Droit Administratif (Grand Service Publique de L'état)
Droit Administratif (Grand Service Publique de L'état)
Droit Administratif (Grand Service Publique de L'état)
DROIT ADMINISTRATIF :
GRANDS SERVICES PUBLICS
DE L’ETAT
PLAN DU COURS
INTRODUCTION
Chapitre III : Les services d’Etat dans la régulation des activités économiques
- La Constitution
- La Charte africaine sur les valeurs et principes du service public et de l’administration
- Loi du 7 juillet 2008 portant dispositions générales relatives à la transformation des
entreprises publiques
- Loi du 7 juillet 2008 portant dispositions générales applicables aux établissements
publics
- Loi du 7 juillet 2008 fixant les règles relatives à l’organisation et à la gestion du
portefeuille de l’Etat
- Loi organique du 31 juillet 2008 portant principes fondamentaux relatifs à la libre
administration des provinces
- Loi organique du 7 octobre 2008 portant composition, organisation et
fonctionnement des entités territoriales décentralisées et leur rapport avec l’Etat et
les provinces
- Loi-cadre du 11 février 2014 de l’enseignement national
- Loi organique du 15 octobre 2013 portant organisation et fonctionnement de la Cour
Constitutionnelle
- Loi organique du 11 avril 2013 portant organisation, fonctionnement et compétence
des juridictions de l’ordre judiciaire
- Loi du 17 juillet 1981 portant statut du personnel de carrière des services publics de
l’Etat
- Ordonnance du 11 juin 2012 portant organisation et fonctionnement du
gouvernement, modalités pratiques de collaboration entre le Président de la
République et le Gouvernement ainsi qu’entre les membres du Gouvernement
- Ordonnance du 11 juin 2012 fixant les attributions des Ministères
INTRODUCTION
Le thème du service public sous-entend une vision très différente de l’Etat : un Etat
soumis au droit, c’est-à-dire la conception de l’Etat de police fait place à celle de l’Etat de
droit.
Construisant une nouvelle théorie de l’Etat qui n’est pas fondée sur l’idée de puissance
mais sur celle des services publics, Léon DUGUIT voit l’Etat comme une coopération des
services publics organisés et contrôlés par les gouvernants.
Le droit des services publics, dénommé, dans le programme officiel des enseignements à
la faculté de Droit, « Grands Services Publics de l’Etat », est une composante du droit
administratif. Il fait partie de ce qu’il convient d’appeler « droits administratifs spéciaux ».
Le droit administratif enseigné en 3ème année est un droit administratif général alors que
le droit de la fonction publique, le droit administratif des biens, le droit des contrats
administratifs, le droit des collectivités locales, le droit du contentieux administratif ou le
droit des services publics sont des droits administratifs spéciaux.
Sous le titre de « Grands services publics de l’Etat », on pourrait être conduit à seulement
examiner les services publics d’Etat, c’est-à-dire les services publics relevant du pouvoir
central. Mais cela est insuffisant car les services publics locaux sont tout aussi grands
(importants) pour les citoyens. Pour les usagers, le service d’hygiène, le service anti-
incendie, le transport urbain, l’enlèvement des ordures ménagères, les cantines scolaires,
etc. sont des services importants, essentiels pour la vie dans la collectivité.
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L’intitulé du cours pose problème car on est amené à penser qu’aux services publics
de l’Etat, du pouvoir central alors que tous les services publics sont importants. Dès
qu’un service est élevé au rang de « service public », c’est qu’il est important pour la
société.
Les services publics sont certes étudiés sous l’angle classique du droit administratif mais
ils sont également analysés sous l’angle global du droit public, plus particulièrement sous
l’angle du droit constitutionnel.
Un service public, pouvant en outre exercer des activités économiques, il est aujourd’hui
de plus en plus analysé sous l’angle novateur du droit public des affaires ou du droit
public économique.
La doctrine juridique définit la méthode comme la manière dont les juristes organisent
leur raisonnement pour parvenir à une solution juridique.
Une seule et unique méthode qu’on pourrait qualifié de juridique n’existe pas. D’après
certains, la méthode juridique serait le recours aux textes.
Il n’existe pas non plus une seule et unique méthode juridique en droit public. De même,
il n’existe pas une méthode ou encore une méthodologie mais des méthodes et des
méthodologies, en fonction de l’objet de l’étude ou de la recherche.
Le droit administratif, dont le droit des services publics n’est qu’une composante, est plus
existentiel que conceptuel. C’est pourquoi il y a particulièrement recours à l’induction, à
l’emploi des catégories juridiques, à l’usage des fictions et présomptions, et de manière
générale, au type d’interprétation juridique ainsi qu’à la méthode diachronique et à la
méthode comparative.
L’induction consiste, à partir de cas individuels, pour accéder aux énoncés universels. Il ne
s’agit pas de poser la théorie pour en déduire ensuite les conséquences juridiques
pratiques. Il faut partir de la pluralité des solutions d’espèce afin de procéder par
induction à un principe, à une construction ou à une catégorie de portée générale. En
d’autres termes, le procédé inductif consiste en une analyse critique de la pratique
juridique réelle pour en dégager des principes car il n’est pas question en droit
administratif de poser la théorie pour ensuite en déduire les conséquences juridiques
pratiques comme en droit civil.
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Une catégorie juridique peut être définie comme une notion à laquelle est attaché un
statut, c’est-à-dire un ensemble de règles. En d’autres termes, mener un raisonnement
en droit administratif revient à classer l’objet étudié dans la bonne catégorie car à ce
moment, on peut lui appliquer les règles qui sont attachées à cette catégorie.
L’usage des fictions et des présomptions ne se fait pas qu’en droit privé vu que le droit
administratif les utilise également.
Les fictions conduisent à considérer comme vrai des situations qui ne correspondent pas
à l’observation des faits. Par exemple, l’acte retiré ou annulé est sensé n’avoir jamais
existé ou encore la théorie du fonctionnaire de fait.
Les présomptions conduisent au début d’un raisonnement à tenir pour établis des faits ou
des propositions dont la preuve n’a pas été apportée. Par exemple, la présomption de la
légalité des actes administratifs.
En droit administratif, l’interprétation juridique est essentielle car on est en face d’une
discipline normative. Les grands types d’interprétation juridique sont souvent utilisés de
manière combinée. La doctrine relève plusieurs types d’interprétation juridique :
Si les règles de compétence sont les mêmes que celles qui étaient en vigueur au moment
où le texte sous examen était édicté, le principe de parallélisme de forme et de
compétence s’accomplit en vue de la théorie de l’acte contraire.
S’agissant du fond de l’affaire, ce sont les textes juridiques en vigueur in illo tempore non
suspecto, c’est-à-dire que ce sont les textes qui sont en vigueur au moment des faits qui
s’appliquent.
Pour des raisons historiques évidentes, le droit public belge et le droit public français
constituent les principales sources d’inspiration intellectuelle du droit public congolais.
Les sources formelles sont des modes de formation des normes juridiques, c’est-à-dire les
procédés et actes par lequel ces normes accèdent à l’existence juridique, s’insèrent dans
le droit positif et acquièrent validité.
Les sources matérielles sont des éléments qui sont à l’origine du droit tel qu’il existe. Par
exemple, l’histoire, la religion, les données politiques, sociales et culturelles, les données
économiques, etc.
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Il faut faire la part des choses entre les éléments qui font naître les normes juridiques et
celles qui influencent la naissance de ces normes. Les sources formelles font naître les
normes alors que les sources matérielles influencent cette naissance.
Les sources formelles du droit administratif se trouvent dans une hiérarchie. Toutes les
sources formelles n’ont pas la même capacité juridique (ius potestas).
L’ordre hiérarchique, dans l’ordre interne de l’Etat, des sources formelles se présente
comme suit : la Constitution, les traités et accords internationaux, les actes législatifs, la
coutume locale, les principes généraux du droit et les règlements administratifs.
I. La Constitution
Elle se trouve au sommet de l’ordre juridique de l’Etat et apparaît comme la source
des sources, le fondement de la validité de l’ordre juridique tout entier.
La Constitution est la charte de l’Etat. En droit congolais, Constitution et
constitutionnalité coïncident parfaitement. D’où, le contrôle de constitutionnalité
consacre la suprématie de la Constitution par rapport aux autres sources formelles.
Au commencement du droit est la Constitution.
En R.D.C., Constitution=Constitutionnalité.
La supériorité des traités et accords internationaux sur les actes législatifs est une
supériorité conditionnelle alors que la supériorité de la Constitution sur les actes
législatifs est une supériorité absolue ou encore inconditionnelle.
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b) Les actes ayant force de loi sont toute déclaration de volonté émanant de
l’exécutif et destinée à produire, en vertu de la Constitution ou des théories de
circonstance exceptionnelle, des effets juridiques équipollents à ceux d’une loi
(définition du professeur VUNDUAWE T.P.).
Les actes ayant force de loi se trouvent actuellement dans l’article 129 de la
Constitution.
Dans le cadre d’une loi d’habilitation, le gouvernement peut adopter des projets
d’ordonnance qui sont sanctionnés par le Président de la République. Ces
ordonnances entrent en vigueur dès leur publication au Journal Officiel. Dans le
délai prévu par la loi d’habilitation du Gouvernement, les ordonnances-lois
signées doivent être ratifiées par le Parlement par voie de loi.
c) L’édit est tout acte édicté par le législateur provincial suivant la procédure
législative ébauchée dans la Constitution et fixée par la loi portant principes
fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces telle que complétée
par le règlement intérieur de l’Assemblée Provinciale et promulgué par le
Gouverneur de Province.
L’élément qui fait la différence entre les actes législatifs et les actes non
législatifs d’une Assemblée Parlementaire, c’est la promulgation.
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Il n’existe pas une seule coutume ancestrale mais plusieurs coutumes locales.
La coutume locale peut être aussi une source supplétive du droit, spécialement du
droit judiciaire congolais en l’absence de textes législatifs ou réglementaires. En effet,
le recours à la coutume en cas de lacune de la loi s’impose en vertu de l’Ordonnance
législative du 14 mai 1886 de l’Administrateur Général au Congo portant principe à
suivre dans les décisions judiciaires.
La notion des principes généraux du droit est reçue en droit congolais à travers
l’Ordonnance législative du 14 mai 1886 de l’Administrateur Général au Congo
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S’agissant de leur mode de création, c’est au juge que revient le soin de proclamer
l’existence des principes généraux, d’en déterminer le contenu exact et la portée. Il
s’agit au fond d’une méthode d’interprétation qui tend à présenter chez le législateur
la volonté de respecter les libertés essentielles de l’individu. En d’autres termes, les
principes généraux du droit administratif. En d’autres termes, les principes généraux
du droit administratif tendent à assurer la protection des individus contre l’arbitraire
de l’administration et à assurer l’action des autorités administratives et le bon
fonctionnement des services publics.
Lorsqu’un principe est consacré par la loi, il n’est plus un principe général de droit
car il a dès lors force de loi, il devient une norme législative.
Parmi les actes administratifs unilatéraux, sont réglementaires les actes qui ont un
caractère normatif et les actes qui ont pour objet l’organisation d’un service public.
Une autorité administrative est celui qui relève du pouvoir exécutif de l’Etat et a un
pouvoir de décision.
Pour les actes administratifs pris par une même autorité administrative, l’acte
réglementaire a autorité supérieure à celle de l’acte individuel de la même autorité
en vertu du principe « patere legem quam ipse fecisti » (Respecte la loi que tu as
faite).
Exemple : Le Premier Ministre doit respecter le décret réglementaire qu’il a pris dans
un domaine lorsqu’il veut agir par des actes non réglementaires dans ce domaine.
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Dans cette première partie du cours, nous allons analyser la notion de service
public (Titre Ier) et ensuite l’organisation des services publics (Titre II).
La notion de service public relève à première vue de l’ordre de l’évidence car elle
couvre le domaine des activités prises en charge par la collectivité étatique. En d’autres
termes, la notion de service public fait écho au thème du bien commun, de l’intérêt public
ou de l’intérêt général.
L’Antiquité grecque puis la Rome républicaine ont connu la distinction entre les
notions d’utilité publique et d’utilité privée, ainsi que l’existence de la notion de police (cité)
et de res publica.
L’expression « service public » est fréquemment utilisée dans les débats lors
d’adoption des textes. L’expression « service public » est utilisée essentiellement dans un
sens organique pour désigner un établissement, une agence ou une administration mais
également au sens matériel pour rendre compte de l’activité mise en service pour le citoyen.
Le citoyen devient un sujet de droit.
Pour Gaston GIEZ, le but de l’Etat est d’organiser et de faire fonctionner des
services publics.
Par notions clefs du droit administratif, nous visons l’acte administratif unilatéral,
le contrat administratif, l’agent public de travail public, le domaine public, la responsabilité
publique.
Les actes unilatéraux posés par l’administration produisent des effets juridiques. La
finalité de l’action publique, c’est l’intérêt général.
Certaines personnes privées posent des actes administratifs. Elles posent ces actes dans
le cadre des missions des services publiques. C’est l’idée du service public au sens
matériel.
Tout contrat conclu par l’administration n’est pas toujours un contrat administratif.
Le contrat administratif existe lorsque c’est la loi qui le qualifie comme tel.
Tout contrat passé pour la gestion des sociétés publiques est qualifié de contrat
administratif.
Autorité administrative : individu ou organe qui prend des actes exécutoires, c’est-à-dire
qui est doté de pouvoirs administratifs. Ex. : Le Ministre.
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L’agent public : personne visible qui est en relation de travail avec un service public
administratif.
Tout agent public n’est pas régi par un statut.
Le domaine public est divisé en deux ensembles : il y a les biens affectés à l’usage
de tous (la route) et les biens affectés au service public. Ces derniers sont insaisissables,
imprescriptibles.
Il est établi que constitue un travail public le travail immobilier réalisé par une
personne publique dans le cadre d’une mission de service public. Même si un travail
immobilier est effectué au bénéfice d’une personne privée, il est qualifié de travail public en
cas de sa réalisation dans le cadre d’une mission de service public. Ex. : Les travaux exécutés
d’office par une ETD sur les immeubles privés menaçant ruine en vue d’assurer la sécurité
publique.
Les travaux publics ne concernent que les travaux sur les immeubles, pas les travaux sur
les biens meubles car ces derniers constituent les services. Donc, dès qu’un travail
s’effectue sur un immeuble, ce n’est pas un travail privé mais un travail public. Même
lorsqu’il s’agit d’un immeuble appartenant à un particulier, dès que la décision est prise
d’effectuer des travaux de rénovation sur ledit immeuble, il s’agit d’un travail public.
Dans d’autres pays, le terme « service public » n’est pas légalement défini parce que
le service public est une notion complexe.
Dans son sens organique, le service public est entendu comme une institution ou
un organe chargé d’une mission d’intérêt général.
Le service public organique est créé par les pouvoirs publics soit nationaux (par
exemple, l’Agence National de Promotion des Investissements) soit locaux (par exemple, la
Direction Général des Recettes de Kinshasa ou la Direction Générale des Recettes du
Katanga).
Tout service public au sens organique doit avoir un créateur. Ils sont toujours créés par le
pouvoir public et par une personne privée. Il n’y a pas de service public au sens organique
sans créateur.
Elle fait donc ici recours à un élément finaliste ou fonctionnel d’intérêt général.
Dans cette conception naturelle ou fonctionnelle, le service public désigne l’activité qui tend
à satisfaire un besoin d’intérêt général ou toute tâche qui vise à satisfaire un besoin d’intérêt
général indépendamment de la nature de l’organisme qui la rempli ou encore tout
simplement une activité ou une mission ayant le caractère d’intérêt général. Par exemple,
l’enseignement national ou la défense judiciaire sont des services publics au sens matériel
ou fonctionnel.
sportives. Mais la condition de la présence des prérogatives des puissances publiques n’est
pas indispensable. Il suffit que la personne privée exerce une mission d’intérêt général.
L’intérêt général n’est pas la somme des intérêts privés. C’est plutôt l’ensemble des
nécessités humaines. Il s’agit de besoins que les individus ne peuvent pas prendre en
charge.
Aspects régaliens : par exemple, la défense des frontières nationales. Il s’agit d’une
nécessité car chaque Etat doit protéger son territoire et ses habitants. Autre exemple,
les services de maintien de l’ordre public (la police), les ressources fiscales, etc.
Il n’y a pas de service public sans intérêt général. Là où il n’y a pas d’intérêt
général, il n’y a pas de service public.
Les services publics n’existent pas par eux-mêmes mais relèvent de la volonté
des gouvernants. D’où la notion de service public est une notion conjoncturelle, de
contingence ou a géométrie variable. Elle évolue avec le vouloir des gouvernements, c’est-à-
dire elle évolue dans le temps et dans l’espace.
Tout service public relève en dernier ressort d’une autorité publique ou d’une
personne publique. Même les services publics organiques personnalisés sont rattachés à
l’Etat ou à une autre collectivité territoriale.
missions des services publics n’est jamais totalement rompu. Par exemple, la loi du 7 juillet
2008 fixant les règles relatives à l’organisation et à la gestion du portefeuille précise que
l’Etat a des représentants au sein des entreprises du portefeuille (mandataires publics actifs
ou non actifs). Dans tous les cas où le service public est assuré par une personne privée,
cette dernière est toujours placée sous le contrôle d’une personne publique.
Suivant l’objet, on peut distinguer les services publics sur un plan missionnaire.
Il existe des services publics régaliens, économiques, sociaux, culturels, etc.
Exemple des services non marchands : les forces armées, les ministères, les
ambassades, les consulats,…
A la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, le service public n’a été
considéré que comme l’activité des personnes publiques. En ce temps-là, le service public
était presque synonyme du mot « administration » même si l’administration pouvait confier
la gestion d’un service public à une personne privée par contrat de concession. C’est l’arrêt
dit du Bac d’Eloka qui a admit que le service public pouvait avoir un objet industriel et
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commercial. D’où la crise de la notion de service public par l’irruption du droit privé dans le
régime des services publics et l’irruption des personnes privées dans la gestion des services
publics.
Le service public administratif est le service public par excellence, celui auquel
l’usager recourt le plus souvent. La notion de service public administratif est difficile à cerner
lorsque l’élément organique fait défaut.
Les services publics administratifs sont de manière générale soumis à une gestion
publique donc au droit administratif. Ils disposent des prérogatives de puissance publique
(privilège du préalable, privilège réglementaire,…) et se trouvent soumis à des sujétions
spéciales.
Le personnel du service public administratif est dans une situation de droit public
c’est-à-dire ses agents sont des fonctionnaires ou du moins des agents publics, ses biens
bénéficient de la protection issue du régime de la domanialité publique (biens
imprescriptibles, insaisissables, inaliénables).
Ses fonds sont des deniers publics soumis au principe posé par la loi du 13 juillet
2011 relative aux finances publiques et au contrôle de l’inspection générale des finances et
de la Cour des Comptes.
Les travaux réalisés pour le compte du service public administratif ont la qualité
de travaux publics.
Les usagers du service public administratif sont dans une situation légale et
réglementaire dans la mesure où ce service est régi par les lois et les règlements.
Un service public administratif peut néanmoins être géré par une personne
privée. C’est le cas des ordres professionnels ou des fédérations sportives. Dans ce cas,
l’organisation et le fonctionnement de ces organismes privés relèvent du droit privé mais ces
organismes peuvent poser des actes administratifs unilatéraux et engager la responsabilité
extracontractuelle lorsque les dommages sont liés à la mise en œuvre d’une prérogative
d’une puissance publique.
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Sur le plan fiscal, les services publics administratifs sont exemptés ou exonérés
selon le cas, de l’impôt foncier, de l’impôt sur les véhicules, de l’impôt sur le revenu locatif,
de l’impôt professionnel sur les bénéfices et projets et de l’impôt exceptionnel sur les
rémunérations du personnel expatrié.
En effet, les personnes morales du service public ne sont pas assujetties à la TVA
que pour l’activité de leurs services administratifs, sociaux, éducatifs, culturels et sportifs
sauf si leur non-assujettissement entraîne les distorsions dans les conditions de la
concurrence.
On peut rappeler que les services publics industriels et commerciaux ont été
reconnus à travers la célèbre décision du Tribunal des Conflits français du 22/01/1921 connu
sous le nom de l’arrêt du bac d’Eloka.
Avant la loi du 6 janvier 1958 sur les entreprises publiques, l’action économique ou
l’activité industrielle et commerciale de l’Etat était d’abord réalisée sous la forme
juridique de société. C’est le cas des sociétés nationalisées de l’époque (Union Minière
du Haut Katanga devenue en 1967 La Générale Congolaise des Carrières et des Mines,
GECOMINES).
D’autre part, les entreprises créées de toutes pièces par l’Etat ont été instituées sous la
forme de sociétés d’Etat. Ex. : En 1966, la SONAS ; en 1970, la SNEL ; en 1974, la
SOZACOM.
La CADECO qui était une entreprise publique à caractère financier a été transformée
en société commerciale.
Dans le silence des textes, la jurisprudence recourt au même faisceau d’indices : objet du
service, mode de financement et modalités de fonctionnement du service.
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En ce qui concerne l’objet du service, si l’activité est comparable à celle d’une entreprise
privée, c’est-à-dire une activité tournée vers l’achat et la vente, la production de biens ou
de service, ce premier indice penche en faveur du service public industriel et commercial.
Quant aux modalités de fonctionnement du service, lorsque l’originalité par rapport aux
règles de modalité est faible, l’indice plaide pour une nature de service public industriel et
commercial.
B. Les conséquences juridiques dans le cadre de l’entreprise publique (sous forme de société
commerciale)
Cette troisième catégorie s’était développée à partir des activités comme les
colonies de vacances, les centres aérés, les crèches ou les centres de jeunesse. Ces activités
étaient prises en charge par des personnes publiques.
Dans l’arrêt NALIATO du 22 janvier 1955 du Tribunal des Conflits français, le juge
retient le principe selon lequel le but d’intérêt social que visent l’Etat et les collectivités
administratives en organisant les colonies de vacances imprime à cette organisation le
caractère d’un service public. Ce service social ne présente dans son fonctionnement aucune
particularité de nature à le distinguer juridiquement des organisations similaires relevant des
personnes et des institutions de droit privé. Dans ces conditions, le juge conclue qu’il
convient d’appliquer le droit privé et de faire relever tout litige le concernant à la
compétence du juge judiciaire.
Le Conseil d’Etat n’a jamais partagé l’avis du Tribunal des Conflits et c’est en
1987 que le Tribunal des Conflits a fait un revirement en la matière. Il y a lieu de conclure
que tout service est par essence social. La distinction entre les services publics administratifs
et les services publics industriels et commerciaux présente donc un caractère exhaustif.
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Suivant cet auteur, les services publics ont la structure corporative dans la
mesure où ils sont dirigés par des membres de la profession et ont le caractère des services
publics du fait qu’ils ont reçu du législateur des véritables prérogatives des puissances
publiques. Pour défendre cette catégorie des services publics, André de Laubadère a
présenté trois arguments :
Par rapport au deuxième argument, l’existence d’un régime juridique mixte est
d’ailleurs le principe général du régime juridique applicable aux services publics. S’agissant
du SPIC, le régime juridique est largement mixte (application du droit privé et droit public).
Pour ce qui est des SPA, il y a application du droit privé dans certains cas et pour
quelques aspects. Ex. : Lorsqu’un SPA est confié à la gestion d’une personne privée.
Commentaires
Conclusion
Toutefois, les organes de l’Etat peuvent dans certains cas se trouver dans une
situation de compétence liée en matière de création des services publics. C’est le cas
précisément dans le domaine de la souveraineté nationale et des droits fondamentaux
garantis aux citoyens.
Commentaires
Existe-t-il des besoins d’intérêt général par nature ? Non, dans le sens que c’est
la puissance publique qui qualifie un besoin de besoin d’intérêt général quelle que soit la
teneur d’intérêt publique de ce besoin. D’où, il n’y a pas d’intérêt général lorsque la
puissance publique ne l’a pas qualifié ainsi.
Commentaire
Une loi ne peut créer un service public car le législateur a un pouvoir limité (en fonction
du domaine de la loi).
- Domaine des lois particulières (le législateur peut aller dans les détails)
- Domaine des lois cadres (il ne peut aller dans les détails)
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D’où il faut l’intervention du pouvoir exécutif (Premier Ministre) pour la création d’un
service public.
Commentaire
Le Président de la République est une institution de la République, autorité politique,
mais aussi l’autorité administrative élevée (dédoublement fonctionnel). Il organise les
services se trouvant dans les limites de sa compétence (organisation de son cabinet,
organisation de la maison civile, etc.)
Commentaire
Les services publics sont créés par des règlements signés par le décret du Premier
Ministre, sauf certains dont la création relève du Président de la République et du
Ministre de l’EPSP.
Des services publics sont des institutions administratives.
Le Président de la République intervient dans un domaine encadré et le Ministre de
l’EPSP intervient dans un domaine très limité.
Commentaire
Le principe est qu’un service public doit être créé par un règlement mais toutefois, il
peut également, dans certains cas être créé par la Constitution. Dans ce cas, il s’agit du
service public constitutionnel.
Les actes juridiques relatifs à l’organisation des services publics relèvent du droit public.
Ce sont soit des lois soit des règlements.
Il est de principe que lorsque le constituant lui-même crée un service public, il charge le
législateur d’adopter une loi organique pour fixer l’organisation et le fonctionnement
dudit service.
Dans la majorité des cas, ce sont des ordonnances réglementaires du Président de la
République et des décrets réglementaires du Premier Ministre qui interviennent pour
fixer l’organisation et le fonctionnement des services publics nationaux.
Commentaire
Le principe est que l’acte de création d’un service public doit en fixer également
l’organisation et le fonctionnement. Mais lorsqu’il est créé par le constituant,
l’organisation et le fonctionnement seront fixés par une loi organique (loi qui passe par
un contrôle a priori de la Constitution).
L’adoption d’une loi ordinaire se fait par une majorité simple et le contrôle de sa
constitutionnalité est facultatif alors que pour la loi organique, l’adoption se fait par une
majorité qualifié et doit passer par le contrôle de la constitutionnalité avant sa
promulgation.
Les collectivités locales (provinces, villes, ETD) ont la possibilité de créer des
services publics qui correspondent à des besoins locaux dans le respect du ressort
géographique. Elles sont chargées de la gestion des services publics de proximité et de
manière générale, de tous les services publics dont le constituant ou le législateur national
n’a pas entendu réserver la gestion au pouvoir central.
Autrement dit, les organes de l’Etat n’ont pas le pouvoir de créer les services
publics dans domaines de compétence des collectivités locales. A contrario, une collectivité
locale ne peut pas créer de services dans les domaines réservés au pouvoir central.
En pratique, il est arrivé que des édits créent des services publics provinciaux. Par
exemple, la DGRK, la DRKAT on été créées par voie d’édit.
Toutefois, la création d’un établissement public provincial par voie d’édit, comme c’est
le cas de la Direction des Recettes du Katanga, est incontestable.
En effet, les provinces doivent créer les services publics sous l’encadrement de la
législation nationale. En la matière, l’on vise la loi du 7 juillet 2008 portant dispositions
générales applicables aux établissements publics.
Du fait que les organes délibérants sont composés des élus locaux, le droit positif a
accordé primauté aux assemblées délibérantes dans la fonction administrative pour la
prise de décision relevant des affaires d’intérêt urbain, communal ou local. Par
conséquent, le principe est que les services publics des ETD sont créés par des décisions
réglementaires des organes délibérants. Les organes exécutifs interviennent pour
prendre des mesures d’exécution des décisions des conseils locaux. Toutefois, c’est par
voie d’arrêtés que les autorités exécutives des ETD organisent et fixent les principes de
fonctionnement des collèges exécutifs et des services rattachés au maire, au
bourgmestre, au chef de chefferie ou de secteur ainsi qu’aux échevins communaux et
locaux.
Section III : La question de la création d’un service public par un établissement public
La gestion des services publics par les personnes publiques est la solution
classique, normale, ordinaire. En droit positif congolais, nous examinerons successivement la
gestion directe ou la régie, l’établissement public et l’autorité administrative indépendante.
Les administrations qui assurent l’essentiel des tâches étatiques sont organisées
en régie.
A. Notions
Un service public est géré en régie lorsque la personne publique créatrice du service
prend elle-même en main la direction et la gestion opérationnelle de celui-ci en le
faisant fonctionner avec ses propres biens et ses propres agents sans reconnaître à ces
services une individualité.
La régie est le mode de gestion naturel d’un service public administratif. Elle n’existe
que si elle n’est pas individualisée au sens organique.
Le terme « régie » est parfois utilisé dans un sens tout autre, c’est-à-dire dans l’usage
d’un vocabulaire imprécis et fantaisiste. Par exemple, le cas de la Régie des Voies
Fluviales qui est un établissement public et non une régie au sens technique du terme. Il
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en est de même de la Régie des Voies Aériennes qui est une entreprise publique ou une
société d’Etat et non une régie.
Faute de personnalité juridique, toutes ces régies indirectes ne peuvent pas ester en
justice, en demande ou en défense.
Par exemple, le Journal Officiel de la R.D.C., le Guichet Unique de Création
d’Entreprises, l’Agence Congolaise des Grands Travaux, l’Agence Nationale de
Renseignement, l’Inspection Générale du Travail, la Direction Générale de Douanes et
Accises, la Direction Générale des Impôts, la DGRAD, la Direction Générale de
Migration, la DGRK.
Ces administrations spécialisées ne dépendent pas de l’autorité des secrétaires
généraux des Ministères au sein desquels elles sont instituées.
Ces services en régie indirecte sont plutôt placés sous l’autorité directe du Ministre
compétent comme chef hiérarchique.
Le Journal Officiel de la R.D.C. est en revanche placé sous l’autorité directe du
Directeur de Cabinet du Président de la République.
L’autonomie administrative et financière relative dont bénéficient ces régies
indirectes implique deux choses :
- Une certaine souplesse dans la gestion administrative du personnel si le
recrutement, la promotion et les mesures de fin de carrière des fonctionnaires
relevant des régies indirectes dépendent du Ministère de la Fonction Publique,
les affectations, les mutations et les permutations sont décidées par les
Directeurs Généraux de ces organismes publics spécialisés ou par
l’Administrateur Général de l’ANR sauf exception établie pour une catégorie de
personnels. Le régime des congés statutaires et le régime disciplinaire sont
placés sous la responsabilité des autorités administratives internes de ces
administrations spécialisées. Ces régies indirectes peuvent elles-mêmes, en-
dehors du traitement versé à l’initiative de la direction de la paye du Ministère
du Budget, organiser l’attribution des primes spécifiques à leurs agents ;
- Une certaine autonomie financière se traduisant par une autonomie de
trésorerie. Ces régies indirectes relèvent d’un budget annexe (cas du J.O.) ou
bénéficie soit d’une allocation budgétaire (cas du mécanisme de rétrocession
mensuelle sur les recettes mobilisées au profit de la DGI, DGRAD et DGDA) soit
de l’affectation directe des ressources sur la base de redevances perçues sur les
usagers en contrepartie de services reçus (cas de la DGDA en partie). Les services
publics spécialisés ou les régies indirectes ne recourent à la chaîne de la dépense
de l’Etat que lorsque quelques dépenses de fonctionnement ou d’investissement
sont directement prises en charge par le budget général de l’Etat. Ces services en
régie indirecte assurent eux-mêmes l’entretien et la maintenance des biens
meubles et immeubles acquis sur leur fond public propre ou ces biens mis à leur
disposition par la collectivité territoriale.
P a g e | 41
§2 L’établissement public
point 16 de la loi organique sur les ETD) ou entre provinces (article 199 de la
Constitution) soient organisés à l’avenir.
- L’utilisation de la formule d’établissement public pour la gestion industrielle et
commerciale. L’activité industrielle et commerciale couvre les opérations de
production, de distribution ou d’échange effectués dans les mêmes conditions
qu’un particulier. L’établissement public était uniquement au départ un service
public administratif. C’est depuis 1921, avec l’arrêt dit bac d’Eloka qu’il y a eu
apparition de la catégorie d’établissement public à caractère industrielle et
commerciale.
L’établissement public désigne toute personne morale de droit public créée par l’Etat
en vue de remplir une mission de service public.
Il se dégage de cette définition légale que l’établissement public est une personne
morale, de droit public et qui remplit une mission de service public.
Comme personne morale, l’établissement public est un sujet de droit, ce qui entraîne
comme conséquence la disposition d’un patrimoine propre, des organes propres
pour la gestion de ses affaires et l’autonomie financière marquée par l’existence d’un
budget distinct de la collectivité territoriale créatrice (Etat, provinces, ETD).
Comme personne morale de droit public, l’établissement public est tout d’abord une
personne publique à la différence de l’établissement d’utilité publique qui est une
personne privée.
Les deux types d’établissements font l’objet pour leur création de procédés
juridiques de fondation. L’établissement public remplit une mission de service public,
c’est-à-dire l’établissement public assume la gestion d’un service public au sens
matériel comme au sens organique.
Ce sont ces traits qui distinguent l’établissement public et les personnes publiques
territoriales dont le champ d’action s’étend à l’ensemble des affaires locales ou
nationales.
Les établissements publics provinciaux sont créés et organisés par arrêté provincial
du gouverneur de province.
Les établissements publics locaux seront créés par les organes délibérants des ETD,
lesquels exercent le pouvoir réglementaire primaire au niveau local.
Le Cadastre Minier (CAMI) dispose certes de trois organes, mais avec des appellations
différentes par rapport à la règle générale, à savoir : le Conseil du Cadastre Minier, le
Comité de Direction, le Collège des Auditeurs Externes.
La Direction Générale est assurée par un Directeur Général assisté d’un Directeur
Général Adjoint. Tous nommés en ce qui concerne les établissements publics
nationaux par le Président de la République sur proposition du gouvernement
délibéré en Conseil des Ministres pour un mandat de cinq ans renouvelables une fois.
Le Directeur Général représente l’établissement vis-à-vis des tiers, les actions en
justice tant en demande qu’en défense sont introduites au nom de l’établissement
public par le Directeur Général. A défaut par son remplaçant ou par toute autre
personne mandatée par lui à cette fin.
Le Collège des Commissaires aux Comptes est l’organe de contrôle des opérations
financières. Il est composé de deux personnes.
Les Commissaires aux Comptes sont nommés par décret du Premier Ministre sur
proposition du Ministre, autorité de tutelle pour un mandat de cinq ans
renouvelables.
Les travaux réalisés au profit de l’établissement public sont effectués sous le régime
des travaux publics. L’établissement public possède des biens qui sont soumis au
régime exorbitant de la domanialité publique (insaisissable, inaliénable,
imprescriptible,…).
Doté de l’autonomie financière, l’Etat dispose des moyens financiers qui lui sont
propres.
Concrètement, les établissements publics qui sont des SPA bénéficient du même
traitement que l’Etat au plan fiscal et douanier.
Donc, l’établissement public est exonéré ou exempté d’impôts dans les mêmes
conditions que l’Etat mais il est tenu de collecter les impôts, droits, taxes et
redevances dont il est redevable légal et de les reverser au trésor public ou à l’entité
territoriale concernée ou bénéficiaire.
Les universités publiques, les instituts supérieurs publics, les écoles supérieures sont
les établissements publics.
Les établissements de l’ESU n’ont pas de Conseil d’Administration propre tandis que
les autres établissements publics autres que ceux de l’ESU ont un Conseil
d’Administration.
Sur le plan financier et fiscal, on peut noter que l’Etat prend en charge le budget des
établissements publics dans le cadre de son budget général.
Auparavant, les universités devaient porter les noms des villes où elles sont
installées. Par exemple, l’Université de Kinshasa, l’Université de Lubumbashi et
l’Université de Kindu.
Les universités sont des personnes morales de droit public à caractère scientifique,
c’est-à-dire les établissements publics à caractère scientifique.
Une université peut organiser deux ou trois cycles : la licence pour une durée de
trois ans de formation, la maîtrise pour une durée de deux ans et le doctorat pour
une durée de trois à cinq ans.
P a g e | 49
1. Nature juridique
Les instituts supérieurs publics sont également des personnes de droit public à
caractère scientifique, c’est-à-dire les établissements publics à caractère
scientifique suivant la loi du 7 juillet 2008 portant dispositions générales
applicables aux établissements publics.
Ils sont placés sous la tutelle du Ministre ayant l’ESU dans ses attributions. Ils
portent la dénomination qui figure dans les actes de leur création.
Les instituts supérieurs publics comprennent en leur sein les organes ci-après : le
Conseil de l’Institut, le Comité de Gestion, le Directeur Général, le Conseil de
Section et le Conseil de Département.
1. Nature juridique
L’école supérieure est une personne morale de droit public placée sous la tutelle
du Ministre ayant l’ESU dans ses attributions, elle jouit d’une autonomie
académique, scientifique et administrative, financière et patrimoniale. Elle porte la
dénomination qui figure dans l’acte de sa création.
Le décret du 16 avril 2003 portant création de l’ENA montre que celle-ci est un
établissement public à caractère administratif qui a pour objet la formation des
agents de carrière des services publics de l’Etat (fonctionnaires).
L’ENA est placée sous la tutelle du Ministre ayant la fonction publique dans ses
attributions. L’ENA a pour organes le Conseil d’Administration, le Directeur
Général et le Collège des Commissaires aux Comptes.
En effet, le discrédit du pouvoir politique est devenu tel qu’il ne peut plus obtenir
la confiance du citoyen et des opérateurs économiques qu’en confiant les aspects les plus
délicats de l’administration moderne, à des autorités qui lui échappent.
Mais l’identification de ces autorités administratives indépendantes est possible parmi les
institutions administratives congolaises existantes.
Le qualificatif « administratif » est relatif à la nature juridique des actes édités par ces
organismes de droit public. Ce qui n’exclut nullement que certains de leurs actes
administratifs puissent avoir un caractère politique. Les AAI disposent d’une
compétence propre dans un domaine spécialisé.
Elles disposent souvent d’un pouvoir réel de décisions mais elles peuvent aussi
formuler des avis ou propositions en toute indépendance.
Par exemple, le personnel de la BCC est régi par un statut fixé par le Conseil de la
banque. L’ARPTC emploie trois types de personnel : le personnel recruté
conformément au Code du Travail, les fonctionnaires en position de détachement et
les agents en provenance des établissements publics. Toutefois, le principe est que
les agents de l’ARPTC relèvent du droit du travail.
Commentaires
Ces autorités administratives indépendantes sont créées soit par la Constitution soit
sur proposition.
Le conseil économique et social est un organe auxiliaire de l’Etat qui formule des avis
en toute indépendance dans le domaine économique et social. Il apporte son appui
aux institutions politiques nationales et peut suggérer des réformes tant au niveau du
pouvoir central qu’au niveau des provinces et de la ville de Kinshasa.
Les membres des AAI sont des agents publics mais pas forcément des fonctionnaires.
Ils sont alors soumis aux règles du droit du travail.
Commentaires
Le principe : la collectivité territoriale qui crée le service gère le service. L’Etat qui
crée le service, gère le service.
P a g e | 55
§1 La régie intéressée
Régie intéressée : contrat par lequel l’autorité contractante confie la gestion d’un
service public à une personne privée ou publique rémunérée par elle tout en étant
intéressée au résultat d’exploitation du service au regard des économies réalisées, des biens
de productivité ou de l’amélioration de la qualité du service.
Cette forme de gestion est très rare. On y fait recours aux spécialistes, aux
artistes dans les domaines très spécifiques. Par exemple, la Bibliothèque Nationale ou les
Archives Nationales peuvent être confiées par contrat à un spécialiste bibliothécaire ou
archiviste.
Le contrat de concession des services publics est un contrat de droit public, c’est-à-dire
un contrat administratif. La loi du 7 juillet 2008 portant dispositions générales relatives
au désengagement de l’Etat définit, en son article 2, la concession des services publics
comme un contrat par lequel une personne morale de droit public confie à une
personne morale de droit privé ou public la gestion et/ou l’exploitation d’une structure
ou d’une activité contre le paiement d’une redevance et la prise en charge totale ou
partielle des risques liés à l’investissement.
Il se dégage de cette définition légale que pour les services nouveaux à créer et qui
comportent en particulier la construction de vastes ouvrages publics, il est avantageux
pour la collectivité territoriale de passer contrat avec un particulier qui s’engage à
construire tout ce qui est nécessaire. C’est ce qui explique que le contrat de concession
des services publics comporte toujours une clause aux termes de laquelle au bout d’un
certain temps, les installations reviendront gratuitement à l’autorité possédante en fin
de concession.
Le critère qui caractérise la concession des services publics est le mode de rémunération
du concessionnaire. Il ne peut y avoir concession que si le contrat prévoit une
rémunération sur les usagers. En effet, le concessionnaire est rémunéré par des
redevances perçues par lui sur les usagers alors que dans le cas de la régie intéressée, le
régisseur est payé par l’administration contractante en fonction de la qualité de la
gestion du service.
1. Obligations du concessionnaire
Le principe de continuité du service public peut justifier dans certains cas la mise en
œuvre la théorie de l’imprévision pour le rétablissement de l’équilibre financier par
l’obtention des indemnités compensatoires.
2. Droits du concessionnaire
c. Fin de la concession
La concession prend normalement fin lorsque la durée pour laquelle elle a été conclue
vient à expirer. Elle peut cependant être renouvelée.
Le contrat de concession de service public peut également être résilié. La résiliation peut
intervenir soit pour faute grave de l’autorité concédante soit pour cause de force
majeure.
P a g e | 58
Lorsque la concession prend fin, les biens doivent être répartis en trois masses ou trois
catégories :
- Les biens de retour qui reviennent à la personne publique concédante. Il s’agit ici des
immeubles nécessaires à l’exploitation du service public intégrés ab initio, ab ovo
- Les biens de reprise qui sont des biens que le concédant a le droit d’acheter sans que
le concessionnaire puisse s’y opposer. Il s’agit des meubles servant à l’exploitation du
service public qui peuvent revenir au concédant
- Les biens propres qui demeurent la propriété du concessionnaire
§3 L’affermage
L’affermage est défini par le législateur congolais comme un contrat dans lequel
l’Etat, propriétaire, en confie *…+ le produit de cette exploitation et verse au propriétaire un
loyer dont le montant est convenu à l’avance indépendamment des produits de
l’exploitation (article 3.2 de la loi du 17 juin 2014 relative au secteur de l’électricité).
Par ailleurs, la rémunération du fermier est assurée par les redevances perçues
sur les usagers dont le produit est diminué du loyer dont le montant est convenu entre
parties dans le contrat. Ce loyer est indépendant du résultat des exploitations des ouvrages
par le fermier.
Commentaires
investissements. La rémunération est prise sur les redevances perçues par les usagers,
diminuées du loyer.
En sus, la loi n°08/008 du 7 juillet 2008 fixe les dispositions générales relatives au
désengagement de l’Etat des entreprises du portefeuille. Cependant, la loi n°08/010 du 7
juillet 2008 fixant les règles relatives à l’organisation et à la gestion du portefeuille de l’Etat
manque de base constitutionnelle.
Commentaires
Une entreprise du portefeuille est une société dans laquelle l’Etat ou une collectivité
locale détient la totalité des actions ou une participation. Lorsque la personne publique
détient dans une société commerciale la totalité du capital social ou la majorité absolue
du capital, on est en présence d’une entreprise publique.
En droit positif congolais, l’entreprise publique est d’abord une société publique ou
une société à capital public de toute forme prévue par la législation commerciale.
Suivant l’article 385, alinéa 2 de l’AUSCGIE, la Société Anonyme peut comprendre
un seul actionnaire. En pratique, les anciennes entreprises publiques évoluant dans
le secteur marchand ont été transformées et constituées transitoirement en Société
par Action à Responsabilité Limitée mais leurs formes définitives est plutôt la
Société Anonyme, suivant le droit de l’OHADA. Aujourd’hui, la CADECO, la
COHYDRO, la Société Commerciale La Minière de KISENGE MANGANEZE, l’Hôtel
Karavia, la GECAMINES, la REGIDESO, la RVA, la Société Commerciale des Transports
et des Ports (SCTP), la Société Congolaise des Postes et de Télécommunication, la
Congolaise des Voies Maritimes, la SONAS, la SNEL, la SNCC, la SOCIDER sont des
sociétés publiques d’Etat, c’est-à-dire à capital public.
P a g e | 61
La société d’économie mixte désigne la société dans laquelle certains capitaux sont
publics et d’autres privés.
L’entreprise publique est aussi une société d’économie mixte dans la mesure où les
pouvoirs publics peuvent s’associer à des personnes privées pour assurer le
financement et la gestion de l’entreprise.
Commentaires
Toute société d’économie mixte n’est pas toujours une entreprise publique en droit
congolais.
Une société d’économie mixte devient entreprise publique que lorsqu’on conclue
que la majorité absolue du capital appartient aux personnes publiques.
Le trait commun à toutes les entreprises publiques est leur soumission de principe au
droit privé et particulièrement au droit commercial.
La règle s’applique à tous les aspects de leurs activités, à savoir le statut du personnel,
l’activité de l’entreprise, le régime financier et la situation patrimoniale.
Le personnel des entreprises publiques est composé des salariés soumis au droit du
travail.
L’activité de l’entreprise (rapport avec le fournisseur, les clients, les tiers, prise de
participation) s’exerce selon les procédés du droit commercial et éventuellement du
droit civil.
P a g e | 62
Commentaires
En principe, le droit privé s’applique pour les SPIC. Et lorsqu’on dit « en principe », c’est
en tenant compte des EPIC et les autres formes de SPIC.
S’agissant des entreprises publiques, c’est nécessairement le droit privé qui s’applique.
- l’ordre est une organisation chargée à la fois de représenter la profession auprès des
pouvoirs publics et d’assurer la discipline de ses membres.
- l’ordre est un groupement forcé
- l’ordre a une structure corporative car son personnel dirigeant est issu de la profession
elle-même.
A. L’organisation de la profession
Les ordres professionnels sont des personnes privées exerçant des missions d’intérêt
public.
La mission confiée aux ordres professionnels par le législateur est d’abord d’organiser la
profession et de la représenter auprès des pouvoirs publics. A cet égard, l’ordre
professionnel organise la profession dans le cadre de la loi de base qui fixe les règles
générales de la profession.
P a g e | 63
A contrario, les décisions que les ordres professionnels peuvent prendre sans pour
autant mettre en œuvre une prérogative de puissance publique sont des actes de droit
privé qui concernent le fonctionnement interne. Il s’agit notamment des décisions qui
concernent l’institution qui est privée et non son activité qui est l’exécution d’une
mission de service public. Par exemple, les décisions prises par les ordres professionnels
pour assurer le recouvrement des cotisations impayées. Les agents des ordres
professionnels sont des salariés de droit du travail. Leurs patrimoines sont des biens
privés, leur régime financier échappe à la comptabilité publique.
Commentaires
Le législateur constitue l’ordre par une loi, donne les règles de base pour qu’une telle
profession libérale soit exercée au sein de l’Etat mais la détermination des détails de
l’organisation sont laissés aux organes de l’ordre.
Le lien entre l’ordre professionnel et les services privés ? Lorsque le législateur organise
un ordre, c’est pour prendre en charge un besoin, comme par exemple, le besoin d’une
justice équitable ou encore d’une meilleure défense judiciaire.
Le principe de droit pénal « nulla poena sine lege » est transposé en matière de
répression professionnelle assurée par les organes de l’ordre (Conseil National ou
Conseil Provincial).
P a g e | 64
Un régime juridique minimum applicable à tout service public, quel que soit son
mode de gestion, est constitué de quelques principes de base.
Sous l’angle de l’Etat de droit, ces principes de base peuvent être rangés en deux
catégories.
Les premiers constituent des lois parfaites ou complètes, les secondes des lois
encore imparfaites ou incomplètes.
La continuité est l’essence même de l’Etat. Si une activité a été érigée en service public,
c’est parce qu’elle présente un caractère particulièrement impérieux pour la vie
nationale ou la vie locale.
Ainsi, il faut que ce service fonctionne à tout prix. Ce principe de continuité commande
que le service public fonctionne de manière ininterrompue, il commande aussi que le
fonctionnement du service public soit ponctuel et régulier.
Dans la pratique des Etats, c’est au milieu du XXème siècle que le droit de grève a été
reconnu aux agents publics. Toutefois, il y a toujours nécessité de concilier le droit de la
grève avec la nécessité de la continuité du service public.
P a g e | 65
Suivant l’article 39, alinéa 2 de la Constitution, la loi qui fixe les conditions d’exercice du
droit de grève peut en interdire ou en limiter l’exercice dans certains secteurs de la vie
nationale. Par exemple, le secteur de la défense nationale ou de la sécurité. Dans tous
les cas, lorsqu’il y a grève, il faut tout au moins organiser un service minimum. Le
principe de continuité justifie également la théorie de l’expédition des affaires
courantes.
Le principe constitutionnel d’égalité de tous devant la loi (article 12) est la base juridique
du principe d’égalité devant le service public.
Le principe d’égalité se traduit d’abord par l’égal accès des citoyens au service public. Si
cet accès est soumis à des conditions particulières, comme par exemple le paiement du
prix d’accès, il faut que ces conditions soient les mêmes pour chaque candidat usager.
Le principe d’égalité renvoie ensuite à l’égalité de traitement des usagers. Il est question
ici de l’égalité du traitement car à situation de fait égale, l’usager doit s’attendre à un
traitement égal.
Ce principe de neutralité voudrait que par leur fonctionnement, les services publics
soient idéologiquement neutres.
Le service public doit demeurer apolitique, neutre et impartial. Le service public repose
sur l’idéal d’une solidarité entre les individus par delà leurs différences politiques, d’âge,
de réside, d’appartenance tribale ou à une minorité culturelle ou linguistique.
Deux principes peuvent être rangés dans la catégorie des lois incomplètes du
service public : le principe de mutabilité du service public et le principe nouveau de la qualité
du service public.
L’intérêt général variant dans le temps, les services publics doivent s’adapter à
l’évolution des personnes, de la population, des techniques, de la situation économique
et des choix politiques.
Les administrés ne disposent ni d’un droit acquis au maintien des services publics
exceptés les services imposés par la loi et la constitution ni d’un droit au maintien du
pouvoir réglementaire.
Le souci de la qualité du service public est lié à l’idée même du service public.
Si les prestations du gestionnaire d’un service public étaient de très mauvaise qualité, le
service s’éloignerait trop des attentes des usagers ainsi que des nécessités de l’intérêt
général.
En réalité, ce sont quelques rares services publics qui sont gratuits. Par exemple,
le service public pénitentiaire ou le service public de la voirie.
Quatre types de contrôle peuvent alors s’exercer sur les services publics : le
contrôle citoyen, le contrôle politique, le contrôle administratif et le contrôle juridictionnel.
Le contrôle politique des conseils locaux sur le collège exécutif et les services
publics locaux est organisé par les articles 36, 37, 38, 58 et 81 de la loi organique du 7
octobre 2008 sur les entités territoriales décentralisées.
§1 Le contrôle informatif
Il s’agit des moyens ci-après : la question orale ou écrite avec ou sans débat non
suivie de vote, la question d’actualité, l’interpellation, la commission d’enquêtes et l’audition
par les commissions permanentes.
Le contrôle administratif est exercé par les autorités ou organes administratifs sur
les services publics.
Il peut s’agir d’un chef hiérarchique, d’une autorité de tutelle, d’une commission
ministérielle, d’un organe d’audit ou d’un corps d’inspection.
§1 Le contrôle hiérarchique
Le pouvoir hiérarchique exercé par l’autorité supérieure sur ses subordonnés est
la marque de l’organisation déconcentrée de l’Etat.
Le contrôle hiérarchique s’exerce aussi bien sur les personnes que sur les actes des
subalternes.
Aux instructions qui lui sont adressées, le subordonné doit s’y conformer sous peine de
faire l’objet de poursuites disciplinaires fondées sur la méconnaissance de son devoir
d’obéissance.
Le contrôle hiérarchique est plus un pouvoir de contrôle sur les actes que sur les
personnes.
P a g e | 71
§2 Le contrôle de tutelle
La tutelle générale est un mode de tutelle qui s’exerce à l’égard de n’importe quel
acte administratif émanant d’une autorité décentralisée. Elle a comme procédé la
suspension et l’annulation. En revanche, la tutelle spéciale est un mode de tutelle qui porte
sur les seuls actes administratifs énumérés dans la loi qui institue la tutelle. Elle s’exerce
principalement par les procédés d’avis préalables, d’autorisation et d’approbation.
1. La tutelle administrative est différente de la tutelle du droit civil. Entre les deux
institutions, il n’y a absolument rien de commun sauf le nom. La tutelle
administrative est un pouvoir de contrôle de l’Etat dans le but de la protection de
l’intérêt général et de la sauvegarde des droits individuels.
2. Le contrôle de tutelle est exercé sur les seules personnes publiques, territoriales ou
spécialisées à l’exclusion des provinces et tout naturellement des autorités
administratives indépendantes.
P a g e | 72
La tutelle sur les établissements publics s’exerce par le Ministre en charge du secteur
d’activités. Cette tutelle s’exerce sur les personnes et sur les actes.
L’expression de « tutelle sur les personnes » ne désigne rien d’autre que le pouvoir
disciplinaire exercé sur les autorités décentralisées. Elle s’exerce par voie de
suspension ou de révocation d’un membre, d’un organe d’un établissement public.
Ce contrôle s’exerce sur les directions générales des établissements publics en
général ou des comités de gestion des établissements publics de l’enseignement
supérieur et universitaire ainsi que sur les conseils d’administration des
établissements publics.
La tutelle a posteriori sur les actes des établissements publics s’exerce suivant deux
modalités dans notre droit : par voie d’approbation ou par voie d’opposition.
Lorsque l’autorité de tutelle fait opposition, celle-ci notifie l’opposition par écrit au
Président du Conseil d’Administration ou au Directeur Général selon le cas, et fait
un rapport au Premier Ministre. Si ce dernier ne rejette pas l’opposition dans le
délai de 15 jours francs à dater de la réception du rapport, l’opposition devient
exécutoire.
Le contrôle juridictionnel des services publics est assuré par le juge. Le juge
renvoie tout simplement aux cours et tribunaux. Les parquets y rattachés formulent
notamment des avis.
La Constitution du 18 février 2006 a mis fin à la longue tradition de notre droit qui
voulait que les juridictions administratives de droit commun (section administrative de la
Cour Suprême de Justice et section administrative de la Cour d’Appel) relèvent de l’ordre
judiciaire. En lieu et place d’un seul ordre de juridiction, la Constitution actuelle institue deux
ordres de juridiction, à savoir un ordre de juridiction judiciaire chapeauté par la Cour de
Cassation et un ordre de juridiction administrative chapeauté par le Conseil d’Etat. La Cour
Constitutionnelle constitue une juridiction spéciale. Les juridictions de l’ordre administratif
peuvent être regroupées en juridictions administratives de l’ordre ordinaire (Conseil d’Etat
ou administratif d’appel ou tribunaux administratifs) et en juridictions administratives de
l’ordre dit spécialisé (Cour des Comptes comme juge des comptes des comptables publics,
Conseil Supérieur de la Magistrature comme juridiction disciplinaire des magistrats et
juridiction ordinale, c’est-à-dire les conseils nationaux et provinciaux des ordres
professionnels comme juridiction disciplinaire des membres desdits ordres).
Les juridictions de l’ordre judiciaire jouent le rôle soit de juge pénal pour
sanctionner le comportement des responsables et agents des services publics, soit
de juge civil pour examiner les demandes en réparation des dommages ordinaires
provoqués par l’activité des services publics à travers leurs agents. Par ailleurs, sur
pied de l’article 153, alinéa 4 de la Constitution, les juridictions de l’ordre judiciaire
peuvent refuser d’appliquer, dans le cadre de la procédure d’exception d’illégalité,
des actes réglementaires dans un procès si cet acte réglementaire est estimé illégal.
P a g e | 74
Elle représente l’un des maillons de l’Etat de droit. Les juridictions de l’ordre
administratif ordinaire comprennent le Conseil d’Etat, la Cour administrative
d’appel et le tribunal administratif. Ces juridictions sont premièrement le juge de
l’annulation des actes administratifs unilatéraux pour illégalité ou excès de pouvoir
(incompétence en raison de la matière (- usurpation des fonctions, usurpation de
pouvoir et empiètement de fonction -, en raison du temps ou en raison du lieu ; vice
des formes, vices de procédure et de forme) ; violation de la loi – (erreur de droit) –
détournement des pouvoirs ou des procédures).
Les juges administratifs de droit commun sont aussi juges à la fois à titre principal
de l’annulation et de la réparation du préjudice ordinaire dans le cadre du
contentieux de pleine juridiction. En outre, le contentieux de réparation pour
dommage exceptionnel relève exclusivement du Conseil d’Etat.
L’annulation produit des effets à l’égard de tous (erga omnes). L’acte administratif
unilatéral annulé est supprimé de l’arsenal juridique dès l’origine (ab ovo, ab initio,
de origine ou ex tunc).
Commentaires
P a g e | 75
Les juges ordinaires disent le droit sous l’autorité de la loi. Ces derniers n’ont pas le
droit de soulever l’exception d’inconstitutionnalité. Cette compétence est
seulement attribuée au seul juge constitutionnel.
Au moment de la suppression d’un service public, des contrats conclus par ces services
publics peuvent encore être en cours d’exécution.
S’agissant des contrats passés par les prestataires ou les fournisseurs, la suppression du
service public comprise comme une résiliation administrative doit entraîner également
l’indemnisation du co-contracté.
Dans ces conditions, ces fonctionnaires devront être affectés dans d’autres
services publics de la personne administrative territoriale concernée.
Quant aux agents publics contractuels, ils sont les plus vulnérables car ils sont les
plus exposés au licenciement lorsqu’il y a suppression du service public. Toutefois, il y a un
cas pour lequel l’agent contractuel ne peut pas être licencié : c’est lorsque l’agent est à l’état
de grossesse.
Pour ce qui est des agents travailleurs de droit commun, c’est-à-dire soumis au
Code du Travail, c’est le droit commun qui s’applique en cas de suppression du service
public.
P a g e | 77
Si le service supprimé était géré en régie direct ou régie indirecte, les biens mis à
la disposition du service public sont la propriété de la collectivité territoriale et la
suppression entraîne comme conséquence la réaffectation de ces biens à d’autres services.
Exemple : La DGI est une régie directe. Les biens qui sont mis à la disposition de la
DGI ont comme propriétaire l’Etat congolais, étant donné que la DGI n’a pas de personnalité
juridique (et donc pas de patrimoine). Si jamais on supprime la DGI, tous les biens mis à sa
disposition seront réaffectés selon la volonté de l’Etat.
Exemple : Les biens de l’ancien Office des biens mal acquis (OBMA) ont été
transférés à l’Etat lors de sa dissolution (décret n°09/13 du 24 avril 2009).
P a g e | 78
Les deux conseillers spéciaux rendent compte de leur mission directement au Chef
de l’Etat.
Le cabinet est formé de 9 collèges de Conseillers. Chaque collège est chargé des
questions spécifiques, par exemple le collège des conseillers chargé des questions juridiques
et administratives. Chaque collège est dirigé par un conseiller principal.
Ce commandant en chef exerçait ses fonctions sous l’autorité de celui qui détenait
le pouvoir civil le plus élevé au sein de l’Etat, en l’occurrence l’Administrateur Général au
Congo, le Gouverneur Général du Congo par la suite, le Chef de l’Etat après l’indépendance
jusqu’en 1963 et enfin le Président de la République de 1963 à 1972.
La Maison Civile fait partie de la Présidence de la République. Elle est placée sous
l’autorité directe du Président de la République et a la charge de la gestion de la liste civile
du Chef de l’Etat.
La liste civile est donc une dotation budgétaire pour le Président de la République
destinée à couvrir ses besoins alors que les émoluments constituent sa rémunération.
L’appellation « liste civile » vient du droit belge car dans ce droit, le roi bénéficie
de la liste civile.
La Maison Civile du Chef de l’Etat est donc instituée pour gérer au profit du
Président de la République sa liste civile.
Section II : La Primature
Les collèges des conseillers s’occupent des questions spécifiques et sont dirigés
par des conseillers principaux qui ont rang de vice-ministres.
Le Premier Ministre peut également nommer dans son cabinet des conseillers
techniques qui ont rang de conseillers principaux. Un conseiller technique est assisté de
deux conseillers et de deux chargés d’études au maximum.
Le Premier Ministre n’a pas une Maison Civile mais une intendance privée.
Toutefois, sur dérogation accordée par le Premier Ministre, un cabinet peut être
constitué d’un nombre supplémentaire de conseillers et de chargés d’études.
Lorsqu’un fonctionnaire est nommé comme membre d’un cabinet politique, il doit
être placé en position de détachement.
Chaque division est subdivisée en bureaux. Un bureau peut comprendre des cellules
de travail regroupant des agents de collaboration et d’exécution.
Le Secrétariat Général est dirigé par un Secrétaire Général nommé par le Président
de la République.
Une division est dirigée par un directeur nommé par un chef de division nommé par
le Président de la République. Celui-ci est responsable de la division vis-à-vis du
directeur.
Les organismes publics consultatifs présentent un trait commun d’être des simples
donneurs d’avis sans aucun pouvoir de décision.
Plusieurs organes consultatifs existent tant au niveau du pouvoir central que des
subdivisions personnalisées.
Les organes consultatifs ont un rôle consistant à donner les avis obligatoires ou
facultatifs selon les cas.
L’actuel C.E.S. a pour mission de donner des avis consultatifs, sur des questions lui
soumises par le Président de la République, l’Assemblée Nationale, le Sénat ou le
Gouvernement.
Le Conseil peut aussi être saisi par voie de pétition de toute question à caractère
économique et social. Cette pétition doit être initiée au moins par 10.000 personnes
majeures.
Dans ce cas, le Conseil doit donner son avis dans un délai maximum de 6 mois.
C.S.J. devra continuer à être le conseiller des pouvoirs publics pour l’ensemble de la
République jusqu’à l’installation des juridictions administratives à compétence générale.
recouvrir les infractions, les constater, rechercher leurs auteurs et les déferrer
devant l’autorité judiciaire compétente.
Ces missions ordinaires s’exercent quotidiennement sans qu’il y ait besoin d’une
réquisition de la part de l’autorité administrative de police ou de l’autorité judiciaire
compétente (Ministère Public).
Les missions extraordinaires de la Police Nationale sont celles dont l’exécution n’a
lieu qu’en vertu de la réquisition écrite émanant de l’autorité administrative ou de
l’autorité judiciaire.
Pour ceux qui aident la police administrative, l’action des autorités responsables du
maintien et du rétablissement de l’ordre public s’exercent à l’égard de la Police
Nationale par voie de réquisition. Sauf urgence ou cas de force majeure, la
réquisition doit être écrite.
L’urgence désigne une situation de nécessité d’agir vite. La force majeure est un
évènement imprévisible, irrésistible ou insurmontable.
Dans tous les cas, la Police Nationale vérifie systématiquement la légalité des
opérations qu’elle se propose ou qu’elle compte mener.
Les agents de la Police Nationale ne peuvent faire usage d’arme blanche qu’en cas
d’absolue nécessité.
Ils ne peuvent faire usage d’arme à feu que sur réquisition préalable de l’autorité
responsable du maintien de l’ordre.
L’usage des armes blanches ou des armes à feu n’est possible que lorsque la police
ne peut défendre autrement les lieux qu’elle occupe ou lorsque les violences ou les
voies de fait sont exercées contre elle ou contre autrui.
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Elle est dirigée par un Inspecteur Général assisté de deux adjoints. L’Inspecteur
Général dispose d’un cabinet.
Après l’indépendance, les Forces Armées ont été organisées sous l’appellation de
l’Armée Nationale Congolaise (ANC).
Parallèlement au FAZ, le pays avait également organisé la garde civile du Zaïre qui
était en réalité une force paramilitaire.
A l’entrée de l’AFDL en 1997, les forces combattantes ont été constituées sous
l’appellation des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).
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Les Forces Armées ont pour mission première de défendre l’intégrité du territoire
national et les frontières internationalement reconnues. Elles sont une armée nationale
républicaine, apolitique et soumise à l’autorité civile.
Les Forces Armées sont aussi une armée de métier, c’est-à-dire dont les membres
font carrière.
En quatrième lieu, les Forces Armées peuvent participer aux opérations de secours
en cas de catastrophes et calamités naturelles.
En cinquième lieu, les Forces Armées peuvent effectuer des missions humanitaires
de maintien de paix ou de résolution des conflits dans le cadre des Nations-Unies, de
l’Organisation de l’Union Africaine ou des accords bilatéraux ou multilatéraux liant la R.D.C.
Il est composé d’un Chef d’Etat Major Général, de deux Chefs d’Etat Major Généraux
adjoints et de quatre sous-chefs d’Etat Major (chargés respectivement des
opérations, du renseignement, de l’administration et de la logistique).
Les forces sont des structures des Forces Armées constituées de moyens en
personnel, en matériel et en infrastructures regroupées en formation de combat et
d’appui au combat.
Les grandes unités des Forces Armées contiennent trois zones de défense. Une zone
de défense est une entité territoriale inter force dans laquelle des unités terrestres,
aériennes et navales opèrent sous un commandement unique.
Une zone de défense relève en définitive de l’autorité du Chef d’Etat Major Général.
Un corps est une structure des Forces Armées constituées des moyens en personnel
militaire, en matériel et en infrastructures regroupées en formation de soutien
logistique, médical et technique aux unités au combat et d’appui au combat.
La région militaire est une circonscription militaire comprenant les unités de la force
terrestre. Les régions militaires correspondent à peu près à la configuration
géographique de la ville de Kinshasa et des dix provinces énumérées à l’article 226 de
la Constitution sauf que les provinces du Maniema et du Sud-Kivu ainsi que les
provinces du Kasaï Occidental et du Kasaï Oriental forment une seule région militaire
respectivement.
Commentaires
La région militaire se situe sur une portion du territoire. Cette portion du territoire
correspond à peu près à la dimension ou configuration des provinces actuelles.
V. La Garde Républicaine
Elle est commandée par un Officier Général mais celui-ci ne fait pas partie du Haut
Commandement militaire.
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sont également soumis à cette législation du travail pendant toute la durée durant leur
détachement.
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1. Le pouvoir de prendre des décisions exécutoires qui peuvent être des règlements ou
des actes non réglementaires. Par exemple, l’ARPTC a pris des décisions portant fixation
des tarifs d’interconnexion, portant conditions et modalités de promotion des services
de télécommunication ou portant mesures d’encadrement des tarifs de détails des
services « voix et SMS » par les opérateurs des réseaux de téléphonie.
En ce qui concerne les actes non réglementaires, par exemple l’autorisation
d’exploitation du service « Internet », attribution des fréquences, faisceaux hertziens ou
attribution des numéros spéciaux d’appels téléphoniques.
2. Le pouvoir de contrôle du secteur : dans ce cadre, l’ARPTC peut procéder aux visites des
installations et mener des enquêtes. Elle dispose du droit de communication de tout
document et on ne peut lui opposer la clause de confidentialité contenue dans les
contrats.
3. Le pouvoir de règlement des conflits entre opérateurs : saisie d’une demande d’avis sur
un litige né entre opérateurs, l’ARPTC peut initier rapidement et librement la tentative
de conciliation des opérateurs concernés. Si les parties ou les opérateurs concernés
acceptent la conciliation, un PV de conciliation est signé par les parties et les membres
du collège. En cas d’échec de conciliation dans le délai d’un mois de l’introduction de la
demande d’avis, l’ARPTC rend publique une décision motivée qui préserve la continuité
du service et prend, s’il échait, des mesures conservatoires.
4. Le pouvoir de sanction en cas de manquement d’un opérateur : après une mise en
demeure restée infructueuse, l’ARPTC peut prendre des sanctions. Par exemple, la
suspension ou le retrait de l’autorisation d’exploitation des services de
télécommunication.
L’ARMP est un établissement public. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’un service
public doté de la personnalité juridique et placé sous l’autorité d’un Ministre.
- Le pouvoir d’émettre des avis conformes dans le cadre de la définition des politiques
de l’élaboration ou de la mise à jour de la législation en matière de marché public et
de délégation de services publics.
Le contrat-type des délégations des services publics, c’est le contrat de concession
des services publics.
- Le pouvoir de règlement des litiges : l’ARMP examine les réclamations introduites par
les candidats au marché sur les décisions prises par rapport à la procédure de
passation des marchés publics.
- Le pouvoir de sanctions par des audits indépendants : l’ARMP peut se convaincre et
arriver à infliger des sanctions. Par exemple, l’exclusion temporaire de la commande
publique pour une durée qui ne peut dépasser cinq ans ; le retrait de l’agrément
et/ou du certificat de qualification.
- Le pouvoir d’information et de renforcement des capacités des acteurs de la
commande publique.
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Ces services sont de deux types, à savoir : les services déconcentrés des
secrétariats généraux des ministères et les services déconcentrés des régies indirectes
créées au sein des ministères.
Ces divisions provinciales sont subdivisés en bureaux, situés les uns au niveau des
chefs-lieux des provinces, les autres au niveau des territoires. Les divisions provinciales sont
dirigées par des chefs de divisions. La coordination primaire de ces chefs de divisions des
différents ministères du gouvernement central dans chaque province est assurée par le
directeur de province, fonctionnaire relevant du Ministère de l’Intérieur.
§2 Les services déconcentrés des régies indirectes créées au sein des ministères
Les régies indirectes sont des services spécialisés des ministères bénéficiant d’une
certaine autonomie administrative et financière, sans pour autant bénéficier de la
personnalité juridique. C’est le cas, par exemple, de la Direction Générale des Migrations, de
la Direction Générale des Impôts, de la Direction Générale des Douanes et Accises, etc.
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Lorsque les divisions provinciales sont placées sous la coordination primaire d’un
directeur de province, les directions provinciales desdites régies indirectes dépendent
directement du gouverneur de province et de leurs directeurs généraux respectifs.
La faculté pour chaque Etat d’être en permanence représenter auprès de ses pairs
est un trait fondamental de la société interétatique. Les relations diplomatiques sont à la fois
une manifestation de la coexistence interétatique et la condition même de cette
coexistence.
Les postes consulaires sont des services publics relevant de leur Etat (Etat d’envoi)
mais installés dans un Etat étranger (Etat de résidence). Les postes consulaires ne sont pas
chargés d’un rôle politique ou d’un rôle de représentation politique. Leurs fonctions
revêtent un caractère purement administratif. La rupture des relations diplomatiques entre
Etats n’entrainent pas nécessairement la rupture des relations consulaires.