Mohamed Chabane-Bit
Mohamed Chabane-Bit
Mohamed Chabane-Bit
Mohamed Chaabane
ESS – Document no 4
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Sécurité sociale, champ d'application, condition d'ouverture des droits, rôle de l'OIT, pays en
développement
02.03.1
Version imprimée : ISBN 92-2-213067-7
Version électronique : ISBN: 92-2-213068-5
Egalement disponible en anglais: Towards the universalization of social security: The experience of
Tunisia, ESS Paper No. 4
Version electronique : ISBN 92-2-113068-3; ISSN 1020-959X
Version imprimé : ISBN 92-2-113067-3; ISSN 1020-9581
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Imprimé à Genève
Table des matières
Bref résumé...............................................................................................................................................................iv
Introduction................................................................................................................................................................1
1.Données démographiques et sociales......................................................................................................................1
2. Bref historique de l’évolution de la protection sociale en Tunisie......................................................................2
3. Le système actuel de protection sociale ..............................................................................................................3
3.1 La sécurité sociale...............................................................................................................................................3
3.1.1 Couverture des régimes légaux de sécurité sociale...............................................................................3
3.1.2 Qui dirige le système de sécurité sociale ..............................................................................................4
3.1.3 Deux catégories de risques couvertes ...................................................................................................5
3.1.4 Exceptions au principe de la correspondance .......................................................................................7
3.1.5 Contributions ........................................................................................................................................7
3.2 Les programmes de promotion et d’assistance sociale .......................................................................................8
3.2.1 L’intervention de l’État ........................................................................................................................8
3.2.2 Le secteur associatif..............................................................................................................................9
4. Évaluation de l’expérience tunisienne en matière d’extension de la sécurité sociale .........................................9
4.1 L’étendue de la couverture légale .......................................................................................................................9
4.2 Le degré d’adhésion aux régimes de sécurité sociale .......................................................................................11
4.2.1 La couverture sociale du secteur organisé ..........................................................................................11
4.2.2 La couverture sociale dans les autres secteurs....................................................................................13
5. Le programme d’avenir en matière d’extension de la sécurité sociale .............................................................16
5.1 Les objectifs à moyen terme .............................................................................................................................16
5.2 Les moyens à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs ..............................................................................16
5.3 L’état d’avancement de la réalisation des objectifs ..........................................................................................18
5.3.1 Pour le secteur de la pêche ...............................................................................................................18
5.3.2 Pour le secteur agricole ....................................................................................................................19
6. Conclusion ........................................................................................................................................................20
Annexes ...................................................................................................................................................................22
ESS documents déjà publiés ....................................................................................................................................30
iii
Bref résumé1
Les régimes statutaires de sécurité sociale couvrent normalement la grande majorité de
la population active tunisienne. Les programmes de développement social et d'assistance
couvrent normalement les catégories de personnes à bas revenu ou aux personnes qui ne sont
pas couvertes par un régime de sécurité sociale. Il existe, d’autre part, des programmes d'aide
aux familles dans le besoin, des programmes destinés aux personnes âgées et aux handicapées,
des allocations pour les familles qui accueillent des personnes âgées ainsi que l'assistance
médicale gratuite.
Le nombre de personnes encore susceptibles d'être couvertes par un régime de sécurité
sociale était estimé en 1999 à 8.35% de la population active. Parmi ceux-ci, le 16.5% est
composé par:
• des travailleurs agricoles saisonniers et occasionnels
• des travailleurs participant à programmes de développement (chômeurs qui réalisent un
travail communautaire)
• des gens de maison
• des fonctionnaires du culte
• des chômeurs
Les raisons pour lesquelles ces catégories ne sont pas couvertes ont trait à leur caractère
marginal, les capacités limitées de paiement des cotisations et leur dépendance aux formes
alternatives de protection sociale.
Les deux régimes de sécurité sociale du secteur formel, à savoir le régime du secteur
public ainsi que celui des salariés du secteur privé non-agricole, ont réalisé le meilleur score de
couverture. Néanmoins, la couverture d'autres secteurs comme celui des travailleurs
indépendants, des travailleurs agricoles et non agricoles, ainsi que celui des salariés non
agricoles, n'ont pas eu le même succès.
Jusqu'à un certain point, cela dépend du fait que tant le niveau de recouvrement des
cotisations, comme l'attribution des prestations, sont mal adaptés aux caractéristiques
particulières des populations concernées.
Afin d'augmenter le taux de couverture de ces régimes, des mesures ont été prises, avec
plus ou moins de succès: des procédures d'inspection et d'affiliation obligatoire; l'assistance
médicale gratuite soumise à vérification de non assujettissement du demandeur à un régime de
sécurité sociale; l'adaptation des régimes en fonction des besoins des personnes accidentées,
comme par exemple, les pêcheurs travaillant sur des petits bateaux et les pêcheurs
indépendants.
L'objectif est d'élargir et d'améliorer la couverture de la sécurité sociale en réalisant des
études et en adaptant les régimes aux besoins et aux capacités financières des différentes
catégories de travailleurs, ainsi qu’en modifiant le niveau et le recouvrement des cotisations,
compte tenu des caractéristiques spécifiques des populations concernées; Il faudrait aussi
consulter les représentants de la population concernée ainsi que ceux des employeurs, et ceci à
tous les niveaux de la conception du système.
1
Mohamed Chaabane, Directeur général du Centre de Recherches et d'Etudes de Sécurité Sociale, Tunis.
iv
Introduction
Se protéger contre les risques de la vie, a été l’une des préoccupations majeures de
l’homme. Une réponse à cette préoccupation a été pendant longtemps apportée soit dans un cadre
familial; (la famille en général et les enfants en particulier, étaient considérés comme une
assurance pour l’avenir) soit dans un cadre religieux, soit dans un cadre corporatiste.
Les formes de cette couverture différaient selon les époques et les cultures.
Ce besoin de protection a amené par la suite au développement d’autres formes
d’assistance et de solidarité sociale et de sécurité sociale sans que les formes traditionnelles de
protection ne disparaissent complètement.
La Tunisie a consenti des efforts considérables dans le domaine de la promotion de
l’homme en général et en matière de protection sociale en particulier. Mais avant de traiter les
divers aspects de ce sujet, il serait utile de rappeler quelques données démographiques et sociales
qui permettent de mieux situer le contexte de l’extension de la protection sociale.
Source: Rapport national sur le développement humain - 1999 - élaboré par le Gouvernement de la République tunisienne et le PNUD.
2
Source: Rapport national sur le développement humain – 1999 – élaboré par le gouvernement de la République tunisienne et le
PNUD.
3
Le taux de pauvreté est déterminé à partir des enquêtes menées par l’Institut National de la Statistique sur le budget et la
consommation des ménages qui permettent d’estimer la distribution des revenus des ménages et d’identifier la population vivant en
deçà du seuil de pauvreté. Ce seuil représente le revenu minimum en deçà duquel une personne ne peut pas assurer ses besoins
les plus élémentaires. Il est déterminé à partir de la dépense annuelle monétaire et non monétaire des ménages.
1
Pour l’année 1999, le nombre de travailleurs concernés par un régime de sécurité sociale
est estimé à 2.141.000 personnes pour une population occupée estimée à 2.565.000 soit un taux
de couverture légale de 83,47% étant signalé que ce taux ne reflète pas la couverture réelle de la
population occupée dans la mesure où une partie de la population assujettie à la sécurité sociale,
notamment parmi les indépendants et les salariés agricoles, n’y adhère pas.
D’autre part, la proportion des personnes âgées de 60 ans et plus, qui bénéficient d’une
pension de vieillesse ou de survivant, a atteint 40% en 1999. Elle est en constante évolution du
fait de l’arrivée à maturité des régimes de sécurité sociale.
Sur le plan social et sanitaire, les dépenses totales de santé représentent 5,6% du PIB et
l’espérance de vie à la naissance a atteint 72,4 ans en 1998 (70,6 ans pour les hommes et 74,2
ans pour les femmes). Le taux de pauvreté a été de 6,2% en 1995.
2
Toujours dans le même secteur, un système d’indemnités familiales a été institué en
1918, suivi de la création en 1944, d’une majoration pour salaire unique. Un régime de
prévoyance a été créé en 1951, couvrant la longue maladie et les opérations chirurgicales.
Dans le secteur privé, le développement de la sécurité sociale avant l’indépendance a été
plus timide. Il s’est limité à la réparation des accidents du travail (1921) l’institution d’un régime
d’allocations familiales dans les secteurs de l’industrie, du commerce et des professions libérales
(1944) ainsi que la création d’une caisse mutualiste de retraite essentiellement au profit des
employés du secteur bancaire (1949).
Ce n’est qu’à partir des années 1960 que la sécurité sociale a connu un développement
important notamment dans le secteur privé, tant au niveau du champ d’application personnel,
qu’au niveau du champ d’application matériel.
En effet, le régime de sécurité sociale dans le secteur public qui ne couvrait au début que
les fonctionnaires titulaires, a été étendu progressivement à l’ensemble des agents publics,
indépendamment de leur statut, mode de rémunération ou nationalité.
Dans le secteur privé, le premier régime institué en 1960 concernait les travailleurs
salariés de l’industrie, du commerce et des services.
La couverture fut par la suite étendue en 1965 aux étudiants (volet soins santé et
allocations familiales) aux salariés agricoles permanents (1981) aux travailleurs indépendants
agricoles et non agricoles (1982) et aux travailleurs tunisiens à l’étranger non couverts par une
convention de sécurité sociale (1989).
Sur le plan du champ d’application matériel il faut noter l’introduction en 1974, d’un
régime de pensions de vieillesse, d’invalidité et de survivants dans le secteur privé.
• Les programmes de promotion sociale qui s’adressent à ceux qui ne bénéficient pas
de la sécurité sociale.
4
Ce taux est obtenu en rapportant le nombre des personnes assujetties à un régime de sécurité sociale à celui de la population
occupée.
5
Ce taux est obtenu en rapportant le nombre des personnes assujetties à un régime de sécurité sociale à celui de la population
active, y compris les personnes en chômage.
3
• Les salariés du secteur privé non agricole régis par le code du travail: il s’agit des
salariés de l’industrie, du commerce, des services des professions libérales et des
associations ainsi que les catégories assimilées aux salariés tels que les
coopérateurs ou les représentants du commerce.
• Les travailleurs tunisiens à l’étranger: il s’agit des tunisiens qui exercent une
activité à l’étranger à quelque titre que ce soit et qui ne sont pas couverts en matière
de sécurité sociale, ni dans le cadre d’une convention de sécurité sociale ni d’un
régime particulier. Contrairement aux autres régimes précités, l’adhésion à ce
régime est facultative et couvre les soins de santé reçus en Tunisie ainsi que la
branche assurance invalidité, vieillesse et décès.
Il faut signaler par ailleurs, que le bénéfice des droits au titre de ces régimes est ouvert,
outre à l’assuré lui-même, au conjoint et aux enfants à charge (pour ce qui est des pensions de
survie, des indemnités en cas de décès et des soins de santé) ainsi qu’aux ascendants à condition
qu’ils ne soient pas couverts par un régime de sécurité sociale et qu’ils soient à la charge
effective du salarié (soins de santé).
La notion d’enfant à charge englobe les enfants mineurs, (jusqu’à l’âge de 20 ans) les
enfants qui poursuivent des études supérieures (jusqu’à 25 ans) ainsi que les enfants handicapés
et les filles pour autant qu’elles n’aient pas de revenus propres ou qu’elles ne soient pas mariées,
indépendamment de leur âge.
4
3.1.3 Deux catégories de risques couvertes
Concernant le champ d’application matériel des régimes tunisiens de sécurité sociale, il y
a lieu de distinguer entre deux catégories de branches:
• Les branches qu’on retrouve dans tous les régimes, à savoir: la branche assurance
maladie maternité qui comporte des prestations en espèces (indemnités de maladie
et de maternité) et des prestations en nature (octroi des soins de santé).
3.1.3.1 Les branches que l'on retrouve dans tous les régimes
Le montant des indemnités de maladie dans le secteur public est égal à la totalité de la
rémunération pendant les deux premiers mois et à la moitié de la rémunération pour les périodes
qui suivent, l’indemnité de maternité est accordée à taux plein pendant deux mois et peut être
complétée par un congé post-natal de 4 mois à moitié traitement.
Dans le secteur privé, l’indemnité de maladie est égale aux deux tiers du salaire ou
revenu déclarés dans la limite d’un plafond de deux fois le SMIG dans la plupart des cas.
L’indemnité de maternité est accordée pendant un mois, renouvelable par périodes de 15 jours
sur prescription médicale. Elle est calculée sur les mêmes bases que l’indemnité de maladie.
Au niveau des prestations en nature, les régimes de sécurité sociale permettent la prise en
charge d’une manière acceptable, d’une gamme complète de soins de santé au profit de l’assuré
et des membres de sa famille à charge (conjoint non assuré, enfants et parents à charge), y
compris les soins lourds et coûteux, tels que l’hémodialyse, les opérations de chirurgie
cardiovasculaire ou les greffes d’organes.
Les soins de santé sont garantis aux assurés relevant du secteur public, au choix de
l’assuré, qui peuvent choisir soit le système de remboursement des frais (limité à la longue
maladie et aux opérations chirurgicales ou étendu à toutes les maladies), soit l’octroi des soins
dans les structures hospitalières et sanitaires relevant du Ministère de la Santé Publique.
Pour les assurés relevant du secteur privé, les soins de santé sont dispensés dans les
structures hospitalières et sanitaires relevant du Ministère de la Santé Publique ou dans les
policliniques de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale. Dans tous les cas, le bénéficiaire des
soins doit payer un ticket modérateur qui demeure dans la plupart des cas dans la limite du
raisonnable et ne constitue pas un obstacle à l’accès aux soins. En effet, la contribution du
malade en cas d’hospitalisation en service de réanimation dans une structure à vocation
universitaire publique ne dépasse pas les 60 DT6 quelle que soit la période d’hospitalisation.
Le dispositif des régimes légaux de sécurité sociale est complété par des couvertures
facultatives soit dans le cadre de contrats d’assurance groupe souscrits par des entreprises au
profit de leurs salariés (un millier de contrats pour près de 200.000 adhérents) soit par des
mutuelles (une cinquantaine de mutuelles opérant notamment dans le secteur public).
Il faut signaler toutefois, qu’une réforme radicale du système d’assurance maladie est en
cours et se traduira par la création d’un régime de base unifié applicable à tous les assurés
sociaux couvrant les prestations nécessaires à la préservation et au rétablissement de la santé,
éventuellement complété par des assurances complémentaires facultatives.
6
1 DT = 0.7 US$.
5
La branche assurance invalidité, vieillesse et survivants, comporte l’octroi de pensions
d’invalidité, de vieillesse ou de survivants en cas de décès de l’assuré. L’ouverture du droit est
soumis à certaines conditions d’âge et de stage ; par ailleurs, le montant de la prestation est fixé
par rapport à la durée de cotisation, et au montant des salaires ou des revenus déclarés, avec
toutefois un minimum vital garanti (la moitié des deux-tiers du SMIG7 ou du SMAG8 selon les
cas.
Le taux de remplacement varie de 35% pour 15 ans de cotisations à 90% pour 40 ans de
cotisations dans le secteur public et de 40% pour 10 ans de cotisation et 80% pour 30 ans de
cotisations dans le secteur privé.
Le nombre de bénéficiaires de pensions a été en 1999 de 271.438 (163.266 bénéficiaires
de pensions de vieillesse, 7.358 bénéficiaires de pensions d’invalidité, 61.824 bénéficiaires de
pensions de conjoint survivant et 38.990 bénéficiaires de pensions d’orphelin).
L’assurance accidents du travail et maladies professionnelles couvre toutes les catégories
de salariés sans restriction aucune, y compris ceux qui ne sont pas couverts par les autres
branches tels que les salariés agricoles saisonniers ou les gens de maison. Elle couvre également
d’autres catégories non considérés comme salariées tels que les élèves de l’enseignement
technique et professionnel et les apprentis. Les travailleurs indépendants peuvent s’assurer à titre
volontaire contre le risque accident de travail.
Le régime de réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles prévoit
l’octroi des prestations suivantes:
• les soins de santé que nécessite l’état de la victime;
7
SMIG: Salaire Minimum Inter professionnel garanti (180 DT environ par mois).
8
SMAG: Salaire minimum agricole garanti (5.809 DT par jour et 145.225 DT par mois).
6
• Les allocations familiales accordées exclusivement au titre des 3 premiers enfants.
Leur montant est dégressif en fonction du rang de l’enfant et varie entre 7.320 DT
par mois pour le premier enfant et 5.693 DT par mois pour le troisième enfant.
• La majoration pour salaire unique accordée aux ménages qui ne disposent que d’un
seul revenu découlant d’une activité professionnelle. Son montant varie selon le
nombre d’enfants ouvrant droit aux allocations familiales de 3.125 DT par mois
pour un enfant à 7.815 DT par mois pour trois enfants.
• Le capital décès qui est une prestation versée en une seule fois au profit des ayants
droit de l’assuré décédé et dont le montant peut atteindre l’équivalant de 30
mensualités de salaire. Cette prestation est prévue pour les agents du secteur public,
les salariés du secteur privé non agricole et les travailleurs non salariés.
Pour plus de détails sur les régimes tunisiens de sécurité sociale se reporter au tableau
synoptique figurant en annexe II.
La branche assurance chômage n’est pas encore introduite dans le système tunisien de
sécurité sociale à l’exception d’une aide ponctuelle et limitée dans le temps qui peut être
accordée aux travailleurs du secteur privé en cas de perte soudaine de leur emploi pour des
raisons indépendantes de leur volonté (cas du chômage technique par exemple).
3.1.5 Contributions
Le financement des régimes de sécurité sociale est assuré quasi exclusivement par les
cotisations des employeurs et des travailleurs dont les taux varient d’un secteur à l’autre en
fonction de la consistance des prestations garanties et des capacités contributives des populations
visées. Ainsi ce taux atteint 23,25% des salaires pour les salariés du secteur privé non
agricole alors qu’il ne dépasse pas 6,45% d’un salaire forfaitaire pour les salariés agricoles. Pour
plus de détails se reporter à l’annexe n°2 sur les taux de cotisations.
7
Les cotisations des salariés sont prélevées à la source par l’employeur et reversées, en même
temps que les siennes, à la Caisse de sécurité sociale concernée. Leur taux de recouvrement9
dépasse les 90%10. Par contre, il demeure assez bas pour les indépendants: entre 47 et 66%.
Le revenu de placement des réserves constitue une autre source importante de
financement, quoique celui-ci soit en régression en raison du ralentissement de l’augmentation
des réserves et de la baisse des taux d’intérêts du marché financier.
Sur le plan de l’équilibre financier, le système tunisien de sécurité sociale, en sa globalité,
génère encore des excédents ; avec toutefois un déficit au niveau des régimes agricoles. Par
ailleurs, des risques de déficit sont prévus à plus ou moins long terme au niveau de la branche
assurance invalidité, vieillesse et survivants, dont les dépenses représentent 68% des dépenses
techniques de la sécurité sociale.
• Un programme analogue vise les personnes âgées et les handicapés dans le besoin.
• L’octroi d’une indemnité aux familles qui acceptent le placement d’une personne
âgée.
2. L’octroi des soins de santé à tarif réduit, dans les mêmes structures au profit des
familles à revenu limité (1 à 2 fois le SMIG au maximum selon la composition
de la famille) et qui ne sont pas couvertes pas un régime de sécurité sociale
(500.000 bénéficiaires). Pour bénéficier de cette forme d’assistance les
postulants doivent remplir une double condition:
9
Le taux de recouvrement des cotisations représente le rapport entre les sommes payées par les employeurs et autres travailleurs
indépendants au titre des cotisations et celles dues par eux.
10
Source: Annuaire statistique de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (1998).
8
- 1,5 fois le SMIG si la famille comporte 3 à 5 personnes;
11
Ce taux représente le rapport entre le nombre des personnes concernées par un régime de sécurité sociale et le nombre total des
personnes occupées à une activité professionnelle. Il reflète l’effort à fournir pour étendre le champ d’application de la sécurité
9
• Les salariés agricoles occasionnels et saisonniers (réalisant moins de 45 jours de
travail par trimestre chez le même employeur); leur nombre est estimé à 124.000;
• Les gens du culte à l’exclusion de ceux parmi eux qui exercent une activité
professionnelle couverte par un régime de sécurité sociale. Leur nombre est évalué
approximativement à 8.000;
Il y a lieu toutefois de souligner que les salariés agricoles occasionnels et saisonniers, les
ouvriers des chantiers de développement et le personnel de maison sont couverts en matière de
réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles. De même les agents du culte
ou leurs ayants droit bénéficient en cas d’incapacité ou de décès d’une rente prise en charge par
l’État. L’absence de couverture de ces catégories dans le cadre d’un régime de sécurité sociale
est due à plusieurs facteurs notamment:
• La dispersion et le caractère marginal des secteurs concernés qui rendent très
difficile sinon quasi-impossible le suivi des affiliations et le contrôle du respect de
l’obligation de s’affilier. En effet, les travailleurs agricoles occasionnels et
saisonniers travaillent généralement pendant de courtes périodes chez de petits
agriculteurs d’où la difficulté de les localiser.
• La même remarque est valable pour les gens de maison, qui en dépit d’une
réglementation datant de 1965 qui régit leur emploi, demeurent quant à leur
embauche, leur régime de travail et leur rémunération, en dehors de tout circuit
organisé. Le fait que les gens de maison soient employés par les particuliers dans
leurs domiciles privés rend inopérante toute velléité d’investigation ou de contrôle.
Par ailleurs les conditions particulières de l’emploi des catégories précitées, rendent
très difficile de connaître avec précision les données de base nécessaires à la
conception et la mise en place d’un régime de sécurité sociale (densité de l’emploi,
rémunération, répartition par groupe d’âge…).
sociale à l’ensemble de la population occupée (objectif retenu aux horizons de 2004). Ce concept est différent de celui de la
couverture réelle développé à la section 4-2 et à l’annexe 4, qui mesure le nombre de cotisants effectifs parmi la population
assujettie à un régime de sécurité sociale.
10
• Il en est de même pour les employeurs surtout dans le secteur agricole où la taille
réduite des exploitations et les aléas climatiques agissent fortement sur les revenus
de l’exploitant.
• Dans ces conditions une cotisation, même à un faible taux, serait lourde à supporter
aussi bien par l’employeur que par le salarié ; ce qui constitue un obstacle sérieux à
l’extension effective de la sécurité sociale à ces catégories. Or il est connu que
toute personne aspire en premier lieu à satisfaire ses besoins essentiels. Le besoin
de sécurité et de prévoyance ne figure pas dans l’échelle des priorités tant que ces
besoins essentiels ne sont pas complètement satisfaits.
- L’assistance médicale gratuite qui permet à toutes les personnes à faible revenu
et non couvertes par un régime de sécurité sociale de recevoir des soins d’un
niveau acceptable soit gratuitement, soit en contrepartie d’un versement très
modéré.
11
même, le taux de couverture dans le régime des salariés du secteur privé non agricole a atteint
97,15%12 en 1999 alors qu’il n’était que de 73,15% en 1989. Le salaire moyen déclaré dans le
secteur privé non agricole a augmenté de 6,59% en moyenne par an au cours des dix dernières
années.
Les performances enregistrées sont dues à une série de facteurs, notamment:
• L’évolution des mentalités: se prémunir contre le risque maladie en préparant la
couverture des soins qui deviennent de plus en plus chers et garantir ses vieux
jours est devenu une priorité pour une grande majorité des salariés des entreprises
d’autant plus que la charge principale des cotisations, incombe à l’employeur à
mesure de 15,5% contre 7,75% à la charge du salarié dans le secteur privé non
agricole.
• Les campagnes de sensibilisation et le rôle éducatif exercé par les syndicats ont eu
une grande influence dans cette évolution, mais la valeur d’exemple des prestations
fournies par la sécurité sociale a été déterminante dans le changement de l’attitude
du travailleur vis-à-vis de la sécurité sociale. En effet, le travailleur voyant dans son
entourage, que des soins parfois très lourds tels que l’hémodialyse, les opérations
de chirurgie cardiovasculaires ou les greffes d’organes sont pris en charge dans le
cadre de l’assurance maladie et surtout, constatant l’indépendance financière dont
jouissent ses aînés, bénéficiaires d’une pension de vieillesse, est devenu de plus en
plus exigeant quant à ses droits en matière de couverture sociale, que ce soit au
niveau de la déclaration de toutes les périodes de travail, qu’au niveau du montant
des salaires déclarés; ces deux éléments constituant la base de liquidation des droits
à pension de retraite.
b) recouvrement des sommes non versées au cours des trois années précédant le
contrôle;
c) dommages intérêts dont le montant ne peut être inférieur aux sommes dues et
non versées;
d) pénalités de retard dont le taux atteint 27% du principal des sommes dues pour
les 90 premiers jours et 18% par année pour les périodes au-delà du premier
trimestre.
12
Source: statistiques de la CNSS.
12
a) Le lien établi dans le secteur public entre l’affiliation à la CNRPS qui gère la
sécurité sociale dans ce secteur et le paiement de la rémunération de l’agent.
Le numéro d’affiliation attribué par la CNRPS à tout agent nouvellement
recruté constitue son identifiant auprès de l’administration qui l’emploie. En
conséquence, tout ministère, collectivité locale ou établissement public,
doivent procéder à l’affiliation de leurs agents avant de pouvoir les rémunérer.
13
Les raisons de ces faibles performances résident dans les facteurs cités dans le chapitre 4-
1 précédent, qui ont constitué un obstacle à l’extension généralisée de la couverture légale en
matière de sécurité sociale et qui sont dues à la dispersion géographique des populations
concernées et à la difficulté de contrôle, à la faiblesse de leur capacité contributive et de
l’existence de formes alternatives de protection sociale.
A ces facteurs s’ajoute, dans certains cas, une inadéquation des conditions de fixation et
de recouvrement des cotisations et d’octroi des prestations par rapport aux particularités des
populations concernées. Comme nous allons le constater à travers les exemples dans les
chapitres suivants, l’inadéquation du mode de calcul ou de recouvrement des cotisations ou le
caractère non attractif des prestations peuvent constituer un obstacle sérieux à l’application des
régimes et, par voie de conséquence, à l’effectivité de la couverture sociale.
Pour améliorer le taux de couverture des régimes, des mesures ont été prises tout au long
de ces dernières années avec plus ou moins de succès.
Il y a lieu de souligner tout d’abord que les mesures transitoires introduites lors de
l’institution de ces régimes, ont permis l’octroi de pensions de retraite aux personnes dépassant
un certain âge (50 ou 55 ans) au bout d’un nombre réduit d’années de cotisations (à partir de 2
ans pour les plus âgés); cela a eu pour principale conséquence l’affiliation massive des personnes
proches de l’âge de retraite à ces régimes sans pour autant que les personnes plus jeunes ne
suivent le mouvement.
Il est à considérer que ces mesures transitoires, en permettant aux personnes âgées au
moment de l’introduction des régimes qui les concernent de bénéficier de prestations qu’elles
n’auraient pas eues si les règles normales de fonctionnement des régimes avaient été respectées,
ont constitué une avancée sociale au profit de personnes souvent démunies. Mais la règle de
solidarité qui sous-tend ce genre de mesures et qui se manifeste par une adhésion aussi massive
des jeunes, n’a pas fonctionné. En conséquence, l’équilibre démographique des cotisants a été
rompu et les régimes en question se sont trouvés très rapidement en situation de déficit financier,
qu’il a été nécessaire de combler en recourant aux excédents du régime général.
Le recours aux procédures de contrôle et d’affiliation forcée trouve ses limites dans la
dispersion géographique des populations concernées par les régimes rendant toute opération de
contrôle systématique, coûteuse et aux résultats incertains. Par ailleurs, une opération de contrôle
systématique peut avoir un impact négatif et renforcer, chez les intéressés, le sentiment que
l’affiliation à la sécurité sociale s’apparente beaucoup plus à une collecte forcée d’impôt qu’à un
mécanisme de protection sociale.
La soumission du bénéfice de l’assistance médicale gratuite à la vérification de non-
assujettissement du demandeur à un régime de sécurité sociale. Cette mesure prise en 1999, s’est
traduite par une révision complète de la liste des bénéficiaires de la gratuité totale de soins et
celle des bénéficiaires de soins à tarif réduit, compte tenu de leur situation sociale et aussi de leur
assujettissement éventuel à la sécurité sociale ; l’objectif étant d’orienter ceux qui sont assujettis
à un régime de sécurité sociale vers le régime dont ils relèvent. L’opération de révision étant
achevée tout récemment, il n’est pas possible d’en mesurer l’impact sur les affiliations à la
sécurité sociale.
L’adaptation des régimes aux besoins des assurés concernés: à ce sujet, sont à citer deux
expériences aux résultats différents:
1) Au niveau du régime de sécurité sociale des travailleurs indépendants: à la suite
d’une analyse du système en vigueur et de consultations avec les représentants des
catégories concernées des modifications à la législation ont été introduites en 1995
qui ont porté sur l’unification de la couverture sociale des travailleurs indépendants
au sein d’un seul régime.
14
Auparavant, ils existaient deux régimes, l’un applicable aux indépendants non
agricoles et l’autre applicable aux indépendants agricoles, avec des différences, tant
au niveau de l’étendue et du montant des prestations qu’à celui du taux et de la base
de calcul des cotisations. Cette unification a certes eu pour conséquence de relever
le taux de cotisations pour les travailleurs indépendants agricoles, mais en contre
partie, l’étendue et le niveau des prestations ont été améliorés.
2) L’élargissement de la fourchette des revenus forfaitaires sur lesquels sont calculées
les cotisations: Avant ces modifications, les classes de revenu servant de base au
calcul des cotisations et des prestations variaient entre deux-tiers et 10 fois le SMIG
pour les indépendants non agricoles et entre 1 et 2 fois le SMAG pour les
indépendants agricoles.
Désormais les assurés concernés peuvent cotiser sur la base d’une des 10 classes de
revenus qui s’échelonnent entre 1 et 18 fois le SMIG ou le SMAG selon le secteur
d’activité auquel appartient l’assuré.
Afin d’éviter la sous-déclaration des revenus et pour contrecarrer une tendance
constatée précédemment et consistant cotiser sur la base des classes de revenus les
plus basses, un barème fixant la classe de revenu minimum a été fixé. Ce barème
tient compte de la profession de l’assuré (médecin, commerçants, architecte,
artisan…) et la taille de l’entreprise ou de l’exploitation agricole. Ce barème a été
élaboré sur la base d’une évaluation des revenus moyens pour chaque corps et
l’assuré doit cotiser sur la base de classe de revenus au moins égale à celle prévue
par le barème. Il peut bien entendu cotiser par référence à une classe de revenus
supérieure, comme il peut obtenir un sous-classement s’il prouve que ses revenus
réels sont inférieurs au plancher fixé pour sa catégorie par le barème.
Ces mesures, accompagnées d’une campagne d’explication et de sensibilisation qui
a été menée en 1996 en collaboration avec les organisations professionnelles, ont
permis de réaliser près de 70.000 nouvelles affiliations en l’espace de deux ans
(1996 et 1997) et d’améliorer sensiblement le taux de couverture.
Au niveau de la couverture sociale des pêcheurs plusieurs aménagements ont été
apportés sans pour autant obtenir de résultats tangibles.
A l’institution du régime en 1977, il était prévu d’étendre purement et simplement
le régime des salariés non agricoles aux pêcheurs, pêcheurs indépendants et petits
armateurs, avec les mêmes prestations et le même taux de cotisations avec toutefois,
la fixation d’une base forfaitaire de calcul des cotisations en fonction de la
spécialisation (pêcheur, mécanicien, réparateur de filets, capitaine, capitaine en
second, patron de pêche) et prélèvement du montant des cotisations des pêcheurs
payés à la part, sur la masse commune des dépenses avant distribution des parts. Il
était prévu également que les cotisations seraient récoltées à travers des mutuelles
au moyen de timbres à coller sur un document prévu à cet effet.
Dès le début de la mise en application de ce régime, la formule de recouvrement des
cotisations s’est avérée inopérante, faute de la constitution par les pêcheurs de
mutuelles et fut abandonnée au profit d’un recouvrement direct par la Caisse
Nationale de Sécurité Sociale.
En 1982, et pour encourager l’affiliation au régime, l’assiette de calcul des
cotisations des pêcheurs payés à la part et employés sur les bateaux de moins de 30
tonneaux, a été ramenée pendant deux ans aux deux-tiers du SMIG.
15
Enfin, en 1989, les pêcheurs employés sur des petits bateaux, les pêcheurs
indépendants et les petits armateurs, ont été intégrés dans le régime de sécurité
sociale agricole. Ceux employés sur des bateaux de plus de 30 tonneaux ont
continué à relever du régime des salariés non agricoles. Toutes ces mesures n’ont
pas permis d’améliorer le taux de couverture des pêcheurs employés sur des petits
bateaux.
En conclusion, on peut affirmer que des progrès importants ont été réalisés en
matière d’extension de la couverture par la sécurité sociale ; l’objectif final étant
que la sécurité sociale se substitue dans une large part à l’assistance sociale dans la
satisfaction des besoins essentiels de la population. Toutefois beaucoup reste à faire
pour atteindre cet objectif et la tâche est d’autant plus rude qu’elle concerne les
secteurs qui imposent le plus de contraintes, à prendre en compte pour l’extension
de la couverture sociale.
16
• Il est patent que les enquêtes statistiques et les recensements effectués
périodiquement ne rendent qu’une image globalisante, basée sur des moyennes, et
ne permettent pas de saisir les nuances ni de traduire les desiderata des populations
ciblées. De ce fait, il est nécessaire d’affiner et compléter les informations données
par les statistiques par des enquêtes plus ciblées basées sur des visites sur le terrain
et des entretiens avec les personnes concernées.
• Il est préférable de commencer par un régime modeste qui couvrirait des branches
essentielles de la sécurité sociale (invalidité, vieillesse, décès, soins de santé et
accidents du travail et maladies professionnelles), quitte à l’améliorer et le
compléter par la suite, progressivement. La devise en la matière devrait être: mieux
vaut avoir un régime incomplet mais applicable, qu’un régime parfait qui ne puisse
être appliqué.
Autant faciliter les choses pour tout le monde, en simplifiant le mode de fixation et de
recouvrement des cotisations ou d’octroi des prestations. On y perdra certes en précision, mais
ou y gagnera en efficacité. Des formules permettant d’atteindre cet objectif seront explorées
dans le cadre des études en cours ou programmées, notamment:
• la fixation de l’assiette des cotisations patronales non pas sur la base des salaires
réellement servis, mais selon un forfait tenant compte de la nature de l’activité, de
la taille de l’entreprise ou de l’exploitation, de taille des unités de pêche, du type de
pêche… Ce sont là autant de paramètres qui permettent, en tenant compte des
usages, d’évaluer approximativement, dans chacun des secteurs visés, le nombre de
salariés et la masse des salaires distribués. Ceci évitera aux employeurs du secteur
agricole et informel, la tâche rébarbative de déclaration nominative des salaires. Ils
n’auront plus qu’à régler une somme connue d’avance, selon un calendrier qui tient
compte du cycle de leur production;
17
Une expérience en ce sens, qui semble avoir eu du succès d’après les résultats
enregistrés jusqu’à présent, a été tentée depuis 1995 au niveau du régime de
réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles pour les petits
agriculteurs, les pêcheurs, les employeurs de gens de maison ou les particuliers
recourant aux services de travailleurs occasionnels pour des travaux à durée limitée.
Cette expérience a consisté à fixer la cotisation à ce régime sous la forme d’un
forfait arrêté en fonction de la superficie de l’exploitation agricole et du type de
culture, du type de la pêche (côtière ou au feu) ou de la durée prévisionnelle des
travaux à réaliser par le travailleur occasionnel. Les débiteurs de la cotisation ont
par ailleurs la possibilité, soit de la payer en un versement annuel unique, soit de la
fractionner en paiements trimestriels.
18
• Le caractère saisonnier du travail dans la pêche: ceux qui travaillent plus de 6 mois
par an, ne représentent que 44% de la population intéressée.
• L’extrême mobilité des pêcheurs qui sont embauchés sur place à l’occasion des
sorties en pêche.
• Un pêcheur peut être engagé par plusieurs armateurs au cours d’un trimestre, ce qui
rend problématique la déclaration de toutes les périodes de travail effectuées chez
les différents armateurs.
• De même cette mobilité de l’emploi ne reconnaît pas la distinction légale entre les
bateaux de moins de 30 tonneaux et ceux de plus de 30 tonneaux soumis à des
régimes de sécurité sociale déférents. Le pêcheur passe fréquemment d’une
catégorie à une autre, ce qui rend artificielle la distinction légale établie entre les
deux types de pêche et pose des problèmes inextricables au niveau de l’affectation
des droits au titre des régimes de sécurité sociale.
• Les résultats de cette évaluation ont été soumis aux représentants des pêcheurs qui
ont approuvé les conclusions à laquelle elle a abouti et un consensus a été dégagé
sur les orientations et principes devant régir la réforme du régime de sécurité
sociale des pêcheurs à savoir:
19
• Au caractère saisonnier du travail dans le secteur agricole, lié à la taille des
exploitations et aux aléas climatiques qui conditionnent le recours ou non à une
main d’œuvre supplémentaire.
• Cette étude sera soumise aux partenaires sociaux afin de tirer les enseignements
d’une manière concertée et de formuler des propositions en vue d’une extension
généralisée et effective de couverture sociale à l’ensemble des travailleurs
agricoles.
6. Conclusion
L’extension de la protection sociale, notamment dans le cadre de la sécurité sociale,
constitue un facteur déterminant du progrès social car elle permet de satisfaire dans la dignité, les
besoins essentiels de la personne et d’éviter le retour à la pauvreté. Cependant, cette extension ne
doit pas se limiter à la mise en place de législations certes nécessaires, mais des conditions
nécessaires doivent être mises en oeuvre pour que la protection soit effective.
Ceci exige un effort d’adaptation et d’imagination pour coller aux réalités des diverses
composantes de la société et trouver des solutions qui permettent une avancée dans la protection
sociale. Il vaut mieux être modeste au début et envisager une couverture qui serait
« insuffisante », que de voir grand et mettre en place un système qui serait dans la réalité,
inapplicable.
Un effort d’éducation et de sensibilisation doit en outre, être poursuivi, d’autant plus qu’à
première vue, le besoin de prévoyance ne figure pas parmi les priorités d’une large frange de la
population préoccupée plutôt par la satisfaction des besoins immédiats. Les partenaires sociaux
et les organisations professionnelles ont un rôle important dans ce domaine.
Un dernier aspect mérite aussi de ne pas être oublié, c’est celui de la viabilité financière
des régimes de sécurité sociale, actuels ou à instituer. Les ressources nécessaires de financement
de ces régimes, à moyen et long terme doivent être identifiées dès le début, sinon on risquerait
d’avoir des régimes qui accuseront au bout de quelques années des déficits qu’il serait difficile à
combler.
Le développement des régimes de sécurité sociale ne doit pas par ailleurs, nous amener à
renier les formes traditionnelles de protection sociale, issues de l’entraide et de la solidarité, dans
toute leurs variantes ; car ces formes traditionnelles, par leur aspect non codifié et la facilité de
20
leur adaptation aux situations particulières, constituent le filet de sécurité nécessaire au cas où la
sécurité sociale serait inopérante.
21
Annexes
22
Annexe 1 Projection de la population tunisienne par tranche d'âge selon l'hypothèse basse (en milliers)
00 - 04 959,7 9,9 927,2 9,0 925,2 8,4 921,5 7,9 876,3 7,2 811,2 6,5 751,8 5,8
05 - 09 981,0 10,2 956,0 9,2 924,5 8,4 923,1 8,0 919,8 7,6 875,0 7,0 810,2 6,3
10 - 14 1071,7 11,1 978,7 9,5 954,2 8,7 923,1 8,0 921,9 7,6 918,8 7,3 874,2 6,8
S/ 00-14 3012,4 31,2 2861,9 27,7 2803,9 25,5 2767,7 23,9 2718,0 22,4 2605,0 20,7 2436,2 18,9
15 - 19 1050,5 10,9 1068,9 10,3 976,5 8,9 952,3 8,2 921,4 7,6 920,5 7,3 917,6 7,1
20 - 24 952,4 9,9 1046,5 10,1 1065,2 9,7 973,4 8,4 949,6 7,8 919,0 7,3 918,2 7,1
25 - 29 829,5 8,6 948,0 9,2 1042,2 9,5 1061,3 9,2 970,2 8,0 946,7 7,5 916,5 7,1
30 - 34 753,0 7,8 825,0 8,0 943,5 8,6 1037,8 9,0 1057,3 8,7 967,0 7,7 944,0 7,3
35 - 39 663,6 6,9 747,9 7,2 820,1 7,5 938,4 8,1 1032,9 8,5 1052,9 8,4 963,4 7,5
40 - 44 564,6 5,8 657,2 6,4 741,5 6,8 813,7 7,0 931,8 7,7 1026,3 8,2 1046,9 8,1
45 - 49 439,0 4,5 556,5 5,4 648,6 5,9 732,6 6,3 804,7 6,6 922,3 7,3 1016,5 7,9
50 - 54 305,6 3,2 429,5 4,2 545,1 5,0 636,0 5,5 719,4 5,9 790,7 6,3 907,0 7,0
55 - 59 265,4 2,7 295,2 2,9 415,2 3,8 527,8 4,6 616,8 5,1 698,5 5,6 768,4 6,0
S/15-59 5823,6 60,3 6574,7 63,6 7197,9 65,6 7673,3 66,2 8004,1 66,0 8243,9 65,6 8398,5 65,1
60 - 64 256,0 2,6 250,9 2,4 279,7 2,5 394,1 3,4 501,8 4,1 587,7 4,7 666,9 5,2
65 - 69 232,6 2,4 233,7 2,3 230,0 2,1 257,3 2,2 363,6 3,0 464,4 3,7 545,8 4,2
70 - 74 151,1 1,6 200,0 1,9 202,3 1,8 200,4 1,7 225,6 1,9 320,0 2,5 410,5 3,2
75 - 79 107,2 1,1 117,0 1,1 156,5 1,4 160,1 1,4 160,1 1,3 181,9 1,4 259,6 2,0
80 & + 81,3 0,8 97,1 0,9 109,4 1,0 140,0 1,2 153,9 1,3 159,7 1,3 176,9 1,4
S/ 60& + 828,2 8,6 898,7 8,7 977,9 8,9 1151,9 9,9 1405,0 11,6 1713,7 13,6 2059,7 16,0
Total 9664,2 100,0 10335,3 100,0 10979,7 100,0 11592,9 100,0 12127,1 100,0 12562,6 100,0 12894,4 100,0
Source: Institut National des Statistiques: projection de la population tunisienne 1995 - 2030 - Niveau national
23
Annexe 2: Tableau comparatif des regimes de securite sociale
SECTEUR PRIVE
Régime des salariés Régime des indépendants Régime des salariés Régime agricole Régime des travailleurs
LIBELLES SECTEUR PUBLIC non agricole agricole et non agricole agricole amélioré tunisiens à l’étranger
I- LEGISLATION Loi 85-12 du 05/03/1985 Loi 60-30 du Décret n° 95-1166 du Loi 81-6 du 12/02/1981 Loi 89-73 du 02/09/1989 Décret n° 89-107 du
14/12/1960 3/07/1995 10/01/1989
II- TAUX DE COTISATION 17,2 % 23,25 % 11 % 6,45 % 15 % 10,65 %
Dont pour la retraite 14,2 % 11,5 % 7% 5,25 % 7,5 % 5,25 %
Indemnité de maladie Payée par l’employeur sur la base 50 % du salaire pour les
d’un salaire pour les 2 premiers 2/3 du salaire Idem 44 premiers jours et 2/3 à Idem 2/3 du salaire
mois et la moitié du salaire pour les partir du 45ème jour
4 autres mois.
13
Les allocations familiales et les majorations pour salaire unique dans le secteur public sont payées directement par l’employeur.
24
SECTEUR PRIVE
Régime des salariés Régime des indépendants Régime des salariés Régime agricole Régime des travailleurs
LIBELLES SECTEUR PUBLIC non agricole agricole et non agricole agricole amélioré tunisiens à l’étranger
- Soins dans les hôpitaux publics - soins dans les
pour toute nature de maladies hôpitaux publics pour
(carnet de soins) toutes les maladies Idem Idem Idem Idem
(carnet de soins).
ou
- Soins dans les
- Octroi des soins - Remboursement des frais de soins polycliniques. Idem Idem Idem Idem
de longue maladie et des opérations
chirurgicales avec possibilité
d’adhérer au régime facultatif pour
être remboursé sur les autres
maladies courantes moyen-nant un
taux de cotisations de 4,5% (3% à la
charge de l’employeur et 1,5% à la
charge du salarié).
- Soins à l’étranger
- Soins thermaux
- Hémodialyse
- Actions sanitaires - Appareillage, etc … Idem Idem Idem Idem Idem
- Pensions de retraite
• Taux de la pension 35% pour 15 ans de service et 90% 40% pour 10 ans de 30% pour 10 ans de service 40% pour 10 ans de Idem 30% pour 10 ans de
pour 40 ans de service. service et 80% pour 30 et 80% pour 35 ans de service et 80% pour 30 service et 80% pour 35
ans de service. service. ans de service. ans de service.
25
SECTEUR PRIVE
Régime des salariés Régime des indépendants Régime des salariés Régime agricole Régime des travailleurs
LIBELLES SECTEUR PUBLIC non agricole agricole et non agricole agricole amélioré tunisiens à l’étranger
• Stage requis 15 ans 5 ans 10 ans 10 ans 10 ans 10 ans
• Pension minimum 2/3 du SMIG 2/3 ou 50% du SMIG 30% du SMIG ou du 40% du SMAG 50% du SMAG 50% du SMIG
selon la durée de SMAG.
cotisation.
- Pension d’invalidité
• Taux minimum d’invalidité Invalidité totale Invalidité de 2/3 au Idem Idem Idem Idem
moins
Salaire. Taux d’invalidité 50 % pour 5 ans de 30 % pour 5 ans de service 40 % pour 5 ans de Idem 30 % pour 5 ans de
- Taux de la pension
service et 80 % pour 30 et 80 % pour 35 ans de service et 80 % pour 30 service et 80 % pour 35
ans de service. service. ans de service. ans de service.
10% pour chaque enfant dans la 30% pour chaque Idem 20% pour chaque enfant Idem 30% pour chaque enfant
- Pension d’orphelins
limite de 50% et la pension de enfant dans la limite de dans la limite de 50% de dans la limite de 50% de
défunt. 50% de la pension du la pension du défunt. la pension de défunt.
défunt.
26
Annexe 3: Evolution du taux de couverture des régimes de sécurité sociale
1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999
Salariés agricoles
Assujettis 109.467 153.090 152.918 153.950 154.695 156.357 156.817 157.986 159.607 155.829 156.135
Affiliés 22.610 14.892 19.298 19.759 30.335 34.276 42.848 51.541 66.612 66.736 72.787
Taux de couverture (%) 20,65 9,73 12,62 12,83 19,61 21,92 27,32 32,62 41,74 42,83 46,62
Indépendants agricoles
Assujettis 222.500 222.900 223.400 233.900 224.100 224.600 160.812 160.334 166.111 160.101 159.948
Affiliés 31.005 31.744 37.656 46.433 55.231 65.054 74.321 75.693 84.931 85.432 89.704
Taux de couverture (%) 13,93 14,24 16,86 19,85 24,65 28,96 46,22 47,21 51,13 53,36 56,08
Divers
Assujettis 4.123 4.486 1.541 1.495 1.450 1.287 1.230 1.180 1.281 1.864 1.939
Affiliés 4.123 4.486 1.541 1.495 1.450 1.287 1.230 1.180 1.281 1.864 1.939
Taux de couverture (%) 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100
Total
Assujettis 1.719.600 1.762.199 1.796.800 1.854.000 1.895.601 1.951.701 1.913.881 1.969.413 2.040.775 2.081.747 2.141.155
Affiliés 1.031.995 1.083.018 1.116.145 1.172.514 1.233.598 1.295.129 1.420.062 1.509.611 1.646.383 1.719.558 1.795.639
Taux de couverture (%) 60,01 61,46 62,12 63,24 65,08 66,36 74,20 77,04 80,67 82,60 83,86
27
Annexe 4: Taux de cotisation répartis entre employeur et employé (as percentage)
Régimes des Régime des Régime des Salariés Régime agricole Régime des
Secteur public salariés non non salariés Agricoles amélioré travailleurs
agricoles tunisiens à
l’étranger
• A ces taux s’ajoute la contribution de l’employeur au régime de réparation des accidents de travail et des maladies
professionnelles dont le taux varie en fonction de la branche d’activité (entre 0.5% et 5 %) ainsi qu’une contribution de
0.5% à la charge de l’employeur pour financer les interventions à caractère économique.
Branche Secteur Régimes des salariés Régime des non Régime des Salariés Régime agricole Régime des
public non agricoles salariés amélioré travailleurs
Agricoles tunisiens à
l’étranger
-Prelevt ATMP
-Partic . FAS
- Accidents du travail et
maladies professionnelles 1 - - - - -
1 - - - -
0,4 - - - -
- 0,5 à 5 - forfaits en fonction de - -
la nature de
l’exploitation
* Compte non tenu des cotisations au titre du régime des accidents du travail et des maladies professionnelles.
29
ESS documents déjà publié
15. Ferreira, O. Extending social security: Challenges for Cape Verde1. (2003). Version
Portuguesa: A extensão da protecção social: o caso de Cabo Verde1.
14. Falconi Palomino, J. Social programmes, food security and poverty in Peru1 (2003). Versión
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13. van Ginneken, W. Extending social security: Policies for developing countries1 (2003).
12. Gbossa, F.L.; Gauthé, B. Social protection and crises in the Congo: From humanitarian aid to sustainable
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Congo : de l’aide humanitaire vers une protection sociale durable1.
11. Schwarzer, H.; Querino, A.C. Non-contributory pensions in Brazil: The impact on poverty reduction1 (2002).
Versión español: Beneficios sociales y los pobres en Brasil : Programas de
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Pobreza: programas não contributivos da seguridade social brasileira3.
10. Jütting, J. Public-private partnerships in the health sector: Experiences from developing
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9. Fall, C. Extending health insurance in Senegal: Options for statutory schemes and
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