Copie Finale Wassim
Copie Finale Wassim
Copie Finale Wassim
INSTITUT SUPERIEUR
DES SCIENCES INFIRMIERES DE TUNIS
LICENCE NATIONALE EN
SCIENCES INFIRMIÈRES
Présenté et soutenu le 24 / 06 / 2022
Par
DRIDI WASSIM
Né(e) le 30/04/2000 à Tunis, Tunisie
EXAMINATEUR :
Mr DAKHLI Khmaies
ANNEE UNIVERSITAIRE 2021/ 2022
SERMENT DE L’INFIRMIER
SERMENT DE FLORENCE NIGHTINGALE
Je m’engage solennellement devant Dieu et en présence de cette assemblée, à mener une vie
intègre et à remplir fidèlement les devoirs de ma profession.
Je ferai tout pour élever le niveau de ma profession et je garderai, avec totale discrétion, les
choses privées qui me seront confiées et tous les secrets de famille que la pratique de mon
service me ferait éventuellement connaître.
J’aiderai de mon mieux le médecin dans son travail, et je me dévouerai au bien-être de ceux qui
sont laissés à ma garde.
قسم الممرض
i
Remerciements
Nous remercions Dieu, le tout puissant qui nous a donné la motivation afin de mener à bien ce
travail.
Nous remercions toutes les personnes qui, manifestaient d’une quelconque manière, leur soutien
pour nous.
Pour son soutien bienveillant, son suivi scientifique et les facilités administratives qu’elle a
assurées tout au long de ce travail, et qu’elle n’a épargné aucun effort pour nous aider et nous
guider dans la réalisation de ce projet. Ses qualités scientifiques et humaines, son
encouragement et sa disponibilité permanents, nous ont apporté motivation et persévérance.
Nos vifs remerciements s’adressent également à nos chers professeurs et membres du jury
Dr NEJAH Amira
Et Mr Dakhli Khemais
De nous vous avez avoir honorés, en acceptant d’évaluer ce modeste travail. Voyez trouver ici
l’expression de notre sincère gratitude.
Enfin un grand merci à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce
travail.
ii
Tables des matières
Dédicaces…………………………………………………………………………………………..i
Remerciements ................................................................................................................................ ii
Tables des matières ........................................................................................................................iii
Liste des figures .............................................................................................................................. v
Liste des tableaux ........................................................................................................................... vi
Liste des annexes ...........................................................................................................................vii
Liste des abréviations ...................................................................................................................viii
1. Introduction : ............................................................................................................................ 1
1.1 Problématique : ................................................................................................................. 5
1.2 Question de recherche : .................................................................................................... 5
1.3 Principaux objectifs de l’étude : ....................................................................................... 5
1.4 Cadre de référence de l’étude : ......................................................................................... 5
2. Matériels et Méthodes .............................................................................................................. 8
2.1 Type de l’étude : ............................................................................................................... 8
2.2 Echantillon d’étude : ......................................................................................................... 8
2.2.1 Les critères de l’inclusion : ....................................................................................... 9
2.2.2 Les critères d’exclusion :........................................................................................... 9
2.3 La durée et le lieu de déroulement de l’étude :................................................................. 9
2.4 L’outil de recherche : ...................................................................................................... 10
2.4.1 Elaboration et validation de questionnaire : ............................................................ 10
2.4.2 Thèmes du questionnaire :....................................................................................... 11
2.5 Diffusion et recueil des données :................................................................................... 11
2.6 Durée de l’étude : ........................................................................................................... 11
2.7 Traitements statistiques : ................................................................................................ 12
2.8 Considérations éthiques : ................................................................................................ 12
3. Résultats : ............................................................................................................................... 13
3.1 Thème 1 : Les caractéristiques sociodémographiques des infirmiers ............................ 13
3.1.1 L’âge : ..................................................................................................................... 13
3.1.2 Répartition des infirmiers selon le sexe .................................................................. 13
3.1.3 Répartition des infirmiers selon le système d’enseignement (Ancien régime/
référentiel LMD)
……………………...……………………………………………………………..14
3.1.4 Répartition des infirmiers selon l’ancienneté au travail .......................................... 14
3.1.5 Répartition des infirmiers selon leurs grades : ........................................................ 15
iii
3.2 Thème 2 : Reconnaissance de l’infirmier par l’établissement de santé :........................ 16
3.2.1 Répartition des infirmiers selon le degré de reconnaissance par l'établissement de
santé : …………………………………………………………………………………….16
3.3 Thème 3 : Reconnaissance par les supérieurs/ la hiérarchie : ........................................ 17
3.3.1 Répartition des infirmiers selon le degré de reconnaissance par les supérieurs/ la
hiérarchie : ............................................................................................................................. 17
3.4 Thème 4 : Reconnaissance par les collègues : ................................................................ 18
3.4.1 Répartition des infirmiers selon le degré de reconnaissance par les collègues : ..... 18
3.5 Thème 5 : Reconnaissance externe (par les patients et leurs familles) : ........................ 19
3.5.1 Répartition des infirmiers selon le degré de reconnaissance par externe ................ 19
3.6 Thème 6 : Recommandations pour améliorer la reconnaissance interne et externe à
l’égard de l’infirmier : ............................................................................................................... 20
3.6.1 Recommandations pour améliorer la reconnaissance interne par le système de santé
: 20
3.6.2 Recommandations pour améliorer la reconnaissance interne par la hiérarchie : .... 21
3.6.3 Recommandations pour améliorer la reconnaissance interne par les collègues : ... 22
3.6.4 Recommandations pour améliorer la reconnaissance externe par les patients et
leurs familles : ........................................................................................................................ 22
4. Discussion .............................................................................................................................. 24
4.1 Caractéristiques sociodémographiques des infirmiers/personnels participant à l’étude :
………………………………………………………………………………………….24
4.2 Reconnaissance par l’établissement de santé : ............................................................... 25
4.3 Reconnaissance par les supérieurs/ la hiérarchie : .......................................................... 26
4.4 Reconnaissance par les collègues : ................................................................................. 28
4.5 Reconnaissance externes (par les patients et leurs familles) : ........................................ 29
4.6 Les points forts et les points faibles de l’étude :............................................................. 30
5. Recommandations : Pour une meilleure reconnaissance de l’infirmier et de la profession
infirmière ! 31
6. Conclusion et perspectives… :............................................................................................... 34
7. Références bibliographiques .................................................................................................. 36
ANNEXES …………………………………...………………………………………………..39
iv
Liste des figures
v
Liste des tableaux
vi
Liste des annexes
Annexe 6 : Tableau hommage aux personnels hospitaliers réalisé pendant la crise sanitaire
COVID-19
Annexe 8 : Le monument dédié aux infirmières mortes pendant la Seconde Guerre mondiale en
1924
Annexe 10 : Carnet de timbres honneur à tous les personnels pendant la pandémie COVID-19
vii
Liste des abréviations
viii
1. Introduction :
« On pourrait comparer les signes de reconnaissance à des calories psychologiques, et dire
qu’ils sont aussi indispensables à notre structure psychologique que les calories alimentaires
le sont pour notre organisme. » (Jacques et Claire Poujol, cité par (Phaneuf, 2013)).
Dans la vie, nous avons tous besoin d’être reconnu en tant que personne singulière et aussi en tant
que membre appartenant à un groupe social donné. Dans ce sens Margot Phaneuf, disait : « L'être
humain a un besoin fondamental : celui d'être reconnu, accepté par les autres comme individu
spécifique, celui de voir la réalité de son existence confirmée par les autres qui, en lui adressant
des stimulations, le reconnaissent en tant que personne réelle et digne d'attention (Phaneuf, 2013).
Le domaine professionnel ne déroge pas à la règle, au sein duquel, les travailleurs éprouvent aussi
ce besoin de reconnaissance. De nombreuses approches et études, ont effectivement, traité de la
question de reconnaissance au travail et plus particulièrement envers le corps du métier
d’infirmiers. Nous pouvons citer à titre d’exemples, l’approche humaniste, (Rogers,2008), la
psychodynamique du travail (Dejours, 1989), …etc.
La question qui se pose et qui s’impose ici : Pourquoi les chercheurs s’intéressent autant à la
reconnaissance ? quel est son apport sur le travailleur ? Et est-elle réellement nécessaire ou plutôt
un privilège, ou un confort ?
En effet, ces questions et d’autres encore, nous ont interpellé, en tant que futur infirmier. Notre
background acquit durant ces années d’études en sciences infirmières, et nos humbles expériences
dans les stages cliniques, mais aussi un contexte sanitaire particulier à savoir la survenue de la
pandémie du Covid-19, ont tous suscité notre curiosité scientifique, pour creuser un peu plus dans
ce sujet.
Et c’est dans ce cadre, que nous avons mené la présente recherche, que nous allons amorcer par
une revue de la littérature sur ce sujet, et décrypter le sens donné à cette valeur (la reconnaissance),
par les chercheurs et les travailleurs (les infirmiers dans notre cas).
D’un autre côté, et pour faire le lien entre l’importance de la reconnaissance, et l’infirmier et sa
profession. Et pour définir l’infirmier, nous nous sommes référés à l’Organisation Mondiale de la
Santé, (OMS), « L’infirmier est une personne qui a suivi une formation de base en soins infirmiers,
1
qui est autorisée dans son pays à prodiguer des soins infirmiers dans tous les contextes pour la
promotion de la santé, la prévention de la maladie, le rétablissement des personnes physiquement
et mentalement atteintes » (Chaves, 2003, p3)
Cette définition nous conduit à la place de l’infirmier dans la chaine des soins et le rôle pivot qu’il
joue avec les autres membres de l’équipe soignante. A ce propos, Gintz, disait que la profession
infirmière se situe au carrefour des logiques médicales et administratives au sein de l’institution
hospitalière (Gintz, 2014)
Dans cette même perspective, il convient de rappeler ici, la spécificité des services des urgences
dans les hôpitaux, et qui méritent une attention et une investigation particulières chez les infirmiers
y exerçant. A ce titre, force est de constater que de nombreuses études ont levé le voile sur les
aspects caractérisant ces services de soins, comme par exemple l’augmentation des risques
psychosociaux, en l’occurrence ; (le stress, le burnout, la violence…) ainsi que des taux élevés de
troubles psychologiques comme; (l’anxiété, la dépression, l’état de stress posttraumatique…etc),
et ce, suite à de nombreux facteurs, notamment la nature des pathologies prises en charge, les
mauvaises conditions du travail, la charge élevée du travail, le manque d’effectifs, la défaillance
dans l’organisation du travail, mais aussi le manque de reconnaissance au travail. (Remili, 2019).
En effet, ce constat traduisant la souffrance délétère des infirmiers dans ces services « chauds »,
nous a motivé à investiguer de plus près un de ces facteurs à savoir la place de la reconnaissance
au travail selon les perceptions des infirmiers Tunisiens.
Il serait dès lors, judicieux de définir ce que l’on entend par le terme « reconnaissance » en milieu
du travail. La reconnaissance est en quelque sorte, le socle qui regroupe plusieurs valeurs
humaines, la justice, la dignité, la récompense, reconnaitre l’existence de l’autre en tant que
personne, reconnaitre les compétences de l’autre…). La reconnaissance au travail revêt un intérêt
grandissant dans le bien être du professionnel et dans la qualité de service fournie, ainsi que par
rapport à la production escomptée. (Remili, 2019).
Au niveau conceptuel, la notion de reconnaissance a été liée à l’éthique. (Lapointe, 2003). De son
côté, Brun (2000), l’associe à la dignité humaine, à la justice sociale, et il rejette l’idée selon
laquelle, la reconnaissance est uniquement considérée comme « un simple enjeu de performance
organisationnelle ou de santé mentale au travail », dit-il. (Brun, 2000).
Pour répondre à cette question, nous nous sommes référés à des études qui traite de ce sujet
(quoiqu’elles soient rares) qui nous ont éclairé un peu plus sur la thématique.
2
Pour Amri (2016), l’auteur de l’étude intitulée Reconnaissance au travail et comportements
discrétionnaires : comportement d’entraide et comportement d’innovation auprès du personnel
infirmier tunisien
Quant à Remili (2020), ayant, elle aussi abordé cette problématique dans un article, en Tunisie
mais dans un contexte sanitaire différent à savoir la pandémie du covid-19. L’auteur stipule que,
depuis l’avènement du cette crise sanitaire, tout le monde reconnait les efforts et les sacrifices des
professionnels de la santé, que ce soit à l’échelle nationale ou internationale. « Du coup,
aujourd’hui, on ne les qualifie plus comme des « anges gardiens », ou de « guérisseurs », ils sont
désormais, décrits comme étant l’armée, le rempart des pays contre l’ennemi mortel (Le
coronavirus), ou encore les soldats en blanc. Paradoxalement, cette image récemment gratifiante,
qui ne profile d’ailleurs que sur les médias, ne pourrait certainement pas, occulter la face cachée
d’un corps de métier qui souffre en silence, et qui manque d’écoute à ses doléances et « de
reconnaissance et d’empathie organisationnelle » (Remili, 2020).De nos jours l’infirmier en
général et l’infirmier Tunisien spécifiquement nécessite cette reconnaissance morale car il a été
démontré que les employés qui reçoivent des marques de reconnaissance au travail, ont quatre fois
moins de risque de présenter une détresse psychologique élevée que ceux qui n’en reçoivent pas.
(Simard, 2011).
En effet en se référant à la littérature Française, l’étude de Ferney (2019), a conclu que d’un côté,
46% des infirmiers estiment, que "depuis le début de la crise sanitaire, le métier d'infirmier n'est
pas mieux reconnu par les patients et le grand public". D’un autre côté, 60% affirment qu'ils ne
sont pas reconnus par leurs supérieurs, soit dans 77% des cas. Et ils déclarent aussi, « qu'ils ne
sont pas mieux reconnus par les pouvoirs publics" disant que notre profession est plébiscitée par
les français, mais peu reconnue par le pouvoir publics (Ferney, 2019).
D’un autre côté, et selon une autre source, 90% estiment que "la profession infirmière n'est pas
reconnue à sa juste valeur au sein du système de santé", ce qui a incité plusieurs d’entre eux de
changer de métier, et ce, dans 40% des infirmiers interviewées (ActuSoins, 2021).
3
hiérarchiques et de l’organisation à laquelle ils appartiennent, et la majorité de ces professionnels,
soit, 90% espèrent obtenir de la reconnaissance morale des patients (Fall, 2011)
Afin de mieux comprendre la question de reconnaissance, il serait judicieux d’indiquer ses formes.
En effet, il existe 4 formes de reconnaissance au travail : reconnaissance existentielle c’est-à-dire
Elle se concentre sur l’individu en tant que personne. Il s’agit d’une reconnaissance, liée à
l’infirmier en tant qu’être humain, avec son propre contexte de vie, ses défis, ses difficultés et sa
propre régulation identitaire (Brun et Dugas, 2005).
Selon Burn & Dugas, (2005), la reconnaissance de l’investissement d’un travailleur, constitue la
troisième forme de cette valeur (reconnaissance), et elle concerne notamment les efforts fournis
par ce dernier, càd, admettre ses compétences en réalisant un bon fonctionnement et une bonne
gestion de soins. Dans ce même sens, les auteurs, précisent que cette forme de reconnaissance,
concerne essentiellement la hiérarchie et l’organisation du travail, qui semble être quasiment
absente envers les infirmiers, chez qui, elle génère souvent les souffrances suite à l’invisibilité, au
mépris et à l’injustice envers ces soignants. (Brun et Dugas, 2005)
La reconnaissance des résultats, représente, elle aussi une autre forme, et qui implique, que
l’infirmier effectue exclusivement le travail selon ce que lui a été prescrit afin d’atteindre un niveau
de performance escompté par son supérieur. Elle se traduit ainsi par un ensemble d’objectifs
préalablement fixés. En d’autres termes, il s’agit de reconnaitre la productivité des membres de
l’équipe, en les félicitant pour leurs résultats. (Amri, 2016)
4
La reconnaissance au travail représente un enjeu lié tant à la gestion des organisations qu’aux
besoins fondamentaux des individus. Bien qu’elle soit de plus en plus discutée dans l’univers de
la sociologie et de la psychologie des organisations, cette notion complexe demeure imprécise
dans le monde de la gestion (Brun et Dugas, 2005). Il est donc fondamental de mettre en valeur
l’ampleur de la reconnaissance des infirmiers et de la profession infirmière et non pas seulement,
la reconnaissance du métier infirmier.
1.1 Problématique :
Si la reconnaissance au travail est considérée par plusieurs chercheurs, à l’instar de (Dejours,
1989), qui la considère comme « l’armature de la santé pour les travailleurs », elle représente aussi,
« l’action, le fait de reconnaitre, identifier quelqu’un ou quelque chose en témoignage de sa
gratitude ». (Amri, 2016, p13).
C’est un truisme d’admettre, la pénibilité du travail infirmier, avec tout ce qu’il nécessite comme
investissement physique et psychologique, générant souvent chez ces soignants des souffrances et
un sentiment de mal-être. Effectivement, face à ces souffrances multiples, l’infirmier ressent le
besoin d’une récompense ou plutôt de la reconnaissance qui peut être matérielle mais surtout
morale. C’est dans cette perspective que nous proposons notre problématique et qui gravite autour
des aspects de la reconnaissance dans le travail infirmier, notamment dans ses rapports sociaux
avec les différents acteurs impliqués dans le domaine de soins. Cette valeur qui demeure jusqu’à
ce jour négligée, insuffisante et parfois quasi-absente
En effet cet intérêt pour la reconnaissance, tel que ressenti par les soignants, et en particulier les
infirmiers, émane d’un sentiment d’ingratitude envers eux et leur métier de la part des autorités,
du système de soins, ainsi que des usagers de soins (Remili, 2019).
5
collectivité. En effet, dans le domaine du travail, c’est en lui procurant, les moyens matériels,
relationnels et communicationnels, nécessaires que le travailleur sera en mesure d’inventer, de
créer, et de donner sens à son travail… (Martin et al, 1996).
Selon cette perspective, la reconnaissance implique comme le précise « Bourcier et Palobart », que
la personne prenne le temps de « connaître les personnes de notre entourage, témoigner ensuite de
leur pleine existence et donner enfin du sens à leur action » par la reconnaissance (Bourcier et
Palobart, 1997 p.21).
Le point de vue de cette approche, considère que la reconnaissance est accordée à chacun selon le
principe d’égalité entre les individus, dont leur appartenance commune, qui est l’humanité. Elle se
traduit généralement dans les relations interpersonnelles dans la vie quotidienne. (Burn et Dougas,
2005).
Lorsqu’on aborde l’approche humaniste, on ne peut pas ne pas penser et citer un de ses pionniers
à savoir Carl Rogers. En effet, c’est lui qui plaidait à considérer l’être humain comme une personne
sans le « chosifier » comme une machine, ou encore le réduire à son rendement et à ses fonctions
dans les différents systèmes. En sciences infirmières, les œuvres de Rogers, sont innombrables et
inestimables, en termes d’apport théorique et pratique. Sur la question de la reconnaissance, un de
ses disciples « Schmid », stipule que la considération positive inconditionnelle comme concept
clé dans a théorie Rogérienne, est incontestablement la reconnaissance. La reconnaissance est
selon l’auteur, est le fait d’apprécier la personne dans sa valeur et sa dignité et l’estimer comme
un être « précieux ». Elle vise une re-connais-sance mutuelle en tant que personnes plutôt qu’une
connaissance au sujet de l’autre. Si l’on prend en considération la notion relationnelle de la
personne (Schmid, 2004)
C’est dans la continuité de ce cadre humain, relationnel, et communicationnel, que nous avons
retenu cette approche humaniste qui constitue le cœur des pratiques infirmières envers les « clients
», selon le terme de Rogers. Et c’est dans ce sens que nous posons la question : Si on s’intéresse
6
souvent à l’humanisation, la considération positive et la reconnaissance de du patient ou du client,
l’infirmier ne mériterait-il pas lui aussi cette reconnaissance ?
7
2. Matériels et Méthodes
L’échantillon, est constitué après consentement délibéré de la part des infirmiers, et ce, selon leur
disponibilité, et volonté de participer à notre étude en remplissant le questionnaire (version papier
ou numérique).
Echantillon (n=70)
participants (les infirmiers exercant aux services des urgences)
Infirmiers Techniciens
Majors spécialisés
Suprieurs en
8 (n=2/70) réanimation
participants (n=4/70)
participants
2.2.1 Les critères de l’inclusion :
Nous avons inclus :
▪ L’équipe médicale
▪ Les infirmiers absents lors du déroulement de l’enquête
▪ Les infirmiers ayant refusé d’y participer (3 infirmiers)
▪ Les infirmiers ayant participé au pré-test
▪ Les infirmiers n’ayant pas remis leur questionnaire ou l’ayant mal rempli
▪ Les étudiants en sciences infirmières
L’argumentation du choix des services des urgences dans notre étude, s’explique par la spécificité
de ces services, en rapport avec la charge de travail élevée, la nature des maladies et le caractère
urgent les caractérisant, ainsi que les conditions du travail défavorables. Tous ces facteurs,
affectent fortement la santé physique et mentale des infirmiers, mais en contrepartie, ils ne
reçoivent pas ou peu de reconnaissance que ce soit de la part du système de santé, de la hiérarchie,
et encore moins des usagers de soins. Ce constat souvent observé mais illustré également dans la
littérature nationale et internationale, nous a interpellé et nous a motivé à mieux comprendre l’état
des lieux de ce manque de reconnaissance envers les infirmiers tunisiens aux urgences.
9
2.4 L’outil de recherche :
Nous avons utilisé une échelle de reconnaissance au travail inspiré d’une étude élaboré par Amar
Fall (2015), intitulé « reconnaissance au travail : validation d’une échelle de mesure dans le
contexte des entreprises » qui a été réalisée, auprès de 249 salariés en France. L’outil
d’investigation comporte les trois thèmes suivants : reconnaissance par l’entreprise,
reconnaissance par les supérieurs/ la hiérarchie et reconnaissance par les collègues. Il convient de
préciser ici que nous avons remplacé le terme « Reconnaissance par l’entreprise » par le terme «
Reconnaissance par l’établissement de santé », afin de mieux adapter ce thème à notre domaine de
santé.
Concernant la partie reconnaissance externe (par les patients et/ou leurs familles), les items de
notre questionnaire ont été inspirés à partir d’une étude réalisée par Maryline Bourdil et Roxana
Ologeanu-Taddei (2018) ayant été menée sur un échantillon de 113 personnels de santé soit 70%
des infirmiers et 30% des médecins intitulée « Les patients, premier champ de reconnaissance au
travail : étude au sein d’un CHU ». Cette échelle est conçue sous forme de questions à choix
multiples (QCM). Nous avons aussi ajouté quatre questions à réponse courte et ouverte intitulé
recommandations pour améliorer la reconnaissance interne et externe à l’égard de l’infirmier
10
2.4.2 Thèmes du questionnaire :
Notre questionnaire 6 thèmes, englobant en tout 28 items :
Le thème (5), inspiré de l’échelle à partir d’une étude réalisée par Maryline Bourdil et Roxana
Ologeanu-Taddei (2018) intitulée « Les patients, premier champ de reconnaissance au travail :
étude au sein d’un CHU ».
Un pré-test a été réalisé auprès de 2 infirmiers et 2 infirmières (un infirmier et une infirmière
exerçant aux urgences (Hôpital HTH), et un autre infirmier et une infirmière travaillant aux
urgences (Hôpital LA RABTA). Le choix de ces infirmiers est fait selon les critères d’inclusion et
d’exclusion, que nous avons préalablement fixés.
11
Figure N°2: Distribution des infirmiers participants à notre étude :
version
version
numérique
papier (n= 49)
(n= 21)
23 infirmiers
26 infirmiers
exercants aux
exercants aux
urgences de LA
urgences de HHTH
RABTA
o Tout d’abord nous avons obtenu l’accord du comité de PFE de notre institution qui a
validé la fiche d’avant-projet, avant de réaliser cette recherche.
o En plus nous avons eu l’accord du comité PFE, les chefs des services des urgences (LA
RABTA et HHTH), ainsi que l’accord de la directrice de l’ISSIT concernant la
distribution de questionnaire aux urgences et en ligne.
o Nous avons eu le consentement des participants, tout en informant ces derniers des
objectifs de l’étude.
Nous avons mis l’accent sur le respect strict de l’anonymat et de la confidentialité des données à
travers la consigne indiquée dans le questionnaire
12
3. Résultats :
La figure (3) montre que 58,6% de notre échantillon, se situe dans la tranche d’âge entre « 20 et
29 ans », alors que 22.9% d’entre eux, ont un âge « entre 30 et 39 ans », et les restant, soit, 18,5%
représente les infirmiers les plus âgés de l’échantillon, soit respectivement (11.4% « entre 40 et 49
ans » et 7,1% 50ans et plus). L’âge moyen de notre échantillon est de 27ans, avec des extrêmes de
20 et 55.
34%
66%
Male Femelle
Plus que la moitié de notre échantillon, soit « 66% » est de la gente féminine et 34% d’entre
eux sont de sexe masculin. La sex-ratio est de 0.5 (24 hommes et 46 femmes).
13
3.1.3 Répartition des infirmiers selon le système d’enseignement (Ancien régime/
référentiel LMD)
20%
80%
Figure N°5: Répartition des infirmiers selon le système d’enseignement (Ancien régime/
référentiel LMD)
Un peu plus que la moitié de notre échantillon soit 54.3%, a une ancienneté oscillante « entre 1 et
4 ans » et seulement 11.4% d’ancienneté de 20 ans et plus.
14
3.1.5 Répartition des infirmiers selon leurs grades :
Tableau N°1: Répartition des infirmiers selon leurs grades :
Autre 6 8,6
Total 70 100,0
Une grande proportion de notre échantillon, soit 80% a le grade d’infirmier major, 7,1% d’entre
eux sont des infirmiers surveillants, et seulement 4,3% sont des infirmiers principaux.
Il convient de rappeler à ce titre et comme indiqué plus haut (dans la partie méthodologie de la
recherche), que notre échantillon est hétérogène, dans la mesure où, 8,6% de l’échantillon, ont
d’autres grades ; à l’instar de : (techniciens spécialisés en réanimation ou en soins d’urgences,
infirmiers majors supérieurs).
15
3.2 Thème 2 : Reconnaissance de l’infirmier par l’établissement de santé :
3.2.1 Répartition des infirmiers selon le degré de reconnaissance par
l'établissement de santé :
80% 76%
71%
70%
69% Figure 5 : Répartition des infirmiers selon le degré de reconnaissance
Les réponses des infirmiers interviewés, relatives aux deux options « pas du tout d’accord et pas
d’accord » représentent 88%, soit respectivement (71%+17% des cas). Ces infirmiers déclarent
que leurs établissements « ne leurs donnent pas de possibilité d’avancement dans leurs carrière ».
En d’autres termes, les infirmiers se plaignent de difficultés en rapport avec le développement de
l’employabilité de leur métier.
En interrogant les participants à l’étude, si leurs établissements, « leur donnent les moyens
nécessaires pour travailler efficacement », le résultat montre que 83% d’entre eux, affirment
n’avoir pas bénéficié de ces moyens.
D’un autre côté, la majorité de ces infirmiers, soit 83% déclarent que l’établissement de santé
dans lequel ils travaillent, ne leurs propose pas de formation pour développer leurs
compétences
16
3.3 Thème 3 : Reconnaissance par les supérieurs/ la hiérarchie :
3.3.1 Répartition des infirmiers selon le degré de reconnaissance par les
supérieurs/ la hiérarchie :
90%
80%
80% 74%
71%
70%
60%
50% 43%
40% 37%
33%
29%
30% 23%
21%
20% 16% 16%
12%
9% 7%
10% 4% 3% 4% 4% 6% 4%
3%
0%
Mes supérieurs Mes supérieurs Mes supérieurs Mes supérieurs Mes supérieurs
hiérarchiques font hiérarchiques me hiérarchiques donnent hiérarchiques font reconnaissent ma valeur
preuve de considération félicitent ou me des mots preuve d'écoute quand en me laissant
à mon égard remercient pour d'encouragement j'ai besoin de leur parler suffisamment
souligner un bon travail lorsque je fais face à une de mon travail d'autonomie dans mes
situation difficile fonctions
Pas du tout d'accord Pas d'accord Moyennement d'accord D'accord Tout à fait d'accord
Il ressort de la figure (8), que 75% des infirmiers, qu’ils soient interviewés « en ligne ou face
to face », considèrent que leurs supérieurs hiérarchiques ne les félicitent pas et ne les
remercient pas pour le bon travail qu’ils accomplissent.
En outre, 78% des infirmiers n’ont pas reçu des gestes ou des mots d’encouragements,
lorsque ces derniers se trouvent dans des situations difficiles.
Presque la moitié de l’échantillon perçoivent que leurs supérieurs hiérarchiques ne leurs
accordent pas une écoute active pour discuter de leur travail.
Cependant 80% d’entre eux, affirment que leurs supérieurs hiérarchiques font preuve
« moyennement » de considération à leur égard.
Un autre point ressort des données statistiques, à savoir plus que le 1/3 de notre échantillon ;
soit 36% contre 23% des cas, considèrent que leurs supérieurs ne reconnaissent pas et ne leur
laissent pas suffisamment d’autonomie dans l’exercice de leurs fonctions.
17
3.4 Thème 4 : Reconnaissance par les collègues :
3.4.1 Répartition des infirmiers selon le degré de reconnaissance par les
collègues :
80%
73%
70% 67%
60%
50% 46%
40%
33%
30% 24% 26%
23% 24% 24%
20%
13% 13%
9%
10% 4% 4%
3% 3% 3% 3% 3% 3%
0%
Mes collègues me donnent Mes collègues font preuve de Mes collègues me félicitent ou Mes collègues reconnaissent
une appréciation spontanée considération à mon égard me remercient pour souligner ma contribution au bon
sur la qualité de mon travail (salutation, sympathie et un bon travail fonctionnement de l'équipe ou
attention agréables du service
Pas du tout d'accord Pas d'accord Moyennement d'accord D'accord Tout à fait d'accord
18
Quant à la troisième catégorie de l’échantillon, soit approximativement 26% des cas, ces
derniers, estiment qu’ils sont « moyennement d’accord » concernant ce type de
reconnaissance ainsi que pour la considération positive qu’on leur accorde.
En ce qui concernent l’appréciation de la qualité de travail par les collègues en tant que mode
de reconnaissance à l’égard du personnels soignants, les résultats prouvent que 50% d’entre
eux infirment l’existence de cette reconnaissance, contre 27 % d’infirmiers, qui à contrario
l’approuvent, alors que dans 23%, ils la considèrent comme étant « moyenne ».
70% 64%
60% 56%
50%
39%
40%
30%
30%
21% 21%
20%
13% 13% 13% 14%
10% 10%
10% 6% 7% 9% 7% 6%
6% 4%
1%
0%
Je reçois des retours Les patients Les patients et leurs Les patients et/ou leurs Les patients et leurs
positifs sur les services reconnaissent, mes familles, me remercient familles se comportent familles , me
fournissent aux patients compétences techniques pour mes compétences avec violences à mon considèrent comme un
et à leurs familles et tant qu'infirmier relationnelles ( écoute , égard et ne me simple exécuteur des
empathie et humanité ) respectent pas instructions du médecin
En rapport avec la reconnaissance « externe », ou en d’autres termes par les patients et/ou
leurs famille, la figure (10), montre clairement que 70% des professionnels interviewés
estiment qu’ils sont considérés comme des simples exécuteurs des instructions des médecins
et ce, à travers leurs réponses par l’affirmation en utilisant les options « souvent et
toujours ».
19
Dans le même sens, 83% de ces infirmiers stipulent avec les fréquences « souvent ou
toujours » ; qu’ils sont reconnus au niveau de leurs compétences techniques par les patients
et leurs familles.
Ils affirment également dans 80% des cas qu’ils sont « souvent ou toujours » positivement
reconnus par les usagers du soin sur le lieu de leur travail.
Les données statistiques montrent d’un autre côté, que 69% de ces soignants reçoivent des
remerciements pour leurs compétences relationnelles.
D’autres professionnels, soient 56% déclarent qu’ils sont respectés et qui n’ont « jamais »
été confrontés à des actes de violences, en revanche, 23% d’entre eux perçoivent le contraire
en répondant respectivement par ; (« moyennement » dans 13% des cas et par « souvent »
pour 10% d’entre eux).
Formations 5 7,1
Totale 70 100,0
40% des infirmiers interviewées, estiment que pour améliorer la reconnaissance interne, par le
système de santé à l’égard de l’infirmier, il importe de fournir une reconnaissance financière.
Ce même tableau (2) témoigne que 28,5% des infirmiers affirment la nécessité de consolider
l’identité infirmière, qui est fondamentale afin de se distinguer des autres personnels.
20
12,8% des personnels espèrent que le système de santé mette en œuvre de la loi principale.
D’un autre côté, 11,4% des infirmiers proposent l’amélioration de l’environnement du travail,
ayant un grand impact sur l’amélioration de la reconnaissance interne à l’égard de l’infirmier. Et
une minorité des infirmiers, soit 7,1% suggèrent d’assurer des formations continues, auprès des
différents acteurs dans le domaine de soins, plaidant la reconnaissance des compétences des
infirmiers, et leur métier.
Totale 70 100,0
Le tableau (3) témoigne que la moitié de notre échantillon, soit 50% demandent simplement le
respect de la part de la hiérarchie, alors que 27,1% proposent la nécessité d’impliquer les infirmiers
dans la prise des décisions au sein des services de soins.
12,8% des infirmiers estiment que l’amélioration de la reconnaissance interne ne peut se réaliser
qu’à travers la justice organisationnelle. En plus, 10% de ces professionnels, estiment qu’il est
primordial de reconnaitre les compétences et les efforts des infirmiers.
21
3.6.3 Recommandations pour améliorer la reconnaissance interne par les
collègues :
Totale 70 100,0
Il ressort des résultats de notre étude, que 42,8% estiment qu’il est nécessaire d’améliorer la
répartition et l’organisation des tâches entre les collègues.
D’autres, soit 35,7% proposent de favoriser davantage le respect mutuel entre les collègues.
Alors que certains infirmiers, soit 21,42% recommandent la reconnaissance de la qualité du travail
par les collègues.
Totale 70 100,0
En rapport avec la reconnaissance « externe » un peu plus que la moitié des infirmiers soit 57,1%
revendiquent le respect des infirmiers par les patients et leurs familles.
22
Concernant la violence, presque le 1/3 de notre échantillon, estiment qu’il est vital et urgent de
sensibiliser les patients et leurs familles de minimiser ou éradiquer la violence sous toutes ses
formes ; (verbale et physique).
23
4. Discussion
« Il est faux de penser que l’on travaille pour être reconnu. Nous cherchons plutôt à être
reconnus pour travailler selon nos critères et nos valeurs ».
(Molinier, 2010).
Dans cette partie, nous allons interpréter et discuter les résultats présentés plus haut, tout en se
référant à la revue de la littérature nationale et internationale ayant traité de ce sujet.
Si la reconnaissance est considérée comme « l’armature de la santé pour les travailleurs ». (Dejour,
1989) « est-il réellement le cas dans les établissements de santé ? » et « s’agit-il d’un confort
ou d’une nécessité ? ».
Pour répondre à cette question auprès de la population infirmière dans le contexte tunisien, nous
avons réalisé une étude quantitative descriptive et analytique, dans deux services d’urgences
appartenant aux hôpitaux du grand Tunis. Nous avons adopté l’approche humaniste, comme cadre
de référence, dont les concepts clés en l’occurrence la reconnaissance, relèvent à la fois des
sciences infirmières et de la psychologie positive, et la psychodynamique du travail. Dans le but
de décrire et d’évaluer les perceptions des infirmiers concernant la reconnaissance telle que vécue
sur le lieu de leur travail, notamment aux services des urgences. Nous avons donc distribué et
diffusé un questionnaire, qui aborde les principaux axes de la reconnaissance au travail telle que
évoqués dans la littérature scientifique.
Les axes que nous allons aborder ci-après, gravitent autour de cinq parties en rapport avec notre
problématique et les objectifs fixés en tout début de notre recherche à savoir :
24
Les infirmiers interviewés se caractérisent par une prédominance féminine qui dépasse la moitié
de l’échantillon, soit (66%). Sachant que 80% des cas, ont suivi durant leur cursus d’enseignement
le référentiel LMD, et seulement 20% appartiennent à l’ancien régime).
En outre, notre étude révèle que la majorité de notre échantillon, soit (80%) a le grade d’infirmier
major, (7,1%) occupent le poste de surveillant.
En ce qui concerne l’ancienneté au travail, il ressort des résultats indiqués plus haut, qu’un peu
plus que la moitié de l’échantillon, soit (54.3%) a une ancienneté « entre 1 et 4 ans ».
Pour ce thème sur la reconnaissance donnée par l’établissement de santé, les données
statistiques de notre recherche, montrent que 75% des infirmiers, estiment qu’ils ne sont pas
reconnus, notamment sur le plan financier.
A ce propos, presque la moitié des personne interviewées, soit 40% estiment que pour améliorer
la reconnaissance interne par le système de santé à l’égard de l’infirmier, il incombe aux
responsables de santé de fournir une reconnaissance financière à la hauteur des services prodigués
par ces soignants. Le manque de cette reconnaissance matérielle, semble concerner plusieurs pays,
comme la France, Canada ….etc. En effet l’étude de Mélie-Jade Lynch-Bérard (2021), a mis
l’accent sur ce problème du manque de reconnaissance monétaire des infirmiers et elle a précisé
que les infirmiers méritent une reconnaissance financière meilleure. (Lynch-Bérard, 2021).
D’un autre côté, ces infirmiers déclarent que leurs établissements « ne leurs donnent pas de
possibilité d’avancer dans leurs carrière ». Ce qui constituent pour eux un frein dans le
développement de l’employabilité de leur métier. C’est dans cette perspective que Fall
considère que la justice organisationnelle influence énormément la motivation intrinsèque
de l’employé. (Fall, 2015)
25
En plus, 88% d’entre eux, affirment n’avoir pas bénéficié de moyens, leur permettant
d’accomplir leur travail de façon efficace et de renforcer leur identité professionnelle. Dans
l’étude de Amri (2016), 28,5% des infirmiers estiment qu’il est nécessaire de développer
l’identité infirmière il y a une interdépendance de l’identité professionnelle des infirmiers et
la reconnaissance au travail dont l’importance de la reconnaissance eu travail dans la
construction et évolution de l’identité infirmière (Amri, 2016).
La majorité de ces infirmiers, soit 83% affirment également que leurs établissements de santé
ne leurs proposent pas des formations pour développer leurs pratiques et leurs compétences.
En confrontant nos résultats avec ceux d’autres études, comme celle de « Isabelle Simard »,
qui a traité de l’identification des besoins de reconnaissance au travail auprès de 24
infirmières en soins de courte durée au Québec, les résultats montrent que 55.7% des
personnes interviewés estiment qu’ils sont informés des enjeux importants au sein de leur
organisation, soit 29.5% de l’échantillon. Et d’un autre côté, 45.2% affirment, qu’ils étaient
impliqués dans la prise des décisions en rapport avec l’organisation du travail. La même
auteure, précise que ces infirmiers, estiment qu’ils vivent une justice organisationnelle au
sein de leur institution de santé. En ce qui concerne la reconnaissance financière, 6.8% des
infirmiers ayant participé à cette étude, estiment avoir eu des offres monétaires pour la qualité
de travail qu’ils ont accompli.
26
Cependant 80% d’entre eux, affirment que leurs supérieurs hiérarchiques font preuve
« moyennement » de considération à leur égard.
Un autre point ressort des données statistiques, à savoir plus que le 1/3 de notre échantillon ;
soit 36% contre 23% des cas, considèrent que leurs supérieurs ne leur laissent pas
suffisamment d’autonomie dans l’exercice de leurs fonctions.
Il parait que ces résultats, ne convergent pas avec certaines études, à l’instar de celle de
Les balbutiements de la reconnaissance au travail en France qui a été réalisée sur un
échantillon de 5300 salariés, répartis entre 4 entreprises et qui a démontré que 68% de ces
professionnels, reçoivent de la reconnaissance de la part de leurs supérieurs hiérarchiques
(Anact & Fidal, 2016). Dans le prolongement de cette idée, une autre étude, a aussi révélé,
que 68% des salariés sont reconnus par les supérieurs et la hiérarchie (Anact & Fidal, 2016).
Quant à l’étude de la Direction de l'animation, de la recherche, des études et des statistiques
(Dares), relevant du ministère du Travail en France, elle a affirmé que 49.9%+24.4% des
salariés déclarent être « d’accord » et « tout à fait d’accord » qu’ils reçoivent le respect et
l'estime qu’ils méritent au travail.
(Beque, Kingsada, & Mauroux, Reconnaissance, insécurité et changement de travail, 2019).
Dans le contexte Tunisien, et d’après l’étude de Amina Amri (2016), portant aussi sur la
reconnaissance au travail auprès du personnel infirmier, ses résultats vont dans le même sens
que les nôtres, dans la mesure où la majorité des infirmiers ont confirmé qu’ils se sentent
invisibles par le chef de service lors de l’exécution de leur travail. Et d’autres pensent que le
médecin leur impose de faire des tâches qui ne relèvent pas de leurs prérogatives et de leurs
compétences. Et l’auteure précise aussi que certains médecins, ne mentionnent pas le nom
de l’infirmier dans les comptes rendus des patients, ce qui représente une forme du déni et
de manque de reconnaissance par le supérieur hiérarchique envers ces soignants. (Amri,
2016). Toujours dans ce contexte, l’étude de Remili, (2019), qui concorde aussi avec les
données de notre étude, affirmant que les infirmiers dans les services des urgences du grand
Tunis, manquent de reconnaissance, qui constitue entre autres une des facteurs de
souffrances dont se plaignent ces professionnels de santé. (Remili, 2019).
Au niveau international, Simard (2011), estime que la moitié des infirmiers, soit 56%
déclarent que leurs supérieurs hiérarchiques ne reconnaissent pas leurs efforts prodigués au
travail et seulement 30% des infirmiers déclarent que « Mon supérieur immédiat me valorise
visiblement lors de réussite professionnelle ». Et 69.3% estiment que la hiérarchie leur
accorde suffisamment d’autonomie lors de l’exercice de leur travail. D’autre part, 60%
d’entre eux, avouent qu’ils ne reçoivent pas des mots d’encouragement et/ou des
commentaires constructives. (Simard, 2011).
27
L’étude qualitative réalisée par Alderson (2005), nous éclaire sur le manque de
reconnaissance, tel qu’explicité par les infirmières canadiennes. La chercheure présente les
témoignages de ces soignantes qui disaient : « Nous ne tenons pas tant à ce qu’ils nous
disent merci mais qu’ils nous reconnaissent comme faisant partie de l’institution et
contribuant significativement à son excellente réputation ». « La reconnaissance n’existe
pas dans les faits, je parle de nous reconnaître du pouvoir au sein de nos départements.
(…..) Les objectifs des autres professionnels ont préséance sur les nôtres. C’est là une
énorme frustration ». (Alderson, 2005).
En effet, il convient de noter que les collectifs de travail comme levier et source de plaisir
au travail, se construisent et se consolident entre autres par la reconnaissance réciproque.
(Alderson, 2005).
Ainsi que 83% des infirmiers considèrent, qu’ils sont bel et bien, reconnus par rapport à leurs
compétences techniques par les patients et leurs familles. Ce constat concorde avec l’étude
de Maryline Bourdil et Roxana Ologeanu-Taddei (2018), ayant colligé un échantillon de
(n=113) personnels de santé, qui approuvent que la majorité des patients reconnaissent la
qualité des pratiques infirmières en matière de soin. (Bourdil et Ologeanu-Taddei, 2019).
Dans le prolongement de cette idée, les données statistiques montrent que 69% de ces
soignants affirment avoir reçu des remerciements pour leurs compétences relationnelles et
dans 80% des cas, confirment qu’ils sont considérés positivement par les usagers de soins.
(Bourdil et Ologeanu-Taddei, 2019).
Avec des résultats proches, une étude avance que 58% des infirmiers estiment qu’ils
reçoivent des remerciements des patients et 60.7% indiquent avoir reçu des félicitations pour
leurs efforts fournis au travail. (Simard, 2011).
En rapport avec la question de la violence au travail, plus que la moitié des professionnels
de notre échantillon, soient 56% déclarent qu’ils sont respectés et qui n’ont « jamais » été
confrontés à des actes de violence par les patients et leurs familles alors que, 23% d’entre
eux perçoivent tout à fait le contraire en répondant par ; « moyennement » dans 13% des cas
et par « souvent » pour 10% d’entre eux. Ces données diffèrent de ceux présentées dans
l’étude de Remili (2019), traitant de la violence et des souffrances des infirmiers Tunisiens
aux services des urgences, et qui a montré que 89 % des violences sont perpétrés par les
familles des patients envers les infirmiers se plaignaient de toutes les formes de violence,
notamment lors de la dernière décennie.
Et en rapport avec la reconnaissance par la hiérarchie et les collègues, l’auteure, Remili,
(2019), stipule que ; « le manque de communication avec les supérieurs et de leur soutien
(relations verticales de travail), sont aussi, des facteurs importants de souffrance au travail.
29
Une majorité d’infirmières, attendent, en contrepartie de l’investissement et de l’engagement
au travail, un respect et une reconnaissance de la part de leurs supérieurs ». (Remili, 2019).
Par ailleurs, l’auteure ajoute, que « l’absence, ou le décalage perçu entre les efforts investis
au travail, et la reconnaissance et le soutien de la part des collègues ou de la hiérarchie
pourrait constituer l’une des causes de la souffrance au travail (….). Elle
constituerait, même, une des raisons invoquées d’abandon de la profession. ». (Remili,
2019).
Au final, il importe de retenir que le métier d’infirmier, notamment dans les services des
urgences, engagent ces professionnels dans des pratiques professionnelles assez lourdes en
termes techniques, émotionnels et relationnels. Il serait crucial d’accorder plus d’attention,
de considération positive et de reconnaissance qu’elle soit matérielle ou morale, ou qu’elle
soit verticale ou horizontale, ou encore qu’elle soit interne ou externe.
Lors de la dernière crise sanitaire, la pandémie du covid-19, nous a permis de constater une
reconnaissance particulière envers les infirmiers et toute l’équipe soignante, en Tunisie et
dans les quatre coins du monde. Cependant, les soignants témoignent durant les deux
dernières années sur les réseaux sociaux qu’elle n’est que ponctuelle et réactionnelle à la
pandémie. (Remili, 2020).
Ceci, a incité les infirmiers particulièrement à demander ouvertement au responsables de la
santé, et à la société d’être empathiques envers eux et d’écouter leur doléances et leurs
souffrances, et avaient espéré être félicités par des gestes d’encouragement, et de
reconnaissance, mais ….Hélas !!
31
➢ Repenser la reconnaissance financière et morale pour ces professionnels, afin de raviver
leur motivation et améliorer leur rentabilité dans les soins accomplis.
➢ Faire des réformes en matière de la segmentation des profils connexes à la profession
infirmière, dans une approche multidisciplinaire complémentaire, tout en préservant une
identité professionnelle spécifique à l’infirmier.
➢ Reconnaitre l’infirmier en tant que professionnel, c’est avant tout lui accorder un statut
propre, correspondant à ses rôles et à ses compétences.
33
6. Conclusion et perspectives… :
« Le pouvoir de la reconnaissance est énorme : "Elle a un impact direct sur le turnover,
l'absentéisme, l'engagement, la conflictualité et, à l'arrivée, les comptes d'exploitation ».
(Regnier, 2019)
Ce projet de fin d’étude avait pour but d’évaluer le degré de reconnaissance au travail, de la
part des collègues, du système de soins, et des usagers de soins envers les infirmiers et leur
métier. Pour ce faire nous avons choisi la méthode quantitative prospective descriptive, à
l’aide d’une échelle psychométrique reconnue et validée à l’échelle internationale, inspirée
de l’étude de Amar fall (2015) ainsi que de l’étude de Maryline Bourdil et Roxana Ologeanu-
Tddei (2018) Et comme cadre de référence, nous nous sommes basés sur l’approche
humaniste. Cette approche, constitue le cœur des pratiques infirmières, mais avant tout le
socle de toute relation interpersonnelle et professionnelle.
Les résultats de notre recherche, nous ont éclairé sur le degré de reconnaissance tel que perçu
et vécu par les infirmiers de notre échantillon, que ce soit : par le système de santé, les
supérieurs hiérarchiques, les collègues et les patients/leurs familles.
Quant à la reconnaissance reçue par les usagers de soins, la majorité des infirmiers, soit 74%
des cas, estiment qu’ils reçoivent un feedback positif, en termes de qualité des soins fournie
par l’infirmier, et 76% reconnaissent aussi les compétences techniques de ces professionnels,
mais paradoxalement, ils les considèrent dans 64% des cas, comme des simples exécuteurs
des instructions du médecin.
A la lumière de toutes ces données statistiques et empiriques, nous pouvons retenir que la
question de reconnaissance au travail envers les infirmiers et les soignants d’une manière
34
générale, n’est pas à son apogée, et elle mérite plus d’intérêt de la part de tous les acteurs
impliqués dans le domaine de la santé.
Perspectives…
Selon des chiffres officiels, avancés par l’observation national en migration en 2020 et
Tunisian insights visualized, un nombre assez élevé de médecins et d’infirmiers cherche et
souhaite travailler à l’étranger à la recherche justement de meilleures conditions du travail,
d’une reconnaissance financière et morale correspondante à la juste valeur de l’infirmier et
de ses compétences.
En effet ce constat, nous l’avons palpé à travers les marques de reconnaissance diffusées et
publiées dans plusieurs pays suite à la dernière crise sanitaire. A titre d’exemple, en suisse
en Mai 2020 un tableau été créé sur la façade du parking couvert à Sion par Laurent Possa
qui reprend l’imagerie de la sculpture Pierre d’Achoppement Pierre de Guérison qui évoque
interconnexion, interrelations et interdépendance entre tous les êtres pour en offrir un
nouveau développement, ce tableau été un « MERCI » et « MERCY ». Cet évènement était,
sous le nom de Coronavirus : Un MERCI tout particulier, au personnel hospitalier (Possa,
2020).
Un autre hommage concret, se manifestait le 13 juillet 2020 à Reims, à travers une plaque
en hommage aux soignants réalisée pendant la crise sanitaire du Covid-19. Elle a été placée
au pied du monument historique, dédié aux infirmières mortes pendant la Seconde Guerre
mondiale, et le 14 septembre de la même année, la poste de la France, a mis en vente un
carnet de timbres pour remercier et mettre à l'honneur tous ceux qui ont œuvré pendant la
crise sanitaire du coronavirus (des infirmier, médecins, ambulanciers, agents de
l’hygiène…).
Alors ici on se demande qu’en est-il en Tunisie ??
L’état des lieux que nous avons pu dégager à travers les résultats de cette étude sur la
reconnaissance au travail de l’infirmier, nous amènent à s’interroger sur d’autres thèmes
connexes à cette thématique.
Faudrait-il attendre une pandémie comme celle du covid-19 pour exprimer la
reconnaissance envers les soignants, comme le cas de plusieurs pays durant les deux
dernières années (2020-2022) ?
35
7. Références bibliographiques
[1] ActuSoins. (2021, 05 10). 64 % des infirmiers estiment que leur profession est « ingrate » et
40% veulent changer de métier [en ligne]. ActuSoins [Cité le 03/30/2022]. Disponible à
l’URL : https://www.actusoins.com/348355/64-des-infirmiers-estiment-que-leur-profession-
est-ingrate-et-40-veulent-changer-de-metier.html
[5] Anact et Fidal. (2017,04,17). 10 questions sur la reconnaissance au travail [en ligne]. Anact
[cité le 07/04/2022]. Disponible à l’URL : https://www.anact.fr/10-questions-sur-la-
reconnaissance-au-travail
[6] Bèque, M., Kingsada, A., & Mauroux, A. (2019). Reconnaissance, insécurité et changements
dans le travail
[7] Berlinger, J. (Réalisateur). (2021). Crime Scene: The Times Square Killer [Film]. Consulté le
02 01, 2022
[8] Bourdil, M., & Ologeanu-Taddei, R. (2018). Les patients, premier champ de reconnaissance
au travail étude au sein d’un CHU. @ GRH, (4), 61-92
[9] Bourcier, C., Palobart, Y., (1997). La reconnaissance : un outil de motivation pour vos
salariés. Les Editions d’Organisation.
36
[12] Dejours, C., 1989, Psychopathologie et rapports sociaux au travail, Revue de médecine
psychosomatique, 20, 21-30
[13] Dugas, N., & Brun, J.-P. (2005, 02 02). La reconnaissance au travail : analyse d'un
concept riche de sens, [en ligne]. cairn.info [cité le 05/12/2022]. Disponible sur l’URL :
https://www.cairn.info/revue-gestion2005-2-page-79.htm
[14] Fabrigar, L. R., Wegener, D. T., MacCallum, R. C., & Strahan, E. J. (1999). Evaluating
the use of exploratory factor analysis in psychological research. Psychological Methods,
4(3), 272–299.http://dx.doi.org/10.1037/1082-989X.4.3.272
[15] Fall, A. (2011). Pratiques de reconnaissance et motivation autonome des salariés : le cas
d’une entreprise touristique française.
[17] Fall, A. (2015). Reconnaissance au travail : validation d’une échelle de mesure dans le
contexte des entreprises. European Review of Applied Psychology, 65(4), 189-203.
[18] Ferney, J. (2019, 11 14). Les pistes des infirmiers pour valoriser un métier en souffrance,
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2019-11-14-1201060331
[19] Gintz, C. A. (2014). Les ambiguïtés de la relation de service dans le champ des soins
infirmiers (Doctoral dissertation, Université de Strasbourg)..
[21] Martin, B., Lenhardt, V., Jarrosson, B., (1996). Oser la confiance : propos sur
l’engagement des dirigeants, Insep Éditions.
37
http://economia.ma/fr/content/reconnaissance-au travail-et-reconnaissance-du-
travail#:~:text=Il%20s'agit%20l%C3%A0%20d,amputation%20du%20pouvoir%20d'agir.
[24] Phaneuf, M. La reconnaissance du personnel− une nécessité pour la qualité des soins.
2013
[25] Possa, L. (2020, 06 12). Coronavirus : Un MERCI tout particulier [en ligne]. Hôpital du
Valais Spital Walis [cité le 05/03/2022]. Disponible sur l’URL :
https://blog.hopitalvs.ch/coronavirus-merci-mercy/
[26] Regnier, C. (2019, 06 11). Au boulot, la reconnaissance, c'est sacré (et ça change la vie)
[en ligne]. Captil [cité le 01/05/2022]. Disponible sur l’URL : https://www.capital.fr/votre-
carriere/au-boulot-la reconnaissance-cest-sacre-et-ca-change-la-vie-1341512
[28] Remili, D. (2019). Violences et souffrances en milieu hospitalier : le cas des infirmiers
du gouvernorat de Tunis (Doctoral dissertation, Conservatoire national des arts et métiers-
CNAM; Université des lettres, arts et sciences sociales-Tunis I. Faculté des sciences
humaines et sociales).
[29] Rogers, C. R., & Priels, J. M. (2008). Carl Rogers et le développement de l'Approche
Centrée sur la Personne. Approche Centree sur la Personne. Pratique et recherche, 8(2), 50-
52.
38
ANNEXES
39
Annexe 1 : Questionnaire version papier
Annexe 6 : Tableau hommage aux personnels hospitaliers réalisé pendant la crise sanitaire
COVID-19 en suisse en mai 2020 par Laurent Possa inspiré de l’imagerie de la sculpture Pierre
d’Achoppement Pierre de Guérison. URL : https://blog.hopitalvs.ch/coronavirus-merci-mercy/
Annexe 8 : Le monument dédié aux infirmières mortes pendant la Seconde Guerre mondiale en
1924 à Reims. URL : https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/marne/reims/coronavirus-
monument-erige-gloire-infirmieres-victimes-leur-devouement-reims-1812550.html
Annexe 9 : Plaque en hommage aux soignants pendant la pandémie COVID-19 dévoilée devant
le monument dédié aux infirmières mortes pendant la Seconde Guerre mondiale en juillet 2020.
URL : https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/marne/reims/coronavirus-reims-plaque-
hommage-aux-soignants-devoilee-devant-monument-dedie-aux-infirmieres-1853274.html
Annexe 10 : Carnet de timbres honneur à tous les personnels pendant la crise sanitaire de Miles
Hyman en septembre 2020. URL : https://www.cnews.fr/france/2020-09-14/coronavirus-des-
timbres-en-hommage-aux-heros-du-quotidien-997821
40
Annexe 1 :
41
42
43
44
Annexe 2 :
45
46
47
48
Annexe 3 :
49
Annexe 4 :
50
Annexe 5 :
51
Annexe 6 :
Annexe 7 :
52
Annexe 8 :
Annexe 9 :
53
Annexe 10 :
54
ملخص
مقدمة :االعتراف هو الفعل ،التعرف ،التعرف على شخص أو شيء ما يبرهن على امتنانه .إن العمل الممرض يتطلب
إستثمارا نفسيا وفيزيائيا .وكثيرا ما يتسبب هذا في معاناة ومشاعر الرفاهة بين أولئك الذين يعالجون .وفي مواجهة هذه المعاناة
.المتعددة يشعر الممرض بالحاجة إلى المكافأة أو االعتراف الذي يمكن أن يكون ماديا ولكنه أكثر أخالقية
.الهدف :تقييم درجة االستطالع في العمل من جانب الزمالء ونظام الرعاية ومستخدمي الرعاية في مجال التمريض وأعمالهم
المعدات والمنهجية :وهذه دراسة وصفية استشرافية تشمل ( )70ممرضة في حاالت الطوارئ .وأداة التحقيق المستخدمة هي
إستبيانا لالستطالع في العمل مستوحى من دراسة أعدها عمار فال ) .(2015واستند الجزء االستطالع الخارجي )من المرضى
و/أو أسرهم( إلى دراسة أجراها مارلين بورديل وروكسانا أولوغيانو -تادي ) .(2018وقد وزع االستبيان في شكل إلكتروني
.وجدي .وقد اعتمدنا النهج اإلنساني كإطار مرجعي للدراسة
النتائج :ويتبين من تحليل النتائج أن غالبية الممرضات ال يستفدن من االعتراف المالي من جانب المؤسسة الصحية .ويجادل
في المائة من الحاالت و 70في المائة من الممرضات بأنهم غير مطلعين على قرارات المؤسسة و 88في المائة من 74
موظفي المقابالت بأنهم ال يستطيعون التقدم في مهنهم 75 .في المئة من الممرضات ال يعلنون أن رؤسائهم ال يهنؤون عليهم وال
يشكرون على عملهم الجيد .ويجد نصف العينة تقريبا أن رؤسائهم ال يعطون لهم أي اهتمام نشط لمناقشة عملهم 36 .في المائة
من العينة تعتبر أن رؤسائهم ال يمنحون ما يكفي من االستقاللية ألداء واجباتهم .وبالنسبة لالعتراف من جانب مستخدمي
الرعاية فإن 80في المائة من الحاالت تشير إلى أن المرضى وأسرهم يحظون باالعتراف في مكان عملهم .وعالوة على ذلك
فإن 83في المائة من هؤالء الممرضات ينص على االعتراف بهم على مستوى كفاءتهم الفنية و 69في المائة من مقدمي
الرعاية يتلقون الشكر على مهاراتهم النسبية .غير أن 70في المائة من الممرضين يدعون أنهم يعتبرون مجرد منفذي تعليمات
.الطبيب
االستنتاج :وقد مكنتنا هذه الدراسة من التعامل مع ممرضة ثري دي وقد علمتنا عن مدى إدراكنا لممرضه من خالل مؤسسة
.صحية ،مدربة إدارية ،زمالء ،مرضى و عائالت ممرضين .ولذلك سيكون من المهم تعزيز االعتراف بالممرضين
الكلمات الرئيسية :شهادة الماجستير في العمل والممرضين والصحة النفسية ونوعية الرعاية ومستخدمي الرعاية وخدمة
الطوارئ
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Résumé :
Introduction : La reconnaissance représente l’action, le fait de reconnaitre, identifier quelqu’un ou quelque chose en témoignage
de sa gratitude. Le travail infirmier nécessite un investissement psychologique et physique, générant souvent chez ces soignants
des souffrances et un sentiment de mal-être. Effectivement, face à ces souffrances multiples, l’infirmier ressent le besoin d’une
récompense ou plutôt de la reconnaissance qui peut être matérielle mais surtout morale.
Objectif : Evaluer le degré de reconnaissance au travail, de la part des collègues, du système de soins, et des usagers de soins
envers les infirmiers et leur métier.
Matériels et méthode : il s’agit d’une étude descriptive, prospective incluant (n=70) infirmiers exerçant aux services des urgences.
L’outil d’investigation utilisé est un questionnaire de reconnaissance au travail inspiré d’une étude élaboré par Amar Fall (2015),
et la partie reconnaissance externe (par les patients et/ou leurs familles), a été inspirée à partir d’une étude réalisée par Maryline
Bourdil et Roxana Ologeanu-Taddei (2018). Le questionnaire a été distribué en version face to face et en ligne. Nous avons adopté
l’approche humaniste comme cadre de référence de l’étude.
Résultats : L’analyse des résultats montre qu’une majorité des infirmiers considèrent qu’ils ne bénéficient pas de reconnaissance
financière de la part de l’établissement de santé, soit 74% des cas et 70% des infirmiers affirment qu’ils ne sont pas informés des
décisions de l’établissement , ainsi que 88% des personnels interviewés déclarent que leurs établissements ne leur permettent pas
d’avancer dans leur carrière, Au niveau de la reconnaissance de la part de la hiérarchie, 75% des infirmiers, considèrent que leurs
supérieurs ne les félicitent pas et ne les remercient pas pour le bon travail qu’ils accomplissent.. Presque la moitié de l’échantillon
perçoivent que leurs supérieurs hiérarchiques ne leurs accordent pas une écoute active pour discuter de leur travail. 36% de notre
échantillon considèrent que leurs supérieurs ne leur laissent pas suffisamment d’autonomie dans l’exercice de leurs fonctions. Pour
la reconnaissance de la part des usagers de soins, 80% des cas estiment être positivement reconnus par les patients et leurs familles,
sur le lieu de leur travail. En outre, 83% de ces infirmiers stipulent qu’ils sont reconnus au niveau de leurs compétences techniques
et 69% de ces soignants reçoivent des remerciements pour leurs compétences relationnelles. Cependant 70 % des infirmiers
affirment qu’ils sont considérés comme un simple exécuteur des instructions du médecin.
Conclusion : Cette étude nous a permis de traiter un sujet d’actualité et nous a éclairé sur le degré de reconnaissance à l’égard de
l’infirmier par l’établissement de santé, supérieurs hiérarchique, collègues et patients et leurs familles. Il serait donc important de
renforcer la reconnaissance dans le travail infirmier,
Mots clés : Reconnaissance au travail, infirmier, santé psychologique, qualité de soins, usagers de soins, service d’urgence
Abstract
Introduction : Recognition is action, recognizing, identifying someone or something as a token of gratitude. Nursing work
requires psychological and physical investment, often generating suffering and a sense of well-being in these caregivers. Indeed,
in the face of these multiple sufferings, the nurse feels the need for a reward or rather recognition which can be material but
above all moral.
Objective : Assess the degree of recognition of nurses and their professions by colleagues, the care system, and care users.
Materials and methods: this is a descriptive, prospective study including (n=70) nurses practicing in emergency departments.
The survey tool used is a job recognition questionnaire based on a study developed by Amar Fall (2015), and the external
recognition part (by patients and/or their families) was inspired by a study conducted by Maryline Bourdil and Roxana Ologeanu-
Taddei (2018). The questionnaire was distributed face-to-face and online. We adopted the humanistic approach as the framework
for the study.
Results: The analysis of the results shows that a majority of nurses consider that they do not receive financial recognition from
the health institution, 74% of the cases and 70% of nurses say that they are not informed of the decisions of the institution, as
well as 88% of the staff interviewed say that their institutions do not allow them to advance in their careers. Almost half of the
sample felt that their supervisors did not actively listen to them to discuss their work. 36% of our sample believe that their
superiors do not allow them sufficient autonomy in the performance of their duties. For the recognition of the users of care, 80%
of the cases consider that they are positively recognized by patients and their families, in the place of their work. In addition, 83%
of these nurses state that they are recognized for their technical skills and 69% of these caregivers receive thanks for their
relational skills. However, 70% of nurses say they are considered to be simply an executor of the doctor’s instructions.
Conclusion : This study allowed us to deal with a current topic and shed light on the degree of recognition for nurses by the
health care institution, supervisors, colleagues and patients and their families. It would therefore be important to strengthen
recognition in nursing work,
Keywords : Recognition at work, nurse, psychological health, quality of care, care users, emergency service
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