Jcap Summary
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Jcap Summary
1. (Résumé) Madagascar est une île de l’océan Indien dont le territoire national s’étend sur 587
071 km² (1,6 fois la superficie du Japon) et qui possède une population de 24,9 millions
d’habitants, ce qui en fait le quatrième plus grand pays insulaire au monde. Dans cette nation
pluriethnique composée d’environ 18 ethnies malaises et africaines coexistent la religion
traditionnelle, le christianisme et l’islam. Elle présente un mélange de climats – climat de
forêt tropicale humide, climat subtropical humide, climat de savane et climat de steppes – et
est renommée pour sa biodiversité unique composée de 250 000 espèces végétales et
animales, dont environ 80 % sont endémiques. Depuis quelques années, le changement
climatique amplifie les dégâts causés par les cyclones, les sécheresses et la prolifération des
sauterelles. Le RNB par habitant est de 420 $US, l’indice de développement est faible, au
158e rang sur 188 pays, et le pays est positionné parmi les pays les moins avancés (PMA).
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affaires sociales et (13) participations citoyennes OSC et partis politiques. Et en guise de
plan concret pour réaliser ces objectifs, il prévoit d’élaborer un Plan national de
développement (2019-2023).
4. (Économie) L’économie de Madagascar ayant traversé des crises politiques répétées (1972,
1991, 2001-2002 et 2008-2009), elle a diminué d’environ les deux tiers au cours des 60
dernières années. L’économie se rétablit toutefois depuis la sortie de la crise politique en
2009, avec un taux de croissance du PIB réel atteignant les 4,2 % en 2017. Si le secteur
primaire représente 24 % du PIB du pays, contre 18 % pour le secteur secondaire et 58 %
pour le secteur tertiaire, dans l’avenir plus de 80 % de la population travaillera dans
l’agriculture, les perspectives à moyen et long terme de la demande sont bonnes dans le
secteur de la construction, et les attentes sont élevées face à un secteur touristique exploitant
la biodiversité propre au pays. Comme le pays est riche en métaux rares (à commencer par
le platine, l’or et le nickel) et ressources marines (dont notamment la crevette), et qu’il jouit
en plus d’abondantes exportations d’épices et de produits agricoles, il peut espérer revitaliser
encore davantage son économie par l’amélioration de ses ports, routes et autres
infrastructures de transport.
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continuer d’augmenter les revenus et de réduire graduellement les dépenses. Pour cela, il
semble particulièrement important, tout en réduisant graduellement les subventions à la
compagnie d’eau et d’électricité de Madagascar (JIRAMA), de favoriser la stabilité
macroéconomique et la stabilisation de la dette publique, et d’augmenter les investissements
publics.
6. (Pauvreté et développement social) Classé 158e sur 188 pays pour son indice de
développement humain (2016), Madagascar est un des pays les plus pauvres du monde. La
pauvreté touche environ 80 % de la population, avec un pourcentage tout particulièrement
élevé en milieu rural (82,2 %, contre 54,2 % en milieu urbain). Comme toile de fond, on peut
mentionner l’échec des finances publiques entraîné par la fragilité de la gouvernance et les
crises politiques répétées, la baisse consécutive du niveau des services sociaux, d’éducation
et de santé, la division substantielle de la nation et l’augmentation des disparités entraînées
par l’insuffisance des infrastructures routières, électriques, etc. Par surcroît, l’impact sur la
vie des couches défavorisées est aggravé par la stagnation de l’agriculture et de l’activité
économique consécutive du changement climatique – fréquents cyclones et sécheresses des
dernières années – et par la hausse du coût de la nourriture.
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En ce qui a trait au secteur de l’éducation, le taux d’achèvement du primaire n’atteint pas
les 70 %. Le niveau des connaissances en français et en mathématiques a considérablement
diminué depuis la crise politique de 2009. Dans ce contexte, de nombreux problèmes sont
pointés du doigt au sujet de la qualité de l’enseignement, dont notamment le nombre d’heures
de cours qui n’atteint pas la moitié du nombre réglementaire en raison notamment des
absences et grèves des enseignants, et le fait que plus de la moitié des enseignants ne
répondent pas aux critères de qualification. De plus, les fréquents cyclones ont empêché
l’utilisation de 2 300 salles de classe en 2017, d’où la nécessité d’aménager des salles de
classe à l’épreuve des sinistres. De même, au sujet du secteur de la santé, les crises
politiques ont entraîné une baisse de la qualité du cadre d’offre des services de santé, baisse
dont découle le niveau élevé de la mortalité maternelle, entre autres indices sanitaires. En
outre, en raison de l’extrême gravité du manque de personnel sanitaire, des défis prioritaires
se posent en termes d’augmentation des dépenses dans le secteur de la santé, d’amélioration
de l’accès aux installations sanitaires et médicales, de la qualité de leurs services, et de
renforcement du système sanitaire par la formation des ressources humaines.
En ce qui a trait au secteur des infrastructures, plus de 70 % des routes sont dans un état
médiocre, et même en incluant les routes sans revêtement, seulement environ 60 % des
collectivités locales sont reliées aux routes (en 2011). De plus, bien que le transport maritime
représente une ligne vitale pour ce pays insulaire qu’est Madagascar, le port de Toamasina,
qui traite 70 % des marchandises portuaires intérieures et extérieures, n’est pas suffisamment
équipé et devra être agrandi pour pouvoir contribuer à la zone commerciale de l’océan Indien,
de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe en exploitant sa position géopolitique
avantageuse. On accorde au secteur de l’électricité une importance tout aussi grande qu’à
celui des transports (routes, ports, etc). Or, le taux d’électrification n’est en moyenne que de
15 %, et de seulement 8 % dans les régions, alors que la demande en électricité augmente au
rythme de 5 % par année, avec de graves conséquences sur la vie des citoyens et sur la
croissance économique. Il est donc souhaitable que le volume de production d’électricité soit
augmenté, dans une perspective incluant les énergies renouvelables.
La population urbaine a environ triplé dans les 20 dernières années, et tout particulièrement
dans la capitale, Antananarivo, le taux de pauvreté élevé (environ 70 % de la population) et
la prolifération des ghettos (plus de 70 %) posent problème. Il importe, avec la coopération
des collectivités locales, de procéder à un développement urbain multidirectionnel
comprenant l’amélioration des égouts et des installations de traitement des déchets, la lutte
contre la prolifération des ghettos, le développement social et l’attractivité industrielle.
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8. (Plan de développement) En tant que politique de développement à moyen terme de
Madagascar, un plan national de développement (PND, 2015-2019) a été élaboré et il repose
sur les cinq piliers ci-dessous.
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9. (Appuis réalisés par le Japon et supériorité relative) La coopération japonaise pour
Madagascar, depuis son début sous forme d’assistance technique en 1965, a été réalisée dans
de nombreux domaines, y compris sous forme d’aide non remboursable et de prêts d’APD.
Le total des réalisations jusqu’en 2017 s’élevait à 56 milliards 451 millions de yens en prêts
d’APD (sur la base des échanges de notes), à 65 milliards 359 millions de yens en aide non
remboursable (sur la base des échanges de notes), à 21 milliards 509 millions de yens en
assistance technique, à l’accueil de 1 217 stagiaires, à l’envoi de 552 spécialistes, et à l’envoi
de 171 volontaires pour la coopération. Les prêts d’APD portent principalement sur les ports,
la génération d’électricité et les communications, tandis que l’aide non remboursable des dix
dernières années a été réalisée principalement dans la construction d’écoles, d’hôpitaux et de
routes. Quant à l’assistance technique, elle a fait l’objet de coopérations dans les domaines
de la santé mère-enfant, du développement urbain, de la pêche et de l’alimentation en eau.
Compte tenu des besoins de développement de Madagascar établis sur la base du PND, du
cadre d’exécution du gouvernement de Madagascar et des réalisations et leçons tirées des
coopérations antérieures, on reconnaît que les priorités de la coopération iront (1) au
développement agricole et rural, (2) au développement du secteur social principalement dans
l’éducation de base et la santé, et (3) au développement économique principalement dans
l’amélioration des infrastructures et le développement urbain.
10. (Défis de développement et orientation de l’aide de la JICA) Sur la base de ce qui précède,
la JICA déploiera ses efforts dans le développement durable tout en maintenant un équilibre
entre le développement économique et le développement social. Elle déploiera tout
particulièrement lesdits efforts dans le développement agricole et rural – l’agriculture étant
l’industrie principale – et dans l’amélioration des infrastructures sociales et économiques qui
soutiennent le cadre de vie de la population, et elle développera les capacités en renforçant
le capital social, c’est-à-dire en améliorant l’éducation de base et les services sanitaires et
médicaux. Tout particulièrement par les initiatives phares de la TICAD que sont notamment
les CARD, SHEP et IFNA, elle renforcera les initiatives qui exploitent efficacement les
approches suivantes : amélioration du cadre de vie rural ancrée à la fois dans l’expérience
japonaise et la société locale, promotion de l’éducation de base par la participation des
habitants, amélioration de la nutrition, 5S, sensibilisation au lavage des mains, santé mère-
enfant, etc.
11. Les orientations concrètes de la coopération, dans chacun des domaines, sont telles
qu’indiquées ci-dessous.
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<Développement agricole et rural>
En vue de l’expansion future de la production – principalement celle du riz, qui est à la fois
l’aliment principal et l’industrie de base de Madagascar –, examiner la construction d’une
chaîne de valeur par l’intermédiaire de la consolidation du cadre de production, du marché,
de la distribution et du marketing, par la hausse de la productivité et l’amélioration des
installations d’irrigation. Mettre également la main à l’amélioration de la nutrition, qui figure
parmi les mesures d’assurance de la sécurité alimentaire de Madagascar, diversifier la
production alimentaire, et tout en visant à promouvoir et stabiliser l’accès à la nourriture et
sa consommation, poursuivre l’appui à l’amélioration de l’alimentation par l’intermédiaire
d’une approche d’amélioration de la vie rurale, en coordination avec les autres secteurs. Au
sujet du secteur de la pêche, du point de vue de l’amélioration de la nutrition et de la hausse
du niveau de vie, on peut envisager d’examiner l’introduction de l’aquaculture en eau douce
conjointement à l’agriculture.
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<Infrastructures socioéconomiques et développement urbain>
En exploitant les capacités techniques élevées du Japon dont témoignent ses « infrastructures
de qualité supérieure », poursuivre l’amélioration des infrastructures socioéconomiques, à
commencer par les routes et ports dans le secteur des moyens de transport, ainsi que
l’électricité. En outre, en soutenant l’amélioration des assises urbaines, dont le traitement des
déchets, favoriser la hausse du bien-être de la population et contribuer à l’amélioration des
assises économiques. Tout spécialement, viser le renforcement des liens entre le port de
Toamasina et la capitale d’Antananarivo à l’intérieur de la zone économique qui les unit, et
soutenir les aménagements en tenant compte des possibilités que renferment, principalement
dans les secteurs des transports et de l’électricité, les projets d’infrastructures PPP et les
projets d’électricité IPP. À cette occasion, et dans l’intention d’atténuer l’impact du
changement climatique, prêter attention à l’aménagement d’infrastructures contribuant à la
prévention des sinistres et à la résilience. De plus, examiner la formation d’une industrie
secondaire à grande valeur ajoutée et la promotion des investissements privés, l’assistance
technique sous une forme intégrée à l’aménagement des infrastructures – notamment pour le
renforcement des capacités de distribution – et les possibilités d’exploitation des
investissements et financements étrangers.