Le Développement Durable
Le Développement Durable
Le Développement Durable
Le terme de "développement" revêt dès lors un sens particulier qui n'est en rien synonyme de
croissance. La
croissance est un processus quantitatif par lequel est mesuré l'accroissement de la richesse
générée par leséchanges marchands. Le développement, lui, est un processus qualitatif, certes
induit par la croissance maisfaisant référence à une transformation des structures de la société
en vue d'améliorer le bien-être de l'homme.
Quant au terme "durable", il implique que le processus de développement ne doit pas créer les
causes de sapropre fin. Dans le domaine environnemental, en particulier, le
développement doit être mis en oeuvre sansentraîner de dommage irréversible pour la vie sur
Terre.
Élargir notre horizon spatial et temporel
Se situer dans une perspective de développement durable revient ainsi à élargir notre horizon
spatial et temporel.
Spatial, en prenant en compte le bien-être de chacun, qu'il soit habitant d'un pays du Sud ou
du Nord, d'une
région proche, de la ville ou du quartier voisin. Temporel, en pensant l'action, non pas à un
échéance de 4 ou 5ans, mais sur le long terme: celui des générations futures.
Il s'agit aussi d'anticiper, en imaginant, autant que possible, les évolutions auxquelles les
politiques peuventconduire. Tout ne pouvant évidemment être précisément prévu, la
démarche adéquate consiste dès lorspréserver un certain nombre d'options possibles ouvertes.
Une telle posture relève du principe de précaution quiveut que la prudence s'impose dans les
décisions lorsque les conséquences d'une action ne peuvent être
évaluées.
À l'inverse, lorsque celles-ci peuvent être prévues, le développement durable recommande de
privilégier uneapproche préventive plutôt que curative consistant à agir sur les causes plutôt
que sur les effets, en amont plutôtqu'en aval.
Cependant je considère que, dans une période où le « développement
durable » est complètement tiré du côté du « marketing éthique », et qu’il devient le
cache
sexe d’une croissance économiste, cette tension dynamique du débat introduite par
la
question de la "décroissance soutenable" est utile sur le plan démocratique. Elle
oblige à se
réinterroger sur ce que l'on met derrière les mots et surtout derrière les actes.
Le Développement durable est un concept élaboré au cours des années 1980. Son objectif
est « de répondre aux besoins du présent, sans compromettre la capacité pour les
générations futures de satisfaire les leurs » ( BRUNDTLAND Gro Harlem, Notre avenir à tous,
Rapport de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, 1988, p.51) .Il
s'agit de viser « une double solidarité : horizontale, à l'égard des plus démunis du moment,
et verticale, entre les générations » (MARECHAL, Alternatives Economiques, n°191, Avril
2001, p.80.).
Diminution des gazs à effet de serre ( GES )qui accélèrent le réchauffement climatique.
- La protection de l'environnement
- luttte contre la pauvreté
lutter contre la pauvreté, contre les inégalités, contre l'exclusion et la recherche de l'équité
developpement durable : une croissance pour tous, tout en assurant la préservation des
ressources pour les générations futures
**Le développement durable ne serait-il qu’un alibi pour maintenir une croissance par
nature destructrice de l’environnement ?
la démocratie participative
Le respect de l'environnement, un développement économique respectueux et la mise en
place d'une justice sociale ne peuvent être atteints qu'avec la participation de tous les citoyens.
Le Développement Durable exige la démocratie et la participation effective à cette
démocratie : c'est ce qu'on appelle la démocratie participative.
Ces quatre piliers doivent être en interaction constante : Développement social et économique,
Environnement et Citoyenneté doivent être considérés comme indissociables, à toutes les
échelles de l'organisation des sociétés humaines et des milieux qui sont les leurs ; le
Développement Durable est affaire locale, nationale, internationale ; il ne se réalisera que si
l'on mène de front les combats et les solidarités : pour la gestion durable des ressources, pour
la disparition des déséquilibres sociaux et économiques, pour la démocratie.
1973 : parution du rapport de Tokyo sur l’homme et la croissance : " Si les tendances à la
croissance qui caractérisent actuellement les sociétés humaines se poursuivent, les limites de
la charge utile de la terre seront bientôt atteintes- sans doute en moins d’un siècle- et il
s’ensuivra , sous une forme ou sous une autre, un effondrement irrésistible de la civilisation ".
1979, organisation par l’UNESCO à Quito (Equateur), d’une réunion d’experts sur le thème
" un développement nouveau ". A l’issue de cette conférence, François PERROUX a rédigé
un ouvrage de réflexion philosophique qui caractérise les liens entre croissance, progrès et
développement.
Ces travaux dont la plupart émanent de structures internationales, font appel à des
économistes, mais aussi à des approches pluridisciplinaires intégrant de façon croissante les
données environnementales.
C’est à la fin des années 1980 qu’apparaît la notion de développement durable. Dans un
contexte de mutation, marqué par la mondialisation des échanges et la globalisation des
économies. En parallèle, le patrimoine et sa gestion, dominée non par les logiques de
transmission, pénètre tous les terrains : " tout devient patrimoine ". L’enjeu est de le préserver
pour le transmettre, et éventuellement en faire une ressource susceptible de créer de l’identité
et éventuellement, de l’activité. La dimension territoriale devient l’échelle pertinente du
développement, avec une multiplication des échelles d’intervention selon la nature des
problèmes posés et la nature des acteurs impliqués. Le territoire de projet devient l’espace
pertinent de coordination. Sa définition repose sur un diagnostic participatif, la définition de
valeurs et d’usages partagés et des engagements partenariaux dans le cadre d’actes
contractuels. Il comporte nombre d’ingrédients d’une " nouvelle gouvernance ", tels que la
participation citoyenne, le partenariat et le principe de précaution.
Solidarité entre les générations : prendre en compte l’impact futur des choix
d’aujourd’hui
Principe de précaution : en l’absence de certitudes technologiques, s’abstenir d’une
option technologique quand ses conséquences négatives dépasseraient largement les
bénéfices.
Principe de participation : association des populations et implications des acteurs
locaux
Face au progrès technique et à la globalisation des économies, l’individu exprime des tensions
vécues à deux niveaux. Dans le temps, la différence entre le rythme lent d’évolution des
cultures et la vitesse vertigineuse de circulation des informations impose à l’homme de se
situer par rapport au passé, tout en l’aidant à comprendre le sens de sa projection vers le futur.
Dans l’espace, en réaction à la globalisation des économies, mais aussi à la fragmentation des
espaces, l’individu inscrit son action dans les différents champs constitutifs des territoires.
15 ans plus tard, face à la confirmation de pollutions ayant des impacts planétaires, le terme
est officialisé, mais oscille entre 2 acceptions :
Si des travaux de recherche sur les " nouveaux " modes de développement ont été engagés
depuis plusieurs décennies, ils n’aboutissent pas à des concepts faciles à modéliser dans des
cadres précis. Dans le cas présent, on peut s’interroger sur la pertinence des modèles
scientifiques comme réponse à l’ensemble des questions posées.
La référence culturelle peut aussi être mobilisée. L’observation des projets de territoire met en
évidence une référence fréquente au domaine culturel, et parmi ce champ, l’omniprésence du
patrimoine. Il y a là un parallélisme qui peut être intéressant. " Les ressources culturelles
incluent, par exemple, les sites, les paysages, les monuments, les objets et les documents
associés aux activités humaines présentes et passées ". Comme le patrimoine, le
développement durable est dominé par les logiques de transmission. Dans ce but, la
préservation des ressources culturelles, qui ne sont pas renouvelables et traduisent la capacité
de l’homme à comprendre et à agir sur son environnement, s’impose comme un champ
d’étude important.
Ce principe d’intégration a été utilisé par la Commission Européenne depuis 1985 dans le
cadre de la mise en œuvre de la politique territoriale de l’Union. Toutefois, l’approche
économique a toujours tendance à primer sur le social et l’environnemental. Qui en effet, dans
un jeu d’acteurs mobilisés autour d’un projet de développement (en particulier urbain) peut
légitimement représenter les intérêts de la nature ?
1. Satisfaire les besoins actuels et futurs, tout ne préservant une " stabilité
écologique "
Par contre, des interrogations peuvent être posées quant aux capacités des technologies
à répondre aux besoins de réduction des nuisances environnementales. Cette question
se pose avec acuité dans le domaine de la réduction des émissions de gaz à effet de
serre. Actuellement, 85% de l’énergie disponible provient des énergies fossiles.
Aujourd’hui, si l’on veut stabiliser la concentration en CO2 atmosphérique à 550 ppm
(parties pour million) – 370 actuellement- il faudrait au milieu du siècle- produire 15 à
30 térawatts (TW) d’énergie " propre ". Pour obtenir 10 TW à partir de la biomasse
(végétaux), il faudrait cultiver 10% de la surface terrestre (autant que celle occupée
par l’agriculture). Une autre possibilité serait de couvrir 220.000 km² de cellules
photovoltaïques (contre 3 km² produits depuis 1982) ou encore d’épuiser 6 à 30 ans les
réserves d’uranium.
Il s’agit bien là de tenir compte des conditions économiques et sociales locales, pour
définir le niveau d’intervention le plus approprié. Cela pourra être les bassins versants
pour la gestion de l’eau, les quartiers urbains pour le développement social, les
départements pour les plans d’élimination des déchets ménagers, les régions pour les
plans de gestion des déchets industriels, les réserves naturelles pour la protection de la
biodiversité.
Les processus en cours pourraient induire deux évolutions potentielles des territoires ?
Qui est habilité à définir les " besoins " des générations actuelles et futures ?
Le développement durable est-il soutenable ?
La première question renvoie aux théories éducatives qui montrent les risques qu’il y a à
vouloir définir les besoins à la place des enfants (générations futures). De plus, comment
s’assurer que ces besoins seront compatibles avec des logiques de préservation des
ressources ? Enfin, il peut y avoir contradiction entre les besoins immédiats du
développement et son caractère durable.
Amyarta Sen, prix Nobel d’économie renvoie à la question des libertés individuelles : " Est ce
la bonne stratégie de définir le développement durable uniquement en terme de réponses aux
besoins que d’utiliser la perspective plus large des libertés sur une base durable ? ".
Ces libertés durables doivent inclure la capacité de répondre aux besoins économiques, mais
aussi d’autres tels que l’élargissement de la participation à la vie politique et le
développement des chances dans la vie sociale. Ces libertés peuvent contribuer à d’autres
types de liberté. Par exemple, le débat public, peut être d’une importance primordiale pour
mener une vie plus complète et également comprendre l’importance de la protection de
l’environnement et de ses effets à long terme. Il est très gratifiant de considérer les
populations comme des " agents pouvant exercer des libertés, plutôt que simplement comme
des patients dont les besoins doivent être satisfaits ".
La seconde question pose les contradictions internes portées par le terme de développement
durable. Le mode de développement proposé n’est-t-il pas tout simplement celui que l’on
connaît, avec un souci renforcé de promouvoir une croissance équitable de la consommation
marchande, en trouvant constamment des parades aux menaces environnementales ?
Cette croissance n’apparaît pas soutenable? Le capital n’est pas reproductible à l’infini, et les
déréglements climatiques mettent en évidence le caractère irréversible de certaines évolutions.
En parallèle au sommet de Johannesburg, deux simulations ont été mises en avant :
A moins d’un régime totalitaire, la poursuite d’un développement basé sur la seule
accumulation de biens conduit à une impasse qui nécessite de réfléchir à d’autres modes de
développement.
Ces orientations restent difficiles à traduire en termes concrets. Toutefois, trois propositions
sont formulées :