Le Développement Durable

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Le développement Durable

Le terme de "développement" revêt dès lors un sens particulier qui n'est en rien synonyme de
croissance. La
croissance est un processus quantitatif par lequel est mesuré l'accroissement de la richesse
générée par leséchanges marchands. Le développement, lui, est un processus qualitatif, certes
induit par la croissance maisfaisant référence à une transformation des structures de la société
en vue d'améliorer le bien-être de l'homme.
Quant au terme "durable", il implique que le processus de développement ne doit pas créer les
causes de sapropre fin. Dans le domaine environnemental, en particulier, le
développement doit être mis en oeuvre sansentraîner de dommage irréversible pour la vie sur
Terre.
Élargir notre horizon spatial et temporel
Se situer dans une perspective de développement durable revient ainsi à élargir notre horizon
spatial et temporel.
Spatial, en prenant en compte le bien-être de chacun, qu'il soit habitant d'un pays du Sud ou
du Nord, d'une
région proche, de la ville ou du quartier voisin. Temporel, en pensant l'action, non pas à un
échéance de 4 ou 5ans, mais sur le long terme: celui des générations futures.
Il s'agit aussi d'anticiper, en imaginant, autant que possible, les évolutions auxquelles les
politiques peuventconduire. Tout ne pouvant évidemment être précisément prévu, la
démarche adéquate consiste dès lorspréserver un certain nombre d'options possibles ouvertes.
Une telle posture relève du principe de précaution quiveut que la prudence s'impose dans les
décisions lorsque les conséquences d'une action ne peuvent être
évaluées.
À l'inverse, lorsque celles-ci peuvent être prévues, le développement durable recommande de
privilégier uneapproche préventive plutôt que curative consistant à agir sur les causes plutôt
que sur les effets, en amont plutôtqu'en aval.
Cependant je considère que, dans une période où le « développement
durable » est complètement tiré du côté du « marketing éthique », et qu’il devient le
cache
sexe d’une croissance économiste, cette tension dynamique du débat introduite par
la
question de la "décroissance soutenable" est utile sur le plan démocratique. Elle
oblige à se
réinterroger sur ce que l'on met derrière les mots et surtout derrière les actes.

L’approche entre developpement durable et gouvernance : L'enjeu consiste à inventer de


nouveaux lieux de débats et d'échanges mais aussi de nouvelles procédures de
concertation et de négociation: en d'autres termes, de nouveaux modes de gouvernance.

Le développement durable (traduction de Sustainable development) est une nouvelle


conception de l'intérêt public, appliquée à la croissance économique et reconsidérée à
l'échelle mondiale afin de prendre en compte les aspects environnementaux généraux d'une
planète globalisée.

Le développement durable, c’est la gestion rationnelle des ressources humaines, naturelles


et économiques qui vise à satisfaire les besoins fondamentaux de l’humanité. Le
développement durable implique plusieurs conditions : la conservation de l’équilibre
général, le respet de l’environnement, la prévention de l’épuisement des ressources
naturelles, la diminution de la production des déchets et enfin la rationalisation de la
production et la consommation d’énergie.
En fait, ce concept est né de deux constats : la fracture Nord/Sud et la recherche d’un
développement humain, ainsi que la crise écologique accompagnée de l’urgence de
sauvegarder environnement.

Le Développement durable est un concept élaboré au cours des années 1980. Son objectif
est « de répondre aux besoins du présent, sans compromettre la capacité pour les
générations futures de satisfaire les leurs » ( BRUNDTLAND Gro Harlem, Notre avenir à tous,
Rapport de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, 1988, p.51) .Il
s'agit de viser « une double solidarité : horizontale, à l'égard des plus démunis du moment,
et verticale, entre les générations » (MARECHAL, Alternatives Economiques, n°191, Avril
2001, p.80.).

Le developement durable est une synthese entre l’economie ( produire ) , la société


( répartir ) et l’environement ( préserver ) , je suis bien evidement un partisant du
developement durable

Économie des ressources en eau .


Recyclage de l'eau ,des déchets, etc...
Développement de l'énergie solaire,panneaux photovoltaiques. Éoliennes...
Les agriculteurs doivent s'engager à utiliser des produits qui ne polluent plus la terre.
Ne plus faire de culture intensive qui appauvrit les sols ...
Conservation du patrimoine .
Le progrès ,oui ,mais plus au détriment de l'environnement et des hommes.

Diminution des gazs à effet de serre ( GES )qui accélèrent le réchauffement climatique.

Objectifs du développement durable  :

- La protection de l'environnement
- luttte contre la pauvreté

lutter contre la pauvreté, contre les inégalités, contre l'exclusion et la recherche de l'équité

developpement durable : une croissance pour tous, tout en assurant la préservation des
ressources pour les générations futures

**Le développement durable ne serait-il qu’un alibi pour maintenir une croissance par
nature destructrice de l’environnement ?

la démocratie participative
Le respect de l'environnement,  un développement économique respectueux et la mise en
place d'une justice sociale ne peuvent être atteints qu'avec la participation de tous les citoyens.
Le Développement Durable exige la démocratie et la participation effective à cette
démocratie : c'est ce qu'on appelle la démocratie participative.

Ces quatre piliers doivent être en interaction constante : Développement social et économique,
Environnement et Citoyenneté doivent être considérés comme indissociables, à toutes les
échelles de l'organisation des sociétés humaines et des milieux qui sont les leurs ; le
Développement Durable est affaire locale, nationale, internationale ; il ne se réalisera que si
l'on mène de front les combats et les solidarités : pour la gestion durable des ressources, pour
la disparition des déséquilibres sociaux et économiques, pour la démocratie.

Le développement durable est un mode de développement économique cherchant à concilier


le progrès économique et social et la préservation de l'environnement, considérant ce dernier
comme un patrimoine à transmettre aux générations futures. Le principe du développement
durable consiste à développer ses activités en tenant compte de leurs impacts à court, moyen
et long terme sur l'environnement, les conditions sociales et l'éthique et ce, au niveau
mondial.Ce concept repose sur la nécessité de préserver les ressources pour les générations
futures tout en maintenant un objectif de croissance.L'agriculture biologique et raisonnée, le
commerce équitable, les marchés des énergies renouvelables sont des activités de
développement durable.De plus en plus d'entreprises, souvent des grands groupes, engagent,
sur la base du volontariat, des démarches de développement durable en s'intéressant
notamment à leurs sources d'approvisionnement en matières premières et emballages
(conditions de culture et conditions de travail des salariés...), à la gestion des ressources (eau,
énergie) au niveau des process, à la gestion des déchets...Le développement durable implique
une bonne coordination et une totale transparence entre tous les acteurs de la filière et un
appui des organisations politiques.

En quelques années, le terme de développement durable est devenu omniprésent. Il


accompagne un ensemble de mutations perceptibles au niveau local et planétaire, du fait de
menaces sur les ressources nécessaires au développement.

Au niveau mondial, le lien entre croissance économique et dégradation de l’environnement


reste fort

I-COMMENT APPARAIT LA NOTION DE DEVELOPPEMENT DURABLE ?

Depuis l’après guerre, la notion de développement a considérablement évolué au regard de


l’évolution des problématiques Nord Sud. Ainsi, dans un discours du 20 janvier 1949 sur
l’Etat de l’Union, Harry Truman décide " d’étendre aux nations défavorisées l’aide technique
jusqu’ici accordée à certains pays d’Amérique Latine " . Le développement est ainsi conçu
comme une transposition des succès acquis dans les pays industriels vers les pays dits " sous-
développés " puis " en développement ".

Il se résume au déploiement du progrès au plan technique, économique et social, et les seules


contraintes susceptibles de l’entraver sont liées à l’inadaptation des structures locales :
manque d’éducation, de financement, de technologies, d’infrastructures et à l’importance des
obstacles : " milieu naturel inadapté, mauvaises politiques ". Le développement se résume à
une mise à niveau des pays du Sud par rapport aux " standards " des pays du Sud. Depuis trois
décennies, la persistance de la pauvreté des pays du Sud, les crises financières récurrentes, et
la réduction de l’aide au développement mettent à mal le modèle.

Le contexte de crise économique entraîne un certain nombre de réflexions et d’analyses


émanant du niveau international.

1972 : Conférence de Stockholm  : Sommet des Nations Unies sur l’Homme et


l’Environnement : un Rapport sur le développement et l’environnement  constate les effets
pervers sur les pays pauvres de la dégradation des milieux naturels et bâtis et de l’épuisement
de certaines ressources locales. A la même époque apparaissent les Ministères de
l’Environnement.

1973 : parution du rapport de Tokyo sur l’homme et la croissance  : "  Si les tendances à la
croissance qui caractérisent actuellement les sociétés humaines se poursuivent, les limites de
la charge utile de la terre seront bientôt atteintes- sans doute en moins d’un siècle- et il
s’ensuivra , sous une forme ou sous une autre, un effondrement irrésistible de la civilisation ".

1979, organisation par l’UNESCO à Quito (Equateur), d’une réunion d’experts sur le thème
" un développement nouveau ". A l’issue de cette conférence, François PERROUX a rédigé
un ouvrage de réflexion philosophique qui caractérise les liens entre croissance, progrès et
développement.

1980 : Emergence de l’éco-développement  : I.SACHS : " l’éco-développement repose sur un


développement des populations par elles mêmes, utilisant au mieux les ressources naturelles,
s’adaptant à un environnement qu’elles transforment sans le détruire "

Ces travaux dont la plupart émanent de structures internationales, font appel à des
économistes, mais aussi à des approches pluridisciplinaires intégrant de façon croissante les
données environnementales.

C’est à la fin des années 1980 qu’apparaît la notion de développement durable. Dans un
contexte de mutation, marqué par la mondialisation des échanges et la globalisation des
économies. En parallèle, le patrimoine et sa gestion, dominée non par les logiques de
transmission, pénètre tous les terrains : " tout devient patrimoine ". L’enjeu est de le préserver
pour le transmettre, et éventuellement en faire une ressource susceptible de créer de l’identité
et éventuellement, de l’activité. La dimension territoriale devient l’échelle pertinente du
développement, avec une multiplication des échelles d’intervention selon la nature des
problèmes posés et la nature des acteurs impliqués. Le territoire de projet devient l’espace
pertinent de coordination. Sa définition repose sur un diagnostic participatif, la définition de
valeurs et d’usages partagés et des engagements partenariaux dans le cadre d’actes
contractuels. Il comporte nombre d’ingrédients d’une " nouvelle gouvernance ", tels que la
participation citoyenne, le partenariat et le principe de précaution.

Là aussi quelques dates peuvent être proposées :

1987 : Rapport Bruntland  "Notre avenir à tous " : La commission Environnement et


développement des Nations Unies propose une définition du développement durable : " Type
de développement qui permet de satisfaire les besoins du présent sans compromettre la
possibilité pour les générations futures de satisfaire aux leurs ". Basé sur le principe de
précaution, il doit permettre de concilier trois dimensions du développement : l’économique,
le social et l’environnemental, en bref une croissance économique plus équitable, compatible
avec le respect de l’environnement.

1992 : Rio: Sommet de la terre sur l’environnement et le développement (CNUED)

Affirmation de trois principes :

 Solidarité entre les générations : prendre en compte l’impact futur des choix
d’aujourd’hui
 Principe de précaution : en l’absence de certitudes technologiques, s’abstenir d’une
option technologique quand ses conséquences négatives dépasseraient largement les
bénéfices.
 Principe de participation  : association des populations et implications des acteurs
locaux

II POURQUOI APPARAIT LA NOTION DE DEVELOPPEMENT DURABLE ?

Face au progrès technique et à la globalisation des économies, l’individu exprime des tensions
vécues à deux niveaux. Dans le temps, la différence entre le rythme lent d’évolution des
cultures et la vitesse vertigineuse de circulation des informations impose à l’homme de se
situer par rapport au passé, tout en l’aidant à comprendre le sens de sa projection vers le futur.
Dans l’espace, en réaction à la globalisation des économies, mais aussi à la fragmentation des
espaces, l’individu inscrit son action dans les différents champs constitutifs des territoires.

Le terme de développement durable constitue une réponse intéressante à ces tensions.


Toutefois, d’aucun s’interroge sur son sens réel : mythe, slogan mobilisateur, philosophie
d’action ou concept préalable à l’action ?

Le terme apparaît officiellement en 1987. C’était la période des restructurations industrielles


en parallèle à la mise en vente du premier micro-ordinateur individuel et à la chute du mur de
Berlin. Face à tant d’évènements dont les implications directes sur les populations concernées
étaient très fortes, le terme de développement durable a été perçu dans la plus grande
indifférence, voire  avec méfiance.

15 ans plus tard, face à la confirmation de pollutions ayant des impacts planétaires, le terme
est officialisé, mais oscille entre 2 acceptions :

 slogan mobilisateur susceptible de constituer un cadre de compréhension commun au


niveau planétaire et au niveau local et de mobiliser les énergies, au travers d’une
terminologie suffisamment imprécise pour porter une communication
politique efficace;
 concept susceptible de constituer un cadre d’action politique commune, intégrant les
différentes échelles de temps et les différentes échelles territoriales.

Si des travaux de recherche sur les " nouveaux " modes de développement ont été engagés
depuis plusieurs décennies, ils n’aboutissent pas à des concepts faciles à modéliser dans des
cadres précis. Dans le cas présent, on peut s’interroger sur la pertinence des modèles
scientifiques comme réponse à l’ensemble des questions posées.
La référence culturelle peut aussi être mobilisée. L’observation des projets de territoire met en
évidence une référence fréquente au domaine culturel, et parmi ce champ, l’omniprésence du
patrimoine. Il y a là un parallélisme qui peut être intéressant. " Les ressources culturelles
incluent, par exemple, les sites, les paysages, les monuments, les objets et les documents
associés aux activités humaines présentes et passées ". Comme le patrimoine, le
développement durable est dominé par les logiques de transmission. Dans ce but, la
préservation des ressources culturelles, qui ne sont pas renouvelables et traduisent la capacité
de l’homme à comprendre et à agir sur son environnement, s’impose comme un champ
d’étude important.

III QUELS PRINCIPES POUR UN DEVELOPPEMENT DURABLE ?

Cinq conditions sont proposées comme cadre au développement durable.

1. Faire participer les habitants et impliquer les acteurs locaux dans le


développement des projets.

La mise en place de mécanismes de consultation des habitants, voire de concertation


avec les acteurs du territoire (entreprises, associations, administrations) , en amont des
prises de décision est une base de cette participation citoyenne. Par exemple, cela
concerne les conseils de développement de pays, les conseils de quartiers, les comités
de programmation des programmes européens d’initiative communautaire leader + …
L’objectif affiché est d’éviter que le développement durable ne devienne une affaire
d’experts, mais de faire en sorte que les citoyens soient des acteurs de ce
développement et non les objets de politiques décidées par des élus ou leurs services.

Les expériences en cours mettent en évidence l’intérêt de la démarche dans


l’établissement de projets de territoire, mais posent des questions sur la définition des
méthodes et le statut des acteurs de la démocratie participative par rapport à ceux de la
démocratie représentative (les élus).

2. Privilégier une approche intégrée.

L’intégration se raisonne à plusieurs niveaux :

 sectoriel, en considérant en parallèle l’économique, le social et l’environnemental ;


 par filières, en associant à tout projet de développement un programme de recherche,
formation, expérimentation, évaluation ;
 territorial, en déterminant le niveau le plus approprié pour répondre à un problème
donné (subsidiarité)

Ce principe d’intégration a été utilisé par la Commission Européenne depuis 1985 dans le
cadre de la mise en œuvre de la politique territoriale de l’Union. Toutefois, l’approche
économique a toujours tendance à primer sur le social et l’environnemental. Qui en effet, dans
un jeu d’acteurs mobilisés autour d’un projet de développement (en particulier urbain) peut
légitimement représenter les intérêts de la nature ?
1. Satisfaire les besoins actuels et futurs, tout ne préservant une " stabilité
écologique "

La mobilisation des biens et ressources nécessaires au développement n’est pas remise


en cause. C’est leur choix qui doit être déterminé en fonction de leur impact sur
l’environnement et des conditions sociales de production. Par exemple, ce principe
pourra s’appliquer aux politiques d’achat des collectivités dans les opérations
d’acquisition de denrées alimentaires ou de matériaux de construction, et de sélection
des délégataires de services publics.

Par contre, des interrogations peuvent être posées quant aux capacités des technologies
à répondre aux besoins de réduction des nuisances environnementales. Cette question
se pose avec acuité dans le domaine de la réduction des émissions de gaz à effet de
serre. Actuellement, 85% de l’énergie disponible provient des énergies fossiles.
Aujourd’hui, si l’on veut stabiliser la concentration en CO2 atmosphérique à 550 ppm
(parties pour million) – 370 actuellement- il faudrait au milieu du siècle- produire 15 à
30 térawatts (TW) d’énergie " propre ". Pour obtenir 10 TW à partir de la biomasse
(végétaux), il faudrait cultiver 10% de la surface terrestre (autant que celle occupée
par l’agriculture). Une autre possibilité serait de couvrir 220.000 km² de cellules
photovoltaïques (contre 3 km² produits depuis 1982) ou encore d’épuiser 6 à 30 ans les
réserves d’uranium.

De la même façon, le développement des transports collectifs, la réduction des


mobilités, la concentration urbaine nécessitent la mobilisation de conditions sociales et
culturelles qui sont loin d’être acquises.

2. Mettre en œuvre des stratégies variables selon le milieu concerné.

Il s’agit bien là de tenir compte des conditions économiques et sociales locales, pour
définir le niveau d’intervention le plus approprié. Cela pourra être les bassins versants
pour la gestion de l’eau, les quartiers urbains pour le développement social, les
départements pour les plans d’élimination des déchets ménagers, les régions pour les
plans de gestion des déchets industriels, les réserves naturelles pour la protection de la
biodiversité.

La question de l’empilement et de l’enchevêtrement des niveaux d’intervention se


pose alors avec acuité. La loi d’Orientation et de développement Durable des
territoires propose de répondre à la question, en prévoyant le maillage du territoire
français de pays ou d’agglomérations définis comme des territoires de projet.

3. Développer la solidarité internationale.

Les processus en cours pourraient induire deux évolutions potentielles des territoires ? 

 celle d’un repli identitaire, susceptible de conduire à un enfermement des territoires


comme réponse aux incertitudes ;
 celle d’une dynamique d’ouverture sur d’autres territoires, permettant des échanges
entre territoires.
Le développement d’actions de solidarité décentralisée ( programmes de développement local,
micro-crédits, actions locales environnementales etc…), d’échanges d’expériences et de
savoir faire, la participation des populations étrangères à la vie de la collectivité participent à
cette nécessité d’ouverture.

IV-Quelles politiques en appui au développement durable ?

Le développement durable s’affirme au niveau mondial, mais il s’épanouit au niveau local.


C’est au travers de conférences internationales, ponctuées de déclarations politiques qui
enregistrent les positions des blocs et les changements d’alliances que se construit un discours
sur le développement durable. L’invitation d’associations Non Gouvernementales à des débats
masque à peine la récupération de ces événements planétaires par les firmes " globales ". La
profondeur des abîmes entre les constats alarmistes des scientifiques et les résultats politiques
qui y répondent mettent en évidence la difficulté à agir au niveau mondial.

Le refus des Etats Unis de signer le protocole de Kyoto, en l’opposant au développement


économique, bloque toute possibilité d’engagement de dialogue avec les pays du Sud . La
déclaration finale du sommet de New Delhi souligne les besoins des pays en développement
en notant qu’ "ils sont particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique ".
Cela signifie que l’on en est plus à discuter de la prévention du changement climatique, mais à
l’atténuation de ses effets.

Au niveau national, une multitude de textes faisant référence au développement durable. On


peut citer différents textes récents :

 Loi d’orientation pour l’aménagement et le Développement Durable du territoire du


25 juin 1999, qui invite les agglomérations et les pays à élaborer des projets de
territoires conformes aux recommandations de l’agenda 21 ;

 Loi relative à la simplification de la coopération intercommunale du 12 juillet 1999,a


créé ou simplifié les intercommunalités : Communautés de communes, communautés
d’agglomération, communautés urbaines ;
 Loi relative à la démocratie de proximité du 27 février 2002, renforce la participation
de la population aux décisions (ex : création de conseils de quartiers dans les villes de
plus de 80.000 habitants) ;
 Loi d’orientation agricole de 2000, qui propose la définition et la mise en œuvre de
Contrats Territoriaux d’Exploitation pour permettre la rémunération de services rendus
par l’agriculture sur les territoires, en particulier au niveau environnemental ( dont la
mise en œuvre est stoppée depuis aôut 2002) ;
 Loi d’orientation sur la forêt du 8 juin 2000 qui prévoit la mise en œuvre de chartes de
territoire forestier, permettant de garantir la satisfaction des demandes
environnementales ou sociales concernant la forêt ou les espaces naturels qui leur sont
connexes.

En outre, la loi Solidarité et Renouvellement Urbain du 13 décembre 2000, a instauré des


outils de planification nouveaux : les Schémas de Cohérence Territoriale et les Plans Locaux
d’Urbanisme. Ces deux documents intègrent désormais un Projet d’Aménagement et de
Développement Durable (PADD) qui est l’expression d’un projet de territoire. Il s’agit d’un
outil de mise en cohérence entre les aires d’intervention des différentes institutions
intercommunales ( Etablissements Publics de Coopération intercommunale, services de
transports…), les documents sectoriels de planification (PLH ; PDU, outils de protection du
patrimoine et de l’environnement) et celles des contrats de pays et/ou d’agglomérations.

Ce foisonnement législatif favorise actuellement un foisonnement d’initiatives locales en


faveur de développement durable associant la participation citoyenne, l’établissement de
diagnostics et de projets de territoire et aboutissant à des chartes. S’il est encore tôt pour en
tirer des conclusions, quelques pistes de travail peuvent être proposées pour intégrer les
principes du développement durable dans l’action locale.

V-LES QUESTIONS SUSCEPTIBLES D’ETRE POSEES

En guise de conclusion, deux questions méritent d’être posées :

 Qui est habilité à définir les " besoins " des générations actuelles et futures ?
 Le développement durable est-il soutenable ?

La première question renvoie aux théories éducatives qui montrent les risques qu’il y a à
vouloir définir les besoins à la place des enfants (générations futures). De plus, comment
s’assurer que ces besoins seront compatibles avec des logiques de préservation des
ressources ? Enfin, il peut y avoir contradiction entre les besoins immédiats du
développement et son caractère durable.

Amyarta Sen, prix Nobel d’économie renvoie à la question des libertés individuelles : " Est ce
la bonne stratégie de définir le développement durable uniquement en terme de réponses aux
besoins que d’utiliser la perspective plus large des libertés sur une base durable ? ".

Ces libertés durables doivent inclure la capacité de répondre aux besoins économiques, mais
aussi d’autres tels que l’élargissement de la participation à la vie politique et le
développement des chances dans la vie sociale. Ces libertés peuvent contribuer à d’autres
types de liberté. Par exemple, le débat public, peut être d’une importance primordiale pour
mener une vie plus complète et également comprendre l’importance de la protection de
l’environnement et de ses effets à long terme. Il est très gratifiant de considérer les
populations comme des " agents pouvant exercer des libertés, plutôt que simplement comme
des patients dont les besoins doivent être satisfaits ".

La seconde question pose les contradictions internes portées par le terme de développement
durable. Le mode de développement proposé n’est-t-il pas tout simplement celui que l’on
connaît, avec un souci renforcé de promouvoir une croissance équitable de la consommation
marchande, en trouvant constamment des parades aux menaces environnementales ?

Cette croissance n’apparaît pas soutenable? Le capital n’est pas reproductible à l’infini, et les
déréglements climatiques mettent en évidence le caractère irréversible de certaines évolutions.
En parallèle au sommet de Johannesburg, deux simulations ont été mises en avant :

 Si à l’horizon 2050 le niveau de consommation de la planète devrait partout être


équivalent à celui qui prévaut au Nord, il faudrait disposer d’un espace naturel
équivalent à douze planètes ;
 Le seul scénario autorisant l’égalité mondiale à un niveau soutenable impliquerait un
doublement de la consommation dans les pays du tiers monde et sa décroissance
annuelle de 5% dans les pays industrialisés pendant quarante huit ans.

A moins d’un régime totalitaire, la poursuite d’un développement basé sur la seule
accumulation de biens conduit à une impasse qui nécessite de réfléchir à d’autres modes de
développement.

Vers un autre développement ?:

L’ " Eco économie " envisage l’économie comme moyen de construction d’un autre


environnement . Sa définition induit le recyclage des énergies propres et le développement
des services, le renoncement à l’accumulation constante des biens matériels dont la
fabrication détruit le patrimoine naturel. Par contre, elle repose essentiellement sur des biens
" relationnels ".

A LIEPIETZ précise cette voie de réflexion en proposant le développement intensif en travail


humain reposant sur l’expérience, l’intelligence, la coopération entre les salariés, artisans,
paysans. Une des voies ouvertes serait la possibilité d’accumuler expériences et formations
tout au long de la vie.

Ces orientations restent difficiles à traduire en termes concrets. Toutefois, trois propositions
sont formulées :

 le développement doit être économe en énergie et ressources naturelles. Cela nécessite


une réorientation des valeurs des techniciens et ingénieurs vers l’économie des
moyens ;
 le recours au contrat et au partenariat, mais aussi à la loi pour protéger les intérêts des
plus démunis et adapter la fiscalité aux contraintes environnementales ;
 la mondialisation de certaines politiques en particulier environnementale, en parallèle
à une renaissance de l’activité communautaire et de la démocratie participative pour
permettre à l’homme de mieux maîtriser son environnement immédiat.

La gouvernance mondiale annoncée serait la somme des influences qui régissent ce


bien commun. Elle passerait par une organisation mondiale de l’environnement
chargée de la prévision, la négociation de conventions et le respect des règles
communes.

Là est peut être l’explication de la difficulté à conceptualiser le développement durable. Il


concerne l’être humain dans ses fondements individuels et sa capacité à construire une éthique
commune. Le dernier mot reviendra donc à Edgar MORIN : "  Alors que l’espèce humaine
continue son aventure sous la menace de l’autodestruction, l’impératif est devenu : sauver
l’humanité en la réalisant ".

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