Pneumo Cocci e
Pneumo Cocci e
Pneumo Cocci e
l’aspect au Gram et celui des colonies (alpha- de la fréquence élevée des infections à pneumocoque
hémolytiques, lisses, bombées, brillantes après 18 à 24 h dans cette tranche d’âge. Il n’est pas actuellement
d’incubation à 37 °C). Pour le confirmer, le test le plus recommandé chez l’enfant.
utilisé est la sensibilité à l’optochine : un diamètre Le test est également validé dans le LCR, lorsque le
> 14 mm autour d’un disque chargé à 5 µg est en faveur contexte clinique est évocateur d’une méningite. Sa
d’un pneumocoque. Toutefois, 0,5 à 5 % des sensibilité est comprise entre 95 et 100 % et sa
pneumocoques sont résistants à l’optochine et spécificité > 99 %. En France, la conférence de
quelques Streptococcus viridans y sont sensibles. En cas consensus sur les méningites de 2008 recommande son
de doute, un test de lyse par la bile, plus spécifique, est utilisation dans le LCR en cas de contexte évocateur
recommandé (éclaircissement d’une suspension dense (pas dans les urines en raison du risque de faux
de la bactérie à identifier après addition de quelques négatifs).
gouttes d’une solution de désoxycholate de sodium à
10 % et incubation 30 min à 37 °C). L’utilisation d’une BIOLOGIE MOLECULAIRE
technique d’agglutination de particules de latex Actuellement, la technique utilisée est la PCR en temps
sensibilisées avec des Ac reconnaissant les différents réel. Différents gènes cibles peuvent être amplifiés, les
sérotypes capsulaires (Slidex® pneumo-kit Mérieux) plus performants étant lytA (gène codant l’autolysine)
peut également orienter l’identification. Toutefois ce et spn9802 (codant un gène de fonction inconnue).
test peut être pris en défaut, notamment avec S. oralis L’amplification d’autres cibles (ply ou psaA) peut
et S. mitis. Ce réactif peut être utilisé directement sur entraîner de fausses réactions positives en présence de
produits pathologiques. S. viridans ou S. pseudopneumoniae (une espèce
Les pneumocoques se développent bien dans les récemment décrite, proche du pneumocoque,
hémocultures, mais le taux d’hémocultures positives intermédiaire ou résistante à l’optochine sous 5 % de
chez les adultes dans les pneumonies aigües CO2, mais sensible si la boîte est incubée en air
communautaires (PAC) n’est que de 20 % (10 % chez ambiant).
l’enfant). Dans les méningites, les hémocultures sont Dans le LCR, la PCR a une sensibilité de 92 à 100 % et
positives dans plus d’un cas sur deux. Ces résultats une spécificité de 100 % et peut être utilisée
s’expliquent probablement par la quantité de bactéries notamment lorsque l’examen direct est positif et la
dans le sang qui peut être faible, l’administration culture négative (traitement antibiotique ?). En France,
fréquente d’antibiotiques et le caractère intermittent de la conférence de consensus sur les méningites
la bactériémie. D’où l’intérêt de tests complémentaires. recommande son utilisation, sauf si un test ICT a été
réalisé.
RECHERCHE DIRECTE D’ANTIGENES BACTERIENS
SOLUBLES Dans le liquide pleural, la sensibilité de la PCR est de
71 % (vs 28 % pour la culture). Dans les PAC, la PCR
Se fait par une méthode immunologique comme effectuée sur plasma est positive dans 29 % à 100 % des
l’agglutination de particules de latex sensibilisées ou cas selon les études ; à partir d’échantillons
par test immunochromatographique. Le test respiratoires, elle est positive dans 68 à 100 % des cas.
immunochromatographique (ICT) Now S. pneumoniae® Mais il est difficile de faire la part des choses entre les
Binax constitue un progrès important dans la mise en pneumocoques « colonisateurs » et ceux responsables
évidence d’une infection par le pneumocoque. Ce test d’une infection.
de recherche d’Ag solubles s’effectue en 15 min à partir
d’un échantillon d’urines ou de LCR. SEROGROUPAGE / TYPAGE
Dans les PAC, la recherche s’effectue dans les urines. Il a un intérêt surtout épidémiologique.
Chez l’adulte, la spécificité du test est > 90 % et la
sensibilité de 77 à 89 % dans les PAC bactériémiques et SEROLOGIE
de 44 à 64 % dans les non bactériémiques. Ce test est Contrôle post-vaccinal dans le contexte diagnostique
utilisable y compris en cas d’exacerbation de BPCO d’un déficit immunitaire.
(rares faux positifs) et/ou chez un sujet sous
antibiotiques, même depuis plusieurs jours (à J3 après
début du traitement antibiotique, 80 % des sujets ont TRAITEMENT
encore un test positif). En France, il est recommandé
dans la prise en charge des PAC chez l’adulte, dans les Antibiothérapie
formes graves (en réanimation), en parallèle du test PENICILLINES
recherchant l’Ag Légionelle, dans les urines. Les pénicillines se lient de manière covalente aux protéines
Chez l’enfant, l’intérêt du test est sa bonne valeur de liaison à la pénicilline (PLP), enzymes intervenant dans
prédictive négative (VPN) : un test négatif exclut de la synthèse de la paroi au niveau du peptidoglycane. Le
façon quasi-certaine une infection à pneumocoque, mécanisme de résistance repose sur une modification de
mais un test positif n’est pas interprétable, compte tenu ces PLP, qui entraîne une augmentation des CMI de toutes
les β-lactamines, dont l’ampleur varie selon les molécules.
Vaccination
Deux vaccins sont disponibles. Le vaccin
polysaccharidique Pneumo 23® est efficace sur 85 % des
souches les plus fréquentes, mais inefficace chez les
enfants de moins de 2 ans. Il est utilisé dans la
prévention des infections pneumococciques,
notamment respiratoires chez les personnes âgées de
plus de 65 ans.
Le vaccin conjugué 7-valent (Prévenar®), disponible
depuis 2003 (étendu à 13 valences fin 2010) est efficace
dès les premiers mois de vie. Il est indiqué chez les
enfants de 2 mois à 2 ans selon un schéma vaccinal de
deux doses à l’âge de 2 et 4 mois, suivies d’un rappel à
12 mois (une dose supplémentaire à 3 mois est
recommandée pour les prématurés et les nourrissons
ayant une pathologie les exposant à un risque élevé
d’infection invasive par le pneumocoque) ; il est
également indiqué chez les enfants de 2 ans à moins de
5 ans, non précédemment vaccinés et ayant un facteur
de risque de développer une infection invasive à
pneumocoques, selon un schéma vaccinal de deux
doses à deux mois d’intervalle, suivies d’une dose de
vaccin Pneumo23® au moins 2 mois après.
En France, la mise en place d’un plan antibiotique en 2002
et l’introduction du vaccin conjugué en 2003 ont conduit à
une diminution des infections invasives à pneumocoques
chez l’enfant de moins de 2 ans (méningites et
bactériémies) et à une baisse de la prescription des
pénicillines et des macrolides entre 2001 et 2007.
Un statut immunitaire déprimé ou d’autres maladies
associées sont des facteurs aggravants de l’infection à
pneumocoque. Le vaccin protéique universel n’a pas
encore été mis au point et la résistance aux
antibiotiques existe toujours, nécessitant une détection
adéquate et la poursuite des efforts de maîtrise de la
prescription antibiotique.