M08482
M08482
M08482
1
LES PHAN _OGAMES PARASITES DU BURKINA FASO:
INVENTAI TAXONOMIE, ECOLOGIE ET QUELQUES
ASPECTS _E LEUR BIOLOGIE. CAS PARTICULIER DES
LORANTtJACEAE PARASITES DU KARITE
THE5E
Présentée le 31 janvier 2002
pour obtenir le titre de
de Ouagadougou
Illustration de la couverture et de la page de garde.
Gauche: Cassythafiliformis L. parasitant un rameau de manguier (Mangifera indica L.).
Milieu: Striga hermonthica (Del.) Benth.
Gauche: Tapinanthus ophiodes (Sprague) Danser.
Amon épouse Léontine Dabira
Cette thèse a bénéficié du soutien matériel, financier et moral de plusieurs personnes et organismes. Cette
page m'offre l'opportunité de manifester à tous ma profonde gratitude.
Je suis particulièrement heureux d'exprimer ma profonde reconnaissance au Professeur Sita Guinko qui m'a
proposé ce sujet de thèse qu'il a suivie au jour le jour avec un grand intérêt. Sa longue expérience de terrain,
sa rigueur et sa clarté dans le travail et surtout sa disponibilité permanente à mon endroit m'ont permis de
boucler ce travail dans un délai raisonnable. Je ne pourrais dire ici tout ce que je lui dois. Qu'il soit assuré de
toute ma gratitude, et que je m'emploierai constamment à mériter cette confiance filiale qu'il a placée en moi.
Mes remerciements très chaleureux, ma profonde gratitude et ma sympathie vont également au Professeur
Georges Salié de l'Université Pierre et Marie Curie (Paris VI) qui a co-dirigé ces travaux. Dès le démarrage
de cette thèse, il a mobilisé toute son énergie et sa compétence pour me trouver la possibilité de séjoumer au
moins deux mois par an dans son laboratoire dans des conditions très favorables. Ses conseils et
suggestions, sa disponibilité permanente, son soutien matériel depuis le début jusqu'à la présentation de ce
travail m'ont été d'un très grand apport. Il a été pour moi un directeur scientifique, un ami et un collègue
compétent, sincère et exemplaire. Je tiens à lui faire part de mon attachement.
Je remercie vivement le Professeur Amadou Tidiane Ba de la Faculté des Sciences de Dakar pour l'attention
particulière qu'il a accordée à ce travail. Ses conseils et suggestions de première heure m'ont été d'un grand
apport dans la conduite de mes travaux. Je dois aussi le remercier pour avoir accepté de juger ces résultats
de mes recherches malgré les nombreuses charges qui l'occupent. Je n'oublie pas que c'est lui, Professeur
Ba, qui m'a fait entrer dans le monde fascinant des plantes parasites en me confiant une étude sur la
cassythe. Qu'il me permette de lui retémoigner ici mon fidèle attachement.
Je tiens à exprimer mes sincères remerciements et ma profonde reconnaissance au Professeur Aline Raynal-
Roques du Muséum National d'Histoires Naturelles (Paris) pour les conseils précieux qu'elle m'a prodigués, la
détermination de mes échantillons, la lecture du manuscrit de celte thèse et sa participation au Jury.
L'intérêt manifesté par le Professeur Dossahoua Traoré de l'Université de CoccxJy / Abidjan pour l'étude des
Loranthaceae est un encouragement. Je le remercie de l'honneur qu'il me fait en consentant d'être membre
de ce Jury. Qu'il soit assuré de ma respectueuse reconnaissance.
Je tiens à exprimer ma sincère et profonde gratitude au Professeur Mahamane Saadou, Doyen de la Faculté
des Sciences de Niamey pour l'estime qu'il m'a toujours témoigné et pour avoir accepté de corriger et juger le
présent mémoire.
Mes remerciement s'adressent également au Professeur Koffi Akpagana de l'Université de Lomé pour
l'amitié et pour l'intérêt qu'il a bien voulu porter àce travail. Je suis très honoré de sa présence dans ce Jury.
Durant cette thèse, j'ai effectué plusieurs séjours au laboratoire de Cytologie Expérimentale et Morphogenèse
Végétale et au laboratoire de Parasitologie Végétale / Université Pierre et Mane Curie. J'y ai trouvé un monde
accueillant et sympathique. J'adresse mes vifs remerciements aux directeurs de ces laboratoires, le
Professeur Dominique Crlliqui et le Professeur Georges Sallé et à leur personnel. Je suis particulièrement
redevable à Martine, Karim, Elodie, Amaud, Christiane, Ulla, Stéphanie et Josette pour leur constante
disponibilité et leur sollicitude.
Il
Une partie de ce travail a été réalisée dans le cadre logistique du Centre National de Semences Forestiéres
(CNSF) de Ouagadougou. Il m'est particuliérement agréable de remercier et d'exprimer ici toute ma
reconnaissance à Messieurs Soumana Bancé, Albert Nikiéma, ex DG et Lambert Georges Ouédraogo, DG
du CNSF et à tout le personnel du dit service pour leur sympathie, leur agréable collaboration et la parfaite
intégration dont j'ai bénéficiée.
Le Professeur Laurent Aké Assi de l'Université de Cocody 1 Abidjan m'a apporté une aide technique
inestimable dans la réalisation de ce travail. Qu'il trouve ici l'expression de ma déférente gratitude.
Que mon collègue Adjima Thiombiano, Martre Assistant à l'UFRJSVT, dont la collaboration dévouée et
franche me fut une aide précieuse, reçoive l'expression de mon amicale gratitude. Sa contribution au présent
travail fut substantielle.
A Monsieur Adama Diallo, Directeur Général de l'Ecole Nationale des Eaux et Forêts de Dindéresso, je dis un
grand merci pour son amitié et pour l'aide technique reçue dans la réalisation des différentes cartes.
J'aimerais remercier mes collégues Mipro Hien, Jeanne Millogo-Rasolodimby, Frédéric Zongo, Anne
Martinussen, les Techniciens Alain Bambara et Hassan Sangaré et les étudiants doctorants du Laboratoire
de Biologie et Ecologie Végétales, en particulier Issa Nombré, Marie Laure Sougoti-Guissou, Amadé
Ouédraogo, Paulin Ouoba, Saran Traoré, qui m'ont aidé efficacement dans la réalisation de ce travail.
Djibril Yonli et Nayéré Médah m'ont efficacement aidé dans la collecte de certaines données. Je les remercie
et leur exprime ma reconnaissance. Je les encourage vivement.
J'ai bénéficié des conseils et encouragements de Oumar Ouédraogo, surtout en ce qui conceme la partie
Scrophulariaceae de ce travail qu'il a bien voulu accepté de lire. Je l'en remercie grandement.
Le Professeur Ivan Nielsen de l'Institut de Botanique Systématique de Aarhus / Danemark qui a autorisé la
prise en charge d'une partie de ce travail, notamment à partir 1999.
La Fondation Internationale pour la Science qui m'a accordé deux bourses et un prix dans le cadre de ces
recherches
Le service des Relations Intemationales de l'Université Pierre et Marie Curie pour le financement de mes
séjours à Paris lors des travaux de cette thèse.
La Coopération française au Burkina, à travers Monsieur Sauvageon, pour le financement d'un séjour de trois
mois au laboratoire du Professeur Sallé.
Le projet INCO-DC pour la prise en charge financière de certains volets de nos recherches.
Julienne et Charles Botoni, Madame Pauline Guinko, la famille Dabira à Paris, Madame Assèta Ouédraogo,
mes petits frères Hiver et Ignace Yirgna pour leur soutien multiforme.
Enfin, je remercie mes collègues, le personnel administratif et technique de l'UFR-SVT, mes amis, mes
parents que je n'ai pu citer et qui, par leur aide, par leurs conseils ou par leur encouragement m'ont permis de
mener à bien ce travail.
III
Sommaire
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE... 14
CH.I- GENERALITES
2 - RESULTATS ET DiSCUSSiON...... 43
2.1 - Présence et répartition des parasites épiphytes Iianoïdes........................ 43
2.1.1 - Cuscuta campestris , , '" '" '" '" 43
a- Caractères botaniques '" '" , , , '" 43
b- Spécimens étudiés , '" , '" 45
c- Distribution géographique et écologique......... 45
2.1.2 - Cassytha filiformis 47
a- Caractères botaniques............................................................... 47
b- Spécimens étudiés..................... 49
c- Distribution géographique et écologique '" 49
d- Usages '" ,. 50
2.2 - Présence et répartition des épiphytes du groupe des Loranthaceae.......... 53
2.2.1 - Agelanthus dodoneifolius 54
a- Caractères botaniques............... 54
b- Spécimens étudiés ,.. ,.. , ,.. , , 56
c- Distribution géographique et écologique.......................................... 57
d- Usages '" ,.. ,.. ,.. , ,.. , ,.. ,. 58
2.2.2 - Englerina '" '" 58
2.2.2 .1- Englerina lecardii '" 59
a- Caractères botaniques 59
b- Spécimens étudiés ,.. , , 61
2
Sommaire
3
Sommaire
4
Sommaire
5
Sommaire
Conclusion.. 121
2.4 - Les Phanérogames parasites des cultures et des arbres fruitiers
au Burkina Faso... 160
2.4.1- Les parasites épiphytes 160
2.4.1.1- Les lianoïdes....................................... 160
a- Cuscuta campestris , '" .. , ,. '" '" 160
b- Cassytha fi/iformis '" '" '" , '" 162
2.4.1.2. Les Loranthaceae................................................ 163
a- Age/anthus dodoneifo/ius , '" '" 163
b- Tapinanthus bangwensis 164
c- Tapinanthus g/obiferus ." 164
d- Tapinanthus ophiodes 165
2.4.2- Les parasites épirhizes...................................................... 165
a- A/ectra voge/ii ... .. .................................................... ......... .... 165
b- Buchnera hispida......... ... ... .. . 166
c- Rhamphicarpa fistu/osa 166
d- Le genre Striga.......................................................................... 167
d1- Striga aspera '" , " '" , ,. .. . 167
d2- Striga gesnerioides , 168
d3- Striga hermonthica 168
d4- Striga passargei ,'" ,. .. . .. . .. 169
d5- Striga forbesii , 170
Conclusion , , ,. 172
INTRODUCTION.................................... 174
1 - BREVE PRESENTATION DU KARITE............ 174
2 - MATERIEL ET METHODES......... 175
2.1 - Matériel végétal................................................... 175
2.2 - Technique de préparation du matériel végétal pour la microscopie
photonique '" , '" , , 176
6
Sommaire
7
Sommaire
8
Sommaire
PRINCIPALES ABREVIATIONS
9
Sommaire
\0
Sommaire
]1
Sommaire
12
Sommaire
13
INTRODUCTION GENERALE
Introduction générale
L es phanérogames parasites sont des plantes à fleurs qui ont perdu leur
autotrophie au cours de leur évolution et sont devenues parasites d'autres
plantes supeneures appelées alors hôtes (Raynal-Roques et Paré, 1998). Ces
plantes phytopathogènes constituent une entité biologique particulière par certains
aspects de leur morphologie, de leur biologie et de leur écologie. De simple curiosité
comme la fleur d'un mètre de diamètre de Rafflesia arnoldi (Rafflesiaceae) de
Bornéo et Sumatra, elles peuvent devenir de redoutables parasites des cultures
comme le Striga, la cuscute et l'orobanche. De véritables arbres comme Nuytsia
f10ribunda (Loranthaceae arborescente d'Australie atteignant 10 mètres de hauteur),
elles peuvent n'avoir que l'aspect d'un champignon supérieur comme c'est le cas de
Cynomorium coccineum (Cynomoriaceae) (Ba, 1983).
Les ouvrages dans lesquels on peut trouver des références sur les phanérogames
parasites du Burkina sont très peu nombreux, ceux traitant spécifiquement de ces
plantes sont plus rares encore et très récents, datant seulement des années 1980.
C'est dans Lebrun et al., (1991) qu'on peut trouver la liste plus ou moins complète
des botanistes qui ont inventorié les plantes parasites du Burkina Faso.
Dans le document de Lebrun et al., (1991), nous apprenons que c'est Auguste
Chevalier qui fut le premier botaniste à collecter des échantillons d'herbier sur le
territoire de l'actuel Burkina Faso lors d'une exploration dans l'ouest africain en 1899.
Il revient deux fois dans le pays pour compléter sa collection dans laquelle on trouve
2 espèces de plantes parasites: Tapinanthus globiferus récoltée à Fô et T. ophiodes
à Diapaga, Fada N'Gourma, Koupéla et Koukobiri. Il fut suivi par Jean Veuillet,
Georges Gironcourt, Emile Perrot, Aimé Camus, Réné Maire jusqu'à la seconde
guerre mondiale. Mais leurs herbiers, quoique bien fournis, ne renferment pas
d'échantillons de plantes parasites.
C'est finalement André Aubréville (1950) qui fut le deuxième botaniste à inclure dans
sa collection de Haute Volta, des spécimens parasites. Ximenia americana récoltée à
Bobo et Buchnera hispida récoltée dans les environs de Ouagadougou figurent dans
sa collection.
14
Introduction générale
Hien Denis Winkoun est le premier botaniste burkinabè (voltaïque à l'époque) qui a
récolté sur le territoire national, à partir de 1954, des plantes en vue de constituer
des échantillons d'herbier. Sa collection, qui comporte huit à dix espèces de plantes
parasites est conservée à l'Herbier national de l'INERA.
En 1957, Ruyssen, dans un article intitulé "Le karité au Soudan", s'inquiétait d'une
attaque massive des karités au Soudan et en Haute-Volta (respectivement actuels
Mali et Burkina Faso) par deux espèces de Loranthaceae, Loranthus dodoneifolius et
Loranthus globiferus (respectivement actuelles Agelanthus dodoneifolius et
Tapinanthus globiferus).
Dans les années 60 Adam et Jaeger ont récolté, dans les environs de Banfora, une
Scrophulariaceae parasite qu'ils ont identifiée comme Buchnera bowalensis.
Dans la même année, Toutain effectue un important relevé f10ristique dans toutes les
zones climatiques du pays, de Banfora à Dori - Sèba en passant par Ouagadougou,
Po, Zabré Tenkodogo, Fada. Sa collection est naturellement riche en plantes
parasites avec 17 espèces: Ximenia americana (Sèba, Sidéradougou, Ouayou Nevri
et Beniou), Tapinanthus bangwensis (Bobo Dioulasso), Agelanthus dodoneifolius
(PÔ, Fada, Mao, Sidéradougou, Lalgaye et Ouarkoye), Tapinanthus globiferus (Fada,
Markoye, Dori, Gorgadji, Tékourou et Samorogouan), Tapinanthus ophiodes (Sèba),
Thesium viride (Levara), Micrargeria barteri (Digasso), Buchnera hispida (Bobo,
Dingasso, Benion, vers Satiri), Rhamphicarpa fistulosa (Dori), Striga asiatica
(Sidéradougou et Fada), Striga aspera (Pissila), Striga bilabiata (Kayero, Tabou,
Sidéradougou, Markoye et Bitou), Striga brachycalyx (Sidéradougou), Striga
gesnerioides (Dori), Striga linearifolia (Zabré et Tiéfora), Striga macrantha
(Sidéradougou), Striga passargei (Zabré).
15
Introduction générale
Dans les années 1978, le projet Aménagement des Vallées de la Volta (AV.v.) a
recensé 5 ou 6 espèces de Striga dans les zones nouvellement libérées de
l'onchocercose (Reneaud, in ICRISAT, 1983) : Striga asiatica, Striga aspera, Striga
gesnerioides, Striga hermonthica et Striga klingii.
Guinko est le pionnier national dans l'étude de la végétation de l'ex- Haute Volta
sous toutes ses formes: botanique, sociologique, chorologique, ethnobotanique. Ce
travail, commencé une dizaine d'années plutôt, a été présenté en 1984 sous la forme
d'une thèse de Doctorat d'Etat qui constitue encore aujourd'hui une référence
incontournable dans l'étude de la véqétation du Burkina. Son importante collection
de plantes, qui est à la base de l'herbier de l'Université de Ouagadougou, comporte
10 espèces de phanérogames parasites : Agelanthus dodoneifolius (syn.
Tapinanthus dodoneifolius) , Tapinanthus globiferus, Striga hermonthica, S. aspera,
S. asiatica var. coccinea, S. brachycalyx, S. baumannii, Ximenia americana,
Rhamphicarpa fistulosa et Buchnera hispida.
Dans le cadre d'un projet CEE concernant l'étude des plantes parasites en Afrique
de l'ouest avec le Burkina, le Mali et le Sénégal comme pays représentatifs, l'équipe
du professeur Sallé de l'Université Pierre et Marie Curie a effectué d bes excursions
annuelles de 1986 à 1994 dans les pays sus cités. Leur collection du Burkina Faso,
qu'on peut consulter au Muséum National d'Histoire Naturelle, comporte 16 espèces
de plantes parasites: Alectra vogelii, Buchnera hispida, Cassytha filiformis, Cuscuta
campestris, Rhamphicarpa fistulosa, Sopubia parviflora, Striga asiatica var. coccinea,
S. asiatica var. lutea, S. aspera, S. brachycalyx, S. gesnerioides, S. hermonthica, S.
passargei, Agelanthus dodoneifolius, T. globiferus, T. ophiodes.
16
Introduction générale
C'est à partir des années 1985, que des chercheurs nationaux ont commencé à
traiter des thèmes spécifiques aux parasites végétaux à cause de la pression de plus
en plus forte qu'exercent certaines de ces plantes sur les cultures. On peut citer à ce
sujet les travaux de Djiguemdé (1985), Miningou (1985), Compaoré (1986), Combari
(1986), Ouandaogo (1988), Boussim (1991), Nikiéma (1992), Boussim (1993 a et
1993 b), Boussim et al. (1995), Ouédraogo (1995), (1997), Yonli (1999), Traoré
(1999), Médah (2001).
Trois raisons principales justifient notre choix du thème "Les Phanérogames
parasites du Burkina Faso".
1 - Les plantes parasites causent d'énormes dégâts au Burkina Faso et dans les
pays du Sahel en général, allant parfois jusqu'à la perte totale de rendement dans
les cultures infestées. Une superficie importante des terres cultivées est
annuellement abandonnée par les paysans burkinabè du fait du Striga. Les travaux
antérieurs de Boussim (1991) et de Maïga (1987) sur les Tapinanthus ont révélé
qu'un tiers du peuplement de karité du Burkina Faso et du Mali est endommagé par
les Loranthaceae. Les plantes parasites constituent un vrai cauchemar pour les
agriculteurs qui mènent, contre elles, une bataille au sort incertain dont ils sortent
rarement vainqueurs. De par le monde, des chercheurs effectuent des travaux afin
de trouver des moyens de lutter efficacement contre ces fléaux. Le présent travail,
qui se veut une contribution à une meilleure connaissance des parasites végétaux
rencontrés au Burkina Faso, s'inscrit dans cet engagement mondial de la
communauté des chercheurs pour un accroissement de la production agricole.
17
Introduction générale
]8
CH.I. GENERALITES
Généralités sur le milieu burkinabè
W~E
S
1
N
~
..p:v' C~.Q
13·
13
12·
GHANA
tcbelle
10"
o 50 100 150 200 km
N 10
N
19
Généralités sur le milieu burkinabè
Avec 11,8 millions d'habitants et un taux d'accroissement annuel de 2 à 3%, soit une
densité de près de 44 habitants au km', le pays apparaît surpeuplé.
Le Burkina Faso est qualifié de pays sahélien bien que les deux tiers de son territoire
se trouvent dans la zone soudanienne telle qu'elle a été définie par Guinko en 1984.
Mais au regard des conditions d'aridité que vit le pays depuis déjà près de deux
décennies suite à la descente progressive des isohyètes, ce dassement est
parfaitement justifié (Rasolodimby-Millogo, 2001).
1.2.1- Climat
La température moyenne annuelle de l'ensemble du pays est d'environ 25°C avec une
amplitude thermique annuelle de 10°C. L'ensoleillement est pratiquement constant
toute l'année avec 10 heures en moyenne par jour. Dans ces conditions, la pluviométrie
est le facteur le plus déterminant du climat du Burkina Faso. En effet, la pluie est un
facteur écologique primordial en zone tropicale et c'est l'élément de différenciation
climatique le plus marquant.
De par sa situation géographique, le Burkina Faso bénéficie grosso modo d'un climat
soudanien caractérisé par:
- une saison sèche s'étendant en moyenne de la mi-octobre à la mi-avril ; un premier
régime transitoire présentant des alternances de saison sèche et d'incursion d'air
humide de la mi-avril à la mi-juin avec quelques précipitations;
- une saison des pluies de la mi-juin à la mi-septembre avec en général un maximum
de précipitation en août; un second régime transitoire, du même type que le précédent,
de la mi-septembre à la mi-novembre.
Ce schéma, très général, doit être nuancé en fonction de la latitude. En fait, il existe des
sous-zones d'importance et de caractères différents:
20
Généralités sur le milieu burkinabè
Hormis ces grandes divisions, l'influence des vents et les variations annuelles de
l'hygrométrie entraînent une subdivision du climat du Burkina Faso en :
- une saison fraîche et sèche qui dure de novembre à février avec de rares pluies (1 à
2) en janvier. Durant cette période, l'Harmattan, un vent sec et frais venant d'une
masse d'air sec du Sahara, souffle sur l'ensemble du pays suivant la direction nord-
est 1 sud-ouest ;
- une saison chaude et principalement sèche (1 à 5 pluies ou plus) de mars à juin;
- une saison chaude et humide de juin à octobre ou "saison des pluies" ; un vent
principal humide de mousson venant de l'anticyclone de Saint-Hélène balaie le pays
pendant cette période suivant la direction sud-nord.
Enfin, on doit retenir que depuis déjà plus d'une décennie, des arrivées tardives eUou
des fins précoces de la saison des pluies, la diminution, voir la disparition des petites
pluies isolées de saison sèche, la descente des isohyètes au sud et les grandes
poches de sécheresse remettent en cause tout le schéma général des pays dits du
Sahel dont le Burkina Faso.
21
Généralités sur le milieu burkinabé
L'ensemble du territoire du Burkina Faso peut être divisé en deux grandes unités:
- un plateau central qui correspond à l'affleurement du socle;
- deux plateaux latéraux (sud-ouest et sud-est) représentant les morceaux de sa
couverture sédimentaire.
Le Plateau Central qui couvre les 3/4 de la superficie totale du pays correspond à une
surface de roches éruptives (granites) et métamorphiques (gneiss et micaschistes) dont
l'altitude moyenne atteint 300 m. Ce morceau du socle qui date du Précambrien a subi
de nombreux et longs mouvements géologiques qui l'ont conduit aujourd'hui à deux
types de paysage: un paysage faiblement ondulé formé de croûtes non cuirassées et
un paysage développé sur des cuirasses ferrugineuses constituées de vastes glacis à
pentes douces aux pieds desquelles coulent les rivières les plus importantes. L'altitude
la plus élevée du Plateau Central est représentée par le pic de Komkoulibo à Yako
avec 630 m. Dans la partie septentrionale du Plateau, d'importants cordons dunaires
s'étirent d'ouest en est.
Très peu importants en superficie par rapport au premier, les deux plateaux latéraux
sont plus accidentés et renferment les formations les plus élevées du pays (le piton de
Bérégadougou, 717 m et le Ténankourou, 747 m).
1- les sols minéraux bruts constitués par tous les affleurements de roches dures
(lithosols) ou tendres et pénétrables par les racines des plantes (3,24%) ;
2-les sols peu évolués: ce sont des sols ferrugineux hydromorphes développés sur
matériaux gravillonnaires et représentés dans le centre-sud du pays (26,20%) ;
3-les sols du complexe d'altération montmorillonitique formés par:
-les vertisols au sud et au sud-est (5,78%) ;
- les sols bruns eutrophes tropicaux (6,20%) ;
22
Généralités sur le milieu burkinabè
o 40
1
80
1
120km
1
1
LEGENDE
~ Soli (errullineux troplcoux lessivés et lessivés sur moto'iioux $obleux. sablo-oT()Îltux ou orllllo ..... obleux
t:.::.:...1
~ Sols (orrollltiqu~l$ moyenntlMnt désoturé. sur mot e'r1aU110blo- orll ileux
o Soli ~OdlQuts à structure de'orodée 5010netz sur motirloux orgilo-- lobleux h sobleux
Figure 2 . Les sols du Burkina Faso (d'après le Bureau National des Sols,1988)
4-les sols ferrugineux tropicaux remaniés (39,13%) répartis pratiquement dans tout le
pays;
23
Généralités sur le milieu burkinabè
5- les sols ferralitiques (1,85%) : ce sont des sols très épais (6 m) et très friables limités
aux zones entre Bobo Dioulasso et Orodara et près de la frontière de la Côte-
d'Ivoire;
6- les sols hydromorphes (12,89%) qui regroupent les sols hydromorphes exondés et
les sols hydromorphes inondés. Ils sont surtout représentés dans les secteurs
ouest- nord et ouest-sud.
7- presque à l'extrême nord du pays, des sols ferrugineux peu lessivés présentant des
traits communs avec les "Dior' sénégalais.
1. 2.3 - Hydrographie
Le réseau hydrographique du Burkina Faso est relativement assez important. Les cours
d'eau sont alimentés par trois principaux bassins fluviaux (Fig. 3) :
- le bassin du Niger, à l'est, s'étend sur 72 000 km' et englobe le cours supérieur de
nombreux cours d'eau de la rive droite du Niger: le Béli et ses affiuents, la Sirba et
son affluent la Faga, le Gouroubi, la Tapoa ;
- le bassin de la Comoé, au sud-ouest du pays, couvre une superficie de 18 000 km'.
Il réunit le cours supérieur de la Comoé long de 815 km qui prend sa source près
de Orodara et ses affluents le Yanon et le Léraba ;
- le bassin des Volta, le plus important, s'étend au centre et à l'ouest du pays sur une
superficie de 120 000 km'. Quatre cours d'eau importants se rattachent au bassin
des Volta:
- le Mouhoun (ex-Volta Noire), le plus important cours d'eau du pays, long de
820 km;
- le Nakambé (ex Volta Blanche) (526 km) dont les principaux affluents sont la
Nouhao, la Dougoula-Moundi et le Massili ;
-le Nazinon (ex-Volta Rouge) ;
- "Oti constitué de la Kompienga et de ses nombreuses rivières venues de la
chaîne de l'Atakora au Bénin dont la Pendjari.
Tous ces cours d'eau ont un débit qui dépend de la quantité de précipitations tombées
dans leurs bassins versants respectifs. Il s'ensuit que c'est seulement dans le sud-ouest
où les pluies sont relativement abondantes que l'écoulement est continu.
24
Généralités sur le milieu burkinabè
KoudOVQOU
o
,
--....-...-- : .~
~~:,. ~IB
.-•
• - oLc'o
1.2.4 - Végétation
La superficie boisée du Burkina Faso est estimée à 154 200 km', soit un peu plus de la
moitié de sa superficie totale (De Fraiture. 1985), dont les deux tiers sont des
formations classées (Rasolodimby-Millogo. 2001).
25
Generalités sur le milieu burkinabè
Domaines phytogécvaphl~ du
BlIkina FalD
LEGENDE
o 1· Nor'CSahaUon
2- Sucf_Su helian
J,. Nord-Soud9nNm
04-
L
Sourœ - GU/NKO 1984 Sud__Soudanlen
._------_. ---------
Figure 4 : les grandes subdivisions phytogéographiques du Burkina Faso
Au nord, dans le secteur sahélien strict où la saison sèche est longue et le déficit
hydrique très important, s'étend une steppe arbustive parfois arborée. Les arbres, de
petite taille à cause de la sévérité du climat et du surpâturage, forment des
peuplements clairsemés qUÎ alternent avec des espaces nus. Les espèces
arborescentes caractéristiques de ce secteur sont des épineux (Balanites aegyptiaca et
26
Généralités sur le milieu burkinabè
La strate herbacée, lorsqu'elle n'est pas remplacée par des champs, est constituée
par Loudetia togoensis (annuelle, sur sols peu profonds comme ceux des cuirasses
et carapaces), Hyparrhenia rufa, Cenchrus ciliaris et Andropogon spp. (sur sols ayant
de bonnes réserves hydriques). La presque totalité de cette strate herbacée disparaît
en saison sèche sous l'action des feux de brousse.
27
Généralités sur les Phanérogames parasites
L'origine, la nature et les raisons du parasitisme chez les plantes restent encore mal
connues et donnent lieu à des hypothèses les plus diverses (Aber, 1988).
La possibilité d'une greffe, dite initiale, due à une fixation accidentelle d'un végétal
sur un autre induisant la régression chlorophyllienne de la partie greffée, a été
envisagée (Privat, 1960). Kuijt (1969) écarte cette possibilité se basant sur le fait que
les greffes sont rares chez les plantes herbacées.
Selon Kabulov (1970 a), la réduction graduelle de l'humidité des forêts aurait fait
évoluer d'hypothétiques espèces à comportement sciaphytes vers des héliophytes
parasites.
L'interpénétration de certaines racines chez quelques Lennoaceae (Ozenda et
Capdepon, 1979) et chez le genre Ximenia (Télépova -Texier et al.,1998) amène
certains auteurs à penser que le parasitisme s'est développé à partir d'un
dimorphisme racina ire entre des grandes racines non haustoriales et des petites
racines haustoriales (Neumann, 1999), et non à partir des plantes mycotrophes ou
mycoparasites, autre voie suspectée. Raynal-Roques et Paré (1998) rejettent la voie
de la mycorhization, dans la mesure où, ni les plantes parasites, ni les plantes
autotrophes phylogénétiquement proches comme les Convolvulaceae, les
Lauraceae, les Olacaceae et les Scrophulariaceae ne semblent être mycorhizées.
Quoi qu'il en soit, l'absence de parasitisme chez les plantes inférieures et même
chez les Angiospermes peu évoluées semble montrer que le parasitisme est un
phénomène relativement récent.
28
Généralités sur les Phanérogames parasites
29
Généralités sur les Phanérogames parasites
Source: (Fer, 1979 ; Cronquist, 1981, 1988 ; Ba, 1984 ; Dembélé, 1988 ; Mabberley, 1997 ;
Raynal-Roques et Paré, 1998 ; Neumann, 1999).
30
Généralités sur les Phanérogames parasites
Les hémiparasites, par contre, possèdent de la chlorophylle. Ils sont par conséquent
capables d'élaborer une partie au moins des substances nécessaires à leur nutrition
carbonée, bien qu'il soit prouvé que certains d'entre eux prélèvent des substances
organiques, en particulier des glucides dans leurs hôtes (Miller et Tocher, 1975;
Graves, Press et Stewart, 1989; Press et Graves, 1995; Samb, 1992; Tuquet et
Sallé, 1991). Leur parasitisme, moins strict, tiendrait à leur dépendance en eau et en
sels minéraux vis-à-vis de la plante hôte.
On a coutume d'utiliser la position des parasites sur leurs hôtes pour les regrouper
en parasites épirhizes et parasites épiphytes. Les épirhizes germent librement dans
le sol et raccordent, peu de temps après, leur système racinaire à celui de la plante
hôte. Le genre Striga, tristement populaire en Afrique tropicale, en est un exemple.
Les épiphytes sont ceux qui s'implantent sur les organes aériens de leurs hôtes. Les
cuscutes et les cassythes germent dans le sol, entament leur développement
librement puis se fixent à n'importe quelle partie aérienne de la plante hôte avant de
rompre tout contact avec le sol. La vie libre ne dure cependant que quelques
semaines.
Les Loranthaceae (Agelanthus spp., Englerina spp., Tapinanthus spp., etc.) et les
Viscaceae (Viscum spp.) germent directement sur une branche nourricière.
Le besoin absolu d'hôte fait des épiphytes des parasites obligatoires, contrairement
au groupe des épirhizes où quelques membres parviennent à boucler leur cycle
biologique en l'absence d'hôte et sont appelés pour cela parasites facultatifs.
Les limites entre les différents groupes ne sont pas toujours franches. Neumann
(1999) attire l'attention sur l'existence de cas intermédiaires qui ne sont compatibles
avec aucun groupe. Striga gesnerioides (Willd.) Vatke par exemple, bien connue au
Burkina, contiendrait peu de chlorophylle et serait donc à la limite entre l'hémÎ- et
l'holoparasitisme. Chez Alectra et Striga, les plantes sont holoparasites durant toute
la phase souterraine, l'hémiparasitisme intervenant seulement avec la levée du
parasite (phase aérienne). Les cuscutes et les cassythes tentent parfois d'installer
des haustoria sur des supports morts ou inertes, mais sans succès.
31
Généralités sur les Phanérogames parasites du Burkina
Tableau 2 : récapitulatif des plantes parasites signalées au Burkina Faso avant le présent travail
32
Généralités sur les Phanérogames parasites du Burkina
Rhamphicarpa fistulosa
(Hochst) Benth. Hien, 1955
Aké Assi 1 1962
Audru 11973
Toutain 1 1973
Guinko 11975 à 1984
Raynal-Roques et al./1986 à 1994
Sopubia parviflora Engl. Raynal-Roques et al./1986 à 1994
Striga asiatica var coccinea O. Toutain 1 1973
Ktze. Ellenberger 1 1974
AV.v. 1 1978
Guinko 11975 à 1984
Raynal-Roques et al./1986 à 1994
Striga asiatica var lutea O.
Ktze. Raynal-Roques et al./1986 à 1994
Striga aspera (Willd.) Benth. Toutain 1 1973
AV.v. 1 1978
Guinko /1975 à 1984
Raynal-Roques et al./1986 à 1994
Striga baumannii Engl. Guinko /1975 à 1984
Striga bilabiata (Thunb.) O.
Ktze. Hien 1955
Toutain 1 1973
Founier 1 1984
Striga brachycalyx Engl. Toutain 1 1973
Guinko /1975 à 1984
Raynal-Roques et al./1986 à 1994
Striga gesnerioides (Willd.)
Vatke Toutain 1 1973
AV.v. 1 1978
Raynal-Roques et al./1986 à 1994
Striga hermonthica (Del.) Hien, 1955
Benth. AV.v. 1 1978
Guinko /1975 à 1984
Raynal-Roques et al./1986 à 1994
Striga klingii (Engl.) Skan A V.v. 1 1978
Striga linearifolia (Schum.et
Scrophulariaceae Thonn.) Hepper Toutain 1 1973
Striga macrantha Benth. Hien, 1958
Ellenberger 1 1974
Striga passargei Engl. Hien, 1955
Toutain 1 1973
Raynal-Roques et al./1986 à 1994
3.1 - Cuscutaceae
33
Généralités sur les Phanérogames parasites du Burkina
§- Cuscuta L.
Le genre Cuscuta serait celui qui, parmi les phanérogames parasites, a donné lieu
au plus grand nombre d'études (Fer, 1979) et les premiers de ces travaux
remonteraient au début du siècle passé (Mirande, 1900 ; Zender, 1924 ; Nicoloff,
1923 ; Sasaki, 1933 ; Boresch, 1935 ; Schumacher et Halbsguth, 1938).
3.2 - Lauraceae
§- Cassytha L.
Le genre Cassytha regroupe une vingtaine d'espèces parasites qui habitent toutes
les zones tropicales, avec une prédominance dans les parties américaine,
14
Généralités sur les Phanérogames parasites du Burkina
Les cassythes font partie des Phanérogames parasites qui ont attiré très tôt
l'attention des chercheurs. Les premiers écrits sur le genre Cassytha datent du milieu
ème
du 19 siècle (Decaisne, 1846 ; Chatain, 1856). Les travaux de Mirande (1905) ont
levé le voile sur certains aspects de la biologie de ces plantes parasites.
L'espèce Cassytha filiformis est signalée au Burkina Faso (Guinko, 1984; Sallé et
a/., 1985; Boussim 1988 ; Dembélé et al., 1994 ; Lebrun et al., 1991 ; Boussim et al.
1998).
3.3 - Loranthaceae
Toutes les Loranthaceae sont des plantes parasites comme l'est le gui européen
(Viscum album L.), d'où le nom commun employé pour désigner les différents genres
et leurs espèces: les guis d'Afrique (Audru et al., 1994).
3S
Généralités sur les Phanérogames parasites du Burkina
a- Agelanthus Tieghem
Au Burkina Faso, le genre Age/anthus est présent par une seule espèce: Age/anthus
dodoneifo/ius (syn. Tapinanthus dodoneifolius).
b· Tapinanthus Blum.
Synonymies: Loranthus subgen. Dendrophtoë groupe Lichtensteinia Engl.
Loranthus sect. Tapinanthus Blume
L. sect. Tapinanthus groupe Constrictif/on' Engl.
Avec plus de 200 espèces réparties dans toute l'Afrique, à l'exception du Sahara
occidental et oriental, Tapinanthus est la Loranthaceae la plus représentée sur le
continent (Wiens et Tolken, 1979 ; Balle, 1982 ; Polhill et Wiens, 1998), vivant en
parasites sans spécificité, sur de nombreux arbres ou arbustes indigènes ou
allochtones (Boussim, 1991 ; Boussim et al.. 1993). La plupart des espèces de ce
genre ont un développement considérable et peuvent envahir un arbre entier en
quelques années. Leur biologie, très peu connue, o'ffre de grandes analogies avec
celle du gui européen (Viscum album) qui, lui, a fait l'objet de nombreuses
publications (Boussim, 1991).
36
Généralités sur les Phanérogames parasites du Burkina
3.4 - Olacaceae
Cette famille est représentée dans toutes les régions tropicales du monde. Elle
comprend 12 genres. Les genres Olax et Ximenia sont représentés dans la flore du
Burkina mais c'est le genre Ximenia seulement qui comporte une espèce parasite.
§- Ximenia L.
3.5 - Santalaceae
3.6 - Scrophulariaceae
37
Généralités sur les Phanérogames parasites du Burkina
Kamal et al. (1996) estime que la famille des Scrophulariaceae comporte 250 genres
et 5000 espèces environ, contrairement à Emberger (1960), qui l'évalue à 200
genres et 3000 espèces. Cronquist (1988) un chiffre intermédiaire de 4000 espèces.
Une controverse existe également sur le nombre de genres parasites appartenant à
cette famille. En effet, selon Kuijt (1969) et Hosmani (1978), cette famille comporte
26 genres parasites alors que Ozenda et Capdepon (1979) estiment qu'il y'aurait 500
espèces parasites réparties en 16 genres. Selon Ozenda (1965), les genres
parasites appartiennent surtout à la tribu des Rhinantheae et des Gerardieae.
a- Alectra Thunb.
38
Généralités sur les Phanérogames parasites du Burkina
poils sur celles-ci. Le genre Alectra est pantropical. /1 a fait l'objet de quelques études
consacrées presque exclusivement à A. vogelii qui est la plus fréquente et la plus
nuisible (Hoffmann, 1994), la seule d'ailleurs signalée au Burkina Faso.
b- Buchnera L.
Les espèces du genre Buchnera, au moins 100 (Philcox, 1990) sont des
hémiparasites, épirhizes, présentes dans les régions tropicales et subtropicales du
monde (Holm, 1929 ; Okonkwo et Nwoke, 1974). Les rares études disponibles ont
été quasiment focalisées sur l'espèce B. hispida (Nwoke et Okonkwo, 1974;
Neumann, 1999) avérée être la seule à parasiter, de façon facultative, des cultures.
Cependant, c'est chez B. americana que le parasitisme fut soupçonné pour la
première fois (Holm, 1929).
Contrairement aux autres plantes parasites de la famille des Scrophulariaceae, les
espèces du genre Buchnera sont probablement toutes des parasites facultatifs
(développement possible sans hôte). Cette particularité a été clairement vérifiée chez
B. hispida (Okonkwo et Nwoke, 1974).
Au Burkina Faso, le genre Buchnera serait représenté par 2 espèces annuelles: B.
bowalensis et B. hispida (Lebrun et al., 1991 ; Raynal-Roques, 1987 ; Ouédraogo,
1995) qui parasitent des graminées sauvages et les céréales cultivées.
c- Micrargeria Benth.
39
Généralités sur les Phanérogames parasites du Burkina
d- Rhamphicarpa Benth.
f· Striga Lour.
40
Généralités sur les Phanérogames parasites du Burkina
Von Linnaeus fut le premier à décrire les plants de Striga en 1753 sous le nom de
Buchnera asiatica. Louneiro (1790) introduisit le nom du genre Striga et décrit une
espèce: Striga lutea.
Biologiquement, les espèces de Striga se révèlent incapables d'accomplir leur cycle
complet de développement, notamment fleurir et donner des graines, sans le
"secours" d'une autre angiosperme herbacée (Raynal-Roques, 1993) à l'exception
de S. euphrasioides (Ramaiah et al., 1983). Une seule plante de Striga peut produire
entre 2500 graines (Striga forbesiJ) (Parker et Riches, 1993) et 500 000 graines
(Striga asiatica) (Hosmani, 1778 cité par Pieterse et Pesch, 1983) de formes variées.
Les espèces de Striga sont de petites plantes herbacées, dressées, à tiges arrondies
à la base, puis quadrangulaires vers le haut. Les feuilles sont vertes, linéaires,
simples, opposées; elles sont réduites à des écailles à la base de la tige et alternes
vers le haut (Pieterse et Pesch, 1983). Les fleurs sont sessiles et groupées en épi ou
en glomérules; elles se composent d'un calice ayant 5 lobes au minimum et 15 au
maximum, d'une corolle en tube cylindrique abruptement coudé, d'étamines
didynames incluses dans le coude du tube et d'un ovaire (Parker et Riches, 1993 ;
Raynal-Roques, 1993). Le fruit est une petite capsule cylindrique (Pieterse et Pesch,
1983). Dix espèces de Striga sont signalées au Burkina Faso : Striga asiatica (2
variétés), S. aspera, S. bilabiata, S. brachycalyx, S. gesnerioides, S. hermonthica, S.
klingii, S. linearifolia, S. macrantha, S. passargei, mais S. hermonthica, S. aspera et
S. gesnerioides sont les mieux connues à cause des ravages qu'elles occasionnent
dans les champs de céréales pour les 2 premières et de niébé pour la dernière.
41
Il Il
CH.II. LES PHANEROGAMES PARASITES DU
BURKINA : RESULTATS DE LA PROSPECTION
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
1 - METHODOLOGIE
Pour l'inventaires des plantes parasites qui attaquent les cultures ou les arbres
exploités, une enquête a été menée auprès des chercheurs travaillant dans le
domaine, des agriculteurs et des populations du milieu rural. Les objectifs de
l'enquête sont:
- dresser la liste des espèces parasites rencontrées dans les exploitations;
- évaluer l'impact de ces parasites selon l'appréciation des agriculteurs;
- connaître les méthodes de lutte utilisées par les agriculteurs;
- évaluer les connaissances des agriculteurs sur les parasites.
42
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
2 - RESULTATS ET DISCUSSION
Le cycle biologique des cuscutes comporte deux phases disproportionnées (Fig. 5).
Les graines, petites (1 à 2 mm de diamètre) sont produites en grandes quantités
(2000 à 3000 par tige) et enfermées dans des capsules. Elles sont recouvertes d'un
tégument brunâtre, pluristratifié, coriace et imperméable qui leur confère une
dormance.
Leur dissémination se fait par le vent, le bétail ayant consommé le fourrage
contaminé, les semences contaminées et le matériel agricole. Un séjour plus ou
moins prolongé dans le sol lève la dormance tégumentaire par l'altération de
l'enveloppe coriace. La graine germe en émettant une "radicule" qui s'allonge et se
renfle.
43
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Suçoirs qui
pénètrent
dans la tige Floraison
de ['hôte
PHASE LIBRE 1
ê) Graine
~ / hl début de saison
__ @--!.
~ des pluies Quin)
~----- Germination
Racine renflée
fichée dans le sol
La racine dégénère
44
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
b- Spécimens étudiés
45
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
En plus de la capitale, nous avons observé C. campestris dans toutes les régions
sud, ouest et nord ouest du pays (Fig. 6) sur des plantes sauvages annuelles, des
plantes ornementales et maraîchères (Tab. 3). Dans tous les cas, nous l'avons
trouvée à proximité des zones d'habitation ou de cultures (PI. 1, fig. 5). Dans le milieu
naturel, l'optimum du développement de la cuscute coïncide avec celui de ses hôtes
et se situe durant les mois de septembre et octobre. Contrairement à d'autres
espèces du genre qui ont un nombre restreint d'hôtes (Dawson, 1987), C. campestris
infestes plusieurs dizaines d'hôtes dont des cultures. Dans le milieu naturel, très
naturellement, en fin de saison des pluies, la cuscute sèche et disparaît en même
temps que ses hôtes et ne se conserve que sous la forme de graines qui peuvent
rester viables dans le sol pendant 10 à 20 ans (Dawson, 1965). La germination
survient 2 mois après le début des pluies, soit fin juillet pour la région du centre. La
plantule dispose d'au maximum un mois pour trouver un hôte approprié sur lequel se
fixer. En effet, après 3 à 4 semaines, la base de la tige se nécrose et rompt tout
contact avec le sol. Les plantules qui ne se sont pas fixées sur hôte adéquat meurent
tandis que celles qui ont pu installer des haustoria sur des hôtes se développent
rapidement par une ramification abondante de la tige.
C. campestris exerce une double action trophique et physique sur son hôte. En plus
du détournement de l'eau et des substances nutritives - comportement de toutes les
46
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
47
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
6 7
Ill?
:
6
14
. }o
l'
':
"i;:'
~
i 5
.
!i
9
1O~'i
15
17 16
48
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Le cycle biologique de C. filiformis est identique à celui de la cuscute décrit plus haut
(Fig. 5) : graines produites en grande quantité, possédant une dormance
tégumentaire et dissémination par les animaux, l'homme et l'eau; une germination à
la suite de la dégradation des téguments par des microorganismes du sol ; une
phase libre assez brève qui dure seulement quelques semaines durant lesquelles la
plante vit des apports de ses racines ; une croissance rapide et une ramification
abondante qui ont pour conséquence. l'envahissement rapide de leurs hôtes
(Boussim et 81., 1998).
b- Spécimens étudiés
Cassytha filiformis est une espèce côtière qui peut s'accommoder des milieux
continentaux sans s'hasarder dans les zones sèches (climat sahélien). Au Burkina
Faso, l'espèce est assez fréquente dans la partie soudanienne, où elle parasite, sans
spécificité apparente, de nombreuses plantes cultivées ou spontanées des stations
humides ou semi-humides. Cassytha filiformis est beaucoup moins répandue que la
Icuscute. Nous l'avons retrouvée dans plusieurs stations, mais toutes sur sol sableux
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Les dommages causés sur ses hôtes sont aussi physiques que physiologiques: les
tiges volubiles se ramifient abondamment et forment un lacis épais qui couvre et
étouffe l'hôte.
d- Usages
50
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
tabagisme, l'alcoolisme, l'allergie, elle est beaucoup vendue sur la place des
marchés surtout des grands centres urbains où ces maux sont courants.
Son nom en mooré, ethnie majoritaire du Burkina Faso, révèle bien la considération
qu'ont les population pour la cassythe :"Naam pas boulll' (la chefferie ne vient pas
de la germination). Cette dénomination fait allusion à la biologie de la cassythe (très
peu de gens savent que la cassythe germe dans le sol comme toutes les plantes) et
à son pouvoir de guérison.
En pays Bobo, le lacis formé par la cassythe sert à habiller des masques.
51
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
52
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
--=c---
Olacaceae 1
Rubiaceae
~-
j
Paplionaceae Gardenia ternifolia K. Schum. +
Araehis hypogaea L. + Crassopteryx febrifuga (Afz.) Bent. +
~- .
Cratalana retusa L. + Feretia apodanthera Del. +
Crota/aria senegalensi Bacle ex OC. + Rutaceae
Sesbania rostrata Brem. + Citrus aurantifolia Swingle + +
Vigna ungueulata Walp. + Sapotaceae
Voaeanga afrieana Stapf. + Vitelfaria paradoxa Gaertn. +
Zornia glochidiata Reichb. Ex OC. + Ochnaceae
Poaceae =1=foPhira laneeo/ata Van Tiegh. +
Andropogon gayanus Kunth. Scrophulariaceae
f-=--
Cymbopogon citratus Stapt. + Striga hermonthiea (Del.) Benth. +
if/eusine indiea (L.) Gaertn + Solanaceae 1
Sur cinq espèces et deux genres de Loranthaceae attendus, nous avons trouvé six
espèces réparties en quatre genres : Agelanthus dodoneifolius, Englerina lecardii,
Globimetula cupulata, Tapinanthus bangwensis, T. globiferus, T. ophiodes. La sous
région ouest africaine en compterait 7 genres: Agelanthus, Berhautia, Englerina,
Fragmenthera, Globimetula, Helixanthera et Tapinanthus (Ruyssen, 1957 ; Balle,
1982; Guinko, 1984; Lebrun et al., 1991 ; Boussim, 1991; Polhill et Wiens, al. 1998).
Tout le continent hébergerait 21 genres et 230 espèces de Loranthaceae (Poltlill et
Wiens, al. 1998).
Un certain nombre de caractères morphologiques faciles à observer sur le terrain
permettent de reconnître les differnets genres.
53
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Agelanthus dodoneifolius est un arbrisseau toujours vert (PI. 3, figs 1, 2 & 3). La tige,
cylindrique, courte, dressée (PI. 3, figs 1, 2, 4), est souvent couverte de pustules
fendillées perpendiculairement à l'axe. La zone d'insertion de la tige sur l'hôte subit
une hypertrophie uniforme du diamètre de la partie de l'hôte (PI. 3, fig. 5).
Les feuilles, presque sessiles, sont opposées ou verticillées, à limbe lancéolé,
linéaire ou falciforme, glauque ou vert pâle, mesurent 7 à 15 cm de longueur et de
1,5 à 3 cm de largeur et comportant 4 à 6 paires de nervures latérales bien
apparentes (Fig. 9).
Les inflorescences sont de petites glomérules sessiles ou subsessiles comprenant
de 2 à 3 fleurs; la fleur, en forme d'une grosse épine à extrémité émoussée, mesure
de 3,5 à 4,5 cm de longueur; le tube corollaire, lisse, rose à blanc, a une base
élargie d'environ 4 mm de diamètre; à l'anthèse le tube se fend d'un côté jusqu'au
S4
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
55
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
b- Spécimens étudiés
56
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Dans nos travaux passés (Boussim, 1991), Agelanthus dodoneifolius a été décrite
sous le nom de Tapinanthus dodoneifolius. Au Burkina Faso, cette plante est très
facile à observer. Son aire de distribution couvre tout le territoire (Fig. 10). On la
trouve partout, sauf dans les centres urbains et dans les endroits sans formation
arborescente. C'est incontestablement la Loranthaceae la plus commune du pays à
cause de sa très forte représentativité et de la large gamme de ses hôtes (Tab. 4).
L'espèce occupe des biotopes plutôt héliophiles. Elle se développe généralement à la
périphérie du houppier de son hôte de façon à bénéficier du maximum de lumière. Ce
comportement héliophile explique, peut être, l'affinité de ce parasite pour les
Mimosaceae, plantes à feuillage généralement peu important.
Dans les régions sud du pays aux conditions dimatiques et édaphiques assez
favorables, A. dodoneifolius forme parfois des branches robustes pouvant supporter le
poids d'une personne adulte.
Dans les régions de Dédougou, PÔ et Fada N'Gourma, c'est-à-dire la zone comprise
entre les isohyètes 700 et 1 000
mm, le parasite est très abondant
sur ses hôtes leur causant par
conséquent des dégâts
importants, le karité (Vitellaria
paradoxa) et le néré (Parkia
biglobosa) en particulier. Ce
dernier taxon n'est attaqué par le
parasite que dans la moitié ouest
du Burkina.
Dans la partie sahélienne du pays
Figure 10. Sites d'observation d'A. dodoneffolius
A. dodoneifolius vit en touffes, certes nombreuses mais maigres et rabougries sur des
plantes déjà affaiblies par un environnement hostile.
En Afrique, A. dodoneifolius est présente depuis le Sénégal, le Mali, le Tchad jusqu'à la
République Démocratique du Congo, la République Centrafricaine et l'Ouganda.
57
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
d- Usages
SR
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Plante hémiparasite, entièrement glabre, sans tige principale, formant des touffes sur
les branches de l'hôte (PI. 4, fig. 1). Les rameaux pendants, atteignant jusqu'à 80 cm
de longueur, cylindriques ou subcylindriques, finement striés longitudinalement d'un
brun noirâtre et couverts de petites lenticelles. L'insertion de la tige du parasite sur
celle de l'hôte provoque une excroissance en boule (PI. 4, fig. 4) formée par les tissus
du parasite et de "hôte.
Les feuilles sont opposées ou subopposées ; le limbe, vert luisant dessus, lancéolé,
elliptique, oblong ou ovale, à base arrondie, obtus ou cunéiforme et sommet obtus ou
aigu, mesure de 3 à 10 cm de longueur et de 2 à 5 cm de largeur; la nervure
médiane, saillante au-dessus, comprend de chaque côté du limbe 2 à 6 nervures
latérales obliq ues, parfois peu distinctes (Fig. 11).
Les inflorescences, en ombelles axillaires, comprennent de 5 à 8, rarement 13
fleurs; le pédoncule mesure de 3 à 15 mm de longueur; les pédicelles atteignent de
5 à 10 mm de longueur. La bractée, cupuliforme, dorsalement ovale-elliptique,
atteignant 1 à 2 mm, ont leur sommet aigu ou tronqué. Le bouton floral, à renflement
basal mal délimité, jaune ou orange, ovoïde, mesure de 4 à 5 cm de longueur; la
région médiane, plus ou moins dilatée, est le niveau de la libération des filets
staminaux; le renflement apical, ellipsoïde ou oblong, de 7 à 9 mm de longueur a un
sommet obtus ou tronqué (PI. 4, figs 1 & 2).
La fleur, qui tient sa couleur jaune de la corolle, mesure de 4 à 6,5 cm de longueur;
le calice, plus ou moins évasé, 2 mm de longueur, est tronqué ou très faiblement
lobé. A l'anthèse, le tube corollaire long de 3,5 à 5,6 cm de longueur, jaune à orangé,
se fend sur 1/3 à 2/3 de sa longueur ; les lobes de la corolle, 12 à 22 mm de
longueur, généralement plus court, mais parfois aussi long que le tube, demeurent
dressés tandis que les étamines, à partie libre des filets atteignant 12 à 17 mm de
longueur, à dent apicale triangulaire aiguë de 0,7 (1,2) mm s'enroulent; les anthères,
59
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
60
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
b- Spécimens étudiés
61
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
62
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
toute l'Afrique centrale (Polhill et Wiens, 1998; Balle, 1982). En Afrique de l'ouest,
ces plantes ne s'éloignent pas de la Côte de plus de 1000 km. Une seule espèce, G.
cupulata, est récoltée Burkina Faso.
63
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
64
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
b- Spécimens étudiés
La zone est généralement bien arrosée avec une pluviométrie annuelle atteignant
1200 mm. C'est visiblement une espèce de zones humides, d'où la faible probabilité
de la rencontrer plus haut. En Afrique, on trouve G. cupulata au Sénégal, en Guinée,
Guinée-Bisseau, Sierra Léone, probablement en Côte d'Ivoire.
65
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
66
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
C'est une plante entièrement glabre, à rameaux pendants, bruns, roux ou gris,
lenticellés de pustules blanches et fines, moyennement denses; les tiges âgées
comportent de larges dépressions.
Les feuilles, opposées ou subopposées, avec un pétiole de 3 à 7 mm de longueur,
un limbe semi-charnu, ovale, ovale-elliptique, ovale-lancéolé, parfois acuminé, à
base arrondie ou légèrement cordée et sommet aigu, obtus, mesurent de 7 à 20 cm
de longueur et de 3 à 10 cm de largeur dans le tiers inférieur; de chaque côté du
limbe, partent de la nervure principale, 3 à 7 nervures latérales, obliques ou
ascendantes, anastomosées à quelques mm de la marge, les inférieures se
prolongeant presque jusqu'au sommet (Fig. 15 ; PI. 6, fig .1).
Les inflorescences sont des petites ombelles sessiles et axillaires, fasciculées,
souvent en abondance sur les vieux nœuds, de 4 à 8 fleurs roses, rouge vif, avec le
sommet plus foncé d'un rouge veineux.
La corolle, à base globuleuse ou subglobuleuse de laquelle se dresse en angle droit
le tube, d'abord étroit, 1 mm de diamètre, puis s'élargissant jusqu'à 3 mm dans la
partie médiane, et se rétrécissant encore avant le sommet ovoïde ou arrondie,
mesure de 3 à 4 (5) cm de longueur (PI. 6, figs 2 & 3).
A l'anthèse, le tube de la corolle se fend d'un côté jusqu'à mi-longueur tandis que, de
l'autre côté, les lobes se réfléchissent à l'extérieur et les étamines se recroquevillent
à l'intérieur autour du style en "quille", à stigmate ovoïde et disque annulaire
pentagonal à peine saillant.
67
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Les étamines ont un filet sublinéaire, un peu rétréci vers le sommet, et inséré à la
base des lobes ou un peu au-dessous; les anthères sont oblongues d'environ 2 à
3 mm de longueur.
Les fruits sont des baies suborbiculaires ou ellipsoïdes, lisses, rouges à maturité,
mesurant de 7 à 9 mm de longueur et surmontées de la cupule calicinale (PI. 6. fig. 2);
la graine, à embryon droit, chlorophyllien, est recouverte d'une viscine rouge qui
facilite son adhérence au support lors de la dissémination.
b- Spécimens étudiés
Marre aux hippopotames, Baia, Province du Houet, janvier 1989, Boussim; Pont de la
Léraba (route de Côte d'Ivoire) Niangoloko, Province de la Comoé, 12 avril 1994
Boussim ; Planche 6, photographies Boussim 1. Joseph.
Tapinanthus bangwensis est une espèce de forêt sèche et de savane boisée. Nous
l'avons récoltée dans des périmètres limitées aux biotopes à humidité hygrométrique
69
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
élevée toute l'année: forêt classée de la Guinguette, Bobo Dioulasso; la mare aux
hippopotames au Nord Ouest de Bobo; le long des fleuves Comoé et Léraba à la
frontière avec la Côte d'Ivoire (Fig. 16). Elle y parasite principalement des espèces
ripicoles (Tab. 4). Hutchinson et Dalziel (1954) citent le karité (Vitellaria paradoxa)
comme l'un des hôtes les plus courants en Afrique de l'ouest.
d- Usages
Les rameaux, généralement nombreux, sont bruns et deviennent gris noirâtre avec
l'âge; les branches âgées sont pourvues de larges dépressions longitudinales.
Les feuilles sont opposées ou subopposées, vertes, glauques, ou franchement
violettes; le limbe, charnu, cassant, ovale, ovale-elliptique, elliptique, mesure de 5 à
15 cm de longueur et de 2 et 5 cm de largeur et porte, de chaque côté de la nervure
principale non saillante mais bien apparente. 4 à 5 nervures latérales plus
apparentes sur la face inférieure des jeunes feuilles (Fig. 17).
Les inflorescences, axillaires, nombreuses à l'aisselle des feuilles ou traces foliaires,
sont en ombelles de 4 à 8 (10) fleurs (PI. 7, figs 1 & 2) ; la fleur comprend un petit calice
70
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Nous avons constaté, lors des observations sur le terrain, une forte variation de la
taille des feuilles, de la taille et de la couleur des fruits et des fleurs selon les hôtes et
le milieu écologique; ce constat nous amène à croire à l'existence de sous-espèces
ou variétés dont une (PI. 7, fig. 3) aurait des feuilles violettes, des fleurs et fruits rouge
sombre et qui ne se trouve que dans la zone de climat sud soudanien du Burkina.
b- Spécimens étudiés
71
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Dans nos travaux sur le genre Tapinanthus (Boussim, 1991), nous avons montré que
T. globiferus constitue, avec Agelanthus dodoneifolius (ex T. dodoneifolius) , un fléau
pour le karité au Burkina Faso et au Mali. Ce parasite est assez commun au Burkina où
il a pratiquement la même aire de distribution que A. dodoneifolius (Fig. 19), mais il reste
numériquement moins abondant. Sans être rare dans les régions sèches, cette espèce
préfère les stations humides et aérées
73
Les Phanérogames parasites du Burkina: résu Itats de la prospection
d- Usages
Les rameaux, généralement longuement pendants, sont brun roux ou gris, lenticellés
de pustules blanchâtres très fines et moyennement denses; les vieilles tiges sont
parcourues de larges dépressions plus importantes que celles observées chez
T. globiferus; le renflement provoqué par l'implantation du parasite sur l'hôte a la
forme d'une coupe fermée dont le couvercle est constitué du parasite (PI. 8, fig. 4).
Les feuilles, opposées ou subopposées, ont un pétiole épais d'environ 1 cm de
longueur, un limbe coriace, semi-charnu, vert sombre, de 8 à 22 cm de longueur et
de 4 à 15 cm de largeur, à base arrondie ou largement cordée ou en coin obtus, le
sommet pouvant être en coin obtus ou aigu (Fig. 20).
Les inflorescences sont des ombelles axillaires de 4 à 8 fleurs; la corolle comporte
un renflement basal subglobuleux de 4 à 7 mm de longueur et 3 à 4,5 mm de
diamètre, d'où se dresse à angle droit le tube corollaire de 3 à 4,5 cm de longueur,
se terminant par un renflement ovoïde de 4 à 7 mm de longueur; l'extrémité du
bouton floral n'est jamais tronquée, ni surmontée de gibbosités; le tiers supérieur de
la fleur est généralement blanc ou rose sur une longueur d'environ 10 mm, le reste
atant rouge vif ou rouge veineux (PI. 8, fig. 1). A l'anthèse, le tube de la corolle se fend
74
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
d'un côté jusqu'à mi-longueur; les lobes, épais, se réfléchissent et les étamines se
recroquevillent autour du style "en quille",
....... '~.\..
l'... . "
-.~
--.....•....•::::...."/"'.. . . .--r-~--==~=:::::;ry,
·.. .··.. .7~.:~T/~· _.-/'
.........
··~.J-····7
75
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
b- Spécimens étudiés
76
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Sur le terrain, nous avons remarqué que ce parasite affectionne les stations humides.
Très souvent, le parasite ne se trouve en abondance que sur les karités des champs où
des jachères humides, c'est-à-dire des hôtes qui peuvent satisfaire pleinement ses
exigences hydriques apparemment élevées. Un certain nombre de comportements de
T. ophiodes montre qu'il s'agit d'une plante hygrophile:
- Ce parasite fréquente peu les espèces sahéliennes (Tab.4).
- L'espèce atteint son développement optimal sur les arbres de jardin. Dans la ville de
Ouagadougou, T. ophiodes est fréquente sur Terminalia mantaly dans les cours
d'habitation donnant un ombrage permanent très apprécié (mais généralement pas
pour longtemps).
- Les dimensions de ses feuilles sont parfois énormes (jusqu'à 25 cm de longueur et 15
cm de largeur).
d- Usages
Les usages de T. ophiodes sont presque les mêmes que ceux d'Agelanthus
dodoneifolius et des autres Tapinanthus : traitement des maladies cardiovasculaires,
du diabète, du choléra, de la coqueluche, renforcement de la vigueur chez les
personnes flegmatiques.
La spécificité parasitaire n'est pas courante chez les Loranthaceae. Seuls certains
membres de cette famille semblent ne parasiter qu'un nombre restreint d'espèces. Au
Burkina Faso, Englerina est inféodé au genre Combretum, tandis que Globimetula
parasite préférentiellement Parinari curatelifolia. Agelanthus et Tapinanthus par contre,
comme Viscum album (Barney et al., 1998), parasitent presque toutes les espèces
ligneuses, autochtones ou introduites (Tab. 4). Nous avons récolté Agelanthus
dodoneifolius, Tapinanthus bangwensis, T. globiferus et T. ophiodes sur un total de 159
espèces ligneuses et sous-ligneuses réparties dans 94 genres et 42 familles. On note
des Loranthaceae parmi les plantes victimes. L'hyper parasitisme est courant chez
cette famille. Nous avons observé A. dodoneifolius parasitant T. globiferus (PI. 19, fig. 1)
77
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
et T. ophiodes (PI. 19, fig. 2) tandis cette dernière a été récoltée sur Englerina lecardii (PI.
19, fig. 3). Guyot et Ntawanga Omanda (1998) ont observé au Gabon Phragmenthera
capitata sur hévéa parasitée par Hilixanthera manii. Globimetula cupulata est fortement
parasitée par Cassytha filifonnis dans la forêt classée de Niangoloko (PI. 19, fig. 4).
PHASE PARASITE
Floraison
Développement du jeune parasite
La plantule
se développe
Germination
~-C>"------7lfl------
Figure 21. Cycle biologique de Tapinanthus sp. (d'après Dembélé et al., 1994)
Gr. : Graine; cf. : cône de fixation
78
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Caesalpiniaceae
-- ---1-+---
1
------~--
-- ------t" ----.
1
~BerlinlaiirfÙJdif(ora(\iahl)Huteh. et DaI.
79
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
iBurkea afn'cana Hook. f. - - - ' - ,--., _"0 ,_., ' . ' - - •• - ' - - - '---T--~i -l--i'T';--l
:-------~- . . ------.-------.- ...--...----..~-- ..-.--.-- . -- +--~-._---.~,.-+-,--.l-~~
:Cassla s/amea Lam. . l' : i i 1 : 1 !
:Cassia sieberiana DC.----------- ----------t-1 1 i -t--n-T-Tl
iOan{e7lia oliveri (Rolte) Hutch. et DaI. ----~-- i-rt-~:-+-~t1-i--j
JJetarium microcarpumGuill. etPerr. - - - - - - - ---- ---- tl-r-'-i-+-+1---j---l
. . , 1 .
'oetarTlJmsenegaïê,isls-T'-F~GmëC- -- ',,---., _n_' '--4- +----4-- -- -1-:-T J
--
r---.-----:.. ".---.-"----.-..-'.. - ._- .,. --- -_. '- ..--,,_._-",.__. ,-- f-.. ,-j--., .. -+--.. . . . . - - - î - - . • ,~
==r
' . '~I I! 1
1
,
~:::~:~~: :~;:n~I1~~~:--=-~~-=-~=~~""-_--~:,-=-!, -T~~-+~l;1,.
, +-j , .
~ombretum nign:C~~~ Le~~_ex~,~~~_~,~~err:~·_·_--_~="~~:~"~~~!}1-3 ·I~==L~.J- -~l
! i
:Combretum panrcu/atum Vent.
1 - - - - - - - - - .. , - - _ . - -... --, ------- -" --,-
i i
._-",-,--+--,-+-4.--_.-, -'-----;i
: 1 i
j~_ i
': l
!Guiera senega/ensis J.F.Gmel. 1 2 1 3 '
i
~jjTOspyros mespififoiinTS Hochst. exARich~-- - -;--'-:'"-- 1
:Diospyros eliotii CHiernn:~Whiie . 7- ~ . .
:Euphorbiaceae-- ------ - __ n' - - •• ----l- --, r-- 1
_.oi.
80
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
1
+-,'
;
-+- -/2-
:
'1
! 1'-1
1,>Jatropha gossvpffolia Linn. ",---' .. --+-~--+-·-l--l_1i--_1
'-'--"-,-,,-
i i i ! 2; l
J,
-i -1
[securinega virosa (Roxb.) Bail.----.,-----------·n-~---ï--+- ' : --+-'-:01
! : 1 1 ! 1 !
UapacatOgœiiSfSfiaY:-- ----' - ----.---- ----- - ---'----t-'-1.L----- j -'-1'-j---.. . . .
: 1
!Loganiaceae
,--------
iPsorospermum senegalense Spach. _.. .
i--t-
r . 1- [- 1 t ri 1 ;.
1
rStrychnosinnocua Del. -----------~++ 1 i l' 1
'Strychnos spinosa Lam.--·----- .. ·---------r~f't---t----l--+-~o---1
Toranthaceae ---- ------------- -- .---- -- ,_o_~--ooJ---~-.--t-~--L . J
A'"geïanthlls'ciodo"ë7fOiTus-pëi"n .; )-
o
, i l · ;
" j 1; .i
LEnglerina lecardii (Engl.) S. Balle .-------.-- '---'0---' ---t"1'-r---1--1-"'i-1--tTi
:Tapinanthus globiferus (A. Rich) Van~Iiegtï:-----_·-·----tT-1--t-~---t--T-1
i Lythraceae C- -t-t~t--; - :-l
----.-- -----------
'rLawsonia inermis L i n n . - - ----oo-------;--t---r ! 1 :T 1
~:::[~~:~;:-:-=:-..::~
~ .__ _ -- - - - ----- -
...._, -:lr . . ctJ~I.
- - - - -- ... ------00;-2''' --+-'--+-3' i·
;2';--
- - _ ...!-. ----- ..
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
i"
~~~;:;;~~~~;e
'Ficus trichopoda Baker----- ---
, ... ...
.
._ __ .___
.- --------~--~--
--
--~--- i~ 1+--1 ~ -F~J
-- - 1 - - + - + - - - - ' - - + - - - - ·
1
1
~Yrtaceae- ---------------- -i-t------~-1-1-
1 Ficus vallis-choudae Del.
1
:Syzigium
Ochnaceae
guine~~se (Willd.) DC~---------' -
~---------.. -------
---t- 1-~1H-
---
1
---------r--i-=r=' -',--t----t---i
1 1
" .' l ,
Van Tiegh:-----=---=-=-----
l
hiia7ancèo,ata
Olacaceae
jXimenia americana Linr;:-------
.
--+--+--.. --~.,
.----.--_.-----,' 1
.. ----~--1+--+--
'i
--',---n-+1"
1,:
---+---
i
-,
.----------------~-1i-_r_--r- : 1 ! '
!Securida-ca IOflgëpedunculata Fresen.
lPunicaceae -- ---~--------~---~_.' ---------- ~ ---+---+-~' --'---1. ...._
, ! 1
82
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
1-: 2t----l
1
------.-- +---!
[Gardenia ternifolia Schum. et-Tho-n--n.- ---- ...- -. ---------+-.-i-··-J.---·T 1 ·.J --+T -
!Mitragyna inermis (Wi"d~) O~tza---'--- -'------1 -1-~+--- +-'1~+---+1i
\MOrelia senegalensis A. Rich. ex G. Don .-~ ------i-- -t----t---h++~
l,sarcoœjihiiJus -'atifo'ius(Smith) Buœ--~--------'--I-t---t---~-~-Ti-fl
~_
Rutaceae ,_~_.~._- .---- -- .· - - - - - - - - - - - -, ,+i.
t---T--
..L
--+-~ "
~--j
l 1
-t-- '2-+----] 1
i- t
rCitrusreticulataB'aneo--------------------i-rl- '-1
(Linn.) i 1-+ ~
t - i -r--t--+-, ,
1 Ci/ms sinensis Osbck.____ l, _ 1 1
Isapmdaceae
Blighia sapida Koenig. ------~------------~-- --t2-1- i-~-'t--+T~:---~
.:--.--===-.:-
1
i
1
1
1 1
!
-
.
!
il:
1 I-i
i
-:1--t~~i-----t-- -r--1-~.'
L ' : : i ~ 1 i
!Grewia lasiodiscus K. Schum.--· ~--- -----------rTlrt---i--T1!--·J,
~~.ewia ven.!!sta Fresen. __ ~
!Ulmaceae
-=--=~= --'--.. ... --~- -~.I
- -
1-t-TI
--+--+-1
--------j-- t---1---, ---+---t--~
i
iCElit1siOka(F-ôrsk)Heppe'ret'Wood . • ) ,iT-I--
!Verbenaceae ---------------- - - - - - - + - - - - +--+---+ ~--+--+---.
,
__ ~~_ ' 1 i! i' i1 •.
iGmelina arborea Roxb. -~-------~------- - _.. -----i -r-
f-- 1 !
-r----T~-j----:--T'---:
_ _~ ._ i i i i ! 1 i
iTectona grandis Linn.-~ -:--n-l--'
---------r1-j -- j
1---
1Vitex doniana Sweet
1---
"__
---.. ------ n----r----:- 1 1--r----î
l
i
'
1
i
.~
' 1
'
i
"
1
1
i
t
1 •
83
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
b- Spécimens étudiés
Cette espèce dont le statut de parasite, pourtant bien établi depuis les travaux de
Heckel (1900), puis de De Filipps (1969), est peu connu des scientifiques, est très
répandue au Burkina Faso (Fig. 22). On la trouve depuis les régions subsahéliennes
84
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
d- Usages
Dans les étalages des vendeurs des plantes médicinales, X. americana figure en
bonne place. Elle est proposée, en association avec d'autres plantes ou non, par les
tradipraticiens dans le traitement curatif du paludisme, du choléra, de la coqueluche,
de la goutte et de l'allergie (Nacoulma-Ouédraogo, 1996).
C'est une herbe hémiparasite vivace à souche devenant ligneuse (Fig. 23). Après le
passage des feux de brousse, ou à la reprise de la végétation, la souche émet des
tiges abondamment ramifiées (PI. 9, fig. 1), glabres ou à parties inférieures portant des
poils étalés courts.
Les feuilles, disposées de façon éparse et alterne sur les tiges, sont étroitement
ovales à linéaires, aiguës, glabres ou pariois poilues; les feuilles des rameaux sont
très petites tandis que les caulinaires peuvent atteindre 5 mm de longueur (Fig. 23).
85
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
86
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Les fleurs sont terminales, les primaires étant sur les rameaux non ou à peine
feuillés, entourées de 4 à 5 bractéoles formant l'involucre; les bractéoles de 1,5 à
2 mm de longueur, sont ovales, acuminées et aiguës au sommet; 5 (très rarement 4)
tépales de 1,3 à 1,6 mm de longueur, oblongs-ovales, obtus, cucullés, à marges
infléchies et finement papilleuses, constituent le périanthe.
Les étamines ont des filets longs de 0,3 à 0,6 mm. Le style mesure de 1,2 à 2,8 mm
de longueur.
Le fruit est un akène ellipsoïde, ovale, d'environ 3 mm de longueur sur 2 mm de
diamètre, à 10 côtes longitudinales et réticulés entre les côtes, glabre, couronné par
le réceptacle et le périgone persistants (PI. 9, fig. 2).
b- Spécimens étudiés
Thesium viride est la seule espèce parmi les 250 que compte le genre Thesium à
être représentée au Burkina Faso.
Récoltée en 1972 par Toutain et en
1984 par Guinko, nous avons
retrouvé sans grande difficulté cette
espèce depuis le sud (PÔ) jusqu'au
nord-ouest (Dédougou) en passant
par l'ouest du pays (Fig. 24).
Thesium veride se rencontre
uniquement dans les formations
herbeuses où
Figure 24. Sites d'observation de Thesium viride
87
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
88
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
b- Specimens étudiés
89
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Des races biologiques sont observées à l'intérieur de cette espèce et leur distribution
est fonction de la capacité de rétention de l'eau du sol. Au Mali, Hoffmann (1994)
observe que A. vogelii se développe en petites colonies plus ou moins denses sur
des sols profonds ayant une bonne capacité de rétention en eau et riches en
éléments fins. Il souligne aussi que A. vogelii montre une grande préférence pour les
milieux ensoleillés. Toutefois, il n'y aurait pas de corrélation entre la variation
morphologique et la préférence d'hôte.
C'est Lebrun et al. (1991) qui rapportent que cette espèce a été récoltée par Adam
en 1958 et Jaeger en 1961 à Banfora et à Sindou. Malgré plusieurs prospections
effectuées dans ces villages à la fin de la saison des pluies, nous n'avons pas pu
observer Buchnera bowalensis. Il n'existe pas non plus dans les herbiers du Burkina
un spécimen de l'espèce.
90
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
b- Spécimens étudiés
Parasite facultatif des céréales cultivées et non cultivées, Buchnera hispida est très
commune au Burkina Faso (Fig. 26). On peut l'observer à partir de septembre dans
91
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Nous n'avons pas retrouvé ni dans la nature. ni dans aucun herbier du Burkina. ce
hémiparasite annuelle qui aurait pourtant été récoltée par Toutain en 1973 à
Dingasso.
Rhamphicarpa fistulosa est une petite herbe rameuse, ligneuse à la base, pouvant
atteindre 50 à 60 cm de hauteur (PI. 11, fig. 3). Les feuilles, filiformes sont plusieurs
fois divisées (PI.11, fig. 4; Fig. 27). La fleur a un long tube corollaire (30 à 35 mm)
blanc pur, bien dressé et qui ne s'épanouit que la nuit (PI. 11, fig. 4). La pollinisation,
essentiellement entomophile, est assurée par les phalènes.
Les fruits sont des capsules asymétriques plus ou moins ovoïde (P1.11, fig. 4)
contenant de nombreuses graines minuscules. Rhamphicarpa fislulosa est un
parasite facultatif.
b- Spécimens étudiés
92
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
, ~ 1
93
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
les graminées spontanées, les céréales cultivées que sont le riz et le sorgho. Toutes
les fois que nous l'avons observée, c'est soit dans des bas-fonds inondés, soit en
bordure d'une mare ou d'un marécage. En effet, l'anatomie des racines de la plante
montre une adaptation à une vie semi-aquatique (Ouédraogo et al., 1998).
La plante manifeste une grande plasticité lui permettant de se développer à des
périodes différentes selon qu'elle parasite des herbes des marais ou des céréales.
Nous n'avons pas observé cette espèce sur le terrain, mais sa présence au Burkina
ne souffre d'aucun doute. En effet, nous avons pu observer au Muséum National
d'Histoire Naturelle de Paris, l'échantillon récolté par le professeur Raynal-Roques le
3 octobre 1985 à Houndé, province de Tuy sur l'axe Ouagadougou - Bobo Dioulasso.
94
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
a- Caractères botaniques
9S
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Plante haute de plus de 50 cm, à aspect plus frêle que S. herrnonfhica. Les lleurs,
dont la largeur des lèvres est environ 1 cm, sont roses. Le tube de la corolle, long de
1 à 1,5 cm, est un peu plus droit et se courbe dans le dernier tiers de celle-ci. Les
bractées larges de 1 à 2 mm sont dépourvues d'une frange de cils S. aspera.
Plante haute de 15 à 30 cm, lleurs blanc crème à jaune, parfois rose pâle, noircit en
séchant. Les bractées sont plus longues que le calice S. passargei.
Plantes pubescente, dont les poils sont orientés vers le bas , S. linearifolia.
96
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Plante glabre, à tige grêle, feuilles réduites en écailles, fleurs petites à tube
étroit. , '" '" ., , S. baumannii.
Plante haute de 0,5 à 1,5 m. Tige peu ramifiée, ligneuse. Grandes feuilles pouvant
atteindre 10 cm de longueur et 1 cm de largueur, grossièrement dentées.
Inflorescences en épis terminaux. Grandes fleurs blanches. Parasites des
andropogonées vivaces S. macrantha.
97
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
C'est une petite herbe annuelle, grêle, dressée, haute de 10 à 15 cm pour S. asiatica
var. coccinea (PI. 12, figs 1 & 2) et de 15 à 25 cm pour S. asiatica var. lutea (PI. 12, figs
3 & 4), peu ramifiée, à reproduction autogame. La tige, peu ou pas ramifiée,
fortement pubescente, porte de petites feuilles étroites, vertes et des fleurs solitaires
formant un épi lâche. La corolle, rouge vif (la variété coccinea) ou jaune pâle (la
variété lutea) a un tube étroit mesurant environ 12 mm de longueur et non coudé.
Les lobes de la lèvre inférieure de la corolle sont arrondies. Peu de fleurs s'ouvrent
à la fois. Les capsules ne dépassent pas le tube du calice. La plante devient grisâtre
en séchant.
b- Spécimens étudiés
98
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Striga asiatica est une plante hémiparasite annuelle de saison des pluies parasitant,
au Burkina Faso, exclusivement des graminées annuelles sauvages des sols
gravillonnaires pauvres (S. asiatica var. lutea) ou cuirassés pouvant être gorgés
d'eau en saison pluvieuse (S. asiatica var. coccinea) , alors qu'ailleurs en Asie, en
Afrique orientale et méridionale et même au Togo, elle fait des dégâts considérables
dans les champs de maïs. Au Burkina Faso, Striga asiatica var. coccinea parasite
surtout Microchloa indica, Tripogon minimis et loudetia togoensis, tandis que le
milieu de S. asiatica var. lutea correspond essentiellement à celui de Andropogon
pseudapricus, A. fastigiatus, Loudetia togoensis et L. simplex (Tab. 5).
Striga asiatica est largement distribuée en Afrique au sud du Sahara, à Madagascar,
au Moyen Orient, en Inde, en Australie et en Asie du sud.
Striga aspera est une petite herbe hémiparasite annuelle rugueuse à tiges grêles,
dressées, d'environ 30 cm de hauteur, généralement ramifiée (PI. 13, fig. 1). Les
feuilles sont très étroites (Fig. 31) ; les fleurs roses ou blanches à tube corollaire long
de 10 à 15 mm à gorge étroite (PI. 13. figs 1, 2 & 4).
99
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
,.
3
,1
\00
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Striga aspera est souvent confondue avec S. hermonthica que nous allons décrire
plus bas. Les traits distinctifs visibles entre les deux espèces sont peu nombreux
(Musselman et Hepper, 1986; Hoffmann, 1994): S. aspera est plus grêle que S.
hermonthica. La courbure du tube corollaire de S. aspera est plus lâche.
b- Spécimens étudiés
Forêt classée de Dindéresso, Bobo Dioulasso, 22 Août 1981, Guinko Sita, N° 1699 ;
Pama, 3 octobre 1991, Boussim 1. Joseph; Zabré, 11 octobre 1992, Boussim 1.
Joseph; Planche 14, photographies Boussim 1. Joseph.
C'est une plante héliophile qui se développe en pieds isolés peu ramifiés ou en
colonies dans le milieu naturel (PI. 13, fig. 3). Des cultures parasitées au Burkina Faso,
seuls les champs de maïs peuvent être fortement attaqués (PI. 13, fig. 1).
\0\
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Striga baumannii est une espèce vivace qui présente deux morphotypes différents
qui correspondent aux deux principales saisons climatiques de son aire écologique.
Le morphotype de la saison humide est une plante à tige courte, glabre, non
florifères, ne portant que 2 larges feuilles (Raynal-Roques, 1993). Celui de la saison
sèche a une tige grêle pouvant atteindre 50 à 60 cm de hauteur avec des feuilles
réduites à des écailles et de nombreuses petites fleurs jaune pâle à rouge avec un
tube corollaire étroit à courbure lâche (PI. 14, figs 1 & 2) et dont l'apparition est
stimulée par les feux de brousse.
La souche pérenne est implantée dans le sol par un système radiculaire tubérisé
constitué de courtes racines fusiformes et charnues (PI. 14, fig. 1).
b- Spécimens étudiés
Léo, 9 mai 1980, Guinko Sita, N° 1368; Diéfoula, Province de la Comoé, Mai 1997,
Boussim 1. Joseph; Planche 15, photographies 1 & 2, Boussim 1. Joseph.
Striga baumannii est est une espèce discrète au Burkina Faso; elle a été rarement
récoltée Nous l'avons récoltée essentiellement dans les régions sud du pays: Zabré,
Niangoloko, Banfora, Batié, Gaoua, Léo. Nous n'avons observé que le morphotype
de saison sèche, en avril-mai; Guinko a récolté le même morphotypeà Léo presqu'à
la même période.
La tige florifère a une durée de vie éphémère, la plante passant la plus grande partie
de l'année sous la forme de souche souterraine au repos.
La courte durée et, surtout, la période d'apparition, du morphotype de saison humide
(à l'optimum de la saison de pluies) rendent aléatoire sa rencontre.
102
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
b- Spécimens étudiés
Dossi, Houndé. 19 août 1955, Winkoun Hien Denis, N° 137 ; Nazinga, Po, 17 janvier
1985, Fournier Anne, N° 2524 ; Nazinga, Province de Naouri, avril 1999, Boussim 1.
103
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Striga bilabiata est rencontré dans les savanes soudaniennes où elle est représentée
par 3 sous-espèces: rowlandii (Boudet et Lebrun, 1986 ; Hoffmann, 1994), barteri
(Hoffmann, 1994) et jargeri (Boudet et Lebrun, 1986). Les 2 premières sous-espèces
se rencontrent uniquement dans le milieu naturel où elles occupent des biotopes
différents. Elles poussent pendant la saison pluvieuse en individus isolés et
présentent chacune une grande spécificité parasitaire. S. bilabiata subsp. rowlandii
se développe sous l'ombrage des arbres et arbustes de la savane tandis que S.
bilabiata subsp. barteri pousse dans les prairies bien ensoleillées. Toutes les 3 sous-
espèces parasitent des graminées vivaces.
de Schizachyrium sanguineum et
de Loudetia simple (Fig. 34 ).
Les souches vivaces donnent de nombreuses repousses après le passage des feux
de brousses (PI. 14, fig. 3).
104
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
b- Spécimens étudiés
Striga brachycalyx s'observe surtout dans les savanes soudaniennes et, dans une
moindre mesure, soudano-sahéliennes. Elle est fréquente dans la moitié sud du
Burkina Faso (Fig. 36). C'est dans la zone soudanienne sud que son parasitisme sur
des hôtes pérennes (Andropogon ascinodis, Schizacirium sanguineum) est
fréquente. Elle pousse sur des sols gravillonnaires, argileux, argilo-sableux.
105
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
a- Caractères botaniques
106
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
b- Spécimens étudiés
Vallée du Kou, Bobo Dioulasso, mai 1989, Ouédraogo Oumar. Vallée du Kou (Bobo
Dioulasso), Ouédraogo Oumar. Douna (Comoé), 22 mai 1989, Ouédraogo Oumar.
107
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
touffes abondantes (PI. 15, fig. 3); les feuilles sont réduites à des écailles triangulaires.
La partie souterraine, blanchâtre à rose, est tubérisée (PI. 15, fig. 5).
L'inflorescence est un long épi terminal, occupant une bonne partie de la longueur de
la tige, compact, constitué de petites fleurs (1 cm de longueur) blanches, rose,
mauves ou pourpres (PI. 15, fig. 6).; la courbure du tube corollaire a lieu juste au-
dessus des lobes du calice. La reproduction est autogame.
Striga gesnerioides est exceptionnellement représentée par Lin nombre important de
morphotypes qui se différencient par leur spécificité parasitaire élevée, la
pubescence et la couleur de la corolle. Chacun des morphotypes est inféodé à une
espèce appartenant à la famille des Euphorbiaceae, Convolvulaceae, Vitaceae,
Acanthaceae et Leguminoseae (Ramaiah et al., 1983 ; Musselman, 1987).
Hoffmann (1994) rapporte la présence au Mali de trois morphotypes dont un
seulement se rencontre dans les champs, les deux autres n'attaquant que des hôtes
sauvages. Nous avons personnellement observé ces trois morphotypes au Burkina:
- le morphotype des champs (PI. 15, figs 3 à 6), le plus courant, est constitué de
nombreuses tiges charnues de couleur vert clair formant une touffe compacte ne
dépassant pas 20 cm de hauteur. La partie souterraine de la tige est un tubercule
charnu portant de nombreuses racines adventives;
- les deux morphotypes du milieu naturel sont rares, donc difficile à observer:
- l'un est une petite plante (10 à 20 cm de hauteur) formée d'une seule tige non
ramifiée, épaisse, rouge violacé ne s'observant que sur des espèces du genre
Indigofera ;
- l'autre, est nettement plus grand (25 à 30 cm) et plus fin, de couleur vert clair.
Nous avons observé ce dernier morphotype parasitant Cianotis lanata sur les
falaises de Banfora dans le sud-ouest du Burkina Faso.
b- Spécimens étudiés:
108
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Striga gesnerioides est l'une des deux espèces de Striga les mieux connues au
Burkina par l'importance horizontale et verticale des cultures infestées. Après S.
hermonthica, c'est S. gesnerioides qui est citée par les agriculteurs comme mauvaise
herbe qui limite parfois la production du niébé (Vigna unguiculata).
Striga gesnerioides cause des dégats énormes dans les cultures de tabac en Afrique
de l'Est.
Striga hermonthica est la mauvaise herbe des champs (PI. 16, figs 1 & 2) la plus
populaire de nos régions. C'est une plante annuelle, érigée, chlorophyllienne,
109
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Les fruits sont des capsules volumineuse, fusiformes, aussi hautes que le calice. Les
graines, minuscules, produites en grande quantité par tige, sont recouvertes d'un
tégument coriace portant des rides saillantes visibles au microscope photonique
Le cycle biologique du Striga (Fig. 38) bien étudié (Graves, Press et Stewart, 1989;
Press et Graves, 1995; Samb, 1992; Tuquet et al. 1991) résume bien celui de
toutes les Scrophulariaceae parasites.
Les graines sont disséminées par le vent, les eaux de ruissellement, le bétail, le
matériel agricole et les techniques de récoltes. Elles ont une viabilité remarquable et
peuvent conserver, dans le sol, leur pouvoir germinatif pendant parfois 20 ans
attendant des conditions favorables à leur germination.
Lorsque ces conditions sont réunies (température et humidité élevées, proximité de
plante hôte), la graine émet une radicule qui doit se fixer très rapidement sur une
racine hôte sous peine de dégénérer. Une fois la fixation réussie, on assiste à la
formation d'une jeune tige translucide portant des écailles. L'émergence du parasite
a lieu quelques semaines après la germination et la fixation. Durant sa vie
souterraine, le parasite tire la totalité de sa subsistance de l'hôte. Mais à
l'émergence, le parasite forme des tiges et feuilles vertes et devient désormais
partiellement indépendant pour sa nutrition carbonée. Le Striga termine son cycle
110
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
stock de graines
dans le sol
· : . '. ,. . .,. ". novembre-juin
· ",' . . '. . . . .
· .....
-+ ',' . : ".' ". ~.:,. ..... ~
~ ." . "
. ~ - .: " .. début saison
'-;' .. ,. des pluies (juin)
:::'.~'.:
1 fin octobre 1
... ~ .
conditionnement .: .
fructification des graines
floraison
1 octobre 1
PHASE PHASE
AÉRIENNE SOUTERRAINE
1 septembre 1
émergence . ."..-';><..AUV
'-'IT~-r . développement
le Striga souterrain
devient le Striga est
hémiparasite' holoparasite
Il]
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
b- Spécimens étudiés
112
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Le pH du sol semble avoir un effet indirect sur la biologie de S. hermonthica. Les sols
alcalins (pH>8) inhibent la germination par inactivation des stimulants à faible
concentration (Worsham, 1987).
En fonction des conditions écologiques d'un milieu donne, S. hermonthica manifeste
une préférence d'hôtes. On parle de spéciation physiologique ou de races
physiologiques. Trois races physiologiques sont rencontrées en Afrique de l'ouest
dont deux existent au Burkina Faso, l'une parasitant préférentiellement le mil dans la
zone soudano-sahélienne et l'autre parasitant le sorgho en zones sud-soudaniennes.
d- Usages
Striga klingii est une plante annuelle dressée à tige non ou rarement ramifiée (PI. 17,
figs 1 & 2), assez robuste et ligneuse, densément couverte de poils raides lui donnant
un aspect rugueuse au toucher, pouvant dépasser 1 m de hauteur (PI. 17, fig. 3).
Les feuilles, opposées alternes, pubescentes, ovales, à bord entier ou grossièrement
denté, mesurent de 5 à 10 cm de longueur et de 10 à 15 mm de largeur (Fig. 41A).
L'inflorescence est un épi quadrangulaire, court, compact et terminal. Les bractées
sont développées mais plus petites que les feuilles, imbriquées et couvertes de poils
IIJ
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
114
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
b- Spécimens étudiés
Forêt classée de Tuy, Bagassi, octobre 1996, Boussim 1. Joseph; Forêt classée de
Yendéré, Niangoloko, Province de la Comoé, Boussim 1. Joseph; Planche 18,
photographies Boussim 1. Joseph.
Probablement le plus grand des Striga, S. macrantha est une plante annuelle
dressée pouvant atteindre 1,80 m de hauteur (PI. 18, figs 1 & 2). La tige, robuste,
ligneuse, à section cylindrique à la base puis quadrangulaire, est souvent ramifiée en
hauteur. Tiges, feuilles et inflorescences sont couvertes de courts poils raides les
rendant très rugueuses au toucher. Les feuilles, opposées alternes, linéaires à
115
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
b- Spécimens étudiés
116
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
b· Spécimens étudiés
Gomblora, Gaoua, 26 novembre 1955, Winkoun Hien Dénis, N°137; Sotou, Province
du Gourma, 26 septembre 1981, Guinko Sita, N°1863; Kougri, route Ouaga-
Koupéla, 24 septembre 1981, Guinko Sita, N° 1806; Koupéla, 1er octobre 1991,
Soussim 1. Joseph; Planche 19, photographies 3 & 4, Soussim 1. Joseph.
117
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
PARASITES 1
HOTES S. 1 S. S. S. S. S. S. S. S. S. S.
asi 1 asp bau bil bra for her ges kli ma pas
Poaceae
Andropogon ascinodis C. B. CI. x x x x
--
Andropogon fastigiatus Sw. x x x x x
Andropogon gayanus Kunth. x x x x. -
x x
Andropogon pseudapricus Stapf. x x --
x
.x-
Aristida adsencionis L. x x x
Mstida kerstingii Pilger x x x
Brachiaria distichophy/la (Trin.) Stapf. x x
Brachiaria lata C.E. Hubbard x x
Cenchrus biflorus Roxb. x 1
~1
Diheteropogon amplectens W. D. Clayton x x
. .~ '-
Ellonurus elegans Kunth. x x x x
Eragrostis aspera (Jacq.) Nees x x
Eragrostis tremula (Hochst x 1
x -1
118
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Striga S. asiatica
S. aspera
S. baumannii
S. bifabiata
S. forbesii*
S. brachyca/yx
S. gesnerioides
S. hermonthica
S. k/ingii
S. macrantha
S. passargei
120
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Conclusion
Certaines espèces ont été observées sans difficulté en raison de leur abondance
dans la végétation et ou de leur interférence sur les cultures. Il s'agit de A.
dodoneifolius, T. globiferus, T. ophiodes, S. aspera, S. gesnerioides S. hermonthica
et C. campestris.
D'autres enfin ont été retrouvée avec beaucoup de difficultés à cause de leur rareté
et de leur discrétion A. vogelii, S. asiatica var. lutea. S. forbesii, S. klingii, S.
macrantha) ou de leur ressemblance avec des espèces proches (G. cupulata, E.
lecardii, T. bangwensis).
Les cartes de distribution des différentes espèces établies à partir des localisations
1 indiquées par la bibliographie et des résultats de la prospection de terrain révèlent
une bonne implantation du parasitisme phanérogamique dans le climat soudanien.
121
Il Il
PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES: 1 ERE SERIE
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Planche 1
Cuscuta campestris Yunk.
Fig. 1 : Une parcelle d'oignon (Allium cepa L.) infestée par C. campestris. Toutes les
feuilles de la plante-hôte sont cassées sous le poids du lacis du parasite.
Fig. 5 : Les adventices d'un champ de maïs (Zea mays L.) recouvertes par un lacis
de cuscute.
122
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Planche 1
123
Les Phanérogames parasites du Burkina : résultats de la prospection
Planche 2
Cassytha flllfonnis L.
Figs 2 & 3: Détail du contact de la tige de la cassythe avec celle de l'hôte (fig. 2 :
manguier; fig. 3: P. curatelifilia). Le parasite implante des haustoriums
(flèches) tout le long du oontact de sa tige avec celle de "hôte (h).
Planche 2
t25
Les Phanérogames parasites du Burkina : résultats de la prospection
Planche 3
Agelanthus dodoneifolius (DC) Polh. & Wiens
Fig. 5 : le renflement (.) de la branche de l'hôte (h) suite à la fixation du parasite (p)
est constante chez les Loranthae:eae et sa forme est plus ou moins
caractéristique de l'espèce. Graines en germination. Chez Age/anthus, elle
est fusiforme.
126
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Planche 3
127
Les Phanérogames parasites du Burkina : résultats de la prospection
Planche 4
Englerlna lecardii (Engl.) S. Balle
Fig. 1 : Touffe en boule d'E. lecardii sur Combretum nigricans dans la réserve de la
biosphère de la mare aux hippopotames. Les touffes d'Englerina sont plus
compactes que celles des Tapinanthus avec lesquels on peut les confondre
quand ils ne sont pas en fleurs.
]28
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Planche 4
129
Les Phanérogames parasites du Burkina : résultats de la prospection
Planche 5
Globlmetula cupu/ata (DC.) Van Tieghem
130
Les Phanèrog.ames parasIteS du Burluna , resultals de la prospection
Planche 5
131
Les Phanérogames parasites du Burkina : résultats de la prospection
PlancheS
Tapinanthus bangwensls (Engl. et Kr.) Danser
Figs 2 & 3: Boutons floraux, fleurs matures et baies sur le même rameau (fig. 2).
132
Les Phanerogames parasites du Burk.ina resultA1S de la pfO~pectiOIl
Planche 6
133
Les Phanérogames parasites du Burkina : résultats de ta prospectioll
Planche 7
Tapinanthus globiferus (A. Rich.) Danser
Fig. 3 : Baies d'une variété à feuilles violettes de T. globiferos rencontrée dans les
régions de Dédougou et Bobo Dioulasso. Les fruits gardent cette couleur vert
criblé à maturité.
Fig. 5: r. globiferus est l'espèce qui donne plus de repousses après destruction de
la tige originelle.
134
Les Phanérogames parasites du Burkina rësult.aJ.S de La prospoeuon
Planche 7
135
Les Phanérogames parasites du Burkina : résultats de la prospection
Planche 8
Taplnanthus ophlodes (Sprague) Danser
Fig. 2 : Hypertrophie du point de fixation du parasite (p) sur l'hôte (h). ici le karité.
Planche 8
137
Les Phanérogames parasites du Burkina : résultats de la prospection
Planche 9
Hyperparasltisme chez les Loranthaceae
Planche 9
139
Les Phanérogames parasites du Burkina : résultats de la prospection
Planche 10
Ximenla amerlcana L. et
Thesium virlde A. W. Hill
Fig. 1: Dans les régions sud du Burkina (ici à PÔ) X. americana est de véritables
petits arbres. La personne débout sert dtéchelle.
Planche 10
1-4\
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Planche 11
Aleetra vogelll Benth.
Fig. 2 : Les plants d 'A.vogelii portent des fleurs tout le long de la tige peu ou pas
ramifiée.
Fig. 3 & 4: Détails de la hampe florale d'A vogelii. La denture des feuilles et la
couleur jaune pâle des pétales sont visibles.
142
Les Pb..ane.:ogames parasiles du Burk1n.a rewh.a1s de la prospection
Planche 11
l43
Les Phanérogames parasites du Burkina : résultats de la prospection
Planche 12
Buchnera hlsplda Buch. et
Rhamphicarpa fistulosa (Hochst.) Benth.
Fig. 3 : Plants de R. fistulosa (Rh) parasitant le riz (R) dans l'est du Bur1<ina Faso.
Fig. 4 : Détails de la fleur (f) à long tube corollaire blanc pur qui ne s'épanouit
(comme ici) que la nuit et du fruit (cp = capsule) asymétrique plus ou moins
ovoïde de R. fistulos8. Noter les restes du tube corollaire desséché sur le
fruit.
144
Les Pbanerogames parasites du Burkina resullats de la prospection
Planche 12
Les Phanérogames parasites du Burkina : résultats de la prospection
Planche 13
Striga aslatlca CL.) O. Ktze
Fig. 1 & 2 : Plants de S. asiaties var. coccinea dans leur habitat naturel en début
octobre. Noter la couleur rouge foncé des lobes de la corolle (fig. 1). Des
capsules mûres (noires sur la fig. 2) ont déjà leur contenu sur le sol. Le
crayon sert d'échelle.
Fig. 3 & 4 : Détails des plants de S. asiatica var. lutea montrant les inflorescences
peu condensées et la forte pilosité de la plante.
146
Les Phanérogames parasites du Burkina . résul1.at:; de la prospectlon
Planche 13
147
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Planche 14
Striga aspera (Willd.) Benth.
Fig. 3 : Habitat naturel de S. aspers : une jachère d'âge moyen bien ensoleillée.
Planche 14
149
Les Phanérogames parasites du Burkina : résultats de la prospection
Planche 15
Striga baumannll Engl.
Striga bilabiata (Thunb.) O. Ktze.
ISO
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
, l
Planche 15
151
Les Phanérogames parasites du Burkina: resultats de la prospèctioll
Planche 16
Striga brachycalyx Skan.
Striga gesnerioides (Willd.) V 1<e
Fig. 1: Plants de S. brc '1} l/yx parasitant une souche ( opog( 'cino 's.
Fig. 2 : Détails de l'infl s( Ice de S. brachycalyx mor 1 hau ?u. 1.- ,lice, le
niveau de la co . Ui ;aractéristique du tube et 1 ilosité de c i-ci.
152
Les Phanérogames parasites du Burkina result.als de la prospection
Planche 16
lS3
Les Phanérogames parasites du Burkina : résultats de la prospection
Planche 17
Striga hermonthlca (Del.) Benth.
Figs 1 & 2: Champs de mil fortement infestés par S. hermonthica. Noter la forte
densité du parasite et le faible développement de la plante hôte.
154
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Planche 17 155
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Planche 18
Striga klingii (Engl.) Skan.
Planche 18
157
Les Phall~rogall\cs pamsilcs du BurkinLi : ICSllIIllis de la Il/OSPlT,lillll
Planche 19
Striga macrantha (Benth.) Benth.
Striga passargei Engl.
Fig. 2 : S. macrantha dans son habitat naturel. Cette espèce, atteignant 1,5 m, est
probablement la plus grande du genre.
Figs 3 & 4 : Plants de S. passargei montrant l'épi peu condensé, les belles fleurs
blanches à tube droit, la pilosité de la fleur et de la plante.
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospecl ion
- - - - - - -------------_._-_._----------------------
Planche 19
159
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Les parasites épiphytes s'installent sur les parties aériennes des hôtes. Au Burkina
Faso, les parasites épiphytes qui attaquent les plantes utiles appartiennent à deux
groupes bien distincts, les lianoïdes et les loranthaceae.
Les lianoïdes sont des herbacées filiformes qui passent par une phase de vie libre de
quelques semaines avant de se fixer sur la plante nourricière. Les hôtes parasités
appartiennent à tous les niveaux systématiques et botaniques angiospermiques:
monocotylédones, dicotylédones, herbacées, ligneux. Elles appartiennent à deux
espèces: Cuscuta campestris et Cassytha fi/ifonnis.
Cuscuta campestris fait partie des plantes allochtones du Burkina Faso dont
l'introduction dans le pays ne semble pas dater de très longtemps. La plus ancienne
référence que nous avons trouvée est celle de Raynal-Roques et al. (1987). C'est
une plante dépourvue de chlorophylle, donc incapable de fabriquer les substances
carbonées nécessaires à son développement. Aussi, la cuscute s'enroule et
développe des suçoirs pour vivre intégralement aux dépens de la plante-hôte.
160
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Considérée comme une mauvaise herbe (et non une plante parasite) par les
agriculteurs burkinabè (ceux-ci ne lui ont pas encore trouvé un nom spécifique), la
cuscute attaque pourtant de nombreuses cultures, surtout de contre saison dans une
bonne partie du pays: l'oignon (PI. 1, figs 1 & 2), la tomate, la carotte, la pastèque,
mais aussi des cultures de crue comme l'arachide, le haricot, la patate douce, le
fabirama (une sorte de patate à petits tubercules avec tégument noir, cultivée dans
les régions sud du Burkina Faso) et de nombreuses espèces horticoles dans
plusieurs régions du pays (Fig. 6). Les principales voies de propagation sont le fumier
et les semences contaminées.
Si la cuscute n'est pas considérée comme un parasite majeur au Burkina Faso, cela
est dû certainement au fait que les cultures attaquées n'occupent généralement pas
de grandes parcelles et l'action du parasite, bien que localement importante, est
minimisée.
En Afrique du nord, au Moyen-Orient, en Amérique et en Europe, la cuscute est une
redoutable plante parasitant de grandes cultures, notamment la luzerne, le trèfle, la
vigne, la betterave, le chanvre, le houblon, le soja, le lin et l'asperge (Hunziker,
1949 ; Gaertner, 1950 ; Fer, 1982; Capdepon, 1983; Bewick et al., 1987; Dawson,
1987 ; Zermane, 1998 ; Farah, 2001).
En raison de sa nocivité illustrée par son effet dépressif et d'autres dégâts liés à la
transmission des virus, elle est surnommée par certains maraÎChers africains "le filet
de Dieu" et par les agriculteurs européens «teigne» ou «barbe de moine».
Au Burkina Faso, l'arrachage suivi du brûlage est pour le moment la seule technique
de lutte appliquée.
161
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Dans les pays d'Afrique du nord et d'Europe où la cuscute constitue un fléau pour les
grandes, cultures notamment de luzerne et de trèfle, des méthodes plus
sophistiquées sont employées pour la combattre. Les contrôles phytosanitaires des
semences entrant dans le pays, l'utilisation des tamis à mailles adaptés pour séparer
les semences de luzerne et de trè'ne des graines de la cuscute, le tri magnétique, la
technique de flottation utilisant des solutions de saccharose ou de sel sont les
principales méthodes de lutte préventive. La lutte curative requiert l'utilisation des
herbicides comme le chlorthal, le glyphosate, la métribuzine. le paraquat, le diquat, la
diphenamide selon la culture attaquée et le stade de développement de celle-ci.
Tous les paysans n'arrivent pas à faire la distinction entre la cassythe et la cuscute,
les deux plantes présentant une remarquable ressemblance morphologique. Mais de
nombreux caractères différencient les deux parasites. La cassythe est une plante
chlorophyllienne, donc verte, à tiges plus grosses, 1 à 1,5 mm de diamètre, aux
fleurs regroupées en épis, qui se développe généralement sur des arbustes et
arbres.
Au Burkina Faso, Cassytha filiformis se développe sur le manguier, le goyavier, les
agrumes et certains arbres fruitiers sauvages, principalement dans le sud et le sud-
ouest (Fig. 8). Son impact est encore limité.
Très répandue en Afrique du Sud, elle y attaque des arbres fruitiers et le caféier. En
Afrique de l'est, elle est signalée sur l'avocatier qui fait partie de la même famille des
Lauraceae qu'elle. Au Porto Rico C. fi/iformis est une véritable peste (Weber, 1981 ;
Capdepon, 1983).
Le parasite développe un lacis épais couvrant l'ensemble du houppier de l'hôte qui
ploie sous son poids. Les dégâts occasionnés vont du ralentissement de la
croissance jusqu'au nanisme souvent couplé à une défoliation totale.
Les voies de propagation sont identiques à celles de la cuscute: semences et fumier
contaminés. C'est une espèce très difficile à détruire; la seule méthode de lutte
disponible consiste en l'émondage de la plante infestée suivi d'un brûlage.
162
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Les Loranthaceae germent directement sur la branche de la plante hôte qui est une
dicotylédone ligneuse.
Le karité, une essence dont l'importance sacio-économique dans la sous-région,
particulièrement au Mali et au Burkina Faso, n'est plus à démontrer, semble être
l'hôte préféré des Loranthaceae. En effet, le karité est attaqué par ces plantes
phytopathogènes sur toute son aire de distribution, depuis le Mali jusqu'en Ouganda
(Ruyssen, 1957; Sallé et al. 1987-1990; Condamine, 1988; Boussim, 1991). En
Afrique de l'ouest, particulièrement au Burkina Faso et au Mali, l'infestation du karité
par les Loranthaceae a des conséquences économiques graves qui vont de
l'affaiblissement de l'arbre, le rendant ainsi vulnérable aux attaques fongiques ou au
stress hydrique, à sa mort. Dans la partie nord du Burkina, l'environnement sahélien
hostile amplifie l'effet des parasites sur les arbres. La diminution de la production,
bien que non chiffrée, semble très importante.
Au Burkina Faso, Agelanthus dodoneifolius, Tapinanthus bangwensis T. globiferus et
T. ophiodes sont les Loranthaceae qui attaquent les arbres plantés ou entretenus.
163
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Conscients que ce sont les oiseaux qui propagent le parasite, les paysans n'ont
pourtant d'autres moyens de lutte que la destruction manuelle des touffes quand
elles sont accessibles.
Chez le paysan sahélien, quand on parle de plante parasite, il ne voit que les
parasites épirhizes, notamment le Striga qui le traumatise à longueur d'année: aux
champs pendant la campagne agricole, il l'empêche de dormir; pendant la saison
sèche, chaque fois qu'il descend dans son grenier, le niveau de remplissage
médiocre de celui-ci lui donne un souvenir amère de "l'herbe de grenier", autre nom
local du Striga. Mais ce n'est pas la seule Scrophulariaceae parasites épirhizes à
attaquer les cultures. Au Burkina Faso, Alectra vogelii, Buchnera hispida,
Rhamphicarpa fistulosa sont fréquemment rencontrées dans les champs.
Alectra vogelii a été observée dans les régions de Koupéla et de Diapaga à l'est, et
de Banfora au sud, où elle infeste le niébé. Ouédraogo (1995) l'a également
observée sur arachide. Elle se rencontre très rarement dans les jachères et en milieu
naturel. Son impact est négligeable dans le pays, même si localement elle peut
constituer un problème phytosantinaire (Fig. 25).
\65
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Buchnera hispida est assez commune au Burkina Faso (Fig. 26), surtout dans les
zones recevant au moins 700 mm de pluies par an. Les paysans burkinabè
connaissent sa nocivité pour les cultures mais la confondent avec Striga. Dans ces
zones, B. hispida parasite les principales céréales vivrières: le sorgho, le mil et le
maïs, sur lesquelles elle peut occasionner des dommages importants. Les mêmes
hôtes ont été observés au Nigeria (Okonkwo et Nwoke, 1974; Parkinson, 1989;
Parker et Riches 1993) et au Mali (Sallé et al., 1994). C'est un parasite facultatif,
mais lorsqu'il est fixé sur un hôte, il peut l'anéantir (Ouédraogo, 1995).
Malheureusement, aucune technique de lutte spécifique n'a été développée. En cas
de forte infestation, l'application de 2,4-0 ou la rotation culturale sont préconisées.
Rhamphicarpa fistulosa est peu connue au Burkina Faso, bien qu'elle n'y soit pas
rare (Ouédraogo, 1995; Fig. 28). Plante de biotopes inondés, elle parasite le riz
pluvial, le sorgho et le mil. Cissé et al. (1996) rapportent son parasitisme sur le
sorgho en Guinée. Ailleurs, elle a été observée sur le maïs et le niébé (Kuijt, 1969).
En fait c'est Bouriquet (1933) qui fut le premier à signaler dans les années 30, la
présence de cette plante parasite dans les rizières de Madagascar.
Le parasite se développe en fortes populations si bien que l'infestation peut être
localement importante. D'après les travaux de Raynal-Roques (1993), Hoffmann
166
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Le Striga est depuis 1956, année de son introduction aux Etats Unis d'Amérique,
connu dans toutes les régions intertropicales du monde, mais c'est en Afrique qu'il
constitue un véritable fléau. Les pays les plus touchés sont le Burkina Faso. le Mali,
le Niger, le Nigeria, le Cameroun, le Tchad, le Soudan et l'Ethiopie (Ayensus et al.,
1983; Hoffmann, 1994; Ouédraogo, 1995). Lagoké (1986) évalue les pertes
annuelles de rendement de sorgho au Nigeria à 250 millions de dollars US. Le
continent enregistrerait annuellement une perte comprise entre 1,2 à 12,4 milliards
de dollars US (Ramaiah, 1984 ; Mboob, 1986).
Au Burkina Faso, sur les 12 taxa présents, 3 (S. aspera, S. gesnerioides et
S. herrnonthica) sont des vraies pestes et 2 (S. forbesii et S. passarge/) parasitent
occasionnellement les cultures.
Le passage de Striga aspera du milieu naturel aux champs ne date pas de très
longtemps (Hoffmann, 1994),mais elle a déjà acquis le statut de parasite majeur des
cultures. Au Burkina Faso, elle infeste fortement le maïs dans certaines localités
comme Dédougou, Houndé, Zabré et Pô où nous avons observé plusieurs champs
'de case totalement anéantis. Elle parasite localement le sorgho et le mil. Les
1
agriculteurs ne la distinguent pas de S. herrnonthica (de toutes les façons, toutes les
espèces de Striga sont désignées par un seul nom dans les langues locales). Les
yrincipales méthodes de lutte pratiquées par les paysans sont l'arrachage et la
rotation culturale.
167
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Striga hermonthica est la mauvaise herbe la plus redoutée par les agriculteurs des
pays du Sahel. Au Burkina Faso, la plante est rencontrée partout dans les cultures
de céréales qu'elle décime (Fig. 39 ; PI. 16, fig. 1 & 2), mais les zones les plus touchées
sont le plateau central, l'est et le sud. Elle est souvent responsable de l'abandon et
de la mise en jachère des champs. C'est l'espèce parasite la mieux connue par les
cultivateurs. Les pertes de production céréalière dues au S. hennonthica sont
évaluées en moyenne entre 41 % et 75% (Nikiéma, 1992) au centre du pays et entre
28% et 55% (Yonli, 1997) à l'est.
En Afrique, S. hermonthica constitue un fléau sans précédent pour les cultures de
sorgho, de mil et du maïs qui sont les principales céréales vivrières. C'est ainsi que
Sauerborn (1991) évalue au Togo la différence de production entre un plant de
168
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
sorgho non infesté et un autre infesté à 55%. Dans ce pays, la perte annuelle de
production était de 7 000 tonnes soit 6% de la production annuelle de sorgho. Les
pertes moyennes des céréales liées à l'infestation par S. hermonthica sont
comprises entre 30% entre 90%. Au Ghana, des réductions de rendement dues au
S. hermonthica de 16%, 31% et 29% ont été observées respectivement pour le
maïs, le mil et le sorgho avec une perte moyenne de 25%. En 1988, par exemple,
une perte totale de 17 000 tonnes a été enregistrée pour le maïs, soit une perte
monétaire de 4,5 millions de dollars US (Sauerborn, 1991). Dans les pays tels que la
Gambie, le Cameroun et le Nigeria, les pertes des cultures sont comprises entre
10% et 90%. Les pertes monétaires dues au parasitisme de S. hermonthica sur le
sorgho, le mil et le maïs sont évaluées respectivement à 89, 82 et 140 millions de
dollars US (Mboob, 1986).
De très nombreux travaux ont été effectués ou en cours au Burkina et à travers le
monde pour trouver des moyens de lutte contre le Striga [Djiguemdé (1985),
Miningou (1985), Compaoré (1986), Ouandaogo (1988), Nikiéma (1992), Ouédraogo
(1992, 1995), Yonli (1997, 1999), Traoré (1999) , Kambou et al. 1999, etc.]. Plusieurs
techniques de lutte sont proposées (Sallé et al. , 1997) mais elles ont toutes leurs
limites (Tab. 6).
Dans le milieu rural, les paysans tentent de contrôler la population de Striga par
plusieurs moyens: enrichissement des champs avec du fumier, utilisation des
cosses de néré, épandage des résidus des mandes de karité, rotation culturale, mise
en jachère.
169
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Comme S. passargei, S. forbesii est rarement observée sur les cultures au Burkina
Faso. C'est dans la région de Bobo Dioulasso qu'elle a été observée parasitant le
maIs.
En Afrique de l'est, S. forbesii parasite le maïs, le sorgho et le riz (Hoffman, 1994).
Parasite à incidence économique sous-estimée jusqu'aux années 90 (Ramaiah et al.,
1983; Obilana et al., 1987), elle est de nos jours en voie de devenir un facteur
limitant de la production du sorgho et du maïs dans certains pays d'Afrique australe.
Tableau 7. Les espèces parasites observées sur les cultures et les arbres fruitiers au Burkina Faso
170
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Tableau 8: Principales méthodes de lutte utilisables contre les Phanérogames parasites et leurs
limites.
Techniques Limites
Arrachage puis brûlage - nécessite beaucoup de travail et de temps
- pas d'effet immédiat sur la culture
- souvent inefficace car trop tard (parasites
épirhizes) ou à cause de la régénération du
parasite (Loranthaceae)
- impossible si l'infestation est trop étendue
171
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
Conclusion
Si on admet que toutes les espèces de Striga ont existé dans la nature avant que
certaines s'adaptent progressivement aux cultures (Salié et al., 1995), il Y a lieu de
redouter que les espèces dites mineures aujourd'hui, ou même celles qui n'ont
jamais été encore dans les cultures, ne deviennent majeures à l'avenir et que celles
qui sont dans le milieu naturel ne s'adaptent aux espèces cultivées. Cette inquiétude
117
Les Phanérogames parasites du Burkina: résultats de la prospection
est d'autant plus justifiée que S. asiatica, par exemple, qui ne parasite que des
graminées sauvages au Burkina Faso, constitue une réelle contrainte à la culture des
céréales vivrières ailleurs (Mhehe, 1987 ; Visser, 1987 ; Chidley et Drennan, 1987;
Friesen and Korwar, 1991). Au Togo, territoire voisin du Burkina Faso, cette plante
parasite sévit dans les champs de maïs (Agbobli et Huguenin . 1987).
Généralement inféodé au milieu naturel, S. brachyca/yx a été observé
exceptionnellement au Mali sur le système racina ire de quelques pieds de sorgho et
de mil (Hoffmann, 1994). L'abondance de cette espèce dans le milieu naturel chez
nous requiert une vigilance particulière car des modifications et variations
adaptatives pourraient survenir et rendre l'espèce nuisible à la production céréalière.
Au Burkina Faso, la plupart des peuplements de néré (Parkia big/obosa) de la moitié
ouest du pays sont fortement parasités par A. dodoneifo/ius alors que le parasite est
rarement observé sur cette essence fruitière dans la moitié orientale de son aire.
173
CH.III. BIOLOGIE DES LORANTHACEAE,
PARASITES DU KARITE
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
INTRODUCTION
De nombreux travaux ont été portés sur les Striga. En témoignent les nombreux
symposiums spécialement consacrés au genre depuis les années 80 (Ouagadougou,
1981 ; Dakar, 1984; Ibadan, 1988; Nairobi, 1991 ; Hararé, 1993) et des mémoires et
travaux nationaux traitant divers aspects de la plante (Djiguemdé, 1985; Miningou,
1985; Compaoré, 1986; Ouandaogo, 1988; Nikiéma, 1992; Ouédraogo, 1995;
Traoré, 1995 ;Traoré et al. 1996 ; Yon/i, 1999; Traoré, 1999; etc.). De nombreuses
méthodes de lutte ont été testées (Tab. 6) et l'espoir d'une lutte intégrée peut être
raisonnablement envisagée dans les décennies à venir.
Par contre, relativement peu de recherches ont été consacrées aux Loranthaceae
(Onofeghara, 1971 ; Room, 1971 ; Boussim, 1991; Boussim et al., 1993a et b;
Philipps, 1991), dont certaines espèces représentent pourtant un danger indéniable
pour de nombreuses essences forestières d'intérêt national.
C'est dans la perspective de combler cette lacune que nous portons, dans le présent
travail, un regard particulier sur les Loranthaceae du karité en Afrique de l'ouest.
174
Biologie des Loranthaceae. parasites du karité
des fruits comestibles, en début de la saison des pluies (PI. 20, figs 3 & 4). Ses
graines, appelées encore amandes, sont oléagineuses et font l'objet d'un commerce
national et international (P. 20, fig. 5). Un pied adulte de karité produit annuellement
une vingtaine de kg de fruits, soit 4 kg d'amandes sèches qui donneront 1,5 kg de
beurre (Bourlet, 1950 ; Kéita, 1960 ; Guira, 1997). Le beurre de karité est très utilisé
dans les pays producteurs à des fins culinaires, médicinales, cosmétiques et
culturelles.
2- MATERIEL ET METHODES
Les fleurs, les baies et les associations parasite/hôte ayant servi à l'étude
morphologique proviennent de nos récoltes lors des prospections de terrain. Le
matériel végétal utilisé pour l'étude de l'appareil haustorial provient de jeunes
fixations (2 semaines à 8 mois) issues essentiellement des infestations artificiel/es.
Age/anthus dodoneifolius, Tapinanthus g/obiferus et T. ophiodes sont les espèces
parasites utilisées à cause de leur proximité mais du fait qu'el/es sont courantes sur
le karité.
Le karité (Vitellaria paradoxa), le baobab (Adansonia digitata) , Jatropha cureas, la
pomme cannelle, (Annona squamosa), Cassia siamea, le néré (Parkia biglobosa)
Thevetia neurifolia ont servi d'hôte. Le karité ayant l'un des bois les plus durs nous
posant sérieux lors de la coupe au microtome, nous avons utilisé les autres espèces
qui ont des bois plus tendres pour améliorer les coupes et pour comparer les
vitesses de fixation et de développement des plantules.
175
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
2.2.1 - La fixation
La fixation permet de tuer le tissu aussi rapidement que possible afin de préserver
"architecture moléculaire. Comme fixateur, nous utilisé le FM, un mélange de formol
neutre, d'acide acétique et d'alcool dans les proportions ci-après:
Formol neutre: 6 volumes.
- Acide acétique: 4 volumes.
- Alcool 95 % : 90 volumes.
Ce fixateur est conseillé pour la grosse anatomie. Mais pour une bonne pénétration
du fixateur, les échantillons doivent être de taille aussi réduite que possible (5 à 8
millimètres). Le temps de fixation généralement suffisant avec le FM est 24 heures,
mais compte tenu des grandes dimensions de l'haustorium des Loranthaceae et
surtout de la dureté du bois de karité, les échantillons passent 48 heures dans le
fixateur, puis ils sont lavés sous un filet d'eau pendant 24 heures afin d'éliminer toute
trace du fixateur, avant d'être déshydratés.
2.2.2 - Déshydratation
Le milieu d'inclusion étant le paraplast qui n'est pas hydrosoluble, il faut éliminer au
préalable l'eau contenue dans les tissus. Les échantillons sont déshydratés par
passages successifs d'une heure dans des solutions d'éthanol de concentration
croissante jusqu'à l'éthanol absolu (éthanol 25°, 50° 75°, 100°). Les échantillons
peuvent être conservés plus ou moins longtemps dans l'alcool 75° sans subir de
176
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
dommage. Il est conseillé de laisser le matériel séjourner une nuit dans l'alcool 100 0
2.2.3 • Inclusion
L'inclusion consiste à traiter le matériel végétal dans un ordre déterminé par différent
solvant de manière à faire pénétrer la paraffine dans les tissus pour maintenir les
éléments constitutifs en place.
A la fin de la déshydratation, les tissus contiennent de l'alcool pur. La paraffine
n'étant pas miscible à l'alcool, nous avons utilisé le toluène comme solvant. Les
échantillons sont traités par un mélange d'éthanol absolu et de toluène dans les
proportions indiquées dans le tableau ci-dessous.
Solution 3 X 3/4 1h
La durée des bains semble varier d'un auteur à l'autre et selon le matériel. Trente
(30) mm par bain nous ont permis d'obtenir de bons résultats avec les haustoriums
de Cassytha fi/iformis alors que Paré (1993) propose 24h dans l'étude de Striga.
177
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
* : temps beaucoup majoré en raison de la grande taille de nos échantillons et de la dureté du bois de
karité.
Pour l'étude des suçoirs, nous avons distingué deux plans de coupe (Figs 44A & 44B) :
longitudinal pour le parasite, transversal pour l'hôte et longitudinal pour le parasite et
l'hôte.
Les blocs d'inclusion refroidis sont taillés de manière à enlever le plus de paraffine
possible sur les quatre côtés sans mettre à nu le matériel. Les blocs ainsi apprêtés
sont sectionnés au microtome à paraffine en coupe de 8 à 14 micromètres
d'épaisseur.
Les coupes en rubans sont délicatement récupérées à l'ai d'un pinceau et mises à
flotter sur une bande d'eau gélatineuse préalablement déposée sur une lame
histologique, elle-même placée sur une plaque chauffante maintenue à une
température légèrement inférieure au point de fusion de la paraffine. Quand le ruban
est bien tendu, l'excès d'eau albumineuse est égoutté à l'aide d'un papier filtre et les
coupes sont collées. La lame est ensuite portée à l'étuve réglée à une température
constante de 45 oC. Elle y reste pendant au moins 24 heures avant les traitements
suivants.
178
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
A
8
179
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
Pour une étude topographique et cytologique générale. les coupes subissent une
double coloration safranine 1 vert lumière.
Les coupes sont ensuite colorées à la safranine (1 % dans l'alcool 95°) pendant une
nuit. Lavées à l'eau, elles sont rincées dans 3 bains rapides d'alcool absolu (1 minute
au total) puis colorées pendant 30 secondes à 1 minute dans le vert lumière. Après
déshydratation dans 3 bains successifs d'alcool 100°, puis de toluène, elles sont
montées entre lames et lamelles dans du baume du Canada.
180
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
3 - RESULTATS
3.1- La Fleur
Les Loranthaceae appartiennent à l'ordre des Santales à ovaire infère qui ne possèdent
pas de loges et ne différencie pas d'ovules. La fleur est constituée d'un petit calice
tubulaire à bord irrégulier, jamais longuement cylindrique, qui persiste souvent sur le
fruit et d'une corolle tubulaire plus ou mois longue, à base généralement globuleuse, à
sommet enflé ou non et qui se fend d'un côté lors de l'anthèse. Les filets des étamines
sont soudés à la paroi du tube sur plus de la moitié de sa longueur.
La pollinisation est surtout assurée par des oiseaux, mais également par des insectes
et le vent. A l'anthèse, les étamines s'enroulent autour du style et le stigmate découvert,
est alors à l'air libre, favorisant ainsi l'ornithophilie. Les oiseaux vecteurs sont des
Nectariniidae (PI. 21, figs 1 & 2) : Nectarinia senega/ensis, N. pu/chelia, N. superba, N.
coccinigaster, N. olivacea, N. fuliginosa, N. vertica/is et Anthreptes platura, au long
bec effilé, adapté à la morphologie de la fleur (Boussim, 1991). Ils sont attirés par le
nectar produit au sommet de l'ovaire.
Comme les Viscaceae, les Loranthaceae ne possèdent ni un vrai fruit, ni une véritable
graine au sens botanique des termes. Cette caractéristique est d'ailleurs l'une de celles
qui ont longtemps réuni les Viscoideae et les Loranthoideae dans la famille des
Loranthaceae, jusqu'aux travaux de Danser (1933) et de Barlow (1964). Un fruit, au
sens botanique du terme, est le résultat de la fécondation d'ovules distincts entourés
des tuniques et qui évoluent en graine. Chez les Loranthaceae, les ovules sont
indistincts dans la masse du tissu ovarien et leur évolution donne une fausse baie ou
pseudo-baie qui ne contient pas de véritables graines mais un embryon logé dans
l'albumen directement dans ses parois. Malgré cela, les termes de baie et de graine
sont le plus souvent utilisés.
La baie ne contient qu'une seule graine entourée d'un tissu gluant, la viscine (Fig.45).
Cependant, des cas de diembryonie sont fréquemment rencontrés dans les baies
d'Age/anthus dodoneifolius (PI. 27, fig. 2). Chaque individu produit de nombreuses baies
181
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
Viscine
Albumen
Tégument
Figure 45: Section longitudinale axiale d'une baie mûre d'A. dodoneifolius.
recherchée par les oiseaux, et une couche interne plus collante en contact direct avec
la graine dont elle permet l'adhérence lors de la dissémination. En fait, le rôle de ce
mésocarpe ou viscine est double: attirer les oiseaux en leur procurant une source de
nourriture appréciable, et assurer la fixation de la graine en la collant littéralement sur le
support .
- d'un endocarpe
182
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
fig. 4, 6 & 7) qui jouent probablement un rôle dans les premiers moments de la
Après la fixation et au fur et à mesure que les réserves cotylédonaires s'épuisent, les
fentes s'élargissent en même temps qu'elles s'allongent. Les deux premières feuilles
apparaissent latéralement généralement l'une après l'autre, rarement simultanément,
par les fentes cotylédonaires (PI. 23, fig. 4; PI. 27, fig. 5).
3.2.1.1- L'épicarpe
183
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
toujours limitées par une paroi épaisse. De petites cellules aplaties contre le mésocarpe
forment la dernière assise de l'épicarpe. Les cellules de la partie externe de l'épicarpe
sont jointives tandis que de nombreux méats intercellulaires confèrent à la partie interne
une structure peu compacte.
Au niveau des strates superficielles de l'épicarpe, des îlots de cellules scléreuses sont
observés de place en place (PI. 24, fig. 2). Ces cellules montrent une stratification
pariétale ligneuse très développée à disposition concentrique qu'interrompent de
nombreuses ponctuations rayonnantes. Elles se rencontrent également au pôle basal
du fruit, dans le prolongement du pédoncule. Elles y constituent un amas sclérifié
entourant une abondante vascularisation provenant de l'endocarpe (PI. 26, figs 6 & 7).
L'épicarpe de la baie de T. ophiodes est plus épais que celui des autres espèces (PI. 23,
fig. 1).
3.2.1.2- Le mésocarpe
184
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
185
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
Les cellules de la viscine sont capables d'un étirement extrême grâce aux
changements conformationnels des arrangements cellulosiques pariétaux (PI. 24, fig. 7;
PI. 25, figs 2, 3, 4 & 5).
A l'état normal, les cellules ont un calibre relativement important et sont uniformément
colorées : ceci correspond à des arrangement transversaux, pariétaux, parallèles et
jointifs des fibres de la cellulose (PI. 25, figs 2, 3 & 4a).
Après l'étirement, les cellules deviennent filiformes: leur calibre diminue fortement et
les fibres cellulosiques s'orientent longitudinalement par rapport à l'axe cellulaire (PI. 25,
figs 2 & 4c). L'obseNation des figures intermédiaires permet de mieux comprendre ce
processus d'étirement avec calibre moyen et arrangements cellulosiques obliques
entrecroisés (PI. 25, figs 4c & 5). Pendant la croissance cellulaire, la cellulose est
déposée en hélices parallèles dont les spires transversales et jointives constituent une
paroi cylindrique. L'étirement induit la séparation des spires et un changement de leur
orientation.
3.2.1.3 - L'endocarpe
L'endocarpe (PI. 23, fig. 1 ; PI. 24, fig. 1) est composé de quatre à cinq assises de cellules
allongées, extrêmement aplaties, à paroi épaisse. De nombreux éléments xylémiens le
parcourent. Cette vascularisation se prolonge jusqu'au point d'attache de la baie sur le
pédoncule floral. A ce niveau, elle jouxte les amas de cellules scléreuses de l'épicarpe.
3.2.1.4 - L'albumen
186
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
3.2.1.5 - L'embryon
L'embryon comporte une seule assis de cellules épidermiques (PI. 26, fig. 5) qui forment
des papilles à l'extrémité réfléchie de l'hypocotyle (PI. 23, figs 2 & 3). Dans la région de
l'hypocotyle, sous l'épiderme, se trouvent 2 ou 3 rangées de cellules colorées en brun
par la safranine. On retrouve dispersée dans le corps de l'embryon, ces cellules
pigmentées (PI. 26, figs 5 & 6). L'essentiel du corps de l'embryon est constitué de cellules
indifférenciées à cytoplasme dense. De petits groupes de trachéides sont observables
(PI. 26, figs 6 & 7).
3.2.2.1- Dissémination
187
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
1f
_~-....1f
l® df)
1. Le petit barbu à front jaune se débarrasse d'une graine de Tapinanlhus après consommation de la pulpe.
2. Graine déposée sur une branche-hôte par l'oiseau.
3. Germination de la graine avec le développement d'un hypocotyle chlorophyllien (h) terminé par une
extrémité renflée. v, viscine séchée.
4. Fixation du parasite sur l'hôte par l'intermédiaire d'un disque de fixation (df).
5. Apparition de la première feuille (lf). L'albumen a disparu et les cotylédons se sont atrophiés.
6. Stade deux feuilles (2f). La plantule peut rester à ce stade pendant deux mois. df, disque de fixation.
7. Jeune plant de Tapinalllhus Op) âgé d'un an. Noter un léger renflement de l'hôte, à la base du point
d'insertion du parasite, *.
a- Germ ination
Pour mieux observer les différentes phases de la germination, nous avons procédé à
des infestations artificielles en déposant sur des hôtes sensibles des graines provenant
de baies mures des trois espèces les plus communes: A. dodoneifolius, T. globiferus et
T. ophiodes. Pour ces 3 espèces, les processus de la germination et de la fixation sont
identiques.
Une fois la graine extraite du péricarpe (PI. 27, fig. 3), la viscine sèche en quelques
heures, renforçant l'adhérence de la semence sur le support (PI. 27, fig. 4).
Contrairement au gui européen, Viscum album, il n'existe pas de dormance chez les
graines des Loranthaceae. Dès que la baie parvient à maturité, la graine est prête à
germer. Par contre, une température inférieure à 10°C est défavorable à cette
germination. Les températures optimales pour la germination sont comprises entre 25
et 35 oC à la lumière. Dans ces conditions, les graines germent rapidement, entre 24 et
188
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
48 heures, sur n'importe quel substrat. La rapidité de germination est une des
caractéristiques des Loranthaceae d'Afrique. L'embryon développe un court hypocotyle
dont l'extrémité renflée se transforme en un cône (PI. 27, figs 3, 4 & 5) visible hors de la
masse albumineuse après 36 heures. L'hypocotyle émerge du côté opposé du point
d'attache de la baie au pédoncule (PI. 27, fig. 1).
b- Fixation
L'hypocotyle s'allonge d'abord parallèlement au support sur une longueur variant entre
5 et 8 mm, puis son extrémité renflée s'incurve afin d'établir un contact avec la surface
du support, qu'elle atteint en 72 heures environ par un phototropisme négatif et s'y fixe
(PI. 27, fig. 4 & 5). Au centre de l'extrémité renflée de l'embryon transformée en cône de
fixation, émerge un dôme, origine du futur organe de fixation. La germination, jusqu'à
ce stade, se déroule quelle que soit la nature du support et la manière dont la graine a
été déposée. Mais elle ne se poursuit que si le support est vivant et pénétrable.
Lorsque le support est inerte, on assiste tout de même à un début de formation du coin
de perforation mais en l'absence de pénétration, la semence se dessèche à partir de 72
heures. Il en est de même pour les graines conservées pendant plus de 3 jours. Les
baies des Loranthaceae sont classées parmi les semences les plus récalcitrantes et
leur pouvoir germinatif est très fugace. Conservées à l'air libre pendant 48 heures, les
baies se déshydratent au point que la germination des graines n'est plus possible. Par
contre, stockées dans un endroit frais (chambre froide) la germination est toujours
possible après 3 jours mais la flexion de l'hypocotyle vers la surface de l'hôte est
perturbée.
En présence d'un support vivant et après contact, le cône de fixation développe en son
centre une protubérance qui, en s'allongeant, s'enfonce dans les tissus de l'hôte à la
manière d'un coin d'où l'appellation de "coin" de pénétration ou de perforation.. A la fin
de la fixation, la plantule est fermement fixée à la surface de l'hôte en deux endroits: au
niveau des cotylédons par les restes de viscine séchés à l'air, et au niveau du disque
adhésif (PI. 27, figs 4, 5 & 6) formé par l'ensemble des cellules superficielles du cône de
fixation au contact de l'hôte qui secrète une substance collante (PI. 27, fig. 6).
189
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
Les facteurs physiques que sont la lumière et surtout la température, ont une influence
sur la vitesse et le taux de la germination. Un essai de germination portant sur 600
baies d'A. dodoneifolius et de T. globiferus en conditions contrôlées de lumière et de
température ont confirmé nos résultats antérieurs (Boussim, 1991) :
- les basses températures (inférieures à 12 oC), de même que l'obscurité prolongée
sont défavorables à la germination ;
-le taux et la vitesse de germination des graines sont satisfaisants à une température
élevée, autour de 30°C.
Dans la nature, les taux de germination et de fixation sont toujours élevés. Sur le karité,
c'est avec A. dodoneifolius qu'on enregistre les pourcentages les plus élevés avec plus
90% pour la fixation. La conséquence de ces taux élevés de germination et de fixation,
ainsi que la bonne fructification c'est l'abondance de ce parasite sur les plantes hôtes. Il
est suivi de près par T. globiferus.
190
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
flamboyant (Delonix regia) sur lesquels aucune Loranthaceae n'a jamais été observée,
nous avons obtenu des germinations allant jusqu'au stade 1 à 2 feuilles (PI. 27, fig. 6),
après lequel les plantules meurent, faute probablement de transfert trophique. " est
également possible de faire germer les graines de T. ophiodes et de T. globiferus sur le
néré (Parkia biglobosa) sur lequel ne se développe spontanément que A. dodoneifolius.
Cependant, seules les plantules de ce dernier poursuivent leur développement. Enfin,
les graines d'A. dodoneifolius, d'Englerina lecardii, de T. globiferus et de T. ophiodes
germent jusqu'au stade d'une à deux feuilles sur leurs propres branches, bien que
l'autoparasitisme n'ait pas encore été observé chez ces espèces.
La plantule reste au stade 1 à 2 feuilles pendant 2 mois, parfois plus (PI. 27, fig. 7). La
croissance ne s'accélère que vers la fin du premier trimestre (PI. 27, fig. 8).
Chez les Phanérogames parasites, l'haustorium est l'organe spécifique qui permet à
la plante de prélever chez l'hôte les différents éléments nutritifs nécessaires pour son
développement. Chez les parasites épiphytes telles que les Loranthaceae et les
Viscaceae, mais aussi les cassythes et les cuscutes, l'haustorium a une double
fonction de fixation et de nutrition.
La partie cachée de l'haustorium contenue dans les tissus de l'hôte est désignée
sous le nom de système endophytique (Thoday et Johnson, 1930) ou tout
simplement endophyte (Gzenda et Capdepon, 1979).
Chez certaines Loranthaceae, l'endophyte se compose généralement de deux
parties [Solms-Laubach (1867) cité par Sallé (1977)] :
le suçoir contenu dans le bois de l'hôte et assurant le transfert des éléments
nutritifs de l'hôte vers le parasite;
et les cordons qui sont des ramifications non absorbantes de l'endophyte situées,
soit dans les tissus corticaux de l'hôte comme les cordons corticaux de Viscum
album, soit à la surface de l'écorce, tels que ceux observés chez le genre
Scurrula.
191
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
Les cordons peuvent émettre à leur tour des suçoirs de second ordre appelés
suçoirs secondaires, pour faire la distinction avec le suçoir primaire qui, lui, provient
directement du "coin de pénétration".
Une fois que l'extrémité renflée de l'hypocotyle entre en contact avec le périderme de
l'hôte, le processus de pénétration commence par la mise en place du cône de
pénétration. Ce processus, caché au regard, a été bien étudié chez le gui européen par
Sallé (1975). Des sections transversales et longitudinales des couples T. globiferus /
karité et A. dodoneifolius / karité ont permis de comprendre les transformations qui
accompagnent la pénétration de l'haustorium dans les tissus de l'hôte.
- la zone axiale, dont les cellules les plus apicales sont isodiamétriques et possèdent
un volumineux noyau sphérique et central. Elles constituent la zone
méristématique. L'arrière de cette zone méristématique est le siège d'une intense
parenchymatisation des cellules par un accroissement du volume vacuolaire et
192
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
Dès l'établissement du contact entre le cône de fixation et l'hôte (PI. 28, fig. 1), les
cellules superficielles des marges du cône s'allongent radialement et permettent une
parfaite adhérence du cône de fIXation à la surface de l'hôte (PI. 28, fig.1). La présence
de papilles, dont le rôle n'est pas encore connu, est observée à la périphérie (PI. 28 fig.
3). C'est la première fois que la production de telles papilles par les cellules de
l'assise superficielle recouvrant le cône de fixation chez les Loranthaceae est
signalée. Ces expansions cellulaires, qui ne sont pas sans rappeler celles décrites
chez les parasites épirhizes (Striga, Orobanche, Afectra, Rhamphicarpa, etc.), jouent
probablement un rôle lors de la fixation sur l'hôte. Néanmoins, leur nombre
relativement réduit permet de leur attribuer un rôle très secondaire par rapport aux
cellules du disque adhésif.
Tous les auteurs qui étudient les plantes parasites reconnaissent deux mécanismes
susceptibles d'être impliqués dans la pénétration de l'organe parasitaire dans les
tissus de l'hôte, l'un mécanique qui fait intervenir la pression développée par la
prolifération cellulaire, l'autre enzymatique nécessitant la production d'enzymes telles
que cellulases et pectinases. Au niveau histologique, lorsque des débris cellulaires
sont observés au niveau de la surface d'affrontement des deux plantes sont
observés, l'action mécanique est mise en cause. Par contre, si la limite hôte-parasite
est très nette. le processus enzymatique est évoqué.
]93
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
Nous avons vu que la partie axiale du cône de fixation est constituée de cellules
méristématiques qui ont une activité prolifératrice importante. Sallé (1975 et 1977) a
évalué chez le gui (Viscum album) le taux de noyaux en mitose entre 11 et 15 %. Les
travaux sus cités, de même que les nôtres sur Cassytha filiformis (Boussim, 1988) ont
montré qu'en arrière de la zone méristématique, les cellules subissent une auxèse
importante à l'issue de laquelle leur longueur moyenne passe du simple à plus du
double. La multiplication cellulaire intense, associée à l'élongation des cellules
méristématiques provoque une pression qui intervient certainement dans la pénétration
des tissus de l'hôte par le parasite
La progression du futur suçoir dans les tissus de l'hôte provoque la rupture des
assises du périderme. Ce dernier se délite pour former deux sous-ensembles (PI. 28,
figs 2 & 4) : les couches externes sont rejetées latéralement et se retrouvent insérées
entre les cellules du disque adhésif, tandis que les assises cellulaires internes se
sont entraînées par l'avancée du suçoir. Un plissement des assises corticales de
l'hôte environnant le site d'entrée de l'haustorium est fréquemment observée (PI. 29, fig.
1). L'action physique du parasite devient de plus en plus marquée avec l'âge de celui-ci,
pouvant provoquer dans certains cas l'éclatement des tissus superficielles de l'hôte (PI.
27, fig. 6).
" est intéressant de noter que la pénétration physique des tissus de l'hôte n'a pas
d'effet que sur celui-ci. Les plages de cellules écrasées observées dans le cône de
fixation et même dans l'endophyte témoignent d'une compression excessive.
194
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
Le jeune suçoir d'A. dodoneifolius progresse de façon radiale dans les tissus
corticaux de l'hôte en direction du xylème de celui-ci. La traversée des tissus
corticaux de l'hôte est assez rapide. Des coupes de l'union A. dodoneifolius 1 baobab
âgée de 5 semaines montrent que le suçoir a traversé le périderme, l'écorce, le
phloème et le cambium et est en contact avec les couches externes du xylème (PI.28,
fig. 2). Sur du matériel âgé de 8 à 12 semaines, le suçoir, après la croissance radiale
qui l'a amené au contact du xylème, prend une direction tangentielle et a tendance à
entourer l'ensemble du xylème de l'hôte, le séparant au moins du phloème (PI. 29,
fig. 4)
195
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
d'une substance amorphe ou fortement colorée) des tissus de l'hôte induites par la
progression du suçoir sont beaucoup plus visibles sur ces coupes.
Sur la majorité des coupes, la croissance tangentielle se fait dans une direction ou
dans l'autre. Dans quelques cas cependant, la progression circulaire est
bidirectionnelle (PI. 31, fig. 1), résultant d'une dichotomie précoce de l'haustorium
primaire.
L'examen détaillé des macrocoupes de matériel âgé d'un à plusieurs années révèle
que l'anneau formé par le suçoir est profondément inclus dans le bois de l'hôte et
que les expansions radiales sont abondantes et ne dépassent jamais la surface du
bois sans pénétrer dans l'écorce (PI. 32, fig. 4 & 5 ; Figs 47 B, 47 E & 47 F). Ces mêmes
sections montrent que le suçoir émet également des expansions latérales,
longitudinalement à l'axe de l'hôte pouvant atteindre, dans des haustoriums de
plusieurs années, 15 cm de longueur, qui à leur tour, développent des processus
radiaux (PI. 32, figs 1 & 2; Figs 47 B & 47 F).
196
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
A
B
~
...
.. .
~
.
:
.... .
c
o
E
F
197
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
L'haustorium de T. globiferus est beaucoup plus massif que celui d'A. dodoneifolius
(PI. 33). Il procède de la double pénétration mécanique et enzymatique. L'examen de
coupes histologiques de l'union Tapinanthus globiferus 1 karité âgée de 6 semaines
montre que le suçoir chemine encore radialement dans les tissus corticaux de l'hôte
(PI. 33, fig. 1). La zone de prolifération cellulaire est plus large (PI. 28, fig.6) que celle
décrite chez Agelanthus.
198
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
progresse inexorablement dans les tissus de l'hôte. La surface de contact entre les 2
parasites devient de plus en plus importante avec l'âge (PI. 34, figs 6 & 7). Sur certains
matériels, la zone de séparation est marquée par une intrication des protubérances
de l'hôte et des tissus parasitaires (PI. 34, fig. 6).
199
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
Ces épaississements, décrits chez plusieurs plantes parasites, dont le gui européen,
semblent jouer un rôle important dans la conduction apoplastique du flux de
nutriments de l'hôte vers le parasite, étant donné que les contacts xylémiens directs
au niveau de l'interface sont infiniment moins nombreux que les contacts entre
cellules parenchymateuses.
L'hypertrophie provoquée par les Tapinanfhus est de type cupuliforme (PI. 34, fig. 1 ;
PI. 35, figs 3 & 4). La pénétration du parasite semble stimuler le cambium de l'hôte dont
le fonctionnement anormal forme une masse volumineuse en cupule dans laquelle
s'affrontent, souvent à part égal, les tissus des deux plantes (PI. 34, figs 2,3,4,6 & 7).
200
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
Par ailleurs, les arbres parasités sont plus sensibles aux agents pathogènes (Salié et
al., 1993) (Champignons et insectes) et à la sécheresse.
201
Biologie des Loranthaceae. parasites du karité
Les Loranthaceae causent d'importants dégâts dans les formations naturelles et les
plantations de nombreux pays africains: Burkina Faso, Cameroun, Côte d'Ivoire,
Gabon, Ghana, Mali, Nigeria, Ouganda (Room, 1970; Clerk, 1978; Sai lé et al.,
1990; Guyot et Ntawanga Omanda, 1998) et du monde. Les dégâts, difficiles à
évaluer, posent parfois un problème majeur dans [a sylviculture. En Afrique de
l'ouest, le karité est l'une des essences les plus gravement atteinte. Les travaux de
Maïga (1988 et 1989) et les nôtres (Boussim, 1991) ont révélé qu'environ 95 % des
karités du Mali et du Burkina Faso sont parasités par 5 espèces de
Loranthaceae (Agelanthus dodoneifolius, Tapinanthus globiferus, T. ophiodes, T.
pentagonia et T. bangwensis). Bien avant ces résultats, Ruyssen (1957) faisait
remarquer que le contrôle des Loranthaceae est un préalable à l'amélioration du
karité. C'est dire, si besoin en était, que la nécessité de lutter contre le parasitisme
des Loranthaceae n'est pas une nouveauté. En 1991, nous terminons un mémoire
sur le parasitisme des Tapinanthus sur le karité en souhaitant que l'on trouve un
remède efficace qui permette de sauver nos parcs.
Durant nos recherches dans le cadre du présent travail, nous avons testé trois
techniques de lutte couramment utilisées contre les mauvaises herbes et les plantes
parasites (Frochot et al. 1983; Salié et Aber, 1986; Olivier et al., 1992; Samb,
1992; Hoffmann, 1994; Ouédraogo, 1995, etc.) : mécanique, chimique et variétale.
202
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
.. _-_._----
Figure 48. Schéma illustrant la limite de la lutte par coupe du groupe des
Loranthaceae - Viscaceae (d'après la Hulote, 1981)
203
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
o Coupe du parasite
Deux karités parasités à la fois par A. dodoneifoliu s, T. globiferus et T. ophiodes sont
retenus pour cet essai. Un total de 24 touffes (6 touffes par parasite) ont été choisies
en fonction de leur accessibilité (PI. 37, fig.1). Les traitements sont appliqués en trois
temps (Tableau 7) : 9 touffes sont coupées le 24 avril (reprise de la végétation), 9
autres le 15 juin (pleine période végétative) et 6 autres le 13 novembre (début de la
période de ralentissement de l'activité végétative).
Les tiges constituant les touffes sont comptées, puis coupées à la base selon le
schéma de la figure 48 C. Les relevés, qui consistent à compter les repousses, ont
lieu toutes les 3 semaines.
204
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
1 A. dodoneifolius 1 24/04/1999
2 A. dodoneifo/ius 2 24/04/1999
3 A. dodoneifolius 1 24/04/1999
4 T. globiferus 1 24/04/1999
5 T. globiferus 2 24/04/1999
6 T globiferus 3 24/04/1999
7 T. ophiodes 3 24/04/1999
8 T. ophiodes 1 24/04/1999
9 T ophiodes 1 24/04/1999
10 A. dodoneifofius 1 15/06/1999
11 A. dodoneifolius 2 15/06/1999
12 A. dodoneifolius 1 15/06/1999
13 T. globiferus 4 15/06/1999
14 T. globiferus 3 15/06/1999
15 T. g/obiferus 2 15/06/1999
16 T. ophiodes 1 15/06/1999
17 T ophiodes 1 15/06/1999
18 T. ophiodes 2 15/06/1999
19 A. dodoneifofius 3 13/11/1999
20 A. dodoneifofius 1 13/11/1999
21 T. globiferus 2 13/11/1999
22 T globiferus 3 13/11/1999
23 T ophiodes 1 13/11/1999
24 T ophiodes 2 13/11/1999
205
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
D Résultats
206
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
L'hypertrophie du point de fixation d'A. dodoneifolius sur "hôte est constituée par un
enchevêtrement de tissus des 2 plantes (Figs 47 B & 47 E) si bien qu'aucun
drageonnement n'y a encore été observé, contrairement à ce qui est décrit chez T.
globiferus.
207
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
Tableau 12: Relevés* des repousses après coupe des tiges de Loranthaceae
2 A. dodoneifolius 2 3 2 2 2 2 2
3 A. dodoneifolius 1 3 4 5 2 2 2
4 T. globiferus 1 4 6 5 5 5 5
5 T. globiferus 2 7 8 7 7 7 7
6 T. globiferus 3 5 9 11 11 9 9
7 T. ophiodes 3 6 7 5 5 5 5
8 T. ophiodes 1 3 4 4 3 3 3
9 T. ophiodes 1 1 1 5 3 3 3
10 A. dodoneifolius 1 6 2 2 2 2 2
11 A. dodoneifolius 2 5 3 1 1 2 2
12 A. dodoneifolius 1 0 2 2 3 2 2
13 T. globiferus 4 5 15 8 7 7 7
14 T. globiferus 3 4 11 9 8 8 8
15 T. globiferus 2 4 7 7 9 10 8
16 T.ophiodes 1 2 3 3 3 3 3
17 T. ophiodes 1 1 5 5 4 4 4
18 T. ophiodes 2 3 3 3 5 5 5
19 A. dodoneifolius 3 4 1 0 0 0 0
20 A. dodoneifolius 1 2 0 0 0 0 0
21 T. globiferus 2 3 4 2 1 2 2
22 T. globiferus 3 2 2 2 2 2 2
23 T. ophiodes 1 1 1 1 1 1 1
24 T. ophiodes 2 1 1 3 2 2 2
'2.08
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
A l'instar des parasites épirhizes. des essais lutte chimique sur des karités fortement
infestés par les trois principales Loranthaceae ont été entrepris dans la station de
recherche de Saria à Koudougou. Ce genre d'essai, mené en France sur le gui des
feuillus et des conifères a donné des résultats intéressants (Frochot et Delabraze,
1979 ; Frochot et al., 1983 ; Baillon, 1985 ; Baillon et al., 1987; Baillon et al., 1988 ;
Sallé et al., 1993).
o Résultats
La réaction des parasites aux traitements a été rapide. Les premiers symptômes sont
apparus avant même le premier relevé. Au fil des différents relevés, les effets
suivants ont été observés :
noircissement des feuilles,
209
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
Tableau 12: Relevés* des repousses après coupe des tiges de Loranthaceae
2 A. dodoneifolius 2 3 2 2 2 2 2
3 A. dodoneifolius 1 3 4 5 2 2 2
4 T. globiferus 1 4 6 5 5 5 5
5 T. globiferus 2 7 8 7 7 7 7
6 T. globiferus 3 5 9 11 11 9 9
7 T. ophiodes 3 6 7 5 5 5 5
8 T. ophiodes 1 3 4 4 3 3 3
9 T. ophiodes 1 1 1 5 3 3 3
10 A. dodoneifolius 1 6 2 2 2 2 2
11 A. dodoneifolius 2 5 3 1 1 2 2
12 A. dodoneifolius 1 0 2 2 3 2 2
13 T. globiferus 4 5 15 8 7 7 7
14 T. globiferus 3 4 11 9 8 8 8
15 T. globiferus 2 4 7 7 9 10 8
16 T.ophiodes 1 2 3 3 3 3 3
17 T. ophiodes 1 1 5 5 4 4 4
18 T. ophiodes 2 3 3 3 5 5 5
19 A. dodoneifolius 3 4 1 0 0 0 0
20 A. dodoneifolius 1 2 0 0 0 0 0
21 T. globiferus 2 3 4 2 1 2 2
22 T. globiferus 3 2 2 2 2 2 2
23 T. ophiodes 1 1 1 1 1 1 1
24 T. ophiodes 2 1 1 3 2 2 2
'2.08
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
211
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
branches de karité portant les touffes traitées ont donné des feuilles et fleuri
normalement comme celles non traitées.
La bibliographie disponible ne nous renseigne pas sur les ennemis naturels des
Loranthaceae. Nous avons entrepris d'identifier les agents pathogènes, insectes et
autres animaux qui affectent les Loranthaceae en conditions naturelles. Quatre types
d'intervention des ennemis naturels ont été identifiés:
~ une destruction des graines par des oiseaux (PI. 38, fig. 1). Les embryons des
graines collées par le petit barbu à front jaune sont extraits et mangés par
d'autres oiseaux, probablement, granivores. Les restes de ces graines (albumen
et téguments) jonchent les branches environnant la touffe fructifère (PI. 39, fig. 1).
Des observations similaires ont été rapportées par Sallé et al. (1993) sur Viscum
album.
~ destruction du système haustorial par une laNe (PI. 39, fig. 2). Sur le terrain, nous
avons observé des touffes de T. ophiodes en train de dépérir. En recherchant la
raison du flétrissement, nous avons noté la présence à la base de la tige, d'une
grosse larve blanche, identifiée comme étant celle d'un papillon. Cette larve
creuse une large galerie dans le système endophytique du parasite, ce qui affecte
son fonctionnement normal et entraîne le dessèchement et la chute du parasite.
~ Destruction foliaire par des insectes (PI. 38, fig. 3). A Saria, nous avons observé
un peuplement important de T. ophiodes parasitant Acacia olocericea, et à PÔ
des touffes de T. globiferus sur karité, dont le feuillage et les bourgeons
terminaux sont systématiquement détruits par un petit insecte noir volant.
D'importantes colonies d'insectes déposent leur ponte dans les feuilles et les
bourgeons (PI. 39, fig. 3).
~ Attaque florale (PI. 38, fig. 4). Dans certaines zones du Burkina Faso, nous avons
observé de nombreuses touffes de T. globiferus sur karité dont les fleurs portent
212
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
des malformations (PI. 39, fig. 4) les rendant incapables d'évoluer en fruits.
L'ouverture forcée (elles ne s'ouvrent pas naturellement) des fleurs révèle la
présence de petits insectes ailés et de leurs œufs. Ainsi, les organes
reproducteurs de la fleur sont détruits par les insectes.
L'identification des arbres résistants est sans doute la méthode de lutte qui suscite le
plus d'espoir. Chez les céréales, l'existence de différences de sensibilité de plusieurs
cultivars de sorgho au Striga hermonthica est mise en évidence il y a déjà plusieurs
décennies (Dogget, 1952, 1965; Last, 1960a in Olivier, 1996). Chez le peuplier,
Hariri (1989) et Hariri et al.(1990) rapportent l'existence de cultivars résistants au gui.
Au cours des sorties de terrain dans le cadre du présent travail, nous avons noté la
présence des pieds de karité indemnes de parasite cohabitant pourtant avec des
arbres fortement infestés (PI. 39, fig. 5), ce qui présume une différence de sensibilité
au parasite. Pour vérifier l'effectivité de la résistance, nous avons entrepris des
essais sur quelques uns de ces arbres sains.
Cinq pieds adultes de karité non parasités ont été identifiés dans le parc de
Toudoubwéogo. En janvier 1999, chaque arbre a été artificiellement infesté par 60
graines de A. dodoneifolius et suivi. Aucune fixation définitive n'a été observée sur
deux arbres. Sur les trois autres arbres, les graines germées ont normalement
évolué. En avril de la même année. nous avons réinfesté les arbres avec 60 baies de
T. globiferus par arbre. L'année suivante, l'essai a été repris avec la même quantité
de baies.
213
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
Un des cinq arbres que nous avons utilisés semble présenter une sensibilité nulle (PI.
38, fig. 6). La germination des Loranthaceae étant indépendante de la nature de
l'hôte, toutes les graines viables utilisées ont germé. Des pénétrations et apparition
des premières feuilles sont parfois observées, ce qui n'est pas extraordinaire chez
les Loranthaceae qui pénètrent leurs propres tissus. Mais aucun développement n'a
dépassé le stage de 2 feuilles confirmant ainsi l'existence d'une barrière empêchant
le développement du parasite. La même observation a été faite sur le Striga par
Kuiper et al. (1998). La résistance au parasite ne s'exprime pas au niveau de la
germination ni de l'attachement. C'est le développement subséquent des plantules
qui est entravé.
Ce résultat et le cas de certains cultivars de peupliers avec le gui européen (Hariri et
al., 1990) nous conforte dans notre projet de privilégier la voie génétique dans nos
prochains travaux, sans occulter les autres voies, dans la lutte contre les
Loranthaceae.
214
PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES: 2 ERE SERIE
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
Planche 20
Le karité (Vitellaria paradoxa C. f. Gaertn.)
Fig. 1 : Le karité est un arbre hautement agroforestier associé à tous les types de
culture sur toute son aire de distribution.
Fig. 2 : Un pied centenaire de karité dans une jeune jachère. Noter la présence de A.
dodoneifolius (flèche) au sommet de l'arbre.
Fig. 4 : Les fruits du karité sont des baies monospermes qui mûrissent à partir de
juin.
Fig. 5 : Coupe de fruit. La pulpe (p) est beaucoup consommée au moment des
travaux champêtres. L'amande séchée (am) fournit le beurre de karité qui fait
la renommé de "espèce. 1: latex.
215
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
Planche 20
216
Biologie des Lonnthaceae, parasites du karité
Planche 21
Oiseaux propagateurs des Loranthac88e
Fig. 3 : Le "petit barbu à front jaune" (Pogoniu/us chrysonocus) est le principal agent
disséminateur des graines des Loranthaœae.
2]7
Biologie des Loranth.aceae, parasrt du Iœnle
0)
Planche 21
218
Biologie des Lorantbaceae, parasites du karité
Planche 22
Les baies des Loranthaceae
219
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
Planche 22
Biologie des Loranthaœae, parasites du karité
Planche 23
Morphologie de l'embryon des Loranthaceae
Fig. 2 : Embryon de Tapinanthus globiferus. La forme rectiligne avec une tête élargie
recouverte de protubérances et une gamocotylie partielle sont
caractéristiques de l'embryon de toutes les loranthaceae. er: extrémité
renflée, p : protubérance, s : sillon, C: cotylédon.
Planche 23
Biologie des Lorantbaœae. parasites du karité
Planche 24
Histologie du péricarpe de la baie des Loranthaceae
Fig. 5 : Cellules de viscine de la baie d'A. dodoneifolius traitées par IKI + HzSO•. Les
arrangements cellulosiques hélicoïdaux sont colorés en bleu.
Fig. 6 & 7: Cellules de viscine de la baie d'A. dodoneffolius dont les strudures
pariétales sont colorées en bleu violacé par IKI + ZnCb. Changement de
conformation des arrangements cellulosiques et du calibre des cellules en
fonction de "étirement. Flèches: cellule très étirée.
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
Planche 24
224
Biolosie des Lorantbaeeae. parasites du karité .
Planche 26
Fonctionnement de la viacine de la baie des Loranthaceae
Fig.5: Cellules de viscine d'A. dodoneifolius traitées à l'IKI + ZnCI2 in toto montrant
les changements conformationnels de sa cellulose pariétale et la variation de
son calibre. Flèche: partie de la cellule très étirée montrant l'intrication de
deux types cellulaires: cellules pigmentées (cp) isodiamétriques et cellules
de viscine (cv) cylindriques. ep : épicarpe. Coloration: APS.
22IJ
Biologie des Loranthaceae, parasileS du karité
Planche 25
226
Biologie des Lorantbaœae, parasites du karité
Planche 26
Structure de l'albumen et vascularisation de l'embryon
227
BlOlo~le des Loramhaceae. para.'>ltt.>s du kame
Planche 26
223
Biologie des Loranthae:eae. parasites du karité
Planche 27
La germination et la fixation de la graine
Fig. 2 : Embryons isolés d'A. dodoneifolius. Noter les deux embryons collés au
niveau des cotylédons: la polyemblyonie est fréquente chez cette espèce.
Fig. 4 : Une graine en germination solidement fixée au support par les restes de
viscine séchés à l'air (v) et les cellules superficielles du disque adhésif qui
secrètent ooe substance collante. d : cône de fixation. A. dodneifolius
229
Biologie de<.; Loranthaceae, parasites du karité
Planche 27
230
Biologie des Lonnthaceae. parasites du karité
Planche 28
Pénétration des tissus de l'h6le par le parasite
Fig. 4: Coupe longitudinale axiale d'une jeune fixation. Noter la rupture des assises
du suber (ph) de l'hôte qui se délite en deux sous ensembles. Les flèches
indiquent la présence de cellules écrasées. Hôte: karité; parasite A.
c#odoneifolius: G. x 50.
Fig. 5 : Coupe longitudinale axiale d'un COne de fixation. Les flèches montrent. en
arrière de la zone méristématique la différenciation de cordons vasculaires.
Hôte: karité; parasite: AgeJanthus dodoneifoJius; G. x 50.
ca: cellules adhésives: cp: coin de perforation: h : hôte; ma: marge du cône de
fixation ; pa : papille ; ph : périderme de "hôte; suç : suçoir; XII : xylème secondaire
de "hôte: zm : zone méristématique.
Biologie des Loranthaceae, pa,asites du karité
Planche 28
232
Biologie des Lorantbaeeae. parasites du karité
Planche 29
L'haustorium d'Agelanthus dodoneifolius
Fig. 1 : Coupe longitudinale axiale de l'haustorium (la tige de l'hôte est coupée
transversalement) montrant le plissement (flèches) du suber de l'hôte (ph)
attestant ainsi une pénétration mécanique du suçoir (suç). Hôte: karité; G. x
50.
Fig. 2 : Coupe longitudinale axiale du jeune suçoir (suç) (la tige de "hôte est coupée
transversalement) montrant, à l'interface hôte 1 parasite, une décoloration
des tissus corticaux de "hôte (zd), attestant une activité enzymatique. Hôte:
karité; G. x 50.
Fig. 3 : Coupe longitudinale axiale du jeune suçoir (suç) (la tige de "hôte est coupée
transversalement) montrant 'a présence d'une zone fortement colorée
(flèches) à l'interface hôte 1 parasite qui pourrait résulter d'une digestion
enzymatique des cellules de l'hôte. Noter la présence d'une zone
méristématique subterminale. Hôte: karité ; G. x 50.
Fig. 4.: Coupe longitudinale axiale de "haustorium (la tige de l'hôte est coupée
transversalement). Le jeune suçoir (suç), après une croissance radiale qui
l'amène au contact du xylème de l'hôte (XII), amorce un développement
tangentiel pour entourer le bois de l'hôte. Hôte: baobab; G. x 50.
Cv: cordons vasculaires; ph: périderme de l'hôte; suç: suçoir; te: tissus
corticaux; XII: xylème secondaire de l'hôte; zd: zone décolorée; zm: zone
méristématique.
233
Biologie de!> Loranthaceae, pacastte!> du k..arit.e
f ..
, .
1 1 ,
. . ..
...." '"
.•
•• 1
•
suç
Planche 29
234
Biologie des Lorantbaceae. parasites du karité
Planche 30
L'haustorium mature d'Agelanthus dodoneifolius
Fig. 1 : Coupe longitudinale axiale de l'haustorium (la tige de l'hôte est coupée
transversalement) montrant le suçoir qui a déjà entouré la moitié du xylème
de l'hôte. Quelques expansions radiales (flèches). Hôte: karité; G. x 50.
Fig. 3 Portion d'une coupe longitudinale axiale d'un suçoir adulte montrant les
détails du cordon vasculaire (cv) constitué de vaisseaux spiralés associés à
de petites cellules d'aspect phloémien (Ph?). Hôte: karité; G. x 100.
Fig. 4 : Coupe transversale de suçoir adulte. la zone corticale (zc) du suçoir est
séparée du cordon vasculaire (cv) par une bande circulaire de petites (Ph 7)
qui rappellent le phloème. Hôte: karité; G. x 100.
235
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
~ Ph?-
Planche 30
236
Biologie des Lonmtbaœae, paruites du karité
Planche 31
L'haustorium mature d'Age/anthus dodonelfollus (suite)
Fig. 1 : Coupe d'un haustorium Agé de 28 semaines montrant le suçoir (suç) qui a
preSQu'entièrement entouré le xylème secondaire (XII) de l'hôte. Ici, le suçoir
a eu une croissance bidirectionnelle. La flèche matérialise la portion du
xylème de l'hôte qui reste à entourer. Hôte: karité; G. x 100.
Fig. 2 : Coupe d'un jeune suçoir qui a amorcé sa croissance tangentielle. Hôte:
karité; G. x 50.
Figs 3 : Coupe du suçoir montrant une zone méristématique (zm) surnuméraire. Ces
méristèmes sont responsables de la formation des expansions radiales
(flèches) du suçoir. Hôte: karité; G. x 100.
Fig. 4, 5 & 6 : Coupes de suçoirs montrant des expansions radiales qui permettent
au suçoir, inclus dans le xylème par le fonctionnement du cambium de celui-
ci, d'être en contact avec les éléments fonctionnels du bois. Hôte: karité; G.
x 100.
237
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
•
suç
Planche 31
23&
Biologie des Lonmtbaceae, parasites du karité
Planche 32
Morphologie de l' hauatorium mature d'Agelanthus dodoneifollus
Fig. 4 : Sur cette section transversale de la tige hôte au point de fixation du parasite,
le suçoir adulte (plus d'un an) qui, après avoir encerclé le bois de l'hôte,
inclus dans le même bois suite au fonctionnement du cambium, a développé
des expansions radiales (Astérix) dont les extrémités sont en contact avec
les couches fonctionnelles du bois.
Fig. 5 : Schéma de la figure 4 montrant les parties du parasite (p) et de l'hôte (h).
239
Biologie des Loranthaceae., parasites du karité
Planche 32
240
Biologie des Loranthacae. pazuttes du karité
Planche 33
L'haustorium de Taplnanthus globfferus
Fig. 2 : Section d'un matériel plus âgé montrant le suçoir qui vient de pénétrer le bois
de l'hôte (karité). G .x 50.
241
Biologie des Loranthaceae, parasites du luuitë
~uç
,
.. -- ~ .'.
)
...
1
suç
•• III ~
--:,
.'. zm
'Ii'
1
. ) .. '.' ~ .
-'
suç
t
suç
Planche 33
242
Biologie des Lorantbaceae, parasites du karité
Planche 34
Morphologie de l'haustorium mature de Tapinanthus globiferus
Fig. 4: Sur cette section, le parasite détruit de front les tissus de l'hôte, ce qui
explique l'arrêt de croissance de la partie proximale de la branche parasitée.
Fig. 5 : Sur cette section, le suçoir a traversé les tissus de l'hôte et donné du côté
opposé au point de fixatiort (1) un deuxième bourgeon végétatif (2).
Figs 8 &7: Ces figures montrent les traces laissées par le parasite après sa mort et
sa chute. Ces traces sont des portes d'entrée de nombreux agents
pathogènes.
243
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
Planche 35
246
Biologie des Loranthaceae, p8185ite& du karité
Planche 35
L'effet du parasite sur l'h6te
Figs 1 & 2 : Le premier effet visible du parasite sur l'hôte est un renflement de celui-
ci. Sur ces 2 figures, Agefanthus dodoneifolius provoque précocement une
hypertrophie du diamètre de la branche du karité. La figure 2 montre
l'étalement de l'hypertrophie (flèche) de part et d'autre.
h: hôte; ham: hôte en amont; hav: hôte en aval; p: parasite; p1: rameau
ème
principal; p2: 2 rameau formé par l'extrémité du suçoir après avoir traversé
l'hOte; To: T.ophiodes
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
Planche 35
246
Biologie des Lonmthaceae. parasites du karité
Planche 36
Contrôle des Loranthaceae par la coupe du karité
Fig. 4 : Le karité de la figure 2, cinq ans après la coupe. On observe un karité bien
rajeuni Qui a repris sa production.
247
Biologie des Loranthaceae, parasites du karite
Planche 36
248
Biologie des Loranthaceae, parasites du karité
Planche 37
Contôle par la coupe des tiges du parasite
249
Biologie des Loranthaceae, parasites du karitë
Planche 37
250
Biologie des Loranfhaœae, paruites du karité
Planche 38
Perspectives de Lutte biologique et génétique
contre les Loranthaceae du karité
Fig. 1 : Des oiseaux, probablement granivores, extraient les embryons des graines
déposées sur l'hôte par les oiseaux disséminateurs. Les flèches indiquent les
restes d'albumen et des téguments de la graine sans embryon.
Fig. 2 Une espèce de papillon dépose ses œufs dans l'haustorium de Tapinanthus
ophiodes et après éclosion, la larve creuse une large galerie qui détruit le
parasite.
Fig. 3: Un insecte noir ailé dépose ses œufs dans des galeries creusées sur les
jeunes feuilles. La galerie déforme irrémédiablement la feuille qui ne peut
certainement plus réaliser la photosynthèse.
Fig. 4: Un insecte non ailé se développe dans les boutons floraux de Tapinanthus
globiferus. La fleur est déformée et à l'intérieur, les étamines et le style sont
détruits.
251
Biologie des Loranthaceae. parasites du karité
Planche 38
252
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
Conclusion générale
CONCLUSION GENERALE
Parmi les espèces signalées mais non retrouvées sur le terrain, il y a Buchnera
bowa/ensis, Micrargeria barteri, Sopubia parviflora et Striga linearito/ia. Exceptée
Conclusion générale
L'inventaire des parasites sur le terrain a apporté une certitude sur la présence de
certaines espèces absentes dans les herbiers du Burkina Faso. C'est le cas
notamment de Tapinanthus bangwensis dont l'identité se confondait à celle de T.
globiferus. Nous avons également retrouvé Striga klingii dont la détermination n'avait
pas été faite avec certitude et Thesium viride signalée une seule fois.
Nous avons retrouvé sur le terrain, 4 espèces non signalées au Burkina Faso. Il
s'agit de deux Loranthaceae, Globimetula cupulata dont la ressemblance
morphologique avec T. ophiodes et l'exiguïté de l'aire de présence dans le pays la
faisaient passer inaperçue, et Englerina lecardii, pourtant assez indiscrète en période
de floraison en raison de la coloration très voyante des inflorescences. Deux
Scrophulariaceae, elles assez discrètes, Striga asiatica var. lutea et S. forbesii font
partie de ce groupe.
L'observation des Phanérogames parasites dans leur milieu naturel nous a permis
de préciser certains détails morphologiques, écologiques et fonctionnels tels que
l'aspect des feuilles fraîches, la coloration des fleurs et des fruits mûrs, la position du
parasite sur son hôte, la forme et la taille de l'haustorium, etc. Ces données ont
permis d'établir des clés simplifiées d'identification des espèces inventoriées.
254
Conclusion générale
L'étude de l'incidence des Phanérogames parasites sur la flore locale nous a amené
à recenser une centaine de familles dans lesquelles les parasites recrutent près de
300 hôtes. Les Loranthaceae, qui réunissent 6 espèces parasites (sur la vingtaine
recensée) sont observées sur 160 espèces d'arbres, d'arbustes et de lianes de tous
les milieux écologiques du pays. Si la plupart de ces plantes-hôtes sont spontanées,
on note parmi elles beaucoup d'espèces plantées ou entretenues par l'homme pour
leurs fruits, leur bois ou toute autre utilisation. On note parmi les espèces parasitées,
des membres des Loranthaceae qui sont victimes de leurs congénères. C'est ainsi
que les Tapinanthus se développent librement sur les vieux rameaux d'Englerina et
vis versa. Même à l'intérieur d'un genre, comme c'est le cas chez le Tapinanthus, le
parasitisme interspécifique n'est pas un phénomène exceptionnel.
L'hyperparasitisme est poussé à l'extrême chez la cassythe Oll un rameau plié et les
deux parties mises en contact s'interplantent des suçoirs.
L'inventaire des espèces parasitant des cultures et des arbres fruitiers a montré que
sur la trentaine de parasites recensés dans le pays, plus de 50 % constituent ou
pourraient devenir un problème économique et 1 ou écologique soit parce qu'ils sont
numériquement importants, soit parce que leur pathogénicité pour des espèces
cultivées au Burkina Faso est connue dans d'autres pays. Parmi les parasites
épiphytes, Agelanthus dodoneifolius, Tapinanthus globiferus et T. ophiodes sont les
plus nuisibles. Largement distribuées dans le pays, elles occasionnent des dégâts
importants aux arbres plantés et du milieu naturel. Le karité est particulièrement
attaqué par ces parasites sur toute son aire de distribution qui occasionnent une
perte importante (confirmation faite par les populations rurales) mais non évaluée de
sa production annuelle.
Chez les parasites épirhizes, c'est Striga hermonthica qui remporte la palme d'or des
dégâts causés aux cultures. C'est la plante parasite la mieux connue dans le pays -
et dans la sous-région ouest africaine - en raison de sa nocivité sur les céréales,
255
Conclusion générale
aliment de base de la dite zone. C'est le parasite traditionnel redouté par les
cultivateurs dans toutes les régions du Burkina Faso depuis la zone généralement
bien arrosée de Niangoloko au Sahel toujours déficitaire.
Les résultats de l'enquête réalisée lors des prospections de terrain révèlent une
assez bonne connaissance des principales espèces nuisibles par les populations
rurales. Celles-ci ont leurs méthodes de lutte traditionnelles qui, comme les
méthodes modernes, ont leurs limites mais qui doivent quand même être prises en
compte par les chercheurs. Faisant par exemple le constat qu'il y a une corrélation
entre la colonisation d'un champ par le Striga et son épuisement par plusieurs
années de culture, l'amendement ou la mise en jachère des parcelles jusqu'à la
disparition du parasite est une pratique courante.
256
Conclusion générale
Le suçoir de T. globiferus a un aspect plus massif, donc plus destructif pour l'hôte. La
galle formée, dont les dimensions sont fonction du degré de dureté du bois de l'hôte,
est une sphère constituée à parts égales des tissus du parasite et de l'hôte.
257
Conclusion générale
se fait essentiellement par voie apoplastique entre le xylème de l'hôte et les cellules
parenchymateuses terminales du suçoir.
Les différents essais de contrôle des Loranthaceae sur le karité effectués lors du
présent travail ont fourni beaucoup d'informations et permis de tirer des
enseignements.
La méthode de lutte chimique, déjà courante chez les parasites de racines, a donné
des résultats positifs. Mais les ennuis qu'elle comporte (coût des produits chimiques
et du matériel, technique d'application, étendue de l'infestation, etc.) sont tel qu'il
nous paraît raisonnable d'entreprendre des études complémentaires avant de
l'envisager comme voie d'élimination des Loranthaceae sur le karité.
Des ennemis naturels des Loranthaceae ont été recensés lors des prospections de
terrain dans l'objectif d'une contribution à la recherche d'une méthode de lutte
biologique. Il s'agit principalement d'espèces d'oiseau et d'insectes. Là aussi, une
éventuelle utilisation de ces animaux comme moyen de contrôle du parasite -ce qui
aura pour mérite d'éviter le problème de toxicité des produits chimiques- nécessite
au préalable une étude de base de la biologie et d'écologie de ces espèces.
Bien que la recherche de variétés résistantes ne soit pas encore étendue sur tout le
pays, les premiers résultats sont encourageants.
Somme toute, il faut beaucoup de moyens et de patience pour éradiquer les
Loranthaceae sur le karité. Avec la maîtrise de la technique de multiplication
végétative et la domestication du karité en cours, la sélection de variétés résistantes
258
Conclusion générale
de l'espèce aux Loranthaceae nous semble être une voie de lutte à prospecter avec
beaucoup d'espoir, même si son effet ne peut être perçu qu'à long terme.
PERSPECTIVES
La diversité des thèmes abordés dans notre étude, qui tient au manque
d'informations générales sur le parasitisme phanérogamique au Burkina Faso, n'a
pas permis d'approfondir tous les résultats. En effet, si les résultats obtenus éclairent
certains points, il est évident que de nombreux aspects sont encore à étudier. Parmi
ceux-ci, nous citerons deux qui nous tiennent à coeur:
- Le pont xylémien
De nombreuses recherches ont été effectuées sur son développent, son anatomie
et son ultrastructure chez les Scrophulariaceae et les Orobanchaceae. Chez les
Loranthaceae, en particulier celles d'Afrique, ces sujets de recherches sont
inexplorés. Nous l'avons dit plus haut, malgré l'examen de nombreuses coupes de
l'association hôte/parasite dans le cas du couple karité/Loranthaceae, nous n'avons
pas observé une connexion directe xylème-xylème.
La structure même du xylème ne semble pas faire l'unanimité. Nous avons
observé des vaisseaux spiralés alors que Onofeghara, qui a travaillé sur
Tapinanthus bangwensis, parle de trachéides. De plus, nous avons noté la
présences de petites cellules parenchymateuses toujours associées au xylème
qui font penser à l'existence du phloème dans le suçoir des Loranthaceae. En
rappel, si la présence du xylème a été observée dans les suçoirs de toutes les
plantes parasites, celle du phloème fait encore l'objet de nombreuses
controverses.
Nous envisageons de faire une étude ciblée et approfondie du suçoir des
Loranthaceae étudiées afin de compléter les résultats du présent travail.
259
Conclusion générale
260
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Références bibliographiques
Aggarwal B.D., 1983. Life history of Cuscuta gall weeviJ Smicronyx roridus Mashl.
(Coleoptera: Curculionidae). Cecidol. Int. 5, pp. 41-46.
Aggarwal B. O. et Ouédraogo J. T., 1989. Estimation of cowpea yield loss from Striga
infestation. Tropical agriculture, 66, pp. 91-2.
Audru J., César J. et Lebrun J.P., 1994. Les plantes vasculaires de la République de
Djibouti. Flore illustrée. CIRAO, Départ. d'Elevage et de Médecine Vétérinaire.
Ayensus S. E., Ooggett H., Keynes R. O., Marton-Lefèvre J., Musselman L. J.,
Parker C. et Pckering A, (eds), 1983. Striga biology and control, ICSU Press.
Paris, 216 p.
261
Références bibliographiques
Bach O., Mascre M. et Oeysson G., 1951. Classification des végétaux vasculaires.
Cours de botanique générale. Tome Il, 2e édition. SEOES Paris.
Baillon F., 1985. Etude physiologique du gui des feuillus (Viscum album L.) pour la
recherche d'une méthode de lutte chimique contre ce parasite : pénétration et
transport de 2 herbicides phloème-mobiles (2,4-0B, glyphosate). Thèse de
l'Université de Grenoble, 103 p.
Baillon F., et Frachot H., 1987. La lutte chimique contre le gui des feuillus.
Pénétration et distribution dans le gui de 2 herbicides à absorption foliaire,
Phytoma-Oéfense des cultures, n° 391.
Baillon F., Chamel A, Fer, A et Frachot, H., 1988. Lutte chimique contre le gui
(Viscum album L). Pénétration, transport, efficacité de deux herbicides
phloème-mobiles (2,4-0B et glyphosate). Ann. Sei. 45, 1, pp. 1-16.
Balle S., 1982. Flore du Cameroun. Les Loranthaceae. O.G.R.S.T. Ed. Stabié et
Lenoy. Yaoundé, pp. 23-82.
262
Références bibliographiques
Barlow B. A,1964. Classification of the Loranthaceae and Viscaceae. Proc. Linn. Soc.
of New South Wales, 89, pp. 268-272.
Barney C. W., Hawksworth and Geils B. W. 1998: Hosts of Viscum album. Eur. J.
For. Path. 28, pp. 187-208.
Beek B. D. A., 1987. The effect of attack by Alectra vogelii Benth. On the yield of njgo
beans (Vigna subterranea (L.) Verde. in "Parasitic Flowering Plants" (Weber, H.
Chr. And W. forstreuter, eds.). Marburg, F.R.G., pp. 79-82.
263
Références bibliographiques
Bewick T. A., Benning L. K., Stevenson W. R. and Stewart J., 1987. A mycoherbicide
for control of swamp dodder (Cuscuta gonovii Willd.) Cuscutaceae, in "Parasitic
Flowering Plants" (Weber, H. Chr. and W. Forstreuter, eds.). Marburg, F.R.G.,
pp. 93-104.
Boresch K., 1935. Gehalt der Pflanzen an Mineraltoffen. Tabulae Biologicae, 10,
315-353 ; 11, pp. 136-191.
Boudet G. et Lebrun J. P., 1986. Catalogue des plantes vasculaires du Mali. Etude et
synthèses, IEMVf, 485 p.
264
Références bibliographiques
Boussim 1. J., Sallé G. et Guinko S., 1995. Le parasitisme de Tapinanthus sur le karité
au Burkina Faso. Nuisibles Pests-Pragas. V.3, N° 1, pp.164 -172.
Boussim 1. J., Samb P. 1. et Ba AT., 1998. Germination des graines et mise en place
de l'hautorium chez une Phanérogame parasite: Cassytha filiformis L. Annales de
l'Université de Ouagadougou, Série B. vol. VI. Sciences exactes et sciences de la
nature. pp. 193-205.
Boussim 1. J., Sallé G. et Guinko S., 2000. Les Loranthaceae du Burkina Faso et leurs
hôtes. Sous presse.
Capdepon M., 1983. La lutte contre les Phanérogames parasites. Revue de travaux
récents. Annales des Sciences Naturelles, Botanique (13 e série). 5, pp. 1-25.
265
Références bibliographiques
Chidley V. L. and Drennan D. S. H., 1987. Effect on sorghum root residue on Striga
asiatiea (L) Kuntze infection (Scrophulariaceae), in "Parasitic Flowering Plants"
(Weber, H. Chr. And W. Forstreuter, eds.). Marburg, F.R.G. Pp. 829-831.
Cissé J., Camara M., Berner D. K. et Musselman L. J., 1996. Rhamphiearpa fistulosa
(Scrophulariaceae) damage rice in Guinée. Dans: M. T. Moreno, J. 1. Cubera,
D. Berner, D. Joel, L. J. Musselman et C. Parker éds), Advances in Parasitic
Plant Research. Proceedings of the 6 th International Parasitic Weed
Symposium. Cordue, Espagne. pp. 517-520.
Condon J. et Kuijt J., 1994. Anatomy and ultrastructure of the primary endophyte of
lIeosty/us micranthus (Loranthus). Int. J. Plant Scien. 155, 3, pp. 350-364.
Danser B. H., 1933. A new review for the genera of Loranthaceae - Loranthoideae
with a nomenclature for the old world species of this subfamily. Verhdgl. Kon.
Akad. Wetensch. Amsterdam, afd. Natuurk.,2, Série 29, pp. 1-125.
Dawson J. H., 1965. Prolonged emergence of field dodder. Weeds 13, pp. 4-5.
De Filipps R., 1969. Parasitism in Ximenia (Olacaceae). Rhodora, 71, pp. 439-443.
267
Références bibliographiques
Délabre G., 1987. Les filières karité au Mali: étude des différents modes de
production. Mém. de fin d'études. Inst. Sup. Tech. d'Outre-Mer. France.
Dembélé B., Raynal-Roques A, Sallé G., Tuquet C., 1994. Plantes parasites des
cultures et des semences forestières au Sahel, Institut du Sahel 1 CTA, 43 p.
Doggett H., 1952. Botanistt's Ann. Rep., 1950 Season, Tanganyka. Dep. Agric.
Section III, pp. 222-244.
Doggett H., 1965. Striga hermonthica on Sorghum in East Africa. J. Agri. ScL, 65, pp.
183-194.
Dubé M. P., Belzile F., Tinégré J. B. et Olivier A, 2001. Inheritance and allelism of
resitance to Striga gesnerioides in cowpea genotypes HTR and Wango-1. In :
Fer A, P., Thalouarn, D. M. Joel, L. J. Musselman, C. Parker and J.AC.
Verkleij (eds), Proceedings of th International Parasitic Weed Symposium.
Nantes. France. 243 p.
Elenev L. K., 1956. Certain problems of nutrition of dodders. Fiziol. Rast., 3, pp. 470-
479.
268
Références bibliographiques
Farah A F., 2001. Variation in response of some legume crops to field dodder
(Cuscuta campestris). Proceedinds of th International Parasitic Weed
Symposium. Nantes. in Fer A, P. Thalouarn, D. M. Joel, L. J. Musselman, C.
Parker, and J.AC. Verkleij (eds). Proceedings of th International Parasitic
Weed Symposium. Nantes. France.
Fer A, Thalouarn P., Joel D. M., Musselman L. J., Parker C., and Verkleij J. A C.
(eds) , 2001. Proceedings of th International Parasitic Weeds Symposium.
Nantes. France.
Fineran B. A, 1995. Green tissu within the haustorium of the dwarf mistletoe
Kortha/sella (Viscaceae). An ultrastructural comparison between chloroplasts of
sucker and aerial stem tissues. Protoplama 189, pp. 216-228.
Friesen G. H. and Korwar G. R., 1991. Effect of phenolic acids and mixed cropping
on Striga asiatica infestations in Sorghum. in Proceedings of the Fifth
International Symposium on Parasitic Weeds, 1991, Nairobi, (eds J.K. Ransom,
L.J. Musselman, AD. Worsham and C. Parker), CMMYT, Nairobi, pp. 10-13.
269
Références bibliographiques
Frechot H., Pitsch M., Wehrlen L., 1983. Efficacité d'herbicides sur le gui des feuillus
(Viscum album Mali) installé sur peuplier, Maison de l'UNESCO 1 Paris, 165 p.
Gaertner E. E., 1950. Study of seed germination, seed identification and host
relationships in dodder, Cuscuta ssp. Cornel University Agri. Expt. Sta. Mem.,
294,56 p.
Gayed S. K., 1976. Oodder on tabacco. One plant parasitizing another. Cano
Tabacco Grower, 24, pp. 41-42.
Graves J. O., Press M. C. and Stewart G. R., 1989. A carbon balance model of the
Sorghum-Striga hermonthica host-parasite association. Plant, Cell and
Environment 12, pp. 101-107.
Greathead O. J., 1984. The natural enemies of Striga spp. and the prospection for
their utilization as biological control agents. Workshop Biolog. Control Striga,
pp. 133-160.
Guinko S., 1984. Végétation de la Haute Volta. Thèse de doctorat d'Etat ès Sciences
Naturelles. Université Bordeaux III. 318 p.
270
Références bibliographiques
Guyot J. et Ntawanga Omanda E., 1998. Note sur la sensibilité de six clones d'hévéa
à Phragmenthera capitata. Plantations, recherche, développement. Vol. S, N° 5.
Hariri E. B., 1989. Polyphenols et résistance au gui (Viscum album L.) étude
histocytochimique et analytique. Doctorat de l'Université Pierre et Marie Curie
(Paris VI). 179 p.
271
Références bibliographiques
Holm T.. 1929. Gerardia L. and Buchnera L. with supplementary note on Gratiola : an
anatomical study. American Journal of Science, 5, 18, pp. 401-411
Hosmani M. M., 1978. Striga: a noxiou root parasitic weed. Dhawar, publication of
the author, 165 p.
Hutchinson J and Dalziel M. D., 1954, 1958, 1963. Flora of West Tropical Africa.
Published by the crown agents for oversea governments and administrations,
Millbank, London.
Johann V., 1981. South African Parasitic Flowering Plants, JUTA, Capetown 1
Johannesburg.
Kambou G., Ouédraogo O., Somé N. et Ouédraogo S., 1999. Effet de la poudre des
cosses de Parkia biglobosa sur l'émergence du Striga hermonthica, l'activité
biologique du sol et le rendement du maïs. Science et Technique, Sciences
Naturelles vol. 23, N° 2, pp. 60-70.
272
Références bibliographiques
Kujjt J., 1969. The biology of parasitic flowering plants. University of California Press,
Berkeley, 246 p.
Kuiper E., Groot A, Noordover C. M. E., Pieterse A H. and Verklejj A C. J., 1998.
Tropical grasses vary in their resistance to Striga aspera, S. hermonthica, and
their hybrids. Can. J. Bot. 76, pp. 2131-2144.
Kuo J., Pate J. S. and Davidson N. J., 1989. Ultrastructure of the haustorial interface
and apoplastic continuum between host and the root hemiparasite Olax
phyllanthi (Labill.) R ; Br. (Olacaceae). Protoplasma 150, pp. 27-39.
Laubenfels D. J., 1959. Parasitic conifer found in New Caledonia. SeL, 130, pp. 97.
Lebrun J. P., Toutain B., Gaston A et Boudet G., 1991. Catalogue des plantes
vasculaire du Burkina Faso. Etudes et synthèses de l'I.E.M.V.T. 40
Mabberley D. J., 1997. The plant-book. University Press, Cambtidge. XVI + 858 p.
Mac Kinney G.1935. On the plastid pigments of marsh dodder in vitro. Amer. J. Bot.,
33, pp. 295-300.
273
Références bibliographiques
Mac Leod D. G., 1961a. Photosynthesis in Cuscuta. Experientia, 17, pp. 542-543.
Mac Leod D. G., 1963. The parasitism of Cuscuta. New Phytol., 62, pp. 257-263.
Mboob S. S.,1986. A regional program for West and Central Africa "In improved
management in Africa of the FAO 1 OAU. Ali African Government Consultation
on Striga Control, Maroua, Cameroun, pp. 191-194.
Médah N., 2001. Contribution à la lutte contre les plantes parasites des ligneux à la
Station de Recherches Environnementales et Agricoles de Saria. Mém. d'Ing.
Dévelop. Rural. IDR. Univ. Polytech. Bobo Dioulasso. 69 p + annexes.
Melchior H., 1941. Die Gattung Alectra Thunb. Notizblatt der Botanischen Garten und
Museen Berlin, Dahlem, 15, pp. 423-447.
274
Références bibliographiques
Menzies B. P. and McKee H. S., 1959. Root parasitism Atkinsonia ligustrina (A.
Cunn. Ex F. Muell.) F. Muel!. Proceedings of the Linnean Society of New South
Wales 84, pp. 118-127.
Mhehe G.L., 1987. A novel chemical approach to the control of witchweed (Striga
asiatica (L.) Kuntze) and other Striga spp. (Scrophulariaceae), in "Parasitic
Flowering Plants" (Weber, H. Chr. And W. Forstreuter, eds.). Marburg, F.R.G.,
pp. 563-574.
Musselman L. J. and Parker C., 1983. Biosystematic Research in the genus Striga
(Scrophulariaceae). ln: K. V. Ramaiah and M. J. Vasudeva Rao (eds.).
Proceedings of the 2 nd International Workshop on Striga, ICRISAT, Patancheru.
India, pp.19-24.
Obila A. T. , 1983. Striga studies and control in Nigeria. Proc. of the 2nd Inter.
Workshop on Striga, Ouagadougou, Haute-Volta. ICRISAT. Patancheru, India.
pp. 87-98.
Okonkwo S.N.C. and Nwoke F. 1. O., 1974. Seed germination in Buchnera hispida
Buc.-Haam. Ex G Don. Annals of Botany 38, pp. 409-417.
276
Références bibliographiques
Olivier A, 1996. La relation entre Striga hermonthica et ses hôtes: une synthèse.
Cano J. Bot. 74, pp. 119-1137.
Ouédraogo O., Neumann U., Raynal-Roques A, Sallé G., Tuquet C. et Dembélé B.,
1998. New insights concerning the ecology and the biology of Rhamphicarpa
fistulosa (Scrophulariaceae). Weed Research.
Overfield O., Riches C., Asamoah M., Sarkodie O. and Baah F., 1998. A farming
systems analysis of the mistletoe problem in Ghana cocoa. Cocoa Growers'
Bulletin N° 51.
Ozenda P., 1965. Recherches sur les Phanérogames parasites. 1. Revue des
travaux récents. Phytomorph. 15, pp. 311-338.
Parker C. et Riches C.R., 1993. Parasitic weeds of the world. CAB International
Wallingford. XX + 332 p + 16 planches.
Parkinson V. O., 1989. A survey of infestation of crops by Striga spp in Nigeria and
Togo. Proc. Of the N. S. Intit. Scien., 39, pp.1-9.
Patter H. E., Allre K. et Wiebe H. H., 1965. Photosynthetis in dodder, Wees, 13,
pp. 193-195.
Pieterse A. H. et Pesch C., 1983. The witchweeds (Striga spp.) , a review. Trop.
Ag rie. 9, 8, pp. 9-37.
Piot J., 1979. Fiche monographique. Bilan. Vitel/aria paradoxa Gaertn f. Doc.
ronéotypé, 9 p.
Pizzolongo P., 1963. Sui pigmenti di Cuscuta pentagonia Engl. Delpinea, 5, pp. 9-16.
278
Références bibliographiques
Polhill R. et Wiens D. 1998. Mistletoes of Africa. The Royal Botanic Gardens, Kew.
Press M. C. and Graves J. O., 1995. Parasitic plants. Chapman and Hall, London. XII
+ 292 p.
Ramaiah K v., 1984. Patterns of Striga resistance in Sorghum and millets with
special emphasis on Africa. ln: E. S. Ayensu, H. Dogget, R. D. Keynes, J.
Marton-Lefevre, L. J. Musselman, C. Parker and A. Pickering (eds.). Striga
Biology and control, ICSU Press, Paris. pp. 71-92.
Ramaiah K V. Parker C. and Vasudeva Rao M. J., 1983. Striga identification and
hanbook. ICRISAT. Formation Bull. 15, pp. 1-15. Patancheru, A P., India.
Ransom J. K, Musselman L. J., Worsham A. O., Parker C., 1991. Proceding of the
5th International symp. of parasitic weeds, CIMMYT, Nairobi 1 Kenya, 550 p.
279
Références bibliographiques
Roger L., 1954. Les Phanérogames parasites. Phytopathologie des pays chauds.
Lechevalier, (éd.), 3, pp. 2416-2435.
Ruyssen B., 1957. Le karité au Soudan. Agronomie Tropicale XII, n° 2: pp. 144-172,
XII n° 3, pp. 279-306 et XII n° 4, pp. 415-438.
280
Références bibliographiques
Saghir A. R., 1981. Le problème de la cuscute et la lutte contre cette mauvaise herbe
en République Algérienne Démocratique et Populaire. Université Américaine de
Beyrout, Liban.
Sallé G., Raynal-Roques A. et Tuquet C., 1987, 1988, 1989 et 1990. Rapports de
mission au Mali et au Burkina Faso.
2&1
Références bibliographiques
Sallé G., Boussim I.J., Raynal-Roques A et Brunck F., 1990. Le karité: état de nos
connaissances et perspectives de recherche. Séminaire sur la physiologie des
arbres et arbustes en zones arides. Paris-Nancy, 20 mars au 6 avril 1990. 17 p.
Sallé G., Frochot H. et Andary C., 1993. Le gui. La Recherche, 24, pp. 1334-1342.
Sasaki T., 1933. Etudes biochimiques du parasitisme chez Cuscuta chinensis. Keijo.
J. Mèd., 4, pp. 261-269.
Sauerborn J., 1991. The economic importance of the phytoparasites Orobanche and
Striga. In "J.K.Ransom, L.J. Musselman, A D. Worsham and C. Parker (eds.)".
Proceedings of the 5th International Symposium on Parasitic Weeds. Nairobi,
Kenya. The International Maize and wheat improvement Center, Nairobi,
Kenya. pp. 137-143.
Sénou O., 1999. Les peuplements de karité (Vite/laria paradoxa Gaertn.) dans le
cercle de Koutiala, au sud Mali: Répartition, structure et parasitisme par le
Tapinanthus. Mémoire de DEA, Université de Ouagadougou, 84 p. + annexes.
282
Références bibliographiques
Singh B. B. et Emechebe A. M., 1991. Breeding for resistance to Striga and Alectra
th
in cowpea in Proceedings of the 5 International Symposium of
ParasiticWeeds, nairobi, Kenya, (eds J. K. Ransom, L. J. Musselman, A. D.
Worsham and C. Parker), CIMMYT, Nairobi. pp. 303-305.
Terpen M. N., 1982. La filière karité: produit de cueillette, produit de luxe. Les
dossiers faim et développement. 90 p.
Traoré O., Vincent C. and Séré A., 1991., Prospects for biological control of Striga
(Witchweed) in Burkina Faso. Dans "J.K.Ransom, L.J. Musselman, A. O.
Worsham and C. Parker (eds.)". Proceedings of the 5th International
Symposium on parasitic weeds. CIMMYT, Nairobi, Kenya, pp. 328.
Traoré D., Vincent C. and Stewart R. K., 1996. La lutte biologique contre le Striga,
une perspective, Sahel IPIM n° 8. 24 p.
283
Références bibliographiques
Visser J. H., 1978. The biology of Alectra vogelii Benth. an Angiospermous root
parasite. Betrage zur chemischen Kommunikation in Bio- und Okosystemen,
pp. 279-294.
Visser J. H., 1981. South Africa Parastic Flowering Plants Juta, Cape Town.
Visser J. H., 1987. The susceptibility of some sugar cane cultivar to witchweed,
Striga asiatica (L.) Kuntze, in "Parasitic Flowering Plants" (Weber, H. Chr. And
W. Forstreuter, eds.). Marburg, F.R.G., pp. 789-795.
Wagenitz G., 1996. W6rterbuch der Botanik. Die Termini in ihrem historischen
Zusammenhang. Gustav Fischer Verlag, Jena. 531 p.
Weber H. Chr. and Forstreuter W. (eds.) 1987. Parasitic Flowering Plants. (Proc. 4th
Int. Symp. Parasitic FI. PL), Marburg, F.R.G.
Weittstein R. Von, 1891. Scrophulariaceae. Dans "A. Engler et K. Plantl (eds), Die
natürlichen Planzenfarnilien 4. Engelmann, Leipzig. pp. 39-107.
284
Références bibliographiques
Wiens O. et Tolken H.R., 1979. Flora of South Africa. O.AL. Africa. a.AL. (ed.)
Pretoria. Bot. Research Institute, Oépartmental TechnicaJ Service.
Williams C. N. and Caswell G. H., 1959. An insect attacking Striga. Nature 184,
pp. 1668.
Yonli O., 1999. Lutte biologique contre Striga hermonthica (Del.) Benth. à base de
Fusarium oxysporum Schel. Emend. Snyder et Hans. Mémoire de O.E.A
Université de Ouagadougou. 71 p.
YunkerT. G., 1932. The genus Cuscuta. Mem. Torrey Bot. Club., 18, pp. 113-331.
Zender J., 1924. Les haustoriums de la cuscute. Bul. Société Botanique Genève, 16,
pp. 189-264.
285