CS 03329
CS 03329
CS 03329
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Institut du Développement Rural Unité – Progrès - Justice
N° d’Ordre
Thèse
Présentée par
Mamoudou TRAORE
N° d’Ordre
Thèse
Présentée par
Mamoudou TRAORE
Dédicace
Remerciements
Cette étude a eu pour cadre principal les «essais longue durée » situés dans la Direction
Régionale de Recherches Environnementales et Agricoles (DRREA) du Centre, dans la station
de recherches agricoles de Saria sous la direction du Pr Michel P SEDOGO. Je tiens à remercier
très sincèrement le Pr SEDOGO qui m’a fait bénéficier de ses qualités d’homme de science et de
ses qualités humaines que j’ai beaucoup appréciées. Pr SEDOGO a déployé d’immenses efforts
pour m’assurer les financements pour les travaux de terrain. Malgré ses nombreuses occupations,
il a toujours été disponible à mes sollicitudes en me prodiguant des conseils et des
encouragements tout au long de ce travail. Qu’il trouve ici l’expression de ma profonde
reconnaissance.
J’exprime toute ma gratitude au co-directeur de ce travail de thèse, le Pr Hassan Bismarck
NACRO Maître de Conférences de l’Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso, Institut du
Développement Rural. J’ai bénéficié tout au long de ce travail de son assistance scientifique et
de ses encouragements. La contribution du Pr NACRO a été déterminante pour améliorer la
qualité scientifique et rédactionnelle de notre document.
J’adresse mes sincères remerciements à tous ces éminents Professeurs que j’ai l’honneur d’avoir
comme membres du jury de cette thèse. Il s’agit du :
- Professeur Jeanne MILLOGO-RASOLODIMBY, Professeur Titulaire de l’Université de
Ouagadougou qui malgré ses multiples charges a accepté de présider ce jury de thèse
- Professeur Irénée SOMDA, Maître de Conférences à l’Université Polytechnique de Bobo-
Dioulassso, qui a accepté malgré ses multiples occupations d’évaluer la présente thèse et d’être
membre du jury.
- Professeur Albert YAO-KOUAME, Professeur Titulaire à l’Université de Cocody, Abidjan qui
malgré ses nombreuses occupations et un calendrier chargé, a accepté d’être membre du jury de
cette thèse.
OUANDAOGO, Martin SANOU et Adama OUATTARA de trouver ici mes remerciements pour
les appuis tout au long de cette étude. Je remercie tous les collègues du laboratoire Sol-Eau-
Plante pour leur accueil dans le laboratoire. Mes remerciements sincères vont à Dr Zacharia
GNANKAMBARY pour son appui dans l’analyse statistique des données et ses conseils et
encouragements.
Je suis très reconnaissant à Dr Lamien NIYEDOUBA, Directeur Régional de Recherches
Environnementales et Agricoles du Centre pour les facilitations de mes séjours à Saria.
Je prie Dr Louis SAWADOGO, Chef du Département des Producteurs Forestières, qui fût mon
logeur à Saria lors des travaux de terrain d’accepter ici mes sincères remerciements.
Mes remerciements vont au Dr Hamidou TRAORE, Directeur Adjoint chargé des Programmes
de l’INERA pour ses conseils et encouragements renouvelés. Dr Hamidou TRAORE a accepté
de faire un rapport d’évaluation de cette thèse en dépit de ses multiples charges.
J’adresse toute ma reconnaissance et mes remerciements au président de l’Université
Polytechnique de Bobo-Dioulasso (UPB) et à son personnel pour l’accueil dans leur université.
Je remercie Dr Louis OUEDRAOGO, mon professeur de SVT au Lycée Philippe Zinda Kaboré,
chercheur à la station de Saria pour ses conseils et encouragements.
Je suis très reconnaissant à mon collègue kenyan, Frederic AYUKE pour les travaux de terrain et
l’appui à la détermination des échantillons au département de zoologie des invertébrés du Musée
National de Nairobi au Kenya.
Mes remerciements à Dr Zachari ZIDA pour la bonne collaboration lors des travaux de terrain à
Saria.
Mes remerciements à Mme Juliette KONE, mon professeur d’anglais au Lycée Phlippe Zinda
Kaboré, aujourd’hui inspectrice technique au Ministère de la Recherche Scientifique et des
Innovations, pour son appui dans la traduction en langue anglaise du résumé.
Notre travail n’a été possible que grâce à de nombreux autres appuis et soutiens multiformes : -
C’est pour moi un agréable devoir d’exprimer ma reconnaissance à :
- Dr Moussa OUEDRAOGO, ancien Secrétaire Général du CNRST et responsable du Laboratoire
d’Histoire Naturelle, aujourd’hui à la retraite ;
- Dr François PALLO qui a été un lecteur de tous nos projets de publication. Bien qu’étant en
convalescence, Dr PALLO nous a formulé ses critiques et conseils au cours de la rédaction de
cette thèse. Je lui exprime toute ma reconnaissance et lui souhaite la pleine santé ;
- Dr Souleymane GANABA, pour ses critiques et suggestions d’amélioration après lecture de
manuscrits des chapitres de cette thèse ;
vi
- Drs Boukary Ousmane DIALLO, Tiby GUISSOU, Josias SANOU et Assimi SALAWU pour les
conseils et les analyses statistiques des données ;
- tous les collègues du Département Productions Forestières (DPF) de l’INERA pour leurs
contributions diverses. Il s’agit de Dr Sibiri Jean OUEDRAOGO, Dr Béli NEYA, Dr Mahamady
DIANDA, Dr Jules BAYALA, Dr Mamounata BELEM, Dr Kadidia SANON, Dr Ollo Théophile
DIBLONI, Dr Madjélia SOME et mon voisin de bureau Monsieur Soungalo SOULAMA ;
- la direction régionale de l’INERA de Bobo-Dioulasso, dont je remercie les collègues du
laboratoire de nématologie. Une profonde pensée au regretté Abdou Salam SAWADOGO qui a
autorisé l’appui de son laboratoire aux travaux de terrain et d’extraction des nématodes. Merci à
Bouma THIO pour la longue collaboration au cours ce travail. Merci à Yacouba KIEMDE,
technicien de laboratoire.
A mon père Feu El Hadji Oumarou TRAORE, je suis profondément reconnaissant pour tout ce
qu’il a fait pour ma scolarisation malgré les moyens limités ; merci pour son courage et son
dévouement au travail que je voudrais transmettre à ma progéniture.
Merci à ma mère Mariam OUEDRAOGO pour tout ce qu’elle a enduré pour que j’aille à l’école.
Merci à tous mes frères et sœurs pour leur appui. J’ai une pensée particulière pour Fati et Ramata
prématurément arrachées à notre affection.
Merci à Kadidia SIDIDE, mon épouse pour ses soutiens multiformes ; merci d’avoir supporté
seule les enfants pendant mes absences pour les travaux de terrain et les longues heures au
bureau et dans les bibliothèques. Merci pour le travail de secrétariat au cours de cette thèse.
A mes enfants, Farida, Anissah et Oumar Abdallâh, je voudrais qu’ils trouvent à travers ce
travail, un exemple de courage et de dévouement à suivre.
Je remercie mes amis Pascal LANKOANDE, Constant ZONGO, Tanga Ulrich OUEDRAOGO,
Idrissa GUIRA, Fao DIEUDONNE, Albert OUEDRAOGO, Diarra HAMIDOU, les imans
Saïdou COMPAORE et Abdoulaye GUITI pour leurs soutiens, prières et bénédictions. Je suis
reconnaissant à mon neveu Yacouba KIEMDE pour les appuis matériels lors des différentes
impressions du présent mémoire de thèse. J’exprime ici une pensée profonde en la mémoire de
feu mon ami Eric ZIDA, qui m’a toujours encouragé à aller jusqu’au bout.
Merci à toutes et à tous !
vii
V. Conclusion ........................................................................................................................ 32
I.3. Effet des rotations culturales sur les rendements du sorgho ........................................... 64
II. Étude des effets de différentes sources de matières organiques exogènes sur la faune du sol
et les rendements des cultures .................................................................................................. 65
II.3. Effet de différentes sources de matières organiques sur les rendements ....................... 80
III. Étude des effets de différents types de travail du sol sur la faune du sol et les rendements
des cultures ............................................................................................................................... 82
III.3. Effet de différents types de travail du sol sur les rendements des cultures .................. 94
IV. Étude des effets des pratiques paysannes de fertilisation sur la microfaune...................... 95
IV.1. Effet des pratiques paysannes de fertilisation sur la microfaune sous culture de sorgho95
IV.2. Effet des pratiques paysannes de fertilisation sur la microfaune sous culture de niébé98
I.3. Faune du sol et rendements des cultures sous rotations culturales ............................... 109
II. Étude des effets de différentes sources de matières organiques exogènes sur la faune du sol
et les rendements des cultures ................................................................................................ 110
II.1. Effet de différentes sources de matières organiques sur la microfaune ....................... 110
xi
II.2. Effet de différentes sources de matières organiques sur la macrofaune ...................... 112
II.3. La faune du sol et les rendements des cultures sous apport de diverses sources de matières
organiques exogènes ............................................................................................................ 113
III. Étude des effets de différents types de travail du sol sur la faune du sol et les rendements
des cultures ............................................................................................................................. 114
III.1. Effet de différents types de travail du sol sur la microfaune ...................................... 114
III.3. La faune du sol et les rendements des cultures sous différents types de travail du sol117
IV. Étude des effets des pratiques paysannes de fertilisation sur la microfaune.................... 118
IV.1. Effet des pratiques paysannes de fertilisation sur la microfaune sous culture de sorgho118
IV.2. Effet des pratiques paysannes de fertilisation sur la microfaune sous culture de niébé119
Sigles et abréviations
Figure I.1: Position du front intertropical en Afrique de l’Ouest (Delvaux et Nys, 2002) ........ 9
Figure I.2: Carte des zones climatiques du Burkina Faso (DMN, 2010) ................................. 10
Figure I.3: Migration des isohyètes 600 mm et 900 mm cours des 80 dernières années au
Burkina Faso (DGM, 2011). .................................................................................................... 11
Figure II.1: Polymorphisme chez les termites (Chinery, 1981) ............................................... 19
Figure II.2: Représentation schématique d’ouvrier (A) et de soldat (B) de termite
(Coptotermes formosanus). (Zaremski et al., 2009) ................................................................ 20
Figure II.3: Représentation schématique d’un ver de terre ...................................................... 23
Figure II.4: Organisation schématique d’un nématode phytophage (Bachelier, 1978). .......... 30
Figure III.1: Limites géographiques du Plateau Central. ......................................................... 35
Figure III.2: Sites d’étude en milieu paysan (villages de Villy, Saria et Godin). .................... 43
Figure V.1: Infestation en nématodes dans la jachère de bordure de Saria I ........................... 53
Figure V.2: Nombre de termites par unité de surface à Saria I en fonction du type de rotation
.................................................................................................................................................. 58
Figure V.3: Biomasse des termites par unité de surface à Saria I en fonction du type de
rotation ..................................................................................................................................... 58
Figure V.4: Variation de l’indice de diversité des termites des différentes rotations à Saria I
par rapport à la diversité moyenne (IS moyen = 0,6289) ......................................................... 59
Figure V.5: Nombre des vers de terre par unité de surface à Saria I en fonction du type de
rotation ..................................................................................................................................... 61
Figure V.6: Biomasse des vers de terre par unité de surface à Saria I en fonction du type de
rotation ..................................................................................................................................... 61
Figure V.7: Variation de l’indice de diversité des vers de terre des différentes rotations à Saria
I par rapport à la diversité moyenne (IS moyen = 0,3230) ...................................................... 62
Figure V.8: Infestation en nématodes du sol dans la jachère à Saria II ................................... 69
Figure V.9: Nombre des termites par unité de surface à Saria II en fonction du type de
traitement .................................................................................................................................. 73
Figure V.10: Biomasse des termites par unité de surface à Saria II en fonction du type de
traitement .................................................................................................................................. 73
Figure V.11: Position de l’indice de diversité des termites des différents traitements de Saria
II par rapport à la diversité moyenne (IS moyen = 1,0044) ..................................................... 74
xvi
Figure V.12: Nombre de vers de terre par unité de surface à Saria II en fonction du type de
traitement .................................................................................................................................. 76
Figure V.13: Biomasse des vers de terre par unité de surface à Saria II en fonction du type de
traitement .................................................................................................................................. 77
Figure V.14: Position de l’indice de diversité des vers de terre des différents traitements à
Saria II par rapport à la diversité moyenne (IS moyen = 0,2866) ............................................ 78
Figure V.15: Infestation en nématodes dans la jachère de bordure à Saria III......................... 84
Figure V.16: Nombre des termites par unité de surface à Saria III en fonction du type de
traitement .................................................................................................................................. 87
Figure V.17: Biomasse des termites par unité de surface à Saria III en focntion du type de
traitement .................................................................................................................................. 88
Figure V.18: Position de l’indice de diversité des termites des différents traitements à Saria III
par rapport à la diversité moyenne (IS moyen = 0,7183) ......................................................... 88
Figure V.19: Nombre des vers de terre par unité de surface à Saria III en fonction du type de
traitement .................................................................................................................................. 90
Figure V.20: Biomasse des vers de terre par unité de surface à Saria III en fonction du type de
traitements ................................................................................................................................ 91
Figure V.21: Position de l’indice de diversité des vers de terre des différents traitements à
Saria III par rapport à la diversité moyenne (IS moyen = 0,5074)........................................... 92
xvii
Tableau III.1: Pratiques de fertilisation chez 32 producteurs de Niébé de Saria, Villy et Godin
.................................................................................................................................................. 44
Tableau III.2: Liste des producteurs appliquant le traitement T3 (fumure minérale faible (37-
23-14-6S-1B) avec fumier (5 t ha-1 2 ans-1) avec exportation de la paille de sorgho. .............. 45
Tableau V.1: Infestation en nématodes (N/dm3 de sol) du sol sous les différentes rotations en
fonction des traitements sur le site Saria I................................................................................ 51
Tableau V.2: Importance relative de l’infestation (%) en nématodes des différentes rotations
en fonction du traitement appliqué à Saria I ............................................................................ 52
Tableau V.3: Nombre total de nématodes et proportion (%) selon la rotation culturale à Saria I
.................................................................................................................................................. 53
Tableau V.4: Infestation des racines du sorgho (N / g de racines) par P. brachyurus dans les
différentes rotations en fonction des traitements sur le site Saria I .......................................... 55
Tableau V.5: Espèces, nombre, biomasse, Indice de Shannon (IS) et Indice d’Équitabilité (IE)
des termites à Saria I en fonction du type de rotation .............................................................. 57
Tableau V.6: Espèces, nombre, biomasse, Indice de Shannon (IS) et Indice d’Équitabilité (IE)
des vers de terre des différentes rotations à Saria I en fonction des types de rotations ........... 60
Tableau V.7: Autres types de macrofaune des différentes rotations de l’Essai Entretien de
Fertilité (EEF) .......................................................................................................................... 63
Tableau V.8: Rendements moyens en grains et pailles (kg / ha) du sorgho par traitement et par
rotation en 2008 de l’EEF ........................................................................................................ 64
Tableau V.9: Infestation en nématodes (N/dm3 de sol) à Saria II par type de traitement et par
espèce ....................................................................................................................................... 66
Tableau V.10: Nombre total de nématodes du sol et proportion (%) des différents traitements
appliqués à Saria II ................................................................................................................... 68
Tableau V.11: Infestation des racines du sorgho par P. brachyurus sous différents traitements
à Saria II ................................................................................................................................... 70
Tableau V.12: Espèces, nombre, biomasse, Indice de Shannon (IS) et Indice d’Équitabilité
(IE) des termites par type de traitement à Saria II.................................................................... 72
Tableau V.13: Espèces, nombre, biomasse, Indice de Shannon (IS) et Indice d’Équitabilité
(IE) des vers de terre à Saria II en fonction des différents traitements .................................... 75
Tableau V.14: Autres types de macrofaune de Saria II en fonction du type de traitement ...... 79
xviii
Tableau V.15: Rendements moyens en grains et pailles (kg / ha) du sorgho par traitement en
2008 de l’EEC .......................................................................................................................... 81
Tableau V.16: Infestation en nématodes du sol (N/ dm3 de sol) des différents traitements
appliqués à Saria III en fonction des traitements ..................................................................... 83
Tableau V.17: Nombre total de nématodes et proportion (%) des différents traitements
appliqués à Saria III.................................................................................................................. 83
Tableau V.18: Infestation des racines du sorgho par P. brachyurus à Saria III en fonction du
type de traitement ..................................................................................................................... 85
Tableau V.19: Espèces, nombre, biomasse, Indice de Shannon (IS) et Indice d’Équitabilité
(IE) des termites des différents traitements à Saria III ............................................................. 86
Tableau V.20: Espèces, nombre, biomasse, Indice de Shannon (IS) et Indice d’Équitabilité
(IE) des vers de terre des différents traitements à Saria III ...................................................... 89
Tableau V.21: Autres types de macrofaune à Saria III en fonction du type de traitement ...... 93
Tableau V.22: Rendements moyens en grains et pailles (kg / ha) du sorgho par traitement en
2008 de l’EEP........................................................................................................................... 94
Tableau V.23: Infestation en nématodes du sol (N/dm3 de sol) sous culture de sorgho chez 10
producteurs de Saria, Villy et Godin ........................................................................................ 96
Tableau V.24: Nombre de nématodes (N/g de racines) dans les racines du sorgho chez 10
producteurs de Saria, Villy et Godin ........................................................................................ 97
Tableau V.25: Infestation en nématodes du sol sous culture de niébé chez 32 producteurs de
Saria, Villy et Godin (N/dm3 de sol) ........................................................................................ 99
Tableau V.26: Infestation en nématodes (N/g de racines) des racines du niébé chez 32
producteurs de Saria, Villy et Godin ...................................................................................... 102
xix
Résumé
Au Burkina Faso, les aléas climatiques, l’inadaptation des pratiques culturales et la pauvreté des
sols constituent les contraintes biophysiques majeures à la production agricole. Ceci justifie la
prise en compte de tous les facteurs limitant et/ou favorisant potentiels de la production agricole,
car aucune intervention ne peut conduire à une réponse spectaculaire. Parmi ces facteurs, les
invertébrés du sol sont reconnus comme des acteurs irremplaçables de la fertilité des sols. Les
nématodes phytoparasites sont souvent les moins connus de tous les ravageurs des cultures et ont
été en grande partie exclus de l'attention de la recherche. Notre étude dont les objectifs de
recherche sont de: (i) déterminer la composition de la microfaune (nématodes) et de la
macrofaune (termites, vers de terre et groupes secondaires) du sol sous différentes pratiques
culturales, (ii) étudier les interrelations entre ces pratiques, la composition de la faune du sol et
les rendements des cultures, est une contribution à la prise en compte du rôle de la faune du sol
dans la gestion des terres agricoles.
Cette étude a été réalisée en 2006, 2008 et 2010 sur trois essais « longue durée » situés de la
station régionale de recherches environnementales et agricoles de Saria et dans des champs
paysans autour de cette station. Ces essais sont représentatifs de la production du sorgho
(Sorghum bicolor (L.) Moench) sous différentes pratiques agricoles (rotation, apport de matière
organique exogène et labour). L’échantillonnage de la macrofaune a été effectué par la méthode
standard TSBF. Pour les termites, une fouille complémentaire est réalisée dans un transect autour
du monolithe. Les nématodes ont été échantillonnés par la méthode des cultures en lignes.
L’extraction des nématodes du sol a été faite par la méthode de l’élutriateur de Seinhorst, et les
nématodes des racines ont été extraits par la méthode de l’appareil « asperseur » de Seinhorst.
Les résultats obtenus montrent que les rotations culturales associées aux fumures minérales
permettent de baisser la pression des nématodes sur les cultures et d’augmenter les rendements.
La monoculture de sorgho est la plus infestée en nématodes par rapport aux rotations sorgo-
coton et sorgho-niébé. Les traitements associant la fumure minérale et le fumier sont moins
infestés par rapport à ceux associant uniquement un de ces substrats. La macrofaune du sol est
également plus diversifiée sous les rotations par rapport à la monoculture. Les rendements du
sorgho sont plus élevés sous rotation par rapport à la monoculture. La nématofaune sous apport
de matières organiques exogènes est riche de 7 espèces, dominée à 95% par Pratylenchus
brachyurus et Tylenchorhynchus martini. Elle est plus importante sous les traitements avec
apport de fumier et de compost par rapport à ceux avec incorporation de la paille. L’apport
xx
d’azote a augmenté les taux d’infestation en nématodes du sol, à l’exception du traitement avec
incorporation de compost anaérobie mais a offert une meilleure protection des racines pour tous
les traitements. Les infestations des racines sont causées par P. brachyurus à des taux de 13 à 46
N g-1, et sont moins importantes sous les traitements avec fumier et compost par rapport à la
paille. L’apport de la paille a attiré plus de termites et le fumier a été favorable aux vers de terre.
Les meilleurs rendements ont été obtenus dans les traitements avec fumier et compost aérobie et
l’apport d’azote a augmenté les rendements pour tous les traitements. Le labour à la traction
bovine a affecté plus les nématodes du sorgho par rapport au grattage manuel, particulièrement
avec l’apport d’azote, où nous avons des taux respectifs de 240 et 727 N dm-3 de sol. Ce type de
labour a affecté les vers de terre par rapport au grattage manuel mais a favorisé l’installation des
termites et des autres groupes d’individus de la macrofaune. Les rendements agricoles des
traitements par labour avec les bœufs sont plus élevés que ceux du grattage manuel. La
nématofaune des exploitations paysannes sous culture de sorgho est constituée de 8 espèces dont
cinq ont des densités de 381 à 4420 N dm-3 de sol. Helicotylenchus multicinctus et Pratylenchus
brachyurus sont les deux plus importantes espèces de cette nématofaune. P. brachyurus et S.
cavenessi sont les nématodes des racines, avec des taux de 0 à 27 N g-1 de racines. En culture de
niébé, 7 espèces de nématodes dominées à plus de 90% par H. multicinctus et Scutellonema
cavenessi ont été recensées. Les racines du niébé sont infestées dans 11 des 32 exploitations par
P. brachyurus, H. multicinctus et S. cavenessi à des taux de 0 à 8 N g-1 de racines.
Mots clés : Nématodes, termites, vers de terre, pratiques agricoles, rotation, matière organique
exogène, travail du sol, sorgho, niébé, Saria, Burkina Faso, macrofaune, essais longue durée.
xxi
Abstract
In Burkina Faso, climate hazards, inadaptation of cultural practices and poor soils are major
constraints to agricultural production. This justifies the consideration of all factors limiting and /
or promoting potential of agricultural production possibilities, because no intervention can lead
to a dramatic response. Among these factors, soil invertebrates are known as to be soil fertility
irreplaceable actors. Plant-parasitic nematodes are often the least known of all pests and have
been largely excluded from the research attention. Our study, the research goal of which is to
determine the composition of the microfauna (nematodes) and macrofauna (termites, earthworms
and secondary groups) of the soil under different farming practices and to study the
interrelationships among these practices, the faunal composition of soil and crop yields is a
contribution to the consideration of the role of soil fauna in agricultural land management.
This study was conducted in 2006, 2008 and 2010 on three "long term" trials located on the
research Station of Saria in the Centre Regional Direction of environmental Agricultural
Research and on farmers' fields around the station. These tests are representative of the
production of sorghum (Sorghum bicolor (L.) Moench) under different agricultural practices
(rotation, addition of exogenous organic matter and tillage). Sampling of the macrofauna was
performed by standard TSBF. For termites, a complementary search was lead in a transect
around the monolith. Nematodes were sampled by the method of row crops. The extraction of
soil nematodes was made using the Seinhorst “elutriator” method and root nematodes were
extracted by the Seinhorst "Sprinkler" unit method.
Our results show that crop rotations associated with mineral fertilizers can lower the pressure of
nematodes on crops and increase yields. Monoculture of sorghum is the most infested by
nematodes compared to the rotations, sorghum-cowpea and sorghum-cotton. Treatments
involving mineral fertilizer and manure are less infested compared to those involving only one of
these substrates. Soil macrofauna is also more diversified under rotations versus monoculture.
Sorghum yields are higher under rotation compared to monoculture. The nematofauna under
exogenous organic matter addition is rich in 7 species, 95% dominated by Pratylenchus
brachyurus and Tylenchorhynchus martini. It is more important in the treatments with manure
and compost compared to those with incorporation of the straw. Nitrogen application increased
the rate of infestation by soil nematodes, except treatment including with anaerobic compost but
offered better protection of the roots for all treatments. Infestations roots are caused by P.
brachyurus at rates 13 to 46 N g-1 and are less important in the treatments with manure and
xxii
compost from straw. The addition of straw attracted over termites and manure was favorable to
earthworms. The best agricultural outputs were obtained in the treatments with manure and
compost, aerobic nitrogen application increased outputs for all treatments. Oxen plowing
affected more nematodes of sorghum compared to hand plowing, especially with the amount of
nitrogen we have respective rates of 240 and 727 N dm-3 floor. This type of tillage affected
earthworms compared to hand plowing but has encouraged the installation of termites and other
groups of macrofauna. Agricultural outputs of treatment with oxen plowing are higher than those
of hand plowing. The nematofauna in peasant’s sorgho farms consists of eight species of which
five have densities of 381 to 4420 N dm-3. Helicotylenchus multicinctus and P. brachyurus are
the two most important species of this nematofauna. Pratylenchus brachyurus and Scutellonema
cavenessi are root nematodes with rates from 0 to 27 N g-1 of roots. In cowpea farms, 7 species
of nematodes dominated over 90% by Helicotylenchus multicinctus and Scutellonema cavenessi
were identified. Cowpea roots are infested in 11 of 32 producers by P. brachyurus, H.
multicinctus and Scutellonema cavenessi at rates of 0-8 N g-1 root.
Soil biological resources protection such as invertebrates and control of crops infestation by
nematodes are possible by the adoption of agricultural practices taking into account the role of
these actors in soil fertility. This study leads to possible actions but concludes on the need to
better characterize the functional role of different types of soil fauna considering the influence of
climate, soil, chemical or biotic factors.
Introduction générale
Les ravageurs et les maladies ont été reconnus depuis longtemps comme des contraintes
importantes à la production agricole dans le monde entier et ont été l’objet de recherches
approfondies. En effet que sous l’action combinée des maladies et des attaques des ravageurs,
plus de 50% de la production agricole mondiale sont perdus, et, cela, même dans les régions où
les techniques agronomiques les plus récentes sont employées (Weber et al., 1994). Ces pertes de
récoltes surviennent aussi sur des terres agricoles dont 76% au niveau mondial souffrent d’une
dégradation qui peut aller de légère à très sévère (Bot et al., 2000).
Parmi les facteurs biotiques impliqués dans les pertes de rendements, les nématodes
phytoparasites pourraient constituer l’un des principaux organismes. Et pourtant de tous les
dangers potentiels qui menacent les cultures, les nématodes sont souvent les moins connus et ont
été en grande partie exclus de l'attention de la recherche (Reversat, 1988 ; Cadet, 1998). Les
données sur l'importance des nématodes, la composition et la densité des populations, leur
caractère pathogène, en particulier la survenue des dommages causés par certaines espèces ou
groupes d’espèces sont peu nombreuses (Talwana et al., 2008). Dans la zone sahélienne, cette
faible connaissance est aussi consécutive au fait que, relativement peu d'études nématologiques y
ont été conduites en comparaison de son immensité et de la diversité des sols ou des systèmes
culturaux que l'on y rencontre. Toutefois, plusieurs travaux ont démontré l’effet dévastateur des
nématodes phytoparasites sur les cultures vivrières dans le monde et en Afrique semi-aride. Les
nématodes ont été signalés comme de graves entraves aux productions céréalières et maraîchères
dans différentes régions du monde (Luc, 1960 ; Mallamaire, 1965 ; Bachelier, 1978 ; Reversat,
1988 ; Bois et al., 2000 ; Bélair, 2005 ; Talwana et al., 2008). Ils sont présents sous toutes les
latitudes et représentent un grave problème phytosanitaire, surtout dans le monde tropical où
règne en permanence un climat favorable à leur multiplication. Ces déprédateurs affectent les
rendements des cultures tropicales des pays du Tiers-monde, d’où leur importance économique
(Prot, 1985 ; NDiaye, 1994a). En Afrique subsaharienne, la presque totalité des cultures vivrières
et de rente enregistrent des baisses de rendements du fait des nématodes qui les parasitent
(Cadet, 1998 ; Bois et al., 2000). Ces baisses de rendement dues aux nématodes peuvent
atteindre 25 à 40% en l’absence de traitement nématicide (Prot, 1985).
étaient à des niveaux de dégradation, respectivement, très dégradé (11%), élevé (2% des terres),
moyen (34% des terres) et faible (49% des terres) (Sawadogo-Kaboré et al., 2006). Cette
dégradation des terres se traduit notamment par un abandon du système traditionnel de culture en
particulier un raccourcissement de la durée de la jachère ou sa disparition en particulier dans le
Centre du pays. La conséquence est la baisse des niveaux de fertilité des terres et celle de la
production (Hien et al., 1991). Les aléas climatiques, l’inadéquation des pratiques culturales, et,
surtout, la pauvreté des sols, ainsi que la faible fertilisation sont soulignés comme les contraintes
majeures à la production agricole du pays (Sedogo, 1981 ; Bado, 2002 ; Hien, 2004). Parmi les
actions qui concourent à la protection du sol, un grand nombre d’auteurs attribuent un rôle
prépondérant aux invertébrés du sol, qui sont des indicateurs très sensibles de la qualité des sols
et de leur fertilité (Bachelier, 1978 ; Lavelle et al., 1994 ; Black et Okwakol, 1997 ; Lavelle et
al., 2006 ; Rombké et al., 2006). Pour ces auteurs, la qualité biologique des sols fait référence à
l'abondance, à la diversité et à l'activité des organismes vivants qui participent au fonctionnement
du sol. Ainsi, la non – durabilité générale actuelle des systèmes agricoles mondiaux provient, au
moins en partie, de la disparition des invertébrés du sol (Lavelle, 1997). Parmi ces invertébrés, la
macrofaune du sol constitue une ressource qui remplit au sein des écosystèmes, des fonctions
essentielles pour le maintien de la qualité des sols. Les " organismes ingénieurs ", fourmis,
termites et vers de terre vivent principalement dans le sol et créent de nombreuses structures
(pores, galeries et agrégats) qui entretiennent les propriétés hydrauliques des sols (infiltration et
rétention de l'eau, notamment). Ils influencent également l'activité des organismes plus petits,
particulièrement les microorganismes. Ces invertébrés régulent ainsi la dynamique de la matière
organique, stimulant, à diverses échelles de temps et d'espace la minéralisation ou l'humification.
Ils jouent un rôle de conditionneurs du sol par leurs actions de bioturbation et leurs effets sur les
paramètres physiques du sol (Bachelier, 1978 ; Lavelle et al., 1994). Dans les écosystèmes
tropicaux et sub – tropicaux, la macrofaune est essentiellement représentée par les termites, les
fourmis et les vers de terre, avec des abondances respectives de 37%, 23% et 9% (Fragoso et
Lavelle, 1995). Ils constituent une ressource essentielle qui remplit au sein de ces écosystèmes
des fonctions essentielles pour le maintien de la qualité des sols au côté des autres organismes
vivants. Dans ces écosystèmes, l’élimination de la faune du sol par des pratiques agricoles
inappropriées devra être évitée, à cause de leurs contributions bénéfiques à la disponibilité des
éléments nutritifs des plantes. C’est ainsi qu’il a été montré, en culture du sorgho (Sorghum
bicolor (L.) Moench, 1794) au Burkina Faso, que la présence de la macrofaune du sol
représentée par les termites et les vers de terre entraîne une économie d’eau et une utilisation
efficiente des ressources organiques (Ouédraogo, 2004).
3
Contexte et justification
Le sorgho (Sorghum bicolor (L.) Moench) est la cinquième céréale la plus cultivée dans le
monde, après le maïs, le blé, le riz et l’orge. Sa production représentait 61,7 millions de tonnes
en 2007/2008, dont 25,6 millions de tonnes pour l’Afrique où il occupe 4% des terres arables
(FAO, 2010). Au Burkina Faso, le sorgho est la céréale la plus répandue, sa culture y est pratiquée
partout en saison des pluies, là où les précipitations sont supérieures à 400-500 mm. La
superficie consacrée à la culture du sorgho est passée de 1 225 223 ha en 2000 à 1 983 120,30 ha
en 2010. Les quantités de céréales produites passent, au cours des mêmes années de 847 297
tonnes à 1 990 227 tonnes (FAO, 2010). Cette production présente une évolution en dent de scie
avec une tendance à la hausse. Malgré cette hausse de production, le Burkina Faso, à l’instar de
la plupart des pays du Sahel, est confronté, depuis de nombreuses années, à une grave crise
alimentaire liée aux effets des phases de sécheresse, mais aussi à la dégradation de la qualité des
terres cultivables (Sedogo, 1993). La culture du sorgho, comme toutes les autres cultures
vivrières du Burkina Faso, est fortement tributaire des conditions climatiques dont les
fluctuations affectent considérablement la production d'ensemble (Sedogo, 1993; Bonzi, 2002 ;
Bado, 2002 ; Hien, 2004). En particulier, une fertilisation inadéquate ne permet pas à ces plantes
de lutter efficacement contre les maladies et ravageurs, qui constituent de principales contraintes
à la production agricole. Un certain nombre de nématodes associés à la culture du sorgho ont été
inventoriés, mais peu d'informations sont disponibles sur eux. Toutefois l’augmentation des
rendements (jusqu’à 70%) après le traitement nématicide du sol où des densités élevées de
population de nématodes inféodés à cette culture ont été enregistrées, fournit néanmoins des
preuves qu’ils sont responsables de dommages économiques considérables (Prot, 1985 ;
McDonald et Nicol, 2005).
Le niébé (Vigna unguiculata (L.) Walp) est une plante bien adaptée aux conditions climatiques
de la zone sahélienne. En effet, cette plante à cycle court permet d’assurer une certaine
production vivrière, en dépit du déficit pluviométrique que connaît cette zone. Elle constitue une
importante denrée de base en Afrique subsaharienne, particulièrement dans les savanes arides de
l’Afrique de l’Ouest. Ses graines représentent une précieuse source de protéines végétales, de
vitamines et de revenus pour l’homme, ainsi que du fourrage pour les animaux. Les feuilles
juvéniles et les gousses immatures sont consommées sous forme de légume (Dugje et al., 2009).
Au Burkina Faso, le niébé occupe une place importante dans l'alimentation de la population tant
en milieu urbain que rural. A partir du début des années 90, la demande en niébé augmente
4
Une production agricole durable en général, et pour ces deux cultures en particulier, interpelle la
recherche scientifique, l’invitant à développer des outils de gestion des terres agricoles qui
permettent de prévoir les implications écologiques des pratiques agricoles et leurs conséquences
sur le maintien de la stabilité structurale du sol. L’enjeu étant de pouvoir produire plus, et de
façon durable en proposant des systèmes de cultures originaux adaptés aux spécificités
climatiques et pédologiques des zones soudano- sahéliennes (Sedogo, 1993). Le maintien de la
qualité du sol est un élément essentiel de toute pratique de production agricole durable. Le sol est
une ressource essentielle pour les sociétés humaines, les écosystèmes, et la durabilité de la vie
sur terre dépend de sa qualité. Étant soumis à des pressions de plus en plus importantes et n’étant
pas une ressource renouvelable, il est nécessaire d’assurer sa protection pour le développement
durable des sociétés (Ruiz Camacho, 2004).
Les essais longue durée de Saria ont fait l’objet de nombreux travaux qui ont permis l’acquisition
des connaissances sur l’impact des pratiques culturales sur les propriétés du sol et les rendements
des cultures (Sedogo, 1981 ; Guira, 1988 ; Sedogo, 1993 ; Ouattara, 1994; Bonzi, 2002 ; Hien,
2004; Lompo, 2009). Cependant, dans ces travaux, l’impact réel des pratiques culturales sur la
faune du sol a été très peu exploré. Dans les agroécosystèmes, une diminution, à la fois
qualitative et quantitative, souvent spectaculaire, de la macrofaune du sol a été observée dans le
temps (Decaëns et al., 1994). Ce phénomène est expliqué par les auteurs par l’action du travail
du sol, la fertilisation et la diminution de la matière organique du sol. L’impact réel des pratiques
culturales sur la composition de la macrofaune nécessite une prise en compte du facteur temps à
l’échelle pluriannuelle que seuls des essais longue durée, comme ceux de Saria permettent de
réaliser. Dans les travaux antérieurs sur ces essais, il est rarement fait mention de suivi de la
composition de la faune du sol en fonction du type de travail du sol. Par ailleurs, on ne sait pas si
5
les pratiques culturales affectent la qualité ou la quantité de la faune du sol. Aucune analyse n’a
non plus été faite de la relation qui pourrait exister entre la faune du sol et les rendements des
cultures.
La raréfaction des apports d’intrants, et en particulier des engrais par les agriculteurs, justifie
aussi la prise en compte de tous les facteurs limitant potentiels de la production agricole, car
aucune intervention ne peut désormais conduire à une réponse spectaculaire. Dans ce contexte, le
rôle de la faune est revalorisé. Elle est reconnue comme un excellent décrypteur du
fonctionnement du sol (Lavelle et al., 1994). Une utilisation pertinente de ces indicateurs impose
d’avoir une parfaite connaissance du peuplement global de cette faune du sol et de son évolution
sur les terres agricoles (Pontanier et Floret, 2003). Les nématodes phytoparasites agissent sur la
fonction assimilatrice du système racinaire, capitale pour la plante, et sont sources de baisse de
rendements. Par ailleurs, il n’est plus possible d’éliminer physiquement les nématodes parasites,
en particulier dans les cultures vivrières soudano-sahéliennes, pour lesquelles il n’existe pas de
variétés résistantes. Dès lors, il apparait nécessaire de s’orienter vers des méthodes de gestion
des nématodes et de leurs conséquences directes ou indirectes avec, comme seuls outils, la
manipulation des processus biologiques ou des facteurs édaphiques de l‘écosystème.
Objectifs de l’étude
Notre étude est un apport dans la prise en compte de l’impact de la faune du sol sur la fertilité
des terres et sur les rendements agricoles. Elle est basée sur l’étude de deux groupes de la faune
du sol : la microfaune, représentée par les nématodes phytoparasites et la macrofaune représentée
par les termites, les vers de terre et les groupes secondaires. Cette étude est une contribution à
l’élaboration de modes de gestion des terres agricoles qui permettront de réduire l’impact des
nématodes sur les cultures, de préserver la macrofaune du sol et d’augmenter les rendements.
L’objectif général est de proposer des pratiques culturales qui permettront de réduire l’impact
des nématodes sur les cultures, de préserver la macrofaune du sol et d’augmenter les rendements
à l’échelle de la parcelle, dans un agroécosystème caractérisé par la monoculture de sorgho, la
rotation sorgho-coton et la rotation sorgho-niébé. Les pratiques culturales évoquées ici incluent
le travail du sol, la fertilisation minérale, la gestion des résidus culturaux et leur valorisation.
6
Hypothèses de travail :
• les pratiques agricoles telles que les rotations culturales, les fertilisations et le travail du sol
permettent de contrôler et de réduire l’infestation des cultures par les nématodes phytoparasites ;
• les pratiques agricoles telles que les rotations culturales, les fertilisations et le travail du sol
influencent différemment la dynamique de la macrofaune du sol dans les agrosystèmes ;
• l’infestation des cultures par les nématodes et la présence de la macrofaune du sol ont une
influence sur les rendements des cultures.
Le présent mémoire, qui rend compte des résultats obtenus est organisé en trois grandes parties.
La thèse s’achève par une conclusion générale, des perspectives, les références bibliographiques,
les annexes, et la liste des articles scientifiques publiés, et issus de la thèse.
8
Le Burkina Faso est un pays sahélien enclavé d'une superficie de 274 000 km². Le pays est situé
à l'intérieur de la boucle du fleuve Niger entre 9°et 15°de latitude Nord, 2° de longitude Est et
5°30' de longitude Ouest. La population est estimée à 14 017 262 habitants, et croît au taux de
2,8 % selon le recensement général de la population et de l’habitation de 2006 (INSD, 2009a).
I. Climat
Le climat général du Burkina Faso est caractérisé par l’alternance de deux saisons fortement
contrastées : la saison sèche et la saison des pluies ou hivernage. La situation géographique et la
continentalité agissent sur les éléments du climat et font du Burkina Faso un pays tropical à
caractère soudano – sahélien nettement marqué. La longueur de la saison sèche varie de huit
mois au Nord et de cinq à six mois au Sud et la saison humide ou hivernage, varie d’avril à
octobre au Sud, de juin à septembre au Nord, avec des intersaisons plus ou moins marquées (une
période fraîche de novembre à février et une période chaude de mars et avril).
Les saisons sont déterminées par le déplacement du Front Intertropical (FIT) qui atteint le Sud du
pays en mai, affecte le Nord en juillet, et à nouveau les régions méridionales en septembre
(Figure I.1). Le passage de Front, lié au mouvement apparent du soleil, déclenche des
phénomènes orageux qui favorisent les chutes de pluies (Guinko, 1984)
Figure I.1: Position du front intertropical en Afrique de l’Ouest (Delvaux et Nys, 2002)
10
Dans la panoplie de classifications des zones climatiques, celle relativement simple, qui fait
appel à la répartition spatiale de la pluviosité annuelle semble la plus adaptée pour les régions
sahéliennes. Ainsi, la position de deux isohyètes de pluviométrie annuelle (600 mm et 900 mm)
permet de définir trois zones climatiques (INERA, 1995).
- La zone soudanienne ou zone sud - soudanienne, délimitée au nord par l’isohyète 900 mm,
occupe tout le Sud. C’est la partie la plus humide du pays avec une saison des pluies qui dure six
mois et des maxima pouvant aller jusqu’à 1200 mm par an. Elle occupe 36% du territoire du
pays (Ouédraogo, 2005).
- La zone soudano - sahélienne comprise entre les isohyètes 900 et 600 mm, encore appelée zone
nord - soudanienne, s’étale sur tout le centre et constitue la région climatique la plus vaste du
Burkina Faso (elle occupe 52,4% de superficie du pays), avec une saison des pluies de quatre à
cinq mois.
- La zone sahélienne au Nord qui représente environ 11 % de la superficie du pays est délimitée
au Sud par l’isohyète 600 mm (Figure I .2). C’est la région climatique la plus sèche du pays avec
des pluviométries pouvant descendre en dessous de 150 mm, et une saison des pluies de durée
parfois inférieure à deux mois. C’est la zone d’élevage par excellence du pays.
Figure I.2: Carte des zones climatiques du Burkina Faso (DMN, 2010)
11
La pluviométrie est très variable d’une année à l’autre et, dans la même année, elle varie dans
l’espace et dans le temps. Au niveau spatial, les précipitations sont concentrées pendant la saison
des pluies, période qui diminue du Sud (environ 6 mois) au Nord (environ 3 mois). Les mois de
juillet et août sont généralement les mois les plus pluvieux.
La pluviométrie moyenne annuelle a connu une baisse sensible comme l’atteste la Figure (I.3) ci-
après qui montre le déplacement latitudinal des isohyètes moyennes vers le Sud en l’espace de
cinq périodes (période de 80 années consécutives) : 1931-1960, 1951-1980, 1961-1990,1971-
2000 et 1981-2010.
Figure I.3: Migration des isohyètes 600 mm et 900 mm cours des 80 dernières années au
Burkina Faso (DGM, 2011).
Ces migrations des isohyètes ont aussi eu pour conséquences des changements notables dans la
délimitation des zones climatiques du pays. Leur conséquence est un rétrécissement très
important de la zone soudanienne. Le climat soudano - sahélien (pluviométrie annuelle < 900
mm) et le climat sahélien (pluviométrie < 600 mm) sont respectivement descendus d’environ 100
12
km vers le Sud. Ceci permet de détecter clairement les signes d’une crise climatique (Agrhymet,
2001). Ainsi les analyses comparées de la migration des isohyètes, montrent :
La durée de l’insolation enregistrée au Burkina Faso varie de 8 heures par jour dans le Sud-Ouest
à plus de 9 heures dans le Nord. Elle diminue progressivement du nord au sud-ouest. On
enregistre un rayonnement global moyen de plus de 2000 joules/cm²/jour. A l’intérieur de
l’année, le mois d’août reste le moins ensoleillé mais ; de par l’importance du rayonnement
13
solaire, l’énergie disponible dans le sol reste suffisante pour les cultures. L’humidité relative est
très faible (10-20 %) en milieu de journée, notamment, en saison sèche. Pendant la saison des
pluies, cette humidité est élevée de juin à septembre, où elle est saturante (> 90 %) au lever du
jour (Hien, 2004).
Les vents sont tributaires de la position du Front Intertropical Tropical (FIT). En saison des
pluies, ce sont les vents humides de secteur Sud-Ouest à Sud qui dominent. Il s’agit donc de
vents relativement faibles (2 m s-1) sauf en début et en fin d’hivernage où ils peuvent atteindre
des vitesses de 120 km h-1(SP/CONAGESE, 2001).
II. Végétation
La forte densité de population de certaines régions (le Plateau Central en particulier), le taux de
croissance démographique très élevé, les migrations internes et l'urbanisation concourent à une
dégradation accélérée des milieux naturels déjà fragiles, et menacent les perspectives d'un
développement durable du pays (Grouzis et Albergel, 1989).
14
Du point de vue géologique, le Burkina Faso est constitué par des formations du Protérozoïque
inférieur, représentant le socle recouvert, en discordance, par des séries détritiques du
Protérozoïque supérieur à Cambro-Ordovicien (Fontès et Guinko, 1995). La plus grande partie
de la superficie du Burkina Faso est couverte par des roches cristallines granitiques, par des
roches métamorphiques schisteuses et par des roches sédimentaires (Jenny, 1964). Ces trois
groupes de roches très différentes, tant par leur aspect que par leurs compositions minéralogique
et chimique, appartiennent au Précambrien et au Primaire. Le système Primaire est représenté par
le grès siliceux et les grès fins schisteux appartenant au Cambrien. Le système Précambrien
comprend les roches cristallines granitiques et les roches métamorphiques schisteuses.
D’après la carte géologique du Burkina Faso à l’échelle de 1/1000 000, dressée par Hottin et
Ouédraogo (1976) cité par Pallo (2009), les éléments géomorphologiques du Burkina Faso
peuvent êtres classés en deux grandes catégories : le relief en structure cristalline et le modelé
des terrains sédimentaires à côté duquel existent quelques modelés spécifiques. Plus de 80% du
pays reposent sur une vaste pénéplaine de 250 à 300 m d’altitude à peine marquée par le réseau
hydrographique (Fontès et Guinko, 1995). Les principaux types d’éminences du relief en
structure cristalline sont les inselbergs et les pains de sucre, les collines et chaînes de collines
structurales ou non, les buttes à sommet cuirassé et les dômes (assez rares). Les traits
caractéristiques du modelé des terrains sédimentaires sont les fausses falaises gréseuses, le relief
ruiniforme, les cascades de Banfora, les « aiguilles » ou pic de Sindou. Tout ce dispositif est
parsemé de failles, de diaclases et chaos de blocs rocheux de multitudes de formes. Les traits
dominants des modelés spécifiques sont le modelé éolien (dunes ou cordons dunaires de
l’Oudalan), les chaînes birimiennes (qui sont une racine d’une ancienne chaîne de montagne qui
a été érodée, aplanie et cuirassée, allant de Seba à Batié), le modelé cuirassé riche en fer et en
alumine (rencontré aussi bien sur la majeure partie des collines et buttes non structurales que
dans les lits des cours d’eau).
facteurs climatiques et anthropiques. Selon la carte des processus pédogénétiques de Somé et al.,
(1992), on peut distinguer trois sous-classes de sols :
a) La sous-classe des sols ferrugineux tropicaux (Lixisols) plus ou moins lessivés et indurés, et
les sols faiblement ferrallitiques plus ou moins indurés qui occupent la majeure partie du
territoire burkinabè. Les sols ferrugineux plus ou moins indurés occupent la plus grande partie du
territoire burkinabè dont le plateau central où se déroulés nos travaux, et le Sud, tandis que les
sols ferrallitiques (Ferralsols) se situent dans le sud-ouest. Ces sols se développent sur des
matériaux sableux, sablo-argileux ou argilo sableux riches en argile kaolinitique, et se
caractérisent par une individualisation d’oxydes et hydroxydes de fer et de manganèse, qui leur
confère la couleur rouge ocre.
b) les vertisols (Gleysols) (dans les vallées), les sols bruns eutrophes (Gleysols calciques), les
sols alcalins ou sodiques (en zone sahélienne) ;
c) le groupe des sols non climatiques avec les lithosols sur cuirasses ou roches (Leptosols
eutriques ou lithoques), les sols peu évolués d’apport ou d’érosion, les sols hydromorphes des
bas-fonds ou des plaines alluviales.
Du fait du caractère ancien des matériaux qui les composent, ces sols sont pauvres en éléments
minéraux avec des teneurs faibles en Ca, P et K.
En culture continue, les systèmes traditionnels ne sont pas aptes à limiter la perte de fertilité
initiale acquise sous jachère et engendrent des propriétés physiques défavorables : mauvaise
structure, compacité, cohésion forte, susceptibilité à l’érosion. La capacité de rétention en eau est
moyenne à bonne (Hien 2004).
Le secteur rural occupe une place prépondérante dans l’économie ; 86% de la population totale
vit en milieu rural où elle pratique l’agriculture et l’élevage.
la production de céréales : le sorgho, dans les régions plus arrosées, et, le mil, dans les régions
sèches et sur les sols sableux (Bonzi, 2002). Ces deux cultures céréalières fournissent plus de 1,6
millions de tonnes par an et occupent 73% des terres cultivées du Burkina Faso. Le Nord, très
sec, est surtout le domaine du petit mil, tandis que le reste du pays, plus humide, est celui du
sorgho et du maïs. En pays Mossi, dans le Centre du pays, les deux céréales sont souvent
associées, dans le but d’assurer un minimum de récolte, au cas où une vague de sécheresse
intempestive viendrait à s’abattre sur le pays.
Parmi les cultures vivrières complémentaires figurent principalement le maïs, le manioc, le
fonio, le niébé, les ignames, le riz et l’arachide. La plupart d’entre elles, comme le riz ou
l’igname, sont cultivés dans les régions les plus humides du Burkina Faso, comme l’extrême
Sud-Ouest. Le coton, l’arachide, le niébé et les fruits et légumes représentent les principales
cultures commerciales. Parmi ces cultures, le niébé occupe de plus en plus une place importante
comme culture de rente et dans l'alimentation de la population aussi bien en milieu urbain que
rural.
● la mésofaune : Cette catégorie comprend les animaux dont la longueur varie entre 0,2 et 0,4
mm (diamètre de 0,1 à 2 mm). La mésofaune comprend les némathelminthes (nématodes), des
Acariens (gamases, oribates) et des insectes aptérygotes (collemboles, diploures). Les
arthropodes appartenant à cette catégorie (collemboles et acariens), sont nommés
microarthropodes. Les représentants de la mésofaune (ou meiofaune) sont soit des édaphos
hygrobiontes qui recherchent seulement l’humidité, soit des édaphos xérophiles capables de
supporter la sécheresse ;
La faune du sol considérée dans cette étude est constituée par la macrofaune (termites et vers de
terres et groupes secondaires) et la microfaune (nématodes).
II.1. Termites
Les termites sont des insectes vivants en société dans des nids appelés termitières. Ils
appartiennent à l’embranchement des arthropodes (classe des Insectes, ordre des Isoptères). Une
société de termites réunit un nombre variable d'insectes, de quelques centaines à plusieurs
millions selon les espèces. Comme chez les autres insectes sociaux (abeilles, guêpes, fourmis), il
existe plusieurs castes : des individus de taille et d'aspect différents jouent des rôles divers dans
la vie de la société (Eggleton et al., 2000 ; Zaremski et al., 2009).
19
A : Roi principal, B : Reine principale, C : Reine secondaire, D : Reine tertiaire, E : Soldats, F : Ouvrier
La caste des sexués comprend un mâle et une femelle (le roi et la reine) qui forment le couple
royal. Ils ont une seule fonction : assurer la reproduction et la croissance de la société. Ce sont
les seuls à posséder des ailes. Les ouvriers sont dépourvus d'ailes. Leurs yeux sont peu
développés, voire absents. Ils sont plus petits et vivent moins longtemps que les sexués. Ils
assurent tous les travaux, en particulier la recherche de la nourriture, la construction et l'entretien
du nid. Les ouvriers sont seuls capables de se nourrir. Ils alimentent les termites des autres
castes, de même que les larves, en régurgitant des gouttes d'aliments digérés. Les ouvriers
forment la caste la plus nombreuse. Ce sont les vrais «white ants» des Anglais et ils sont de type
broyeur simple. Les soldats ont une grosse tête, souvent aussi développée que le reste du corps.
Ils sont chargés de défendre la colonie et quand un danger se présente, ils accourent en masse et
20
frappent l'air en tous sens pour atteindre l'ennemi. Les soldats apparaissent plus pigmentés avec
une tête de grande taille munie d’ordinaire de puissantes mandibules en cisailles. Les termites
sont des isoptères hétérométaboles à antennes simples et à thorax segmenté.
Les termites occupent une place importante dans les écosystèmes tropicaux. Ils participent à de
nombreux services écosystémiques, entre autres, la décomposition de la matière organique et
l’évolution de la structure physico-chimique des sols (Tano, 1993 ; Holt et Lepage, 2000). Ils
peuvent influencer la structure et le fonctionnement des écosystèmes de plusieurs manières. Ils
peuvent modifier fortement la texture et la structure du sol et avoir également un impact énorme
sur le cycle du carbone par le traitement de grandes quantités du matériel végétal (Jouquet et al.,
2002 ; Konaté et al., 2003). Les structures biogéniques (termitières) des termites sont aussi des
21
sites favorables pour la régénération de la végétation dans les écosystèmes de savanes. Ceci a été
demontré pour les termitières des genres Bellicositermes (Lepage, 1972), Trinervitermes
(Lepage, 1972 ; Janau et Valentin, 1987) et Macrotermes dans les savanes boisées (Traoré,
2008).
On compte environ 2600 espèces et 281 genres (Zaremski et al., 2009). On y distingue
actuellement six familles de termites (Chinery, 1981):
● les Mastotermitidae représentés par une seule espèce primitive d'Australie septentrionale :
Mastotermes darwiniensis ;
● les Kalotermitidae. Ce sont des termites primitifs peu différenciés en dehors du couple royal.
Ils forment des colonies, renfermant au maximum 5 000 individus. Ces colonies se localisent
dans le bois et s'avèrent d'étendue limitée. Leurs crottes moulées sont d'aspect très
caractéristique. Le genre Cyptotermes est commun dans toute l'Afrique occidentale, ses soldats
sont typiques et affectionnent les bois bien sains ou secs. Le genre Neotermes renferme de
nombreuses espèces attaquant les parties sèches des arbres vivants. Certains Neotermes sont
parasites des cacaoyers, des théiers ou des tecks ;
● les Hodotermitidae forment des colonies complètes avec ouvriers et soldats. Les espèces sont
peu nombreuses dans cette famille. Bouillon et Mathot (1965) divisent toutefois les représentants
de cette famille en deux sous groupes, à savoir : les Termopsidae, qui sont des termites
demeurant dans le bois, et les Hodotermitidae sensu stricto, qui sont des termites moissonneurs
(genres Hodotermes et Anacauthotermes, par exemple) ;
● les Rhinotermitidae. Cette famille ne renferme que 13 genres et 166 espèces, mais elle a une
très grosse importance économique de part les dégâts que peuvent occasionner certaines de ces
espèces. On y trouve, notamment, Coptodermes sjostedti, un des termites les plus nuisibles
d'Afrique (Basse Côte d'Ivoire, Guinée). Ses colonies, logées dans le bois, restent toujours en
communication avec le sol pour l'humidité ; ce qui n'empêche pas ces termites de s'attaquer à des
bois très secs. Leurs nids sont des sortes d'éponges à trame serrée, construites en carton de bois
d'origine stercorale. Les Psammotermes vivent dans les déserts et savanes sèches d'Afrique, y
construisant des nids hypogés de la taille d'un poing à celle d'une tête humaine. Ils se nourrissent
de bois et d'herbes ;
22
● les Termidae (ou termites supérieurs). Cette dernière famille renferme les 3/4 des Isoptères
décrits et plus des 9/10 des termites africains. Le mode de vie de ces termites varie d'un genre à
l'autre. La nidification y est notamment très variée et des différences considérables peuvent se
manifester à l'intérieur d'une même sous-famille.
- les Macrotermitinae (12 genres, 277 espèces). Les genres Bellicositermes et les Macrotermes
sont des termites champignonnistes, de grande taille, formant des colonies de plusieurs millions
d'individus avec possibilité de 2 à 3 termitières à l'hectare. Ces termites vont à des distances
considérables du nid par un réseau de galeries souterraines ou couvertes, appelé péricie. Le genre
Odontotermes est constitué de termites à termitières modestes. Le genre Protermes est constitué
de termites qui construisent en Afrique des nids à cratères typiques et à exoécie très développée.
L'exoécie qui est l'ensemble des galeries reliées aux cratères, n'est pas en communication avec
l'intérieur du nid, et donc non parcourue par les termites. Le genre Microtermes est constitué de
termites de très petite taille, dont certaines espèces installent leur nid dans la paroi ou au
voisinage immédiat des grandes constructions précédentes ;
- les Nasutitermitinae (48 genres, 550 espèces) qui incluent les Trinervitermes, termites
moissonneurs s'attaquant aux feuilles des litières sèches et aux tiges de graminées, et les
Nasutitermes, dont certaines espèces font sur les arbres des demeures en carton brun foncé,
formé de bois mâché ;
- les Amitermitinae (21 genres, 345 espèces) qui comprennent les Amitermes, les Anoplotermes
et les Microcerotermes se nourrissant de bois en décomposition et édifiant des nids en carton
stercoral ;
- les Termitinae (56 genres, 345 espèces), dont la plupart sont humivores. Parmi eux, les
Cubitermes édifient des nids en forme de champignon à un ou plusieurs chapeaux, en forme de
colonnes trapues, plus ou moins coalescentes, ou encore en forme de monticules coniques. Les
autres représentants des Termitinae sont les genres Procubitermes, Apicotermes et les
Thoracotermes.
23
Les vers de terre ou Annélides, sont des vers à symétrie bilatérale et à cavité générale libre
(coelomates). Leur corps est cylindrique et formé d'une succession de segments semblables,
compris entre un lobe céphalique, et un lobe terminal. Contrairement aux Nématodes, ces vers
possèdent un appareil circulatoire clos, à sang parfois rouge.
Tous les vers de terre partagent un besoin d’humidité minimale dans leur environnement, raison
pour laquelle on en trouve plus dans les régions humides. Dans les régions sèches et désertiques,
ils sont rares.
24
- classe des Annélides polychètes : Ce sont des Annélides presque toutes marines pourvues de
soies locomotrices portées sur des expansions latérales dites parapodes ;
- classe des Annélides oligochètes : Ce sont des Annélides d'eau douce ou terrestres dont les
soies généralement peu nombreuses sont implantées directement dans les téguments ;
- classe des Annélides achètes ou hirudinées : Ce sont les sangsues, parasites externes fixés par
des ventouses et dépourvus de soies.
Le groupe de vers annelés, important du point de vue pédobiologique et entrant dans la définition
de la macrofaune du sol est constitué par les Oligochètes terricoles, communément appelés vers
de terre. Les principales familles sont les Lumbricides, Mégascolécides et les Acanthodrilides.
On en connaît environ 2 500 espèces. Le peuplement des vers de terre des savanes se compose
de 13 espèces, dont 9 sont abondantes partout. Par la morphologie, le régime alimentaire et la
distribution verticale dans le sol, ces espèces se rattachent à trois groupes écologiques (Lavelle,
1997) :
● les vers de terre de surface (épigés) : Ce sont de petits vers, fortement colorés qui se trouvent
dans les débris végétaux tels que le compost, la litière et le bois plutôt que dans le sol. Ce sont
des vers peu ou pas adaptés pour creuser le sol ;
● les vers de terre géophages de faible profondeur (anéciques) : Ce sont des vers de couleur
brun rougeâtre ou gris bleuté d’une taille moyenne à grande. Ils vivent dans des galeries dans la
couche minérale du sol mais se nourrissent à la surface du sol ou près de la surface. Ils se
nourrissent essentiellement de terre prélevée dans l’horizon 0-10 cm et quelque fois plus
profondément. Ils sont adaptés à creuser des galeries et s’y déplacer rapidement.
● les vers géophages de grande profondeur (endogés) : Ce sont des vers apigmentés d’une
taille petite ou moyenne qui vivent toujours dans la couche minérale du sol. Ils se nourrissent de
fractions organiques prélevées dans la terre à 30 cm de profondeur où ils vivent. Ils sont adaptés
à creuser des galeries plus ou moins horizontales, qu’ils rebouchent au fur et à mesure avec leurs
déjections.
25
A l’âge adulte, les vers de terre mesurent en moyenne de 3 à 16 cm. Certains vers, plus rares,
dépassent 50 cm et même plus comme c’est les cas du vers géant Rhinodrilus fafner d’Amérique
du Sud dont on a trouvé des spécimens de plus de deux mètres et de Magascolides australis en
Australie, qui dépasse parfois trois mètres (Bachelier 1978). Du point de vue de la coloration, les
vers de surface apparaissent plus pigmentés que ceux qui vivent en profondeur. Les Lumbricus,
les Eisenia et les Dendrobaena qui vivent au milieu des litières en décomposition sont de couleur
rouge. Les Allolobophora et les Octolasium, qui vivent plus en profondeur et ingèrent davantage
de matières minérales sont de couleur gris à gris- bleuté. Les vers des régions relativement
sèches sont souvent de couleur plus sombre que les vers des régions humides.
Sous les tropiques, les vers sont principalement actifs pendant les saisons des pluies. Pendant les
périodes sèches, les vers s’enfoncent et rentrent en repos. Ce sont les vers endogés qui dominent
le plus souvent dans les sols tropicaux (Lavelle et al., 1995). De manière générale, les périodes
de repos des vers sont des caractères endogènes qui peuvent être influencés par des facteurs
exogènes, telles que l‘humidité, la température ou la nourriture.
Les vers de terre se nourrissent, essentiellement, à partir des débris végétaux plus ou moins
décomposés qu’ils ingèrent avec de la terre. En l’an 350 ans avant J.C., Aristote les appelait déjà
«les intestins de la terre» (Bachelier, 1974). L’importance de cette ingestion de terre par les vers
varie selon les espèces, mais aussi selon les sols, les saisons et la nature des matériaux végétaux.
Les vers de terre se révèlent de précieux alliés, non seulement pour structurer et maintenir la
qualité des sols, mais aussi pour limiter les effets des nématodes sur les plantes cultivées. Leur
prise en compte et leur préservation dans les écosystèmes agricoles sont donc nécessaires
(Lavelle et Reversat, 2005).
En agriculture, où l'enfouissement des résidus organiques est une pratique courante, l'activité des
vers de terre est stimulée par un enfouissement superficiel. La matière organique enfouie en
profondeur est plus délaissée, surtout s'il s'y installe, même temporairement, un milieu
anaérobique toujours très nuisible à la faune. Par des expériences conduites en colonnes de terre
avec enfouissement de matières organiques à différents niveaux, Jeanson (1961) cité par
Bachelier (1978) a confirmé l'intérêt de l'enfouissement superficiel des résidus organiques.
26
● Les Hyménoptères (fourmis) : Les fourmis sont des Hyménoptères holométaboles à antennes
coudées et différenciées, à thorax simple et possédant typiquement un pétiole formé par les
premiers segments abdominaux. Ce sont des espèces pionnières que l’on rencontre aussi bien sur
les dépôts récents de rivières que sur les terres dénudées ou les tourbières. Dans les régions
tropicales, elles résistent bien aux feux de brousse. On en a décrit plus de 240 genres et plus de
280 000 espèces (Cherix, 1986). La classification actuelle des fourmis, assez complexe, fait
appel à de nombreux caractères morphologiques et anatomiques : formes des antennes, du
pétiole, nervation alaire des sexués, structure du gésier et des glandes anales etc. Selon ces
critères, la Myrmécologie moderne répartit les fourmis en huit familles (Ramade, 1972). Les
fourmis jouent un rôle important sur la pédogenèse et les propriétés édaphiques, en contribuant à
la décomposition des matières organiques, à la concentration et au stockage des nutriments, à la
redistribution et à l'organisation des constituants organiques et minéraux du sol (Holec et Frouz,
2006).
● Les Diptères : L’ordre des Diptères est représenté dans les macros – invertébrés du sol par des
phases immatures. En général, les Larves de diptères aiment l’humidité et très peu d’entre elles
peuvent survivre à la dessiccation pendant des périodes prolongées. Dans les sols où elles sont
fortement représentées, les larves de diptères jouent un rôle important dans le fonctionnement
biologique du sol, en intervenant dans la décomposition de la matière organique et la libération
des nutriments (Deleporte, 1987).
● Les Coléoptères : les Coléoptères et leurs larves représentent une proportion importante des
communautés des animaux du sol, surtout des sols tempérés. Les larves jouent un rôle crucial
dans l’enfouissement de la matière organique (Brussaard et Hijdra, 1986).
● Les Hémiptères : Ils font partie des groupes de macrofaune les moins abondants. Ce sont des
insectes phytophages qu’on trouve dans le sol ou sous les écorces des arbres. Ils sont très
sensibles à l’application des pesticides dont les effets sont une forte réduction de leur diversité
(Bachelier, 1978).
27
● Les Dermaptères : Ils vivent à la surface du sol, dans la litière ou sous les pierres. Dans les
terrains sablonneux, certains ont développé une vie entièrement cachée dans le sol en creusant
des galeries profondes (Chinery, 1981). Ce sont des insectes omnivores.
● Les Arachnides (araignées) : Les Araignées du sol se trouvent principalement dans la litière
et le sol superficiel. Elles abondent aussi bien dans les milieux naturels que dans les milieux
cultivés. Elles sont, à quelques exceptions près, solitaires, prédatrices et terrestres. L’abondance
et la diversité d’araignées d’un milieu est indicatrice de la qualité biologique de ce milieu (Wise,
1993). Il s’agit d’une indication indirecte qui est en rapport avec la quantité de proies qu’elles
peuvent trouver dans ce milieu.
● Les Myriapodes : Les myriapodes de la faune du sol sont représentés par deux sous-classes :
les chilopodes et les diplopodes. Ils vivent dans la litière et les horizons superficiels car ils ne
peuvent creuser le sol. Ils jouent un rôle important dans le processus de décomposition de la
matière organique (Bachelier, 1978).
● Les Isopodes : Les Isopodes terrestres composent l’un des groupes de Crustacés qui a été
capable de s’adapter à la vie dans le sol. La plupart sont omnivores ou charognards, se
nourrissant principalement des végétaux mais aussi de matière animale morte ou en
décomposition. Ce sont des régulateurs du processus de décomposition et de recyclage de
nutriments. Ils sont très sensibles à l’application des pesticides, qui se traduit par une
augmentation de leur mortalité et une réduction de leur diversité (Paoletti, 1985).
au fonctionnement du sol. Parmi ces invertébrés, les organismes ingénieurs du sol, termites, vers
de terre et fourmis, jouent un rôle de conditionneurs du sol par leurs actions de bioturbation et
leurs effets sur les paramètres physiques du sol (Bouché et al., 1997). Ces invertébrés de grande
taille, capables de creuser et de transporter le sol, déterminent l’activité des organismes plus
petits, par leur activité mécanique et leur redistribution de ressources nutritives qu’ils opèrent.
Pour Brussaard (1998) et Lavelle (1997), les fonctions essentielles réalisées dans le sol sont
régulées par des processus telles que la fragmentation et la transformation des substrats
organiques, la minéralisation de l’azote, la bioturbation, la formation d’agrégats, etc., lesquels
dépendent principalement de l’activité de la microflore, des racines et de la faune du sol.
La faune du sol, selon les divers groupes fauniques et selon les espèces, agit plus ou moins
fortement sur les caractéristiques morphologiques des sols, sur la dégradation et l'humification
des litières, sur les caractéristiques physiques, les caractéristiques chimiques et ainsi que les
caractéristiques biochimiques et biologiques des sols. De par leur activité de fouissage, par les
transports de sol qu’ils effectuent, par leur action sur la dégradation des matières végétales, par
leurs produits d’excrétion et par leur influence sur la microflore, les animaux agissent sur la
porosité, la structure, le pouvoir de rétention d’eau, le bon équilibre air-eau des sols et même sur
la nature et la saturation du complexe absorbant (Eschenbrenner, 1986; Ekschmitt et Griffiths,
1998; Deprince, 2003).
En milieu tropical, ce sont surtout les vers de terre et les termites, et, à un degré moindre, les
fourmis, qui exercent un rôle prépondérant sur les propriétés et le fonctionnement des sols. A la
différence des animaux plus petits de la mésofaune (collemboles, acariens, etc.), ils sont
capables, tels des "ingénieurs du sol" "d'aménager" le milieu (Feller et al. 1993 ; Wright et al.,
2004). Ouédraogo et al. (2006) ont montré qu’en zone semi-aride d’Afrique de l’Ouest, la
macrofaune favorise une utilisation efficience de l’azote et de l’eau. En présence de la
macrofaune, une augmentation de la teneur en éléments fins du sol, du carbone et de l’azote total
et une amélioration du potentiel de minéralisation du carbone ont été constatées sur un sol
ferrugineux tropical lessivé (Arenosol haplique) (Doamba et al., 2011).
29
Les Nématodes (ou Némathelminthes) – les anciens « vers ronds » - forment un groupe
zoologique homogène par leurs caractères anatomiques et morphologiques mais sont très
diversifiés par leurs modes de vie. Beaucoup vivent en parasites des animaux. En particulier les
Strongles, Ankylostomes et autres Ascaris sont des ennemis bien connus de l’homme et des
animaux domestiques. D’autres peuplent le sol ; parmi eux, ceux qui se nourrissent des végétaux,
les nématodes phytoparasites. Un nématode est un animal vermiforme, très simple, constitué,
grosso modo d’un tube externe ou cuticule enveloppant 2 tubes internes superposés : le tube
digestif et le tractus génital (mâle ou femelle). Ce sont des vers à symétrie bilatérale, à corps
cylindrique et, le plus souvent, d'aspect filiforme. Ils ne possèdent pas de soies et ne sont pas
segmentés, mais sont revêtus d'une épaisse cuticule. Certaines espèces sont toutefois
ornementées ou superficiellement annelées (Criconematidae).
La plupart des nématodes terricoles sont des organismes utiles qui contribuent à décomposer la
matière organique et à rendre biodisponibles les éléments nutritifs qu'elle renferme (Bachelier,
1978). Certains nématodes utiles exercent une prédation sur d'autres nématodes ainsi que sur des
insectes, des champignons et des bactéries nuisibles vivant dans le sol. Malheureusement,
plusieurs espèces se nourrissent à la surface ou à l'intérieur des racines, de tiges et de bulbes, et
occasionnent ainsi des baisses de rendement importantes des cultures vivrières et les cultures
horticoles pratiquées.
● l'ordre des Tylenchida, qui contient la majorité des nématodes parasites de plantes. Ils ont un
stomatostyle normalement pourvu de protubérances distinctes à sa base et l'œsophage comporte
trois parties;
● l’ordre des Dorylaimida, est l'autre ordre de nématodes parasites de plantes. Les nématodes
de cet ordre ont un odontostyle provenant d'une dent élargie et modifiée. Les nématodes de
l'ordre des Dorylaimida ont un œsophage en deux parties.
30
Les nématodes phytoparasites ont des organes sensoriels, dont des chémorécepteurs, qui les
aident à trouver les plantes hôtes. Certains des organes sensoriels antérieurs sont appelés
amphides. Les phasmides sont des organes sensoriels postérieurs. La forme de la queue des
nématodes est un important caractère d'identification. Les nématodes femelles pondent des œufs.
Les œufs sont visibles dans le tissu de la racine. La première mue se produit alors que le
nématode est encore à l'intérieur de l'œuf. Les nématodes passent par quatre stades juvéniles
avant de devenir adultes. La cuticule, incluant la partie antérieure du stylet, est abandonnée à
chaque mue.
La plupart des nématodes parasites de plantes ont un diamètre comparable à celui d'un cheveu
humain et ils sont seulement visibles à l'œil nu lorsqu'ils sont en suspension dans l'eau, après leur
extraction du sol ou des tissus de plantes. La taille d'une femelle adulte du nématode cécidogène
peut être comparée à celle d'une tête d'épingle. Tous les nématodes parasites de plantes
possèdent un stylet creux protrusible. Le stylet sert à percer et à traverser les parois cellulaires
durant la prise de nourriture ou durant leurs mouvements dans les tissus de la plante. Ce stylet
perforant est suivi d’un canal œsophagien aboutissant à un bulbe musculeux, pompe aspirante et
refoulante (Figure II.4). La plante une fois perforée par le stylet, reçoit des enzymes digestifs
produits par les glandes salivaires qui y sont injectés par cette pompe, laquelle, ensuite, aspire le
produit de la digestion et le déverse dans l’intestin. Les dégâts directs sont avant tout un
affaiblissement de la plante, parfois des déformations, des décolorations, des galles, etc. Les
dégâts indirects consistent en l’aggravation de maladies à champignons et en la transmission de
maladies à virus.
Considérant leur mode de vie par rapport à la plante, on distingue les nématodes des racines,
dont tout le cycle a lieu dans le sol et les nématodes des parties aériennes, moins nombreux
(Ditylenchus, Aphelenchoides). Parmi les nématodes des racines, certains sont mobiles à tous les
stades, parasites externes (Tylenchus) ou internes (Pratylenchus), d’autres sédentaires :
nématodes à kystes (Heterodera, Globodera), nématodes à galles (Meloidogyne).
● les endoparasites : les nématodes, après destruction des cellules externes, pénètrent peu à peu
dans les tissus de la plante. (Genres : Globodera, Meloidogyne, Pratylenchus, Ditylenchus).
Parmi les endoparasites, on distingue les nématodes phytoparasites migrateurs, qui ont une vie
libre dans la plante (Ditylenchus, Pratylenchus), et les sédentaires qui, après une courte
migration à l'intérieur de la plante, vont se fixer (sous-famille : Heteroderinae et Meloidogynae)
près du système vasculaire ;
● les ectoparasites : les nématodes se nourrissent sur des cellules externes (radicelles) (Genre :
Paratylenchus, Tylenchorhynchus) ;
● les semi-endoparasites : Les nématodes se fixent sur des radicelles ou racines tout en
conservant une partie de leur corps à l'extérieur. (Genre : Rotylenchus, Tylenchulus)
Les nématodes phytoparasites sont un groupe important parmi les facteurs biotiques qui
constituent des contraintes importantes à la production agricole dans le monde. Cependant, de
tous les dangers potentiels qui menacent les cultures, les nématodes sont souvent les moins
connus et ont été en grande partie exclus de l'attention de la recherche (Reversat, 1988). Les
données sur l'importance des nématodes, la composition et la densité des populations, leur
caractère pathogène, en particulier la survenue des dommages causés par certaines espèces ou
groupes d’espèces sont peu nombreuses (Talwana et al., 2008). Dans la zone sahélienne, cette
méconnaissance est aussi consécutive au fait que relativement peu d'études nématologiques y ont
été conduites, en comparaison de son immensité et de la diversité des sols ou des systèmes
culturaux que l'on y rencontre. Cependant, plusieurs travaux ont démontré l’effet dévastateur des
32
nématodes phytoparasites sur les cultures vivrières dans le monde et en Afrique semi-aride. Ils
ont été signalés comme de graves entraves aux productions céréalières et maraîchères dans
différentes régions du monde (Luc, 1960 ; Mallamaire, 1965 ; Bachelier, 1978 ; Reversat, 1988 ;
Bois et al., 2000 ; Bélair, 2005 ; Talwana et al., 2008). Ils sont présents sous toutes les latitudes
et représentent un grave problème phytosanitaire, surtout dans le monde tropical où règne en
permanence un climat favorable à leur multiplication. Ces déprédateurs affectent les rendements
des cultures tropicales des pays du Tiers-monde, d’où leur importance économique (Prot, 1985 ;
NDiaye, 2003). En Afrique subsaharienne, la presque totalité des cultures vivrières et de rente
enregistre des baisses de rendements du fait des nématodes qui les parasitent (Cadet, 1998 ; Bois
et al., 2000). Ces baisses de rendement dues aux nématodes peuvent atteindre 25 à 40%, en
l’absence de traitement nématicide (Prot, 1985 ; Bélair, 2005). Un certain nombre de nématodes
associés à des cultures particulières ont été inventoriés, mais peu d'informations sont disponibles
sur les dommages occasionnés par ces nématodes. Mais l’augmentation des rendements (jusqu’à
70% dans certains cas) après le traitement chimique du sol où des densités élevées de
populations de ces nématodes ont été enregistrées, fournit des preuves de dommages
économiques considérables causés par ceux-ci aux cultures (Prot, 1985 ; McDonald et Nicol,
2005).
V. Conclusion
La richesse spécifique des organismes du sol est extrêmement importante. Des groupes
fonctionnels définis sur la base des processus de l’écosystème pour lesquels les organismes du
sol interviennent permettent de distinguer entre autres des ingénieurs de l’écosystème
(macrofaune du sol) et des nuisibles dont les nématodes phytoparasites (microfaune du sol).
La macrofaune du sol, selon les divers groupes fauniques et selon les espèces, exerce un rôle
important sur la pédogenèse et les propriétés édaphiques à travers ses effets de décomposition
des matières organiques, la concentration et le stockage des nutriments, la redistribution et
l’organisation des constituants organiques du sol. En milieu tropical, ce sont surtout les vers de
terre et les termites, et, à un degré moindre, les fourmis qui exercent un rôle prépondérant sur les
propriétés et le fonctionnement, à la différence des animaux plus petits de la mésofaune
(collemboles, acariens, etc.).
33
Les nématodes phytoparasites sont d’importants ravageurs des plantes en agriculture. Ils sont
présents sous toutes les latitudes à l’échelle de la planète et représentent un grave problème
phytosanitaire qui occasionne annuellement des pertes de production estimées à plusieurs
dizaines de milliards de dollars. Dans le monde tropical où règne en permanence un climat
favorable à leur multiplication, ces déprédateurs affectent les rendements de toutes cultures. La
sévérité des dommages occasionnés aux plantes est reliée à plusieurs facteurs comme la
combinaison plante-nématode et aussi aux facteurs environnementaux comme les précipitations,
le type de sol et les pratiques culturales.
34
Le Plateau Central s'étend sur environ 94.000 km². Dans son ensemble, il regroupe 17 provinces
administratives et couvre environ 26 % du territoire national. La région est à cheval entre la zone
sahélienne au Nord et la zone soudano sahélienne au Sud (Figure III .1).
Il possède les coordonnées géographiques ci-après :
- Latitude : 11° à 14° nord ;
- Longitude : 0° à 3° ouest.
Station de Saria
Le Plateau Central est la région la plus peuplée du Burkina Faso. Sa population est passée de
4.878.967 en 1996 à 6 933 117 en 2006 avec un taux d’accroissement annuel moyen de 3,1%
(INSD, 2009b), ce qui représente 49,5% de la population totale du pays. La densité moyenne de
la population est de 51,8 habitants / km2. Cette moyenne cache cependant d’importantes
variations régionales : 28 habitants / km2 dans la province du Namentenga dans le Centre Nord
en 1985 contre 88 habitants / km2 dans le Kouritenga dans le Centre Est et 391 habitants / km2
dans le Kadiogo, au Centre, qui abrite la capitale Ouagadougou. Cette forte concentration de la
population n’est pas sans poser des problèmes dans la mesure où plusieurs des maux dont souffre
36
le Plateau Central lui sont imputables. Cette surpopulation aboutit à un dépassement des taux
limites d’occupation des terres (60 à 70% au lieu de 30 à 40% dans certaines parties du Yatenga,
du Kadiogo etc). Elle contraste avec les potentialités agricoles de la région (Ouédraogo, 2005).
I.1. Climat
Le centre du Plateau Central (où est situé notre zone d’étude) est soumis à un climat de type
soudano-sahélien, avec une saison des pluies de quatre à cinq mois et une saison sèche de sept à
huit mois.
I.2. Végétation
Le Plateau Central est une région de forte concentration humaine, historiquement très peuplée.
Les densités de population atteignent parfois un niveau élevé : 100 habitants au km2 dans le
37
Boulkiemdé (site de notre station d’étude) et 91 dans le Kourittenga (Koupèla). Cette forte
densité de population se traduit par une pression foncière. La croissance de la population
agricole, conjuguée avec des ressources limitées en terres cultivables entraînent inéluctablement
une saturation de l’espace agricole, toute chose qui favorise des courants migratoires vers
l’étranger mais aussi vers les régions qui bénéficient d’importants aménagements agricoles
(Ouédraogo, 2005). Les grands courants de migrations internes vont du Plateau Central vers les
régions de l’Ouest, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et en direction des deux grandes villes du
pays, Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.
Le Plateau Central est principalement occupé par de petites exploitations familiales dont la
superficie varie entre 3 et 8 ha. L'activité agricole y est dominée par les productions végétales
bien que l’élevage y occupe de plus en plus une place importante (Sedogo, 1993 ; Ouédraogo,
2005). Les principales cultures vivrières sont essentiellement le sorgho et le mil. Elles sont
souvent cultivées en association avec d’autres cultures (niébé, sésame, arachide, oseille).
D’ailleurs les cultures associées sont les plus répandues. L’arachide et le niébé constituent les
principales cultures de rente dans le Plateau Central. Les autres cultures, sésame, vouandzou et
oseille sont très marginales. Les terres cultivées se répartissent en trois catégories suivant la
localisation des champs. Les cultures semblent aussi suivre le même processus. Le maïs, qui est
exigeant en sol riche, y est cultivé sur les champs de case qui sont les plus fertiles parce qu’ils
reçoivent chaque année la matière organique provenant des ordures ménagères. Dans les champs
de village et de brousse, on cultive le sorgho et le mil, souvent en association avec le niébé.
II.1. Végétation
A l’image de celle du Plateau Central, la végétation de Saria est fortement éprouvée par la
pression démographique et surtout par les pratiques culturales inadaptées. Les zones de mise en
défens permettent de reconstituer la végétation originelle. Les essences arborées épargnées sont :
V. paradoxa C.F. Gaertn, P. biglobosa (Jacq.) Benth., F. albida (Del) A. Chev, L. microcarpa
Engl. et K. Krause, T. indica L. et A. digitata L. A. gayanus Kunth domine la strate herbacée
mais devient de plus en plus rare (Sedogo, 1993). On y trouve aussi Pennisetum pedicellatum
Trin, Crotalaria retusa L. ainsi que certaines espèces adventices notamment Striga hermonthica
(Del.) Benth.
Les principaux sols de la station de Saria ont été décrits par plusieurs travaux de terrain. Jenny
(1964), Roose (1980) et Sedogo (1981) ont classé les sols de Saria dans le sous groupe de sols
ferrugineux tropicaux lessivés sur la base de la classification française. Hien (2004), sur la base
de la World Base Reference (FAO, 1999), et d’une description morphologique sur le terrain et de
différentes analyses, a classé ces sols en Acrisol ferrique. Le même auteur, sur la base de la
classification américaine, a classé ces sols en Kanhaplic haplustalfs. Les analyses physiques et
chimiques réalisées sur les échantillons du solum de référence sous jachère ont révélé une texture
grossière, limono- sableuse en surface et limono-argileuse en profondeur. La texture
déséquilibrée de ce sol en surface (faible teneur en argile (14, 4%), teneur élevée en sables fins
(32%) et limons grossier (17,4%)) en plus de la faible teneur de Matière Organique du Sol
(MOS) conduit à des phénomènes de prise en masse dans ces sols (Nicou, 1975) cité par Hien
(2004). La somme des bases, constituée essentiellement des ions Ca, est faible et le pH est acide
(Hien, 2004).
Les dispositifs «essais longue durée» sont situés dans la partie Nord de la Station de la Direction
Régionale de Recherches Environnementales et Agricoles (DRREA) du Centre, dans le village
de Saria (Annexe 2). Les dispositifs sont constitués de 03 essais nommés respectivement Saria I,
Saria II et Saria III (Annexe 3). Ces essais sont mis en place pour étudier la fertilité d’un sol
ferrugineux tropical (Arenosol) sous plusieurs pratiques agricoles (rotations, fertilisations et
labour).
39
Il s’agit d’un dispositif mis en place en 1960, pour étudier l’évolution de la fertilité d’un sol
ferrugineux tropical sous l’influence de différentes pratiques culturales comprenant des fumures
minérales et organiques. Trois systèmes de rotation sont utilisés :
- monoculture de sorgho ;
- rotation sorgho – coton ;
- rotation sorgho – légumineuse (arachide jusqu’en 1973, puis niébé ensuite).
A la suite de phénomènes d’acidification observés sur l’ensemble du dispositif, un chaulage a été
effectué en 1978 et en 1988, à raison de 1,5 t ha-1 de chaux agricole (74 % CaO) enfouie au
moment du labour. Les fumures minérales et organiques ont été réajustées après 1976, sans
remettre en cause la définition des traitements, le dispositif et les techniques culturales
appliquées sur l’ensemble de l’essai (préparation, semis à la bonne date, respect de la densité de
semis pour chaque culture, démariage précoce, sarclo-binages précoces et réguliers). Le labour
est effectué tous les ans pour tous les traitements, à 15-20 cm de profondeur. Le sorgho cultivé
est la variété Sariaso 14 (Annexe 4) Une synthèse a été faite par Sedogo (1993).
Six traitements identiques sont appliqués à chacun des trois systèmes ; la composition de la
fumure minérale est adaptée à la nature de la culture. La fertilisation est exprimée en kg de N, kg
de P2O5 et kg de K2O. Les six traitements sont :
La paille est exportée pour l’ensemble des traitements à l’exception de T2. Le recyclage de la
paille de sorgho est effectué à partir des pailles de l’année précédente ; elle est hachée avant
d’être apportée sur les parcelles. Le fumier est un mélange de paille de sorgho et de déjections
40
animales produites à l’étable, stocké dans des fosses où il évolue pendant 6 mois environ. Le
fumier et la paille sont enfouis par le labour ainsi que les engrais minéraux, lors du semis. Les
engrais apportés à la montaison et à la floraison sont enfouis par le sarclo-binage réalisé juste
après leur épandage. L’urée est fractionnée au semis, à la montaison et à la floraison.
Le dispositif est un split-plot en blocs complets, avec six répétitions. Les parcelles mesurent 10
m de long sur une largeur de 8,40 m. Une allée de 2 m sépare deux blocs voisins (Annexe 5).
L’étude des nématodes sur ce site a été faite pour les trois rotations culturales, sur les 06
traitements. L’étude de la macrofaune sur ce site a été faite pour les trois rotations uniquement
sur le traitement T3 (traitement vulgarisé en milieu paysan).
Ce dispositif a été implanté en 1980, pour comparer les effets de diverses sources de matières
organiques exogènes (fumier, pailles de sorgho, composts aérobies, composts anaérobies), en
présence ou non de fumure azotée (sous forme d’urée) sur les rendements du sorgho (variété
Sariasso 14) et la fertilité du sol. Un accent particulier est porté sur les effets des traitements sur
la matière organique du sol (MOS) et la nutrition azotée du sorgho. Le labour est effectué pour
tous les traitements à 15 – 20 cm de profondeur. Les parcelles mesurent 5,20 m de longueur sur 4
m de largeur. Une allée de 2 m sépare deux blocs voisins. C’est un dispositif en factoriel 5 x 2
avec 6 répétitions (Annexe 6).
Ce dispositif combine quatre (04) types de substrats organiques avec deux niveaux d’azote :
L’apport de l’azote est de 60 kg ha-1an-1 sous forme d’urée (46% de N) en deux fractions : une
moitié au semis et une autre à la montaison (30 jours après semis). Le compost aérobie est
obtenu par le compostage de paille de sorgho et de déjections de bovins, dans des fosses pendant
3 mois. Il est préparé dans des compostières de 1,5 m3. Ce que l’on nomme compost anaérobie
dans cette expérimentation est en fait un sous produit de méthanisation issu de la fermentation
dans des cuves de biogaz anaérobie de la station ; la paille de sorgho et les déjections animales
sont fermentées en milieu anaérobie, pendant 5 à 6 mois. Il y a aussi une application de fumure
PK uniforme.
L’essai EEP a été implanté en 1990 en vue d’étudier les effets à long terme des modes de travail
du sol sur l’évolution des propriétés physiques, chimiques et biologiques du sol sous culture de
sorgho (variété Sariaso 14). Deux types de préparation du sol (grattage du sol à la daba, (sorte de
houe), ou travail manuel, labour à plat aux bœufs) associés ou non à l’apport de 10 t ha-1 an-1de
fumier sont ainsi évalués. Le labour aux bœufs est effectué à 15-20 cm et le grattage manuel à 3-
5 cm de profondeur. La fumure minérale est apportée chaque année sous forme de NPK (14-23-
14) et d’urée (46% de N), aux doses respectives de 100 et 50 kg ha-1. Les parcelles mesurent 8 m
de longueur et 7 m de largeur. Une allée de 2 m sépare deux blocs voisins. C’est un dispositif en
bloc de Fisher avec 3 répétitions (3 blocs) (Annexe 7).
Tous les 04 traitements ont été considérés dans l’étude de la microfaune et de la macrofaune du
sol.
L’inventaire des nématodes a été réalisé dans 42 champs paysans sous des pratiques culturales
différentes. Les prélèvements d’échantillons pour étudier les nématodes ont été effectués dans 32
exploitations en culture de niébé et 10 en culture de sorgho. Les exploitations paysannes sont
42
situées dans les villages de Saria, Villy et Godin autour dans la station de recherches
environnementales et agricoles de Saria (Figure III.2).
Les champs de niébé ont été essentiellement fertilisés en NPK (14-23-14). Deux exploitants ont
fait un épandage de fumier (Sa21 et Vi18), et un seul (Sa12) a épandu des feuilles de neem
(Azadirachta indica A. Juss). La superficie des champs de niébé varie de 0,1 à 2 ha ; exception
faite du producteur Sa16 dont le champ de niébé a une superficie de 7 ha. Les détails de la
fertilisation dans les différentes exploitations de niébé sont donnés dans le Tableau III.1. Pour
l’analyse des résultats, les exploitations ont été reparties en 4 groupes selon la dose de NPK
appliquée :
Figure III.2: Sites d’étude en milieu paysan (villages de Villy, Saria et Godin).
44
Le traitement T3 (fumure minérale faible +5 tonnes de fumier par ha tous les deux
ans+exportation de la paille) pratiqué sur le site Saria I (EEF) est un traitement conseillé à la
vulgarisation en milieu paysan, notamment au sein des producteurs agricoles situés dans les
villages autour de la station de recherches de Saria. Un inventaire des nématodes sous cultures de
sorgho chez 10 de ces producteurs a permis d’étudier l’infestation en nématodes au sein de leurs
exploitations. Les champs de sorgho sont séparés de ceux du niébé même s’ils appartiennent au
même producteur.
Tableau III.2: Liste des producteurs appliquant le traitement T3 (fumure minérale faible
(37-23-14-6S-1B) avec fumier (5 t ha-1 2 ans-1) avec exportation de la paille de sorgho.
I. Echantillonnage de la microfaune
Les nématodes ont été échantillonnés selon la méthode des cultures en rangs. L’échantillon
d’une parcelle est constitué par des prélèvements de sols effectués à 20 cm de profondeur, en
plusieurs endroits à l’aide d'une truelle, en fonction de la taille de la parcelle, de manière à
couvrir toute la parcelle (pour la taille de nos parcelles qui varient de 20,8 à 84 m2, le
prélèvement a été fait en 5 points). Un échantillon pèse en moyenne 3 kg de sol et des fragments
de racines du sorgho. Le prélèvement des échantillons a été effectué au lendemain de la récolte.
Les populations de la plupart des nématodes phytoparasites dans le sol ont tendance à culminer
en cette période, une fois que la partie aérienne des cultures s'est fanée ou est morte (Celetti,
2006). Au total 102 échantillons ont été prélevés sur les 03 sites des essais “longue durée” : 54
échantillons à Saria I, 30 échantillons à Saria II, 12 échantillons à Saria III et 06 échantillons
dans les jachères bordant les sites. Trente (30) échantillons ont été prélevés dans les exploitations
paysannes. Les échantillons de sols ont été placés dans de sacs plastiques attachés et étiquetés,
entreposés à l'abri des rayons du soleil dans un endroit frais et transportés au laboratoire de
nématologie de la Direction Régionale de Recherches Environnementales et Agricoles (DRREA)
de Farako-bâ (Bobo-Dioulasso, Burkina Faso) pour l’extraction et l’identification des
nématodes.
racines sont maintenues sous un brouillard pendant 14 jours. Leur décomposition entraîne la
libération des nématodes qui sont retenus dans le récipient. Ils sont soumis à une filtration active
avant le comptage. Après extraction, l’identification et le dénombrement des nématodes sont
effectués à l’aide de la plaque de comptage sous la loupe binoculaire. L’identification des
nématodes est effectuée à l’aide de critères biologiques tels que la forme du corps, la forme du
stylet et les soies de la tête. Les effectifs de la population des nématodes sont exprimés en
nombre de nématodes / gramme de racines fraîches (N/g racines).
Pour chaque traitement, trois (03) monolithes ont été pris. La macrofaune a été recueillie par tri à
la main à l’aide de pincettes sur un plateau en plastique. Au total cinquante sept (57) monolithes
ont été prélevés (dix huit (18) à Saria I, dix-huit (18) à Saria II, douze (12) à Saria III et neuf (09)
dans les jachères bordant les sites de culture). Les vers de terre ont été tués dans 75% d'alcool,
puis fixés dans du formaldéhyde 4%. Les termites et les autres groupes de macrofaune ont été
conservés dans des flacons contenant de l’alcool à 75% et acheminés au laboratoire pour
l’identification. Celle-ci a été réalisée au Département de zoologie des invertébrés du Musée
National de Nairobi au Kenya et au Laboratoire d’Histoire Naturelle du Centre National de la
Recherche Scientifique et Technologique au Burkina Faso.
Le rendement en grains et en pailles du sorgho d’une parcelle est le rendement de tous les pieds
de la parcelle utile. La parcelle utile est obtenue en éliminant deux lignes de culture de chaque
côté de la parcelle élémentaire. Sur cette partie restante, un poquet est également abandonné à
chaque bout de ligne pour éviter les effets de bordure. Les rendements en grains et en pailles sont
calculés en prenant en compte tous les pieds du sorgho la parcelle utile à la récolte.
48
Chapitre V. Résultats
I. Étude des effets des rotations culturales sur la faune du sol et les
rendements des cultures
Au total 05 espèces de nématodes ont été identifiées dans les 03 rotations. Il s’agit de
Pratylenchus brachyurus Godfrey, 1929 (Famille : Hoplolaimidae, sous – famille :
Pratylenchinae), Tylenchorhynchus martini Cobb, 1913 (Famille : Tylenchidae), Helicotylenchus
multicinctus Cobb, 1893 (Famille Hoplolaimidae), Scutellonema cavenessi Andrassy, 1958
(Famille Hoplolaimidae), Criconemoïdes curvatum Raski, 1952 (Famille : Criconematidae).
Leurs densités varient de 7 à 3770 N / dm3 de sol selon le traitement appliqué à la rotation. La
cinquième espèce C. curvatum a été rencontrée uniquement sur la rotation SN à raison de 27 N
par dm3. Les trois premières espèces (P.brachyurus T. martini, et H. multicinctus) représentent
plus de 98% du nombre de nématodes. L’espèce S. cavenessi est très faiblement représentée sur
l’ensemble des 03 rotations, avec des densités de 0 à 60 individus par dm3 de sol (Tableau V.1).
La densité de population de P. brachyurus est significativement corrélée au type de rotation (p =
0,002) et non significative quant au type de traitement (p=0,731). La densité de population de T.
martini est significativement corrélée au type de traitement (p =0,007) et non significative pour
le type de rotation (p = 0,892); celle de H. multicinctus est significativement corrélée au type de
rotation (p = 0,001) et au type de traitement (p = 0,034). Les densités de population de S.
cavenessi et C. curvatum ne sont pas significativement corrélées ni au type de rotation (p =1,000
et p = 0,376) ni au type de traitement (p = 0,273 et p = 0,428).
principaux nématodes enregistrent des taux d’infestation respectifs de 3591 et 3280 N/dm3 de sol
pour P. brachyurus et 2963 et 1207 N/dm3 de sol pour T. martini au niveau des traitements T2 et
T4. Les deux autres nématodes ont de faibles densités de populations, de 60 à 200 N/dm3 de sol
dans cette rotation (Tableau V.1).
Tableau V.1: Infestation en nématodes (N/dm3 de sol) du sol sous les différentes rotations
en fonction des traitements sur le site Saria I
Espèces de nématodes
Types de traitements
appliqués aux 03 rotations Praty Tylencho Helico Scutello Crico
SST1 2433ab±191 1320b±105 113a±8,72 0 0
SST2 3591a±287 2963bc±239 27ba±2,21 60a±5 0
SST3 940b±72 727ba±61 80a±6,47 0 0
SST4 3280a±263 1207b±96 27ba±2,19 0 0
SST5 460c±32 353a±32 200c±16,01 0 0
SST6 1175b±94 1027b±82 0 0 0
Praty = P. brachyurus ; Tylencho = T. martini ; Hélico = H. multicinctus; Scute = S. cavenessi ; Crico = C. indicus,
T1 – T6 : Traitements appliqués SS: Monoculture de sorgho; SC: Rotation Sorgho-Coton; SN: Rotation Sorgho-Niébé
52
Dans tous les trois (03) systèmes de culture, les traitements T2 et T4, qui associent la fumure
minérale à faible dose sans fumier, ont été les plus infestés (Tableau V.2). Ces deux traitements
ont représentés en moyenne 55% des infestations pour la rotation S et SC. Pour la rotation SN, le
traitement T6 rejoint les traitements les plus infestés et les trois traitements regroupent 77% des
infestations. Les traitements associant la fumure minérale et le fumier (T3, T5) se sont révélés,
par contre, moins infestés par les nématodes. Toutes espèces confondues, ces traitements
entraînent en moyenne, 10 % des infestations par rotation, sauf pour le sorgho-coton où on
enregistre un taux de 16% pour T5 (Tableau V.1).
Tableau V.3: Nombre total de nématodes et proportion (%) selon la rotation culturale à
Saria I
Un inventaire des nématodes dans la jachère qui borde le site a été effectué pour comparer les
populations de nématodes du site de culture (Figure V.1). Cet inventaire montre une
nématofaune plus diversifiée, on note l’apparition de Telotylenchus indicus, espèce non recensée
sur le site cultivé.
4000
2630
2000 1300
360 620
200
0
Crico Telo Praty Scute Helico Tylencho
Espèces de nématodes
Cette population est dominée par T. martini et H. multicinctus et S. cavenessi, avec des densités
respectives de 6010, 2630 et 1300 N/dm3 de sol. P. brachyurus, a des densités relativement
faibles (620 N/dm3 de sol) dans la jachère par rapport au site de culture.
Parmi les 5 nématodes rencontrés dans le sol, un seul est responsable des infestations des racines
du sorgho. Il s’agit de P. brachyurus, dont les taux d’infestation vont de 1 à 35 N/g de racines
(Tableau V.4).
Dans la rotation sorgho continu, le T1 (témoin absolu) est le plus infesté, avec 35 N/g de racines.
Les traitements les moins infestés sont les traitements T3 (fumure minérale de faible dose avec
fumier) et T5 (fumure minérale de forte dose avec fumier) avec, respectivement 4 et 2 N/g de
racines. Les 3 autres traitements T2 (fumure minérale faible dose avec recyclage des pailles de
sorgho tous les deux ans), T4 (fumure minérale de faible dose sans fumier) et T6 (fumure
minérale de forte dose sans fumier) occupent une position intermédiaire, avec, respectivement, 8,
12 et 11 N/g de racines (Tableau V.4).
Au niveau de la rotation sorgho-coton, les taux d’infestation vont de 0 à 18 N/g de racines. Le
taux d’infestation le plus élevé est enregistré au niveau du T1 avec 18 N/g de racines. Ici aussi
c’est le traitement T5 qui n’enregistre pas une infestation et le traitement T3 a un taux
d’infestation de 1 N/g de racines. Les 3 autres traitements ont des taux d’infestation qui varient
de 3 à 5 N/g de racines.
La tendance observée dans la monoculture de sorgho et la rotation sorgho-coton se confirme au
niveau de la rotation sorgho-niébé. Le taux maximum d’infestation est rencontré au niveau de
T1, avec 11 N/g de racines. Le traitement T3 n’est pas infesté et les autres traitements ont de
faibles taux d’infestation, allant de 1 à 4 N/g de racines.
D’une manière générale, les racines des cultures sont plus infestées par P. brachyurus dans la
monoculture de sorgho par rapport aux deux autres types de rotation, sorgho-coton et sorgho-
niébé. Le sorgho-niébé étant la rotation où les racines des plantes sont les moins infestées par P.
brachyurus. Les taux moyens d’infestation des 3 systèmes de rotation (rotation sorgho-sorgho,
sorgho-coton et sorgho-niébé) sont respectivement de 12, 5,5 et 3,5 N/ g de racines (Tableau
V.4).
55
Tableau V.4: Infestation des racines du sorgho (N / g de racines) par P. brachyurus dans
les différentes rotations en fonction des traitements sur le site Saria I
T1 – T6 : Traitements appliqués
SS: Monoculture de sorgho ; SC : Rotation Sorgho-Coton; SN : Rotation Sorgho-Niébé
L’inventaire des nématodes du sol et des racines dans les 3 types de rotation montre des taux
d’infestation variés selon le type de rotation. Dans les rotations sorgho-coton (SC) et sorgho-
56
niébé (SN), on a constaté une forte régression de P. brachyurus, qui est le nématode le plus
abondant en monoculture de sorgho. Dans la jachère, on note aussi une très faible présence de P.
brachyurus, mais la nématofaune a été plus diversifiée que sur les sites cultivés. Les racines du
sorgho ont été également moins infestées dans les deux premières rotations (SC et SN). Les
traitements avec apport simultané de matière organique et de fumure minérale réduisent
l’infestation des racines par les nématodes par rapport à un apport de l’un ou l’autre de ces
substrats. Ceci montre que l’apport conjoint des matières organiques et des fumures minérales,
associé à la rotation culturale, permet de maintenir le potentiel de production des sols et limite
l’impact des nématodes sur les cultures.
Sur le site d’étude, 3 espèces de termites et des termites ailés non identifiés ont été recensés
(Tableau V.5). Il s’agit des espèces suivantes : Odontotermes sp. Holmgren 1912, Odontotermes
magdalenae Grassé & Noirot 1950 et Trinervitermes sp. Holmgren 1912. Ces termites sont
essentiellement des termites moissonneurs et champignonnistes (Trinervitermes sp., O.
magdalenae) pour la monoculture de sorgho, de moissonneurs (Trinervitermes sp.) pour la
rotation sorgho-niébé et de champignonnistes (Odontotermes sp.) pour la rotation sorgho-coton.
Les termites ailés sont présents sur l’ensemble des trois rotations. La jachère de bordure présente
une plus grande diversité de termites que les sites de cultures, avec 04 espèces de termites
composées de champignonnistes (Macrotermes subhyalinus Rambur 1842), de lignivores
(Amitermes stephensoni Harris 1957 et Microcerotermes parvulus) et de moissonneurs
(Trinervitermes sp.).
57
Tableau V.5: Espèces, nombre, biomasse, Indice de Shannon (IS) et Indice d’Équitabilité
(IE) des termites à Saria I en fonction du type de rotation
Types de Nombre IS IE
rotation Espèces de termites d’individus Biomasse
(/m²) (g/m²)
La monoculture de sorgho est la pratique culturale qui renferme le plus grand nombre
d’individus par unité de surface (97 individus/m²), suivie des rotations sorgho/coton (83
individus/m²) et rotation sorgho/niébé (58 individus/m²) (Figure V.2). La jachère qui borde ce
site est plus riche en nombre d’individus que les 03 types de rotations avec 180 individus/m².
58
200 180
Nombre /m²
160
120 97
83
80 58
40
0
SN SC SS JACHERE
Types de rotation
Figure V.2: Nombre de termites par unité de surface à Saria I en fonction du type de rotation
Les trois (03) systèmes de rotation (SS, SN et SC) ont des valeurs de biomasse totale respectives
de 0,191; 0,157; et 0,183 g/m2. Elles sont nettement inférieures à la biomasse de la jachère
(0,789 g/m2) (Figure V.3).
g/m² 1
0,789
0,8
0,6
0,4
0,157 0,183 0,191
0,2
0
SN SC SS JACHERE
Types de rotation
Figure V.3: Biomasse des termites par unité de surface à Saria I en fonction du type de rotation
Au niveau de l’Indice de Shannon, nous avons la plus grande diversité pour la monoculture de
sorgho (IS=0,8432), suivi des rotations sorgho-niébé (IS=0,2036) et sorgho-coton (IS=0,1555).
La jachère a une valeur d’Indice de Shannon plus élevée que celle des sites de culture
(IS=1,3134) (Figure V.4). Par rapport à la valeur moyenne de l’Indice de Shannon (IS moyen =
0,6289), nous avons les rotations SN et SC qui sont situées en dessous de la moyenne, puis la
jachère et la rotation sorgho-sorgho au dessus de cette valeur. L’Indice d’Equitabilité (IE)
montre un peuplement plus équilibré dans la monoculture de sorgho par rapport aux deux autres
rotations qui ont des peuplements contrastés, dominés par une seule espèce. La jachère présente
une meilleure répartition des espèces (IE = 0,95) (Tableau V.5).
Indice de 1,8867
Shannon
1,3134
1,2578
0,8432
0,6289
0,2036 0,1555
0
SN SC SS JACHERE
Types de rotation
Figure V.4: Variation de l’indice de diversité des termites des différentes rotations à Saria I
par rapport à la diversité moyenne (IS moyen = 0,6289)
Trois espèces de vers, Millsonia inermis Beddard 1894, Dichogaster affinis Michaelsen 1890 et
Dichogaster sp Beddard 1888 et des vers juvéniles ont été rencontrés (Tableau V.6). Ils
appartiennent à deux groupes de vers de terre. Dichogaster affinis et Dichogaster sp sont des
60
Tableau V.6: Espèces, nombre, biomasse, Indice de Shannon (IS) et Indice d’Équitabilité
(IE) des vers de terre des différentes rotations à Saria I en fonction des types de rotations
Des trois (03) types de rotations, le plus grand nombre d’individus de vers de terre par unité de
surface (15 individus) est rencontré dans la rotation sorgho-niébé (Figure V.5). Les 02 autres
rotations renferment chacune cinq (05) d’individus. La jachère se distingue nettement du site
cultivé, avec 44 individus des deux espèces ; le nombre d’individus de D. affinis représente
presque le double de M. inermis.
61
50 44
Nombre /m²
40
30
20 15
10 5 5
0
SC SS SN JACHERE
Types de rotation
Figure V.5: Nombre des vers de terre par unité de surface à Saria I en fonction du
type de rotation
La biomasse varie dans le même sens que le nombre d’individus (Figure V.6). La rotation
sorgho-coton a la plus petite valeur de biomasse (0,075 g/m²), suivie du sorgho continu (0,73
g/m²). La troisième rotation, sorgho-niébé, possède une biomasse de vers de terre nettement au
dessus de celles des deux autres rotations (5,59 g/m2). La jachère a la biomasse la plus
importance avec 46,23 g/ m².
50 46,23
g / m²
40
30
20
10 5,59
0,08 0,73
0
SC SS SN JACHERE
Types de rotation
Figure V.6: Biomasse des vers de terre par unité de surface à Saria I en fonction du type de
rotation
L’Indice de Shannon et l’Indice d’Equitabilité ont des valeurs nulles pour deux rotations : le
sorgho-sorgho et le sorgho-coton. La rotation sorgho-niébé et la jachère ont une diversité proche,
avec des valeurs respectives de 0,6365 et 0,6554. L’Indice d’Equitabilité a des valeurs
respectives de 0,92 et 0,95 pour le SN et la jachère (Tableau V.6). Par rapport à la valeur
moyenne de l’indice de diversité (IS moyen = 0,3289), la jachère et la rotation sorgho-niébé sont
situées au dessus, et les rotations S et SC en dessous (Figure V.7).
0,969
Indice de
Shannon
0,6365 0,6554
0,646
0,323
0 0
0
SC SS SN JACHERE
Types de rotation
Figure V.7: Variation de l’indice de diversité des vers de terre des différentes rotations à Saria I
par rapport à la diversité moyenne (IS moyen = 0,3230)
A côté des deux principaux groupes (termites et vers de terre), d’autres groupes de macrofaune
ont été inventoriés sur le site d’étude et dans la jachère de bordure (Tableau V.7). Cette
macrofaune est constituée d’insectes ptérygotes et leurs larves (Coléoptères, Diptères,
Hémiptères, Orthoptères et Dermaptères), de Collemboles et de Myriapodes (diplopodes).
63
Tableau V.7: Autres types de macrofaune des différentes rotations de l’Essai Entretien de
Fertilité (EEF)
Nombre
total par
Types de rotation Types de macrofaune Nombre/m² type de
rotation
Dermaptères 1
Rotation sorgho-sorgho Hyménoptères (fourmis) 11 15
Hémiptères 3
Hyménoptères (fourmis) 5
Collemboles 1 11
Rotation sorgho-niébé Diptères (larves) 3
Coléoptères (larves) 2
Coléoptères 3
Rotation sorgho-coton Diptères (larves) 1
Hyménoptères (fourmis) 16 22
Hémiptères 2
Hémiptères 1
Hyménoptères (fourmis) 46
Jachère Diplopodes 3 64
Coléoptères 8
Orthoptère (larves) 6
Quel que soit le type de rotation, les fourmis constituent le groupe dominant de cette
macrofaune, suivi des coléoptères et leurs larves. C’est la rotation sorgho-coton qui contient le
plus grand nombre d’individus (22), suivie du SS (15). La rotation sorgho-niébé contient moins
d’individus (11) que la rotation sorgho-sorgho mais avec une plus grande diversité d’ordres. La
jachère renferme plus d’individus (64) et d’ordres par rapport aux sites de cultures.
L’étude la macrofaune du sol sous trois types de rotations culturales (monoculture de sorgho,
rotation sorgho- coton et rotation sorgho – niébé) a montré une dynamique variée en fonction du
type de rotation. La monoculture de sorgho a renfermé plus d’espèces de termites avec une
répartition moins contrastée, par rapport aux deux autres types de rotation. Le nombre
d’individus par unité de surface a été également plus élevé dans la monoculture de sorgho. Les
populations de vers et les groupes secondaires de macrofaune ont été plus nombreux sous la
64
Les rendements agricoles moyens (grains et paille) obtenus en 2008, tous traitements confondus,
placent la rotation sorgho-niébé (1765 et 2744 kg) en tête, suivie, respectivement de la rotation
sorgho-coton (1669 et 2565 kg) et de la monoculture de sorgho (1376 et 1960 kg) (Tableau V.8).
Tableau V.8: Rendements moyens en grains et pailles (kg / ha) du sorgho par traitement et
par rotation en 2008 de l’EEF
Traitements
Grains Pailles Grains Pailles Grains Pailles
T1 – T6 : Traitements appliqués
SS: Monoculture de Sorgho; SC : Rotation Sorgho-Coton; SN : Rotation Sorgho-Niébé
65
Quel que soit le type de rotation, les traitements T3 et T5 fournissent les meilleurs rendements
(Tableau V.8). Le traitement T2 qui associe le recyclage de la paille, occupe une position
intermédiaire entre les rendements élevés (T3 et T5) et les rendements faibles (T4 et T6). Les
rotations sorgho-coton et sorgho-niébé présentent en générale les meilleurs rendements en grains
par rapport à la monoculture pour les traitements T3 et T5. On observe des différences
significatives entre les rendements de ces rotations par rapport à la monoculture ; exception faite
pour le T3 où il n’y a pas de différence significative entre la rotation sorgho-sorgho et sorgho-
cotion (Tableau V.8).
D’une manière générale, dans les rotations sorgho-coton et sorgho-niébé les rendements
agricoles sont plus élevés que dans la monoculture de sorgho. Dans la monoculture et dans les
deux types de rotation, les traitements avec apport de matière organique et/ou minérale
présentent aussi les meilleurs rendements agricoles, comparativement aux traitements témoins.
Les augmentations de rendements sont plus importantes suite aux apports conjoints de matière
organique et minérale dans les deux rotations et la monoculture comparativement à l’apport d’un
seul de ces substrats. Ces résultats démontrent la pertinence de la pratique de la rotation des
cultures ainsi que celle de l’apport conjoint de la matière organique et la fumure minérale qui
permettent d’augmenter les rendements des cultures et de maintenir le potentiel de production
des sols agricoles.
II. Étude des effets de différentes sources de matières organiques exogènes sur
la faune du sol et les rendements des cultures
L’étude des effets de l’apport de matières organiques exogènes sur la faune du sol a été effectuée
à partir de l’Essai Étude Comparative (EEC) ou Saria II. En rappel, cet essai de longue durée
compare les effets de diverses matières organiques exogènes (fumier, paille de sorgho, compost
aérobie, compost anaérobie), avec deux niveaux de fumure azotée sur les rendements du sorgho
et la fertilité du sol.
66
Tableau V.9: Infestation en nématodes (N/dm3 de sol) à Saria II par type de traitement et
par espèce
Espèces de nématodes
Le tableau V.9 montre que nous avons une infestation due quasi uniquement à deux espèces, P.
brachyurus et T. martini, avec des densités beaucoup plus élevées pour la première : 3960 N/dm3
de sol contre 1969 N/dm3 de sol. Les traitements avec apport de fumier sont les plus infestés,
suivis de ceux avec composts. Les traitements avec incorporation de paille arrivent en troisième
position. L’apport d’azote s’est traduit par une hausse de l’infestation par P. brachyurus et T.
martini pour tous les traitements, à l’exception du traitement avec incorporation de compost
anaérobie. Ceci est particulièrement significatif sur les traitements avec incorporation de fumier
(T7 et T8), où l’apport d’azote a augmenté de plus de la moitié, l’infestation en nématodes.
De façon globale, en considérant toutes les espèces, 61% des nématodes sont recensés dans les
traitements avec apport d’azote contre 39% pour les traitements sans azote (Tableau V.10). Le
traitement avec incorporation de compost anaérobie est le seul où on n’observe pas une
augmentation de l’infestation par les nématodes du sol avec de l’apport d’azote.
68
Tableau V.10: Nombre total de nématodes du sol et proportion (%) des différents
traitements appliqués à Saria II
Types de traitement
Traitements sans azote Traitement avec azote
T1 T3 T5 T7 T9 T2 T4 T6 T8 T10
Nombre de
nématodes 2386 5618 3559 5765 2945 3619 5026 8192 9711 5326
par type de
traitement
Nombre total
de
nématodes 20 273 31 874
par niveau
d’apport
d’azote
% de
nématodes 39 61
par niveau
d’apport
d’azote
L’inventaire des nématodes dans la jachère de bordure a permis de recenser 5 espèces (Figure
V.8). Les espèces Telotylenchus indicus et Xiphinema sp. n’ont pas été recensées dans la jachère.
69
3000
2000
1300 1320
1000
360
110
0
Crico Praty Scute Helico Tylencho
Nématodes
Une seule espèce de nématode, P. brachyurus est responsable des infestations des racines sur
l’Essai Etude Comparative (Tableau V.11). Suivant le traitement, on enregistre des taux
d’infestation allant de 2 à 46 N/g de racines.
Les traitements avec apport de fumier (T7, T8) et composts (T3, T4, T5 et T6) enregistrent les
plus faibles infestations des racines par les nématodes. Les traitements avec paille (T9, T10)
constituent, avec les témoins les traitements les plus infestés. Pour tous les traitements, l’apport
de l’azote s’est traduit par une réduction de l’infestation. Les traitements avec incorporation de
compost occupent une position intermédiaire entre les traitements à faible infestation (utilisation
de fumier) et les traitements à forte infestation (incorporation de paille).
70
Tableau V.11: Infestation des racines du sorgho par P. brachyurus sous différents
traitements à Saria II
L’étude des nématodes sous culture de sorgho avec incorporation de diverses matières
organiques a permis de recenser 07 espèces de nématodes. Ces nématodes sont fortement
dominés par deux principales espèces, P. brachyurus et T. martini. La densité de leur population
est plus importante dans le sol sous apport de matières organiques exogènes par rapport au
traitement témoin. L’apport d’azote a permis l’installation de plus de nématodes dans le sol. Les
matières organiques ont permis de mieux protéger les racines contre les nématodes,
comparativement au traitement témoin. L’apport des matières organiques exogènes a donc
permis de réduire l’infestation des racines du sorgho par les nématodes. Cette protection a été
plus efficace avec le fumier et les composts.
71
II.2.1. Termites
Sur cet essai, 07 espèces de termites ont été recensées dans les parcelles cultivées et dans la
jachère. Il s’agit de : M. subhyalinus, A. stephensoni, M. parvulus, O. magdalenae,
Odontotermes sp, Microtermes sp, Trinervitermes sp et des termites ailés. Les traitements
incluant la paille renferment plus d’individus de termites, suivis des traitements incluant le
fumier (Tableau V.12). Les termites ailés et l’espèce champignonniste O. magdalenae sont
présents au sein de tous les traitements. Les espèces dominantes dans la jachère de bordure sont
les lignivores (A. stephensoni et M. parvulus) et les moissonneurs (Trinervitermes sp.).
Le nombre d’individus de termites par unité de surface est plus élevé dans les traitements avec
incorporation de paille (Figure V.9). On y rencontre, respectivement, 624 individus pour P(-N) et
519 individus pour P(+N). Les traitements avec incorporation de fumier arrivent en seconde
position, avec 141 individus pour F(-N) et 212 individus pour F(+N). Dans les deux (02)
traitements témoins (T(-N) et T(+N)) nous avons respectivement 54 et 123 individus par unité de
surface qui ont été recensés. La jachère de bordure renferme 396 individus par unité de surface.
La biomasse totale est plus importante dans les traitements avec recyclage de la paille (0,65 g
pour P(-N) et 0,82 pour P(+N)) par rapport aux traitements avec fumier (0,24 g pour F(-N) et
0,29 g pour F(+N) (Figure V.10). La jachère a une biomasse plus importante de 1,6012 g.
72
Tableau V.12: Espèces, nombre, biomasse, Indice de Shannon (IS) et Indice d’Équitabilité
(IE) des termites par type de traitement à Saria II
Types de
traitement Espèces de termites Nombre Biomasse IS IE
(/m²) (g/m²)
Types de traitement
Figure V.9: Nombre des termites par unité de surface à Saria II en fonction du type de traitement
2
g /m² 1,6012
1,6
1,2
0,824
0,8 0,658
Traitements
Figure V.10: Biomasse des termites par unité de surface à Saria II en fonction du type de
traitement
74
La jachère a un indice de diversité plus élevé que toutes les parcelles cultivées sous les différents
traitements, à l’exception du traitement avec incorporation de paille avec apport d’azote P(+N).
Mais, l’Indice d’Équitabilité montre une meilleure répartition des espèces dans les parcelles
cultivées par rapport à la jachère. L’apport de l’azote s’est traduit par une hausse de diversité à
l’exception du traitement témoin, mais n’a influencé sensiblement la répartition des espèces que
dans le cas du fumier (Tableau V.12). Par rapport à l’Indice moyen de Shannon (IS moyen =
1,0044), les deux traitements témoins et le traitement F(-N) sont situés en dessous de cette valeur
(Figure V.11).
2,0088
Indice de 1,4273
Shannon
1,2096
1,0802 1,0451
0,9573
1,0044
0,6865 0,6246
Types de traitement
Figure V.11: Position de l’indice de diversité des termites des différents traitements de Saria II
par rapport à la diversité moyenne (IS moyen = 1,0044)
La population de vers de terre est représentée par deux espèces, M. inermis et D. affinis et des
vers juvéniles (Tableau V.13). Les deux espèces ont été rencontrées ensemble, uniquement sur le
traitement P(+N). Dans les autres traitements, on n’a rencontré qu’une seule espèce. Aucun vers
de terre n’a été rencontré sur le traitement T(-N). L’apport de l’azote a entraîné une hausse de la
diversité des vers de terre pour tous les traitements. Les deux espèces ont été recensées
également dans la jachère de bordure.
Tableau V.13: Espèces, nombre, biomasse, Indice de Shannon (IS) et Indice d’Équitabilité
(IE) des vers de terre à Saria II en fonction des différents traitements
Types de IS IE
traitement Espèces Nombre Biomasse
de vers de terre (/m²) (g/m²)
T(-N) 0 0 0 0,000 0
Le nombre de vers de terre par unité de surface montre que les traitements avec incorporation du
fumier sont plus riches en vers de terre par rapport aux traitements à la paille (Figure V.12). On
dénombre 05 individus pour P(-N) et F(-N), mais, avec des espèces différentes dans chaque cas.
L’apport de l’azote au traitement avec incorporation de paille a été plus bénéfique aux vers de
terre, en comparaison à son ajout au fumier. Ainsi, nous avons 10 individus pour P(+N) et 15
pour F(+N). Aucun individu n’a été recensé dans le traitement témoin sans azote. De manière
générale, dans chacun des traitements, l’apport de l’azote a été favorable aux vers de terre. La
jachère renferme plus d’individus par rapport au site de culture (25 individus).
30
Nombre / m² 25
25
20
15
15
10
10
5 5 5
5
0
0
Types de traitement
Figure V.12: Nombre de vers de terre par unité de surface à Saria II en fonction du type de
traitement
La biomasse des vers de terre est également plus importante dans le cas d’utilisation du fumier
par rapport à la paille (Figure V.13). Les deux traitements avec incorporation de fumier ont une
biomasse totale de 11,91 g, contre 5,24 g pour les traitements avec incorporation de paille. La
jachère avec une biomasse de 11,75 g, a la biomasse la plus importante par rapport à tous les
77
traitements. L’apport de l’azote se traduit par une hausse de biomasse, sauf pour le traitement
avec fumier.
16
g / m²
11,75
12
8 6,77
5,2 4,88
4
0 0,06 0,04
0
T(-N) T(+N) P(-N) P(+N) F(-N) F(+N) JACHERE
Types de traitement
Figure V.13: Biomasse des vers de terre par unité de surface à Saria II en fonction du type de
traitement
L’indice de Shannon est nul pour 04 traitements où seul une espèce de vers de terre a été
recensée: T(-N), T(+N), P(-N) et F(-N). L’apport d’azote aux traitements avec paille et fumier a
donné des peuplements équilibrés, avec des IE respectifs de 1 et 0,92 (Tableau V.13). Ces
traitements sont situés en dessous de la courbe de l’Indice de Shannon moyen (IS moyen =
0,2866). On retrouve au dessus de cette courbe, les traitements P(+N), F(+N) et la jachère
(Figure V.14).
78
0,8595
Indice de
0,6965 0,673
Shannon 0,6365
0,573
0,2865
0 0 0 0
0
T(-N) T(+N) P(-N) P(+N) F(-N) F(+N) JACHERE
Types de traitement
Figure V.14: Position de l’indice de diversité des vers de terre des différents traitements à Saria II
par rapport à la diversité moyenne (IS moyen = 0,2866)
A côté des termites et vers de terre, d’autres groupes de macrofaune ont été recensés (Tableau
V.14). Cette macrofaune secondaire est composée d’insectes ptérygotes et leurs larves
(Coléoptères, Diptères, Isoptères, Hémiptères, Orthoptères et Dermaptères), de Collemboles, de
Myriapodes (chilopodes et diplopodes) et d’araignées.
Les hyménoptères (fourmis), les coléoptères et leurs larves dominent cette macrofaune ; ils sont
présents dans 4 des 6 traitements et dans la jachère. Les dermaptères et les collemboles sont
présents dans les traitements avec paille et fumier avec apport d’azote. Ces deux groupes sont
absents dans les traitements témoins et dans la jachère. Les deux traitements P(+N), F(+N) et la
79
jachère arrivent en tête du nombre d’individus par unité de surface, avec, respectivement, 13, 23
et 37 individus/m².
Coléoptères 1
T(+N) Hémiptères 3
Orthoptères (larves) 2
Arachnides (araignées) 1
Hyménoptères (fourmis) 11
P(-N) Orthoptères (larves) 2
Isopodes 2
Hémiptères 5
Hyménoptères (fourmis) 9
P(+N) Dermaptères 1
Collemboles 2
Isopodes 1
Coléoptères (larves) 4
F(-N) Dermaptères 1
Coléoptères 2
Dermaptères 3
F(+N) Hyménoptères (fourmis) 17
Orthoptères (larves) 1
Collemboles 2
Chilopodes 1
Coléoptères (larves) 7
Jachère Coléoptères 3
Hyménoptères (fourmis) 24
Orthoptère (larves) 2
Les résultats de l’étude de la macrofaune du sol sous culture de sorgho avec incorporation de
diverses matières organiques exogènes constituées de paille et de fumier montrent que celles-ci
ont une influence sur l’installation de la macrofaune du sol. Les traitements avec paille ont été
bénéfiques à l’installation de termites constitués en grande partie de moissonneurs
(Trinervitermes sp) et de champignonnistes (Odontotermes magdalenae). Le fumier a été
favorable à l’installation des termites et des vers de terre constitués de deux genres : le genre
Dichogaster formé de vers de terre géophages, de faible profondeur (anéciques) et le genre
Millsonia formé de vers géophages de grande profondeur (endogés). La jachère a été plus riche
en macrofaune par rapport aux sites de cultures. Les matières organiques et la fertilisation azotée
ont permis d’atténuer l’impact de la mise en culture sur la macrofaune en maintenant une
diversité avec une meilleure répartition des espèces.
Les traitements avec apport des matières organiques exogènes (compost, fumier et paille) ont
donné en général les meilleurs rendements pour tous les traitements par rapport aux traitements
témoins (T(-N) et T(+N)) (Tableau V.15). On observe cependant une exception avec les
traitements T(+N) et Can(-N) où il n’y a pas de différence significative. Le compost aérobie
(Cae(-N) et Cae(+N)) et l’apport du fumier (F(-N) et F(+N)) ont les rendements les plus élevés
par rapport aux apports en compost anaérobie(Can(-N) et Can(+N)) et en paille (P(-N) et P(+N)).
L’apport d’azote aux matières organiques exogènes s’est traduit par une augmentation de
rendement en grains et en pailles pour tous les traitements (Tableau V.15). Cependant, il n’y a
pas de différence significative au sein d’un même traitement, à l’exception des traitements
témoins (T(-N) et T(+N)). Pour tous les traitements, l’apport en azote a également augmenté les
rendements en grains et en pailles. Une exception se situe aux traitements (Cae (-N) Cae
(+N)) avec compost aérobie où il n’y a pas de différence significative entre les rendements en
pailles.
81
Tableau V.15: Rendements moyens en grains et pailles (kg / ha) du sorgho par traitement
en 2008 de l’EEC
D’une façon générale, les apports de matières organiques exogènes ont induit des hausses de
rendements en grains et en pailles par rapport aux traitements témoins. L’apport des matières
organiques exogènes, couplé à celui de l’azote, s’est traduit par des hausses de rendements
agricoles pour tous les traitements. Les hausses des rendements en grains les plus importantes
sont observées avec les composts et le fumier, comparativement à la paille et au témoin. Ces
résultats soulignent la pertinence des apports conjoints de matières organiques et minérales qui
ont permis de meilleurs rendements agricoles.
82
III. Étude des effets de différents types de travail du sol sur la faune du sol et
les rendements des cultures
L’étude des effets du travail du sol sur les nématodes et la macrofaune du sol a été effectuée sur
l’essai « Essai Étude Physique » ou Saria III. En rappel, cet essai implanté en 1990, étudie les
effets de la mise en culture d’une jachère de longue durée sur l’évolution des propriétés
physiques, chimiques et biologiques du sol sous culture de sorgho. Il compare les effets de deux
types de préparation du sol (grattage du sol à la daba, sorte de houe, ou travail manuel, labour à
plat aux bœufs) associés ou non à l’apport de 10 t ha-1 an-1de fumier.
L’inventaire des nématodes du sol a permis de recenser les 5 espèces suivantes de nématodes :
Pratylenchus brachyurus, Tylenchorhynchus martini, Helicotylenchus multicinctus,
Scutellonema cavenessi et Criconemoïdes curvatum. P. brachyurus et T. martini constituent les
deux principales espèces de cette nématofaune (Tableau V.16). H. multicinctus est la troisième
espèce en importance numérique. S. cavenessi et C. curvatum sont les deux autres espèces
recensées sur ce site, avec des densités de population très faibles, inférieures à 33 N/dm3 de sol.
Pour les deux principales espèces liées au sorgho, les traitements par labour aux bœufs sont
moins infestés par Pratylenchus brachyurus, par rapport au grattage manuel mais il n’y a pas de
différence significative pour Tylenchorhynchus martini (Tableau V.16). Ces deux types de
travail du sol, avec le même niveau d’apport de fumier, n’ont pas eu de différence significative
sur la seconde espèce de nématode, Tylenchorhynchus martini.
L’apport du fumier s’est accompagné d’une nette baisse du taux d’infestation du sol par P.
brachyurus (Figure V.21) dans le cas du labour aux bœufs et une stabilité dans le cas du grattage
manuel. Pour la deuxième espèce T. martini, on a une baisse du taux d’infestation dans les deux
types de labour avec l’apport du fumier. H. multicinctus regresse fortement avec l’apport du
fumier dans le cas du grattage manuel.
83
Tableau V.16: Infestation en nématodes du sol (N/ dm3 de sol) des différents traitements
appliqués à Saria III en fonction des traitements
Pour chaque type de travail avec le même niveau d’apport en fumier, on constate une réduction
plus importante du taux d’infestation en toutes espèces confondues dans le cas du labour aux
bœufs (36% pour Lb(-F) contre 13% pour Lb(+F)) (Tableau V.17). Dans le cas du grattage
manuel, l’effet est un peu moins marqué avec l’ajout du fumier (35% pour Lm(-F) contre 16%
pour Lm(+F)). Par type de labour, nous avons 49% des infestations avec le labour aux bœufs et
51% pour le grattage manuel. Les traitements sans fumier sont responsables de 71% des
infestations contre 29% pour les traitements avec apport de fumier.
Lb (-F) : Labour aux bœufs sans fumier ; Lb (+F) : Labour aux bœufs + fumier
Lm (-F) : Grattage manuel sans fumier ; Lm (+F) : Grattage manuel +fumier
Un inventaire des nématodes dans la jachère de bordure du site a été fait pour comparer les
résultats à ceux du site cultivé. Cet inventaire montre l’apparition dans la jachère de deux autres
espèces, Telotylenchus indicus et Xiphinema sp. (Figure V.15). Cette nématofaune est dominée
par deux principales espèces, H. multicinctus et T. martini avec des taux d’infestation respectifs
de 4470 et 2430 N/dm3 de sol. P. brachyurus qui est important sur l’espace cultivé, arrive en
troisième position dans la jachère avec 630 N/dm3 de sol. Les trois autres espèces de nématodes,
84
S. cavenessi, C. curvatum et Xiphinema sp. ont des densités très faibles, allant de 30 à 60 N/dm3
de sol.
N / dm3 6000
de sol
5000 4470
4000
3000 2430
2000
1000 630
30 30 30 60
0
Crico Telo Xiphi Scute Praty Helico Tylencho
Nématodes
P. brachyurus est l’unique espèce de nématode responsable de l’infestation des racines dans les
différents traitements, avec des taux de 5 à 27 N/g de racines (Tableau V.18). Les racines des
cultures sont plus infestées en nématodes dans le cas du travail du sol par grattage manuel. Les
deux traitements du grattage manuel totalisent 38 N/g de racines contre 21 N/g de racines pour le
labour aux bœufs.
85
Tableau V.18: Infestation des racines du sorgho par P. brachyurus à Saria III en fonction
du type de traitement
Quel que soit le type de labour, les traitements sans fumier ont été plus infestés que les
traitements avec fumier. Ainsi le taux d’infestation varie de 16 à 5 N/g pour le labour aux bœufs,
et de 27 à 11 N/g de racines pour le grattage manuel.
L’étude de l’effet du type de travail du sol sur l’infestation en nématodes a permis de recenser 05
espèces de nématodes dans le sol. Le sol, labouré par traction bovine, est moins infesté par les
nématodes par rapport celui labouré manuellement. Les racines des cultures ont également mieux
résisté à la pénétration des nématodes sous ce traitement par rapport au cas du travail du sol par
grattage manuel. Le travail du sol par labour aux bœufs est aussi celui qui protège mieux les
racines des cultures en cas d’un apport en fumier. Le labour profond aux bœufs, associé à
l’apport du fumier pratiqué dans les sols étudiés, a permis de limiter la pression des nématodes
sur les racines des cultures.
III.2. 1. Termites
Les termites sur l’EEP sont constitués de trois espèces identifiées et de termites ailés (Tableau
V.19). Ces espèces sont composées de champignonnistes (O. magdalenae, Microtermes sp) et de
moissonneurs (Trinervitermes sp.). L’apport du fumier a été favorable à l’installation des
termites moissonneurs. La jachère de bordure comporte aussi trois espèces de termites
composées de termites champignonnistes (M. subhyalinus et Microtermes sp.) et de
moissonneurs (Trinervitermes sp.).
86
Tableau V.19: Espèces, nombre, biomasse, Indice de Shannon (IS) et Indice d’Équitabilité
(IE) des termites des différents traitements à Saria III
Par type de labour, on constate que pour toutes les espèces, le nombre d’individus varie très peu
entre le travail du sol par grattage manuel et par labour aux bœufs : 376 et 366 individus (Figure
V.16). Par type de termites, le grattage manuel a favorisé l’installation de termites
champignonnistes par rapport au labour aux bœufs : 177 individus contre 42. Nous retrouvons
par contre plus de termites moissonneurs dans le cas du labour aux bœufs : 273 individus contre
180.
Pour les deux types de labour, l’apport du fumier a été favorable aux termites : 153 individus
pour Lm(-F) et 223 individus pour Lm(+F) ; 140 individus pour Lb(-F) et 225 individus pour
87
Lb(+F). Dans la jachère, au total 306 individus ont été recensés dont un peu plus de la moitié
sont des espèces lignivores
400
Nombre /m²
306
300
223 225
200 153 140
100
0
Lm(-F) Lm(+F) Lb(-F) Lb(+F) JACHERE
Types de traitement
Figure V.16: Nombre des termites par unité de surface à Saria III en fonction du
type de traitement
Lb (-F) : Labour aux bœufs sans fumier ; Lb (+F) : Labour aux bœufs + fumier
Lm (-F) : Grattage manuel sans fumier ; Lm (+F) : Grattage manuel +fumier
Pour le même type de labour, il n’y a pas de variation notable entre les biomasses pour les deux
niveaux de fumier appliqués (Figure V.17). Pour le grattage manuel, nous avons respectivement,
0,657 g et 0,63 g, et pour le labour aux bœufs, 0,51 g/m² et 0,55 g/m². La biomasse dans le
grattage manuel est plus élevée que celle du labour aux bœufs : 1,29 g/m² contre 1,06 g/m². La
jachère montre une valeur de biomasse proche de celle obtenue dans le grattage manuel (0,62
g/m²).
88
0,8
0,657 0,63 0,61
g /m² 0,6 0,51 0,55
0,4
0,2
0
Lm(-F) Lm(+F) Lb(-F) Lb(+F) JACHERE
Types de traitement
Figure V.17: Biomasse des termites par unité de surface à Saria III en focntion du type de
traitement
L’indice de diversité de Shannon est plus élevé pour les traitements au labour aux bœufs. Ces
traitements montrent également des peuplements plus équilibrés, avec des Indices d’Équitabilité
plus élevés par rapport au grattage manuel du sol (0,60 g et 0,83 g contre 0,46 g et 0,68 g)
(tableau V.19). La comparaison de l’Indice de Shannon des parcelles cultivées, avec la valeur
moyenne (IS moyen = 0,7183), montre que ce sont les traitements sans apport de fumier qui sont
situés en dessous de cette valeur (Figure V.18). La jachère est plus diversifiée que les parcelles
cultivées, avec un Indice de Shannon de 1,0139.
1,4366
Indice de
Shannon 1,0139
0,9122
0,7504
0,7183
0,5051
0,41
0
Lm(-F) Lm(+F) Lb(-F) Lb(+F) Jachère
Types de traitement
Figure V.18: Position de l’indice de diversité des termites des différents traitements à Saria III
par rapport à la diversité moyenne (IS moyen = 0,7183)
89
Trois espèces de vers de terre ont été inventoriées sur ce site. Les vers juvéniles n’ont pas été
rencontrés (Tableau V .20). Sur toutes les parcelles cultivées, deux espèces ont été rencontrées, à
l’exception du traitement Lb(-F) qui compte une seule espèce. L’apport du fumier n’a pas fait
varier le nombre d’espèces pour le grattage manuel; par contre, le labour aux bœufs a entraîné
une augmentation, du simple au double, du nombre d’espèces, suite à l’apport du fumier. Par
rapport aux parcelles cultivées, la jachère voit l’apparition d’une seconde espèce de vers de terre
géophage de faible profondeur, Dichogaster sp.
Tableau V.20: Espèces, nombre, biomasse, Indice de Shannon (IS) et Indice d’Équitabilité
(IE) des vers de terre des différents traitements à Saria III
Types de
traitement Espèce de vers de Nombre Biomasse IS IE
terre (/m²) (g/m²)
Lb (-F) : Labour aux bœufs sans fumier ; Lb (+F) : Labour aux bœufs + fumier
Lm (-F) : Grattage manuel sans fumier ; Lm (+F) : Grattage manuel +fumier
90
Tout comme pour le nombre d’espèces, le nombre d’individus par unité de surface ne connaît
pas une grande variation avec l’apport du fumier en condition de grattage manuel (Figure V.19).
On y rencontre, respectivement, 8 individus / m² et 9 individus / m². Dans le cas du labour aux
bœufs, avec l’apport du fumier, on a 7 individus/m² de vers de terre contre 3 individus / m² pour
le même type de labour sans apport de fumier. La jachère montre une plus grande abondance en
vers de terre par rapport aux parcelles cultivées, avec 13 individus/m².
Nombre / m² 15 13
12
9
9 8
7
6
3
3
0
Lm(-F) Lm(+F) Lb(-F) Lb(+F) Jachère
Types de traitement
Figure V.19: Nombre des vers de terre par unité de surface à Saria III en fonction du type de
traitement
Lb (-F) : Labour aux bœufs sans fumier ; Lb (+F) : Labour aux bœufs + fumier
Lm (-F) : Grattage manuel sans fumier ; Lm (+F) : Grattage manuel +fumier
La biomasse des vers de terre par unité de surface est importance dans le cas du grattage manuel,
comparée à celle obtenue avec le labour aux bœufs, pour le même type de traitement (Figure
V.20). Ainsi, nous avons 5,19 pour Lm(+F) et 3,18 pour Lb(+F). En l’absence du fumier, la
différente est encore plus nette avec 6,01 g/m² pour Lm(-F) et 0,06 g/m² pour Lb(-F).
91
g/m² 7
6,01
6 5,19
5
3,97
4 3,18
3
2
1
0,06
0
Lm(-F) Lm(+F) Lb(-F) Lb(+F) Jachère
Types de traitement
Figure V.20: Biomasse des vers de terre par unité de surface à Saria III en fonction du type de
traitements
Tous les traitements par labour aux bœufs ont des valeurs de l’Indice de Shannon (IS) inférieures
aux traitements par grattage manuel (0,5624 et 0,6365 contre 0,0000 et 0,4505). L’Indice
d’Équitabilité (IE) varie également dans le même sens, avec des valeurs plus élevées pour les
traitements par grattage manuel (0,81 et 0,92 contre 0,0 et 0,65 pour le labour aux bœufs). La
jachère a un Indice de Shannon plus important que les sites de culture, mais son IE est inférieur à
celui du travail manuel du sol (Tableau V.20). Tous les traitements par labour aux bœufs ont un
IS situé sous la valeur moyenne du site (IS moyen = 0,5074). Le travail du sol par grattage
manuel avec l’application de deux niveaux de fumier et la jachère ont des IS situés au dessus de
la valeur moyenne du site (Figure V.21).
92
1,0148
Indice de 0,8878
Shannon
0,6365
0,5624 0,4505
0,5074
0
0
Lm(-F) Lm(+F) Lb(-F) Lb(+F) Jachère
Traitements
Figure V.21: Position de l’indice de diversité des vers de terre des différents traitements à
Saria III par rapport à la diversité moyenne (IS moyen = 0,5074)
Les groupes secondaires de macrofaune recensés sont dominés par les fourmis, les coléoptères,
les diplopodes et les hémiptères (Tableau V.21). Par type de travail du sol, il y a un plus grand
nombre d’individus dans le cas du labour aux bœufs, 38 individus contre 22 individus pour le
grattage manuel. La jachère compte moins d’individus que les parcelles de culture par type de
labour, mais on note l’apparition de deux nouveaux groupes, les gastéropodes et les chilopodes.
L’apport du fumier a favorisé l’installation de ces groupes secondaires, quel que soit le type de
travail du sol pratiqué.
93
Tableau V.21: Autres types de macrofaune à Saria III en fonction du type de traitement
Coléoptères (larves) 4
Lm(-F) Coléoptères 2
Diplopodes 2
Coléoptères 3
Araignées 1
Lm(+F) Hémiptères 3
Hyménoptères (Fourmis) 5
Hémiptères 1
Lb(-F) Diplopodes 3
Hyménoptères (Fourmis) 14
Hémiptères 4
Lb(+F) Coléoptères (larves) 6
Dermaptères 1
Hyménoptères (Fourmis) 9
Diplopodes 5
Gastéropodes 1
Jachère Chilopodes 4
Hémiptères 1
Coléoptères (larves) 2
Lb (-F) : Labour aux bœufs sans fumier ; Lb (+F) : Labour aux bœufs + fumier
Lm (-F) : Grattage manuel sans fumier ; Lm (+F) : Grattage manuel +fumier
Les deux modes de travail du sol étudiés ont révélé une macrofaune diversement répartie selon le
type de labour. Les termites moissonneurs représentés, par Trinervitermes sp. ont été rencontrés
sur les deux types de travail du sol, mais avec plus d’individus dans le cas du labour aux bœufs.
Les termites champignonnistes (Microtermes sp., Odondotermes magdalenae et Ondotermes sp.)
sont nettement mieux représentés dans le cas du grattage manuel. Les deux espèces de vers de
terre rencontrées ont également une répartition similaire: les vers géophages, de faible
profondeur (Dichogaster affinis), se rencontrent dans les deux types de travail du sol, tandis que
les vers géophages de grande profondeur (Millsonia inermis) ne sont représentés que dans un
seul traitement du labour aux bœufs. Les groupes secondaires de macrofaune sont dominés par
les fourmis, les coléoptères, les diplopodes et les hémiptères et ce sont les traitements par labour
94
aux bœufs qui en comptent plus d’individus. Pour tous les types de macrofaune, la jachère
renferme plus d’individus que les sols labourés. Le labour profond du sol aux bœufs a permis de
maintenir une macrofaune plus diversifiée que le grattage manuel superficiel.
III.3. Effet de différents types de travail du sol sur les rendements des cultures
Le rendement en grains du traitement par labour aux bœufs avec apport de fumier (Lb(+F))
montre une différence significative par rapport au traitement par grattage manuel avec apport de
fumier (Lm(+F)). Les rendements en grains dans les traitements par les deux types de labour
sans apport de fumier (Lb(-F), Lm(-F)) ne montrent pas de différence significative (Tableau
V.22). Pour les rendements en pailles, on observe une différence significative pour les
traitements sans apport de fumier (Lb(-F), Lm(-F)), tandis que les traitements avec apport de
fumier (Lb(+F), Lm(+F)) ne montrent pas de différence significative.
Tableau V.22: Rendements moyens en grains et pailles (kg / ha) du sorgho par traitement
en 2008 de l’EEP
Lb (-F) : Labour aux bœufs sans fumier ; Lb (+F) : Labour aux bœufs + fumier
Lm (-F) : Grattage manuel sans fumier ; Lm (+F) : Grattage manuel +fumier
A l’intérieur du même type de labour, l’apport du fumier a entraîné une augmentation des
rendements en grains et en pailles (Tableau V.22). Pour le travail du sol par grattage manuel, on
a 372 k/ha sans apport de fumier et 1581 k/ha avec apport de fumier pour les rendements en
grains et 615 k/ha contre 3311 k/ha pour les rendements en pailles. Pour le travail du sol par
95
labour aux bœufs, on a 363 k/ha sans apport de fumier et 2065 k/ha avec apport de fumier pour
les rendements en grains et 335 k/ha contre 3441 k/ha pour les rendements en pailles.
Le travail du sol par labour aux bœufs a induit des rendements agricoles plus élevés que dans le
cas du sol labouré manuellement. L’apport du fumier a entrainé une augmentation des
rendements en pailles et en grains pour les deux types de labours. L’augmentation des
rendements en grains est plus importante avec l’apport du fumier dans le cas du labour aux
bœufs, comparativement au sol labouré manuellement. La pratique du labour profond aux bœufs,
couplée, à un apport de fumier, permet de préserver le potentiel productif du sol et d’obtenir les
meilleurs rendements.
IV. Étude des effets des pratiques paysannes de fertilisation sur la microfaune
IV.1. Effet des pratiques paysannes de fertilisation sur la microfaune sous culture de
sorgho
Le traitement T3 (fumure minérale faible +5 tonnes de fumier par ha tous les deux ans avec
exportation de la paille) est un traitement conseillé à la vulgarisation en milieu paysan
notamment au sein des producteurs agricoles installés autour de la station de recherches de Saria,
dans les villages de Saria, Godin et Villy. Un inventaire des nématodes sous cultures de sorgho
chez 10 producteurs a permis d’étudier l’infestation en nématodes du sol et des racines du sorgho
au sein de leurs exploitations.
L’inventaire des nématodes effectué en octobre 2010 dans ces exploitations paysannes a permis
de recenser 08 espèces de nématodes (Tableau V.23). Cinq espèces de nématodes ont les plus
importantes espèces impliquées dans les infestations : P. brachyurus, H. multicinctus, S.
cavenessi, T. martini et T. indicus. H. multicinctus se dégage comme l’espèce de nématode la
plus importante avec une densité moyenne de population de 2233 N/dm3 de sol. Aucune des
quatre autres espèces n’a une densité moyenne de population atteignant 1000 N/dm3 de sol. Les
trois espèces X. sp., C. curvatum et Meloidogyne spp. ont des densités moyennes de population
très faibles, respectivement 5 N/dm3, 54 N/dm3 et 15 N/dm3. Ces espèces ont été répertoriées sur
moins de la moitié des dix exploitations.
96
Tableau V.23: Infestation en nématodes du sol (N/dm3 de sol) sous culture de sorgho chez
10 producteurs de Saria, Villy et Godin
Espèces de nématodes
Producteurs Meloidogyne P. brachyurus H. multicinctus S. cavenessi T. martini X. sp T. indicus C. curvatum
spp.
Sa02 0±0 1860b±13 2313b±16 407a±29 5013a±36 0±0 27a±2 0±0
a b b b b
Go30 0±0 1227 ±90 2193 ±16 747 ±55 973 ±71 0±0 687 ±50 20a±1
Sa16 0±0 1160a±85 987ca±72 580a±42 60c±4 73a±5 13a±1 0±0
a bc b ab b
Sa14 0±0 1107 ±81 3453 ±25 853 ±62 27 ±2 0±0 647 ±47 27a±2
Sa26 0±0 1067a±74 3107bc±21 580a±40 1180b±81 0±0 113c±8 53b±4
Sa20 0±0 220c±15 4420ba±31 3600bc±248 173ba±12 440b±30 1133d±78 0±0
a bc b cb ca a
Go24 47 ±3 160 ±12 2027 ±148 20 ±1 300 ±22 0±0 27 ±2 0±0
ba cb a cb c ab
Sa10 0±0 60 ±4 147 ±11 587 ±43 7 ±0 27 ±2 100 ±7 0±0
bc ba bc d
Sa23 0±0 0±0 3007 ±219 187 ±14 600 ±44 0±0 1067 ±78 47b±3
Sa21 0±0 0±0 673ca±46 93ab±6 327ca±13 0±0 0±0 0±0
Moyenne
par espèce 5 686 2233 765 866 54 381 15
Les chiffres portant une même lettre dans la même colonne ne sont pas significativement différents au seuil p<0,05,
selon le test de Fisher.
H. multicinctus est de loin l’espèce dominante parmi les nématodes du sol sous culture de sorgho
(Figure V.30). La plus forte densité de population se situe chez le producteur Sa20 avec 4420
N/dm3 de sol et la plus faible chez Sa11 avec 147 N/dm3 de sol.
Tous les producteurs ont leur pic d’infestation avec H. multicinctus, à l’exception du producteur
Sa02 qui a sa forte infestation avec T. martini. Les quatre autres importantes espèces sont, T.
martini, S. cavenessi, P. brachyurus T. indicus avec des valeurs moyennes respectives de 866,
765, 686 et 381 N/dm3 de sol. Le nématode à galles, Meloidogyne spp. a été rencontré dans le sol
d’une seule exploitation paysanne (Go24), à raison de 47 N/dm3 de sol
P. brachyurus et S. cavenessi sont les deux espèces de nématodes recensées au niveau des
racines du sorgho (Tableau V.24). P. brachyurus est le principal nématode impliqué dans les
infestations des racines avec des densités de population atteignant 27 N/g de racines chez le
97
producteur Sa02. S. cavenessi est le second nématode dans les racines du sorgho et rencontré
chez le seul producteur Sa11 avec 01 N/g de racines. Le taux moyen d’infestation des racines par
P. brachyurus est de 08 N/g de racines.
Tableau V.24: Nombre de nématodes (N/g de racines) dans les racines du sorgho chez 10
producteurs de Saria, Villy et Godin
Quatre producteurs (Sa02, Go30, Sa16 et Sa14) montrent des taux d’infestation par P.
brachyurus supérieur ou égal à 10 N/g racine; trois producteurs (Sa26, Sa20 et Sa24) ont des
taux d’infestation de 01 à 5 N/g racine (Figure V.31). Trois autres producteurs (Sa11, Sa23 et
Sa21) ont des taux d’infestation nuls
L’inventaire des nématodes sous culture de sorgho chez 10 producteurs a permis de retrouver
une nématofaune de 08 espèces dominées par un groupe de 04 nématodes. Le nématode des
nodosités racinaires, Meloidogyne spp. a été recensé sur une seule exploitation. Les taux
d’infestation en nématodes du sol sont élevés comme dans les sites expérimentaux mais c’est
surtout l’infestation des racines des cultures qui est ici plus importante. L’application du
98
traitement T3 (fumure minérale faible avec fumier 5 t ha-1 2 ans-1) dans les exploitations
paysannes n’a pas assuré la même baisse de pression des nématodes sur les cultures qu’en station
expérimentale.
Sur les différentes exploitations de niébé, 07 espèces de nématodes phytoparasites ont été
recensées dans le sol. Il s’agit des espèces suivantes : Pratylenchus brachyurus, Helicotylenchus
multicinctus, Scutellonema cavenessi, Tylenchorhynchus martini, Xiphinema sp., Telotylenchus
indicus et Criconemoïdes curvatum (Tableau V.25). Parmi elles, H. multicinctus et Scutellonema
cavenessi répresentent la grande majorité des individus. Après ce premier groupe, deux espèces
de nématodes Pratylenchus brachyurus et Tylenchorhynchus martini occupent la deuxième place
en termes d’importance. Les trois autres espèces, Xiphinema sp., Telotylenchus indicus et
Criconemoïdes curvatum sont très faiblement représentées, avec des densités de population ne
dépassant pas 60 N/dm3.
Au niveau des treize (13) producteurs du groupe I (0-20 kg/ha de NPK), nous avons des
moyennes d’infestations respectives de 1992 N/dm3 de sol et 726 N/dm3 de sol, pour les deux
principales espèces H. multicinctus et S. cavenessi (Tableau V.25). Leurs valeurs maximales sont
observées chez les producteurs Go20 pour H. multicinctus et Go01 pour S. cavenessi, avec,
respectivement, 4980 N/dm3 de sol et 1913 N/dm3 de sol. Chez tous les producteurs, on observe
deux pics d’infestation correspondant à ces deux espèces. Le producteur Sa26 montre cependant
un troisième pic d’infestation avec T. indicus. Les cinq autres espèces ont des densités de
population ne dépassant pas 300 N/dm3. Une exception est observée avec P. brachyurus chez
Sa17 et T. indicus chez Sa26 qui apparaissent avec des densités de populations respectives de
3453 et 1967 N/dm3 de sol.
99
Tableau V.25: Infestation en nématodes du sol sous culture de niébé chez 32 producteurs
de Saria, Villy et Godin (N/dm3 de sol)
Espèces de nématodes
Codes des P. H. S. T. X. T. C.
producteurs brachyurus multicinctus cavenessi martini sp indicus curvatum
Groupe I
Sa26 a
0±0 3340 ±227 1327a±90 0±0 0±0 1967a±134 53a±4
Sa17
3453a±235 4140b±282 693b±47 287a±19 20a±1 0±0 287b±19
Sa22
0±0 3408a±232 416b±28 128b±9 0±0 0±0 56a±4
Sa16 b c c c b
13 ±1 907 ±62 266 ±18 373 ±25 0±0 167 ±11 7c±0
Sa14
7b±0 700c±48 927d±63 0±0 0±0 0±0 0±0
Sa21 d d c
0±0 140 ±10 1184 ±81 416 ±25 0±0 0±0 0±0
Sa15
127c±9 1820i±124 907d±62 153b±10 120b±8 0±0 0±0
Go01 c a e
107 ±7 2933 ±199 1913 ±130 0±0 0±0 0±0 0±0
Go27 d f c b a c
33 ±2 380 ±26 300 ±20 107 ±7 14 ±10 93 ±6 0±0
Vi05 b f f d d
7 ±0 247 ±17 113 ±8 33 ±2 0±0 33 ±2 0±0
Vi19
93c±0 1540e±105 1567a±107 140b±10 13a±1 7e±0 0±0
Vi18
7b±0 1367e±93 680b±46 233a±16 13a±1 7e±0 0±0
Go20 f g f a
213 ±15 4980 ±339 147 ±10 0±0 13 ±1 0±0 0±0
Groupe II
Sa23 0±0 427f±28 87i±6 27d±2 0±0 0±0 0±0
g e a b c
Sa08 633 ±41 1653 ±107 1240 ±81 127 ±8 320 ±21 0±0 20d±1
b e a d f
Sa30 7 ±0 1113 ±72 1513 ±98 20 ±1 0±0 813 ±53 0±0
f h d e d e
Sa10 180 ±12 7180 ±467 880 ±57 760 ±49 680 ±44 13 ±1 20d±1
Sa20 33d±2 1267e±82 353c±23 187b±12 0±0 280g±18 7c±0
Go30 33d±2 5373g±349 727b±47 0±0 0±0 67c±4 0±0
f c d
Sa12 0±0 473 ±31 313 ±20 20 ±1 0±0 0±0 0±0
f e e f c b
Go16 207 ±13 1827 ±119 2047 ±133 7 ±0 307 ±20 120 ±8 0±0
i b d
Vi16 0±0 2207 ±143 553 ±36 0±0 0±0 40 ±3 0±0
c a h d a
Vi13 80 ±5 2993 ±195 2773 ±180 20 ±1 27 ±2 0±0 0±0
Groupes III
Sa05 7b±0 3933b±224 327c±19 227a±13 87b±5 13e±1 0±0
d c b g d
Sa19 20 ±1 773 ±44 647 ±37 60 ±3 0±0 20 ±1 13c±1
Go21 7b±0 2993a±171 840d±48 7f±0 0±0 0±0 0±0
Groupe IV
Sa07 0±0 225f±16 1256a±90 551h±40 0±0 0±0 0±0
g h h h a
Sa02 507 ±36 7000 ±504 2793 ±201 533 ±38 13 ±1 0±0 0±0
Sa09 27d±2 4193b±302 3033h±218 327c±24 80b±6 0±6 0±0
i a f c
Sa03 0±0 2140 ±154 1200 ±86 13 ±1 0±0 60 ±4 7c±0
Go24 320h±23 5293g±381 707b±51 33d±2 27a±2 253g±18 0±0
c a c g a d
Go29 93 ±7 3040 ±219 293 ±21 93 ±7 27 ±2 20 ±1 0±0
Les chiffres portant une même lettre dans la même colonne ne sont pas significativement différents au seuil p<0,05,
selon le test de Fisher.
100
L’infestation par les nématodes chez les dix (10) producteurs GII qui ont fertilisé leurs
exploitations avec du NPK, aux doses de 20 à 40 kg/ha, montre des valeurs moyennes de 2451
N/dm3 de sol et 1049 N/dm3 de sol pour les deux principaux nématodes du sol que sont H.
multicinctus et S canevessi (Tableau V.25). Leurs valeurs maximales sont de 7180 N/dm3 de sol
pour H. multicinctus chez le producteur Sa10 et 2773 N/dm3 de sol pour S. canevessi chez le
producteur Vi13. L’infestation par H. multicinctus est supérieure à 1000 N/dm3 chez 11 des 13
producteurs. Les exceptions sont observées chez Sa23 et Sa12, avec, respectivement, 427 et 473
N/dm3 de sol. L’infestation par les cinq autres nématodes est très faible, avec des taux moyens de
moins de 150 N/dm3 de sol.
Au niveau des exploitations des trois (03) producteurs du groupe GIII (40-60 kg/ha de NPK), on
note une population de nématodes du sol dominée toujours par H. multicinctus et S. cavenessi
(Tableau V.25). Les valeurs moyennes de ces deux espèces sont, respectivement, de 2565 N/dm3
de sol et 605 N/dm3 de sol. Au sein des exploitations de ce groupe de producteurs, on note une
plus grande importance de H. multicinctus par rapport à S. cavenessi. Leurs valeurs maximales
sont, respectivement, de 3933 N/dm3 de sol (producteur Sa05) et 840 N/dm3 de sol (producteur
Go21). Les 05 autres nématodes sont relativement très peu représentés et ont des taux
d’infestation allant de 04 à 98 N/dm3 de sol.
Les nématodes du sol au sein du GIV (60-120 kg/ha de NPK) sont également dominés par H.
multicinctus et S. cavenessi tout comme dans les 03 autres cas, avec cependant des valeurs
moyennes plus élevées (Tableau V.25). On observe 3649 N/dm3 de sol en moyenne pour H.
multicinctus et 1547 N/dm3 de sol pour S. cavenessi. La valeur maximale de H. multicinctus se
situe à 7000 N/dm3 de sol dans l’exploitation de Sa02; celle de S. cavenessi est à 3033 N/dm3 de
sol pour le producteur Sa09. Chez l’ensemble des producteurs, le taux d’infestation de H.
multicinctus est supérieur à 1000 N/dm3 de sol, à l’exception du producteur Sa07, avec 225
N/dm3 de sol. Par rapport aux deux principaux nématodes, les cinq autres nématodes ont des taux
d’infestation assez faibles allant en moyenne de 1 à 258 N/dm3 de sol.
101
Les nématodes dans les racines du niébé sont représentés principalement par trois espèces : T.
multicinctus, S. cavenessi et P. brachyurus (Tableau V.26). Les infestations sont en général
faibles et sont observées au niveau de quatre exploitations sur les treize.
Dans les racines du niébé chez les 10 producteurs G II, on retrouve également les deux espèces
de nématodes, H. multicinctus et S. cavenessi, respectivement, chez 03 et 04 producteurs
(Tableau V.26). L’infestation la plus forte par H. multicinctus se situe chez le producteur Sa10,
avec 8 N/g racine, et celle de S. cavenessi se situe chez Go16 et Vi16, avec 02 N/g racine. La
troisième espèce de nématode observée dans les racines est P. brachyurus, qui est présent chez
les producteurs Go16 et Vi16 avec 1 N/g racine.
Aucune infestation de nématodes n’a été constatée dans les racines du niébé de ce groupe de
producteurs.
L’infestation des racines du niébé par les nématodes au sein de ce groupe est constatée chez le
seul producteur Sa02 (Tableau V.26). Elle est due à de H. multicinctus et S. cavenessi avec 01 N/
g de racines.
102
Tableau V.26: Infestation en nématodes (N/g de racines) des racines du niébé chez 32
producteurs de Saria, Villy et Godin
Espèces de nématodes
Codes des producteurs P. brachyurus H. multicinctus S. cavanessi
Groupe I
Sa26 0±0 0±0 0±0
Sa17 0±0 0±0 0±0
Sa22 0±0 0±0 0±0
Sa16 0±0 0±0 0±0
Sa14 0±0 1a±0 0±0
Sa21 1a±0 0±0 0±0
a
Sa15 0±0 1 ±0 2a±0
Go01 0±0 0±0 6b±0
Go27 0±0 0±0 0±0
Vi05 0±0 0±0 0±0
Vi19 0±0 0±0 0±0
Vi18 0±0 0±0 0±0
Go20 0±0 0±0 0±0
Groupe II
Sa23 0±0 0±0 0±0
Sa08 0±0 0±0 0±0
Sa30 0±0 0±0 0±0
b
Sa10 0±0 8 ±1 1a±0
Sa20 0±0 0±0 0±0
a
Go30 0±0 1 ±0 0±0
Sa12 0±0 0±0 0±0
Go16 1a±0 1a±0 2a±0
Vi16 1a±0 0±0 2a±0
Vi13 0±0 0±0 1a±0
Groupe III
Sa05 0±0 0±0 0±0
Sa19 0±0 0±0 0±0
Go21 0±0 0±0 0±0
Groupe IV
Sa07 0±0 0±0 0±0
a
Sa02 0±0 1 ±0 1a±0
Sa09 0±0 0±0 0±0
Sa03 0±0 0±0 0±0
Go24 0±0 0±0 0±0
Go29 0±0 0±0 0±0
Les chiffres portant une même lettre dans la même colonne ne sont pas significativement différents au seuil
Nématodes
p<0,05, selon le des racines
test de Fisher chez les producteurs du groupe GI
103
I. Étude des effets des rotations culturales sur la faune du sol et les
rendements des cultures
Les espèces de nématodes recensées sur le site appartiennent aux trois groupes de nématodes
phytoparasites : les parasites internes ou endoparasites (P. brachyurus), les parasites externes ou
ectoparasites (T. martini, X. sp, T. indicus et C. curvatum), les parasites mixtes ou semi-
endoparasites (S. cavenessi et H. multicinctus). Les parasites internes pénètrent entièrement à
l'intérieur des tissus où ils creusent des cavités en détruisant les cellules du cortex et en se
nourrissant de leur contenu. Ce sont des migrateurs, qui ont une vie libre à l’intérieur de la racine
où ils se déplacent et créent des dommages en ponctionnant les cellules à l’aide de leur stylet
creux (Taylor, 1976 ; Stoll, 2002 ; Bélair, 2005). Les parasites externes ne pénètrent jamais à
l'intérieur des racines; ils s'y fixent à l’extérieur à l'aide de leur stylet. Les semi-endoparasites se
nourrissent en restant fixés en permanence par leur partie antérieure sur la racine (Ndiaye,
1994b). Parmi les 5 espèces de nématode recensées sur le site des rotations culturales, T. martini
et P. brachyurus ont été signalées comme des espèces associées à la culture du sorgho (Clafin,
1984 ; Motalaote et al., 1987 ; McDonald et Nicol, 2005 ; Villenave et al., 2010). Nos résultats
montrent que les taux d’infestation des différents nématodes varient d’une rotation à une autre,
en particulier en ce qui concerne les deux espèces principales. La monoculture du sorgho a été la
rotation culturale la plus infestée et certaines populations de nématodes (P. brachyurus, T.
martini et H. multicinctus) ont fortement régressé en passant de cette rotation aux rotations
sorgho-coton et sorgho-niébé. P. brachyurus, qui est un nématode abondant dans la monoculture
de sorgho, régresse fortement sous les autres rotations tandis que T. martini garde des densités
élevées dans ces rotations. Cette observation confirme le statut d’espèce principale du sorgho
attribué à P. brachyurus. La différence de comportement de ces deux espèces par rapport à la
rotation culturale pourrait s’expliquer par leur mode de vie ou de reproduction. P. brachyurus est
un nématode endoparasite obligatoire à tous les stades de son développement (Bélair, 2005) ;
tandis que T. martini est un nématode qui peut être ectoparasite migrateur, semi - endoparasite
ou endoparasite (NDiaye, 1994a). On peut émettre l’hypothèse selon laquelle P. brachyurus
étant un endoparasite strict, généralement associé au sorgho, il ne peut survivre et se reproduire
105
sans sa plante hôte ; tandis que T. martini qui peut être un semi-endoparasite aurait d’autres
plantes-hôtes ou peut se reproduire dans le sol. Ces observations corroborent celles faites dans
des travaux antérieurs sur le rôle de la rotation culturale dans le contrôle des nématodes
(Netcher, 1970 ; Taylor, 1976 ; Bachelier, 1978 ; Reversat, 1988 ; Cadet, 1998 ; Stoll, 2002 ;
Bélair, 2005 ; Bado et al., 2011). La rotation sorgho-niébé est la rotation qui a permis de réduire
l’infestation par les nématodes. Ce résultat corrobore ceux d’autres travaux qui ont montré que si
une rotation inclut une légumineuse, la culture suivante était moins infestée par les nématodes
(Aung et Prot, 1990 ; Bado, 2002). Une explication de la performance de la rotation sorgho-
niébé pourrait résider dans le processus de la fixation symbiotique, qui permet aux légumineuses
de mobilier plus d’azote que les autres cultures. Et, comme l’azote protège les plantes contre
l’infestation des nématodes, cela ne permet pas une reproduction des nématodes, qui sont donc
moins nombreux dans la culture suivante.
Nos résultats montrent également des comportements différents des nématodes du sol par rapport
au type de traitements appliqués. Les traitements T3 et T5 avec apport simultané de matières
organiques exogènes (fumier) et une fertilisation minérale ont eu des effets dépressifs pour les
populations de nématodes. Ce qui n’a pas été le cas du traitement T2 où la matière organique
employée est la paille. Le traitement T2 est, avec T4 et T6, où il est employé uniquement une
fertilisation minérale, les traitements les plus infestés. L’apport de matières organiques exogènes
augmente les stocks organiques du sol (Feller et al., 1987 ; Sedogo, 1993) et peut induire des
variations des éléments chimiques de la matière organique du sol (Cadet, 1998). Cela modifie les
propriétés physiques et chimiques du sol, rendant le milieu moins favorable aux nématodes
(Bachélier, 1978; Bélair, 2005; Forge et Kempler, 2009). Cet effet pourrait être dû à plusieurs
facteurs: soit à des substances toxiques produites lors de la poursuite de la dégradation de la
matière organique dans le sol, soit à un changement dans la population microbienne du sol avec
l’apparition de microorganismes nématophages (Cadet, 1998 ; Stoll, 2002). Pour le cas de la
paille, on pourrait penser que ces phénomènes sont moins importants pour avoir un effet
dépressif sur la nématofaune par rapport à l’emploi du fumier. Dans la jachère bordant l’essai
agricole, la nématofaune a été plus diversifiée, avec une prédominance des espèces T. martini et
H. multicinctus. L’espèce P. brachyurus est très faiblement présente dans la jachère, ce qui
confirme son statut d’espèce liée à la culture du sorgho souligné. Les espèces qui sévissent dans
les champs cultivés ont fortement régressé ou disparu dans les jachères. Il ne s’agit pas toujours
d’une diminution du peuplement, mais d’un rééquilibrage spécifique (Ndiaye, 1994b ; Yeates et
Bird, 1994 ; Cadet, 1998 ; Bois et al., 2000 ; Pontanier et Floret, 2003). L’une des raisons de la
disparition de certains nématodes dans la jachère pourrait être l’absence de leur plante hôte pour
106
les espèces qui sont inféodées à une culture, comme c’est le cas de P. brachyurus. En effet, la
plante hôte est un facteur déterminant pour la multiplication des nématodes, en particulier les
endoparasites migrateurs obligatoires (NDiaye, 1994; Pontanier et Floret, 2003).
L’infestation des racines a été due uniquement à P. brachyurus. Ce nématode a été signalé
comme un nématode omniprésent, fréquemment lié à la culture du sorgho (Luc, 1960 ;
Motalaote et al., 1987 ; De Waele et Jordan, 1988 ; McDonald et Nicol, 2005, Bado et al., 2011).
Nos observations montrent que la rotation culturale combinée à l’emploi des matières organiques
a permis de contrôler la pénétration des nématodes dans les racines. Dans la monoculture de
sorgho, les racines des plantes sont plus infestées par les nématodes que dans les deux autres
rotations. La rotation culturale a permis de contrôler l’infestation du sol et des racines par les
nématodes. Les rotations sorgho-niébé et sorgho-coton ont offert une meilleure résistance des
racines aux nématodes par rapport à la monoculture. Le principe de base de l’assolement qui est
de séparer le ravageur de sa plante-hôte dans l’espace et dans le temps pour limiter des actions
néfastes du ravageur est confirmé par nos résultats. Pour Stoll (2002), l’introduction par la
rotation de plantes non-hôtes à un ravageur permet d’interrompre le cycle biologique de celui-ci
et réduit la probabilité d’infestation des cultures suivantes. L’influence de la rotation pour le
contrôle des nématodes a été démontrée dans de nombreux travaux antérieurs (Reversat, 1988 ;
Cadet, 1998 ; Sikora et al., 2005a ; Bélair, 2005 ; Talwana et al., 2008). Très spécifiquement, il a
été démontré que la culture du sorgho en rotation comportant une légumineuse était moins
infectée par les nématodes (Bado, 2002). La rotation avec une légumineuse mobilise plus d’azote
pour la culture suivante ; et cet azote augmente la protection des racines contre les nématodes.
Dans une récente étude, des auteurs soutiennent en effet que l’utilisation de plantes légumineuses
qui auraient des propriétés nématicides peut être une alternative à l'utilisation de produits agro-
chimiques de synthèse contre les nématodes (Osei et al., 2011). Ces auteurs ont montré que
l’utilisation de deux légumineuses (Mucuna pruriens L. et Tithonia divesifolia Hemsl) a réduit
de 86 à 95% les populations de Meloidogyne spp. et Pratylenchus bruchyurus dans les racines
par rapport à la culture témoin. Nos résultats montrent aussi qu’au sein de chaque type de
rotation, les traitements apportant la matière organique (fumier) et une fertilisation minérale (T3
et T5) sont les traitements où les racines du sorgho sont moins infestées par les nématodes. Les
taux d’infestation plus élevés des autres traitements par rapport à ces deux traitements montrent
que c’est la combinaison matière organique et fertilisation minérale qui permet de mieux résister
107
aux parasites. De nombreux auteurs (Sarah et Hugon, 1991; Stoll, 2002; Bélair, 2005; Forge et
Kempler, 2009) expliquent en effet que l’apport de matière organique augmente les stocks
organiques du sol et confère aux plantes plus de vigueur pour résister aux nématodes.
sites de cultures. Leur absence pourrait s’expliquer par la non disponibilité des ressources
alimentaires pour ces groupes, due à l’entretien des sites de cultures. De nombreux travaux
antérieurs (Feller et al., 1993 ; Black et Okwakol, 1997 ) ont montré que la mise en culture des
sols peut se traduire par une diminution de l’abondance et la diversité de la faune des sols ou une
modification de sa composition (Decaêns et al., 1994 ; Mboukou - Kimbatsa, 1997 ; Ruiz
Camacho, 2004).
Nos résultats montrent que la composition des populations de termites diffère selon le type de
rotation. Toute chose qui devrait se répercuter sur le fonctionnement des sols, car les termites
jouent un rôle de premier plan dans les sols tropicaux. De par leur action, ils modifient
profondément leur environnement immédiat, en augmentant les particules fines et la matière
organique du sol et, par conséquent, stimulent l’activité microbienne (Jouquet et al., 2002). De
nombreux travaux (Ouattara et al., 1997 ; Parkin et Berry, 1999 ; Holt et Lepage, 2000 ; Jouquet
et al., 2002 ; Maldague, 2003 ; Lavelle et al., 2006 ; Ouédraogo et al., 2006) ont montré aussi
que les matériaux des termitières sont biologiquement plus actifs que les sols environnants. La
fixation d’azote dans ces matériaux est meilleure quand tous les oligo-éléments nécessaires sont
présents.
Les vers de terre sont représentés dans les trois rotations par des vers juvéniles, des vers endogés
(M. inermis) et des vers anéciques (D. affinis). Les anéciques sont des vers géophages de faible
profondeur, qui se nourrissent essentiellement de terre prélevée dans l’horizon 0-10 cm et,
quelque fois plus profondément, tandis que les vers endogés sont des vers géophages de grande
profondeur, qui se nourrissent de fractions organiques prélevées dans la terre à 30 cm de
profondeur où ils vivent. Les rotations SS (monoculture de sorgho) et SC (sorgho-coton)
contiennent, respectivement, des juvéniles et D. affinis ; la valeur de l’indice de Shannon est
nulle pour ces deux rotations. La rotation sorgho-niébé est la plus diversifiée en vers de terre et
possède une diversité proche de la jachère. Le type de rotation pratiqué a donc eu une influence
sur les vers et c’est la rotation SN qui a eu un effet plus bénéfique par rapport aux deux autres
types de rotation. Nos résultats ont aussi montré que la rotation culturale a eu également une
influence sur la répartition des groupes secondaires de macrofaune du sol. Les rotations SC et
SN ont été plus riches en autres groupes de macrofaune par rapport à la monoculture (SS). Cette
macrofaune est constituée d’insectes ptérygotes et leurs larves (Coléoptères, Diptères,
Hémiptères, Hyménoptères, Orthoptères et Dermaptères), de Collemboles, de Myriapodes
(diplopodes). Le type d’occupation du sol apparaît donc être un facteur de diversité et de densité
de la macrofaune du sol. Des études antérieures des communautés de macrofaune du sol ont
montré que le changement du couvert végétal influence toujours profondément la macrofaune du
109
sol ; aussi bien en milieux tropicaux (Lavelle et al., 1994) qu’en milieux tempérés (Mathieu,
2004). Les rotations culturales induisent de plus fortes densités et diversités d’organismes du sol
(diplopodes, chilopodes, myriapodes) que les cultures continues (Brussaard et al., 2007). Dans
notre cas, c’est la rotation comportant une légumineuse qui a permis une plus grande diversité de
vers de terre. Cette observation corrobore celle faite par Bikay Bi Baniny (2005), qui avait
montré que les vers de terre étaient plus abondants sur les sols couverts de légumineuse. Nos
résultats montrent aussi que le milieu de jachère a une plus grande diversité de vers de terre que
les sites de culture. Comme pour les termites, la mise en culture a occasionné une perte de
diversité des vers de terre. Toute chose qui corrobore des observations faites par des travaux
dans différents milieux (Feller et al., 1993 ; Fragoso et Lavelle, 1995 ; Lavelle et Fragoso, 2000 ;
Mathieu, 2004).
nématodes qui explique les bons rendements obtenus avec les rotations SN, SC, et les traitements
T3 et T5. Ces résultats montrent que les apports des matières organiques et des fumures
minérales, associés à la rotation culturale permettent de maintenir le potentiel de production des
sols, de limiter l’impact des nématodes sur les cultures et de maintenir une macrofaune
diversifiée sur les terres cultivées.
II. Étude des effets de différentes sources de matières organiques exogènes sur
la faune du sol et les rendements des cultures
La nématofaune du sol est marquée par une prédominance des espèces, P. brachyurus et T.
martini avec des densités de près de 2000 N/dm3. Parmi ces deux principaux nématodes associés
à la culture du sorgho, P. brachyurus avec une densité de population significativement corrélée
au type de traitement (p = 0,014) est plus abondant par rapport à T. martini (p = 0,116). Nos
résultats montrent que les taux d’infestation du sol par les nématodes sont importants avec
l’apport des matières organiques exogènes. Les traitements avec le fumier et les composts ont
des taux d’infestation élevés par rapport à la paille. Tout se passe comme si les nématodes
profitaient aussi des effets favorables de l’apport des matières organiques exogènes pour
proliférer. Ces résultats sont apparemment en contradiction avec l’effet généralement attendu de
l’incorporation des matières organiques sur les nématodes. Pour de nombreux auteurs en effet,
l’incorporation des matières organiques exogènes favoriserait la prolifération d’organismes
parasites ou prédateurs des nématodes (Bélair, 2005 ; Sikora et al., 2005 ; Forge et Kempler,
2009). D’autres travaux ont aussi montré que cette propriété des matières organiques dépend de
leur composition chimique et que ces matières organiques peuvent ne pas lutter directement
contre les nématodes, mais conférer aux plantes une plus grande vigueur, leur permettant de
mieux se défendre contre les nématodes (Sarah et Hugon, 1991 ; Dmowska et Ilieva, 1995).
L’apport d’azote aux matières organiques n’a pas réduit les infestations par les nématodes du sol
pour tous les traitements, à l’exception du traitement avec incorporation de compost anaérobie
où seule la population de P. brachyurus passe de 4366 à 2993 N/dm3. L’apport d’azote n’a donc
pas affecté les populations de nématodes et les niveaux de populations dans les parcelles
fertilisées sont, dans bien des cas, plus importants que ceux observés dans les parcelles non
fertilisées. Des observations similaires ont été faites en culture de sorgho (Villenave et al., 2010)
111
et en culture de riz (Gnonhouri et Diomandé, 1989 ; Sundararaju et Kumar, 2003) où les apports
d’engrais azotés et phosphorés n’ont pas influencé de manière négative les populations de
nématodes du sol. Dans la jachère, la nématofaune a été plus diversifiée, mais avec une
régression de P. brachyurus, toute chose qui confirme son statut d’espèce liée à la culture du
sorgho. On a assisté à un remplacement des phytoparasites des cultures par d’autres espèces. Ici
aussi, la mise en culture a entraîné des modifications dans la composition des peuplements de
nématodes. Ces changements se traduisent par une perte de diversité due aux activités agricoles.
Ces résultats confirment ceux d’auteurs antérieurs qui ont montré une baisse de diversité des
nématodes le long d’un gradient de perturbations du milieu, allant de la forêt aux terres cultivés
et aux jachères (Yeates et Bird, 1994 ; Nandjui et al., 2007).
L’apport des matières organiques a réduit l’infestation des racines par P. brachyurus pour
l’ensemble des traitements par rapport aux traitements témoins. La meilleure protection des
racines a été assurée par le fumier et les deux types de composts. Les traitements avec
incorporation de paille ont des taux d’infestation des racines plus importants que sous ces trois
traitements. Ces trois traitements sous lesquels les nématodes du sol avaient des taux
d’infestation importants ont, par contre, assuré une meilleure protection des racines contre les
nématodes. L’apport des différentes matières organiques a permis aux racines de lutter contre la
pénétration des nématodes. De nombreux travaux antérieurs ont montré que l’amélioration des
conditions culturales par l’apport de matières organiques exogènes confèrent aux plantes une
grande vigueur pour mieux se défendre contre les parasites (Cadet, 1998 ; Sikora et al., 2005a).
Cet effet pourrait être dû à plusieurs facteurs : soit à des substances nématicides et à des toxines
produites lors de la poursuite de la dégradation de la matière organique dans le sol, soit à un
changement dans la population microbienne du sol et de son activité, en particulier, si l’apport de
la matière organique y a introduit ou stimulé des microorganismes nématophages (Sarr et al.,
1989 ; Dmowska et Ilieva, 1995 ; Cadet, 1998). Nos résultats montrent aussi que l’apport de
l’azote a diminué l’infestation des racines par les nématodes pour tous les traitements. Tout se
passe comme si l’apport de l’azote renforçait la résistance des racines face aux nématodes. Le
nématode, une fois dans la racine, établit un équilibre entre la plante hôte et lui, équilibre acquis
aux dépens de la croissance de la plante. La conséquence est une limitation de l’allongement des
racines et leur zone de prospection ainsi qu’un freinage de la nutrition minérale. Les matières
organiques et les fertilisations permettraient à la plante de modifier l’équilibre biopédologique au
112
détriment des parasites (Stoll, 2002 ; Bélair 2005). Nos résultats corroborent les observations de
Sundararaju et Kumar (2003) qui ont montré une réduction significative de la population de
nématodes dans les racines par la combinaison matière organique et fertilisation minérale par
rapport aux apports d’un seul de ces substrats.
Les Isoptères ont été représentés sur le site par des termites champignonnistes (Odontotermes
magdalenae, Odontotermes sp. et Microtermes sp.), moissonneurs (Trinervitermes sp.) et ailés.
Le genre Odontotermes est le mieux représenté dans tous les traitements, avec des densités de
population significativement corrélées au type de traitement paille (p=0,027 pour O. magdalenae
et p=0,011 pour O. sp.). Les traitements avec incorporation de la paille ont attiré plus de termites
(1143 individus) par rapport au fumier (353 individus). On pourrait expliquer ce résultat par la
teneur en cellulose de ces deux substrats, car la grande majorité des termites se nourrit
exclusivement de cellulose (Maldague, 2003 ; Zaremski et al., 2009). La paille utilisée sur le site
est composée de 46% de cellulose et de 8% de lignine, contre 11% de lignine, 8% de cellulose
pour le fumier (Hien, 2004). A l’intérieur du même traitement, l’apport de l’azote s’est
également accompagné d’une augmentation du nombre d’individus de termites par unité de
surface (cas du fumier) ou une plus grande diversité des termites (cas de la paille). Les termites
sont de bons fixateurs d’azote et cela se traduit par un enrichissement en azote de leurs
microagrégats par rapport au sol environnant (Stork et Eggleton, 1992 ; Subler et al., 1997 ;
Maldague, 2003).
L’enfouissement de matières organiques exogènes a été également favorable aux populations de
vers de terre. Les populations recensées sont des vers anéciques (Dichogaster affinis) et endogés
(Millsonia inermis). Mais, contrairement aux termites, c’est l’incorporation du fumier qui a été
plus favorable à l’installation des vers de terre. La combinaison fumier et engrais azoté est
considérée comme favorable aux vers de terre et augmente le nombre d’individus par unité de
surface (Bachelier, 1978 ; Bikay Bi Banity, 2005). Du fait de la source de nourriture
supplémentaire qu’ils apportent, ces traitements seraient plus favorables à la présence de la
macrofaune. En présence d’une fertilisation azotée, les turricules s’enrichissent plus en azote par
rapport au sol environnant, car ils assurent une bonne fixation de l’azote. Les vers de terre
assurent la nitrification des matières organiques et augmentent la teneur en azote du sol (Subler
et al., 1997 ; Bouché et al., 1997; Araujo et al., 2004 ; Dominguez et al., 2004 ; Ouédraogo,
2006). Les turricules des vers de terres constituent une source d’azote pour les plantes (Chaoui et
113
al., 2003). La paille et le fumier ont aussi été favorables à l’installation des autres groupes de
macrofaune par rapport aux traitements témoins. Ces résultats sont similaires à ceux de travaux
antérieurs qui ont montré les effets positifs de l’apport de la paille et du fumier sur des groupes
spécifiques de la macrofaune du sol comme les collemboles et les acariens (Mathieu, 2004), les
Isopodes, les Dermaptères et les Collemboles (Delaporte, 1987) et les fourmis (Maldague, 2003 ;
Ruiz Camacho, 2004).
II.3. La faune du sol et les rendements des cultures sous apport de diverses
sources de matières organiques exogènes
Les rendements agricoles ont été meilleurs pour tous les traitements par rapport aux traitements
témoins. Les meilleurs rendements agricoles ont été obtenus avec les traitements avec
incorporation de compost aérobie et de fumier. Ces traitements sont ceux qui ont assuré une
meilleure protection des racines contre les nématodes. Les taux d’infestation moyen des racines
par les nématodes de ces deux traitements sont, respectivement, de 8,5 N/g de racines et 7,5 N/g
de racines. La macrofaune du sol y est plus riche par rapport aux deux autres traitements. Les
traitements avec incorporation de compost anaérobie et de paille présentent des taux
d’infestation moyens de 15,5 N/g de racines et 21,5 N/g de racines. Au sein du même type de
traitement, l’apport d’azote a augmenté les rendements. Les multiples piqûres infligées aux
racines par les nématodes provoquent des réactions qui modifient la physiologie de la plante et
altèrent le fonctionnement du système racinaire. Ce processus a pour conséquence de diminuer la
vigueur générale de la plante et, partant, de faire baisser les rendements. L’apport de l’azote
augmente la résistance des plants face aux nématodes (Sarah et Hugon, 1991 ; Stoll, 2002).
L’azote apporté à la plante se retrouve dans la zone du chevelu racinaire, améliore la possibilité
d’absorption des racines et empêche les nématodes de pénétrer dans la plante (Mateille, 1994).
C’est cette action de protection des racines contre la pénétration des nématodes qui explique les
bons rendements obtenus par les traitements avec les composts et le fumier et une fertilisation
azotée. Ces résultats confirment la pertinence des apports des matières organiques exogènes qui
permettent de meilleurs rendements agricoles, réduisent l’infestation des cultures par les
nématodes et l’installation d’une macrofaune diversifiée sur les sites de culture.
114
III. Étude des effets de différents types de travail du sol sur la faune du sol et
les rendements des cultures
Le travail du sol par deux types de labour a montré une nématofaune composée de cinq espèces
au sein desquelles deux espèces, P. brachyurus et T. martini représentent plus de 97 % des
individus. Ces deux nématodes sont différemment affectés par les deux types de labour. Les
traitements par labour aux bœufs ont un taux d’infestation par P. brachyurus inférieur de 39% au
taux d’infestation du grattage manuel (1040 / dm3 de sol contre 1447). Pour la deuxième espèce
T. martini, c’est le sol labouré manuellement qui est moins infesté, avec un taux d’infestation de
13% inférieur au taux d’infestation dans le cas du labour aux bœufs (3793 nématodes / dm3 de
sol contre 4353). On pourrait expliquer l’effet plus sensible du labour aux bœufs par la
profondeur atteinte lors de ce type de labour. Le grattage manuel est effectué à 3-5 cm de
profondeur et le labour aux bœufs à 15-20 cm. Les nématodes étant échantillonnés à 20 cm
seraient alors affectés par le labour profond. Pour les nématodes, le labour profond est cité
comme un moyen efficace de leur gestion sans usage de produits nématicides. Cette pratique
peut réduire de 9 à 42 % les densités de population de certains nématodes par la dessiccation des
œufs et des juvéniles ramenés en surface (Cadet, 1998 ; Sikora et al., 2005a).
L’apport du fumier à chaque type de travail du sol a eu un impact sur les nématodes. Cet effet de
l’apport du fumier a été beaucoup plus marqué dans le cas du labour aux bœufs, où l’on a des
baisses respectives de 30 et 37% pour P. brachyurus et T. martini. Avec l’apport du fumier, le
grattage manuel entraine une baisse de 38% du taux d’infestation par T. martini, mais n’affecte
pas P. brachyurus dont la densité de population connait même une légère hausse de 1% (727
nématodes / dm3 de sol contre 720). Les nématodes étant échantillonnés à 20 cm seraient alors
affectés par l’enfouissement du fumier effectué par le labour profond. Cette observation
confirme nos résultats précédents (paragraphe II) et ceux de nombreux auteurs (Bélair, 2005 ;
Sikora et al., 2005a ; Forge et Kempler, 2009) sur le rôle des matières organiques exogènes pour
contrôler la prolifération des nématodes. La nématofaune de la jachère est plus diversifiée avec
l’apparition de deux autres espèces, Telotylenchus indicus et Xiphinema sp. Cette nématofaune
est dominée par T. martini et H. multicinctus. P. brachyurus qui est plus important sous culture
115
de sorgho est en troisième position dans la jachère. Cette espèce qui sévit dans les champs
cultivés a fortement régressé dans les jachères.
Nos résultats montrent que le nématode endoparasite migrateur P. brachyurus est le seul
responsable des infestations des racines du sorgho. Les traitements par labour aux bœufs sont
moins infestés que les traitements par grattage manuel (21 contre 38 nématodes / g de racines).
Le sol sous labour profond aux bœufs avait été moins infesté par ce nématode, comme le
montrent nos résultats du paragraphe III.1.2. Le labour profond offre donc une meilleure
protection les résultats de travaux antérieurs (Cadet, 1998 ; Sikora et al., 2005a).
Pour les deux types de labour, l’apport du fumier a entraîné dans chaque cas une baisse
importante du taux d’infestation des racines par P. brachyurus. Cette baisse est de 31 % pour le
labour aux bœufs et de 40 % pour le grattage manuel. L’apport du fumier a donc agit comme une
protection supplémentaire des racines en réduisant les taux d’infestation dans chaque cas. Les
résultats de travaux antérieurs ont expliqué que l’action du fumier contre les nématodes peut
s’exercer de deux manières : la poursuite de la dégradation du fumier a produit des substances
nématicides ou stimulé l’activité des microorganismes nématophages (Bachelier, 1978 ; Bélair,
2005 ; Sikora et al., 2005a ; Forge et Kempler, 2009) ; ou alors l’apport du fumier a conféré aux
plantes une plus grande vigueur pour mieux se défendre contre les parasites (Mateille, 1994;
Cadet, 1998).
cellulose et en lignine qui augmente la disponibilité en nourriture pour les termites. Cellulose et
lignine sont en effet les constituants quantitativement plus importants de la meule des
champignonnistes. La meule est un aliment complet utilisé en quasi-totalité par les termites (Holt
et Lepage, 2000).
Les vers de terre ont été représentés sur le site d’étude par deux espèces, Dichogaster affinis et
Millsonia inermis. Nos résultats montrent que les vers de terre sous travail du sol par grattage
manuel ont été plus abondants (17 individus / m2 contre 10). Le labour profond s’est traduit par
une baisse du nombre d’individus par unité de surface ; en particulier pour le ver de terre endogé
Millsonia inermis. Des travaux de recherches antérieurs ont montré que le labour profond, par les
dommages mécaniques qu’il peut occasionner, est une pratique pouvant affecter les vers de terre,
notamment les plus gros (Dover, 1991 ; Ouattara et al., 1997 ; Mathieu, 2004). En particulier, le
labour régulier sans apport de matière organique peut réduire les populations de vers de 70 % en
5 ans (Decaëns et al., 1994). Nos résultats montrent en effet que l’apport du fumier a permis
d’augmenter le nombre d’individus par unité de surface ainsi que la diversité des vers de terre.
Cela a été plus sensible dans le cas du labour profond avec une augmentation de 3 à 7 individus /
m2 après apport du fumier.
Dans les deux types de travail du sol, d’autres catégories de la faune du sol dominées par les
coléoptères, les fourmis et les hémiptères ont été rencontrées. Ces groupes secondaires ont été
plus nombreux dans le cas du labour aux bœufs (38 individus contre 20). Comme pour les
termites et les vers de terre, l’apport du fumier a favorisé la présence de ces autres groupes. Cela
s’est traduit, dans chaque cas, par une augmentation du nombre d’espèces. Pour les différents
groupes de la faune du sol, le nombre d’individus et d’espèces a été plus important dans la
jachère. De nouveaux groupes non recensés dans les parcelles cultivées ont apparu sous la
jachère. Divers auteurs ont montré que les cultures annuelles peuvent avoir des effets
considérables sur les populations des invertébrés du sol avec une diminution spectaculaire de la
biomasse, la densité des populations et la richesse taxonomique (Dover, 1991, Dempster 1991,
Decaëns et al. 1994, Bikay Bi Banity 2005). La mise en culture des terres a été démontrée par de
nombreux auteurs comme un facteur pouvant réduire la biodiversité (Paoletti, 1985 ; Dover,
1991 ; Decaëns et al., 1994 ; Mboukou - Kimbatsa, 1997 ; Black et Okwakol, 1997 ; Eggleton et
al., 2002 ; Traoré, 2003 ; Ruiz Camacho, 2004). Dover (1991) estime même que cette mise en
culture des sols peut diminuer l'abondance et la diversité de la faune des sols jusqu'à l’annuler.
117
III.3. La faune du sol et les rendements des cultures sous différents types de
travail du sol
Les rendements des cultures des traitements par labour aux bœufs ont été supérieurs à ceux
obtenus après du travail du sol par grattage manuel. Nos résultats montrent que le sol et les
racines des plants du sorgho ont été moins infestés en nématodes dans le cas du labour aux bœufs
par rapport au grattage manuel. Tous les groupes de la macrofaune du sol ont été également plus
abondants sous ce type de travail du sol, à l’ exception des vers de terre qui ont été affectés par
ce type de labour. L’action des vers de terre a pu être compensée par les autres groupes pour
lesquels le labour profond a été favorable ; en particulier les termites et les fourmis, principaux
représentants de la macrofaune dans les sols tropicaux. En effet, dans les écosystèmes tropicaux
et sub- tropicaux, la macrofaune est essentiellement représentée par les termites, les fourmis et
les vers de terre, avec des abondances respectives de 37%, 23% et 9% (Fragoso et Lavelle,
1995). L’augmentation des rendements des cultures annuelles par la pratique du labour est
généralement reconnue dans la zone soudano-sahélienne (Chopart, 1980; Somé, 1989). Pour ces
auteurs, le labour, en rendant le sol plus poreux, améliore l’enracinement des cultures, favorisant
ainsi l’exploitation des ressources du milieu. Le sol est mieux colonisé non seulement dans la
couche travaillée mais aussi en profondeur. L’amélioration du rendement suite à l’apport du
fumier est encore plus importante dans le cas du labour aux bœufs. L’effet bénéfique de l’apport
de matières organiques exogènes sur les rendements a été montré par nos résultats précédents
(paragraphes I et II) et par de nombreux travaux antérieurs dans cette zone (Sedogo, 1981 ;
Bonzi, 1989; Sedogo, 1993 ; Ouattara, 1994 ; Bonzi, 2002 ; Hien, 2004 ; Lompo, 2009.) ou
ailleurs (Feller et al., 1987 ;Gnonhouri et Diomandé, 1989 ; Cadet, 1998 ; Forge et Kempler,
2009). Pour Ouattara (1994), l’effet positif des matières organiques résulte de l’amélioration du
statut organique du sol et de son interaction probable sur les propriétés physiques du sol dont la
densité apparente, la porosité et l’état hydrique. Le labour profond sur ces sols a donc permis de
réduire la pression des nématodes sur les cultures, de maintenir une diversité de la macrofaune
du sol et d’obtenir de meilleurs rendements agricoles.
118
IV. Étude des effets des pratiques paysannes de fertilisation sur la microfaune
Le traitement T3 (fumure minérale faible +5 tonnes de fumier par hectare tous les deux
ans+exportation de la paille) pratiqué sur l’Essai Entretien de Fertilité est un traitement conseillé
à la vulgarisation en milieu paysan, notamment au sein des producteurs agricoles autour de la
station de recherches de Saria. Un inventaire des nématodes sous culture de sorgho chez 10
producteurs a permis d’étudier l’infestation en nématodes au sein de leurs exploitations. Nos
résultats montrent une nématofaune plus diversifiée par rapport au site expérimental (08 espèces
contre 05). Les taux d’infestation moyen des principaux nématodes P. brachyurus, H.
multicinctus, S. cavenessi et T. martini sont respectivement de 686, 2233, 765 et 866 N/dm3 de
sol en milieu paysan contre 762, 1273, 478 et 10 N/dm3 de sol sur le site expérimental. T.
martini, qui est le nématode le plus abondant dans le sol sur le site expérimental, avec une
densité maximale de population de 1067 N/dm3 de sol pour la rotation sorgho-niébé, arrive en
seconde place en milieu paysan, avec une densité maximale de 5013 N/dm3 de sol chez le
producteur Sa02. Nos résultats montrent donc une infestation en nématodes du sol plus
importante dans les champs paysans par rapport au site expérimental. Plus encore que
l'abondance des nématodes phytoparasites du sol, c'est la composition spécifique des
peuplements qui est modifiée dans les exploitations paysannes. L'apport d'amendements
organiques n’a pas induit une diminution du nombre de nématodes phytoparasites dans les
champs paysans. Ces résultats pourraient s’expliquer par l’application des doses de fumures
organo-minérales inférieures aux recommandations du traitement T3. A cette première raison
pourrait s’ajouter la qualité de la matière organique employée sur ces exploitations. Ces raisons
probables n’ont pas permis aux amendements organiques apportés d’induire les deux principaux
phénomènes attendus : production de substances nématicides et des toxines lors de la poursuite
de la dégradation de la matière organique dans le sol, ou alors un changement dans la population
microbienne avec l’apparition de microorganismes nématophages (Sarr et al., 1989 ; Dmowska
et Ilieva, 1995 ; Cadet, 1998).
119
Nos résultats montrent une infestation des racines presqu’exclusivement due à P. brachyurus.
Une seule exploitation montre une infestation des racines par un deuxième nématode, S
cavanessi. Les taux d’infestation par P. brachyurus varient de 0 à 27 N/g de racines. Sur le site
expérimental, l’application du traitement T3 a montré une infestation des racines de 0 à 4 N/g de
racines. On constate donc que l’application du traitement T3 sur ces exploitations n’a pas offert
la même protection aux racines que sur le site expérimental. L'amélioration des conditions
culturales par l’apport de fertilisation organo-minérale dans les exploitations paysannes n’a pas
permis aux plantes d’opposer une résistance aux nématodes de la même manière qu’en station
expérimentale. Dans la moitié des cas, les infestations sont supérieures ou égales au seuil de
nocuité défini par Adiko (1988) à 10 N/g de racines. Comme pour le cas des nématodes du sol,
ces résultats pourraient s’expliquer par le non respect des doses et la qualité des matières
organiques utilisées. Les saprophytes, en se développant dans ces matières organiques apportées,
favorisent l’apparition d’organismes prédateurs qui, entre autres proies, s'attaquent aux
nématodes phytophages, dont la population peut être ainsi réduite au 1/10 en quelques semaines
(Stoll, 2002 ; Bélair 2005). Ces résultats montrent que les nématodes phytophages peuvent être
partiellement contrôlés dans les exploitations étudiées, en apportant au sol les quantités requises
de matières organiques et minérales qui ont donné de meilleurs résultats sur le site expérimental.
Dans les exploitations paysannes sous culture de niébé que nous avons étudiées, nous avons
recensé sept espèces de nématodes dont cinq appartiennent à des genres dominants qui sont les
plus caractéristiques de la région sahélienne, à savoir : les genres Scutellonema (S. cavenessi),
Pratylenchus (P. brachyurus), Helicotylenchus (H. multicinctus), Tylenchorhynchus (T. martini)
et Telotylenchus (T. indicus). Ils font partie des nématodes d’importance économique (Taylor,
1976 ; Clafin, 1984). Baujard (1986) note qu’ils sont capables de se multiplier sur la plupart des
plantes cultivées et les plantes sauvages pendant l’inter-culture. Ces exploitations ont reçu
essentiellement une fertilisation en NPK et quelques cas d’utilisation d’urée. Comme dans le cas
de l’Essai Étude Comparative (Saria II) du site expérimental, nous avons constaté que cette
fertilisation n’a pas eu d’effet sur les nématodes du sol. Si nous considérons les deux principaux
120
nématodes responsables des infestations que sont H. multicinctus, S. cavenessi, les niveaux des
infestations sont restés souvent sensiblement les mêmes entre parcelles de niveaux de
fertilisation différents au sein des 04 groupes de fertilisation. La fertilisation en NPK et urée n’a
pas affecté de façon sensible les populations de nématodes du sol. Ces résultats confirment nos
résultats antérieurs (paragraphe II) et les résultats d’autres auteurs (Gnonhouri et Diomandé,
1989, Sundararaju et Kumar, 2003) où un apport d’engrais azotés et phosphorés n’a pas eu
d’effet sur les populations des nématodes du sol.
Nos résultats montrent une très faible infestation des racines du niébé. Les infestations des
racines constatées sont dues à trois nématodes, P. brachyurus, H. multicinctus et S cavenessi. Les
nématodes du sol qui ont des taux d’infestation assez élevés sont quasiment absents dans les
racines des cultures. Ceci confirme l’hypothèse selon laquelle la fertilisation azotée vise, non pas
à lutter directement contre les nématodes phytoparasites, mais à donner une plus grande vigueur
à la plante pour se défendre ou encore lui permettre de modifier l’équilibre biopédologique au
détriment du parasite comme le font la plupart des substances nématicides (Sarah et Hugon,
1991 ; Dmowska et Ilieva, 1995). L’azote apporté à la plante se retrouve dans la zone du chevelu
racinaire, améliore la possibilité d’absorption des racines et empêche les nématodes de pénétrer
dans la plante (Mateille, 1994). Cela a eu pour conséquence une très faible infestation des racines
du niébé par les nématodes. En plus de la fertilisation apportée de manière exogène, certaines
propriétés de la plante du niébé pourraient être également à l’origine de cette faible infestation de
ses racines par les nématodes. Le niébé, comme les autres légumineuses, a des besoins en
sources externes d’azote peu élevés, car ses racines sont munies de nodosités peuplées de
bactéries (Rhizobiums) qui contribuent à la fixation de l’azote atmosphérique. Le Rhizobium est
une bactérie qui infecte les racines des légumineuses et donne naissance à des excroissances de
type tumoral appelées nodosités. Le centre de chaque nodosité mature contient des milliards de
bactéries qui fixent l'azote. La légumineuse hôte fournit l'énergie nécessaire à cette fixation en
capturant l'énergie du soleil par le phénomène de la photosynthèse. A cause de sa capacité de
fixation d’azote par voie symbiotique, on estime en effet à 30 kg de NPK/ha les besoins en
fertilisation du niébé (Dugje et al., 2009). Ces résultats peuvent s’expliquer aussi par l’absence
de nématodes cécidogènes (Meloidogyne spp.) dans le sol de ces exploitations. Les nématodes
cécidogènes sont en effet considérés comme principaux ravageurs du niébé à l’échelle mondiale
(Luc, 1960 ; NDiaye, 1994 ; Sikora et al., 2005b). Ces résultats montrent aussi que tout comme
121
Conclusion générale
Le sol est un réservoir de ravageurs et d'animaux dont l'action est essentielle à son bon
fonctionnement. Les activités des organismes du sol sont reconnus de nos jours comme
fondamentales pour la fertilité des sols et la productivité agricole. L’objectif général de ce travail
était d’étudier l’impact des pratiques culturales sur la composition de la faune du sol et son
influence sur les rendements des cultures. Les hypothèses de travail étaient : (i) les pratiques
agricoles telles que les rotations culturales, les fertilisations et le travail du sol permettent de
contrôler et de réduire l’infestation des cultures par les nématodes phytoparasites ; (ii) les
pratiques agricoles telles que les rotations culturales, les fertilisations et le travail du sol
influencent différemment la dynamique de la macrofaune du sol dans les agrosystèmes ; (iii)
l’infestation des cultures par les nématodes et la présence de la macrofaune du sol ont une
influence sur les rendements des cultures. Ces hypothèses ont été vérifiées car les résultats
montrent que les pratiques agricoles ont eu une influence sur la dynamique de la faune du sol. La
rotation culturale, l’apport conjoint de matières organique et minérale, et le labour ont permis de
contrôler l’infestation des cultures par les nématodes, le maintien de la macrofaune du sol et
l’obtention de bons rendements agricoles.
Les données obtenues dans la présente étude permettent de mieux cerner l’impact des pratiques
agricoles sur les communautés de la faune du sol. Les principaux résultats peuvent être
synthétisés comme suit :
• Les différents modes de gestion de la fertilité des sols ont révélé une diversité de nématodes en
fonction du type de pratique et du type de culture. Cela peut être pris en compte pour mener une
lutte ciblée contre les nématodes en fonction du type de pratique.
nématodes que dans les deux autres rotations. La rotation comportant une légumineuse est
incontestablement la plus performante. Elle assure une bonne productivité du système et diminue
l’impact des nématodes. Nos résultats montrent également des comportements différents des
nématodes du sol par rapport au type de traitements appliqués. Les traitements qui ont comporté
de la matière organique exogène combinée à une fertilisation minérale ont eu des effets
dépressifs pour les populations de nématodes dans le sol. Les résultats obtenus montrent que la
composition des populations de macrofaune diffère sous les différents types de rotation. Les
termites rencontrés dans la monoculture de sorgho sont des champignonnistes et des
moissonneurs. Les rotations sorgho-niébé et sorgho-coton ont abrité respectivement des termites
moissonneurs et lignivores. Ces deux rotations renferment plus de vers de terre par rapport au
traitement témoin.
• Les nématodes peuvent être favorablement contrôlés par l’apport des matières organiques
exogènes. Le fumier, les composts et la paille sont dans l’ordre croissant les matières organiques
qui ont favorisé le contrôle des nématodes. L’apport d’azote n’affecte pas les populations de
nématodes du sol et, les niveaux de populations dans les parcelles fertilisées sont dans bien de
cas plus importants que ceux observés dans les parcelles non fertilisées. Les apports des matières
organiques exogènes ont en revanche significativement réduit l’infestation des racines par P.
brachyurus pour l’ensemble des traitements par rapport aux traitements témoins. Les meilleurs
rendements agricoles ont été obtenus avec les traitements avec incorporation de compost et de
fumier, qui sont aussi ceux qui ont assuré une meilleure protection des racines contre les
nématodes. L’enfouissement de matières organiques exogènes a été également favorable à la
macrofaune du sol. Les traitements avec incorporation de la paille ont attiré plus de termites et le
fumier a été plus favorable aux vers de terre.
• Le travail du sol par labour aux bœufs ou par grattage manuel sans apport de fumier n’affecte
pas P.brachyurus et T. martini, les deux principaux nématodes sous culture de sorgho. C’est
surtout l’apport du fumier qui affecte les nématodes dans chaque cas. Cet effet de l’apport du
fumier a été beaucoup plus marqué dans le cas du labour aux bœufs. Nos résultats montrent que
les racines des plants du sorgho ont été moins infestées en nématodes dans le cas du labour aux
bœufs par rapport au grattage manuel. Ce sont aussi ces traitements qui ont donné les meilleurs
rendements. Les différents groupes de la macrofaune réagissent différemment par rapport au type
de travail du sol. Les termites moissonneurs (Trinervitermes sp.) et les champignonnistes
124
(Microtermes sp.) sont les plus abondants sur l’ensemble des parcelles du travail du sol. L’apport
du fumier est plus bénéfique aux Trinervitermes sp. par rapport aux (Microtermes sp.). Les vers
de terre sont plus abondants et plus diversifiés dans le cas du travail du sol par grattage manuel.
• Sous la jachère bordant les essais agricoles, la microfaune et la macrofaune sont plus
diversifiées que sur les sites cultivés. Pour les nématodes, on note une prédominance des espèces
T. martini et H. multicinctus. L’espèce P. brachyurus, abondant sous monoculture de sorgho,
régresse fortement sous les autres rotations et sous la jachère, ce qui confirme son statut d’espèce
liée à la culture du sorgho, et montre aussi que la plante hôte est un facteur déterminant pour la
présence des nématodes.
• Les résultats de notre étude en milieu paysan montrent une nématofaune plus diversifiée avec
huit espèces contre cinq sur le site expérimental, pour le même traitement. Les taux d’infestation
par les principaux nématodes sont plus élevés dans le sol en milieu paysan par rapport au site
expérimental. L’infestation des racines par P. brachyurus est plus élevée avec des taux
d’infestation de 0 à 27 N/g de racines. Sur le site expérimental, l’application du même traitement
montre une infestation des racines de 0 à 4 N/g de racines. L'amélioration des conditions
culturales par la fertilisation matières organo-minérale dans les exploitations paysannes n’a pas
permis aux plantes d’opposer la même résistance aux nématodes que sur le site expérimental. En
culture de niébé, la nématofaune du sol est composée de cinq espèces qui appartiennent aux
genres dominants caractéristiques de la région sahélienne. Nos résultats montrent de très faibles
infestations des racines du niébé par trois nématodes, P. brachyurus H. multicinctus et S.
cavenessi. Ces faibles infestations sont dues aux doses de fertilisation apportées, aux propriétés
du niébé et à l’absence de nématodes cécidogènes.
En conclusion, les résultats montrent qu’un contrôle des ravageurs des cultures et le maintien
d’une diversité de la macrofaune du sol est possible dans les paysages agricoles par la mise en
œuvre de pratiques agricoles adéquates. La rotation culturale, l’apport de matières organiques, et
le labour ont permis de contrôler l’infestation des cultures par les nématodes et le maintien de la
macrofaune du sol. Ce qui a pour conséquence l’obtention de bons rendements agricoles. Ces
résultats sont une contribution à la formulation de recommandations utiles à l’endroit des
producteurs et des décideurs politiques pour la gestion efficiente des terres agricoles. Ces
125
résultats peuvent également servir de base à la mise en œuvre d’autres types de recherches pour
approfondir des aspects non abordés ou insuffisamment abordés dans cette étude.
Perspectives
Au Burkina Faso plus de 80% de la population vit de l’agriculture. L’agriculture du pays souffre
cependant d’insuffisance de pratiques culturales adaptées, des aléas climatiques et aussi de
l’incidence des ravageurs des cultures. Notre étude menée sur l’impact des pratiques agricoles
sur la faune du sol a permis d’évaluer le comportement des invertébrés du sol face à différents
modes de gestion des terres agricoles. Nos résultats montrent qu’un contrôle des ravageurs des
cultures et le maintien d’une diversité de la macrofaune du sol est possible sur les terres agricoles
par la mise en œuvre de pratiques agricoles adéquates. Ces résultats sont une base pour la
formulation de recommandations utiles à l’endroit des producteurs agricoles et des décideurs
politiques pour la gestion efficiente des terres agricoles.
La faune du sol comme tout organisme qui vit dans un milieu est soumise aux actions
simultanées d'agents climatiques, édaphiques, chimiques ou biotiques très variés. Plus
particulièrement pour les nématodes phytoparasites qui dépendent étroitement de la présence
d'une plante dont ils se nourrissent et dont une partie de leur cycle biologique se déroule dans le
sol. Nos résultats peuvent ainsi servir de base à la mise en œuvre d’autres types de recherches
pour approfondir des aspects non abordés ou insuffisamment abordés dans cette étude.
Les hypothèses de production de substances toxiques produites lors de la poursuite de la
dégradation de la matière organique dans le sol et ayant un effet dépressif sur les nématodes, ou
encore le changement dans la population microbienne du sol avec l’apparition de
microorganismes nématophages peuvent être prises en compte dans de futures thématiques de
recherche. L’effet de plantes légumineuses ayant des propriétés nématicides et pouvant être une
alternative à l'utilisation de produits agro-chimiques de synthèse contre les nématodes est
également une problématique importante de recherche à explorer. Des recherches pourront aussi
être menées sur l’étude de l’effet de la variété de culture sur la nématofaune et la macrofaune du
sol, en tenant compte des paramètres pédoclimatiques.
126
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138
Annexes
139
Année Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Août Sep Oct Nov Déc Total
1990 0 0 0 6.5 64.7 72.7 167 221 79.9 8 0 0 620
1991 0 0 0 29.6 197 105 157 313 79.9 44.6 0 0 926
1992 0 0 0.3 53.2 69.1 114 308 203 99.5 27.8 12 0 839
1993 0 0.7 22 4.7 63.5 123 147 291 175 69.6 0 0 896
1994 0 0 28 3.5 90.7 100 194 417 1756 144 0 0 1153
1995 0 0 0 18 71.7 170 125 322 136 22.9 2 0 867
1996 0 0 1 39.6 55.3 86.1 171 214 174 40.6 0 0 782
1997 0 0 7.6 47.6 95.5 150 189 212 98.9 20 0 0 820
1998 0 0 0 30 56.5 18.3 148 197 196 33 0 0 679
1999 0 0 0 14 150 25 153 377 240 6 0 0 965
2000 0 0 0 5.5 42.1 87.5 396 150 64.5 51.5 0 0 798
2001 0 0 0 0.8 131 51.8 164 204 131 41 723
2002 0 0 3 6 29 52.5 198 221 183 44.5 737
2003 0 0 7.0 33.5 36.5 162.3 163.7 217.3 129.7 57.7 0 0 807
2004 0 0 7.2 56.0 18.5 78.0 289.5 192.2 133.2 30.4 0 0 804.8
2005 0 0 9.0 47.0 45.0 105.0 117.5 319 130.1 20.5 0 0 792.1
2006 0 0 0 2.5 20.2 83.9 210.6 247.6 176.6 39.9 0 0 781.1
2007 0 0 0 37.7 7.0 59.3 193.7 359.3 181 0 0 0 838.5
2008 0 0 4.5 6.0 99.0 69.6 238.0 262.9 150.4 92.2 0 0 922.2
2009 0 0 14.0 9.0 49.3 138.5 273.8 166.3 228.1 26.7 0 0 905.7
2010 0 2.0 0 32.5 89.5 98.5 115.2 282.3 255.2 105.5 0 0 980.7
MOY 0 0.4 6.3 24.8 74.1 104 182 230 139 36 1.6 0.6 798
140
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142
Annexe 4: Fiche technique de la variété de sorgho Sariaso 14 utilisée dans les essais longue
durée de Saria.
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145
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8m 8m 8m 8m
146
Traoré M., Lompo F., Ayuke F., Ouattara B., Ouattara K., Sedogo. 2009. Effet de
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