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D’EMPLOI :
RESUME
Les débats sur le développement durable se focalisent spontanément
sur la problématique qui grève le rapport entre les ressources
économiques et l’environnement. Ce primat ne saurait pourtant
réduire le développement durable au seul volet des ressources
matérielles. Ainsi, cet article tente un lien entre le développement
durable et les politiques d’emploi même si la littérature sur cette
question est quasiment inexistante sauf dans les recommandations de
certains rapports du Bureau International du Travail (BIT). L’objectif
de ce papier est donc d’éclairer les zones d’interférence possibles
entre les politiques de développement durable et les politiques
d’emploi à proprement parler. Dans cette perspective, il ambitionne
d’analyser la stratégie algérienne de l’emploi tant sur le plan de sa
conception que des acteurs impliqués dans sa mise en œuvre, dans une
démarche prospective.
1
Maitre de Conférences B à l’Université de Béjaïa (Algérie)
INTRODUCTION
Ces débats posent donc une question récurrente, celle des vertus
comparées des modèles de croissance et de développement
(Benachenhou, 2006). Quel serait donc ce modèle de développement
qui pourrait concilier à la fois les objectifs économiques (efficacité et
rigueur) et les objectifs sociaux (protection sociale des travailleurs,
réduction de la pauvreté, emplois décents) ? A ce problème crucial,
l’Organisation Internationale du Travail (OIT), recommande une
approche intégrée des politiques économiques et sociales. Les
directives énoncées dans le cadre de l’Agenda Global pour l’Emploi
(BIT, 2003) s’articulent toutes autour de la promotion de l’emploi
productif, du développement économique durable et de la justice
sociale.
Poser ainsi le problème, nous amène à nous interroger sur les zones
d’interaction entre les politiques d’emploi et le développement
économique durable en Algérie. Dans le cadre d’une démarche
prospective, il s’agit en l’occurrence d’analyser la stratégie algérienne
de l’emploi tant sur le plan de la conception que sur les principaux
acteurs impliqués dans sa mise en œuvre.
Dès lors, toute politique d’emploi peut être ramenée aux jeux des
institutions qui déterminent dans une large mesure la structuration des
marchés ainsi que les rapports sur les marchés. On en conclut que les
théories institutionnelles prennent appui sur une conception purement
contractuelle des activités productives et considèrent que les règles et
les institutions se définissent soit sur une base tripartite ou encore sur
une base bipartite.
1
Environ 190 millions de personnes sont officiellement recensées en chômage dans
le monde.
3. LES POLITIQUES D’EMPLOI EN ALGERIE :
QUELLES ARTICULATIONS AVEC LE
DEVELOPPEMENT DURABLE ?
1
Le premier recensement de la population et de l’habitat (RGPH) de 1966 a révélé
un taux de chômage de 33 %.
Dans ce contexte, le social se décline sans véritable projet. C’est un
programme centré autour de la création d’emplois d’attente par le
biais de nombreux dispositifs tels que l’Indemnité d’Activité d’Intérêt
Général (IAIG) et les Travaux d’Utilité Publique à Haute Intensité de
Main d’Œuvre (TUP-HIMO). Au niveau local, un autre dispositif a
contribué à la création d’emplois d’attente dans le cadre du dispositif
Emplois Salariés d’Initiative locale (ESIL). Sans remettre en cause
totalement l’intérêt de ces dispositifs, il faut reconnaitre qu’à travers
de telles dispositions, c’est l’état de dépendance et de précarité que
l’on perpétue chez les chômeurs les plus vulnérables. Cette période
est donc marquée par l’inexistence d’un cadre de référence qui
traduirait un véritable encadrement législatif et des lois en faveur
d’une approche intégrée d’un développement durable.
L’Algérie est l’un des rares pays en développement à disposer d’un système
d’assurance chômage1. C’est en 1994, qu’a été institué au profit des
salariés un régime d’assurance contre le risque de perte involontaire
d’emploi pour raison économique. Son principe fondamental consiste
à verser aux chômeurs et aux personnes à sa charge un revenu de
remplacement et de lui assurer une couverture sociale durant la
période de chômage.
1
L’Algérie est le premier pays arabe (deuxième sur le continent africain après
l’Afrique du sud) à instaurer un système d’assurance-chômage.
2
Ce dispositif a permis l’émergence d’un véritable esprit d’entreprise ainsi que la
constitution d’un important portefeuille de micro-entreprises. Au total, pas moins
de 8 587 entreprises ont été créées induisant une création nette de postes de
travail significative de l’ordre de 23 000 emplois sur la période considérée.
Si l’expérience algérienne de l’assurance chômage est relativement
jeune, elle reste cependant un modèle riche en enseignements pour les
pays en transition. Son évaluation tant le plan de sa conception-
gestion que sur le plan des résultats, soit plus de quinze ans après son
institutionnalisation, permet de tirer un certain nombre de conclusions
significatives.
au 31/12/2008
Situation Salariés Emplois instables Employés Total
dans non permanents indépendants
l’emploi
au 31/12/2008
CONCLUSION