RO125
RO125
RO125
125
Tome 14
mai
2009
Contactologie Dossier
Plaidoyer pour la réhabilitation du
système piggy-back en contactologie
dans les adaptations difficiles. Infections
Rétine Médicale
Ranibizumab intravitréen
oculaires
et télangiectasies rétiniennes
juxtafovéolaires idiopathiques
de l’enfant
du groupe 2a. Cas clinique
Orbite et paupière
Nouveau matériel -
intubation bicanaliculare autostable
de BIGE II FCI IOLTECH
4
Crédits
FMC
par an
Q
u’elles soient bactériennes, virales, parasitaires, ou plus rarement mycotiques, les infections oculaires de
l’enfant font partie intégrante de notre pratique quotidienne. La possibilité de multiples localisations
oculaires, à la surface, dans les segments antérieurs ou postérieurs, ou parfois au niveau des annexes,
l’existence d’atteintes aiguës ou chroniques, de lésions bénignes ou d’autres directement menaçantes pour
l’intégrité anatomique et fonctionnelle de l’œil, l’incidence variable de ces différentes infections, ajoute au
polymorphisme de cet important chapitre qui concerne potentiellement tous les ophtalmologistes. Une meilleure
connaissance des facteurs de risque, des agents pathogènes, des manifestations cliniques et des stratégies
thérapeutiques spécifiques à l’enfant est nécessaire pour une prise en charge optimale de ces infections.
L’utilisation des antibiotiques et antiviraux locaux ou systémiques se heurte au problème de restrictions d’auto-
risations chez l’enfant par défaut de données scientifiques. Marc Labetoulle (Kremlin Bicètre) réalise pour
Réflexions Ophtalmologiques la synthèse des indications, contre-indications et précautions à observer chez
l’enfant, la femme enceinte ou allaitante en 2009.
Dacryocystites et conjonctivites « lacrymales » sont les complications infectieuses les plus fréquentes du
larmoiement congénital. Après rappel des données physiopathologiques et cliniques, Dominique Brémond-
Gignac et Solange Milazzo (Amiens) nous précisent les modalités de leur prise en charge thérapeutique. Le
problème des conjonctivites néonatales, des conjonctivites bactériennes banales de l’enfant ainsi que le rappel
des règles de bonne pratique est effectué par Claude Speeg –Schatz (Strasbourg).
La toxoplasmose oculaire constitue l’étiologie la plus fréquente des uvéites postérieures d’origine infectieuse.
Laurent Kodjikian rapporte l’expérience du CHU de Lyon qui suit actuellement la plus large cohorte planétaire
de cas de toxoplasmoses oculaires congénitales. Les aspects préventifs permettant de limiter le risque de trans-
mission pendant la grossesse, de même que la conduite à tenir en cas de suspicion ou de toxoplasmose congénitale
prouvée sont détaillés. Moins fréquente mais tout aussi redoutable, la toxocarose oculaire est également une
infection parasitaire. Transmise par les chats et les chiens, elle atteint principalement les jeunes enfants et se
manifeste sous la forme d’uvéites postérieures très sévères. Arnaud Sauer et Ermanno Candolfi (Strasbourg)
nous en rappellent les aspects parasitologiques, diagnostiques et thérapeutiques.
Nous espérons que ce dossier consacré aux infections oculaires vous apportera des données utiles au quotidien
pour la prise en charge de vos jeunes patients.
Organisateurs :
David Touboul, Laurent Sarger, Joseph Colin
Universités de Bordeaux I et II
Coordination scientifique :
I. Smolik (Polyclinique de l’Atlantique),
M. Weber (CHU Nantes),
X. Zanlonghi (Clinique Sourdille)
Congrès
La Baule
2009
Palais des Congrès - Atlantia
Inscriptions : JBH SANTÉ - 53, RUE DE TURBIGO - 75003 PARIS - Tél : 01 44 54 33 54 - e-mail : [email protected]
P R O G R A M M E S P A R C O U R R I E R S É P A R É
er
Réflexions Ophtalmologiques toujours 1 !
T
el est le verdict rendu par l’enquête (devenue annuelle) du CESSIM et réalisée par Ipsos Media auprès des
ophtalmologistes français.
Menée auprès des 8 titres de presse, cette enquête est bâtie autour de différentes questions, et dont voici les
résultats.
Réflexions Ophtalmologiques est classée 1 ère en audience au numéro, avec 80 % des réponses. Elle est citée par
96,6 % des ophtalmologistes interrogés.
Publication de pointe, validée et référencée parmi les plus lues en France depuis plus de 13 ans, Réflexions
Ophtalmologiques se veut votre revue, toujours à votre écoute.
« Faire toujours mieux » restera évidemment notre leitmotiv, pour vous offrir une FMC de grande qualité.
Aidez-nous par votre indispensable abonnement, gage nécessaire d’indépendance !
Ph. DENIS P. MASSIN M. WEISER 248 Conjonctivites du nouveau-né et de l’enfant —— C. Speeg-Schatz, T. Bourcier
Directeurs de la rédaction :
Bahram BODAGHI et Pierre-Yves SANTIAGO 7 èmes R e n c o n t r e s B o r d e l a i s e s
Rédacteur en chef : Olivier PRISANT
d ’ O p h ta l m o lo g i e
Conseiller Spécial de la Rédaction : Alain GAUDRIC 234 12 et 13 Juin 2009 - Bordeaux
3 ème C o n g r è s O p h tat l a n t i c
234 26 et 27 Juin 2009 - La Baule
UNE ÉDITION J.B.H. SANTÉ 1 e r C o n g r è s R o i Ly o n
287 29 et 30 janvier 2010
53, rue de Turbigo - 75003 Paris
Tél. : 01 44 54 33 54 - Fax : 01 44 54 33 59 Congrès SOP
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1 0 ème C o n g r è s d e s J R O
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289 11-12-13 Mars 2010 - Cité des sciences - Paris - La Villette
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ISSN : 1274-5243
Commission paritaire : 0112 T 81079 Les articles de “Réflexions Ophtalmologiques” reflètent l’opinion des auteurs et n’engagent en aucune façon
Dépôt légal : 2ème
trim. 2009
la responsabilité de la Société éditrice. Aucun article publié dans ce numéro ne peut être reproduit quels que soient
la forme et les procédés sans l’autorisation expresse de l’éditeur.
I N F E C T I O N S O C U L A I R E S D E L’ E N FA N T
Les éléments de réponse aux questions posées se trouvent bien entendu au sein des différents articles …
3 Quelle sont les deux raisons les plus fréquentes pour lesquelles
la cataracte, …
8 : Vrai, mais il existe aussi des lésions associées, comme le strabisme,
un antibiotique peut être soumis à une contre-indication ou une
des toxoplasmoses oculaires par comparaison à la forme acquise .[1]
précaution chez l'enfant
7 : Faux, la forme congénitale semble représenter le tiers de l’ensemble
A- effet indésirable connu avec cette molécule lorsqu'elle est donnée
lever l’obstruction quand l’infection est refroidie.
par voie générale
couverture antibiothérapie par voie générale et un sondage pour
B-effet indésirable connu avec cette molécule lorsqu'elle a été utilisée dans les essais
pré-cliniques
6 : Faux. La dacryocystite est rare. Le traitement consiste en une
utilisée qu’en dernier recours sur les conjonctives purulentes.
C-absence de données par défaut d'inclusion d'enfants dans les essais pré-cliniques
pour renouveler le lac lacrymal. L’antibiothérapie locale ne sera
D-compte tenu du faible passage systémique de tous les collyres, aucune précaution
n'est médicalement justifiée
traitement principal consiste en des lavages oculaires fréquents
bactérienne qui se manifeste par une infection conjonctivale. Le
E-compte tenu de la dangerosité potentielle chez l'enfant, tous les collyres sont
contre-indiqués 5 : Vrai. La stase au niveau du lac lacrymal entraine une prolifération
4 : A, B, C
3 : A, C
4 Parmi les traitement topiques suivants, lesquels est-on a priori les complications iatrogènes ( hypertonie , opacités cristalliniennes)
autorisé à utiliser chez l'enfant ? E faux au contraire à eviter le plus longtemps possible pour eviter
A- Collyre à la rifampicine ponctuées superficielles
B-Collyre à la tobramycine D faux peuvent se compliquer de kératites le plus souvent
C-Pommade à l'aciclovir C vrai fait partie du tableau clinique le plus fréquent
D-Gel au ganciclovir B vrai comme dans toute atteinte virale
E-Pommade à l'aureomycine 2 : A vrai
problème ORL aigu peuvent en necessiter
E faux seules les formes associées à une pneumopathie ou à un
5 Les conjonctivites lacrymales sont dues à la stase du lac lacrymal biothérapie locale
et nécessitent des lavages oculaires fréquents. D oui necessite dès lors un frottis conjonctival pour adapter l'anti-
C oui
Vrai ou Faux
B faux est parfois associé
voire un collyre antiseptique
6 La dacryocystite congénitale est fréquente et doit être 1 : A vrai, l'idéal est d'instiller du sérum physiologique régulièrement ,
uniquement surveillée.
Vrai ou Faux
Marc Labetoulle
résumé •••••
Introduction : pourquoi des restrictions
Les infections bactériennes ou virales d’utilisation chez l’enfant ?
supposées sont une cause fréquente de
consultation dans les cabinets Les yeux rouges avec sécrétions claires ou purulentes chez un enfant sont un
d’ophtalmologie, mais les praticiens sont motif fréquent de consultation en pratique quotidienne. Les ophtalmologistes
souvent confrontés à des précautions ou sont alors amenés à prescrire des antiseptiques/antibiotiques ou des antiviraux
même des contre-indications chez l’enfant en fonction du tableau clinique. Tout en respectant les recommandations de
ou la femme enceinte/allaitante qui ne l’AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire sur les Produits de Santé)
sont le plus souvent que la conséquence sur les traitements des infections oculaires supposées bactériennes [1], le choix du
d’un manque de données scientifiques sur traitement est cependant souvent difficile, compte-tenu des données mentionnées
ces terrains particuliers. Si quelques dans les résumés des caractéristiques des produits (RCP, disponibles dans le
utilisations ont finalement été validées par dictionnaire VIDAL ®).
les pratiques professionnelles au cours En effet, ces textes qui ont une valeur médico-légale font souvent état de
des années, certaines précautions ou précautions, voire de contre-indications, qui ne sont, la plupart du temps, que la
contre-indications doivent être respectées
conséquence d’un manque de données scientifiques chez l’enfant. En effet,
en raison des risques réels encourus par
l’AFSSAPS qui délivre l’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) et valide les
le jeune patient. A l’inverse, l’existence de
RCP ne peut que s’appuyer sur les études publiées et/ou fournies par l’industrie
données pédiatriques permettent d’utiliser
pharmaceutique pour la préparation du dossier [2-4]. Or, pour des raisons éthiques
sans soucis ces collyres chez l’enfant, en
évidentes, il est rare que des enfants soient inclus dans ces études, sauf si le
particulier l’azithromycine, nouvelle arrivée
sujet l’exige (conjonctivites néo-natales par exemple).
sur le marché, qui devrait permettre de
résoudre un certains nombres de
Dans le cadre d’une pathologie classique comme la conjonctivite bactérienne ou
situations difficiles en cas de conjonctive les infections virales, seuls des adultes, bien portant par ailleurs, sont en général
bactérienne. inclus. Cela est même encore plus flagrant avec les femmes enceintes ou allaitantes.
L’explication de cette frilosité dans le choix des patients inclus dans les études
tient à la fois de raisons affectives et scientifiques. En effet, les modifications
métaboliques liées au jeune âge ou à l’état de gestation peuvent modifier de façon
majeure la biodisponibilité et la pharmacocinétique des médicaments, et augmenter
la iatrogénie pendant l’étude clinique [5]. A l’inverse mais pour les mêmes raisons,
c’est justement chez ces patients que des données seraient nécessaires pour
valider leur utilisation, et les agences nationales ou internationales (European
mots-clés Medical Agency) concluent finalement à des mesures de précautions ou de contre-
Antibiotiques, indications chez l’enfant, et ou la femme enceinte ou allaitante. Pour combler
Antiviraux, cette lacune, un collyre récemment mis sur le marché (azithromycine, AZYTER ®)
Antiseptiques, a fait l’objet d’études précliniques incluant des enfants [6] . Ce collyre a donc
Enfant, logiquement obtenu une AMM sur ce terrain, mais avec des précautions requises
AMM en dessous de 2 ans (1 an dans le cadre du trachome) en raison d’un manque de
données dans les études pré-cliniques.
Contre-indications
et précautions
pour les collyres ;
quelles difficultés
et quelle logique ?
Les tableaux 1 et 2 résument les principales données de RCP
concernant les contre-indications (mentionnées en tant que
telles) et précautions pour les collyres et autres solutions
ophtalmologiques. Tableau 1
Tableau 2
Tableau 4
finalement contre-indiqués ou déconseillés fortement chez opératoire n’a pas fait l’objet d’études spécifiques, et le praticien
les jeunes patients. est alors contraint de se référer aux données existantes chez
Il convient toutefois de souligner le travail d’homogénéisation l’adulte. Il est en de même pour le traitement du zona chez
permanent dans les agences pour optimiser l’utilisation de l’enfant ou des atteintes herpétiques sévères.
ces RCP, et la mise à jour régulière des fiches en fonction des
données scientifiques. Citons par exemple l’apraclonidine
(anti-glaucomateux) pour laquelle une contre-indication chez
l’enfant est récemment apparue dans les RCP, comme le •••••
suggéraient l’expérience des ophtalmo-pédiatres et des publi- Conclusion
cations récentes [7].
L’attitude thérapeutique à adopter en pratique devant une
suspicion d’infection oculaire n’est pas toujours clairement
Contre-indications et précautions des balisée par les autorisations et contre-indications officielles.
antibiotiques/antiviraux par voie générale La prise de conscience de ces difficultés par les agences de
Le tableau 4 donne quelques repères sur l’utilisation des médicaments, nationales ou internationales, et par l’industrie
principaux antiviraux et antibiotiques par voie générale poten- elle-même, permettra surement dans l’avenir de contourner
tiellement utilisés dans notre spécialité. L’ophtalmologiste est progressivement ces difficultés. L’exemple récent du collyre
dans ce cadre soumis à un paradoxe important : si les données à l’azythromycine prouve que des études pré-cliniques
de la littérature et les AMM sont souvent très explicites sur anticipant le problème permettent de trouver une solution
l’utilisation possible ou non de ces traitements par voie générale favorable à tous.
chez un enfant, l’indication ophtalmologique n’est en revanche
pratiquement jamais exprimée en tant que telle. Par exemple,
l’utilisation d’antibiotiques dans le cadre d’une infection post- Conflits d’intérêts : aucun
RÉFÉRENCES
1 Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé - Collyres at autres antibiotiques dans les infections oculaires superficielles. Recommandations de
l'AFSSAPS, 2004;
2 Labetoulle M. La iatrogénie: quelle ampleur, pourquoi, et comment la réduire? J Fr Ophtalmol, 2009; sous presse:
3 Le Jeunne C. [Assessment of actual benefits of new drugs by the Transparency Committee]Evaluation du service médical rendu des médicaments par la Commission
de la Transparence. J Fr Ophtalmol, 2008; 31: 90-93.
4 Caulin C. [History of the evaluation of medicines aiming for marketing authorization]Historique de l'évaluation des médicaments en vue d'une autorisation de
mise sur le marché. J Fr Ophtalmol, 2008; 31: 71-74.
5 Labetoulle M, Gendron G, Offret H. Les collyres chez l'enfant et la femme enceinte ou allaitante: quelles difficultés et pourquoi? J Fr Ophtalmol, 2009; sous presse:
6 Cochereau I, Meddeb-Ouertani A, Khairallah M, Amraoui A, Zaghloul K, Pop M, Delval L, Pouliquen P, Tandon R, Garg P, Goldschmidt P, Bourcier T - 3-day treatment
with azithromycin 1.5% eye drops versus 7-day treatment with tobramycin 0.3% for purulent bacterial conjunctivitis: multicentre, randomised and controlled trial in
adults and children. Br J Ophthalmol, 2007; 91: 465-469.
7 Al-Shahwan S, Al-Torbak AA, Turkmani S, Al-Omran M, Al-Jadaan I, Edward DP - Side-effect profile of brimonidine tartrate in children. Ophthalmology, 2005;
112: 2143
D. Brémond-Gignac, S. Milazzo
résumé S e r v i c e d ’ O p h t a l m o l o g i e , C H U A m i e n s , C e n t r e S t V i c t o r, A m i e n s
C
hez l’enfant, l’infection des voies lacrymales survient lorsqu’il existe un
obstacle sur les voies de drainage des larmes. Dans ce cas il existe une
stase, les germes peuvent alors se multiplier de façon pathologique dans
le système lacrymal entraînant un écoulement purulent. Les différents types de surin-
fections touchent soit la muqueuse conjonctivale se manifestant par une
mots-clés
conjonctivite, soit le sac lacrymal se manifestant par une dacryocystite, enfin
Larmoiement, rarement les canalicules lacrymaux se manifestant par une canaliculite. Ces
Epiphora, infections des obstructions des voies lacrymales peuvent survenir dans différents
Conjonctivite, tableaux cliniques telles les anomalies congénitales, les anomalies acquises
Voie lacrymale, permanentes, ou les anomalies acquises intermittentes.
Dacryocystite
•••••
Anomalies congénitales
Le larmoiement dû à une anomalie congénitale des voies
Figure 1 : Tableau sur les infections des voies lacrymales de l’enfant et de l’adulte lacrymales apparaît chez le nourrisson entre 3 semaines et un
ou l’orifice fistuleux. Quand elles s’accompagnent d’une bactériennes et virales. Les muqueuses les plus exposées sont
obstruction basse des voies lacrymales en particulier du conduit les muqueuses respiratoires en particulier celles de la sphère
lacrymo-nasal, elles peuvent se compliquer de conjonctivites ORL. Ceci explique aisément la fréquence des infections rhino-
infectieuses voire de dacryocystites aiguës ou chroniques pharyngées chez l’enfant âgé de 2 à 4 ans. Lors de ces
entraînant des infections aiguës ou chroniques récidivantes infections rhinopharyngées la muqueuse nasale devient inflam-
difficiles à traiter. Un écoulement purulent est alors observé au m a t o i re e t œ d è m a t e u s e . U n e o b s t r u c t i o n d u c o n d u i t
niveau de l’orifice fistuleux en même temps que l’écoulement lacrymo-nasal au niveau de son abouchement anatomique
observé au niveau du point lacrymal inférieur. Le traitement sous le cornet inférieur est fréquente entrainant une stase
réside en une antibiothérapie locale et générale en attendant lacrymale intermittente. Ces infections de la sphère ORL
la désobstruction par sondage ou désobstruction chirurgicale s’accompagnent régulièrement de larmoiement. Ce larmoiement
des voies lacrymales basses selon la symptomatologie des est volontiers clair puis il peut y avoir surinfection du lac
patients. Le traitement peut comporter uniquement une exérèse lacrymal entrainant une conjonctivite infectieuse. Le germe
simple du trajet fistuleux sur toute sa longueur soit une en cause sera celui de l’infection de la sphère ORL. Le plus
technique chirurgicale plus complète avec une dacryocystor- souvent pour les infections bactériennes, il s’agit d’une infection
hinostomie. à Haemophilus influenzae ou à pneumocoque. Le traitement
associera les lavages oculaires et si nécessaire une antibio-
thérapie locale active sur ces germes.
•••••
Anomalies acquises
•••••
Les obstructions canaliculaires acquises peuvent être consé- Conclusion
cutives à des infections conjonctivales de stase étendues ou
lors d’infections virales générales. Les infections générales Les anomalies des voies lacrymales par obstruction du conduit
les plus fréquemment en cause pour créer des obstructions lacrymo-nasal sont fréquentes et elles peuvent entraîner un
canaliculaires sont les infections à VZV ou Herpès virus. Ainsi, incomfort majeur par le larmoiement et surtout par leurs compli-
devant une varicelle extensive ou une infection herpétique cations infectieuses. La symptomatologie clinique est similaire
sévère il est parfois utile de placer en urgence une intubation dans toutes ces anomalies et repose sur les phénomènes de
canaliculaire pour éviter les sténoses complètes. Une fois stase et de surinfection, ainsi que sur le niveau de l’obstruction.
constituées ces sténoses sont extrêmement difficiles à traiter Les conjonctivites de stase et les dacryocystites constituent
et entraînent un larmoiement permanent. Ce larmoiement peut les complications les plus fréquentes de ce larmoiement. Le
se compliquer de conjonctivites de stase mais jamais de larmoiement intermittent est le plus souvent corrélé aux
dacryocystite puisque l’obstacle est haut situé. infections de la sphère ORL et se résout avec le traitement de
l’infection rhinopharyngée. Dans tous les cas une lutte contre
la stase lacrymale est essentielle reposant sur des lavages
••••• oculaires fréquents. L’antibiothérapie locale ne sera utilisée
Anomalies intermittentes qu’en cas d’insuffisance des lavages oculaires répétés.
RÉFÉRENCES
1 Calhoun 1987 JH - Problems of the lacrimal system in children. Pediatr. Clin. North Am., 1987, 34, 1457-65.
2 Hurwitz JJ – The lacrimal system. Lippincott-Raven Press, Philadelphia, New York1996.
3 Taylor D, Hoyt C – Pediatric Ophthalmology and Strabismus. Editions Elsevier, 2005.
4 Wright KW - Pediatric Ophthalmology and Strabismus. Editions Mosby, St Louis, 1995.
5 Hornblass A – Oculoplastic, orbital and reconstructive surgery. Williams and Wilkins, Baltimore, 1988.
6 Smith B – Ophthalmic plastic and reconstructive surgery. Mosby company, St Louis, 1987.
7 Gorlin RJ, Cohen MM, Levin LS – Syndromes of the head and neck. Oxford University Press New York, Oxford, 1990.
8 Welham RA, Bates AK, Stasior GO – Congenital lacrimal fistula. Eye, 1992, 6, 211-4.
9 Bernard JA, Fayet B, Ruban JM, Klap P, Schapiro D. Le larmoiement du petit enfant. Questions? Réponses J Fr Ophtalmol. 2000;23:945-9.
Conjonctivites du nouveau-né
et de l’enfant
C . S p e e g - S c h at z , T. B o u r c i e r
Service d’Ophtalmologie,
Hôpitaux Universitaires de Strasbourg
•••••
résumé Les conjonctivites néonatales
La conjonctivite bactérienne est une
des maladies les plus fréquentes de Trois facteurs favorisent les conjonctivites du
l’enfance touchant un enfant d’âge nouveau-né : une infection non traitée du tractus
scolaire sur 8 (environ 10 % des génital de la mère, les traumatismes obstétricaux
enfants). La guérison spontanée est la lors de l’accouchement, la rupture précoce des
règle ; un traitement antibiotique membranes ou un travail prolongé exposant le bébé
général peut s’avérer nécessaire aux germes de la mère. Les agents infectieux à
lorsqu’il s’y associe une otite ou une l’origine de ces conjonctivites sont le Neisseria
atteinte pulmonaire. gonorrhoeae, le Chlamydia trachomatis, l’Herpès
Les conjonctivites bactériennes du virus simplex, les germes gram + ou -.
nouveau-né, les conjonctivites
récidivantes du nourrisson entrant En dehors des conjonctivites liées à la transmission
dans le cadre d’une imperforation des maternelle lors de l’accouchement, il existe des
voies lacrymales (Figure 1) et les formes néonatales reliées à des problèmes d’envi-
conjonctivites à chlamydiae
ronnement hospitalier ou formes nosocomiales dans
représentent un tableau à part.
lesquelles sont incriminés le staphylocoque doré, le
Strepto-pneumoniae, l’Haemophilus, le Steptocoque
viridans ou les entérobactéries.
L’herpès néonatal
L’ h e r p è s n é o n a t a l e s t r a re . U n n o u v e a u - n é p o u r 7 5 0 0
naissances, touche davantage les milieux favorisés ou les
jeunes primipares. Il s’agit de l’herpès virus simplex de type
2 (génital dans 70 % des cas) avec un comptage foeto-maternel
lors de l’accouchement même si la mère n’a qu’une contami-
nation herpétique asymptomatique. Le tableau s’installe 15
jours après la naissance par quelques vésicules herpétiques
au bord palpébral, une petite conjonctivite uni- ou bilatérale
peu sécrétante, non purulente, séro-sanglante compliquée
parfois d’une kératite avec quelques micro-dendrites ou kératite
ponctuée superficielle, parfois des opacités cristalliniennes,
voire une choriorétinite.
Ainsi un traitement antibiotique local n’est justifié qu’en sont uni- puis bilatéraux : fièvre, odynophagie, troubles gastro-
présence de critères de gravité : intestinaux et surtout follicules, sécrétions muqueuses,
• sécrétions purulentes importantes fibrineuses parfois hémorragie sous-conjonctivale et œdème
• chémosis palpébral. Il s’y associe une adénopathie prétragienne parfois
• œdème palpébral sous-maxillaire et dans les formes sévères une conjonctivite
• larmoiement pseudo-membraneuse à l’origine d’une fibrose conjonctivale
• baisse de vision et d’un symblépharon.
• photophobie.
Lorsqu’il existe une atteinte cornéenne, elle est fréquemment
Chez l’enfant, la Rifamycine ® est l’antibiotique de choix. de type ponctuée superficielle pouvant se compliquer d’infil-
Toutefois sa durée d’utilisation ne doit pas être prolongée du trats cornéens en 15 jours souvent longs à disparaître (risque
fait de la sécrétion rapide de mutant résistant lorsqu’elle est d’astigmatisme, de baisse d’acuité visuelle et d’amblyopie).
utilisée en monothérapie. En revanche, l’arrivée sur le marché
d’un collyre macrolide à l’Azithromycine (Azyter ® ) pourrait De rares uvéites antérieures ou kératites disciformes ou formes
permettre d’étoffer l’arsenal antibiotique, notamment dans le chroniques ont été décrites.
cadre des conjonctivites bactériennes.
Le traitement est surtout préventif par respect des règles
Un traitement antibiotique général est nécessaire en cas d’hygiène, lavage des mains, linge personnel. A la phase aiguë
d’atteinte systémique par un Haemophilus ou un il est important d’assurer une instillation pluriquotidienne de
Pneumocoque : Amoxicilline + Acide clavulanique pendant sérum physiologique et d’antiseptiques locaux. Les corticoïdes
10 jours. soulagent les signes en phase aiguë mais sont à éviter en
En l’absence de critères de gravité, le traitement comprend raison de la dépendance et des complications hypertoniques
un lavage oculaire simple au sérum physiologique pluriquo- ou cristalliniennes chez l’enfant. Ils ne sont utilisés qu’en cas
tidien associé à un collyre antiseptique sans vasoconstricteur de complication, volontiers supplantés par la Cyclosporine
pendant 5 à 7 jours. Les antiseptiques sont tout aussi efficaces 2 % lorsqu’il existe des opacités séquellaires.
et n’induisent pas, contrairement aux antibiotiques, de
résistance bactérienne.
La fièvre adéno-pharyngo-conjonctivale
Les règles d’hygiène habituelles sont rappelées aux parents : Elle implique les séro-types 3 et 7 de l’adénovirus. La contagion
lavage des mains, utilisation de compresses stériles, évitement se fait par postillons ou eau de piscine. Le tableau est une
des frottements oculaires, utilisation de gants de toilette à conjonctivite folliculaire souvent hémorragique associée à des
usage personnel, … adénopathies et des signes généraux compliquée d’une kératite
épithéliale diffuse évoluant vers des infiltrats sous-épithéliaux.
L’utilisation d’un spray décongestionnant nasal à usage Le traitement consiste à appliquer des compresses froides
pédiatrique est recommandé en cas de rhinite associée afin avec anti-pyrétiques, la régression s’observera en fait à 14
de maintenir un drainage correct des larmes par les voies jours.
lacrymales.
L’herpès néonatal est rare, souvent mortel ; dans 90 % la primo-
Lorsqu’il s’agit d’une conjonctivite rentrant dans le cadre d’une infection est asymptomatique.
imperforation des voies lacrymales, un massage pluriquotidien Elle peut donner lieu à une blépharite avec ulcération du bord
du sac lacrymal associé à une antibiothérapie locale peut être libre et/ou conjonctivite folliculaire dans un contexte fébrile,
réalisé pour démarrer le traitement puis en cas de résistance une adénopathie du côté de l’infection et souvent des compli-
un sondage des voies lacrymales pourra être proposé. cations cornéennes à type de kératite dendritique à l’origine
d’une photophobie, d’un larmoiement et d’une vision trouble.
La guérison se fait en un mois. Le signe très évocateur du
Les conjonctivites virales diagnostic est la baisse de la sensibilité cornéenne. Les
Elles sont dominées par l’adénovirus et l’herpès mais toute anticorps anti-HSV peuvent confirmer le diagnostic d’infection
maladie virale de l’enfant peut se compliquer de kérato-conjonc- herpétique.
tivite. Le risque est la complication cornéenne à l’origine de
séquelles voire d’amblyopie. Les kératites herpétiques de l’enfant sont parallèles à celles
Les kérato-conjonctivites à adénovirus, souvent épidémiques, de l’adulte : épithéliales, stromales, plus souvent bilatérales
sont liées aux séro-types 8 et 19 le plus souvent. L’enfant est avec réaction inflammatoire. Le problème chez l’enfant est
contagieux pendant 3 à 14 jours après le début des signes qui l’amblyopie organique induite.
Un enfant sur deux ferait une récurrence tous les 2 ans. Parfois la rosacée de l’enfant donne le tableau banal d’une
Le traitement des kératites herpétiques passe par un conjonctivite papillaire. Le signe pathognomonique sera
débridement et un antiviral local à type d’Acyclovir pommade, l’existence de phlyctènes, vésicules cornéennes ou conjonc-
Zovirax®, Gancyclovir pommade - Virgan® ou Trifluorotinidine tivales (modèle d’hypersensibilité retardée à médiation cellulaire
Virophta ou Acyclovir Zovirax ou le Valacyclovir Zelitrex par de type IV).
voie générale. Les antiviraux généraux sont l’Acyclovir que
l’on donnera après 6 ans par comprimés de 200 mg 5x/jour, Le traitement : soin des paupières suivi de mouillants, antibio-
de 2 à 6 ans une dosette à 200 mg à boire 5x/jour et avant 2 thérapie par voie générale, Erythromycine 30 à 50 mg/Kg/jour
ans par voie intraveineuse 5 mg/kg/jour 3x/jour. pendant 15 à 30 jours espacés d’un mois puis espacés progres-
Le Vacyclovir sera donné uniquement après l’âge de 12 ans sivement.
1 cp de 500 mg matin et soir.
En cas de kératite sévère, des corticoïdes locaux peuvent être
Dans les atteintes stromales une corticothérapie locale peut nécessaires en préférant ceux de faible puissance tels le Flucon
être proposée pendant 3 mois. ou Fluorométholone.
En cas de récurrence fréquente, l’Acyclovir 200, 2 doses matin La Cyclosporine locale à 2 % peut se donner dans les formes
et soir ou Zelitrex 500 mg 1 cp/jour peut être proposé. sévères pour éviter les effets secondaires de la corticothé-
rapie locale.
Les autres virus sont dominés par la varicelle à l’origine
d’atteinte cornéenne pouvant nécessiter de l’Acyclovir 800 mg
5x/jour, Zelitrex 500 mg 6 cp/jour.
•••••
Toutes les autres atteintes virales sont toujours dominées par En conclusion
le risque d’amblyopie
Les kérato-conjonctivites de l’enfant représentent une
pathologie fréquente pouvant être très invalidante et à l’origine
La rosacée de l’enfant d’une amblyopie. Nous rappelons « qu’un antibiotique n’est
ou kérato-conjonctivite phlycténulaire pas automatique » dans les conjonctivites sans facteurs de
(Figure 5) risque ni critères de gravité.
Cette kérato-conjonctivite est à l’origine d’une rougeur oculaire
au niveau bilatéral, d’une photophobie, d’un larmoiement, Dans les formes graves ou kératites bactériennes, un antibio-
souvent de chalazion et d’une sensibilité aux corticoïdes puis tique par voie générale devra être donné adapté, à la bactérie
récidive à l’arrêt. La baisse d’acuité visuelle est uni- ou bilatérale en cause associé à un traitement local à base de quinolones
par astigmatisme irrégulier en raison de cicatrice cornéenne. ou de collyres renforcés. La corticothérapie locale devra si
L’enfant présente une hyperhémie conjonctivale inférieure, possible être retardée le plus possible en raison de la
une blépharite, souvent une atteinte cornéenne inférieure avec dépendance et des complications chez l’enfant.
pannus néovascularisé, infiltrats nodulaires sous- ou intra-
épithéliaux. Conflits d’intérêts : aucun
RÉFÉRENCES
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Laurent Kodjikian
S e r v i c e d ’ o p h t a l m o l o g i e d u P r J D G ra n g e , C H U d e l a C ro i x - Ro u s s e , Ly o n
résumé
La toxoplasmose constitue l’étiologie la
plus fréquente des uvéites postérieures
dans le monde. Le problème de la •••••
toxoplasmose au cours de la grossesse Introduction
pose en réalité deux questions : celle de
la toxoplasmose congénitale, due à une La toxoplasmose constitue l’étiologie la plus fréquente des uvéites postérieures
primo-infection de la femme enceinte et dans le monde [2] . L’agent pathogène, Toxoplasma gondii, est un protozoaire,
celle de la présence d’une parasite intracellulaire obligatoire. Il est probablement le parasite le plus répandu
rétinochoroïdite toxoplasmique active dans le monde. Ce dernier affecte les humains et les animaux, les félins en l’occur-
chez une femme enceinte, qui ne sera pas rence, le chat étant son hôte définitif. Il reste quiescent sous sa forme kystique
abordée dans cet article. Du point de vue (bradyzoïtes) au sein des tissus humains, et plus particulièrement au sein de l’œil
épidémiologique, les modes de et du tissu cérébral. Une perte irréversible de la vision centrale peut apparaître en
contamination, la séroprévalence et les cas d’atteinte de la macula et/ou du nerf optique ou de complications telles le
mesures hygiéno-diététiques de décollement de rétine, une membrane épirétinienne... Une telle baisse de vision
prévention primaire proposées aux serait présente dans environ 25% des cas [3]. Par contre, l’atteinte du champ visuel
femmes enceintes seront rappelés. serait bien plus fréquente, présente dans environ 2/3 tiers des cas [3].
Concernant la toxoplasmose congénitale, Il s’agit d’une maladie infectieuse congénitale ou acquise. Contrairement à ce
le risque de transmission transplacentaire
qui était cru au préalable, la forme congénitale semble représenter le tiers de
au cours de la grossesse sera analysé.
l’ensemble des toxoplasmoses oculaires par comparaison à la forme acquise [1].
Les atteintes oculaires sont représentées
Le problème de la toxoplasmose au cours de la grossesse pose en réalité deux
par la rétinochoroïdite et différentes
questions : celle de la toxoplasmose congénitale, due à une primo-infection de la
lésions associées. Le service
femme enceinte et celle de la présence d’une rétinochoroïdite toxoplasmique
d’ophtalmologie et de parasitologie du
active chez une femme enceinte. Ce dernier contexte ne sera pas abordé dans
CHU de la Croix-Rousse (Hospices Civils
de Lyon) suit actuellement la plus grande
cet article.
cohorte mondiale d’enfants atteints de La Toxoplasmose Congénitale (TC) concernait 7 enfants pour 1000 naissances
toxoplasmose congénitale (430 enfants en France dans les années 1980 [4]. Par contre, les publications récentes évalue-
vivants en 2005). Nos principaux résultats raient cette prévalence à plutôt 1 cas pour 10000 naissances [5] . Une atteinte
seront fournis. Une conduite à adopter en oculaire surviendrait dans plus de 82% des enfants non traités selon une publication
cas de suspicion ou de preuve de américaine [6]. Nous reviendrons sur ce chiffre, qui ne correspond pas à la réalité
toxoplasmose congénitale sera proposée. française, nous semble-t-il.
La toxoplasmose oculaire congénitale étant relativement fréquente, cet article a
pour objectif de faire le point sur cette pathologie. La première partie présente
notre expérience du diagnostic et de la prise en charge de la toxoplasmose
congénitale dans le contexte français actuel. Une deuxième partie rapporte les
mots-clés principaux éléments cliniques concernant l’atteinte oculaire toxoplasmique et
Toxoplasmose congénitale, s’appuie sur l’observation de notre cohorte de 430 enfants infectés.
Prévention,
Traitement,
Séroconversion
•••••
Toxoplasmose oculaire congénitale
Si l’enfant n’est plus sous traitement antiparasitaire, un tiquées à l’hôpital de la Croix-Rousse entre Mars 1975 et
traitement est repris classiquement par Malocide ® / Adiazine ® Octobre 2001), suivis en médiane 8 ans (7 mois à 26,2 ans),
ou Fansidar ® ou même de façon plus moderne par Malocide ® / 284 enfants étaient asymptomatiques, 16 enfants ont présenté
Zithromax ®. La prise en charge devient alors identique à celle des signes neurologiques (hydrocéphalie, calcifications
d’une toxoplasmose acquise. Les indications dépendent princi- cérébrales, convulsions, épilepsie, parésies…) sans signe
palement de la localisation du foyer actif. Une corticothérapie ophtalmologique et 130 enfants (30%) ont présenté un ou
transitoire peut en outre s’avérer nécessaire. plusieurs épisodes de RC [25]. Au total, 65% des 130 enfants ont
présenté des RC unilatérales, 35% des RC bilatérales
Dans notre cohorte de 430 enfants vivants atteints de (tableau 1). Seuls 18 enfants (14%) avaient des fonds d’yeux
toxoplasmose congénitale confirmée (provenant d’une cohorte anormaux à la naissance, soit 22/260 yeux (8%).
de 1625 séroconversions maternelles consécutives diagnos-
Il est classique pour certaines équipes de ne suivre de façon (tableau 2). Pour les 130 enfants, si on n’étudie que l’état
systématique les enfants que jusqu’à un âge de 7 ans si aucune d’activité de la première RC, seuls 15% des foyers étaient
anomalie ophtalmologique n’a été diagnostiquée. L’attitude actifs.
de notre équipe est différente. En effet, nous avons pu montrer
par un suivi systématique annuel de 430 enfants infectés que La localisation du foyer est variable (tableau 2) : le plus souvent
l’apparition d’une RC pouvait être tardive. Ainsi, dans notre au pôle postérieur à la naissance, pouvant compromettre ainsi
série, l’enfant le plus âgé chez lequel nous avons découvert une le développement normal de la fonction visuelle, en périphérie
première lésion de rétinochoroïdite active avait 12 ans et demi (principalement rétro-équatoriale) au cours du suivi. Il est
et celui chez lequel nous avons découvert une première cicatrice probable que cette différence de répartition soit le fait d’un
de rétinochoroïdite avait 21 ans. La courbe d’incidence de examen de la périphérie rétinienne plus délicat et difficile chez
l’âge d’apparition d’une première RC toxoplasmique met en le nouveau-né par comparaison au grand enfant voire à l’ado-
évidence un premier pic d’apparition avant 1 an et un deuxième lescent. La taille du foyer est elle aussi variable ; il existe des
entre 7 et 8 ans (Figure 3). Seul un suivi prolongé permettra formes extensives plus larges que 4 diamètres papillaires,
d’affirmer l’éventuelle existence d’une recrudescence de RC parfois coalescentes, avec risque d’atteinte maculaire après
au moment de la puberté [26] . Ainsi, il nous semble donc plusieurs poussées et qui constituent la forme la plus sévère
important de continuer le suivi systématique des patients, de la rétinite. Ces formes sont rares dans la TC, en comparaison
sans limite d’âge dans l’état des connaissances. avec la toxoplasmose acquise. Ainsi, la majorité des lésions
sont peu larges dans la TC, sans grande différence en fonction
Parmi tous ces foyers, moins d’un quart a été découvert au de l’âge au moment du diagnostic (tableau 2).
stade actif, quel que soit l’âge au moment du diagnostic (même
pourcentage de foyer actif (en opposition aux cicatrices) à la Nous avons cherché à identifier les facteurs de risque de
naissance par rapport à la période post-natale (p= 0,264)) développement des RC [27] . La précocité de l’infection
maternelle, les manifestations non oculaires présentes au
temps zéro (c’est-à-dire lors de la naissance ou lors du
diagnostic de TC), la précocité du diagnostic de TC et la
prématurité (< 32 semaines) sont des facteurs de risque pour
le développement de RC. En revanche, le sexe, les taux sériques
d’IgM et IgA à la naissance, le traitement de la mère et/ou de
Tableau 1 : Age au dernier examen (=durée de suivi) pour tous les 130 enfants et ceux
avec une lésion oculaire associée aux rétinochoroïdites
•••••
Conclusion
Puisque les RC et les LA peuvent apparaître tardivement après concernés doivent donc, par une information adaptée sur les
la naissance et restent imprédictibles, un suivi ophtalmolo- risques de RC mais aussi ceux de LA et de leurs conséquences,
gique à long terme semble essentiel pour prendre en charge convaincre les parents de la nécessité du suivi à long terme.
les enfants atteints de TC, surtout ceux avec des lésions ou
cicatrices maculaires (risque de LA ultérieures). Les praticiens Conflits d’intérêts : aucun
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Toxocarose oculaire :
de la clinique au diagnostic
A r n a u d S a u e r (1), E r m a n n o C a n d o l f i (2),
C l a u d e S p e e g - S c h a t z (1), Tr i s ta n B o u r c i e r (1)
1 : Service d’Ophtalmologie, Hôpitaux universitaires de Strasbourg,
Nouvel Hôpital Civil, Strasbourg
•••••
Introduction
La toxocarose est une zoonose vermineuse cosmopolite liée à la présence intra-
tissulaire de larves d’ascaridés. Les bulletins épidémiologiques montrent un taux
de prévalence de 2 à 5% chez les adultes en bonne santé des zones urbaines des
pays occidentaux et de 14 à 37% dans les zones rurales. Dans les pays tropicaux,
les évaluations montrent un taux prévalence plus élevé de 63% à Bali, de 86% à
Sainte-Lucie, et de 93 % à la Réunion. La toxocarose est le plus souvent une
maladie infantile [1]. Habituellement bénigne, cette parasitose entraîne parfois des
complications oculaires, souvent à type d'uvéites, atteignant particulièrement les
enfants âgés de 2 à 7 ans. Deux nématodes (vers ronds) sont responsables de la
toxocarose humaine : Toxocara canis, parasite du chien, et Toxocara cati, parasite
du chat, qui ne deviennent adultes que chez le chien et dont les larves sont en
impasse parasitaire chez l'homme [2].
mots-clés Ces nématodes vivent dans l’intestin grêle de leurs hôtes définitifs. Environ 25%
des chiens et plus de 50% des chats sont porteurs de ces vers. La femelle mesure
Toxocarose,
6 à 18 cm de long et le mâle de 4 à 10 cm. Une femelle pond 20.000 à 200.000
Uvéite,
oeufs par jour. Ces oeufs de 80 µm comprennent des micro-dépressions. Le cycle
Enfant
reproductif de T. canis est complexe car il dépend de l'âge et Larva migrans viscérale
du sexe de l'hôte définitif, le chien. Le chien se contamine en La forme viscérale peut provoquer asthénie, fièvre, hépatosplé-
absorbant des aliments contenant des oeufs du parasite situés nomégalie, pneumopathie, hyperéosinophilie et
sur le sol. Les oeufs émis dans les déjections sont non hyperglobulinémie ; les symptômes variant selon la localisation
embryonnés et donc non infectieux. Une quizaine de jours est de l'infestation et l'étendue de la migration larvaire. Des
nécessaire pour l’embryonnement dans le milieu extérieur (sol) granulomes hépatiques peuvent parfois être observés.
avec des conditions de température et d’humidité optimales.
Ces oeufs vont alors contenir une larve infestante L2.
Commence alors chez le chien le cycle somatique du parasite. Larva migrans cutanée
Les larves L2 perforent la paroi intestinale et vont se répandre La forme cutanée se caractérise par une éruption urticarienne
dans les organes de l'animal [3]. L’Homme s’infecte en ingérant généralisée avec hyperéosinophilie.
des œufs embryonnés présents sur des légumes, surtout les
salades, ayant poussé dans un sol contaminé par les déjections
d'animaux de compagnie, et non par contact direct avec le Toxocarose oculaire
chien. Un manque d'hygiène personnelle (mains sales) est Les manifestations oculaires sont parfois l’unique signe d’appel
également un facteur de risque. Chez l'enfant, géophagie et jeux de la maladie. Il s'agit d’atteintes inflammatoires pouvant
dans des bacs à sables souillés sont les causes les plus atteindre toutes les tuniques.
fréquentes de contamination [3, 4]. Le granulome rétinien postérieur est la manifestation oculaire
la plus fréquente. Il s'agit d'une lésion pseudo-tumorale, parfois
bilatérale, située au pôle postérieur ou en périphérie. La baisse
d’acuité visuelle en est le principal signe d’appel des atteintes
••••• du pôle postérieur, en zone inter papillo-maculaire ou péri-
Clinique maculaire. Le granulome peut être responsable de tractions
sur la rétine et est souvent accompagné d’une infiltration
Les signes cliniques sont fonction du nombre de larves ingérées, cellulaire du vitré ou d’une pars planite en cas d’atteinte périphé-
du terrain du patient (âge, allergie), de son génotype et de la rique (Figure 1) [6].
localisation des larves dans les tissus. Le délai entre le premier Le pseudogliome est une manifestation rare de la toxocarose
contact avec le parasite et les premiers signes cliniques varie oculaire. Il est révélé par une leucocorie et une baisse d’acuité
de plusieurs semaines à plusieurs mois selon les localisations. visuelle profonde, faisant particulièrement craindre un rétino-
Les garçons sont plus fréquemment atteints que les filles. blastome. Cependant, l’âge de l’enfant permettra d’orienter
Outre la toxocarose oculaire qui touche principalement le grand le diagnostic, le rétinoblastome survenant le plus souvent
enfant (7 ans), on rencontre deux autres formes de la maladie avant l’âge de 2 ans et la toxocarose oculaire après cet âge.
appelée larva migrans viscérale et larva migrans cutanée qui A l’examen, on retrouve une masse blanchâtre intravitréenne
se rencontrent plus volontiers chez le grand nourrisson (2 ans). extensive [6, 7].
La toxocarose oculaire serait responsable de 3 à 18% des Plus rarement, la toxocarose oculaire peut se manifester par
uvéites postérieures de l’enfant [5]. une panuvéite ou une endophtalmie. Dans ces cas, l’atteinte
est le plus souvent unilatérale. L’examen du segment antérieur
retrouve une uvéite à hypopion, synéchiante et non hyperto-
niante. L'examen du fond d’œil permettra en général de
retrouver une lésion inflammatoire du pôle postérieur, parfois
compliquée d’emblée par un décollement de rétine.
La toxocarose oculaire peut se manifester par une neurorétinite
subaiguë unilatérale diffuse. Cette très rare présentation est
secondaire à la migration des vers dans l’espace sous-rétinien,
que l’on peut ainsi suivre « à la trace ». L’examen du fond d’œil
retrouve de nombreux foyers de rétinite, des anomalies pigmen-
taires de la rétine, une papillite,des hémorragies intrarétiniennes
et finalement une atrophie optique.
Enfin, on peut parfois découvrir une uvéite antérieure d’origine
immunoallergique dans le cadre d'une toxocarose viscérale
sévère [8].
Figure 1 : Foyer de chorio-rétinite cicatriciel avec bride de traction (avec
l’aimable autorisation du Pr B. Bodaghi (Pitié Salpétrière –APHP).
••••• •••••
Diagnostic microbiologique Traitement
Le diagnostic de certitude repose sur la découverte de la larve Le traitement préventif repose sur des mesures d’hygiène
ou des granulomes dans le tissu (biopsies tissulaires, simple. Le lavage des mains et des aliments potentiellement
vitrectomie). Il est rarement réalisé. souillés est recommandé. Il convient de vermifuger les chiens
Le diagnostic sera le plus souvent orienté par des perturbations trois fois par an (vermifuge large spectre) et les chiots dès 15
biologiques non spécifiques, principalement la présence d'une jours d'âge, puis tous les mois jusqu'à six mois et d’interdire
hyperéosinophilie sanguine, parfois considérable dans les aux chiens les aires de jeux pour enfants.
infestations massives et l'augmentation chronique et franche Par ailleurs, afin de combattre la toxoplasmose et la toxocarose,
du taux des IgE totales. Cependant, une absence d'hype- l’Association Française de NORmalisation (AFNOR) a édicté
réosinophilie peut se voir lors d’une toxocarose oculaire isolée plusieurs règles très strictes en 1995 et 1996 pour l’implan-
sans atteinte viscérale ou cutanée. Contrairement à d’autres tation et l’entretien des bacs à sables (AFNOR-NF-S54-206
parasitoses vermineuses, l’examen des selles est non et AFNOR-XP-S54-207). Devant les difficultés techniques et
contributif. L’évolution du parasite étant bloquée au stade économiques à répondre à ces normes, les municipalités
larvaire, ni œufs ni vers adultes ne peuvent être recherchés [9]. préfèrent le plus souvent enlever définitivement l'ensemble
Le diagnostic positif est aussi orienté par la sérologie sanguine des bacs à sable [9,10].
recherchant la production d’anticorps dirigés contre le parasite.
Cependant, la spécificité de cet examen est limitée en raison Le traitement curatif repose sur les molécules anthelmin-
d’une positivité croisée avec les helminthiases. Une autre limite thiques et est à réserver aux formes graves ou non améliorées
est la grande prévalence de sujets porteurs d'anticorps résiduels par la mise en place d'une prophylaxie adaptée [5]. La toxocarose
plusieurs années après une infection, traitée et/ou guérie (5 % peut être soignée par la diéthylcarmabazine (Notézine ®) ou
en milieu urbain et 40% en milieu rural). Le sérodiagnostic le mébendazole (Vermox ® ) sur une durée d’au moins trois
devra donc être interprété avec prudence en fonction des semaines. Il est de temps en temps nécessaire d'ajouter un
explorations cliniques et de l’hyperéosinophilie sanguine afin corticoïde quand une inflammation importante est présente [10].
de ne pas tomber dans le piège du diagnostic par excès [10]. Concernant la toxocarose oculaire, le traitement peut être
L’analyse de l’humeur aqueuse obtenue ponction de chambre très difficile. La corticothérapie systémique ou locale constitue
antérieure ou du vitré peut être très contributive. Tout d’abord, le premier (et souvent le seul) traitement à instituer. En cas
elle peut mettre en évidence des larves parasitaires. Par ailleurs, d'échec ou d'amélioration partielle, on peut alors effectuer un
la recherche par Elisa d’anticorps spécifiques dirigés contre traitement anthelminthique, mais il ne faut jamais associer
le parasite présents dans l’humeur aqueuse est aussi un examen corticoïdes et anthelminthiques : l'usage de ces molécules
très spécifique. Les résultats de l’analyse de l’humeur aqueuse doit être séquentiel, non simultané. Dans les tableaux oculaires
sont en revanche très peu sensibles [8]. La recherche par PCR sévères on peut envisager une vitrectomie en connaissant les
de l’ADN de Toxocara après biopsie à l’aiguille est une approche avantages et les risques de cette technique chirurgicale [8]. Les
intéressante qui reste limitée à certains centres [11]. principales complications de la toxocarose oculaire sont le
décollement de rétine, la panuvéite et l’œdème maculaire.
RÉFÉRENCES
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Ranibizumab intravitréen et
télangiectasies rétiniennes juxtafovéolaires
idiopathiques du groupe 2a.
Cas clinique
Rétine
p ro p o s é e , l e p a t i e n t c o n s e n t i t a u Cohen et al. [9], ont récemment publiés véolaires diffusants, et migreraient vers
traitement. Apres explication appropriée sur des données OCT dans une large la fovéola. Un tel fluide protidique
des risques et bénéfices potentiels du population de télangiectasies pourrait s’accumuler dans la zone
produit, et après consentement éclairé rétiniennes juxtafovéolaires idiopa- avasculaire centrale puisqu’il y a , à ce
obtenu pour l’utilisation hors AMM du thiques du groupe 2a, et ils ont suggéré niveau une absence de système
produit, une injection intravitréenne de que une dysfonction des cellules de capillaire pouvant les drainer.
ranibizumab (0.05 mL/0.5 mg) a été Muller pourrait expliquer les signes
réalisée à l’OD. Un mois plus tard, l’AV cliniques, angiographiques (AF) et OCT Dans notre cas, l’injection intravitréenne
de l’OD était toujours à 20 ⁄ 80, la chez ces patients. Etant donné que les de ranibizumab n’a pas permis de mener
périmétrie liée au fond d’œil (MP-1 Micro cellules de Muller confèrent les à une amélioration anatomique ou
Perimeter, Nidek Technologies, Padova, propriétés de barrière à l’endothélium visuelle. Nous sommes en accord avec
Italy), utilisant un mode macula 8° 0dB des capillaires rétiniens et qu’elles inter- Cohen et al., et pensons que les
avec une stratégie de test de seuil 4-2, viennent dans la régulation du flux injections de bevacizumab seraient
a montré une fixation centrale instable sanguin rétinien [10,11] , ils soutiennent inefficaces dans le groupe 2a des télan-
dans 4°, avec une sensibilité réduite et qu’une dégénérescence ou dysfonction giectasies rétiniennes juxtafovéolaires
un scotome fovéal absolu; par ailleurs, des cellules de Muller primaire, pourrait idiopathiques car la dégénérescence
les images d’ AF (Figure 2 A,B) et d’OCT être accompagnée d’une diminution de ou dysfonction primaire des cellules de
(Figure 2 C) étaient restées inchangées. la barrière hémato-rétinienne Muller chez de tels patients, ne serait
Ainsi, nous avons décidé de réaliser une (altérations dans les capillaires rétiniens pas liée au VEGF.
seconde injection dans l’OD de notre parafovéolaires) dans le groupe 2a des
patient. A nouveau, à 1 mois de suivi, télangiectasies rétiniennes juxtafovéo- Nos résultats sont en désaccord avec
l’injection intravitréenne de ranibizumab laires idiopathiques [10]. c e u x d e M o o n e t a l . [13], q u i o n t
ne parvint pas à une amélioration De plus , ils soutiennent que l’atrophie récemment montré des résultats
visuelle ou anatomique. Compte tenu des couches externes de la rétine vue favorables à court terme à l’utilisation
de l’échec répété de l’injection intravi- par OCT ne pourrait pas être causée par du bevacizumab dans le traitement d’un
t re e n n e d e r a n i b i z u m a b d e l ’ O D à des anomalies rétiniennes seules , car patient atteint du groupe 2a. des télan-
ramener une amélioration visuelle ou les couches externes de la rétine puisent giectasies rétiniennes juxtafovéolaires
anatomique, nous avons décidé de ne l’ oxygène et les nutriments via la chorio- idiopathiques . En effet, les Auteurs
pas injecter son OG. c a p i l l a i re , e t q u e , à n o u v e a u , u n e dans leur communication, n’ont pas
dysfonction des cellules de Muller montrés d’AF et même les coupes OCT
pourrait être responsable d’une atrophie reportées sembles assez différentes
••••• et d’une dégénérescence des couches des coupes typiques des patients
Discussion externes de la rétine , car les cellules atteints du group 2a des télangiectasies
de Muller maintiennent l’homéostasie rétiniennes juxtafovéolaires idiopa-
L e g ro u p e 2 a d e s t é l a n g i e c t a s i e s des neurones environnants incluant les thiques (logettes fovéolaires occultes
rétiniennes juxtafovéolaires idiopa- neurones de la couche externe de la s an s aug men tati on de l’épais s eur
thiques a des critères cliniques, rétine. Il est intéressant de noter que, rétinienne) [12].
agiographiques (AF) et OCT différents les zones vides de réflectivités intraré- De plus, les Auteurs n’ont pas exclus la
des autres pathologies maculaires. La tiniennes vues dans le groupe 2a des présence de diabète et d’intolérance
physiopathologie du groupe 2a est télangiectasies rétiniennes juxtafovéo- aux hydrates de carbone, qui pourrait
c o n t ro v e r s é e . G a s s a i n i t i a l e m e n t laires idiopathiques sont différentes de être une cause occasionnelle de télan-
suggéré le rôle primaire des capillaires celles vues chez les patients ayant un giectasies juxtafovéolaires
rétiniens diffusant ayant pour œdème maculaire causé par une idiopathiques du groupe 2a.
conséquence des dommages nutri- occlusion veineuse rétinienne, un
tionnels chroniques sur les cellules de diabète, une inflammation, car elles ne De même, Charbel Issa et al. ont étudiés
Muller [1], et plus tard, il commenta que sont pas associées à une augmentation les effets à court terme du bevacizumab
“ ce désordre n’est pas primitivement de l’épaisseur rétinienne [12]. intravitréen chez 6 patients atteints du
une maladie de diffusion de vaisseaux groupe 2 des télangiectasies rétiniennes
rétiniens”, mais plutôt “l’anomalie Ainsi, Cohen et al. ont suggérés que la juxtafovéolaires idiopathiques [14], et ils
primitive pourrait résider en l’une ou les caractéristique localisée des zones de indiquèrent que , dans les télangiec-
deux structures suivantes: la neurorétine fluide vues chez les patients du groupe tasies juxtafovéolaires idiopathiques
parafovéolaire et/ ou les cellules de 2a, pourraient être causée par les fluides du groupe 2a non prolifératives, l’inhi-
Muller” [8]. issus des capillaires rétiniens parafo- bition du VEGF par du bevacizumab
intravitréen augmentait l’acuité visuelle un œdème, menant ainsi à un léger l’OCT et de la diffusion angiographique
et était associé à une diminution des épaississement de la rétine neurosen- (AF) ; la thérapeutique anti-VEGF intra-
d i ff u s i o n s à l ’ A F e t d e l ’ é p a i s s e u r sorielle (mais toujours dans les limites vitréenne pour le groupe 2a des
rétinienne à l’OCT. des valeurs normales) et détériorant la télangiectasies juxtafovéolaires idiopa-
fonction rétinienne à terme. thiques non-prolifératives, devrait être
Par ailleurs, dans les séries rapportées réservée pour les patients qui ont une
par Charbel Issa et al., l’épaisseur épaisseur centrale fovéale normale,
rétinienne a significativement diminué dans les stades précoces, (cas où le
d a n s l a z o n e f o v é o l a i re , b i e n q u e ••••• léger épaississement de la rétine neuro-
l’épaisseur rétinienne initiale était Conclusion sensorielle serait dû à un œdème
comprise dans des valeurs normales [14]. maculaire surajouté à un léger amincis-
Basée sur nos résultats, les injections sement rétinien) [17] .De prochaines
E n e f f e t , p l u s i e u r s é t u d e s [15-16] de ranibizumab semblent être é t u d es s o n t n é c e ss a i re s p o u r u n e
soutiennent l’hypothèse que, dans des inefficaces dans le groupe 2a des télan- meilleure compréhension de ces
stades précoces de télangiectasies giectasies rétiniennes juxtafovéolaires résultats préliminaires.
juxtafovéolaires idiopathiques du group idiopathiques. Cependant, nous
2a ayant une fonction rétinienne toujours pensons que , dans le but de mener à
préservée, il y a un léger amincissement une augmentation de l’AV, avec une
de la rétine, sur laquelle se surajoute diminution de l’épaisseur rétinienne à Conflits d’intérêts : aucun
RÉFÉRENCES
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pratique
Nouveau matériel
intubation bicanaliculare autostable
de BIGE II FCI IOLTECH
Fiche
JM Piaton, P Keller
• Dilatation des ponts lacrymaux avec Ils sont limités à l’instillation d’un collyre
un dilatateur de 1 mm de diamètre fourni antibiotique ou antibiocorticoïde
••••• avec l’intubation. pendant quelques jours.
Principe • Dilatation éventuelle d’un rétrécis-
sement canaliculaire ou d’une sténose
Il s’agit d’une intubation strictement localisée
bicanaliculaire c’est à dire n’intéressant • Vérification du contact osseux avec •••••
que la partie horizontale des voies une sonde graduée fournie avec l’intu- Indications
lacrymales (VL), et c’est ce qui fait tout bation. Ceci est indispensable à la pose
son intérêt. de la sonde : l’absence de contact > Au niveau des points lacrymaux :
La stabilité de l’intubation est établie traduit la présence d’un obstacle rétrécissement des points
par 2 petites ancres qui s’ouvrent dans siégeant avant l’entrée dans le sac et > Au niveau des canalicules :
le sac lacrymal après le passage du empêchera donc la pénétration de • intubation des sténoses localisées
canal d’union. l’ancre dans le sac. Il existe 2 repères sur après dilatation de la sténose.
la sonde situés à 10 et 20 mm. Si les 2 • intubation après chirurgie réparatrice
repères sont visibles après avoir obtenu canaliculaire en urgence ou secondaire.
le contact osseux il convient de poser • prévention des sténoses canaliculaires
••••• une intubation de 25 mm ; si seul le lors des traitements antimitotiques :
Description du repère à 20 mm est visible faut choisir docetaxel, 5 FU…
dispositif l’intubation de 30 mm ; si aucun repère
n’est visible : poser l’intubation de 35
Il s’agit d’un tube de silicone creux de mm. En pratique c’est surtout l’intu-
30 mm de long dans sa version bation de 30 mm qui est utilisée. •••••
standard, de 25 mm dans sa version • Mise en place de l’intubation par les Avantages théoriques
courte et 35 mm dans sa version longue ; 2 sondes guides : les sondes sont de la sonde autostable
s o n d i a m è t re e s t d e 0 , 6 4 m m ; l e s poussées jusqu’au contact osseux. Les
extrémités sont constituées de 2 ancres ancres se déploient dans le sac et les > Sur les clous trous pour les sténoses
souples dont l’écartement est de 3,7 sondes guides peuvent être retirées car du point :
mm. la résistance des ancres au retrait va • pas d’orifice qui puisse s’obturer
Un tuteur métallique pénètre dans la séparer le silicone de la sonde guide. • pas de traumatisme du point lors de
lumière du silicone à 5 millimètres des Une pince sans griffe peut néanmoins la pose
ancres pour permettre le guidage de être utile pour aider à maintenir en place • a b s e n c e d ’ i r r i t a t i o n c h ro n i q u e :
celles-ci dans le canalicule. Un repère le silicone. botryomycome, sténose canaliculaire
matérialise le milieu du silicone. secondaire …
Bige II
Sac lacrymal
Bige II
Bige II
Zoom
Caroline Rodarie (1) , Jean Claude Mosse (2) , Yvon Limpas (3)
1 : Opticienne contactologue, Centre d’Exper tise Médicale du Personnel Navigant,
H ô p i t a l D ’ i n s t r u c t i o n d e s A r m é e s S a i n t e A n n e , 8 3 8 0 0 To u l o n
••••• 2 : O p t i c i e n C o n t a c t o l o g u e , o p t i q u e Va u b a n , B o u l e v a r d Va u b a n , To u l o n
mots-clés
Piggy-back,
Kératocône,
Greffe de cornée,
OCT Visante,
Topographie cornéenne,
Comptage cellulaire endothélial
Méthode
Chaque patient a bénéficié :
Figure 6 : Visualisation d’un artefact cornéen lié
Au début de l’étude puis trois mois au bord de la lentille, mais aussi d’une impression
après : de plissement de l’épithélium par la lentille.
• D’un examen clinique avec tonométrie
Figures 3 : Cartes topographiques
par aplanation.
d’élévation
• D’une kératotopographie réalisée à
l’aide du topographe cornéen Haag Figure 7 :
Streit CTK 922 (4) (Figures 1, 2). Les cartes Détail agrandi
dites d’élévation (Figure 3) fournies par
cet instrument ont guidé le choix des
lentilles.
• D’un comptage cellulaire endothélial
effectué (Figure 4) grâce au microscope
s p é c u l a i re S P 3 0 0 0 P d e l a s o c i é t é
Topcon (version évoluée du SP2000P) (5).
back avec celles de lentilles isolées part des modifications de la pachymètrie exemple contactologie et chirurgie
souples ou rigides silico-hydrogels. cornéenne liée au port de lentilles. réfractive.
L’utilisation d’une lentille bifocale (10) La tomographie en cohérence optique
voire multifocale est même envisa- peut permettre l’analyse précise de la Remerciements : Nous tenons à remercier
geable. cornée et de son épithélium (11, 12) et tout particulièrement la société Karl Zeiss
même de la souffrance épithéliale liée à pour le prêt de l’OCT Visante.
Enfin, l’OCT Visante apparaît un l’hypoxie (13).
Conflits d’intérêts : Cet article n’entraîne aucun
instrument d’étude précieux d’une part Le prix encore élevé de cet appareil conflit d’intérêt pour aucun des auteurs.
des rapports de différentes interfaces reste un facteur certes limitant sauf dans Les images N°7-8 et 10 ont été également propo-
sées pour la rubrique images du Journal Français
cornée-lentilles souples-LRPG, d’autre le cadre d’une structure effectuant par d’Ophtalmologie.
RÉFÉRENCES
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2002;133(3):315-9
Concours Photo SFO 2009*
Neuroprotection :
les preuves par la citicoline
M . T. D r oy - Le fa i x
L
a citicoline ou CDP-choline, est
une molécule de type neuropro-
tectrice disponible et bien tolérée
dont l’efficacité clinique est déjà validée C’est la mort sélective par apoptose
dans les ischémies cérébrales aigues des cellules ganglionnaires rétiniennes Il peut être la conséquence de lésions
(Saver JL 2008). Sa mise à disposition et de leurs axones qui est maintenant qui, par formation d’œdème,
par voie orale sur le marché français associée à la maladie. Il est donc compriment les fibres nerveuses
relance l’intérêt éventuel de cette important de considérer le glaucome entraînant de ce fait des altérations des
molécule en ophtalmologie. comme une maladie neurodégénérative transports axonaux de substances au
Pour limiter la neurodégénérescence et chronique s’apparentant aux maladies corps cellulaire. Il peut être la résultante
l’apoptose des cellules ganglionnaires neurodégénératives cérébrales d’un dysfonctionnement vasculaire qui
rétiniennes retrouvées dans le ( Murakami A 1998, Gupta N et Yücel provoque une ischémie et la libération
glaucome, il est important d’interrompre YH 2007 ). La perte progressive des de radicaux libres. Il s’en suit une
ou de neutraliser les mécanismes à cellules rétiniennes entraîne une altération des transports axonaux et la
l’origine de la perte cellulaire. altération du champ visuel pouvant libération d’acides aminés excitateurs
Nous faisons ici la revue des principales conduire à la cécité (Gupta N et Yücel très neurotoxiques (Harada T 2007 ).
publications sur l’action protectrice de YH 2007 ).
la citicoline sur les cellules nerveuses et La prise en charge du glaucome passe
plus particulièrement sur les cellules par une protection directe ou indirecte Apoptose et facteurs
ganglionnaires rétiniennes et leurs des cellules ganglionnaires en de croissance
axones pour évaluer le niveau de preuve s’opposant à leur dégénérescence. La La première cause de l’apoptose des
sur son intérêt neuroprotecteur dans la neuroprotection est un moyen pharma- cellules ganglionnaires serait liée à une
prise en charge des patients glauco- cologique pouvant interrompre ou diminution de l’apport d’un facteur
mateux. neutraliser les mécanismes respon- neurotrophique comme le BDNF ( Brain-
sables de la perte cellulaire neuronale Derived- Neurotrophic-Factor ), petit
par apoptose ( Nickells RW 1999, Levin peptide de la même classe de molécules
Glaucome et apoptose LA 2007, Osbor ne NN 2003, 2008, que les facteurs de croissance,
Selon les guides lines de l’European Cheung W 2008 ). nécessaires à la survie des cellules. En
Glaucoma Society , les glaucomes à L’ a p o p t o s e , e n c o re a p p e l é e m o r t effet, le BDNF provient du corps
angle ouvert sont des neuropathies cellulaire programmée, se distingue genouillé latéral et du colliculus
optiques chroniques progressives, qui nettement de la nécrose en provoquant supérieur. Il est transporté de façon
o n t e n c ommu n d e s mo di f ic at io ns une compaction et une marginalisation rétrograde le long des axones des
morphologiques caractéristiques de la de la chromatine nucléaire et cytoplas- cellules ganglionnaires jusqu’à leurs
tête du nerf optique et de la couche des mique et une condensation du corps cellulaires situés dans la rétine (
fibres nerveuses rétiniennes en cytoplasme. Le noyau se fragmente et Quïgley HA et al 2000, Pease ME et al
l’absence d’autres pathologies oculaires entraîne ensuite la mort cellulaire sans 2000 ). L’interruption du flux de ces
ou anomalies congénitales (EGS 2008). réaction inflammatoire. Ce phénomène facteurs neurotrophiques pourrait
L’élévation de la pression intraoculaire s’observe dans la dégénérescence des entraîner l’apoptose des cellules
n’est donc plus reconnue comme étant cellules ganglionnaires rétiniennes. Il ganglionnaires par blocage du transport
une des causes premières du glaucome. a pour origine toute une cascade d’évè- axonal rétrograde ( Ma YT1998 ).
nements (Osborne NN 2008 ) .
maintenant leur intégrité ( Kennedy EP comme l’anion superoxyde et le radical une accumulation de ces acides aminés,
1956, Stoffel W 1980, Vos JP 1997, hydroxyle responsables de la formation pouvant engendrer la mort cellulaire par
Goswani R 2000 ). Après ischémie- des radicaux peroxydes liés à la désor- apoptose. Ainsi, l’injection d’un acide
reperfusion, la citicoline restaure le taux ganisation structurale des membranes aminé excitateur tel que l’acide
de ces phospholipides membranaires cellulaires ( Tezel G 2006, Asian M kainique, dans le vitré de l’œil de rats
( Goswani R 2000 ). 2008 ). Par ses effets sur la phosphati- entraîne une perte significative des
En maintenant l’intégrité des dylcholine, la citicoline atténue la cellules de la couche nucléaire interne
membranes cellulaires, la citicoline lipoperoxydation provoquée par et de la couche plexiforme interne de
s’oppose ainsi à la cascade d’évène- l’ischémie ( Fresta 1996 ) . la rétine, liée à une augmentation de
ments conduisant à la mort neuronale l’activité de la choline acétyltransférase
(Kent C 1999 ). La citicoline a démontré ( ChAT ) et de la tyrosine hydroxylase
un effet neuroprotecteur sur les cellules Citicoline et glutathion ( TH ) avec augmentation de l’immu-
ganglionnaires de la rétine ( Oshitari T Le glutathion (glutathion réduit ) est un noréactivité de la clusterine sous l’effet
2002 ). des systèmes antioxydants de la neuro- de la neurotoxicité. La mort des cellules
protection ( Rao AM 2000, Adibathla neuronales par apoptose est confirmée
2001 ) . L’augmentation de glutathion dans un tel modèle ( Park CH 2007 ).
Effets de la citicoline sur contribue à protéger les neurones des
les désordres engendrés e ff e t s d é l é t è re s d e l ’ i s c h é m i e , e n La citicoline protège les motoneurones
par l’ischémie – reperfusion atténuant la lipoperoxydation de l’excitotoxicité au glutamate (Matyja
Après ischémie-reperfusion des tissus m e m b r a n a i re ( R a o A M 2 0 0 0 ) . E n E, 2008) . Sur modèle in vitro la citicoline
neuronaux la phospholipase A2 est libérant la choline, la citicoline a une p r é v i e n t l ’ a p o p t o s e d e s n e u ro n e s
activée et cette activation contribue aux action sur le métabolisme du glutathion induite par le glutamate ( Mir C, 2002) et
dommages neuronaux (Faroqui AA ( Rao AM 1997 ) dont le taux augmente sur modèle d’ischémie elle réduit la
1999, 2000 a,b,c , Rao AM 1999 a,b ). au niveau cellulaire ce qui renforce la libération du glutamate par action sur
La citicoline prévient l’augmentation neuroprotection des cellules ganglion- son transport (Hurtado O 2005).
d’activité de la phospholipase A2 au naires rétininennes ( De la Cruz JP On note par ailleurs, dans cette cascade
niveau cellulaire et dans les mitochon- 2000 ). d’évènements induite par l’acide
dries. Elle retarde ainsi l’hydrolyse de kainique, une augmentation de
la phosphatidylcholine mais aussi celle l’expression de la NO-synthase
de la sphingomyéline ( Goswani R 2000, Citicoline et œdème endothéliale ( eNOS ) et de la NO-
Adibathla RM 2003 ). La citicoline restaure l’activité de la Na+ synthase neuronale (nNOS) ( Han YS
La citicoline agit aussi sur le taux de la K+ ATPase membranaire par un effet 2005 ) ainsi qu’une augmentation du
cardiolipine mitochondriale. La cardio- d i re c t s u r l ’ e n z y m e . E n s t i m u l a n t taux de la kinase ( ERK ½ ) jouant un
lipine est un phospholipide de la l ’ a c t i v i t é d e l a N a + K + AT P a s e , l a rôle dans la transmission des signaux
membrane mitochondriale, essentiel au citicoline atténue l’œdème induit par extracellulaires, protéine impliquée dans
transport d’électron par la mitochondrie l’ischémie ( Schabitz WR 1996, Rao AM l’apoptose ( Park CH 2006 ).
( Hoch 1992 ). Après ischémie expéri- 1999 a,b ). La Citicoline , par son activité neuro-
mentale, la citicoline prévient la perte protectrice réduit significativement tous
de cardiolipine un jour après la ces phénomènes à l’origine de la
reperfusion. Le mécanisme de la Citicoline, excitotoxicité dégénérescence des cellules ganglion-
dégradation de la cardiolipine n’est pas et apoptose naires ( Park CH 2005, 2006, 2007 ).
connu, mais l’effet de la citicoline L’excitotoxicité est un processus d’alté-
pourrait se faire par une stimulation de ration et de destruction neuronale par
sa synthèse, en augmentant le cytidine- hyperactivation de l’acide glutamique Citicoline et cellules
diphospho-diacylglycérol, un précurseur et ses analogues, regroupés sous la ganglionnaires
de ce phospholipide membranaire (Rao dénomination d’acides aminés qui sont La citicoline a des effets sur la régéné-
AM 2001 ). aussi des neurotransmetteurs ration des neurites des cellules
excitateurs principaux dans le système ganglionnaires rétiniennes en culture
nerveux central et la rétine neuronale ( Oshitari 2000 ) .Cette activité neuro-
Citicoline et ( Dreyer EB 1996, Harada T 2007 ). Si protectrice se retrouve dans un modèle
lipoperoxydation il y a eu une lésion ou un traumatisme, de lésion. L’écrasement du nerf optique
L’ischémie-reperfusion entraîne la un phénomène d’excitotoxicité est reconnu comme un modèle de dégéné-
libération de radicaux libres oxygénés susceptible de se produire. Il s’en suit rescence axonale présente l’aspect de
la dégénérescence glaucomateuse. La citicoline est considérée comme une candidate à la neuroprotection des
Après lésion du nerf optique, par molécule à la fois neuroréparatrice et neuropathies optiques chroniques
immunohistochimie, on note une neuroprotectrice qui agirait : progressives.
diminution progressive du nombre de • en favorisant la synthèse des Des études chez l’homme confirment
cellules ganglionnaires rétiniennes par phospholipides cérébraux en tant que son excellente biodisponibilité par voie
apoptose. Cette perte des cellules précurseur de la phosphatidylcholine orale et sa très bonne tolérance.
ganglionnaires est atténuée chez les et de la sphingomyéline . Des études cliniques réalisées chez des
rats traités par la citicoline et • en inhibant la phospholipase A2 et en patients glaucomateux (5 études phase
l’expression de la protéine antiapopto- diminuant l’excitotoxicité neuronale au III versus placebo) apportent des infor-
tique BCl2 est augmentée ( Schuettauf glutamate. mations prometteuses sur la citicoline
F 2006 ). en complément des traitements hypoto-
Son potentiel antiapoptotique sur les nisants ( Grieb P et Rejdak R 2002, Parisi
cellules ganglionnaires a été retrouvé V et al 2008 ).
••••• dans des modèles d’ischémie –
Conclusion reperfusion, d’agression chimique et de
compression mécanique, avec même
La citicoline est une molécule très d e s e ff e t s s u r l a r é g é n é r a t i o n d e s
étudiée ; de nombreux travaux interna- neurites.
tionaux ont validé son mode d’action Son niveau de preuve élevé en pré-
et son activité dans différents modèles clinique en tant que neuroprotecteur
d’apoptose. font de la citicoline une molécule Conflits d’intérêts : aucun
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Professeur J.-F. Korobelnik. Cette expertise est mise au service d’une politique de R&D exigeante, dont les axes priori-
Tel : 05 56 79 57 41, Fax : 05 56 79 47 58, taires sont :
e-mail : [email protected]
• la mise au point d’un système unique de délivrance de collyre sans conservateur,
• le développement de systèmes de vectorisation des principes actifs,
• une recherche plus fondamentale orientée vers les pathologies rétiniennes (anti-
angiogénèse).
L’ensemble de cette politique étant fondée sur la conviction que toute une génération de
thérapies est d’ores et déjà au seuil de leur mise sur le marché, Horus Pharma place les
patients au centre de sa R&D, associant le développement des solutions thérapeutiques à
une prise en compte « globale » et intégrée des pathologies en cause.
C’est sur ce constat qu’est née l’association Ophta Biotech, présidée par Claude Claret,
et qui regroupe un nombre important d’acteurs clés de l’ophtalmologie, tous basés dans
la région PACA.
Le maillage des partenariats d’Horus Pharma, sa volonté d’investir l’ensemble du continuum
de R&D, de la recherche fondamentale aux développements cliniques, reflètent un parti
pris en faveur d’une recherche « translationnelle ».
Horus Pharma est engagé dans une politique non seulement de Recherche mais d’inno-
vation en ophtalmologie, c'est-à-dire la mise sur le marché de produits performants dans
le but d’offrir des services nouveaux et/ou améliorés aux praticiens et aux patients :
• soit avec des innovations de rupture (Ricrolin dans le kératocône),
• soit avec des innovations incrémentales dans le cas du système I Free.
« I Free » est un flaconnage pour collyres, permettant d’éviter d’intégrer aux formulations
des conservateurs, jusqu’alors indispensables, et dont les effets toxiques font l’objet d’un
consensus mondial.
Aujourd’hui ce projet est labellisé par le pôle ARTEMIS*, et ses potentialités commerciales
estimées à 20 millions d’euros par an. Il sera mis sur le marché en 2010.
Horus Pharma, arrivée à maturité, entend mettre sur le marché un nouveau produit par
trimestre pour les 3 prochaines années.
Objectif à 5 ans : plus de 50% du chiffre d’affaires réalisé à l’export.
*ARTEMIS est un Pôle Régional d’Innovation , de Développement Economique
et Solidaire de la Région PACA.
Dans l’enquête eTUD, l’ancienneté de la pathologie au moment de la consultation est en moyenne de 8,2 ans, et l’âge du patient au moment du diagnostic est de
57,3 ans. On remarque que les patients sont diagnostiqués plus tôt que dans la première enquête (en 2003, âge moyen de 61 ans). De plus, la majorité des patients
qui consultent pour un glaucome sont à un stade débutant : pathologie de l’œil le plus atteint est à un malade débutant dans 45,1 % des cas, à un stade modéré
dans 33,2 % des cas et à un stade avancé dans 21, 6 % des cas.
69,4 % des patients sont en dessous du seuil de PIO de 21 mmHg, la moyenne étant de 17,5 mmHg chez les patients atteints de glaucome et de 19,1 mmHg chez
les patients atteints d’HTO. Cette différence s’explique par le fait que la pression cible recherchée est plus basse pour les patients avec un glaucome, car ils sont à
un stade plus avancé de la maladie.
L’âge du patient au moment du premier traitement a diminué de 2 ans (60 ans en 2003 vs 58 ans en 2009).
Cette sensibilisation est d’autant plus importante que le glaucome représente aujourd’hui pas moins de 77,7% des motifs de consultation.
La proportion de 74,9 % des patients atteints d’hypertonie oculaire traitée, atteste elle aussi d’une prise en charge de la maladie à un stade plus précoce.
Parmi les GAO, 19,5 % ont été traités par laser et 12,8 % par chirurgie. Mais la grande majorité des patients avec une HTO ou un glaucome (88,8%) est traitée
uniquement par traitement médicamenteux. 30,3 % des patients ne changent pas leur traitement initial car les traitements sont aujourd’hui plus efficaces et il y a
un meilleur suivi.
La monothérapie reste prédominante (50,7 %), ce qui est logique puisqu’il s‘agit du traitement de première intention, les associations non fixes comptant pour
32,9 % et les associations fixes pour 16,4 %. En monothérapie, les collyres anti-glaucomateux les plus prescrits sont les PG (60,7 %), suivies par les BB (31,3 %) et
les inhibiteurs de l’anhydrate carbonique (IAC 5,9 %).
Quant aux associations fixes, les plus prescrites associent PG et BB (72,5 %), suivies par celles qui associent BB et IAC (20,3 %).
Imagerie
du
segment antérieur
Rapporteurs principaux :
Pr Christophe Baudouin et Dr Michel Puech
janvier 2010
Président : Pr Laurent Kodjikian
OCT CASIA SS-1000 (TOMEY) : technologie 3D SWEPT SOURCE Afin de couvrir une large gamme de puissances, Ophtalmic 1 day Toric
Cette nouvelle technologie permet d’obtenir une imagerie de la cornée en est disponible en :
haute résolution dans un temps inférieur à 2,4 secondes, immédiatement - 2 cylindres : -0.75 d / -1.25 d
après un acte chirurgical : rayon de courbure, analyse d’angle irido-cornéen, - 4 axes : 20° / 90° / 160° / 180°
mesure de la pachymétrie cornéenne et profondeur de la chambre antérieure. - Sphères : plan à -7.00 d
Le calcul de la puissance cornéenne individuelle, couplé aux mesures de la
chambre antérieure offre la garantie d’un calcul d’implant toujours fiable. • Ophtalmic RGP : lentille rigide en toute sérénité
Cette lentille sphérique présente une large gamme de paramètres
Les implants ajustables (LAL ® - Light répondant parfaitement aux différentes amétropries sphériques
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innovante dans le traitement post-chirurgical cornéens :
de la cataracte. - Diamètres : 9.00 / 9.60 / 10.20 mm
Ce nouveau concept d’implants ajustables en - Rayons : 7.00 à 8.40 mm par 0.05 mm
post-chirurgie (LAL® - Light Adjustables Lenses), - Puissances : -30.00 à +25.00 d par 0.25 d
développé par Calhoun Vision, offre aux - Astigmatisme cornéen jusqu’à -2.75 d
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(corrections sphériques et astigmates), après implantation, sans procédure Destinée principalement aux patients non adaptables en lentilles
chirurgicale additionnelle. souples, l’Ophtalmic RGP conjugue qualité de vision, confort de port
et sécurité.
EBC MEDICAL est distributeur exclusif des lasers ophtalmiques LUMENIS
Renseignements :
Transfert de la division Ophtalmologie de LHERITIER chez EBC MEDICAL www.ophtalmic.fr ou numéro vert : 0 800 333 476
D’après un communiqué de presse de EBC MEDICAL D’après un communiqué de presse du Laboratoire Ophtalmic
Réflexions
e z- en res
iv t g
cr en con
Ophtalmologiques
s m -
In te ro
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rec w.
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Depuis le début de l’année 2009, l’engagement de Johnson&Johnson Vision Care auprès des professionnels s’est traduit non seulement par l’innovation,
le laboratoire vient de lancer 1.Day Acuvue® TruEye™, la première lentille jetable journalière en Silicone Hydrogel, mais par une présence renforcée auprès des
professionnels à travers un programme de rencontres et d’échanges en 3 étapes :
• 1 Point de départ à l’initiative, une tournée entre le 1er et le 28 avril, dans 12 villes françaises pour lancer 1. Day Acuvue® TruEye™.
Ces rencontres ont permis un dialogue entre les deux professions autour de cette première mondiale (750 participants).
• 2 Deux Symposiums organisés dans le cadre des congrès de la SFO et de l’ECLSO. Le premier sur le thème des « Lentilles jetables journalières en Silicone
Hydrogel », le second animé par les Drs Mely (France) et Grupcheva (Bulgarie) sur l’optimisation des performances des lentilles du point de vue physiologique,
visuel et confort.
• 3 L’accueil des congressistes sur un nouveau stand SFO, plus grand et plus ouvert que les années précédentes, est venue ponctuer le programme d’infor-
mation d‘une note de convivialité avec, notamment, la célébration gourmande des 20 ans de la marque Acuvue®.
ACUVUE® rend accessible l’innovation en lentilles avec des offres promotionnelles pour tous et un nouveau site Internet
A l’occasion des 20 ans d’Acuvue®, Johnson&Johnson Vision Care inaugure un nouveau site Internet dédié à la marque de lentille numéro 1 dans le monde
(www.ACUVUE.fr) et lance cinq offres promotionnelles sur les cinq produits phare de la gamme ACUVUE® :
• Acuvue® Advance® with Hydraclear® : lentille bimensuelle en Silicone Hydrogel à partir de 9,95 $ par mois
• Acuvue® Advance® for Astigmatism® : lentille bimensuelle pour astigmates, dotée de la GSA (Géométrie à Stabilisation Accélérée) à partir de 18 € par mois
• 1.Day Acuvue® Moist™ : lentille jetable journalière à hydratation renforcée à partir de 1 € la paire
• Nouveau – 1.Day Acuvue® TruEye™ : 1ère lentille jetable journalière en Silicone Hydrogel à partir de 1,25 € la paire.
• 1.Day Acuvue® for Astigmatism : lentille jetable journalière pour astigmates à partir de 1,20 € la paire.
Les filiales Menicon ainsi que les distributeurs agréés peuvent continuer à vendre librement
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(www.meniconpremio.fr/clubpremIo).
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• Boîte de 6 blisters
• Pack Menicon PremiO (contenant 4 boîtes & 3 flacons MeniCare Soft 360 ml).
Ce Prix Allergan récompense à hauteur de 5 000 €, un travail de recherche original pharmacologique, clinique, para clinique ou
thérapeutique réalisé par un ophtalmologiste dans le domaine du Glaucome.
Le comité Scientifique 2009 était composé des Prs JP. Renard, JP. Nordmann, JF. Rouland, Ph. Denis, du Dr E. Sellem et du
Dr Ph. Lassalle (Laboratoire Allergan) sous la présidence du Pr B. Cochener, présidente de la SFO.
Les Laboratoires Allergan renouvellent ce Prix pour l’année 2010, qui sera remis pendant le 116ème Congrès de la SFO,
en Mai 2010.
Les candidats devront soumettre leur dossier avant le 1er Mars 2010.