g2 2 Developpements Et Inegalites
g2 2 Developpements Et Inegalites
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Introduction : 660 millions de personnes vivent avec moins de 1,90$ par jour sur la planète. Ils étaient 1,7 milliard en
2000. Leur nombre est divisé par trois mais il reste encore beaucoup trop élevé. L’ONU a fixé pour 2030 l’objectif de
la disparition de cette pauvreté extrême et pour y parvenir, il faut penser le développement économique. Mais il y a
de telles inégalités et différences de développement dans le monde que les recettes qui ont permis de développer tel
pays ou telle région restent difficilement applicables ailleurs.
Problématique : Quelles sont les conséquences des choix économiques sur le développement des territoires ?
A. Un monde en développement.
Le développement repose sur le passage d’une économie agricole et d’une société majoritairement rurale, où la
pauvreté est généralisée, à une économie moderne où la pauvreté est minoritaire. Le développement ne se limite pas
à la création de richesse, il repose sur une capacité à redistribuer les fruits de la richesse produite. Ainsi, la Norvège
possède l’IDH le plus élevé au monde non pas grâce à son économie, mais surtout grâce au faible écart entre les
revenus.
Pour mesurer ce développement, (et donc mieux le combattre), il existe plusieurs indicateurs :
• L’IDH a été créé par l’ONU pour mesurer le développement. Il prend en compte la durée de la scolarisation, le
revenu par habitant et l’espérance de vie.
• L’indice de Gini mesurant les écarts entre les individus les plus riches et ceux qui sont les plus pauvres.
• L’indice de pauvreté multidimensionnelle mettant en évidence la part de la population vivant dans une
pauvreté aiguë.
La grande majorité des indicateurs témoignent d’un développement du monde et donc d’une amélioration de ces
indicateurs : l’IDH mondial est passé de 0,598 en 1990 à 0,728 en 2017. Ce chiffre s’explique par l’amélioration
économique et sociale dans de nombreux pays. Ainsi en Indonésie, l’espérance de vie a progressé depuis les années
80 de dix ans, pendant que la richesse produite a été multipliée par 14 et que l’alphabétisation est passée de 68 % à
99 %.
Ces pays misent donc aujourd’hui sur la recherche et la connaissance. On parle de la 4e révolution industrielle fondée
sur l’économie numérique et les technologies liées à l’intelligence artificielle, la robotique, les nanotechnologies… Ces
secteurs permettent à ces pays de maintenir leur avance économique. Mais les inégalités dans ces pays persistent et
se renforcent. Des territoires entiers qui étaient tournés vers l’économie industrielle traditionnelle sont à l’écart :
Detroit aux États-Unis, anciens bassins miniers en Europe. Ces inégalités interrogent sur l’efficacité des politiques de
redistribution et sur la durabilité d’un système inégalitaire.
Les pays émergents et en développement appuient leur transition économique sur une meilleure intégration dans la
mondialisation. Ils s’appuient sur le modèle chinois pour favoriser les installations d’usines et leur industrialisation, ou
sur le modèle indien de délocalisations des services (call center, services informatiques), ou sur leur ressources
agricoles ou minières. Leur IDH est en progrès et permet le recul de la pauvreté. Mais cette transition s’accompagne
de forte inégalités sociales avec des littoraux et des métropoles qui concentrent les richesses (Chine). Leur croissance
économique est fragile et fortement dépendante : le Brésil, après avoir connu une période de forte croissance
économique, a plongé dans une crise économique grave depuis 2014 avec un recul du PIB qui a touché les populations
les plus fragiles. Au Venezuela, l’économie, entièrement financée par les exportations de pétrole, s’est écroulée avec
la baisse du prix du pétrole en 2012, entraînant une quasi faillite et des tensions politiques très graves.
Pour les PMA, la situation demeure très compliquée et ils peinent à mettre en place une transition économique. Même
si leur IDH a progressé, passant de 0,346 en 1990 à 0,559 en 2017, ces pays souffrent d’une économie centrée sur une
ou deux activités (agriculture, hydrocarbures, mines) et manque de diversification. Ces pays manquent
d’infrastructures et de main d’œuvre qualifiée. Les inégalités sont un frein au développement et elles touchent
largement les populations rurales qui n’ont pas accès à l’eau potable, à l’électricité. Certains états parviennent
cependant à sortir de la spirale du non développement : l’Éthiopie par exemple a mis en œuvre un partenariat avec la
Chine qui a permis l’ouverture d’usines textiles et le financement d’infrastructures de transport.
Le Bhoutan mise sur la mise en place d’un tourisme durable et sur la valorisation de son patrimoine religieux et
environnemental.
L’un des enjeux majeurs de la planète est de mettre en œuvre un modèle durable de développement. Défini en 1987
comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations
futures à répondre aux leurs », le développement durable est mis en œuvre par l’ONU qui a fixé pour 2030 un
ensemble de 17 objectifs pour la planète. Mais la mise en œuvre reste soumise aux états qui ne sont pas toujours
d’accord sur les objectifs et l’urgence de la situation. En 2015, la COP 21 de Paris a permis la mise en place de mesures
pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais le retrait des États-Unis de ces accords fragilise les décisions
prises. La question aujourd’hui est celle de la transition environnementale : évolution vers un nouveau modèle
économique et social de développement durable qui repense la façon de produire et de consommer pour répondre
aux enjeux environnementaux. Certains pays voient dans la transition environnementale une opportunité :
• En 2019, la commission européenne a lancé un Pacte vert pour l’Europe : 1 000 milliards d’€ d’investissements
dans l’UE en dix ans pour faire aboutir la transition écologique de l’économie. Il démontre la volonté de lutter
contre le réchauffement climatique mais aussi de faire basculer l’économie européenne dans un secteur
porteur : l’économie verte.
• La Chine a elle aussi lancé un plan économique en 2018 pour conserver une place centrale dans la transition
écologique de l’énergie (panneaux solaires, éoliennes…).
CONCLUSION : La planète connaît donc un développement important et soutenu qui a permis de réduire en partie la
grande pauvreté dans le monde. Mais les inégalités demeurent la règle à toutes les échelles, entre les états, entre les
villes et les campagnes et au sein même des sociétés. Les modèles de transition économique cherchent à maintenir
des dynamiques de développement soutenues, mais elles laissent trop souvent la question des inégalités à la marge.
Avec les excès du système économique actuel, la question d’un nouveau modèle durable et écologique se pose enfin.
Mais la route est encore longue avant le développement d’un tel modèle et le temps presse…