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L’ARCHITECTURE
SCOLAIRE
Essai d’historiographie internationale
SOMMAIRE
4 Sommaire
Andrew SAINT : Écoles d’après-guerre dans le Hertfordshire :
un modèle anglais d’architecture sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201
Illustration de la couverture :
Le nouvel ameublement mobile (extrait)
In W. von Gonzenbach, W. Moser, W. Schohaus : Das Kind und
sein Schulhaus. Ein Beitrag zur Reform des Schulhausbaues.
Zurich, 1933.
AVANT-PROPOS
(1) Le terme de « collège » est employé ici dans son acception de l’époque
moderne. Celle-ci perdure dans les pays anglo-saxons, où les collèges sont encore des
établissements d’enseignement supérieur.
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6 Avant-propos
centaine. Ces caractères expliquent que les études d’histoire de
l’architecture de ces bâtiments n’embrassent que rarement les trois
degrés d’enseignement. Dans la plupart des cas, elles sont consacrées
soit aux écoles primaires, parfois associées aux établissements
secondaires, soit aux collèges et universités et elles présentent une
approche différente qui retient volontiers la monographie de villes
pour les premières et celle de bâtiments pour les autres. Toutefois,
les limites sont poreuses. Ainsi, la démocratisation de l’enseigne-
ment entreprise après la Seconde guerre mondiale a donné naissance
à des bâtiments analogues dans le primaire et dans le secondaire qui
sont parfois analysés conjointement.
Essai d’historiographie I
L’ARCHITECTURE DES ÉCOLES AU XXe SIÈCLE
par Anne-Marie CHÂTELET
(1) Il existe trop de manuels sur l’architecture des écoles pour les citer ici. On
pourra se reporter, par exemple, à la liste dressée par Malcolm Seaborne, « Works on
school architecture and building published between 1800 and 1880 » dans l’introduc-
tion de la réédition de l’ouvrage de E.R. Robson, School architecture, New York,
Leicester University Press, 1972, pp. 27-34. Pour les panoramas, on peut citer Félix
Narjoux : Les Écoles publiques, construction et installation en France et en Angleterre,
Paris, 1877, 200 p. ; Les Écoles publiques, construction et installation en Belgique et en
Hollande, Paris, 1878, 254 p. ; Les Écoles publiques, construction et installation en
Suisse, Paris, 1879, 266 p. ; Carl Hinträger : Die Volksschulhäuser in den verschiede-
nen Ländern I. Volks-schulhäuser in Schweden, Norwegen, Dänemark und Finnland,
Stuttgart, 1894, 179 p. ; II. Volksschulhäuser in Österreich, Ungarn, Bosnien und der
Hercegovina, Stuttgart, 1894, 380 p. ; III. Volksschulhäuser in Frankreich, Stuttgart,
1904, 180 p.
(2) Handbuch der Architektur. 4. Teil, 6. Halb-Band : Gebäude für Erziehung,
Wissenschaft und Kunst, 1. Heft Niedere und höhere Schulen, Darmstadt, 1889, 312 p. ;
particulièrement pp. 3-9.
Histoire de l'éducation - n° 102, mai 2004
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8 Anne-Marie CHÂTELET
scolaires en Suisse. Si l’histoire qu’il brosse en introduction est celle
de l’éducation, il décrit également ce que furent les locaux et l’archi-
tecture des écoles, portant une attention particulière à la surface,
l’éclairage et la ventilation de leurs classes, thèmes fondamentaux de
son ouvrage. « Le caractère hygiénique qui domine dans les édifices
scolaires modernes » (1) dirige ainsi son examen du passé.
(1) Henry Baudin, Les constructions scolaires en Suisse, Genève, 1907, 568 p.
(citation p. 18).
(2) Voir au sujet des difficultés de ce type de démarche Willem Frijhoff,
« Introduction », Histoire de l’éducation, numéro spécial « Bibliographie d’histoire de
l’éducation française », n° 4 août 1979, p. 7.
(3) « Espaces et équipements scolaires », in Histoire de l’éducation, numéros
doubles annuels consacrés à la Bibliographie d’histoire de l’éducation française
(depuis 1979).
(4) Antonio Viñao Frago : « L’espace et le temps scolaires comme objet
d’histoire », Histoire de l’éducation, n° 78, mai 1998, pp. 89-108.
(5) Plusieurs ouvrages et articles dont les titres laissaient à penser qu’ils abor-
daient l’architecture scolaire ont été ainsi écartés après consultation, tel que celui de
Carl F. Kaestle : The Evolution of an Urban School System, New York City, 1750-1850,
Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 1973, 206 p.
(6) Rares en France, elles sont répandues dans les pays anglo-saxons, comme on
peut le noter à la lecture de l’ouvrage de Malcolm Seaborne, The English School. Its
Architecture and Organization, 1370-1870, Londres, Routledge and Kegan Paul, 1971.
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L’histoire des écoles primaires est née dans des limites nationales.
Selon les pays, elle a été engagée à des moments différents et n’a pas
la même teneur. Le premier article recensé a été publié en Suisse par
l’architecte et historien Peter Meyer, en 1932, alors que l’architecture
était ébranlée par le Mouvement moderne, dont une des ambitions
était de répondre à des programmes sociaux, au premier rang des-
quels figuraient le logement et l’enseignement (2). Mais il faut
ensuite attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale et le débat
sur la conception des nouvelles écoles, suscité par la reconstruction,
dont témoignent de nombreuses expositions (3) et la publication de
(1) Ce travail n’aurait pu être mené sans l’aide et les conseils de Marta Gutman
pour les États-Unis, Andreas Hauser pour la Suisse, Francisco Ravier Rodríguez
Méndez pour l’Espagne que je remercie tous très vivement, et tout particulièrement
d’Andrew Saint qui m’a offert ses compétences pour l’Angleterre et les conseils de
David Walker pour l’Écosse.
(2) Peter Meyer : « Ein Halbjahrhundert Schulhäuser », in Schweizerische
Bauzeitung, Bd. 100 (31.12.1932), pp. 352-360.
(3) Expositions de Düsseldorf en 1950, voir Karl Triebold : « Die Freilufterzie-
hung gestern und heute », in Kunstgewerbemuseum Zürich (ed.) : Das neue Schulhaus,
Ausstellung 29. August bis 11. Oktober 1953, Wegleitung des Kunstgewerbemuseums
der Stadt Zürich, Zurich, 1953, p. 257 ; de Londres en 1951, voir New schools : the
book of the exhibition, Londres, R.I.B.A., 1951, 38 p. ; de Paris en 1952-1953 voir le
numéro spécial de L’Architecture française, 1952.
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10 Anne-Marie CHÂTELET
l’ouvrage de l’architecte suisse Alfred Roth (1), pour que soient enga-
gés des travaux historiques.
(1) Alfred Roth : The New School, La Nouvelle École, Das Neue Schulhaus,
Zurich, Gisberger, 1950, 224 p. (ouvrage trois fois réédité : 1957, 1961, 1966).
(2) Georges Panchaud : Les Écoles vaudoises à la fin du régime bernois,
Lausanne, Imprimerie centrale, 1952, 390 p. (thèse de la faculté des Lettres de l’uni-
versité de Lausanne) pp. 62-74 et pp. 75-82.
(3) Christian Vossberg : Der Grossstädtische Volksschulbau dargestellt am
Beispiel Hannover. Historische Entwicklung und Gegenwartsfragen, Hanovre, 1953,
exemplaire dactylographié, 2 vol. 60 p et 83 pl.
(4) Charles E. Peterson : « Eight-sided Schoolhouses, 1800-1840 », Journal of the
Society of Architectural Historians, XII-1, March 1953, pp. 21-22.
(5) Barbara Wriston : « The Use of Architectural Handbooks in the Design of
Schoolhouses from 1840 to 1860 », Journal of the Society of Architectural Historians,
October 1963, XXII, 3, pp. 155-160 ; Harold N. Cooledge : « Samuel Sloan and the
Philadelphia Plan », Journal of the Society of Architectural Historians, octobre 1964,
XXIII, 3, pp. 151-154 ; Joseph Masheck : « The Meaning of Town and Davis’
Octogonal Schoolhouse Design », Journal of the Society of Architectural Historians,
December 1966, XXV, 4, pp. 302-304.
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(1) John Maass : « Where Architectural Historians Fear to Tread », Journal of the
Society of Architectural Historians, XXVIII, 1, March 1969, pp. 3-8.
(2) Paul Erismann : Die Schulhäuser der Stadt Aarau. Eine Bestandaufnahme mit
bau- und schulgeschichtlichen Hinweisen, Aarau, Gemeindekanzlei, 1965, 48 p.
(3) R. Blum : Der Bau von Schulen und Spitalern im Kanton St Gallen. Ein Über-
blick aus Anlass des 175 jährigen Bestehens des Kantons St Gallen, Saint-Gall, Amt
für Kulturpflege des Kantons St Gallen, 1978, 63 p.
(4) Idem, pp. 12-41. Trente pages sont consacrées aux illustrations des écoles du
canton.
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12 Anne-Marie CHÂTELET
2. La prédominance de la recherche universitaire en Allemagne
de 1960 à 1980
(1) Karl Otto, « Der Schulbau von 1900 bis zur Gegenwart », Architektur und
Wohnform, Bd. 68, 1960, pp. 277-284.
(2) Ulrich Neiszkenwirth, genannt Schroeder : Die Entwicklung der Hygiene im
Schulbau in Deutschland seit der Jahrhundertwende, Düsseldorf, 1966, 30 p. Il évoque
en quelques pages le début du siècle et consacre l’essentiel de son analyse aux disposi-
tions d’une vingtaine d’écoles de Düsseldorf.
(3) Rudolph Schmidt : Volksschule und Volksschulbau von den Anfängen des nie-
deren Schulwesens bis in die Gegenwart, Mainz, 1961, dactylographié, 298 p. ; publié
par la suite sous le même titre (Wiesbaden-Dotzheim, Deutscher Fachschriften-Verlag,
1967, 388 p.).
(4) Idem, p. 11.
(5) Idem, bibliographie, pp. 357-373.
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(1) Hermann Lange : Schulbau und Schulverfassung der frühen Neuzeit. Zur
Entstehung und Problematik des modernen Schulwesens, Weinheim/Berlin, Verlag
Julius Beltz, 1967, 638 p.
(2) Schmidt, op. cit., Schmidt, 1967, p. 10.
(3) Lange, op. cit., bibliographie, pp. 315-395.
(4) Lange, 1967, Idem, pp. 401-555.
(5) Peter Perlick : Architektur im Dienste der Pädagogik. Ein Beitrag zur Planung
von Grund- und Hauptschulen sowie verwandten Systemen, Wuppertal, Aloys Henn,
1969, 180 p. L’école qu’il a construite en 1961 est située à Rotenfels (cf. p. 73).
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14 Anne-Marie CHÂTELET
fécondité des idées de l’entre-deux-guerres, il s’intéresse exclusive-
ment à l’Allemagne du XXe siècle. Sa documentation repose sur des
écrits récents, réunissant des ouvrages de pédagogues, des recueils et
des revues d’architecture.
(1) Le mot medersa, madrasa ou encore medressah selon les transcriptions, est
ainsi défini dans La Grande Encyclopédie : mot arabe désignant un édifice ou plutôt un
ensemble d’édifices comprenant une école élevée à côté d’une mosquée et souvent du
tombeau d’un saint de l’islam, lequel donne alors son nom à la medressah. Les classes
et les cellules des élèves s’ouvrent généralement sur des portiques formant les quatre
côtés d’une cour au centre de laquelle est une fontaine, et la plupart des medressahs
doivent leur création et leur entretien à des fondations pieuses.
(2) Semiha Yildiz Ötüken : Isa Kapi Mescidi und Medresesi in Istanbul, Bonn,
1974, 474 p. Inaugural Dissertation zur Erlangung der Doktorwürde der
Philosophischen Fakultät der Rheinischen Friedrich-Wilhelms-Universität Bonn.
(3) Bernd Arnold Blanck : Zur Schul- und Schulbauentwicklung im 19. und 20.
Jahrhundert. Die Schulbauentwicklung zwischen politisch-ökonomischen, erziehungsi-
deologischen Bindungen und pädagogisch-emanzipatorischen Elementen, Berlin,
1979, 746 p.
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Cette thèse clôt un cycle fructueux. Non pas que la réflexion sur
l’architecture scolaire disparaisse les années suivantes en Allemagne,
mais elle n’est plus le sujet de thèses universitaires. Plusieurs études
sont toutefois publiées. Erika Klapper, dans une recherche consacrée
aux développements urbains et scolaires à Fribourg-en-Brisgau,
évoque les créations d’écoles, mais son objectif est moins l’analyse
des développements de l’architecture que celle de la multiplication
des établissements au regard de la croissance démographique (2).
D’autres travaux prennent la forme plus légère de monographies
locales (3) ou encore d’articles (4), parmi lesquels se distingue, par
son intérêt et son importance, celui d’Antonia Grühn-Zimmermann
consacré à la politique et aux constructions scolaires pendant le règne
de Louis Ier de Wittelsbach (5).
L’Angleterre entre en scène avec éclat dans les années 1970 sous
l’impulsion d’un auteur prolixe, Malcolm Vivian John Seaborne.
Celui-ci travailla tout d’abord au sein de l’administration de l’Édu-
cation avant d’enseigner et de devenir professeur de pédagogie à
l’Université de Leicester, puis directeur du Chester College of
Education. En 1971, il publia deux livres qui n’ont ni la même impor-
tance, ni la même ambition. Dans le premier, il propose une analyse
(1) Idem, p. 4.
(2) Erika Klapper : Stadtentwicklung und Schulwesen in Freiburg im Breisgau
vom 13. Jahrhundert bis zur Gegenwart. Zusammenhänge zwischen Stadtentwicklung,
Bevölkerungsentwicklung und Schulbau, Bühl/ Baden, Konkordia, 1982, 314 p.
(3) Johannes Brunner : « 1833-1983, 150 Jahre Schulhaus Hofstetten. Der Bau des
alten Schulhauses. Aufgezeichnet nach Akten Protokollen und Gemeinderechnungen »,
Geschichte und Kultur. Schriftenreihe zur Ortsgeschichte der Gemeinde Hofstetten-
Flüh, Hofstetten-Flüh, n° 1, 1983, 24 p., et n° 2, 1984, 38 p. ; Werwigk (Fritz) : Die
Göppinger Schulen und ihre Schulhäuser, Göppingen, Stadtarchiv, Band 19,1984,
168 p.
(4) Wiebke Dressen : « Historische Turnhallen. Beispiele aus Oldenburg und
Nordenham », Berichte zur Denkmalpflege in Niedersachsen, Hannover, Niedersächsichen
Landesverwaltungsamtes, Institut für Denkmalpflege 5 Jhrg., 1. Quartal 1985, pp.45-47.
(5) Antonia Gruhn-Zimmermann : « Schulpolitik und Schulbau unter Ludwig I. »,
in Winfried Nerdinger (hrsg) Romantik und Restauration. Architektur in Bayern zur
Zeit Ludwigs I. 1825-1848. Munich, Hugendubel, 1987, pp. 77-85.
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16 Anne-Marie CHÂTELET
qui articule espace et pédagogie, présentant des types de plans dont la
définition repose en partie sur les modes d’enseignement (1). Il y pré-
cise sa démarche et ses objectifs : « Cette courte étude sur les bâti-
ments d’école primaire est basée sur des visites de nombreuses écoles
primaires dans différentes parties du pays. En transcrivant ces visites,
j’ai adopté la méthode de l’étude de cas et fait une sélection que
j’espère représentative des écoles de différents types et des données.
Mon but a été de soulever des questions relatives à la conception de
l’école primaire pour ouvrir un débat plus général, en montrant l’inté-
rêt de l’expérience passée au regard des problèmes actuels et en
appréciant les opinions des éducateurs et des architectes » (2). On
retrouve, là encore, la teinte particulière dont son rôle d’acteur colore
ses recherches. Il révèle également l’un des aspects de sa méthode : la
visite des bâtiments (3).
(1) Malcolm Seaborne : Primary School Design, Londres, Routledge and Kegan
Paul, 1971, 82 p.
(2) Seaborne : Primary School…, op. cit.
(3) Seaborne, The English School…, op. cit., p. XXI.
(4) The English School. Its Architecture and Organization, 1370-1870, Londres,
Routledge and Kegan Paul, 1971, 318 p., 235 planches.
(5) Seaborne, The English School…, p. XXI : « This book begins with the back-
ground to the founding of Winchester College in 1382 and ends with the major legisla-
tive changes of 1868-70 […]. It is hoped to cover the period from 1870 to 1970 in a
subsequent volume ».
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18 Anne-Marie CHÂTELET
historiens américains ont manifesté un intérêt pour l’architecture sco-
laire, suscité par la réédition de l’ouvrage de l’éducateur Henry
Barnard (1). Quatre articles ont été publiés. Le premier, de William
W. Cutler III, est consacré aux écoles de Philadelphie, entre 1870
et 1920 (2). Deux autres, dont l’objet est l’école rurale américaine à
une classe, sont dus à Fred Schroeder (3). Enfin, John Duffy a signé
un essai sur l’architecture et l’hygiène scolaires apportant un éclai-
rage sur la réalité de la construction scolaire, en particulier ses
carences et sa médiocrité (4).
(1) Jean and Robert McClintock : Henry Barnard’s School Architecture, New
York, Teachers College Press, Classics in Education n° 42, 1970, 338 p
(2) William W. Cutler III : « A Preliminary Look at the Schoolhouse : The
Philadelphia Story, 1870-1920 », Urban Education, vol. VIII, n° 4, 1974, pp. 381-399.
(3) Fred E.H. Schroeder : « Educational Legacy : Rural One-Rool Schoolhouses »,
Historic Preservation, July-September 1977 ; « The Little Red Schoolhouse », in Ray
B. Browne et Marshall Fishwick (éd.), Icons of America, Bowling Green (Ohio),
Popular Press, 1978, pp. 139-160.
(4) John Duffy : « School Buildings and the Health of American School Children
in the Nineteenth Century », in Charles E. Rosenberg (ed.) : Healing and History.
Essays for George Rosen, New York, Dawson and Science History Publications, 1979,
pp. 161-178.
(5) Voir, par exemple, les ouvrages de Maurice Gontard : L’Enseignement pri-
maire en France de la Révolution à la loi Guizot, 1789-1833. Des petites écoles de la
monarchie d’Ancien Régime aux écoles primaires de la monarchie bourgeoise, Paris,
Les Belles Lettres, 1959, 576 p. ; Les Écoles primaires de la France bourgeoise, 1833-
1875, Toulouse, 1964, 248 p., ou d’Antoine Prost : Histoire de l’enseignement en
France, 1800-1967, Paris, Armand Colin, 1968, 524 p.
(6) Alexis Léaud, Émile Glay : L’École primaire en France. Histoire pittoresque,
documentaire, anecdotique de l’école des maîtres, des écoliers depuis les origines
jusqu’à nos jours, Paris, La Cité française, 1934, 2 vol., 314 p. et 316 p.
(7) Michel Foucault : Surveiller et punir. Naissance de la prison, Paris,
Gallimard, 1975, 318 p. ; en particulier le chapitre « Moyens du bon redressement ».
(8) Anne Querrien : « L’Ensaignement I. L’École primaire », Recherches. Revue
du Cerfi, n° 23, juin 1976, pp. 5-189 ; Michel Bouillé : L’École, histoire d’une utopie ?
XVIIe – début XXe siècle, Paris, Rivages, 1988, 248 p.
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20 Anne-Marie CHÂTELET
donc pionnières. La publication de leurs résultats fut échelonnée :
deux articles sont parus en 1982 (1) et trois autres en 1987 (2).
Sept ans plus tard, en janvier 1991, je soutenais une thèse d’his-
toire de l’art consacrée aux écoles primaires parisiennes entre 1870
et 1914, sous la direction de François Loyer (2). Je l’avais entreprise,
en 1984, dans le cadre d’un DEA qui avait nourri la réalisation d’une
exposition pour la Ville de Paris (3). La démarche était analogue à
celle de H. Benrekassa : s’intéresser à un territoire et une période
limités pour donner une image réelle des conditions matérielles. Mais
le sujet était différent : c’était l’architecture, d’où le choix d’une
grande ville, Paris, et d’une période prolixe de la construction sco-
laire, 1870-1914, soit environ 300 édifices construits. Le texte
comprend trois parties consacrées à la politique ministérielle, à la
politique municipale et à l’analyse des réalisations. L’ensemble est
fondé sur des sources imprimées émanant des services ministériels et
municipaux, sur les archives du Service d’architecture de la Ville de
Paris, ainsi que sur la connaissance directe des édifices.
22 Anne-Marie CHÂTELET
Peu après, en 1992, Michel Lainé achevait une thèse de sciences
de l’éducation, sous la direction de Georges Vigarello (1). Kyriaki
Tsoukala avait précédemment engagé des travaux sur l’espace sco-
laire dans cette discipline, mais ils avaient peu à voir avec l’histoire
de l’architecture scolaire (2). Instituteur, M. Lainé était titulaire d’une
licence d’arts plastiques et d’un doctorat en sciences de l’éducation.
Son ambition fut plus grande que celle des thèses précédentes, tant
par l’étendue du territoire géographique embrassé, la France, que par
la durée de la période choisie, plus de trois siècles. Son histoire est
divisée en trois temps : celui des initiatives religieuses et particulières
(1649-1833) ; celui de la prise en charge de l’enseignement par l’État
(1833-1900) et celui d’un renouvellement (1900-1985). Elle est
fondée sur l’analyse de traités de pédagogie et d’hygiène, de textes
réglementaires définissant la construction scolaire et de récits biogra-
phiques. L’évocation des lieux d’enseignement s’appuie sur des
études, des enquêtes ou sur les nombreux manuels et recueils d’archi-
tecture. C’est une histoire de la maison d’école qui tente d’en cerner
les transformations et de les articuler à des évolutions sociales, mais
ce n’est pas une histoire des bâtiments scolaires : peu d’édifices sont
analysés, peu de noms d’architectes sont cités.
24 Anne-Marie CHÂTELET
III. LES VOIES DE LA RECHERCHE INTERNATIONALE
DE 1980 À 2000
26 Anne-Marie CHÂTELET
sont plus d’une dizaine par décennie. Leur quantité, ainsi que l’acquis
qu’elles constituent, engagent à abandonner l’inventaire par pays. Les
nouveaux travaux peuvent en effet s’appuyer sur leurs devanciers et
l’on peut supposer qu’ils s’inscrivent dans leur sillage. Sans parler de
tradition historiographique, on peut néanmoins caractériser des voies
de recherche. Deux méthodes émergent clairement. L’une privilégie
la matérialité construite pour écrire une histoire détaillée des bâti-
ments scolaires ; c’est celle d’un Vossberg. L’autre s’intéresse essen-
tiellement aux idées, livrant une étude plus ou moins synthétique des
dispositions architecturales ; c’est celle d’un Perlick. À la première
appartiennent les recherches d’histoire locale, comme celles
d’Erismann ; à la seconde, celles qui donnent une large place à l’his-
toire des idées pédagogiques, comme celles de Lange. Des travaux
comme ceux de Seaborne, se situant à la confluence des deux, mon-
trent une troisième voie riche de développements, associant à l’étude
novatrice et précise d’un corpus d’édifices, la connaissance des
grandes étapes de l’architecture scolaire. Il fallait toutefois que ces
étapes soient préalablement fixées, ce qui explique son émergence
plus tardive.
L’histoire des idées est à l’histoire locale ce que le grand angle est
à la loupe, offrant un panorama là où l’on apercevait le grain de la
pierre. Du moins est-ce le cas des études qui, à partir d’un ensemble
d’écoles, tentent de dégager les grands traits de l’évolution des
dispositions architecturales. C’est un genre répandu dans les textes
introductifs des recueils de réalisations contemporaines. Peu nova-
teurs et très synthétiques, ils ne seront pas évoqués (6). Pour que
(1) David E. Kyvig (dir.) : Nearby History : Exploring the Past around You,
Nashville (Tenn.), The American Association for State and Local History, 1982, 300 p.
(2) Ronald E. Butchart : Local Schools. Exploring their Histories, Nashville
(Tenn.), The American Association for State and Local History, 1986, 124 p.
(3) Andrew Gulliford : America’s Country Schools, Washington, The
Preservation Press, 1984, 194 p.
(4) Fred E.H. Schroeder : « Educational Legacy : Rural One-Rool Schoolhouses »,
Historic Preservation, July-September 1977 ; « The Little Red Schoolhouse », in Ray
B. Browne and Marshall Fishwick (ed.) : Icons of America, Bowling Green (Ohio),
Popular Press, 1978, pp. 139-160.
(5) Carl F. Kaestle : Pillars of the Republic : Common Schools and American
Society, 1780-1860, New York, Hill and Wang, 1983, 266 p.
(6) Par exemple, Mark Dudek : Kindergarten Architecture : Space for the
Imagination, London, Glasgow, E & FN Spon, 1996, pp. 28-68 ; Michael Körner : Die
Architektur des Kindergartens im 20. Jahrhundert in Deutschland…, Berlin, Logos-
Verl., 2000, pp. 25-61 ; Ben Graves : School Ways : The Planning and Design of
America’s Schools, New York, McGraw-Hill, 1993, pp. 21-31.
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28 Anne-Marie CHÂTELET
l’interprétation ait une portée générale, il est nécessaire d’embrasser
large, d’aller au-delà d’une ville ou d’une décennie. Aussi la plupart
de ces études concernent-elles un pays et un ou deux siècles de l’his-
toire contemporaine. De ce genre relèvent une thèse entreprise au
Canada, deux en Irlande (1) et deux aux États-Unis : celle de
Mohamed Ageli Hammad propose un bilan international (2), celle
de Lucian August Szlizewski est limitée aux États-Unis durant le
XIXe siècle et privilégie l’histoire des inventions techniques (3). Bien
qu’embrassant une période plus courte, celle de l’après-guerre,
l’ouvrage de Stuart Maclure, écrit à la mémoire du pédagogue John
Newson, présente une synthèse des développements de la pédagogie
et de la construction scolaire en Angleterre, évoquant les évolutions
éducatives mais aussi le cadre matériel de la construction des bâti-
ments (4). Certains auteurs ont également retenu cette approche pour
de substantiels articles. R.D. Anderson brosse ainsi un panorama des
bâtiments d’éducation en Ecosse dans le chapitre « Education »
du volume de l’abrégé d’ethnologie écossaise consacré à l’architec-
ture (5). William W. Cutler propose une synthèse de l’architecture
scolaire aux États-Unis, couvrant presque deux siècles, de 1820 à nos
jours (6). Hélène Kalaphati décrit la définition de l’architecture sco-
laire en Grèce, de 1828 à 1929, à travers manuels et plans-types (7).
(1) Attila Horvath : Social Control and School Architecture : A Brief History of
Thought in Elementary Education and School Building Design, Halifax (Canada),
Dalhousie University, 1984 ; M. E. Donnell : A Study of the Development of Primary
School Design with Particular Reference to Northern Ireland, M.A., Queen’s
University Belfast, 1985 ; C.M. Scully : The History and Development of the Primary
School Building in the Nineteenth Century, M. Ed., Dublin, Trinity College, 1988.
Toute ma gratitude va à Andrew Saint qui m’a transmis ces références.
(2) Mohamed Ageli Hammad : The Impact of Philosophical and Educational
Theories on School Architecture (The British and American Experience, 1820-1970),
Doctoral dissertation, University of Pennsylvania, 1984, 213 p. Cette thèse d’architec-
ture a été dirigée par Dean G. Holmes Perkins.
(3) Lucian August Szlizewski : Schoolhouse Architecture in American from 1830-
1915, Doctoral dissertation, Miami University, 1989, 213 p. Cette thèse d’éducation a
été dirigée par Eldon L. Wiley.
(4) Stuart Maclure : Educational Development and School Building : Aspects of
Public Policy 1945-1973, Londres, Longman, 1984, 284 p.
(5) R.D. Anderson : « Education », in Geoffrey Stell, John Shaw, Susan Storrier,
Scotland’s buildings. Scottish life and society : a compendium of Scottish ethnology
vol. 3, East Lindon, Tuckwell Press, 2003, pp. 295-310.
(6) William W. III Cutler : « Cathedral of Culture : The Schoolhouse in American
Educational Thought and Practice since 1820 », History of Education Quarterly,
vol. 29, n 1, 1989, pp. 1-40.
(7) Hélène Kalaphati : « Les Bâtiments scolaires de l’enseignement primaire en
Grèce », Historicité de l’enfance et de la jeunesse, Athènes, 1986, pp.175-181.
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30 Anne-Marie CHÂTELET
apparus avec la Révolution industrielle (1). Elle convient particulière-
ment à l’enseignement mutuel, dont les pratiques pédagogiques
s’apparentent, sous certains aspects, à la discipline militaire et a été
adoptée par Dell Upton, en 1996, dans l’article qu’il a consacré à la
diffusion des écoles lancastériennes aux États-Unis (2).
(1) Franz Kost : Volksschule und Disziplin. Die Disziplinierung des inner- und
ausserschulischen Lebens durch die Volksschule, am Beispiel der Zürcher
Schulgeschichte zwischen 1830 und 1930, Zürich, Limmat Verlag, 1985 ; Thomas
A. Markus, Buildings and Power. Freedom and Control in the Origin of Modern
Building Types, London & New York, Routledge, 1993, Part. II. Buildings and People,
3. Formation, pp. 41-94.
(2) Dell Upton : « Lancasterian Schools, Republican Citizenship, and the Spatial
Imagination in Early Nineteenth-Century America », Journal of the Society of
Architectural Historians 55, septembre 1996, pp. 238-253. Voir infra, pp. 87-108.
(3) Il faudrait sans doute intégrer ici une autre thèse que je n’ai pu consulter, celle
de R. J. Wylie, The Ulster School House in the Nineteenth Century, Queen’s University
Belfast, 1983. Par ailleurs, j’ai laissé de côté les articles de moindre envergure comme
celui de Peter E. Kurtze, « ‘A School House Well Arranged’ : Baltimore Public School
Buildings on the Lancasterian Plan, 1829-1839. » in Elizabeth Collins Cromely and
Carter L. Hudgins (ed.), Gender, Class, and Shelter. Perspectives in Vernacular
Architecture, V, Knoxville, University of Tennessee Press, 1995, pp. 70-77.
(4) Berlin und seine Bauten, Teil V, Band C, Schulen, Berlin, Ernst und Sohn,
1991, 472 p. Ces quatre chapitres sont : « Schulen der Kaiserzeit », J.-P. Schmidt-
Thomsen, p. 1-120 ; « Schulen der Weimarer Republik » et « Schulen in der Zeit des
Nationalsozialismus » H. Schmidt-Thomsen, p. 121-174 ; 175-196 ; « Schulen nach
1945 », M. Scholz, p. 197-326.
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32 Anne-Marie CHÂTELET
En Angleterre, deux études similaires ont été achevées sur la
même ville, Londres, abordant des périodes complémentaires. La pre-
mière, The Urban School. Buildings for Education in London 1870-
1980, est collective, mais l’essentiel du texte, écrit par Ron Ringshall,
a pour objet les bâtiments d’enseignement des différents niveaux
d’éducation réalisés entre 1914 et 1980 (1). En Écosse, Walter
M. Stephen a publié, en 1996, une étude sur les écoles d’Edimbourg
entre 1872 et 1972 (2). Deborah Weiner s’est, pour sa part, intéressée
à l’architecture des années 1870-1904 (3). Enfin, aux États-Unis,
J. L. Harchelroad, a soutenu une thèse en sciences de l’éducation qui
a également pour objet l’architecture scolaire dans une ville,
Pittsburgh, entre 1835 et 1915 (4).
(1) Ron Ringshall, Margaret Miles, Frank Kelsall : The Urban School. Buildings
for Education in London 1870-1980, Londres, Greater London Council, 1983, 282 p.
(Dame Margaret Miles, « The Background to Education Inner London. A Hundred
Years of English Education », pp. 5-12) ; Frank Kelsall, « The Board Schools. School
Building 1870-1914 », pp. 13-28 ; Ron Ringshall : « Education Building in Inner
London 1914 to 1980’s », pp. 29-275.
(2) Deborah E.B. Weiner : The Institution of popular Education : Architectural
Form and social Policy in the London Boards Schools, 1870-1904, Michigan,
Princeton, Ann Arbor, 1984, 307 p. ; publiée sous le titre : Architecture and social
Reform in Late-Victorian London, Manchester, Manchester University Press, 1994,
240 p.
(3) Walter M. Stephen : Fabric and function : a century of school building in
Edinburgh, 1872-1972, Edimbourg, Hills of Home, 1996, 118 p.
(4) Jean L. Harchelroad : The Evolution of Public School Elementary Architecture
in Pittsburgh, Pennsylvania, 1835-1915 : An Analysis of Changing Styles and
Functions, University of Pittsburgh, 1988, 200 p. ; thèse de sciences de l’éducation
dirigée par David W. Champagne.
(5) Kerstin Krebber : Die Heuteigschule von Theodor Fischer in Stuttgart 1904-
1906. Mit einer Beschreibung der Schule von Theodor Fischer und seinem
Aufsatzfragment « Das Schulhaus vom ästhetischen Standtpunkt », Stuttgart, Klett-
Cotta/Archiv der Stadt Stuttgart, 1995, 152 p.
(6) Paola Veronica dell’Aira : Eugène Beaudouin, Marcel Lods, École de plein
air, Florence, Alinea Editrice, 36 p.
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34 Anne-Marie CHÂTELET
solutions techniques élaborées à cette occasion. Son approche est très
différente de celle d’A. Giacoumacatos et E. Godoli. Convaincu que
la valeur de l’architecture moderne réside dans son objectif social
plus qu’esthétique, il privilégie l’analyse des exigences des archi-
tectes, décrivant le travail en équipe, la collaboration entre les respon-
sables de divers domaines, éducateurs, ingénieurs, architectes… et
l’élaboration des solutions spatiales et constructives. Son sujet n’est
pas l’édifice scolaire en tant qu’œuvre d’art, mais sa genèse comme
programme social et son utilisation.
*
* *
(1) Il semble y avoir eu peu des travaux en Suisse francophone, peu de contacts
entre le Canada et l’Europe. Peut-être qu’un dépouillement des travaux conduits en
Belgique et dans des pays latins tels que l’Espagne, le Portugal ou l’Italie révèlerait
d’autres influences.
(2) Eva-Christine Raschke : « Schulbauten in Kalk und Humboldt-Gremberg », in
Henriette Meynen (ed.) : Köln. Kalk und Humboldt-Gremberg (Stadtspuren.
Denkmäler Köln Bd. 7), Cologne, Bachem, 1990, pp. 97-120, « Schulbauten 1928-
1988 », in Herbert Hall : Köln. Seine Bauten 1928-1988, Cologne, Architekten
und Ingenieur-verein, 1991, pp. 310-329 et pp. 512-514 ; « Das neue Heumarer
Schulgebäude. Ein Beispiel nationalsozialistischer Bildungsarchitektur », Rechtsrhei-
nisches Köln. Jahrbuch für Geschichte und Landeskunde, Cologne, Geschichts- und
Heimatverein Rechtsrheinisches Köln, Bd 20 (1994), pp. 91-108 ; « Die Liebfrauen-
schule von Karl Band », Denkmalpflege im Rheinland, n° 13, 1996, pp.135-140 ; « Die
Schulentwürfe der Darmstädter Ausstellung », in Michael Bender, Roland May :
Architektur der Fünfziger Jahre. Die Darmstädter Meisterbauten, Darmstadt, Karl
Krämer, 1998, pp.132-136.
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36 Anne-Marie CHÂTELET
études. Architectes et pédagogues ont été rejoints par des historiens
de l’art et de l’éducation, puis par des auteurs venant des multiples
branches de l’histoire, histoire urbaine, sociale, culturelle, de la
construction, de la médecine, et surtout, ces dernières années, histoire
de l’architecture. Autre évolution significative, le regard, qui était
uniquement masculin, se féminise. Depuis 1980, des femmes ont tour
à tour pris la plume dans presque tous les pays évoqués ; les premières
furent E. Klapper en Allemagne, H. Benrekassa en France, G. Heller
en Suisse, D. Weiner en Angleterre… ; seuls les États-Unis restent ici
à la traîne.
(1) B. Meyn : « Ein erster Exkurs zur deutschen Stildebatte », op. cit., pp. 32-34 ; E.K.
Raschke : « Die Bedeutung des Darmstädter Gespräches, 1951 », op. cit., pp. 214-221.
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Anne-Marie CHÂTELET
École d’architecture, Versailles
Essai d’historiographie II
DES COLLÈGES MÉDIÉVAUX AUX CAMPUS
par Marc LE CŒUR
(1) Cette analogie apparaissait déjà au milieu du XIXe siècle dans les écrits de
l’Américain Henry Barnard (voir Jean et Robert McClintock : Henry Barnard’s School
Architecture, New York, Teachers college Press, coll. « Classics in Education », n° 42,
1970, XVI-338 p.). En France, les lycées du XIXe siècle étaient pourtant plus proches
des collèges universitaires d’Angleterre, tant par leur disposition d’ensemble que par
leur qualité d’internat, que des écoles primaires contemporaines.
(2) Il est rare qu’une même étude confronte des bâtiments des trois degrés
d’enseignement. Un article d’Ola Uduku fait exception : « Educational Design and
Modernism in West Africa », Docomomo (Paris), n° 28, mars 2003, pp. 76-82 ; voir
aussi infra, pp. 247-266.
(3) Malcolm Seaborne : The English School. Its Architecture and Organization,
1370-1870, Londres, Routledge & Kegan Paul, 1971, XX-317 p., 235 pl. ; M. Seaborne
et Roy Lowe : idem, vol. II (1870-1970), Londres, Routledge & Kegan Paul, 1977,
XVII-240 p., 60 pl. ; Ron Ringshall, Dame Margaret Miles et Frank Kelsall : The
Urban School. Buildings for Education in London, 1870-1980, Londres, Greater
London Council, Architectural Press, 1983, 282 p. ; Stuart Maclure : Educational Deve-
lopment and School Building : Aspects of Public Policy 1945-1973, Harlow (Essex,
U.K.), Longman, 1984, XII-283 p. ; Malcolm Seaborne : Schools in Wales. 1500-1900.
A Social and Architectural History, Denbigh (Clwyd, Wales), Gee & Son Limited,
1992, 273 p.
(4) La Mémoire des pierres. Découvrez l’architecture scolaire à Bruxelles.
Bruxelles Architecture Scolaire, Bruxelles, Fondation Roi Baudouin, 1987, XVI-146 p. ;
Histoire de l'éducation - n° 102, mai 2004
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40 Marc LE CŒUR
France (1) ou aux Pays-Bas (2). Outre-Atlantique, les rapports de
recherche provinciaux qu’avait sollicités l’Inventaire des bâtiments his-
toriques du Canada (IBHC) au début des années 1980, présentaient éga-
lement quelques écoles secondaires (3), mais un seul d’entre eux leur
fut exclusivement consacré, qui couvrait l’Ontario (4). Ces vingt der-
nières années, peu d’historiens se sont engagés dans cette voie. Deux
thèses universitaires sont toutefois à noter : celle d’Ola Uduku, soutenue
en 1992, qui porte sur l’architecture des établissements nigérians (5), et
celle de Dale Allen Gyure, soutenue en 2001, qui s’intéresse aux éta-
blissements américains, en particulier à ceux de Saint-Louis et de
Chicago, sur une période courte, mais décisive (6). Quant à l’histoire
architecturale des lycées français, elle a été abordée pour la première
fois en 1988, mais d’une manière trop hâtive, à travers l’exemple fran-
cilien (7). Depuis cette date, elle a inspiré peu d’études d’ensemble (8).
42 Marc LE CŒUR
I. TROIS PAYS FACE À LEUR PATRIMOINE SCOLAIRE
Cambridge, its Colleges, Halls, and Public Buildings, deux volumes, Londres,
R. Ackermann, 1815. Chacun des deux ouvrages est accompagné d’un texte de
William Combe.
(1) Voir W. A. Pantin : « The Oxford Architectural and Historical Society, 1839-
1939 », Oxoniensia (OAHS, Oxford), vol. IV, 1939, pp. 174-191. Sur les origines de
cette association, voir également S. L. Ollard : « The Oxford Architectural and
Historical Society and the Oxford Movement », ibid., vol. V, 1940, pp. 146-160.
(2) W. A. Pantin., op. cit., p. 188.
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44 Marc LE CŒUR
éminentes » (1). Ces contributions, qu’il n’était pas question alors de
rassembler dans une publication spécifique, prirent bientôt la forme
de conférences données au sein de l’association.
(1) Ibid.
(2) Robert Willis et John Willis Clark : The Architectural History of the
University of Cambridge, and of the Colleges of Cambridge and Eton, quatre volumes,
Cambridge, Cambridge University Press, 1886, XXXVI-CXXXIV-630 p., XIII-776 p.,
XI-722 p., et 29 plans. En 1988, les trois volumes de textes ont été réimprimés en fac-
similé par le même éditeur, avec une introduction inédite de l’historien David Watkin.
(3) D. Watkin : « Introduction » à la réédition de l’ouvrage de Willis et Clark,
1988, tome I, p. XIX.
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(1) Augustus Jessopp écrivit, par exemple, qu’il s’agissait d’une « des plus impor-
tantes contributions à l’histoire sociale et intellectuelle de l’Angleterre qui ait jamais
été écrite par un homme de Cambridge » (« The Building up of a University », The
Living Age (Boston), 5e série, vol. LVI, n° 2217, 18 décembre 1886, p. 707 [article
repris du Nineteenth Century]).
(2) D. Watkin, op. cit., p. VIII. Watkin souligne que la démarche de Willis s’ins-
crivait dans une tradition éprouvée à Cambridge depuis le XVIIIe siècle.
(3) Alec C. Crook : Penrose to Cripps. A Century of Building in the College of St
John The Evangelist, Cambridge, Cambridge, St John’s College, 1978, X-235
p. (Penrose et Cripps sont deux bâtiments du collège qui furent construits respective-
ment en 1885 et de 1963 à 1967).
(4) Idem : From the Foundation to Gilbert Scott. A History of the Buildings of St
John’s College, Cambridge. 1511 to 1885, Cambridge, St John’s College, 1980, VIII-
183 p.
(5) Royal Commission on Historical Monuments for England : An Inventory of
the Historical Monuments in the City of Oxford, Londres, His Majesty’s Stationary
Office, 1939, 244 p.
(6) Compte rendu par W. A. Pantin, dans Oxoniensia, vol. V, 1940, p. 179.
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46 Marc LE CŒUR
Et en 1954 et 1974, l’historien de l’art Nikolaus Pevsner éditait de
précieux guides des comtés au sein desquels se situent les deux uni-
versités, dans sa fameuse série : « The Buildings of England » (2). Là
encore, les textes consacrés à chaque collège, et eux seuls, étaient
accompagnés d’un plan.
(1) Selon Willard, ces différents partis résultaient de la culture religieuse de cha-
cun des deux pays : dans les collèges américains, les bâtiments étaient « aussi indépen-
dants que les églises congrégationalistes sous l’égide du régime ecclésiastique de la
Nouvelle-Angleterre », tandis que, dans leurs analogues britanniques, ils se dressaient
« unis comme un ensemble de communautés anglicanes sous l’égide d’un évêque »
(A. R. Willard : « The Development… », op. cit., pp. 513-514 ; on trouve encore la
même analyse chez Adolf Placzek : « Design for Columbia College, 1813 », Journal of
the Society of Architectural Historians (Louisville, Kentucky), vol. XI, n° 2, mai 1952,
pp. 22-23). Quelques années plus tôt, Charles Eliot avait déjà allégué « l’absence d’une
église officielle ou d’une secte dominante aux États-Unis » pour expliquer en partie
l’éparpillement des collèges américains et l’absence d’universités prééminentes, sur le
modèle de celles d’Oxford et de Cambridge (Charles W. Eliot : « English and American
Universities compared », North American Review (New York), vol. CXXVI, n° 261,
mars-avril 1878, pp. 217-237 [p. 217]).
(2) En 1890, Davis insistait déjà sur le caractère rudimentaire et incommode du
premier bâtiment d’Harvard (op. cit.).
(3) Montgomery Schuyler : « Architecture of American Colleges », Architectural
Record (New York), série de dix articles parus entre octobre 1909 et mai 1912.
(4) A. R. Willard : « The Development… », op. cit., p. 525.
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48 Marc LE CŒUR
accroissements successifs qui avaient accentué leur irrégularité ;
chaque nouvelle construction se rattachait simplement aux autres
comme un anneau à une chaîne, et personne n’avait jamais réclamé
un remaniement du tout. Aux États-Unis, au contraire, l’étendue de
nombre d’établissements, leur caractère quasi urbain et la contrainte
récurrente de leur adjoindre des bâtiments financés par de riches
donateurs avaient engendré une activité spécifique, apparue au cours
du XIXe siècle : celle des campus planners, à la fois architectes et urba-
nistes, qui étaient chargés de préparer les plans d’ensemble des nou-
veaux collèges, mais aussi d’accommoder, au gré des besoins ou des
modes, ceux des collèges existants. Les articles de Willard et de
Schuyler visaient à nourrir leur réflexion, comme le firent, par la
suite, de véritables manuels, dont certains faisaient également grand
cas de l’étude du passé, mais d’une manière moins tendancieuse. Fort
de sa propre expérience, l’architecte Richard Dober publiait l’un
d’eux en 1963, alors que la plupart des établissements devaient se
préparer à répondre à une flambée des effectifs d’étudiants (1). Son
propos était d’établir « une base de départ qui permette à chaque insti-
tution, à chaque planificateur [planner], à chaque concepteur [desi-
gner], de trouver une solution particulière à un problème précis, aussi
bien que des solutions générales à des problèmes généraux » (2).
Parce qu’il estimait que ceux qu’il avait fallu résoudre autrefois
étaient souvent de même nature que ceux des temps présents, Dober
consacrait un chapitre entier à l’examen chronologique des dispositifs
des campus, et s’efforçait d’en tirer des enseignements (3) ; quant aux
parties plus théoriques, elles s’appuyaient sur quantité d’exemples
architecturaux ou urbanistiques, puisés ici et là, procédé qu’on
retrouva par la suite dans les deux essais qu’il consacra encore au
sujet (4), ainsi que dans celui de son confrère britannique Brian
Edwards (5). Le patrimoine universitaire tenait ainsi lieu de répertoire
de solutions, de formes et de styles, dont l’exposition permettait
d’éclairer les architectes contemporains sur les moyens de contenter
les besoins propres aux établissements.
50 Marc LE CŒUR
constitué « le laboratoire de ce qui furent sans doute les expériences
américaines les plus caractéristiques en matière d’aménagement
[planning] architectural » (1). Ses conclusions contribuèrent au pre-
mier chef à modifier le regard porté sur les installations universi-
taires. Six ans plus tard, l’architecte Thomas Gaines assimilait
lui-même les campus aux autres créations purement américaines que
sont les gratte-ciel et les comédies musicales, et soulignait leur valeur
artistique, encore rarement perçue (2). Quant aux campus planners,
Turner les exhortait désormais à respecter et perpétuer les spécificités
des établissements dont ils avaient la charge, discours bien différent
de ceux qui leur avaient été tenus jusqu’alors (3).
(1) Ibid.
(2) Thomas A. Gaines : The Campus as a Work of Art, New York, Praeger, 1991,
X-168 p. L’auteur avait défini quatre critères d’évaluation : « espace urbain », « qualité
architecturale », « paysage », « charme de l’ensemble », qui lui permirent de conclure
son ouvrage par un insolite classement des cinquante campus américains les plus
remarquables (« Top Fifty Campuses »).
(3) P. V. Turner : « Some Thoughts on History and Campus Planning », Planning
for Higher Education (Université du Michigan, Ann Arbor), vol. XVI, n° 3, 1987-
1988, pp. 1-28 (voir infra, pp. 71-86).
(4) Encyclopédie, tome III, Paris, [1753], p. 632 (article « Collège »).
(5) G. Lenotre : « Le lycée Louis-le-Grand », La Science illustrée, n° 316,
16 décembre 1893, pp. 33 et 35.
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52 Marc LE CŒUR
Les auteurs de guides s’attachaient à légitimer l’existence des éta-
blissements en mettant l’accent sur la date éloignée de leur création,
ainsi que sur l’identité de leurs fondateurs et bienfaiteurs, mais perce-
vaient l’ancienneté des installations comme un handicap qu’aucun
sentiment artistique ne suffisait à compenser (1). En 1715, Liger esti-
mait ainsi que la plupart des collèges parisiens n’avaient « rien de
remarquable que leur antiquité », et ne reconnaissait de qualités archi-
tecturales qu’aux collèges des Quatre-Nations et de Sorbonne, c’est-
à-dire aux seuls établissements dont les bâtiments formaient un
ensemble homogène et construit de fraîche date (2). Cette position
était partagée par les architectes. En fait de constructions scolaires,
seules certaines des réalisations élevées depuis le XVIIe siècle avaient
leur faveur : le collège des Quatre-Nations et le séminaire de Saint-
Sulpice, qui firent l’objet d’une présentation complète (3), ainsi que
la Sorbonne et le collège des Irlandais (ancien collège des Lombards),
dont on ne publia que les chapelles (4). Et quand ces constructions
furent à leur tour considérées comme surannées, ils allèrent chercher
à l’étranger les modèles qui faisaient défaut en France, à l’instar de
Quatremère de Quincy qui, à la veille de la Révolution, dans un long
texte consacré aux collèges, ne mentionnait qu’évasivement les éta-
blissements de Paris, « parmi lesquels on auroit peine à en trouver un
(1) Outre celui de Poncelin, citons les ouvrages de M. Le Maire : Paris ancien et
nouveau, Ouvrage très-curieux, où l’on voit la fondation, les Accroissements, le
nombre des Habitans, & des Maisons de cette grande ville. Avec une description
Nouvelle de ce qu’il y a de plus remarquable dans toutes les Eglises, Communautez, &
Colleges ; dans les Palais, Hôtels, & Maisons Particulieres ; dans les Ruës & dans les
Places Publiques, tome II, Paris, 1685, 619 p. (en particulier les pp. 449-599) ;
L. Liger : Le Voyageur fidèle, ou le Guide des étrangers dans la ville de Paris, Paris,
1715, 517 p. (en particulier les pp. 279-305) ; et Piganiol de la Force : Description his-
torique de la ville de Paris et de ses environs, dix tomes, nouvelle édition, Paris, 1765
(en particulier, les tomes V à VIII).
(2) L. Liger, op. cit.
(3) (Quatre-Nations) Jacques-François Blondel : Architecture française, ou
Recueil des plans, élévations, coupes et profils des églises, maisons royales, palais,
hôtels et édifices les plus considérables de Paris, tome II, Paris, 1752, pp. 1-8 et pl.
153-158. (Saint-Sulpice) Ibid., pp. 43-45 et pl. 173-177. La chapelle du collège des
Quatre-Nations fut à nouveau examinée dans : Cours d’architecture, ou Traité de la
décoration, distribution et construction des bâtiments, contenant les leçons données en
1750, et les années suivantes, par J. F. Blondel, Architecte, dans son École des Arts,
tome III, Paris, 1772, pp. 323-329.
(4) (Chapelle de la Sorbonne) Jean Marot : Recueil des plans, profils et élévations
des [sic] plusieurs palais, châteaux, églises, sépultures, grotes et hôtels bâtis dans
Paris et aux environs, s.l., [c. 1670], trois planches non numérotées ; J.-F. Blondel, op.
cit., pp. 76-83 et pl. 203-208 ; Cours d’architecture…, op. cit., pp. 318-323. (Chapelle
des Irlandais) J.-F. Blondel, op. cit., pp. 89-91 et pl. 213-214.
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54 Marc LE CŒUR
concentrèrent sur leurs portes, c’est-à-dire sur leurs parties les plus
ornées (1).
(1) Christian Hottin (dir.) : Universités et grandes écoles à Paris. Les palais de la
Science, Paris, Action artistique de la ville de Paris, 1999, 222 p.
(2) C. Hottin : « Naissance d’une architecture spécifique » et « L’enseignement :
les amphithéâtres », ibid., pp. 37-44 et 45-51 ; Simon Texier : « La recherche : les labo-
ratoires », ibid., pp. 52-58.
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56 Marc LE CŒUR
reconstruction puis la croissance exponentielle des effectifs appe-
laient de nouvelles doctrines d’aménagement des établissements
d’enseignement supérieur.
Kiene avait préalablement consacré une thèse à ce sujet : Die englischen und französi-
schen Kollegientypen. Universitätsbaukunst zwischen Sakralisierung und Säkulerisie-
rung, Münster, Philosophische Fakultät, 1981, 455 p.
(1) K. Rückbrod : Universität…, op. cit., p. 3.
(2) Ibid., pp. 3-5.
(3) Voir R. Willis et J. W. Clark : The Architectural History…, op. cit., tome III,
pp. 266-273. Watkin voyait dans cette interprétation l’expression du « certain anticléri-
calisme » de Willis (D. Watkin : « Introduction », op. cit., p. XVI).
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58 Marc LE CŒUR
Ces analyses des différents dispositifs adoptés par les collèges au
fil du temps seront sans doute encore affinées dans l’avenir. Pour
l’heure, elles peuvent déjà inspirer et étayer de nouvelles monogra-
phies architecturales d’établissements anciens, où le contexte typolo-
gique serait mieux pris en considération (1). En se penchant, en 1987,
sur l’Académie (protestante) de Lausanne, bâtie de 1579 à 1587,
Brigitte Pradervand-Amiet l’avait bien compris (2). S’appuyant abon-
damment sur les travaux de Rückbrod et de Kiene, elle replaçait le
bâtiment considéré dans le long processus de développement typolo-
gique des collèges européens, du XIVe au XVIe siècles ; elle le confron-
tait ensuite avec des édifices de même nature, construits en Suisse à la
même époque, et exposait enfin dans quelle mesure il était devenu un
modèle architectural pour les collèges du pays de Vaud. Récemment
paru, un article consacré au collège (jésuite) Saint-Michel de Fribourg
(bâti à partir de 1585) est venu compléter, en quelque sorte, l’essai de
Pradervand-Amiet, dont il discute certaines analyses (3).
(1) Helen Lefkowitz Horowitz : Alma Mater. Design and Experience in the
Women’s Colleges from Their Nineteenth-Century Beginnings to the 1930’s, New
York, Knopf, 1984, rééd. Boston, Beacon Press, 1986, XXII-420 p.
(2) Horowitz avait limité ses investigations à sept établissements représentatifs,
élevés à l’est des États-Unis et connus sous l’appellation générique de Seven Sisters
Colleges (Mount Holyoke, fondé comme « séminaire » en 1837, Vassar, Wellesley,
Smith, Radcliffe, Bryn Mawr et Barnard), ainsi qu’à trois établissements qui avaient
été créés en réaction aux Seven Sisters, au lendemain de la Première Guerre mondiale
(Sarah Lawrence, Bennington et Scripps).
(3) H. L. Horowitz, op. cit., p. XVIII.
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60 Marc LE CŒUR
appelée à diriger un collège, que vinrent les innovations les plus
audacieuses : dans les années 1890, elle n’hésita pas moderniser les
cursus et à donner par étapes à Bryn Mawr College une configuration
digne des collèges d’hommes, convaincue qu’elle était que les jeunes
femmes ne devaient pas être traitées différemment de leurs homo-
logues masculins. Cette démarche pleine d’assurance inspira les
autres établissements.
(1) Margaret Birney Vickery : Buildings for Bluestockings. The Architecture and
Social History of Women’s Colleges in Late Victorian England, Newark/Londres,
University of Delaware Press/Associated University Presses, 1999, XIII-200 p.
(2) Girton et Newnham (université de Cambridge), Lady Margaret Hall et
Somerville (université d’Oxford), Westfield et Royal Holloway (université de
Londres).
(3) M. B. Vickery, op. cit., p. 12.
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62 Marc LE CŒUR
parfois à l’occasion d’un anniversaire (1). Si la plupart pèchent par leur
« patriotisme d’établissement » (2), il en est d’autres qui, avec le
secours d’une méthode d’exploration ou d’un point de vue particuliers,
contribuent à perfectionner la connaissance de l’histoire de l’architec-
ture scolaire en général. Deux grandes catégories d’études ont particu-
lièrement retenu notre attention : les unes portent sur ce qui n’existe
plus depuis longtemps ou ce qui n’a jamais existé que sur le papier ; les
autres, sur ce qui existe bien et a une forte valeur significative.
Au même titre que les sols, les murs eux-mêmes peuvent être son-
dés. Cela permet de saisir le mode de construction de l’édifice, par-
fois aussi de retrouver d’anciens percements – portes ou fenêtres –
qui ont été obstrués, comme l’a révélé la publication illustrée du bilan
de la très ambitieuse campagne de restauration des monuments
d’Oxford, menée de 1957 à 1974 (2). L’expertise architecturale inté-
grale d’un bâtiment est rare, et elle ne peut survenir qu’à la veille
d’un grand chantier. Parce qu’il est plus inhabituel encore que les
résultats d’une telle expertise soient rendus publics, l’ouvrage que
l’architecte espagnol Luis Cervera Vera a consacré au collège de
Santa Cruz, à Valladolid, constitue un document exceptionnel pour
qui s’intéresse aux établissements scolaires du XVe siècle (3). Il était
divisé en deux parties : la première proposait une analyse méticuleuse
des plans, coupes et élévations (composition, proportions, tracés
régulateurs, organisation des circulations, etc.) ; la seconde était
constituée d’une succession de très beaux relevés, où figuraient
notamment nombre de détails constructifs. L’ensemble, qui s’inscri-
vait dans la lignée des travaux de Willis et Clark sur les collèges de
Cambridge, donnait de l’édifice une vision exhaustive, mais presque
abstraite. Plus récemment, le Collège néerlandais de la Cité universi-
taire, à Paris (inauguré en 1938), a lui-même fait l’objet d’une ana-
lyse, tant architectonique qu’historique, très poussée (4).
64 Marc LE CŒUR
coupes, élévations, etc.) et aux sources manuscrites qui en sont
l’indispensable complément. Cela leur a permis de parfaire la com-
préhension du processus d’élaboration de l’œuvre et de ses métamor-
phoses successives, en mettant à jour des études qui n’avaient pas été
réalisées. Ainsi que l’écrivit Howard Colvin, dans son Unbuilt
Oxford (l’Oxford non construit), « l’examen des projets rejetés per-
met de se faire une meilleure idée des raisons qui ont déterminé le
choix final, et de mieux percevoir la place que tient un bâtiment
donné dans l’histoire de l’architecture » (1). Souvent associé à une
exposition rétrospective, ce type d’enquête est apparu dans les années
1970, alors que croissait l’intérêt porté aux archives architecturales (2).
La conservation des dessins dans un même lieu favorise naturelle-
ment de tels travaux. Mais tous les établissements n’ont pas préservé
à demeure des archives complètes. Celles-ci peuvent avoir été
détruites ou éparpillées : en 1983, Carol McMichael a confié les diffi-
cultés qu’elle avait eues à rassembler les documents qui constituaient
l’exposition du centenaire de l’université du Texas à Austin (3) ;
quant aux projets de reconstruction élaborés successivement pour le
lycée Louis-le-Grand au XIXe siècle, ils se répartissent à Paris dans
pas moins de six fonds d’archives différents (4). Quoi qu’il en soit,
chaque présentation raisonnée des projets non retenus pour un col-
lège, y compris les plus idéalistes d’entre eux, est une contribution
importante à l’historiographie de l’architecture scolaire. Trois publi-
cations exemplaires illustrent cette démarche particulière.
(1) Howard Colvin : Unbuilt Oxford, New Haven/Londres, Yale University Press,
1983, IX-198 p. (p. VI).
(2) Voir André Chastel : « Où sont les archives de l’architecture moderne ? »,
Revue de l’art (Paris), n° 29, 1975, pp. 5-8. Dans le passé, quelques projets isolés
avaient déjà attiré l’attention, mais l’intérêt suscité était plus anecdotique que scienti-
fique, et personne encore n’avait songé à ne considérer un établissement qu’à travers
ses archives. Citons la publication, dès 1867, de deux projets de reconstruction de la
chapelle de la Sorbonne, attribués à un architecte italien (Serlio ?) et datés de 1553 (A.
Lenoir : Statistique monumentale…, op. cit., pp. 228-231), et celle, en 1952, d’un projet
pour la reconstruction complète de Columbia College, conçu par James Renwick Sr. en
1813 (A. Placzek : « Design for Columbia… », op. cit.). En 1960, Jean Vallery-Radot
avait étudié la collection de plans jésuites de la Bibliothèque nationale, où figuraient
nombre de collèges (J. Vallery-Radot : Le Recueil de plans d’édifices de la Compagnie
de Jésus conservé à la Bibliothèque Nationale de Paris, Rome, Institutum Historicum
S.I., coll. « Bibliotheca Instituti Historici Societatis Iesu », vol. XV, 1960, XXV-99*-
560 p.).
(3) Carol McMichael : Paul Cret at Texas. Architectural Drawings and the Image
of the University in the 1930s, Austin, The University of Texas at Austin, 1983, 179 p.
(4) Marc Le Cœur : « Le lycée Louis-le-Grand à Paris : chronique d’une recons-
truction différée (1841-1881) », Histoire de l’art (Paris), n° 23, octobre 1993, pp. 67-80.
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66 Marc LE CŒUR
fois, l’établissement considéré revêtait un caractère exceptionnel, qui
justifiait le sort fait à ses archives : il avait été, à son ouverture, celui
des bâtiments américains qui avait coûté le plus cher, après le Capitole
de Washington. Le catalogue en question illustrait donc une page
importante de l’histoire des campus. On y trouvait une large sélection
des projets soumis au concours de 1832, puis les études successives du
lauréat, Thomas U. Walter.
Girard College, 1998, 174 p. La redécouverte des archives de l’établissement, dans les
années 1950, avait déjà donné lieu à la publication de deux articles (Charles
E. Peterson et E. Newbold Cooper : « The Girard College Architectural Competition »,
et Agnes A. Gilchrist : « Girard College : An Example of the Layman »s Influence on
Architecture », Journal of the Society of Architectural Historians, n° 2, mai 1957,
pp. 20-27).
(1) S. Andres Ordax et J. Rivera (dir.) : La introduccion del Renacimiento en
España. El Colegio de Santa Cruz (1491-1991), Valladolid, Instituto español de
Arquitectura/Universidades de Alcala y Valladolid/Colegio oficial de Arquitectos de
Valladolid, 1992, 177 p.
(2) Jean F. Block : The Uses of Gothic. Planning and Building. The Campus of the
University of Chicago, 1892-1932, Chicago, The University of Chicago Library, 1983,
XIX-262 p. ; William Morgan : Collegiate Gothic. The Architecture of Rhodes College,
Columbia (Missouri), University of Missouri Press, 1989, XIII-105 p.
(3) Loren W. Partridge : John Galen Howard and The Berkeley Campus. Beaux-
Arts Architecture in the « Athens of the West », Berkeley, Berkeley Architectural
Heritage Association, 1978, 65 p.
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(1) L’ouvrage qu’ont dirigé Monika Gibas et Peer Pasternack sur les bâtiments
universitaires de l’Allemagne de l’Est relève de cette optique : Sozialistisch behaust &
bekunstet. Hochschulen und ihre Bauten in der DDR, Leipzig, Leipziger Universität-
verlag, 1999, 246 p.
(2) Carlos Monarcha : « Arquitetura escolar republicana : a Escola Normal da
Praça e a construção de uma imagem de criança », in Marcos Cezar de Freitas (dir.) :
História social da infância no Brasil, 1997, rééd. São Paulo, Cortez, 1999, pp. 97-136.
(3) François Loyer : « Le palais universitaire de Strasbourg : culture et politique en
Alsace au XIXe siècle », Revue de l’Art (Paris), n° 91, 1991, pp. 9-25 (un article plus
modeste l’avait précédé : idem : « Le souffle de Raphaël à l’Université impériale de
Strasbourg », Monuments historiques (Paris), n° 168, mars-avril 1990, pp. 41-44).
(4) Michaela Marek : Universität als « Monument » und Politikum. Die Reprä-
sentationsbauten der Prager Universitäten 1900-1935 und der politische Konflikt zwi-
schen « konservativer » und « moderner » Architektur, Munich, R. Oldenbourg Verlag,
coll. « Veröffentlichungen des Collegium Carolinum », n° 95, 2001, 213 p.
(5) Pour la France, signalons les thèses pionnières de Lin Young Bang (Les
Décors peints dans les édifices civils publics à Paris sous la Troisième République,
Université de Paris, 1964) et de Pierre Vaisse (La Troisième République et les peintres,
recherches sur les rapports des pouvoirs publics et la peinture, de 1880 à 1914, Uni-
versité de Paris-IV, 1980 ; publiée en 1995).
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68 Marc LE CŒUR
En 1993, Kersting et Schmidt-Thomsen montraient que l’iconogra-
phie de ceux qui ornaient les lycées de jeunes filles allemands reflé-
tait une image particulière de la femme (1) ; en 1995, Astrid Wentner
se penchait sur la peinture monumentale que Goltz avait exécutée
pour l’université de Graz (2), et, en 2001, Christian Hottin analysait
longuement les décors des universités et grandes écoles parisiennes,
dans lesquels il voyait l’expression d’une « volonté de représenta-
tion » contribuant à la « construction de la communauté » liée à un
établissement donné (3).
*
* *
Cent cinquante ans après que Robert Willis a divulgué ses pre-
mières observations relatives aux établissements de Cambridge, l’his-
toire architecturale des écoles secondaires, des collèges et des
universités demeure très lacunaire. La profusion des monographies de
bâtiments devrait néanmoins pouvoir nourrir de nouveaux bilans
nationaux qui, à leur tour, permettront de mieux saisir le développe-
ment des modèles typologiques ainsi que leur circulation d’une
région ou d’un pays à l’autre. D’ores et déjà, on peut distinguer trois
grands types d’agencement, qui présentent eux-mêmes de nom-
breuses variations : dans le premier, qui s’est développé en Europe à
partir du Moyen Âge, les différentes composantes du collège se
répartissent dans des bâtiments continus qui s’élèvent autour d’une
ou plusieurs cours fermées ; dans le second, qui fut l’apanage des
États-Unis avant de se répandre dans de nombreux pays au lendemain
de la Seconde Guerre mondiale (4), les bâtiments sont disjoints et dis-
tribués sur un vaste site ; dans le troisième, qui s’est surtout imposé au
XIXe siècle dans les centres-villes, un bâtiment unique et massif abrite
toutes les activités de l’établissement.
Dans le passé, ainsi qu’on l’a vu, les recherches historiques ont
été souvent inspirées par des événements de l’actualité : la démolition
progressive des derniers collèges parisiens de l’Ancien Régime,
l’émergence de nouvelles doctrines d’aménagement pour les campus
américains, la remise en question de la mixité dans les établissements
allemands, etc. Souhaitons que les importants débats actuels favori-
sent, à leur tour, l’émergence de nouveaux travaux sur l’architecture
universitaire.
Marc LE CŒUR
Historien de l’art
Doctorant, Université de Paris-I
1 vol. de 477 p.
Prix : 42 €
QUELQUES RÉFLEXIONS
sur l’histoire et l’aménagement des campus américains
par Paul V. TURNER
72 Paul V. TURNER
existait aucun. Le meilleur essai que j’ai pu trouver était un chapitre
du livre de Richard Dober, Campus Planning (1).
1. L’invention du campus
En premier lieu, il m’est apparu que cette histoire est bien plus
riche et plus longue que ne le soupçonnaient de nombreuses personnes
jusqu’alors. Ainsi, il était communément admis que l’histoire architec-
turale de nos collèges avait débuté aux alentours de 1800, avec des réa-
lisations telles que l’université de Virginie, élevée à Charlottesville sur
les plans de Thomas Jefferson (1817-1825) (3). Au point que les histo-
riens ne faisaient aucune mention des installations des neuf collèges
qui, à la veille de la guerre d’indépendance, délivraient des grades uni-
versitaires : Harvard College (Cambridge, Massachusetts), fondé en
1636 ; le College of William and Mary (Williamsburg, Virginie),
1693 ; Yale College (New Haven, Connecticut), 1701 ; le collège du
New Jersey (actuelle université de Princeton, N. J.), 1746 ; King’s
College (actuelle Columbia University ; New York), 1754 ; le Collège
de Philadelphie (actuelle université de Pennsylvanie), 1755 ; le
Collège de Rhode Island (actuelle Brown University ; Providence,
74 Paul V. TURNER
projet d’ensemble connu pour un collège américain. Après l’exécution de son dessein
(1793-1803), deux bâtiments supplémentaires vinrent compléter le disposif vers le
nord (années 1820).
(1) Depuis la construction du Old College d’Harvard (1638-1642 ; détruit vers
1675), les plus vastes bâtiments de Nouvelle-Angleterre étaient habituellement ceux
qu’on destinait à l’éducation. Nassau Hall fut sans doute bâti sur les plans de l’archi-
tecte Robert Smith, tout comme la Résidence du Président voisine.
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76 Paul V. TURNER
que le gothique était « le seul style pouvant exprimer parfaitement les
idéaux d’une éducation de l’esprit et […] du tempérament » (1).
Klauder lui-même, pourtant plus modéré que Cram, affectait de
croire que le modèle traditionnel du campus américain n’était pas
véritablement pertinent et n’avait aucune légitimité historique. Dans
l’influent ouvrage qu’il a consacré en 1929 à l’aménagement des col-
lèges, et bien qu’il y manifestât de l’indulgence pour beaucoup
d’approches différentes, il ne cachait pas sa prédilection pour le qua-
drangle enclos (2).
(1) Ralph Adams Cram : « Recent University Architecture in the United States »,
R.I.B.A. Journal, 25 mai 1912, pp. 497-498.
(2) Charles Z. Klauder et Herbert C. Wise : College Architecture in America and
Its Part in the Development of the Campus, New York, 1929.
(3) Voir notamment : Oscar Newman : « The New Campus », Architectural
Forum, mai 1966, pp. 44-51 ; et Ian Brown : « Irrelevance of University Architecture »,
ibid., avril 1972, pp. 50-55.
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(1) L’établissement, qui venait de vendre son campus historique à l’État, avait fait
appel à l’architecte anglais William Burges pour aménager un nouveau site. En 1874,
celui-ci proposa une succession de quatre cours encadrées par des bâtiments, mais son
projet étant jugé trop onéreux, on ramena à trois le nombre de cours avant de ne
construire in fine que les flancs occidentaux de deux d’entre elles.
(2) Les Land-Grant Colleges/Universities sont des établissements publics
d’enseignement supérieur où des étudiants d’origine modeste peuvent suivre des
études classiques en même temps qu’un apprentissage agricole et technique ou une ins-
truction militaire. Ils furent institués en application de la Loi Morrill de 1862, du nom
de son instigateur : le député du Vermont, Justin Smith Morrill. On devait en trouver au
moins un dans chaque État. En 1890, la seconde Loi Morrill étendit les dotations mais
interdit de venir en aide aux États qui sélectionnaient les jeunes gens sur des critères
raciaux, à moins qu’un collège distinct soit spécialement affecté à la population noire.
De tels établissements furent ainsi fondés dans les États ségrégationnistes du sud des
États-Unis, appelés communément les « 1890 Land-Grants ». Les 29 collèges tribaux
formant l’American Indian Higher Education Consortium (AIHEC) ne bénéficient des
subventions fédérales que depuis 1994, d’où le nom de « 1994 Land-Grants » qu’on
leur donne parfois.
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78 Paul V. TURNER
d’un point de vue éducatif (1). Mais je crois être le premier à m’être
penché sur leur agencement, ce qui m’a permis de découvrir que les
plans originels de plusieurs de leurs campus présentent des simili-
tudes, non seulement entre eux mais également avec les plans de
parcs conçus par Olmsted, ainsi qu’avec les plans de plusieurs Land-
Grant Colleges qu’Olmsted lui-même dessina dès 1866 (2). Parmi
de nombreux exemples, on peut citer les plans du Iowa State
Agricultural and Mechanical College (aujourd’hui Iowa State
University ; Ames) et des établissements analogues fondés au Kansas
et dans le Michigan (ill. 3). En deux mots, il s’avère que les concep-
tions d’Olmsted ont exercé une grande influence sur les premiers
Land-Grant Colleges, parce qu’elles traduisaient les principes éduca-
tifs de bon nombre de ces établissements : une sorte d’égalitarisme
qui semblait avoir trouvé sa parfaite expression dans le caractère rural
et informel des parcs olmstediens, par opposition au formalisme et à
la monumentalité des collèges traditionnels. Ces plans de campus
reflétaient donc une nouvelle conception de l’éducation démocra-
tique, qui formait une alternative à l’élitisme des établissements
plus anciens de l’est du pays. Avec le temps, ces premières intentions
furent en grande partie oubliées et lorsque ces établissements se déve-
loppèrent, le caractère de leurs campus fut naturellement modifié : de
vastes constructions furent substituées aux bâtiments plus modestes,
nombre de leurs routes sinueuses disparurent et de nouvelles ten-
dances d’aménagement prirent le dessus.
(1) Voir notamment Benjamin F. Andrews : The Land Grant of 1862 and the
Land-Grant Colleges, Washington, D.C., 1918 ; et Earl D. Ross : Democracy’s
Colleges. The Land-Grant Movement in the Formative Stage, Ames, Iowa, 1942.
(2) Cette année-là, peu de temps après avoir vainement élaboré le plan
d’ensemble du nouveau collège de Californie (actuelle université de Californie ;
Berkeley), il se vit confier l’aménagement du Massachusetts Agricultural College
(actuelle université du Massachusetts ; Amherst). Suivront bientôt le Maine
Agricultural College (actuelle université du Maine), le National Deaf-Mute Institute
(actuel Gallaudet College ; Washington), le Pennsylvania Agricultural College, le
Hampton Institute (Virginie) et la Cornell University (Ithaca, New York).
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3. Vue cavalière du Michigan State Agricultural College, dans les années 1870.
(1) Le plan de l’Union College avait été dressé en 1813 par l’architecte français
Joseph-Jacques Ramée (1764-1842), sous la conduite du président Eliphalet Nott.
C’était le plus ambitieux qui ait été conçu jusqu’alors pour un collège américain. Il
consistait en un ensemble de bâtiments s’élevant sur le pourtour d’une immense cour
ouverte vers l’ouest, que reliaient des arcades dont l’une, au fond, était semi-circulaire.
Au centre de la cour, Ramée projetait un bâtiment isolé, inspiré du Panthéon romain,
qui était sans doute destiné à abriter la chapelle. En avant, de part et d’autre, étaient
North College et South College ; à l’arrière, la Résidence du Président. Ce plan fut en
partie réalisé.
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80 Paul V. TURNER
(ill. 4) ou la Washington and Lee University (anciennement
Washington College ; Lexington, Virginia) (1). Pour satisfaire cet
idéal, on s’efforça souvent de remodeler les campus des établisse-
ments anciens. À Princeton, par exemple, le schéma directeur dressé
par Joseph Henry en 1836 proposait la démolition ou le transfert de
certains bâtiments afin de créer une composition symétrique et des
échappées vers les pavillons d’association projetés.
(1) Construit à partir de 1824, Washington and Lee présente une juxtaposition
frontale d’imposantes constructions à colonnes qui paraît être une version grecque de
l’alignement de Yale.
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5. Hamilton College, Clinton, New York. Plans du campus en 1853 (haut) et 1868 (bas).
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82 Paul V. TURNER
Autour de 1900, la tendance s’inversa une nouvelle fois. Sous
l’influence du mouvement Beaux-Arts (1) et d’autres courants de
l’époque, l’ordre et la régularité revinrent en faveur, mais à une
échelle plus grandiose et plus monumentale qu’auparavant. Parmi les
nombreux établissements conçus pendant cette période, on compte
Stanford, l’université de Californie à Berkeley (1901-1924), élaborée
successivement par le Français Émile Bénard et l’Américain John
Galen Howard (2), et le nouveau Massachusetts Institute of
Technology (Cambridge, Mass.), dont les prémices remontent à
1913 ; au MIT, l’architecte Welles Bosworth – formé à l’École des
Beaux-Arts de Paris – renonça à la tradition américaine des construc-
tions séparées au profit de bâtiments continus, s’élevant autour de
cours selon un plan en grille, et fit la synthèse de deux traditions dis-
tinctes : la cour d’honneur à la française et la rotonde jeffersonienne.
6. Guilford College, Greensboro, North Carolina. Plan existant et plan projeté, levés
par Warren H. Manning, vers 1909.
84 Paul V. TURNER
Dans les dernières décennies enfin, on observe un retour à l’ordre
classique et à la symétrie, comme l’attestent deux réalisations
d’Edward Larrabee Barnes : la State University of New York (Pur-
chase), projetée à partir de 1967 et construite de 1970 à 1979, et le
nouveau bâtiment des Beaux-Arts du Bowdoin College (Brunswick,
Maine), qui date de 1973.
(1) Paul Rudolph fut, par la suite, l’auteur du Art and Architecture Building à
Yale, en 1958, et du plan d’ensemble du Tuskegee Institute (Alabama) en 1960.
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(1) Connecticut Hall avait été le plus ancien des bâtiments formant le Old Brick
Row. C’est également le seul d’entre eux qui subsiste de nos jours (voir supra).
(2) La plupart des collèges américains du début du XIXe siècle comptaient deux
semblables associations littéraires, qui se partageaient les étudiants et dont les noms
respectifs évoquaient habituellement la civilisation grecque. Inspirés eux-mêmes des
temples antiques, leurs bâtiments étaient presque toujours construits symétriquement,
ce qui symbolisait le dialogue courtois qu’entretenaient leurs membres entre eux.
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86 Paul V. TURNER
portails de fer forgé érigés à Harvard et dans d’autres établissements
vers 1900 exprimaient en leur temps un tout autre état d’esprit (1), de
même que les points d’entrée détournés et presque cachés qui, à Yale,
donnent accès aux quadrangles d’inspiration gothique.
Paul V. TURNER
Université de Stanford, Californie
(Traduit de l’anglais par Élisabeth Purdue et Marc Le Cœur)
(1) Henry James estimait que les portails et l’enceinte de briques ceinturant
Harvard étaient « symboliques de la claustration, du contingentement et de l’exclu-
sion » (cité par Schuyler, op. cit., p. 262).
he102-087a108-upton 21/12/04 10:38 Page 87
ÉCOLES LANCASTÉRIENNES,
citoyenneté républicaine et imagination spatiale
en Amérique au début du XIXe siècle
par Dell UPTON
(1) Ce texte est une version un peu réduite de l’article « Lancasterian Schools,
Republican Citizenship, and the Spatial Imagination in Early Nineteenth-Century
America » publié dans le Journal of the Society of Architectural Historians, n° 55,
1996, pp. 238-253.
(2) Nous avons adopté dans cette traduction le terme « enseignement mutuel »
plus courant en France que « enseignement monitorial ».
Histoire de l'éducation - n° 102, mai 2004
he102-087a108-upton 21/12/04 10:38 Page 88
88 Dell UPTON
moniteurs s’élevant jusqu’au maître, qui avait l’œil sur l’ensemble de
la salle d’école et supervisait les moniteurs le plus haut placés (1).
1. Royal Free School Borough Road, Londres. Les enfants récitant aux cercles.
J. Lancaster : The British System of Education, Londres, 1810.
90 Dell UPTON
Nord (1). Le lancastérianisme fut adopté comme pédagogie officielle à
New York (1805), Albany (1810), Georgetown (1811), Washington
D.C. (1812), Philadelphie (1817), Boston (1824) et Baltimore (1829)
et le corps législatif de la Pennsylvanie envisageait de l’adopter dans
tout l’État (2). L’enseignement mutuel était également utilisé dans les
écoles du dimanche, les orphelinats, les centres d’éducation surveillée
et les hospices des plus grandes villes de la nouvelle nation (3).
(1) Timothy Flint : Recollection of the Last Ten Years, Passed in Occasional
Residences and Journeyings in the Valley of the Mississipi, from Pittsburg and the
Missouri to the Gulf of Mexico, and from Florida to the Spanish Frontier, Boston,
1826, p. 185 ; « System of General Education », op. cit., p. 189.
(2) First Biennal Report of the Trustees and Instructer of the Monitorial School,
Boston, Boston, 1826 ; C.F. Kaestle : Pillars of the Republic…, p. 42 ; John Claggett
Proctor : « Joseph Lancaster and the Lancasterian Schools in the District of Columbia,
with Incidental School Notes », Records of the Columbia Historical Society of
Washington, D.C., 25, 1923, pp. 1-35 ; « System of General Education », op. cit., pp.
97-103, 122-125, 132-135, 146-147, 189, 235-238, 331-333, 391-393, 410-412 ; P.E.
Kurtze : « A School House… », op. cit., p. 70.
(3) Paul Boyer : Urban Masses and Moral Order in America, 1820-1920,
Cambridge (Mass.), Havard University Press, 1978, pp. 49-50.
(4) Cette étude s’intéresse moins à comprendre le système lancastérien dans sa
totalité et encore moins à faire la part de ses emprunts (ce qui engendra la guerre à
coups de pamphlets venimeux entre Lancaster et ses concurrents), qu’à étudier les
aspects de son programme qui intéressaient les Américains.
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92 Dell UPTON
« savaient la valeur de l’argent » et qui parlaient un langage nouveau
– pauvreté digne ou indigne, charité avisée ou gaspillée – le système
des écoles mutuelles semblait offrir une éducation de masse à un prix
modique, grâce à une économie de moyens inédite (1). « Le simple
fait que l’on puisse instruire rapidement et efficacement dans tous les
domaines de l’enseignement élémentaire 3 000 enfants sous la direc-
tion d’un maître compétent pour moins de 2,50 $ par enfant et par an,
est en soi concluant », écrivait le directeur de l’École modèle de
Philadelphie (2).
(1) À propos de cette idée nouvelle sur les pauvres qui en valaient la peine ou non
au début du XIXe siècle, voir Michael B. Katz : In the Shadow of the Poorhouse :
A Social History of Welfare in America, New York, Basic Books, 1986, pp. 9-10, 12,
18, 24-25.
(2) J. L. Rhees : A Pocket Manual of the Lancasterian System of Education, in its
Most Improved State : As Practised in the Model School, First School District,
Pennsylvania, Philadelphia, 1827, p. 3.
(3) J. Lancaster : The British System…, op. cit., pp. 24-29.
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3. École lancastérienne d’Albany de Philip Hooker, 1815. Le sol en pente d’une salle
de classe. American Magazine, 1816.
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94 Dell UPTON
4. École publique 17 (PS 17) de New York, après 1847. Le plan du rez-de-chaussée
montre les salles de la maternelle (B) et de la primaire (A) ; celui du premier étage, la
classe lancastérienne. John Franlin Reigart : The Lancasterian System of Instruction in
the Schools of New York City, New York, 1816.
96 Dell UPTON
Lancaster soutenait que le système d’enseignement mutuel était la
méthode éducative la plus économique, parce qu’elle permettait à un
seul maître d’instruire jusqu’à 1 000 élèves dans une énorme salle (1).
Il était possible de faire des économies appréciables, comparables à
celles que l’on peut faire dans une usine qui fonctionne bien si l’on
avait l’audace de construire des bâtiments de dimensions assez impo-
santes (2). Le Londonien Bernard Shaw tança les contrôleurs des
écoles publiques de Philadelphie parce que leur classe modèle était
trop modeste : elle ne faisait que 30 pieds sur 50 (9,10 m 15,24 m)
et n’aurait qu’une capacité de 180 à 200 élèves. Un tel plan, selon
Shaw, « sapait l’économie… Une salle de classe doit être bâtie pour
accueillir au moins 500 enfants par étage : en effet un nombre inférieur
ne garantirait pas un bon résultat au plan économique. Il pourrait en
outre y avoir un étage pour les garçons et un étage pour les filles », ce
qui répondrait ainsi au nombre magique de Lancaster, soit 1 000 (3).
Bien que les bureaux des écoles en Amérique n’aient pas construit à
l’échelle recommandée par Lancaster, leurs salles de classe étaient
néanmoins très grandes. L’école de garçons n° 3 de Baltimore était
faite pour accueillir 360 enfants (4). Le plan de Patton pour Milton
prévoyait 250 enfants et l’école modèle de Philadelphie, dont il s’ins-
pirait, était conçue pour 339 enfants (5).
Même si tous les enfants n’étaient pas toujours présents, ces vastes
salles étaient bondées et pleines de ce qu’un responsable de Boston
appelait euphémiquement « un bruit bien contrôlé » (6). À l’école
modèle, les garçons disposaient chacun d’un espace de 18 pouces
pour s’asseoir (45 cm) et les élèves de l’école de Patton bénéficiaient
d’un luxueux espace de 20 pouces (50 cm), à peu près la largeur d’un
siège en classe économique sur les vols d’aujourd’hui. Pourtant,
Joseph Lancaster pensait, lui, que les classes américaines étaient trop
spacieuses. Bien que le fondateur du système ait écrit qu’« on ne pou-
2. La discipline
98 Dell UPTON
l’errance dans la rue » (1). Dans ces écoles, et dans les classes
d’enseignement mutuel, disait James Ronaldson à Roberts Vaux, les
enfants allaient apprendre « à ne pas casser les fenêtres, à ne pas se
bagarrer dans la rue, à ne pas briser nos clôtures, à ne pas voler ou
prendre nos fleurs et nos fruits, à ne pas attendre à la sortie des
théâtres pour quémander de l’argent, à ne pas insulter les plus faibles
qu’eux et à faire honnêtement leur travail quand ils grandiraient » (2).
Bref, les écoles publiques constituaient l’un des dispositifs d’un
ensemble qui comprenait aussi, par ordre de sévérité croissante, les
écoles du dimanche, les hospices, les asiles et les pénitenciers. Eddy,
Vaux, Ronaldson et leurs adjoints avaient tout un arsenal à leur dispo-
sition, en tant que membres de conseils d’administration qui contrô-
laient toutes les institutions sociales publiques et privées de la
nouvelle cité républicaine (3).
L’idée d’un contrôle social externe cède la place à une notion psy-
chosociale de maîtrise de soi. Michel Foucault nous a appris à recon-
naître la façon complexe dont des institutions, comme l’école
lancastérienne, utilisaient la surveillance visuelle et les postures cor-
porelles (qu’il fondait, comme les surveillants de l’école lancasté-
rienne d’Albany, sur l’entraînement militaire) pour inculquer un
principe d’ordre social, en imprégnant le citoyen de normes de
conduite et de valeurs. Pour Foucault, les clés du pouvoir social ne
résident pas dans l’application d’une force répressive de l’extérieur,
mais dans le contrôle et la connaissance de soi et des autres (3). Les
lancastériens se réclamaient, ouvertement et explicitement, à la fois
de l’usage d’un langage de contrôle social et des techniques d’auto-
discipline. Leur vision « thérapeutique » de l’école et d’institutions du
(1) Elizabeth Drinker : The Diary of Elizabeth Drinker, Boston, éd. Elaine
Forman Crane, 1991, 3 vol. ; vol. 2, p. 1290 (11 avril 1800).
(2) Le plus important ouvrage dans ce domaine, même s’il ne traite pas les écoles,
est celui de David J. Rothman : The Discovery of the Asylum : Social Order and
Disorder in the New Republic, Boston, Little, Brown, 1971, 376 p.
(3) Hubert L. Dreyfus et Paul Rabinow : Michel Foucault : Beyond Structuralism
and Hermeneutics, Chicago, University of Chicago Press, 1983 (2e ed.), pp. 126-167,
178-195 ; J. G. Merquior : Foucault, Berkeley, University of California Press, 1985,
pp. 85-118. Le texte clé pour mon propos est celui de Michel Foucault : Surveiller et
punir. La naissance de la prison, Paris, Gallimard, 1975, 318 p. Il y discute de la disci-
pline militaire dans le chapitre « Les Corps dociles » et les écoles mutuelles sont
mentionnées p. 152.
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3. Citoyenneté républicaine
(1) Gordon S. Wood : The Creation of the American Republic, 1776-1787, Chapel
Hill, Institute of Early American History and Culture at Williamsburg, 1968 ; Joyce
O. Appleby : Liberalism and Republicanism in the Historical Imagination, Cambridge
(Mass.), Harvard University Press, 1992, pp. 292-293, 297-298, 305-306 ; Robert
E. Shalhope : « Toward a Republican Synthesis : The Emergence of an Understanding
of Republicanism in American Historiography », William and Mary Quarterly, 3rd ser.,
29, 1972, pp. 49-80 ; Robert E. Shalhope : « Republicanism and Early American
Historiography », William and Mary Quarterly, 3rd ser., 39, 1982, pp. 334-356 ; Daniel
T. Rodgers : « Republicanism : The Career of a Concept », Journal of American
History, 79, 1992, pp.11-38.
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(1) Par « modes de pensée » je veux dire des tournures d’esprit et des schémas
d’explication communs à toutes les disciplines et adoptés pour servir de métaphores
afin d’expliquer comment la souveraineté individuelle et le bien commun pouvaient
s’articuler dans la citoyenneté républicaine.
(2) Isaac Rhys : The Transformation of Virginia, 1740-1790, Chapel Hill, Institute
of Early American History and Culture at Williamsburg, 1982, pp. 263-264, 309-311.
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4. Éducation républicaine
(1) John Dorsey à William Jones, président de la Second Bank of the United
States, n.d. [ca. 1818], William Jones Papers, Uselma Clark Smith Collection,
Historical Society of Pennsylvania.
(2) J.L. Rhees : A Pocket Manual…, op. cit., pp. 15-16.
(3) J. Lancaster : The British System…, op. cit., p. 7.
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(1) Idem, p. 3.
(2) Idem, pp. 12-13. Pour les commentaires américains voir First Biennial
Report…, op. cit., pp. 29-30 ; J.F. Reigart : The Lancasterian System…, op. cit., p. 44.
William Russell doutait du bien fondé économique des livres communs aux États-Unis
même s’il reconnaissait leur valeur en raison du système spatial uniforme de connais-
sance qu’ils créaient. Les écoles de Philadelphie les utilisèrent.
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(1) J. Lancaster : The British System…, op. cit., pp. 7-8, 54 ; J.L. Rhees : A Pocket
Manual…, op. cit., pp 14-15.
(2) J.L. Rhees, id., pp. 17-19.
(3) First Biennial Report…, op. cit., p. 9.
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(1) À propos des images chorégraphiques de la vie sociale, voir Dell Upton : Holy
Things and Profane : Anglican Parish Churches in Colonial Virginia, New York,
Cambridge (Mass.), Architectural History Foundation / MIT Press, 1986, partie 3.
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(1) John Kasson : Rudeness and Civility : Manners in Nineteenth Century Urban
America, New York, Hill and Wang, 1990, pp.7, 30, 93-94, 99 ; Richard L. Bushman :
The Refinement of America : Persons, Houses, Cities, New York, Knopf, 1992, pp. 63-
69 ; Kenneth L. Arnes : Death in the Dining Room and Other Tales of Victorian
Culture, Philadelphie, Temple University Press, 1992, pp. 186-187, 206-213 ;
J.L. Rhees : A Pocket Manual…, op. cit., p. 11, 26.
(2) Pour une brève discussion de ces autres types d’espaces, voir Dell Upton :
« Another City » in Catherine E. Hutchins (ed.) : Everyday Life in the Early Republic,
Winterthur (Del.), Henry Francis du Pont Winterthur Museum, 1994, pp. 61-117.
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Dell UPTON
Université de Virginie
(Traduit de l’anglais par Françoise Balogun)
(1) Sam Bass Warner Jr. : The Private City : Philadelphia in Three Periods of its
Growth, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, 1987 (2e edition), p. 116 ; P.E.
Kurtze : « A Scholl House… », op. cit., p. 75 ; J.C. Proctor : « Joseph Lancaster… », op.
cit., p. 13 ; J.F. Reigart : The Lancasterian System…, op. cit., p. 1.
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(1) Viollet-le-Duc : Entretiens sur l’architecture, tome II, Paris, 1872, pp. 90-91.
(2) Ph. Artru, G. Bellan et R. Rivière : Deux siècles d’architecture sportive à
Paris. Piscines, gymnases…, Paris, Délégation à l’Action artistique de la Ville de Paris,
1984, p. 42.
(3) G. Émond : Histoire du collège de Louis-le-Grand, ancien collège des Jésuites
à Paris, depuis sa fondation jusqu’en 1830, Paris, 1845, pp. 275 et 411.
(4) Voir Marc Le Cœur : « Les lycées dans la ville : l’exemple parisien (1802-
1914) », Histoire de l’éducation, n° 90, mai 2001, pp. 131-167.
Histoire de l'éducation - n° 102, mai 2004
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(1) Voir Ph. Artru, G. Bellan et R. Rivière, op. cit., pp. 41-42.
(2) M.A. Amar Durivier et L.F. Jauffret : La Gymnastique de la jeunesse. Traité
élémentaire des jeux d’exercice, considérés sous le rapport de leur utilité physique et
morale, Paris, Debray, An XI (1803), p. 35.
(3) M.C.A. Basset : Essais sur l’organisation de quelques parties de l’instruction
publique, Paris, 1808, p. 28. Fondées en 1776, les éphémères écoles royales militaires
ne négligeaient pas l’éducation physique des enfants qui leur étaient confiés, mais
l’expérience était restée sans lendemain (voir Marcel Spivak : Les Origines militaires
de l’éducation physique française, 1774-1848, thèse de 3e cycle, Université Paul-
Valéry-Montpellier III, 1975, pp. 29-37 et 40).
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(1) Voir Dr Jean Philippe : « Les gymnases d’Amoros à Paris », Revue pédago-
gique, 15 novembre 1913, pp. 401-428 ; Marcel Spivak : « Le colonel Amoros, un pro-
moteur de l’Éducation physique dans l’armée française (1770-1848) », Revue
historique de l’Armée, 1970, n° 2, pp. 65-81 ; id. : « Amoros et l’introduction de la
gymnastique à Paris », Bulletin de la Société de l’histoire de Paris et de l’Ile-de-
France, 1974-1975, pp. 241-253.
(2) Lettre du préfet Chabrol au ministre de l’Intérieur, 9 mars 1819 (Mémoire
pour le Gymnase normal militaire et civil, fondé et dirigé, à Paris, par M. le colonel
Amoros, Paris, mai 1824, p. 32).
(3) « Rapport de M. le préfet de la Seine sur l’établissement de gymnastique de
M. Amoros », mars 1819 (ibid., pp. 39-40).
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(1) Anonyme [Amoros ?] : Gymnase normal militaire et civil, Paris, mai 1829,
p. 4.
(2) Bulletin administratif de l’instruction publique [ci-après : BAIP], 1854, p. 92.
(3) Lettre d’Amoros au ministre de l’Instruction publique, 31 août 1829, AN, F
17 2647.
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(1) Mémoire pour le Gymnase normal militaire et civil…, op. cit., pp. 31 et 55.
(2) G. Émond, op. cit., p. 275 ; Gustave Dupont-Ferrier : Du collège de Clermont
au lycée Louis-le-Grand (1563-1920), tome II, Paris, 1922, pp. 172-173.
(3) Bulletin universitaire, 1843, p. 132.
(4) Anonyme [Napoléon Laisné ?] : « De la gymnastique. Moyens d’établir un
gymnase à peu de frais », Le Magasin pittoresque, novembre 1845, p. 379.
(5) Colonel Amoros : Nouveau manuel complet…, op. cit., vol. II, p. 256.
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(1) Un règlement daté du 14 décembre 1832 l’avait déjà inscrite dans le cours des
études.
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(1) « Il faut instituer des gymnases couverts ou abandonner le projet sur lequel la
Commission a été appelée à délibérer » (ibid., p. 92).
(2) Ibid. Le gymnase de l’hôpital des Enfants malades, rue de Sèvres, était l’un
des trois établissements « où les exercices corporels sont l’objet d’un enseignement
méthodique et rationnel », qu’avait visités la commission, à plusieurs reprises, pour
nourrir sa réflexion. Les deux autres étaient un gymnase militaire – l’école de
Vincennes (future école de Joinville) – et un gymnase privé – celui d’Hippolyte Triat,
avenue Montaigne (ibid., pp. 70-71).
(3) Ibid., p. 92. Faute de disposer d’une salle assez spacieuse pour contenir une
grande assemblée, nombre d’établissements étaient encore condamnés à élever une
tente dans une de leurs cours pour abriter cette cérémonie qui concluait solennellement
l’année scolaire.
(4) Ibid., pp. 94-95.
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2. Un bâtiment exemplaire
2. [D’après] Napoléon Laisné, « Gymnase couvert de 1re classe, […] d’après celui établi
à l’hôpital des enfants rue de Sèvres à Paris, avec modification dans la construction mais
de même dimension », 10 avril 1854 (reproduction moderne de la planche originale,
AN, F 17 6916).
(1) Les plans sont datés du 10 avril 1854, et les devis, du 26 avril suivant (AN,
F17 6916). Chargé simultanément d’étudier « la forme et la dimension des appareils
qui seront mis en usage », le commandant d’Argy – commandant de l’école de gymnas-
tique de Vincennes – remet son propre travail quelques jours plus tard (idem).
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3. Préau couvert dans l’une des cours du lycée Saint-Louis (ca. 1866) : construction
mixte associant la fonte, le bois et le zinc. Le lambrequin de bois découpé assimile cet
abri à une tente.
(1) Ibid.
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(1) Mémoires du baron Haussmann, tome III, 3e éd., Paris, 1893, p. 479.
(2) Ibid., p. 480.
(3) Plus d’un siècle plus tard, on observe encore qu’« avec les salles de sports
[…], c’est presque toujours un problème de couverture de grandes dimensions qui est
posé » (Maurice Besset : Nouvelle architecture française, Teufen (Suisse), Arthur
Niggli, 1967, p. 127).
(4) Lettre de Duc au ministre, 28 mai 1855, AN, F 17 6916.
(5) Ibid.
(6) Ibid.
(7) Ibid.
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4. Pavillon d’une classe de l’École de plein air de Suresnes (E. Beaudouin et M. Lods,
arch. ; 1931-1935). Sur trois faces, les parois sont escamotables ; au nord, le mur de
maçonnerie est plein (Paris, collection particulière).
(1) Notons que le parti retenu pour le premier projet – un mur de maçonnerie fai-
sant face à une paroi vitrée qui, orientée au midi, « [diminuerait] les difficultés du
chauffage » (ibid.) – annonce lui aussi les pavillons de Suresnes.
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(20 mètres sur 12,50), sera agrandie en juillet 1872 par l’architecte Lheureux, pour
pouvoir accueillir « les exercices gymnastiques des écoles primaires ».
(1) « Travaux de Monsieur Ch. Le Cœur Architecte pour le Ministère de
l’Instruction publique. Courant des années 1869 et 1870 », AN, F 17 6916. En
juin 1869, Duruy le désigne également pour la construction du lycée de Bayonne. Dix
ans plus tard, il deviendra le principal architecte de l’administration de Jules Ferry
(voir Marc Le Cœur : Charles Le Cœur (1830-1906), architecte et premier amateur de
Renoir, Paris, Réunion des Musées nationaux, 1996, pp. 59-77).
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(1) Note d’Adolphe Mourier, 26 avril 1878, citée dans : Enseignement de la gym-
nastique dans l’Université, Paris, Imprimerie nationale, 1878, p. VI. Dans cette même
note, Mourier confirme que « l’administration n’a pas adopté un modèle unique de
gymnase » : « Après études de modèles divers qui lui ont été présentés, elle s’est
réservé l’examen des plans et devis de gymnases à construire dans les divers édifices
universitaires. Les subventions de l’État ont été considérables » (ibid.).
(2) Siegfried Giedion : Espace, Temps, Architecture, Paris, Denoël/Gonthier,
1978 [1re éd. en anglais en 1941], tome I, p. 151.
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dès lors qu’à une salle spécialement aménagée pour pratiquer des
activités physiques, c’est-à-dire à un espace couvert par essence. Ce
simple glissement métonymique exprime, en un saisissant raccourci,
l’évolution dont nous venons de retracer les grandes lignes.
Marc LE CŒUR
Historien de l’art
Doctorant, Université de Paris-I
DIRECTION DES ARCHIVES DE FRANCE
MÉMOIRES DE LYCÉES
ARCHIVES ET PATRIMOINE
ACTES DE LA JOURNÉE D’ÉTUDES DU 8 JUILLET 2002
AU CENTRE HISTORIQUE DES ARCHIVES NATIONALES
1 vol. de 198 p.
Prix : 19 €
2003
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(1) Ce texte est une version revue de l’article « Menschen bilden » publié dans le
catalogue de l’exposition du Musée de Francfort : Architektur im 20. Jahrhundert
Deutschland, Frankfort, 2000, pp. 315-323. Ce n’est qu’à partir de 1891 que le travail
des enfants de moins de 13 ans sera légalement interdit. Chiffres cités par Claus-Peter
Gross : Adlers Fittichen, Berlin, Arenhövel, 1986, p. 167 et suivantes.
(2) Th. Fischer : « Das Schulgebäude », Dekorative Kunst, vol. IX, Munich 1902,
pp. 170-184.
Histoire de l'éducation - n° 102, mai 2004
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(1) Voir par exemple Fedor Lindemann : Das künstlerisch gestaltete Schulhaus,
Leipzig, 1904.
(2) En 1903, dans le cadre de l’Exposition des ateliers d’artisanat de Dresde,
Richard Riemerschmid présente une salle de classe répondant aux principes les plus
modernes : murs et plafonds blancs, mobilier bleu clair et sol vert.
(3) Des contributions sur ce thème sont, par exemple, publiées régulièrement
dans le périodique Das Schulhaus. Zeitschrift für Bau, Einrichtung und Ausstattung
der Schulen dès 1899, première année de sa parution.
(4) Voir à ce sujet l’étude sur l’hygiène scolaire et la pédagogie de guerre de
Ulrich Bendele : Krieg, Kopf und Körper. Lernen für das Leben – Erziehung zum Tod,
Francfort/Main, Ullstein, 1984.
(5) Das Schulzimmer (éditée par le fabricant de meubles scolaires Paul Johannes
Müller, Berlin) n° 2, 1908, 6e année. Une année avant la publication de la phrase citée,
Ludwig Gurlitt (1855-1931) démissionna de l’Éducation nationale. Il avait rendu
l’école responsable de l’esprit de sujétion du peuple allemand et revendiquait une école
libérale et plus orientée vers l’art.
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(1) On peut citer quelques personnalités qui ont eu une forte influence au sein de
ce mouvement : Augut Julius K-Langbehn (Rembrandt als Erzieher, 1889), Ferdinand
Avenarius, le fondateur de la revue Kunstwart, Alfred Lichtwart, directeur de la
Kunsthalle de Hambourg, après avoir été enseignant (Übungen im Betrachten von
Kunstwerken, 1898).
(2) Wolf Dohrn : « Hellerauer Schulpläne », Gartenstadt I, n° 5, 1912, pp. 85-87
cité par Marco de Michelis : Heinrich Tessenow 1876-1950. Das architektonische
Werk, Stuttgart, DT. Verl.-Anst., 1991.
(3) L’école de campagne (Landeschule) qu’il construisit entre 1925 et 1927 à
Klotzsche, près de Dresde, était aussi inspirée par la pédagogie réformiste. Cette école,
remarquable par son architecture, fut rasée après la chute du Mur de Berlin.
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(1) Voir Hellmut Becker : « Schulbau in der modernen Gesellschaft », in Karl Otto
(ed.) : Schulbau. Beispiele und Entwicklungen/School Buildings, Examples and
Developments, Stuttgart, Koch, 1961, p. 12.
(2) Voir Maik Bruhns : « Großstadtkultur und Baukunst. Fritz Schumacher in
Hamburg », in Hartmut Frank (ed.) : Fritz Schumacher. Reformkultur und Moderne,
Stuttgart, Hatje, 1994, p. 114 et suivantes.
(3) Fritz Schumacher : Strömungen in deutscher Baukunst seit 1800, Cologne,
Seemann, 1955 (2e éd.), p. 164.
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(1) Cité d’après Werner Oechslin et al. : Der neue Schulbau, Zurich, GTA/ETH,
1993, p. 77 et suivantes.
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(1) Voir Adreas Flitner : Reform der Erziehung. Impulse des 20. Jahrhunderts.
Jenaer Vorlesungen, Munich et Zurich, Piper, 1993 (2e éd.), pp. 77 et suivantes. Werk,
n° 11, 1947, 34e année, pp. 357-358.
(2) Titre du périodique publié par Ernst May durant ses fonctions au sein de la
municipalité, de 1925 à 1930.
(3) Un périodique similaire fut publié à Berlin par Martin Wagner de 1926 à
1933.
(4) En Allemagne, la première école de forêt fut fondée à Berlin, dans le quartier
de Charlottenburg, en 1904. Les écoles de plein-air, comme on les appela plus tard,
étaient initialement destinées à l’éducation des enfants malades ou convalescents des
grandes villes. Tous les programmes de la vie quotidienne s’y déroulaient des mois
durant en plein air. Des halles couvertes en permettaient l’usage quel que fût le temps.
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4. Variante du « type Schuster » conçu par l’architecte Franz Schuster pour une école
de Francfort en 1927. Il consiste à supprimer les couloirs de distribution en plaçant un
escalier entre deux classes, ce qui permet de les éclairer et de les ventiler sur deux de
leurs faces.
W. Berger : Schulbau von Heute für Morgen, Göttingen, Berlin, Francfort, Musterschmidt,
1960, p. 33
3. La régression du national-socialisme
4. Le renouveau de l’après-guerre
(1) Cité par Anna Treut : Architektur im Dritten Reich 1933-1945, Berlin, 1967,
p. 239.
(2) Cité par Werner Durth et Niels Gutschow : Architektur und Städtebau der
fünfziger Jahre, Bonn, Dt. Nationalkomitee für Denkmalschutz, 1987.
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(1) Voir l’article de Matthias Landt : « Die Schulbauten » in Ulrich Höhns (ed.) :
Rudolf Schroeder. Neues Bauen für Kiel. 1930-1960, Hambourg, Dölling und Galitz,
1998.
(2) Ulrich Conrads : Neue deutsche Architektur 2, Stuttgart, 1962 (introduction).
(3) Otto Bartning, Paul Bonatz, Willem Marinus Dudok (École primaire avec jar-
din d’enfants), Peter Grund, Ernst Neufert, Franz Schuster (Jardin d’enfants avec gar-
derie et crèche, 1952-1960), Rudolf Schwarz (École de filles avec école de formation
professionnelle), Otto Ernst Schweizer (École primaire avec jardin d’enfants), Hans
Schwippert (Lycée d’enseignement général Georg Büchner, 1957-1960), et Max Taut
(Lycée Ludwig Georg, 1953-1955) ; voir Eva-Christine Raschke : « Die Schulentwürfe
der Darmstädter Ausstellung und ihre Stellung innerhalb des modernen Schulhaus »,
in Michael Bender et Roland May (ed.) : Architektur der fünfziger Jahre. Die
Darmstädter Meisterbauten, Stuttgart, Krämer, 1998, pp. 132-136.
(4) Une analyse détaillée de ce projet est faite par Matthias Shirren : « Wind und
Wasser, Raum und Zeit. Der Darmstädter Schulentwurf im Werk von Hans
Scharoun », in M. Bender et R. May (ed.) : Architektur der fünfziger Jahre…, op. cit.,
pp.122-131.
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8. Projet de Hans Scharoun pour les Entretiens de Darmstadt, 1951. 1. Classes des plus
petits – 2. Classes des moyens – 3. Classes des plus âgés – 4. Halle commune –
9 Salle d’assemblée – 10. Bibliothèque – 15 Gymnase – 17 Observatoire –
20, 21 Jardins.
Neue deutsche Architektur, Stuttgart, G. Hatje, 1956, p. 79.
(1) Cité par Jörg C. Kirschenmann et Eberhard Syring : Hans Scharoun. Die
Forderung des Unvollendeten, Stuttgart, Dt. Verl.-Anst., 1993, p. 200.
(2) W. Durth, N. Gutschow : Architektur und Städtebau…, op. cit., p. 95.
(3) La Rolandschule est aujourd’hui classée aux monuments historiques.
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10. École Roland à Dusseldorf, construite par Paul Schneider Esleben entre 1959
et 1961.
L’Architecture d’aujourd’hui, n° 107 (4-5/1963) p. 80.
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(1) Anna Klapheck fait une description détaillée de l’école dans son article « Das
fröhliche Schulhaus », Werk und Zeit, n° 3, mars 1961, 11e année, p. I.
(2) Paul Schneider-Esleben la vendit un jour plus tard à la Collection Ströber de
Darmstadt.
(3) Hellmut Becker : « Schulbau in der modernen Gesellschaft… », op. cit., p. 13.
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(1) Une large étude rétrospective de la construction scolaire des années soixante-
dix et, particulièrement, de l’école d’enseignement général Steilshoop, a été réalisée
par Gert Kähler : « Wiedergesehen : Gesamtschule Steilshoop » in Hamburgische
Architektenkammer (ed.) : Architektur in Hamburg. Jahrbuch 1997, pp. 106-111.
(2) Der Spiegel, n° 17, 1980, n° 18, 1981.
(3) The Architects Collaborative de Cambridge (Mass.) créa en 1960 avec la
Senior Highschool de Wayland (Mass.), l’une des premières écoles dans lesquelles fut
dissoute la traditionnelle disposition des classes. Le cours place en priorité les intérêts
et aptitudes individuels des élèves (de 16 à 18 ans), ainsi que l’initiative et la responsa-
bilité personnelles, et met à leur disposition diverses grandes salles de travail, audito-
rium, bibliothèque, théâtre, laboratoires, salles de dessin et autres salles spéciales pour
le travail en petits, moyens et grands groupes, conduits et coordonnés par des ensei-
gnants réunis en équipes.
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*
* *
Romana SCHNEIDER
Deutsches Architektur Museum, Francfort.
(Traduit de l’allemand par Monique Rival)
Paedagogica Historica
Abonnement :
Institutions : 300 US $ (incluant l’accès en ligne).
Individus : 85 US $
Editeur :
Taylor and Francis, Rankine Road, Basingstoke,
Hants RG24 8 PR, Royaume-Uni
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(1) Ellwood P. Cubberley : Public Education in the United State : A Study and
Interpretation of American Educational History, Boston, Houghton Mifflin, 1919, édi-
tion revue en 1934, pp. 582-583 ; voir aussi P. P. Claxton : « Letter of Transmittal » in
Department of the Interior Bureau of Education (ed.) : Open Air Schools, Washington
(D.C), Government Printing Office, 1917, pp. 5-6.
(2) Sherman C. Kingsley : « Open-Air Schools and Open-Window Rooms – How
to Build and Equip Them », Journal of Outdoor Life, 13, 1916, n° 9, p. 258. Sur
l’hygiène scolaire et la citoyenneté, voir notamment Lawrence Augustus Averill :
« School Hygiene and Training Citizenship », American Journal of School Hygiene, 3,
1919, n° 2.
Histoire de l'éducation - n° 102, mai 2004
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(1) Jean-Noël Luc : « L’École de plein air : une histoire à découvrir » in Anne-
Marie Châtelet, Dominique Lerch et Jean-Noël Luc (dir.) : L’École de plein air. Une
expérience pédagogique et architecturale dans l’Europe du XXe siècle, Paris,
Recherches, 2003, p. 10.
(2) Leonard P. Ayres : Open-Air Schools, New York, Doubleday, Page & Co,
1910, p. 9.
(3) La Russell Sage Foundation, créée en 1907 à New York, a soutenu de nom-
breux programmes de réforme pendant l’époque progressiste, certains d’entre eux étant
consacrés aux enfants. Voir John M. Glenn et al. : The Russell Sage Foundation, 1907-
1946, New York, Russell Sage Foundation, 1947 ; Daniel T. Rodgers : Atlantic Cross-
ings : Social Politics in a Progressive Age, Cambridge (Mass.), Harvard University
Press, 1998, p. 27.
(4) Les histoires de la réforme pendant l’ère progressiste mettent l’accent sur la
dégradation des valeurs et usages de la classe moyenne. Voir Paul Boyer : Urban
Masses and Moral Order in America, 1820-1920, Cambridge (Mass.), Harvard
University Press, 1978 ; Richard Hofstadter : The Age of Reform. From Bryan to
F.D.R., New York, Alfred A. Knopf, Publishers, 1956 ; Robert H. Wiebe : The Search
for Order 1877-1920, New York, Hill and Wang, 1967.
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(1) Pour plus d’information, voir Marta Gutman : « School Buildings / Architec-
ture : United States », in Paula S. Fass (ed.) : Encyclopedia of Children and Childhood
in History and Society, New York, Macmillan Reference, 2003 ; Dell Upton :
Architecture in the United States, New York, Oxford University Press, 1998. Le texte
de Dell Upton fait exception « Lancasterian Schools, Republican Citizenship, and the
Spatial Imagination in Early Nineteenth-Century America », Journal of the Society of
Architectural Historians, 55, September 1996. Voir supra, pp. 87-108.
(2) Voir Susan R. Henderson : « The Pavilion Schools of Frankfurt Am Main in
the 1920s » (texte présenté lors du colloque The Designing Modern Schools :
Landscapes, Buildings, Material Culture, Berkeley, Université de Californie,
mai 2002). Pour les effets de l’idéologie du plein air sur les modèles d’habitations, voir
Richard Plunz : A History of Housing in New York City : Dwelling Type and Social
Change in the American Metropolis, New York, Columbia University Press, 1990,
pp. 74, 103-105 ; Robert A. M. Stern, Gregory Gilmartin and John Montague
Massengale : New York 1900 : Metropolitan Architecture and Urbanism 1890-1915,
New York, Rizzoli International Publications, 1983, pp. 286-289.
(3) A.M. Châtelet, D. Lerch, J.N. Luc (dir) : L’École de plein air…, op. cit. Je suis
reconnaissante à Ning de Coning-Smith de m’avoir aidée à clarifier les informations
données dans ce paragraphe.
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I. UN ÉCHANGE TRANSATLANTIQUE
(1) Voir Marta Gutman : On the Ground in Oakland : Women and Institution
Building in an Industrial City, thèse de doctorat, University of California, 2000.
(2) Andrew Saint : « Premiers jours de l’école de plein air anglaise », in A.M.
Châtelet, D. Lerch, J.N. Luc (dir) : L’École de plein air…, op. cit., p. 68.
(3) Sherman Culver Kingsley (ed.) : Open Air Crusaders : A Report of the
Elizabeth McCormick Open Air School, Together with a General Account of Open Air
School Work in Chicago and a Chapter on School Ventilation, Chicago, United
Charities of Chicago, 1910, p. 7.
(4) Daniel T. Rodgers : Atlantic Crossings…, op. cit.
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(1) Thomas A. Storey, Frederic A. Woll et Julian Park (ed.) : Fourth International
Congress on School Hygiene, Transactions, Buffalo, The Courier Company, 1913, 5
vol. ; James Kerr et White E. Wallis (ed) : Second International Congress on School
Hygiene, Transactions, Londres, 1907, 3 vol. ; voir aussi Anne-Marie Châtelet : « Le
Mouvement international… », op. cit., pp. 21-30.
(2) John V. Van Pelt, architecte new-yorkais, a exposé des maquettes, des plans et
des croquis de l’école de plein air idéale. Les écoles de plein air étaient aussi mention-
nées dans les expositions montées par le Buffalo Department of Education, le Chicago
Board of Education, les Cincinnati Departments of Health and Education, le Elizabeth
MacCormick Memorial Fund à Chicago, le National Child Welfare Committee et le
Philadelphia Department of Medical Inspection of Schools. Voir Fourth International
Congress…, op. cit., vol. 1, pp. 48, 51, 55, 60, 62, 70, 78. Durant la session sur les
écoles de plein air, il y eut des communications de Van Pelt, Ogden Woodruff,
Franklin W. Barrows, George J. Holmes, Byron U. Richards, Harold Brown Keyes,
Walter W. Roach, Luis Miro Quesada, A. Vidal, C. Robertson. L’intérêt que Van Pelt
porta à l’architecture des écoles de plein air est aussi mentionné dans Siegried Maia
Hansen Upton : Open-Air Schools, New York, Teachers College, Columbia University,
1914, p. 35.
(3) À propos de l’intérêt que les experts de l’hygiène scolaire ont porté à ce sujet
aux États-Unis, voir American Journal of School Hygiene et American School Hygiene
Association. Parmi les textes qui s’y rapportent voir en particulier, Francis E. Fonczak :
« Buffalo’s Campaign for Open-Air Schools », Proceedings of the Tenth Congress of
the American School Hygiene Association, vol. 7, 1917 ; Charles S. Kaiser : “Some
Lines of progress in School Architecture”, Proceedings of the Eighth Congress of the
American School Hygiene Association, vol. 5, 1916 ; Sherman C. Kingsley : “Some
Lessons from the Open-Air Schools”, ibid. ; W. F. Snow : “Schools and the Social
Hygiene Movement”, ibid. ; John B. Todd : “Cloth Window Open-Air Schools”, ibid. ;
Berry Loudun : “A plea for the Open-Air School”, American Journal of Hygiene, 3,
n° 4, 1919. On peut avoir un aperçu de l’intérêt manifesté pour le sujet en consultant la
bibliographie de Open-Air Schools, op. cit., pp. 60-67 qui inclut ouvrages publiés en
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France, en Allemagne et en Italie. Il y eut un débat sur les écoles de plein air dans les
revues professionnelles mais aussi dans The Survey, The Outlook, Good Housekeeping,
Journal of Outdoor Life et McClure’s Magazine.
(1) A. Saint : « Premiers jours de l’école de plein air anglaise », in A.-M. Châtelet,
D. Lerch, J.-N. Luc (dir.) : L’École de plein air…, op. cit., p. 56. À propos de l’évolu-
tion de la valeur sociale de l’enfant pendant la période progressiste voir Viviana
Zelizer : Pricing the Priceless Child : The Changing Social Value of Children, New
York, Basic Books, 1985.
(2) A. Saint : « Premiers jours de l’école… », op. cit., p. 73.
(3) L.P. Ayres : Open-Air Schools, op. cit., p. 4. Le premier projet d’école de plein
air fut formulé en Allemagne au début des années 1880, voir A.M. Châtelet : « Le mou-
vement international des écoles… », op. cit., p. 21.
(4) J.-N. Luc : « L’école de plein air… », op. cit., pp. 15-17.
(5) L.P. Ayres : Open-Air Schools, op. cit., pp. 4-5 ; voir aussi Harald Ludwig :
« Les Écoles de plein air en Allemagne, une forme de l’Éducation nouvelle », in A.-M.
Châtelet, D. Lerch, J.-N. Luc (dir.) : L’École de plein air…, op. cit., pp. 39-48.
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(1) A. Saint : « Premiers jours de l’école de plein air anglaise », op. cit., p. 69.
(2) L.P. Ayres : Open-Air Schools, op. cit., pp. 124-130 ; Siegried Maia Hansen
Upton : Open-Air Schools, op. cit. La variété des textes présentés à la session sur les
écoles de plein air à la conférence de Buffalo donne une bonne idée de l’importance du
débat sur l’architecture voir Fourth International Congress… 2e vol, op. cit. et notam-
ment FranklinW. Barrows : « Open Window Schools in Buffalo » ; George J. Holmes :
« Results of Open-Air Treament in Public Schools in Newark, N.J. » ; Byron
U. Richards : « The School Room Window » ; John V. Van Pelt : « The Architecture of
Open-Air Schools » ; Ogden Woodruff : « Fresh Air Schools in New York City ».
(3) S.C. Kingsley, F.B. Dresslar : Open-Air Schools, op. cit., p. 17.
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(1) S.C. Kingsley (ed.) : Open Air Crusaders…, op. cit., p. 36.
(2) Le McCormick Memorial Fund, ainsi appelé en l’honneur d’Elizabeth
McCormick, morte dans son enfance, a soutenu avec ferveur le mouvement des écoles
de plein air en finançant des écoles de plein air à Chicago, en publiant des informations
techniques et en offrant des conseils aux commissions des écoles pour l’organisation
d’écoles de plein air. P.P. Claxton : « Letter of Transmittal », op. cit. ; Kingsley est
devenu directeur du McCormick Memorial Fund.
(3) À propos de l’intérêt que les familles riches, comme les McCormick et les
Crane, portaient à la philanthropie à Chicago, voir Helen Lefkowitz Horowitz : Culture
and the City : Cultural Philanthropy in Chicago from the 1880s to 1917, Chicago,
University of Chicago Press, 1989.
(4) S.C. Kingsley (ed.) : Open Air Crusaders…, op. cit., p. 38.
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3. École de plein air Elizabeth McCormick, école maternelle Mary Crane, Hull House,
Chicago, Illinois ; architectes : Pond and Pond.
S.C. Kingsley : Open-Air Crusaders, 1910, p. 40.
4. “We Are Going to Keep Healthy, All Right”. École de plein air Elizabeth McCormick,
école maternelle Mary Crane, Hull House, Chicago, Illinois.
S.C. Kingsley : Open-Air Crusaders, 1910, p. 30.
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(1) S.C. Kingsley (ed.) : Open Air Crusaders…, op. cit., p. 80.
(2) Siegried Maia Hansen Upton : Open-Air Schools, op. cit., p. 2.
(3) Idem, p. 39.
(4) Idem, p. 2.
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Cette thèse eut des effets sur l’action publique dès 1916, lorsque le
ministère de l’Éducation américain publia le rapport de Kingsley et
Dresslar. Les auteurs proclamaient fièrement que 1 000 classes de
plein air fonctionnaient dans 168 villes américaines et que trente-deux
États géraient des écoles de plein air, pour la plupart publiques (1). Ils
indiquaient aussi que des projets de nouvelles constructions étaient
engagés et qu’une volonté d’étendre l’éducation de plein air à toute la
population scolaire se manifestait. « L’école de plein air a atteint un
stade où elle se concrétise de façon permanente dans des bâtiments
conçus et construits pour servir à cette affectation précise », notaient
les auteurs, qui donnaient des exemples pris dans tout le pays (2). Il ne
fait aucun doute que l’accroissement énorme du soutien apporté, à
cette époque, à la construction d’écoles publiques aida à convaincre
des Conseils des écoles d’étendre leur financement aux écoles de plein
air. Un examen détaillé de cette question dépasserait le cadre de cet
article, mais il faut toutefois remarquer que les principales écoles de
plein air furent construites dans les États où la baisse de la demande en
main d’œuvre enfantine dans les usines encourageait la fréquentation
scolaire et où la prospérité agricole garantissait la construction de nou-
velles écoles (3).
(1) S.C. Kingsley, F.B. Dresslar : Open Air Schools…, op. cit., pp. 175, 264-270 ;
voir aussi S.C. Kingsley : “Open-Air Schools and Open-Window Rooms – How to
Build and Equip Them”, Journal of the Outdoor Life, XIII, n° 10, 1916.
(2) S.C. Kingsley, F.B. Dresslar : Open-Air Schools, op. cit., p. 23.
(3) Hal Hansen : « Urban School Systems » in Paula S. Fass (ed.) : Encyclopedia
of Children and Childhood…, op. cit.
(4) S.C. Kingsley, F.B. Dresslar : Open-Air Schools, op. cit., p. 177.
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(1) S.C. Kingsley, F.B. Dresslar : Open-Air Schools, op. cit., pp. 27-29. Le fait de
retirer le financement des écoles à la municipalité est caractéristique cette période ; voir
Hal Hansen : « Urban School Systems » in Paula S. Fass (ed.) : Encyclopedia of
Children and Childhood…, op. cit.
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7. “Porte d’entrée de l’école de plein air avec les stores en partie relevés” Fresno,
California. “California Schoolhouse for $ 500”, 1911, 1913, p. 5.
(1) « California Schoolhouse… », op. cit. Le plan de Woollett fut aussi publié
dans S.C. Kingsley, F.B. Dresslar : Open-Air Scholls, op. cit., p. 31.
(2) E. Hyatt : “California Schoolhouse for 500 $. Outdoor Schoolhouses at
Fresno”, op. cit., pp. 1-2.
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*
* *
(1) Robert T. Legge : “The Hygiene of Schools”, in John J. Donavan et al. (ed.) :
School Architecture : Principles and Practices, New York, Macmillan Company,
1921, 212 p. ; voir aussi James O. Betelle : « Essentials of High School Planning » in
A.D.F. Hamlin, C.B.J. Synder (ed.) : Modern School Houses, Part II Illustrating and
Describing Recent Examples of School House Design executed in the United States,
New York, The American Architect, 1915, pp. 51, 55.
(2) Outre les sources citées, voir W.C. Hays : « One-Story and Open-Air Schools
in California », Architectural Forum, 27, n° 1, 1917, pp. 3-12 ; Id. : « One-Story and
Open-Air Schools in California. Second and Concluding Paper », Architectural Forum,
27, n° 3, 1917, pp. 57-65 ; Id. : “Recent Distinctive Schoolhouses in California. Part II”,
Architectural Forum, 29, n° 6, 1918, pp. 151-155 ; Id. : “Recent Distinctive
Schoolhouses in California. Part III”, Architectural Forum, 30, n° 1, 1919, pp. 5-12 ;
William Templeton Johnson : “An Open-Air School in California”, Journal of the
American Institute of Architects, 4, n° 4, 1916, pp. 162-164.
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9. Classe de plein air, Francis W. Parker Elementary School, San Diego, California.
Architecte : William Templeton Johnson.
R.T. Legge : “Hygiene of Schools”, in J.J. Donovan (ed.) : School Architecture,
Principles and Practices, 1921, p. 213.
(1) Pour une comparaison avec le logement, voir Gwendolyn Wright : Moralism
and the Model Home : Domestic Architecture and Cultural Conflict in Chicago, 1873-
1973, Chicago, University of Chicago Press, 1980.
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Marta GUTMAN
Université de Californie, Berkeley.
(Traduit de l’anglais par Françoise Balogun)
LE RENOUVELLEMENT
DE L’ARCHITECTURE SCOLAIRE GRECQUE
dans les années 1930
Le rôle de Nikos Mitsakis
par Andreas GIACOUMACATOS
et Ezio GODOLI
(1) Ce texte est extrait de l’ouvrage publié par Andreas Giacoumacatos et Ezio
Godoli : L’Architettura delle scuole e il razionalismo in Grecia, Firenze, Modulo,
1985. Qu’A. Giacoumacatos soit remercié pour sa collaboration à la mise au point de
cette version.
(2) Entrevue accordée le 4 septembre 1931. En 1933, G. Kalyvas fournit des don-
nées qui contredisent celles Papandreou : « Le programme prévoyait la construction de
1 897 écoles, dont le coût s’élevait à 1 500 000 000 drachmes […]. À ce jour, 1 809
écoles sont achevées, ou presque, et 178 sont en cours de construction » (« Écoles nou-
velles en Grèce », L’Architecture d’aujourd’hui, 1933, n° 2, p. 69). Tandis que
Patroklos Karantinos relate en 1938 : « En 1930 il a été décidé d’édifier presque 4 000
nouvelles écoles dans les villes et dans les campagnes. Cette édification est à présent
presque entièrement achevée, de sorte qu’aujourd’hui notre problème des bâtiments
scolaires est en grande partie résolu ». (P. Karantinos ed. : Les Nouvelles Écoles,
Athènes, 1938).
Histoire de l'éducation - n° 102, mai 2004
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(1) A. Roth : The New School, La Nouvelle École. Das Neue Schulhaus, Zurich,
Gisberger, 1950.
(2) P. Karantinos : Nouvelles écoles, Athènes, 1938. Dans le brouillon de la lettre
en français qui figure dans les archives de Karantinos, on peut lire : « Nous espérons
quelques mots de votre part qui ne serviront pas seulement à enrichir cette édition, la
première édition des travaux d’architecture en Grèce, mais conféreront une ampleur
particulière à cet ouvrage, qui témoigne de l’effort des architectes hellènes ». Voir éga-
lement A. Giacoumacatos : Éléments pour l’architecture grecque moderne. Patroklos
Karantinos, Athènes, 2003, pp. 67-131.
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(1) Nikos Mitsakis (Pyrgos Peloponnèse 1899 - Athènes, 1941) a étudié l’archi-
tecture à l’École polytechnique d’Athènes où il obtint son diplôme en 1921. En 1926, il
est engagé au sein du bureau de conception des édifices scolaires du ministère de
l’Instruction. À partir de 1931, il fut également assistant dans la faculté d’architecture
de l’école Polytechnique d’Athènes, où il a collaboré avec le professeur Ernest Hébrard
jusqu’en 1933. Bien qu’il ait été une figure de proue de la Nouvelle architecture
grecque, Mitsakis n’a jamais adhéré au groupe grec des Congrès internationaux
d’architecture moderne.
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(1) Le document est conservé dans les archives de la famille Mitsakis. Sa datation
est déduite de certaines références au numéro 4 de l’Architecture d’aujourd’hui de
1934. Il constitue le seul énoncé théorique de la conception de l’architecture de
N. Mitsakis.
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2. N. Mitsakis, École secondaire à Naxos, avec une aile réservée au musée archéolo-
gique, 1927.
(1) G. De Chirico : Memorie della mia vita, Milano, Rizzoli, 1962, p. 44.
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aux arêtes vives qui se découpent sur des surfaces uniformes enduites
de blanc, fait contrepoint à l’ordre classique du bâtiment des classes,
dont la façade vers la cour présente au rez-de-chaussée un système de
pilastres aux chapiteaux parallélépipédiques avec un jeu continu
d’architraves et, au premier étage, un bandeau de fenêtres rythmées
par de petits pilastres. L’usage de la couleur contribue à différencier
encore les deux bâtiments. À la blancheur homogène du corps de
bâtiment des laboratoires s’oppose le traitement chromatique de la
trame classique du bâtiment des classes, où pilastres, architraves et
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(1) La Nouvelle objectivité (Neue Sachlichkeit) est une tendance artistique qui
s’affirme en Allemagne au début des années 1920.
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11.-12. N. Mitsakis, école supérieure de filles des rues Stavrou, Diehl et Theodoras à
Salonique, 1933. Façades sur rue et sur cour.
*
* *
Andreas GIACOUMACATOS
Université de Thessalonique
Ezio GODOLI
Université de Florence
(Traduit de l’italien par Katarina Cavanna)
Gérard BODÉ et Philippe MARCHAND (dir.)
FORMATION PROFESSIONNELLE
ET APPRENTISSAGE
XVIII e – XX e siècles
1 vol. de 520 p.
Prix : 33 €
Revue du Nord –
Institut national de recherche pédagogique
2003
he102-201a224-saint 21/12/04 10:41 Page 201
ÉCOLES D’APRÈS-GUERRE
DANS LE HERTFORDSHIRE :
Un modèle anglais d’architecture sociale
par Andrew SAINT
1. Modernisme et égalitarisme
(1) Voir par exemple Gilbert Herbert : The Dream of the Factory-Made House,
Cambridge (Mass.), MIT Press, 1984, 407 p.
(2) Parmi les nombreux livres écrits sur le logement de l’après-guerre en
Angleterre voir en particulier Miles Glendinning et Stefan Muthesius : Tower Block,
New Haven, Yale University Press, 1994, 420 p. et Nicholas Bullock : Building the
Post-War World, Londres, Routledge, 2002, 287 p.
he102-201a224-saint 21/12/04 10:41 Page 204
(1) Cf. par exemple, Malcolm Seaborne et Roy Lowe : The English School, its
Architecture and Organization, Tome II : 1870-1970, London, Routledge and Kegan
Paul, 1977, pp. 25-31 ; Anne-Marie Châtelet : La naissance de l’architecture scolaire,
les écoles élémentaires parisiennes de 1870 à 1914, Paris, Honoré Champion, 1999,
446 p. ; Jörn-Peter Schmidt-Thomsen : « Schülen der Kaiserzeit », in Berlin und seine
Bauten, Teil V, Band C, Schulen, Berlin, Ernst und Sohn, 1991, pp. 1-113 ; Nederland
naar School : Twee eeuwen bouwen voor een veranderd onderwijs, Rotterdam, NAI
Uitgevers, 1996, 255 p.
he102-201a224-saint 21/12/04 10:41 Page 205
(1) Sur Reid, Widdows et le plan pavillonnaire, voir M. Seaborne et P. Lowe : The
English School…, op. cit., pp. 75-85.
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(1) Times Educational Supplement, 14 mai 1938, p. 166 cité dans Grant Rodwell :
« Australian Open-Air School Architecture », History of Education Review, 24 (2),
1995, p. 30. Pour les écoles de plein air anglaises, voir Andrew Saint : « Premiers jours
de l’école de plein air anglaise (1907-1930) » in A. M. Châtelet : L’école de plein air.
Une expérience pédagogique et architecturale dans l’Europe du XXe siècle, Paris, Éd.
Recherches, 2003, pp. 56-79.
he102-201a224-saint 21/12/04 10:41 Page 210
*
* *
Andrew SAINT
Université de Cambridge
(Traduit de l’anglais par Françoise Balogun)
Jean Ferrez
Au service de la démocratisation
Souvenirs du ministère de l'Éducation nationale
1943-1983
1 vol. de 266 p.
Prix : 23 €
2004
he102-225a246-oberhansli 21/12/04 10:41 Page 225
(1) Cet article est issu de la thèse que T. Oberhänsli a publiée en 1996 : Vom
« Eselstall » zum Pavillonschulhaus. Lucerne, Stadt Luzern, 294 p.
(2) Voir en particulier, Geneviève Heller : « Propre en ordre ». Habitation et vie
domestique 1850-1930 : l’exemple vaudois, Lausanne, Éd. d’en bas, 1979, 240 p. et
« Tiens-toi droit ! » L’enfant à l’école au 19e siècle : espace, morale et santé. L’exem-
ple vaudois, Lausanne, Éd. d’en bas, 1988, 292 p.
Histoire de l'éducation - n° 102, mai 2004
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Dès le début du XVIIe siècle, dans son tableau d’une société uto-
pique illustré par la ville idéale de Christianopolis, Johann Valentin
Andreae ne se contente pas d’esquisser un modèle d’école, il aborde
aussi les questions d’hygiène et d’hygiène scolaire (1). Des proposi-
tions plus concrètes encore concernant l’hygiène scolaire sont formu-
lées dans l’ouvrage de Joseph Furttenbach paru en 1649, Teutsches
Schule-Gebäw (Le bâtiment d’école allemand) (2), qui accorde une
importance particulière à l’aération des salles de classes. Pour
répondre à ce problème classique, Furttenbach met au point une
fenêtre pivotante, d’un modèle resté longtemps encore en usage
durant le XXe siècle (3). Plusieurs ouvrages paraissent au XVIIIe siècle
(4) et, dans la seconde moitié du XIXe siècle, la théorie hygiéniste
atteint son apogée avec une véritable marée de publications. Avec son
ouvrage Hygiène scolaire, publié en 1864 et traduit dès l’année sui-
vante en langue allemande, Louis Guillaume devient l’hygiéniste le
plus important et le plus célèbre de la Suisse (5).
(1) Varrentrapp fait par exemple plusieurs fois référence à des analyses ou des
exemples suisses. Lorsqu’il aborde la question des bancs d’école, ses comparaisons
renvoient à des modèles suisses (Varrentrapp, pp. 7, 30 et suivantes).
(2) B. Becker : Ein Wort über das Schulwesen mit besonderem Bezug auf körper-
liche Bildung, Bâle, Schweighauser, 1860 ; F. Fahrner : Das Schulkind und der Schul-
tisch, Zurich, 1865 ; L. Guillaume : Die Gesundheitspflege in den Schulen, Aarau, J.J.
Christen, 1865 (Genève 1864) ; A. Wanzenried : Das physische Leben unserer Genera-
tion und die Volksschule, Berne, 1865 ; J. Frey : Der rationelle Schultisch als hauptsä-
chlichstes Verhütungsmittel der schlechten Brustentwicklung, der schlechten Haltung
und der Rückgratverkrümmung, Zurich, Schabelitz, 1868, 48 p.
(3) Adolphe Combe : L’Hygiène scolaire en Suisse, Lausanne, Viret-Gentone,
1898, 151 p.
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(1) André Schnetzler : « L’Air, la poussière, le nettoyage dans les bâtiments sco-
laires », Jahrbuch der Schweizerischen Gesellschaft für Gesundheitspflege, Zurich,
1910, 11e année, pp. 287-308.
(2) A. Ferrière : « L’Hygiène dans les écoles nouvelles », Jahrbuch der Schweize-
rischen Gesellschaft für Gesundheitspflege, Zurich, 1915, 16e année, p. 242 et sui-
vantes.
(3) B. Blank : Zur Schul-und Schulbauentwicklung im 19. und 20. Jahrhundert,
(thèse), Berlin, 1979, p. 15 et suivantes.
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1.-2. École Felsberg à Lucerne, réalisée entre 1947 et 1948 par les architectes Emil
Jauch et Erwin Bürgi. Cette école de quartier à 12 classes est constituée de trois
pavillons de deux niveaux. Les salles spécialisées sont au rez-de-chaussée, à l’excep-
tion des salles de chant et de gymnastique, isolées à l’Est du terrain ; les salles de classe
sont à l’étage. Un préau ouvert au rez-de-chaussée relie le bâtiment au parc. Les maté-
riaux employés sont variés (ciment, pierre artificielle et pierre naturelle, bois).
Plan A. Roth : La Nouvelle École, Zurich, Gisberger, 1950, p. 156 ; photo : L’Architec-
ture d’aujourd’hui, n° 34 (mars 1951), p. 1.
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3. L’école pavillonnaire
(1) Werk, n° 11, 1947, 34e année, pp. 346 et suiv. ; Stadt Archiv Luzern : Bericht
und Antrag…, n° 3032 du 7. 12. 1945, S. 3.
(2) Werk, n° 11, 1947, 34e année, p. 346 (Rapport pour le conseil municipal et
l’administration centrale scolaire du 31.7. 1947).
(3) Stadt Archiv Luzern : Bericht und Antrag…, n° 3032 du 7. 12. 1945, p. 4.
he102-225a246-oberhansli 21/12/04 10:41 Page 234
3. École Les Tilleuls à Bienne, réalisée vers 1960 par l’architecte Gianpeter Gaudy. Il
s’agit d’une école réunissant deux classes de maternelle, trois pavillons pour les petits
de l’école primaire comprenant douze classes, un bâtiment d’un étage accueillant six
classes pour les grands à l’étage et des salles spécialisées au rez-de-chaussée
(musique, histoire naturelle, travaux manuels) ainsi qu’un gymnase. Chaque départe-
ment est clairement différencié par son emplacement et sa volumétrie. Les bâtiments
sont organisés autour d’un espace central commun. Les pavillons de l’école primaire,
décalés, sont ouverts sur l’extérieur.
L’Architecture française, n° 221-222 (janvier-février 1961), p. 20.
(1) Système des dimensions pour les constructions scolaires de la ville de Zurich :
pavillon scolaire (3 salles de classe, de la 1re à la 3e classe) ; petite école (4 salles de
classe, salle des instituteurs, jardin d’enfants, gymnase, éventuellement salle de tra-
vaux manuels, de la 1re à la 3e classe, éventuellement aussi de la 4e à la 6e classe) ; école
normale (12 salles de classe, 4 salles de travaux manuels, salle de chant, gymnase,
appartement de gardien, salle des instituteurs), Werk, 1947, 34e année, n° 11, p. 348.
(2) Voir A. Roth : « Kurze Entwicklungsgeschichte des Schweizerische Schul-
baus », Werk, 1958 , vol. 9, p. 314.
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(1) O. Birkner : Bauen und Wohnen in der Schweiz 1850-1920, Zurich, Artemis,
1975, p. 119.
(2) U. Graf : Spuren der Moderne im Kanton Berne, Bern, Zytglogge, 1987, p. 43.
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(1) A. Roth : « Schulbauprobleme der Stadt Zürich », Werk, n° 11, 1947, 34e
année, p. 346.
(2) Deux autres théoriciens de l’architecture scolaire, Wilhelm et Margarete
Schütte-Likotzky, acquirent une réputation comparable en Autriche. Wilhelm Schütte,
qui avait aussi travaillé sous la direction d’Ernst May à Francfort, réalisa dans l’école
spéciale de Floridsdorf (1960-1961), un édifice incluant des salles de classes carrées,
un éclairage bilatéral, des parois coulissantes pour la terrasse, ou encore des sièges
mobiles (voir Magistrat der Stadt Wien) (éd.) : Architektur in Wien, Vienne, 1984,
p. 83.
(3) A. Roth : « Schulhaus als architektonischer Ausdruck der modernen Erzie-
hungsidee », Pro Juventute, vol. 34, 1953, p. 6.
(4) Idem, p. 7.
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(1) Selon le témoignage d’Ursula Suter de Zurich, du 14. 9. 1989, qui avait la
charge du legs de Hans Schmidt à l’Institut pour l’histoire et la théorie de l’Architec-
ture (GTA) de Zurich, et qui est l’auteur d’un mémoire sur Hans Schmidt.
(2) Legs Hans Schmidt : Schulzimmer und Schulhaus, 21. 3. 1954, Institut pour
l’histoire et la théorie de l’Architecture (GTA), ETH Zurich.
(3) Ibidem : « Les “Rationalistes”, qui faisaient prévaloir une “forme mécanique
et apte à la standardisation”, l’ordre géométrique, la communauté humaine, s’oppo-
saient aux “Fonctionnalistes”, qui concevaient un édifice comme une machine, un
outil, une chose sans rapport avec l’environnement ».
(4) Ibidem : « Que serait-il advenu – s’interroge ce contemporain – de l’Ospedale
Maggiore de Milan, de la Place des Vosges à Paris, du monastère de Einsiedeln, si les
collègues Filarete, Chatillon et Moosbrugger ne s’étaient souciés d’autre chose que de
la cellule ? ».
(5) Ibidem : « Les avantages par rapport aux salles de classe allongées d’une pro-
fondeur de près de 7 m – effet d’espace plus concentré, possibilité de constituer des
groupes – sont si évidents, que le prix plus élevé de la toiture (envergure !) pourrait se
justifier ».
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*
* *
(1) Legs Hans Schmidt, ibidem. H. Schmidt fait ici ironiquement allusion à
l’exemple particulièrement manqué de l’école primaire construite par A. Roth à Berke-
ley, St. Louis, États-Unis.
(2) Legs Hans Schmidt, ibidem.
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This OBERHÄNSLI
Musée suisse des transports et de la communication
(Traduit de l’allemand par Monique Rival)
Service d'histoire de l'éducation
1 – La Corrèze
1 vol. de 265 p.
Prix : 26 €
2004
he102-247a266-uduku 21/12/04 10:42 Page 247
2. Les missions
(1) Ola Uduku : « The European Face of Educational Space », in Lesley Lokko
(Ed.) : White Papers, Black Marks. Architecture, Race, Culture, Londres, Athlone
Press, 2000, pp. 44-65.
(2) Ola Uduku : « Wusasa – Where the Future Acknowledges the Past », Habitat
International, vol. 18, n° 4, novembre 1994, pp. 67-79.
he102-247a266-uduku 21/12/04 10:42 Page 251
(1) Pour les règlements coloniaux en Afrique, voir Colonial Office : African Edu-
cation. A Study of Educational Policy and Practice in British Tropical Africa, Oxford,
Oxford University Press, 1953.
(2) Hanns Vischer (1876-1945) fut le premier responsable colonial chargé de
l’éducation au Nigeria, à l’époque où Lord Lugard était gouverneur et lors de l’unifica-
tion des deux protectorats du Nord et du Sud du pays. On lui doit l’introduction d’une
politique limitée de l’éducation dans le Nord du Nigeria qui, suivant les principes de
l’éducation musulmane traditionnelle, mettait l’accent sur l’enseignement profession-
nel accordé à une poignée d’élèves triés sur le volet, plutôt que sur l’éducation de
masse de tous les enfants d’âge scolaire qui était préférée dans le Sud du pays. Voir
S. Graham : Government Mission Education in Northern Nigeria, with special refe-
rence to the work of Hanns Vischer, Ibadan, Ibadan University Press, 1966.
(3) Voir Ola Uduku : An Analysis of the Factors Affecting the Design of Secon-
dary Schools in Nigeria, thèse PhD, Université de Cambridge, 1992, ch. 2, pp. 2.27-
2.33, et particulièrement p. 2.31.
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Ces vingt années, les plus démocratiques pour une grande partie
de l’Afrique avec l’accession à l’indépendance de beaucoup d’États
de l’ouest et de l’est du continent, connurent des fortunes variées en
matière d’éducation. Elles furent marquées par le rapport de l’Unesco
« Apprendre à être » (Learning To Be), qui proposait aux pays en voie
de développement un programme ambitieux pour éradiquer l’illet-
trisme et parvenir à scolariser tous les enfants dans le primaire à
l’horizon 2000 (1).
(1) Edgar Faure (dir.) : Learning To Be. The World of Education Today and
Tomorrow, Paris/Londres, Unesco/Harrap, 1972 (éd. française : Apprendre à être,
Paris, Unesco/Fayard, 1972).
(2) Edgar Faure (1908-1988) présida la Commission internationale sur le déve-
loppement de l’éducation en 1971-1972, sous l’égide de laquelle fut rédigé le rapport
cité, après avoir été notamment ministre de l’Education nationale en France (1968-
1969).
(3) Ivan Illich (1926-2002) passait pour « l’un des grands penseurs mondiaux ».
Né à Vienne, il fit ses études à Florence, entra dans les ordres et œuvra à Porto Rico et
au Mexique. Revenu à l’état laïc au début des années 1970, il devint un philosophe
radical, bien connu dans le champ éducatif pour son livre Deschooling Society qui,
remettant en question la conception occidentale officielle de l’éducation, suggérait que
celle-ci soit intégrée à toute la vie sociale et soit moins fondée sur les compétences,
d’où la nécessité d’une société « déscolarisée ». Voir I. Illich : Deschooling Society,
New York/Londres, Harper and Row/Calder and Boyars, 1971 (trad. française : Une
société sans école, Paris, Le Seuil, 1971).
(4) Ronald P. Dore (né en 1925) critiquait l’importance excessive accordée aux
diplômes dans l’éducation occidentale, ce qu’il qualifiait de « maladie du diplôme »
(diploma disease). À ses yeux, cela ne faisait que rehausser leur valeur propre, mais
pas celle de la qualité ou du rôle de l’enseignement ou du cadre scolaire (l’école).
Voir R. P. Dore : The Diploma Disease. Education, Qualification and Development,
Londres, Allen and Unwin, 1976.
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(1) Maxwell Fry (1899-1987) et son épouse et associée Jane Drew (1911-1996)
étaient des architectes britanniques impliqués dans le Mouvement moderne de l’après-
guerre. Tous deux furent nommés urbanistes-conseils dans la Côte-de-l’Or (Ghana) en
1946, puis se virent confier la construction de quantité de bâtiments importants en
Afrique de l’Ouest, dont les plus connus sont l’école de filles Wesley au Ghana (1952),
l’université d’Ibadan (1953-1959) et les immeubles de la Cooperative Bank d’Ibadan
et de Lagos (1958-1959). En 1951, Le Corbusier les invita à travailler au plan de Chan-
digarh, en Inde.
(2) Architects Co-Partnership fut fondé à Londres en 1939 par onze membres de
l’Architectural Association qui voulaient travailler sans hiérarchie et sur des projets à
caractère social. À l’initiative de Leo de Syllas (1917-1964), ils s’investirent pour la
première fois en Afrique de l’Ouest vers 1951. Parmi leurs principaux travaux, on
relève l’école primaire Ansar-ud-Deen à Obalende (1953) et l’Hôtel Bristol (1960),
tous deux à Lagos. En 1960, ils partirent travailler au Maroc, avant de rentrer au
Royaume-Uni.
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(1) Voir IDA/World Bank, IDA Schools Projects for Nigeria, Report Design
Guide, Rapport final (documents inédits), 1966-1970 (archives de l’agence Godwin
and Hopwood, Nigeria).
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6. I.D. Mkhize High School, Guguletu (Afrique du Sud), vers 1976. DET, sans doute
en association avec Stauch Vorster Architects.
6. L’époque de l’après-indépendance
(1) Au Nigeria, les principaux architectes furent dès lors Alex Ekwueme (auquel
on doit la conception des collèges fédéraux déjà évoqués), Olumide Olumuyiwa et
Femi Majekodunmi.
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(1) Pour plus d’information sur l’Éducation primaire universelle au Nigeria, voir
Mark Bray : Universal Primary Education in Nigeria, A Study of Kano State, Londres,
Routledge and Kegan Paul, 1981.
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(1) Costas Criticos et Michael Thurlow (Éd.) : Design of Learning Spaces, Dur-
ban, Media Resources Centre, 1987.
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Tel n’est pas le cas des pays sur lesquels nous avons axé notre
étude, qui pourraient, s’ils le veulent, soutenir des programmes sur
toute leur région. En dépit des considérables progrès accomplis au
cours des quarante années qui ont suivi l’indépendance, l’éducation et
les écoles nigérianes sont encore indigentes et manquent de régle-
mentation. Il en résulte, aux niveaux primaire et secondaire, un
système scolaire à deux vitesses, où se côtoient de pauvres établisse-
ments publics pour le plus grand nombre, délaissés depuis quelques
années et insuffisamment entretenus, et des établissements privés
pour une minorité de familles aisées, quand celles-ci n’envoient pas
leurs enfants étudier à l’étranger.
(1) Voir Unesco : Déclaration de Jomtien. L’Éducation pour tous, Paris, Unesco,
1990 ; voir aussi Déclaration de Dakar. L’éducation pour tous en Afrique, 2000.
(2) Voir G. Tahir : Unesco Africa Regional Project, Nigeria report, Abidjan,
Unesco, 2003.
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(1) Voir ANC : Education Policy Framework Document, South African Govern-
ment (1995), First White Paper on Education and Training in a Democratic South
Africa ; et aussi South African Government (1996) Act n° 84 of 1996, South African
Schools Act.
he102-247a266-uduku 21/12/04 10:42 Page 266
Ola UDUKU
Université de Strathclyde, Glasgow
(Traduit de l’anglais par Françoise Balogun et Marc Le Cœur)
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(*) Cet article est issu d’une recherche menée avec Sabine Delanes en 1999.
À l’occasion de sa parution, il m’est agréable de le lui dédier.
(1) Attaches, par François Ralle-Andréoli, Eli Commins, Joseph Confavreux,
Vincent Lemire et Stéphanie Samson, Los Olivados films – ENS LSH, 2000 (90 min).
(2) Vincent Lemire et Stéphanie Samson (dir.) : Baraques. L’album photogra-
phique du dispensaire de La Mouche-Gerland 1929-1936, Lyon/Cognac, ENS / Le
Temps qu’il fait, 2003.
(3) Pierre-Yves Saunier : « Baraques à l’École normale supérieure de Gerland »,
Vingtième Siècle, n° 80, octobre-décembre 2003, p. 144.
Histoire de l'éducation - n° 102, mai 2004
he102-267a294-hottin 21/12/04 10:42 Page 268
I. CONTEXTES
(1) Laurent Cascail, Matthieu Graton et Arnaud Grosjean : « L’École Centrale rue
Montgolfier », Universités et grandes écoles […], op. cit., pp. 133-137.
(2) Dès 1877, une enquête sur l’enseignement commercial évoquant le choix
entre centralisation et décentralisation préconise l’implantation dans une « petite ville
de province, mais peu éloignée de la capitale » (Société nationale d’éducation de
Lyon : Projet de fondation en France d’un institut de hautes études commerciales.
Rapport de la commission sur les résultats de l’enquête, Lyon, 1877, p. 34).
(3) « Historique du transfert à Palaiseau », JR, novembre 1972, pp. 10-18.
(4) Jacques Fougerolle : Préface à École Centrale des Arts et Manufactures,
Casablanca, R. Lacour, 1959, p. 8.
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1. Plan de situation des implantations projetées pour les grandes écoles au sud-
ouest de Paris (P. Drouin et J. Fayeton : « Près du parc de Sceaux, la nouvelle
école », Arts et manufactures, octobre 1967, n° 179, p. 20). Sur ce schéma figu-
rent des implantations projetées qui ne furent pas réalisées (École des ponts et
chaussées, ENSTA ou Institut agronomique), et le projet d’autoroute A 10 au
départ de Paris, qui devait traverser le plateau de Palaiseau.
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(1) On trouve toujours des réactions violentes, malgré l’évolution des transports.
En 1996, des tracts diffusés à l’ENS de Fontenay évoquent sa « mort » avec le transfert
à Lyon.
(2) Pour Polytechnique, le contexte et le programme conduisent pourtant des
concurrents à proposer des édifices massifs. Le projet de Jacques Langlois, avec son
escalier d’honneur digne de Fontainebleau et ses casernements alignés à la parade
s’inscrit, comme Jussieu, dans la tradition des « palais de la Science ».
(3) Marc Nouschi : Histoire et pouvoir d’une grande école, HEC, Paris, Robert
Laffont, 1988, p. 255.
(4) Arch. CCIP, 561 W 342. Calendrier des visites de l’École en 1964-1966.
(5) Entretien avec Michel Herbert, 13 juillet 1999.
(6) Raymond Panié (X 23), à l’assemblée générale du 5 juin 1972 : JR, n° 273,
1973, pp. 16-18.
(7) Il faut y ajouter une autre réalisation de M. Herbert, Supélec à Gif-sur-Yvette,
inaugurée par Valéry Giscard d’Estaing le 19 juin 1976 (Flux ESE actualités, n° 21,
octobre 1976).
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(1) Voir : ULB USA, Passé, présent et futur d’une fructueuse collaboration,
Bruxelles, ULB, 1996 ; et Isabelle Sirjacobs : « Architecture et urbanisme universitaires
à Bruxelles », in Région de Bruxelles-Capitale, Art et architectures publics, Mardaga,
1999, pp. 54-62.
(2) Erving Goffman : Asiles, Paris, Éd. de Minuit, 1968, pp. 45-54.
(3) JR, août-septembre 1973, p. 6.
(4) Émile Durkheim : L’Évolution pédagogique (1938), cité par M. Nouschi, op.
cit., p. 255.
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(1) Pour l’X, voir Henri Piatier (directeur adjoint) : « Le transfert, son intérêt pour
la recherche à l’X », JR, novembre 1972, pp. 40-42.
(2) P. Drouin et J. Fayeton : op. cit., pp. 22-23.
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(1) « La maison des élèves », AM, n° 179, octobre 1967, pp. 27-31.
(2) Par exemple, Simon Larcher : « À propos de la résidence des élèves à
Châtenay-Malabry », ibid., pp. 17-19.
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(1) « Mais la Nature est là, qui t’invite et qui t’aime », Boom HEC 1965, Paris,
Lang impr., 1965, p. 33.
(2) M. Nouschi, op. cit., p. 255.
(3) Arch. CCIP, 561 W 339. Procès-verbal de la commission d’aménagement,
31 mars 1960. Le transfert aurait alors pour effet paradoxal de gêner l’application de la
réforme des enseignements, qui prévoyait un appel massif aux praticiens.
(4) Arch. CCIP, 561 W 339. Groupe de travail « Transfert HEC », procès-verbal
du 20 mars 1962.
(5) Entretien avec Pierre Bernable, 17 juin 1999.
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(1) Arch. CCIP 561 W 339. Lettre de l’association des anciens élèves au direc-
teur, 26 janvier 1960. On parle de « coupure avec le milieu intellectuel parisien ».
(2) S. Larcher, op. cit.
(3) N. Brissaud, op. cit., p. 47.
(4) Jean Majorelle (X 13) : « Réflexions sur l’École Polytechnique », JR, supplé-
ment au n° 232, décembre 1968, pp. 60-61.
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Christian HOTTIN
Centre des Archives du Monde du Travail, Roubaix
LA PRESSE D’ÉDUCATION ET D’ENSEIGNEMENT
1941-1990
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