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LE SENEGAL SE REFUSE-T-IL
AU DEVELOPPEMENT?
INTRODUCTION
À l’échelle du monde, l’Afrique cumule les indicateurs
économiques, sociaux et environnementaux défavorables, auxquels
s’additionnent de multiples conflits locaux, des problèmes de
gouvernances et une place marginale dans la mondialisation. Peu
doté en ressources naturelles, le Sénégal présente les
caractéristiques d’un pays sous-développé. A l’instar des pays du
tiers-monde, il est confronté à beaucoup de problèmes
économiques. Ces derniers qui n’ont épargné aucun secteur de la
vie économique, expliquent la stagnation économique du pays et la
dégradation de la qualité de vie de ses citoyens. Face à ces
difficultés, les différents régimes qui se sont succèdes à la tête du
pays ont initié des politiques de développement dont les résultats
restent encore très mitigés. C’est peut-être en ce sens que le sujet
soulève la question de savoir si le Sénégal se refuse au
développement.
Pour mieux traiter le sujet notre travail s’articulera autour de deux
axes : les problèmes de développement et les politiques de
développement du Sénégal.
I. LES PROBLEMES DE DEVELOPPEMENT DU
SENEGAL
1. Les problèmes de l’agriculture
Dans la longue marche vers le développement, le secteur agricole
est fondamental dans la mesure où il est au carrefour de plusieurs
enjeux stratégiques. Il convient de dire que le système agricole
souffre de tares difficiles à énumérer et évolue dans un cercle
vicieux d’obstacles protéiformes qui le rendent peu rentable
comparés à ses possibilités réelles. Les problèmes notés dans le
secteur, entre autres, ont pour cause la forte dépendance des
agriculteurs vis-à-vis de l’État, la dépendance vis-à-vis des
opérateurs économiques et fournisseurs d’intrants. L’agriculture
sénégalaise est encore très rudimentaire si on considère les moyens
utilisés et les techniques aratoires engagés dans le processus de
production. Cela dit, il faut ajouter qu’elle est aussi trop
dépendante des pluviométries capricieuses marquées par les
dérèglements climatiques contemporains .En outre, l’inefficacité
des politiques mises en œuvres tels que l’autosuffisance
alimentaire ,l’inexploitation du potentiel hydrique et pédologique,
les problèmes d’accès aux intrants agricoles tels que les semences
et les produits phytosanitaires et surtout le manque d’initiatives des
agriculteurs, constituent un handicap au développement agricole.
Cet état de fait conduit le système agricole à un cycle de
dépendance difficile à enrayer. Toutefois l’agriculture reste encore
le levier de l’économie sénégalaise avec plus de 60% des actifs et
57% du PIB.
2. Les problèmes de l’industrie
L’industrie sénégalaise connaît des hauts et des bas comme partout
dans le monde. C’est un secteur qui a résisté parce que l’essentiel
du marché de l’industrie se trouve au niveau de l’UEMOA et les
grosses industries sont des industries qui ont des marchés captifs et
l’essentiel des industries sénégalaises reste confiné dans le secteur
de la transformation des produits agricoles notamment l’arachide.
A cet effet, c’est une industrie qui vit au rythme de la santé des
produits agricoles. La décadence industrielle est aussi due au
déficit de formation en science et en technologie, la mal
gouvernance et la mauvaise gestion des entités existantes et le
manque d’initiative et d’esprit d’entreprise. La pauvreté
en ressources minières et énergétiques n’encourage aucunement la
promotion de l’industrialisation et met nos rares industries dans
une situation de dépendance en ressources minières et
énergétiques. Il semble que le Sénégal est doté d’un sous-sol
potentiellement riche, mais les ressources minières et énergétiques
sont insuffisamment exploitées. Celles qui sont exploitées sont le
gisement de gaz de Diamniadio qui alimente une des tribunes de la
centrale du Cap des Biches, la tourbe exploitée dans les Niayes par
la compagnie des tourbières du Sénégal, le phosphate exploité par
les ICS et la compagnie sénégalaise des phosphates de Thiès. Le
Sénégal ne produit ni du pétrole ni du charbon, ce qui entraine un
autre effort financier avec l’importation de l’énergie qui affecte la
balance commerciale. A ces problèmes s’ajoutent d’autres liés à
l’obsolescence des infrastructures industrielles, la perméabilité des
frontières, etc. La faiblesse des infrastructures de transport et le
déséquilibre entre Dakar et le reste du pays. Les infrastructures
constituent le socle sur lequel repose toute politique de
développement. Au Sénégal, le manque d’infrastructures de
transport gène considérablement l’extension des activités
économiques. En effet, les régions de l’intérieur sont quasi exclues
des activités économiques et on assiste à une concentration de
l’essentiel des infrastructures dans la région de Dakar et de ses
environs.
3. La question de l’eau
L’eau est une source de vie et un moteur essentiel de
développement. Au Sénégal, un pays semi-aride, il se pose une
question de l’eau. L’élément qui régit le problème de l’eau est la
pluviométrie, la quantité d’eau qui tombe au Sénégal varie entre
300 et 1500mm. Il n’y aurait sans doute pas de problème de l’eau
au Sénégal, si le pays pouvait conserver l’essentiel de ses
ressources mais trois phénomènes rendent la tâche insurmontable :
l’évaporation est maximale au cœur de la saison sèche quand
l’insolation est importante, l’infiltration qui cause une grande perte
et l’écoulement a lieu dans un bassin fermé ou vers la mer et les
fleuves.
La disponibilité de l’eau dépend aussi de la qualité. A ce sujet, la
salinisation, les maladies de l’eau et la pollution peuvent rendre
l’eau impropre à la consommation. La qualité se pose également
du fait de certains parasites entrainant des maladies liées à l’eau.
Parmi celles-ci : il y a la bilharziose, le ver de Guinée,
l’onchocercose, etc. La pollution par les déchets domestiques et
économiques affecte la qualité de l’eau : les résidus chimiques
issus de la fertilisation des sols ou des insecticides, à Dakar avec
les déchets à Mbebeuss, à la station de Cambéréne, les fosses
septiques.