Doctrine2020 2.3 Interoperabilite Si Sante Concertation v1
Doctrine2020 2.3 Interoperabilite Si Sante Concertation v1
Doctrine2020 2.3 Interoperabilite Si Sante Concertation v1
L’interopérabilité est le garant de l’échange et du partage d’informations entre deux systèmes n’ayant
pas forcément la même finalité. Elle permet leur traitement de manière efficiente et pertinente. Le
contraire de l’interopérabilité est le système fermé ou propriétaire qui ne permet aucun échange fluide
sans travaux de transcodage préalable. L’interopérabilité se divise en :
DOCTRINE
L’Etat définit la Doctrine qui porte le pilotage stratégique de l’interopérabilité « technique » et
« sémantique » des systèmes d’information de santé.
Principe de transparence
o Livrables en OpenData, licence ouverte ETALAB (LOV2), données 5 étoiles 1
o Equité de traitement entre les industriels
Principe de collaboration
o Concertation des livrables
o Transversalité des expertises
Principes de participation
o Co-construction des livrables avec l’écosystème
o Evaluation des actions et des livrables
Principes éthiques
o Respect du cadre juridique
o Respect des droits des patients et des usagers
o Equité de traitement entre les acteurs
Préalablement à la réactivation du Groupe Numérique et Santé, l’ANS réalisera avec l’aide de l’AFNOR
une cartographie des travaux de normalisation internationale en informatique de santé qui permettra
de sélectionner avec les acteurs de l’écosystème (industriels…) les commissions, instances… de
normalisation au niveau international (CEN, ISO) que les acteurs français doivent suivre.
1
https://5stardata.info/fr/ : OpenData5étoiles : programme de déploiement du partage de données en 5 niveaux,
identifiés par des étoiles. « Cinq étoiles » définit l’étape d’ouverture maximale des données, correspondant à la
licence ouverte LOV2.
2
https://www.hl7.org/
Pour intensifier le partage et l’échange des données de santé entre solutions, l’Etat
confie à l’ANS la responsabilité de l’élaboration et de la publication des référentiels
d’interopérabilité 3 lisibles, enrichis et maintenus qui se composent :
De spécifications d’interopérabilité4; Ces spécifications sont publiées sous forme de volets
dans le cadre d’interopérabilité des systèmes d’information de santé (CI-SIS) et pointent vers
les nomenclatures à utiliser directement ou sous la forme de jeux de valeurs adaptés au
contexte.
Le CI-SIS est le premier utilisateur des terminologies du secteur santé-social ou des jeux de
valeurs élaborés par l’ANS ou produits par un tiers public ou privé, mais validé par l’ANS, afin
de garantir l’interopérabilité.
Le CI-SIS existe depuis 2009. Contenant initialement les spécifications utiles au partage de documents
de santé 5 puis à l’échange de données de santé 6, il s’enrichit depuis 2015 au fil de l’eau en fonction
des cas d’usage métiers remontés par les projets 7 nationaux ou territoriaux, déposés auprès du guichet
unique. Il contient une vingtaine de modèles de documents médicaux au standard Clinical Document
Architecture (CDA) (synthèse médicale, compte-rendu de biologie, …).
Les spécifications contenues dans le CI-CIS :
Concernent les échanges d’information entre composants de systèmes d’information (i.e. les
flux) et ne portent pas sur le cœur des applications ;
Sont fondées sur des normes internationales d’interopérabilité du secteur sanitaire cohérentes
avec les feuilles de route industrielles, et contextualisées par cas d’usage (en priorité les profils
IHE, à défaut CDA 8 pour les documents partagés ou échangés, ou FHIR 9 le cas échéant ; et étude
au cas par cas lorsqu’aucune de ces trois normes n’est adaptée au cas d’usage) ou au contexte
du projet porteur de l’usage ;
Incluant les spécifications techniques des téléservices de l’Assurance maladie (CI-TLSi) depuis
2020,
Comprennent une partie modélisation métier qui s’appuie sur des concepts indépendants de la
norme d’interopérabilité utilisée ; cette modélisation peut s’appuyer sur des bibliothèques de
concepts centralisant les définitions, le nommage, structures et codage des informations traitées
notamment le modèle des objets de santé (MOS) pour les concepts non médicaux et pour les
concepts médicaux les modèles de sections et d’entrée CDA et les ressources FHIR et OMOP 10 ;
Sont adaptées au contexte français (cadre juridique, orientations d’urbanisation, services
nationaux mutualisés, référentiels de sécurité…) ;
3
L’article L1110-4-1 modifié par la loi de santé 2019 décrit ainsi les référentiels d’interopérabilité « Les
référentiels d’interopérabilité … s’appuient sur des standards ouverts en vue de faciliter l’extraction, le partage
et le traitement des données de santé dans le cadre de la coordination des parcours de soins, de l’amélioration
de la qualité des soins et de l’efficience du système de santé ou à des fins de recherche clinique, chaque fois que
le recours à ces standards est jugé pertinent et possible par le groupement d’intérêt public mentionné à l’article
L. 1111-24 du présent code. »
4
Documents de référence inscrit dans le schéma d’architecture
5
Utilisées notamment pour les interfaces entre les logiciels des professionnels de santé et le DMP, et donc prises
en compte dans le processus d’homologation à la DMP compatibilité.
6
dans le cadre de la mise en place des messageries sécurisées de santé MSSanté
7
à titre d’exemple, 4 volets ont été élaborés à la demande des porteurs de projet territoire de soins numérique
(TSN) : gestion d’un agenda partagé, gestion des notifications, accès aux recommandations vaccinales, et gestion
du « cahier de liaison ».
8
CDA = Clinical Document Architecture, le standard CDA est profilé par cas d’usage par IHE, puis décliné en volets
de contenu (modèles de documents médicaux) par l’ANS en France.
9
FHIR = Fast Healthcare Interoperabilité Ressources, en cours de développement au sein d’HL7 (Health Level 7)
et qui devrait être profilé par cas d’usage pour des interfaces parfaitement opérables.
10
OMOP = Observational Medical Outcomes Partnership, modèle de données dont l'objectif est de faciliter
l'exploitation des données de santé, https://www.ohdsi.org/data-standardization/
Ces ressources sémantiques sont rendues accessibles via un serveur multi-terminologies (SMT)
dans un format réutilisable par les industriels pour l’intégration dans les logiciels de professionnels de
santé et en garantissant leur qualité et leur distribution sécurisée par une licence ouverte (LOV2).
Les terminologies de santé sont fournies au CGTS pour publication par différentes structures
(appelées unités de production) qui conservent la propriété intellectuelle et la responsabilité de
leur maintenance.
L’Etat mène une politique volontariste pour faire appliquer les référentiels
d’interopérabilité par :
Le renforcement au niveau législatif, dans la loi relative à l’organisation et à la transformation du
système de santé de 2019, du caractère contraignant des référentiels :
Nécessaire respect par les industriels des référentiels de sécurité et d'interopérabilité par les
SI permettant l’échange et le partage de données de santé à caractère personnel (article L.
1110-4-1 du CSP).
Mise en place d’une nouvelle procédure de vérification de conformité pour renforcer
l’effectivité des référentiels 12 : Un décret en Conseil d’Etat prévoyant le cadre applicable aux
procédures d'évaluation de la conformité d'un service/SI/outil aux référentiels
d'interopérabilité est en cours de finalisation (art. L. 1110-4-2 I du CSP) – Objectif de
publication : avant fin 2020.
Un comité de pilotage animé par l’ANS et la DNS, associant l’ensemble des parties prenantes,
est mis en place pour définir la trajectoire d’opposabilité des référentiels qui devront être
adoptés par arrêté du ministre 13.
11
Action 10 de la feuille de route stratégique du numérique en santé.
12
La conformité d’un système d’information ou d’un service ou outil numérique en santé aux référentiels
d’interopérabilité mentionnés à l’article L. 1110-4-1 est attestée dans le cadre d’une procédure d’évaluation et
de certification qui doit être définie par décret en Conseil d’État. L’attribution de fonds publics dédiés au
financement d’opérations relatives aux services ou outils numériques en santé sera conditionnée à des
engagements de mise en conformité aux référentiels d’interopérabilité. L’Etat pourra prévoir des modalités
complémentaires d’incitation à la mise en conformité par décret en Conseil d’État. Un dispositif d’entrée en
vigueur progressif est prévu avec une date butoir fixée au 1er janvier 2023.
13
Action 8 de la feuille de route stratégique du numérique en santé.
14
https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/masante2022_rapport_virage_numerique.pdf
4
Ces nouveaux objectifs impliquent de faire évoluer la gouvernance du Cadre d’Interopérabilité des
SIS. Cette nouvelle gouvernance doit aussi tenir compte des freins au déploiement sur le terrain des
référentiels d’interopérabilité des SIS :
Une approche de l’interopérabilité limitée à la production de spécification d’interopérabilité :
faiblesse des moyens de tests d’interopérabilité, implication insuffisante des demandeurs de
spécifications d’interopérabilité dans le déploiement des usages sur le terrain,
Une identification et une mobilisation insuffisantes des ressources expertes françaises en
interopérabilité des SIS pour mener des projets de dématérialisation de données de santé,
Des incitations à l’échange de données de santé conformément au CI-SIS limitées à quelques
cas d’usage (lettre de liaison, volet de synthèse médicale, …) ou non-alignées sur les cycles de
développement des industriels.
La gouvernance du CI-SIS doit donc évoluer vers une gouvernance de l’interopérabilité afin de :
Couvrir les nouveaux besoins d’interopérabilité des systèmes de partage de données de
santé (DMP, ENS, logiciels métier, plateformes régionales, entrepôts …), et de de nouveaux
domaines (santé-social, social, objets connectés, …)
Fédérer plus largement les expertises disponibles en France,
Mieux aligner l’offre industrielle et les politiques publiques de développement des usages
sur les besoins de dématérialisation des acteurs,
Conduire les projets de dématérialisation de bout en bout, depuis la production des
spécifications d’interopérabilité jusqu’à la formation et l’accompagnement des utilisateurs
finaux,
Mettre en place de nouveaux services de l’ANS par la création du CGTS outillé d’un SMT ;
Permettre l’interopérabilité des solutions de e-santé européennes au fur et à mesure de leur
déploiement.
Cette gouvernance vise à laisser à l’Etat stratège les décisions et orientations des évolutions de la
doctrine tout en permettant d’associer les acteurs du secteur (industriels, promoteurs de services et
utilisateurs) aux définitions du périmètre d’opposabilité des référentiels d’interopérabilité 15 et des
trajectoires de mise en œuvre.
TRAJECTOIRE
15
Action 8 de la feuille de route stratégique du numérique en santé
6
Le CI-SIS
Portés par l’ANS, les travaux d’évolution concernant le CI-SIS se déclinent sur sept axes :
Axe 1 : Enrichissement du CI-SIS avec de nouveaux cas d’usage, issus de la gouvernance 16 en
suivant la doctrine technique :
Des documents médicaux en CDA :
o Volet de synthèse médicale (VSM V2) - CDA
o Compte rendu d’anatomo-cytopathologie - CDA
o Plan personnalisé de coordination des soins - CDA
o Compte-rendu d’imagerie - CDA
o Traitements médicamenteux d’un patient - CDA
o Circuit du dispositif médical : fiche produit - CDA
o Carnet de santé de l’enfant - CDA
Des flux applicatifs inter-SI en FHIR lorsque c'est adapté
o Référence d’image en FHIR - FHIR
o Demande d’examens d’imagerie (standard cible à évaluer)
o Alimentation d’un entrepôt de données santé publique – FHIR
o Gestion du cercle de soins d’une personne dans le domaine sanitaire, médico-social
et social,
o Aide à domicile personnes âgées et handicapées – (standard à évaluer)
o Alimentation et consultation d’une base de mesures (interaction et profilage des
mesures) - FHIR
o Gestion des tâches - FHIR
o Gestion mutualisée habilitations et consentement (standard à évaluer)
o Publication d’un référentiel d’identité - FHIR
o Dépôt de dossier et orientation dans le médico-social - FHIR
Axe 2 : Mise à jour des catalogues de concept de référence avec les concepts manipulés dans
les cadres des nouveaux volets du CI-SIS
Mise à jour du catalogue des concepts utilisés dans les volets CDA en fonction des nouvelles
spécifications de documents produites
Mise à jour du Modèle des Objets de Santé en fonction des nouvelles spécifications des
couches service et transport.
16
Les priorités définies par le Comité de pilotage de l’interopérabilité des SIS sont en cours de concertation avec
l’ensemble des parties prenantes du CI-SIS jusqu’à fin novembre 2020.
17
https://esante.gouv.fr/interoperabilite/espace-de-tests-dinteroperabilite
7
Les productions du CI-SIS doivent être déployées jusque dans les outils métier des
professionnels bénéficiaires ultimes de l’interopérabilité. Pour cela, le sponsor de la demande
au CI-SIS doit s’engager à mettre en œuvre des mesures d’accompagnement facilitant ce
déploiement (AAP, programme d’accompagnement des éditeurs et des professionnels de
18
La spécification d’ESPPADOM concerne les échanges de données entre les conseils départementaux et les
structures de l’aide à domicile.
8
santé (PS)). Une mise à jour des formulaires d’expression de besoins en interopérabilité et des
exigences pour couvrir l’étape de déploiement sera faite (2020).
Une doctrine doit être établie sur le rôle de relais que devraient prendre les Groupement
Régionaux d’Appui au Développement de la e-Santé (GRADeS) en régions pour assurer cet
accompagnement. (2020)
L’implémentation des référentiels d’interopérabilité doit être évaluée. Une réflexion doit
avoir lieu à l’occasion du Programme « Hôpital numérique ouvert sur son environnement »
(HOP’EN) et du programme ESMS numérique, sur l’opportunité d’organiser des tests
d’interopérabilité progressifs permettant de délivrer à terme un Label Interopérabilité du
logiciel comme l’ANS le fait pour le label e-santé Maisons et Centres de Santé (MCS) (2020-
2021) ou le label SI commun MDPH dans le secteur médico-social.
CI-SIS : Production des volets génériques correspondants aux volets Mise en concertation T1
spécifiques déjà produits : accès à des connaissances externes, 2021
traçabilité,
CI-SIS : Produire des versions application mobile utilisant la norme FHIR Publication version après
pour les cas d’usage de partage de document et de gestion de dossier concertation fin 2020
partagé
CI-SIS : outillage de test FHIR : prise en compte des volets non encore S1 2021
couverts (abonnement à notifications, accès à des recommandations
externes et instanciation pour l'accès aux recommandations
vaccinales…)
10
L’ANS candidate pour rejoindre le Centre Collaborateur OMS France sur 2020
les terminologies de Santé (fin 2020)
2021
2022
Le plan d’actions détaillé des travaux prévus en matière d’interopérabilité est publié dans
esante.gouv.fr.
11