notamment
en milieu rural.
• Le travail des enfants reste important et entre directement en concurrence avec la scolarisation. Environ 55
pour cent5 des enfants âgés de 5 à 14 ans travaillent au Togo.
11) L’accès aux services de santé reste encore très faible et les indicateurs de mortalité très élevés. Le taux de mortalité
infantile s’élève à 78 pour mille alors que la cible OMD est de 29 pour mille en 2015. Quant au taux de mortalité
maternelle, il se situe à 300 décès pour 100 000 naissances vivantes alors que la cible OMD 2015 est de 142,5
pour mille.
5
SNPS, p.20.
12) La couverture légale en protection sociale, c‘est-à-dire, les membres affiliés de l‘assurance-maladie ou l‘estimation
de la population bénéficiant d’un accès gratuit aux services de soins de santé fournis par l‘Etat par rapport à la
population du Togo était de 4 pour cent en 2010. Ainsi, le déficit de couverture de santé au Togo est de 96 pour
cent de la population. Outre cet indicateur, le BIT prend en compte quatre indicateurs complémentaires qui sont
présentés dans la figure suivante. Ces indicateurs ont été estimés pour l’année 2011. Le premier indicateur, le
pourcentage de la population non couverte par rapport au nombre de professionnels de santé6 est de 92,1 pour
cent de la population. Cela veut dire que le nombre actuel de professionnels de santé au Togo permet de fournir
des soins de santé à seulement 7,9 pour cent de la population en cas de besoin. Le deuxième indicateur montre que
la dépense en santé moyenne par tête au Togo (hors dépenses de santé par paiements directs) est 88,8 pour cent
en dessous de la dépense par tête de référence (239 dollars)7. Le troisième indicateur montre que le pourcentage
des dépenses totales de santé financé par paiement direct est de 40,4 pour cent. C‘est-à-dire, les dépenses totales
(publiques et privées) de soins de santé au Togo financées soit par les administrations publiques, soit par une assu-
rance privée, les employeurs ou les ONG est de 59,6 pour cent. Enfin, le taux de mortalité maternelle indique que
30 femmes décèdent pour chaque 10 000 naissances vivantes. La figure suivante présente ces quatre indicateurs,
ainsi que la couverture du Togo comparés aux valeurs moyennes de l’Afrique.
6
Le personnel professionnel de santé est constitué de médecins, infirmiers et obstétriciens.
7
La valeur de référence (239 dollars) correspond à la valeur médiane dans le groupe des pays évalués comme étant «à faible vulnérabilité» (ce qui con-
cerne la structure de l‘emploi et de la pauvreté).
Figure 1.2
Le déficit en termes d’accès effectif aux services de santé au Togo,
2010-2011
13) Le lien entre l’emploi et la pauvreté se caractérise par un fort taux d’activité économique qui s’accompagne d’un
sous-emploi élevé se traduisant par une vulnérabilité très élevée des ménages.
• La situation de vulnérabilité est particulièrement préoccupante pour les travailleurs indépendants qui font
vivre directement 70,8 pour cent de la population: 90,1 pour cent des ménages dépendent d’un chef de famil-
le agricole indépendant et 63,2 pour cent des autres domaines de travailleurs actifs indépendants vivent en
situation de vulnérabilité et de pauvreté.
• Les salariés du secteur privé sont de plus en plus pauvres; près de 17 pour cent d’entre eux vivent dans la
pauvreté extrême en 2011, ce qui représente une augmentation de cinq points par rapport à 2006.
• Compte tenu de la démographie du Togo, les jeunes sans emploi ou en situation de sous-emploi sont les plus
touchés, notamment en milieu rural, mais pas exclusivement.
• Les causes probables sont une croissance du sous-emploi (travail temporaire et partiel selon les saisons), des
rémunérations dont la valeur réelle est en diminution, des prix à la consommation en augmentation, etc.
Tableau 1.5
Indicateurs sur le chômage et le sous-emploi au Togo
2006 2011 (données provisoires)
Taux de Taux de
Taux de Taux de
sous- Ensemble sous- Ensemble
chômage chômage
emploi emploi
Encadré 1.1
Quels sont les domaines prioritaires de la politique sociale du Togo?
D. d’autres options données, comme une pension sociale pour toutes les per-
sonnes âgées, etc.
Ces quatre interventions sont énoncées dans le cadre des quatre garanties
établies par la recommandation n ° 202 et définies dans le résumé exécutif.
• efforts centrés pour planifier et définir les politiques et stratégies de la protection sociale et des secteurs de
l’emploi, de la santé et de l’éducation;
• manque de mise en œuvre.
Le Togo est un acteur clé appuyant les développements internationaux, notamment pour l’adoption de la recommandation
(n° 202) sur les socles de protection sociale, 2012, lors de la Conférence internationale du Travail. La Constitution de
la République Togolaise du 14 octobre 1992 intègre les dispositions de l’Article 22 de la Déclaration universelle des
droits de l’homme qui garantit le droit à la sécurité sociale et de son Article 25, qui établit le droit de toute personne à
un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, ainsi que le droit à la sécurité en
cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de moyens de subsistance à la
suite de circonstances indépendantes de sa volonté. L’Article 15 de la Constitution stipule que «l’Etat a l’obligation de
garantir l’intégrité physique et mentale, la vie et la sécurité de toute personne vivant sur le territoire national».
La Republique du Togo est fière d’adhérer aux conventions internationales en matière de protection et de sécurité
sociales, notamment les conventions n° 102, n° 121, n° 128, n° 130 et n° 168.
Il est crucial de renforcer les efforts déployés dans un contexte de consultations avec le public togolais reflétant leurs
aspirations concernant l’avenir. Le gouvernement du Togo donne une place primordiale à la protection sociale étant
donné que celle-ci constitue un axe principal dans la Stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi 2013-
2017 (SCAPE). Le Programme Pays pour la Promotion du Travail Décent (PPTD) du Togo reprend les ambitions de la
SCAPE en prévoyant un ensemble d’études et d’actions à mener pour parvenir, à moyen terme, à offrir une protection
efficace contre les risques sociaux à chaque Togolais et Togolaise, quelle que soit sa condition sociale.
Ainsi, la vision de la Politique nationale de protection sociale (PNPS) exige de redoubler d’efforts pour protéger toute
la population contre les vulnérabilités et les risques sociaux les plus élémentaires.
Tous les Togolais et les Togolaises devraient bénéficier des garanties minimales de sécurité élémentaire de revenu,
que ce soit par le travail ou les prestations sociales, et l’accès aux soins de santé essentiels, et que cela relève de
la responsabilité de l’Etat. Il est crucial de renforcer les valeurs de solidarité nationale et les principes d’équité
et de droits garantis par l’Etat. En œuvrant ensemble pour garantir les changements nécessaires, ces garanties
minimales constituent le socle de protection sociale du Togo, un investissement destiné non seulement à une
population libérée du fardeau de la pauvreté, mais visant aussi à soutenir les aspirations économiques du pays
grâce à une population en bonne santé et éduquée afin de constituer le capital humain nécessaire pour soutenir
les développements économiques du Togo.
Le socle de protection sociale du Togo permettra d’accomplir les trois objectifs stratégiques de la PNPS.
• Objectif stratégique 1: renforcer et étendre le système contributif d‘assurance sociale fiable et économiquement
viable, qui apporte une réponse aux risques liés à la santé, aux maladies professionnelles et aux accidents du
travail, à la vieillesse, aux décès, aux invalidités et à la prise en charge des besoins des enfants.
• Objectif stratégique 2: prévenir l‘indigence et renforcer le capital humain des personnes les plus vulnérables,
notamment celles ayant des enfants, par le biais d’un système intégré de filets de sécurité qui réponde aux
besoins des personnes souffrant de pauvreté chronique, des individus affectés par des catastrophes et des
groupes vulnérables spécifiques et facilite leur accès aux services sociaux de base.
• Objectif stratégique 3: promouvoir les conditions pour un travail décent pour tous les travailleurs et renforcer
l’employabilité, l’accès aux emplois et aux revenus des groupes souvent exclus du marché du travail en lien
avec les politiques nationales du travail et de l’emploi.
Ces objectifs concordent avec la stratégie du BIT inscrite dans la recommandation n° 202 et la convention n° 102 ré-
cemment ratifiée par le Togo.
• Le budget social du Togo se situe dans la moyenne de l’Afrique sub-saharienne, mais en tête des pays d’Afrique
occidentale et centrale.
• Son niveau actuel est relativement trop faible pour permettre un développement économique et social inclusif.
D’après la figure 1.3, le Togo dépensait annuellement environ 5,7 pour cent de son PIB (2011-13) en matière de protec-
tion sociale, y compris la santé. Une comparaison avec le reste de l’Afrique montre que ce taux se situe au-dessus de
la moyenne en Afrique sub-saharienne.
Figure 1.3
Dépenses publiques de protection sociale, en pourcentage du PIB,
incluant: l’aide sociale, les filets sociaux, les assurances sociales et la
santé. (données les plus récentes)
Tunisie
Afrique du Sud
Losotho
Namibie
Swaziland
Rwanda
Cape Verde
Tanzanie
Angola
Maroc
Botswana
Togo
Zambie
Guinée-Bissau
Ghana
Sénégal
Burundi
Burkina Faso
Sao Tomé e Pr.
Mali
Mauritanie
Bénin
Afrique Sub-Saharienne
Mozambique
Ouganda
Éthiopie
Gambie
RDC
Niger
Bigéria
Congo
Kenya
Guinée
Madagascar
Cameroun
Soudan
Côte d‘Ivoire
RCA
Tchad
0 2 4 6 8 10
Force est de constater que l’écart est encore significatif avec le niveau international mais il est possible de le réduire
en fournissant des efforts considérables pour remédier à la situation.
Tableau 1.6
Dépenses publiques de protection sociale et pauvreté, Togo et régions
du monde, 2010-2011
Dépenses publiques de Taux de pauvreté
protection sociale et santé sur la base de
(% PIB) 2 dollars par jour (PPP)
(2010-2011) (% de la population)
8
Le taux de dépenses publiques de protection sociale en 2010-11 était de 4,93 pour cent du PIB
Ainsi, force est de constater que la proportion du PIB alloué à la protection sociale au Togo reste encore faible en com-
paraison avec les pays de la corne de l’Afrique et est insuffisante compte tenu de la pauvreté. On note le succès des
pays allouant plus de ressources à la protection sociale.
Figure 1.4
Situation mondiale du lien entre la protection sociale (y compris la
santé) et la pauvreté, 2010-2011
100
Afrique subsaharienne
90
% de la population vivant sous le seuil de 2 dollars par jour
80
Afrique
70
60
Asie et Pacifique
50
40
Monde
30 Afrique du Nord
Amérique latine et
Caraïbes
Orient -
20 Moyen
Europe centrale et Amérique du Nord
orientale
10
Europe occidentale
0
0 5 10 15 20 25 30 35
Quelles sont les priorités des dépenses publiques dans les principaux pays d’Afrique
sub-saharienne?
Tableau 1.7
Comparaison des budgets publics, Togo et pays d’Afrique (% du PIB)
Protection
Total Santé Education Militaire
sociale
Les observations suivantes peuvent être déduites du tableau, pour orienter la recherche de l’espace budgétaire.
a) Les dépenses militaires sont supérieures aux dépenses publiques totales effectuées dans le secteur de la santé. On
peut en déduire qu’une réflexion sur la réallocation des dépenses actuelles peut être menée au Togo.
b) Le montant de l’aide extérieure représente 8,8 pour cent du PIB, tandis que les dépenses totales de santé repré-
sentent à peine 1,7 pour cent du PIB. La part de l’aide extérieure affectée au secteur de la santé reste donc très
faible. On en déduit, d’une part, que le gouvernement doit intensifier la recherche de l’aide extérieure et, d’autre
part, qu’une proportion plus importante de cette aide doit être allouée au secteur de la santé.
Récemment, le gouvernement togolais a injecté des ressources considérables, démontrant ainsi sa volonté politique
de donner priorité au développement durable de la population.
Le système actuel de protection sociale du Togo repose essentiellement sur des mécanismes contributifs d’assurances
sociales destinés aux travailleurs salariés des secteurs formels privé et public, ainsi que des programmes financés par
l’Etat et sur l’aide au développement extérieure pour l’aide sociale orientés vers des groupes de population vulnérables
spécifiques et pour l’emploi. De manière générale, le budget des dépenses sociales au Togo se décline de la manière
suivante:
• l’aide sociale au Togo est passée de 2,5 milliards francs CFA en 2013 à près de 4,3 milliards
de francs CFA en 2014 (plan) (l’aide extérieure n’est pas prise en considération dans ces chiffres
et cette aide est équivalente à 142 milliards de francs CFA le 2014):
- les prestations d’aide sociale aux indigents et vulnérables, financées à partir du budget de l’Etat,
sont garanties comme un droit inscrit dans la législation et suffisamment budgétées;
- les filets sociaux de type aide sociale, financés par les projets d’aide au développement. Ces
filets sociaux font partie de l’aide sociale.
• Les subventions générales sur les prix, notamment pour les denrées de base et pour le pétrole
ont diminué, passant de 43,9 milliards de francs CFA en 2013 à 24,0 milliards en 2014 (plan).
• Les programmes d’emploi pour les populations vulnérables, les «transferts conditionnels en espèces»
sont passés de 6,1 milliards de francs CFA en 2013 à 6,5 milliards en 2014 (plan).
• Les assurances sociales contributives pour les salariés (CNSS, CRT, INAM) ont reçu des allocations
de l’Etat qui sont passées de 8,6 milliards francs CFA en 2013 à 9, 6 milliards en 2014 (plan).
• Les dépenses en soins et services publics de santé sont passées de 9,6 milliards francs CFA en 2013
à 10,2 milliards en 2014 (plan).
• Les dépenses pour les services publics de l’éducation sont restées stables à 2,0 milliards de francs
CFA en 2013 et 2014 (plan).
Les deux principaux programmes dont la population couverte est importante sont ceux offrant la gratuité de la scolarité
et le programme de subventions sur le prix des céréales.
Malgré une enveloppe budgétaire limitée, la priorité est donnée aux groupes de population vulnérables du Togo.
3+19+7582332129D
Figure 1.5
Budget social du Togo, 2014 (projet) et APD9
Aide sociale
9% 3% (3%)
Subventions générales au prix
(19%)
19% Assurances sociales contributives
12% (7%)
Programmes emploi (HIMO)
(5%)
Santé
(8%)
7% Éducation
(2%)
APD Promotion et Protection sociale
(3%)
5%
APD Infrastuctures de soutien à la
croissance
(32%)
32%
8% APD Santé et Sida
(12%)
3% 2% APD Éducation
(9%)
Source: PNUD, Rapport sur l’aide publique au développement-RAPD 2011, 2012 et ministère de l’Economie et des Finances, projet secteur financier et gouvernance, budget de l’Etat
gestion 2014 (projet).
Les filets sociaux, à l’exception des subventions générales sur les prix, représentaient à peine 1,8 pour cent du budget
national, ou 0,5 pour cent du PIB en 2010, ce qui est relativement limité face aux besoins de la population en matière
de sécurité élémentaire de revenu. Un budget annuel moyen de l’Etat de 12 milliards de francs CFA a été alloué aux filets
sociaux entre 2008 et 2010, représentant moins de 7 pour cent du total des dépenses sociales. Conscient de la nécessité
d’augmenter les ressources affectées aux besoins prioritaires de protection sociale des plus vulnérables, notamment en
milieu rural, leur proportion a nettement augmenté en 2014 (4,3 de milliards de francs CFA sont prévus et près de 146
milliards de francs CFA si l’aide extérieure est prise en compte), grâce à l’aide au développement extérieure.
Près de la moitié du montant total a été consacrée aux situations d‘urgence, notamment dans le cas des inondations et
suite à la hausse des prix des denrées de base.
Ce sont des prestations ponctuelles qui, bien que nécessaires, ne font pas partie d‘un système national de protection
sociale pérenne et suffisamment doté de ressources budgétaires pour faire face aux besoins les plus élémentaires de
la population, et en particulier des plus vulnérables.
9
Les données pour l’APD datent de 2011
Figure 1.6
Principaux bénéficiaires de la protection sociale au Togo, 2013
45
Jeunes et sans-emplois:
6,1 milliards de francs CFA
Familles-aide sociale et alimentaire:
2,5 milliards de francs CFA
Santé:
2,8 milliards de francs CFA Enfants:
2,0 milliards de francs CFA
La plupart des programmes de filets sociaux se focalisent seulement sur des sous-groupes de population vivant dans
l’extrême pauvreté. La couverture de toutes les personnes se trouvant dans une même catégorie de besoins n’est pas
assurée, notamment faute de moyens financiers, en plus de capacités institutionnelles limitées pour offrir ces presta-
tions. Les capacités statistiques pour repérer les besoins de la population en matière de protection sociale se sont bien
développées récemment, mais nécessitent davantage d’investissements.
Les dépenses consacrées aux filets sociaux qui empêchent de tomber dans l’extrême pauvreté et la malnutrition ne
comptent que pour un tiers des dépenses globales.
Les données actuelles ne permettent pas d’évaluer précisément la couverture effective des besoins des pauvres et des
populations vivant dans un état d’extrême pauvreté, notamment pour assurer la sécurité du revenu et l’accès à la santé
et aux autres services publics essentiels. Toutefois, nous pouvons constater l’insuffisance marquée des moyens mis à
disposition, notamment en comparaison avec d’autres pays où davantage de moyens sont employés.
L’Etat du Togo souhaite afficher davantage sa volonté politique pour inscrire la protection sociale dans le droit et
la financer par le biais de moyens fiscaux nécessaires afin d’assurer le respect des droits au socle de protection
sociale pour tous les Togolais.
Le tableau ci-dessous présente les montants prévisionnels des dépenses publiques dans la Stratégie de croissance
accélérée et de promotion de l’emploi (SCAPE 2013-2017). L’analyse du tableau montre que la part des dépenses de
protection sociale dans les dépenses totales et dans le PIB reste faible et que les montants prévus paraissent insuffisants
pour l’extension du socle de protection sociale.
Un espace budgétaire doit donc être créé pour compléter les financements dans le domaine de la protection sociale.
Tableau 1.8
Budget prévu dans le scénario de croissance accélérée proposé dans
le document Stratégie de croissance accélérée et de promotion de
l’emploi (SCAPE 2013-2017)
Emploi, protection sociale, genre 4,43 12,09 14,76 18,37 22,04 29,37
Emploi, protection sociale, genre 0,23 0,57 0,63 0,72 0,80 0,99
Emploi, protection sociale, genre 1,30 2,92 3,06 3,25 3,47 4,00
Le Togo a accompli des progrès importants en matière de stabilité macroéconomique. La croissance économique réelle
s’est accélérée, passant de près de 4,5 pour cent en 2010-11 à 5,75 pour cent en 2012-13, grâce au dynamisme de
l’agriculture, du secteur minier, ainsi que du bâtiment et des travaux publics, en particulier dans les infrastructures de
transport. La croissance est allée de pair avec une augmentation du déficit des transactions extérieures courantes, qui
a été financé principalement à travers des investissements directs étrangers10.
Comme le montre la figure 1.7, au cours de la période 1991-2013, la croissance annuelle réelle du PIB au coût des
facteurs a connu de grandes variations d‘année en année. Après 1993, l‘économie togolaise a connu un épisode de
croissance qui a chuté ensuite vers 1998. Dès les années 2000, le taux de croissance annuelle du PIB reste constant.
Figure 1.7
Croissance annuelle du PIB réel au coût des facteurs
20
15
10
-5
-10
-15
-20
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
10
Rapport du FMI n°14/38: Consultations au Titre de l’Article IV. Togo.
Parmi les composantes de dépenses du PIB présentées dans la figure suivante, la croissance a été plus forte pour la
consommation privée et le gouvernement, puis les exportations et les importations.
Figure 1.8
Agrégats macro-économiques du Togo, 1990-2011 (index)
180
160
140
Index 1990 = 100
120
100
80
60
40
20
0
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Consommation privée Consommation du Gouvernement Exportations Importations
Les taux de consommation réelle des ménages par habitant sont restés très faibles pour toute la période de 1990-2011
avec des variations d’année en année, comme l’indique la figure 1.9.
Figure 1.9
Consommation des ménages, par habitant, 1990-2011
30
25
20
15
10
Croissance (%)
-5
-10
-15
-20
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
L‘évolution du pourcentage du PIB, qui dépend non seulement de la croissance réelle, mais aussi des changements
dans les prix relatifs, est illustrée dans la figure 1.10. On constate que la consommation privée a augmenté tandis que
d‘autres postes sont assez constants (exportations, importations et investissement privé) ou en déclin (consommation
du gouvernement).
Figure 1.10
Composantes du PIB par poste de dépenses (sans les investissements
privés et publics)
100
90
80
70
% du PIB
60
50
40
30
20
10
0
Au cours de la période 1990-1996, les investissements étaient principalement financés par l‘épargne nationale avec
un apport mineur de l‘épargne étrangère. Comme l’indique la figure 1.11, dès 1997, l’épargne nationale a connu une
décroissance pour laisser place au financement extérieur.
Figure 1.11
Investissements et épargnes (sans les investissements bruts et les
épargnes étrangères)
25
20
15
% du PIB
10
-5
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
Investissement brut étranger Epargne nationale Epargne étrangère Investissement direct étranger
Comme le montre la figure 1.12, le taux de change effectif réel a connu une récession au cours de l’année 1993 et est
resté relativement stable depuis 1996. La moyenne de l’indice des prix à la consommation (IPC) et le taux de dépréciation
nominale pour la période 1991-2013 sont relativement en opposition avec le taux d‘inflation. La dépréciation du taux
de change nominal est positivement corrélée avec l‘IPC. Cependant, les taux d‘amortissement présentent une grande
variation d‘année en année plus forte que l‘IPC.
Figure 1.12
Prix au niveau macro-économique: indice des prix à la consommation
et taux de change
120 -140
Changement annuel IPC et TCEN (%)
100 -120
-20 -20
-40 -0
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Indice des prix à la consommation (IPC) Inflation Taux de change effectif nominal (TCEN) 2013
Taux de change effectif réel (TCER)
Depuis 1990, le Togo a généralement enregistré un déficit du compte courant avec un taux de dette extérieure particu-
lièrement élevé (figure 1.13). En revanche, à partir de 2008, l’endettement extérieur décroit.
Figure 1.13
Dette étrangère et balance des paiements courante
(pourcentage du PIB)
15 -90%
-80%
-60%
0
-50%
-5
-40%
-10
-30%
-15 -20%
-20 -10%
-25 -0%
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Dette étrangère Solde des revenus Solde des transactions internes
Solde du compte courant Balance éxterieur
L’industrialisation, ainsi que les autres services étaient relativement en baisse entre 1993 et 2007. Cependant, l’industrie
de fabrication et les autres industries connaissent un rebond depuis 2008 (figure 1.14).
Figure 1.14
Valeur réelle ajoutée agrégée par secteur économique (index)
120
100
80
Index 1990 = 100
60
40
20
0
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
L‘évolution des parts de PIB nominal (figure 1.15), qui est influencée non seulement par la croissance réelle, mais aussi en
fonction des prix relatifs, correspond aux variations de l‘agriculture et des services, tandis que la production et d‘autres
industries restent relativement stables.
Figure 1.15
Valeur ajoutée agrégée par secteur économique
(proportion du PIB nominal)
60
50
40
Index du total
30
20
10
0
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Agriculture Industrie de fabrication Autres industries Services
Le secteur agricole reste prédominant dans l’économie du pays puisque près de la moitié de la population vit de
l’agriculture. Le secteur des services fournit quant à lui 37 pour cent des emplois tandis que la part de l’emploi dans
l’industrie reste relativement faible.
Figure 1.16
Distribution de l’emploi par secteur, 2006
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Santé
• La couverture en assurance-maladie ne touche que 6 pour cent de la population, dont 4 pour cent en vertu du
régime de l’INAM et le reste par des systèmes privés ou des mutuelles de santé.
• Il est proposé de mettre en place un système de couverture de santé généralisé à l’ensemble de la population
du Togo.
Enfants
• La mise en place d’un système de l’Etat garantissant le droit effectif à la sécurité alimentaire, notamment pour
les enfants en milieu rural, optimise une utilisation des diverses ressources disponibles et guide davantage
l’aide au développement pour un développement durable du Togo.
• L’Etat avec notamment l’appui de la Banque mondiale a mis en place des programmes de cantines scolaires
ciblés. Cette prestation consiste à généraliser les cantines scolaires au bénéfice de tous les enfants en milieu rural
fréquentant l’enseignement préscolaire et l’école primaire afin de combattre la malnutrition chez les enfants.
• L’offre en infrastructures et personnel dans le secteur de l’éducation ne permet pas de répondre à la demande
accrue liée aux mesures de gratuité des frais d’inscription dans les écoles primaires publiques appliquées à
l’échelle nationale.
• L’augmentation du nombre de maîtres et la construction des nouvelles salles habilitées sont des mesures
proposées pour faire face à la nouvelle demande.
• Un soutien financier aux écoliers en transition vers la vie active est aussi proposé pour compléter le paquet
de prestations en matière d’éducation.
• Finalement des allocations familiales basées sur 20 pour cent du seuil de pauvreté sont proposées afin d’aider
les ménages avec des enfants à répondre à leurs besoins essentiels.
Personnes âgées
• Les programmes de pensions non contributives pour les personnes âgées n’existent pas au Togo. Différentes
options pour des pensions universelles sont proposées.
La stratégie de l‘Organisation internationale du Travail en faveur de la protection sociale est une stratégie à deux di-
mensions. Dans sa dimension horizontale, celle-ci vise à établir et à maintenir des socles de protection sociale en tant
qu‘élément fondamental des systèmes nationaux de sécurité sociale, comme celui que se propose d’établir le Togo.
Dans sa dimension verticale, cette stratégie vise à promouvoir des niveaux plus élevés de sécurité sociale au plus grand
nombre de personnes possible. Ensemble, ces deux dimensions tendent à l‘établissement de systèmes complets de
sécurité sociale en accord avec les priorités, les ressources et la situation de chaque pays.
Avec l’adoption de la recommandation (n° 202) sur les socles de protection sociale, 2012, cette stratégie a fait l’objet
d’une norme internationale qui, forte d’un soutien unanime de la communauté internationale, va représenter la base
de toute l’action de coopération technique menée par l’OIT. Tout en plaçant très clairement l’emphase sur la nécessité
de donner la priorité à l’établissement de socles de protection sociale, la recommandation n° 202 vient s’imbriquer de
manière logique dans le maillage normatif tissé par l’OIT au fil des ans et au sein duquel l’autre pièce maîtresse est la
convention (n° 102) concernant la sécurité sociale (norme minimum), 1952, qui représente un instrument de référence
établissant la définition internationalement acceptée du principe même de la sécurité sociale et correspondant aux besoins
actuels. Tenant pleinement compte de la diversité des approches et des besoins nationaux, cette convention prévoit la
possibilité de démontrer le respect des exigences minimales qu’elle pose par différents moyens au rang desquels figure
notamment l’assistance sociale pour les personnes bénéficiant de ressources faibles, protection que cherche aujourd’hui
à mettre en place le Togo.
A cet égard, en 2013, le Togo a formellement ratifié cette convention et spécifié qu’il en acceptait les obligations en
ce qui concerne les prestations vieillesse, les prestations familiales, les prestations de maternité et les prestations de
survivants. En développant un socle de protection sociale offrant une couverture universelle de santé, une couverture
pour les personnes vulnérables (notamment les orphelins et les veuves) et une sécurité élémentaire de revenu à chaque
stade de la vie, le Togo viendrait compléter son système de protection sociale déjà existant. Principalement orienté
vers le secteur informel, le socle viendrait ainsi utilement compléter le système d’assurance sociale déjà existant, mais
bénéficiant uniquement aux travailleurs formels qui, en termes de couverture, ne représentent qu’une infime partie de
la population.
Développer un socle de protection sociale pourrait par conséquent permettre au Togo de démontrer que le pays respecte
ses obligations en vertu de la convention n° 102 envers une plus large partie de sa population, et non pas uniquement
envers les travailleurs du secteur formel. A cet égard, il faut souligner qu’à l’image de la recommandation n° 202, la
convention n° 102 pose le principe selon lequel toutes les personnes protégées et bénéficiant de peu de ressources, ainsi
que leur famille, doivent pouvoir disposer d’un revenu leur garantissant des conditions de vie saines et convenables.
Afin de fournir les informations les plus complètes sur les différentes possibilités concernant les prestations composant
le socle de protection sociale au Togo, différentes options ont été évaluées dans cette section. Les sources et données
principales qui ont été utilisées pour estimer les coûts des différentes options et scénarios sont énoncées ci-dessous.
• Les données de la population figurant dans le document intitulé Perspectives de la population mondiale (United
Nations World Population Prospects 2012)
• Les données du PIB projetées par le Fonds monétaire international (FMI)
• Le questionnaire des indicateurs de base du bien-être (QUIBB 2011)
• Les données du Quatrième recensement de la population et de l’habitat 2010 (4ème RGPH)
• Les données envoyées par l’Institut national d’assurance-maladie (INAM)
• La Stratégie de Croissance accélérée et de promotion de l’emploi (SCAPE)
• Le suivi de la situation des enfants et des femmes (MICS 2010)
• Le document de la Banque mondiale intitulé Vers une politique et une stratégie nationales de protection sociale
au Togo
• Le plan sectoriel de l‘éducation 2010-2020
Les principales hypothèses de projection de la croissance et l’inflation sont tirées des consultations au titre de l’article
IV figurant dans un rapport du FMI (2013), sauf pour l’année 2020. La croissance du PIB à prix constants et l’inflation
pour l’année 2020 ont été estimées constantes par le BIT.
Tableau 2.1
Hypothèses de projections
Ressources propres de
565,3 635,0 734,3 856,3 998,5 1 164,3
l’Etat (SCAPE)
Source: Consultations au titre de l’article IV, FMI, 2013.
Note: les ressources propres de l’Etat sont les ressources projetées dans le scénario de croissance accélérée du document SCAPE entre 2015 et 2017. Entre les années 2018 à 2020, les
ressources ont été projetées par l’auteur avec la croissance moyenne des années précédentes.
Une revue des principales possibilités et de leurs coûts projetés jusqu’en 2020 est présentée ci-dessous. Le tableau
suivant présente toutes les options en fonction des prestations qui ont été analysées.
Tableau 2.2
Scénarios pour le socle de protection sociale au Togo
Option Programme
B1 Cantines scolaires
D. Personnes
B1 Cantines scolaires
Handicapées
L’ambition du gouvernement est de rendre universels les paquets de prestations prioritaires au cours des cinq prochai-
nes années.
Tableau 2.3
Socle de protection sociale à l’horizon 2020
Personnes
Couverture Cantines Travaux Pensions
couvertes/ Education
santé scolaires HIMO sociales
Prestations
Enfants
Indépendants
informel et
agricole
Jeunes
Personnes
âgées
Les tableaux suivants montrent les coûts consolidés de tous les scénarios calculés en milliards de francs CFA. Les détails
des scénarios et calculs se trouvent dans les sections suivantes.
Tableau 2.4
Extension de la couverture universelle de santé pour tous (CSU)
A1. Couverture universelle de santé 102,73 110,68 119,22 128,41 138,28 148,88
Tableau 2.5
Extension de la protection sociale permettant l’accès à l’éducation
pour tous les enfants du Togo et proposant un tremplin vers la vie
active
B3. Allocation familiale universelle 180,25 188,74 197,61 206,75 216,16 225,76
B4. Allocation familiale ciblée au milieu rural 124,23 130,06 136,14 142,41 148,88 155,55
Tableau 2.6
Extension de la protection sociale pour les jeunes, les chômeurs et les
cas d’urgence
Tableau 2.7
Extension de la protection sociale pour les personnes handicapées
Tableau 2.8
Extension de la protection sociale pour les personnes âgées
Figure 2.1
Coût des options pour les prestations du socle de protection sociale
pour l‘année 2015
Milliards FCFA
0 50 100 150 200 250 300 350 400
Prestations
B1. Cantines 39
pour enfants
Prestations
B2. Education 10
C2. HIMO
334
(18 et 35 ans)
C3. HIMO
174
(18 et 35 ans, rural non étudiant)
C4. HIMO
272
(18 et 35 ans non étudiants)
D1. Prestation
41
population handicapée
E2.Pension + 65 ans 74
(ligne pauvreté nationale)
80
(20 000 FCFA/mois)
Une des quatre garanties des socles de protection sociale comprend l’accès à un ensemble de biens et services définis à
l’échelle nationale comme étant des soins de santé essentiels, y compris les soins de maternité, qui réponde aux critères
de disponibilité, d’accessibilité, d’acceptabilité et de qualité. La prestation proposée dans cette section vise à fournir cette
garantie. La mise en place d’une couverture universelle de santé pour les travailleurs des secteurs formels et informels
ayant une capacité contributive pourrait, quant à elle, permettre au Togo de songer à accepter une nouvelle partie de
la convention n° 102 – celle relative aux soins médicaux.
Pour améliorer l’accessibilité de la population aux soins de santé, le gouvernement s’est engagé à mettre en place un
système de couverture universelle de santé de manière progressive au Togo. Ainsi, suite à un processus participatif,
la loi n° 2011-03 du 15 février 2011 a instauré un régime obligatoire d’assurance-maladie pour les agents publics et
assimilés, et l’Institut National d’Assurance-Maladie (INAM) a été créé pour sa gestion. Après deux années de foncti-
onnement effectif, l’INAM a réussi à se positionner comme un acteur important en matière de prise en charge sanitaire
et de financement de la santé au Togo. Actuellement, le nombre de bénéficiaires est d’environ 260 000 personnes. Le
paquet de prestations couvert est très large et estimé à 22 000 francs CFA en moyenne par personne et par an.
Dans le cadre de la réflexion sur l’extension de la couverture de santé, une attention particulière doit être accordée aux
personnes vulnérables qui ne disposent d’aucune capacité contributive et éprouvent des difficultés pour accéder aux
services de santé. Il s’agit des enfants de 0 à 5 ans, des femmes enceintes et des personnes très pauvres (30,4 pour
cent de la population vivent en situation de pauvreté extrême).
Les scénarios sont calculés sur la base d’un panier de services élargis et d’un panier de services un peu plus limité que
les services élargis. Le panier de soins essentiels (limité) coûte 13 500 francs CFA par an et par personne.
Les détails du panier de soins essentiels un peu plus limités et du panier de soins de santé élargis se trouvent en annexe A.
Encadré 2.1
Données et hypothèses pour le calcul des prestations de l’extension
de la couverture sanitaire pour tous
• Le panier de soins essentiels coûte 13 500 francs CFA par an et par per-
sonne. Cette donnée a été obtenue auprès de l’INAM.
Deux options ont été analysées pour l’extension de la couverture universelle de santé pour toute la population. Le tableau
suivant présente de façon générale ces deux options.
Tableau 2.9
Options proposées pour étendre la couverture de santé
Régime de santé universelle couvrant toute la population informelle sous le même programme (en supplément de la
couverture INAM du secteur formel). Toute la population informelle est prise en charge sur la base d’un panier de soins
essentiels. La population formelle non couverte est prise en charge sur la base d’un panier de soins élargis.
Tableau 2.10
Scénario A1: couverture universelle de santé
Population totale 6 999 926 7 183 142 7 370 184 7 561 052 7 755 731 7 954 237 8 156 625
Population formelle
(estimation 10% de la 699 993 718 314 737 018 756 105 775 573 795 424 815 663
population)
Population formelle non
467 993 480 242 492 747 505 508 518 523 531 795 545 326
couverte
Coût total
Population totale
4,-18% 4,1% 4,0% 4,0% 4,0% 4,0% 3,95%
(pourcentage du PIB)
Population totale
(pourcentage du budget de 19,8% 18,2% 17,4% 16,2% 15,0% 13,9% 12,79%
l'Etat)
Note: Le coût du reste de la population est autofinancé par les cotisations des assurés.
Le budget de l’Etat correspond aux ressources propres de l’Etat projetées dans le scénario accéléré de la SCAPE
A2. Couverture de santé pour les groupes les plus vulnérables de la population
Couverture de tous les enfants de 0 à 5 ans, des femmes enceintes et des indigents d’après l’hypothèse que ces derniers
sont rattachés au marché informel. Prise en charge des groupes vulnérables sur la base d’un panier de soins essentiels.
Tableau 2.11
Scénario A2: Couverture de santé pour les groupes les plus
vulnérables
Enfants 0-5 ans 1 276 818 1 300 768 1 341 514 1 369 979 1 398 194 1 426 247 1 454 279
Femmes enceintes 252 001 256 725 261 403 266 054 270 702 275 390
280 173
Personnes très pauvres
(sauf enfants 0-5 ans et 1 668 688 1 715 823 1 759 017 1 807 131 1 856 485 1 907 043 1 958 76
femmes enceintes)
Inflation médicale 5% 5% 5% 5% 5% 5% 5%
Coût total
Milliards de francs CFA 43,17 46,40 50,04 53,81 57,85 62,18 66,82
Pourcentage du budget de
9,0% 8,2% 7,9% 7,3% 6,8% 6,2% 5,74%
l'Etat
Note: Le budget de l’Etat comprend les ressources propres de l’Etat projetées dans le scénario accéléré de la SCAPE
Une des quatre garanties de la recommandation (n° 202) sur les socles de protection sociale, 2012, doit concerner la
sécurité élémentaire de revenu pour les enfants, se situant au moins à un niveau minimal défini à l’échelle nationale,
assurant l’accès à l’alimentation, à l’éducation, aux soins et à tous autres biens et services nécessaires. En outre, en
ratifiant la convention n° 102, le Togo a accepté la partie VII relative aux prestations aux familles. Ainsi, à travers la
prestation proposée dans cette section, le Togo atteindrait les standards minimaux afin de faire face aux obligations
contraintes lors de la ratification de la convention n° 102.
Créer des possibilités d’emploi, en particulier pour les jeunes, est l’une des mesures les plus efficaces pour lutter contre
la pauvreté. Néanmoins, cette mesure doit être mise en œuvre de façon holistique si l’on tient compte du cycle de la
vie. Ainsi, des mesures visant à aider les enfants à se développer physiquement et intellectuellement sont essentielles
pour que l’insertion dans le monde du travail soit effective grâce aux programmes pour l’emploi. En outre, les enfants
représentent le groupe de la population le plus vulnérable au Togo. Les mesures visant à répondre aux besoins de la
population infantile au Togo, et particulièrement en milieu rural, sont nombreuses. Diverses options pour l’extension de
la protection sociale existent et peuvent jouer un rôle important pour éviter un avenir marqué par le sous-emploi ou le
chômage, notamment dans les domaines suivants.
• La sécurité alimentaire: par le biais de cantines scolaires, afin de proposer aux enfants les aliments nécessaires
pour un développement correct.
• L’éducation: renforcer la qualité et l’accès à l’éducation dans le cadre intégré pour répondre aux besoins de
développement économique du pays. L’amélioration du ratio maître-élève renforce la qualité de l’éducation
et la construction de nouvelles salles habilitées facilite l’accès à l’éducation.
• Les besoins élémentaires: offrir des allocations familiales pour soutenir les familles avec des enfants et répondre
à leurs besoins essentiels.
Dans ce cadre, quatre possibilités ont été analysées en vue d’étendre la protection sociale aux enfants. Le tableau suivant
présente de façon générale ces quatre possibilités.
Tableau 2.12
Options proposées pour étendre la protection sociale aux enfants
Les sections suivantes présentent une description des prestations et des coûts estimés pour chacune des options.
Une mesure proposée pour combattre la malnutrition des enfants est la création des cantines scolaires. La Banque mon-
diale a mis en place des programmes de cantines scolaires ciblant les zones géographiques rurales les plus touchées par
les inondations et les catastrophes. Le programme concerne 182 écoles. Plus de 40 400 élèves ont pu bénéficier de ce
projet pilote proposant des repas à un coût unitaire d‘environ 31 000 francs CFA par an et par élève. Cette prestation
consiste à étendre les cantines scolaires à tous les enfants en milieu rural fréquentant l’enseignement préscolaire et
l’école primaire. Les enfants bénéficiaires seront âgés de 4 à 11 ans en milieu rural11 . Le coût de la prestation est estimé
à 31 000 francs CFA par élève pour la première année (en prenant comme référence le coût rapporté par la Banque
mondiale) et a été ajusté par rapport à l’inflation afin de l’adapter à l’année 2014 et aux années suivantes. Le coût total
estimé de la prestation pour l’année 2015 est de 1,52 pour cent du PIB et de 1,27 pour cent pour l’année 2020. Les
détails des calculs se trouvent en annexe.
Les autorités togolaises sont déterminées à réduire la pauvreté par le biais de la croissance économique et de mesures
destinées à encourager l’emploi des activités micro-productives. La stratégie de promotion de la croissance solidaire
s’articule autour de mesures qui créent des possibilités d’emplois indépendants et permettent l’élargissement progressif
du programme pilote des repas scolaires. Les services du FMI ont noté que, compte tenu de la nature fortement géo-
graphique et sectorielle de la pauvreté, l’extension des transferts conditionnels en espèces et le programme de repas
scolaires semblent être un bon moyen d’apporter de l’aide aux personnes pauvres12.
Les programmes de repas scolaires, actuellement mis en œuvre en tant que projet pilote, pourraient doper les revenus
des plus pauvres et créer des liens en aval et en amont de l’économie rurale13.
B2. Renforcer l’accès à l’éducation dans le cadre intégré pour répondre aux besoins
de développement économique du pays
Un panier de mesures en faveur de l’extension de l’accès à l’école des enfants âgés de 6 à 11 ans doit être venir com-
pléter les cantines scolaires. L’accès à l’école est nécessaire pour avoir accès aux cantines scolaires.
Une des priorités du secteur de l’éducation est d’universaliser l’enseignement primaire (6 à 11 ans). Les mesures de
gratuité des frais d’inscription dans les écoles primaires publiques appliquées à l’échelle nationale ont nettement con-
tribué à améliorer l’accès de tous les enfants, et en particulier les plus pauvres, à l’éducation. Toutefois, l’offre de cette
dernière ne permet pas de répondre à la demande accrue liée à la gratuité. En outre, on constate encore des disparités
en matière d’accès entre les régions, mais surtout à l’échelle locale, et partout des groupes d’enfants restent déscola-
risés. Il s’agit le plus souvent d’enfants vulnérables, dont certaines catégories sont identifiées: les enfants handicapés
qui seraient environ 75 000, les enfants des rues, les enfants travailleurs que l’on retrouve surtout en milieu urbain dans
les marchés et, pour les filles, en tant que personnel domestique dans les familles.
11
En supposant que tous les enfants âgés de 4 à 11 ans en milieu rural vont à l’école.
12
Rapport du FMI n°14/38: Consultations au Titre de l’Article IV. Togo.
13
Rapport du FMI n°14/38: Consultations au Titre de l’Article IV. Togo.
En ce qui concerne l’encadrement, les ratios élèves/maître et élèves/salle de classe sont toujours très élevés. Les effectifs
des classes sont pléthoriques au primaire avec une moyenne de 44 élèves par maître et 43 élèves par salle de classe
dans les écoles primaires publiques. Ces ratios moyens cachent des disparités entre les milieux de résidence. En milieu
urbain, on trouve des salles de classe de plus de 100 élèves.
Même si l’accès tend à se généraliser, près de 25 pour cent des enfants qui accèdent à l’école primaire quittent le sys-
tème scolaire avant la fin14. Le manque d’enseignants et de salles de classe pourrait être un facteur d’échec scolaire.
Les axes d’action suivants sont proposés en vue de réduire les difficultés d’accès à l’éducation.
Le ministère de l‘Education a estimé, à la fin de l‘année 2008, que pour couvrir l‘augmentation des inscriptions, il devrait
recruter plus de 3 000 enseignants supplémentaires, construire plus de 5 000 salles de classe et près de 100 000 bancs
d‘école, et acheter des centaines de milliers de manuels scolaires.
On estime que 40 pour cent de ces nouveaux investissements sont déjà réalisés. Les 60 pour cent restant seront bud-
gétisés sur les 5 années suivantes (12 pour cent par an).
En fonction des besoins et données présentés ci-dessus, le coût d’investissement dans les infrastructures et dans le
personnel éducatif est exprimé dans les tableaux 2.13 et 2.14.
14
Stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi (SCAPE) 2013-2017 (page 15).
Tableau 2.13
Paquet Education i): extension du nombre de maîtres nécessaires
pour parvenir à un niveau de 40 élèves par maître à l’école primaire15
Enfants de 6 à 11 ans 1 131 426 1 158 205 1 166 574 1 184 974 1 201 938 1 217 612 1 234 955
Taux de scolarisation
91,0% 92,0% 94,0% 96,0% 98,0% 99,0% 100%
primaire (6-11 ans)
Taux de population scolarisé
dans le primaire qui est 73,0% 73,0% 73,0% 73,0% 73,0% 73,0% 73%
dans le secteur public
Nombre d'enfants
scolarisés dans le primaire 751 606 777 850 800 503 830 430 859 867 879 968 901 517
public
Nombre de maîtres
(actuellement moyenne de 17 082
44 élèves par maître)
Nombre des maîtres
nécessaires pour avoir 40 18 790 19 446 20 013 20 761 21 497 21 999
22 538
élèves par maître
Nombre de maîtres qu'il
faut engager pour réussir à
779 779 779 779 779 779 779
avoir 40 élèves par maître
en 2020
Salaire moyen d'un maître
2 100 744 2 157 464 2 211 401 2 266 686 2 322 900 2 380 972 2 440 496
d'école par an (francs CFA)
Coût total
Milliards de francs CFA 1,64 1,68 1,72 1,77 1,81 1,86 1 ,90
Pourcentage du budget de
0,3% 0,3% 0,3% 0,2% 0,2% 0,2% 0 ,2%
l‘Etat
Note: Le budget de l’Etat correspond aux ressources propres de l’Etat projetées dans le scénario accéléré de la SCAPE
15
40 élèves par salle et par maître est la norme retenue par le Plan sectoriel de l’éducation 2010-2020 (page 61)
Encadré 2.2
Données et hypothèses pour calculer la prestation d’investissement
dans les infrastructures et dans le personnel éducatif
–
Le salaire moyen mensuel d’un enseignant (catégorie A2) avec char-
ges sociales est de 175 062 francs CFA. Cette donnée a été obtenue
auprès de l’INAM.
–
L’augmentation graduelle du taux de scolarisation primaire a été
prise du plan sectoriel de l’éducation 2010-2020. Ce plan, vise un
taux de scolarisation de 100 pour cent en 2020.
–
Le taux d’enfants scolarisés au niveau primaire dans le secteur pu-
blic est de 73 pour cent selon le document «Stratégie de Croissance
Accélérée et de Promotion de l’Emploi» (SCAPE).
–
Le nombre actuel d’enseignants est estimé en divisant le nombre
total d’élèves du niveau primaire dans le secteur public par la mo-
yenne d’élèves par enseignant qui est actuellement de 44 élèves
par enseignant. La moyenne d’élèves par enseignant est tirée de la
SCAPE.
–
Le nombre d’enseignants qu’il faut engager chaque année a été
calculé avec l’objectif d’atteindre une moyenne de 40 élèves par
enseignant en 2020.
–
Le coût moyen de construction d’un module de trois classes s’élève
à 24 750 000 de francs CFA. Le coût moyen pour équiper une salle
de classe en mobilier s’élève à 605 000 francs CFA. Cette donnée a
été obtenue auprès de l’INAM.
–
Le nombre de salles actuellement disponible est estimé en divisant
le nombre d’élèves du niveau primaire dans le secteur public par la
moyenne d’élèves par salle qui est actuellement de 43 élèves par
salle de classe dans les écoles primaires publiques. La moyenne
d’élèves par salle est tirée de la SCAPE.
–
Le nombre de salles qu’il faut construire et habiliter chaque année
a été calculé avec l’objectif d’atteindre une moyenne de 40 élèves
par salle en 2020.
Tableau 2.14
Paquet Education ii): construction et habilitation de salles de classes
additionnelles limitant à 40 le nombre d’élèves par salle
Nombre de salles
17 479
actuellement
Nombre de salles
nécessaires pour avoir 40 18 790 19 446 20 013 20 761 21 497 21 999 22 538
élèves par salle
Nombre de salles
supplémentaires qu'il faut
habiliter par année pour 723 723 723 723 723 723 723
réussir à avoir 40 élèves
par salle en 2020
Coût moyen de construction
d'un module de trois classes 24 750 25 418 26 054 26 705 27 367 28 052
28 753
(milliers de francs CFA)
Coût moyen d'équipement
d'une salle de classe en
605 621 637 653 669 686
mobilier (milliers de francs 703
CFA)
Coût total
Milliards de francs CFA 6,40 6,57 6,74 6,91 7,08 7,26 7,44
Pourcentage du budget de
1,3% 1,2% 1,1% 0,9% 0,8% 0,7% 0 ,6%
l'Etat
Note: Le budget de l’Etat correspond aux ressources propres de l’Etat projetées dans le scénario accéléré de la SCAPE
Ceci peut être financé par le budget des investissements publics et délivrés
par le biais de projets HIMO contribuant ainsi à un double accomplissement
de l’objectif.
Les programmes dont l’objectif est de développer des compétences liées au marché du travail sont des mesures qui faci-
litent la transition des écoliers vers la vie active. Par exemple, en Namibie, l’intervention TIPEEG (Targeted Intervention
Programme for Employment and Economic Growth), qui a comme priorité le secteur de l’agriculture, offre aux jeunes en
milieu rural des possibilités d’emploi à court et moyen terme et des programmes de développement des compétences
afin de faciliter leur insertion dans le monde du travail. Un appui dans le cadre de la transition vers la vie active ainsi
qu’entre les différents cycles d’éducation est proposé. Le budget estimé pour cette prestation est de 2 milliards de francs
CFA en 2014, ajusté par rapport à l’inflation pour les années suivantes.
Le tableau suivant montre le coût consolidé des trois axes pour renforcer l’accès à l’éducation et la transition vers la
vie active.
Tableau 2.15
Scénario B2: renforcer l‘accès à l‘éducation dans le cadre intégré
pour répondre aux besoins de développement économique du pays
Coût augmentation
du nombre de maîtres 1,68 1,72 1,77 1,81 1,86 1,90
1,64
(milliards de francs CFA)
Coût construction et
habilitation de salles de
6,40 6,57 6,74 6,91 7,08 7,26 7,44
classes (milliards de francs
CFA)
Coût soutien transition vers
la vie active (milliards de 2,00 2,05 2,11 2,17 2,22 2,28 2,33
francs CFA)
Coût total
Milliards de francs CFA 10,04 10,31 10,57 10,84 11,11 11,40 11,67
Pourcentage du budget de
2,1% 1,8% 1,7% 1,5% 1,3% 1,1% 1,0%
l'Etat
Note: Le budget de l’Etat correspond aux ressources propres de l’Etat projetées dans le scénario accéléré de la SCAPE
Les allocations familiales ont pour but d’aider les ménages avec des enfants à répondre à leurs besoins essentiels.
Deux options sont proposées pour cette prestation: une allocation familiale universelle pour tous les ménages avec des
enfants au Togo et une allocation familiale destinée uniquement aux ménages avec des enfants vivant en milieu rural
(section B4). Les tableaux suivants présentent les estimations concernant les bénéficiaires à couvrir, ainsi que les coûts
estimés par année de 2014 à 2020.
Encadré 2.3
Données et hypothèses pour calculer la prestation des allocations
familiales
Tableau 2.16
Scénario B3: allocation familiale universelle. Prestation basée sur un
montant du seuil de pauvreté pour tous les enfants au Togo
Enfants de 0 à 14 ans 2 897 168 2 960 576 3 024 503 3 089 310 3 153 992 3 217 086 3 278 045
Coût total
Milliards de francs CFA 171,75 180,25 188,74 197,61 206,75 216,16 225,76
Pourcentage du budget de
35,6% 31,9% 29,7% 26,9% 24,2% 21,7% 19,4%
l'Etat
Note: Le budget de l’Etat correspond aux ressources propres de l’Etat projetées dans le scénario accéléré de la SCAPE
16
Les ménages qui reçoivent déjà une autre allocation sont exclus. L’estimation des ménages exclus est faite d’après l’hypothèse selon laquelle entre 10
et 20 pour cent des ménages reçoivent déjà une autre prestation.
Les tableaux suivants présentent les estimations du nombre de bénéficiaires à couvrir et les coûts estimés par année de
2014 à 2020 concernant une allocation familiale destinée uniquement aux ménages avec des enfants vivant en milieu rural.
Tableau 2.17
Scénario B4: allocation familiale ciblant les ménages en milieu rural
Enfants de 0 à 14 ans en
1 997 252 2 040 464 2 084 120 2 128 298 2 172 466 2 215 875
milieu rural 2 258 611
Allocation familiale (20%
de la ligne de pauvreté
69 743 71 627 73 417 75 253 77 119 79 047 81 023
annuelle ajustée selon
l’inflation)
Enfants bénéficiaires
prestation (réduction 15% 1 697 664 1 734 394 1 771 502 1 809 054 1 846 596 1 883 494 1 919 820
nombre de bénéficiaires)
Coût total
Milliards de francs CFA 118,40 124,23 130,06 136,14 142,41 148,88 155,55
Pourcentage budget
24,5% 22,0% 20,5% 18,5% 16,6% 14,9% 13,4%
de l'Etat
Note: Le budget de l’Etat correspond aux ressources propres de l’Etat projetées dans le scénario accéléré de la SCAPE
La prestation proposée dans cette section s’inscrit dans le cadre d’une des quatre garanties du socle de protection so-
ciale qui garantit la sécurité élémentaire de revenu, se situant au moins à un niveau minimal défini à l’échelle nationale,
pour les personnes d’âge actif qui sont dans l’incapacité de gagner un revenu suffisant, en particulier dans les cas de
maladie, de chômage, de maternité et d’invalidité.
Les programmes visant à assurer une garantie minimale aux personnes d’âge actif avec un revenu insuffisant ciblent
la population jeune. Les trois programmes principaux liés au marché du travail (AIDE, PROVONAT et PDC) ciblent spé-
cialement les jeunes. Si les programmes ciblent surtout les jeunes, c’est parce qu’au Togo, les personnes âgées de 15
à 35 ans constituent le groupe le plus concerné par le chômage avec un taux de 8,1 pour cent. En outre, les objectifs
nationaux sont d’élaborer une approche globale pour l’emploi des jeunes intégrant ceux qui sont exclus du marché de
l’emploi. Selon la SCAPE, concernant la jeunesse et l’emploi, les politiques nationales de la jeunesse et de l’emploi sont
les cadres privilégiés pour faciliter la contribution des jeunes à l’édification du Togo.
Cependant, malgré l’existence de programmes facilitant l’entrée des jeunes sur le marché du travail, la couverture n’est
pas encore étendue à tous ceux nécessitant une aide. La demande additionnelle d’emplois est estimée à 60 000 par an
et le taux de chômage et de sous-emploi de jeunes étaient de 8,1 pour cent et 20,5 pour cent en 2011. Cela revient à
dire que si le taux de chômage et de sous-emploi restent constants en 2014, 207 667 jeunes âgés de 15 à 35 ans sont
au chômage et 525 576 sont sous-employés. En revanche, selon nos estimations, seulement près de 17 000 jeunes
bénéficient d’une aide annuelle à travers ces types de programmes. Le nombre de bénéficiaires est relativement peu
élevé par rapport au nombre de jeunes au chômage ou sous-employés.
La prestation consiste à offrir des emplois temporaires à des jeunes sans emploi et vulnérables à travers l’utilisation de
la technique HIMO. Il s’agit d’une technique qui utilise une combinaison optimale de main-d’œuvre, de petits outillages
et d’équipements, afin de produire à moindre coût des infrastructures de bonne qualité. Cette technique permet de créer
des emplois principalement pour la main-d’œuvre peu qualifiée, et de réaliser une économie de devise en remplaçant
des équipements, des pièces de rechange et des carburants importés par de la main-d’œuvre locale.
Les programmes d’investissement en infrastructure à travers la technique HIMO doivent être des travaux professionnels
et structurés visant:
a) la création de biens et services durables et de qualité;
b) l’optimisation du contenu emploi (quantitatif et qualitatif) et l’utilisation des ressources locales dans les
travaux.
Les programmes mis en place peuvent être de type sectoriel ou multisectoriel. Les programmes sectoriels ont comme
objectif premier de développer des infrastructures et appuyer le développement socio-économique, tout en contribuant
à la création d’emplois et au développement du secteur privé. Les priorités des programmes multisectoriels, incluant les
programmes de garantie d’emploi, sont la création d’emplois, le soutien au revenu et à la protection sociale des groupes
vulnérables qui sont ciblées, tout en contribuant également au développement des infrastructures locales.
Le Togo, qui accuse encore un retard relativement important en termes d’infrastructures, présente un contexte favorable
pour l’utilisation de cette technique dans le cadre d’une approche multisectorielle. Les domaines concernés sont notamment:
a) la construction et/ou la réhabilitation des infrastructures de base (écoles, centres de santé, marché, routes);
b) l’assainissement (nettoyage des rues ou pistes, ramassage des ordures, curage des canaux d’évacuation);
c) la protection de l’environnement (reboisement).
L’utilisation efficace de la technique HIMO au Togo pour atténuer la vulnérabilité à travers l’offre d’emplois temporaires
nécessite la mise en place d’un dispositif permanent qui aura pour mission :
a) D’appuyer les départements techniques sectoriels dans la formulation et la mise en œuvre de composantes
HIMO en tant qu’éléments réguliers de leurs plans d’investissement;
b) De mettre en œuvre des programmes spéciaux HIMO au profit de populations vulnérables, notamment
les jeunes. Une des formes les plus redoutables de vulnérabilité au Togo est celle liée aux catastrophes
naturelles, notamment les inondations et la sécheresse. Par ailleurs, en milieu rural, la période de soudure
contribue à aggraver la vulnérabilité des populations. Le programme consiste à mettre en place un fonds
d’urgence permanent qui intervient ponctuellement dans les zones durement touchées par des crises
économiques ou environnementales, pour soutenir les personnes touchées, en particulier les jeunes,
afin de leur apporter un soutien financier important et ponctuel pour les aider à surmonter cette période
difficile. De manière secondaire, l’emploi permet de restaurer les infrastructures de base de la région.
Quatre options ont été analysées pour l’extension de la protection sociale aux personnes en âge de travailler dans le
cadre d’un programme de garantie d’emploi multisectoriel. Les options proposées calculent le coût de la part de la main
d’œuvre et estiment le coût proportionnel des fonds d’investissements (estimé à 150 pour cent des coûts de la part
de la main-d’œuvre). Le coût de la main-d’œuvre varie de 30 à 80 pour cent des coûts totaux, en fonction des types
de travaux. Des fonds d’investissements doivent aussi être prévus par rapport aux équipements, matériaux locaux et
importés, outillage ainsi que les fonds liés à la formation et à l’encadrement des travaux. Le tableau suivant présente
de façon générale ces quatre options. Toutefois, plus d’options se trouvent en annexe B.
Tableau 2.18
Options proposées pour étendre un minimum de protection sociale
aux personnes d’âge actif (plus d’options proposées et calculées en
Encadré 2.4
Données et hypothèses pour calculer la prestation HIMO
• Le pourcentage des ménages en milieu rural qui ont été touchés par des
inondations au moins une fois pendant l’année est de 34,4 pour l’année
2011. Cette donnée est issue du rapport final du QUIBB 2011.
• La prestation est de 1 500 francs CFA par jour pendant 40 jours, et ajustée
selon l’inflation. Le taux d’inflation utilisé est celui du Fonds monétaire in-
ternational.
C1. Travail à Haute Intensité de Main-d’œuvre (HIMO) pour pallier les chocs de la
population suite aux inondations et autres catastrophes collectives. Mise en place
d’un fonds d’urgence.
Un programme de travail HIMO est proposé pour pallier les catastrophes qui touchent le plus grand nombre de personnes
au Togo, c‘est-à-dire, les inondations. Les bénéficiaires sont les personnes issues des ménages pauvres en milieu rural
qui ont été touchées par des inondations.
Tableau 2.19
Scénario C1: HIMO destinés aux ménages très pauvres qui ont été
touchés par des inondations au cours d’une année (zones rurales)
Salaire par an (francs CFA) 60 000 61 800 63 469 65 055 66 682 68 335 70 044
Coût total
Milliards de francs CFA 48,87 51,80 54,74 57,73 60,89 64,23 67,80
Pourcentage du budget
10,1% 9,2% 8,6% 7,9% 7,1% 6,4% 5,8%
de l'Etat
Note: Le budget de l’Etat correspond aux ressources propres de l’Etat projetées dans le scénario accéléré de la SCAPE
Des programmes HIMO sont proposés pour pallier le chômage et le sous-emploi chez les jeunes. La mise en place des
HIMO permettra d’atténuer la vulnérabilité grâce à l’offre d’emplois temporaires.
Tableau 2.20
Scénario C2: travail temporaire HIMO pour toutes les personnes
âgées de 18 à 35 ans
Population âgée de 18 à
2 113 111 2 163 453 2 213 776 2 264 692 2 316 690 2 369 651 2 423 214
35 ans
Coût salaire par jour 1 500 1 545 1 587 1 626 1 667 1 708 1 751
Coût salaire 40 jours 60 000 61 800 63 469 65 055 66 682 68 335 70 044
Coût total
Milliards de francs CFA 316,97 334,25 351,26 368,33 386,20 404,83 424,33
Fonds investissement
(matériels, formation, 190,18 200,55 210,76 221,00 231,72 242,90 254,60
outils)
Pourcentage budget de
65,72% 59,13% 55,32% 50,16% 45,10% 40,54% 36,44%
l'Etat
Note: Le budget de l’Etat correspond aux ressources propres de l’Etat projetées dans le scénario accéléré de la SCAPE
Des programmes HIMO sont proposés pour pallier le chômage et le sous-emploi chez les jeunes en milieu rural.
Tableau 2.21
Scénario C3: travail temporaire HIMO pour toutes les personnes
âgées de 18 à 35 ans en milieu rural
Population âgée de 18 à
35 ans qui habite en milieu 1 098 818 1 124 995 1 151 163 1 177 640 1 204 679 1 232 218 1 260 071
rural
Coût salaire par jour 1 500 1 545 1 587 1 626 1 667 1 708 1 751
Coût salaire 40 jours 60 000 61 800 63 469 65 055 66 682 68 335 70 044
Coût total
Milliards de francs CFA 164,82 173,81 182,66 191,53 200,83 210,51 220,65
Fonds investissement
(matériels, formation, 98,89 104,29 109,59 114,92 120,50 126,31 132,39
outils)
Pourcentage du budget de
34,17% 30,75% 28,76% 26,08% 23,45% 21,08% 18,95%
l'Etat
Note: Le budget de l’Etat correspond aux ressources propres de l’Etat projetées dans le scénario accéléré de la SCAPE
Des programmes HIMO sont proposés pour pallier le chômage et le sous-emploi chez les jeunes qui ne sont pas étudiants.
Tableau 2.22
Scénario C4: travail temporaire HIMO pour toutes les personnes
âgées de 18 à 35 ans en excluant les étudiants.
Jeunes de 18 à 35 ans 2 113 111 2 163 453 2 213 776 2 264 692 2 316 690 2 369 651 2 423 214
Etudiants de 18 à 35 ans 390 720 398 347 406 335 414 983 424 427 434 407 444 554
Jeunes bénéficiaires de
18 à 35 ans (tous sauf les 1 722 391 1 765 105 1 807 441 1 849 708 1 892 263 1 935 244 1 978 660
étudiants)
Montant par année (francs
60 000 61 620 63 161 64 740 66 345 68 004 69 704
CFA)
Coût total
Milliards de francs CFA 258,36 271,91 285,40 299,37 313,86 329,01 344,80
Fonds investissement
(matériels, formation, 155,02 163,15 171,24 179,62 188,31 197,41 206,88
outils)
Pourcentage du budget de
53,6% 48,1% 44,9% 40,8% 36,7% 33,0% 29,6%
l’Etat
Note: Le budget de l’Etat correspond aux ressources propres de l’Etat projetées dans le scénario accéléré de la SCAPE
Compte tenu du fait que nous avons estimé le coût lié au fond d’investissement comme un pourcentage du coût de la
main-d’œuvre, il est recommandé d’effectuer une étude plus en profondeur qui permettrait d’estimer les coûts des dif-
férents aspects des programmes d’investissement dans les infrastructures tels que décrits auparavant. Pour mener une
analyse holistique sur l’intégration de ces types de programmes dans la population et l’économie togolaises, il faudrait
suivre le processus décrit ci-après.
a) Analyse des programmes d’investissement en cours ainsi que leur environnement, notamment: les con-
traintes de capacités, ainsi que les contraintes institutionnelles et réglementaires.
b) Recommander ensuite des options pour une meilleure utilisation des investissements déjà disponibles
à travers l’utilisation d’alternatives et options technologiques différentes, ainsi que des secteurs ayant
un potentiel substantiel de création d’emploi et d’économie des devises via l’utilisation des ressources
locales. Des investissements supplémentaires peuvent être proposés, comme garantie d’emploi, mais ils
doivent intégrer tous les coûts liés aux opérations à mettre en place.
En vue d’améliorer l’efficacité des interventions publiques, un lien étroit doit être établi entre l’emploi et les investisse-
ments disponibles. Il est important d’introduire les approches HIMO dans la politique courante d’investissement de façon
à poursuivre ces mêmes stratégies de création d’emploi, de protection sociale et de réduction de la pauvreté de manière
structurelle et durable, avec les partenaires concernés. L’Axe 2 du document de la SCAPE fournit des informations sur
les objectifs et les politiques d’investissement prévus concernant le renforcement des infrastructures économiques.
Dans l’Axe 2 de la SCAPE, le développement du secteur des transports, du secteur énergétique et du secteur des postes
et télécommunications est envisagé.
• Le secteur des transports
‑ Développement du Port autonome de Lomé à travers un plan à l’horizon 2015 et un investissement
de plus de 1 000 milliards de francs CFA.
‑ Le pourcentage des infrastructures routières nationales revêtues ayant un assez bon niveau de
service est estimé à 40 pour cent en 2011 tandis que celui des routes nationales non revêtues est
d’environ 16,7 pour cent. L’ambition du gouvernement est d’améliorer l’état des routes, par le biais
d’investissements de plus de 2 000 milliards de francs CFA, avec l’appui de ses partenaires au dé-
veloppement, entre 2013 et 2018.
‑ Le réseau ferroviaire togolais comprend près de 519 km de voies métriques très vétustes, dont 160
km sont totalement hors service et partiellement démantelés. L’ambition du Togo est d’augmenter le
trafic ferroviaire à l’horizon 2020. Un projet communautaire de l’UEMOA reliera le Port autonome de
Lomé à la frontière avec le Burkina Faso pour desservir le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Le coût
de ce projet est estimé à 1 500 milliards francs CFA et comprend les études de faisabilité technique,
économique et financière, la réalisation, la mise en œuvre et le contrôle des travaux.
‑ Le transport aérien repose sur deux aéroports de classe internationale: l’aéroport international
Gnassingbé Eyadema et l’aéroport international de Niamtougou. Le gouvernement a entrepris la
modernisation de l’aéroport international Gnassingbé Eyadema à l’horizon 2017 dont l’estimation
des coûts s’élève à 87 milliards de francs CFA. Par ailleurs, le gouvernement poursuivra les projets
de modernisation des installations existantes et de réhabilitation de l’aéroport international de Niam-
tougou. Le coût des travaux est estimé à 15 milliards de francs CFA. Le gouvernement envisage
également de construire un nouvel aéroport à Lomé pour un montant de 300 milliards de francs CFA.
• Le secteur énergétique: la réalisation du programme d’électrification du pays devrait permettre de répond-
re aux besoins en consommation d’énergie électrique et améliorer l’accès des populations aux services
publics d’électricité, passant de 23 pour cent en 2010 à 40 pour cent en 2017 et 42 pour cent en 2020.
En ce qui concerne le milieu rural, le taux d’accès au cours de cette période passerait de 5 à 16 pour cent
puis à 18 pour cent.
Bien que les services du FMI reconnaissent que les infrastructures de transport constituent une priorité, ils ont fait re-
marquer que la croissance économique pouvait être plus largement appuyée et inclure des réformes dans les secteurs
des télécommunications et de l’énergie, de même que dans le climat des affaires de manière plus générale. Le coût des
services de télécommunications est parmi les plus élevés du monde et l’accès est encore limité et souffre de fréquentes
interruptions. Il sera important d’accélérer la mise en œuvre de la stratégie de télécommunications et de libéraliser le
secteur en autorisant davantage de concurrence.
En outre, il faut rapidement entreprendre une réforme exhaustive du secteur énergétique afin de pouvoir surmonter
les obstacles. Les services du FMI rappellent que le secteur de l’électricité souffre d’un déficit financier structurel qui
entrave déjà la croissance économique. Compte tenu de sa capacité limitée de production intérieure, environ 85 pour
cent de l’énergie du Togo est importée.17
La prestation proposée dans cette section s’inscrit dans le cadre d’une des quatre garanties du socle de protection so-
ciale qui garantit la sécurité élémentaire de revenu, se situant au moins à un niveau minimal défini à l’échelle nationale,
pour les personnes d’âge actif qui sont dans l’incapacité de gagner un revenu suffisant, en particulier dans les cas de
maladie, de chômage, de maternité et d’invalidité.
Selon la définition du rapport final du QUIBB 2011, une personne handicapée est une personne atteinte d’incapacité
physique ou mentale. Les résultats de l’enquête montrent que 1,5 pour cent de la population souffre de handicap.
La prestation proposée pour les personnes handicapées est composée: d’une pension sociale avec un montant basé
sur le seuil de pauvreté, de l’accès aux soins de santé et aux services sociaux garantis. L’accès aux soins de santé est
toutefois garanti par la CSU.
17
Rapport du FMI n°14/38: Consultations au Titre de l’Article IV. Togo.
Tableau 2.23
Options proposées pour étendre la protection sociale aux personnes
d’âge actif
Le tableau suivant montre l’estimation du coût de la prestation pour les personnes handicapées.
Tableau 2.24
Scénario D1: pension sociale, accès aux soins de santé et aux
services sociaux pour les personnes handicapées
Population handicapée 104 999 107 747 110 553 113 416 116 336 119 314 122 349
Ligne de pauvreté annuelle 348 717,5 358 132,8 367 086,2 376 263,3 385 594,7 395 234,5 405 115
Coût total
Pourcentage du budget de
8,14% 7,32% 6,85% 6,23% 5,62% 5,06% 4,56%
l'Etat
Note: Le budget de l’Etat correspond aux ressources propres de l’Etat projetées dans le scénario accéléré de la SCAPE
Encadré 2.5
Données et hypothèses pour calculer la prestation pour les personnes
handicapées
• Les montants sont ajustés selon l’inflation projetée par le Fonds monétaire
international.
La prestation proposée dans cette section s’inscrit dans le cadre d’une des quatre garanties du socle de protection sociale
qui garantit la sécurité élémentaire de revenu pour les personnes âgées, se situant au moins à un niveau minimal défini
à l’échelle nationale. En outre, en ratifiant la convention n° 102, le Togo a accepté la Partie V relative aux prestations
de vieillesse. La garantie peut se mettre en œuvre par différents moyens, notamment une pension sociale. La mise en
place d’une sécurité élémentaire de revenu pour les personnes âgées permettrait de garantir le respect de l’exigence
établie dans la partie V de la convention n° 102 relative aux prestations de vieillesse, acceptée par le Togo, de protéger
tous les résidents dont les ressources pendant l‘éventualité n‘excèdent pas certaines limites.
Le régime général de sécurité sociale du Togo garantit, moyennant des cotisations sociales, une pension aux travail-
leurs régie par le Code du travail. Le nouveau Code de la sécurité sociale entré en vigueur en 2011 prévoit l’accès aux
branches des pensions pour les travailleurs de l’économie informelle. Cependant, les dispositions pratiques relatives à
l’immatriculation, le montant des cotisations, le recouvrement des cotisations et le montant des prestations ne sont pas
encore définis par la CNSS. Ainsi, malgré ce droit acquis, les travailleurs de l’économie restent exclus des bénéfices de
ces prestations. Le montant de la pension de vieillesse moyenne mensuelle à la CNSS était de 49 667 francs CFA en 2009.
Le groupe cible visé ici par la pension de vieillesse non contributive est l’ensemble des personnes âgées exclues du
régime général de sécurité sociale.
Il n’existe pas de programmes de pensions non contributives pour les personnes âgées au Togo. Sept scénarios sont
proposés de façon universelle pour toutes les personnes âgées de plus de 60 et 65 ans.
Tableau 2.25
Options proposées pour étendre la protection sociale aux personnes
âgées
Encadré 2.6
Données et hypothèses pour calculer la prestation pour les personnes
âgées
• Le nombre de personnes âgées est fondé sur le rapport des Nations Unies
intitulé Perspectives de la population mondiale (2012).
• Le seuil de pauvreté est ajusté selon le taux d’inflation projeté par le Fonds
monétaire international.
Tableau 2.26
Option E1: pension sociale pour toutes les personnes de plus de
60 ans, niveau du seuil de pauvreté
Coût total
Pourcentage du budget de
22,9% 20,7% 19,4% 17,7% 16,0% 14,5%
l'Etat
Note: Le budget de l’Etat correspond aux ressources propres de l’Etat projetées dans le scénario accéléré de la SCAPE
Tableau 2.27
Option E2: pension sociale pour toutes les personnes de plus de
65 ans et plus, niveau du seuil de pauvreté
Personnes de 65 ans
198 943 205 419 211 940 218 553 225 284 232 153
et plus
Coût total
Pourcentage budget
14,4% 13,0% 12,3% 11,2% 10,1% 9,2%
de l'Etat
Note: Le budget de l’Etat correspond aux ressources propres de l’Etat projetées dans le scénario accéléré de la SCAPE
Tableau 2.28
Option E3: pension sociale pour toutes les personnes de plus de
60 ans et plus, 20 000 francs CFA par mois.
Personnes de 60 ans
316 750 326 199 335 865 345 813 356 111 366 834
et plus
Coût total
Pourcentage budget
15.8% 14,2% 13,4% 12,2% 11,0% 10,0%
de l'Etat
Note: Le budget de l’Etat correspond aux ressources propres de l’Etat projetées dans le scénario accéléré de la SCAPE
Tableau 2.29
Option E4: pension sociale pour toutes les personnes de plus de
65 ans et plus, 20 000 francs CFA par mois.
Personnes de 65 ans
198 943 205 419 211 940 218 553 225 284 232 153
et plus
Coût total
Pourcentage budget
9,9% 9,0% 8,4% 7,7% 7,0% 6,3%
de l'Etat
Note: Le budget de l’Etat correspond aux ressources propres de l’Etat projetées dans le scénario accéléré de la SCAPE
Tableau 2.30
Option E5: pension sociale pour toutes les personnes de plus de
60 ans et plus, 15 000 francs CFA par mois.
Personnes de 60 ans
316 750 326 199 335 865 345 813 356 111 366 834
et plus
Coût total
Pourcentage budget
11,8% 10,7% 10,0% 9,1% 8,3% 7,5%
de l'Etat
Note: Le budget de l’Etat correspond aux ressources propres de l’Etat projetées dans le scénario accéléré de la SCAPE
Tableau 2.31
Option E6: pension sociale pour toutes les personnes de plus de
65 ans et plus, 15 000 francs CFA par mois.
Personnes de 65 ans et plus 198 943 205 419 211 940 218 553 225 284 232 153
Coût total
Pourcentage budget
7,4% 6,7% 6,3% 5,8% 5,2% 4,7%
de l'Etat
Note: Le budget de l’Etat correspond aux ressources propres de l’Etat projetées dans le scénario accéléré de la SCAPE
Tableau 2.32
Option E7: pension sociale pour toutes les personnes de plus de
65 ans et plus, 5 000 francs CFA par mois.
Personnes de 65 ans et plus 198 943 205 419 211 940 218 553 225 284 232 153
Coût total
Pourcentage budget
2,5% 2,2% 2,1% 1,9% 1,7% 1,6%
de l'Etat
Note: Le budget de l’Etat correspond aux ressources propres de l’Etat projetées dans le scénario accéléré de la SCAPE
La donnée la plus actualisée concernant la pauvreté au Togo date de l’année 2011 et s’élève à 58,7 pour cent. En 2014,
la population du Togo est estimée à 6 993 244 personnes18 . Le nombre de personnes pauvres estimé à partir de la
population de 2014 et de l’incidence de la pauvreté de 2011 est de 4 105 034 personnes. Par ailleurs, on a estimé que
l’allocation familiale en faveur des ménages en milieu rural concernerait 1 697 664 enfants de 0 à 14 ans. On a aussi
estimé que le nombre de bénéficiaires de la prestation HIMO pour toutes les personnes âgées de 18 à 35 ans en milieu
rural est de 1 098 818. Ces deux prestations couvrent un total de 2 796 482 personnes pauvres. Si le niveau de ces deux
prestations est suffisant et adéquat pour aider ces bénéficiaires à sortir de la pauvreté, le nombre total de pauvres au
Togo diminuerait de 4 105 034 et serait de 1 308 552 en 2014.
18
Perspectives de la population 2012, section «medium fertility scenario».
Le nouveau taux d’incidence de la pauvreté serait de 18,7 pour cent. Ces données sont résumées dans le tableau ci-dessous.
Tableau 2.33
Réduction de la pauvreté
Incidence de la pauvreté (2011) 58,70%
Estimation population pauvre en 2014 après avoir reçu les prestations 1 308 552
Par la suite, le même calcul est fait pour les personnes en situation de pauvreté extrême. A partir du pourcentage des
personnes en situation de pauvreté extrême du QUIBB 2011 (30,4 pour cent) et la population totale de 2014, l’estimation
du nombre de personnes en situation de pauvreté extrême est de 2125 946. Les prestations avec un montant adéquat
aideraient toutes les personnes à sortir de la pauvreté extrême.
Les montants de ces deux prestations proposées (allocations familiales et programmes HIMO) sont actuellement minimes
et il conviendrait de les augmenter et atteindre un niveau plus proche du seuil de pauvreté.
Selon les données du QUIBB 2011, la taille moyenne des ménages est de 5,1 personnes au niveau national et de 4,5
et 5,6 personnes en milieu urbain et rural respectivement. D‘autre part, selon l‘enquête QUIBB 2006, il y avait 3 242
257 individus pauvres et 535 486 ménages pauvres en 2006. Le nombre moyen de personnes composant les ménages
pauvres est estimé d’après le ratio des individus pauvres entre les ménages pauvres. L‘estimation du nombre moyen de
personnes dans les ménages pauvres est de 6,1. On prend comme hypothèse que les ménages pauvres sont composés
de 2 parents (deux adultes) et de 4 enfants en moyenne. La consommation de ce ménage moyen est calculée sur la base
de l’échelle d’équivalence adulte utilisée dans le QUIBB et qui prend comme unité de consommation les besoins d’un
homme adulte, 0,8 unités par femme adulte et 0,5 par enfant de moins de 15 ans. La consommation totale d’un ménage
avec deux parents et 4 enfants correspond à 3,8 unités.
Tableau 2.34
Consommation totale du ménage moyen au Togo
Adulte homme 1 1 1
Enfant 0,5 4 2
Le seuil de pauvreté par équivalent adulte en termes réels est de 323 388 francs CFA aux prix de Lomé en 2011. Le
seuil de pauvreté estimé par ménage, en considérant que chaque ménage a une consommation adulte de 3,8 est de 1
228 874 francs CFA par an. Cela signifie que le paquet de prestations incluant la couverture de l’assurance-maladie, les
HIMO et les allocations familiales pour les enfants équivaut à 1 228 874 francs CFA par an et par ménage.
Tableau 2.35
Coût prestation ménages
Coût prestation de
1 228 388 par an pour
Individus Ménages
tous les ménages
(milliards francs CFA)
Estimation population
4 105 034 684 172 840,76
pauvre en 2014
Estimation population
en situation d’extrême 2 125 946 354 324 435,42
pauvreté en 2014
Source: Profil de la pauvreté et vulnérabilité au Togo (PNUD) et calculs BIT.
3
Espace budgétaire pour financer
le socle de protection et garanties
sociales du Togo
Introduction
L’espace budgétaire peut être défini comme la marge de manœuvre qui permet au gouvernement d’affecter des ressour-
ces à la poursuite d’un objectif sans mettre en péril la viabilité de sa position financière ou la stabilité de l’économie. Un
tel espace doit exister ou être créé pour permettre aux Etats d’augmenter les dépenses dans des domaines prioritaires,
notamment la protection sociale. L’espace budgétaire pour les investissements sociaux est essentiel pour atteindre
un développement équitable au Togo et pour créer le cercle vertueux d’une croissance durable et un développement
social et humain.
Il existe une marge de manœuvre budgétaire pour financer la protection sociale. La recherche ou la création de l’espace
budgétaire est une décision nationale qui prend en compte le contexte macroéconomique du pays. La marge de manœuvre
budgétaire décrite ci-dessous est générale. Cela veut dire que toutes les options ne sont pas applicables au Togo. Les
options spécifiques pour créer un espace budgétaire adapté au Togo sont présentées dans le tableau 3.4. De manière
générale, les options pour la création d’un espace budgétaire sont:
• la rationalisation des dépenses publiques;
• l’augmentation des recettes fiscales;
• l’augmentation des cotisations pour les assurances sociales;
• l’emprunt ou la restructuration de la dette existante;
• la réduction des flux financiers illicites;
• l’appel à la mobilisation de l’aide et des transferts;
• la ponction dans les réserves fiscales et dans les réserves de devises;
• l’adoption d’un cadre économique plus adapté.
Les services du FMI recommandent de remanier la politique budgétaire pour assurer sa viabilité. C‘est-à-dire, mettre
fin à la détérioration des soldes budgétaires et mettre en œuvre un ajustement en vue d’accroître progressivement
le solde primaire afin de réduire le fardeau de la dette. Selon le FMI, un retour à des chiffres positifs permettrait aux
autorités de ménager l’espace budgétaire nécessaire pour satisfaire leurs besoins d’infrastructures et mettre en œuvre
leurs politiques sociales.
Les autorités ont l’intention de continuer de collaborer étroitement avec le FMI, notamment sous la forme d’un éventuel
programme appuyé par l’institution et d’une assistance technique continue dans les principaux domaines de réforme.
Les autorités ont aussi indiqué qu’elles sont fermement déterminées à poursuivre les réformes des finances publiques
et à veiller à ce que la politique budgétaire demeure sur une trajectoire soutenable19.
Dans cette section est proposée l’option d’un paquet de prestations ne tenant pas compte des contraintes fiscales
annoncées par le FMI et acceptées par les autorités du Togo, et en vue de compléter le socle de protection sociale au
Togo. Ce paquet de prestations vient en complément de la prestation des services de soins de santé avec la prestation
HIMO et la pension vieillesse pour qu’un paquet de protection sociale plus exhaustif puisse être proposé.
Le paquet de protection sociale sans l’implication des contraintes fiscales se compose des options décrites dans le
tableau ci-dessous.
Tableau 3.1
Consommation totale du ménage moyen au Togo
Fréquence
Montant
Catégorie des Hypothèses utilisées pour le calcul
Prestation Ciblage transfert (en
éligible paiements du coût
prix de 2015)
par année
19
Rapport du FMI n°14/38: Consultations au Titre de l’Article IV. Togo.
Tableau 3.2
Coût des options de protection sociale sans l’implication des
contraintes fiscales et coût consolidé en milliards de francs CFA et en
pourcentage du PIB
Les détails des calculs pour la couverture universelle de santé (option A1), le programme HIMO (option C4) et les pen-
sions pour les personnes âgées (option E7) sont décrits dans le chapitre 2.
Actuellement, il existe des programmes pour l’emploi mis en place au Togo afin de réduire le chômage et le sous-emploi
chez les jeunes. Au même titre, il existe aussi des programmes visant à offrir des services en soins de santé pour couvrir
les besoins en santé des plus vulnérables. Dans le tableau suivant sont présentés les montants du budget social de l’Etat
destinés à chacun des programmes pour l’année 2014.
20
La projection des personnes du marché formel non couverts a été faite en prenant en compte les hypothèses suivantes. La première hypothèse est
qu’entre 2014 et 2019, 10 pour cent de la population fait partie du secteur formel. La deuxième hypothèse est que le taux de couverture calculé pour
l’année 2014 va rester constant de 2014 à 2019. Ce sont les hypothèses les plus prudentes par rapport aux estimations du coût.
Tableau 3.3
Budget de l’Etat actuel (2014) et coût de l’option recommandé
minimaliste qui n’applique pas les contraintes fiscales
Budget de l’Etat
(2014, milliards de francs CFA)
Fonds national pour la promotion des activités économiques des jeunes 0,70
L’Etat dépense 6,5 milliards de francs CFA en programmes d’emploi et 10,16 milliards de francs CFA en programmes
de santé.21
21
En supposant que les dépenses liées au socle de protection sociale correspondent seulement à la subvention à la césarienne, le déficit à financer pour
compléter le socle s’élève donc à 364,44 milliards de francs CFA. Ce montant est calculé d’après le coût total des prestations de protection sociale sans
l’implication des contraintes fiscales et le montant destiné à la subvention à la césarienne.
Le tableau suivant montre les principales possibilités de création de l’espace budgétaire qui existent à l’échelle internati-
onale, ainsi que la possibilité de trouver des options spécifiques pour le Togo en vue de financer les options du scénario
recommandé minimaliste sans l’implication des contraintes fiscales.
Tableau 3.4
Options pour la création d’espace budgétaire
Augmentation de l’aide et des transferts Transferts pour les travaux d’investissement public
Dans le présent rapport, trois options parmi les options décrites pour la création de l’espace budgétaire ont été calcu-
lées dans la section B3. Ces options sont: l’augmentation des recettes fiscales à travers les taxes sur la téléphonie et le
ciment, l’augmentation des cotisations à travers l’extension de la couverture des assurés à l’INAM et la rationalisation
des dépenses publiques.
UNITAID, l’organisation internationale d‘achat de médicaments, a été créée spécifiquement pour superviser l‘utilisation
des recettes de la taxe de solidarité sur les billets d‘avion. La mission d’UNITAID consiste à assurer aux populations
des pays en développement un accès à long terme à des médicaments de qualité pour le traitement de maladies telles
que le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose en s’employant à obtenir les prix les plus bas (OMS, 2007). Elle a été
créée en 2006 à l‘initiative du Brésil, de la France, du Chili, de la Norvège et du Royaume-Uni, et compte aujourd‘hui
34 pays membres, dont la majorité apporte une contribution grâce à des taxes de solidarité sur les billets d‘avion. Plus
de 70 pour cent du financement à long terme d‘UNITAID, soit environ 250 millions de dollars par an, provient d‘une
taxe de solidarité appliquée à chaque billet d‘avion acheté dans les pays participants. On estime que près d‘un milliard
de dollars a été généré à partir de la taxe de solidarité UNITAID et consacré à la lutte contre le VIH/sida, le paludisme
et la tuberculose (MS, 2010). A l‘issue d‘une réunion organisée à Genève en juin 2010, efforts de mobilisation de pays
seront intensifiés quant à l‘application d‘un prélèvement de solidarité sur les billets d‘avion, de façon à collecter des
fonds supplémentaires pour la réalisation des OMD en matière de santé.
a) La France a été le premier pays à instaurer une taxe de solidarité internationale sur les billets d’avion en 2006.
Elle a imposé un prélèvement d’un euro sur tous les vols européens en classe économique, 10 euros en classe
affaires et 40 euros sur les vols internationaux au départ de son territoire. Cette taxe a rapporté 45,01 millions
d’euros en 2006 et 185 millions d’euros en 2012. Elle sera majorée de 12,7 pour cent en 2014.
b) Le Chili a instauré une taxe de 2 dollars pour tous les voyageurs internationaux au départ de Santiago.
c) Cette taxe est également en vigueur dans plusieurs pays, notamment au Royaume Uni, au Brésil, au Mali, à
Madagascar, à l’Ile Maurice et au Niger.
Plusieurs pays d’Amérique Latine ont mis en place des taxes sur les débits bancaires.
a) L’Argentine, par exemple, taxe les crédits et les débits des comptes courants depuis 2001, et aurait ainsi
récolté la moitié de toutes les taxes de revenus des entreprises, tous secteurs confondus entre 2006 et 2008.
(Stenberg, Elovainio, Chisholm, & al, 2010).
b) Au Brésil, la taxe CPMF (Contribuição Provisória sobre Movimentação ou Transmissão de Valores e de Créditos
e Direitos de Natureza Financiera) de 0,38 pour cent sur certains prélèvements bancaires a été mise en place
en 2001. Cette taxe a permis de récolter près de 20 milliards de dollars par an pour la santé.
c) La Zambie a introduit une taxe médicale sur tous les intérêts récoltés sur les comptes d’épargne ou de dépôt,
les obligations du gouvernement et autres instruments financiers à un taux de 1 pour cent. Les revenus sont
affectés aux efforts du gouvernement contre le SIDA (Chuma, Mulupi, & McIntyre, 2013).
d) Au Gabon, une redevance obligatoire d’assurance-maladie a été édictée par la loi pour financer la prise en charge
des Gabonais économiquement faibles (GEF) en matière de santé. Une taxe de 1,5 pour cent a été imposée en
2009 sur les transferts de fonds hors zone CEMAC au titre de la redevance obligatoire d’assurance-maladie.
Au Botswana, par exemple, la taxe sur les ventes d‘alcool permet de collecter des sommes importantes, estimées à 0,3
pour cent du PIB en 2010 et qui pourraient atteindre 0,35 pour cent en 2011. Cette taxe équivaut à 40 pour cent du prix
d’achat de l’alcool et sert à financer des programmes éducatifs, comme la promotion d’une jeunesse sobre par exemple
(Perez & al, 2013). Les habitudes de consommation d’alcool ne semblent pas avoir changé suite à l’introduction de cette
taxe (Bakwena, 2012). Après une diminution initiale de la consommation de 7 millions de litres à la fin de l’année 2008
à 4 millions au début 2009, la consommation est passée à 6,2 millions fin 2009 (ibid.).
L’Afrique du Sud réfléchit aussi à une taxe de 2 pour cent supplémentaire sur l’alcool et le tabac pour financer un fonds
pour la santé (Perez & al, 2013).
Deux pays ont déjà étudié l‘éventualité d‘une taxe sur les temps de communication. Au Gabon, le gouvernement est sur
le point d‘introduire une taxe sur les temps de communication de téléphonie mobile pour financer les budgets déficitaires
de la lutte contre le VIH/sida. Le Burkina Faso étudie également cette option.
En Ouganda, la taxe sur les temps de communication est progressivement passée de 5 pour cent en 2002 à 10 pour cent
en 200422 . Au Rwanda, la taxe d‘accise sur les téléphones mobiles est passée de 5 à 8 pour cent dans le budget 2010.
Le Gabon a imposé une taxe de 10 pour cent sur le chiffre d’affaires des opérateurs de téléphonie mobile au titre de la
redevance obligatoire d’assurance-maladie, destinée à la prise en charge des GEF. Elle a généré 29 millions de dollars
en 2009.
Un certain nombre de pays africains imposent une taxe spécifique sur les téléphones mobiles, sans que celle-ci ne soit
toutefois affectée à un poste de dépenses particulier. Dans les pays de la Communauté d‘Afrique de l‘Est (EAC), ces
taux d‘imposition sont particulièrement élevés, et sont compris entre 5 et 12 pour cent. Ces taux augmentent en dépit
d‘une forte opposition de la part des opérateurs de téléphonie mobile.
22
www.balancingact-africa.com N°291, 5 février 2006.
Le Maroc, la Côte d’Ivoire et la Tunisie sont des exemples de pays qui ont introduit une taxe sur le ciment dans un but social.
• L’industrie cimentière du Maroc est une des activités industrielles les mieux structurées et les mieux réparties
sur le territoire national. L’article 10 de la loi sur les finances de l’année 2012 prévoit le relèvement de la
quotité de la taxe spéciale sur le ciment de 0,1 à 0,15 dirhams le kilogramme. Il s’agit d’une taxe spéciale fixée
à 100 dirhams par tonne sur les ventes de ciment réalisées par chaque opérateur. Cette taxe spéciale vise à
résorber l’habitat insalubre et ce, via l’alimentation du fonds de solidarité habitat (FSH).
• La Côte d’Ivoire est en train de suivre le modèle marocain, en adoptant une nouvelle politique de construction
de logements sociaux. Le financement de ce projet serait alimenté par la taxe sur le ciment, par le truchement
d’un prélèvement d’environ 4 000 francs CFA par tonne de ciment en vue de garantir le crédit immobilier des
personnes ne percevant pas de salaires.
• La Tunisie applique également une taxe sur le ciment selon le décret n°2002-318 qui prévoit l’institution d’une
taxe conjoncturelle sur le ciment au profit de la Caisse générale de compensation applicable jusqu’au 31 dé-
cembre 2003. Le montant de la taxe était fixé à 1 200 dinars par tonne.
Une réflexion est actuellement en cours au Togo, appuyée par l’OMS, pour la recherche de sources de financement
innovantes au profit de la couverture universelle de santé. Une liste de cinq mécanismes a été retenue par les acteurs
impliqués pour une analyse approfondie: taxe sur les billets d’avion, sur les transactions financières, sur l’alcool, sur la
téléphonie et sur les ressources minières23 .
Outre ces cinq mécanismes, le BIT propose aussi un mécanisme de taxes sur le ciment. Trois principaux producteurs
de ciment, West African Cement (Wacem), Cimtogo (Heidelberg Cement Group) et Diamant Cement Togo (DCT SA) se
partagent un marché domestique évalué à 899 000 tonnes en 2011, en croissance de 26,8 pour cent par rapport à 2010,
avec une capacité de production d’environ 1,75 million de tonnes24.
Les premiers résultats de cette étude (non validée) donnent une estimation des ressources qui peuvent être mobilisées
à travers ces mécanismes. Chaque mécanisme a été analysé à partir des critères de faisabilité politique, pérennité,
progressivité, effets collatéraux et gouvernance.
a) Billet d’avion: 200 francs CFA25 par passager au départ, 100 francs CFA par passager à l’arrivée et 20 francs
CFA par passager en transit.
b) Transfert de fonds: taxe de 1 pour cent sur les rémittences.
23
Mécanismes innovants pour financer la couverture universelle de santé au Togo. Consultant international OMS de Oxford Policy Management. Avril 2014.
24
Banque de France. Rapport annuel de la zone franc. 2011. (https://www.banque-france.fr/fileadmin/user_upload/banque_de_france/Eurosysteme_et_in-
ternational/zonefr/2011/8-Togo.pdf)
25
Selon l’Article IV du FMI (2013), le taux de change FCFA/USD (niveau moyen annuel) en 2012 était de 510,0.
c) Boisson alcoolisée: taxe de 10 pour cent sur les boissons produites localement et 15 pour cent sur les boissons
importées.
d) Téléphonie: deux scénarios sont présentés, à savoir une taxe de 5 francs CFA par minute de communication
ou une taxe de 10 francs CFA par minute.
e) Ressources minières: le manque de données dans ce secteur n’a pas permis de faire des estimations.
f) Taxes ciment: il est estimé que chaque année, la production de ciment au Togo est de 1 million de tonnes. Le
prélèvement d’une taxe de 4 000 francs CFA26 sur le prix de production d’une tonne unitaire est proposé. Le
prix unitaire par tonne de ciment a été estimé à 65 075 francs CFA27 .
Tableau 3.5
Montant provenant des revenus des taxes estimées par source pour
les années 2014 et 2024 (millions de francs CFA)
2014 2024
26
La taxe a été définie en prenant comme référence la taxe sur le ciment de la Côte d’Ivoire.
27
Cette estimation a été faite à partir des données sur le revenu et la production des tonnes de ciment en Afrique par le groupe Heidelberg Cement. Ainsi,
le prix estimé est celui de toute l’Afrique.
Les options retenues pour financer les dépenses de l’extension du socle de protection sociale sont les taxes sur la télé-
phonie et les taxes sur le ciment.
Figure 3.1
Options des sources de revenu pour le Togo pour l’année 2014 en
pourcentage du PIB
Taxes téléphonie
(10 francs CFA/min)
Taxes ciment
Sources: Mécanismes innovants pour financer la couverture universelle de santé au Togo (Consultant international OMS de Oxford Policy Management) et estimations du BIT
La capacité contributive est déterminée selon la situation des personnes occupées. Pour cela, cette population a été
classifiée en quatre groupes:
a) les assurés actuels;
b) les assurés futurs dans le secteur parapublic et privé assurés à la CNSS;
c) les assurés futurs du secteur informel et agricole;
d) les autres assurés futurs percevant une allocation familiale, les apprentis, les membres des coopératives et
autres personnes exonérées du paiement des cotisations.
Ensuite, le revenu total provenant des cotisations de chaque groupe est calculé.
Le premier groupe est composé des agents de l’Etat qui sont déjà couverts pour l’INAM. Le tableau suivant montre le
revenu qui découlerait de la cotisation des assurés actuels. Actuellement, la cotisation pour les agents en activité est
fixée à 7 pour cent du salaire de base répartie à parts égales entre l‘agent et son employeur, soit 3,5 pour cent. Les
agents de l’Etat à la retraite inscrits à l’INAM cotisent à hauteur de 3,5 pour cent du montant de la pension.
Tableau 3.6
Revenu découlant de la cotisation des assurés actuels au cours de
l’année 2014 (3 pour cent, 5 pour cent et 7 pour cent de la masse salariale
soumis à cotisation)
Agents Salaire/Pension
(3% du salaire) (5% du salaire) (7% du salaire)
assurés moyen mensuel
Le deuxième groupe se compose des travailleurs et retraités du secteur formel non couverts par l’INAM. Ce groupe
comprend des agents et des retraités des sociétés d’Etat et les salariés du secteur privé qui sont tous déclarés à la
CNSS. Ce groupe a la même capacité contributive que les assurés actuels de l’INAM.
Le tableau suivant montre le nombre des futurs assurés, le salaire moyen estimé pour chacun de ces groupes et les
revenus provenant des cotisations calculés pour l’année 2014. Le calcul a été fait d’après l’hypothèse selon laquelle tous
les assurés cotisent et ce, durant les douze mois de l’année, autrement dit, que la densité de cotisation est considérée
à 100 pour cent.
Tableau 3.7
Revenu découlant de la cotisation des assurés non couverts du
secteur privé pour l’année 2014 (3 pour cent, 5 pour cent et 7 pour cent
de la masse salariale soumis à cotisation)
Salaire/Pension
Travailleurs/
moyen-ne
retraités secteur
Nombre des mensuel-
parapublic et (3% du salaire) (5% du salaire) (7% du salaire)
futurs assurés le soumis à
privé cotisant à
cotisation (francs
la CNSS
CFA)
Travailleurs
69 681 4,29 7,15 10,01
salariés en activité 171 068
Revenu total provenant de cotisations basées sur
3,5 pour cent du montant de la pension (en milliards
de francs CFA)
Retraités gérés
par la CNSS non
15 099 30 770 0,20
couverts par
l’INAM
Source: Données fournies par l’INAM et estimations du BIT
Le troisième groupe se compose des travailleurs du marché informel et agricole. En raison du manque des données
de ce groupe de la population, l’hypothèse selon laquelle tous les travailleurs indépendants correspondent au marché
informel a été faite. Une cotisation par niveau de vie a été fixée. Les hypothèses pour fixer des cotisations par niveau
de vie se font sur la base des données du QUIBB 2006. Dans le tableau ci-dessous, les classifications et les cotisations
selon la classe sont présentées. L’hypothèse selon laquelle le niveau de vie de la population est le même que celui de
la population du marché informel est démontrée.
Tableau 3.8
Revenu découlant de la cotisation des assurés non couverts qui sont
rattachés au marché informel en 2014
Contribution Revenu total des
Nombre des futurs
par année cotisations annuel
assurés
(francs CFA) (milliards de francs CFA)
Finalement, le quatrième groupe est composé des personnes percevant une aide familiale, des apprentis, des membres
des coopératives, des autres personnes et des personnes non déclarées qui seront exonérées du paiement des cotisa-
tions, notamment les chômeurs et les personnes inactives.
Comme mentionné dans la section A, le Togo accepte avec l’appui du FMI, de mettre en œuvre un ajustement en vue
d’accroître progressivement le solde primaire pour réduire le fardeau de la dette. Pour réduire le déficit budgétaire, tout
en satisfaisant les besoins sociaux et de développement du pays, il faudra améliorer l’efficacité des dépenses publiques.
Au-delà de la réduction du coût de fonctionnement de l’Etat et de la rationalisation des organes publics, il sera nécessaire
de rationaliser les dépenses et d’offrir aux couches les plus vulnérables de la population un soutien plus efficace par
rapport au coût. A cet égard, les services du FMI saluent l’intention des autorités togolaises d’éliminer progressivement
les subventions coûteuses et mal ciblées aux combustibles et d’élargir et d’améliorer les filets de sécurité sociale.
Ainsi, les autorités du Togo s’entendent avec les services du FMI sur le fait que l’élimination progressive des subventions
aux produits pétroliers serait un facteur clé de tout ajustement budgétaire. Pourtant, elles sont préoccupées par le fait
que la situation politique et sociale actuelle est trop tendue pour permettre des changements radicaux. Les autorités
togolaises estiment à présent être en mesure de réduire les subventions des combustibles d’environ 1 pour cent du PIB
en 2014, une fois qu’elles auront conclu un accord avec les syndicats sur les salaires28.
28
Rapport du FMI n°14/38: Consultations au Titre de l’Article IV. Togo.
Dans cette section, nous avons calculé l’espace budgétaire total en tenant en compte de la possibilité que les autorités
au Togo rationalisent les dépenses actuelles, notamment les subsides pétroliers.
L’espace budgétaire total pour le Togo peut être calculé de la façon suivante, en prenant en compte d’un côté le point
de vue des dépenses et de l’autre, le point de vue des recettes.
Les dépenses totales sont équivalentes aux recettes totales et dons, plus le financement pour couvrir la partie de dé-
penses qui ne peut pas être financée par les recettes et dons. Ainsi, le calcul de l’espace budgétaire du point de vue des
recettes et financement du déficit est comme suit:
L’espace budgétaire pour le Togo est calculé dans le tableau suivant. Les valeurs historiques et projetées pour calculer
l’espace fiscal sont tirées du rapport du FMI n°14/38: Consultations au Titre de l’Article IV.
Tableau 3.9
Statu quo espace budgétaire total et sa désagrégation du point de
vue des recettes et financement et du point de vue des dépenses
(% du PIB) pour l’année 2013
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Recettes totales 17,3 18,2 19,3 19,4 19,9 20,1 20,2 20,3
Dons 3,1 1,6 3,4 3,6 3,6 3,6 3,3 3
Financements intérieurs (nets) -0,9 4,3 3,1 2,5 0,5 0,4 0,2 0,2
Revenu supplémentaire de la protection
- - - - - - - -
sociale
Financements extérieurs (nets) 1,1 3,1 2,4 2,2 2,4 2,4 2,2 2,3
Financements exceptionnel 2,6 0,8 0,8 0,5 0 0 0 0
Résiduel 0,7 -1 0 0 1,3 0,9 0,5 0,1
Variation des arriérés -0,1 -0,6 -0,9 -0,7 -0,8 -0,8 -0,8 -0,8
Soutien au prix des produits pétroliers 1,8 2,1 2 1 0,3 0 0 0
Espace budgétaire total 22,0 24,3 26,1 26,5 26,6 26,6 25,6 25,1
Point de vue des dépenses
Autres dépenses courantes primaires 13,2 14,6 14,5 14,5 14,6 14,3 14,5 14,5
Dépenses de l’extension de la protection
- - - - - - - -
sociale
L’objectif du tableau ci-dessus est de fournir des informations afin de rendre possible la redéfinition de priorités afin de
créer de l’espace budgétaire pour les dépenses sociales.
Sur le plan budgétaire, des défis portent sur une meilleure priorisation des projets d’investissement public, la réduction
des subventions sur les carburants et la maîtrise de la masse salariale du secteur public, afin de créer l’espace budgétaire
nécessaire pour accroître les dépenses sociales ainsi que les dépenses en matière d’infrastructures .
Les tableaux suivants présentent les revenus et les dépenses calculés séparément pour chaque institution, c‘est-à-dire,
pour l’INAM et le Fonds fiduciaire géré par le ministère des Finances. Le revenu de l’INAM inclus dans le tableau est
le revenu provenant d’une cotisation de 7 pour cent du salaire des assurés actuels et futurs du marché formel. Les
dépenses représentent le coût du panier de soins offert aux assurés ainsi qu’aux personnes à charge des assurés (voir
tableau 2.10 pour le calcul de coûts).
Tableau 3.10
Revenus et dépenses de l’INAM l’année 2014
INAM 2014
Cotisations agents de l'Etat et retraités assurés à l’INAM (option en considérant 7% du salaire) 5,79 (1)
Cotisations de futurs travailleurs et retraités assurés du secteur parapublic et privé
10,21 (2)
(option en considérant 7% du salaire)
Total revenu (milliards de francs CFA) 16,00
Dépenses annuelles soins de santé pour les agents de l'Etat et retraités assurés à l’INAM
5,10
(et dépendants)
Dépenses annuelles soins de santé pour les futurs travailleurs et retraités assurés du secteur parapublic
10,30
et privé (et dépendants)
Dépense total (milliards de francs CFA) 15,40
Tableau 3.11
Revenus et dépenses du Fonds fiduciaire pour l’année 2014
Fonds fiduciaire 2014
29
Rapport du FMI n°14/38: Consultations au Titre de l’Article IV. Togo.
Le tableau suivant montre les revenus et les dépenses sociales au Togo entre 2008 et 2019. Les cotisations aux systèmes
nationaux de sécurité sociale, les impôts avec un but social et autres transferts sociaux du gouvernement font partie du
revenu social défini pour le Togo. D’autre part, les dépenses pour les programmes existants et les programmes proposés
parle BIT font partie des dépenses sociales décrites pour le Togo.
Tableau 3.12
Statu quo et projection du budget social du Togo pour la période
2008-2019, en prenant en compte l’introduction de l’option
minimaliste du socle de protection sociale à partir de 2014
(milliards de francs CFA)
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
1. Revenus totaux 70,6 82,0 90,1 101,6 114,6 123,4 344,6 369,7 396,6 424,8 454,6 485,9
1.1 Revenu (programmes
27,6 30,5 32,4 34,8 39,1 43,4 83,0 87,6 92,2 97,2 102,4 108,0
existants et nouveaux)
1.1.1 Revenu
(programmes 27,6 30,5 32,4 34,8 39,1 43,4 47,8 50,3 52,6 55,2 57,8 60,7
existants)
Revenu cotisations
- - - - 1,9 3,9 5,8 6,1 6,5 6,9 7,3 7,8
INAM
Revenu cotisations
10,7 11,5 11,3 11,6 12,0 12,3 12,7 13,0 13,1 13,2 13,4 13,5
CRT
Revenu cotisations
16,9 19,0 21,1 23,1 25,2 27,3 29,3 31,1 33,0 35,0 37,1 39,4
CNSS
1.1.2 Revenu
- - - - - - 35,2 37,3 39,6 42,0 44,6 47,3
(nouveaux programmes)
Revenu cotisations
- - - - - - 11,9 12,6 13,3 14,2 15,0 15,9
INAM (nouveau)
Revenu taxes inno-
- - - - - - 23,3 24,8 26,3 27,9 29,6 31,4
vantes (nouveau)
1.2 Autres transferts
43,0 51,5 57,7 66,8 75,5 80,0 261,6 282,1 304,3 327,7 352,2 378,0
(déficit)
2. Dépenses totales 70,6 82,0 90,1 101,6 114,6 123,4 344,6 369,7 396,6 424,8 454,6 485,9
2.1 Dépenses
70,6 82,0 90,1 101,6 114,6 123,4 134,0 145,5 158,4 171,7 185,7 200,2
(programmes existants)
2.2 Dépenses
- - - - - - 210,6 224,2 238,2 253,1 268,9 285,7
(nouveaux programmes)
Couverture universelle
- - - - - - 95,3 102,7 110,7 119,2 128,4 138,3
de santé (nouveau)
Balance - - - - - - - - - - - -
Sources: «Etude actuarielle du régime des pensions géré par la caisse de retraite du Togo (CRT)», données INAM, Enquête du BIT sur la sécurité sociale, WSPR et propres estimations.
Notes: Les coûts de la prestation HIMO correspondent aux coûts des transferts ou salaires uniquement, sans prendre en compte les coûts d’investissement.
Ce tableau montre que les dépenses sociales totales du gouvernement passeraient de 123,4 à 344,6 milliards de francs
CFA si le socle de protection sociale (tel qu’il est proposé au tableau 3.2) était introduit immédiatement et pas progres-
sivement. Toutefois, ces calculs ont un objectif purement illustratif, car l’introduction du socle dans la courte période
d’une année n’est pas faisable ni réaliste. Tous les pays nécessitent de développer leur capacité administrative, leurs
compétences de gestion et leurs infrastructures nécessaires pour accueillir de façon progressive un socle de protection
sociale complet. Parallèlement, des ressources financières doivent être créées pour permettre la mise en œuvre des
programmes de protection sociale et l’extension de la couverture dans le pays. Le développement et le financement
du socle de protection sociale est ainsi un processus graduel et qui avance grâce à l’évolution de plusieurs secteurs de
l’économie.
Grâce à l’effet des HIMO sur l’économie et en considérant que la production dans le cadre des HIMO vient s’ajouter à
la productivité actuelle au Togo, le PIB devrait augmenter d’une valeur au moins équivalente à la somme des transferts
(salaires) et des investissements. Ainsi, dans le cas où les HIMO seraient des financements publics totalement additi-
onnels aux actuels, l’effet du premier tour (effet direct) sur le PIB pourrait être de l’ordre de 10 pour cent du fait que les
salaires et investissement proposés pour les HIMO sont de cet ordre.
Tableau 3.13
Statu quo et projection du budget social du Togo pour la période
2008-2019, en prenant en compte l’introduction de l’option
minimaliste du socle de protection sociale à partir de 2014
(pourcentage du PIB à prix réel)
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
1. Revenus totaux 5,0 5,5 5,7 5,7 5,7 5,7 14,7 14,6 14,4 14,2 14,0 13,9
1.1 Revenu (programmes
2,0 2,0 2,1 2,0 2,0 2,0 3,5 3,4 3,3 3,2 3,2 3,1
existants et nouveaux)
1.1.1 Revenu (program-
2,0 2,0 2,1 2,0 2,0 2,0 2,0 2,0 1,9 1,8 1,8 1,7
mes existants)
Revenu cotisations
- - - - 0,1 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2
INAM
Revenu cotisations
0,8 0,8 0,7 0,7 0,6 0,6 0,5 0,5 0,5 0,4 0,4 0,4
CRT
Revenu cotisations
1,2 1,3 1,3 1,3 1,3 1,3 1,3 1,2 1,2 1,2 1,1 1,1
CNSS
1.1.2 Revenu (nouveaux
- - - - - - 1,5 1,5 1,4 1,4 1,4 1,4
programmes)
Revenu cotisations
- - - - - - 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5
INAM (nouveau)
Revenu taxes inno-
- - - - - - 1,0 1,0 1,0 0,9 0,9 0,9
vantes (nouveau)
1.2 Autres transferts
3,0 3,5 3,7 3,8 3,8 3,7 11,2 11,1 11,0 10,9 10,9 10,8
(déficit)
2. Dépenses totales 5,0 5,5 5,7 5,7 5,7 5,7 14,7 14,6 14,4 14,2 14,0 13,9
2.1 Dépenses (program-
5,0 5,5 5,7 5,7 5,7 5,7 5,7 5,7 5,7 5,7 5,7 5,7
mes existants)
2.2 Dépenses (nouveaux
- - - - - - 9,0 8,8 8,6 8,4 8,3 8,2
programmes)
Couverture universelle
- - - - - - 4,1 4,0 4,0 4,0 4,0 4,0
de santé (nouveau)
Balance - - - - - - - - - - - -
Sources: «Etude actuarielle du régime des pensions géré par la caisse de retraite du Togo (CRT)», données INAM, Enquête du BIT sur la sécurité sociale, WSPR, FMI et propres
estimations.
Notes: Les coûts de la prestation HIMO correspondent aux coûts des transferts ou salaires uniquement, sans tenir en compte les coûts d’investissement.
Selon les données les plus récentes, le Togo dépense 5,7 pour cent du PIB en protection sociale. Le coût de l’option
minimaliste du socle de protection sociale est estimé à 9,0 pour cent du PIB. Ce coût entraînerait une augmentation
des dépenses sociales de 5,7 à 14,7 pour cent du PIB entre 2013 et 2014. Le gouvernement du Togo doit trouver les
ressources pour créer les revenus indiqués en «autres transferts» qui couvriraient le déficit des dépenses qui ne peuvent
pas être financées à partir des revenus des programmes existants ni des nouveaux programmes.
Le BIT est en train de définir un projet pour aider le Togo à intégrer le socle de protection sociale de façon plus graduelle.
Le projet tient compte d’un ensemble d’actions à mener dans les domaines juridique et administratif, et en matière de
prévision des coûts et de promotion pour chacune des prestations initiales proposées pour le socle.
Données et hypothèses
• Le revenu provenant des cotisations à l’INAM a été estimé à partir des données salariales individuelles
des assurés à l’INAM en 2014. L’INAM existe depuis 2012, on estime que les revenus des cotisations à
l’INAM en 2012 et 2013 ont suivi une augmentation linéaire entre 2012 et 2014. Le revenu des cotisations
à l’INAM pour la période 2015-2019 a été projeté avec la croissance moyenne des salaires des travailleurs
privés (6,1 pour cent par an).
• Le revenu provenant des cotisations à la CRT sont ceux du rapport « Etude actuarielle du régime des
pensions géré par la caisse de retraite du Togo (CRT) » pour la période 2008-2010, et les années 2015 et
2020. Les valeurs pour les autres années ont été estimées par interpolation linéaire.
• Le revenu provenant des cotisations de la CNSS, a été estimé pour les années 2008 et 2014 à partir du
nombre total des assurés et du salaire moyen pour chaque année. Pour les années entre 2008 et 2014,
les valeurs ont été estimées à partir d’une interpolation linéaire. Les valeurs ont été projetées entre 2015
et 2019 avec la croissance des salaires des travailleurs privés (6,1 pour cent par an).
• Le revenu social nouveau est calculé à partir de l’année 2014. Cela correspond au revenu provenant
des cotisations des nouveaux assurés à l’INAM (secteurs formel et informel) plus les taxes générées à
partir des impôts sur la téléphonie et le ciment. Les revenus ont été estimés pour l’année 2014 et ont été
projetés pour la période 2015-2019 avec la croissance estimée des salaires des travailleurs privés. Ces
revenus sont présentés dans les tableaux 3.7, 3.8 et 3.11.
• La source des dépenses des programmes de protection sociale existants est le WSPR. La donnée la plus
récente date de 2010 où les dépenses en matière de protection sociale au Togo était de 5,7 pour cent du
PIB. Pour la période 2011-2019 le pourcentage des dépenses en matière de protection sociale par rapport
au PIB nominal a été estimé constant (5,7 pour cent).
Le tableau suivant présente les revenus et les dépenses des nouveaux programmes uniquement. Il montre également le
coût total de l’option minimaliste de protection sociale en considérant la partie d’investissement et des salaires pour la
prestation HIMO. Ce tableau est différent des tableaux 3.12 et 3.13 qui prennent en compte les revenus et les dépenses
des nouveaux et des programmes existants en protection sociale. D’ailleurs, dans les tableaux 3.12 et 3.13, seule la
partie concernant les salaires est prise en compte dans le nouveau programme HIMO. Le déficit calculé dans le tableau
suivant montre ainsi le déficit entre les nouveaux revenus et les nouvelles dépenses.
Tableau 3.14
Dépenses de l’option de protection sociale sans l’implication des
contraintes fiscales, revenus provenant des cotisations, du budget de
l’Etat et des taxes téléphoniques et déficit résultant
(milliards de francs CFA et pourcentage du PIB).
Dépenses
Revenus
Revenu provenant
11,9 12,6 13,3 14,1 15,0 15,9 16,9
des cotisations
Taxes téléphonie et ciment 23,3 24,8 26,3 27,9 29,6 31,4 33,3
Tableau 3.15
Balance fiscale de l’Etat, des nouveaux programmes de protection
sociale et balance totale (milliards de francs CFA)
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Balance (déficit) 12,06 56,31 33,03 59,68 131,41 113,89 101,87 95,96 85,65 73,13 67,73 65,99
Total déficit 12,06 56,31 33,03 59,68 131,41 113,89 443,26 456,45 466,71 475,30 493,81 516,24
Tableau 3.16
Balance fiscale de l’Etat, des nouveaux programmes de protection
sociale et balance totale (pourcentage du PIB)
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Balance (déficit) 0,9 3,8 2,1 3,4 6,6 5,3 4,4 3,8 3,1 2,4 2,1 1,9
Total déficit 0,9 3,8 2,1 3,4 6,6 5,3 19,0 18,0 16,9 15,9 15,2 14,8
Dans le graphique suivant, l’évolution des dépenses et des revenus de l’Etat en matière de protection sociale et hors
protection sociale est présentée. Le montant des dépenses supplémentaires dues à l’extension de la protection sociale
par le biais du paquet de prestations de l’option de protection sociale sans l’implication des contraintes fiscales est aussi
inclus. De la même manière, les revenus supplémentaires provenant: des cotisations des nouveaux assurés à l’INAM,
des taxes en téléphonie et des taxes sur le ciment sont également inclus. Le solde budgétaire de l’Etat a été calculé
dans le cadre de deux scénarios différents: le premier est celui du statu quo, avec les dépenses actuelles de l’Etat en
matière de protection sociale; le deuxième est le scénario qui considère les dépenses et revenus supplémentaires de
l’extension de la protection sociale
1,000 à travers l’option de protection sociale sans l’implication des contraintes fiscales.
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
1,000 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
(1,000)
500
(1,500)
-
(500)
(2,000)
Le graphique montre une augmentation du déficit de 114 milliards à 443 milliards de Francs CFA entre 2013 et 2014 du
fait de l’extension de la protection sociale. Ci-dessous, ces données sont présentées en pourcentage du PIB. Le déficit
passe de 5,3 pour 2008
cent du PIB en 2013 à 19 pour
2009 2010 cent du PIB
2011en 2014. 2012 2013 2014 2015 2016 201
30
Figure 3.3
20
Dépenses et revenu actuels de l’Etat en matière de protection sociale
et hors protection sociale et dépenses et revenus provenant de
2010 l’extension
2011 102012 de 2013
la protection
2014 sociale
2015 à travers
2016 l’option
2017 de
2018 protection
2019
sociale sans l’implication des contraintes fiscales entre 2008 et 2019
(pourcentage
0 du PIB).
-102008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
30
20
-20
10
-30
0
-10
-40
-20
-50
-30
Le graphique suivant présente les mêmes informations que ci-dessus mais en proportion des dépenses et revenus
totaux. Les dépenses allouées à l’extension de la protection sociale en 2014 représentent un pourcentage de 35 pour
cent des dépenses totales de l’Etat.
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
100%
Figure 3.4
Dépenses et revenu
80%
actuels de l’Etat en matière de protection sociale
et hors protection
60% sociale et dépenses et revenus provenant de
008 2009 l’extension
2010 2011 de la2012
protection
2013 sociale
2014 à travers
2015 l’option
2016 de protection
2017 2018 2019
100% -20%
80%
-40%
60%
-60%
40% 0%
20% -80%
0% 0%
-100%
-20%
-40%
-60%
Revenu supplémentaire de la protection sociale
-80%
Revenu Statu Quo (incluant protection sociale)
-100%
Revenu Statu Quo (hors protection sociale)
Dépenses
Le gouvernement Statu Quo
du Togo (incluant
n’est pas enprotection
mesuresociale)
de financer ce déficit. L’adhésion du Togo à la Banque centrale des Etats
d‘Afrique de Dépenses
l‘Ouest (BCEAO) et àprotection
Statu Quo (hors l‘UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), ainsi que les accords
sociale)
passés avec le FMI pour placer le pays sur une trajectoire d’endettement soutenable s’opposent aux décisions de finance-
ment qui augmenteraient la dette et le déficit budgétaire. Dans la section suivante, l’accord avec le FMI est considéré
d’un point de vue plus approfondi, tout comme la proposition de prolonger la réforme de la réduction du déficit d’une
année afin de créer l’espace budgétaire nécessaire de manière à étendre la protection sociale de façon plus graduelle.
La politique budgétaire vise un retour à un solde budgétaire primaire positif et une réduction du déficit budgétaire global
en 2014. Selon le FMI, pour réduire le déficit budgétaire tout en satisfaisant les besoins sociaux et les besoins en mati-
ère de développement du pays, il faudra améliorer l’efficacité des dépenses publiques. Au-delà de la réduction du coût
de fonctionnement de l’Etat et de la rationalisation des organes publics, il sera nécessaire de rationaliser les dépenses
et d’offrir aux couches les plus vulnérables de la population un soutien plus efficace par rapport au coût. A cet égard,
les services saluent l’intention des autorités d’éliminer progressivement les subventions coûteuses et mal ciblées aux
combustibles et d’élargir et d’améliorer les filets de de sécurité sociale. Il demeure important d’alléger systématique-
ment les pressions exercées sur la masse salariale et la taille du secteur public moyennant l’élaboration d’une réforme
structurelle des salaires et de l’emploi30.
La diminution du déficit recommandée par le FMI dans le cadre des consultations de 2013 au titre de l’Article IV est
montrée dans le tableau suivant:
Tableau 3.17
Solde budgétaire entre 2013 et 2018 projeté par le FMI dans
l’Article IV
Le BIT propose d’élargir la période d’ajustement du déficit afin d’atteindre la cible du déficit de -1,8 pour cent du PIB
en 2019 au lieu de 2018.
Tableau 3.18
Solde budgétaire entre 2013 et 2018 projeté par le FMI dans l’Article
IV et ajusté afin d’inclure les coûts de l’extension de la protection
sociale de façon graduelle
FMI Article IV
30
Il est suggéré d’augmenter de 0,3 point de pourcentage le déficit de 2015. L’objectif de cette augmentation est de faire les préparations nécessaires
31
à l’extension du socle de la protection sociale les années qui suivent. Il s’agit notamment de l’aménagement des bureaux administratifs pour gérer les
prestations.
97
Le tableau 3.18 montre qu’entre 2016 et 2018, le déficit augmente d’ un point de pourcentage par rapport aux recom-
mandations du FMI (tableau 3.17). Ce point de pourcentage du PIB, qui équivaut à 27,6 milliards de francs CFA en
2016, à 30,0 milliards de francs CFA en 2017 et à 32,4 milliards de francs CFA en 2018, financera les prestations pour
l’extension du socle de protection sociale. Les prêts concessionnels sont un élément clé pour aboutir à un tel dévelop-
pement du déficit. Toutefois, ce scénario ne pourra être atteint que si les prestations, qui font partie du 1 pour cent du
PIB, sont bien définies auparavant.
Définir un paquet spécifique pour étendre la protection sociale est un processus long et complexe. C’est une décision qui
affectera la vie de bien des Togolaises et Togolais puisque cela entraînerait un changement structurel dans l’économie.
Ce processus consultatif doit être actuellement en cours si l’on veut que la mise en œuvre du paquet d’extension puisse
commencer en 2016.
Dans le cadre des prestations proposées dans le tableau 3.1 et 3.2, la somme des coûts des prestations «pensions pour
les personnes âgées» et «couverture de santé pour les personnes du secteur formel qui ne sont pas encore couvertes» est
de 25,34 milliards de francs CFA ou 0,9 pour cent du PIB pour l’année 2016. Ainsi, ces deux prestations sont conformes
à la proposition d’élargissement du déficit proposé à partir de 2016 équivalant à 1 pour cent du PIB.
En conséquence, un compromis entre les recommandations du FMI par rapport à la réduction du déficit et le socle de
protection sociale que le BIT propose est possible. Les dépenses liées à l’extension du socle de protection sociale peu-
vent être introduites de façon graduelle et à mesure que le déficit budgétaire diminue. Ainsi, la marge qui permettra
l’extension de la protection sociale existerait dans un cadre de déficit stable.
L’extension de la protection sociale contribue à une croissance économique inclusive et durable au Togo qui permet
également d’augmenter les revenus, ce qui contribue à la diminution de la dette. C’est de cette manière que l’extension
progressive de la protection sociale peut diminuer la dette à long terme.
Annexe A
Panier de soins
Le panier de soins actuellement offert dans le cadre du régime obligatoire d’assurance-maladie des agents publics est assez
large et pris en charge dans les établissements sanitaires publics, les pharmacies et les établissements sanitaires privés.
Ce panier de soins est utilisé pour la population du secteur formel avec la même capacité contributive que les agents
publics assurés à l’INAM dans le cadre du premier scénario.
Encadré A.1
Panier de soins complet
La définition d’un panier de soins de base composé des services de santé et médicaments essentiels, pris en charge
dans les établissements sanitaires publics, est considérée dans le cadre des premier et second scénarios. Dans le cadre
de l’universalisation de la couverture de santé, toute la population, notamment les groupes vulnérables ont le droit de
bénéficier de ce panier de soins essentiels.
Encadré A.2
Panier de soins essentiels
Annexe B
Détails des calculs des options en vue de l’extension du socle de protection
sociale au Togo
Tableau 2B.1
Détails du calcul de la prestation en vue de l’extension de la
protection sociale pour les enfants avec le programme des cantines
scolaires
Enfants de 4 à 11 ans 1 522 789 1 554 341 1 584 519 1 612 639 1 639 197 1 664 342 1 691 068
Coût prestation
36,76 38,65 40,46 42,21 43,98 45,76 47,7
(milliards de francs CFA)
Coût administratif
(5% coût prestation) 1,84 1,93 2,02 2,11 2,20 2,29 2,38
(milliards de francs CFA)
Coût total
Milliards de francs CFA 36,76 38,65 40,46 42,21 43,98 45,76 50.0
Pourcentage du budget de
7,6% 6,8% 6,4% 5,8% 5,1% 4,6% 4,3%
l'Etat
Tableau 2B.2
Travail temporaire HIMO pendant 40 jours par an pour toutes les
personnes âgées de 18 à 35 ans en milieu rural en excluant les
étudiants
Population âgée de 18 à 35
1 098 818 1 124 995 1 151 163 1 177 640 1 204 679 1 232 218 1 260 071
ans en milieu rural
Etudiants âgés de 18 à 35
208 735 212 814 217 096 221 751 226 847 232 225 237 664
ans en milieu rural
Jeunes bénéficiaires de 18
890 083 912 181 934 068 955 889 977 832 999 994 1 022 407
à 35 ans (sauf étudiants)
Coût salaire par jour 1 500 1 545 1 587 1 626 1 667 1 708 1 751
Coût total
Milliards de francs CFA 133,5 140,5 147,5 154,7 162,2 170,0 178,2
Fonds investissement
(matériels, formation, 80,1 84,3 88,5 92,8 97,3 102,0 106,9
outils)
Pourcentage du budget de
27,7% 24,9% 23,2% 21,1% 18,9% 17,0% 15,3%
l'Etat
101
Tableau 2B.3
Travail temporaire HIMO pendant 60 jours par an pour toutes les
personnes âgées de 15 à 50 ans en excluant les étudiants et les
personnes handicapées
Population âgée de 15 à 50 ans 3 584 037 3 687 035 3 791 960 3 899 715 4 011 597 4 127 987
Etudiants (15-35 ans) 398 618 406 613 415 268 424 719 434 708 444 865
Montant par année 90 000 92 700 95 203 97 583 100 023 102 503
Cela indique que 40 pour cent du coût total correspondent aux salaires et 60 pour cent du coût total correspondent au fond d’investissement.
32
Cela indique que 50 pour cent du coût total correspondent aux salaires et 50 pour cent du coût total correspondent au fond d’investissement.
33
Tableau 2B.4
Travail temporaire HIMO pendant 60 jours par an pour toutes les
personnes pauvres âgées de 15 à 50 ans
Population âgée de 15 à 50 ans 3 584 037 3 687 035 3 791 960 3 899 715 4 011 597 4 127 987
Montant par année 90 000 92 700 95 203 97 583 100 023 102 503
Tableau 2B.5
Travail temporaire HIMO pendant 60 jours par an pour toutes les
personnes âgées de 15 à 50 ans en milieu rural hors étudiants et
personnes handicapées
Population âgée de 15 à 50 ans 3 584 037 3 687 035 3 791 960 3 899 715 4 011 597 4 127 987
Etudiants (15-35 ans) 212 969 217 255 221 914 227 014 232 397 237 842
Montant par année 90 000 92 700 95 203 97 583 100 023 102 503
Tableau 2B.6
Travail temporaire HIMO pendant 60 jours par an pour toutes les
personnes pauvres âgées de 15 à50 ans en milieu rural
Population âgée de 15 à 50 ans 3 584 037 3 687 035 3 791 960 3 899 715 4 011 597 4 127 987
Montant par année 90 000 92 700 95 203 97 583 100 023 102 503
Tableau 2B.7
Travail temporaire HIMO pendant 60 jours par an pour tous les
jeunes âgés de 15 à 35 ans hors étudiants et personnes handicapées
Population âgée de 15 à 35 ans 2 625 425 2 687 969 2 751 057 2 815 725 2 883 482 2 954 957
Etudiants (15-35 ans) 398 618 406 613 415 268 424 719 434 708 444 865
Montant par année 90 000 92 700 95 203 97 583 100 023 102 503
Tableau 2B.8
Travail temporaire HIMO pendant 60 jours par an pour tous les
jeunes âgés de 15 à 35 ans en situation de pauvreté
Population âgée de 15 à 35 ans 2 625 425 2 687 969 2 751 057 2 815 725 2 883 482 2 954 957
Montant par année 90 000 92 700 95 203 97 583 100 023 102 503
Tableau 2B.9
Travail temporaire HIMO pendant 60 jours par an pour tous les
jeunes âgés de 15 à 35 ans en milieu rural hors étudiants et
personnes handicapées
Population âgée de 15 à 35 ans 2 625 425 2 687 969 2 751 057 2 815 725 2 883 482 2 954 957
Etudiants (15-35 ans) 212 969 217 255 221 914 227 014 232 397 237 842
Montant par année 90 000 92 700 95 203 97 583 100 023 102 503
Tableau 2B.10
Travail temporaire HIMO pendant 60 jours par an pour tous les
jeunes âgés de 15 à 35 ans en situation de pauvreté et en milieu rural
Montant par année 90 000 92 700 95 203 97 583 100 023 102 503
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4, route des Morillons
CH-1211 Genève 22
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Courriel: [email protected]
Web: www.ilo.org