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Tome 12
mai
2007
Dossier
Glaucome
Hypertonie
et glaucome post-traumatique
Pathologies
oculomotrices
Contactologie
Lentilles Souples (sur un œil sain). acquises
Asphéricité & aberration
Surface oculaire
Un autre regard sur la surface oculaire
5èmes Rencontres
Bordelaises
d’Ophtalmologie
15 et 16 Juin 2007 - Bordeaux
Congrès Ophtatlantic
Coordination scientifique :
ISSN : 1274-5243
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2
Editorial
Dan Miléa*, Charles Pierrot-Deseilligny**
*Copenhagen University Hospital
**Service de neurologie 1, Hôpital de la Salpétrière, Paris
L
e rôle principal des mouvements oculaires est, naturellement, de servir la vision. Dans ce numéro thématique,
nous vous proposons une revue, certes limitée, de quelques aspects de la fonction oculomotrice, allant d’un
rappel de quelques notions cliniques élémentaires à la présentation de quelques concepts moins connus
dans le domaine des neurosciences cognitives.
L’oculomotricité est une des fonctions motrices les mieux connues
en Neurologie et en Neurosciences, en raison de la facilité de sa
Pat hologies quantification par des outils relativement simples. Une bonne
ocu lomotrices connaissance de la fonction motrice oculaire permet d’avoir un
reflet rapide, aisé et fiable de l’intégrité de circuits moteurs,
acq uises vestibulaires, situés non seulement dans le tronc cérébral, mais
aussi à un niveau cortical.
Néanmoins, en clinique quotidienne, ce sont les ophtalmologistes qui sont le plus souvent consultés lors d’un
dysfonctionnement oculomoteur, dont la traduction séméiologique la plus fréquente est la diplopie ou encore
l’oscillopsie.
Une diplopie aigue par paralysie oculomotrice peut révéler une pathologie sous-jacente dont la prise en charge
représente une urgence vitale potentielle. Un algorithme décisionnel simple en situation d’urgence est présenté
par P Lebranchu, H Desal et A Péchereau, à l’aide d’un bref rappel anatomique des nerfs crâniens qui servent
l’oculomotricité.
Ailleurs, une diplopie peut résulter d’un défaut d’alignement oculaire plus subtil, nécessitant une analyse adéquate
de la motricité oculaire, notamment par l’étude sous écran, présentée par G Muller.
Les principales indications d’un traitement chirurgical des paralysies oculomotrices sont proposés par M Goberville.
L’importance de l’évaluation des structures orbitaires lors d’une pathologie oculomotrice acquise est rappelée
dans l’article proposé par C Vignal, C Bok et S Morax, en mettant en exergue les particularités cliniques et théra-
peutiques de l’orbitopahtie dysthyroïdienne.
Enfin, l’étude de l’oculomotricité peut être un outil d’étude dans d’autres domaines, comme les Neurosciences
cognitives ou encore la psychiatrie, ce qui est rappelé dans l’article de C Lamirel.
Pathologie souvent redoutée en ophtalmologie, le nystagmus acquis résulte d’une instabilité de la fixation oculaire
par plusieurs mécanismes. Nous rappelons à la fin une forme sémiologique facilement reconnaissable, le nystagmus
à bascule.
Nous remercions les auteurs qui ont contribué à un numéro peut être éclectique, mais qui a la qualité de rappeler
ou révéler l’oculomotricité comme un champ passionnant d’étude et de soin, au sein de la neuro-ophtalmologie.
ALCON/MICRONUT I CAPS R
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SOMMAIRE
COMITÉ SCIENTIFIQUE
Jean-Paul ADENIS Jean-François KOROBELNIK
3 Edito ——————————————————— Dan Miléa, Charles Pierrot-Deseilligny
Jean-Louis ARNE Dan LEBUISSON
Georges BAIKOFF Jean-François LE GARGASSON DOSSIER
Christophe BAUDOUIN Phuc LE HOANG
Alain BECHETOILLE Yves LACHKAR
Pathologies oculomotrices acquises
Jean-Paul BERROD Pascale MASSIN
Alain BRON André MATHIS 7 Paralysies oculomotrices
Emmanuel CABANIS Michel MONTARD Faut il faire une imagerie en urgence ? ——— P. Lebranchu, H. Desal, A. Péchereau
Gilles CHAINE Serge MORAX
Joseph COLIN Jean-Philippe NORDMANN 12 Examen sous écran et paralysies oculomotrices ————————— Gilles Müller
Christian CORBE
Gabriel COSCAS
Yves POULIQUEN
Gilles RENARD 16 Prise en charge chirurgicale des paralysies oculomotrices ——— Mitra Goberville
Philippe DENIS
Jean-Louis DUFIER
Isabelle RISS
Gisèle SACHS
22 Anomalies oculomotrices et
orbitopathie dysthyroidienne ———— C. Vignal-Clermont, C. Bok-Beaube, S. Morax
Jacques FLAMENT José SAHEL
Pierre GASTAUD
Alain GAUDRIC
Jean-Jacques SARAGOUSSI
Gisèle SOUBRANE
25 Psychiatrie et mouvements oculaires ————————————— Cédric Lamirel
Philippe GIRARD Paul TURUT 28 Nystagmus à bascule (See-saw nystagmus) — D. Miléa, C. Papeix, C. Pierrot-Deseilligny
Henry HAMARD Marc WEISER
Thanh HOANG XUAN
Réfractive
31 Correction chirurgicale de la presbytie par ablation du cristallin
COMITÉ DE RÉDACTION et implantation du TECNIS Multifocal —————— Cati Albou-Ganem, Raphaël Amar
C o n g r è s O p h ta t l a n t i c
Directeur de la publication : Dr Jacques HALIMI
Secrétariat Général de rédaction : Yaëlle ELBAZ
58 22 et 23 Juin 2007 - La Baule
Maquette : Clémence KINDERF
Service commercial : Nathalie BOREL, Pascale RAOUL 27,29,42,52,56 Agenda, Rencontres...
Abonnements : Louise ASCOLI
Secrétariat : Priscilla Hartmann 15 Abonnement
VASTAREL SERVIER
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PAT H O L O G I E S O C U L O M OT R I C E S A C Q U I S E S
Dossier
Paralysies oculomotrices
Faut il faire une imagerie en urgence ?
P. Lebranchu (1) , H. Desal (2) , A. Péchereau (1)
Si un seul de ces facteurs est retrouvé, la réalisation d’une En absence de facteurs de gravité, il s’agit probablement
neuro-imagerie en urgence est justifiée à la recherche d’un d’une atteinte ischémique. Classiquement le patient présente
anévrisme. Dans certaines séries publiées par des centres de nombreux facteurs de risque cardiovasculaire (hypertension
tertiaires, il représente jusqu’à 30% des étiologies de POM du artérielle, diabète…). La paralysie s’installe brutalement, parfois
III. Classiquement le patient présente une céphalée brutale, dans un contexte de douleur orbitaire modérée. L’atteinte
en « coup de tonnerre », inhabituelle, d’installation aiguë. Il extrinsèque est souvent complète. L’atteinte intrinsèque est plus
s’y associe des nausées, des vomissements, une raideur de rare (10 à 40%). Une atteinte intrinsèque isolée n’est classi-
nuque, une photophobie. Les signes de localisation neurolo- quement jamais ischémique, le patient devra bénéficier d’une
gique et les troubles de la conscience sont corrélés à la gravité surveillance initialement rapprochée. Le bilan neurovasculaire
de l’atteinte. La compression d’un anévrisme de l’artère commu- est réalisé en collaboration avec le cardiologue et le neurologue
nicante postérieure se manifeste initialement par une pression (à cette occasion, une imagerie cérébrale, en semi urgence,
sur le faisceau parasympathique, avec une atteinte pupillaire sera le plus souvent réalisée).
Paralysie isolée de la 6 ème paire crânienne de risque cardiovasculaire, atteinte progressive, association
Une variation de pression intracrânienne, quelle qu’en soit la à d’autres signes neurologiques.
cause, peut se manifester par une atteinte du VI uni ou bilatérale.
Dans son tableau complet l’hypertension intracrânienne
associera des céphalées, des nausées, des amauroses fugaces,
des acouphènes et un oedème papillaire. Elle nécessite une •••••
imagerie en urgence. Etape 3 : rechercher des signes
neurologiques associés
Si la paralysie du VI est strictement isolée, la conduite à tenir
dépendra de l’âge et du terrain du patient :
• avant 50 ans, la cause est en générale inflammatoire ou Atteinte centrale
tumorale. La neuro-imagerie est rapidement indispensable. Le diagnostic d’une atteinte d’un nerf oculomoteur dans le
• après 50 ans, la cause la plus fréquente est ischémique, tronc cérébral nécessite une imagerie en urgence.
avec une présentation stéréotypée : parésie de l’abduction
d’installation brutale et modérément douloureuse régressant Une atteinte du noyau du III présente une symptomatologie
en quelques semaines. Si le tableau est typique chez un sujet particulière : elle se manifeste par une paralysie de la 3ème
présentant des facteurs de risque cardiovasculaire, une paire crânienne complète ipsilatérale associée à un ptôsis, un
surveillance régulière peut être préconisée. Cependant il faudra déficit de l’élévation ou une mydriase controlatérale. Une
réaliser une neuro-imagerie en cas d’atypie : antécédent ou atteinte des faisceaux du III dans le tronc cérébral peut
facteur de risque de néoplasie, absence de facteurs de risque s’associer à une atteinte du faisceau pyramidal, réalisant le
vasculaire, installation progressive, apparition de signes de syndrome de Weber avec hémiplégie controlatérale.
localisation, absence de récupération en quelques semaines.
Une atteinte nucléaire du VI se manifeste par une paralysie de
la latéralité : déficit d’abduction ipsilatéral et déficit d’adduction
controlatéral. Si cette atteinte s’associe à une lésion du faisceau
Paralysie isolée de la 4 ème paire crânienne longitudinal médian homolatéral, le patient présente en plus
En dehors d’un contexte traumatique, la paralysie du IV ne une ophtalmoplégie internucléaire réalisant un syndrome un et
relève de l’urgence que chez le patient jeune qui ne présente demi de Fisher. Une atteinte contemporaine du VI et du VII
pas les caractéristiques d’une atteinte congénitale. Dans ce é v o q u e u n e l é s i o n p ro t u b é r a n t i e l l e , a v e c p a r f o i s u n e
cadre uniquement l’IRM en urgence est nécessaire. hémiparésie controlatérale (syndrome de Millard Gubbler). Le
syndrome de Gayet Wernicke (déficit en thiamine) se manifeste
Une cause fréquente de paralysie de l’oblique supérieur est par la triade ataxie, encéphalopathie et troubles oculomoteurs
la décompensation d’une atteinte congénitale. En général le (déficit d’abduction, paralysie de la latéralité, nystagmus,
patient ne présente pas de correspondance rétinienne anormale, anomalie pupillaire).
sa vision stéréoscopique est bonne avec une capacité de
suppression importante évitant la diplopie. Il existe une attitude Une atteinte isolée du IV dans le tronc cérébral par compression,
compensatrice de la tête depuis son enfance, identifiable sur accident vasculaire ou lésion inflammatoire est rare. Les fibres
les photographies. Il présente une grande amplitude de fusion sympathiques sont adjacentes au noyau, et une paralysie du
verticale, dépassant les 5 à 8 dioptries prismatiques (jusqu’à IV controlatérale associée à un syndrome de Claude Bernard
30 dioptries prismatiques). Les signes fonctionnels peuvent Horner ipsilatéral sont les symptômes rares d’une petite lésion
être présents dès la naissance, se manifester plus tardivement du tronc cérébral
au cours de la vie à mesure que les capacités de fusion
diminuent, ou plus brutalement à l’occasion d’une fatigue
importante. Dans tous les cas, aucune imagerie n’est nécessaire
en urgence. Atteintes multiples des paires crâniennes
L’apparition brutale d’une paralysie impliquant plusieurs nerfs
L’atteinte ischémique est relativement fréquente chez le sujet oculomoteurs doit toujours faire réaliser une imagerie en
âgé, se manifestant par une paralysie isolée du IV brutale, urgence. Elle peut relever d’une lésion dans les régions où ces
modérément douloureuse et récupérant spontanément en nerfs sont proches, en général le tronc cérébral, le sinus
quelques semaines. Devant un tableau typique, une simple caverneux ou la fissure orbitaire.
surveillance peut être préconisée. Une neuro-imagerie est
indispensable rapidement en cas d’atypie clinique : facteurs Une des principales urgences médicochirurgicales est
de risque ou antécédent de néoplasie, absence de facteurs l’apoplexie hypophysaire, consécutive à une hémorragie intra
tumorale. Une ou plusieurs paires crâniennes sont atteintes, Les autres syndromes vasculaires du
réalisant une paralysie oculomotrice dans un contexte de sinus caverneux sont des urgences
céphalées sévères. Il s’y associe de façon variable une baisse relatives, nécessitant un diagnostic
d’acuité visuelle (atteinte des voies optiques) puis une insuf- en semi urgence. L’anévrisme de la
fisance endocrinienne potentiellement mortelle. portion intra caverneuse de la carotide
inter ne (2 à 5 % des anévrismes)
Une paralysie du VI associée à réalise un tableau compressif indolore
une atteinte du V1, du VII ou du débutant par le VI et s’aggravant
VIII évoque une lésion au niveau progressivement. L’évolution peut se
de l’angle ponto-cérebelleux faire vers la thrombose (compliquée
ou de l’apex pétreux. (Figure 3) d’accident cérébral ischémique) ou
vers la rupture (provoquant une fistule
Le sinus caver neux est une carotido-caverneuse). La fistule durale
structure traversée le long de du sinus caverneux débute souvent Figure 4 : Anévrisme du siphon
carotidien (artériographie)
sa paroi latérale par les 3ème, de façon plus insidieuse.
4ème et 5ème (V1 et V2) paires (Figure 4)
c r â n i e n n e s . L a 6 è m e p a i re
crânienne y chemine librement.
Le contingent sympathique à
destiné oculaire empreinte •••••
Figure 3 : Fistule durale de la loge caverneuse aussi cette voie. Le sinus est Paralysie oculomotrice et
(flèche rouge, IRM) une structure veineuse, mais traumatisme
traversée par le siphon de la
carotide interne. Une atteinte du sinus caverneux peut se Toutes les paralysies oculomotrices peuvent survenir après
manifester par une paralysie d’un ou plusieurs nerfs oculo- un traumatisme crânien. Par ordre de fréquence le nerf le plus
moteurs associées à une hypoesthésie des territoires V1 ou sensible au choc est le IV (le traumatisme représente jusqu’à
V2 du visage et une atteinte du sympathique oculaire. Les 30 % des étiologies) suivi du VI puis du III. Les symptômes
symptômes peuvent cependant être plus discrets, et il faut sont régressifs dans 75 %. Une imagerie cérébrale est
penser à les rechercher soigneusement devant une paralysie nécessaire rapidement, d’autant plus que s’associent d’autres
qui semble isolée : troubles neurologiques (perte de conscience transitoire,
• Le VI est le nerf le plus fragile du sinus caverneux. Il faut céphalée…)
savoir évoquer son atteinte dans le sinus devant une parésie (Figure 5)
de l’abduction associée à un discret syndrome de Claude
Bernard Horner.
• Lors d’une paralysie du III, il est difficile de mettre en évidence
une paralysie associée ipsilatérale du IV en raison de l’absence
d’adduction. Il faut alors rechercher une excyclotorsion dans
le regard vers le bas, consécutive à la paralysie de l’oblique
supérieur (normalement incyclotorteur).
• Une irritation du sympathique peut éventuellement masquer
une atteinte du contingent parasympathique du III. La mydriase
est alors un signe inconstant.
GILLES MÜLLER
Orthoptie, Service d’Ophtalmologie du Pr Lehoang,
L
’examen sous écran ( ESE ) est indis- Pitié-Salpétrière, Paris
sociable de toute étude clinique d’un
déséquilibre oculomoteur. C’est un
examen objectif réalisable sans restriction
d’âge qui fournit de précieuses informations
sur l’état sensoriel et moteur du patient.
•••••
Matériel et méthode
L’ESE consiste à occlure un œil à l’aide d’un écran opaque ou
translucide (ce dernier permet d’observer le comportement
de l’œil occlus) pendant que le sujet fixe une cible (point
lumineux, petit objet, optotype) ; chez le jeune enfant la main
ou le pouce constitue un excellent écran, moins inquiétant
pour celui-ci (Figure 1). Il peut être réalisé de loin comme de
près et dans toutes les directions du regard.
L’occlusion est pratiquée dans un 1 er temps unilatéralement
sur un œil puis sur l’autre avec passage par une phase de
vision simultanée, particulièrement indiqué pour l’appréciation
de la dominance motrice d’un œil (Figure 2) et le diagnostic
différentiel entre phorie et tropie (figure 3), et dans un temps
2 ème temps alternativement sans phase de vision simultanée
dont l’effet plus dissociant est davantage indiqué pour révéler
des troubles oculomoteurs latents, rechercher un élément
parétique et mesurer l’angle de déviation à l’aide de prismes.
L’interprétation des résultats repose sur l’observation des
Figure 2 : Détermination de la dominance oculaire chez un sujet tropique
mouvements de l’œil non occlus puis de l’œil occlus lors de sa
désocclusion, le caractère de la déviation sera défini par le
mouvement de refixation, toujours de sens inverse à la déviation
(mouvement de refixation vers l’extérieur pour une ésotropie •••••
et l’intérieur pour une exotropie, vers le haut pour une hypotropie Applications
et le bas pour une hypertropie).
La diplopie
La diplopie est souvent le 1er signe d’appel d’une paralysie
oculomotrice, il convient donc de s’assurer de son caractère
Figure 1 : binoculaire. Une diplopie binoculaire disparaît à l’occlusion
ESE chez le nourrisson d’un œil puis de l’autre et réapparaît lorsque les 2 yeux sont
découverts. Si la diplopie subsiste à l’occlusion d’un œil, celle-
ci est monoculaire. Attention à l’association d’une diplopie
monoculaire et binoculaire, surtout rencontrée lors d’un trouble
réfractif non corrigé (cataracte, astigmatisme, kératocône, hétérophorie décompensée dont la déviation est constante
cicatrice cornéenne …) associé à une atteinte oculomotrice. dans toutes les directions du regard.
Dans ce cas faire préciser le caractère de la diplopie et
interposer un verre rouge devant un œil en facilitera l’étude
(par exemple le patient décrira une lumière blanche distante L’incomitance de déviation selon l’œil
de 2 ou plusieurs lumières rouges). fixateur
Elle se caractérise par une différence significative entre les 2
yeux de l’amplitude des mouvements de refixation lors de
La recherche d’un élément parétique l’ESE alter né. Dans les paralysies oculomotrices cette
Une paralysie oculomotrice acquise et récente se caractérise incomitance est un argument en faveur d’une atteinte acquise
par une majoration de la déviation oculaire dans le champ et récente où la déviation secondaire (œil parésié fixateur) est
d’action du muscle parésié. L’étude de la motilité oculaire plus importante que la déviation primaire (œil sain fixateur).
associée à l’ESE alterné facilite la recherche de l’élément (figure 4a – 4b)
parétique. Particulièrement indiqué dans les formes mineures
de parésie oculomotrice où l’étude des ductions et des versions Figure 4 :
ne permet pas toujours l’observation clinique d’un élément Paralysie du VI gauche,
parétique. Lors de l’occlusion alternée on note un mouvement
de refixation de chaque œil plus ample dans le champ d’action
déviation primaire (4a),
du muscle parésié (par exemple des mouvements de refixation
de l’intérieur vers l’extérieur majorés dans le regard vers la déviation secondaire (4b)
gauche suggérent une atteinte du muscle droit latéral gauche).
Cette incomitance de déviation selon la direction du regard
permet aussi de faire le diagnostic différentiel entre un strabisme
d’origine parétique d’un strabisme dit concomitant ou d’une
La manœuvre de Bielchowsky avec une barre de prismes horizontaux sur un œil et une barre
Consiste à incliner la tête du patient alternativement sur une de prismes verticaux sur l’autre oeil. Lors de l’ESE alterné avec
épaule puis sur l’autre et à observer les variations de la déviation prismes, une incomitance de déviation selon l’œil fixateur se
verticale que peut induire cette manœuvre. Elle est surtout traduira par l’arrêt ou l’inversion des mouvements de refixation
pratiquée pour confirmer le diagnostic de parésie du muscle sur un œil mais pas sur l’autre.
oblique supérieur, avec une majoration de la déviation verticale
lorsque la tête est penchée du côté de l’œil atteint.
Lorsque celle-ci n’est pas observable à la seule inclinaison de
la tête elle pourra être révélée après dissociation par l’écran
alterné (figure 5a – 5b).
Figure 5 :
Atteinte de l’OsupG,
manœuvre de Bielchowski
négative (5a), positive
après dissociation par Figure 6 : Mesures au déviomètre de Lavat
l’écran (5b)
••••• •••••
Limites de l’ESE Conclusion
Les principaux inconvénients de cet examen sont la difficulté Toute étude complète d’un trouble oculomoteur, manifeste ou
à objectiver de très faibles déviations (microtropies), l’impos- latent, ne peut se faire
sibilité à évaluer l’élément torsionnel d’une paralysie sans un examen sous écran. Dans les paralysies oculomo-
oculomotrice et de majorer parfois la déviation sans pouvoir trices c’est une aide au diagnostic qui, associé aux prismes,
apprécier la part compensatrice du sujet à son déficit permet une mesure objective et quantitative de la déviation
oculomoteur. oculaire, réalisable dans toutes les directions du regard,
nécessaire au suivi du déficit, à la prescription de prismes ou
à la pose de l’indication chirurgicale.
RÉFÉRENCES
- Miléa D. Examen de la motilité oculaire, EMC, ophtalmologie, Elsevier 21-500-A-07, 2003, 8p
- Rémy C. Cahiers de sensorio-motricité : bases cliniques de la sensorio-motricité oculaire. FNRO XXIIIème colloque de Nantes 1998, 51-54
- Von Noorden G. K. Binocular vision and ocular motility – Theory and management of strabismus, Mosby 5th ed 1996
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Introduction
•••••
Toxine botulique
A quel moment faut-il opérer ?
Au cours des paralysies oculomotrices acquises, la toxine A u c o u r s d e s P O M a c q u i s e s , u n g r a n d n o m b re d e c a s
constitue un traitement intermédiaire entre la prise en charge récupèrent spontanément (entre 60 et 80% des cas selon les
médicale et la chirurgie. Le principe d’action est de créer une séries). Le délai de cette récupération est variable allant de
paralysie du muscle antagoniste afin de rééquilibrer les forces quelques jours jusqu’à 4 ans avec une moyenne à 5.4 mois.
actives et passives et limiter l’installation de la contracture Cette récupération est fonction du nerf atteint (VI > IV et III)
secondaire. Elle est essentiellement utilisée dans les paralysies mais aussi de l’étiologie. La guérison est plus fréquente (80%)
du VI et certaines paralysies du III. Elle doit être utilisée très et plus rapide (entre 1 et 3 mois) lors des paralysies d’origine
précocement, dès que les explorations neurologiques sont vasculaire que lorsqu’il s’agit d’une cause tumorale ou
effectuées, si l’état du patient le permet. Ce traitement peut traumatique (50% en 8 mois en moyenne).
Il est donc clair que le délai minimum avant toute chirurgie est •••••
aux alentour de 6 mois et que ceci n’est vrai que s’il y a Paralysies du VI
stagnations des bilans orthoptiques et en particulier des tests
coordimétriques. Tant que le patient continue à s’améliorer il
faut attendre et très souvent le délai avant la chirurgie se Plusieurs situations s’observent dans ce cas :
rapproche plus de 12 mois. > Récupération quasi-totale de la paralysie avec
Pour les POM congénitales, il est en général conseillé de persistance d’une déviation.
pratiquer une prise en charge rapide des risques d’amblyopie L’abduction est normalisée et l’ésodéviation devenue quasi
et d’attendre que l’enfant grandisse avant d’entreprendre un concomitante :
traitement chirurgical qui est parfois lourd et décevant Dans ce cas selon l’importance de la déviation et de l’examen
(paralysies du VI et du III). En revanche les parésies congéni- coordimètrique (hyperaction du droit médial homolatéral et/ou
tales du IV sont souvent d’excellent pronostic et le moment controlatéral), il est recommandé d’affaiblir le droit médial
de l’intervention dépend de l’importance du torticolis ainsi homolatéral ou les deux droits médiaux.
que des signes fonctionnelles à type de diplopie et fatigue
visuelle. Ces patients sont très rarement opérés avant l’âge > Récupération partielle de la paralysie
de 3 ou 4 ans et peuvent parfois compenser de nombreuses L’abduction est possible mais altérée (l’œil dépasse la ligne
années, dans les formes frustes, avant d’être gênés. médiane). Dans ce cas il faut équilibrer les forces :
• Classiquement il faut affaiblir l’antagoniste contracté (le
droit médial) et renforcer le muscle parésié (droit latéral) par
une résection ou un pli. Il faut savoir que le rendement chirurgical
Quels cas faut-il opérer ? est moindre lors d’une paralysie par rapport à un strabisme
De nombreux facteurs entrent en jeux avant de décider d’une infantile; le dosage chirurgical doit donc être majoré.
chirurgie et chaque cas est particulier. L’âge du patient, l’impor- • Il est parfois aussi proposé de créer une contre paralysie du
tance de son torticolis, sa tolérance de la diplopie ainsi que ses synergiste controlatérale (droit médial) en utilisant l’ancrage
activités professionnelles doivent entrer en compte dans la postérieur par fil de Cüppers sur celui-ci.
décision. Un patient qui est confortable dans la majorité des
positions du regard et qui ne présente qu’un léger torticolis > Récupération nulle de la paralysie
ne doit pas être opéré. Un patient présentant des symptômes L’œil n’atteint pas la ligne médiane, aucune abduction n’est
identiques mais qui ne peut reprendre le travail car il est gêné possible. Il est difficile alors de savoir s’il s’agit d’une paralysie
dans le regard à gauche pour utiliser son rétroviseur peut totale du VI ou s’il existe une parésie avec contracture majeure
bénéficier d’une intervention. du droit médial rendant toute abduction impossible. Dans le
deuxième cas, une chirurgie simple de recul /résection pourra
Dans tous les cas, il faut insister sur la nécessité de discussion être suffisant alors que dans le premier cas la résection du
préalable avec le patient. Celui-ci doit comprendre que des droit latéral n’apportera aucun bénéfice du fait de l’impotence
résultats parfaits sont difficiles et parfois impossibles à obtenir complète de ce muscle.
et que l’amélioration peut passer par plusieurs temps Le test de duction forcée sous anesthésie générale guide la
opératoires. décision car s’il n’existe pas de contracture majeure du droit
médial il faut pratiquer d’emblée une transposition musculaire
de type Hummelsheim (ou chirurgie de suppléance).
Cette intervention et ses dérivées visent à centrer l’œil paralysé
Quels muscles opérer ? en fixant la moitié ou la totalité des tendons des droits supérieur
Ce choix dépend de plusieurs facteurs : l’examen des ductions et inférieur aux bords de l’insertion du droit latéral.
à la motilité, l’incomitance résiduelle, l’importance de la La transposition peut être associée à un recul du droit médial
déviation résiduelle, l’œil fixateur, les tests de duction forcée dans le même temps mais ceci augmente le risque d’ischémie
sous anesthésie générale … du segment antérieur et il est alors vivement conseillé de
L’examen doit être complet avec une coordimétrie, telle que pratiquer une technique d’épargne vasculaire. Certains auteurs
celle réalisée à l’aide du coordimètre de Hess Weiss ou la paroi préconisent de pratiquer une injection de toxine botulinique
de Harms (qui permet en plus d’analyser les torsions dans dans le droit médial, 15 jours avant ou dans le même temps
toutes les directions du regard). opératoire.
Complications
La sous-correction n’est pas réellement une complication, •••••
m a i s l e p a t i e n t d o i t ê t re p r é v e n u q u e p l u s i e u r s t e m p s Paralysies du III
opératoires sont souvent nécessaires.
La sur-correction est une complication rare si le patient et le Congénitale ou acquise, il s’agit de la paralysie la plus difficile
chirurgien ont été suffisamment patients pour attendre une à traiter lorsque la forme est complète. On est en effet face à
éventuelle amélioration spontanée. une atteinte de l’horizontalité et de la verticalité associées à
L’ischémie du segment antérieur est exceptionnelle mais parfois des anomalies palpébrales qui doivent être prises en charge
grave. Il est conseillé de ne pas désinsérer plus de deux muscles en dernier lieu.
droits et ce d’autant plus que le patient est âgé ou qu’il présente Dans ces cas il est parfois plus judicieux de ne pas intervenir
un terrain vasculaire fragile. chez certains patients âgés avec un terrain général fragile car
(Figure 1) on sait qu’il faudrait plusieurs interventions afin d’améliorer
leur état et que parfois, le fait de rapprocher la « deuxième
image » est plus difficile à supporter pour le patient. Dans ces
cas le ptôsis peut être utile afin de supprimer la diplopie.
Chez un patient jeune, la demande esthétique est souvent très
importante et il faut avoir bien expliqué à celui-ci les risques
b d’aggravation de la diplopie.
a
Dans ces cas de paralysies totales, la chirurgie classique sur
l’horizontalité a souvent des résultats décevants. Certains
auteurs proposent de fixer le droit latéral au périoste afin
d’éviter la récidive de l’exotropie. Des interventions de
suppléance ont aussi été envisagées en utilisant soit l’oblique
supérieur (lorsqu’il n’y a pas de paralysie du IV associée), soit
le droit latéral, coupé en deux lambeaux et repositionné dans
c le cadran nasal après un passage sous les droits supérieur et
inférieur.
Lorsque la paralysie est partielle il est souvent possible
d’améliorer le patient par le geste chirurgical.
L’attitude classique est de commencer par la composante la
plus marquée, le plus souvent horizontale. La verticalité sera
traitée dans un deuxième temps et le ptôsis en dernier lieu.
Les principes chirurgicaux sont les mêmes que dans les
paralysies du VI : recul / renforcement monoculaire pour rééqui-
d librer les forces restantes, ancrage rétro-équatorial par un fil
de Cüppers sur le muscle synergiste controlatéral afin de créer
une contre-paralysie et de diminuer l’incomitance.
Complications
La complication principale est la sous correction, et le patient
e
doit en être averti. Les risques de surcorrection sont excep-
tionnels. Les risques d’ischémie du segment antérieur existent
Figure 1 : Double paralysie du VI post traumatique si plus de deux muscles droits sont touchés sur le même œil.
1-a et 1-b : Aspect préopératoire, déviation majeure
1-c : Aspect post-opératoire après une chirurgie monoculaire de recul/résection
OD et une transposition seule OG. Droite de face
1-d : Aspect post-opératoire regard à droite déficit de l’abduction OD
1-e : Aspect post-opératoire regard à gauche déficit marqué de l’abduction OG
a b
b
Figure 3 : Paralysie du III droit post-opératoire (chirurgie monoculaire sur l’horizontalité OD)
3-a Disparition de la déviation de face
3-b Disparition de la déviation secondaire
c •••••
Paralysies du IV
La paralysie de l’oblique supérieur peut être congénitale ou
acquise, uni ou bilatérale.
La forme congénitale constitue la paralysie oculomotrice la
plus souvent observée en milieu ophtalmologique et elle peut
d se manifester à des périodes très différentes de la vie allant
de la petite enfance à la vieillesse selon sa décompensation.
L’indication opératoire est posée lorsqu’il existe un torticolis
important ou des signes fonctionnels de diplopie et fatigue
visuelle. La stratégie opératoire reste toutefois identique qu’il
s’agisse d’une paralysie congénitale décompensée ou d’une
paralysie acquise avec des résultats souvent satisfaisants. La
e forme bilatérale présente des difficultés diagnostique et chirur-
gicale du fait de l’importance de la composante torsionnelle
et des risques de bascule.
Dans la forme unilatérale, il est en général conseillé d’agir sur
un seul muscle oblique lorsque la déviation verticale de face
est inférieure à 20 dioptries et de combiner une action sur les
deux obliques de l’œil atteint si la déviation dépasse cet angle.
f Il est toutefois possible de compléter ces gestes dans un
Figure 2 : Paralysie du III droit pré-opératoire :
deuxième temps par une action sur le droit inférieur controla-
2-a Exotropie, mydriase téral ou encore le droit supérieur homolatéral. La classification
2-b Déviation secondaire de Knapp permet de juger sur quel muscle il faut agir en fonction
2-c Regard à droite de l’importance de la déviation dans les différentes positions
2-d Regard à gauche : déficit d’adduction de l’oeil droit
2-e Regard en bas : absence d’abaissement du regard. S’il existe par exemple une déviation de 12 dioptries
2-f Regard en haut : déficit d’élévation de face, maximum dans le regard en haut et en adduction, il est
conseillé d’affaiblir l’oblique inférieur.
b
c
Figure 4 : Parésie congénitale du IV gauche, image pré-opératoire
4-a Torticolis
4-b Hyperaction de l’oblique inférieur gauche
4-c et 4-d Signe de Bielschowsky : élévation de l’œil
paralysé quand la tête est penchée du côté de la paralysie
RÉFÉRENCES
1- Roth A, Speeg-Schats : La chirurgie oculo-motrice. Paris, Masson, 1995.
2- Von Noorden GK: Binocular vision and ocular motility. 6th ed. St Louis, Mosby, 2002, p 414.
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Salzburg 1993, p. 169-174.
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ZYOPTIX B & L
page
21
PAT H O L O G I E S O C U L O M OT R I C E S A C Q U I S E S
Dossier
Anomalies oculomotrices
et orbitopathie dysthyroïdienne
C. Vignal-Clermont, C. Bok-Beaube,
S. Morax
••••• Service du Docteur S Morax,
Introduction Fondation Ophtalmologique A De Rothschild, Paris
•••••
Conduite pratique
RÉFÉRENCES
- Badelon I, Morax S. Orbitopathie dysthyroïdienne, Rev Prat. 2005 Jan 31;55(2):183-6
- Bok C, Hidalgo C, Morax S. Prise en charge chirurgicale des diplopies dysthyroïdiennes. J Fr Ophthalmol, à paraître
- Boulos PR, Hardy I. Thyroid-associated orbitopathy : a clinicopathologic and therapeutic review. Curr Opin Ophthalmol 2004 ; 15:389–400
- Gilbert J, Dailey RA, Christensen LE, Characteristics and Outcomes of Strabismus Surgery After Orbital Decompression forThyroid Eye Disease. J AAPOS 2005 ;
9:26-30
- Thyroid orbitopathy. In : Rootman J. Disease of the orbit : a multidisciplinary approach. 2d edition, 2003. Lippincott William and Wilkins. Philadelphia
- Thacke NM, Velez FG, Demer JL, Rosenbaum AL. Superior Oblique Muscle Involvement in Thyroid Ophthalmopathy. AAPOS 2005 ; 9:174-178
T
out comme la neurologie, la psychiatrie fait partie
i n t é g r a n t e d e s n e u ro s c i e n c e s e t a b é n é f i c i é d e s
recherches en sciences cognitives.
La position du regard est ainsi étudiée dans le cadre de la
cognition sociale, dans le but de l’exploration de la perception
de soi même et en interaction avec les autres. L’oculomotricité
extrinsèque et intrinsèque sont des facteurs importants de la
Figure 1 :
perception des émotions chez autrui, et par conséquent,
Enregistrement des
pertinente pour l’étude des maladies mentales. mouvements oculaires,
L’étude des mouvements oculaires est également utilisée montrant une
comme outil d’analyse fine des fonctions cognitives supérieures altération de la poursuite
oculaire chez les
dans le cadre des pathologies psychiatriques, notamment
schizophrènes.
dans la schizophrénie. L’étude de ces mouvements oculaires 1 Patient schizophrène
chez les ascendants de patients schizophrènes est même une 2 Sujet sain
aide à la recherche génétique de ces maladies multifactorielles 3 Mouvement sinusoïdal de
la cible
et polygéniques.
RÉFÉRENCES
1- Collège National Universitaire de Psychiatrie.
2- Diefendorf AR, Dodge R. An experimental study of the ocular reactions of the insane from photographic records. Brain. 1908;31:451-489.
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7- Harrison NA, Singer T, Rotshtein P, Dolan RJ, Critchley HD. Pupillary contagion: central mechanisms engaged in sadness processing. Soc Cogn Affect Neurosci. 2006;1(1):5-17.
R E N C O N T R E S . . .
Des messages percutants testés avec succès auprès de porteurs de lentilles vont être véhiculés durant cette campagne
sur le thème des lentilles jetables journalières et en particulier de la performance de 1 DAY ACUVUE ® MOIST TM .
1 DAY ACUVUE ® MOIST TM est la seule lentille jetable journalière qui bénéficie de la technologie brevetée Lacreon TM permettant
d’intégrer un agent hydratant dans la lentille. Cet agent hydratant retient les molécules d’eau tout au long de la journée et agit comme
les mucines que l’on trouve dans le film naturel de larmes. Il n’est pas re-largué durant le port et aide à maintenir la stabilité du film
lacrymal et les propriétés hydratantes de la lentille.
Résultat : une amélioration significative du confort en fin de journée des porteurs.
Nystagmus à bascule
(See-saw nystagmus)
D a n M i l é a * , C a r o l i n e Pa p e i x * * , C h a r l e s P i e r r o t - D e s e i l l i g n y * *
Le nystagmus à bascule (ou « see-saw nystagmus » en anglais) est un nystagmus central pendulaire, composé d’un cycle
d’élévation et d’incyclotorsion d’un œil et de dépression et d’excyclotorsion synchrone de l’autre œil, suivi d’un cycle inverse.
La recherche lésionnelle d’un nystagmus à bascule met classiquement en évidence des lésions du tronc cérébral (ischémiques,
inflammatoires), plus rarement de la région chiasmatique (gliome, post-traumatique). Le traitement pharmacologique
(clonazepam, gabapentine) a pour but la réduction de l’oscillopsie ressentie par les patients.
D
e manière générale, le nystagmus se définit comme un
trouble de la stabilité du regard, se manifestant par une
alternance de mouvements oculaires de va et vient. Le
nystagmus est initié par un mouvement oculaire lent, qui est
le mouvement anormal. Lorsque le mouvement lent est suivi
d’un un mouvement de retour rapide (nystagmus à ressort), le
sens de la phase rapide définit par convention le sens du
nystagmus (par exemple, battant vers le bas). Dans d’autres
situations, le nystagmus peut se manifester par une alternance
de phases lentes de vitesses analogues, il s’agit alors d’un
nystagmus pendulaire.
L’analyse clinique rigoureuse d’un nystagmus permet une
première approche étiologique, en orientant vers le système Figure 1 :
atteint (atteinte congénitale, par déprivation visuelle, ou vers Schéma des mouvements oculaires au cours d’un nystagmus à bascule : les
mouvements oculaires cycliques ont une composante verticale dysconjuguée (ici :
une origine vestibulaire centrale ou périphérique, etc). Cela
œil droit en élévation, œil gauche en abaissement) et une composante torsionnelle
permet de décider d’une éventuelle recherche lésionnelle conjuguée (œil droit en incyclotorsion, œil gauche en excyclotorsion).
appropriée.
Une forme typique de nystagmus, facilement reconnaissable en
clinique, est le nystagmus à bascule (ou « see-saw nystagmus » Accident vasculaire mésencéphalique
en anglais), dont l`origine est centrale (Leigh and Zee, 2006). Masse para-sellaire
Le plus souvent d’origine acquise, il se manifeste cliniquement
Atteinte chiasmatique
par un mouvement vertical pendulaire dysconjugué (élévation
d’un œil et dépression de l’autre), s’associant à une torsion Sclérose en plaques
conjuguée (incyclotorsion de l’œil en élévation et excyclotorsion Malformation d’Arnold Chiari
de l’autre œil). Ce cycle est suivi typiquement d’un cycle inverse Syringobulbie
(Figure 1). La vitesse des deux phases de ce nystagmus est le Basse vision (rétinite pigmentaire)
plus souvent égale. Plus rarement, une phase rapide correctrice Traumatisme crânien
succède à une phase lente et il s‘agit alors d’une forme de
Congénitale
nystagmus à bascule et à ressort, appelé "hemi see-saw
nystagmus". Tableau 1 : Causes de nystagmus à bascule, d’après Leigh and Zee
La reconnaissance clinique d’un nystagmus à bascule acquis stimulation du noyau interstitiel de Cajal induit une déviation
est suivie d’une recherche lésionnelle. Curieusement, il a été tonique torsionnelle des deux yeux et une divergence verticale.
décrit en rapport avec des lesions mésencéphaliques ou Il est moins clair de savoir pourquoi une lésion chiasmatique
bulbaires, mais aussi des lésions de la région chiasmatique ou (traumatique ou par compression) génère un nystagmus à
parasellaire, d’origines variées (Tableau 1). En cas de hemi see- bascule, mais il est admis que plusieurs sites lésionnels peuvent
saw nystagmus, l’imagerie encéphalique peut mettre en évidence provoquer une instabilité du système de contrôle visuo-vesti-
une lésion à proximité du noyau interstitiel de Cajal, qui peut bulaire.
être unilatérale (Figure 2). Le noyau interstitiel de Cajal est une La prise en charge thérapeutique est d`efficacité partielle et
structure mésencéphalique, qui reçoit des projections des inconstante, les molécules le plus souvent rapportées étant le
neurones vestibulaires secondaires au réflexe vestibulo-oculaire clonazepam et la gabapentine. De manière anecdotique, l’alcool
vertical et torsionnel et au réflexe otolitho-oculaire. Le nystagmus a été rapporté comme partiellement efficace dans cette
à bascule pendulaire peut être ainsi expliqué par une instabilité pathologie.
dans le système vestibulaire. En effet, chez le singe, la
•••••
Conclusion
Figure 2 : IRM encéphalique Le nystagmus à bascule est facilement reconnaissable en
chez une patiente atteinte
c l i n i q u e . S o n d i a g n o s t i c e s t s u i v i d ’ u n e re c h e rc h e
d’un nystagmus à bascule
acquis, montrant un étiologique appropriée, la neuroimagerie recherchant une
hypersignal lésion des voies vestibulo-oculaires à proximité du noyau
mésencéphalique, à de Cajal, plus rarement une lésion parachiasmatique.
proximité du noyau
interstitiel de Cajal.
RÉFÉRENCES
1 - Leigh and Zee. The neurology of eye movements. Oxford. Fourth edition (2006).
R E N C O N T R E S . . .
La gamme des lentilles Air Optix Individual s’étendra prochainement aux lentilles toriques.
De même que les lentilles Air Optix Sphériques (lotrafilcon B), Air Optix Individual bénéficie d’un traitement de surface breveté, stable
et biocompatible, à base de plasma qui résiste aux dépôts pour maintenir les qualités de la lentille. Grâce à ce traitement de surface
unique, les lentilles Air Optix Individual restent confortables en port quotidien pendant 3 mois. Elles ont reçu l’agrément pour un
remplacement trimestriel et un port journalier.
Simultanément au développement du matériau sifilcon A, Ciba Vision a mis au point la technique de fabrication brevetée InnoLathe TM .
L’association de ce matériau et de cette technologie permet le taillage de ces lentilles en silicone-hydrogel.
AMO TECNIS
page
30
Réfractive
L
’amélioration spectaculaire de la
Clinique de la Vision, Paris
qualité de l’optique des dernières
générations d’implants
multifocaux ainsi que celle de la
technique chirurgicale et de la précision
du calcul des implants a permis
d’envisager de plus en plus
fréquemment la chirurgie ablative du
cristallin associée a la pose d’un implant
••••• et la face postérieure diffractive sur 32
Les implants
comme mode de correction de la z o n e s ( c ' e s t - à - d i re c o m p o s é e d e
multifocaux de
presbytie que le cristallin soit clair ou marches pour décomposer la lumière
dernière génération
cataracté et que la presbytie soit ou non en un foyer de loin et un foyer de près).
associée à une amétropie,
C’est ce qu’on nomme l’ablation du Les implants multifocaux de dernière • Le ReSTOR (Alcon) une lentille
cristallin à visée réfractive ou génération permettent en effet d’excel- monobloc acrylique hydrophobe dont
« Refractive Lens Exchange : RLE » . lentes performances tant en vision de la face antérieure associe une zone
loin qu’en vision de près, au prix d’effets centrale de 3.6mm de diamètre
La demande des patients vis-à-vis de secondaires extrêmement réduits. diffractive apodisée (c'est-à-dire avec
la correction chirurgicale de la presbytie L’altération de la qualité de la vision de une décroissance du centre vers la
augmente. loin et, en particulier la sensibilité aux périphérie de la hauteur et la taille des
En cas d’ablation du cristallin à visée contrastes, est faible. marches, les marches les plus élevées
réfractive plusieurs possibilités de dirigent les rayons lumineux vers la
correction s’offrent pour satisfaire cette Plusieurs lentilles reposant sur différents focale de près et les marches les moins
demande : principes d’optique sont actuellement élevées vers la focale de loin) à une zone
• La pose d’un implant monofocal avec à notre disposition : périphérique réfractive de 2.6mm.
bascule ou monovision avec vision de • Le ReZOOM (AMO), lentille acrylique
loin pour l’œil dominant et vision de près hydrophobe 3 pièces avec une optique • L’Acritec 366D implant multifocal
pour l’œil dominé qui donne d’excel- réfractive à 5 zones à transition diffractif acrylique hydrophile en forme
lents résultats et qui est le plus souvent asphérique c'est-à-dire consacrant de navette pour faciliter son introduction
parfaitement bien tolérée, même si un différentes zones à différents foyers par une micro- incision.
temps d’adaptation est parfois alternativement foyer de loin et foyer
nécessaire et s’il existe une diminution de près, le foyer central étant dévolu à To u s c e s i m p l a n t s s ’ a p p u i e n t ,
de la vision binoculaire. la vision de loin et dont le bord de rappelons le, sur le principe de la « vision
• L’implant multifocal permet d’éviter l’optique reprend le dessin « Optiedge » simultanée » qui repose sur le fait que
cet inconvénient en autorisant la conser- pour minorer l’effet de bord et limiter physiologiquement lorsque le cerveau
vation de la vision binoculaire ainsi que les phénomènes de halos. reçoit plusieurs images correspondant
la correction totale de la presbytie, aux multizones dessinées sur l’implant,
associée ou non à une amétropie . • Le TECNIS (AMO) une lentille silicone il sélectionne l’image la plus nette.
Indication de plus en plus fréquente aux 3 pièces dont la surface antérieure est
Etats-Unis, elle tend à le devenir en asphérique négative pour diminuer les Toutes ces lentilles peuvent être utilisées
Europe du fait de nombreux perfec- phénomènes de halos et de brouillard et pour la chirurgie réfractive de la
tionnements en particulier des progrès lumineux lié au système multifocal et cataracte et pour la chirurgie de la
des implants de dernière génération améliorer la sensibilité aux contrastes presbytie sur cristallin clair.
> La sélection des patients est > Le calcul de l’implant représente un multifocal AMO
capitale. Un bon résultat ne s’obtient temps capital. Nous présentons les premiers résultats
que si l’indication est compatible avec L’obtention de l’emmétropie parfaite d’une étude rétrospective de 22 patients
le mode de vie, les exigences et aux est en effet impérative. corrigés avec l’implant TECNIS
besoins visuels de chaque patient et si Dans ce but la constante A doit être multifocal dont 15 étaient opérés d’un
la technique adaptée est choisie. Les optimisée et la formule de calcul cristallin clair à visée réfractive pour
attentes des patients doivent rester modulée selon la longueur axiale. Il une hypermétropie dans 16 cas.
dans un cadre réaliste et l’ophtalmolo- semble que la biométrie optique soit To u s l e s p a t i e n t s , m ê m e c e u x
giste doit en indiquer les éventuelles plus précise que la biométrie ultra- présentant une cataracte, sont
limites. sonique.
Les besoins visuels des patients doivent
être précisés par un interrogatoire > En cas d’astigmatisme préexistant
rigoureux : celui-ci devra être corrigé dans le même
• quelles sont les distances les plus temps opératoire par des incisions
utilisées sur les 5 domaines de distances limbiques relaxantes ou par un geste
courantes ? : vision proche (maquillage, chirurgical complémentaire au laser
épilation, bricolage fin), vision de près excimer.
(lecture, écriture), vision intermédiaire
(ordinateur, shopping), vision de loin Le respect de ces règles indispensables
(conduite, spectacles), vision à grande permet d’obtenir un taux de satisfaction
d i s t a n c e ( p a n n e a u x d e d i re c t i o n , extrêmement élevé comme en témoigne
demandeurs d’une chirurgie réfractive même si les halos sont mentionnés plus
N’ont été retenus que les patients ayant > Les diagrammes suivants fréquemment qu’après implantation
répondu au questionnaire évaluant leur correspondent à une évaluation monofocale (98% contre 15%) ils n’ont
degré de satisfaction et leur confort personnelle des patients à qui nous jamais empêché la conduite nocturne.
pour les différentes activités de la vie avons demandé de noter sur une échelle Les autres effets secondaires sont
quotidienne et ayant eu le bilan complet de 1 à 5 leur capacité à effectuer les restés exceptionnels (éblouissements,
avec en particulier étude aberrométrique activités courantes de la vie double image…).
et analyse de la sensibilité aux quotidienne; 5 correspondant à une
contrastes. grande facilité et 1 à une difficulté. En résumé Les patients étaient dans
leur très grande majorité satisfaits de
> Les résultats visuels sont très satis- En ce qui concerne la vision proche ou leur vision après l’intervention et
faisants. très proche l’acuité visuelle post- referaient l’intervention.
La vision de près sans correction est à opératoire non corrigée est notée en
20/20 dans tous les cas, aucun patient moyenne à 4.1 sur 5, ce qui est meilleure
n’ayant besoin d’une correction pour la que la note attribuée en pré-opératoire
lecture. pour l’acuité visuelle corrigée notée à •••••
La vision de loin sans correction est à 3.2 sur 5. Conclusion
20/21, améliorée par une correction
d’appoint dans 3 cas. Pour la vision intermédiaire la note pour L’implant TECNIS Multifocal permet une
L’analyse de la sensibilité aux contrastes l’AVSC également meilleure que l’AVC réduction notable de la dépendance aux
avec le test à 10% retrouve une préopératoire (3.69 contre 3.06) mais verres correcteurs et permet d’envisager
moyenne à 0.445 pour l’acuité visuelle avec une différence moins importante la chirurgie du cristallin comme une
sans correction et 0.53 pour l’acuité que pour la vision de près. véritable chirurgie réfractive qui corrige
visuelle corrigée. non seulement la vision de loin mais
L’analyse des aberrations optiques pour Enfin pour la vision de loin et à grande aussi la presbytie.
une pupille de 6 mm retrouve un taux distance la note est, là encore, meilleure Plus de 86% des patients ne portent
d’aberrations de haut degré de 0.54 en pour l’AVSC post-opératoire. plus de verres correcteurs, et l’acuité
moyenne (0.35 à 0.74) la taille moyenne visuelle sans correction a été améliorée
post-opératoire de la pupille étant de > L’indépendance vis-à-vis d’une quelle que soit la distance.
3.93 mm (3 à 5.5mm). correction : Le TECNIS Multifocal IOL n’affecte de
La majorité des patients (86%) ne manière significative et gênante ni la
> Le degré de satisfaction sur une portent plus de verres correcteurs. Seuls vision de loin, ni la vision de près, ni la
échelle de 1à 10 était en moyenne de : 3 patient portent une correction vision intermédiaire et tous les patients
8.29 pour la vision de loin monofocale de loin essentiellement pour referaient l’intervention.
8.95 pour la vision de près la conduite. Les résultats sont donc très encoura-
8.81 pour le confort visuel global geants et confirment la place que doivent
> Les effets secondaires sont le plus prendre dans un avenir proche des
souvent modérés et peu fréquents, implants multifocaux pour la correction
RÉFÉRENCES
L. Werner, R. Olson, N. Mamalis :New Tecnology IOL Optics; Ophthalmol Clin N Am. 2006; 19: 469-483
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30: 2494-503
B. Toygar: Refractive lens exchange with multifocal IOLs. Ophtalmology Times may 2006
C H N O d e s X V- X X , Pa r i s
L
a technologie OCT a pris une
place de choix dans l’imagerie
ophtalmologique et est devenue
incontour nable dans l’analyse des
pathologies maculaires avec l’OCT 3. avant chaque reprise et de diminuer les nouvelles perspectives d’imagerie.
Très vite son utilisation a été détournée facteurs de risque liés à l’ectasie L’analyse de l’angle irido-cornéen est
pour l’appliquer au segment antérieur cornéenne. rendue possible grâce à la bonne visua-
(M.Puech,A. El Maftouhi JFO Mai 2004) Cette imagerie complète du segment lisation de l’éperon scléral qui constitue
et en particulier pour l’analyse des antérieur, rendue possible grâce une un repère fondamental et une constante
pathologies cornéennes. Nous avons longueur du scan de 16 mm, permet de de l’anatomie du segment antérieur.
ensuite été confrontés à des limites de réaliser une biométrie précise du Ainsi l’évaluation du risques de GFA
l’appareillage comme les différences segment antérieur avec une véritable sera possible avec en revanche une
de transmission lumineuse à travers la distance d’angle à angle, de loin plus seule limite concernant l’appréciation
cornée déformant les images. précise que les distances de blanc à des procès ciliaires, le signal étant en
Depuis à peu près un an, nous blanc. partie absorbé par le pigment irien.
disposons en France de l’OCT Visante®. Il sera possible également d’apprécier La bonne pénétration de l’OCT Visante®
qui a été développé de façon spécifique la notion d « iris convexe » par la flèche rend possible l’évaluation qualitative
pour l’analyse du segment antérieur et cristallinienne (G Baikoff JCRS 2004), de la chirurgie filtrante avec une bonne
qui permet d’obtenir des images en qui permettra de quantifier la position du visualisation de l’espace de filtration
coupe de tout le segment antérieur de cristallin par rapport au complexe irido- intra-sclérale et des bulles de filtration.
façon assez rapide et sans contact. cornéen et d’en définir un facteur de Sa procédure non contact rend capable
Cet appareil permet un évaluation risque. l’exploration des patients
statique et dynamique du segment Autant d’éléments qui permettront post-op à J+1 !..
antérieur en faisant varier la position d’améliorer la qualité de l’implantation
de la mire. phake. L’OCT Visante ® ouvre des nouvelles
perspectives d’imagerie non contact
L’OCT Visante ® présente un intérêt Dans la pathologie cornéenne, l’OCT du segment antérieur allant de la
certain en chirurgie réfractive, Visante ® nous permet d’apprécier la chirurgie réfractive au glaucome .
notamment dans le lasik car il nous profondeur des atteintes cornéennes Sa facilité et sa rapidité d’exécution le
permet une analyse anatomique de et de poser des indications opératoires rendent un examen séduisant.
l’effet de la découpe cornéenne et de précises telles que la PKT, la greffe Les récentes évolutions de l’OCT du
la photoablation. Ainsi il est possible lamellaire ou transfixiante ... segment postérieur témoignent que
de retrouver le plan de découpe cornéen En effet même dans les cas de cornée l’OCT du segment antérieur n’en est
et de mesurer le lit stromal résiduel œdémateuse ou opaque l’OCT Visante® qu’à ses balbutiements et que la
n’est pas limité en pénétration. résolution et la pénétration à travers
Source JRO 2007.
Le champ d’application de cette l’iris devraient pouvoir encore
technologie dans le glaucome offre de s’améliorer.
T . B o u a z i z , T . R o d a l l e c , N . H a m e l i n , J - P. N o r d m a n n
D
ans les suites d’un traumatisme CHNO des Quinze-Vingts, Paris
•••••
Hypertonie oculaire Hyphéma (figure 2)
(HTO) aiguë dans les L’hyphéma, l’inflammation et les lésions
suites d’un traumatisme trabéculaires sont souvent associés et
à globe fermé (contusion) conjointement responsables de l’hyper-
tonie aiguë post-traumatique. Figure 2 : Evacuation chirurgicale d’un
Sa fréquence est estimée à environ 35% • Cause : lésion d’un vaisseau irien ou hyphéma post-traumatique
des contusions. du corps ciliaire et saignement en
chambre antérieure (CA) • CAT : repos, corticoïde, cycloplégique
• Mécanisme de l’HTO : obstruction et hypotonisants locaux (β-bloquant,
Conséquences trabéculaire par les globules rouges et inhibiteur de l’enzyme de conversion
anatomiques d’une autres produits sanguins, blocage de l’angiotensine) chirurgie (lavage de
contusion oculaire pupillaire par hyphéma total ou caillot chambre antérieure), si : hyphéma total
L o r s d ’ u n e c o n t u s i o n o c u l a i re , l e secondaire > 5 jours, hématocornée débutante,
transfert direct d’énergie et la • Stades : I (< 1/3 CA) ; II (< 1/2 CA) ; III HTO non contrôlée par le traitement
compression antéropostérieure du globe (> 1/2 CA), ce dernier stade étant médical (> 50 mmHg pendant 2 jours
peuvent entraîner au niveau de chaque associé à un risque plus important ou > 35 mmHg pendant 7 jours)
couche les lésions suivantes : d’HTO (85%) ; la récidive de l’hyphéma • Risque à long terme : goniosynéchies
• sphincter pupillaire : correctopie, est en général plus importante et plus à secondaires et glaucome chronique à
mydriase risque d’HTO. angle fermé
RÉFÉRENCES
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2. De Leon-Ortega JE, Girkin CA. Ocular trauma-related glaucoma. Ophthalmol Clin North Am 2002;15(2):215-23.
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2001;85(2):159-63.
6. Schnyder C DE. Glaucome traumatique. In: Elsevier, ed. Glaucome. Paris, 2005.
PUB
GANFORT
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38
GANFORT
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39
Glaucome
P r o p o s r e c u e i l l i s pa r O l i v i a A b i t b o l
•••••
La prise en charge du
glaucome en 2007
sous un autre angle
D ’ a p r è s l a C o m m u n i c at i o n d u
D r E r i c S e l l e m ( Lyo n )
Les récentes grandes études prospec- en 2005, puis 21% en 2006). La France •••••
tives nous ont confirmé qu’une a également une très forte croissance du Les associations fixes
monothérapie médicale est souvent marché des analogues des prostaglan- en 2007
insuffisante à contrôler le glaucome. En dines (+13% en 2006 pour une moyenne
effet, d’après l’OHTS (Ocular européenne de +8%). D ’ a p r è s l a C o m m u n i c at i o n d u
Hypertension Treatment Study), chez
P r J e a n - Pau l R e n a r d
( Pa r i s )
40 % des patients glaucomateux, 2 En Europe, les associations fixes repré-
collyres ou plus sont nécessaires après sentaient 6,5% des prescriptions en
5 ans pour obtenir une baisse de PIO 2002 et 13,9% en 2006. Parmi ces La France occupe la première place du
de plus de 20% (1). Autres chiffres : associations, celles contenant des m a rc h é d e s a s s o c i a t i o n s f i x e s e n
selon l’étude CIGTS (Interim clinical prostaglandines représentaient 1,1% Europe avec 2971000 unités vendues
outcomes in the Collaborative Initial des prescriptions en 2002 et 5,1% en en 2006, sur un total de 11647000 en
Tr e a t m e n t G l a u c o m a S t u d y ) , 2 2006. Europe.
traitements ou plus seraient nécessaires
pour atteindre la PIO cible chez plus de Cette progression de la prescription des Le traitement médical du glaucome
75% des patients (2). associations fixes s’explique par leur débute par une monothérapie et l’EGS
avantages certains en terme d’efficacité, a confirmé cette recommandation.
Les analogues des prostaglandines et d’observance et de tolérance. L’EGS Cependant des traitements multiples
les associations fixes sont de plus en recommande d’utiliser le moins de sont souvent nécessaires. Dans ces cas
plus prescrits (+13% et +16% respec- traitements possibles pour obtenir une les associations fixes apportent
tivement), et 3 nouvelles associations réponse thérapeutique efficace. l’avantage d’être efficaces, d’avoir une
fixes ont été mises sur le marché en bonne tolérance locale et d’améliorer
France en 2006 (Combigan ® en Avril, RÉFÉRENCES l’observance des patients par rapport
Duotrav ® en Septembre, et Ganfort ® en 1- Kass et al, The ocular hypertension treatment
à une association séparée des deux
Octobre). study (OHTS) Arch. Ophthalmol/vol june 2002; principes actifs, encore appelée
120:701-713
2- Lichter et al, Interim clinical outcomes in the
association combinée.
En Europe, la proportion de patients collaborative initial treatment glaucoma study
comparing initial treatment randomised to
traités par une association fixe medications or surgery (CIGTS) Ophthalmology * Symposium des Laboratoires ALLERGAN - JRO 2007
augmente rapidement (17% en France 2001; 108:1943-1953
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PUB
CIBA FOCUS
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44
Contactologie
Lo u i s et t e B lo i s e
S t L a u r e n t d u Va r
O
n ne le rappellera jamais assez, asphéricité et aberration
sphérique sont deux notions indissociables, en rapport
avec les surfaces optiques (œil, verres correcteurs,
lentilles cornéennes souples et rigides…). (Cf Quid asphéricité, •••••
Réflexions Ophtalmo logiques décembre 2005). L’aberration A partir d’exemples, effet des
sphérique est la conséquence de l’asphéricité. Tous les yeux lentilles souples sur un œil sain
ont leur propre asphéricité et donc leur propre aberration
sphérique. Les mesures aberrométriques :
Rappel des caractéristiques de la cornée d’un œil sain (valeur • ont été effectuées sous dilatation pupillaire après instillation
moyenne) : d’une ou deux gouttes de Néosynéphrine à 10%, afin d’obtenir
• Facteur d’asphéricité : Q = -0,27 un diamètre supérieur ou égal à 6mm.
• Aberration sphérique : AS = +0,15µ • ont été effectuées sans lentille, avec la lentille à géométrie
• Puissance moyenne Ant. = 43,3 Dioptries bicourbe puis avec la lentille à surface antérieure asphérique.
• Excentricité : e = 0,48 (0,2 à 0,8) Les trois mesures aberrométriques ont été effectuées avec
En plus de leur puissance réfractive (sphère), tous les verres l’aberromètre Zywave ® (Bausch et Lomb) de type Shack-
de contact sphériques présentent une AS directement propor- Hartmann.
tionnelle à la puissance de leur sphère (Dietze et Cox 2003). Pour les deux lentilles, les critères d’adaptation (centrage,
Que l’on pose une lentille souple à surface antérieure asphérique mobilité, recouvrement, surface de la lentille) ont été vérifiés
ou bicourbe, les résultats aberrométriques seront différents. à la lampe à fente.
••••• •••••
Liste non exhaustive des lentilles Cas n°1 : AS = 0 RenaOD
souples à surface antérieure
asphérique
Sans lentille
Elles sont toutes à renouvellement fréquent
Réfraction Magnitude Magnitude Z400 RMS Total RMS Total
Ordre 3 Ordre 5 w/o Z400
Dans ce cas, sans lentille, le niveau d’aberrations sphériques Dans ce cas, l’AS devient négative puisqu’au départ elle est
quasiment nul (Z400= -0,03). proche de zéro.
Les RMS total et total excluant l’AS sont identiques, ce qui Cependant, nous constatons que la valeur du RMS Total est peu
confirme l’absence d’aberration sphérique d’ordre 4. Ce sont modifiée (de 0,30µm sans lentille à 0,36 avec la PureVision). Cela
les aberrations impaires qui interviennent principalement dans s’explique par la baisse du niveau d’aberrations impaires
le front d’onde. lorsque notre patient porte sa lentille. Ainsi, l’augmentation
du niveau d’aberrations sphériques est compensée par la
baisse du niveau d’aberrations impaires.
Avec une lentille à géométrie bicourbe La magnitude d’ordre 3 sans lentille passe de 0,271 à 0,196 avec
antérieure la lentille PureVision. Cette diminution compense la hausse
du niveau d’aberrations sphériques.
Lentille Magnitude Magnitude Z400 RMS Total RMS Total
Surevue Ordre 3 Ordre 5 w/o Z400
•••••
Cas n°2 : AS >> 0 CAAS OD
Sans lentille
sont les plus importantes après l’aberration sphérique a (4 ;0) C’est, équipé de la lentille PureVision que notre patient,
de notre patient. Elles contribuent donc également au RMS présente la valeur du coefficient de Zernike a(4 ;0) la plus faible
élevé de notre patient. (-0,46 contre -0,66 sans lentille et -0,56 avec la lentille
Précision UV).
Cette diminution s’explique par la géométrie asphérique de la
Avec une lentille à géométrie bicourbe face externe de la lentille PureVision qui entraine une AS
antérieure négative.
Elle permet l’obtention de la réduction des aberrations
Réfraction Magnitude Magnitude Z400 RMS Total RMS Total sphériques positives de notre patient. Nous constatons
Ordre 3 Ordre 5 w/o Z400 cependant que la valeur du RMS total ne baisse pas de façon
Précision UV significative. Cette constatation s’explique par la hausse du
- 2,75 0,361 0,077 +0,56 0,63 0,3 niveau d’aberrations impaires. En neutralisant le coefficient
a(4 ;0) dans la décomposition du front d’onde, le RMS est de
0,50µm (contre 0,4 sans lentille et 0,3 avec la Précision UV).
Alors que l’aberration sphérique positive diminue, le niveau
d’aberrations total ne chute pas
Pour notre patient, la magnitude d’ordre 5 est quasi constante
quelque soit la lentille portée, cependant avec la lentille
PureVision, la magnitude d’ordre 3 augmente (0,337 sans
lentille contre 0,605 avec la Pure Vision).
Ces résultats peuvent s’expliquer de deux façons :
La première peut être l’effet d’un décentrement de la lentille,
Equipé de la lentille Précision UV, l’œil droit de notre patient induisant une augmentation des aberrations impaires. La
présente une aberration sphérique moins importante que sans seconde peut être l’effet d’une mauvaise répartition lacrymale
lentille (de -0,66 à -0,56). lors de la mesure aberrométrique.
La valeur du RMS Total est quant à elle, également diminuée
(de 0,77 à 0,63µm).
Comme pour la mesure sans lentille, la valeur du RMS excluant
le coefficient a(4 ;0) est faible (0,30µm contre 0,63µm pour le •••••
RMS Total). Cette différence justifie à nouveau l’importance Cas n°3 : AS = + 0,29 Giuge OD
de l’aberration sphérique pour notre patient.
Pour notre patient, les aberrations impaires sont sensiblement
égales entre sans lentille et avec la lentille Précision UV. Sans lentille
Purevision
- 2,75 0,605 0,101 +0,46 0,68 0,5
PureVision
- 2,50 0,28 0,14 -0,02 0,35 0,35
RÉFÉRENCES
1. Bloise L., Gatinel D., Fumery L. Evaluation des aberrations optiques
oculaires d’ordre élevé induites par différentes géométries de lentilles
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2. Bradley, Hong, Thibos, Cheng et Miller. The statistics of monochromatic
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lenses. Vol 21, N°4, Avril 2004, J. Opt. Soc. Am. A / Optical society of America.
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eye. Vol 71, N°8 / 1994 / Optometry and Vision Science. 522-528.
5. Thibos, Hong, Bradley, et Cheng. Statistical variation of aberration
structure and image quality in a normal population of healthy eyes.
Vol 19, N°12 / December 2002 / J. Opt. Soc. Am. A / Optical society of America.
Equipé en Purevision, l’aberration sphérique est nulle 2329-2348.
(+0,29 → -0,02 µm) et les RMS Total et Total excluant la 6. Holger H. Dietze, MSc and Michael J. Cox, PhD. MCOptom. On- and
Off-eye spherical aberration of soft contact lens and consequent changes
Z400 sont diminués et identiques ce qui confirme l’absence of effective lens power. Vol 80,N°2, Optometry and vision science.
d’AS. 7. C. Peyre, MD; L. Fumery, OD; D. Gatinel, MD. Comparaison des
aberrations optiques oculaires d’ordre élevé induites par différentes
Les aberrations d’ordre 3 sont elles aussi diminuées (0,39→ géométries de lentilles multifocales.
0,28) et celles d’ordre 5 sont augmentées (0,08 → 0,14)
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oculaire
Serge Doan
Surface
On constate une explosion du nombre est multiplié par 3-5 en cas d’eczéma. larmes et entraîner une instabilité
d’allergiques depuis ces 30 dernières La prévalence des conjonctivites lacrymale localisée symptomatique.
années, avec une prévalence globale allergiques est beaucoup moins connue. Une blépharite antérieure avec eczéma
de 20% aujourd’hui. Les théories pour Elle est probablement sous estimée car des paupières, dans le cadre d’une
expliquer cette véritable épidémie sont rarement isolée et souvent masquée par atopie, caractérise la kératoconjonc-
multiples : l’ « excès » d’hygiène, les les signes extra-oculaires. Elle est tivite atopique. Il peut exister une fibrose
nouveaux allergènes (diversification associée à une rhinite dans 65% des conjonctivale et un trichiasis qui sont
alimentaire, animaux de compagnie cas saisonniers et 46% des cas source de complications cornéennes,
atypiques, plantes d’appartement), et perannuels (Ciprandi 2005). Il existe en particulier infectieuses. La présence
la pollution. donc clairement un besoin d’étudier d’une blépharite nécessite un examen
Ceci a été confirmé par de nombreuses l’épidémiologie des conjonctivites du visage, à la recherche d’une rosacée
études de prévalence sur l’asthme et la allergiques. Des études de prévalence cutanée, diagnostic très souvent
rhinite/rhinoconjonctivite allergiques, doivent être réalisées. trompeur et méconnu.
mais beaucoup moins sur la conjonc- Une pathologie très particulière est un
tivite seule. L’étude ISAAC rapporte une diagnostic différentiel classique d’un
prévalence de l’asthme chez l’enfant syndrome sec ou d’une allergie oculaire :
en France de 7 à 9% à l’âge de 6-7 ans ••••• la kératoconjonctivite limbique
et de 10% à 13 ans. Celle-ci est Les formes frontières supérieure. Elle se manifeste par une
beaucoup plus importante dans les pays de l’allergie sécheresse oculaire, mais avec une
anglo-saxons, atteignant les 30% atteinte cornéoconjonctivale bulbaire
(Strachan 1997). Christophe Baudouin (Paris) qui se limite à la région supérieure
Les chiffres concernant la rhinocon- (hyperhémie, prise de fluorescéine).
jonctivite sont aussi élevés, variant entre L’œil qui gratte n’est pas synonyme La responsabilité d’un agent infectieux
5 et 17% en Europe. Les études séquen- d’allergie, pas plus que l’œil qui pique aggravant une inflammation de la
tielles montrent une augmentation de n’est spécifique d’une sécheresse. En surface oculaire est souvent évoquée.
prévalence de la rhinite, l’asthme ou effet, il existe une interaction entre la Il n’est en effet pas rare de retrouver
l’eczéma, avec par exemple des chiffres conjonctive, les paupières, le film des acariens sur une empreinte conjonc-
doublant entre 1979 et 1991 en Suède lacrymal et l’environnement qui sont tivale d’enfants atteints de conjonctivite
(Aberg 1995). sources de difficultés diagnostiques. ver nale, ou des demodex dans les
L’incidence des différentes manifesta- Par exemple l’inflammation conjonc- collerettes des cils prélevés chez des
tions cliniques d’atopie n’est pas tivale induit une instabilité lacrymale patients porteurs d’une blépharite
indépendante. En effet, rhinite et asthme source de symptômes à type de croûteuse.
sont souvent liés, la rhinite précédant sécheresse oculaire. C’est le cas dans
l’asthme. Un traitement de la rhinite les conjonctivites allergiques peran-
* Symposium des Laboratoires Théa - JRO - 2007
pourrait même prévenir la survenue de nuelles. De même, une pinguécula peut
l’asthme. De même, le risque d’asthme empêcher la répartition uniforme des
Prick tests), et s’il y a allergie (Test de des mesures d’éviction, les antihista- d’envisager une désensibilisation.
provocation conjonctivale, Patch tests). miniques et la désensibilisation sont
L’interrogatoire recherchera une unité justifiés. Les blépharoconjonctivites allergiques
de temps et de lieux classique en relèvent du dermato-allergologue qui
allergie. • Le protocole hospitalier est plus va réaliser des patch tests en
complexe et ne concerne que les formes appliquant une batterie standard d’aller-
> Les prick tests consistent à complexes d’allergie comme la kérato- gènes (cosmétiques, produits
introduire l’allergène dans l’épiderme conjonctivite vernale. Réalisé à l’hôpital, pharmaceutiques, …) au niveau du dos.
en piquant la peau avec un stylet calibré les critères d’évaluation sont plus La lecture s’effectue à 48 heures, à la
à travers une goutte contenant complets (prurit, chemosis, hyperhémie recherche d’un eczéma de contact.
l’allergène. La lecture est quasi et larmoiement). Dans cette maladie, la
immédiate. Le test s’effectue en dehors sensibilisation n’est que de l’ordre de Au total, le diagnostic d’allergie oculaire
des poussées d’allergie, après avoir 50%. Les acariens et les pollens sont nécessite souvent l’intervention de
arrêté les corticoïdes généraux (5 jours), le plus souvent retrouvés positifs dans l’allergologue. La collaboration aller-
les anti-histaminiques H1 généraux le TPC, mais l’arachide est aussi gologue-ophtalmologiste est alors
(7 jours) et locaux (48h). Les allergènes incriminée dans 6% des cas. Le bilan essentielle, l’ophtalmologiste devant
testés sont les pneumallergènes oculaire peut être complété par le communiquer les informations utiles à
(acariens, pollens, moisissures, poils), dosage lacrymal de l’ECP, des IgE l’allergologue adapté auquel il adressera
les allergènes alimentaires et le latex, totales, et le comptage des éosino- le patient.
voire d’autres selon l’interrogatoire. philes. Le TPC est indispensable avant
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