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Delémont

Comment former les infirmières pour


améliorer leur prise en charge en
éducation thérapeutique de la
résistance du patient atteint de diabète
de type 2 ?

Sangsue Laurie, 12-644-654

Gschwind Géraldine, 10-438-067

Erard Loïc, 11-860-608

Années 2014-2016

Directeur de travail Bachelor : Pierre-Alain Charmillot


Table des matières

Résumé .............................................................................................. 1

Remerciements ................................................................................ iv

Chapitre 1 : Introduction .................................................................. 1

1.1 Nature du travail réalisé .......................................................... 2

1.2 Plan du travail de Bachelor ...................................................... 3

Chapitre 2 : Problématique ............................................................... 6

2.1 Survenue de la question........................................................... 5

2.2 Pertinence pour les soins infirmiers......................................... 7

2.2.1 Métaparadigme : ....................................................................... 7

2.2.2 Les savoirs infirmiers : ............................................................. 11

2.3 Revue exploratoire de la littérature ....................................... 15

2.4 Concepts retenus ................................................................... 28

2.5 Perspectives pour la pratique infirmière................................ 28

Chapitre 3 : Concepts et champs disciplinaires infirmiers .............. 35

3.1 Définition des concepts : ........................................................ 32

Éducation thérapeutique .................................................................. 32

La résistance ................................................................................... 41
Diabète de type 2 ............................................................................ 43

3.2 Choix de la théorie : ............................................................... 47

Chapitre 4 : Méthode ....................................................................... 35

4.1 Formulation de la question selon la démarche PICOT ........... 56

4.2 Type de question .................................................................... 57

4.3 Critères de sélections ............................................................. 57

4.4 Descripteurs ........................................................................... 58

4.5 Stratégie des articles retenus ................................................ 60

4.6 Analyse des articles................................................................ 61

5.1 Synthèse des résultats des articles ........................................ 63

5.1.1 Résistance .............................................................................. 63

5.1.2 Formation ............................................................................... 68

5.1.3 Education thérapeutique .......................................................... 72

5.2 Développement des résultats en lien avec la question PICOT

..................................................................................................... 76

5.3 Perspectives et propositions pour la pratique ....................... 79

Chapitre 6 : Conclusion ................................................................... 65

6.1 Apport du travail de Bachelor ................................................ 84

6.2 Limites.................................................................................... 86

6.3 Perspectives pour la recherche .............................................. 87

Chapitre 7 : Références ................................................................... 85

Chapitre 8: Annexes: ....................................................................... 93


Annexe 1: Requêtes dans les bases de données .......................... 97

Annexe 2: Grilles de Fortin des articles sélectionnés. ............... 103


Résumé

But : Cette étude a pour objectif de donner des pistes sur la formation des

soignants qui travaillent dans l’éducation thérapeutique et qui sont confrontés

à des patients diabétiques de type 2 présentant des résistances

psychologiques.

Problématique : Les maladies chroniques, comme le diabète de type 2, ne

sont pas négligeables dans notre système de santé. Elles restent la première

cause de mortalité dans le monde. Pour le patient qui en souffre, ces

pathologies peuvent toucher les dimensions bio-psycho-sociales.

Traditionnellement, le patient n’a pas son mot à dire dans son traitement et

« le subit ». Il en résulte quelquefois peu de bénéfices pour le patient.

Un des enjeux futurs de nos systèmes de soins est de changer notre façon

d'appréhender le rapport au patient : celui-ci n’est plus passif dans sa

pathologie, mais prend des décisions le concernant, conjointement avec le

soignant. L’éducation thérapeutique est une approche qui est centrée sur cette

collaboration. Elle a pour objectifs d’aider le patient à devenir autonome et à

comprendre sa maladie et ses traitements. Des entraves aux changements de

comportement, appelées « résistances », peuvent survenir au cours du

processus. Le soignant ne devrait pas les éliminer, mais en avoir conscience

afin de travailler en les utilisant. Pour ce faire, l’utilisation du Health Promotion

Model de Pender (2011) peut être un outil intéressant.


Malgré les preuves des bénéfices de cette approche relativement peu de

soignants l’utilisent, car elle nécessite un apprentissage au préalable.


vii

Renforcer la formation des soignants permettrait d’optimiser

l’accompagnement des patients souffrant de maladies chroniques.

Concepts : Les concepts retenus pour notre travail sont les suivants :

éducation thérapeutique, diabète de type 2 et résistance. Ces concepts ont été

définis afin de mieux cerner la thématique.

Méthode : La population retenue cible les infirmières au contact de personnes

diabétiques de type 2. Une revue de littérature a été effectuée dans les bases

de données PUBMED, CINHAL, Archive ouverte de l’Université de Genève ainsi

que Google Scholar. Au total, 13 études réalisées entre 2006 et 2014 ont été

retenues afin d’être analysées en profondeur et de répondre à la question de

recherche.

Résultats : Nous avons ressorti trois thèmes principaux qui sont les suivants :

la résistance, la formation et l’éducation thérapeutique. Concernant la

résistance, elle survient principalement lors de l’introduction de l’insuline dans

le diabète de type 2. Il a également été relevé que les raisons dépendent

grandement des croyances et des perceptions des patients. Les professionnels

de santé accompagnant les patients peuvent également être résistants. De

plus, ils sont responsables d’aprofondir les résistances possibles chez leur

patient tout en ayant une approche de partenariat. Ensuite, la formation

continue des soignants existe actuellement aux Hôpitaux Universitaires de

Genève (HUG) pour la Suisse romande où plusieurs études ont été menées.

Elles mettent en évidence son efficacité et implique un changement d’identité

des participants et du rapport entre soignant et patient. L’éducation


viii

thérapeutique a démontré son utilité dans la prise en charge de malades

chroniques. Les infirmières jouent un rôle central dans le changement des

attitudes des patients. Il est important de travailler la relation et favoriser les

affects positifs et le sentiment d’efficacité personnel.

Conclusion : La formation des soignants est donc essentielle et peut être

utilisée dans divers contextes de soins. L’utilité de la formation en ETP a été

prouvée, mais à condition que le soignant y montre un intérêt. Elle devrait être

intégrée dans la formation initiale des infirmières. L’ETP a montré qu’elle

induisait une meilleure qualité de vie chez le patient et moins de complications

liées au diabète de type 2. De plus, la formation en ETP peut s’appliquer à de

nombreuses maladies chroniques.

Mots-clés : Education thérapeutique, Formation, Résistance, Infirmières,

Pender, Diabète de type 2.


Remerciements

Nous souhaitons remercier chaleureusement les personnes qui ont

contribué de près ou de loin à la réalisation de ce projet. En premier lieu, nous

remercions notre directeur de travail de Bachelor, Monsieur Pierre-Alain

Charmillot qui a su nous orienter et nous conseiller dans cette démarche au

travers de nos divers échanges. Ensuite, Madame Claudia Grünenfelder de

l’institution Alfaset qui nous a donné l’occasion de travailler sur ce sujet.

Madame Catherine Joly, infirmière spécialisée et coordinatrice chargée de

formation du service d’enseignement thérapeutique pour les maladies

chroniques du HUG. Nos familles et amis qui ont su nous soutenir pendant ces

deux ans et qui ont contribué par la relecture de notre travail. Les professeurs

de la Haute Ecole de Santé Arc qui nous ont permis de construire ce projet au

travers des divers séminaires reçus et également par leurs divers

enseignements. La bibliothécaire, Madame Véronique Erard, qui nous a

aiguillés dans nos recherches d’ouvrages. Et pour terminer, nous remercions

notre classe Bac13 avec laquelle nous avons pu partager cette expérience.
Chapitre 1 : Introduction
2

1.1 Nature du travail réalisé

Des pays développés tels que la Suisse ont vu les maladies chroniques

prendre de plus en plus d’importance. Ceci peut s’expliquer par le

vieillissement de la population, le développement des technologies médicales

et les changements de modes de vie. Par conséquent, c’est un problème

sanitaire majeur qui préoccupe les systèmes de santé. Notre travail de

Bachelor, à l’aide d’une revue de littérature, s’intéresse à une approche qui

permet d’accompagner les personnes atteintes de maladies chroniques, en

particulier du diabète de type 2.

En effet, l’éducation thérapeutique du patient est une démarche qui aide à

accompagner les patients dans le maintien d'une qualité de vie optimale.

« Pour que les gens modifient leur comportement, ils doivent modifier leur

façon de penser » (Pender, 2011). Effectivement, nos comportements

découlent de nos perceptions et de nos représentations. Ces dernières peuvent

être la source de résistances psychologiques qui entravent des changements

de comportement. Il est important pour l’infirmière d’en avoir conscience afin

de travailler avec elles et d’adapter ses actions de soins en conséquence.

Pour mesurer l'efficacité des soins fournis par l'infirmière, nous nous

sommes intéressés à la formation des soignants en éducation thérapeutique

du patient. L’infirmière joue un rôle primordial dans le développement de

l’empowerment, c’est-à-dire l’autonomisation du patient. Cette étude

cherchera à mettre en évidence les pratiques actuelles en termes de formation.


3

1.2 Plan du travail de Bachelor

Pour ce travail de recherche, nous commencerons par la problématique

qui aura pour but d’étoffer notre question de départ provenant d’un lieu de

pratique. Pour y parvenir, nous expliquerons en quoi cette thématique est

importante pour notre discipline infirmière et nous mènerons une revue de

littérature au travers de multiples recherches. Au terme de ce chapitre, jaillira

notre question de recherche. A partir de là, nous définirons les concepts

associés et intégrerons une théorie de soins infirmiers afin d’éclairer notre

problématique.

Ensuite, la partie méthode formalisera notre recherche dans les

différentes bases de données. La méthode PICOT nous permettra de faire

ressortir les éléments-clés de notre question de recherche. Une fois nos

articles sélectionnés, nous les analyserons avec la grille de Fortin (2010).

Suite à cela, nous synthétiserons les résultats obtenus issus de nos

lectures et proposerons des recommandations pour la pratique. Finalement,

nous critiquerons notre présent travail en intégrant ses limites et les

perspectives pour les futures recherches ainsi que notre ressenti quant à son

accomplissement.
Chapitre 2 : Problématique
5

2.1 Survenue de la question

Notre question de départ découle de la thématique suivante :

« Comment mesurer le bénéfice d’un soin chez un patient ? » issue du lieu de

pratique Alfaset qui est un foyer pour personnes en situation de handicap.

Cette question a été choisie parmi les différents thèmes fournis à notre école

par des institutions de la région. Nous avons retenu ce thème car, durant nos

stages, nous avons observé que la mesure du bénéfice d’un soin était une des

préoccupations majeures des divers établissements de soins. En effet, un

grand nombre de moyens étaient mis en place pour évaluer et améliorer les

bénéfices du soin, car cela influence grandement la prise en charge globale

des patients. Le mesure du bénéfice d’un soin permet de déterminer si une

action de soins est jugée favorable ou non par le patient. La notion de

« bénéfice » semble donc au centre des enjeux des soins actuels.

Cependant, le concept de « soin » étant très large, nous avons décidé

de nous focaliser sur l’éducation thérapeutique du patient (ETP). Nous avons

relevé dans nos stages que l’ETP est un pan des soins qui prend une place

importante dans la prise en charge des patients. Par exemple, nous avons

fréquemment rencontré des patients atteints de maladies chroniques telles

que le diabète et nous avons remarqué la place centrale que jouait l’éducation

thérapeutique dans l’accompagnement du patient et dans la gestion de sa

maladie tout au long de sa vie.

Pour beaucoup de pathologies chroniques, le patient doit acquérir de

nombreuses connaissances, adapter son quotidien en opérant des


6

changements dans ses habitudes. Il doit faire face à de nouveaux

apprentissages théoriques, techniques et affectifs afin de développer un

savoir, un savoir-faire et un savoir-être face à la maladie. Ceci dans le but de

la contrôler au mieux, d’adapter ses comportements et maintenir la meilleure

qualité de vie possible. Adopter de tels changements ne se fait pas toujours

aisément. Quels peuvent être les freins à une éducation thérapeutique

efficiente ?

Pour évaluer le bénéfice de l’ETP, il existe actuellement de nombreux

critères pour mesurer sa qualité. L’évaluation de la qualité peut porter sur le

processus éducatif, le contexte, les intervenants, les objectifs, les supports

éducatifs, les résultats, etc. (Fournier, Pélicand & le Rhun, 2007). D’Ivernois

et Gagnayre (2002) soulèvent l’importance de mettre le patient au centre, il

est partie prenante dans cette démarche. En effet, l’ETP a du sens uniquement

si le patient est engagé dans ce processus. La qualité d’un programme

d’éducation thérapeutique dérive directement de la capacité de ce programme

à faire acquérir au patient un certain nombre de compétences essentielles et

lui permettre de s’approprier les ressources éducatives. La prise en compte de

ses difficultés, tant relationnelles, pratiques que cognitives, représente un

enjeu d’une importance capitale. De plus, l’ETP devrait être donnée par des

professionnels ayant suivi une formation dans ce domaine.

Ces éléments nous ont conduits à fonder notre question de départ et à

la définir de la manière suivante : Comment savoir si notre éducation

thérapeutique apporte quelque chose de positif au bénéficiaire de soins ?


7

Cette interrogation s’inscrit dans le cadre de notre travail de Bachelor :

elle nous paraît primordiale pour notre future pratique professionnelle et nous

projetons de pouvoir utiliser les différentes connaissances acquises dans ce

travail de recherche.

2.2 Pertinence pour les soins infirmiers

Dans cette partie, nous ferons les liens entre l’éducation thérapeutique

et les fondements de la discipline infirmière afin de démontrer la pertinence

de notre question de départ pour les soins infirmiers. Selon Fawcett (1984 ;

dans Pépin, Ducharme & Kérouac, 2010), les objets d’études de la discipline

infirmière sont au nombre de quatre, à savoir : être humain, santé,

environnement et soins infirmiers. Ces derniers forment le métaparadigme

infirmier. Selon Newman, Sime et Corcoran Perry (1991 ; dans Pépin & al.,

2010), l’ensemble des soins infirmiers peuvent s’inscrire dans trois grands

paradigmes : catégorisation, intégration et transformation. Chacune des

propositions du métaparadigme varie en fonction de la philosophie de pensée

dans laquelle elle est inscrite.

2.2.1 Métaparadigme :

Nous inscrivons notre question de départ dans le paradigme de

l’intégration qui, selon Pépin et al. (p.13, 2010), est défini de la manière

suivante :

Un changement dans un phénomène est la résultante d’une


relation entre le phénomène et divers facteurs dans un contexte
donné. Sous l’angle du paradigme de l’intégration, le
développement des connaissances a donc pour but
l’identification de multiples facteurs et leurs interactions.
8

L’application des connaissances vise l’adaptation de ces


dernières à un contexte donné. Par exemple, divers facteurs
biophysiologiques et le contexte dans lequel se trouve une
personne au moment de l’apparition d’une infection influenceront
sa réaction à l’agent infectieux et sa réponse au traitement.

Cette définition permet de considérer la personne dans son entier, comme le

veut l’ETP, afin de fournir des soins optimaux.

L’être humain :

Dans le paradigme de l’intégration, la personne est l’ensemble formé

de ses parties biologique, psychologique, sociologique, culturelle et spirituelle.

Toutes ces parties de l’être humain sont en relation constante. La personne

s’efforce de trouver les meilleures conditions pour atteindre un état de santé

qu’elle juge optimal. L’infirmière s’intéresse à la personne plus qu’à la maladie,

ce qui permet de se distinguer de la pure discipline médicale. Le bénéficiaire

de soins n’est plus considéré comme un malade à sauver : son statut est passé

de « patient » à celui de « client », la personne y gagne des droits et des

devoirs. L’infirmière ne détient plus à elle seule l’autorité : le plan de soins est

discuté en partenariat avec le bénéficiaire de soins (Pépin & al., 2010).

En lien avec notre question de départ, il est important que le patient

soit considéré comme un ensemble indissociable afin qu’il tire un maximum de

bénéfices du soin qui lui est prodigué. De ce fait, fractionner le patient en ses

parties biologique, psychologique, sociologique, culturelle et spirituelle

provoquera des conséquences négatives sur la qualité et le bénéfice que le

soin aurait pu lui apporter. Il pourrait ne pas se sentir totalement compris dans
9

sa problématique de santé et pourrait ainsi se sentir uniquement comme étant

un problème à régler, un organe à équilibrer. Dans ce travail, le soin est

l’éducation thérapeutique. Pour que le patient puisse en tirer la totalité des

avantages possibles, il est indispensable que la personne soit prise dans sa

totalité afin que l’éducation thérapeutique lui soit adaptée et personnalisée. En

ne se concentrant par exemple que sur l’aspect fonctionnel, biologique, de la

problématique du patient, le soignant pourrait occulter tout le côté affectif,

qui, comme nous le verrons plus tard, est primordial dans l’apprentissage de

nouveaux comportements. Il est donc fondamental de prendre en compte

cette approche afin que le patient, grâce à l’éducation thérapeutique, puisse

maintenir ou améliorer sa qualité de vie.

La santé :

Selon Pépin et al. (2010), dans l’orientation de l’intégration, la santé est

une entité distincte de la maladie. Ces dernières coexistent et sont en

interaction. La santé est moins satisfaisante lors de maladie. La santé peut

être augmentée en améliorant ses facteurs déterminants. La santé est

également perçue comme subjective, celle-ci dépendant de la perception de

la personne bénéficiant de soins.

Dans notre question de départ, le concept de la santé doit être pris en

considération comme faisant partie de la maladie chronique pour laquelle le

patient est traité. La santé doit être considérée comme un état de bien-être et

non comme l’absence de maladie. L’individu atteint d’une quelconque maladie


10

chronique peut se considérer en bonne santé malgré cette dernière. Il est

important de tenir compte du sens que le patient lui donne ainsi qu’à son vécu

afin que l’accompagnement et les soins respectent le patient et ses choix. Dans

l’idéal, le patient devrait comprendre que les apprentissages qu’il doit

développer permettraient d’éviter les complications liées à sa maladie

chronique.

L’environnement :

Dans le paradigme de l'intégration, l’environnement est constitué des

contextes différents inhérents à la personne. L’environnement est modifiable

par l’être humain, et inversement (Pépin & al., 2010).

Dans notre question initiale, il est nécessaire que l’environnement soit

pris en compte, car il a un impact direct sur le bénéfice du soin que le patient

reçoit. La manière dont l’éducation thérapeutique est prodiguée au patient est

influencée par son environnement, c’est-à-dire son cadre de vie bio-psycho-

social. Par conséquent, il est judicieux que les interventions soient adaptées à

l’image que le patient a de son environnement. Ce dernier peut être également

modifiable en accord avec l’individu concerné afin de faciliter le déroulement

de l’éducation thérapeutique ou favoriser le bénéfice que peut escompter le

patient en fonction de son évolution ou de celle de sa maladie chronique.

Les soins infirmiers :

Pour le paradigme de l’intégration, les soins infirmiers sont les actions

qui ont pour but le maintien de la santé dans toute les dimensions de la
11

personne (biologique, mental, social, voire spirituel). Ils prennent également

en compte l’environnement dans lequel la personne se trouve, ainsi que ses

perceptions sur sa santé. Les interventions de soins consistent à "agir avec" la

personne afin de répondre à ses besoins (Pépin & al., 2010). Par exemple,

dans l’ETP, les interventions infirmières se traduisent par des entretiens

individuels ou en groupe afin de développer les compétences techniques et

affectives du patient.

Pour que le patient perçoive les bénéfices du soin qui lui est prodigué,

il est primordial que l’infirmière sache comment l’individu se positionne par

rapport à sa santé, son environnement ainsi que face à lui-même. Cela lui

permet d’offrir aux personnes qu’elle soigne des soins de qualité évoluant en

fonction de ses actions et des besoins des patients afin que ces derniers en

profitent pleinement. Au fil du temps, une relation entre le soignant et le soigné

se crée, la confiance s’installe et des échanges s’effectuent, ce qui permet au

patient de tirer un maximum de bénéfices.

2.2.2 Les savoirs infirmiers :

Afin de répondre à la prise en charge globale de la personne lors de

situation de santé, la discipline infirmière s’intéresse aux soins dans le but

d’améliorer leur qualité. Plusieurs auteurs s’y sont essayés, comme Benner

(1982) ou Tardif (2006). Selon Chinn et Krammer (2008 ; dans Pépin & al.,

2010), pour exercer une pratique performante, centrée sur la globalité de la

personne, guidée par un souci d’excellence, il est important que l’infirmière

intègre les différents savoirs. Le fait de les intégrer permet la compréhension


12

plus fine d’une situation, plus rapide, et améliore la compétence d’un soignant.

Par conséquent, plus l’infirmière sera compétente, plus la qualité des soins

sera augmentée.

Le terme "savoirs" est difficile à définir (Milhomme, Gagnon &

Lechasseur, 2014). Plusieurs auteurs en soins infirmiers ont tenté de les lister.

Classiquement, le texte de Carper fait figure de référence. C’est pourquoi nous

utiliserons ce dernier. L’auteur définit quatre modes de développement, ou

savoirs : le savoir empirique, le savoir esthétique, le savoir éthique et le savoir

personnel (Carper, 1978 ; dans Pépin & al., 2010).

Le savoir empirique :

Il provient de la recherche scientifique, de l’observation, de

l’exploration, de la description et de l’explication des phénomènes.

L’expression de ce savoir se produit par une remise en question de sa pratique

et par l’intégration des résultats de recherches dans ses interventions (Carper,

1978 ; dans Pépin & al., 2010). Ce savoir s'attelle à schématiser, décrire,

prédire, théoriser les phénomènes observables. Il impose par sa forme une

certaine systématique et une méthode rigoureuse. La connaissance de ces

phénomènes permet de comprendre et d’adapter la pratique infirmière.

Par rapport à notre thématique, il est important que l’infirmière ait de

solides bases de connaissances pour pouvoir apporter une plus-value aux soins

du patient. En se basant sur le savoir empirique, l’infirmière peut s’appuyer sur


13

des protocoles et façons de faire judicieuses qui ont été éprouvées dans des

contextes similaires et dépasser ainsi le stade de l’intuition.

Le savoir esthétique :

Il est aussi appelé l’art des soins infirmiers. Il est lié aux expressions de

type artistique qui découlent des expériences quotidiennes de l’infirmière : la

beauté d’un geste, l’intensité d’une interaction et l’habileté à effectuer un geste

technique. Il permet de comprendre la signification d’une situation et de porter

un regard critique sur sa pratique (Carper, 1978 ; dans Pépin & al., 2010). Ce

savoir est important pour nous, car il permettra à l’infirmière d’offrir un

accompagnement personnalisé et donc d’en améliorer le bénéfice. Nous

aurons une approche différente en fonction du type de personnalité que nous

aurons en face de nous. Nous utiliserons des techniques d’apprentissage

variées et adaptées.

Comme vu précédemment, pour fournir des soins qui soient de qualité,

il est important d’adapter la méthode de communication en fonction du patient

afin qu’il acquière des compétences dans les domaines cognitif, sensori-moteur

et affectif. En effet, chacun a une personnalité différente qui nécessite

d’ajuster l’accompagnement, comme par exemple le face-à-face individuel,

l’auto-apprentissage et les méthodes collectives (Lacroix, 2007). Le soignant

doit faire preuve de créativité pour que la personne se sente comprise et que

la relation soignant-soigné soit la plus bénéfique possible.


14

Le savoir éthique :

Il prend en compte les valeurs et le sens moral exigés par les situations

rencontrées. Cela concerne ce qui est juste, bon, désirable, et s’appuie sur des

principes et des codes (Carper, 1978 ; dans Pépin & al., 2010). Il comprend le

sens moral, la philosophie de soins que l’on souhaite poursuivre. Ce savoir

englobe également l’éthique déontologique de l’infirmière. Un haut savoir

éthique permet de mieux appréhender les différentes situations rencontrées,

sans jugement de la personne soignée. C’est dans ce savoir que vont

apparaître les valeurs et normes propres à chaque soignant. Le savoir éthique

est différent dans sa forme pour chaque infirmière.

Ce savoir est primordial dans la relation à l’autre au travers d’un soin,

car la pensée propre du patient est forcément différente de la nôtre. Il est

important pour le professionnel de dépasser ses a priori, ses propres

conceptions, afin de faire émerger une plus-value pour le patient et ne

pas projeter sur lui ses propres valeurs. Les buts sont définis comme un

compromis entre l’infirmière et le patient : il permet que la morale de chacun

soit respectée.

Le savoir personnel :

Il se base sur l’expérience personnelle de l’infirmière de devenir un être

unitaire, conscient et authentique. Notre expérience permet de développer des

attitudes qui nous seront utiles pour aborder le patient (Carper, 1978 ; dans

Pépin & al., 2010). Selon Chinn et Krammer (2008 ; dans Pépin & al., 2010),
15

ce savoir est la base de l’expression de l’authenticité et du véritable soi, qui

permettent un bien-être dans la relation. En pratique, il s’exprime en tant

qu’utilisation thérapeutique de soi. C’est un processus dynamique, il se

construit dans la relation avec autrui.

Pour l’éducation thérapeutique, il nous sera très utile pour créer une

relation de confiance. C’est un élément important et recherché dans la relation

entre l’infirmière et le patient. Plus l’infirmière aura de la connaissance de soi,

plus le patient se confiera et posera ses questions avec plus d’assurance.

2.3 Revue exploratoire de la littérature

Dans le présent chapitre, nous avons choisi de nous intéresser aux

concepts suivants : le bénéfice, l’éducation thérapeutique, ainsi que les

maladies chroniques. Ils découlent de notre question de départ : comment

savoir si notre éducation thérapeutique apporte quelque chose de positif au

bénéficiaire de soins ? Il nous a donc paru primordial de nous intéresser au

terme bénéfice, qui peut être interprété de différentes manières, et plus

particulièrement au bénéfice qu’un soin engendre. Ensuite, nous avons

effectué des recherches sur l’éducation thérapeutique qui est le soin

intervenant dans notre question de départ. Pour terminer, nous nous sommes

intéressés à la maladie chronique. Durant notre formation et nos recherches

sur l’éducation thérapeutique, nous nous sommes rendu compte que l’ETP

intervenait principalement, mais pas seulement, dans la prise en charge des

maladies chroniques. Nous avons approfondi ces concepts afin de mieux les
16

définir dans le but de faire émerger notre future question de recherche en

s’appuyant sur divers articles et livres.

Bénéfice :

Comme déjà mentionné, dès que l’on parle d’un soin, la notion d’intérêt

à le réaliser intervient assez rapidement. Quelle est l’indication d’un soin qui

n’apporterait aucune plus-value ? Dès lors la notion « de bénéfice d’un soin »

intervient. Le terme de « bénéfice » est un concept complexe, pouvant

s’appliquer à beaucoup de domaines différents et différents acteurs : soignant,

bénéficiaire de soins, institution. D’un point de vue global, le dictionnaire

Larousse (Jeuge-Maynar, 2010) le définit comme « Tout avantage produit par

quelque chose (état ou action) ». En se basant sur cette définition, nous

imaginons que chaque soin a son cortège de bénéfices en fonction de son but,

de sa spécificité et du patient qui en profite. Pour chaque acteur, le bénéfice

se traduit différemment. Pour le système de santé, il peut se calculer en termes

de limitation de dépenses. Pour le soignant, le bénéfice serait de démontrer

l’efficacité de ses interventions et l’importance de son rôle dans le système de

santé. Et du point de vue du patient, cela serait d’évoluer positivement dans

sa problématique de santé. Nous prenons le parti de nous centrer sur les

bénéfices que le patient pourrait en tirer.

L’éducation thérapeutique du patient :

L’ETP est une approche humaniste centrée sur le patient (Golay, Lagger

& Giordan, n.d.). Elle a pour buts d’aider la personne à devenir autonome et à
17

comprendre sa maladie et le traitement associé. Elle peut se définir de la

manière suivante :

L’éducation thérapeutique doit être comprise comme un


apprentissage à des compétences décisionnelles, techniques et
sociales dans le but de rendre le patient capable :
- de raisonner,
- de faire des choix de santé,
- de réaliser des projets de vie
- et d’utiliser au mieux les ressources du système de santé
(Simon, Traynard, Bourdillon, Gagnayre & Grimaldi, p.5, 2007).

A ce propos, D’Ivernois et Gagnayre (2011), précisent que l’ETP permet au

patient de gérer sa maladie, ses traitements et ses soins quotidiens en

coopération avec l’équipe soignante pour une durée qui varie selon son

affection.

L’ETP est principalement destinée aux patients souffrant de maladie

chronique. Car une fois présente, le patient doit composer avec la maladie sa

vie durant. A ce sujet, Sofrà, Delgado, Masmont-Berwart et Ruiz (2014) ont

relevé le fait suivant :

Selon l’OMS, les maladies cardiovasculaires, le cancer, les


affections respiratoires chroniques et le diabète constituent une
grave menace pour la santé. Ces quatre maladies sont les
premières causes de mortalité dans le monde, or elles sont
évitables et souvent, avec un traitement adéquat, contrôlables.
Jusqu’à 80% des cardiopathies, des accidents vasculaires
cérébraux et du diabète de type 2 et plus d’un tiers des cancers
pourraient être évités par l’élimination des facteurs de risque
que ces pathologies ont en commun, à savoir essentiellement
le tabagisme, une mauvaise alimentation, la sédentarité et la
consommation excessive d’alcool.

Concernant la Suisse, l’Observatoire Suisse de la Santé (OBSAN) (2015)

a effectué un rapport qui soulève que 90% de la charge de morbidité est


18

représentée par les affections chroniques non transmissibles. Les plus

fréquentes sont les cancers, le diabète, les troubles cardiovasculaires, les

maladies des voies respiratoires et musculosquelettiques, la dépression et la

démence. De plus, ces maladies constituent 80% des coûts directs de la santé

en Suisse.

Nous observons que les maladies chroniques ne sont pas négligeables

dans notre système de santé. Actuellement, selon l’OBSAN (2015), ce système

est trop axé sur les maladies aiguës et pas assez sur les maladies chroniques.

Pour pouvoir fournir des soins adéquats, les auteurs proposent de changer de

paradigme en mettant de côté notre modèle traditionnel qui cherche à

appliquer un traitement à un patient qui est passif et non actif dans la prise de

décision. Toujours selon ce même rapport, les malades interrogés souhaitent

être informés de manière fiable au sujet de leur pathologie ainsi que sur les

possibilités de traitement qui s’offrent à eux. Il est également noté que la prise

en compte de leur souffrance, ainsi qu’un professionnel de la santé qui soit

authentique et à l’écoute sont des éléments importants pour eux. Les patients

souhaitent participer à la prise de décision et demandent aussi à être traités

comme des personnes et non pas comme des cas. La maladie est bien

maîtrisée quand la personne peut continuer à vivre normalement et que la

maladie passe en arrière-plan. Pour que cela se fasse, l’autogestion de la

maladie est nécessaire.

Ces divers éléments, nous amènent à nous poser les questions

suivantes : Comment l’ETP est-elle intégrée dans le travail d’une équipe de


19

soins non spécialisée dans le domaine ? Que faut-il améliorer dans notre

système de soins pour réellement améliorer la situation sanitaire ? L’éducation

thérapeutique a pour buts de permettre de répondre aux besoins des patients

dans une dynamique de partenariat et de contrôler la maladie en fonction de

l’environnement et des expériences de la personne. On cherche à rendre le

patient autonome en développant son empowerment, qui sera défini plus loin.

Ainsi, l’ETP peut jouer un rôle majeur ces prochaines années étant donné

l’évolution des maladies chroniques comme expliqué plus haut. Ne sous-

estimons-nous pas l’importance de cette approche ?

Ces dernières années, l’impact positif de l’éducation thérapeutique a été

démontré au travers de la mesure de la qualité de vie des patients chroniques,

dans leur implication dans la gestion du traitement, en particulier chez les

patients diabétiques (Sofrà & al., 2014). Malgré la progression des maladies

chroniques et de l’efficacité prouvée de l’ETP, ces auteurs ajoutent que peu de

formations continues sont proposées aux professionnels de la santé. C’est un

élément important à considérer car l’adhésion et l’implication du patient

dépend des facteurs psychologiques, socioculturels, cognitifs, mais aussi de la

relation avec le soignant. Alors ne faudrait-il pas investir des ressources

financières et humaines pour former les soignants dans ce positionnement

professionnel ? Peut-être que ce manque de formations continues et

l’insatisfaction des patients cités par l’OBSAN (2015) sont liés. Actuellement,

seuls les Hôpitaux Universitaires de Genève dispensent des formations

conduisant aux certificat et diplôme en éducation thérapeutique, destinées aux


20

infirmières et aux médecins. Ces enseignements répondent aux

recommandations de l’OMS (1998) d’intégrer l’éducation thérapeutique dans

la formation des infirmiers et des médecins. En tant qu’étudiants en soins

infirmiers, nous avons suivi de nombreux cours concernant l’éducation

thérapeutique, tant théoriques que pratiques. Nous avons également pu

pratiquer l’entretien motivationnel qui peut être un outil dans cette approche.

L’ETP est loin d’être une approche facile : elle n’est pas intuitive. Un des

problèmes majeurs auxquels le soignant est confronté est la résistance

psychologique du patient aux changements. Nous avons pu nous en rendre

compte lors de notre formation en ETP. Le patient n’est pas le seul responsable

de la résistance au changement. Il est préférable de la considérer comment le

résultat d’interactions consécutives entre le thérapeute et le bénéficiaire de

soins mais également entre ce dernier et ses proches, son environnement ou

le contexte de soin. D’autre part, la résistance est plus souvent considérée par

le soignant comme un obstacle supplémentaire, qui peut devenir une embûche

relationnelle supplémentaire, contre lequel le thérapeute devra activer un

processus de changement basé sur la responsabilité et l’implication

réciproques (Reiner, Carrard & Golay, 2010). Par ailleurs, comme le précisent

Moutet et Golay (2006), la résistance du patient peut au contraire être perçue

comme un signe d’énergie vitale et devient donc pour le soignant une source

de renseignements qui lui permet de s’interroger sur le fondement de l’alliance

thérapeutique. Pour certains patients atteints de maladies chroniques, la

résistance peut susciter une nouvelle façon d’être (Reiner & al., 2010). Le
21

soignant doit pouvoir dépasser l’approche biologique et développer un

partenariat avec le malade et faire preuve d’empathie (Sofrà & al. 2014). Nous

en concluons que la prise en compte de la résistance est primordiale dans l’ETP

et qu’elle nécessite l’acquisition de certaines habiletés relationnelles.

Plus haut, nous avons relevé que l’ETP avait un impact positif sur la

qualité de vie. Lagger, Pataky et Golay (2009) ajoutent que l’éducation

thérapeutique est un accompagnement visant à améliorer la santé par une

approche bio-psycho-sociale des personnes malades. Dans ce sens,

l’éducation thérapeutique consiste à permettre au patient d’apprendre nombre

de connaissances et compétences, d’adapter certains comportements, ceci

pouvant l’aider à améliorer certains indicateurs de santé, sa qualité de vie, et

diminuer d’éventuelles complications médicales. Dans leurs études portant sur

de récentes méta-analyses au sujet de l’efficacité de l’éducation thérapeutique,

Lagger et al. (2009) relèvent que si l’éducation thérapeutique est complexe et

structurée, tout en ayant des indicateurs très précis et un groupe contrôle sans

intervention éducative, un succès de l’éducation thérapeutique est démontré

dans toutes les maladies chroniques prises en compte dans l’étude. Cela peut

s’expliquer par le cumul de l’effet de l’éducation la plus large possible : un

travail sur les perceptions et les croyances du patient, ce qui permet d’éviter

certains obstacles aux modifications de comportements, relié à des thérapies

cognitivo-comportementales. De plus, l’évolution positive de la relation

soignant-soigné qui en découle permet une prise en charge plus précoce lors

de l'apparition de complications.
22

Nous avons parlé de l’amélioration de la qualité de vie, mais que

signifie-t-elle ? Cette vision de la plus-value qu’apporte l’éducation

thérapeutique est à rapprocher du concept de qualité de vie que défini l’OMS

en 1993 :

C’est la perception qu’a un individu de sa place dans l’existence,


dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans
lesquels il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses
normes et ses inquiétudes. Il s’agit d’un large champ
conceptuel, englobant de manière complexe la santé physique
de la personne, son état psychologique, son niveau
d’indépendance, ses relations sociales, ses croyances
personnelles et sa relation avec les spécificités de son
environnement.

Certains auteurs ont déjà fait le rapprochement, comme la HAS (2007),

qui stipule qu’outre le fait que l’ETP vise l’amélioration de la santé du patient

sur les plans biologique, psychique et social, le bénéfice recherché est

également centré sur l’amélioration de sa qualité de vie, ainsi que sur celle de

ses proches. Cependant, il est important de garder à l’esprit que la qualité de

vie est par sa nature totalement subjective puisque chaque personne à une

définition propre de sa qualité de vie. Ainsi, après établissement d’une relation

de confiance, il incombe aux soignants d’instaurer un dialogue avec le

bénéficiaire de soins afin d’être au plus près de sa propre vision de sa qualité

de vie pour adapter sa prise en charge.

Maladie chronique :

L’OMS (2006) a listé les maladies pouvant être considérées comme des

maladies chroniques.
23

Les maladies chroniques comprennent les cardiopathies, les


accidents vasculaires cérébraux, les cancers, les maladies
respiratoires chroniques et les diabètes. La baisse de l’acuité
visuelle et la cécité, la baisse de l’acuité auditive et la surdité,
ainsi que les affections bucco-dentaires et génétiques constituent
d’autres maladies chroniques qui représentent une fraction non
négligeable de la charge mondiale de morbidité.

L’évolution de la maladie chronique est irrégulière. L’école nationale de

la santé publique (ENSP) française la définit comme une maladie qui « entraîne

pour la personne malade et son entourage des périodes d’espoir ou de

désespoir combinées à des sentiments de puissance ou d’impuissance » (Sager

& Weber, p.8, 2011). Pour l’OMS (2003) : « Les affections chroniques sont des

problèmes de santé qui nécessitent une prise en charge continue pendant des

années voire des décennies. » De plus, la maladie chronique est la première

cause de mortalité mondiale. Sa prévalence est en augmentation dans le

monde entier, ceci à cause de l’avancée des technologies médicales, du

vieillissement de la population et de la commercialisation de produits nocifs au

niveau sanitaire comme le tabac. L’OMS (2003) précise que les affections

chroniques seront, d’ici fin 2020, la cause essentielle d’incapacité sur la

planète, et si leurs prises en charge ne sont pas optimales, elles seront à

l’origine des principales causes de dépenses pour les systèmes de santé

comme c’est déjà le cas pour la Suisse.

Selon Rat (2004), la maladie chronique se fonde sur les effets produits

sur le patient. En outre, la maladie chronique comprendrait :

• La présence d’un substratum organique, psychologique


ou cognitif ;
24

• Une ancienneté de trois mois à un an, ou supposée


comme telle ;
• Que les patients aient un retentissement de leur maladie
sur leur vie quotidienne :
o Avoir une limitation fonctionnelle, des activités,
de la participation,
o Présenter une dépendance vis-à-vis d’un
médicament, d’un régime, d’une technologie
médicale, d’un appareillage, d’une assistance
personnelle,
o Avoir besoin des soins médicaux ou
paramédicaux, d’aide psychologique,
d’évacuation ou d’adaptation.

L’évolution inconstante de la pathologie pousse le patient à des

nécessités thérapeutiques particulières. Pour cette raison, la maladie

chronique est une problématique délicate avec des besoins requérant des soins

sans interruption et une planification (Sager & Weber, 2011). Selon d’Ivernois

et Gagnayre (2011), si la maladie est considérée de façon isolée, sans prendre

en considération la systémique dans laquelle elle se trouve, cela explique

vraisemblablement l’accumulation des prestations de soins spécifiques et

l’augmentation concordante des coûts de la santé.

Selon Barrier (2010), il est ensuite nécessaire de reconnaître que le

patient atteint d’une maladie chronique est avant tout un individu vivant avec

une maladie, mettant en place pour ce faire, une multitude de stratégies qui

permettent au patient d’accéder à un « état d’équilibre construit » au regard

de sa santé.

Selon Lagger, Pataky et Golay (2009), passablement d’efforts ont été

faits ces dernières décennies afin de mettre en place de nouvelles méthodes

diagnostiques et de nouvelles approches thérapeutiques. Un grand nombre de


25

celles-ci sont valables dans les situations aiguës. Selon Chambouleryron et al.

(2012), la maladie chronique ainsi que ses traitements occupent un espace

dans toutes les dimensions de la vie du patient : corporelle, psychique,

émotionnelle, cognitive, culturelle, familiale, professionnelle et plus

fréquemment sociale. Cependant, les soignants ne réduisent-ils pas les

patients à leur pathologie malgré toutes les dimensions de la personne ? A

quel point les soignants sont-ils sensibilisés à la maladie chronique ? Elle est

également présente dans tous les événements de la vie de la personne

malade : routiniers ou exceptionnels, prévisibles ou inattendus. Le patient est

donc chaque fois confronté à des obstacles, des questions, de nouveaux

problèmes, à la nécessité du choix, d’adaptations, etc. Selon D’Ivernois et

Gagnayre (2011), la personne doit donc développer des compétences d’auto-

soins mais également des compétences d’adaptation pour aborder

efficacement les épreuves et les exigences de la vie quotidienne.

Selon Ruiz (2014), l’éducation thérapeutique dans les maladies

chroniques dont fait partie le diabète est un besoin absolu. Elle favorise

l’autonomie du patient afin qu’il puisse vivre de la meilleure des manières et

que ses objectifs personnels et professionnels soient réalisables malgré les

contraintes de sa pathologie et de son traitement. La gestion du diabète est

difficile par le patient lui-même et/ou son entourage. Les aspects socio-

culturels ont des influences non négligeables dans la gestion de la pathologie

et du traitement.

Résistance :
26

Comme vu précédemment, l’ETP consiste à mettre en œuvre de

nouvelles compétences. Ainsi, durant un entretien, un patient peut se montrer

résistant au changement. La résistance survient pour plusieurs raisons, lors

d’un écart trop important entre les attentes du patient et du soignant, la peur

de l’inconnu, la crainte de perdre ce que l’on possède et la préférence pour la

stabilité (Bouvier, Cavaillé, Champenaud, Pardon, & Telliez, 2008).

Selon Golay, Lagger et Giordan (2007), il y a divers types de résistances.

Tout d’abord, il existe des résistances qui sont dues au traitement lui-même,

par exemple l’adoption d’un régime dans le cadre d’une thérapie contre

l’obésité. Ensuite, il y a celles qui sont liées au patient. Une personne ne peut

pas opérer des changements immédiats, elle doit passer par une série d’étapes

d’acceptation de sa maladie.

Dans le modèle de Pender (2011), les résistances à l’adoption d’un

comportement promoteur de santé sont principalement issues des

comportements antérieurs et peuvent relever de deux causes principales :

d’une part, les coûts que le changement représente en temps, énergie ou

financièrement et d’autre part, la perception d’une incapacité personnelle à

réussir le changement demandé, ce qui se rapproche du sentiment personnel

de Banderas comme nous le verrons ultérieurement. De plus, le modèle de

Pender prend en compte les affects tant positifs que négatifs du comportement

de santé antérieur. Un individu sera plus enclin à recommencer un changement

s’il a dans sa vie des expériences similaires qu’il juge comme positives.

Toujours selon Pender (2011), ces obstacles empêchent une adhésion au


27

traitement ou un changement de comportement sur le long terme. Le

comportement des soignants peut également jouer un rôle s’ils ont une

attitude de persuasion frontale, de banalisation ou encore de jugement, ou un

manque de motivation (Golay, 2015). Il existe également des résistances extra

personnelles, liées à l’entourage, les valeurs, la culture et l’environnement d’un

patient. Pender souligne également dans son HPM (2011) l’importance des

normes de son groupe d’appartenance ainsi que le soutien social perçu.

L’entourage peut induire de la résistance en voyant la personne qui leur est

proche changer. Ces changements peuvent modifier la dynamique de groupe

et donc se répercuter sur la personne.

Selon Bresghold (1955), il est important de ne pas enlever totalement

les résistances du patient, mais de les utiliser comme de précieuses énergies.

Selon Moutet et Golay (2006) en considérant la résistance comme saine et

utile, il est possible de donner un nouvel élan à la guérison.

Il faut aussi garder à l’esprit que tout changement dans sa manière de

penser induit une résistance au changement de manière automatique dans

une grande majorité des cas (Diquemare, 2000 ; dans Bouvier & al., 2008).

Comme l’ETP est un partenariat entre soignant et soigné, le soin ne peut se

penser de manière unilatérale de la part du soignant (Marra & Mercadal, 2010).

Ainsi, La prise en compte de cette résistance dans l’ETP est primordiale. Si

cette dernière est mal gérée, elle peut amener une révolte, voire un sabotage

des efforts entrepris. Mais, si elle est bien utilisée, la personne peut également
28

se sentir satisfaite d’avoir franchi de nouvelles limites et revalorisée

(Diquemare, 2000 ; dans Bouvier & al., 2008).

Au terme de ce chapitre, nous nous posons les questions suivantes : La

résistance est-elle modulée suivant l’âge du patient ? Existe-t-il une différence

liée à l’âge ? Notre approche change-t-elle avec l’âge ? Dans nos recherches

actuelles, nous n’avons pas trouvé de mention spécifique au sujet de l’âge des

patients, si l'on met à part les patients pédiatriques, ce qui est un thème trop

spécifique pour être intégré à notre travail de Bachelor.

2.4 Concepts retenus

De nos diverses recherches, nous avons retenu trois concepts :

l’éducation thérapeutique, la résistance et le diabète de type 2. Nous avons

choisi cette pathologie car, parmi les diverses maladies chroniques citées, c’est

une maladie qui est actuellement fréquemment rencontrée dans la pratique

infirmière.

2.5 Perspectives pour la pratique infirmière

Comme nous l’avons mis en évidence précédemment, l’éducation

thérapeutique permet au patient d’obtenir et de maintenir les capacités et les

compétences qui l’aident à vivre avec sa maladie afin d’avoir la meilleure

qualité de vie possible et de rester en santé en évitant les complications. C’est

un processus sans interruption dans les soins et centré sur le patient. Nous

avons également pu constater que différentes études montrent que lorsque

l’éducation thérapeutique est complexe et structurée, des résultats ont prouvé

son bénéfice dans toutes les maladies chroniques considérées. Nous avons
29

relevé auparavant que la première cause de mortalité dans le monde était due

aux maladies chroniques qui sont en constante augmentation pour différentes

raisons précédemment citées.

Elles nécessitent donc une prise en charge optimale et contraignent le

patient à adopter des besoins thérapeutiques particuliers. Il est important que

le patient soit appréhendé dans sa globalité, comme partenaire, et donc pas

seulement sous l'angle de la maladie chronique en question. Le paradigme de

l’intégration appuie ce propos, et dans cette perspective, l’infirmière doit

prendre en compte toutes les dimensions (biologique, psychologique, sociale,

culturelle, environnementale, etc.) de la personne pour prétendre fournir des

soins optimaux. L’éducation thérapeutique favorise l’autonomie du patient afin

qu’il puisse vivre de la meilleure des façons malgré les contraintes que

pourraient provoquer sa pathologie et son traitement. Dans l’éducation

thérapeutique, l’aspect de la résistance n’est pas à négliger. Sans considération

de ce concept, il sera difficile de faire avancer le patient. C’est pourquoi, pour

accompagner au mieux le patient malgré sa résistance, le soignant doit

construire une relation de confiance et d’écoute.

Lorsque les attentes du soignant et du patient sont trop éloignées, la

résistance s'installe et pourrait être un obstacle au changement. Ce qui ressort

de notre revue de littérature exploratoire et du paradigme de l’intégration,

c'est l’écart entre ce dernier et notre pratique. Assurément, nous savons que

nous devons placer le patient au centre de notre intervention et entrer dans

un partenariat ; mais dans la pratique, les soignants ont du mal à quitter leur
30

point de vue qui est axé sur la maladie et son traitement. Cela fait partie de

l’accompagnement d’informer le patient sur sa pathologie, mais pas

seulement. Si on se réfère aux quatre savoirs de la discipline infirmière, il faut

mettre en évidence celui de l’éthique où l’on fait référence à l’importance de

prendre en considération les valeurs et les normes du patient. Ce savoir

contribue à aborder avec humanité le patient et est indispensable dans l’ETP.

Selon l’OBSAN (2015), actuellement, nous ne sommes pas assez à l’écoute de

nos patients. Plusieurs auteurs tels que Golay et al. (2007), Sofrà et al. (2014)

mentionnent que ceci est peut-être dû au manque de formation des

professionnels de la santé. Par conséquent, ces personnes pourront

difficilement offrir les meilleures prestations possibles et il sera difficile pour

elles d’aborder des concepts comme la résistance avec les patients.

De plus, d'autres problèmes se posent : est-il nécessaire d’hospitaliser

des patients « en bonne santé » car traités, afin de de leur injecter, au bon

moment, la bonne dose d’insuline ? Est-ce qu’il faut un médecin jour et nuit

pour conduire le traitement ? Une grande quantité de savoirs devra être

transmise au malade pour qu’il soit son propre soignant ou co-thérapeute. Est-

ce que la prise en compte de la résistance du patient à son traitement

permettrait de surmonter ces obstacles ? Au terme de ce questionnement, il

en ressort cette interrogation :

Comment former les infirmières pour améliorer leur prise en charge en

éducation thérapeutique de la résistance du patient atteint de diabète de type

2?
Chapitre 3 : Concepts et champs disciplinaires infirmiers
32

3.1 Définition des concepts :

Nous avons sélectionné trois concepts qui sont l’éducation

thérapeutique, la résistance et le diabète de type 2. Nous les définissons ci-

dessous.

Éducation thérapeutique

Nous avons trouvé plusieurs définitions de l’éducation thérapeutique et

nous en avons sélectionné deux. L’OMS (1998) définit l’éducation

thérapeutique ainsi :

Méthode permettant aux patients d’acquérir et de conserver les


capacités et compétences qui les aident à vivre de manière
optimale avec leur maladie. Il s’agit par conséquent d’un
processus permanent, intégré dans les soins et centré sur le
patient. L’éducation implique des activités organisées de
sensibilisation, d’information, d’apprentissage, d’autogestion et
de soutien psychologique concernant la maladie, le traitement
prescrit, les soins, le cadre hospitalier et de soins, les
informations organisationnelles et les comportements de santé
et de maladie.

Formarier & Jovic (p.163, 2012) définissent l’éducation thérapeutique de la

manière suivante :

L’éducation thérapeutique concerne les actions d’éducation


liées au traitement curatif ou à la prévention des risques ou des
complications d’une pathologie. Le but de l’éducation
thérapeutique du patient est d’engager la personne qui consulte
un professionnel du soin, quel que soit son état de santé, à
maintenir ou améliorer, elle-même, sa qualité de vie. Respecter
les choix de la personne, comprendre l’autre, l’éclairer pour
qu’elle puisse faire des choix, sont des principes de la relation
éducative.

Selon Assal (1996), c’est dès 1921, grâce à l’isolement et à

l’administration de l’insuline à un diabétique de type 1, qui avait un pronostic


33

vital toujours engagé, qu’une phase nouvelle de la médecine débutait avec le

besoin de créer de nouveaux paradigmes, ajustés à la maladie chronique.

L’éducation thérapeutique est née en 1972 grâce au médecin Leona

Miller, dans les milieux défavorisés de Los Angeles. Celle-ci a mis en place un

programme de formation pour 6000 diabétiques dans le cadre d’une étude afin

de légitimer scientifiquement le bien-fondé de cette pratique. Le résultat de

cette dernière a permis de prouver l’efficacité de son programme de formation

en réduisant la durée moyenne d’hospitalisation, qui est passée de 5.4 jours à

1.7 jour ; dès lors, l’éducation du patient est prise au sérieux par le monde

scientifique et d’autres personnes s’y intéressent (Miller & Goldstein, 1972).

Actuellement, il existe deux courants majeurs dans l’éducation

thérapeutique. D’un côté, des modèles d’inspiration béhavioriste, comme la

thérapie cognitivo-comportementale, où la finalité est liée directement au

changement de comportement (Tap, 1981). Dans cette optique, selon Lagger

(2009) ainsi que Foucaud, Bury, Maryvette et Eymard (2010) chaque

comportement est lié à un fait observable. Ainsi, les aptitudes du patient sont

mesurées grâce au comportement démontré. En ce sens, les efforts sont en

priorité axés sur la suppression d’erreurs du patient qui doit être de plus en

plus autonome. Le grand avantage de ce modèle est que ces comportements

peuvent facilement être mesurables, quantifiables (par exemple : la perte de

poids chez un patient obèse). Cependant, cette approche exclut complètement

le côté émotionnel du patient. Il est donc susceptible de vivre un conflit

interne : en quelque sorte la norme des comportements souhaités est définie


34

par la communauté médicale et l’avis du patient s’en trouve exclu. Le soignant

est donc considéré comme le détenteur de la connaissance et a pour mission

de faire abandonner les pratiques jugées mauvaises au profit de celles jugées

bonnes du point de vue médical. C’est pourquoi l’éducation thérapeutique est

restée malgré tout bien souvent prescriptive (Foucaud & al., 2010).

De l’autre côté, nous avons les modèles d’inspiration constructiviste au

sens large qui sont centrés sur l’apprentissage qui prend en compte le contexte

biologique, psychologique, social et spirituel du patient. Le constructivisme

comprend un projet de soins co-construit qui prend en compte le niveau

d’expertise de chacun en n’ayant aucun rapport hiérarchique. Cela est

valorisant pour les deux partenaires. Le soignant part des attentes,

représentations, peurs, idées, pratiques profanes et compétences du patient

afin de donner l’élan nécessaire au projet thérapeutique. Le patient est poussé

à augmenter la connaissance de soi afin d’adapter au mieux la prise en charge.

Morsy (1994) souligne, comme dit plus haut, que l’éducation thérapeutique

développe principalement la propre connaissance de lui-même du patient dans

son environnement social. L’introspection augmente inexorablement la

confiance en soi, les sentiments personnels, ainsi que l’estime de soi. Ces trois

éléments sont indispensables pour qu’un changement s’opère. Dans les

modèles constructivistes, la part entre la théorie et la pratique est équivalente.

Selon André (2005), se mettre en situation prospective en demandant au

patient de lister les peurs, représentations, connaissances et réactions face par

exemple à une hypoglycémie, permet d’enrichir la gamme de comportements


35

utiles quand la situation se produit véritablement. Ceux-ci permettent de se

protéger de l’adversité, augmentent la capacité à s’engager efficacement dans

l’action et par conséquent renforcent le sentiment d’autodétermination

(Foucaud & al., 2010 ; Bee, 2003).

Selon l’OMS (1998), l’éducation thérapeutique a comme objectifs

d’aider le patient et sa famille à comprendre la pathologie et son traitement,

collaborer avec les soignants, vivre de manière plus saine et conserver ou

améliorer leur qualité de vie.

Selon Lacroix et Assal (1998), l’éducation thérapeutique donne comme

objectifs au patient de permettre d’accroître ses connaissances, ses

compétences, de prendre conscience de son diagnostic et des risques que lui

font encourir ce dernier. Elle permet d’être un collaborateur de soin à long

terme dans la manière de gérer sa santé. Assal (1996) explique que le patient

est instruit à identifier et interpréter certains symptômes, mettre en pratique

une mesure physiologique, adopter le bon comportement en cas d’urgence ou

en prévention, se faire accompagner pour modifier un comportement. Mises à

part la progression de l’observance thérapeutique et la réduction des

complications, l’éducation thérapeutique a pour but d’améliorer la qualité de

vie des individus.

Les attitudes de l’éducation thérapeutique correspondent à une

conception humaniste de la relation médicale où la dimension psycho-sociale

prend en considération un grand nombre de compétences que les

professionnels peuvent développer, en dehors de leurs acquis biomédicaux.


36

Les pratiques et les comportements pédagogiques sont souvent le parent

pauvre chez les professionnels de la santé, car ils n’ont que rarement été au

bénéfice d’une formation qui leur permette d’inculquer, de préparer des

séquences éducatrices pour les patients. Une autre branche de compétences

en rapport avec le suivi à long terme des maladies chroniques pourrait être

désignée d’existentielle ou de philosophique. Il s’agit de l’expérience que le

soignant acquiert lors du suivi des patients. Ces compétences peuvent se

développer harmonieusement chez un seul soignant, mais plus réellement et

plus couramment, elles sont développées dans une équipe pluridisciplinaire

(Chambouleyron & al., 2012).

A présent, intéressons-nous au rôle infirmier et à la relation avec le

patient. Formarier et Jovic (2012) décrivent l’éducation thérapeutique comme

un processus continu qui est incorporé aux soins et focalisé sur le bénéficiaire

de soins. Le patient est l’acteur principal, les apprentissages sont facilités par

le soignant qui prend en considération les propriétés affectives et cognitives

de la personne (Formarier & Jovic, 2012). Dans l’éducation thérapeutique,

l’infirmière à un rôle de collaboratrice avec le patient. Elle se doit d’avoir des

connaissances de la pathologie afin d’être capable d’offrir plusieurs possibilités

thérapeutiques. Elle doit aussi comprendre correctement le sens de vivre avec

une maladie chronique, faire preuve d'une compréhension des théories de

l’apprentissage et être capable de remettre en question ses propres pratiques

professionnelles. L’infirmière doit distinguer les compétences et les ressources

de la personne soignée (Formalier & Jovic, 2012). La promotion de la santé


37

intègre le concept de l’éducation thérapeutique qui est relié aux soins infirmiers

et rattache le patient à l’infirmière (Formarier & Jovic, 2012).

Plus haut, nous avons mentionné l’empowerment et nous avons trouvé

indispensable d’en dire quelques mots. Un des buts de l’éducation

thérapeutique est d’augmenter la capacité à s’engager ainsi que le sentiment

d’autodétermination du bénéficiaire de soins. En ce sens, l’éducation

thérapeutique serait un outil dans le but d’amener la personne à avoir un plus

grand sentiment d’autodétermination ainsi qu’un sentiment de sécurité

renforcé vis-à-vis de sa maladie. Plusieurs auteurs appellent ce processus

« empowerment ». Pour l’illustrer, l’essai de définition d’Olivier Walger en 2009

semble adapté :

L’empowerment face à la maladie chronique est un processus au


cours duquel la personne malade progresse et est consciente de
progresser dans sa capacité à gérer sa maladie et son traitement
de façon autonome, en mobilisant les ressources qui lui semblent
les plus pertinentes, et en acceptant ses limites et celles
inhérentes au traitement.

L’empowerment a fait son apparition officiellement dans le monde du

travail social en 1976 par Barbara Solomon. Dans les années 80, Julian

Rappoport l’a introduit en psychologie communautaire. C’est vers la fin des

années 80 que l’empowerment fait son apparition dans la branche des sciences

infirmières (Formarier & Jovic, 2012).

Dans le concept de l’empowerment, tant le professionnel de la santé

que le patient participent à la prise de décision. Le renforcement du sentiment

de sécurité grâce à la prise en charge sur le long terme par le professionnel


38

de la santé participe également de l’empowerment (Formarier & Jovic, 2012).

Dans l’éducation thérapeutique, l’infirmière a pour rôle de favoriser

l’apprentissage du bénéficiaire de soins et d’engranger de l’autonomie. Elle a

également comme objectif de permettre au patient de développer des

compétences psychosociales, d’autogestion et d’autodétermination dans la

gestion de sa maladie chronique (Formarier & Jovic, 2012).

Le soignant ne prend plus la place du détenteur de la connaissance,

mais agit comme un acteur du processus d’autonomisation de la personne

soignée. En suivant la logique de l’empowerment, il ne faut plus raisonner en

ces termes : « Quelle place serions-nous prête en tant que soignante à laisser

au patient dans la gestion de sa maladie ? » Mais plutôt : « C’est au patient

de nous dire jusqu’à quel point il se sent capable de prendre en charge sa

maladie et les soins qui en découlent. »

Comme l’éducation thérapeutique est à la fois une action de promotion

de la santé et de prévention de la maladie, il nous paraît important de définir

ces deux termes. Pour ce faire, nous nous sommes basés sur l’ouvrage « Les

Concepts en Sciences Infirmières » de Formarier et Jovic (2009).

Nous commencerons par le volet de la promotion de la santé.

« L’approche de la promotion de la santé est initiée lors de la conférence

mondiale d’Alma Ata en 1978 instituant les Soins de Santé Primaire, approche

communautaire de la santé ». « La promotion de la santé est le processus qui

confère aux populations les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur

propre santé, et d’améliorer celle-ci ». (Formarier & Jovic, 2009).


39

La promotion de la santé représente un mouvement social et politique

global, ce dernier comprenant des actions visant à renforcer les aptitudes et

les capacités des individus mais aussi des mesures ayant comme rôle de

modifier la situation sociale, environnementale et économique afin de diminuer

les effets négatifs sur la santé publique et sur la santé de la population. Le

concept de promotion de la santé consiste à donner la chance aux individus

de mieux maîtriser les déterminants de la santé et d’avoir un impact positif sur

leur santé. (Charte d’Ottawa pour la promotion de la santé, OMS, Genève,

1986). En 1986, la Charte d’Ottawa, texte fondateur, définit trois stratégies

fondamentales :

• sensibiliser à la santé pour créer les conditions essentielles à


la santé
• conférer à tous les moyens de réaliser pleinement leur
potentiel de santé
• servir de médiateur entre les différents intérêts présents dans
la société en vue d’atteindre la santé.

Trois stratégies, soutenues par cinq objectifs qui se veulent opérationnels :

• élaborer une politique publique saine


• créer des milieux favorables à la santé
• renforcer l’action communautaire pour la santé
• acquérir des aptitudes individuelles
• réorienter les services de santé.
(Formarier & Jovic, 2009).

Dans la pratique professionnelle, la promotion de la santé peut avoir

lieu lors d’activités qui participent à la continuité de la vie de famille ou d’un

groupe de société. Ces pratiques se créent au quotidien en accompagnant les

personnes avec un relais interdisciplinaire permanent et structuré. Elles font

partie d’une démarche réflexive d’anticipation en mettant l’accent sur ce qui


40

défend le maintien et l’amélioration des environnements physiques et sociaux

et dans laquelle les professionnels constituent une ressource en faveur de la

communauté.

La Charte de Bangkok de 2005 met en évidence de nombreux défis à

relever face aux maladies chroniques, à l’augmentation des inégalités, à

l’urbanisation rapide ainsi qu’à la détérioration de l’environnement. Elle oriente

d’une manière différente la promotion de la santé demandant une cohérence

à la politique, des investissements et la mise en place de partenariats entre les

gouvernements, les organisations internationales, la société civile et le secteur

privé dans le cadre d’engagements fondamentaux.

Pour qu’il y ait « promotion de la santé », les éléments caractéristiques

sont :

• une implication participative de la communauté conjuguée à


une concertation avec des politiques et à une mise à
disposition des professionnels comme ressources
• un échange de savoirs
• une action anticipative centrée sur les processus de vie
• une connaissance du contexte et de la population
• un processus d’évaluation.
(Formarier & Jovic, 2009).

Concernant la prévention de la maladie, c’est un ensemble de mesures

qui visent non seulement à empêcher l’apparition de la maladie, telle que la

lutte contre les facteurs de risque, mais également à ralentir les progrès et

réduire les conséquences de la maladie (Formarier & Jovic, 2009).

Les expressions « prévention de la maladie » et « promotion de la

santé » sont parfois utilisées de façon complémentaire. Bien que le contenu et


41

les stratégies de ces deux notions se recouvrent souvent partiellement, la

prévention de la maladie et la promotion de la santé sont définies séparément

(Formarier & Jovic, 2009).

La résistance

Selon Miller et Rollnick (2006), la résistance est un terme que nous

rencontrons en physique mais aussi en psychologie. C’est cette dernière qui

nous intéresse : pour qu’il y ait résistance, il faut au moins deux personnes.

Dans la relation soignant-soigné, ce terme est destiné au patient. Elle peut

survenir dans une relation qui est dissonante, c’est-à-dire lorsque les

personnes ne s’entendent pas sur les objectifs par exemple ou si elles ne

partagent pas les mêmes valeurs. Il est important de comprendre que ce n’est

pas dû uniquement à la non coopération d’une seule personne, mais qu’il en

faut au moins deux. Ces auteurs résument cela ainsi : « Le comportement de

résistance du client est le signal d’une dissonance dans la relation de conseil. »

De plus, ils ont désigné le concept opposé comme étant le discours-

changement. Les professionnels doivent prendre en compte dans quel état

d’esprit est le patient pour orienter leurs interventions. Dans le cas du discours-

changement, le soignant doit le renforcer et dans le cas de la résistance, le

soignant doit la diminuer et ne pas tomber dans le piège en surenchérissant.

Morin (1996) définit les résistances comme « des forces qui s’opposent

à la réorganisation des conduites et à l’acquisition des nouvelles compétences

ou, en d’autres mots, à des forces restrictives ». Appliqué à l’éducation

thérapeutique de la personne diabétique, cela se manifeste par un ensemble


42

de forces issues des différents acteurs et non pas uniquement « de la faute »

de la personne diabétique. Il est vrai qu’une partie des résistances est reliée

aux conceptions du patient, à ses idées préconçues et ses conceptions. Par

exemple chez les personnes diabétiques (Golay & al., p.10, 2007) :

Nombre de personnes diabétiques ne voient dans le sucre qu’une


substance néfaste. Ils ne pensent pas que le corps puisse en
produire, et que le sucre soit indispensable pour vivre. Un de leur
réflexe de pensée sous-jacent renforce cette conception : une
substance ne peut être que « bonne » ou « mauvaise », et non
les deux, suivant leur concentration, le contexte ou l’usage. La
manière de penser, de raisonner, concerne ainsi la dimension
infra cognitive. Il y a encore peu, les médecins ou les diététiciens
eux-mêmes participaient à la même logique de sens en
interdisant la prise de sucre. Pour les patients diabétiques, « le
sucre, trop élevé dans le sang est mauvais » donc « il faut
l’interdire ». Derrière la conception d’un patient, il y a toujours
une logique. C’est vrai que trop de sucre dans le sang est
mauvais, mais ce n’est pas pour autant qu’il faille le supprimer
de l’alimentation. Ce type de conception très difficile à aborder
avec le patient contribue énormément à une mauvaise
observance.

Néanmoins, comme l’éducation thérapeutique est un soin qui est avant

tout basé sur la relation soigné-soignant, il convient également à ce dernier

d’être attentif à certains indicateurs qui induisent de la résistance. La

conception du soignant quant à la problématique du bénéficiaire de soins fait

partie d’un grand générateur de résistance. Un manque de motivation, un état

d’esprit inadapté peuvent induire chez les patients des résistances. Golay et

al. (p.12, 2007) définissent 12 attitudes principales qui peuvent générer de la

résistance :

1. Effrayer, menacer
2. Rassurer, compatir, consoler
3. Donner des conseils
43

4. Fournir la solution (dire au patient ce qu’il devrait faire)


5. Persuader, argumenter
6. Ordonner, diriger, commander
7. Moraliser,
8. Juger, critiquer, blâmer, désapprouver
9. Interpréter, analyser
10. Étiqueter, humilier, ridiculiser
11. Enquêter, questionner
12. Faire de l’ironie, tourner en dérision

Moutet et Golay (2006) précisent que dans des situations de résistance,

il est judicieux de s’intéresser de comprendre comment le patient résiste, à

quoi et à qui. Ils ont une vision plutôt positive de la résistance en la qualifiant

de signe d’énergie vitale sur laquelle le soignant doit se questionner tout en

ne se faisant pas piéger. Ils évoquent aussi une force de résistance qui peut

être perçue comme une « capacité psychologique et une réaction

d’autonomie ». Nous avons dit plus haut qu’il fallait s’intéresser au comment,

car il permet de focaliser la raison de la résistance sur la relation. Si nous nous

intéressons au pourquoi nous risquons de braquer le patient.

Diabète de type 2

Comme expliqué précédemment, notre question de recherche aborde

la prise en compte de la résistance dans l’éducation thérapeutique chez un

patient diabétique de type 2. C’est pourquoi, il paraît nécessaire de définir le

diabète. Selon l’OMS (2016) le diabète est décrit de la manière suivante :

Maladie chronique qui apparaît quand le pancréas ne produit pas


en quantité suffisante l’insuline ou que l’organisme n’utilise pas
convenablement l’insuline qu’il crée. L’insuline est une hormone
dont le rôle est de réguler la concentration de sucre dans le sang.
Une concentration de sucre élevée dans le sang, appelée
hyperglycémie, est une conséquence fréquente du diabète non
contrôlée qui amène progressivement à de graves atteintes sur
44

différents systèmes, plus particulièrement sur les nerfs et les


vaisseaux sanguins.

Selon l’OMS (2016) en 2014, 9% de la population mondiale adulte (18

ans et plus) était atteinte de diabète. En 2012, 1,5 million de décès ont été

causés directement par le diabète. C’est dans les pays à revenu faible ou

intermédiaire que plus de 80% des décès causés par le diabète ont lieux.

Il existe trois sortes de diabète : le diabète de type 1, le diabète de type

2 sur lequel la question de recherche s’arrête et le diabète gestationnel. Nous

définirons principalement le diabète de type 2 et très brièvement les deux

autres. Nous avons choisi de prendre en considération le diabète de type 2

dans notre question de recherche, car, selon l’OMS (2016), il représente 90%

des cas de diabète présents dans le monde. De fait, c’est celui-ci que nous

rencontrons le plus dans notre pratique.

Avant de commencer avec les définitions, intéressons-nous à l’histoire

du diabète, retracée par Von der Weid (1994). La plus ancienne description

répertoriée date de 1550 av. J.-C. (Antiquité égyptienne) sur un papyrus de

Thèbes. Il y est décrit la présence d’urines très abondantes. Le mot grec

diabêtês signifie « qui traverse ». Au IIe siècle ap. J.-C. Arété de Cappadoce

fait les observations suivantes : « Le diabète est une affection grave, peu

fréquente, qui se caractérise par une fonte musculaire importante des

membres dans l’urine. Le patient n’arrête pas d’uriner et ce flux est incessant

comme un aqueduc qui se vide. La vie est courte, désagréable et douloureuse,

la soif est inextinguible [...]. Les patients sont en proie à des nausées, un état
45

d’agitation, une soif dévorante, et en peu de temps ils meurent. » Au fil des

siècles, les informations sur la maladie deviennent de plus en plus complètes.

Ce n’est qu’au XIXe siècle que le lien avec le pancréas est découvert, grâce à

la médecine expérimentale, ainsi que l’insuline au XXe siècle. Suite à ces

découvertes, le premier traitement pour le diabète fait son apparition entre

1921 et 1922.

A présent, passons aux divers types de diabète. Le diabète de type 1

est une maladie auto-immune qui se produit lorsque les cellules bêta du

pancréas, qui ont pour fonction la production d’insuline pour la régulation de

la glycémie, sont tuées par le système immunitaire du corps. Il se développe

principalement durant l’enfance ou chez le jeune adulte mais il peut aussi

survenir à n’importe quel âge. Les personnes atteintes de ce type de diabète

doivent s’administrer de l’insuline durant toute leur vie. Actuellement, il

n’existe pas de traitement qui permette une guérison. Il peut être identifié

lorsque la personne a une envie fréquente d’uriner, présente une perte de

poids, un manque d’énergie et une soif excessive. (Association Suisse du

Diabète, 2013)

Le diabète gestationnel se caractérise par un taux élevé de glucose dans

le sang et se manifeste durant une grossesse la première fois. C’est une des

complications fréquentes de la grossesse : environ 10 à 15 % des femmes

enceintes développent ce type de diabète. (Association Suisse du Diabète,

2013)
46

Selon l’Association Suisse du Diabète (2013), le diabète de type 2

touche le pancréas : il produit encore de l’insuline mais en quantité insuffisante

ou le corps l’exploite mal en raison d’une insulinorésistance (le corps est

incapable d’utiliser l’insuline efficacement pour la transformation du glucose

sanguin en énergie). Une prédisposition génétique, une surcharge pondérale,

la sédentarité, et divers facteurs comme le tabagisme ou l'hypertension,

favorisent l’apparition du diabète de type 2. Généralement, il se développe au-

delà de la quarantaine, mais il affecte aujourd’hui un nombre croissant

d’individus encore jeunes.

Au début de la maladie, il est difficile d’identifier des signes extérieurs

ou des symptômes. Le diagnostic est souvent posé lorsque les premières

complications de la maladie, comme des troubles visuels ou une mauvaise

cicatrisation des plaies avec une tendance à s’infecter, se manifestent. Le

traitement principal est une alimentation équilibrée associée à une activité

physique régulière. Si cela ne suffit pas à normaliser la glycémie, le médecin

prescrit un médicament per-os hypoglycémiant. Si cela ne permet toujours pas

d’obtenir une glycémie équilibrée, une insulinothérapie est mise en place.

Le patient diabétique surveille ses glycémies lui-même grâce à des tests

d’autocontrôle qui permettent d’agir en conséquence en adaptant le

traitement.

Lorsque le diabète n’est pas détecté à son début ou s’il n’est pas

suffisamment traité, il peut provoquer des complications qui peuvent être


47

tardives, invalidantes ou même mortelles. Les complications tardives

rencontrées le plus fréquemment sont :

- Artériosclérose

- Infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral

- syndrome du pied diabétique

- Rétinopathie diabétique

- Néphropathie diabétique

- Neuropathie diabétique

Les complications les plus graves que le diabète peut provoquer sont

l’amputation, la cécité et la défaillance rénale.

3.2 Choix de la théorie :

Dans cette étape, nous faisons le choix d’une théorie de soins infirmiers.

Le but d’une théorie est de pouvoir éclairer notre sujet de travail de Bachelor

ainsi que d’y apporter des éléments de réponses. En tout temps, la pratique

infirmière est influencée par les différentes théoriciennes des soins infirmiers.

Pour notre travail de Bachelor, nous avons opté pour les travaux de

Nola Pender, qui est l’auteur de « Health Promotion Model » (HPM). Notre

choix s’est porté sur ce modèle car Pender et al. (2010 ; dans Walger 2013)

définissent la promotion de la santé ainsi : « un processus qui permet aux

individus, aux groupes, aux familles, et aux communautés, d’avoir un meilleur

contrôle sur ce qui détermine leur comportement de santé et d’agir en

conséquence ». En lisant la définition de ces auteurs, le lien avec l’ETP nous


48

paraît évident. Dans l’ETP, nous cherchons aussi à développer de nouveaux

comportements chez le patient afin qu’il puisse maintenir le meilleur niveau de

vie possible.

Nola Pender est une infirmière qui considère que son rôle est d’aider les

personnes à prendre soin d’elles-mêmes. Elle a contribué au développement

des connaissances infirmières au sujet de la promotion de la santé au travers

de ses recherches, ses enseignements, ses présentations et ses écrits. En

1975, elle publie un modèle conceptuel pour les comportements de santé

préventifs. Ce dernier a pour but de comprendre comment les individus

prennent des décisions au sujet de leur propre soin de santé dans un contexte

de soins infirmiers. Ensuite, en 1982 elle publie la première édition du HPM.

En 2006, elle publie la cinquième édition. La base principale de son modèle est

la théorie de l’apprentissage social de Bandura. Il souligne l’importance du

processus cognitif dans le changement de comportement. Un concept qui est

important dans cette théorie et que Pender a repris est le sentiment personnel.

Ce concept représente le jugement de ses capacités personnelles à organiser

et exécuter un comportement promoteur de santé. Dans son HPM, Pender

n’utilise pas la peur et la menace comme une source de motivation pour

développer les comportements de santé. Un comportement promoteur de

santé permet d’atteindre des résultats de santé positifs (Alligood, 2014).

Dans le modèle de Pender, tout comme en ETP, il ne s’agit pas de dicter

une marche à suivre au client, mais de l’accompagner vers un mieux-être au

travers d’un processus de compréhension. Ainsi, au travers du HPM, l’infirmière


49

peut, grâce à des indicateurs psychoaffectifs précis, mieux cibler les points

saillants à travailler avec le patient. Il s’agira de soutenir le sentiment

personnel du bénéficiaire de soins. Alligood (2014) explique que selon Pender,

plus le sentiment personnel est grand plus la perception de barrières est faible

pour un comportement aidant. Par conséquent, la personne s’engagera plus

facilement dans cette démarche.

Afin d'expliciter notre choix, nous décrirons les éléments majeurs de la

théorie, en nous basant sur une traduction libre de l’ouvrage de Nola Pender,

Health Promotion in Nursing Practice. Tout d’abord, ce modèle comporte trois

grandes parties : expériences et caractéristiques individuelles, affects et

cognitions liés aux comportements, résultat comportemental (Pender,

Murdaugh, & Parsons, Health Promotion in Nursing Practice, 2011). Reprenons

plus en détail ces trois axes.

Expériences et caractéristiques individuelles

Chaque individu a des expériences et des caractéristiques personnelles

et uniques telles que les comportements antérieurs et les facteurs personnels

bio-psycho-socio-culturels qui affectent les comportements futurs.

Affects et cognitions liés aux comportements

Cette partie est importante, car il est possible de modifier ces variables

au travers de diverses interventions. Ces variables incluent : les bénéfices

perçus à l’action, les obstacles perçus à l’action, le sentiment personnel, les


50

affects liés à l’activité, les influences interpersonnelles et les influences

situationnelles.

Résultat comportemental

Adopter un comportement promoteur de santé est la finalité du HPM.

Pour y parvenir, un engagement dans un plan d’action est nécessaire.

L’engagement pousse l’individu dans l’action à moins qu’il n’y ait des demandes

ou préférences concurrentielles simultanées.


51

(Pender & al., p.45, 2011)

Nola Pender a créé un outil pour permettre aux soignants d’utiliser son

modèle. Elle a défini neuf étapes. Tout d’abord, il est important de recenser et

résumer les données issues de l’évaluation initiale. Sur cette base, le soignant

peut souligner les forces et les compétences du client. En collaboration avec

le patient, les objectifs de santé et les différentes options de changement

doivent être identifiés. Pour évaluer l’atteinte des objectifs, il est nécessaire de
52

mettre en évidence des indicateurs. Ensuite, dans une approche de

partenariat, un plan est mis en place tout en intégrant une composante

temporelle. Pour aider le patient dans ses changements de comportement, le

soignant renforce la perception des bénéfices et identifie les incitations

personnelles qui stimulent le patient. Il ne doit pas oublier de considérer les

facteurs environnementaux et interpersonnels du patient qui peuvent avoir

une incidence positive ou négative sur le processus de changement. Pour

formaliser cet engagement, un contrat peut être signé par les deux

partenaires.

Cette façon de faire rappelle beaucoup le concept de diagnostique

éducatif en ETP, où il s’agit de définir, d’appliquer et d’évaluer des actions

concrètes. Néanmoins, dans le HPM, l’accent est mis sur la promotion de la

santé plutôt que sur les limites de la personne.

Le choix de cette théorie nous semble pertinent pour plusieurs raisons.

Elle rejoint certains de nos concepts. Pender (2011 ; dans Walger 2013) définit

le soin dans le métaparadigme infirmier comme « un travail fait en partenariat

avec les patients, leurs familles et communautés afin de créer un soutien positif

de la part de l’environnement dans lequel le patient peut exprimer tout son

potentiel et améliorer ses comportements de santé ». C’est exactement ce que

cherche à faire l’ETP. De plus, Pender et al. (2010 ; dans Walger, 2013) voient

les maladies aiguës et chroniques comme des étapes de la vie. L’individu

navigue avec ou sans maladie d’un état de faible santé à un état optimal de

santé. Ce qui sous-entend qu’une personne malade peut tout de même être
53

en santé. L’un n’exclut pas l’autre. Quand une personne souffre de diabète,

elle peut maintenir un bon niveau de santé si elle adopte certains

comportements. L’ETP a pour but d’accompagner ces personnes.

Un de nos concepts est la résistance, Pender n’utilise pas ce terme, mais

il est possible de trouver des similitudes. Dans les deux premiers axes de son

modèle, « expériences et caractéristiques individuelles » et « affects et

cognitions liés aux comportements », elle identifie les ressources mais aussi

les obstacles à l’adoption de comportements de santé. Là où nous voulons en

venir, c’est que l’approche de l’ETP s’intègre parfaitement dans ce modèle. Il

est important de comprendre les conceptions et l’environnement de l’individu

pour le faire progresser. Ce n’est peut-être pas un hasard, car Pender a

développé son HPM entre 1975-1982, au moment où notre société prend

conscience des inégalités au niveau de la santé et des déterminants de la

santé. En 1978, la conférence mondiale d’Alma Ata initie la promotion de la

santé. Cette dernière sera encore plus mise en avant avec la charte d’Ottawa.

Concernant l’ETP, comme dit plus haut c’est en 1972 qu’elle est utilisée pour

la première fois par le médecin Leona Miller. L’évolution de ces deux approches

s’est faite en parallèle et elles se complètent.

Ainsi, un des objectifs pour le soignant consistera à soutenir le

sentiment personnel du client. Selon Peterson et Bredow (2008), plus le

sentiment d’efficacité personnel de l’individu est grand pour un comportement

aidant, plus la personne s’engagera à mener à bien ce comportement. Or,

comme vu précédemment, plus la personne atteinte de maladie chronique


54

(comme le diabète) s’engagera dans un comportement d’autonomisation

éclairé, plus sa qualité de vie s’en trouvera améliorée (Ruiz, 2014).

Notre choix s'est porté sur ce modèle, car pour Pender (2011), pour

modifier la façon dont les gens se comportent, il faut modifier la façon dont ils

pensent. Comme vu plus haut, L’ETP d’inspiration constructiviste part des

attentes, représentations et peurs du patient afin de d’élaborer le projet

thérapeutique. Grâce à l’HPM, dont le focus est justement ces affects et

croyances, l’infirmière peut, grâce à des indicateurs psychoaffectifs précis,

mieux cibler les points saillants à travailler avec le patient. Ainsi, tout comme

l’ETP, avec le modèle de Pender, il ne s’agit pas de dicter une marche à suivre

au client, mais de l’accompagner vers un mieux-être au travers d’un processus

de compréhension mutuelle.
Chapitre 4 : Méthode
56

La méthode employée pour répondre à notre question de recherche est

la revue de littérature approfondie. Le but ultime est de déterminer les

connaissances actuelles sur la formation des professionnelles vis-à-vis de la

résistance psychologique.

4.1 Formulation de la question selon la démarche PICOT

Afin de délimiter et de préciser notre question de recherche, nous

utilisons la démarche PICOT. Cela nous permettra également de cibler notre

recherche dans les bases de données. La méthode PICO provient de l’Evidence

Based Practice et permet de mieux catégoriser les éléments d’une question et

de faciliter sa formulation (Huang, Lin et Demner-Fushman, 2006). Cette

approche permet de définir de manière explicite et concrète les termes d’une

question ainsi que leur thesaurus spécifique. Chaque lettre est en fait une

abréviation :

P: Population, I: Intervention ; C: Comparaison ; O : Outcome (résultat) ; T :

temps

Tableau PICOT
Population Les soignants au contact des patients diabétiques de
type 2

Intervention Formation adaptée des soignants à la résistance de l’ETP

Comparaison Absence de formation à l’ETP adaptée des soignants

Outcomes Diminution de la résistance psychologique du patient

Temps Pas pertinent


57

4.2 Type de question

Comme mentionné précédemment, notre question est la suivante :

Comment former les infirmières pour améliorer leur prise en charge en

éducation thérapeutique de la résistance du patient atteint de diabète de type

2?

Notre question de recherche est de type « intervention », car nous

chercherons à améliorer le bénéfice des soins pour le patient en agissant sur

la capacité des soignants à utiliser la résistance.

4.3 Critères de sélections

Comme demandé, nous avons sélectionné des articles dont la

publication ne dépasse pas dix ans, soit de 2006 à 2016. Etant donné notre

thématique sur la résistance, nous avons rassemblé à la fois des articles

quantitatifs, qualitatifs et mixtes. Nous avions l’intention de choisir des articles

avec le plus haut niveau de preuve existant, mais en effectuant les recherches,

nous avons réalisé que les articles concernant notre thématique étaient de

faible niveau de preuve scientifique. Tous les articles concernant les enfants

ont été écartés. Dans les articles traités, les populations cibles sont les

infirmiers, les médecins et les patients. En vue des premières recherches que

nous avons menées, le critère de diabète de type 2 restreignait les résultats

de nos investigations, ce qui nous a conduits à intégrer d’autres maladies

chroniques : l’hypertension, l’hypercholestérolémie et l’obésité.


58

A partir de notre question PICOT, nous avons défini des mots-clés afin

d’effectuer les recherches dans les bases de données. Le grand dictionnaire

terminologique et Google translate nous ont permis de les traduire en anglais.

Nous avons ensuite transformé les mots-clés traduits en descripteurs

correspondant à leur propre base de données (voir tableau suivant).

Cependant, comme les thésaurus étaient trop restrictifs, nous avons employé

des synonymes qui ne l’étaient pas. Ces mots sont signalés en gras dans le

tableau.

4.4 Descripteurs

P I O

Mots-clés Soignants Formation Qualité de vie


Infirmiers,
Diabète de type 2
Résistance Impact
psychologique

Mots-clés Caregiver Education Quality of life


anglais Nurse
Diabetes type 2
Psychological Impact
resistance

Descripteurs Nurses, Self- Quality of life


Pubmed Type 2 diabetes, management,
Diabetes, Therapeutic
Diabetes edcuation,
mellitus, Patient education,
Chronic Diabetes
disease, educator,
Nursing Diabetes
management,
Health coaching
Nursing
education
59

Treatment Health Impact


refusal,
Psychological
resistance,
Patient’s
resistance,
Patients,
Existing barriers

Descripteur Nurses, Education, Quality of life


CINAHL Diabetes Nursing
mellitus type 2 education,
Therapeutic
education,
Therapeutic
exercise,
Outcomes of
education,
Education
nursing
associate

refusal
treatment

Descripteur Nurses Education, Quality of life


Cochrane Nursing
library Diabetes
mellitus, type 2
Treatment Impact
refusal Assessment,
Health

Psycinfo Nursing Education Well being

OVID : Diabetes
Psychological
mellitus reactance

Descripteur Nurses Education, Quality of life


JBI Nursing
60

Diabetes Treatment
mellitus type 2 refusal

Google Diabètes, Education Pender,


Infirmière thérapeutique, HPM
éducation patient
Formation des
soignants,
entretien
motivationnel

Résistance

Archive Diabète Education


ouverte de thérapeutique
l’Université de
Genève

Dans un premier temps, nous avons effectué nos recherches d’articles

dans les bases de données suivantes : Pubmed, Cinhal, JBI, Cochrane,

Psychinfo et de l’Archive ouverte de l’Université de Genève. Après avoir essayé

plusieurs combinaisons de descripteurs, nos recherches ont été fructueuses

dans les bases de données de Pubmed, Cinhal et de l’Archive ouverte de

l’Université de Genève. Pour élargir notre champ de recherche, nous avons

également interrogé Google. En plus d’avoir lu les articles proposés par Google,

nous avons vérifié leur présence dans Pubmed pour s’assurer qu’ils aient une

certaine validité.

4.5 Stratégie des articles retenus

En premier lieu, nous avons sélectionné nos articles sur la base du titre.

Nous avons également remarqué que certains articles se retrouvaient dans


61

plusieurs équations de recherche. Ensuite, nous avons lu les résumés, ce qui

nous a permis de réduire encore notre sélection. Suite à cette première

sélection, nous avons retenu 16 articles. A l’aide de la grille de Fortin (2010),

nous avons analysé les articles, ce qui nous a permis de nous rendre compte

que quelques-uns ne répondaient pas à notre questionnement. Nous avons

également prêté attention à la méthodologie et au niveau de preuves utilisées

dans l’article. La grille adaptée de Fortin (2010) est un outil qui permet une

certaine méthodologie dans la lecture d’un article scientifique. Cet instrument

permet également de faire ressortir les points importants d’un article

scientifique. Une fois ces points extraits, nous pouvons critiquer plus

facilement ces articles sur la base de critères objectifs et fiables et ainsi

dépasser notre opinion personnelle pour faire émerger des aspects importants.

Pour terminer, nous avons relevé l’impact factor dans la revue dans laquelle

se trouvait l’article. Ce dernier n’était tout de fois pas un critère d’exclusion,

car certains articles avec un faible impact factor étaient malgré tout pertinents

pour notre travail. Les équations de recherches qui ont permis de sélectionner

les articles que nous avons analysés se trouvent dans un tableau en annexe

1. Nous n’avons pas trouvé utile de faire apparaître celles qui n’ont pas abouti

à la sélection d’articles, car leur quantité était trop importante.

4.6 Analyse des articles

Après avoir analysé nos articles avec la grille de Fortin (2010), nous

avons écarté trois articles qui ne répondaient pas à notre question de


62

recherche. Au final, nous avons sélectionné 13 articles qui nous paraissaient

les plus en lien avec notre question de recherche. Les grilles de Fortin (2010)

des articles retenus se trouvent en annexe 2.


Chapitre 5 : Synthèse des résultats et discussion
63

5.1 Synthèse des résultats des articles

Pour présenter les résultats de notre recherche, nous avons sélectionné

trois thèmes, la résistance, la formation des soignants et l’éducation

thérapeutique, qui sont en lien avec nos concepts et les termes de notre

question de recherche. Ce choix a fait suite à nos lectures.

5.1.1 Résistance

Comme expliqué plus haut, la résistance est un phénomène

psychologique. Elle peut être perçue comme une réaction d’opposition à un

changement et qui est souvent inconsciente. Elle représente un des défis

majeurs de l’ETP. En effet, si le soignant ne résout pas cet obstacle, le patient

ne pourra pas progresser.

Dans plusieurs de nos articles, la résistance en lien avec le diabète de

type 2 (DT2) survient principalement lors de l’introduction de l’insuline.

Souvent, on cherche à réduire les charges psychologiques du diabète en

général, peu d’attention est accordée lors de la transition du traitement par

voie orale à l’insuline (Wang & Yeh, 2011). Nam, Nam et Song (2014) ainsi

que Sorli et Heile (2014) ont relevé que le DT2 est une maladie progressive et

qu’elle nécessite souvent à terme une insulinothérapie. Par contre, Wang et

Yeh (2011) ont ressorti que seulement 5 à 10% des personnes atteintes de

DT2 connaîtront les échecs des agents hypoglycémiants oraux. Les raisons de

la résistance à l’insuline dépendent beaucoup des croyances et perceptions

des patients. Par exemple, le sentiment d’échec personnel, la peur de


64

l’injection, la peur des effets secondaires, l’adaptation du style de vie, la

stigmatisation sociale, le stress de gérer le traitement quotidiennement,

l’introduction de l’insuline qui est le signe de gravité de la maladie et la crainte

que l’insuline ne prenne une trop grande place dans l'existence (Brod, Kongso,

Lessard & Christensen, 2009). De plus, ces auteurs ajoutent que le manque

de connaissances pour le DT2 et son traitement peut conduire à la résistance.

Par contre, selon Nam et al. (2014) de bonnes connaissances n’impliquent pas

une gestion adéquate du diabète. Toujours en liens avec les perceptions et les

croyances, Sorli et Heile (2014) vont dans le même sens. Ils citent également

la complexité du traitement, la restriction du mode de vie et relèvent que

l’insuline est le reflet de l’incapacité à gérer la maladie selon les patients. De

leur côté, Wang et Yeh (2011) font les mêmes constatations et ajoutent que

les personnes diabétiques de type 2 ne voient pas la nécessité de l’insuline et

cherchent activement à garder le contrôle de la glycémie sans insuline. Brod

et al. (2009) mettent en avant que les médecins peuvent se sentir incapables

de gérer les résistances psychologiques de leurs patients. Valinsky et al. (2013)

démontrent une corrélation négative entre le sentiment d’efficacité personnel

et la résistance au traitement. Ce qui signifie que plus la résistance au

traitement est élevée, plus le sentiment d’efficacité personnel est bas.

Plusieurs auteurs mentionnent également des résistances du côté des

soignants. Wang et Yeh (2011) annoncent qu’il y a souvent un retard dans la

transition vers l’insulinothérapie chez les personnes atteintes de DT2. Selon

Sorli et Heile (2014), les soignants font preuve d’inertie clinique, c’est-à-dire
65

une initiation ou une intensification de l’insuline retardées. De plus, ils ajoutent

un manque d’expérience et de temps pour éduquer les patients vis-à-vis de

l’insuline. D’un point de vue scientifique, certains médecins ne restent pas au

courant des progrès en lien avec les analogues de l’insuline et son mode

d’administration. D’autres pensent que si les patients en arrivent à ce stade,

c’est qu’ils n’ont pas suivi les recommandations médicales et donc le prennent

comme un échec personnel (Brod & al., 2009).

L’impact de la résistance est bio-psycho-social ; elle a également une

incidence sur la qualité de vie et la satisfaction au traitement (Brod & al.,

2009). Une des résistances qui a un fort impact est la peur de l’hypoglycémie.

Nous avons analysé un article qui traite particulièrement de cette thématique.

Wild et al. (2007) ont observé que les patients avec une peur de l’hypoglycémie

adoptaient fréquemment des comportements surcompensatoires tels que la

diminution des doses d’insuline et l'apport en glucide volontairement plus élevé

que leurs besoins. Le but de ces patients est d’éviter les hypoglycémies au

détriment des conséquences à long terme. Brod et al. (2009), font également

des observations similaires.

Les solutions proposées par les différents auteurs portent surtout sur

l’interaction entre le patient et le soignant. Cette dernière influence l’attitude

du patient vis-à-vis de l’insuline selon Brod et al. (2009). Ces mêmes auteurs

conseillent aux professionnels de parler des impacts de l’insuline et des

réticences du patient lors de l’initiation du traitement. L’utilisation des

dispositifs récents tels que les stylos à insuline instaurent une meilleure
66

observance. Ils précisent que c’est le rôle du professionnel de discuter de la

résistance et que la diminution de celle-ci devrait être une priorité. Le soignant

doit être dans une attitude de partenariat afin d’augmenter l’engagement du

patient. Sorli et Heile (2014) proposent plusieurs pistes pour lutter contre la

résistance. Avant toute chose, prendre du temps pour l’éducation

thérapeutique est un prérequis. Ils préconisent que l’on parle de

l’insulinothérapie au moment de l’annonce du diagnostic du DT2, même si elle

n’est pas encore nécessaire. De plus, l’écoute active est importante pour faire

ressortir les craintes et les préoccupations du patient. Il est également

primordial de mettre en avant les objectifs thérapeutiques avant d’initier

l’insuline. La finalité de cette approche est d’engager le patient dans la gestion

de sa maladie. Quant à eux, Wang et Yeh (2011) prônent que la nécessité de

commencer l’insuline est le résultat de l’évolution naturelle du diabète et n’est

pas liée aux comportements personnels. Valinsky et al. (2013) ont évalué

l’efficacité de l’éducation en groupe en mesurant la résistance, car selon eux

c’est une mesure sûre. Ils recommandent aux praticiens l’utilisation du

questionnaire RTQ (resistance to treatment questionnaire) pour évaluer la

résistance au traitement, cet outil étant jugé fiable et valide. Le RTQ est un

instrument utile pour la mesure des interventions comportementales liées au

diabète. D’après leur expérience, l’éducation de groupe semble positive ;

cependant, on relève une absence de groupe de contrôle dans la méthodologie

de l’étude. Après l’intervention préconisée, ils ont observé un meilleur contrôle

de la maladie et ont également relevé que plus le niveau de résistance est


67

haut, plus l’intervention est efficace. Ils concluent que la diminution de la

résistance est un facteur important dans l’observance au traitement. Outre

leurs travaux au sujet de la résistance, les auteurs mentionnent aussi

l’importance du sentiment d’efficacité personnel. Celui-ci associé à une faible

résistance est bénéfique. Le sentiment d’efficacité peut aussi être une mesure.

Ils ont également remarqué que s’il est élevé, cela favorise l’adhésion au

traitement. Nam et al. (2014) arrivent à des conclusions similaires. Pour eux,

l’auto-efficacité influe sur la relation entre le patient et le soignant, la

résistance à l’insuline et l’autogestion de la maladie. Par exemple, les patients

avec une forte auto-efficacité dans la capacité à gérer leur DT2 se sentent plus

à même de gérer l’insulinothérapie. Ils suggèrent que la formation des patients

et le soutien pour le sentiment d’efficacité personnel du diabète devraient être

intégrés dans l’éducation personnelle du diabète. Ils ne précisent pas

spécifiquement les interventions pouvant aider les professionnels à aller dans

ce sens. Wild et al. (2007) nous proposent des interventions qui ciblent la peur

de l’hypoglycémie. Selon eux, les soignants devraient aborder directement

cette peur auprès des patients. Parfois intégrer les proches dans l’ETP est

nécessaire si le patient est réticent à parler de sa peur d’hypoglycémie. Parfois

les proches s'avèrent être un frein à une bonne gestion du diabète. En effet,

ils peuvent encourager le maintien de niveau de glycémie élevé. Les soignants

peuvent également enseigner des techniques d’adaptation, telles que posséder

des sucres en permanence sur soi, apprendre à reconnaître et traiter les

symptômes précoces de l’hypoglycémie, instaurer une surveillance plus


68

fréquente de la glycémie. Aborder les effets néfastes d’une glycémie élevée et

chronique demeure important. Wang et Yeh (2011) recommandent d’avoir

connaissance de la façon dont les gens perçoivent la maladie et le traitement

avant de les guider. Ils précisent aussi que les soignants, lors de l’introduction

de l’insuline, doivent aborder les aspects bio-psycho-sociaux. Individualiser le

traitement et prendre en compte le contexte de la personne sont deux

éléments importants. Les gens voient de multiples obstacles face à

l’insulinothérapie : uniquement répondre à leur besoin en travaillant la

technique pour l’injection ne sera pas efficace. Au contraire, il faut que les

soignants se concentrent sur l’aspect psycho-affectif et social de la résistance

vis-à-vis de l’insulinothérapie.

5.1.2 Formation

Notre deuxième thème concerne la formation des soignants. Nous

avons analysé quatre articles concernant ce sujet, dont trois traitent de la

formation continue en ETP à Genève. Les trois études genevoises ont évalué

l’impact de la formation continue sur les soignants.

Selon Moutet-Lasserre, Dupuis, Chambouleyron, Lagger et Golay

(2008), la formation continue offre de nouvelles perspectives et conduit à des

remises en question et à une nouvelle identité du soignant. Ils formulent aussi

que cette formation peut être importante pour les soins infirmiers, car l’ETP

peut être utilisée dans différents contextes de soins et dans divers pays. Ils

rendent attentifs que l’ETP n’est pas seulement un outil, mais que cela
69

engendre un changement qui remet profondément en question la relation

soignant-soigné. En plus de bouleverser l’identité du soignant, elle modifie les

perceptions de ce dernier sur le patient et de son rôle de soignant. La relation

entre le patient et le soignant devient la pierre angulaire du projet de soins.

Pour les auteurs, le rapport soignant-soigné est un partenariat de soins. Leur

étude démontre également que les soignants ne sont pas là par hasard.

Souvent, ces soignants ont été confrontés à des situations où leurs savoirs

n’étaient pas suffisants. Ces mêmes auteurs avaient déjà découvert que « le

sentiment d’incompétence était à l’origine d’un projet de formation continue

en ETP ».

Moutet-Lasserre et al. (2008) ont remarqué que les échanges entre les

participants favorisaient la transformation identitaire. L’approche individuelle a

également son importance, car elle permet « d’individualiser le parcours des

formations et le transfert des apprentissages ». La formation proposée à

Genève a pour but d’aider les soignants à accompagner les patients dans leur

processus de gestion de leur maladie. Les auteurs précisent que les

participants doivent être à opérer des changements :

Amenés à repenser différemment leur propre rôle dans


l’accompagnement des personnes vivant avec une maladie
chronique, ils doivent alors réinventer une posture qui à la fois
intègre la transformation de leurs valeurs professionnelles, et
respecte la vision qu’ils ont de leur responsabilité professionnelle
de soignant.
70

Toujours selon les mêmes auteurs, les formateurs sont là pour accompagner

les soignants dans leur transformation identitaire en plus de leur fournir des

connaissances.

Une autre étude démontre que les soignants ont tendance à se focaliser

sur les facteurs biologiques (recherche d’informations médicales ou

thérapeutiques) durant les entretiens au détriment des ressources

(Chambouleyron, Lasserre-Moutet, Vanistendael, Lagger & Golay, 2007). Par

contre, après avoir bénéficié d’une formation en ETP, les soignants se

focalisaient plus sur le quotidien et les ressources du patient.

Ils changent notamment leur manière de mener les entretiens, par

exemple, en utilisant la reformulation. D’après les auteurs, faire prendre

conscience de ses propres ressources au patient permet d’augmenter sa

confiance en soi et son sentiment de maîtrise sur la maladie. Ces deux points

s’inscrivent dans le processus d’empowerment. Pour les soignants, il est

difficile de s’adapter à ce nouveau paradigme vis-à-vis de leur formation initiale

et au nouveau rôle de partenaire de soins. C’est pourquoi les auteurs

préconisent d’intégrer cette façon de faire dans la formation initiale de

soignant.

Les auteurs Jeavons, Hunging et Cornford (2006) se sont intéressés aux

croyances et attitudes des professionnels de la santé face aux patients qui ont

un faible contrôle de leur diabète. Les participants à l’étude ont mis en

évidence deux grandes façons d'agir pour augmenter le contrôle du diabète :

améliorer la prestation de l’éducation et utiliser des thérapies par aversions. Il


71

en ressort également que les soignants faisant l’amalgame patient en échec

équivaut à non compliance ont tendance à utiliser la persuasion pour

augmenter leur compliance. Les auteurs mettent en évidence la nécessité de

se spécialiser dans le diabète afin de faire face à cette maladie complexe. Ils

expliquent également que si la prévalence des patients nécessitant de l’insuline

augmente, les besoins en infirmières spécialisées en diabétologie

augmenteront.

Comme déjà vu dans la définition des concepts, l’entretien

motivationnel (EM) est un outil en ETP surtout chez les patients ambivalents.

C’est pourquoi il nous a semblé intéressant d’avoir un article à ce sujet. Golay

et Scherrer-Burri (2013) préconisent l’emploi de l’EM dans la formation du

soignant dans le but d’amener le patient à trouver des solutions pour ses

propres changements. L’étude de ces auteurs a mis en évidence les

changements chez les praticiens ayant bénéficié de la formation en EM. Ils ont

relevé que les soignants utilisaient plus de questions ouvertes, ce qui a permis

au patient d’être plus actif dans son processus de changement. Cependant, les

soignants continuaient à questionner le patient au lieu de l’amener lui-même

à réfléchir à sa situation. Ils précisent aussi que des études antérieures ont

démontré l’efficacité de l’EM dans l’accompagnement du patient. L’étude fait

également ressortir que la formation initiale des soignants n’est pas suffisante

pour pratiquer correctement l’EM. Néanmoins, un coaching régulier

permettrait d’améliorer les résultats et la satisfaction des soignants. Malgré


72

tout, ils notent la difficulté organisationnelle d’une telle formation. L’efficacité

de cette démarche repose sur la régularité du suivi du soignant.

5.1.3 Education thérapeutique

Le troisième thème concerne l’ETP. Pour rappel, l’ETP est une approche

de partenariat où le soignant accompagne le patient dans l’adoption de

nouveaux comportements afin que l’individu souffrant d’une maladie chronique

puisse maintenir la meilleure qualité de vie possible. Pour y arriver, les

professionnels de la santé amènent des connaissances en lien avec la maladie

en question, travaillent avec les représentations et croyances de chacun et

intègrent également l’environnement social de la personne. Pender (2010) a

mentionné l’importance de ce dernier. Trois de nos articles sélectionnés

traitent de cette thématique. Le premier est en lien avec le modèle de Pender

vu précédemment, le second est une étude internationale et le dernier est une

recherche se déroulant à Genève.

Nous parlerons d’un article traitant du HPM de Pender mis en lien avec

l’empowerment du diabète. Yin Kwan Ho, Berggren, Dahlborg-Lyckhage

(2010) se basent sur le fait que les interventions infirmières jouent un rôle

central dans le changement des attitudes des patients. Elles permettent de

favoriser les affects positifs et d’augmenter le niveau d’efficacité. De cette

étude ressortent quatre résultats principaux qui influent sur un empowerment

efficace. Premièrement, les patients doivent avoir confiance dans les

compétences des infirmières. Ensuite, les patients doivent recevoir un certain


73

nombre de connaissances pour améliorer le contrôle de leur maladie. De plus,

les rencontres avec les pairs favorisent le soutien, augmentent le contrôle sur

soi et contribuent à l’apprentissage. Finalement, l’attitude de l’infirmière doit

être empathique et adaptée aux différentes cultures : elle doit prendre le

temps d’écouter. La pierre angulaire de l’autogestion du diabète est la

modification des comportements et du mode vie et ceci est lié au sentiment

d’efficacité personnel du patient. Selon Pender, les principaux obstacles pour

un changement de comportement sont des obstacles perçus (79%), les

influences interpersonnelles (57%) et les influences situationnelles (56%). Ces

obstacles rendent les modifications du style de vie difficiles. Comme les

infirmières sont à la base d’un changement de comportement, il est important

qu’elles en aient conscience. L’article définit les obstacles de la manière

suivante :

• Obstacles perçus : Les informations qui ne sont pas décrites dans

des termes simples, la langue et le niveau d’instruction des patients.

• Obstacles influences interpersonnelles : L’environnement social de

la personne, par exemple, la famille, les professionnels de la santé,

influe directement et indirectement par le biais de pressions sociales.

• Obstacles influences situationnelles : L’environnement physique de

la personne joue un rôle sur l’adoption de comportements de santé

qu’elle peut avoir : par exemple, avoir des fruits et légumes

disponibles dans sa maison encourage des comportements

alimentaires sains.
74

De plus, les individus ont tendance à investir du temps et des ressources

pour les activités dont on espère des résultats positifs. Cela est à prendre en

compte dans notre pratique. Selon les auteurs, il est avantageux d’utiliser le

modèle de Pender dans l’empowerment du diabète, car il fournit un cadre pour

expliquer les comportements de santé du patient. Traiter les variables

modifiables (les affects, les influences) permettent de surmonter les obstacles

des patients et ainsi d'augmenter leur efficacité personnelle.

Le second article présente une étude observationnelle effectuée dans

27 pays de l’Europe, de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique latine et qui a pour

but de montrer l’efficacité de l’ETP chez les DT2 en comparant un groupe ayant

bénéficié de l’ETP et un groupe contrôle (Gagliardino & al., 2012). Cette étude

a été motivée par la prévalence de personnes diabétiques dans le monde et

leurs conséquences socio-sanitaires et économiques. Il en est ressorti que les

patients avec une ETP avaient de meilleurs résultats d’HbA1C selon les normes

internationales. La diminution des valeurs d’HbA1C réduit le risque de

développer des complications micro vasculaires de 25%. De plus, ils ont relevé

un indice de masse corporelle (IMC), une tension artérielle et des lipides plus

faibles dans le groupe éduqué. Ils ont aussi démontré une plus grande

utilisation de l’insuline et un autocontrôle plus fréquent de la glycémie chez les

patients éduqués. L’IMC est également inférieur, ce qui indique que l’insuline

n’a pas induit une augmentation de poids pour eux. Il y a une plus grande

participation active des patients éduqués dans le contrôle et le traitement de

la maladie, un meilleur respect du traitement et une meilleure performance de


75

l’auto-soin. Par conséquences, cela induit un taux significativement plus faible

d’ulcères de pied et de maladies vasculaires périphériques. De plus, ces

améliorations ont un impact favorable sur leur vie professionnelle. On observe

un plus grand pourcentage d’emploi à plein temps et des salaires plus élevés

chez les patients éduqués. Par contre, la consommation des ressources a été

significativement plus élevée, par exemple plus de visites annuelles chez les

médecins spécialistes. Les auteurs concluent que les résultats devraient aider

les fournisseurs des soins et les politiciens à intégrer l’ETP dans la gestion du

diabète comme une stratégie efficiente.

Finalement, une troisième étude met en évidence que l’ETP avec une

approche behavioriste a des limites. Lagger, Sittarame, Lasserre-Moutet,

Chambouleyron, Giordan et Golay (2013) disent que « expliquer, montrer,

démonter, questionner, exercer, résoudre des problèmes ne suffisent pas à

changer les comportements des patients ». Donc, les dimensions

émotionnelles et perceptives devraient être intégrées. Les résistances se

situent dans les représentations et les conceptions des patients. Le but des

auteurs est de donner des pistes au soignant-éducateur pour améliorer

l’accompagnement des patients en identifiant leurs obstacles et leurs

ressources pour l’apprentissage. De cette étude il résulte que les entretiens

semi-dirigés permettent au soignant de faire ressortir les conceptions des

patients. Ils peuvent être un puissant levier pour faire évoluer le patient. Il

faut aussi prêter attention aux conceptions du soignant qui pourraient

influencer celles des patients. Le langage doit être compréhensible pour les
76

patients. Lagger et al., (2013) font plusieurs recommandations. Les patients

peuvent faire preuve de beaucoup de connaissances sans que celles-ci soient

logiquement reliées entre elles. Pour cette raison, le soignant doit investiguer

sur les conceptions du patient afin de les vérifier. Cela permet de mieux cibler

les éléments à travailler avec lui et ainsi de le faire évoluer.

5.2 Développement des résultats en lien avec la question PICOT

Dans ce chapitre, nous discuterons des résultats en lien avec notre question

PICOT, qui est la suivante : « Comment former les infirmières pour améliorer

leur prise en charge en éducation thérapeutique de la résistance du patient

atteint de diabète de type 2 ?». Pour mieux structurer notre travail, nous

reprendrons les trois thèmes soulevés dans le chapitre précédent.

Concernant la résistance, plusieurs auteurs soulignent qu’elle survient

principalement lors de l’introduction de l’insuline particulièrement dans le

diabète de type 2. Nous avons mis en évidence que la résistance à l’insuline

dépend des croyances et des perceptions des patients. Elle peut être mise en

lien avec la peur de l’hypoglycémie. La résistance peut aussi se trouver du côté

du professionnel car elle peut être induite par un manque d’expérience, de

connaissances, de temps et un sentiment d’incapacité à gérer cette résistance.

Plus la résistance au traitement est élevée, plus le sentiment d’efficacité

personnel est bas. Nous avons remarqué que la résistance peut conduire à des

comportements inadéquats qui favorisent les complications du diabète, d’où la

nécessité de la diminuer. Nous en déduisons que la problématique de la


77

résistance se trouve tant au niveau du patient que du soignant, ce qui confirme

ce que nous avons mentionné dans le concept de la résistance.

Il en ressort aussi que la formation continue en ETP change l’identité

du soignant et offre passablement de remises en question quant à sa relation

avec le patient. Moutet-Lasserre et al. (2008) ont soulevé que cette formation

peut être importante pour les infirmières car l’ETP peut être utilisée dans

différents contextes de soins. Cependant, pour les soignants il est difficile de

s’adapter à ce nouveau paradigme vis-à-vis de leur formation initiale. Cette

dernière n’est souvent pas suffisante pour pratiquer correctement l’ETP. Il est

intéressant de relever que les soignants choisissant cette formation ont fait

l’expérience du sentiment d’incompétence. De plus, Chambouleyron et al.

(2007) ont mis en évidence que les soignants avaient tendance à se focaliser

sur les aspects biologiques du patient au détriment de leurs ressources avant

la formation. Nos articles ont démontré l’utilité de ces formations, mais aussi

que le soignant doit se montrer intéressé par cette approche. L’EM peut être

vu comme un outil dans l’ETP. Il se montre très utile lorsque le soignant fait

face à un patient ambivalent face au changement. Les infirmières jouent un

rôle central pour accompagner les patients dans l’adoption de nouveaux

comportements.

Idéalement, nous devrions être dans une approche constructiviste afin

d’accompagner au mieux le patient. L’approche behavioriste a ses limites.

Cependant, nos recherches ont mis en évidence que les soignants n’étaient

pas constamment dans cette perspective constructiviste. Il est très important


78

d’investiguer sur les perceptions et les croyances du patient. Pour ce faire, il

est avantageux d’utiliser le HPM car il fournit un cadre pour expliquer le

comportement du patient.

Gagliardino et al. (2012) ont prouvé qu’avec l’ETP les patients avaient

une meilleure qualité de vie et développaient moins de complications liées au

DT2. Ces auteurs confirment d’autres études qui démontrent l’efficacité de

l’ETP. Malgré ce témoignage, l’utilisation de l’ETP n’est pas systématique.

Notre population-cible est les infirmières, mais peu d’articles en

parlaient spécifiquement. Certaines études englobaient également les

médecins, les physiothérapeutes, des diététiciennes et des étudiants.

Pour conclure, l’ETP devrait être intégrée dans la formation initiale des

infirmières afin qu’elles soient mieux préparées à prendre en charge les

patients souffrant de DT2 dans une approche de partenariat. Le but étant

qu’elles soient sensibilisées à la notion de résistance, car c’est un frein au

changement, et à son origine qui découle de l’interaction soignant-soignée. Le

HPM peut être un guide qui permet d’identifier les ressources et les obstacles

du patient qui sont modifiables. Il ne faut pas s’intéresser uniquement au côté

biologique de l’individu mais le considérer dans une perspective holistique. La

formation continue est nécessaire à la fois pour l’apprentissage de l’ETP et à

la fois pour développer des connaissances précises quant à la matière à

enseigner. Cependant, le message est important et la façon de le dire aussi.

Au final, nous avons observé que cette formation ne s’applique pas seulement

au DT2 mais qu’elle a l’avantage de s’adresser à toute une gamme de maladies


79

chroniques ce qui est intéressant au vu de la situation sanitaire actuelle. En

effet, la majorité des coûts actuels de la santé s’expliquent par la prévalence

des maladies chroniques.

5.3 Perspectives et propositions pour la pratique

Les articles analysés nous ont donné des pistes concernant la formation

des infirmières en ETP pour qu’elles puissent, entre autres, faire face à la

résistance des patients.

Cela fait partie du rôle du professionnel de discuter de la résistance

avec le patient afin d’augmenter l’autogestion de la maladie tout en prenant le

temps nécessaire (Brod & al., 2009 ; Sorli & Heile, 2014). L’écoute active est

un outil important pour l’atteindre, il serait donc judicieux de l’employer

davantage dans la pratique (Sorli & Heile, 2014). Valinsky et al. (2013)

proposent également l’utilisation de questionnaire RTQ afin d’évaluer la

résistance du patient. Ils ont également relevé que l’éducation de groupe

semble positive malgré l’absence de groupe-contrôle. Les soignants pourraient

également développer des techniques d’adaptation avec le patient afin de

surmonter les peurs de l’hypoglycémie (Wild & al., 2007). Lors de l’introduction

de l’insuline, Wang et Yeh (2011) conseillent aux professionnels de prendre

connaissance des perceptions des patients concernant la maladie et le

traitement afin d’identifier les éventuelles résistances. De plus, ils

recommandent d’individualiser la prise en charge, car chaque patient a sa

propre histoire. Jeavons et al. (2006) préconisent qu’en cas d’augmentation


80

des patients diabétiques, il sera également nécessaire d’augmenter le nombre

d’infirmières spécialisées en diabétologie.

Les articles traitant de la formation continue ont démontré son efficacité

auprès des professionnels. Actuellement, elle existe uniquement à Genève

pour la Suisse Romande comme nous l’a confirmé Madame Joly, coordinatrice

de la formation des soignants en ETP aux HUG. Etant donné, la forte

prévalence des maladies chroniques, il est légitime de s’interroger si cela est

suffisant. Madame Joly nous a également transmis que 18 personnes suivaient

un CAS et une dizaine de personnes un DAS pour cette année 2016. La

formation proposée, dans les articles analysés, amène des informations

théoriques mais les soignants sont suivis sur le terrain afin que leur pratique

soit critiquée. Travailler sur ces deux aspects permet cette acquisition de

compétences en ETP. Moutet-Lasserre et al. (2008) ont également relevé que

les échanges entre les apprenants facilitent la transformation identitaire. Ils

ajoutent également que les formateurs se soucient d’apporter des

connaissances et surtout ils accompagnent les transformations de l’identité

professionnelle ayant lieu au cours des formations en ETP. Chambouleyron et

al. (2007) avaient pour objectif d’augmenter la résilience des patients en

formant des soignants. Il est ressorti de leur étude que suite à cette formation,

les soignants modifiaient leur manière de mener un entretien. Cependant, cela

restait difficile pour les participants de passer du statut « d’expert » à celui de

« facilitateur » : d’où l’utilité d’intégrer l’ETP dans la formation initiale.


81

Grâce à nos diverses expériences professionnelles, les cours que nous

avons reçus sur l’ETP, nous pouvons formuler également certaines perceptives

pour la pratique. En effet, durant nos trois années d’études en soins infirmiers,

des cours sur l’ETP nous ont été dispensés. Au cours des périodes de formation

pratique, nous avons souligné que les infirmières formées il y a plusieurs

années n’avaient pas eu la chance de recevoir cet apport théorique. De ce fait,

un décalage apparaissait parfois. Certes, notre formation en ETP n’est peut-

être pas encore suffisante pour une prise en charge maximale, mais elle offre

une plus-value non négligeable. Pour ces raisons, nous recommandons de

mettre en valeur cet enseignement et de le développer davantage ainsi que

de promouvoir les formations continues. De plus, nous avons observé que le

temps accordé à l’ETP pour le patient était souvent trop restreint. Soit

l’infirmière ne consacre pas suffisamment de temps au patient, soit la charge

de travail ne le permet pas. Nous avons remarqué que si le patient est sous

stress lors d’une ETP, les bénéfices reçus en seront moindres. C’est la raison

pour laquelle nous préconisons que les différents professionnels prévoient un

certain temps lors d’une ETP. Cette approche telle que nous l’avons définie est

rarement utilisée. Parfois les infirmières pensent agir conformément à l’ETP

alors qu’elles apportent uniquement de l’information au patient. Concernant la

résistance, nous avons réalisé que dans de nombreux services, les patients qui

avaient recours à l’ETP n’avait pas qu’une seule infirmière référente mais

plusieurs. De ce fait, une relation de confiance n’était pas toujours facile à

construire, ce qui empêchait parfois le patient de faire part de ses craintes et


82

des raisons de sa résistance. Dans la mesure du possible, nous pensons qu’il

serait bénéfique pour le patient qu’une infirmière choisie en particulier lui

prodigue l’ETP pour qu’une relation de confiance s’installe entre le

professionnel et le bénéficiaire de soins afin que ce dernier puisse pleinement

se livrer et se sentir à l’aise. Pour nous, la formation des professionnels, le

temps accordé au patient et l’aspect relationnel sont des points-clés pour une

ETP de qualité.
Chapitre 6 : Conclusion
84

6.1 Apport du travail de Bachelor

Au terme de ce travail, nous avons relevé différents éléments facilitants

et contraignants que nous avons rencontrés tout au long de l’élaboration de

ce projet. Nous commencerons par décrire les difficultés et pour ensuite

continuer avec les facilités.

Au commencement de ce travail, nous ne savions pas comment agir

face à l’ampleur de la tâche. Notre manque d’expérience dans ce domaine a

sans doute joué un rôle malgré l’apport théorique que nous avions reçu. Avant

d’effectuer cette démarche d’analyse de littérature, nous pensions qu’une

démarche scientifique consistait principalement en une recherche d’articles

dits « scientifiques » sur des bases de données reconnues et de les appliquer

à la lettre car ils étaient « la bonne façon de faire ». Au fur et à mesure de

notre travail, nous nous sommes rendu compte que malgré des données

publiées dans des revues, des résultats d’articles peuvent contenir de gros

biais (financement par des groupes pharmaceutiques pour induire des

résultats, méthodologie incomplète) et être ainsi faussés. De plus, après avoir

trouvé des articles se contredisant, nous nous sommes aperçus qu’il était

primordial de croiser les sources afin d’avoir l’information la plus valide

possible. Cette recherche nous a permis de travailler d’une façon scientifique.

Aujourd’hui, le plus important pour nous est de garder un œil critique.

De plus, la question de départ qui nous a été proposée par l’institution

Alfaset (Comment mesurer le bénéfice d’un soin chez un patient ? ) était


85

complexe. Dans un premier temps, nous nous sommes orientés sur le concept

de qualité des soins. En rencontrant des spécialistes de la qualité de l’Hôpital

du Jura, nous nous sommes rapidement rendu compte qu’il était nécessaire

d’affiner notre question. Un autre élément problématique a été de faire

émerger notre question de recherche au travers de toutes les informations que

nous avions concernant l’ETP, le bénéfice et la résistance. La recherche

d’articles sur les bases de données a également été difficile. Beaucoup de nos

équations de recherches se sont révélées infructueuses. De ce fait, il a fallu

élargir notre champ de recherche. En regard du peu d’articles obtenus, nous

avons dû en choisir avec de bas niveaux de preuve et de faibles impacts

factors. Les articles obtenus en anglais nous ont également demandé

passablement de temps pour les traduire et les critiquer.

Une des composantes centrales de ce travail de Bachelor a été la

collaboration qui fut à la fois une aide et un frein. Trouver du temps en

commun, s’accorder sur certaines idées et nos différentes personnalités ont

parfois été des obstacles à la dynamique de groupe. Cependant, cela nous a

permis de faire émerger des pistes de réflexion, de se répartir les tâches et de

profiter des aptitudes de chacun. Au final, nous aurons pu développer des

compétences telles que la collaboration ou la communication.

La liberté qui nous a été donnée pour compléter notre thématique nous

a amené à choisir un thème au cœur de l’actualité et qui convenait à l’ensemble

du groupe. En effet, nous étions très intéressés par l’approche de l’ETP, ce qui

nous a motivés à compléter nos compétences. De plus, un des pionniers en


86

ETP est le professeur Alain Golay, responsable de l’enseignement

thérapeutique pour maladies chroniques aux HUG, ce qui nous a conduits vers

de nombreux ouvrages et articles en français. Nous avons aussi pu compter

sur notre directeur de travail de Bachelor qui nous a orientés et soutenus tout

au long de ce processus de réflexion.

6.2 Limites

Dans cette partie du travail, nous développerons les limites de notre

présente étude.

Comme mentionné dans le point précédent, le niveau de preuve de nos

articles n’est pas optimal. Cela signifie que les données n’ont pas été obtenues

dans les meilleures conditions. Les résultats de ces études sont à considérer

avec un œil critique. Par exemple, les études avec des « Focus Group »

n’avaient pas de groupe contrôle. De plus, certaines études possédaient un

faible échantillon de patients et ne pouvaient pas être représentatives du

phénomène. Deux études étaient financées par des entreprises

pharmaceutiques. Tous nos articles concernant la formation des infirmières

ont été rédigés par des professionnels HUG. Il nous a été très difficile de

diversifier nos sources à propos de cette thématique. Trouver des articles

consacrés spécifiquement aux infirmières n’a pas été aisé : par conséquent,

nous avons intégré d’autres spécialistes des soins. Nous pouvons supposer que

cela est dû au fait que les sciences infirmières s’intéressent encore peu à ce

sujet et que l’ETP est beaucoup axée sur le patient au détriment du soignant.
87

6.3 Perspectives pour la recherche

De notre travail de Bachelor, nous pouvons ressortir des pistes pour les

recherches futures. Aujourd’hui, en Suisse, nous nous trouvons dans une

période de transition dans la formation en ETP. D’un côté les infirmières

formées au niveau Bachelor reçoivent un enseignement en ETP dans leur

formation initiale. De l’autre, il existe encore des infirmières qui n’en n’ont pas

bénéficié. Il serait donc intéressant de comparer leurs rapports respectifs vis-

à-vis du patient souffrant d’une maladie chronique.

Nous avons aussi observé au travers de nos recherches que la formation

en ETP pouvait être destinée à différents professionnels des soins. Il serait

judicieux de se tourner vers l’aspect interdisciplinaire tout en intégrant les

patients dans les programmes de formation en ETP, comme nous en avons

discuté avec Madame Joly. S’intéresser aux bénéfices de l'intervention de

plusieurs praticiens prodiguant l’ETP aux mêmes patients, à leur collaboration

entre eux et à l’impact sur les clients serait également une recherche

fructueuse à effectuer.

Les coûts de la santé sont une préoccupation majeure de la société

actuelle. Nous avons relevé qu’une majorité des ressources financières étaient

destinées aux soins curatifs et très peu à la prévention de la maladie et à la

promotion de la santé. Pourtant cet aspect préventif permet d’éviter

l’apparition de maladies ou de complications. Comme l’ETP fait partie de cette

approche, il serait utile de mesurer son impact à long terme sur les coûts de

la santé. En Suisse, une formation CAS coûte 7'000 frances et les DAS 15’000
88

francs. Selon Madame Joly, il vaut une personne avec un DAS que deux

personnes avec un CAS dans une équipe soignante.

Dans les différents articles que nous avons sélectionnés, le ressenti des

patients sur l’ETP n'est pas mis en exergue. Nous n’avons pas trouvé d’étude

qualitative à ce sujet. Nous pensons donc qu’évaluer ce que ressent le patient,

les bénéfices qu’il perçoit et ce que l’ETP signifie pour lui est une prochaine

recherche que nous suggérons. En effet, le patient est l’une des pièces

maîtresses de l’ETP. Il est par conséquent essentiel qu’en plus des

améliorations que nous pouvons percevoir à propos de l’évolution de sa

maladie, son avis et la façon dont il vit l’ETP soient également considérés.
Chapitre 7 : Références
90

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hypoglycemia in diabetes: Implications for diabetes management and
patient education. Patient Education and Counseling, 68(1), 10-15.
Chapitre 8: Annexes:
97

Annexe 1: Requêtes dans les bases de données

Remarque: les requêtes ont été effectuées entre mars et mai 2016.

Base de données : PUBMED

Requêtes Filtres Articles trouvés Articles retenues Auteurs, titre et année de parution Impact
factor
type 2 Full text 6 2 Nam, S., Nam, S., & Song, Y. (2014). Role of Self 2.16
diabetes AND 10 years Efficacy in the Relationship Between Patient-Provider
psychological Relationships and Psychological Insulin Resistance
resistance Among Patients with Type 2 Diabetes. Journal of
AND nursing contemporary diabetes research, 1(1), 1-15.

Wang, H. F., & Yeh, M. C. (2012). Psychological 1.741


resistance to insulin therapy in adults with type 2
diabetes: mixed-method systematic review. Journal of
Advanced Nursing, 68(4), 743-57.

type 2 Full text 33 1 (non retenu Nakar, S., Yitzhaki, G., Rosenberg, R., & Vinker, S. 3.01
diabetes AND 10 years après l’analyse (2007). Transition to insulin in Type 2 diabetes: family
patients AND de la grille de physicians' misconception of patients' fears contributes
existing Fortin) to existing barriers. Journal of Diabetes and Its
barriers Complications, 21(4), 220-226.
98

patient’s Full text 34 1 Sorli, C., & Heile, M. K. (2014). Identifying and meeting 0.00
resistance 10 years the challenges of insulin therapy in type 2 diabetes.
AND Journal of Multidisciplinary Healthcare, 7, 267-82.
therapeutic
education

diabetes Full text 117 2 Brod, M., Kongsø, J. H., Lessard, S., & Christensen, T. L. 2.486
mellitus AND 10 years (2009). Psychological insulin resistance: patient beliefs
psychological and implications for diabetes management. Quality of
resistance Life Research : an International Journal of Quality of Life
Aspects of Treatment, Care and Rehabilitation, 18(1),
23-32.

Wang, H. F., & Yeh, M. C. (2012). Psychological 1.741


resistance to insulin therapy in adults with type 2
diabetes: mixed-method systematic review. Journal of
Advanced Nursing, 68(4), 743-57.

diabetes Full text 215 2 Gagliardino, J. J., Aschner, P., Baik, S. H., Chan, J., 3.267
management 10 years Chantelot, J. M., Ilkova, H., Ramachandran, A., ...
AND health IDMPS investigators. (2012). Patients' education, and its
impact AND impact on care outcomes, resource consumption and
patient working conditions: data from the International Diabetes
education Management Practices Study (IDMPS). Diabetes &
Metabolism, 38(2), 128-34.

Wild, D., von, M. R., Brohan, E., Christensen, T., 2.199


Clauson, P., & Gonder-Frederick, L. (2007). A critical
99

review of the literature on fear of hypoglycemia in


diabetes: Implications for diabetes management and
patient education. Patient Education and Counseling,
68(1), 10-15.

diabetes Full text 55 1 (non retenu Levich, B. R. (2011). Diabetes management: Optimizing 0.00
educator AND 10 years après l’analyse roles for nurses in insulin initiation. Journal of
diabetes AND de la grille de Multidisciplinary Healthcare, 4, 15-24.
nurses Fortin)

chronic Full text/ 72 1 (non retenu Willard-Grace, R, Devore, D, Chen, EH, Chen, EH, 1.669
disease AND 10 years après l’analyse Hessler, D, Bodenheimer, T, & Thom, DH. (2013). The
self- de la grille de effectiveness of medical assistant health coaching for
management Fortin) low-income patients with uncontrolled diabetes,
AND health hypertension, and hyperlipidemia: Protocol for a
coaching randomized controlled trial and baseline characteristics
of the study population. BMC Family Practice, 14(27), 1-
10.
100

Base de données : CINHAL

Requêtes de Filtres Articles trouvés Articles retenus Auteurs , titre et année de parution Impact
recherche factor
nursing 10 ans 53 1 Jeavons, D., Hungin, A. P., & Cornford, C. S. (2006). 17.45
education Patients with poorly controlled diabetes in primary care:
AND healthcare clinicians' beliefs and attitudes. Postgraduate
therapeutic Medical Journal, 82(967), 347-50.
education
AND diabetes
mellitus type
2

education 10 ans 6 1 Valinsky, L., Mishali, M., Heymann, A., Endevelt, R., 1.71
AND refusal Preiss, R., & Dopelt, K. (2013). Reducing resistance to
treatment treatment, through group intervention, improves clinical
AND diabetes measurements in patients with type 2 diabetes. Bmc
mellitus type Endocrine Disorders, 13(1), 1-7.
2
101

Base de données : GOOGLE SCHOLAR

Requêtes de Filtres Articles trouvés Articles retenus Titre et auteurs des articles Impact
recherche factor
éducation Full text 4950 1 Chambouleyron, M., Lasserre-Moutet, A., Vanistendael, 0.00
thérapeutique 10 years S., Lagger, G., & Golay, A. (2007). Un nouveau
AND
programme en éducation thérapeutique : former des
formation des
soignants soignants pour favoriser la résilience des patients.
AND Pédagogie Médicale, 8, 199-206.
résistance

éducation 10 years 12700 1 (2 premières Lassere Moutet, A, & Dupuis, J,& Chambouleyron, M, & 0.00
thérapeutique pages consultées) Lagger, G, & Golay, A. (2008) Transformer son identité
du patient professionnelle : impact d’un programme de
AND formation continue de soignants en éducation
formation des thérapeutique du patient. Pédagogie Médicale, 9, 83-
soignant 93.

Pender HPM Full text 291 1 Ho, A. Y. K., Berggren, I., & Dahlborg-Lyckhage, E. 1.04
AND article 10 years (2010). Diabetes empowerment related to Pender's
AND Health Promotion Model: A meta-synthesis. Nursing &
diabetes Health Sciences, 12(2), 259-267.

Éducation Full text 1010 1 Scherrer-Burri, F., & Golay, A. (2013). Développer les 0.0
patient AND 10 years compétences des soignants en entretien motivationnel
infirmière par le coaching. Soins, 58(772), 23-26.
102

AND
entretien
motivationnel

Base de données : ARCHIVE OUVERTE DE L’UNIVERSITé DE GENEVE

Requêtes de Filtres Articles trouvés Articles retenus Titre et auteurs des articles Impact
recherche factor
éducation 2006 – 7 1 Lagger, G., Sittarame, F., Lasserre-Moutet, A., 0.0
thérapeutique 2016 Chambouleyron, M., Golay, A., & Giordan, A. (2013).
et diabète La dimension infra-cognitive peut interférer avec
l'apprentissage. Education Therapeutique Du Patient,
5(2), 219-227.
Annexe 2: Grilles de Fortin des articles sélectionnés.

Grilles adaptées du Fortin (2010)

Chambouleyron, M., Lasserre-Moutet, A., Vanistendael, S., Lagger, G., & Golay, A. (2007). Un
nouveau programme en éducation thérapeutique : former des soignants pour favoriser la
résilience des patients. Pédagogie Médicale, 8, 199-206.

Eléments d’évaluations Questions fondamentales à se poser

Titre Le titre précise la population cible (les soignants) ainsi que


les concepts clé: la formation de ceux-ci, ainsi que la
résilience chez les patients
Résumé Problématique : les soignants interrogent les signes
pathologiques et les symptômes chez les patients, mais
délaissent souvent les aspects psychosociaux ainsi que
leurs ressources. Le but de cette étude est d’évaluer si une
formation spécifique des soignants et médecins en ETP
(centrée sur la résilience et l’empowerment) influe sur la
pratique de ceux-ci vers une plus grande cherche de
ressources chez les patients.
La population : 2 médecins et 3 infirmières
La méthode : les participants ont participé pendant 11 mois
à une formation continue centrée sur ces concepts. 6
entretiens de patients diabétiques ont été enregistrés avant
et après la formation par un pédagogue non impliqué.
Résultats : après la formation, les soignants recherchent
davantage les ressources des patients. Il y a moins de
recherches d’informations biomédicales complémentaires,
plus de reformulations. La durée des interviews n’est pas
significativement rallongée.

INTRODUCTION

Problème de la recherche • Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement


formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Le but de l’étude est d’évaluer si une formation en ETP
centrée sur la résilience et l’empowerment influe sur la
pratique des soignants vers plus de recherche de
ressources chez le patient. L’étude explique le concept
d’éducation thérapeutique et plus largement celui de
résilience.
Les auteurs posent le soignant comme « tuteur de
résistance ». Elle parle de l’importance de se concentrer
également sur des éléments positifs du patient, comme les
ressources plutôt que de se baser uniquement sur les
éléments biologiques, plutôt jugés négatifs. D’après eux, ce
104

rôle incombe au soignant. L’étude ne fait pas mention de


l’empowerment, ne définit ni ne l’explicite à aucun moment.
Un lecteur novice pourrait ne pas pouvoir suivre le
résonnement sans ces informations. Le lien entre la
résilience et les ressources pourrait être plus développé, la
description s’attardant trop sur la résilience au détriment
d’autres concepts.
• Le problème/phénomène est-il pertinent/approprié
dans le contexte des connaissances actuelles ?
Le problème est approprié dans les connaissances
actuelles. Cependant, ils semblent que les auteurs aient
déjà un parti pris avant le début de l’étude : les soignants
sont bénéfiques pour le patient en faisant ressortir les
ressources. Les auteurs semblent exclure le monde médical
de l’approche psychologique. D’après eux, les médecins se
concentreraient plus sur une approche biologique et
négativiste du problème
• Le problème/phénomène a-t-il une signification
particulière pour la discipline concernée? Les
postulats sous-jacents à l’étude sont-ils précisés?
Les postulats sous-jacents sont clairement explicités. Les
auteurs stipulent qu’en faisant une anamnèse biologique et
psychologique auprès du patient, son accompagnement
serait plus efficace qu’actuellement.

Recension des écrits • Une recension a-t-elle été entreprise ?


Une recherche sur les principaux concepts a été faite :
résilience, éducation thérapeutique… Cependant, l’étude
ne mentionne pas de recherche similaire effectuée par le
passé. L’étude ne parle d’écrits autour du concept, pourtant
elle l’utilise dans ces concepts
• La recension fournit-elle une synthèse de l’état de
la question par rapport au problème de recherche
?
Il n’est pas possible de se faire une idée objective de l’état
de la question au vu de l’étude.
• La recension des écrits vous semble-t-elle
présenter une base solide pour l’étude ? L’auteur
présente-t-il l’état des connaissances actuelles sur
le phénomène ou le problème à l’étude ?
La recension est trop lacunaire, elle ne fait pas mention de
travaux similaires. Des éléments qui nous semblent
indispensables sont passés sous silence. (historique,
définition des concepts, études similaires, autre bases
scientifiques probantes).
• La recension présente telle des sources primaires ?
Oui, sur différents thèmes spécifiques : l’éducation
thérapeutique, la résilience. Elle cite des auteurs comme
Vanistendael

Cadre de recherche • Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis


sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de
façon adéquate ?
105

Certains concepts son explicité, mais pas tous. Il nous


manque des informations pour réussir à suivre les auteurs.
Les liens entre les concepts ne sont pas tous le temps
évident, les transitions pourraient être retravaillées.
Est-ce, que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un cadre
de référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les bases
philosophiques et théoriques ainsi que la méthode sous-
jacente sont-elles explicitées et appropriées à l’étude?
Buts et question de Le but de cette étude est d’évaluer l’impact d’une formation
recherche de soignant aux concepts et principe de l’éducation
thérapeutique du patient, focalisé sur l’empowerment et la
résilience
Le but de cette étude s’appuie sur les concepts
d’empowerment dans la maladie les patients ont besoins
d’un facilitateur de comportements pour les aider à gérer
eux-mêmes leur problématique de santé dans un moment
ou ils sont fragilisés.

METHODE

Population et échantillon • La population visée est-elle définie de façon


précise? L’échantillon est-il décrit de façon
suffisamment détaillée? La méthode utilisée pour
accéder au site ou recruter les participants est-elle
appropriée ?
La population est décrite de façon concise : 2 médecins et
3 infirmières, sans formation préalable à l’éducation
thérapeutique pour les médecins alors que les infirmières
oui le temps de pratique de chaque professionnel est décrit.
Les infirmières de l’échantillon sont des infirmières du
service.

La méthode ne décrit pas comment la population cible n’a


été déterminée, ni recrutée. Nous n’avons pas
d’information sur la validité du choix de l’échantillonnage.
La population cible est très restreinte (seulement 6
participants) pour une étude qui n’est pas purement
qualitative.

Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur va-t-il envisager


des moyens d’accroître la représentativité de l’échantillon ?
La méthode d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis
s’ajouter des renseignements significatifs et d’atteindre les
objectifs visés ? Est-elle justifiée sur la base statistique ou
par une saturation des données ?

Les auteurs ne précisent pas explicitement si la population


cible pourrait être élargie. La population cible n’est pas
définie par des critères statistiques. Les auteurs ne mettent
pas en rapport la taille de l’échantillon avec les résultats
attendus.
106

• Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été


déterminée ? Est-elle justifiée sur une base
statistique ?
Les auteurs ne décrivent pas comment ils sont arrivés à
cette taille d’échantillon. Il ne se base sur aucune donnée
statistique. Nous n’avons pas de justification sur la taille de
la population.

Considérations éthiques • Les moyens pris pour sauvegarder les droits des
participants sont-ils adéquats?
Un consentement écrit des patients a été demandé
• L’étude a-t-elle été conçue de manière à minimiser
les risques et maximiser les bénéfices pour les
participants?

Les participants ont été filmés pendant leurs entretiens,


cependant, ils ignoraient la nature sur laquelle il allait être
questionné.
Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son
but? La méthode de recherche choisie est-elle
conciliable avec les outils de collecte des données
proposés?
Les critères pour atteindre le but n’ont pas été directement
décrits. La grille de recherches d’informations a été créée
après un premier visionnage des vidéos. A la base, on peut
supposer que l’équipe ne savait pas exactement ce qu’elle
recherchait.
• Le devis fournit-il un moyen d’examiner toutes les
questions de recherche ou les hypothèses?
Le devis n’est pas clairement explicité. On peut penser à un
devis de recherche exploratoire qualitatif, dans le sens où
les auteurs n’avaient pas d’indicateur précis avant.
• Le choix du devis permet-il de respecter les critères
scientifiques ? (Véracité-applicabilité-consistance-
Neutralité).
Les grilles d’analyses ont été faites par les mêmes
personnes qui ont fait cette étude (M. Golay entre autres.)
La neutralité n’est pas garantie.
La présence d’un groupe contrôle aurait été nécessaire.
Comme les grilles ont été créées pour l’occasion, il est
possible d’interpréter les résultats avec d’autres
indicateurs.

Modes de collectes de • Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et


données permettent-ils de mesurer les variables ?
Les outils de mesures sont décrits : il s’agit de grilles
d’observation faite sur la base d’entretiens vidéo.
Les variables décrites peuvent être mesurées : chercher
plus les ressources chez un patient et ne pas se focaliser
uniquement sur les aspects biologiques.
107

• Les questions de recherche ont-elles été bien


posées ou les observations du phénomène, bien
ciblées ? Sont-elles été rigoureusement consignées
par la suite ?
L’observation du phénomène est bien décrite : il s’agit de
comparer des questions sur la recherche de ressources
chez le patient et de ne pas se focaliser sur les aspects
biologiques.
• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés
pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
Les auteurs restent flous: ils disent que la grille a été
créée pour l’occasion, puis parle de l’utilisation d’une
grille validée
• La procédure expérimentale est-elle cohérente
avec les outils mesurés ?
Non, l’absence de groupe contrôle induit un gros biais :
comment être sur que c’est bien nos interventions qui font
que les soignants se concentrent plus sur les ressources du
patient et pas d’autres facteurs externes ? (Le fait d’être
filmé, d’avoir fait 2 entretiens, la plus grande expérience
entre les deux interviews ?).

Conduite de la recherche La formation, qui dure 2 heures par semaine, met l’accent
sur le thème de la résilience et de l’empowerment chez le
patient (sur 40 séances, 10 en parle spécifiquement).

• Le processus de collecte des


données/enregistrement est-il décrit clairement ?
Le processus est bien décrit, il s’agit de visionnage de
vidéos des entretiens afin d’en faire sortir des éléments
clés.
• Les données ont-elles été recueillies de manière à
minimiser les biais en faisant appel à du personnel
compétent ?
Une personne externe à l’étude à récolter les données sur
la base du visionnage de vidéos.
• Si l’étude comporte une intervention (variable
indépendante), celle-ci est-elle clairement décrite
et appliquée de façon constante ?
La variable indépendante est bien décrite : il s’agit d’une
formation de 11 mois, à raison de 2 heures par semaines,
afin de mieux former les soignants à l’éducation
thérapeutique en les entraînant à mieux cibler les
ressources du patient.

Analyse des données • Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?


L’étude met en avant les logiciels utilisés pour effectuer les
analyses statistiques.
• Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats
sont-ils pris en considération dans les analyses ?
Pas mentionné explicitement
108

• Le résumé des résultats est-il compréhensible et


met-il en évidence les extraits rapportés ?
Le résumé met en avant les résultats attendus.

RESULTATS

Présentation des Un tableau qui regroupe l’ensemble des statistiques est


résultats présent.
Avant la formation :
Les soignants recherchaient essentiellement des
informations médicales ou thérapeutiques.
Recherche d’informations sur les ressources quasi-
inexistence.

Après la formation :
Les soignants posent moins de questions sur les aspects
biomédicaux, mais plus sur les aspects quotidiens et les
ressources du patient.
Les professionnels adoptent plus une attitude
d’empowerment.
Les éléments les plus significatifs sont relevés chez les
médecins.

DISCUSSION

Interprétations des De façon générale, après la formation les soignants


résultats modifient assez profondément leur façon de mener ces
entretiens. Ils passent d’une succession de
question/réponse à un entretien basé sur la reformulation.
Néanmoins, le temps global des entretins ne varie pas. Le
temps de parole du soignant diminue alors que celui du
patient augmente. Les informations biomédicales sont plus
ciblées, les informations biomédicales se trouvant souvent
déjà dans le dossier de soins

Après la formation, les soignants explorent plus les


ressources personnelles ou environnementales des
patients. Ils deviennent attentifs dans le discours du
patient, d’élément révélant une ressource potentielle et la
mettent en lumière.

Pour les patients, prendre conscience de ces ressources et


capacité à faire face est propre à augmenter son sentiment
de maitrise et de confiance en soi.
Le patient va pouvoir s’engager dans les trois processus
d’empowerment :
Ø Un meilleur besoin de maitrise (prise de contrôle)
Ø Un meilleur besoin de cohérence (lâcher prise)
Un besoin de relation (être en lien)

Conséquences et Pas exprimé spécifiquement.


recommandations Comme le souligne Anderson dans l’étude, il est difficile
pour les soignants d’adopter des paradigmes différents de
109

ceux auquel ils ont souscrit au cours de leur formation


initiale. Il est difficile de changer son rôle « d’expert » en
celui de «facilitateur» l
On peut donc facilement penser à la plus value de
former les patients directement au rôle de
facilitateur dans leurs formations initiales.

Grilles adaptées du Fortin (2010)

Gagliardino, J. J., Aschner, P., Baik, S. H., Chan, J., Chantelot, J. M., Ilkova, H.,
Ramachandran, A., ... IDMPS investigators. (2012). Patients' education, and its impact on care
outcomes, resource consumption and working conditions: data from the International
Diabetes Management Practices Study (IDMPS). Diabetes & Metabolism, 38(2), 128-34.

Eléments d’évaluations Questions fondamentales à se poser

Titre Le titre mentionne les concepts, l’éducation des


diabétiques de type 2 et l’impact sur les soins. La
population est les diabétiques de type 2 mais il n’y pas plus
d’information à ce sujet.

Résumé Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche


mais avec les sous-titres suivants :
Objectif : Évaluer l’impact de l’éducation prodigué aux
patients atteints de diabète de type 2 à partir de l’étude
observationnelle (dans les conditions réelles de suivi des
patients) de la qualité des soins et de leurs coûts, exprimés
en dépenses de soins et en journées de travail perdues.
Méthodes : Étude transversale et longitudinale ayant pour
but de recueillir des données des patients concernant leur
profil socioéconomique, le traitement du diabète et de ses
complications et les coûts. Cette étude appartient à la
seconde vague de l’International Diabetes Management
Practices Study (IDMPS) (2006). Les patients ont reçu des
informations relatives au diabète de la part d’une
infirmière, d’un diététicien, d’un éducateur spécialisé ou
grâce à un programme d’éducation spécifique. Chaque
programme mettait l’accent sur les modifications hygiéno-
diététiques et la prise en charge active de la maladie et de
son traitement par le patient lui-même. Les diabétiques de
type 2 qui avaient reçu ou non cette éducation (n =
592 dans chaque groupe) étaient appariés selon l’âge, le
sexe, et la durée de diabète. Les patients avaient été
recrutés par randomisation par les médecins traitants de
27 pays de l’Europe de l’Est, de l’Asie, de l’Amérique Latine
et d’Afrique. Les données recueillies étaient cliniques
(poids, taille, périmètre abdominal, pression artérielle,
110

examen des pieds), métabolique (HbA1c, profil lipidique) et


biologiques. Les objectifs de traitement étaient ceux définis
par les recommandations de l’American Diabetes
Association.
Résultats : L’éducation diabétique apportée aux
diabétiques de type 2 augmente significativement le
pourcentage de patients atteignant les objectifs de
traitement définis par les recommandations
internationales. Les patients qui avaient reçu une
éducation diabétique utilisaient davantage l’insuline et se
prenaient mieux en charge. Ils présentaient un plus faible
pourcentage de complications chroniques. Une
augmentation modérée des coûts de traitement fut notée,
associée probablement à des salaires plus élevés et à une
productivité légèrement plus élevée.
Conclusion : L’éducation diabétique est efficace et améliore
le devenir des patients sans élévation importante des coûts
de traitement.

INTRODUCTION

Problème de la recherche Le problème à l’étude est clairement formulé et approprié.


Il est directement en liens avec la profession infirmière :
Le diabète de type 2 (DT2) affecte un grand pourcentage
de personnes adultes partout dans le monde et est
responsable de l’utilisation d’une grande partie des
ressources du service de santé, principalement en raison
de la présence de ses complications macro vasculaires. La
maladie est également associée à une augmentation de la
morbidité et de la mortalité prématurée des maladies
cardiovasculaires ainsi que des conditions qui ont un
impact négatif sur la qualité de vie et la productivité
individuelle. Bien que ces coûts puissent encore être
abordables dans les pays développés, ce n’est pas le cas
dans de nombreux pays en développement et, dans un
avenir proche, ils peuvent devenir inabordables même
dans les pays développés. Cependant, les preuves
suggèrent que ce scénario peut être atténué par la mise en
œuvre agressive et effective des stratégies de prévention,
telles que l’amélioration de la qualité des soins. Dans ce
contexte, la participation active des patients dans le
contrôle de leurs maladies et de leur traitement en les
responsabilisant avec une autogestion réussie peut jouer
un rôle clé dans l’optimisation métabolique des risques, des
facteurs de contrôles et de leur qualité de vie. Bien que
l’éducation des patients peut être cruciale dans
l’encouragement et le soutient des patients à assumer une
telles responsabilité active, dans de nombreux endroits, les
patients n’ont pas un accès facile aux programmes
d’éducation sur le diabète. Le traditionnel modèle médical
dans lequel les patients sont simplement des bénéficiaires
passifs des soins n’explique que partiellement la situation.
Les programmes éducatifs développés dans le monde
111

entier ont montré qu’une base théorique solide et


l’utilisation de recadrages cognitifs sont associées à de
meilleurs résultats. A cet égard, The Diabetes Education
and Self-Management for Ongoing and Newly Diagnosed
(DESMOND) a récemment étudié et rapporté qu’un
programme de groupe structuré pour l’éducation des
patients nouvellement diagnostiqués DT2 ont conduit à
une grande amélioration dans la perte de poids et la
cessation du tabagisme, ainsi que des croyances plus
positives sur la maladie avec aucune différence niveau de
l’HbA1C jusqu’à 12 mois après le diagnostic. Cependant,
beaucoup de gens prétendent encore que la preuve
disponible pour l’efficacité de toute approche éducative des
patients atteints de DT2 est maigre.

Recension des écrits Une revue de littérature a été entreprise. Elle permet
d’identifier qu’un programme de groupe structuré pour
l’éducation des patients nouvellement diagnostiqués DT2 a
conduit à une grande amélioration de la perte de poids et
la cessation du tabagisme, ainsi que des croyances plus
positives sur la maladie avec aucune différence des niveaux
d’HbA1C jusqu’à 12 mois après le diagnostic. La plupart
des données publiées proviennent d’études de recherche
contrôlées misent en œuvre pour de relativement petites
populations ou des cohortes de patients et qu’il y a peu ou
pas de données pour des résultats d’éducation des patients
DT2 dans « des conditions réalistes » dans le monde entier.
En réponse à cette critique, nous avons évalué l’impact de
l’éducation sur le diabète dans les études non contrôlées
sur la qualité des soins, la consommation des ressources
et des conditions d’emploi. Les données obtenues révèlent
une amélioration significative dans les indicateurs de soins
dans une grande population des patients atteins de DT2
instruits et recrutés de différents pays d’Afrique, d’Asie,
d’Europe orientale, du Moyen Orient et en Amérique Latine,
avec des indicateurs de valeurs de soins de proximités et
des objectifs de traitement recommandés par The
European Association for the Study of Diabetes/Amerian
Diabetes Association (EASD/ADA) guidelines.

La recension des écrits semble être une base solide pour


l’étude et présente l’état des connaissances actuelles sur le
problème de l’étude.

Cadre de recherche Les concepts clés sont le diabète de type 2, l’augmentation


de la morbidité et de la mortalité, les coûts du diabète et
l’éducation du patient. Ils sont décrits de manière adéquate
mais ne sont pas suffisamment développés.
Cette recherche s’appuie sur des études antérieures et
tente d’apporter des résultats dans des conditions plus
réalistes avec des plus grandes cohortes et dans le monde
entier.
112

Buts et question de Le but de l’étude est clairement énoncé : Nous avons


recherche évalué l’impact de l’éducation sur le diabète dans les
études non contrôlées sur la qualité des soins, la
consommation des ressources et des conditions d’emploi.
Les données obtenues révèlent une amélioration
significative dans les indicateurs de soins dans une grande
population de patients atteins de DT2 instruits et recrutés
de différents pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe orientale, du
Moyen Orient et en Amérique Latine, avec des indicateurs
de valeurs de soins de proximités et des objectifs de
traitement recommandés par The European Association for
the Study of Diabetes/Amerian Diabetes Association
(EASD/ADA) guidelines.

Il n’y a pas d’hypothèses ou de questions de recherche


énoncées.

METHODE

Population et échantillon La population visée est définie de façon précise et


suffisamment détaillée :
Les participants à The international Diabetes Management
Practices Study (IDMPS) ont été recrutés dans 27 pays de
l’Est de l’Europe, d’Asie, d’Amérique latine et de d’Afrique
en novembre et décembre 2006 (tableau1). Les médecins
ont été invités à inscrire les dix premiers patients atteints
de DT2 et les cinq premiers patients avec un diabète de
type 1 (DT1) qui leur ont rendu visite à leur cabinet
pendant les 2 semaines de recrutement. Les détails des
critères utilisés pour les patients et les médecins de la
sélection ont été signalés ailleurs. Pour la présente étude,
les données de 11,384 patients atteints de DT2 ont été
utilisées ; au sein de cette population, les patients qui
avaient reçu une éducation sur le diabète, mais avec des
caractéristiques différentes de l’enseignement et des
degrés d’intensités (patients « éduqués ») ont été
identifiés. Par la suite, les patients des deux groupes ont
été jumelés selon l’âge, le sexe et la durée du diabète avec
5692 patients finalement attribués à chaque groupe.

Il n’y a pas mention que l’auteur est envisagé d’accroître la


représentativité de l’échantillon.

Considérations éthiques L’étude ne mentionne pas de moyens pris pour


sauvegarder les droits des participants ou l’anonymat des
participants.
Le protocole d’étude IDMPS a été approuvé par des
comités d’éthique règlementaires et appropriés dans tous
les pays participants et les centres. En conséquence, tous
les participants ont fourni un consentement éclairé écrit
avant d’entrer dans l’étude.

Devis de recherche C’est une étude transversale et longitudinale quantitative


en cours, de 5 ans avec cinq phases. Chaque phase se
113

compose d’une période de section transversale de 2


semaines et d’un suivi longitudinale d’une période de 9
mois. La présente étude est basée sur les données
enregistrées lors de l’étude en coupes transversales de la
deuxième phase (2006). Ainsi, les pratiques incluses ici
représentent un large éventail de soins de routine
actuellement disponibles dans les pays participants. Au
cours de la période en coupes transversales, les médecins
recueillent des informations sur les caractéristiques
démographiques et sur le profil socio-économique des
patients, leurs antécédents médicaux pertinents
(complications chroniques associées aux facteurs de risque
cardio-vasculaires et aux facteurs de comorbidité), aux
traitements antérieurs et actuels de l’hyperglycémie et aux
facteurs associés des risques cardio-vasculaires, à
l’éducation liée à la maladie et les conditions d’emploi et de
la performance.

Le devis utilisé permet d’atteindre le but de l’étude, la


méthode est appropriée à l’étude du problème posé. Il y a
mon sens assez de temps passé sur le terrain et auprès
des participants.

Modes de collectes de Les outils de mesure sont clairement décrits ainsi que les
données analyses effectuées. La procédure est cohérente avec les
mesures effectuées :
Les données cliniques (poids corporel, la taille, le tour de
taille, la pression artérielle, l’évaluation des pieds) ont été
recueillies lors des visites. Les mesures de contrôle
métaboliques ont inclus des niveaux d’HbA1c et des profils
de lipides sanguins (cholestérol total, lipoprotéines de
haute densité du cholestérol (HDL-C), lipoprotéines de
basse densité du cholestérol (C-LDL) et des triglycérides).
Des échantillons de sang ont été prélevés et testés
localement, en appliquant la même méthodologie dans
tous les pays participants afin de maximiser la robustesse
des données et de permettre des comparaisons régionales.
Les objectifs du traitement ont été définis en fonction des
directives de l’ADA (HbA1C inférieur à 7%, la pression
artérielle (BP) inférieur à 130/80 mmHg, LDLC inférieur à
100 mg/dL).

Conduite de la recherche Le processus de collecte de données est décrit :


Les centres participants ont offert des stratégies
d’éducation de diabète diverses : consultation face à-face
avec une infirmière praticienne, un diététicien ou un
éducateur (67%) ; la référence à un enseignement de
groupe structuré ad hoc un programme avec des groupes-
éducations de différents degrés de complexités et un
nombre de sessions interactives (22%) ou les deux (11%).
Toutes les stratégies mises fortement sur l’accent des
changements de mode vie saine (planification des repas et
d’épisodes réguliers d’activités physique), l’auto-soin et la
participation active du patient dans le contrôle et le
114

traitement des maladies. Les contenus éducatifs inclus des


concepts généraux de DT2, les effets de l’obésité sur la
demande en insuline et les avantages de la perte de poids,
la performance de l’auto-surveillance de la glycémie
(SMBG) et l’auto-surveillance clinique, des changements
physiologiques des niveaux de glucose dans le sang et les
symptômes de l’hypo/hyperglycémie. La fréquence
minimum du contrôle clinique et des tests de laboratoire
nécessaires pour de bons soins du diabète a également été
inclus. Le protocole d’étude IDMPS a été approuvé par
l’approprié réglementaire des comités d’éthique appropriés
et réglementaires dans tous les pays participants et des
centres. En conséquence, tous les participants ont fourni
un consentement éclairé écrit avant d’entrer dans l’étude.
La mise en œuvre a été développée sous les conseils d’un
comité de pilotage qui a aussi proposé des analyses
statistiques et a passé en revue et validé les données
d’enregistrement. L’étude a été coordonnée par Sanofi-
Aventis Intercontinental. Dans chaque pays participant,
l’étude a été suivie par le personnel de Sanofi-Aventis qui
a aidé les coordonnateurs locaux et les enquêteurs dans la
collecte des données à travers une étude sous forme de
cas rapport.

Comme l’étude a été coordonnée par Sanofi-Aventis


Inercontinental et qu’elle a été suivie par le personnel de
Sanofi-Aventis pour aider les coordonnateurs locaux, cela
laisse supposer qu’il pourrait y avoir un biais dans l’étude.

Analyse des données Les données ont été analysées à l’aide des tests de
Wilcoxon et Chi-carré pour les variables, respectivement
continues et catégorielles.

Il n’y a pas de facteurs susceptibles d’influer sur les


résultats décrits. Il n’y pas de résumé de résultats.

RESULTATS

Présentation des Les résultats sont présentés à l’aide de tableaux ainsi


résultats qu’avec un texte narratif. Les thèmes sont logiquement
associés entre eux :
Il n’y avait pas de différences significatives entre les
personnes instruites et les groupes non-éduquée en termes
d’âge, de sexe et sur la durée du diabète, en raison du
processus d’appariement utilisé pour sélectionner les
patients compris dans les deux branches de l’étude.
Cependant, le pourcentage de personnes illettrées était
significativement plus élevé chez les instruits VS les
patients non éduqués (9.9% vs 8.3%, respectivement) et
dans ce dernier groupe, le pourcentage de patients
supérieur/formation de niveau universitaire était plus élevé
(27.8% vs 25.1 % dans le groupe éduqué). Aucune
différence significative n’a été enregistrée entre les
115

groupes en ce qui concerne les habitudes tabagiques


actuelles ou antérieures. L’indice de masse corporelle
(IMC) et les valeurs de circonférence de la taille moyenne
étaient significativement plus faibles chez les patients
éduqués. En outre, le pourcentage de ceux qui ont un IMC
au sein de la gamme normale a également été
significativement plus élevé dance ce groupe, alors que la
situation inverse a été observée chez les patients qui
étaient en surpoids/obèses. Aucune différence significative
entre les groupes a été enregistré soit les valeurs absolues
de la pression systolique (SPB) ou le pourcentage de
patients ayant des valeurs comprises dans les objectifs de
traitement (inférieur à 130 mmHg) ; A l’inverse, la valeur
moyenne et le pourcentage de patients avec des valeurs
de diastolique normale BP (DBP) étaient significativement
inférieurs et supérieurs, respectivement, dans le groupe
instruit. De même, le pourcentage de personnes ayant une
SBP et une DBP à des valeurs cibles était significativement
plus élevé chez les groupes de personnes instruites. En
outre la performance du contrôle HbA1C était
significativement plus élevée chez les patients éduqués qui
avaient significativement de plus faibles valeurs moyennes
et médianes et un pourcentage plus élevé de patients avec
des valeurs inférieures à 7%. Les profils lipidiques sériques
(cholestérol total, de LDL-C et de triglycérides) ont montré
des valeurs moyennes significativement plus faibles chez
les personnes de la branche instruite. Le pourcentage de
patients avec un LDL-C sérique et des triglycérides dans la
gamme normale était aussi significativement plus haut
dans ce groupe. D’autre part, des niveaux de HDL-C
comparables ont été mesurés dans les deux groupes de
patients.

En ce qui concerne les complications chroniques, aucune


différence significative entre les groupes n’a été
enregistrée dans le pourcentage de ceux ayant une
insuffisance cardiaque ou un AVC. Cependant, des
pourcentages nettement inférieurs de la protéinurie
(13.3% vs 16.7% ; P inférieur à 0.001), l’ulcère du pied
(2.4% vs 3.5% ; P inférieur à 0.002) ont été enregistrés
dans le groupe éduqué. La consommation de ressources
est résumée dans le tableau 3. Dans le groupe des patients
éduqués, le nombre annuel de visites de spécialistes (21%
plus élevée ; P inférieur à 0.001), ainsi que la performance
moyenne de jeûne (3% plus élevée ; p inférieur à 0.001)
et postprandiale (52% plus élevée ; P inférieur à 0.001)
SMBG ont tous augmenté de façon significative. En effet,
les différentes performances en SMBG étaient encore plus
grandes lorsque les plus hautes fréquences mensuelles ont
été considérées. En ce qui concerne l’emploi et la
performance au travail, le pourcentage des personnes
ayant un emploi à temps plein était plus élevé dans les
personnes instruites que dans le groupe non-instruit (35.0
vs 34.2% ; P inférieur à 0.002 par le test du chi carré). En
116

outre, bien que pas significativement différentes, les


chiffres annuels d’absentéisme étaient de 15% plus élevé
chez les patients non éduqués que les patients éduqués
(6.24 plus ou moins 31.45 vs 5.41 plus ou moins 23.91
jours/an, respectivement ; P inférieur à 0.12 par le test du
chi carré).

L’auteur ne mentionne pas une évaluation des résultats par


les participants ou par des experts.

DISCUSSION

Interprétations des Les résultats sont interprétés en fonction du cadre de


résultats recherche, ils sont conforment aux résultats d’analyses et
les limites de l’étude sont définies. Les conclusions
découlent des résultats.
La fréquence des mesures d’HbA1C et le pourcentage des
patients avec des niveaux de HbA1C à des valeurs cibles,
selon les directives internationales, étaient
significativement plus élevés dans le groupe instruit, avec
une concentration médiane à 1 point cible au-dessous.
Selon The United Kingdom Prospective Diabetes Study
(UKPDS) et Action in Diabetes and Vascular Disease :
Preterax et Diamicron à libération modifiée d’évaluation
contrôlée (ADVANCE) des résultats d’essai, une telle
diminution des valeurs de l’HbA1C, a à son tour, réduit le
risque de développer des complications
microangiopathiques d’environ 25%. De même, les
marqueurs des autres facteurs de risque cardiovasculaire à
savoir, les profils IMC (obésité), et BP et des lipides-
mesurés- ont également été plus faibles dans le groupe
éduqué. Bien que de faible ampleur, ces changements
étaient statistiquement significatifs et dans l’intervalle
rapportés dans les études d’éducation de diabète
contrôlées. D’après les données rapportées dans la
littérature, de telles valeurs plus basses peuvent réduire le
risque de maladies cardio-vasculaires :

- Albu et al. ont rapporté que, dans les analyses


transversale, à la fois l’IMC et le tour de taille
étaient indépendamment associés à un risque
accru d’arthérothrombose dans le centre de
cohortes obèses, comme le Bypass Angioplastie
Revasculrization Investigation 2 Diabetes (BARI
2D) patients atteints de DT2, et la maladie de
l’artère coronaire;
- Une réduction de BP diminue les événements
micro vasculaires et macro vasculaires ;
- A la fois l’étude Helsiniki Heart Sudy et la
Scandinavian Simvastatin Survival Study (4S) ont
montré que les hauts niveaux de HDL-C et les
faibles niveaux de LDL-C contribuent efficacement
à la prévention des maladies coronariennes ;
117

- The Steno-2 trial, qui a abaissé simultanément le


HbA1C, BP et les lipides chez les patients atteints
de DT2, a démontré à long terme la réduction
pertinente des maladies cardio-vasculaires et la
mortalité.
En ce qui concerne le type de traitement, nos dossiers ont
montré un plus grand pourcentage d’utilisation de l’insuline
ainsi qu’un pourcentage plus élevé de fréquence SMBG
chez les patients éduqués. En outre, malgré la plus grande
utilisation de l’insuline, il convient de mentionner que leur
IMC était inférieur à celui du groupe non instruit, ce qui
indique que l’administration de l’hormone n’a pas induit
une augmentation de poids corporel comme il le ferait
normalement. Dans leur ensemble, ces différences
indiquent une plus grande participation active des patients
éduqués dans le contrôle et le traitement de la maladie,
ainsi que d’un meilleur respect du traitement prescrit (y
compris de planification des repas) et l’amélioration de la
performance de l’auto-soin. Comme on le voit
précédemment et, ainsi, par conséquent, prévu, ces profils
de meilleurs indicateurs de contrôle étaient accompagnés
par des taux significativement plus faibles de l’ulcère du
pied et de la maladie vasculaire périphérique. Evidemment,
les caractéristiques mentionnées ci-dessus ont aussi eu un
impact favorable sur les chances des patients éduqués de
gagner des salaires plus hauts : significativement un plus
grand pourcentage avec des emplois à plein temps et bien
que légèrement pas significatif, le taux d’absentéisme
inférieur de travail a été enregistré dans ce groupe. Ces
données concordent avec les résultats précédents
montrant comment le faible contrôle de la maladie et le
développement de complications chroniques avaient des
impacts négatifs sur la productivité des travailleurs.
D’autres par, la consommation de ressources a été
significativement plus élevé chez les patients instruits ; le
nombre annuel de visites chez un spécialiste était de 21%
plus élevé, comme l’utilisation d’insuline (40%), et la
performance de jeûne (30%) et postprandiale (9%) SMBG.
Cependant, l’augmentation du coût des soins représentés
par cette consommation n’était pas estimée dans les
valeurs monétaires de notre étude. Comme les personnes
du groupe instruites ont également eu des taux inférieurs
de complications chroniques, le principal moteur entraînant
une élévation des coûts, nous supposons que ce serait
bientôt bénéfique pour les fournisseurs de soins de santé
en raison de la baisse de coûts des soins pour ces patients
dans un avenir proche. Cette situation bénéfique pourrait,
en outre, avoir une incidence sur les familles des patients
instruits, car ils sont plus susceptibles de gagner un revenu
plus élevé (emploi à temps plein) et dépensent moins
d’argent de leur poche pour le traitement de la maladie. Il
convient de garder à l’esprit, cependant, que le
développement et la progression des complications
chroniques sont également touchés par d’autres facteurs,
118

tels que l’enseignement général et les niveaux socio-


économiques. La qualité de vie n’a pas été évaluée dans
l’IDMPS; Cependant, sur la base d’autres études indiquant
que l’éduction améliore la qualité de vie, des résultats
similaires seraient attendus parmi nos patients instruits.

Les limitations et les difficultés de mise en œuvre des


essais pragmatiques d’interventions dans un cadre de soins
primaires sont bien reconnues (38,39) ; par conséquent,
nos conclusions sont soumises à un certain nombre de
contraintes. L’une concerne la nature de la présente étude
qui était de l’observation plutôt qu’un essai contrôlé
randomisé. Les derniers essais sont considérés comme
supérieurs aux études d’observation car ils éliminent le
biais de sélection et réduisent les facteurs de confusion.
Cependant, du point de vue de la généralisation, les
données provenant d’études d’observation sont
généralement applicables à de beaucoup plus larges
populations et sont souvent même la base de la population.
Néanmoins, dans le cas présent, comme généralement les
limites par le fait que les données enregistrées dans les
différents pays ne sont pas nécessairement
représentatives, est l’une des raisons pour lesquelles les
résultats doivent être appliqués avec précaution. D’autres
limitations sont l’hétérogénéité des procédures d’éducation
utilisées, les différences dans l’accessibilité à l’éducation
des soins, les différences dans les milieux de soins de santé
et les différentes prédispositions culturelles dans chaque
pays participants. En fait, notre étude est portée sur une
grande variété de méthodologies et de durées
d’interventions par rapport aux programmes
d’enseignements standardisés. Cela pourrait représenter
un sérieux défi, comme un effet positif sur le contrôle
métabolique est fortement corrélé avec la motivation des
patients, le nombre de séances de formation, et la qualité
des relations entre le patient et le soignant instructeur.
Cependant, on pourrait faire valoir que même si nos
patients n’ont pas reçu d’éducation thérapeutique
multidimensionnelle identique, l’éducation qui a été reçue
était suffisante pour atteindre des niveaux d’HbA1C
comparables à ceux enregistrés dans des études bien
contrôlées. Pour cette raison les différences trouvées dans
notre présente étude pourraient avoir été d’ampleur encore
plus grande si les procédures normalisées avaient été
mises en œuvre. Aussi, étant donné notre taille
d’échantillon (le plus grand jusqu’ici rapporté) et la
comparaison appareillée à fonctionner, toutes les
limitations mentionnées ci-dessus pourraient être
atténuées, si non enlevées complétement, prêtant ainsi le
support supplémentaire de l’impact favorable de
l’éducation des patients sur des résultats de soin de
diabète.
119

Conséquences et Les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline


recommandations sont indiquées, l’auteur mentionne des applications pour la
pratique et des recommandations : En bref, les données
IDMPS démontrent que chez les patients atteins de DT 2,
l’éducation au diabète impliquant différents
caractéristiques et degrés d’intensités et mises en œuvre
dans le monde entier et dans une large population au
niveau des soins primaires, les pourcentages
significativement accrus de patients atteignant les valeurs
cibles fixées par la ligne directrice internationale. Parmi les
patients éduqués, le taux de complications de maladies
chroniques était plus faible tandis que l’utilisation de
l’insuline et de la performance d’auto-soins était plus
élevée, ce qui entraîne une augmentation relativement
modeste des coûts des soins de ce groupe. Ces résultats
devraient aider les fournisseurs des soins de santé et les
décideurs politiques pour arriver à la décision d’inclure
l’éducation sur le diabète comme une routine efficace et un
outil thérapeutique dans les stratégies utilisées pour
contrôler et traiter les patients avec un diabète.
120

Grilles adaptées du Fortin (2010)

Ho, A. Y. K., Berggren, I., & Dahlborg-Lyckhage, E. (2010). Diabetes empowerment related
to Pender's Health Promotion Model: A meta-synthesis. Nursing & Health Sciences, 12, 2, 259-
267.

Eléments d’évaluations Questions fondamentales à se poser

Titre Le titre précise t’il clairement les concepts clés et la


population a l’étude ?
Le titre précise précise les concepts principaux :
l’empowerment du diabète, le modèle HPM de Pender. Il
dit aussi sur quel principe il se base : une méta-analyse

Résumé Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche


: problème, méthode, résultats et discussion ?
Cette étude est basée sur le fait que l’empowerment chez
la personne diabétique est un moyen de gestion du diabète
efficace.
Méthode : cette étude synthétise 9 études qualitatives en
vue d’une meilleure compréhension de ce que les clients
perçoivent comme étant importants dans les stratégies
d’empowerment du diabète.

La synthèse d’argumentation suggère la nécessité d'une


évaluation du système pour définir les connaissances liées
au diabète du client, les croyances de santé, les émotions
négatives et aussi les résultats de l’intervention.

Sur la base du HPM de Pender, cette étude met l’accent


sur les faits que les professionnelles de la santé ont besoin
de comprendre et de traiter les variables spécifiques aux
comportements modifiables.

Résultat : L'étude suggère qu’une stratégie


d'autonomisation efficace serait d'utiliser l'affect relié à
l’activité, ainsi que les influences interpersonnelles et
situationnelles liées à l'activité, comme un moyen de
faciliter les comportements promoteurs de santé des
clients.

INTRODUCTION

Problème de la recherche L’empowerment est un pilier central dans les soins de la


personne diabétique. Néanmoins, beaucoup de questions
reste encore en suspens : pourquoi certaines personnes ne
s’engagent t’elle pas un comportement sain sur le long
terme ? Quels sont leurs obstacles ?
Le but de l’étude est de contribuer à une meilleure
compréhension de ce que les clients perçoivent comme
étant importants dans l’empowerment du diabète.
121

Recension des écrits Les auteurs font mention principalement 3 méta-synthèses


:
Celle de Paterson et al (1998) qui a comme métaphore
centrale « l’équilibre ».
Pour eux, l’objectif d’un équilibre de vie saine plutôt que le
contrôle de la glycémie motiverait les clients dans leur
autogestion du diabète.
Celle de Campbell et al. (2003) à fait ressortir 6 concepts
clé: le temps, l’expérience, la confiance en soi, la
conformité non stratégique avec des médicaments, un
soutient efficace des soignants, la reconnaissance que le
diabète est grave.

Celle de Vermeier et al. (2007) à identifier que les facteurs


de non-adhérence (au cours du DT2) sont l’information, la
personne et le contexte, la conscience du corps, la relation
avec les soignants

Les auteurs stipulent que malgré un grand nombre


d’études sur la facilitation de l’autonomisation des patients,
il existe de nombreuses lacunes sur les connaissances et
les stratégies de responsabilité efficaces.

Cadre de recherche Les auteurs définissent plusieurs concepts :


Ø Le diabète
Ø L’autogestion du diabète
Ø Le Health promotion model.
Ils le définissent comme suit :
Le Modèle de Promotion de la Santé de Pender (HPM)
(formulé première fois en 1982, puis révisée en 1996) est
un modèle explicatif du comportement de santé qui met
l'accent sur le rôle des attentes dans l’adaptation du
comportement (Pender, 1996 ; Pender et al., 2006).
Le HPM se concentre sur trois domaines : les
caractéristiques individuelles et des expériences, la
cognition spécifique aux comportements et affect, ainsi
que les résultats comportementaux (Pender, 1996).
L'ensemble des variables spécifiques aux comportements,
qui constituent un « noyau » central de l'intervention, peut
modifier par des interventions infirmières. Celles-ci jouent
un rôle central en aidant les clients à « façonner une
histoire de comportement positif pour l'avenir en mettant
l'accent sur les avantages d'un comportement, enseigner
aux clients comment surmonter les obstacles à la
réalisation du comportement, et engendrer des niveaux
élevés d'efficacité et d’affect positif au travers de
l'expérience de la performance réussie et des feedbacks
positifs » (Pender et al, 2006 : 52).
122

Buts et question de La question de recherche est de contribuer à une meilleure


recherche compréhension de ce que les clients perçoivent comme
étant importants dans une stratégie d’empowerment
efficace pour l'autogestion du diabète.

METHODE

Population et échantillon Recherche dans CINAHL et Medlin avec les mots clés «
études qualitatives ET empowerment ET diabète »
Article depuis 2000 en anglais, revue par les pairs, avec le
point de vue du client.
Au total, 9 articles

Considérations éthiques Ne s’applique pas, c’est une revue de littérature

Devis de recherche Méta-analyse sur la base d’article déjà écrit.

Modes de collectes de Une recherche systématique a été effectuée dans les bases
données de données CINAHL et Medline. Les mots clés utilisés
étaient « étude qualitative » ET « empowerment » ET «
diabète ».
Un total de neuf articles a été choisi après test avec une
version adaptée Critical Appraisal Skills Programme (CASP)
quality assessment tool
Les articles ont été inclus s’ils ont été publiés depuis 2000,
en anglais, revus par les paires, et ont eu un point de vue
du client.

Conduite de la recherche Ne s’applique pas

Analyse des données Une fois les études trouvées, les auteurs ont utilisé cet
algorithme :
1. La lecture des articles
2. Déterminer comment les études sont liées
3. « Traduire » les études dans une autre
4. Synthétiser les traductions
Exprimé la synthèse

RESULTATS

Présentation des résultats Les auteurs ont fait ressortir des études quatre métaphores
centrales, ceux-ci influent l’empowerment efficace :
Ø La confiance dans les compétences et la sensibilité
de l’infirmière
Il a été prouvé que les infirmières spécialistes du diabète
sont compétentes pour fournir des informations probantes
sur le diabète aux patients. Le langage doit néanmoins être
compréhensible pour le patient.
Un entrainement aux compétences psychologiques telles
que les jeux de rôle ou de résolution de problème peut
aider l’infirmier à aider le patient à s’autonomiser.
123

L’utilisation d’internet, encadré ou non par les infirmiers, a


souvent été cité.
Le manque d’enseignement est souvent cité comme un
facteur limitant.
Les facteurs importants à prendre en compte sont la façon
d’enseigner «sur mesure» de l’infirmière, la façon de
trouver des informations et la prise de conscience qu’ont
les patients diabétiques dans le cadre de leur maladie.
Ø La recherche de contrôle
Les personnes diabétiques vivent souvent de la détresse
psychologique et émotionnelle dans la vie quotidienne,
causé par plusieurs facteurs (comme l’hypoglycémie, la
stigmatisation). Plusieurs formes de coping ont été décrites
pour y faire face: centrée sur des émotions positives, sur
un contrôle alimentaire et d’exercice physique. D’autre
forme de coping, dite négative ont été citées : l’évitement,
des croyances fatalistes.
Les patients luttent pour le contrôle, les facteurs
importants à considérer sont la glycémie, les habitudes
alimentaires et les complications futures.

• Un désir de partager les expériences


Les personnes atteintes de diabètes ont besoin de soutien
de groupe, d’un soutien émotionnel. Elles souffrent d’un
risque de dépression augmentée. L’apprentissage
participatif contribue à améliorer la connaissance et la
compréhension, à exercer le contrôle sur soi. Les facteurs
importants sont les interventions par les paires et de
groupes.
• L’attitude et la capacité de l’infirmière à
personnaliser.
Les attitudes des soignants sont souvent décrites comme
froides, manquant d’empathie. Le décalage entre les
cultures est également souvent cité. Le temps alloué au
temps d’entretiens est également important. Il est
important pour les infirmières de faire attention à
l’empathie, aux compétences culturelles et à prendre le
temps d’écouter.

DISCUSSION

Interprétations des La pierre angulaire de l’autogestion du diabète est la


résultats modification de comportement et du mode de vie, qui est
fortement lié à l’auto-efficacité du client. Plusieurs outils
pour évaluer l’efficacité personnelle existent : le MIS, Le
diabète self-Management Assement Report Tool », des
méthodes basées sur l’évaluation des risques

Selon Pender, les principaux obstacles pour un


changement de comportements sont les obstacles perçus
(79 %), les influences interpersonnelles (57 %) les
influencent situationnelles (56 %) comme les infirmières
sont à la base d’un changement de comportement (via les
124

4 métaphores décrites plus haut), il est nécessaire que les


infirmières comprennent et intègrent ces variables.

Les obstacles perçus :


Sont lié à une connaissance insuffisante et limitée du
diabète par les clients. Les personnes avec une faible
connaissance ont souvent une faible autogestion de leur
diabète. Les principaux obstacles perçus trouvés dans
cette étude sont: l’information pas décrite dans des termes
simples, des obstacles de langues, le niveau d’instructions
des patients. Une approche basée sur internet donne de
bons résultats. Une alimentation saine était l’objectif le plus
souvent défini par les patients eux-mêmes, avec le moins
bon taux d’adhérence mesurée. Il a été montré que les
conseils diététiques sont donnés de façon trop générale et
ne s’adapte pas au goût, ni aux préférences culturelles des
patients. Reconnaître et intégrer les préférences des clients
et permettre une flexibilité dans le plan de repas peut
augmenter l’adhésion des clients au plan de traitement.

Influence interpersonnelle :
Selon Pender, les membres de la famille, le professionnel
de la santé influe sur le patient directement et
indirectement par le biais de pression sociale.
• L’empathie, la possibilité de réunions avec des
pairs peuvent favoriser l’autogestion efficace. Les
feedbacks positifs et les encouragements, même
petits, en relevant les succès par exemple
favorisent l’autogestion.
• Les professionnelles de la santé doivent avoir une
approche centrée sur le client, une collaboration,
un partenariat de soutien basé sur la confiance, le
respect, la prise de décision partagée peut faciliter
la réalisation d’objectifs réalistes à courts et longs
termes.
• Ils devraientt également être au courant des
préférences culturelles de chaque région, par
exemple le fait de vouloir avoir des réunions entre
membres de même sexe.

Affect relié à l’activité :


La modification du style de vie est une tâche difficile pour
de nombreux diabétique. Selon le HPM, les individus ont
tendance à investir du temps et des ressources à des
activités qui ont des résultats positifs attendus. Plusieurs
techniques pourraient être employées en se basant sur ce
principe: utiliser des feedbacks physiologiques positifs
reliés à l’autogestion de la glycémie, utiliser l’activité
physique comme outils clés dans la stratégie
d’empowerment (car il génère un sentiment de bien-être
et agit comme un catalyseur du changement et donc
pourrait le soutenir), faire de l’activité physique ou d’un
changement alimentaire une habitude et graduellement
125

façonner le comportement souhaité (par exemple en


augmentant progressivement la durée et la fréquence de
marche rapide…)
Comme l’habitude renforce les pratiques répétées, les
changements de style de vie seront soutenus au fil du
temps

Influences situationnelles :
Des « repères », comme avoir des fruits et légumes
disponibles dans la maison, encouragent des
comportements alimentaires sains. Le règlement «
interdiction de fumer» dans les zones publiques encourage
à ne pas fumer. Selon Pender, les soignants devraient
élaborer des stratégies pour utiliser efficacement cette
influence situationnelle.

Conséquences et Les auteurs recommandent un cadre d’évaluation composé


recommandations de plusieurs points :
1. Evaluation initiale :
Evaluer les connaissances initiales du client sur le diabète,
sur ces croyances de santé, sur ces émotions positives ou
négatives.
2. Programme et intervention d’éducation structurée
:
Education de groupe pour fournir des connaissances sur le
diabète
Formation individuelle à la technique d’autosuivi avec des
infirmiers spécialisés, tenue d’un carnet d’autosoins
3. Session pour aider les clients à résoudre leur
problème avec des paires, et des membres de
l’équipe pluridisciplinaire
4. Programme et activité sur la résolution de
problème, sur le coping
5. Programme d’éducation au diabète adapté à la
culture, conseil diététique spécifique à la culture
avec un professionnel bilingue
6. Soutien émotionnel, groupe de soutien, soutien
psychologique
7. Evaluation des résultats à intervalle régulier
8. Cours de perfectionnement des compétences pour
les soignants, cours de connaissance culturelle.

Limites de l’étude: Les auteurs mentionnent que chaque méta-synthèse est


dépendante des compétences, connaissances et
expérience de l’auteur. Par conséquent, ils précisent que le
choix des articles peut être un biais.
Néanmoins, ils ont utilisé une version adaptée de l’outil
CASP pour évaluer la qualité des articles retenue.
De plus, l’expérience et la précompréhension des
phénomènes de la part des auteurs peuvent être
considérées comme un avantage.
126

Grilles adaptées du Fortin (2010)

Nam, S., Nam, S., & Song, Y. (2014). Role of Self Efficacy in the Relationship Between Patient-
Provider Relationships and Psychological Insulin Resistance Among Patients with Type 2
Diabetes. Journal of contemporary diabetes research, 1(1), 1-15.

Eléments d’évaluations Questions fondamentales à se poser

Titre • Le titre précise t’il clairement les concepts clés et


la population a l’étude ?
Le titre est peu clair. Lors de sa première lecture, il est
difficile de comprendre de quoi cette étude va parler.
Il aurait été plus clair en modifiant certaine notion comme
: « rôle de l’efficacité personnelle dans la relation entre
l’interaction patient-soignant et la RPI chez les patients
DT2»

Résumé Introduction :
La résistance à l'insuline psychologique (PIR) affecte les
comportements d’auto-soins et la qualité de vie des
patients en raison du retard de traitement à l'insuline pour
un contrôle glycémique optimal.
Bien qu'on ait démontré que la communication et les
relations efficaces entre les patients et les soignants
peuvent pour améliorer l'ensemble de l'adhésion et de
l'attitude envers le traitement des patients, on en sait peu
sur les mécanismes potentiels par lesquels une
communication efficace entre patient et soignant et les
relations patients-soignants peuvent diminuer PIR et si ces
relations sont influencées par l’auto-gestion du diabète

Le but de cette étude est d'examiner si l’auto gestion du


diabète chez les patients atteints de diabète de type 2
(DT2) influent les relations entre la PIR et les relations
perçues patientes-soignants.

Un total de 178 patients atteints de DT2 a participé à une


étude transversale. Les données ont été obtenues par
entrevue avec le patient en utilisant des mesures validées
de l'attitude vis-à-vis du diabète, les connaissances sur le
diabète, l'auto-efficacité, et de la communication patient-
soignant. La PIR a été mesurée en utilisant une mesure
validée, le questionnaire « Obstacles au traitement à
l'insuline ».
Un modèle d'équation structurelle a été développé pour
estimer les effets directs et indirects de la relation patient-
soignant sur la PIR lorsque l'auto-efficacité a été contrôlée
en tant que qu’influenceur. Les connaissances sur le
diabète et l'attitude ne sont pas significativement associées
à PIR. Une meilleure relation patient-soignant a été
directement associé à PIR inférieur (β = -. 40, p = 0,008).
127

Lorsque l’auto-efficacité sur le diabète a été incluse en


tant que potentialisateur, l'effet direct entre la relation
patient-soignant et la PIR ont changé (β = -.27, p =
0,034), ce qui indique que l'amélioration de la relation
patient-soignant qui réduit PIR est dû à une plus grande
auto efficacité du contrôle diabète.
Les résultats suggèrent que le développement des
programmes d'interventions visant à améliorer l’auto-
efficacité du diabète, qui peuvent être positivement
corrélée avec une meilleure relation patient-soignant sont
nécessaire pour réduire la PIR.

INTRODUCTION

Problème de la recherche Malgré un traitement oral antidiabétique et une


modification du mode de vie améliorant le contrôle
glycémique, de nombreux patients ont besoin d’un
traitement à l’insuline.
De nombreux patients attend de DT2 sont réticent à
commencer un traitement d’insuline, souvent appelé:
résistance psychologique à l’insuline» ou PIR
Le retard d’initiation de l’insuline, à cause de la PIR , peut
augmenter les complications du diabète et nuire à la
qualité de vie.
De fausses croyances au sujet de l’insuline (comme étant
un échec personnel de ne pas avoir pu gérer leur diabète
autrement) ainsi que l’attitude des soignants (fournissant
comme message que c’est le dernier recours) affectent la
PIR.
Accepter un traitement à l’insuline semble difficile pour les
patients qui ont travaillé pour leur prise en charge
diabétique depuis de nombreuses années.
Une meilleure compréhension de la PIR pourrait diminuer
le nombre de complications chez les personnes diabétiques

Recension des écrits Une recension des écrits sur la PIR a été entreprise. Les
auteurs citent plusieurs études qui ont comme conclusions
:
Ø L’auto-efficacité du diabète du patient est un
facteur prédictif de l’observance thérapeutique.
Ø L’auto-efficacité est un influenceur potentiel dans
l’adhérence au traitement
Ø Les facteurs ethniques affectent la PIR

Buts et question de Hypothèse :


recherche • L’attitude vis-à-vis du diabète, ses connaissances,
son auto-efficacité et la relation soignant-patient
sont associées à la PIR
• L’influence entre la relation soignant-soigné et la
PIR est influencé par l’auto-gestion du diabète.
Autrement dit, une meilleure relation patient-
128

soignant est associée à une plus grande auto-


efficacité du diabète
• L’effet influenceurs de l’auto-efficacité du diabète
serait différent selon le sexe ou l’ethnie.

Le but de cette recherche est de mieux comprendre la PIR


en:
d'examinant si l’auto gestion du diabète chez les patients
atteints de diabète de type 2 (DT2) influent les relations
entre la PIR et les relations perçues patientes-soignant.

METHODE

Population et échantillon 82 hommes et 96 femmes recrutées dans les zones


résidentielles urbaines de la baie de San Francisco.
Les participants ont été recrutés par des dépliants affichés
dans deux cliniques pour médecines générales, dans un
centre d’enseignement aux diabètes dans l’université de
Californie, deux cliniques communautaires et trois églises.
Les critères d’inclusion sont les suivants : 18 ans ou plus,
diagnostique de diabètes type 2 (DT2), agent oraux
antidiabétiques, être capable de parler anglais.
Les critères d’exclusions sont les suivants : Diabète de
type 1, une maladie psychiatrique grave (schizophrénie
active, dépendance aux drogues)

Considérations éthiques L’approbation éthique pour l’étude a été obtenue à partir


de l’Institutional ReviweBoard de l’Université. Tous les
participants ont donné par écrit leur consentement éclairé.

Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son


but ? La méthode de recherche choisie est-elle
conciliable avec les outils de collecte des données
proposés ?
Il s’agit d’une étude quantitative, avec une base
statistique. Les données ont été obtenues par l’auto-
rapport des patients ainsi que par leur dossier médical.
• Le devis fournit-il un moyen d’examiner toutes les
questions de recherche ou les hypothèses ?
Oui, beaucoup de variables ont été mesurées : les
connaissances du diabète, l’auto-efficacité du diabète, les
relations entre le patient et le soignant et la résistance à
l’insuline.
• Y a-t-il suffisamment de temps passé sur le terrain
et auprès des participants ?
Pas exprimé spécifiquement. Les auteurs ont utilisé le
téléphone ainsi que des interviews physiques.

Modes de collectes de Données démographiques et biomédicales


données
Des données démographiques et biomédicales ont été
obtenues par le rapport médical du patient. Le taux
129

d'HbA1c (la valeur la plus récente au cours des 4 derniers


mois), les comorbidités et maladies chroniques (par
exemple l'insuffisance cardiaque congestive, maladie
pulmonaire obstructive chronique ou l'arthrite) et les
complications liées au diabète (néphropathie, rétinopathie,
neuropathie) ont été obtenus à partir de l'auto-évaluation
du patient et les dossiers médicaux.

L’attitude vis-à-vis du Diabète


L’attitude envers le diabète a été mesurée grâce à l'échelle
du diabète Attitude (DAS-3) (Anderson, Fitzgerald,
Funnell, & Gruppen, 1998).

Les connaissances du Diabète


Les connaissances ont été mesurées avec le test validé
DiabetesKnowledge (DKT) (Fitzgerald et al., 1998). Le DKT
comporte deux volets: un test général de 14 points et une
sous-échelle de 9-point sur l’utilisation de l'insuline. Seul le
test général de 14-point a été administré à ces
participants.

L’auto-efficacité du diabète
L’auto-efficacité a été mesurée avec le diabète auto-
EfficacyScale
(DSES) (Rapley, Passmore, & Phillips, 2003).

Relation patiente soignant


La relation entre le patient et le soignant a été mesurée
avec les processus interpersonnels de soins Survey-18
(IPC-18) (Stewart, Napoles-Springer, et Perez- Stable,
1999).
Les répondants ont répondu sur les soins qu'ils avaient
reçus de leurs fournisseurs au cours des 12 derniers mois.
La mesure comprenait trois grands domaines: la
communication, la prise de décision, et le style
interpersonnel; chacun possède plusieurs sous-domaines

La résistance à l'insuline psychologique (PIR)


La PIR a été mesurée avec les obstacles au traitement à
l'insuline (BIT) (Petrak et al., 2007). L'échelle de mesure
BIT divers aspects des barrières psychologiques à un
traitement à l'insuline et l'attitude envers le traitement à
l'insuline chez les patients DT2. Le questionnaire du BIT
comprend 14 articles.

Conduite de la recherche Les données ont été recueillies par interview en face à face
dans les cabinets de médecins ou entrevue téléphonique
et les dossiers médicaux ont été examinés pour les
données cliniques liées au diabète.

Analyse des données Les statistiques descriptives, univariée et analyses


bivariées, et la régression linéaire multiple ont été
effectuées en utilisant le programme statistique pour les
sciences sociales (SPSS).
130

Les auteurs décrivent les différentes analyses statistiques


effectuées avec les données.

RESULTATS

Présentation des résultats Les caractéristiques des participants (n = 178) sont


présentées dans des tableaux. L'âge moyen des
participants était de 64,3 ans et il y a 54 % de femmes. La
diversité ethnique de l’échantillon comprenait 32,6 %
d'Asiatiques, 31,5 % de Blancs, 25,3 % des Afro-
Américains et 10,6 % d'autres. Le taux d'HbA1c moyenne
était de 6,98 % (SD = 0,99; intervalle = 5,2 à 11,0). Il n'y
avait pas de différence significative du taux d'HbA1c par
différents groupes raciaux. La durée moyenne du
diagnostic de diabète était 7,03 (± 4,07) ans. Tous les
participants prenaient le traitement contre diabète par voie
orale.
Les auteurs ont trouvé que l’auto-efficacité du diabète
influence partiellement la prédiction des obstacles au
traitement de l'insuline

Les résultats ne confirment pas l'hypothèse que l'effet


influenceur de l’efficacité du diabète sur la résistance
psychologique à l’insuline serait différent selon le sexe et
les groupes raciaux.
Autrement dit, il n'y avait aucun effet influenceur important
de groupes de sexe et de race.
DISCUSSION

Interprétations des Les résultats de l’étude montrent que de meilleures


résultats relations patient-soignant sont associé avec une plus basse
PIR et que l’auto-efficacité du diabète des patients
influence partiellement la relation entre le patient-soignant
et la PIR.
Néanmoins, le mécanisme de la relation patient-soignant
et de la PIR est inconnu.
Les résultats de l'étude soutiennent que certains soignants
peuvent transmettre un message plus efficace aux patients
sur la façon de pratiquer l'autogestion du diabète, ou de
fournir un meilleur soutien affectif et d'informations pour
les patients et donc augmenter à son tour l’auto-efficacité
du diabète du patient.

De plus, les patients avec une forte auto-efficacité dans la


capacité à gérer le diabète peuvent sentir qu'ils peuvent
également prendre en charge le traitement de l'insuline et
ont une faible détresse liée à l'insuline au travers
l’autogestion de leur diabète

La relation entre la surprotection et l’auto-efficacité du


diabète a été plus forte pour les patients dont le contrôle
glycémique était moins bon, ce qui implique que chez les
patients ayant un mauvais contrôle glycémique, la
131

surprotection par un partenaire est plus fortement


associée à l'auto-efficacité que chez les patients ayant un
bon contrôle glycémique (Schokker et al., 2011).
(= chez les patients avec un mauvais contrôle glycémique,
il s’appuie plus sur la partenaire)

Les connaissances sur le diabète n'ont pas été associées


soit avec l’auto-efficacité du diabète, la relation patient-
soignant ou la PIR des patients. Donc, la présence d’une
meilleure connaissance du diabète ne conduit pas toujours
à de meilleurs comportements d'auto-soins.

Des études ont montré que les patients qui ont une
attitude positive envers la gestion de leur diabète sont plus
susceptibles de modifier leur comportement afin de
contrôler leur taux de glucose dans le sang que ceux qui
ont des attitudes négatives (Farmer, Kinmonth, et Sutton,
2006; Nam, Chesla, Stotts, Kroon, & Janson, 2011).
Dans l’étude, l'attitude du diabète n'a pas été associée à
PIR.

Les femmes ont signalé plus de détresse liée au diabète


que les hommes (Fisher et al, 2008;Helgeson et Novak,
2007).
Des études ont montré que les femmes ont tendance à
être affectées ou se fonder sur les aspects interpersonnels
orientés vers la relation, tel que le soutien des autres et
les relations interpersonnelles ont un impact plus fort sur
la perception de la maladie chez les femmes par rapport
aux hommes (Kawachi et Berkman, 2001).
Dans notre étude précédente, les femmes ont également
eu plus de peur de l'injection d'insuline que les hommes
(Nam et al., 2010); les auteurs n’ont pas trouvé de
différences significatives entre les races ou le sexe vis-à-
vis de la PIR.

Conséquences et Les résultats suggèrent que la formation et le soutien pour


recommandations l’auto-efficacité du diabète devraient être intégrés dans
l'éducation personnelle du diabète.

Pour les auteurs il est important de développer des


interventions que peuvent fournir les soignants en étoffant
la formation en intégrant des intervenions visant à
améliorer l’auto-efficacité des maladies chroniques, dont le
DT2.

Cette étude démontre que l'auto-efficacité est un


influenceur du rapport entre les relations soignant –
soignés et avec la PIR.
Cette découverte a des implications cliniques importantes
telles que les interventions sont conçues pour améliorer
l'auto-efficacité chez les personnes atteintes de DT2 pour
un contrôle optimal de la glycémie par l'introduction de
l'insuline en temps opportun.
132

(en résumé, il faut choisir le moment opportun pour


introduire l’insuline pour avoir un meilleur traitement)
Ils suggèrent également la nécessité d'une plus grande
attention sur le rôle des fournisseurs de soins de santé, en
particulier l'importance de leur style de communication, et
le soutien dans le renforcement de l'auto-efficacité des
patients et réduire les obstacles à un traitement à
l'insuline.
Limites Les auteurs mentionnent plusieurs limites à leurs études :
Il existe plusieurs limitations dans l'étude actuelle. Bien
que l'échantillon d'étude comprend divers groupes
ethniques/raciales, ces données à partir d'un petit
échantillon de convenance, dont le diabète est
relativement sous contrôle, peuvent ne pas représenter
exactement les individus avec un DT2 et ne sont pas de
taille d'échantillon suffisante pour tester plusieurs
hypothèses.
Leurs tailles d’échantillons sont trop restreintes pour
représenter parfaitement les individus avec un DT2 d’un
point de vue démographique. Il ne peut également pas
servir à tester plusieurs hypothèses.

Les patients atteints de haute HbA1c peuvent avoir une


PIR inférieure que ceux avec un meilleur contrôlent de
leurs diabètes (au travers de la recherche d’un traitement
du diabète plus efficace, après avoir fait l’expérience des
effets d’agent oraux). Par conséquent, l’étude ne peut pas
se généraliser à des patients atteints de diabète sévères
ou soufrant de diabète avec de graves complications.
Une autre limitation est que la conception de l'étude
transversale ne peut pas établir une relation causale entre
la relation patient-soignant et l'auto-efficacité.
Malgré les limites, les auteurs insistent sur le fait que les
résultats de cette étude donnent, un aperçu important sur
quels facteurs est nécessaire pour cibler et pour réduire la
PIR.

Grilles adaptées du Fortin (2010)

Levich, B. R. (2011). Diabetes management: Optimizing roles for nurses in insulin initiation.
Journal of Multidisciplinary Healthcare, 4, 15-24.

Eléments d’évaluations Questions fondamentales à se poser

Titre Le titre précise les concepts clés : la gestion du diabète, le


rôle et l’optimisation de l’infirmière dans l’initiation à
l’insuline mais ne précise pas la population de l’étude.
133

Résumé Le résumé est synthétisé et clairement résumé mais les


différents points tels que la méthode et les résultats n’y
figurent pas clairement.

Résumé : le diabète de type 2 est un problème majeur de


santé publique. Le dépistage et le diagnostic précoce suivi
par des interventions de traitement rapides et agressives
peuvent aider dans la progression du diabète et de ses
complications. Les infirmières sont souvent les premiers
membres de l’équipe de soins de santé à interagir avec les
patients et sont appelées à appliquer leurs connaissances
spécialisées, la formation et les compétences pour éduquer
et motiver les patients diabétiques sur l’utilisation de
l’insuline et des moyens pratiques pour atteindre les
objectifs de traitement. Les infirmières cliniciennes
spécialisées possèdent la formation et des compétences
spécifiques pour fournir ce niveau de soins, tandis que le
personnel ou les cabinets d’infirmières peuvent être formés
par des médecins pour remplir un rôle spécifique à la
tâche. Ce manuscrit examine les avantages du contrôle
glycémique intensif dans le diabète de type 2, les objectifs
thérapeutiques et les lignes directrices, les progrès de la
thérapie à l’insuline et la contribution des infirmières à
surmonter les obstacles à l’initiation à l’insuline et les
aspects connexes de soins du diabète. Les infirmières sont
particulièrement bien placées pour combler les lacunes et
améliorer l’efficacité des soins de santé liée au diabète en
aidant les patients atteints à l’initiation à l’insuline et à
d’autres aspects de l’autogestion de la glycémie.

INTRODUCTION

Problème de la recherche Le problème est clairement formulé, et approprié dans le


contexte actuel et est en lien avec la discipline infirmière
qui joue un rôle de première ligne dans cette
problématique :
Le diabète est un problème de santé publique très
préoccupant associé à long terme à de graves
conséquences et à l’escalade des coûts des soins de la
santé, avec une incidence sans cesse croissante (-90%
entre 1997 et 2007) ainsi que sa prévalence (4.8 à 9.1 pour
1000 aux US) Avec ces statistiques alarmantes, le rôle des
infirmières pour aider les patients à contrôler leur diabète
de type 2 associé à la morbidité et la mortalité est de plus
en plus important. Les infirmières, sur les lignes de front,
peuvent dépister les patients pour le diagnostic précoce de
diabète, reconnaitre et prendre des mesures correctives
pour les régimes de traitements inadéquats, aider les
patients à définir et à atteindre des objectifs
thérapeutiques et évaluer les complications liées au
diabète à mesures qu’elles surviennent. Ce faisant, elles
peuvent jouer un rôle actif dans l’éducation des patients
au sujet de la nature progressive du diabète de type 2 et
134

l’importance en premier, de la thérapie intensive. Basé sur


une prépondérance de la preuve d’un certain nombre
d’études historiques, un traitement intensif pour obtenir un
contrôle glycémique optimal est associé à une moindre
incidence des maladies cardiovasculaires et des
complications micro vasculaire. Les organisations
professionnelles du diabète, telles que l’American Diabetes
Association (ADA), The American Association of Clinical
Endocrinologists (AACE), and the European Association for
the Study of Diabetes (EASD), ont fixé des objectifs
agressifs dans leurs lignes directrices pour le contrôle
glycémique. Parce qu’environ 2 personnes sur 3 ne
parviennent pas à répondre à l’objectif cible de l’HbA1C à
6.5% ou moins, 20 gestionnaires du diabète peuvent
profiter plus profondément, d’une participation plus directe
des infirmières.
Recension des écrits Cet article est un guidline.

De ce fait, cette recension ne permet pas de dire si elle


constitue une base solide pour l’étude et si elle est
cohérente et clairement en lien avec le problème et le but
de l’étude.
Cadre de recherche Les concepts ne sont pas clairement mis en évidence.
Les bases philosophiques et théoriques ainsi que la
méthode sous-jacente ne sont pas explicitées.

Buts et question de Le but est clairement défini : Le but de ce manuscrit est de


recherche passer en revue les avantages des contrôles glycémiques
intensifs dans le diabète de type 2, les buts thérapeutiques
et les lignes directrices, les progrès de la thérapie à
l’insuline et la contribution des infirmières à surmonter les
obstacles à l’initiation à l’insuline et les aspects connexes
des soins du diabète.

Il n’y a pas de question de recherche ou d’hypothèse


énoncées.

METHODE

Population et échantillon La méthode n’est pas explicitée dans l’article.


L’on peut déduire que la population étudiée est les
personnes qui souffrent de diabète de type 2.

Considérations éthiques Il n’y a pas d’information à ce sujet.


Devis de recherche -
Modes de collectes de Il n’y a pas d’information sur la sélection d’articles.
données
Conduite de la recherche Il n’y a pas d’information sur la conduite de recherche
d’articles.
Analyse des données Il n’y a pas de méthode d’analyse décrite.

RESULTATS
135

Présentation des résultats Les résultats sont présentés à l’aide de graphiques, de


tableaux et par un texte narratif.

DISCUSSION

Interprétations des Différents thèmes sont expliqués, analysés et des


résultats recommandations sont données à propos de l’initiation à
l’insuline, des résistances et des réticences des patients et
du rôle de l’infirmière à ce propos.

L’initiation précoce de l’insuline pour améliorer la


gestion du diabète

Le dysfonctionnement des cellules bêta et la résistance à


l’insuline est le défaut physiologique principal responsable
du développement de l’hyperglycémie. Chroniquement,
une glycémie élevée compromet davantage la fonction de
la cellule bêta, pour aboutir finalement à un arrêt complet
de la production d’insuline. Dans le stade précoce du
diabète de type 2, les patients peuvent être en mesure
d’hyperglycémie de contrôle avec la thérapie par
médicament antidiabétique oral (OAD). Cependant, la
nature progressive du diabète de type 2 exigera que la
plupart des patients changent finalement pour l’association
médicamenteuse qui inclut l’insuline ou se convertissent
complétement à l’insuline. Utilisée dans des doses
adéquates, l’insuline est un des médicaments pour le
diabète des plus efficaces, car elle peut diminuer le niveau
élevé de l’HbA1C, ou le rendre très proche du but
thérapeutique. Cela vaut pour les patients qui sont
symptomatiques ou qui ont une HbA1C à 8.5%. Pour les
patients sans symptôme ou avec des niveaux d’HbA1C qui
sont mieux contrôlés, l’ajout d’une sulfonylurée peut être
une seconde étape. Chez les patients traités dont l’HbA1C
reste à 7.0% l’insulinothérapie doit être initiée ou la dose
progressivement augmentée. Pour les patients avec une
HbA1C initiale à 10%, l’insuline est recommandée comme
traitement de première ligne. Le tableau 3 résume les
principales différences entre les traitements par voie orale,
des nouvelles thérapies pour la gestion du diabète (par
exemple, les thérapies à base d’incrétine), les formulations
d’insuline et des dispositifs d’injection commodes pour la
délivrassions d’insuline. Les approches d’initiation à
l’insuline devraient être personnalisées aux besoins des
patients. Le tableau 4 donne un aperçu de 3 façons
communes d’initier l’insuline. L’information sur le dosage
spécifique dépend de la méthode utilisée, et les
informations de prescription doivent être consultées,
notamment pour des produits d’insuline qui sont choisis et
individualisés pour le patient.
136

La flexibilité dans le traitement du diabète et la


qualité de vie : impact de l’insuline analogue et des
stylos

Les préoccupations des patients au sujet de la flexibilité et


le mode de vie, tels que les perceptions erronées au sujet
des horaires des repas et de la nécessité de porter des
flacons d’insuline, des aiguilles et des seringues, peuvent
être des obstacles majeurs à l’initiation à l’insuline. Les
infirmières peuvent intervenir et aider les patients à
identifier et transiter vers des thérapies qui sont flexibles,
simples, pratiques et bien adaptées aux modes de vie de
leurs patients afin que l’adhérence et la qualité de vie
soient maximisées. Les vieilles formulations d’insuline (par
exemple la protamine neutre Hagedorn (NPH) et l’insuline
régulière) sont caractérisées par la pharmacocinétique
imprévisible et le profil de temps d’action par la
pharmacodynamique qui produisent des effets variables.
Quand la physiologique ou le cours normal de la réponse
insulinique à l’apport alimentaire ne se reproduit pas,
l’hypoglycémie et le gain de poids peut se produire. Ces
effets indésirables, à leur tour, peuvent entraîner un faible
degré de satisfaction et une mauvaise observance
thérapeutique. Heureusement, les choix de formulations et
les systèmes de livraison d’insuline ont considérablement
augmentés dans la dernière décennie. Les analogues de
l’insuline ont été spécifiquement conçus pour imiter la
réponse à l’insuline physiologique du corps. Les analogues
de l’insuline à action prolongée (Glargine et Detemir)
présentent des avantages importants par rapport à NPH.
En raison de leur longue durée d’action, ils peuvent être
administrés une fois par jour en tant qu’injections.
L’absence d’un pic distinct de l’activité de l’insuline et une
moins grande variabilité des taux d’insuline plasmatique
après l’injection représentent un risque inférieur
d’hypoglycémie, en particulier la nuit, quand il y a un long
délai entre les repas. Malgré une efficacité similaire en
termes de réduction de l’HbA1C et la glycémie à jeun
(FPG), la plupart des études ont montré un risque faible
d’hypoglycémie, de 22 à 47% et un risque de 25 à 34% de
moins d’hypoglycémies sévères à l’insuline analogue par
rapport à NPG. Pour les patients dont la préoccupation est
le gain de poids supplémentaire lors de l’initiation à
l’insuline, Detemir est un bon choix; il a été démontré qu’il
provoque 1.4 à 1.6 kg de moins de gain de poids, en
moyenne, que NPH. Dans une étude, les patients de
diabète de type 2 avec un indice de masse corporelle élevé
de base (supérieur à 35 kg/ m2) qui ont reçu Detemir ont
perdu une moyenne de 0.5 kg par rapport à ceux recevant
NPH, qui ont gagné en moyenne 2.4 kg, à des niveaux
équivalents de contrôles de la glycémie. Les patients
atteints de diabète de type 2 participant à une étude treat-
to-target avec une insuline de bol basal ont pris
significativement moins de poids (1.2 plus ou moins 4 kg)
137

lorsqu’ils étaient traités avec Detemir comparé à Glargine


(2.7 plus ou moins 4 kg ; P= 0.001) Après 26 semaines,
bien qui réalisant des réductions semblables de l’HbA1C
(1.1% contre 1.3 %, respectivement) et avec une
incidence d’hypoglycémie similaire). Le manque de prise
de poids observé avec Detemir à action prolongée comparé
avec NPH et Glargine rend idéal pour les patients
diabétiques de type 2 qui ont tendance à être en surpoids
et pour qui la prise de poids pourrait présenter des risques
pour la santé supplémentaires.
Les analogues de l’insuline à action rapide (Lispro, Aspart
et Glulisine) ont amélioré les profils de temps d’action qui
offrent également plusieurs avantages par rapport à
l’action rapide de l’insuline régulière. Ces avantages
comprennent une meilleure efficacité dans la réduction
postprandiale du glucose (PPG), une sécurité accrue en
raison d’un plus faible risque de retard d’hypoglycémie
postprandiale, moins de variabilité du glucose dans le
sang, et une plus grande flexibilité du dosage dans l’heure
du repas et dans le timing des injections. Le
déclenchement de l’action est compris entre 5 et 15
minutes par rapport à l’insuline régulière qui est entre 30
et 60 minutes. Les analogues à action rapide peuvent être
injectés immédiatement avant, ou même après, le repas
commencé. La flexibilité du repas peut avoir un impact
positif sur la qualité de vie et promouvoir la satisfaction de
l’adhésion au traitement.
Les analogues de l’insuline pré mélangée, contenant à la
fois une longue durée d’action et une formulation à action
rapide, peut offrir encore plus de simplicité et de
commodité pour les patients et fournissent un excellent
contrôle glycémique, bien que parfois au détriment de plus
d’hypoglycémies et de gain de poids. Trois insulines
analogues pré mélangées (insuline Asparte bi phasique
70/30, l’insuline Lispro 75/25 et de l’insuline Llispro 50/50)
sont disponibles aux Etats-Unis et entrent dans des
dispositifs de stylos faciles à utiliser. Les patients, dans une
étude d’insuline pré mélangée, ont atteint des niveaux
d’HbA1C plus inférieurs qu’avec l’insuline basale 1 fois par
jour. (7.1% contre 7.7 % respectivement ; P, 0.001) avec
une semblable de faible occurrence d’événements
d’hypoglycémie (0.8 vs 0.5 par personne par mois,
respectivement). Un examen complet comparant les
insulines pré mélangées aux insulines basales a noté
qu’une administration deux fois par jour d’une insuline pré
mélangée diminue l’HbA1C entre 1% et 2.7% contre 0.4
et 2.4% avec l’insuline analogue basale (P, 0.01), avec
globalement des hypoglycémies légèrement plus hautes et
des hypoglycémies nocturnes similaires ou sévères.
L’utilisation d’un flacon avec une seringue peut être difficile
et fastidieux, en particuliers pour les patients ayant une
déficience visuelle liée aux perturbations du diabète, des
problèmes de dextérité, ou des déficiences physiques.
Aujourd’hui, les stylos d’insuline pré remplis plus favorable
138

au patient avec des insulines analogues sont discrets et


commodes et peuvent aider les patients à surmonter
l’embarras social associé à l’auto-injection, conduisant à
une augmentation de l’adhérence. Ces dispositifs sont
également équipés d’aiguilles plus petites, moins
intimidantes qui ont une jauge plus mince que les aiguilles
classiques et peuvent aider à dissiper l’anxiété liée à
l’aiguille.
Selon un avis sur la confiance et la commodité des
systèmes d’administration d’insuline, l’insuline administrée
avec des dispositifs de stylos pré remplis comparée avec
des flacons et des seringues traditionnelles permet
d’améliorer l’adhésion, moins d’événements
hypoglycémiques, de réduire les visites au service
d’urgence et chez les médecins, une meilleure qualité de
vie, un dosage plus précis, et des coûts de traitement
annuels inférieurs, ce qui réduit un bon nombre d’obstacles
associés à l’utilisation de l’insuline. Les infirmières ont
signalé un niveau élevé de satisfactions des patients avec
les stylos. Dans une enquête de satisfaction de 11 mois, la
majorité (69%) des infirmières ont trouvé une amélioration
de l’administration de l’insuline avec les stylos sur la
méthode conventionnelle basée sur la commodité, la
simplicité et la facilité d’emploi et le temps de préparation
lors de l’administration de la dose d’insuline.
Approximativement 44% d’infirmières ont aussi rapporté
qu’il a fallu moins de 15 minutes pour instruire aux patients
l’utilisation des stylos tandis que 28% d’infirmières à
rapportées qu’elles avaient eu besoin de 15 minutes ou
moins pour instruire les patients à l’utilisation des fioles
conventionnelles et des seringues.

La mise en œuvre d’un algorithme de titration d’une


insuline axé sur le patient

Une fois que l’insuline est initiée, un algorithme de titration


d’insuline simple, axé sur le patient peut être enseigné ce
qui permet aux patients de prendre le contrôle actif de sa
propre gestion du diabète. Après une évaluation
minutieuse du niveau de confort du patient ainsi que la
capacité à comprendre et à démontrer les informations
correctement lues, les patients reçoivent un outil de titrage
imprimé dans lequel ils peuvent enregistrer l’heure du
coucher et de la glycémie à jeun et faire des petites doses
de titrages en conséquence. Cette pratique peut
augmenter le taux de contrôle de la glycémie, l’améliorer
ainsi que les impliquer activement dans leur propre régime
d’insuline. Les exemples d’algorithmes de titration
d’insuline adressés au patient très efficaces peuvent être
trouvés dans cette littérature. Dans une étude, les patients
ont simplement testé leur FPG et ajusté leurs doses
d’insuline basale en conséquence. Pour une FPG inférieure
à 80mg/dl (4.44 mmol/L), l’insuline a été titrée en baisse
de 3 unités ; si la FPG était entre 80 mg/dl et 110 mg/dl
139

(4.44 à 6.11 mmol/l), les unités sont restées inchangées ;


si la FPG était supérieure à 110 mg/dl (6.11 mmol/dL),
l’insuline a été ajusté jusqu’à 3 unités. Le contrôle de la
glycémie réalisé dans l’algorithme du patient était
équivalent à la thérapie d’insuline titrée par le médecin.

Le rôle unique des infirmières dans le type


d’éducation et la gestion du diabète de type 2

Les infirmières cliniciennes spécialisées (CNSS),


spécialisées dans le diabète et formées pour comprendre
les aspects comportementaux de la vie avec une maladie
chronique, sont particulièrement bien placées pour fournir
l’éducation du patient et donner l’encadrement nécessaire
pour promouvoir l’auto-gestion du diabète.

L’entrevue motivationnelle

L’entrevue motivationnelle est un style de conseil centré


sur le patient passif qui peut être utilisée pour encourager
des patients à résoudre leur propre préoccupation
concernant leur santé. C’est une approche idéale pour
identifier les raisons pour lesquelles les patients hésitent à
s’initier à l’insuline. Les infirmières posent des questions
qui sont directives, conçues pour obtenir les perceptions
des patients sur les avantages et les inconvénients de la
thérapie à l’insuline, ou ce qui motive le patient à changer
certains comportements. Après avoir écoutées
attentivement les réponses individuelles, la technique
implique la répétition en arrière de ce que le patient a dit
sans essayer de le persuader; offrant au lieu de cela
l’acceptation et le renforcement, soulignant la liberté de
choix et d’auto-direction. Structurée de cette manière,
l’infirmière est mieux à même de déterminer la capacité ou
l’empressement d’un patient pour le changement de la
discussion. Rollnick et Meunier ont écrit, « l’interview
motivationnel n’est pas une technique pour duper les gens
à faire ce qu’ils ne veulent pas faire. Au contraire, c’est un
style de clinique habille pour susciter chez les patients leurs
propres bonnes motivations pour faire les changements de
comportement dans l’intérêt de leur santé. Ça implique de
guider plus la direction, danser plutôt que lutter, l’écoute
au moins autant que le récit. « L’esprit » global a été décrit
comme collaboratif, évocateur, et le respect de l’autonomie
du patient ».

Explorer les barrières des patients à l’insuline et


utiliser et détruire les mythes de l’insuline

Les infirmières peuvent utiliser l’entrevue motivationnelle


dans le cadre du processus de constructions de rapports
pour explorer les croyances du patient sur
l’insulinothérapie et ensuite commencer doucement pour
repositionner l’insuline dans une lumière positive. Les
140

barrières des patients tombent généralement sous un


certain nombre de catégories définissables : le démenti du
besoin de l’insuline ; les idées fausses sur l’insuline ; les
craintes de l’injection ; la prise de poids et l’hypoglycémie
et les complexités d’utilisation de l’insuline. En suivant une
approche systématique, les obstacles des patients peuvent
être identifiés, clarifiés et être surmontés. Certains
scénarios communs relatifs aux obstacles et aux stratégies
pour les aborder et les surmonter sont :
- Demandez aux patients s’ils comprennent que la
plupart des patients ayant un diabète de type 2
ont finalement besoin d’insuline, puis renforcez
l’idée que l’insuline, lorsqu’elle est initiée
rapidement, peut aider à retarder la progression
de la maladie.
- Transmettez que l’initiation de l’insuline est une
stratégie de traitement bien établie. Le besoin de
l’insuline ne reflète pas d’un échec de la part du
patient, mais une progression naturelle de la
maladie. Cela devrait aider à corriger la fausse idée
que le diabète est très grave s’ils ont besoin
d’insuline et devrait contribuer à assainir l’air du
démenti ou de la crainte.
- Fournissez des informations sur les lignes
directrices nationales et expliquez que les lignes
directrices sont fondées sur des études historiques
et des années de recherches. Les patients
apprécieront l’apprentissage des études de
l’infirmières et se sentiront probablement plus
confiants et auront du pouvoir sur leur maladie.
- Identifiez et dissipez les idées fausses au sujet de
la thérapie à l’insuline entraînant des complications
telles que l’insuffisance rénale ou la cécité.
Expliquez que ces complications peuvent
effectivement être évitées si l’insuline est initiée
plus tôt.
- Ecoutez les préoccupations spécifiques du patient
sur le gain de poids et les hypoglycémies avec la
thérapie à l’insuline. Dans ce cas, la connaissance
de l’infirmière sur les insulines analogues devient
une partie importante de l’éducation des patients.
Profitez de l’occasion pour introduire au patient de
nouvelles technologies, en expliquant que les
analogues de l’insuline ont été spécifiquement
conçues pour imiter la physiologie normale et
qu’elle présente un risque plus faible d’effets
indésirables, tout en fournissant un moyen efficace
aux moyens de contrôles de l’hyperglycémie.
- Enseignez aux patients les symptômes de
l’hypoglycémie et comment les reconnaître et les
traiter eux-mêmes. Les préoccupations des
141

patients au sujet de l’hypoglycémie devraient


également inciter à un recentrage de la discussion
sur la nutrition. Expliquez aux patients qu’ils
peuvent ressentir moins la faim et que le glucose
sanguin est amélioré.
- Instruisez les patients au sujet de l’anxiété par
rapport aux aiguilles de nouvelles technologies, y
compris des dispositifs de stylo et de fines aiguilles
avec un revêtement qui les rendent plus
confortable. Pour les patients qui expriment
encore de l’anxiété face aux injections, demandez-
leur de s’auto-administrer la première injection en
votre présence. Si le moment ne convient pas dans
la clinique/le bureau pour une dose d’insuline,
encouragez l’injection de 5 « unités » de solution
saline. Le plus souvent, la réponse du patient
est « qu’est-ce ? Je ne l’ai même pas senti ! »
L’angoisse de l’auto-injection à la maison sera
nettement réduis.
- Discutez des différences des jauges d’aiguilles afin
que les patients expriment leurs inquiétudes sur la
douleur de l’injection et sur le spectacle de la taille
de l’aiguille sous-cutanée. Démontrez comment
l’appareil du stylo d’insuline fonctionne par rapport
au flacon et à la seringue traditionnelle pour
souligner sa commodité, la petite taille de l’aiguille
et la facilité d’utilisation. (69,70). Faites la même
chose avec le dispositif de surveillance du glucose
sanguin.
- Répondez aux préoccupations au sujet de la
complexité d’un régime d’insuline en discutant des
insulines pré mélangées ou enseignez un
algorithme dirigé vers le patient (voir la section
précédente sur les algorithmes de titrage d’insuline
axés sur les patients). Les dispositifs de stylos à
insuline se sont également considérablement
simplifier pour l’administration de l’insuline. Parlez
de la flexibilité autour de l’heure du repas et de
l’action rapide que permettent les insulines à
action rapide « injecter-manger ».
- Renforcez le rôle du patient comme un décideur
actif dans son propre traitement, tout en offrant
des informations de direction et de support.

L’évaluation clinique de la thérapie d’insuline : un


nouveau paradigme pour l’éducation du diabète et
des soins par le CNS
Les interventions éducatives organisées et exécutées par
des infirmières et centrées sur l’autogestion des patients
sont effectives. Les infirmières et les médecins conviennent
que les infirmières devraient jouer un plus grand rôle dans
142

la gestion du diabète de type 2. Le CNS, avec la pratique


avancée en matière d’éducation sur le diabète adulte, est
idéalement adapté pour faire ceci. Les CNS ne sont souvent
pas appelés à voir les patients individuellement pour
l’évaluation de la thérapie à l’insuline ; cependant, il y a
lieu d’utiliser les compétences de ce niveau de l’infirmière.
Le bureau des infirmières du personnel est bien moins
adapté pour ce rôle parce qu’il se concentre sur les soins
actifs ou de soutiens de chaque médecin. L’étude DAWN
suggère que, par rapport aux fournisseurs de soins
primaires (PCP), les infirmières ont tendance à offrir une
meilleure éducation, a passé plus de temps avec les
patients, sont de meilleures auditrices et connaissent
mieux leurs patients. En prenant le rôle d’un éducateur en
diabète ainsi que le rôle de fournisseur de soins, une
infirmière de pratique avancée comme le CNS améliorera
la communication « fournisseur-patient ». Avec une
formation adéquate et du temps avec les patients, les
infirmières en pratique avancées seront en mesure de
jouer un rôle plus important dans l’initiation et la gestion
de la thérapie d’insuline. A titre d’exemple, la participation
du CNS dans la gestion du diabète, les patients
commencent à être renvoyés par des médecins à
l’évaluation de la thérapie d’insuline (ITE) ou « le début de
l’insuline » dans des cliniques dirigées par le CNSS. De
telles cliniques accomplissent une variété de besoins des
patients; la plupart des raisons communes aux références
des patients par PCPS sont inscrites dans le tableau 6. A
l’University of California Davis Health System (UCDHS), les
cliniques ITE sont rattachées à plusieurs cliniques de soins
primaires du réseau. CNSs marchent avec des références
patientes du PCPs et voit des patients dans des incréments
de 45 minutes. Tandis que la référence PCP désigne parfois
un régime spécifique pour amorcer, le plus souvent, le CNS
est invité à évaluer le patient et faire des recommandations
pour l’initiation du traitement à l’insuline. Il n’est pas rare
de voir des patients sous insuline de bol basal qui ne sont
toujours pas contrôlés de façon optimale, comme en
témoigne leur HbA1C. Ces patients recevront le conseil sur
les hydrates de carbone, des défis nutritionnels, ou
comment ajuster les doses de bol d’insuline, basées sur
des niveaux de glucose sanguin utilisant des facteurs de
corrections. L’utilisation de dispositifs délivreurs d’insuline
et de moniteurs de la glycémie est examinée pour tous les
patients en raison de problèmes techniques, les calculs et
les pratiques d’injections des patients sont fréquemment
rencontrés. Après chaque session de patient, les notes de
soins infirmier sont entrées dans les ordres du dossier
médical électronique. A l’heure actuelle, UCDHS envisage
une nomination partagée de modèles dans lesquels
plusieurs patients avec des renvois d’insuline sont
considérés comme un groupe. Cette idée découle du
Chronic Care Model (tableau 7) de 72 initiatives et devrait
être une approche rentable. A plus petite échelle, le
143

concept ITE peut être adapté à un environnement de


bureau. Le développement d’une équipe d’infirmières
d’initiation à l’insuline en cabinet fournirait aux patients
plus de tête à tête avec une infirmière pour l’instruction et
le coaching. Les protocoles d’éducation au diabète peuvent
être développés pour guider les infirmières à travers toutes
les mesures nécessaires pour éduquer et responsabiliser
les patients à participer à l’autogestion. L’infirmière en
cabinet pourrait fonctionner d’une manière axée sur les
tâches, fournissant un soutien pour les médecins ou le CNS
dans un cabinet avec des réglages supervisés.

Développer et participer à un suivi de plans de


traitement
En plus de gérer les besoins immédiats pour le contrôle du
glucose (HbA1C, FPG, PPG), l’éducation et les cours pour
les infirmières et des soins post-hospitaliers sont
nécessaires pour aider les patients à garder le contrôle de
leur diabète à long terme.
- Encouragez les patients à maintenir les niveaux
recommandés de glucose dans le sang, la pression
artérielle, la micro albuminurie et le cholestérol par
le respect relatif à la thérapie.
- Promouvoir le mode de vie dans les changements,
tels que la planification des repas et l’exercice doux
à modéré.
- Etablir un calendrier pour les examens préalables
de routine en temps opportun et pour les
complications liées au diabète.
- Préconisez la participation des patients dans des
classes d’autogestion du diabète à un programme
hebdomadaires de diabète reconnu d’ADA local.
- Responsabilisez les patients avec toutes les
informations, les outils et les formations
nécessaires pour gérer avec succès leur diabète à
la maison.
- Renforcez l’importance du patient comme le
décideur clé dans son propre soin, mais soulignez
qu’il peut toujours compter sur les conseils de
l’équipe de santé.
- Reconnaissez que les heurts dans leur route
doivent être attendus, les meilleures leçons
apprises sont ceux que le patient comprend tout
seul et l’autogestion des maladies chroniques
nécessite une surveillance comportementale en
cours.
- Le stress et l’objectif de l’équipe de soins de santé
tout entier est pour le patient les objectifs globaux
qu’il doit atteindre et non pas la perfection.

Conséquences et Les recommandations pour la pratique et les conclusions


recommandations sont les suivantes :
144

Le rôle le plus précieux de l’infirmière en tant que


gestionnaire de cas de diabète est d’assurer l’efficacité du
traitement et de la satisfaction des patients. Les soins des
patients atteints de diabète de type 2 doivent être
adaptés vers des besoins individuels, à commencer par
l’éducation et l’adoption d’un régime de traitement
optimal. Les directives des organisations de niveau
national, les composantes des routines quotidiennes des
patients et les réponses individuelles à la thérapie sont
parmi les nombreux facteurs à considérer lors de
l’établissement d’objectifs de traitement. Pour les patients
étant initiés à l’insuline, il est essentiel de comprendre et
de surmonter tous les obstacles qui pourraient nuire à la
réussite du traitement.
Les analogues de l’insuline, les formulations pré
mélangées d’insuline et les systèmes de délivrance de
type stylo ont amélioré la sécurité, l’efficacité et la
satisfaction des patients avec un diabète de type 2 et ont
pratiquement éliminé la plupart des obstacles communs à
la thérapie à l’insuline y compris l’hypoglycémie, le gain
de poids et les inconvénients. Les infirmières devraient
tirer parti de ces progrès médicaux et permettre aux
patients de gérer eux-mêmes leur diabète afin qu’ils
puissent améliorer la qualité de leur vie quotidienne ainsi
que d’éviter des complications potentielles plus tard dans
leur vie.

Grilles adaptées du Fortin (2010)

Jeavons, D., Hungin, A. P., & Cornford, C. S. (2006). Patients with poorly controlled diabetes
in primary care: healthcare clinicians' beliefs and attitudes. Postgraduate Medical Journal,
82(967), 347-50.

Eléments d’évaluations Questions fondamentales à se poser

Titre Patients avec un faible contrôle de leur diabète dans les


soins primaires : croyances et attitudes des professionnels
de la santé.
Titre clair à comprendre

Résumé Le résumé comprend les points suivants : l’objectif, le


design, le cadre, les participants, les résultats et la
conclusion.
Il est plutôt court et il n’y a pas de réelle partie sur la
méthode. Cependant, on a une vue d’ensemble de l’étude
menée.
INTRODUCTION
145

Problème de la recherche Le diabète de type 2 affecte un grand nombre de


personnes au UK. La plupart sont traités par les soins
primaires. Il arrive que le traitement oral ne suffise plus à
contrôler la glycémie. C’est à ce moment qu’il est
recommandé de passer à l’insulinothérapie. Cependant,
dans la pratique, les patients restent longtemps avec une
glycémie non contrôlée.
Il y a peu d'informations concernant les attitudes et les
croyances des cliniciens dans le domaine du diabète de
type 2, en particulier vers les patients qui ont un mauvais
contrôle glycémique.
Comprendre les attitudes et croyances des cliniciens en
soins primaires impliqués dans les soins du diabète est
important étant donné que la mise en oeuvre des lignes
directrices actuelles doit être améliorée.
Les auteurs mettent en évidence les points importants pour
la compréhension de la problématique. L’introduction est
construite de manière logique.

Recension des écrits La recension des écrits permet de saisir la situation actuelle
aux UK. On comprend qu’il y a un manque de
connaissances concernant les idées des professionnels de
la santé travaillant avec des diabétiques de type 2 ayant
une glycémie non contrôlée. Par exemple, les auteurs se
sont basés sur un rapport du diabète datant de 2004. La
liste de références est présente en fin d’article. On peut
observer des articles datant des années 80, cela leur a
certainement permis de retrouver les recommandations de
l’époque, il y en a sur la compliance, sur les traitements
etc.

Cadre de recherche Il n’y a pas de cadre théorique mentionné. Il est


simplement dit qu’une approche exploratoire qualitative
est utilisée. Elle a été jugée la plus appropriée compte tenu
de la rareté des études explorant les points de vue des
cliniciens de soins primaires sur les soins du diabète. Les
groupes de discussion (focus group) ont été utilisés pour
leur capacité à permettre aux participants de poursuivre
leurs propres concepts et priorités, tout en permettant
l'exploration de la façon dont les points de vue sont
construits et exprimés.

Buts et question de Le but de l’étude est clairement formulé à la fin de


recherche l’introduction : L’étude à pour objectif d’investiguer les
idées des infirmières et des médecins au sujet des
difficultés et incertitudes rencontrées dans les soins
primaires dans le traitement des patients atteints de
diabète de type 2 avec glycémie non contrôlée et qui
reçoivent un traitement oral maximal.

METHODE
146

Population et échantillon 4 focus groups composés de 4 à 8 participants (2 groupes


avec médecins généralistes, 1 groupe avec des formateurs
de médecin généraliste, 1 groupe d’infirmières). Ils sont
tous du nord-est de l’Angleterre.
Une liste des pratiques générales et des médecins
généralistes a été obtenue à partir de l'autorité sanitaire.
Les pratiques ont été appelées et une demande a été faite
pour parler à un partenaire disponible. L'étude a été
brièvement exposée et si ce médecin ne pouvait pas
participer, il a été invité à désigner un de ses partenaires
qui a été par la suite contacté de manière similaire. Aucune
tentative n’a été faite pour inscrire les médecins ayant un
intérêt particulier dans le diabète et un seul médecin dans
chaque pratique a été recruté. Les médecins qui ont
accepté de participer ont ensuite reçu des informations
écrites sur l'étude. Les formateurs, identifiés à partir du
système local de formation professionnelle, ont été
contactés par téléphone et invités à participer.
Les infirmières se réunissant régulièrement dans le cadre
d'un groupe de soutien d'un groupe local de soins
primaires ont été invitées, une de chaque pratique
générale.
La taille de l’échantillon n’a pas de base statistique, ici ou
plus loin dans l’article cela n’est pas mentionné.

Considérations éthiques Aucune mention de soumission de l’étude à un comité


d’éthique. Cependant, on peut relever que les participants
ont accepté de leur plein gré de participer à l’étude. De
plus, il n’y pas d’expérience menée qui pourrait nuire à leur
santé.

Devis de recherche Etant donné que l’on travaille sur des croyances et des
attitudes, un devis qualitatif a été utilisé. Le group focus
permet de collecter des données allant dans ce sens.
Aucune référence au temps passé avec les participants
n’est précisée.

Modes de collectes de Les groupes de discussion ont eu lieu dans un département


données universitaire et menés par l'un des auteurs (DJ) qui se
présente comme un médecin généraliste menant des
recherches sur la gestion du diabète de type 2. La
discussion a été dirigée par un ensemble de questions
ouvertes semi-structurées qui comprenait des sujets sur le
rôle des soins primaires dans la gestion des patients
atteints de diabète, sur ce que l'on entend par « échec du
diabète », sur la compliance, sur le démarrage de l'insuline
et sur les obstacles à des soins efficaces.
Les interviews peuvent être utilisées avec les groups focus.

Conduite de la recherche La discussion a été enregistrée et entièrement transcrite.


Il n’est pas précisé qui a transcrit les discussions.

Analyse des données Les transcriptions ont été saisies dans un logiciel pour
faciliter l'analyse. Chaque groupe a d'abord été analysé de
147

façon indépendante puis comparé entre les groupes.


L'analyse a commencé après le premier groupe de
discussion pour permettre aux thèmes et concepts
émergents d’être incorporés et explorés dans les groupes
de discussion ultérieurs. Les codes ont été élaborés
directement à partir du texte en identifiant les catégories
et les thèmes pertinents dans un processus itératif entre le
texte et le processus d'organisation. Les transcriptions ont
été codées de façon indépendante par deux des auteurs
(DAJ et APSH).
Il n’y a pas de résumé des résultats. Ils ne les abordent
que dans la partie résultats.
Les résultats complets et les sections de discussion de
l'étude ont été transmis aux participants pour les inviter à
commenter et à donner leur niveau global d'accord sur une
échelle de Likert de cinq points avec un rappel. Sur les 23
participants, 21 ont répondu (87%). Deux participants ne
sont pas contactables ayant déménagé à l'étranger. Tous
ont indiqué être d’accord ou fortement d'accord avec les
résultats.

RESULTATS

Présentation des résultats Il en ressort trois thèmes principaux : le rôle des soins
primaires, la compliance et l’insuline. Aucun tableau ou
figure. Les résultats sont uniquement exprimés au travers
d’un texte narratif. Présence de quelques exemples de la
discussion pour illustrer des propos.
• Le rôle des soins primaires : On a demandé aux
participants le rôle des soins primaires dans la
gestion des patients atteints de diabète à les
soins primaires sont le meilleur cadre en termes de
continuité, de cohérence, d'engagement et
d'accessibilité pour la routine de la gestion du
diabète. Néanmoins, des idées exprimées
contredisaient cette image plutôt optimiste. Un
manque de ressources a été mentionné, avec des
demandes déjà débordées sur la podologie et la
diététique. Cela a été jugé susceptible d'être de
plus en plus problématique avec la prévalence
croissante du diabète et l'utilisation croissante de
l'insuline à augmente la charge de travail
infirmier. Les infirmières ont été considérées
comme très motivées et bien placées pour offrir la
plupart des soins avec les médecins généralistes
(en particulier ceux qui ont un intérêt dans le
diabète) qui gèrent la gestion des problèmes
complexes. Il a été estimé que les médecins
généralistes manquaient d'expérience notamment
dans le démarrage de l'insuline.
• La compliance : L'animateur a déclaré que trop
de patients semblaient mal contrôlés et a demandé
148

aux participants de définir ''l’échec dans le


diabète''. On leur a demandé ce qu'ils pensaient de
la gestion de ces patients, comment ils les ont
gérés, les obstacles à une bonne prise en charge
et, vers la fin de la discussion, ils ont été interrogés
sur la compliance à beaucoup de définitions sur
l’échec dans le diabète : définition biochimique,
progression de la maladie comme étant la cause,
une mauvaise observance. Tout au long des
entrevues des exemples de bonne et de mauvaise
observance ont été utilisés. Il y avait une
implication morale claire avec des patients et des
médecins qui étaient en faute : contrôle
glycémique de plus en plus pauvre et le manque
d'effort adéquat.
Il semblait y avoir une incertitude sur la taille et la
cause du problème de la compliance. Certains
participants ont cité la littérature sur l'ampleur de
la non-compliance, d’autres ont tiré de leur
expérience des patients qui ne prenaient pas les
prescriptions en temps opportun, et d'autres ont
blâmé la compliance avec le régime plutôt qu’avec
les médicaments. Il y avait une gamme de points
de vue sur les causes de non-compliance :
l'ignorance, la désinformation sur le diabète et ses
conséquences à long terme. Les participants ont
estimé qu'il était souvent difficile pour les patients
d'être disciplinés à long terme pour maintenir un
bon contrôle. D'autres difficultés mentionnées :
faire deux menus au sein de la famille et les
pressions des autres d'avoir une alimentation
inappropriée. Les problèmes concernant
l’observance de la poly pharmacie ont été discutés.
Enfin, les participants ont mentionné les patients
qui choisissent de ne pas se conformer à un
traitement ou à un régime sur le long terme tout
en étant conscients des conséquences.
Une frustration considérable a été exprimée à
traiter des patients de différentes origines
ethniques. Bien que certains participants aient
reconnu leur ignorance concernant les croyances
culturelles différentes, d'autres ont estimé que les
croyances culturelles interfèrent avec un bon
contrôle de la glycémie. Par exemple, ils pensaient
que les croyances culturelles comprenaient l'idée
qu'être gros est plus sain et une aversion pour
l'utilisation de la thérapie à l'insuline. Les
problèmes de communication ont été mentionnés.
Les participants ont discuté de différentes
méthodes pour contrer une mauvaise observance.
Une meilleure prestation de l'éducation a été jugée
nécessaire. Certains pensaient que seuls les
événements majeurs, comme un infarctus du
149

myocarde pourraient améliorer la compliance des


patients. '' Thérapie de l'aversion par le choc '' :
utiliser des images explicites de complications. Elle
a été discutée comme étant une méthode pour
convaincre les patients de la gravité de leur état.
Ils ont également estimé que les patients avaient
besoin d'être habilités à assumer la responsabilité
de leur propre diabète.
• L’insuline : Il a été demandé aux participants
comment ils se sentaient au sujet de l'insuline pour
les patients atteints de diabète de type 2 et de son
rôle chez les patients âgés. Bien que la thérapie à
l'insuline a été considérée comme bénéfique pour
les patients atteints de diabète de type 2 avec un
mauvais contrôle glycémique, il y a des réticences
à la démarrer. Les cliniciens ont estimé qu'ils
manquaient de familiarité avec les aspects
pratiques de l'insuline à commencer le traitement.
Il y a un besoin perçu de plus de soutien pour
faciliter l'introduction de l'insuline.
Ils ont aussi compris que les patients très
résistants à l'insuline, considèrent ceci comme un
échec et représente un stade plus grave associé à
toutes les complications du diabète. Les cliniciens
ont vu les patients comme ayant deux grandes
craintes quant à l'insuline : une peur des aiguilles
et des injections et la crainte de l'hypoglycémie.
Le concept de collusion entre le médecin et le
patient pour éviter l'insuline a également été
soulevé. Cependant, ces idées ne sont pas
universelles et certains participants ont mentionné
que commencer l'insuline a été plus facile que
prévu.
Il y a un éventail d'opinions sur le rôle de l'insuline
chez les patients âgés. Certains estiment que le
traitement devrait être assez agressif
indépendamment de l'âge. D'autres
recommandent la prudence pensant que la
capacité du patient âgé à faire face aux
complications d'autres régimes était souvent
limitée. Ils étaient préoccupés par les risques plus
élevés d'effets secondaires et de leur potentiel.
Une estimation réaliste du bénéfice potentiel pour
la personne âgée d'intensifier leur traitement a été
jugée nécessaire.

DISCUSSION

Interprétations des Un résumé des résultats : Les soins primaires ont été
résultats considérés comme la situation idéale pour gérer la plupart
des patients atteints de diabète, y compris les patients
dont le contrôle glycémique était problématique.
Cependant, les ressources ont été considérées à peine
150

suffisantes actuellement et il y a des préoccupations au


sujet de l'aggravation des problèmes avec un nombre
croissant de patients atteints de diabète, et une utilisation
accrue de l'insuline. Les médecins généralistes manquent
de compétences pour initier une insulinothérapie, et la
nécessité de la participation des infirmières diabétologues
a été discutée pour l’initiation de l’insulinothérapie.
Biais : Le leader des groupes de discussion était connu par
un certain nombre de participants. Ceci, dans les études
qualitatives, peut faciliter une discussion de cas cliniques
riches mais introduit d'autres biais. Cependant, le choix
d'une approche de groupe de discussion dilue l'effet de la
personnalité du chercheur.
L’échec du contrôle du diabète : L’animateur a
demandé aux groupes de définir les patients diabétiques
en échec, il y a eu une grande discussion autour de ce sujet
et il était évident que les patients diabétiques en échec
avaient des significations multiples pour les participants,
qui comprenaient les questions autour de la compliance,
l'effort insuffisant pour maintenir un bon contrôle et la
culpabilité partagée par le patient et les professionnels.
Cependant, les attitudes envers l'insuline semblent
positives, ce qui contraste avec les études antérieures et
peut refléter les récents progrès. Il y a des différences
entre les participants en ce qui concerne l'utilisation de
l'insuline chez les patients âgés.
Compliance : Les participants ont parlé de la nécessité
d'éduquer les patients. Parfois, cela signifiait de fournir des
informations d'autres fois il y avait le sens du renforcement
des connaissances déjà connues, l'encouragement et le
renforcement du message que le diabète est une maladie
grave. Les participants ont vu les patients comme étant
réticents à commencer l'insuline, craignant des aiguilles, et
le risque d'épisodes hypoglycémiques. Ils ont estimé que
certains patients voyaient l'insuline comme représentant
un échec, associé à des complications inévitables. La
littérature antérieure suggère que les cliniciens ont
tendance à être plus pessimistes que les patients et à
surestimer les barrières pour observer le traitement. Une
autre raison de la non observance qui ressort de cette
discussion : Si les professionnels définissent le patient
diabétique défaillant en termes de compliance, il semble
probable que la gestion de ces patients sera vu en termes
d'amélioration de la compliance par l'éducation et un
contrôle strict. L'introduction de la thérapie à l'insuline est
susceptible alors de prendre une priorité inférieure et être
retardée.
Les différentes ethnies : les médecins sont désengagés
de la gestion active des patients de minorités ethniques,
l'un des groupes les plus démunis des patients diabétiques.
L’échec du traitement par voie orale dans le diabète de
type 2 a été considéré ici comme un problème grave
nécessitant un traitement efficace. La réticence pour
commencer l'insuline est encore apparente, mais les
151

raisons ont changé. Les doutes passés existaient quant à


l'efficacité de l'insuline pour les patients atteints de diabète
de type 2. Ici l'insuline a été considérée comme efficace,
mais il y a une résistance en raison d'un manque de
soutien, d'un déficit de compétences, et un manque de
confiance et d'expérience dans le démarrage de l'insuline.

Conséquences et Un degré de spécialisation dans le diabète a été considéré


recommandations comme une mesure de plus en plus nécessaire pour faire
face à la complexité des soins du diabète moderne.
• Développer le rôle des infirmières spécialisées en
diabétologie dans les soins primaires est crucial, si
plus de patients atteints de diabète mal contrôlé
doivent recevoir de l'insuline, afin de fournir les
connaissances, les ressources, l'expérience et
aussi pour un changement d'attitude.
• La recherche pointe le besoin d’explorer ce que les
patients pensent au sujet du manque de contrôle.
152

Grilles adaptées du Fortin (2010)

Valinsky, L., Mishali, M., Heymann, A., Endevelt, R., Preiss, R., & Dopelt, K. (2013). Reducing
resistance to treatment, through group intervention, improves clinical measurements in
patients with type 2 diabetes. Bmc Endocrine Disorders, 13(1), 1-7.

Eléments d’évaluations Questions fondamentales à se poser

Titre Réduire la résistance au traitement, grâce à l'intervention


de groupe, améliore les mesures cliniques chez les patients
atteints de diabète de type 2.
Le titre ne précise pas si cela concerne des diabétiques
type 2 adultes ou non. On comprend bien que l’étude se
porte sur la résistance.

Résumé Le résumé met clairement en évidence la problématique


ainsi que l’objectif, la méthode, les résultats, la conclusion.
Il est clair et précis, on a déjà une vue d’ensemble sur
l’étude.

INTRODUCTION

Problème de la recherche Le diabète de type 2 est une maladie qui coûte cher pour
les systèmes de santé. Les complications, qui sont
principalement dues à des échecs de traitement, sont
causées par un manque de self-management de la
maladie plutôt que par un manque d’organisation des
ressources investies.
La résistance au traitement, a été identifiée comme un
instrument fiable pour mesurer le degré auquel les
patients sont en mesure d'accepter et de faire face aux
différents aspects de la gestion du diabète, y compris :
l'acceptation psychologique, l’équipe soignante,
l'acceptation émotionnelle et l'acceptation globale du
diagnostic et ses implications quotidiennes. En outre, la
résistance au traitement a été trouvée pour être associée
à l'auto-efficacité et la volonté de changer, et est donc un
substitut raisonnable pour la mesure de la
responsabilisation du patient.
Recension des écrits Une recension est présente, et permet de bien
comprendre la problématique. Des auteurs comme Golay
et Lagger sont cités. Les sources proviennent
principalement d’articles édités dans divers journaux. Il y
a aussi une revue systématique et deux ouvrages.
Cette recension fait une mise à jour des connaissances
actuelles sur le domaine de l’éducation thérapeutique, par
exemple : Nous sommes passés d’une approche
didactique à des approches d'autonomisation des patients
et il est clair maintenant que les programmes intégrant
des stratégies comportementales et psychosociales avec
153

ou sans adaptation culturelle et ethnique ont démontré


une amélioration des résultats.

Cadre de recherche Le cadre théorique utilisé est le modèle trans-théorique ou


modèle de croyance à la santé. Plusieurs articles à ce sujet
sont présents dans la liste des références. Par contre, il
n’y a pas d’explication de la théorie dans l’article.
Pas de définition des concepts.

Buts et question de L'objectif de cette étude est d'examiner l'efficacité des


recherche groupes de diabète dans la réduction de la résistance au
traitement et à l'association entre la résistance réduite et
une meilleure gestion de la maladie.

METHODE

Population et échantillon Les auteurs ont proposé des interventions de groupe


structurées, avec un très modeste co-paiement, pour
autonomiser les patients en améliorant leurs
connaissances, les outils et le soutien. Le modèle
d’autonomisation est basé sur l’hypothèse que pour
améliorer leur santé, les gens doivent apporter des
changements pas seulement dans leur comportement
personnel mais dans leur situation sociale et dans leur
environnement qui influence leur vie. Ce modèle
d’autonomisation a évolué à partir de la réalisation que les
patients ne peuvent pas être forcés à suivre un style de
vie dicté par autrui.
Ces groupes d'intervention sont gérés par une équipe
spécialement instruite et composée d'une infirmière
diabétologue, une diététicienne et un travailleur social
formé dans le conseil psychosocial.
L’intervention comprend 8 rencontres sur une période de
2 mois et les conjoints sont invités à participer. Les sujets
abordés sont : connaissance de la maladie, résistance su
traitement, médications, nutrition, motivation pour
changer, faire face aux exigences de la maladie dans les
différents milieux sociaux.
L’évaluation a eu lieu entre septembre 2007 et septembre
2008 en Israël.
Tous les participants ont été invités à participer à l’étude
par téléphone. Le but de l’étude leur a été expliqué et leur
consentement demandé. Ceux qui ont accepté de
participer ont dû se présenter lors de la première
rencontre pour signer un consentement éclairé et remplir
le premier questionnaire. Il n’est pas précisé comment les
personnes ont été sélectionnées. Nous savons seulement
qu’elles ont un diabète de type 2.

Considérations éthiques L’intervention et l’évaluation de l’étude ont été approuvées


par le comité local d’éthique.

Devis de recherche C’est une recherche de type quantitative.


154

Modes de collectes de Un questionnaire RTQ validé a été utilisé pour mesurer la


données résistance au traitement. Le RTQ est constitué de 4
thèmes et de 40 items pour mesurer les raisons
fondamentales pour la non-observance du traitement : 1)
Insatisfaction avec un traitement ou une équipe
(thérapie); 2) raisons émotionnelles (Emotions); 3)
problèmes ou contraintes spécifiques (difficultés); et 4)
facteurs liés au désespoir et à l'échec (Désespoir). Les
scores varient entre 1 (très faible résistance) et 5
(résistance très élevée). En outre, le questionnaire
comprend des éléments concernant la situation de famille
; la disponibilité du soutien social; le niveau d'éducation;
l’âge et le sexe.
Afin de mesurer le degré de contrôle du diabète, les
mesures cliniques suivantes ont été incluses : HbA1C ; la
pression artérielle systolique et diastolique ; le cholestérol
HDL et LDL; triglycérides et l’indice de masse corporelle
(IMC). Ces variables ont été récupérées à partir des
dossiers informatisés MHS.

Conduite de la recherche Des questionnaires ont été administrés à trois moments :


au recrutement (base T1) ; huit semaines plus tard (à la
dernière réunion de l'intervention) (T2); et six mois plus
tard (T3). Les mesures cliniques ont été obtenues à T1 et
T2, et 1 an après l'intervention (T3). La figure 1 permet de
bien visualiser ces diverses périodes de temps.

Pour chaque objet du RTQ, les participants ont été divisés


Analyse des données
en deux groupes : ceux qui ont obtenu la réduction au T2
(delta entre T2 et T1 < 0 - groupe 1) et ceux qui ont
échoué à parvenir à une réduction (delta entre T2 et T1 =
> 0 - groupe 0).
Pour chaque objet du RTQ, ils ont analysé les variables
démographiques entre les groupes d'étude en utilisant des
techniques Chi carré et T-test, selon les besoins.
Comme il y a une conception asymétrique des mesures
répétées à application des modèles linéaires mixtes. Les
variables dépendantes sont les mesures cliniques. Les
facteurs indépendants fixes sont le moment de la mesure
(T1, T2 et T3) et « changement de résistance » des
groupes.
Les sujets ont été entrés dans le modèle comme un
facteur aléatoire (puisqu’il y a des mesures répétées pour
chaque sujet). Pour chaque variable dépendante, deux
modèles établis. Dans le premier modèle, deux effets
principaux inclus : le temps et le groupe afin d'évaluer si
les deux groupes diffèrent dans les mesures de base. Dans
le second modèle, une interaction entre le groupe et le
temps (groupe * temps) afin d'obtenir l'estimation de la
variation de la variable dépendante en fonction du temps
dans chaque groupe. Tous les modèles ont été ajustés en
fonction de l'analyse univariée (Tableau 1).
155

RESULTATS

Présentation des résultats Au cours de la période d'étude, 26 groupes éducatifs ont


été offerts aux patients dans les régions sélectionnées.
Des 210 participants de ces groupes, 157 (75%) ont
complété le RTQ et ont des données cliniques au T1; 156
(74 %) à T2 et 106 (50 %) à T3. Les calculs de la taille de
l'échantillon ont révélé une puissance statistique
suffisante pour 5% et 50% pour les erreurs alpha et bêta
respectivement.
Aucune différence statistiquement significative n'a été
observée entre le total des groupes d'étude de la
résistance à la ligne de base (T1) ; T2 et T3 (tableau 2).
Le niveau d'éducation était statistiquement différent entre
les groupes d'étude dans le sujet du désespoir.
Les groupes d'étude ont été jugés statistiquement et
significativement différents dans tous les sujets de
résistance au départ (baseline), ce qui signifie que le score
du groupe 1 était plus élevé que celui du groupe 0
(tableau 3).
Les résultats des modèles linéaires mixtes n'ont révélé
aucune différence significative entre les groupes d'étude
au départ dans toutes les mesures cliniques (tableau 4).
HbA1C a été significativement réduite dans le groupe 1
entre les périodes de temps, dans les sujets : Désespoir ;
Difficulté et Émotion, tandis que le groupe 0 réduit HbA1C
dans le sujet de la thérapie et de la résistance totale. La
pression artérielle diastolique a été réduite dans le groupe
1 dans tous les sujets RTQ cependant, la pression
artérielle systolique a été réduite dans le groupe 1
seulement dans les sujets Difficulté et Thérapie. Pour les
autres mesures cliniques, aucun changement significatif
n'a été observé (tableau 4).
A la fin de l’article sous contribution des auteurs, il est dit
qui de tel ou tel auteur a participé à telle ou telle partie de
l’étude (design de l’étude, analyses des données,
administration des questionnaires, etc.).

DISCUSSION

Interprétations des Les principaux résultats suggèrent que les patients


résultats atteints de diabète de type 2 qui ont participé à des
groupes ETP et qui ont réussi à réduire leur résistance au
traitement ont réalisé un meilleur contrôle de la maladie
qui a été maintenue pendant au moins un an de suivi. La
réduction obtenue est non seulement statistiquement
mais cliniquement significative dans la plupart des cas.
Les participants, dont la résistance au traitement a été
significativement réduite, étaient ceux qui ont commencé
l'intervention avec des niveaux plus élevés de résistance.
Cela indique une régression de l'effet moyen, ou que l’ETP
était en fait plus efficace pour ceux qui ont eu plus de
difficultés à faire face au diabète. Ainsi, à ce stade, nous
156

pouvons conclure que pour l’ETP, il serait plus efficace de


recruter les patients moins motivés qui font face moins
bien.
L’hémoglobine glycosylée (HbA1C) était la mesure clinique
la plus significative qui a été réduite en alignement avec
la réduction de la résistance au traitement. Cela peut
indiquer que vaincre la résistance au traitement est
cruciale pour une meilleure gestion du diabète et que les
changements de comportement obtenus influencent
l'adhésion aux médicaments et aux directives diététiques.
D'autre part, la pression artérielle a été réduite, mais pas
toujours significativement entre les sujets de résistance,
et pour d'autres mesures cliniques: cholestérol;
triglycérides et IMC aucune réduction significative n'a été
observée dans les deux groupes d'étude. Il n'y a aucune
explication claire pour cela, mais il est possible que ce soit
parce que le diabète était au centre de l’ETP et le
programme met l'accent sur la gestion du diabète. Ils ont
analysé ces variables pour attribuer un effet indirect.
La résistance au traitement a été suggérée par des études
antérieures, comme un facteur important dans le succès
des modifications de style de vie et dans la réalisation des
résultats escomptés, principalement chez les patients ne
présentant aucun symptôme clair, comme cela est le cas
dans la plupart des patients diagnostiqués avec le diabète.
La résistance des personnes atteintes de diabète au
traitement et ses raisons sont mal comprises. Les patients
comprennent souvent le besoin de traitement ou le
changement de style de vie et ont même l’intention de
faire des changements dans leur style de vie, mais en
pratique ils ne mettent pas nécessairement des actions en
place pour opérer ces changements. Ceci peut être
expliqué en partie par des modèles théoriques, tels que le
modèle trans théorique, qui met l'accent sur les processus
verbaux et comportementaux qui sont associés à quatre
étapes du changement : réflexion sur le changement, de
prendre une décision de changer; changement actif et
l'entretien, en plus de l'auto-efficacité et la croyance des
patients dans leur capacité à faire ce changement.
L'auto-efficacité et de faibles niveaux de résistance au
traitement ont été bien documentés comme ayant un
impact sur l'observance du traitement et donc joue un rôle
dans le résultat clinique.
En outre, il a été suggéré que la mesure de l’auto-
efficacité pourrait jouer un rôle important dans la gestion
du diabète, afin d'identifier où le patient est le plus
susceptible d'adhérer à un traitement recommandé. Ils
n’ont pas mesuré l'auto-efficacité, car une corrélation
robuste et négative a été trouvée entre l'auto-efficacité et
la résistance au traitement (plus la résistance au
traitement est élevée, moins est confiant le patient dans
son/sa capacité à gérer la maladie).
Dans l’étude, tous les quatre éléments de base de
résistance étaient également associés à l'amélioration des
157

résultats cliniques biochimiques. La réduction du taux


d'HbA1c était associée à une réduction des sentiments de
désespoir, des difficultés et des émotions et la réduction
de la pression artérielle était associée principalement avec
les difficultés et les émotions. Il est possible que la
réduction de la résistance au traitement à un niveau
émotionnel, améliore l'acceptation du diabète et de
l'hypertension comme une maladie chronique
asymptomatique, et une fois que la barrière émotionnelle
est surmontée les changements réels évoluent. A titre de
comparaison, la perte de poids, par exemple, est associée
à un type différent d'acceptation qui nécessite un
ensemble différent de changements de style de vie.
Les limites : l'évaluation des changements dans les
résultats avant et après l'intervention sans groupe témoin.
Les sujets de l'étude ne sont pas répartis au hasard. Seuls
ceux qui ont accepté de prendre part au processus ont
participé et ont été suivis jusqu'à T3. Cela conduit
probablement à un biais de sélection. Toutefois,
lorsqu'une intervention est une partie intégrante des soins
cliniques il n'y a pas d'autre choix éthique que d'accepter
ceux qui ont accepté de participer.
Recommandations pour les futures recherches : cette
étude ne comportait pas de groupe contrôle, ils ne
peuvent pas supposer un effet causal par l'intervention sur
les composantes de la résistance et les mesures cliniques.
Il est donc recommandé que les recherches futures se
concentrent sur les interventions randomisées et
contrôlées, avec un examen en profondeur du contenu
des groupes d'éducation sur le diabète, et son impact sur
les résultats comportementaux et cliniques de contrôle
pour d'autres variables importantes telles que la durée du
diabète, la dépression, le type de médication pour le
diabète, etc.

Conséquences et Les résultats de cette étude appuient l'utilisation de


recommandations l'éducation de groupe pour l'autogestion du diabète. Le
RTQ semble être un outil utile pour la mesure des
interventions comportementales liées au diabète. D'autres
recherches sont essentielles pour mieux comprendre ces
associations.
158

Grilles adaptées du Fortin (2010)

Sorli, C., & Heile, M. K. (2014). Identifying and meeting the challenges of insulin therapy in
type 2 diabetes. Journal of Multidisciplinary Healthcare, 7, 267-82.

Eléments d’évaluations Questions fondamentales à se poser

Titre Identifier et relever les défis de l'insulinothérapie dans le


diabète de type 2

Résumé On comprend le sujet de recherche, mais on ne voit pas


les éléments habituellement présents comme la méthode,
résultats, conclusion.

INTRODUCTION

Problème de la recherche La problématique est suffisamment développée et bien


construite pour comprendre ou veut aller la revue de
littérature. Elle semble se baser sur des données actuelles.
Pour de nombreux patients, l'insuline devrait être instaurée
beaucoup plus tôt dans le processus de la maladie dans le
cadre d'une stratégie de traitement préventif
individualisée. Une insulinothérapie intensive précoce chez
les patients nouvellement diagnostiqués DT2 améliore
considérablement la fonction des cellules bêta et le taux de
rémission de l'hyperglycémie par rapport au traitement
avec antidiabétiques oraux. L'introduction récente de
nouveaux agents thérapeutiques pour le contrôle
glycémique offre plus d'options de traitement, mais elle
soulève aussi des questions parmi les cliniciens, quand et
comment l'insuline devrait être initiée chez les patients
atteints du DT2.
Le but ultime de la gestion de la glycémie dans le diabète
est d'atteindre et de maintenir en toute sécurité
l’homéostasie du glucose et de l'énergie proche des
niveaux normaux pour ralentir, voire empêcher, les
complications de l’hyperglycémie. L'utilisation précoce de
l'insulinothérapie dans le DT2 peut entraîner une réduction
de la glucotoxicité chronique, qui augmente le taux
d'apoptose des cellules ß et la détérioration de la fonction
des cellules ß.
En raison de la pathogenèse et de la nature progressive du
DT2, la majorité des patients atteints de DT2 aura
finalement besoin d'insulinothérapie. Les analyses de
plusieurs études ont démontré que le contrôle intensif de
la glycémie chez les patients ayant une durée plus courte
du DT2 et aucune athérosclérose établie peuvent réduire
le risque de développement de complications
cardiovasculaires et avoir un effet positif sur le pronostic
macro et micro vasculaire.
159

Malgré l'efficacité de l’insulinothérapie, elle est utilisée


dans 50% des patients pour lesquels elle est recommandée
et avec une mauvaise adhérence du patient. Un tiers des
patients insulino-naïfs à qui l'insuline a été prescrite ne
devient pas des utilisateurs réguliers, et presque 60 % des
patients oublient des injections, avec 20% de doses
manquantes sur une base régulière. Les défis de
l’insulinothérapie peuvent présenter un obstacle encore
plus grand dans les milieux de pratique clinique qui ne sont
pas spécialisés dans le traitement du diabète intensif où les
ressources éducatives sont limitées.

Recension des écrits La recension est complète, elle permet de cerner la


problématique. Elle contient de nombreuses études.

Cadre de recherche Pas présent

Buts et question de Le but de cette revue de littérature est très clair et découle
recherche logiquement de la problématique.
Les défis associés à l'utilisation de l'insuline dans le
traitement du DT2 sont souvent regroupés en trois
catégories : 1) les défis liés au clinicien ; 2) les défis liés au
patient ; 3) les défis liés au système de santé. Cette revue
examinera les problèmes rencontrés par les cliniciens et les
patients dans l'initiation et l'intensification de
l’insulinothérapie ; les progrès récents dans le traitement
et l’administration de l’insuline ; et ce que les fournisseurs
de stratégies pratiques de soins de santé (PS) peuvent
mettre en œuvre pour surmonter ces défis.

METHODE

Population et échantillon La recherche d’articles prendra en compte les patients


adultes atteints de diabète de type 2.
115 articles ont été inclus et examinés dans le présent
document.

Considérations éthiques Pas applicable

Devis de recherche Revue de littérature

Modes de collectes de Les articles traitant des défis liés au clinicien, au patient, et
données au système de santé de la thérapie à l'insuline chez les
patients atteints de DT2 ont été identifiés par une
recherche documentaire dans PubMed couvrant la période
de 1990 à 2013.
Les termes de recherche utilisés comprenaient : “insulin
therapy”; “type 2 diabetes”; “adults”; “challenges and/or
barriers”; “clinicians and/or physicians”; and “healthcare
and/or health care”.
La sélection a été limitée à la langue anglaise et aux revues
d’articles par des pairs. La recherche a été affinée pour
inclure des articles traitant des défis de l’initiation de
160

l’insulinothérapie liés au clinicien, au patient et au système


de santé. Les références internes ont également été
utilisées si elles étaient applicables à la discussion.

Conduite de la recherche Pas applicable

Analyse des données Elle pourrait être plus étoffée.


L’expérience clinique des auteurs en DT2 a été utilisée pour
analyser la littérature pour aider le RSG avec l'évaluation
et le traitement des patients atteints de DT2.

RESULTATS

Présentation des Un tableau compare les diverses insulines.


résultats La présentation reprend les trois grands axes des défis de
l’insulinothérapie :
1. Défis reliés au clinicien à sous-thèmes :
Comprendre et surmonter l’inertie clinique
Les cliniciens sont souvent lents à initier ou à
intensifier la thérapie, un comportement défini
comme « l’inertie clinique » qui implique la
reconnaissance du problème, mais l'échec à agir.
L'inertie clinique peut être causée par : une
surestimation des soins fournis; la perception par
le clinicien que le contrôle glycémique s'améliore
ou que le patient ne se conforme pas à la diète et
à l'exercice; le manque de formation clinique
appropriée; et l'absence de focalisation sur la
réalisation des objectifs thérapeutiques des
patients.
Historiquement, l'insuline a été initiée comme
thérapie de dernière instance pour aider les
patients atteints de diabète avancé à atteindre et
maintenir leurs objectifs thérapeutiques.
Seulement 18% des patients qui recevaient un
traitement d'association avec les antidiabétiques
oraux ont été mis à l'insuline avant que leur HbA1c
dépasse 8,0% (63,9 mmol/mol).
Hypothétiquement, le patient moyen dans cette
étude aurait passé 5 ans avec une HbA1c de 8,0%
(63,9 mmol/mol) et 10 ans avec une HbA1c de
7,0% (53,0 mmol/mol) avant que l'insuline soit
initiée.
Une enquête auprès de 600 médecins de soins
primaires (PCP) et les spécialistes qui traitent des
patients atteints de diabète a indiqué que le
manque d'expérience dans l’initiation de l'insuline
et de temps pour éduquer les patients présentent
des défis à l’intensification de l'insuline. Alors que
92% des répondants ont convenu que
l’intensification de l'insuline est une composante
essentielle de la gestion du diabète, plus de 20%
d'entre eux n'ont jamais initié ou modifié un
161

traitement à l'insuline. En outre, 49% des


médecins interrogés ont indiqué ne pas rester au
courant des progrès dans l’insulinothérapie ou des
méthodes pour la donner, cela est l'un des
principaux défis. Parce que cela était une étude
multinationale, il est important de considérer la
différence géographique dans la gestion du
diabète. Les PCP qui traitent moins de patients
atteints de DT2 sont plus réticents à entreprendre
un traitement à l'insuline par rapport à ceux qui
traitent un plus grand nombre de patients.
Environ 40% des médecins généralistes qui
traitent des patients atteints de DT2 croient que
initiation à l'insuline ne serait pas nécessaire si les
patients suivent les recommandations de leur
médecin, et que la formation des patients à
l'utilisation de l'insuline demande trop de temps
pour le personnel. L'incertitude sur le dosage
d'insuline, les préoccupations concernant
l’individualisation de la thérapie à l'insuline, et
l'absence de consensus entre les directives et
recommandations peuvent aussi augmenter
l'inertie clinique de la part des cliniciens. Les
cliniciens devraient tenir compte de ces lignes
directrices dans le contexte des besoins, des
préférences, et ldes tolérances de chaque patient
avec une approche centrée sur le patient qui utilise
le traitement individualisé.
Bien que le DT2 est une maladie progressive et
que la majorité des patients en fin de compte
nécessite un traitement à l'insuline, certains
médecins considèrent l'initiation du traitement à
l'insuline comme un échec personnel pour
contrôler le diabète de leurs patients avec des
agents antidiabétiques oraux et qu'ils sentent qu'ils
doivent forcer leur patient à accepter un
traitement à l'insuline. Pour surmonter ce défi, les
cliniciens devraient activement écouter les
préoccupations et/ou craintes au sujet de
l’insulinothérapie des patients et expliquer que le
DT2 est une maladie progressive et que l'échec des
cellules beta est commun. Par exemple, si le
patient est préoccupé par l'hypoglycémie induite
par l'insuline, le clinicien peut expliquer que les
insulines récentes sont moins susceptibles de
provoquer une hypoglycémie par rapport aux
anciennes préparations d'insuline et que
l'hypoglycémie sévère est vue principalement chez
les patients de type 1 diabète (DT1).
• L’hypoglycémie
L’hypoglycémie est une préoccupation de sécurité
primaire pour les cliniciens et les patients; elle
représente un défi majeur pour le contrôle
glycémique. Les épisodes hypoglycémiques
162

mineurs sont importants, car des événements


mineurs fréquents augmentent le risque
d'hypoglycémie sévère. Bien que peu d'épisodes
hypoglycémiques manifester comme «grave»
(nécessitant une assistance d'une autre personne),
les épisodes graves peuvent entraîner une
morbidité importante, et parfois la mort.
L'anxiété et/ou la peur chez les patients et les
médecins peuvent interférer avec le contrôle
glycémique. Les patients qui souffrent
d’hypoglycémie, en particulier une hypoglycémie
grave, peuvent être réticents à maintenir ou auto-
ajuster leur insulinothérapie, ce qui entraîne une
hyperglycémie chronique. En outre,
l'hypoglycémie nocturne est susceptible d'être
sous-estimée parce que les patients ne peuvent
pas se réveiller ou reconnaître les symptômes.
Parce que les défenses physiologiques et
symptomatiques qui combattent l'hypoglycémie
sont supprimées pendant le sommeil, les épisodes
hypoglycémiques légers ou modérés peuvent
évoluer vers des épisodes plus graves, avec des
conséquences plus graves.
Les facteurs de risque pour l'hypoglycémie
associés à la thérapie à l'insuline comprennent:
l'administration d'insuline au mauvais moment; le
manque de reconnaissance de l'augmentation de
la sensibilité des tissus à l'insuline; une utilisation
accrue de glucose après l'exercice; et l'utilisation
inappropriée de l'insuline ou des appareils. Tous
ces facteurs de risque peuvent être réduits lors de
l'initiation en temps opportun de l’insulinothérapie,
en utilisant des insulines fiables et des
technologies (pompes et surveillance insuline)
actuelles et une bonne éducation des patients.
Ceci devrait aider les médecins à surmonter leur
inertie.
Bien que les événements de l'hypoglycémie soient
plus fréquents chez les personnes atteintes de
DT1, ils se produisent relativement fréquemment
chez les patients atteints de DT2 en utilisant
l'insuline et/ou une sulfonylurée. Parce que le DT2
est environ 20 fois plus répandue que DT1, et la
plupart de ces patients aura finalement besoin d'un
traitement à l'insuline en raison d'un déclin
progressif de la fonction des cellules ß, un plus
grand nombre d'épisodes hypoglycémiques, y
compris une hypoglycémie grave, est observé chez
les patients atteints de DT2. Les progrès de la
thérapie à l'insuline peuvent aider à répondre aux
préoccupations des médecins au sujet de
l'hypoglycémie. Par exemple, comme discuté ci-
dessous, les analogues de l'insuline basale sont
163

associés à un risque réduit d'hypoglycémie et,


surtout, l'hypoglycémie nocturne.
• Les stratégies pour gérer la prise de poids
Le gain de poids et la rétention d'eau sont aussi
des effets secondaires courants de la thérapie à
l'insuline. Étant donné que la majorité des patients
atteints de DT2 sont en surpoids, les cliniciens
peuvent être réticents à initier et intensifier la
thérapie à l'insuline chez ces patients en raison du
potentiel gain de poids supplémentaire avec la
thérapie à l'insuline, ce qui peut exacerber la
résistance à l'insuline. (ils donnent des pistes aux
médecins pour y remédier).
• Gestion des problèmes de temps
Dans un sondage, les deux tiers des médecins
généralistes ont indiqué que l'initiation de l'insuline
et le temps nécessaire pour former les patients
sont deux des aspects les plus difficiles de la
gestion des patients atteints de DT2. L'accès à
l'éducation est souvent limité, et sans formation
professionnelle adéquate, l’initiation à l'insuline
peut être à la fois retardée et sous optimale.
Malheureusement, seulement 44% des médecins
généralistes aux États-Unis ont accès à un
éducateur agréé en diabète (CDE), la majorité
d'entre eux ne sont pas membres du personnel de
la PCP. Cela oblige les cliniciens à envoyer les
patients vers un autre bureau pour voir le CDE; ce
qui ralentit le processus, perturbe la continuité des
soins, et peut entraîner des problèmes de
communication. Ces ressources éducatives
peuvent être limitées ou indisponibles pour
certains patients.
Bien que l'éducation du patient soit une tâche
fastidieuse pour les médecins, les cliniciens
devraient donner aux patients le temps d'exprimer
leurs craintes et leurs préoccupations au sujet de
la thérapie à l'insuline, permettant ainsi d'identifier
les idées fausses préexistantes et les traiter. Par
exemple, les médecins surestiment souvent la peur
de la douleur de l'injection du patient à retarder
ou refuser l'insuline, alors qu’une étude a montré
que la peur de la douleur est classée assez faible
chez les patients. La majorité des médecins
généralistes convient que le potentiel de l'insuline
pour prévenir ou retarder les complications
dépasse de loin les risques de prise de poids et
d'hypoglycémie.
2. Défis reliés au patient à sous thèmes
• la complexité de l’équilibre du régime à
l'insuline avec la qualité de vie potentielle
liée à la santé
164

La perception des patients que la thérapie à


l'insuline est trop compliquée et prend du temps
peut interférer avec son initiation en temps
opportun. Dans une étude, près de 50% des
patients insulino-naïfs se croyaient incapables de
gérer un régime d'insuline, et que cette thérapie
restreindrait leur mode de vie. En effet, certaines
tâches, telles que la détermination des doses et la
manipulation des seringues et des flacons,
peuvent être écrasantes pour certains patients. Un
dosage moins complexe peut améliorer
l'observance du patient. Une enquête de 1.250
médecins qui traitent des patients atteints de DT2
et un sondage téléphonique auprès de 1530
patients traités à l'insuline aux États-Unis et
plusieurs autres pays ont révélé que les deux tiers
des patients ont estimé que le diabète contrôle leur
vie et que les traitements étaient trop restrictifs.
En outre, 28,2% des patients interrogés ont
indiqué qu'ils ne seraient pas disposés à prendre
de l'insuline, si leur médecin devait leur prescrire.
Atteindre le contrôle glycémique avec la thérapie à
l'insuline dépend dans une large mesure de
l'éducation des patients au sujet de leur condition,
des stratégies d'autogestion, et les options
thérapeutiques disponibles. Développer des plans
de traitement moins complexes qui répondent aux
objectifs glycémiques peut également fournir une
stratégie de traitement efficace. Compte tenu de
l’amélioration des ratios risques-avantages des
analogues de l'insuline par rapport aux
formulations plus âgés, les médecins doivent
prendre des décisions éclairées sur la base
d’informations actuelles sur l'évolution des
nouvelles formulations d'insuline qui mettent en
évidence les avantages d'une approche
préventive, physiopathologique du traitement.
• Répondre aux besoins de commodité du
patient
Parle des divers types d’insuline (comment elles
fonctionnent et comment les utiliser) en fonction
des besoins du patient. Cf à la page 271 pour plus
d’informations.
• Déstigmatiser la peur de l’aiguille
Les progrès récents dans la technologie de
l'aiguille à des injections d'insuline plus précises,
moins douloureuses, plus discrètes, et plus
pratiques à utiliser que des flacons et des
seringues. L’utilisation des stylos d'insuline peut
surmonter certains des défis liés au patient (la
stigmatisation et la peur) à l'initiation de
l'insulinothérapie.
• Surmonter les perceptions erronées
communes au sujet de l’insuline
165

La plupart des patients perçoivent l'initiation du


traitement à l'insuline comme le reflet de leur
propre incapacité à gérer leur maladie et que
l'insuline n’est pas efficace ou peut même causer
des dommages. Dans une étude de patients qui
ont accepté l’insuinothérapie, mais ne sont pas
devenus des utilisateurs à long terme, les
principaux prédicteurs de la non-observance inclus
l'impact négatif de l'insuline sur la vie sociale et de
travail, la phobie de l'injection, et les
préoccupations concernant les effets secondaires.
Près de la moitié des patients qui ne respectaient
pas l'insulinothérapie pense que les gens qui ont
besoin d'insuline "ne sont pas pris en charge eux-
mêmes dans le passé", et 35% pensent que
l'insuline cause des dommages. Parce que les
patients atteints de DT2 ont tendance à être
obèses, un léger gain de poids peut avoir un
impact sur le contrôle glycémique. De plus, la
crainte de l'hypoglycémie est une cause majeure
de l'inobservance et de la résistance à
l’insulinothérapie. Fait intéressant, les patients qui
ne respectaient pas le traitement de l'insuline
croyaient fréquemment que leur médecin n'a pas
expliqué de manière adéquate les avantages et les
risques de l’insulinothérapie. Ce sont des
préoccupations légitimes qui doivent être abordées
par le médecin traitant. Par conséquent, le meilleur
moment pour éduquer les patients sur la thérapie
à l'insuline est peu après le diagnostic, ou au début
de l'évolution de la maladie, ce laps de temps offre
aux cliniciens la possibilité de déstigmatiser
l'utilisation d'insuline et de répondre aux
préoccupations des patients.
• Le coût de l’insulinothérapie
Cf page 272. N’apporte rien à notre étude.

3. Défis relié au système de santé


N’est pas applicable pour nous, car cela est
spécifique au système de santé américain
Medicare.
Il y a une partie sur l’évolution de la technologie
en lien avec l’insuline. A relever que les stylos à
insuline donnent des doses plus précises et
réduisent le risque d’erreur dans la médication par
rapport aux flacons et seringues. Un taux plus
faible d’hypoglycémie et une meilleure adhérence
et persistance au traitement à meilleur contrôle
de la glycémie.
Surmonter les défis de l’insulinothérapie à sous-
thèmes
• Rôles du patient et du clinicien dans la
gestion de l’insulinothérapie
166

L'éducation du patient concernant le rôle critique


de l’insulinothérapie dans le traitement du diabète
et de l'homéostasie énergétique est essentiel pour
atteindre le contrôle glycémique. Les cliniciens
doivent déstigmatiser les patients au sujet d’une
insulinothérapie précoce dans le cours de la
maladie, ils guident leurs patients à travers le
processus de prise de décision. Comme indiqué
précédemment, de nombreux obstacles dans la
gestion du diabète et de l'insuline peuvent être
surmontés par une écoute active des patients à
comprendre leurs craintes et leurs préoccupations.
Avant de commencer le traitement à l'insuline, les
médecins doivent décrire les objectifs de la
thérapie à leurs patients et expliquer comment ces
objectifs auront un impact sur leur auto-gestion du
DT2 et que pour atteindre les objectifs de
traitement, la gestion du diabète doit être
individualisée. Les cliniciens et les patients
peuvent mieux accepter la thérapie à l'insuline si
les patients sont bien informés au sujet de leur
traitement et ne le craignent pas.
Le médecin doit prendre du temps pour l’éducation
ou s’il ne peut pas engager du personnel adéquat,
orienter le patient vers un professionnel dans le
domaine à meilleure compréhension du diabète
comme un état pathologique; démontrer
l'utilisation de stylos à insuline; expliquer comment
et quand prendre des médicaments, la
surveillance de la glycémie et le traitement de
l'hypoglycémie; la promotion de l'importance
d'adhérer à un régime alimentaire et l'exercice à
engager les patients dans leur propre processus
de traitement.
Permettre aux patients de prendre un plus grand
contrôle de leur diabète par un mode de vie plus
sain et en facilitant l'autogestion peut améliorer le
contrôle glycémique et réduire le risque de
complications. L’amélioration de la qualité de vie,
en particulier par l'alimentation à les patients se
sentent mieux et cela a un effet de rétroaction
positive sur leur autogestion. Enseigner aux
patients l'importance de l'auto-surveillance de la
glycémie (SMBG) et comment l'utiliser, comme un
guide pour le réglage de la thérapie peut
permettre aux patients d'être en contrôle de leurs
soins. L'adhésion à la SMBG est renforcée lorsque
le patient comprend pourquoi chaque contrôle est
fait, sait quelles mesures spécifiques à prendre en
fonction du résultat, et observe les avantages de
l'auto-gestion.
Les patients doivent comprendre que le DT2 est
une maladie progressive qui exige de la prévention
et un traitement pour éviter le développement de
167

complications graves. Les patients doivent être à


jour sur les progrès de la technologie et la relative
facilité d'utilisation de insulinothérapie et les
systèmes de distribution, telles que la petite taille
des aiguilles dans les dispositifs de stylo, ce qui
pourrait aider à dissiper la notion perçue de la
douleur et l'inconfort associés à l'injection. Fait
important, les patients doivent prendre un plus
grand contrôle en vue de leur gestion du diabète.
• Individualiser la gestion de l’insuline :
l'insuline correspondant au patient
une approche centrée sur le patient dans la
gestion du diabète = la pierre angulaire de la
réussite du traitement. Il est impératif que les
cliniciens optimisent la gestion de l'insuline et
surmontent les défis de l'insulinothérapie
individualisée pour répondre au mode de vie et
besoins spécifiques de soins de santé du patient.
Beaucoup de recommandations pour le médecin.
Cf page 277.
• Identifier les candidats pour une thérapie
avec une pompe à insuline
Pas important pour notre étude. Cf page 277.

DISCUSSION

Interprétations des Les conseils qui ressortent de cette discussion découlent


résultats logiquement des résultats présentés précédemment.
En raison de la pathogenèse et de la nature progressive du
DT2, la plupart des thérapies non insulinodépendantes ne
seront pas suffisantes dans la gestion du diabète au fil du
temps, et la majorité des patients auront finalement besoin
d’une insulinothérapie. Cependant, en dépit de son
efficacité, l'insulinothérapie est sous-utilisée en raison de
divers problèmes liés au système de santé, au clinicien et
au patient.
L'éducation des patients précoce sur le rôle critique de
l’insulinothérapie dans le traitement du diabète et de la
déstigmatisation peut aider à surmonter les défis liés au
patient et à promouvoir l'adhésion du patient et
l'autogestion. Dans le cadre d'une stratégie éducative
globale, les cliniciens devraient activement écouter les
patients et de façon proactive traiter leurs préoccupations
qui peuvent nuire à l'initiation et au respect de
l'insulinothérapie. Souligner la relative facilité associée aux
schémas d'insuline et les systèmes d’injection est un
élément essentiel de l'éducation des patients. Permettre
aux patients de prendre un plus grand contrôle de leur
gestion du diabète avec une approche centrée sur le
patient peut améliorer le contrôle glycémique et réduire le
risque de complications. Les médecins devraient
également faire appel à un autre membre du personnel
formé pour aider à l'éducation des patients.
168

Atteindre le contrôle glycémique peu de temps après un


diagnostic du diabète est important pour éviter les
complications. L’individualisation de l’insulinothérapie qui
est compatible avec le profil de glucose du patient et la
sécrétion résiduelle d'insuline et qui répond aux besoins
spécifiques de soins de santé du patient et à son mode de
vie est une autre stratégie que les cliniciens peuvent
employer pour surmonter les défis pour atteindre le
contrôle glycémique, en gardant à l'esprit que le contrôle
glycémique peut être plus ou moins stricte selon le type de
patient. Les dispositifs de stylo à insuline peuvent aider à
faciliter et simplifier l'administration tandis que l'utilisation
d'analogues de l'insuline peut aider à réduire le risque
d'hypoglycémie. Les insulines qui ne sont pas associées à
la prise de poids peuvent être utiles dans les cas où le
potentiel gain de poids pourrait avoir un impact sur
l’adhésion ou les résultats cliniques. Les cliniciens doivent
s'efforcer de rester au courant des nouvelles options
d'insuline qui ont le potentiel de simplifier et d'améliorer
l'observance du traitement à l'insuline, tout en optimisant
le contrôle glycémique et l'atténuation des risques. Enfin,
les pompes à insuline sont souvent encore sous-utilisées
sont une option de traitement approprié pour les deux DT1
et DT2, elles offrent la manière la plus physiologique et
pratique pour gérer l'insuline basale.

Conséquences et Conclusion brève. Beaucoup de recommandations sur


recommandations l’utilisation de l’insuline et les moyens pour les administrer.
L'insuline est le traitement le plus efficace disponible pour
gérer l’hyperglycémie. Cependant, l'hypoglycémie est un
effet indésirable fréquent et grave. Des données récentes
suggèrent que l'insuline initiée plus tôt au cours du DT2
peut offrir des avantages importants, tels que
l'amélioration du contrôle glycémique, ce qui peut prévenir
ou retarder le développement de complications liées au
diabète. Le profil physiologique d'analogues de l'insuline
basale, ainsi que d'autres nouvelles formules d'insuline,
peuvent offrir aux cliniciens des options pour relever le défi
de l'hypoglycémie de l’insulinothérapie et fournir aux
patients de multiples options pour gérer leur maladie et
adapter leur mode de vie.

Grilles adaptées du Fortin (2010)

Scherrer-Burri, F., & Golay, A. (2013). Développer les compétences des soignants en entretien
motivationnel par le coaching. Soins, 58(772), 23-26.

Eléments d’évaluations Questions fondamentales à se poser


169

Titre Développer les compétences des soignants en entretien


motivationnel par le coaching.
Titre clair

Résumé Le résumé est très succinct et ne comporte pas les


éléments classiques tels que problème, méthode, résultat,
discussion. Cependant on a une vue globale du but de
l’étude, notamment avec le titre.

INTRODUCTION

Problème de la recherche Savoir préparer un patient à un changement important


dans sa vie et l’amener à l’accepter est primordial. (30%
des malades atteints d’un syndrome coronarien aigu
arrêtent leur traitement médicamenteux 1 mois après
l’événement). Les soignants dont les infirmières, doivent
avoir les compétences nécessaires pour susciter la
motivation des patients à agir et à mieux adhérer au
traitement. L’EM est une approche qui a fait ses preuves
dans ce domaine. L’EM = une approche centrée sur la
personne dont le but est d’encourager cette personne à
engager un changement de comportement en suscitant sa
propre motivation.
Il y a toute une partie qui résume l’EM dans l’introcduction.
Chaque année des centaines de soignants sont formés à
cette approche sur Genève. La formation dure 2 jours +3
jours de coaching sur le terrain avec feedback. Il est
expliqué en détail comment se déroulent ces jours.

Recension des écrits Beaucoup d’études qui mettent en lien l’EM et les maladies
cardiovasculaires. La recension permet d’avoir un état des
lieux sur l’EM.

Cadre de recherche L’EM est clairement défini ainsi que la formation actuelle
proposée par le HUG.

Buts et question de Le but de cette étude n’est pas clairement défini, on peut
recherche estimer que les auteurs cherchent à mettre en évidence
l’acquisition des nouvelles compétences des participants
suite à leur formation.

METHODE

Population et échantillon 56 soignants ont suivi la formation (2 jours théoriques et


1 jour de coaching avec évaluation avec l’outil MITI) : 2
physio et 54 infirmiers.
Entre 2008 et 2011 dans cinq unités de soins aigus et post-
aigus de neurologie, cardiologie et réhabilitation.
L’EM a été effectué auprès de 108 patients : 48 avec
syndrome coronarien, 37 avec AVC, 15 avec réhabilitation,
8 avec insuffisance cardiaque.
Il n’est pas précisé comment les participants ont été
recrutés.
170

Considérations éthiques Pour l’enregistrement des entretiens, l’accord des patients


a été demandé.
Pas de précision supplémentaire concernant l’aspect
éthique.

Devis de recherche Analyse qualitative de l’attitude du praticien sur la base du


MITI qui est codé.
Analyse quantitative de la fréquence de certains
comportements.

Modes de collectes de Le formateur était présent lors de tous les entretiens et


données ces derniers ont été audio enregistrés. Une fois l’entretien
terminé : 1 retour oral immédiat au soignant puis dans les
5 jours suivant l’entretien un rapport écrit à l’aide du MITI
ont été donnés (il est décrit dans l’article).

Conduite de la recherche Le codage du MITI a lieu en 2 parties :


Il est clairement expliqué le but de l’évaluation d’un
entretien à situer sa pratique par rapport à une valeur
normée.

Analyse des données Il ressort 5 dimensions : la collaboration avec le patient,


l’évocation d’éléments de motivation au changement, le
soutien de l’autonomie du patient, la direction de
l’entretien et l’expression de l’empathie.
Les scores sont documentés sur une échelle de Likert de 1
à 5.
La mesure de la fréquence de certains comportements :
pourcentage de questions ouvertes, de reformulations par
rapport aux questions totales.
Le formateur codait les entretiens à risque de biais
d’auto-confirmation.

RESULTATS

Présentation des résultats Les entretiens se sont déroulés sur une période de trois
ans et duraient en moyenne 24 minutes.
L’ensemble des éléments codés a progressé. 3 à 4
coachings ont permis au soignant d’acquérir des
compétences s’approchant de celles d’un praticien avancé
en EM, selon la référence de Forsberg.
Les résultats sont présentés dans 2 tableaux.
Le nombre de questions ouvertes a augmenté à le patient
est plus actif dans son processus de changement et dit ce
qui est important pour lui.
Un petit nombre a bénéficié d’un 3 ou 4ème coaching. Pas
toujours facile à organiser à cause des rotations horaires
et les mouvements de personnel.
Le rapport entre les reformulations totales et les questions
totales n’a que peu évolué au fil du temps et reste inférieur
à la norme pour un praticien avancé. à Les soignants
conservent malgré la formation ce besoin de questionner
171

le patient au lieu de l’amener lui-même à réfléchir à sa


situation.
Les résultats de ce travail sont en accord avec ceux
d’autres centres.
BIAIS : Le formateur codait les entretiens à risque de
biais d’auto-confirmation. Absence de groupe contrôle. Le
MITI n’évalue pas les interactions non-verbales.

DISCUSSION

Interprétations des Les infirmières ont pour mission d’aider les patients à
résultats s’adapter à des changements et à adopter des
comportements de santé. L’EM est une approche qui a fait
ses preuves et qui permet de réellement soutenir un
patient dans sa démarche. C’est pourquoi, il est important
de faciliter l’acquisition des compétences en EM dans les
milieux cliniques.
La formation initiale à l’EM n’est pas suffisante. Un
accompagnement dans la pratique sous la forme d’un
coaching permet d’améliorer les résultats et la satisfaction
des soignants.
Le MITI est un instrument de mesure valide qui permet
d’évaluer la qualité d’un entretien et de restituer les
résultats au soignant.

Conséquences et Une formation en EM complétée d’un coaching en clinique


recommandations avec une évaluation est faisable.
Cette démarche exige une bonne organisation si l’on veut
un accompagnement sur la durée.
Le coaching devrait être proposé à intervalles réguliers
pour permettre au soignant de maintenir et développer ses
compétences en EM.
172

Grilles adaptées du Fortin (2010)

Lagger, G., Sittarame, F., Lasserre-Moutet, A., Chambouleyron, M., Golay, A., & Giordan, A.
(2013). La dimension infra-cognitive peut interférer avec l'apprentissage. Education
Therapeutique Du Patient, 5(2), 219-227.

Eléments d’évaluations Questions fondamentales à se poser

Titre La dimension infra-cognitive peut inférer avec


l’apprentissage.
Pas de précision sur le type de population étudiée mais on
comprend bien de quoi parle l’article.

Résumé Le résumé est très clair et concis. Il est constitué des


objectifs (repérer les obstacles ou ressources pour
l’apprentissage dans la dimension infra-cognitive en lien
avec les maladies chroniques métaboliques), de la
méthodologie, des résultats et de la conclusion. Dans le
résumé on sait qui est la population étudiée : 112 adultes :
étudiants, soignants et patients.

INTRODUCTION

Problème de la recherche L’introduction met en évidence que depuis les débuts de


l’ETP, des limites sont apparues. Expliquer, montrer,
démontrer, questionner, exercer, résoudre des problèmes
ne suffisent pas à changer les comportements des patients.
On a réalisé que les dimensions émotionnelle et perceptive
devaient être prises en compte. Les obstacles à
l’apprentissage se situent parfois dans les schèmes de
pensée, conceptions ou les non explicites. Giordan dit que
certaines conceptions sont cachées à la personne elle-
même et qu’elles se situent dans un infra-cognitif. Elles
sont des implicites qui font obstacles à l’apprentissage. Il
définit l’infra-cognitif ainsi : soubassements de la pensée :
nos raisonnements intimes, nos évidences, nos
paradigmes, tous ces liens/opérations/référents
automatiques qu’on n’interroge pas parce qu’ils n’arrivent
pas à la conscience.
La notion d’ETP n’apparaît que dans l’introduction. Le
résumé ne la mentionne pas.

Recension des écrits Pour la recension des écrits ils se sont basés sur des
spécialistes dans le domaine de l’ETP. Une liste de
référence est présente à la fin de l’article et correspond aux
numéros présents dans le texte.
Cette recension permet de cerner le problème de manière
claire et précise. Elle conduit à une introduction ayant une
solide base.
173

Cadre de recherche Il est clairement expliqué les concepts suivants : l’ETP,


l’infra-cognitif, les conceptions/représentations. Ceci
permet de bien comprendre les éléments de base de cette
étude.
En lien avec les concepts définis, on trouve les auteurs en
référence. Il est clair à qui appartient telle ou telle
définition.

Buts et question de Dans l’introduction le but de l’étude pourrait être mieux


recherche explicité cependant le résumé permet d’avoir une vue
d’ensemble sur la recherche. Avec l’introduction, on
comprend que l’étude s’intéressera à la dimension infra-
cognitive dans l’ETP afin d’aider le soignant-éducateur à
apprendre au patient.
On n’a pas de question de recherche explicite.
CEPENDANT : les objectifs de rechercher sont clairement
exprimés dans la première partie de la méthode. Repérer
des éléments obstacles ou ressources pour l’apprentissage,
dans la dimension infra-cognitive, en lien avec les maladies
chroniques métaboliques. Les différents répertoires de
l’infra-cognitif seront explorés dans le but de repérer des
divergences avec les conceptions des soignants et des
contradictions pouvant interférer avec un réel
apprentissage. Au sein de la complexité de l’organisation
des savoirs chez le sujet, dont une partie est peu ou pas
explicite, un objectif de l’étude est de mettre en évidence
des lacunes ou des conceptions particulières, parfois
ressources, souvent obstacles à la compréhension de
notions médicales. Les soignants-éducateurs peuvent
bénéficier de cet éclairage pour, explorer l’infra-cognitif et
ainsi, d’une part, mieux comprendre les patients, et d’autre
part, mieux planifier les séances éducatives.

METHODE

Population et échantillon 112 adultes (18 ans et plus) : étudiants (71), soignants
(18) (médecins, infirmières, art-thérapeutes,
psychologues, diététiciens), patients (12). On observe déjà
une différence dans le nombre des différentes catégories.
Tous parlent français. Il est précisé que les soignants
travaillent dans le domaine diabète/obésité, que les
étudiants étudient la kinésithérapie ou les sciences de
l’éducation et que les patients sont diabétiques de type 1.
Cette étude est limitée au HUG.
Les patients ont été adressés par le service d’enseignement
thérapeutique pour maladies chroniques ou par les
infirmières spécialistes cliniques des HUG.

Considérations éthiques Il est précisé que les patients doivent avoir accepté de
participer aux entretiens et être d’accord sur le principe
d’apprendre au sujet de leur maladie.
A part cela, pas de mention particulière sur le caractère
éthique de cette étude.
174

Devis de recherche Les conceptions étudiées (déconditionnement physique,


obésité et diabète) sont collectées en individuel ou en
groupe durant des entretiens d’explicitation et avec des
supports écrits.
Ils précisent que ces deux modes de collecte permettent
de cibler un élément précis de conception qui peut poser
problème et de l’analyser de manière quantitative.
Les personnes sont évaluées sur leur lieu de travail
(soignants), d’étude (étudiants) ou à l’hôpital (patients). Le
temps passé avec les participants n’est pas précisé.

Modes de collectes de Entretiens individuels d’explicitation : semi-structurés à


données les sujets répondent aux questions à leur convenance
oralement ou par écrit à l’aide de schéma. Il y a des
exemples de question. Le but : comprendre le modèle
explicatif de la personne, repérer les obstacles à la
compréhension d’un phénomène physiologique. Ensuite,
on incite la personne à développer son modèle explicatif
afin de faire ressortir les implicites de raisonnement.
Questionnaires : ils sont au nombre de deux, un
concernant les substrats énergétiques et un l’évaluation de
l’oxydation des lipides. Les questions sont présentes dans
l’article. Les questions ont été élaborées certainement par
les auteurs.
Ces deux modes de collecte de données permettent
d’approfondir l’infra-cognitif des participants
adéquatement. Les entretiens semi-directifs sont
complétés par les questionnaires.

Conduite de la recherche Il n’est pas précisé qui a distribué les questionnaires et qui
a mené les entretiens.

Analyse des données L’analyse des conceptions se fait de manière qualitative par
la mise en évidence de concepts-clé en rapport avec la
problématique ou la pathologie. L’analyse quantitative pour
les questions fermées avec un traitement statistique simple
des données (logiciel IgorPro).
Dans la partie résultats : L’étude présente trois types de
résultats : (1) Un extrait de verbatim d’un sujet durant un
entretien semi-directif visant à faire émerger les
conceptions dans la dimension infra-cognitive. (2) Un
exemple quantitatif de réponses à des questions au sujet
des substrats énergétiques. (3) Une synthèse des
réponses données par les 112 sujets au questionnaire «
évaluation de l’oxydation des lipides ».

RESULTATS

Présentation des résultats Trois types de résultats sont présentés (cités au-dessus)
de manière narrative et chaque partie illustre ses résultats
au travers de divers moyens : figures, tableau, exemple
d’entretien.
175

Ces trois parties sont résumées clairement et concises.


Elles permettent d’identifier les obstacles et de comprendre
comment ils ont été relevés : d’abord un entretien qui est
suivi par les questionnaires.
Par contre, il n’est pas précisé qui a analysé les données.

DISCUSSION

Interprétations des Chacune des trois parties qui étaient citées dans les
résultats résultats est discutée dans la partie de la discussion.
Cependant il n’y a pas de comparaison avec des études
antérieures. Peut-être que c’est un sujet peu étudié
actuellement.
Cette étude démontre que si le soignant-éducateur utilise
les entretiens semi-dirigés il peut mettre en évidence des
éléments infra-cognitifs. Ces derniers peuvent être de
puissants leviers utiles pour faire avancer le patient. Par
contre, si on ne travaille avec l’infra-cognitif, cela peut être
un obstacle puissant.
Ensuite, un autre infra-cognitif peut induire nombre de
malentendus en cas d’ETP. Exemple chez les étudiants :
des étudiants croient : du sucre dans le sang est anormal
à comment réagiront-ils face à des résultats du glucose
sanguin ?
L’étude met aussi en évidence chez les étudiants que
l’ancienne conception que les diabétiques doivent éviter de
manger du sucre est toujours présente. Ceci est surtout dû
à des confusions entre sucre, glucide et hydrate de carbone
à infra-cognitif : ce qui n’est « pas bon » ne doit pas être
consommé. Même si ils font le lien entre sucre et énergie
à contradictions.
Des obstacles à la compréhension des phénomènes
physiologiques courants se situent au niveau des sciences
de base, c’est ce qui ressort chez des étudiants en
kinésithérapie quand ils font des liens entre matière grasse
et énergie. Il en ressort qu’après 20 années d’école, les
sciences de base ne sont pas mobilisables. Ces étudiants
(et les patients d’autant plus) ne parlent pas le même
langage que les scientifiques, les médecins et autres
soignants.
Concernant la partie sur l’oxydation des lipides, le premier
obstacle identifié est l’ordre de grandeur, le second est
l’absence d’idée d’optimum à « plus intense égale plus de
graisse consommée ». L’effort intense est valorisé. Une
constatation qui se fait dans tous les sous-groupes à
conceptions populaires.
Biais et limites : a) Cet article met à jour des obstacles à
l’apprentissage dans une dimension infra-cognitive mais ne
peut constituer une recension exhaustive de tous les
répertoires pertinents de cette dimension. De plus, ils
précisent bien qu’elle était le but de leur étude en suivant
une logique claire. Ils proposent aussi de compléter l’étude
avec un questionnaire de degré de certitude des sujets
176

concernant leurs connaissances. b) Concernant les


entretiens d’explicitation, des biais d’inférence sont
possibles dans l’exploitation des métaphores qui
appartiennent au soignant-éducateur comme dans l’effet
des ruptures ou de l’implicite des liens entre les réponses
des sujets et les questions du soignant-éducateur. c) Pour
certaines questions, la population questionnée est
composite avec des segments de tailles très variables. Les
interprétations des résultats doivent donc être relativisées.

Conséquences et Lorsque des patients font part d’un grand nombre de


recommandations connaissances, il est important de réaliser qu’elles peuvent
être peu organisées, sans lien cohérent entre elles.
Beaucoup de notions « apprises par cœur » donnent
l’impression que la personne sait (elle peut répéter), mais
dès que l’on « creuse », que l’on « déplie les conceptions
», il est souvent possible de constater l’absence de logique
sous-jacente, et de connaissances en sciences de base.
En ETP, les obstacles à la compréhension dans d’autres
affections pourraient se situer au niveau d’autres savoirs
de base peu maîtrisés, mais malheureusement sans que
cela soit explicité.
Pour le soignant-éducateur, avec une certaine habitude, il
est possible de repérer et constituer un lexique des infra-
cognitifs habituels et d’autres en relations avec certaines
affections. Ce qui facilite la création d’ateliers
pédagogiques, par exemple.
À l’heure ou l’ETP s’enrichit grandement en ouvrant, et à
raison, sur les dimensions psychologiques ou sociales, il est
à relever que, parfois, de grands obstacles à la
compréhension se situent au niveau des conceptions.
Comme une part d’entre- elles se situent à un niveau qui
n’est pas explicite mais dans un infra-cognitif, il faut oser
(pour le patient et pour le soignant) les faire émerger. Les
personnes réalisent à cette occasion leur faible degré de
maîtrise autour de concepts parfois basiques. Et, avec
douceur, compréhension et non jugement, ces démarches
permettent d’ouvrir la discussion car ils intriguent et
suscitent des questionnements supplémentaires de la part
des sujets.
177

Grilles adaptées du Fortin (2010)

Wild, D., von, M. R., Brohan, E., Christensen, T., Clauson, P., & Gonder-Frederick, L. (2007).
A critical review of the literature on fear of hypoglycemia in diabetes: Implications for diabetes
management and patient education. Patient Education and Counseling, 68(1), 10-15.

Eléments d’évaluations Questions fondamentales à se poser

Titre Une revue critique de la littérature sur la peur de


l'hypoglycémie dans le diabète: Implications pour la
gestion du diabète et de l'éducation des patients
Le titre parle à la fois le diabète de type 1 et 2, ne précise
pas l’âge.

Résumé Le résumé contient les éléments suivants : l’objectif, la


méthode, les résultats, la conclusion, les implications pour
la pratique. Il est complet et permet d’avoir un point de
vue global sur cette revue de littérature.

INTRODUCTION

Problème de la recherche Le problème est clairement expliqué au travers de


références qui paraissent solides.
L’hypoglycémie est l’effet secondaire le plus commun de
l’insulinothérapie chez les patients ayant un diabète de
type 1 ou 2.
Certains auteurs pointent la difficulté à distinguer des
symptômes d’hypoglycémie de ceux de l’anxiété.
L’hypoglycémie est le facteur majeur limitant la gestion de
la glycémie (diabète type 1 et 2). Intensifier le traitement
de l'insuline pour diminuer HbA1c conduit à une
augmentation du nombre d'événements hypoglycémiques.
« Les Complications du Diabète et des Contrôles de
première instance » (DCCT) a constaté que le contrôle
glycémique strict a entraîné une augmentation de trois fois
le nombre d'événements hypoglycémiques dans le diabète
de type 1. De même, dans l'étude UK Prospective Diabetes
(UKPDS), le maintien du contrôle glycémique strict conduit
à une augmentation significative de l'incidence de
l'hypoglycémie chez les personnes atteintes de diabète de
type 2 traitées à l’insuline.
L’hypoglycémie est un peu moins fréquente dans le diabète
de type 2, en raison des déficits de la sécrétion en glucagon
et en adrénaline qui sont beaucoup moins importants et un
contrôle glycémique strict est beaucoup plus difficile à
réaliser.
Les patients qui tentent activement de gérer leur diabète
trouvent un équilibre entre éviter les effets aigus et les
complications à long terme de l'hyperglycémie, les
conséquences immédiates sont souvent beaucoup plus
importantes pour les patients que la possibilité de futurs
178

problèmes de santé. Cela peut notamment être le cas si les


patients ont déjà eu une expérience aiguë d'hypoglycémie.
Compte tenu des aspects désagréables de l'hypoglycémie
et la nature potentiellement mortelle de l'hypoglycémie
sévère, il n’est pas surprenant que de nombreuses
personnes atteintes de diabète de type 1 ou 2 sous
insulinothérapie aient une peur importante de développer
une hypoglycémie. La FoH (peur de l’hypo) semble être
particulièrement répandue chez les patients qui ont eu des
épisodes hypoglycémiques sévères, tels que ceux qui ont
impliqué une perte de conscience. Les mesures prises pour
éviter cette situation peuvent alors être renforcées car elles
sont associées à une réduction de l'anxiété de la personne.
Cet évitement peut avoir des implications cliniques
importantes pour la gestion du diabète. Afin d'éviter les
symptômes aversifs d'épisodes hypoglycémiques passées,
les patients qui ont une FoH peuvent se livrer à des «
comportements sur-compensatoires ». Cela peut inclure la
diminution de l’insuline ou la suralimentation, afin d'éviter
l'hypoglycémie. Ce type de réaction d'adaptation peut
entraîner un mauvais contrôle métabolique et augmenter
le risque de conséquences graves pour la santé associé au
diabète.

Recension des écrits La recension des écrits permet de bien cerner la


problématique. Des études sont mentionnées pour appuyer
des propos. Les principales sources pour la problématique
sont : Le groupe des Complications du diabète et des
contrôles de première instance, le groupe UK d’étude
prospective du diabète et l’auteur Cryer P.

Cadre de recherche Pas de cadre de référence.


L’hypoglycémie est bien décrite (symptômes et
conséquences).

Buts et question de Le but de cette revue de littérature est clairement


recherche exprimé : intégrer un large éventail de recherches sur la
FoH (peur de l’hypo). Cela comprend des études qui ont
tenté de mesurer le phénomène, les études portant sur les
prédicteurs et les corrélats de FoH, et l'impact de FoH sur
le comportement, et des études sur les interventions
possibles pour traiter la FoH. Enfin, les conclusions seront
intégrées, les implications pour l'éducation des patients et
la gestion de la maladie seront discutées.

METHODE

Population et échantillon • L’étude s’intéresse aux personnes atteintes de


diabète de type 1 ou 2 ayant une peur de
l’hypoglycémie.

Considérations éthiques • Pas applicable


179

Devis de recherche • La revue de littérature pourra certainement


répondre à l’objectif de l’étude.

Modes de collectes de • Les bases de données électroniques MEDLINE et


données EMBASE ont été explorées. La recherche a été
limitée à des articles de journaux publiés en anglais
entre 1985 et 2007. Les termes de recherche «
hypoglycemia » (OR « hypoglycaemia) AND
« fear», « anxiety » OR « worry » OR « concern »
ont été utilisés.

Conduite de la recherche Recherche d’articles

Analyse des données La recherche a donné lieu à 301 articles originaux. Tous les
résumés ont été examinés et 273 ont été rejetés sur la base
d'être non pertinents. Les motifs d'exclusion comprenaient
un accent sur l'hypoglycémie par opposition à la peur de
l'hypoglycémie, une référence au diabète gestationnel, ou
pour des raisons non-diabétiques de l'hypoglycémie. Six
autres documents ont été identifiés par les références
croisées et ont été inclus dans l’étude car ils ont fourni des
informations pertinentes pour l'introduction, la section sur
la mesure de l'hypoglycémie, ou les conclusions.

RESULTATS

Présentation des résultats Pas de figure ou schéma


Les résultats sont clairs, précis et construits de manière
logique.
De l’analyse de ces articles ressort 4 thèmes principaux :
1. La mesure de la peur de l’hypoglycémie :
Via l’échelle de la peur de l’hypoglycémie (HFS).
Elle est la plus utilisée pour cette mesure. En 2
parties : une concernant les comportements et
l’autre l’inquiétude.
2. Les prédicteurs et les corrélats de
l’hypoglycémie à 2 sous-thèmes
a) Histoire de la peur de l’hypoglycémie :
Bien que la mesure de la FoH permette de
décrire l'expérience de vie avec la FoH, la
question reste de savoir pourquoi cette crainte
se développe chez certains individus et non
pas chez d'autres, et pourquoi la peur est plus
grande chez certains individus que d'autres.
Un facteur important semble être l'histoire de
l'hypoglycémie. Une relation relativement
constante a été trouvée entre une histoire
d’hypoglycémie, et le développement de la
FoH.
Par exemple, Polonsky et al. ont constaté que
la prédiction de la sous-échelle de l’inquiétude
(échelle HFS) chez les patients DT1 a été
180

significativement améliorée par l'ajout de


l'histoire hypoglycémique. Shiu et Wong ont
constaté que trois facteurs sont corrélés
significativement et positivement avec la FoH:
le temps depuis le premier traitement insuline,
la fréquence d'hospitalisation due à
l'hypoglycémie, et la fréquence de
l'hypoglycémie affectant la vie au travail. Les
résultats ci-dessus sont conformes à une étude
menée par Irvine et al qui ont constaté que la
fréquence des épisodes hypoglycémiques était
significativement et positivement liée à des
scores élevés sur la sous-échelle du
comportement (HFS). Ils ont également
constaté que les participants ayant une
variabilité du niveau de glycémie (qui peut
augmenter le risque d'hypoglycémie) ont
rapporté des niveaux plus élevés de FoH. En
somme, ces études suggèrent que la FoH est
liée à l'hypoglycémie et elle est plus fréquente
pour une hypoglycémie grave.
D'autres études confirment la relation entre le
risque réel, l'expérience d'hypoglycémie, et la
FoH. Ter Braak et al. ont constaté que la FoH
était un fardeau plus lourd pour les patients
ayant des antécédents d'hypoglycémie grave
que pour ceux qui n’ont signalé aucun
événement hypoglycémique sévère récent.
b) trait/état d’anxiété et hypoglycémie
La FoH a été liée à la fois à l'état et au trait
d'anxiété, mais plusieurs problèmes
compliquent ces interrelations. Tout d'abord,
l'anxiété ou l'excitation, est considérée comme
un symptôme neurogène d'hypoglycémie.
Deuxièmement, les niveaux d'anxiété élevés
peuvent également conduire à une
dégradation dans la détection de
l'hypoglycémie, qui peut augmenter le risque
d'épisodes d'hypoglycémie sévère. Pour les
patients avec type 1, la FoH a été
significativement corrélée avec difficulté auto
déclarée de distinguer l'anxiété des
symptômes d'hypoglycémie initiaux. Cette
corrélation n'a pas été significative dans les
patients avec type 2. Cette difficulté à
discriminer entre l'anxiété et l'hypoglycémie
pourrait augmenter le risque qu'un patient ne
réponde pas de manière appropriée à
l'hypoglycémie.
Plusieurs auteurs ont remarqué qu'un trouble
préexistant d'anxiété pourrait contribuer au
développement ultérieur de la FoH. D’autres
relèvent aussi que l'anxiété et les attaques de
panique marquées étaient plus fréquentes
181

chez les patients qui ont rapporté des


événements hypoglycémiques fréquents.
D’autres résultats appuient la conclusion selon
laquelle les deux traits de personnalité tels que
la névrose et le trait d’anxiété, et des
expériences réelles avec des épisodes
traumatiques de l'hypoglycémie contribuent au
développement et à la gravité des FoH.
Bien que ces études suggèrent des liens
intéressants entre anxiété et FoH, le sens de
la causalité n'a pas encore été fermement
établi, et il est probable que la relation est
bidirectionnelle. Par exemple, une personne
anxieuse peut être plus susceptible de
développer une FoH après avoir connu un
épisode d'hypoglycémie. A l'inverse, un tel
événement anxiogène peut déclencher le
développement d'un trouble de l'anxiété chez
une personne qui n'en a pas eu avant.
3. Impact de l’hypoglycémie
La peur de l'hypoglycémie augmente non
seulement la détresse psychologique associée au
diabète, mais il est probable aussi qu’elle ait un
impact comportemental sur la gestion du diabète
et le contrôle métabolique. L'un des principaux
domaines de l'exploration dans ce domaine est
l'hypothèse que les gens qui ont peur de
l'hypoglycémie peuvent prendre des mesures
correctives pour prévenir l'hypoglycémie au
détriment de l'expérience de niveaux élevés de
glucose. Cette hypothèse n'a pas reçu l'attention
qu'elle mérite et lorsque des études ont été
menées, ils ont mis en évidence des interactions
complexes entre les variables psychologiques et
biologiques.
La preuve à l'appui de cette hypothèse est
clairement visible dans une étude de cas
documentés par Cox et al.. Dans ce rapport, un
sujet mâle dans une étude longitudinale a connu
un épisode d'hypoglycémie sévère, entraînant de
multiples blessures physiques et hospitalisations.
Par la suite, ses scores HFS et HbA1c ont
augmenté de manière significative, et il a reconnu
qu'il a intentionnellement maintenu des niveaux de
glycémie élevés pour éviter une réapparition de
l'hypoglycémie sévère. Au fil du temps, sa FoH et
le contrôle métabolique sont retournés aux
niveaux de référence. Une preuve supplémentaire
de l'impact de la FoH sur le contrôle métabolique
est fournie par Clarke, Gonder-Frederick, Snyder et
Cox qui ont trouvé une relation linéaire positive
entre les scores HFS et HbA1c. Cependant,
d'autres études ont échoué à trouver une relation
entre FoH et le contrôle du diabète. En outre
182

l'appui de l'hypothèse de départ est fourni par Shiu


et Wong, où 19,2% de leur échantillon a admis
élever leurs niveaux de glucose pour éviter
l'hypoglycémie.
La relation est évidemment complexe impliquant
l'interaction de nombreuses variables. D'autres
recherches sont nécessaires si cette relation doit
être mieux comprise.
4. Interventions pour réduire la peur de
l’hypoglycémie
Les interventions psychologiques et l'éducation des
patients pour réduire la FoH et pour améliorer la
gestion du diabète commencent à être explorées.
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) a
atténué avec succès les attaques de panique liées
à la FoH dans une étude de cas.
Les interventions plus ciblées sur la gestion de la
maladie ont également été étudiées. Blood
Glucose Awareness Training (BGAT) est une
formation spécifique pour les patients diabétiques,
qui est conçue pour améliorer la connaissance des
symptômes et les facteurs menant à des glycémies
extrêmes. Le BGAT peut réduire la fréquence et la
peur de l'hypoglycémie et le sentiment de perte de
contrôle ou d'incertitude associés à l'hypoglycémie
tout en augmentant la confiance des individus
dans leur capacité à reconnaître et anticiper les
épisodes d'hypoglycémie. Cox et al. rapportent des
résultats très prometteurs en utilisant le BGAT
dans une étude récente. Dans cette étude, 73
adultes atteints de diabète de type 1 ont participé
à une étude de 6 mois avec un suivi à 1, 6 et 12
mois après le BGAT. L'intervention a donné lieu à
une meilleure reconnaissance de l'hypoglycémie;
l'amélioration du jugement à savoir quand abaisser
la glycémie; une réduction de la fréquence de
l'acidocétose diabétique, de l’hypoglycémie sévère,
et les accidents des véhicules à moteur; ainsi que
l'amélioration en termes d'inquiétude à propos de
l'hypoglycémie. Weinger et Jacobson ont
également constaté que la FoH est diminuée après
le traitement intensif du diabète qui comprenait le
BGAT. Ces résultats suggèrent que les
interventions éducatives spécifiques qui
fournissent une formation à la reconnaissance
précoce et à la prévention de l'hypoglycémie
sévère peut être efficace à la fois en termes de
réduction de la FoH et en augmentant les
comportements appropriés de la gestion du
diabète. Cela se produit probablement parce que
la peur a tendance à diminuer une fois qu’un
contrôle est perçu sur la situation redoutée.
183

DISCUSSION

Interprétations des La discussion reprend les résultats les plus importants de


résultats l’étude afin de donner une vue d’ensemble de la situation.
En résumé, il est clair que les épisodes d'hypoglycémie sont
des événements très désagréables, avec le potentiel de
conséquences émotionnelles, sociales et
comportementales négatives pour les patients. Le
développement de la FoH semble être un phénomène
assez fréquent, en particulier chez les patients diabétiques
de type 1 ayant des antécédents d'épisodes
d'hypoglycémie plus graves. Il y a aussi des preuves que
cette peur est un obstacle majeur chez les patients
obtenant un contrôle glycémique optimal, et la crainte
d'hypoglycémie peut l'emporter sur les préoccupations au
sujet des conséquences à long terme sur les effets de
l'hyperglycémie.
L'expérience de l'hypoglycémie est universellement
présentée comme désagréable et associée à de nombreux
effets négatifs, en particulier lorsque l'individu ne reconnaît
pas les premiers symptômes. Psychologiquement, cela
peut conduire à la dépendance des autres, la stigmatisation
sociale, et une détérioration du concept de soi. Comme
indiqué, la perte de contrôle et l'incertitude apparaissent
au centre de la charge psychologique de la FoH.
Dans la littérature, la FoH a été mesurée en utilisant
principalement le HFS, qui évalue à la fois l'impact
émotionnel et comportemental des FoH. Une large gamme
de problèmes émotionnels et psychologiques a été
connectée à l'expérience de l'hypoglycémie.
Les liens entre le trait d’anxiété, l’histoire de
l'hypoglycémie, l'expérience de l'hypoglycémie sévère et la
FoH ont également été établis. Ces études démontrent que
la FoH est influencée à la fois par des traits durables de la
personnalité d'un individu, ainsi que par des facteurs
situationnels et transitoires tels que les expériences
négatives avec l'hypoglycémie. La comorbidité
psychologique semble être un problème spécifique à
l'anxiété et le trouble panique.
Les interventions psychologiques et comportementales qui
réduisent la FoH ont justifié la poursuite des recherches,
bien qu'il y ait des preuves que la FoH diminue après le
BGAT et la TCC pour le trouble panique déclenché par la
FoH.
La conclusion : La FoH a un impact significatif sur la gestion
du diabète, le contrôle métabolique et les résultats de
santé. Les facteurs qui contribuent à un pauvre contrôle
glycémique sont multifactoriels (ex : expérience
d’hypoglyclmie à FoH). Il est prouvé que les interventions
peuvent réduire les niveaux de peur et améliorer la gestion
de la maladie. De nombreux aspects de la FoH exigent en
outre des recherches pour mieux comprendre comment la
FoH survient, les variables individuelles qui prédisent le
développement de la FoH ainsi que sa gravité et l'impact
184

sur le comportement de la gestion du diabète et de la


qualité de vie, et quelles approches psychologiques ou
éducation ciblée sont le mieux pour traiter la FoH. Bien qu'il
y ait de plus en plus de connaissances sur le
développement de la FoH, comment elle impacte sur le
contrôle du diabète, et ce qui peut être fait pour la traiter,
de nombreuses questions importantes demeurent à
exploration future de la recherche.
Démontre les limites des résultats à on a des pistes pour
les recherches futures.

Conséquences et Implications pratiques :


recommandations Les recherches actuellement disponibles démontre que La
FoH a un impact majeur sur la gestion du diabète pour
certains patients, et qu'elle devrait être abordée dans les
programmes d'éducation des patients. La recherche
suggère que les patients sont souvent réticents à discuter
des problèmes d'hypoglycémie avec des professionnels de
la santé, en particulier des épisodes d'hypoglycémie
sévère. Par exemple, une étude a révélée que les patients
ne signalent pas 50% des épisodes qui se sont produits
pendant la conduite. Cela signifie que les éducateurs en
diabète doivent interroger directement les patients sur les
épisodes d'hypoglycémie, et leur impact sur la FoH et la
gestion du diabète.
La première étape consiste à identifier les patients pour
lesquels la FoH est un problème clinique important.
Idéalement les éducateurs devraient utiliser un outil
d'évaluation valide et fiable bien documenté, comme le
HFS, si cela est impossible, les patients devraient au moins
être interrogés sur la survenance de tous les épisodes
récents, et les séquelles négatives de ces épisodes, y
compris l'impact sur les habitudes de la gestion du diabète.
Cependant, la recherche a également indiqué que les
rapports des patients en ce qui concerne les épisodes
hypoglycémiques peuvent ne pas toujours être fiables.
Pour cette raison, il peut être extrêmement utile
d’interroger les conjoints, partenaires ou d'autres parents
sur les épisodes récents et leur impact. Les proches
peuvent aussi avoir fait l'expérience de la FoH et ont
besoins d'éducation, de soutien et de conseil. Les proches
peuvent également jouer un rôle en encourageant le
maintien des niveaux de glycémie plus élevés pour réduire
leur propre anxiété, tels que les parents qui tentent de
garder le glucose plus élevé lorsque leurs enfants atteints
de diabète de type 1 sont loin d'eux.
Les patients qui sont les plus vulnérables au
développement d'une FoH demandent une attention
particulière. Ces groupes comprennent ceux qui ont eu des
épisodes traumatiques récents d'hypoglycémie, ceux qui
semblent avoir un trait d’anxiété élevé ou des troubles
anxieux préexistants, les adultes qui vivent seuls, les
patients avec une inconscience hypoglycémique, et les
parents d'enfants qui ont connu des crises. Lorsque les
185

patients avec des niveaux élevés de peur sont identifiés,


l'éducation intensive à l'hypoglycémie et sa prévention
devrait être fournie. Cette éducation sera probablement
plus utile si elle se concentre sur les techniques
d'adaptation favorisant la santé, telles qu’avoir des sucres
rapides sur soi, traiter les symptômes d'alerte précoce, et
une surveillance plus fréquente de la glycémie.
Les stratégies d'adaptation qui cherchent à éviter
l'hypoglycémie en maintenant des niveaux de glycémie
élevés devraient également être abordées franchement, y
compris l'impact négatif à long terme de l'hyperglycémie
sur la santé. Les mesures préventives, autres que le
maintien des niveaux de glycémie élevés devraient être
examinées. Le but est d'aider les patients à acquérir un
sentiment accru de contrôle sur l'hypoglycémie et son
traitement, réduisant ainsi la peur et l'anxiété.

Grilles adaptées du Fortin (2010)

Wang, H. F., & Yeh, M. C. (2012). Psychological resistance to insulin therapy in adults with
type 2 diabetes: mixed-method systematic review. Journal of Advanced Nursing, 68(4), 743-
57.

Eléments d’évaluations Questions fondamentales à se poser

Titre Résistance psychologique à l’insulinothérapie chez les


adultes avec diabète de type 2 : revue systématique
méthode mixte.
Le titre est clair.

Résumé BUT : décrire le phénomène de résistance psychologique


à l’insulinothérapie du point de vue d’adultes ayant le
diabète mellitus type 2.
PROBLEME : Bien que les avantages de l'insuline pour les
personnes atteintes de diabète qui sont mal contrôlées par
les agents oraux aient été établis, le retard dans la
transition à un traitement à l'insuline est commun. Une
compréhension des obstacles à l'insuline du point de vue
du client fournit des informations pour faciliter les soins
appropriés et efficaces.
SOURCES DE DONNEES : Les recherches ont été
effectuées entre 1999 et 2009 en utilisant les bases de
données informatisées, trois en anglais et une en chinois.
METHODES : une revue systématique avec méthode
mixte. L’abstraction de données et la synthèse ont été
réalisées par une synthèse thématique. La revue d’articles
a été réduite aux adultes avec diabète de type 2 et aux
publications en anglais et en français.
RESULTATS : 16 articles ont été inclus. Pour les adultes
atteints de diabète de type 2, la résistance psychologique
186

à l'insulinothérapie pourrait être expliquée par cinq


thèmes : 3 thèmes sont catégorisés comme l’évaluation
cognitive (les gens ne voient pas la nécessité de l’insuline
et cherchent activement d’autres solutions pour contrôler
la glycémie sans insuline, les gens voient globalement les
conséquences de l’insuline, les gens voient
l’insulinothérapie comme moins faisable). 2 thèmes sont
catégorisés comme des réactions émotionnelles (les gens
voient l’insuline comme une source de peur et d’anxiété,
la nécessité de commencer l’insulinothérapie a une
connotation très négative pour eux et est associée à des
émotions dysfonctionnelles).
CONCLUSION : la résistance psychologique à
l’insulinothérapie peut résulter d'une gamme de points de
vue personnels impliquant l'évaluation cognitive et/ou des
réactions émotionnelles.

INTRODUCTION

Problème de la recherche Faciliter la transition a été identifiée comme une tâche


essentielle dans les soins infirmiers (Meleis et al. 2000).
L'impact d'un changement de traitement a été reconnu
comme un événement critique (Schumacher & Meleis
1994). Cependant, les transitions dans la modalité de
traitement d’un régime conservateur à intensif à long
terme sont examinées moins souvent.
Il est estimé que 5-10% des personnes atteintes de
diabète de type 2 connaîtront l'échec des agents
hypoglycémiants oraux (AHO) et nécessiteront un
traitement à l'insuline (Akber et al. 2001). Le bénéfice du
traitement par association de l’insuline et AHO pour les
personnes mal contrôlées par AHO seule a été démontré
dans des essais cliniques (Wilson et al. 2004) et des études
de cohortes (Goodall et al. 2009).
Cependant, il y a souvent un retard dans la transition vers
l’insulinothérapie chez les personnes atteintes de DT2. Le
retard dans le début du traitement à l'insuline conduit à
une période prolongée d'hyperglycémie, augmentant ainsi
la probabilité de développer des complications (Eldor et al.
2005, Haas 2007, Fu et al. 2009).
La prise de décision d’une personne est un facteur majeur
dans le changement de traitement lors du choix du
moment optimal pour la personne de commencer
l’insulinothérapie (Funnell et al. 2004). Les résultats des
études Diabcare-Asie 1998 et 2003 ont montré que plus
de 60% des gens atteints de DT2 craignaient qu'ils
finissent par avoir besoin d'insuline (Mohamed 2008). Par
ailleurs, un sondage avec un échantillon de population
importante, Polonsky (2007) a signalé qu'au moins 28%
des personnes atteintes de diabète de type 2 et sans
expérience de l'insuline étaient réticentes à commencer
l’insuline, même si un tel traitement a été prescrit.
187

Il est reconnu que la résistance psychologique à


l'insulinothérapie est fréquente chez les personnes
atteintes de DT2 et il y a un besoin croissant d'examiner
les obstacles à l'insulinothérapie de leur point de vue. Les
protocoles d'autogestion du diabète actuels essaient de
réduire les charges psychologiques, et d'améliorer les
connaissances et les compétences. Bien que l'objectif du
programme est de réduire les charges psychologiques du
diabète en général, pas assez d'attention est accordée à la
transition de médicaments par voie orale à
l'insulinothérapie. Les barrières psychologiques à un
traitement à l'insuline chez les personnes atteintes de
diabète de type 2 doivent être plus clairement identifiées
si nous voulons réussir à améliorer l'éducation de la santé
dans ce changement de modalité de traitement.

Recension des écrits Une recension des écrits a été faite on le voit dans la partie
précédente. Elle permet de bien comprendre le sujet
actuel. Elle s’intéresse à la résistance psychologique face
à l’insulinothérapie. De plus, elle relève des éléments
problématiques comme le délai d’attente pour débuter
l’insulinothérapie au travers de diverses études.

Cadre de recherche Au début de l’introduction il est fait mention de Meleis


(théorie de la transition) qui souligne l’importance de la
transition et l’importance des infirmières d’accompagner
les personnes dans cette étape de leur vie. Le changement
peut être un événement critique dans la vie d’une
personne. Elle est aussi mentionnée en page 11 au thème
5.
Les concepts retenus ne sont pas clairement dis mais ils
semblent être les suivants : diabète type 2,
insulinothérapie, résistance psychologique. Il n’y a pas de
définitions claires de ces derniers.
Comme l’objectif était de comprendre la nature du
problème et d'informer l'intervention, une analyse
systématique de méthodes mixtes a été jugée appropriée
pour corroborer un large éventail de sources de données
avec un design basé sur la recherche (Dixon-Woods et al.
2004, Harden 2010). La génération de ce type de synthèse
fournit des informations pour faciliter les soins diabétiques
efficaces et appropriés. Cette revue systématique de
méthodes mixtes respecte les lignes directrices pour les
revues d’études mixtes (Pluye et al. 2009).
188

Buts et question de Le but de cette revue est de décrire le phénomène de la


recherche résistance psychologique à l’insulinothérapie au travers
d’adultes diabète de type 2.
La question : Qu’est-ce qu’on sait au sujet des obstacles à
commencer l’insulinothérapie parmi les adultes
diabétiques de type 2 ? Quand et si les médecins leur
recommandent, utilisent-t-ils l’insulinothérapie ?
Ils ont également examiné si certaines de leurs conclusions
pouvaient être attribuées à un groupe ou contexte
particulier.
Le but et la question de recherche sont en lien avec le
contenu de la recension des écrits. Pas d’écart entre les
deux parties, elles se suivent de manière logique.

METHODE

Population et échantillon Critères d’inclusion : adultes avec diabète de type 2 (> ou


égal à 18 ans) pour qui une insulinothérapie à été
recommandée.
Etudes publiées en chinois et en anglais.

Considérations éthiques Pas de considération éthique car c’est une revue


exploratoire de la littérature.

Devis de recherche Comme ils se sont intéressés à examiner le propre point


de vue du client sur les obstacles possibles à l'utilisation
de l'insuline, la recherche pertinente n’est pas toujours de
nature quantitative. Ainsi, des études exploratoires et
descriptives et celles qui visent à mesurer les obstacles à
l'insulinothérapie ont été inclues pour donner un large
éventail de sources de données probantes.

Modes de collectes de Base de données utilisées : MEDLINE, CINAHL, PsycINFo


données en utilisant les mots suivants : psychological insulin
resistance, barriers to insulin, delay to insulin, attitude to
insulin, and transition to insulin.
Autre base de données utilisée et chinoise: Index to
Taiwan Periodical Literature System avec les mots clés
suivants : insulin.
Une limite de temps a été choisie : entre 1990 et 2009.
Après que les bénéfices de l’insuline ont été démontrés par
UKPDS.
Les études pertinentes ont également été récupérées à
partir de listes de référence à partir de papiers
sélectionnés.
Les critères d’inclusion : cités plus haut
Les critères d’exclusion : exclure les études qui ont porté
sur les obstacles à l'adhésion aux régimes d'insuline, et
utilisé l'analyse multivariée comme design de recherche
parce que l'objectif principal était d'examiner les voies
causales plutôt que du point de vue de la personne. Les
résumés seuls et les articles qui ne disposaient pas
d'informations suffisantes sur la conception de l'étude, les
189

méthodes d'analyse et les conclusions ont été écartés afin


d'être en mesure de fournir une évaluation adéquate.
Schéma présent qui démontre bien les étapes de sélection
des 16 articles.

Conduite de la recherche Ne s’applique pas.

Analyse des données Au total 1672 articles ont été récupérés avec les critères.
Après une inspection des titres et des résumés, seulement
16 articles ont été retenus.
La rigueur de la méthodologie de recherche a été évaluée
par deux examinateurs en utilisant des listes établies : un
candidat au doctorat spécialisé dans les soins de santé
communautaire, l'autre est un éducateur certifié du
diabète et également professeur agrégé dans un service
de soins infirmiers avec un doctorat en éducation. Des
listes distinctes ont été utilisées pour la conception des
études quantitatives et qualitatives. Des listes de contrôle
d'évaluation pour l'entretien et les études d'analyse
psychométriques sont tirées du Programme d'une
évaluation critique des compétences (2005); la liste
d'évaluation pour les études descriptives est tirée de
Lethaby et al. (2001). Après examen de tous les éléments
de la liste d'évaluation, la qualité méthodologique de
chaque étude a été évaluée comme ++ (tous ou la plupart
des critères ont été remplis), + (certains critères ont été
remplis) ou ︎- (peu ou pas de critères ont été remplis).
L’abstraction et la synthèse des données : synthèse
thématique (Thomas & Harden 2008). Elle est constituée
de trois étapes : le codage du texte ligne par ligne, le
développement de thèmes descriptifs, et la génération de
thèmes analytiques.
Pour les deux premières étape, le codage du texte et le
développement des thèmes descriptifs, un codage ligne
par ligne a été appliqué, en catégorisant les données de
chaque étude comme «résultat» ou «conclusions», pour
évaluer les obstacles à l'utilisation de l'insuline. Chaque
unité d'une phrase a été attribuée à un code en fonction
de son contenu et de son sens. Un code supplémentaire a
été appliqué lorsque un nouveau sens a émergé. Comme
tous les résultats de la recherche ne sont pas directement
adressés à la question de recherche, le texte a été exclu
lorque les significations étaient ambiguës ou non
pertinentes à notre recherche d'intérêt immédiat. Enfin, les
obstacles liés au fonctionnement physique réduit par
rapport à la tâche d'auto-injection ne sont pas considérés
comme une résistance psychologique.
Pour la troisième étape, générer des thèmes analytiques,
les catégories de thèmes de base ont été groupées
ensemble pour générer plus de principes abstraits. Des
thèmes descriptifs ont été plutôt développés pour essayer
d’expliquer les préoccupations des gens au sujet de
l’utilisation de l’insuline.
190

Dans cette partie les thèmes mentionnés ne sont pas


précisés, expliqués.

RESULTATS

Présentation des résultats Les articles retenus couvrent une période allant de 1997-
2007 et regroupent 7961 participants habitant l’Europe,
l’Amérique du nord, l’Asie et l’Australie. D’autres
informations sur les participants sont mentionnées ainsi
que les méthodes utilisées.
Le tableau résume les critères des études dans les articles.
Une critique est faite sur le risque de biais.
Synthèse des résultats : suite à l’utilisation de la synthèse
thématique (Thomas & Harden 2008), un total de 145
unités de texte/article ont été enregistrées et ce processus
a créé 30 codes initiaux. Par exemple, un texte codé
comme «réponses négatives des autres» était: '' Ils vont
dire: ''! 'Regardez ce que les handicapés [personne], ces
consommateurs de drogues"(Bogătean & Hancu 2004, p
249.). Il y a encore un autre exemple dans l’article. P.4
Pour répondre aux questions de cette revue, le contenu de
ces thèmes a été analysé en tenant compte de la façon
dont il a contribué à la compréhension des points de vue
des gens sur ce qui les empêche de démarrer l'insuline et
comment cela se produit. Par exemple, trois des 15 thèmes
descriptifs concernent les influences sur les choix des
participants de la façon de faire face à la nécessité de
commencer l’insulinothérapie (de la méfiance du médecin,
la perception de la maladie et de la préférence de
traitement). Les participants ne perçoivent pas que la
maladie a progressé et que l’insulinothérapie est
nécessaire. Ils ont préféré croire à l'efficacité de leur
propre contrôle au lieu d'utiliser l'insuline. Cette
perspective nous a indiqué que les gens sont des
résolveurs de problèmes actifs au sein de leur propre cadre
de maladie, ils diffèrent du modèle médical adopté par les
professionnels de santé.
5 thèmes analytiques émergent de ce processus :
1 : les personnes diabétiques de type 2 (elles) ne voient
pas la nécessité de l’insuline et cherchent activement à
garder le contrôle de la glycémie sans insuline. Exemples :
maladie pas si grave, décision médicale incorrecte, la
maladie n’a pas empiré mais cela est temporaire et
réversible. Cf pages 4 et 10.
2 : elles ont une vue globale des conséquences de
l’insuline. Quelques Exemples : conséquences physiques,
psychologiques et sociales qui sont développées en page
10.
3 : elles voient l’insuline comme une thérapie moins
réalisable. Exemples : l’insuline perçue comme plus
inquiétante que les médicaments oraux ou les traitements
non pharmacologiques, d’autres obstacles sont
191

l’inaccessibilité, l’impraticabilité et la non acceptabilité.


Tous ces éléments sont développés en pages 10 et 11.
4 : elles voient l’insuline comme une source de peur.
Exemple : plus invasif et douloureux que les comprimés,
peur de l’hypoglycémie, peur de l’addiction, peur de
l’injection. Développés en page 11.
5 : la nécessité de commencer l’insulinothérapie a une très
négative connotation pour eux et est associée à des
émotions dysfonctionnelles. Exemples : la maladie a
évolué vers une phase plutôt sérieuse si l’insuline est
nécessaire et la personne pense qu’elle n’a pas
suffisamment pris soin d’elle-même de manière adéquate
-> échec. Cette connotation négative amène à des
émotions négatives comme l’impuissance. Cf page 11 et
12 pour les détails.
Chacun de ces thèmes est développé de manière narrative
dans la revue systématique.

DISCUSSION

Interprétations des Dans l’encadré de la page 12 une mention de ce qui ce sait


résultats déjà sur le sujet est faite.
Les résultats sont importants parce que, au mieux de notre
connaissance, ils reflètent la première tentative de
rassembler les points de vue de près de huit mille
personnes atteintes de DT2 dans 16 pays. Il convient de
noter que, comme la majorité des participants à l'étude
étaient d'une population générale d'adultes atteints de
DT2, l'applicabilité de ces résultats de recherche pour les
personnes issues de groupes ethniques minoritaires et les
zones mal desservies n’est pas claire.
Les analyses suggèrent que la résistance psychologique à
l'insulinothérapie implique des croyances erronées et des
troubles émotionnels qui pourraient avoir une incidence
négative sur les décisions des gens à se prévaloir du
traitement (Polonsky 2001 Snoek, 2002).
Chaque thème est discuté.
Thème 1 : Les résultats suggèrent que ces gens voient le
contrôle du diabète comme personnellement pertinent,
mais ils le gérent d'une manière qui entre en conflit avec
le conseil médical. Il est essentiel d'avoir une connaissance
de la façon dont les gens arrivent à des décisions en
fonction de leur perception de la maladie, avant que nous
puissions guider la conscience des gens sur la nécessité
d'un traitement à l'insuline. Par exemple, si les gens
reconnaissent la gravité de leur maladie par les niveaux de
leurs symptômes et le fonctionnement social, ils pourraient
bénéficier de l'éducation pour aider à clarifier la faible
connexion entre les symptômes physiques et la
progression de la maladie, et d'établir une rétroaction par
l'autocontrôle de leur glycémie. Il est recommandé que la
compréhension de chaque personne sur le diabète soit
évaluée afin que les recommandations médicales soient
192

pertinentes pour cette personne. De plus, les préférences


de traitement observées dans un contexte d'étude
spécifique, par exemple avec un groupe de population
immigrée ou minoritaire particulier, devraient être prises
en considération lorsque l'on travaille avec des gens d'une
culture différente.
Thème 2 : Les résultats suggèrent que le message des
professionnels de la santé sur les avantages de l'insuline
devrait se concentrer non seulement sur les aspects
physiques, mais aussi sur les préoccupations
psychologiques et sociales des gens. Plus précisément,
certaines conséquences négatives ont été liées à des
problèmes particuliers liés à l'arrière-plan des personnes.
Par exemple, la peur de perdre son permis de conduire.
Un autre exemple, inquiet de surcharger la famille
(rapporté à Taiwan), indique qu'il pourrait y avoir plus
d'interdépendance des membres adultes de la famille à
travers les générations dans certains pays que dans
d'autres. La détection de ces barrières liées au contexte
pourrait informer les ressources de soutien qui pourraient
tamponner les effets négatifs.
Thème 3 : Ce sujet étroitement est lié à la façon
d'appliquer l’insulinothérapie. Heureusement, la souplesse
de l'administration d'insuline a été renforcée par l'évolution
des analogues de l'insuline et des dispositifs d'injection
(Brunton 2008). Cela soutient l'idée que la relative facilité
de l'utilisation des nouveaux dispositifs d'insuline par
rapport aux seringues et flacons devrait être discutée avec
les utilisateurs potentiels (Laubscher et al., 2009). En
outre, le plan de l'insulinothérapie doit être adapté
individuellement aux préférences et aux priorités de
chaque personne. Cependant, les obstacles à l'accès de
l'insulinothérapie ont été signalés chez des personnes de
groupes d'immigrants. L'efficacité du traitement pourrait
être réduite si les inconvénients des populations
spécifiques ne sont pas traités de manière adéquate.
Thème 4 : La présence de l'anxiété liée à l’injection et
l'anxiété liée à l’hypoglycémie peuvent avoir des
implications importantes pour la gestion du diabète
(Zambanini et al. 1999, Wild et al., 2007), en particulier
pour les personnes nécessitant une insulinothérapie. Il
existe des preuves que la thérapie cognitivo-
comportementale peut réussir à atténuer les attaques de
panique liées à la peur de l'hypoglycémie dans le diabète
(Wild et al., 2007) et la phobie de l’injection (Patel et al.,
2005). Les résultats suggèrent qu'un psychologue devrait
être impliqué dans les soins du diabète afin d'évaluer le
besoin des gens pour la thérapie psychologique (comme la
thérapie cognitivo-comportementale).
Thème 5 : Les émotions dysfonctionnelles peuvent être
comprises par le sens et l'attribution attachés à la
nécessité de commencer le traitement à l'insuline. Le lien
étroit entre l'évaluation cognitive et les émotions (Brewin,
1996) suggère que les troubles émotionnels peuvent être
193

atténués par une intervention visant à modifier la croyance


sur les représentations de l'insuline, par exemple, préciser
que la nécessité de commencer l'insuline est le résultat de
l'évolution naturelle du diabète et n’est pas liée au
comportement personnel (Davis & Renda 2006).

Conséquences et La conclusion : Le point de vue des gens sur leur


recommandations résistance psychologique à l'insuline montre les
constructions multidimensionnelles impliquant le
processus d'évaluation cognitive et la réaction
émotionnelle. Il révèle que les gens perçoivent souvent de
multiples obstacles à l'insulinothérapie et que la formation
de compétences orientée vers la technique, ou d'essayer
de convaincre quelqu'un de changer, pourrait ne pas
répondre à ses besoins. Cela soutient également
l'importance du rôle de l'infirmière pour aider les
personnes qui commencent une insulinothérapie, en
évaluant les obstacles psychosociaux à l'insulinothérapie.
Il serait utile de comprendre la réticence des gens à passer
à l'insulinothérapie, que leurs attitudes soient abordées
d'un point de vue théorique qui intègre une
reconnaissance de réactions cognitives et émotionnelles
de l'individu et donc de leur approche holistique du
processus de prise de décision.
Il y a des données limitées disponibles pour les personnes
issues de groupes minoritaires ethniques ou zones
géographiques mal desservies. Cependant, les résultats de
cette étude montrent que les barrières ont été rapportées
et sont fréquemment reliées à un contexte spécifique,
comme un groupe d'immigrants en particulier, ou un
groupe de minorité ethnique de faible revenu. Ceci
suggère que les professionnels de la santé doivent être
conscients que le contexte social de certaines barrières
peut être spécifique à la culture ou l'origine ethnique.
Implication pour la pratique (encadré page 12) : La
compréhension des personnes au sujet du diabète et du
traitement doit être évaluée afin d’assurer que les
recommandations médicales la prennent en compte.
L’information des personnes diabétiques type 2 au sujet
des effets de l’insulinothérapie doit couvrir les bénéfices
physiques, psychologiques et sociaux et les autres
conséquences.
Les obstacles perçus à l’insulinothérapie sont cognitifs et
émotionnels, cela suggère qu’une intervention cognitive
peut être aidante.
194

Grilles adaptées du Fortin (2010)

Lassere Moutet, A, & Dupuis, J, & Chambouleyron, M, & Lagger, G, & Golay, A. (2008)
Transformer son identité professionnelle : impact d’un programme de formation continue de
soignants en éducation thérapeutique du patient. Pédagogie Médicale, 9, 83-93.

Eléments d’évaluations Questions fondamentales à se poser

Titre Le titre comprend et précise clairement les concepts-clés


tels que l’identité professionnelle, l’impact d’un programme
de formation continue de soignants et l’éducation
thérapeutique du patient.

Résumé Le résumé de l’article est synthétisé de manière claire et


précise. Il met en évidence les différentes parties de l’étude
où l’on trouve :
- Contexte : Le Diplôme de formation continue en
éducation thérapeutique du patient (DiFEP)
décerné par la
Faculté de Médecine de l’Université de Genève a
été créée en 1998 pour encourager le
développement des compétences des soignants
dans l’accompagnement des personnes vivant
avec une maladie chronique. Selon nous,
l’Education Thérapeutique du
Patient (ETP) remet profondément en question le
rapport soignant-soigné et incite le soignant à
faire évoluer son identité professionnelle.
- But : Cette étude a pour objectif d’évaluer l’impact
du DiFEP sur la transformation de l’identité
professionnelle des soignants.
- Méthode : Un questionnaire a été adressé aux 49
soignants diplômés ; 28 questionnaires nous ont
été retournés (57 %).
- Résultats : Les résultats montrent que 65 % des
soignants ont tout à fait évolué dans leur
perception du rôle du patient dans son traitement
: de profane, celui-ci devient partenaire de soin;
53 % des soignants témoignent d’une importante
évolution de leur perception de leur rôle : la
relation thérapeutique est maintenant considérée
comme un soin à part entière. Enfin, 44 % des
soignants occupent de nouvelles responsabilités
en lien direct avec l’éducation thérapeutique du
patient au sein de leurs institutions.
- Conclusion : La formation continue est donc
l’occasion de transformations qui ont une portée
identitaire. Les formateurs doivent se préoccuper
195

non seulement des connaissances qu’ils


transmettent mais aussi d’accompagner ces
transformations identitaires.
Ce résumé présente brièvement et de manière complète
l’étude réalisée.

INTRODUCTION

Problème de la recherche Le problème mis en évidence est que le concept de


l’éducation thérapeutique du patient a émergé dans la
pensée médicale au cours des années 1970 pour aider les
personnes vivant avec une maladie chronique à mieux
gérer son maladie et son traitement. Pendant longtemps,
les pratiques éducatives sont restées surtout informatives:
l’objectif était de transmettre au patient les connaissances
sur la maladie, dont il aurait besoin pour se traiter au
quotidien. L’expert-soignant partageait ses connaissances
avec le patient-profane. Au vu des résultats décevants et
au contact des sciences sociales, particulièrement des
sciences de l’éducation, les pratiques éducatives se sont
ensuite axées plus spécifiquement sur les comportements
de traitement. En se centrant sur les comportements de
traitement, les soignants ont aussi découvert l’expérience
du patient, ses croyances et ses peurs. Ils sont restés des
experts tentant d’appréhender l’expérience du patient de
manière positive, essayant donc de le considérer lui aussi
comme un expert. Les notions de changement et de
motivation ont pris une grande ampleur en regarde de la
complexité de la maladie. Les soignants ont été jusqu’à
remettre en question leur expertise, permettant ainsi à une
nouvelle forme du rapport soignant-soigné d’émerger : le
partenariat de soin. Il s’agit alors d’aider la personne à
mobiliser ses ressources pour parvenir à intégrer la maladie
et le traitement dans sa vie. Dans les parcours
professionnels, la formation initiale fonctionne comme un
vecteur de construction professionnelle. La formation
continue aborde les mêmes champs de professionnalité
mais offre de nouvelles perspectives qui engendrent des
ébranlements identitaires et des remises en question7.
Pouvant être conçue comme un complément à la formation
initiale et comme une occasion de structurer les
apprentissages expérientiels, la formation continue
modifie, au travers de nouveaux apports, la construction
globale de l’édifice personnel. L’investigation de l’identité
professionnelle a donc pour but de repérer les
transformations principales ayant eu lieu au cours de la
formation.
Dans cet article, il s’agit de s’intéresser à l’évolution de
l’éduction thérapeutique et à la manière avec laquelle les
soignants décrivent le rapport soignant-soigné à l’issue des
3 années de formation. Il s’intéresse également à
l’évolution des soignants dans leurs parcours
professionnels après leur passage dans la formation. Il est
196

pertinent et approprié dans le contexte des connaissances


actuelles. Dans cet article, il s’agit d’étudier impact d’un
programme de formation continue de soignants en
éducation thérapeutique du patient. Le problème a une
signification particulière pour la discipline infirmière,
puisqu’il peut être rencontré dans différents contexte de
soins, y compris dans divers pays. Il permet de mettre en
évidence que la formation en éducation thérapeutique de
l’infirmière est particulièrement importante.

Recension des écrits L’étude mentionne que depuis une dizaine d’années, les
programmes de formation continue en éducation
thérapeutique du patient se développent un peu partout
en Europe. Ils font suite à la publication en 1998 d’un
rapport de l’Organisation mondiale de la santé1, qui
souligne la plus-value des pratiques d’éducation
thérapeutique dans l’accompagnement des personnes
vivant avec une maladie chronique et propose des
recommandations pour la mise en œuvre de programmes
de formation pour les soignants.
C’est dans ce contexte que l’Université de Genève a
soutenu la création, au sein de la Faculté de médecine,
d’un diplôme de formation continue en éducation
thérapeutique du patient (DiFEP). Dès le commencement,
l’équipe pédagogique du DiFEP s’est préoccupée de
soutenir une réflexion sur l’identité du soignant spécialisé
dans l’accompagnement des patients chroniques. Loin
d’être une boîte à outils pour soignants démunis,
l’éducation thérapeutique remet profondément en question
le rapport soignant-soigné2. Elle invite le soignant à
s’interroger sur son expertise, son pouvoir et la légitimité
de ses interventions en regard de l’autodétermination du
patient. Cette petite recension permet d’identifier sur le
fondement des sources sur lesquelles se base l’étude. Cela
présente également la description de l’était actuelle de
manière claire et précis en lien avec la thématique. Cela
permet également une meilleure compréhension de
l’hypothèse et du but de la recherche. Elle est cohérente et
en lien avec le problème et le but de l’étude, constitue une
base solide et permet de mettre en évidence les
connaissances actuelles sur la question de la recherche.

Cadre de recherche Les concepts clés sont pour moi:


- L’éducation thérapeutique du patient. Il est décrit
clairement et de façon adéquate.
- Le patient atteint de maladie chronique : il est
décrit mais n’est selon moi pas suffisamment
développé.
- L’expert soignant : il n’est pas suffisamment
développé et décrit pour moi.
Le cadre conceptuel n’est pas clairement décrit, mais il est
possible d’imaginer que cette recherche s’appuie sur des
études antérieures.
197

Buts et question de Le but de l’étude est décrit clairement : évaluer l’impact du


recherche diplôme de formation continue en éducation thérapeutique
du patient sur la transformation de l’identité
professionnelle des soignants ayant suivi le programme. Il
n’y a pas de question de recherche énoncée.
Les auteurs font l’hypothèse que le soignant se formant à
l’éducation thérapeutique dans le cadre du DiFEP va
évoluer dans les perceptions qu’il a, à la fois du rôle du
patient dans sa prise en charge et de son propre rôle.
Les variables-clés sont énoncées comme la nature des
relations de pouvoir dans l’espace de travail, la place qu’y
occupent la personne et son groupe d’appartenance.

METHODE

Population et échantillon Une version papier du questionnaire a été envoyée à 49


soignants, ce qui correspond au nombre de personnes
diplômées au moment de la recherche ; 28 questionnaires
ont été retournés intégralement complétés (57 %).
L’auteur a essayé d’accroître la représentativité de
l’échantillon en effectuant une relance téléphonique, 21
participants n’ont pas répondu au questionnaire. Aucune
indication n’est disponible concernant ces non-réponses, ni
le manque de temps, ni l’éventuelle moindre importance
accordée par
les non répondants au DiFEP et à son impact dans leur
pratique clinique. Un tableau présente les caractéristiques
des 28 soignants
répondants, totalement représentatives de notre
population générale des 49 soignants interrogés
(homogénéité des sous-groupes).
Considérations éthiques Les auteurs expliquent qu’un dispositif est conçu pour
promouvoir l’autonomie de l’apprenant. En sus des
modalités pédagogiques interactives et de
l’accompagnement individualisé du projet de recherche-
action, les responsables de formation veillent à rendre les
évaluations transparentes et formatives
(coconstruction ou mise à disposition des critères
d’évaluation, propositions de réajustements) et à tenir à la
disposition des participants toutes les ressources
nécessaires pour qu’ils puissent résoudre leurs problèmes
d’ordre pédagogique ou institutionnel. Mais cela n’entre
pas directement dans le cadre de l’étude qui ne parle pas
de la sauvegarde des droits des participants ou des risques
et des bénéfices pour les participants.
Devis de recherche Le devis de recherche correspond à une étude qualitative
et quantitative car dans un premier temps, quatre
entretiens semi-structurés ont été menés avec quatre
soignants tirés au sort ayant obtenu le DiFEP. Les thèmes
principaux étaient les suivants : apprentissages effectués
au cours de la formation, transfert de ces apprentissages
dans la pratique et définition du rôle de spécialiste en
198

éducation thérapeutique puis Un questionnaire a été


développé à partir de ces thèmes et du cadre théorique.
Cette méthode de recherche est appropriée au problème,
puisqu’ils recherchent à mettre en évidence : trois
dimensions en utilisant des questions fermées avec des
échelles de Likert de 1 (pas du tout) à 6 (tout à fait) :
l’évolution de la perception qu’a le soignant du rôle du
patient dans sa prise en charge, l’évolution de la perception
qu’a le soignant de son propre rôle et l’évolution du
soignant dans son contexte professionnel. Des questions
ouvertes permettent d’enrichir notre compréhension des
trois dimensions. Les données qualitatives ont été traitées
par analyse de contenu thématique Les catégories
d’analyse ont été proposées par le premier auteur. Une
recherche de consensus s’est effectuée avec le second
auteur ;
- l’atteinte des objectifs spécifiques du programme et la
mise en lumière des éléments qui contribuent à ce résultat,
également par le biais de questions fermées et de
questions ouvertes. Les auteurs ont semblet-t-ils passé
passablement de temps sur le terrain.
Modes de collectes de Dans un premier temps, quatre entretiens semi-structurés
données ont été menés avec quatre soignants tirés au sort ayant
obtenu le DiFEP. Les thèmes principaux étaient les suivants
: apprentissages effectués au cours de la formation,
transfert de ces apprentissages dans la pratique et
définition du rôle de spécialiste en éducation
thérapeutique.

Dans un deuxième temps, les auteurs utilisent un


questionnaire qui a été développé à partir de ces thèmes
et du cadre théorique. Ce questionnaire explore :
- trois dimensions en utilisant des questions fermées avec
des échelles de Likert de 1 (pas du tout) à 6 (tout à fait) :
l’évolution de la perception qu’a le soignant du rôle du
patient dans sa prise en charge, l’évolution de la perception
qu’a le soignant de son propre rôle et l’évolution du
soignant dans son contexte professionnel. Des questions
ouvertes permettent d’enrichir notre compréhension des
trois dimensions. Les données qualitatives ont été traitées
par analyse de contenu thématique Les catégories
d’analyse ont été proposées par le premier auteur. Une
recherche de consensus s’est effectuée avec le second
auteur ;
- l’atteinte des objectifs spécifiques du programme et la
mise en lumière des éléments qui contribuent à ce résultat,
également par le biais de questions fermées et de
questions ouvertes.
Quatre autres participants ont été tirés au sort parmi ceux
ayant obtenu le DiFEP et le questionnaire leur a été soumis.
Le temps requis pour le remplir a été relevé : moyenne 41
minutes (34-49 mn). Un entretien a été conduit avec ces
quatre participants de manière à vérifier la compréhension
aux questions posées.
199

Le mode de collecte de données est décrit de manière


précise.
Conduite de la recherche Le processus de collecte des données a été clairement
décrit et expliqué. Toutes les données ont été recueillies
dans un premier temps par un entretien puis à l’aide de
différents questionnaires. Le processus de collecte des
données est décrit de manière simple.
Analyse des données Les données qualitatives ont été traitées par analyse de
contenu thématique Les catégories d’analyse ont été
proposées par le premier auteur. Une recherche de
consensus s’est effectuée avec le second auteur. Il n’est
pas spécifié comment les questionnaires écrits ont été
analysé. Le résumé des résultats est compréhensible : A
l’issue de leur formation, 18 soignants (65 %)
reconnaissent que la formation les a tout à fait aidés à
évoluer dans leur perception du rôle du patient dans sa
prise en charge, quatre soignants beaucoup (14 %), quatre
soignants passablement (14 %) et deux très peu (7 %).
Les différents thèmes font ressortir adéquatement la
signification des données.
RESULTATS

Présentation des résultats Les résultats sont présentés à l’aide de tableaux et de


graphiques et logiquement associés entre eux. Ils sont
résumés par un texte narratif.
A l’issue de leur formation, 18 soignants (65 %)
reconnaissent que la formation les a tout à fait aidés à
évoluer dans leur perception du rôle du patient dans sa
prise en charge, quatre soignants beaucoup (14 %), quatre
soignants passablement (14 %) et deux très peu (7 %).
Les questions ouvertes permettent d’affiner notre
compréhension du rapport soignant-patient vu par les
soignants formés au DiFEP. Les expressions utilisées par
les soignants au terme de leur formation pour décrire le
rôle du patient dans sa maladie et son traitement ont été
regroupées par thèmes ; elles sont présentées dans le
tableau 2. Les catégories d’analyse émergent donc du
discours des participants ainsi que de l’évolution historique
du rapport soignant-soigné décrite et référencée ci-dessus
où l’on voyait qu’aux trois époques - années 70 centrées
sur l’information du malade ; années 80 et 90 préoccupées
par l’acquisition par le patient de compétences
d’autogestion de la maladie et du traitement ; et plus
dernièrement élargissement de la notion de compétence
au soutien à l’autodétermination du patient - correspondait
une nouvelle figure du rapport soignant/soigné. A l’issue
de leur formation, 15 soignants (53%) déclarent avoir tout
à fait évolué dans leur perception de leur propre rôle, huit
soignants beaucoup (29 %), quatre soignants
passablement (14 %) et un, un peu (4 %) (figure 2).
L’analyse révèle donc trois modalités possibles du rapport
soignant-soigné : « expert-profane », « expert-expert » et
« partenaires de soin ». (…)
200

Le tableau 6 résume l’appréciation par les répondants de


l’impact sur leur apprentissage des principales
interventions ou modalités pédagogiques utilisées au cours
du DiFEP. De nombreux point forts et quelques limites sont
ainsi exprimés.

DISCUSSION

Interprétations des Seuls 28 questionnaires sur 49 ont été rendus malgré une
résultats relance téléphonique. Comme dit précédemment, le
nombre réduit de réponses au questionnaire peut être
compris de différentes manières : investissement
important pour le remplir (questions ouvertes et temps
requis), moindre importance accordée par certains
participants à la portée de la formation DiFEP dans leur
pratique clinique, voire déception pour d’autres de ne pas
avoir pu bénéficier d’une promotion institutionnelle grâce
à la formation.
Pour confirmer ces hypothèses, il serait nécessaire d’avoir
des entretiens approfondis avec les non-répondants ; par
ailleurs, il nous semblerait également pertinent à ce stade
de mieux connaître les motifs d’engagement en formation
des participants du DiFEP. Tous les répondants n’ont pas
répondu systématiquement à chaque question ouverte.
Toutefois, la validation des catégories d’analyse est limitée
puisque seul un consensus entre les deux premiers auteurs
a été élaboré ; pour satisfaire l’exigence de triangulation,
importante au regard du critère de crédibilité en recherche
qualitative, il aurait été enrichissant de concevoir une
validation externe et/ou une validation auprès des
répondants eux-mêmes.
Compte tenu des limites de l’étude évoquées ci-dessus, ce
travail est une étude préliminaire exploratoire qui permet
de dégager des pistes de recherches à approfondir
ultérieurement par d’autres travaux.
En tenant compte des limites évoquées, notre étude met
en évidence que la plupart des participants du DiFEP ayant
participé à l’étude ont évolué dans leur identité
professionnelle au cours des trois ans de leur formation.
On appelle « identité professionnelle » un ensemble de
valeurs, de normes et procédures qui fondent les
représentations collectives d’un groupe et guident la
pratique professionnelle. Elles donnent aux personnes le
sentiment d’appartenir à un groupe professionnel distinct.
L’identité professionnelle se construit sur la base de
l’identification aux pairs. Le fait de se reconnaître une
identité professionnelle dépend de la reconnaissance ou de
la non-reconnaissance des savoirs, compétences et des
images de soi8. Nos résultats soutiennent l’idée que les
soignants ont évolué dans leurs valeurs, leurs perceptions
du rôle du patient et de leur rôle vers une modalité du
rapport soignant-soigné que nous avons appelée «
partenariat de soin ». Le soignant spécialiste en ETP saura
201

élargir sa compréhension du patient pour l’accueillir


totalement et formuler un projet éducatif sur mesure. La
relation entre les deux partenaires devient le socle sur
lequel se construit le projet éducatif. L’éducation
thérapeutique du patient est intégrée fortement dans les
soins, rendant peu pertinente la délégation de l’acte
éducatif à d’autres professionnels. Si un nombre important
de participants du DiFEP n’ont pas attendu de commencer
leur formation pour s’interroger sur le rapport soignant-
soigné, nos résultats nous informent néanmoins sur le rôle
de catalyseur joué par une formation de ce type. Il est en
effet bien connu que la formation continue vient plus
souvent soutenir et orienter des réflexions déjà entreprises
que déclencher de nouvelles vocations. Mais pour que
l’adulte s’engage dans un processus de remise en jeu de
ses comportements et des représentations qui sont
supposées les interpréter, il faut que les convictions qu’il a
érigées en raison d’être pour rendre compte de son
expérience soient ébranlées11. C’est ce qui arrive aux
soignants se formant au DiFEP : ils ont pour la plupart
expérimenté l’insuffisance de leurs compétences dans
l’accompagnement des personnes vivant avec une maladie
chronique ou vécu un décalage trop grand entre leur vision
du soin et leurs pratiques effectives. Enfin, l’élargissement
des pratiques d’éducation thérapeutique à des maladies
chroniques comme l’obésité a dans certains cas obligé les
soignants à reconnaître leur propre impuissance à les
accompagner. Cette reconnaissance de l’impuissance du
soignant est un moment clé dans la transformation de son
identité professionnelle. Dans une étude préliminaire, nous
avions d’ailleurs mis en évidence que ce sentiment
d’incompétence pouvait être à l’origine d’un projet de
formation continue en ETP12. Une étude plus approfondie
portant sur les motifs d’engagement en formation des
participants du DiFEP permettrait de mieux appréhender
cette question.

Le tableau 6 présente les éléments qui contribuent à


l’apprentissage des participants au cours de leur formation.
Il met en évidence, entre autres, deux résultats a priori
contradictoires, à savoir l’importance qu’ils accordent à la
rencontre et au partage avec les autres participants, et
l’utilité et la pertinence de l’accompagnement à la
conception et à la mise en œuvre du projet éducatif. Si
notre dispositif de formation reste classique dans sa forme
– milieu d’apprentissage fermé et guidance
majoritairement externe –, les efforts mis en oeuvre pour
favoriser l’interactivité sont reconnus par les participants
comme un des points forts de la formation. Il est d’ailleurs
possible que les échanges entre participants soient un des
éléments qui favorise la transformation identitaire : le
DiFEP est un lieu où l’on rencontre d’autres soignants
confrontés aux mêmes difficultés avec les patients et aux
mêmes enjeux institutionnels. Cette identification avec
202

d’autres renforce la légitimité de chacun à se positionner


autrement vis-à-vis des autres, patients et institutions. A
l’inverse, l’accompagnement du projet éducatif a pour
objectifs d’individualiser le parcours de formation et de
faciliter le transfert des apprentissages. En soulignant son
importance dans leur apprentissage, les répondants au
questionnaire justifient les efforts entrepris par l’équipe de
formation pour que les principes éducatifs défendus au
cours de la formation ne restent pas lettre morte.

Tous les résultats sont interprétés en fonction de


l’hypothèse initiale. L’interprétation des résultats sont
conformes aux résultats, les liens entre les deux sont
réalisés et mis en évidence tout au long de la discussion.
La conclusion découle logiquement des résultats : La
formation en ETP telle que nous la proposons au DiFEP a
donc pour objectif général de permettre aux soignants
d’aider les patients à mieux gérer leur maladie et leur
traitement. L’évolution des pratiques éducatives et
l’élargissement de l’éducation thérapeutique à de nouvelles
maladies chroniques remettent régulièrement en question
les termes du rapport soignant-soigné. Les participants du
DiFEP le disent ; il est question pour eux de redonner une
place de choix au patient au sein de la relation
thérapeutique, quitte à perdre du pouvoir. Amenés à
repenser différemment leur propre rôle dans
l’accompagnement des personnes vivant avec une maladie
chronique, ils doivent alors réinventer une posture qui à la
fois intègre la transformation de leurs valeurs
professionnelles, et respecte la vision qu’ils ont de leur
responsabilité professionnelle de soignant. Cette nouvelle
posture demande un réel investissement et de multiples
ajustements. L’émergence du patient sujet de sa santé
peut se faire dans le cadre de la relation de soins à
condition que le soignant éducateur accepte de se laisser
toucher en tant que personne par la personne qui est en
face de lui13. On ne peut, en effet, entreprendre d’éduquer
sans accepter d’entrer soi-même dans un processus de
transformation. Les apports de la pédagogie, de la
psychologie et de la sociologie sont utilisés pour soutenir
cette transformation et offrir des outils pour rendre
opératoire cette nouvelle conception du rapport soignant-
soigné qui vise à soutenir l’autodétermination du patient.
La formation continue est souvent l’occasion de
transformations qui ont une portée identitaire14. Les
formateurs sont de plus en plus appelés à faciliter le
chemin de la prise en charge personnelle de la formation
continue. Aussi doivent- ils se préoccuper non seulement
des connaissances qu’ils transmettent mais surtout
d’accompagner les transformations de l’identité
professionnelle ayant lieu au cours des formations en
éducation thérapeutique du patient.
Conséquences et Les auteurs expliquent que la formation continue est
recommandations souvent l’occasion de transformations qui ont une portée
203

identitaire14. Les formateurs sont de plus en plus appelés


à faciliter le chemin de la prise en charge personnelle de la
formation continue. Aussi doivent- ils se préoccuper non
seulement des connaissances qu’ils transmettent mais
surtout d’accompagner les transformations de l’identité
professionnelle ayant lieu au cours des formations en
éducation thérapeutique du patient.

Ils manquent des liens avec d’autres études qui pourraient


améliorer la discussion des résultats.

Grilles adaptées du Fortin (2010)

Brod, M., Kongsø, J. H., Lessard, S., & Christensen, T. L. (2009). Psychological insulin
resistance: patient beliefs and implications for diabetes management. Quality of Life Research
: an International Journal of Quality of Life Aspects of Treatment, Care and
Rehabilitation, 18(1), 23-32.

Eléments d’évaluations Questions fondamentales à se poser

Titre Le titre précise clairement les concepts : la résistance à


l’insuline, les croyances et les implications des patients et
la gestion du diabète mais pas la population.
Résumé Le résumé synthétise clairement le résumé de la
recherche :
But : Définir et comprendre le patient ayant une résistance
psychologique à l’insuline (PIR) et son impact sur la gestion
du diabète.
Méthode : Revue systématique de littérature d’un comité
de pairs de lectures de revues utilisant la base de données
Medline comprenant tous les articles en anglais de 1985 à
2007. La population incluant les patients atteints de
diabète de type 1 et de type 2 sans insuline et ceux qui
utilisent actuellement de l’insuline. Un total de 116 articles
a été examiné.
Résultats : La résistance psychologique à l’insuline est
influencée par les croyances et les connaissances des
patients sur le diabète et l’insuline, l’auto-perception
négative et les barrières comportementales, la peur des
effets secondaires et des complications de l’utilisation de
l’insuline et la stigmatisation sociale. Ces influences
étiologiques, à la fois de façon indépendante et en
combinaison, constituent la résistance psychologique à
l’insuline d’un patient qui peut se traduire à la fois par la
réticence des patients et initier et intensifier le traitement,
ce qui conduit à un retard d’initiation du traitement et
compromet le contrôle du glucose.
Conclusion : La résistance psychologique à l’insuline est
complexe et multiforme. Elle joue un rôle important, bien
204

que souvent ignorée dans la gestion du diabète. Aider les


professionnels des soins de santé à mieux comprendre la
résistance psychologique à l’insuline du point de vue du
patient devrait aboutir à des résultats de traitement
améliorés. En adaptant les traitements aux patients avec
des résistances psychologiques à l’insuline, les cliniciens
peuvent être mieux en mesure d’aider leurs patients à
commencer plus tôt un traitement d’insuline et d’améliorer
la conformité, facilitant ainsi le contrôle glycémique cible.

INTRODUCTION

Problème de la recherche Le problème à l’étude est clairement formulé, il est


approprié dans le contexte des connaissances actuelles et
a une signification particulière pour la discipline infirmière
car cette dernière est directement concernée et peut
l’influencer :
Historiquement, l’insuline a été sous-utilisée « en dernier
recours » comme option dans la gestion du diabète.
Cependant, elle devient de plus en plus valorisée en raison
de sa capacité à promouvoir des niveaux appropriés de
contrôle de la glycémie, la diminution du risque à long
terme de complications et aucun effet négatif significatif
sur la qualité de vie du patient. « Malheureusement,
l’insuline n’est pas utilisée assez tôt, assez souvent ou
assez agressivement pour permettre aux patients
d’atteindre les objectifs glycémiques pour prouver la
réduction de la morbidité et la mortalité ». L’initiation à
l’insulinothérapie est souvent un des choix les plus difficiles
et importants que les personnes atteintes de diabète
doivent faire. Parce que l’utilisation de l’insuline implique
souvent des perceptions négatives, la décision et la
thérapie peuvent présenter un obstacle psychologique et
logistique, conduisant le patient à une résistance au
traitement. La résistance psychologique à l’insuline peut
être définie comme une opposition psychologique envers
l’utilisation de l’insuline entre la personne diabétique et son
prescripteur. La résistance à l’insuline est une notion
multiforme qui englobe les facteurs psychologiques et le
complexe de l’interaction de ces facteurs quand une
personne fait face à la décision de commencer un
traitement à l’insuline et /ou de se conformer à un
traitement en cours. La résistance à l’insuline représente
un ensemble complexe de croyances au sujet de la
signification de la thérapie à l’insuline, une mauvaise auto-
efficacité concernant les compétences nécessaires pour la
thérapie à l’insuline, la peur des injections et un manque
d’informations précises.
Ces croyances peuvent être influencées par les
expériences passées, l’attitude des autres, la perception
des participants de leur diabète et leur compréhension du
processus de la maladie. Etant donné que plus de 50% des
personnes atteintes de diabète ont de l’insuline et le fait
205

que l’insuline est le plus puissant médicament disponible


pour atteindre les objectifs glycémiques, on pourrait
supposer que l’initiation à l’insuline et la compliance ne
serait pas un enjeu majeur clinique. En réalité, la
résistance psychologique à l’insuline n’est pas un facteur
rare, c’est celui qui influence négativement tant l’initiation
(commencement) que la conformité du traitement à
l’insuline. Il a été démontré que pour une majorité de
patient diabétique non insulinodépendant l’insuline ne fera
pas une différence dans leur santé globale. Et bien que
73% des patients de type 2 commençant étaient réticents
à le faire dans un premier temps. 40% des patients non
insulino-dépendant ne croient pas que l’insulinothérapie
les aidera à atteindre un bon équilibre glycémique contrôlé
ou à améliorer leur pronostic. De plus, en examinant
l’empressement des patients non-insulinodépendant
diabétiques de type 2 à commencer l’insuline si elle est
prescrite, il a été constaté que des attitudes négatives à
l’égard de l’insuline étaient fréquentes avec une moyenne
de 3.1 croyances négatives identifiées par sujet.
En plus de l’impact sur l’initiation et l’observance du
traitement à l’insuline, la résistance psychologique à
l’insuline peut aussi influencer les aspects physiques,
sociaux et psychologiques de la qualité de vie, ainsi que la
satisfaction de traitement. Le contrôle glycémique sous-
optimal conduit à un fardeau accru pour la santé, qui, à
son tour, peut entraîner une diminution de la capacité à
exercer des activités et des actions qui sont importantes
pour la qualité de vie. Ainsi, à long terme, les objectifs de
traitement cliniques peuvent être compromis en raison des
préoccupations à court terme des patients avec une
résistance psychologique à l’insuline. La satisfaction de
traitement qui est un équilibre délicat entre la perception
du patient et l’efficacité est également directement
touchée par la résistance psychologique à l’insuline,
comme les croyances influencent les perceptions de
satisfaction. Par exemple, la résistance psychologique à
l’insuline, en raison de la crainte de gain de poids, est
susceptible d’augmenter la résistance psychologique du
patient et de la charge du traitement qui à son tour peut
réduire la satisfaction du traitement.
Malheureusement, même si le patient avec des résistances
psychologiques à l’insuline est commun, les médecins
peuvent se sentir incapables de gérer les résistances
psychologique de leurs patients qui ont besoin d’aide pour
faire face à la peur et à l’anxiété ressenti à propos de leur
diabète et de son traitement. Moins de la moitié des
professionnels de la santé interrogés dans l’étude sur les
attitudes, les souhaits et les besoins dans le diabète
(DAWN) ont estimé qu’ils étaient en mesure d’identifier et
d’évaluer les besoins psychologiques de leurs patients.
206

Recension des écrits Comme c’est une revue de littérature systématique


d’articles, une recension des écrits a donc été effectuée et
est la base de l’étude.
Cadre de recherche Les concepts clés sont les adaptations de style de vie, les
facteurs culturels et les obstacles comportementaux. Ils
sont liés au but de l’étude mais pas clairement définis.
Buts et question de Le but de l’étude est clairement énoncé : Le but de cet
recherche article est de présenter les résultats d’une revue de
littérature systématique d’articles liée à la définition et la
compréhension du patient et de l’impact de la résistance
psychologique à l’insuline sur la gestion du diabète arbitrés
par un comité de pairs. Le but de cette recherche est
d’aider les cliniciens à traiter les questions des résistances
psychologiques à l’insuline avec leurs patients et
d’identifier le traitement d’insuline optimal pour un patient
donné.

Il n’y a pas de question de recherche ou d’hypothèses


émises.
METHODES

Population et échantillon Comme c’est une revue de littérature, les critères de


recherche documentaire et de sélection d’articles sont
mentionnés :

La recherche documentaire a été réalisée selon la US


National Bibliothèque de la base de données MEDLINE de
médecine. La recherche inclut tous les articles publiés en
anglais, le premier auteur de langue maternelle, à partir
de 1985 et se terminant en 2007. L’objectif était de
représenter la littérature historique et actuelle pertinente.
La recherche de références croisées a utilisé des
références d’articles passées en revue, PubMed et des
recherches dans Google ont alors été conduites pour des
articles supplémentaires. La recherche a été arrêtée
lorsque la saturation de nouvelles informations a été
atteinte et que les recherches supplémentaires n’ont pas
identifiées de nouveaux articles. Les mots clés et
expressions utilisées pour la recherche étaient : Résistance
psychologique à l’insuline, la résistance à
l’insulinothérapie, les effets secondaires de l’insuline/
complications liées à la réticence à traiter le diabète, refus
de traitement, les obstacles à la conformité de l’insuline, le
passage à la thérapie de l’insuline, la race, l’ethnie, la
culture, les questions de genre, la barrière à l’initiation de
l’insuline, la réticence du patient à l’insuline, l’adaptation
psychologique au diabète, insuline, aiguille, l’anxiété de
l’injection, la phobie/la peur, les problèmes psychologique
liés au diabète, les aspects psycho-social du traitement du
diabète, les perceptions des patients, l’acceptation de
l’insuline, l’adhésion à l’insuline et la préférence du patient.
Aucune limitation en ce qui concerne le type de conception
de l’étude (qualitative, quantitative et incluant les articles
207

de revus) ont été imposées à la recherche. La population


de l’étude comprenait des patients de diabète de type 1 et
de type 2, non insulino-dépendant et ceux qui utilisent
actuellement de l’insuline. Un total de 109 articles a été
examiné et l’information a été qualitativement synthétisée
selon des groupes (par exemple les adaptations de style
de vie, les facteurs culturels, les obstacles
comportementaux) qui ont émergé comme concepts
répétitifs lors de l’examen du processus.

Considérations éthiques Il n’y a pas directement de participants.


Devis de recherche C’est une revue de littérature, il n’y a donc pas de temps
passé sur le terrain et auprès des participants.
Modes de collectes de C’est une revue de littérature, la collecte de données ce
données fait sur des articles.
Conduite de la recherche C’est une revue de littérature.
Analyse des données Les articles sont arbitrés par un comité de pairs. Un total
de 109 articles a été examinés et l’information a été
qualitativement synthétisées selon des groupes (par
exemple les adaptations de style de vie, les facteurs
culturels, les obstacles comportementaux) qui ont émergé
comme concepts répétitifs lors de l’examen du processus.

RESULTATS

Présentation des résultats Les résultats sont présentés uniquement à l’aide d’un texte
narratif. Les thèmes sont logiquement associés entre eux.

Définit et comprendre le continuum complet des


composants de la résistance psychologique à l’insuline.
La synthèse de la littérature a révélé que la résistance à
introduire l’insuline ou de se conformer à un traitement
d’insuline au fil du temps peut être touchée par les
croyances des patients et les connaissances du diabète et
de l’insuline; des auto-perceptions négatives et des
attitudes barrières (sentiment d’échec personnel ou
d’auto-blâme dans la nécessité de l’utilisation de l’insuline,
la peur de l’injection); la crainte des effets secondaires et
des complications résultant de l’utilisation de l’insuline :
aussi bien que les adaptations de style de vie, les
restrictions exigées par l’utilisation d’insuline et la
stigmatisation sociale. Ces influences éthologiques, que ce
soit indépendamment ou en combinaison, constituent les
résistances psychologiques à l’insuline d’un patient.
Les croyances et les connaissances sur le diabète et
l’insuline
Le manque de connaissances sur le diabète et
l’insulinothérapie ou les croyances et les idées erronées sur
la maladie et le traitement contribuent à la résistance
psychologique à l’insuline. Par exemple, certains patients
croient que l’insuline, plutôt que le diabète, leurs causes
de grave problèmes de santé et des complications graves
208

ou chroniques, telles que l’amputation, la crise cardiaque


ou peut-être la cécité et même la mort.
Les patients peuvent également percevoir que l’insuline est
de plus une maladie grave et/ou que l’insuline implique que
l’initiation de l’insuline signifie qu’ils deviennent « plus
malades » ou que leur maladie a dramatiquement
progressée et est devenue plus sérieuse ou qu’ils sont à la
« fin de leur route ».
Les auto-perceptions négatives et les barrières
comportementales
Les résistances psychologiques à l’insuline peuvent être le
résultat d’un sentiment d’échec personnel ou d’auto-blâme
au sujet de la nécessité d’un traitement d’insuline. Ce sens
de l’échec peut être le résultat du sentiment que l’insuline
est nécessaire parce qu’ils ont « échoué » à d’autres
traitements ou qu’ils n’ont pas contrôlé leur maladie ou
parce qu’ils n’ont pas correctement pris soin d’eux-mêmes
ou n’ont pas été en mesure de gérer eux-mêmes leur
maladie avec un régime alimentaire, de l’exercice ou des
médicaments oraux seuls. Ce sentiment d’échec personnel
peut laisser le patient avec un sentiment d’échec et de
culpabilité et la conviction qu’ils vont dans l’impossibilité de
contrôler la maladie dans le futur, quel que soit le
traitement, et que l’insuline ne sera pas efficace et ne fera
pas une différence positive pour leur santé globale.
L’insuline peut également être perçue comme une menace
ou une peine, ce qui entraîne de la colère ou de la trahison,
parce que les patients peuvent se sentir injustement puni
pour de mauvais auto-soins.
Les auto-perceptions négatives et les barrières
comportementales supplémentaires qui peuvent jouer un
rôle dans la résistance psychologique à l’insuline
comprennent : un vœu pieux que l’insuline n’est pas
nécessaire, la procrastination concernant le traitement, la
croyance que les gens traitent les utilisateurs d’insuline
différemment, qu’ils ne sont plus « normaux », qu’ils sont
maintenant dépendant ou comme un toxicomane, ou qu’ils
sont mal éduqués ou mal équipés pour faire face aux
exigences quotidiennes de la thérapie à l’insuline.
Les attitudes barrières « peur des injections » se
composent de plusieurs composants qui peuvent résulter
en résistance psychologique à l’insuline, y compris : la
préoccupation des techniques, la crainte que les injections
soient douloureuses, la peur de s’infliger des
automutilations, la peur de l’auto-injection ou l’aversion
des injections quotidiennes, l’anxiété généralisée et la
phobie des aiguilles. Plus précisément, on a montré que
les préoccupations techniques à inclure sont : l’anxiété au
sujet de la maîtrise des compétences de se donner soi-
même une injection, le tracas général de recevoir des
injections, la préoccupation de la préparation de la dose
d’insuline, l’appréhension au sujet de la bonne technique
d’injection par rapport à l’aiguille, une mauvaise auto-
efficacité, des préoccupations concernant les compétences
209

liées à l’administration d’une injection, ainsi qu’un manque


général de confiance en ce qui concerne la capacité à gérer
les demandes d’insulinothérapie/de traitement.
L’anticipation de la crainte que les injections peuvent être
douloureuses contribue également à une anxiété générale
au sujet des injections. De plus, certains patients croient
que l’auto-injection d’insuline est contre nature. Bien que
la phobie de l’aiguille clinique est rare (1%), des
« résistances » ou « l’inconfort » de l’aiguille a été montré
pour être commun avec des traitements auto-injectable.

Les adaptations de style de vie et les restrictions

Les patients peuvent avoir des préoccupations que


l’insuline ajoute à la charge, du stress qu’ils éprouvent déjà
dans la gestion de leur diabète sur une base quotidienne,
et ne se sentent pas convaincus qu’ils peuvent gérer les
demandes de la thérapie à l’insuline au jour le jour. Les
craintes, perçues ou réelles, que la thérapie à l’insuline
sera une source de désagréments et causera une perte de
liberté personnelle qu’elle limitera sévèrement leur vie et
ne conviendra pas, leur consommera du temps et qu’elle
sera complexe à gérer peut également faciliter la
résistance psychologique à l’insuline. Le traitement à
l’insuline a été associé à une perte perçue du contrôle de
sa vie et comme une restriction quotidienne qui prend le
contrôle de sa vie, ce qui entraîne un sentiment
d’impuissance et défavorable à l’affectation de
l’indépendance et du style de vie.
La peur des effets indésirables/des complications

Les patients peuvent éprouver des résistances


psychologiques à l’insuline à la suite d’idées fausses en ce
qui concerne leur maladie, de sorte qu’ils attribuent des
complications du diabète à l’utilisation de l’insuline plutôt
qu’aux contrôles insuffisants de glycémie. En plus des
idées fausses concernant les complications, les patients
s’inquiètent aussi des effets secondaires potentiels et des
complications comme la prise de poids, l’hypoglycémie et
le risque cardiovasculaire, qui peut être dû à l’utilisation
d’insuline.
L’hypoglycémie et la prise de poids sont les effets
secondaires les plus courants qui conduisent à la résistance
psychologique à l’insuline. L’anticipation de la prise de
poids avec la thérapie à l’insuline et la discipline nécessaire
pour le compenser sont des fardeaux psychologiques qui
peuvent causer un sentiment négatif envers la thérapie à
l’insuline. Pour ceux qui sont déjà en surpoids et qui ont
un mauvais profil de risque cardiovasculaire, la perspective
d’une prise de poids supplémentaire peut par conséquent,
être un obstacle majeur à la fois à l’initiation et à
l’intensification de l’insuline pour les patients et les
fournisseurs de soins de santé. L’omission de l’insuline
intentionnelle a été trouvée dans approximativement un
210

tiers des femmes de tous les âges avec un diabète de type


1, avec approximativement la moitié du rapport de
personnes interrogées omettant l’insuline pour des buts de
gestion de poids. L’omission d’insuline pour contrôler le
poids est fréquente chez les femmes et peut contribuer à
de mauvais contrôles glycémiques et des risques de
complications. De plus, une augmentation du poids dans
le diabète de type 2 est associée à une résistance accrue
à l’insuline de sorte que la prise de poids peut même
compromettre l’efficacité du traitement, ainsi renforce
davantage la croyance que l’insuline n’est pas bonne pour
la santé et renforce la résistance psychologique à l’insuline.
La peur de l’hypoglycémie peut aussi être un obstacle
majeur pour atteindre un contrôle optimal glycémique.
L’hypoglycémie peut donner lieu à une forte insécurité ;
même si on est émotionnellement préparé à cette
complication, la pensée de futurs épisodes peut provoquer
des sentiments de peur et perturber. Dans les tentatives
d’évitement de ces épisodes, les personnes atteintes de
diabète peuvent modifier leur maintien des niveaux
glycémiques « pour ne pas supprimer le glucose dans le
sang afin d’éviter une hypoglycémie », particulièrement
pendant le travail ou dans les heures scolaires.

Stigmatisation sociale

La stigmatisation sociale ou de l’inconfort lié au traitement


pour le diabète est la peur, la perception ou la réalité de
l’incompréhension du public sur le traitement et /ou la
nature du diabète en tant que maladie chronique. Il est
une composante majeure de la satisfaction du traitement
dans le diabète. Etant donné que l’insuline injectable est le
système de distribution le plus courant pour le traitement
de l’insuline, il n’est pas surprenant que la stigmatisation
sociale joue un rôle clé dans la résistance psychologique à
l’insuline parce que les flacons et les seringues portant une
forte connotation négative et sont généralement
identifiées soit avec les toxicomanes par voies
intraveineuses ou à une maladie grave. La nécessité
d’utiliser des seringues dans un lieu public peut entraîner
des sentiments de gêne sociale et de rejet social. En outre,
il peut être gênant et frustrant, car les personnes atteintes
de diabète croient souvent qu’ils doivent se cacher pour
faire leurs injections afin d’éviter de déranger d’autres
personnes. En outre, il peut y avoir des craintes de la part
du patient que l’utilisation de seringues nuirait
significativement leur relation avec les autres ou que la
prise de l’insuline aboutira à un traitement différent de la
part des membres de la famille et des amis. Ainsi, la peur
de la stigmatisation sociale lors d’une injection en public
peut influencer l’observance au traitement, comme
l’absence d’un secteur privé pour l’injection peut entraîner
soit une injection trop tôt ou dans certains cas, l’omission
de l’injection. Les perceptions des patients sur la
211

stigmatisation sociale pour l’auto-injection de l’insuline en


public peuvent avoir un effet restrictif sur les efforts dans
la gestion de la maladie. La conséquence d’expériences
précédentes négatives, ou la peur de l’expérience
négative, peut conduire à un manque de motivation en
raison de la gêne occasionnée et des embarras liés aux
injections, des patients choisissent des endroits
suboptimales pour les injections lorsqu’ils sont loin de la
maison, comme dans les toilettes publiques peut retarder
des injections et éviter des activités sociales. En fin de
compte, la compréhension et l’adhésion des patients à la
pratique de l’autogestion du diabète appropriées ne se
traduit pas dans la pratique si la perception de la
stigmatisation sociale est répandue.

La résistance psychologique à l’insuline et la


gestion du diabète

Pour que tout traitement soit d’une efficacité optimale, il


doit être introduit, en ajustant la dose correctement au fil
du temps, et la conformité du traitement doit être atteinte.
La résistance psychologique à l’insuline peut être une des
principales étiologies expliquant à la fois la réticence des
patients à initier et à intensifier le traitement. Le problème
de démarrage de l’insuline a un impact plus immédiat et
est généralement évident à la fois pour le clinicien que
pour le patient. Le problème de ne pas initier ou de
retarder le traitement de l’insuline est plus éloigné et peut
être moins évident pour un patient et augmenter
progressivement le risque de complications liées au
diabète. Des réticences pour initier une thérapie à l’insuline
dans un temps opportun contribuent à prolonger des
périodes de faibles contrôles glycémiques chez les
personnes atteintes de diabètes, et en fin de compte,
augmente les risques neuropathiques, de complications
microvascualaires et macrovascualaires. La non-
compliance au traitement à l’insuline en cours (suivi)
présente ses propres conséquences dans les faibles
contrôles glycémiques et le risque accru de complications.
La résistance psychologique à l’insuline au début du
traitement n’est pas rare, bien que les estimations de sa
prévalence varient. Cependant, il existe des preuves de
plus en plus certaines que les patients refusent de
commencer le traitement à l’insuline malgré des contrôles
de glucose suboptimales. La majorité des patients non
insulinodépendants ont signalé qu’ils étaient réticents
(28.2%) ou peu disposés (24%) pour débuter l’insuline si
elle est prescrite. Dans une clinique un essai randomisé de
thérapie à l’insuline sur des patients avec un diabète de
type 2, 27% a d’abord refusé le traitement. En outre, 73%
des patients ayant un diabète de type 2 commençant un
programme d’éducation sur le diabète ou l’introduction de
l’insuline étaient réticents à le faire dans un premier temps.
Les attitudes perçues par les médecins au moment du
212

diagnostic peuvent être critiques du point de vue des


patients au sujet de la gravité du diabète et de leur
comportement d’autogestion ultérieur. Les attitudes à
l’égard de l’insulinothérapie sont influencées par les
interactions des patients avec les professionnels de la
santé, les professionnels de la santé, les expériences
personnelles, les observations et ce que les autres disent.
Dans une étude sur les personnes âgées atteints de
diabète de type 2, le principal facteur qui a montré
l’explication de l’intention pour le traitement à l’insuline
(70%) est l’opinion d’autres personnes importantes, en
particulier l’interniste de traitement, le médecin de famille
et l’infirmière diabétologue. Le patient et la relation avec
le fournisseur de soin a une influence sur le niveau de la
crainte de l’injection et peut être particulièrement fort le
jour où les patients viennent pour commencer l’insuline.
Cette crainte peut être exacerbée par les inquiétudes des
patients de révéler leur crainte au médecin traitant.
Tous les composants de la résistance psychologique à
l’insuline peuvent interférer non seulement avec l’initiation
au traitement de l’insuline, mais aussi avec les tentatives
d’intensifier et d’accroître la conformité avec la thérapie à
l’insuline pour les personnes qui utilisent déjà l’insuline.
Moins d’une personne sur 5 atteintes de diabète (19.4%
de type 1 et 16.2% de type 2) ont indiqué qu’ils
respectaient pleinement tous les aspects de leurs régimes
prescrits. Dans une étude de femmes avec « un diabète
insulino-dépendant », une mauvaise observance résultant
de l’omission à l’insuline était liée à une alimentation
désordonnée, au faible contrôle glycémique, plus
d’hospitalisations concernant le diabète, une plus grande
détresse psychologique (générale et spécifique au
diabète), une plus grande crainte de l’hypoglycémie, un
plus haut taux de rétinopathie et de neuropathie, un
pauvre régime d’adhésion, et de plus grandes craintes
concernant l’amélioration de la gestion du diabète, ce qui
peut conduire à un gain de poids.
Bien qu’il soit clair que les éléments qui influencent la
résistance psychologique à l’insuline si un patient initie un
traitement au moment optimal, plutôt que de retarder le
traitement, ce qui est conforme au traitement, l’importance
relative d’une étiologie à la résistance psychologique à
l’insuline donnée, l’influence peut varier selon l’endroit où
le patient est en cours de traitement. En outre, le
classement des différentes composantes de la résistance
psychologique à l’insuline chez les patients qui n’ont pas
commencé un traitement à l’insuline peuvent différer
sensiblement des facteurs influençant déjà ceux sur
l’insuline. Par exemple, pour les patients non insulino-
dépendant, la perception de combien d’injection par jour
qui seront nécessaires peuvent avoir une influence
négative, alors que les patients insulino-expérimentés sont
moins impactés par la fréquence des injections et ont plus
de valeurs en amélioration dans leurs contrôles
213

glycémiques. Plus loin, des entrevues avec des patients au


sujet des obstacles qui entravent la transition vers un
traitement à l’insuline chez les patients non insulino-
dépendants, la croyance que le diabète n’était pas une
maladie très grave était le principal obstacle à la thérapie
d’insuline, alors qu’il était l’un des obstacles les moins
importants pour ceux qui sont déjà sous insuline (47%
contre 7%, P B 0,0001). Les principaux obstacles pour les
patients non insulino-dépendants ont été les craintes
associées aux injections (24% contre 11% pour les non-
insulino dépendants, P égal 0,009), et la peur de
l’hypoglycémie (12% contre 4%, P égal 0.05).

Les implications de nouveaux traitements


d’insuline sur la résistance psychologique à
l’insuline

Il y a maintenant de nouveaux analogues de l’insuline


moderne et des systèmes de distribution plus discrets
(stylo, inhalation, pompe) disponibles ou en cours de
développement qui ont le potentiel pour diminuer la
résistance psychologique à l’insuline et améliorer les
résultats du traitement. Ces traitements avancent et
peuvent aider à éliminer ou réduire un grand nombre de
facteur clé qui contribuent à la résistance psychologique à
l’insuline, à savoir, la stigmatisation sociale, l’adaptation au
style de vie et la peur des effets secondaires.
L’utilisation d’un nouveau système de stylo peut aider les
patients à surmonter les problèmes de stigmatisation
sociale et les questions sociales qui gênes/ au confort qui
sont couramment associés, à l’utilisation d’un flacon et
d’une seringue en public. Une récente revue de littérature
a conclu que les stylos à insuline sont discrets et offrent
aux patients de la commodité et de la flexibilité. Les
caractéristiques des stylos peuvent donner aux patients la
confiance pour surmonter les problèmes d’anxiété liés à
l’aiguille et la gêne sociale associée à l’auto-injection et,
par conséquent pourrait conduire à une meilleure adhésion
aux recommandations de dosage d’insuline, aux horaires
et aux respects des régimes des multiples injections. Les
systèmes de stylo peuvent aussi aider à surmonter les
problèmes d’erreurs de dosages d’insuline et une faible
adhérence. Il a été récemment démontré dans une étude
de patients avec un diabète de type 2 traités dans un cadre
de soins qui ont changé d’administration d’insuline par un
flacon/seringue pré-remplie à un dispositif de stylo à
insuline (FlexPen). Après l’échange, les patients ont
démontré une meilleure observance au traitement, moins
de demandes pour des événements hypoglycémiques, une
réduction des visites urgentes dans les départements
médicaux et le coût du traitement annuel inférieur. De
même, la pompe à insuline peut aider à réduire les
résistances psychologiques à l’insuline. Les personnes qui
utilisent des pompes à insuline peuvent profiter de la
214

discrétion accrue dans leurs habitudes de vie quotidiennes


par rapport à ceux qui utilisent d’autres formes
d’administration d’insuline. La pompe à insuline a été
rapportée par les utilisateurs comme étant plus
« pratique » pour l’auto-soin, en termes de « flexibilité »
et de « liberté ».
L’apparition plus rapide d’insulines analogues moderne à
action rapide (tels que l’insuline Aspart, l’insulineLlispro ou
l’insuline Glulisine) peuvent également réduire la
résistance psychologique à l’insuline. Ces nouvelles actions
rapides d’insulines peuvent être prises ensemble avec les
aliments au lieu d’attendre 30 minutes requises pour
l’insuline humaine régulière. Par conséquent, il n’est pas
nécessaire de planifier soigneusement le calendrier
d’insulinothérapie préprandiale en relation avec les repas,
par conséquent, en réduisant les adaptations de style de
vie et les restrictions. En ce qui concerne les effets
secondaires, l’incidence de l’hypoglycémie est réduite en
utilisant des insulines analogues modernes à longue durée
d’action (insuline Detemir et insuline Glargine) par rapport
à l’insuline humaine d’activité de moyenne action (insuline
NPH (56-59). De plus, l’un des nouveaux analogues de
l’insuline à action prolongée moderne (insuline Detemir) a
également été trouvé pour être supérieur à l’insuline
humaine NPH par rapport au gain de poids.

Il n’y a pas d’avis d’expert mentionné.

DISCUSSION

Interprétations des Les résultats sont interprétés en fonction du cadre de


résultats recherche, leurs interprétations et les conclusions sont
conformes à l’analyse. Les conclusions découlent des
résultats.

Compte tenu de l’influence notable de la résistance


psychologique à l’insuline sur les résultats du diabète, il y
a un impératif clinique pour comprendre le spectre plein
des facteurs étiologiques qui peuvent soit
indépendamment ou en combinaison entraîner une
résistance psychologique à l’insuline. L’assistance des
professionnels de la santé pour mieux comprendre les
aspects complexes et les multiples facettes de la résistance
psychologique à l’insuline de la perspective des patients
devrait aboutir à des résultats de traitement à l’insuline
améliorés. Les composants clés de la résistance
psychologique à l’insuline, comme le stigmate social, les
changements de styles de vie et la crainte d’effets
secondaires, doivent être pris en compte et discuté lors de
l’initiation de l’insuline chez le patient. Les professionnels
de la santé peuvent faciliter l’acceptation de l’insuline en
employant des stratégies pour aider les patients à
surmonter les obstacles psychologiques à la thérapie
215

d’insuline. Les cliniciens devraient directement répondre


aux préoccupations sur les résistances psychologiques à
l’insuline aux patients au moment de la considération de
l’initiation de l’insuline, aussi bien qu’au cours du
traitement. Revisiter les questions de la résistance
psychologique à l’insuline avec les patients pendant le
traitement est critique, car l’importance relative d’une
donnée composante de la résistance psychologique à
l’insuline peut varier au fil du temps et être influencée par
des changements dans le régime du traitement. En
adaptant les traitements aux résistances psychologiques à
l’insuline des patients, les cliniciens peuvent être mieux en
mesure d’aider leurs patients commençant un traitement
d’insuline plus tôt et d’améliorer la conformité, donc, ce qui
facilite le contrôle glycémique cible. L’insuline moderne
analogue et les systèmes de stylos offrent la promesse de
nouveaux traitements à l’insuline avec de meilleures
caractéristiques technologiques.
Cependant, la tâche importante d’aborder et de discuter
de la résistance psychologique à l’insuline avec les patients
demeure la responsabilité du clinicien.
La tâche de comprendre l’impact de multiples facettes
composant la résistance psychologique à l’insuline est
rendue encore plus difficile par la prise de conscience que
des facteurs tels que le sexe, l’état socio-économique et
les différences culturelles sont des obstacles probables
dans l’acceptation et la maîtrise du traitement par
l’insuline. Par exemple, le remboursement limité pour les
frais de pharmacie ou la difficulté d’avoir accès à des soins
de santé peut avoir un impact négatif sur la capacité des
patients à prendre soin d’eux-mêmes et de leur diabète de
manière appropriée. Les femmes ont été trouvées pour
être plus que les hommes (32.0% contre 21.1% ; P/0,001)
à ne pas vouloir initier l’insulinothérapie. Dans un petit
échantillon, on a montré que les femmes sont également
plus susceptibles de percevoir l’insuline comme punition,
alors que les hommes considèrent l’insuline plus comme
une forme de traitement qui peut les aider.
Ce document a mis l’accent sur le patient avec une
résistance psychologique à l’insuline et son impact sur le
traitement. Cependant, il est important de se rappeler que
l’on a aussi montré aux médecins notre expérience sur la
résistance psychologique à l’insuline chez leurs patients et
un peu plus de la moitié des médecins et des infirmières
est d’accord pour dire que l’insuline peut avoir un impact
positif sur les soins. Les attitudes des médecins, tels que
les doutes quant à la conformité d’un patient avec un
traitement, les craintes d’hypoglycémie, le statut du poids,
les espérances que les patients ne feraient pas face aux
analyses de sang répétées, les impressions basées sur les
expériences précédentes du médecin avec l’insuline, les
préoccupations de l’âge du patient et de la perception que
la maladie est si sévère que même l’insuline n’aiderait pas
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le patient, ont toutes été rapportées comme des barrières


pour le médecin à amorcer le traitement.

Conséquences et Les conséquences pour la discipline des résultats de l’étude


recommandations sont décrites, l’auteur fait des recommandations pour la
pratique avec des données suffisamment riches pour
appuyées les conclusions.
La réduction de l’influence négative de la résistance
psychologique à l’insuline sur les résultats de traitement
devrait être une priorité clinique. L’appréciation et la
compréhension de la nature à multiples facettes et
complexe de la résistance psychologique à l’insuline et
discutant de l’étiologie de la résistance psychologique à
l’insuline d’un patient donné sont un premier pas
important. L’incorporation de mesures cliniques de la
résistance psychologique à l’insuline bien validées, aussi
bien que des recherches plus approfondies sur l’impact
d’interventions pour réduire la résistance psychologique à
l’insuline, aussi bien que des recherches plus approfondies
sur l’impact d’interventions pour réduire la résistance
psychologique à l’insuline sont essentielles. Basés sur ces
informations, les cliniciens peuvent aider des patients à
surmonter leur résistance psychologique à l’insuline en
marchant ensemble pour établir l’autosuffisance et
augmenter le sens des patients sur le contrôle de leur vie.
Les cliniciens devraient souligner la simplicité du
traitement pour diminuer la crainte de leurs patients sur la
dépendance à l’insuline et leur rupture conséquente de
leur mode de vie. L’adaptation des modalités du traitement
à l’insuline, tels que l’utilisation d’insuline analogue
moderne et de stylos d’insuline peut réduire
considérablement les résistances psychologiques à
l’insuline en atténuant la peur des changements de style
de vie et des effets secondaires, aussi bien que le stigmate
social associé à l’utilisation de l’insuline dans une fiole et
une seringue.

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