RP 50866 FR
RP 50866 FR
RP 50866 FR
mai 2001
BRGM/RP-50866-FR
2001 SGiUREU 10
Mots clés : Altérites, Argiles, Matériaux argileux, Pouzzolanes, Scories volcaniques,
Tufs volcaniques, Céramiques, Terres cuites, Carreaux de grès, Pigments naturels,
Bm.ère de sécurité passive
Thibaut P.M., Cruchet M. et Rançon J.-Ph., coll. Thibaut C. (2001) - Evaluation des
ressources et potentiel de valorisation des matériaux argileux de La Réunion.
-
BRCh4RP-50866-FR 2001 SGRREU 10,48 p., 3 fi& 12 tabl., 10 ann.
BRGM, 2001, u:document ne peut être reproduit en totalité ou en partie s a s l'autorisation expmse du BRGM.
Ressources et vaIorisafion des mafétfiiuxargileux de La Réunion
Synthese
Dans le cadre de l’étude des potentialités des filières roches et minéraux industriels à La
Réunion, des ressources très importantes en matériaux argileux ont été identifiées par le
BRGM, notamment en 1998, dans le cadre de ses missions de Service Public.
-
BRGWRP-50866-FR 2001 SGRfREU 10
3
Ressources et valorisation des matériaux argileux de La Réunion
Après un examen des diverses ressources en matériaux argileux identifiées dans l’île, un
bilan de toutes les expérimentations d’utilisation réalisées jusqu’à présent a été établi.
Dans le cadre de la présente étude, des travaux complémentaires ont été réalisés :
- un inventaire, un contrôle sur le terrain, et un échantillonnage des principaux
gisements de matériaux argileux ;
- des analyses chimiques complémentaires ;
- des essais de fabrication de produits céramiques en laboratoire, principal axe de
valorisation de ces matériaux, développé dans cette étude avec :
. treize essais de fabrication de produits de terre cuite par pressage ;
.deux séries d’essais de fabrication de produits de terre cuite par extrusion
(«filage D);
.trois séries de tests de fabrication de carreaux de grès par pressage.
En raison de la composition minéralogique et chimique de ces matériaux argileux, très
atypique si on la compare à celle des argiles utilisées classiquement dans l’industrie
céramique, ces altérites ne peuvent être utilisées à elles seules ou dans de fortes
proportions dans le mélange de matières premières mis en oeuvre pour la préparation de
la pâte, avant façonnage. Elles ne peuvent donc être utilisées qu’en de faibles
proportions, et nécessitent d’être comgées à la fois par des dégraissants et fondants
silico-alcalins, et par des argiles plastiques apportant une meilleure cohésion en cm et
une plus grande résistance mécanique des produits secs et cuits.
L‘ensemble des résultats obtenus montre qu’il est tout à fait possible de fabriquer des
produits de terre cuite de qualité satisfaisante, par pressage et par extrusion, à partir d‘un
mélange constitué de :
- 20 à 25 % d’altérites ;
- 50 à 70 % de pouzzolanes (notamment tufs pyroclastiques de Saint-Pierre) ;
- suivant le mode de façonnage, 5 % (pressage) à 20 % (extrusion) d’argile plastique.
Pour la fabrication de carreaux de grès, les essais préliminaires ont montré que la
composition idéale pourrait être approximativement :
- 20 % de pouzzolanes ;
- 10 YOd’altérites ;
- 30 à 35 % de feldspath sodique ou sodi-potassique ;
- 20 % de sable siliceux ;
- 20 % d‘argile plastique.
Suite à ces premiers essais, et dans le cadre d’une étude complémentaire, nous
proposons de confirmer ces résultats encourageants et de préciser les proportions de
matériaux à mettre en œuvre, en utilisant cette fois, pour les matériaux indispensables
qui font défaut à La Réunion (argile plastique, sable siliceux, feldspath), des matériaux
analogues provenant par exemple de Madagascar où ils sont très abondants. Dans
l’hypothèse d’un projet de création d‘une unité de production de produits céramiques à
La Réunion, c’est peut-être (sous réserve du coût des taxations douanières) de ce pays
voisin que ces matériaux pondéreux pourraient être importés à un moindre coût.
Dans le même esprit, il serait utile de procéder à des essais de fabrication mettant en
œuvre d’autres matériaux volcaniques disponibles à La Réunion, tels des basaltes et des
laves différenciées (riches en silice) : benmoreites, trachytes,.. ., plusieurs études
récentes ayant montré les excellents produits céramiques obtenus avec de tels
matériaux.
A côté de cette utilisation des aitérites (et des pouzzolanes) dans l’industrie céramique,
leur forte coloration jaune, ocre, rouge ou brune, liée à leur très forte teneur en
hydroxyde de fer (goethite) qui peut atteindre plus de 35 %, laisse entrevoir une
utilisation potentielle pour la fabrication de pigments naturels à usages industriels, au
même titre que les ocres de Provence et de l’Auxerrois, toujours activement exploitées.
Des essais de fabrication devraient être entrepris pour vérifier la qualité marchande des
pigments obtenus à partir de ces altérites réunionnaises.
Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que ces matériaux argileux pourraient être
utilisés pour la création de barrières de sécurité passive pour fonds de décharges de
classe 2, soit directement, soit apres traitement à la bentonite, après vérification de leur
perméabilité in situ. De telles aitérites ont d‘ailleurs été utilisées dans le passé,
notamment pour la création de la décharge de Sainte-Suzanne.
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BRGWRP-Ç086&FR 2007 SGWREU 70
5
Ressources et valorisation des matériaux argileux de La Réunion
Sommaire
f OBJECTES DE L’ÉTUDE .................................... ”............ 8
4 CONCLUSIONS.................................................................. .....................
~ 45
5 BIBLIOGRAPHE .......................................................................................................... 47
BRGM/RP-50866FR.2001 SGWREU 10 6
Ressources et valorisation des matériaux argileux de La Réunion
es annexes
Ann. 1 -Composition chimique des principales argiles à terre cuite françaises, d'aprés C. Bardin (CTTB)
complété par P.M. Thibaut (BRGM) in (Mémento roches et minéraux industriels» - Argiles
communes pour produits de terre cuite. Rap. BRGM R 33266-GEO-SGN 91, 1991
-
Ann. 2 Résultats synthétiques des experiences de cuisson réalisées avec les matikes premières de La
Réunion (d'après J. Girel et V. Hermans, 2001)
Ann. 3 (hors texte) - Carte à 1llOO O00 de situation des gisements de matériaux argileux et de
pouzuilaneslscorieset d'éhtillonage
Ann. 4 -Planches photographiques
Ann. 5 -Compte rendu d'analyses chimiques des altérites de Piton Bassin Martin (MSPi 3A), commune
de Saint-Pierre, de Bagatelle (A/SS2), commune de Sainte-Suzanne et de diverses pouzzolanes
de La Réunion
Ann. 6 -Formulation des pâtes céramiques et composition chimique des matières premières utilisées pour
la fabrication des carreaux de grés par cuisson rapide et des grès porcellanato, en Italie
Ann. 7 -Rapport d'essais de fabrication de produits céramiques par pressage et par extrusion
Ann. 8 - Essais de fabrication de produits de terre cuite par pressage et par extrusion, et de carreaux de
grés par pressage Photographiesdes produits aprés cuisson à différentestempératures
Ann. 9 -Caractéristiques de six argiles typiques pourtuiles et briques (d'après Bardin, CTTB, In Thibaut,
1991)
Am. 10 - Compositions chimiques et exemples d'utilisations des pigments naturels produits par le
Comptoir des Ocres. à Saint-Amand en Puisaye (Bourgogne)
-
BRGMIRP-50866.FR 2001 SGRfREU 10
7
Ressources et valorisation des mafériaux argileux de La Réunion
1 Objectifs de l’étude
Par ailleurs, bien qu’elles ne soient pfus exploitées de nos jours, des argiles ont été
extraites par le passé, à petite échelle, dans la baie de Saint-Paul, pour la fabrication
artisanaie de briques de terre cuite, et sur la côte nord-est pour la production de torchis.
Dans les années 1968-1972, une succession d’études poussées a même été réalisée dans
le cadre d‘un projet de création d’une usine de production de produits de terre cuite à La
f Réunion, à partir de gisements de matériaux argileux identifiésà «La Montagne))
(commune de Saint-Denis), «Savanna» (commune de Saint-Paul), et «Piton Rouge»
(commune des Avirons), avec l’adjonction de sable quartzeux importé. Mais finalement,
ce projet n’a pas abouti.
Bien que des besoins soient clairement exprimés (fabrication de produits de terre cuite,
de carreaux de revêtement, de poteries...), aucune évaluation n’avait étR faite jusqu’à
présent sur le potentiel «ressources et valorisation» en matériaux argileux A l’échelle de
l’île.
Des résultats de cette étude, il apparaît donc clairement la nécessité de travailler à partir
d’un mélange de matières premières constitué par des ((terres rouges)), des terres grasses
et du sable siliceux fin, les deux derniers composants devant être recherchés à La
Réunion, ou à défaut, dans une région proche, par exemple h Madagascar.
Une nouvelle série de tests a été effectuée par le Centre Technique des Tuiles et Briques
(CTIa)de métropole, en 1969, à partir de trois échantillons transmis par le BDPI-
Réunion : 2 échantillons provenant d a Montagne (commune de
Saint- Denis), et le troisième de Piton Avirons (figs.1 et 2). Cette
fois-ci, les analyses et les tests effe rent spécifiquement orientés vers la
fabrication de produits de terre cuite.
1-
-
ERGWRP-60866-FR 2001 SGWREU I O
9
Ressources e f valorisation des matériaux argileux de La Réunion
En raison :
- de la composition chimique des matériaux, très éloignée de celle des argiles utilisées
classiquement en terre cuite (trop fortes teneurs en oxyde de fer, en alumine et en
oxyde de titane, faible teneur en silice) ;
4 dele C"J3 conclue que ces matières premiéres, telles quelles, sont inaptes à la fabrication
produits de teze cuite.
L'ajout de chlorure de sodium ou de calcaire à !'«argile rouge» n'ont pas donné de bons
résuitats.
En revanche, les résultats les plus intéressants sont obtenus, d'une part à partir du
mélange de 70% d'argile grise de Savanna et de 30% d'«argile rouge)) de La
Montagne, et d'autre part, à partir du mélange d'environ 80 % d'«argile rouge» et de
20 % de chamotte.
11
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ERûM/RP-50865FR 2001 SGRlREU I O
Ressources et valorisatlon des matériaux argileux de La Réunion
Une nouvelle série d’essais complémentaires a été effectuée par le CTTB pour le
compte de la société CERIC, cette fois-ci à partir de terre rouge du Piton Rouge
(commune des Avirons), de mascareignite (minérai local d’origine biochimique,
dégraissant fiable, contenant environ 80 % de silice fine), et de chamotte (briques
cuites à 900°C ou à 1150°C, puis broyées à moins de 0,5 mm). A partir de ces matières
premières, des barrettes pleines, des briquettes creuses, des petits hourdis, carreaux et
claustras ont été façonnés, séchés et cuits, suivant plusieurs programmes de cuisson
(vitesse de montée en température, durée du palier de cuisson et tempéiaîure finaie de
cuisson).
A l’issue de ces essais technologiques, te CTT5 conclut que c les matières premières
utilisées permettent de façonner des produits sans difficulté, mais en ce qui concerne
leur comportement céramique, il faut garder en mémoire que ces compositions prennent
des retraits de cuisson très élevés et conduisent à des produits très poreux jusqu’a la
température de traitement de llOO°C ».
On peut admettre que par le jeu de mélanges et d’adjuvants, Ia qualité des produits
puisse être encore améliorée. Dans ce but, des essais complémentaires devaient être
pratiqués au CîTJ3 à partir d’échantillons prélevés dans les sondages en cours de
réalisation en juin 1972, mais aucun compte rendu d‘essai n’en fait mention dans les
dossiers communiqués par la DRIRE-Réunion. il est possible qu’ils n’aient jamais été
réalisés (?).
GQG-L,. d u h d h d t - 8 -
..4
2.2 IDENTiFiCATlON PAR LE BRGM DES RESSOURCES EN MATERIAUX
ARGILEUX DE L’LE DE LA REUNION, EN 1998
Dans le cadre des études sur les filières matériaux à La Réunion, menées parallèlement
à l’élaboration du Schéma Départemental des Carrières de i’île, une identification des
ressources en matériaux argileux a été réalisée par le BRGM (Rocher, et Fontaine,
1998).
D’un point de vue génétique, deux principaux types de matériaux argileux peuvent être
distingués à La Réunion :
-
BRGM/RF-5088fi-FR 2007 SOWREU 70 14
Ressources et valorisation des matériaux argileux de La Réunion
- ceux qui sont issus de l’altération d‘autres types de roches (coulées de lave, tufs et
brèches volcaniques) et qui occupent généralement de grandes superficies aux
limites mal définies, comme, par exemple, sur les hauteurs de Sainte-Suzanne et de
Sainte-Marie.
A ces deux types génétiques principaux, on doit ajouter une troisième catégorie de
matériaux argileux probablement assez peu abondants dans l’île. Ils correspondent aux
formations litnono-argileuses fines et probablement plus pures, qui ont sédimentées au
bas des pentes ou dans de petits bassins, par le jeu de l’érosion, du remaniement et du
colluvionnement des altérites de pente. En raison de leur situation topographique, ces
matériaux sont peu visibles à l’affleurement et nécessitent d‘être recherchés par des
moyens légers d’investigation de sub-surface (sondages à la tarière, puits de
reconnaissance B la pelle mécanique).
C‘est ce iype de matériaux argileux qui avait été identifié en 1970-1971 par sondages à
Savanna, dans la plaine de Saint-Paul ;il n’est pas exclu que l’on puisse en rencontrer
-
également au niveau de la plaine côtière de Sainte-Suzanne Quartier Français.
Les matériaux argileux qui se sont développés aux dépens de projections scoriacées
originelles, basaltiques ou différenciées (faciès porphyrique à feldspaths, volcaniques
notamment), par altération supergène, ont une répartition géographique qui s’organise le
long d‘anciens grands axes éruptifs fissuraux ponctués de cônes stromboliens. A
I’afneurement, leur épaisseur peut atteindre 8 à 10 m dans la partie centrale de ces axes
fissuraux.
Leur extension latérale aléatoire s’explique à la fois par un (( saupoudrage n sur la partie
externe des fissures émissives et par des phénomènes de collwionnement (érosion -
-
transport sur de courtes distances dépât), ayant affecté les scories &ou les matériaux
argileux qui en dérivent.
+, De ce fait, leur limite d‘extension est difficile à cemer et à cartographier avec précision :
, 4 les contours sur les cartes en-xe 3 hors texte, délimitent les zones où leur présence à
l’affleurement est la plus significative (puissance métrique à plurimétrique).
-
BRGWRP-SûBG&FR 2WI SGNREU 10
15
Ressources et valorisation des matériauxargileux de La Réunion
11 faut noter que certains cônes de scories ne sont que partiellement altérés et, de ce fait,
ils ne peuvent être classés N comme a matériaux scoriacés a, ni comme <( matériaux
argileux ».
Les coulées de lave et les tufs pyroclastiques, plus ou moins remaniés, présents sur le
versant nord-est du massif du Piton des Neiges, dans la région de Sainte-Marie - Sainte-
Suzanne - Saint-André, sont altérés à des degrés divers sur des épaisseurs pouvant
atteindre localement 10 m. D’une manière généraIe, ce manteau d’alténtes a une très
grande extension, mais son épaisseur est réduite à quelques mètres.
Dans cette région, des aitérites argüo-siiteuses ont été rencontrées notamment :
Cette étude a été réalisée pour le compte de la préfecture de La Réunion par la société
GlazRun, le BRGM, J. Girel et V. Hemans, ces deux derniers étant céramistes d’art de
réputation internationale et consultants, Elle a fait I’objet d’un premier rapport en 1999
puis, à la suite de travaux complémentaires effectués par J. GireI et V. Hermans, d‘un
second rapport début 2001.
Initialement identifiée autour de la céramique à partir de matériaux essentiellement
argileux, l’étude a été étendue aux pierres ornementales. On ne s’intéressera ici qu’au
premier volet de cette étude qui aborde à la fois les perspectives d‘utilisation artisanale
et industrielle.
Dans un premier temps, l’étude a comporté l’examen des travaux antérieurs, notamment
ceux du CTTB de 1969 à 1972 et ceux du BRGM en 1998, en ce qui concerne les
ressources en matériaux argileux, leurs caractéristiques et les premiers essais de
fabrication.
Après une visite des sites de La Montagne à Saint-Denis et de Savanna dam la plaine de
Saint-Paul, J. Girel et V. Hennans ne les ont pas retenus en tant que gisements
potentiels. Le premier aparaït peu favorable SUT le plan environnemental à une
ouverture de camère)). Le second, recouvert - d‘eau ou de vase, «rend l’extraction
impossible)) ;en outre, ((depuis l’étude de 197l;l’aménagement et l’urbanisation du site
de SaTanna interdisent toute idée d’exploitation de ce gisement».
Dans un deuxième temps, ils ont visité et échantillonne la plupart des sites de matériaux
argileux pré-identifiés par le BRGM en 1998 (voir 4 2.2.2.). Ils ont également procédé à
-
BRGWRP-5086BFR 2001 SGWREU 10 19
Ressources et valorisation des matériauxargileux de La Réunion
Suivant les mélanges, les résultats obtenus sont plus ou moins acceptables. En éliminant
les mélanges entraînant des retraits excessifs au séchage et à la cuisson, ceux donnant
des produits trop poreux, et ceux qui ne se prêtent pas à l’émaillage, il reste quelques
compositions acceptables à partir de 70 à 80% d’un mélange de tuf et de scories
volcaniques de La Réunion et de 20 à 30 % d’argile plastique métropolitaine (agite de
Beaulon), sans aucun apport de matériau argileux réunionnais.
Mais les produits cuits obtenus nécessitent d‘être émaillés, leur couleur naturelle étant
terne ou brun-noir, peu esthétique pour des produits de terre cuite classiques. En
revanche, la substitution d‘une partie de l’argile plastique métropolitaine par le matériau
de Piton Rouge donne des produits d‘une bonne coloration rouge brique, mais d’un plus
fort retrait. L‘objectif étant de vaioriser au maximum les matériaux locaux, le fait de
devoir incorporer de grosses quantités (20 à 30 % en poids du mélange des matières
premières) d‘argile plastique inexistante à La Réunion, qui nécessitent donc d’être
importées, reste, malgré tout, assez peu satisfaisant.
-
ERGIIVRP-60866-FR 2001 SGRIREU 10
21
Ressources et valorisation des mat4rlaux argileux de La Rdunion
tufs, et la coloration, plus intéressante avec les scories (le mélange des deux
pouvant constituer un compromis))).
«Une composition du iype scorie ou tuf (2/3) et matériau argileux type i E U 005
(113) peut être envisagée comme point de départ pour des produits 100 % pays [...],
puis modifiée par le remplacement de «i’argile» locale par de I’argile plastique
-2 importée (10 %pour calibrage, 20 % à 30 %pour tournage,...).
La plage de cuisson paraît être entre 1050’ et 1150° pour des produits finis
conservant un certain degré de porosité et 1150O à 1200’ pour des produits
vitrifiés)).
J. Girel et V. Hermans ont recensé six artisans potiers sur l’île, qui travaillent de
manière totalement indépendante, sans structure professionnelle et sans lien apparent
avec la métropole. Selon eux, (( la production des céramiques fabriquées localement
manque de savoir-faire, d‘originalité, de couleur locale. II n’y a pas d’organisation pour
regrouper la profession ».
-
BRGhWRP-50866.FR 2001 SGWREU 70 22
Ressources et valorisation des matériaux argileux de La Réunion
Dans le cadre de l'étude des filières (( Roches et minéraux industriels de La Réunion », réalisée par
le BRGM en 1998, d'importantes ressources en matériaux plus ou moins argilisés avaient été
identifiées sur l'île (Rocher, 1998). La description lithologique de ces formations et leur
composition minéralogique ont été rappelées en début de ce rapport, dans le paragraphe 2.2, tandis
que leur localisation est reportée sur les cartes hors texte de l'annexe 3.
-c.
Dans le cadre de la présente étude, tous ces gisements potentiels en matériaux argileux ont été à
nouveau Visités, contrôlés, échantillonnés et photographiés (voir planches photographiques en
annexe 4). Leurs limites d'extension ont été vérifiées et parfois modifiées par rapport aux limites
antérieurement proposées par P. Rocher (op. cit.). Par ailleurs, d'autres gisements complémentaires
ont été pris en compte et échantillonnésdans le cadre de cette étude.
Dans le tableau 4, sont synthétisées les informations relatives à chacun de ces gisements, en guise
de légende aux cartes de l'annexe 3, à savoir :
- la description lithologique du matériau cartographié ;
- la commune, le lieu-dit du point de prélèvement des échantillons représentatifs sur chacun des
gisements, et le numéro des échantillons correspondants ;
- les numéros des photographies des aAleurements les plus caractéristiques, en particulier des
sites de prélèvement des échantillons (annexe 4).
A l'issue de ce travail de terrain, les 28 échantillons de matériaux argileux prélevés au total, à raison
de 30 à 50 kg par échantillon, ont été regroupés par grandes catégories lithologiques identifiables à
vue, à partir de critères simples tels que :
- le degré apparent d'argilisation du matériau ;
- sacouleur;
- l'appréciation de sa teneur en éléments sableux ou granuleux ;
- la présence ou non de fantômes des roches mères initiales (lapilli, scories, éléments de brèches
ou de coulées de lave,. ..).
23
Ressources et valorisation des matériaux argileux de La Réunion
Parmi ces quatre matériaux sélectionnés, trois d’entre eux avaient déjà fait l’objet
d’analyses minéralogiques en 1998 :
- REU O09 (Piton Bassin Martin)
- REU 005 (Hauts de Piton Saint-Leu)
- RE[J 006 (Piton Rouge).
L’analyse chimique des matériaux argileux de Piton Saint-Leu (REU 005) et de Piton
Rouge (REU 006) ayant déjà été effectuée en 2000 par J. GireI et V. Hermans dans le
cadre de leur étude (chapitre 2.3.1 .), elle n’a volontairement pas été refaite inutilement.
Ces auteurs nous en ont aimablement communiqué les résultats (tabl.3) qui ont fait
l’objet de nos commentaires du paragraphe 2.3.1,
En revanche, les matériaux argileux de Piton Bassin Martin (NSPi 3A) et de Bagatelle /
Sainte-Suzanne (A/SS 2), de composition chimique encore inconnue, ont fait l’objet
d‘une analyse chimique par fluorescence X dans les laboratoires du BRGM à Orléans.
-
Le rapport détaillé d‘analyses est joint en annexe 5, tandis que les résultats sont
regroupés dans le tableau 6.
9
0
- sa teneur en alumine est comparable à celle des altérites de Piton Saint-Leu (21,3 %
contre 21,6-22,2 %), mais sensiblement plus faible que celle de l’altérite de Piton
Rouge (27,2 %) ;
- sa teneur en éléments alcalins (Na10 i- &O) est quasi-nulle (inférieure B la limite
inférieure de dosabüité par cette méthode d’analyse), et tout à fait comparable à
celles des autres altérites (0,12 à 0,7 %).
A la lumière des différentes analyses et des tests de cuisson réalisés antérieurement, tant
par le C”i3 dans les années 1969 - 1972 (chapitre 2.1) que par J.Gire1 et V. Hermans
en 1999-2001 -chapitre 2.3.1), et compte tenu de la composition minéralogique et
chimique de ces matériaux argileux très atypiques, si on les compare aux matières
premières argileuses classiquement utilisées pour la fabrication de produits céramiques
du type terre cuite ou produits en grès (annexe 1), on savait au préalable qu’ils ne
pouvaient être utilisés à eux seuls, ni dans de fortes proportions, et qu’ils nécessitaient
d’être corrigés par l’ajout d’autres matières premières (chapitre 2.3.1).
L’idéal eut donc été d’adjoindre à ces altérites réunionnaises, à la fois de fortes
proportions d‘argile plastique et de sable quartzeux En. Mais l’un et l’autre sont quasi-
inexistants dans l’île, notamment les sables quartzeux, en raison de la nature
essentiellement basique (sous-saturation en silice) des formations volcaniques qui
composent son sous-sol.
de matières premières, on s’est donc efforcé d’en minimiser la proportion, sans nuire
pour autant à la qualité des produits cuits obtenus.
Elle se caractérise par sa plasticité trés élevée qui améliore la cohésion de la pâte et
renforce la résistance mécanique des produits cuits. Pauvre en fer et en titane, elle prend
une couleur claire (beigejaunâtre) à la cuisson.
Elle est particulièrement appréciée en France et en Italie, où elle est exportée, pour la
fabrication industrielle des carreaux céramiques, dans laquelle elle entre pour 5 %
environ dans la prépatation du mélange des matières premières.
On notera d‘ailleurs qu’au cours de leurs essais, Girel et Hermans (2001) ont égaiement
incorporé de fortes proportions de scories ou de fines de tuf (60 à 80 %) aux matériaux
argileux.
33
-
BRGWRP-50868.FR 2001 SGWREU I O
Ressources et valorisation des matériaux argiieux de La Réunion
Tous les tests de fabrication des produits céramiques ont été effectués dans les
laboratoires du BRGM à Orléans.
Compte tenu des difficultés rencontrées dans les années antérieures pour ajuster le
mélange optimum de matières premières, et en raison du grand nombre de matériaux à
tester ( 4 matériaux argileux, 2 pouzzolanes et 1 argile plastique), nous avons procédé
par étapes successives, les résultats obtenus après chaque série de cuissons déterminant
les nouveaux dosages expérimentaux à tester dans la série suivante.
Les compositions des 13 mélanges successifs sont regroupées dans le tableau 9.
Après séchage à l'étuve à 105 "C pendant 24 h, les matériaux bruts ont été mélangés
suivant les proportions pondérales fixées. Plusieurs opérations de broyage de i'ensembie
ont été conduites pour amener la granulométrie du mélange en dessous de -5 -2
d'abord manuellement au mortier, pour les mélanges M1 à M4, puis à l'aide d'un
broyeur à mâchoires et d'un broyeur à marteaux pour les mélanges suivanîs.
Après ajout d'eau, le malaxage de la pâte a été conduit jusqu'à obtenir une pâte
suffisamment plastique et cohérente (contrôle de la plasticité par la confection d'un petit
colombin).
Les éprouvettes d'essais ont été confectionnées ar ressage de la pâte dans un moule
P P
en acier, a une pression d'environ 30 à 50 kg/cm . Après démoulage, les éprouvettes ont
été séchées à l'air ambiant du laboratoire, puis séchées à l'étuve à 105 O C pendant 24 h.
Pour chaque mélange, 4 éprouvettes ont été confectionnées. Chacune a été soumise à un
essai de cuisson à 950 OC ou 1000 OC ou 1050 OC ou encore 1100 O C , dans un four
programmé pour effectuer une montée en température régulière, à raison de 100 O C par
heure, et un palier de deux heures à la température de cuisson fixée. Le refroidissement
du produit cuit se fait progressivement en plus de 12 h par extinction du four.
-
BRGhWRP-6086BFR 2W1 SGWREU 10 36
Ressources et valorisation des matériaux argileux de La Réunion
- mesure de l’absorption d‘eau après cuisson, après immersion dans l’eau pendant
48 h (ce coefficient d‘absorption d‘eau des tessons cuits donne une bonne
indication sur leur porosité ;il est souvent dénommé abusivement a porosité )) par la
majorité des céramistes, mais en toute rigueur, il est différent de la porosité réelle
qui doit être mesurée selon un autre protocole d‘essai).
Le rapport détaillé de ces essais avec les résultats obtenus est joint en annexe 7.
Dans une première série d’essais, les 4 matériaux argileux ont été testés avec
différents dosages de pouzzolanes et d’argile plastifiante (mélanges MI à M4).
- des coefficients d’absorption d’eau un peu élevés (13,7 - 19 % à 1050 OC pour les
mélanges MI à M3, mais de 24 % pour le mélange M 4 avec l’alterite de Sainte-
Suzanne) ;ceux-ci ne sont pas rédhibitoires pour la fabrication de briques pleines ou
creuses (les produits creux du sud de la région parisienne ont un coefficient
d’absorption d’eau de 17,8 % après cuisson à 1050 OC; les produits perforés
fabriqués avec du loess d’Alsace mélangé à une marne ont jusqu’à 33,3 % de
coefficient d‘absorption d’eau ;annexe 9). Les coefficients que nous avons obtenus
traduisent une forte porosité des produits, qui devra être sensiblement réduite dans
l’hypothèse d’un projet de fabrication de tuiles, par exemple.
Dans une deuxième série de tests (mélanges M5 à MlO), on a procédé à des essais de
mélanges des 4 matériaux argileux pris deux par deux dans des proportions différentes,
avec le même pourcentage (55 - 60 %) de matériaux pouzzolaniques et des teneurs en
argile plastifiante de 5 ou 10 %. On constate les résultats suivants :
- la teneur en eau de façonnage est un peu plus élevée qu'à l'habitude (25 - 32 %),
car on a travaillé volontairement en pâte assez molle ;
- les retraits de séchage sont très acceptables (environ 3 à 5 %) et assez homogènes ;
- -
les retraits de cuisson sont fdbles (1,4 2,6 % à 1050 OC ), un peu supérieurs à ceux
de la série précédente, mais bien meilleurs que certains reîmits constatés sur des
produits industriels (annexe 9) ;
- les produits sont rouges ou brun-rouge après cuisson à 950 O C , voue 1000 OC,mais
comme les précédents, ils demeurent brun-rouge à 1050 - 1100 "C ;
- les coefficients d'absorption d'eau restent globalement assez élevés (i7 - 23,4 % à
1050 OC), toujours un peu plus élevés dans le cas de l'altérite de Sainte-Suzanne
(mélange M 10) ; cela peut s'expliquer à la fois par le mode de préparation des
éprouvettes (pression relativement modeste BU pressage, entraînant un faible serrage
des particules), par i'abondance des matériaux de nature sableuse (60 % de
pouzzolanes), et par la très faible proportion de liant argileux (5 à 10 % d'argile
plastique).
Dans une troisième série ( mélanges M 11 à M 13), nous avons volontairement limité
la proportion d'altérites à 20 ou 25 %, au lieu de 35 à 40 % dans la série précédente,
maintenu le faible pourcentage d'argile plastique (5 à 10 %), et augmenté la proportion
de pouzzolanes à 70 % au lieu de 55 - 60 %. On enregistre les résultats suivants :
- une teneur en eau de façonnage analogue aux précédentes ;
- des retraits de séchage toujours acceptables et comparables à ceux des séries
précédentes ;
- des pertes au feu encore meilleures que les précédentes et toujours inférieures à 4% ;
- des produits cuits un peu plus clairs que les précédents, rouges ou brun-rouge, même
à 1050 OC ;
- des coefficients d'absorption d'eau meilleurs que les précédents, notamment dans le
cas du mélange M 13 où il reste inférieur à 17 % pour une température de cuisson de
1050 OC ;il est voisin de 15,4% pour une cuisson à 1100 O C .
En conclusion à ces essais, il faut admettre qu'il est tout à fait possible de fabriquer des
produits de terre cuite par pressage de la pâte, en adoptant des mélanges dans lesquels :
I Pour chaque composition, 4 éprouvettes ont été confectionnées en pâte assez molle
(18,4 à 23 % de teneur en eau de façonnage), par pressage dans un moule métallique.
Après séchage, les éprouvettes ont été cuites aux températures suivantes : 1050 - 1100 -
1150- 1200 OC,un début de fusion étant constaté à cette dernière température, selon le
même protocole qu’indiqué précédemment (5 3.3.2). Les mêmes mesures ont égafement
été faites sur les éprouvettes crues, sèches et cuites. Les résultats détaillés de ces tests
sont joints en annexe 7, et les photographies des produits cuits sont regroupées en
annexe 8.
Les retraits à la cuisson sont très faibles (OJ3 à 1,72 %) jusqu’à une température de
cuisson de 1100 OC, mais augmentent bruiaiement à 1150 OC (4,lO à 8,96 %), tandis
qu’à 1200 OC, les éprouvettes sont plus ou moins fondues en un matériau vitrifié et très
vésiculaire, de couleur brun noir, très peu poreux (coefficient d’absorption d‘eau de
0,20 à 0,33 %) (annexe 8).
Dès 1150 OC,on obtient un matériau grésé assez satisfaisant, de couleur rouge foncé,
peu poreux (coefficient d’absorption d’eau de 1,28 à 6,23 %). Mais le palier de cuisson
est assez court entre 1100 et 1200 O C , le début de fusion du matériau devant se situer
vers 1170- 1180OC.
Parmi les trois essais de fabrication, le meilleur résultat semble avoir été obtenu avec le
premier dosage de matières premières (mélange A ) qui renfermait davantage de
fondant (feldspath turc) et de sable siliceux.
De nouveaux essais devraient être entrepris dans le cadre d’une étude complémentaire,
en réduisant à 10 % la proportion d’altérite trop riche en fer, en ramenant à environ 20
% la proportion de pouzzolanes, en augmentant sensiblement la proportion de feldspath
et surtout de sable siliceux (respectivement 35 % et 20 %), et en utilisant environ 20 YO
d’argile plastique.
Une telte composition devrait entraîner un palier de cuisson beaucoup plus long et des
produits de grès de meilleure qualité, pour une cuisson à environ 1150 1200 OC -
(monocuisson rapide des carreaux). Si ces nouveaux tests étaient positifs, des essais
technologiques de fabrication en usine pilote devraient alors être effectués, mettant en
œuvre de plus grosses quantités de matériaux.
-
BRGIWRP-50885FR 2001 SGWREU 10
43
Ressources et valorisation des mafériaux argileux de La Réunion
L’arrêté du 9 septembre 1997 stipule, dans son article 11, dans le cas d’une décharge de
classe 2 (déchets ménagers et assimilés) : ((La barrière de sécurité passive est
normalement constituée par le substratum du site qui doit présenter, de haut en bas, une
-’
perméabilité inférieure à 1.10 m / s sur au moins 1 métre et inférieure à 1.106 m/s sur
au moins 5 mètres. Lorsque la perméabilité naturelle du substraîum ne répond pas à ces
exigences, des mesures compensatrices pourront être proposées par l’exploitant pour
assurer un niveau de protection équivalent. Ces propositions et leurs justifications
doivent figurer dans le dossier de demande d‘autorisation. n
Diverses substances minéraies naturelles, telles les ocres, sont couramment utilisées
dans l’industrie en tant que pigments industriels, notamment dans la fabrication de
certains émaux pour produits céramiques, dans la fabrication des peintures, pour teinter
les mortiers dans le bâtiment, pour l’élaboration de certains papiers et dans les métiers
d’art
En raison de leurs colorations naturelles (brunes, rouges, oranges, ocre ...), dues à leurs
fortes teneurs en fer et en tiîane, sous forme d‘oxydes et d’hydroxydes (voir analyses
chimiques en annexe 5 et tableau 3), une bonne partie des altérites de La Réunion
pourrait être utilisée en tant que pigments naturels. A titre indicatif, on trouvera en
annexe 10 la composition chimique et quelques exemples d’utilisations des pigments
ocreux commercialisés par le Comptoir des Ocres en Bourgogne.
4 Conclusions
Les analyses minéralogiques et chimiques ont montré qu’il ne s’agit pas d’argiles à
proprement parler, mais d‘altérites peu plastiques, de consistance généralement limono-
sableuse et grumeleuse, particulièrement pauvres en silice, en éléments alcalins et
alcalino-terreux, mais en revanche, très riches en hydroxydes de fer.
En revanche, l’étude a montré qu’en limitant la proportion de ces altérites à environ 20-
25 % du mélange initial de matières premières, dont l’essentiel (60-70 %) serait
constitué par un mélange de scories basaltiques et de tufs de Saint-Pierre concassés et
criblés à environ 500 pm (avec une majorité de tufs, plus favorables que les scories, car
ils renferment moins d‘alcalino-terreux), et avec un ajout de 5 à 10 % d‘argile plastique
(qu’il faut envisager d’importer à La Réunion à partir d’un pays voisin, tels que
Madagascar ou des pays d ‘ a q u e de l’Est ou Australe, car aucun gisement d’argile n’y
est actuellement connu), il était tout à fait possible de fabriquer des produits de terre
cuite par pressage et cuisson à 1 O00 -1 050OC.
Les produits cuits obtenus ont des caractéristiques tout à fait acceptables, parfois
meilleures que celles des briques fabriquées actuellement en métropole, sauf toutefois
leur porosité qui reste élevée en raison de la faible proportion d’argile utilisée.
L’étude a également montré qu’avec la même proportion d’altérites (20-25 %), environ
50-55 % de pouzzolanes de Saint-Pierre et 20 à 25 % d’argile plastique, on pouvait
fabriquer des produits de terre cuite (briques, tuiles, claustres...) par extrusion
(a filage D). Les premiers essais de laboratoire effectués nécessitent néanmoins d‘être
confirmés par des tests complémentaires.
Par ailleurs, des essais préliminaires de fabrication de carreaux de grès ont montré que,
sous réserve d’essais complémentaires, cette fabrication pouvait être envisagée, à
condition d‘utiliser un mélange de matières premières composé d‘environ 2 0 % de
pouzzolanes, 10 % d’altérites, 30-35 % de feldspath sodique ou sodi-potassique, 20 %
d’argile plastique. La vitrification du tesson devrait avoir lieu pour une température de
cuisson d‘environ 1150-1200°C.
-
BRGWRP-5O86B.FR 2001 SGWREU 10
45
Ressources et valorisatlon des matériaux argileux de La RBunion
Par ailleurs, en raison de leur composition chimique et de leur forte coloration jaune,
ocre, rouge ou brune, due à leur très forte teneur enhydroxydes de fer, ces aitérites
pourraient également êîre utilisées pour la fabrication de pigments naturels à usages
industriels, au même titre que les ocres de Provence et de l’Auxerrois, toujours
exploitées de nos jours.
Des essais de fabrication de ces pigments en laboratoire devraient être entrepris sur
divers échantillons de ces altérites, pour vérifier la qualité des produits obtenus en
fonction des spécifications industrielles exigées par les utilisateurs.
-
BRGIwRP-60866-FR 2001 SGWREU I O 46
Ressources et valorisation des matériaux argiIeux de La Réunion
5 Bibliographie
CERIC (1972) - Projet de création d'une briqueterie à Saint-Paul - Etude de faisabilité
pour la S.A. «Les Céramiques Réunionnaises)),juillet 1972.
CTTB (1969). Compte rendu de recherche sur des argiles de la Réunion - Préfecture de
La Réunion - Bureau de Promotion industrielle. Compte-rendu du Centre Technique
des Tuiles et Briques, dossier 6792,17 avril 1969.
CTTB (1972) - Compte rendu de recherche sur les matières premières provenant de
l'île de La Réunion. CERiC. Dossier 8332,26 janvier 1972.
Girel J., Hermans (2001). Etude de faisabilité d'une filière céramique à La Réunion.
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Q Rapport de synthèse et annexes (expériences 1,2 et 3), février 2001.
Guillaume J.C. (1997) - Le travail de l'ocre dans l'Auxerrois 1763 - 1966. Une
industrie rurale. Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne. Editions de
l'Armançon, 474 p.
r^
Thibaut P.M., Cruchet M, Rançon J.P., (2001) - Evaluation des ressources et potentiel
de valorisation des matériaux pouzzolaniques de La Réunion. Rapport BRGMRP
50865 FR- 2001 SGR/REU 11, juin 2001.
48
Ressources et valorisation des maténaux argileux de la Réunion
Annexe I
Annexe 2
~ésu/tatssyn fhét i ~ u e s
des expériences de cuisson
/ M e s avec
e
(d’après J. Giref et V. Hermans, 2ûûl)
nnexe 3
B R G I M / R P - ~ O ~ ~ -~2001
- F R SGWREU II)
Ressources ef valorisation des matériaux argileux de La Réunion
Annexe 5
e de S a i ~ t - ~ i e r r e ,
Demandeur THIBAUT
REM
Provenance des échantillons REUNION
Nature des prélèvements
No ANA H6012B13
No de demande 1500566
No d'affaire
No de compte WE238
fa6oraroKe Analyse chimiquo par fluorescence X
Responsa6/e B. BOUSIER
Visa A. Gadalia
-
BRGM Analyse
3. o v m m Cloud. Gvilicmin. B.P. 6009.45050 Orliani cnder 2, fivnio
W6phons. 1331 02 38 64 30 17. i&lkopicu<, 1331 02 30 64 IV 2s. T6lcx. BiGM 780258 F
05.JUL.01 BRGM ANALYSE PegeN" 2
Etude H6017.û Demande 1500566
Les analyses suivantes ont éié réalisées dans le laboratoire : Analvse chimisue nar fluorescence X
Commentaire du laboratoire :Ce rapport annule e t remplace le rapport d'enalyçe no H6012B du 23103101. Les résultats sont
exprimés sur produit séché i 10!i°C.
RESULTATS :Sauf remarque parIiculi8re. les résultats sont exprimés en valeurs pondérales sur produit brut FE203 seul est la teneur en
fer total dans i'échantillon, exprlmé sous forme d'oxyde. Fe203 exprime la teneur en fer ferrique de l'échantillon lorsque le fer ferreux est
dos6 (exprim6 sous la forme FeO). La pr6cision moyenne pour les éléments majeurs est de 2% relative en milieu da gamme. La précision
moyenne pour les éléments trace est de 10%relative en milieu de gamme.
BRGM ANALYSE Efude H6012B Oemands No 1500566 PageNo 3
Unité
9
39.5 16.1
26.4 10.4
......................
. ....................................... ......
xyde de Calcium % LDI 0.1 < o. 1 5.2
... .... .......II..._.._.-III.. .
xyde do Magnésium % LOI 0.2 0.4 2.4
____
.... 1--~
_-_._II_-__.
_I_
0.19 2.29
Annexe 6
Les compositions, mesures et essais sont présentés pour chaque mélange dans les
pages suivantes.
Annexe 8
Essais de fabrication
its de terre cuite
BRGMRP-50866-FR - 2001 S G W E U 10
Ressources et valorisation des matériaux argileux de fa Réunion
nnexe 9
Û R G I W R P - S ~ N ~ ~-- 2001
F R SGR/REU 10
Ressources et valonsafion des matériaux argileux de La Réunion
Annexe
OCRE JAUNE
_CR-!ROU.G.E
H.EMAT!T.E
Quslquo exomploa d'uülisaliona
OCRE JAUNE
Présentation
rn En poudre
O OuBrut
d'extraction de
carriere
ANALYSE CARACTERISTIQUES
CHIMIQUE TECHNIQUES
. MgO0.21%
P,O,O.42%
ERGM/RP-50866-FR
Ressources et valorisation des matériaux argileux de la Réunion
OCRE ROUGE
Présentation
O En poudre
ANALYSE CARACTERISTIQUES
CHIMIQUE TECHNIQUES
O Si0261.52% Avec 20% d'eau
e Al,O, 12.97%
e Fe,Oj 22.24%
O K,O1.03%
O Na,OO.I%
O TiO,0.62%
O CaO0.06%
MgO0.26%
0 P,0,0.29%
O P.F. 1.6%
HEMATITE
Présentation
Enpoudre
Ou Brut d'extraction
de carrière
CARACTERISTIQUES
ANALYSE CHIMIQUE TECHNIQUES
SiO,37.41% Avec 20% d'eau
Al,O, 12.76%
s Fe,O, 37.40%
K,O1.12%
rn Na,O0.05%
TiO,0.60%
CaO0.83%
O MgO0.51%
e MnO0.02%
e P,OO.46%
Exemples d'utilisations :
A L'HUILE 100 g de terre colorante
30 à 100 g d'huile de lin clarifiée
2 à 8 g de siccatif
1à 3 g de cire d'abeille purifiée
ACRYLIQUE 100 g de terre colorante
40 à 60 g de liant acrylique
eau en quantité suffisante
A LA BiERE 1 litre e t demi de bière
6 cuillères à soupe de terre colorante
EN BADIGEON 2 kg de lait de chaux
400 g d'alun
500 g de blanc de Meudon
10 litres d'eau
terre colorante en quantité suffisante
EN MORTIER Mélanger à sec :
chaux
sable
terre colorante
humidifier en suite, au fur et à mesure
BRGM/RP-50866-FR