Matériaux Ifp
Matériaux Ifp
Matériaux Ifp
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I - RÉGLEMENTATION ................................................................................................................. 2
VII - ORDRE DE GRANDEUR DU PRIX RELATIF DES MÉTAUX LES PLUS UTILISÉS
DANS LES INDUSTRIES DE PROCÉDÉ ............................................................................... 56
I- RÉGLEMENTATION
La règlementation européenne et française (arrêté du 15 mars 2000) définit les équipements sous pression
(ESP) de la manière suivante :
Échangeurs
Fours
Récipients Colonnes
Ballons
Réacteurs
Tuyauteries Lignes
Corps de :
Robinets
Accessoires sous pression
Clapets
Filtres
Les accessoires qui protègent les ESP contre les excès de pression (soupapes, disques de rupture) sont
aussi considérés comme ESP, et sont donc soumis aux mêmes règles.
P
D MEQ 1049 D
"Le personnel chargé de la conduite d'équipements sous pression doit être informé et compétent pour
surveiller et prendre toute initiative nécessaire à leur exploitation sans danger.
Pour les équipements sous pression répondant aux critères de l'article 15 (1) du présent arrêté, ce personnel
doit être formellement reconnu apte à cette conduite par leur exploitant et périodiquement confirmé dans cette
fonction."
L'utilisateur est directement concerné par ces notions, afin de garantir sa propre sécurité et celle de
l'ensemble de l'installation.
P
D MAC 2130 B
La pression intérieure tend à faire éclater l’ESP. Des dispositions préventives sont donc à prendre.
Dans la paroi d’un ESP les efforts de traction ne sont pas répartis de façon homogène. Localement la
paroi peut être très sollicitée en traction.
Flèches rouges: efforts de traction induits dans le métal sous l’effet de la pression interne de l’ESP.
Flèches oranges: efforts de traction résiduels induits par la soudure s’ajoutant aux efforts de traction
évoqués ci-dessus.
On constate ainsi des concentrations d’efforts de traction réparties de façon très hétérogènes dans la
paroi de l’ESP, et qu'il peut y avoir des risques de fissuration si le métal est localement fragile, là où
sont concentrés les efforts.
Les conditions de service (P, T), ainsi que le caractère corrosif du produit utilisé vont influencer
directement le choix :
- du matériau
- de l'épaisseur
B - LES ACIERS
Les procédés mis en jeu dans l’industrie nécessitent des contenants (capacités et tuyauteries) résistants :
L’acier reste le matériau de base utilisé, en raison de son coût et de ses caractéristiques mécaniques.
Définition : l’acier est un alliage de fer et de carbone, caractérisé par une teneur en C inférieure à 2 %, et
auquel des métaux peuvent être ajoutés pour augmenter certaines caractéristiques mécaniques.
Ferrailles
Charbon à coke Cokerie
1250 °C
Fonte
Préparation
liquide
Haut
fourneau
Électrodes
Wagon poche
Acier liquide Acier liquide
1600 °C
D MAC 1041 A
STATION
D'AFFINAGE
COULÉE
Coulée en lingotiéres Coulée continue
Brames
Blooms Réchauffage
Réchauffage lingots Bloomings stabling
Brames
Profilés plats
D MAC 1042 A
Train continu à larges bandes
Profilés
Train à profilés Blooms
Élaboration de l'acier
Le passage de la fonte liquide à l'acier nécessite une diminution des teneurs de pratiquement tous
les éléments comme le montre la comparaison ci-dessous :
%C % Si % Mn %P %S
L'affinage de la fonte consiste en des réactions d'oxydation très rapides provoquées par la mise en
contact de l'oxygène gazeux avec le métal liquide, dans des conditions très éloignées de l'équilibre
thermodynamique avec les autres éléments présents. Ces réactions peuvent s'écrire :
C + 1/2 O2 CO
C + O2 CO2
Si + O2 SiO2
Mn + 1/2 O2 MnO
Fe + 1/2 O2 FeO
2 Fe + 3/2 O2 Fe2O3
Les oxydes produits par les quatre dernières réactions contribuent, avec les autres oxydes
constituant la charge du convertisseur, en particulier la chaux, à la formation d'un laitier liquide,
de densité plus faible que le métal liquide et qui surnage à sa surface.
Trou de coullée
Profil de
l’usure
Métal Poche
de coulée
D MAC 1045 A
du bain peut atteindre un diamètre de
750 mm pour les fours mono-électrode
de forte puissance, (140 MVA), qui Acier
peuvent mettre en œuvre des intensités
atteignant 140 kA.
• phase de réduction : la phase précédente conduit à un métal très oxydé (riche en FeO) qu'il faut
réduire.
La désoxydation (ou réduction) a lieu au cours de cette étape par l'introduction d'additions
désoxydantes comme le ferro-silicium ou l'aluminium ; on obtient des aciers calmés au silicium
ou l'aluminium.
La mise à nuance a lieu au cours de cette étape par additions de ferro-alliages ou autres tels que
Fe-Mn, Fe-Nb, = Fe-V, Si-Mn, etc. L'addition de manganèse permet de piéger le soufre sous forme
de MnS et d'éviter la formation de FeS qui constitue avec le fer un eutectique à bas point de fusion
dont la présence compromettrait l'aptitude au travail à chaud de l'acier.
Après traitement en poche, la teneur totale des éléments résiduels S, P, O, N, H peut atteindre des
niveaux très bas de l'ordre de 50 ppm.
Un métal est formé d’une multitude de petits volumes polyédriques appelés grains (monocristaux) dont la
taille varie en général de 2 à 20 μm, et qui sont limités par des surfaces appelées joints de grains.
Si tous les grains sont identiques, on parle de matériaux monophasés. Si les grains sont de nature différente,
le matériau est polyphasé.
Surface observée
au microscope
à balayage
Doc ENSAM
Surface observée
au microscope
optique
Doc ENSAM
D MAC 200 B
D MAC 217 B
L'orientation du réseau cristallin propre à chaque grain est différente et le matériau est dit polycristallin.
Dans le cas très particulier où le matériau n'est constitué que d'un seul grain, il est dit monocristallin.
Joint de grain
Grain Grain
D MAC 201 B
D MAC 200 C
Monocristal Polycristal monophasé
De ces deux types de structures cristallines dépendent la répartition du carbone et les propriétés mécaniques
de l’acier.
À chaud dans le fer , le carbone se loge facilement dans les cristaux, et il est possible d’obtenir une
phase cristalline homogène pouvant contenir jusqu’à 2,11 % de carbone, l’austénite.
(a)
(c)
D MAC 218 B
(b)
À froid, le fer ne peut contenir que 0,02 % de carbone. On aura donc toujours coexistence de deux
phases, ferrite + un cristal riche en carbone :
- soit la cémentite (carbure de Fe - Fe3C, à 6,67 % de C)
- soit la perlite (89 % de Fer et 11 % de cémentite, à 0,77 % de C).
(a) (c)
D MAC 217 C
(b)
00529_L_F © 2010 - IFP Training
14
°C
Aciers Fontes Fe3C
CC
1536 1
1400 LIQUIDE
γ+L Fe3C + L
Ferrite + Austénite Austénite γ CFC
1145
906 γ + Fe3C + (graphite ds fontes)
γ
721 +α
Fer α
α + Fe3C + (graphite ds fontes) CC
(a) (b) (c) %C
0
0,02% 2% 4,3%
6,93%
100% Fe3C
Ferrite
D MAC 1620 A
Perlite
Atome de fer
Atome de carbone
D MAC 219 B
Atome de fer
Atome de carbone
D MAC 219 D
D MAC 219 C
Atomes de carbone dans fer "α" ⇒ FERRITE (F)
(teneur maximum possible 0,0218 % à 727 °C) Atomes de carbone dans fer ⇒ CÉMENTITE (Fe3c)
La présence d’éléments gammagènes (Ni, Mn) permet d’obtenir des formes d’austénites métastables.
Différents essais déterminent les caractéristiques mécaniques des matériaux, parmi lesquels il est possible de
citer :
- l’essai de traction
- l’essai de fluage
- l’essai de dureté
- l’essai de flexion par choc (caractérisation de la résilience)
Section So
F F
D MAC 202 A
Longueur entre repères o
L’effort de traction F s’exerce sur la section So et développe dans cette section une contrainte
(sigma) appelée charge unitaire.
effort de traction F
= contrainte = =
section So
R
Rm B
C
A
Re
Allongement de
striction
Allongement réparti
0 L - Lo e
e= A%
Lo
Lo
Lu
So S Su
L
D MAC 203 A
C’est cette valeur de la limite élastique qui est généralement prise en compte dans les
normes produits et dans les règles de calcul utilisées dans les codes de construction.
R R R
Rr Rp Rp
0,2 0,2 0,1
D MAC 204 A
Zone élastique Zone élastique
rectiligne non rectiligne
- la résistance à la traction Rm
Lu – Lo
- l’allongement pour cent après rupture A % = . 100
Lo
So – Su
- le coefficient de striction Z % = . 100
So
En effet, si l’on effectue des essais de traction sur le même acier à des températures différentes, on
l
obtient les diagrammes = f suivants :
l
σ σ σ
T1 °C T2 °C T3 °C
D MAC 205 A
Types de diagrammes à différentes températures
l
l
Aux hautes températures, on assiste à un effondrement des caractéristiques de résistance ainsi qu’à
un phénomène de fluage vers 450°C pour de nombreux aciers.
1000
R N/mm2
Ac C
500
Alu
250
D MAC 1622 A
0
0 0,2% dL % 1
Re et Rp en N/mm2
Pour les aciers, l’influence de la température ne peut être négligée à partir de 400°C environ.
Lors d’un essai de fluage, le relevée de l’allongement subit par l’éprouvette en fonction du temps pour
une contrainte et une température constantes, donne le diagramme ci-dessous.
Rupture par
éra
p fluage de
Tem re à
r i eu l'acier carbone
pé
su
Contrainte et
température
Allongement initial
constantes
D MAC 207 A
provoqué par
la charge de traction constante Temps (année)
- la charge produisant la rupture à une température donnée en un temps donné. Cette valeur
intervient dans le calcul après avoir été affectée d’un coefficient de sécurité convenable
Cette valeur permet de définir un taux de travail respectant les impératifs dimensionnels de
certains matériels.
Le fluage est particulièrement sensible pour les tubes de four portés à haute température. Une
élévation excessive des températures de peau conduit à une augmentation de ce phénomène et
diminue fortement la durée de vie des tubes.
C’est l’explication des hernies qui apparaissent sur les tubes de chaudières et de fours dans le cas où
un dépôt interne (tartre, coke, …) a modifié de façon notable les transferts thermiques et par
conséquence, la température du métal.
Pour améliorer la tenue au fluage des matériaux, on incorpore aux alliages des éléments tels que la
chrome, le nickel, le molybdène, le tungstène, le titane, etc.
Plusieurs test existent : essai Brinell, Vickers, Rockwell. Le principe est le même, ils différent
simplement par la forme du “pénétrateur” utilisé, adapté au type de matériau à caractériser.
Photo Mitutoyo
F
Épaisseur
D
h
D MAC 211 A
d
h
Utilisation du test de dureté : ce test est surtout utile en mécanique, pour caractériser des matériaux
spécifiés pour un frottement métal /métal (par exemple garnitures, paliers, roulement à billes). C’est un
test simple qui peut être aussi utilisé pour vérifier la ductilité des aciers (après recuit par exemple, ce
qui évite d’utiliser une éprouvette).
Allongement Allongement
élastique plastique
- Réversible - - Irréversible -
D MAC 2131 A
F F
La structure du métal contient des défauts comme des atomes d’éléments d’addition, des précipités de
phases dures, des dislocations enchevêtrés, des joints de grains qui font obstacles au déplacement
des dislocations jusqu’à bloquer leur mouvement. De ce fait, si les contraintes locales dépassent la
résistance élastique de la structure, il y a rupture inter-cristallines et fissurations.
F F
Allongement Rupture
élastique fragile
- Réversible -
D MAC 2131 B
F F
• Au voisinage du défaut
Fissure
D MAC 1528 C
La structure locale ne peut se déformer au-delà de son allongement élastique
=> ruptures de liaisons inter ou transgranulaires, la fissure se propage
jusqu'à la rupture de la paroi
La connaissance des caractéristiques déduites de l’essai de traction peut être suffisante puisque des
ruptures peuvent être obtenues en-dessous de la limite élastique dans des conditions particulières qui
rendent le métal fragile.
- la triaxialité des contraintes (l’entaille pratiquée sur une éprouvette de flexion par choc
simule ce système triaxial)
- l’abaissement de la température
- l’augmentation de la vitesse de déformation
- l’augmentation de la dimension des pièces
Un des moyens le plus classique et le plus ancien pour caractériser la fragilisation du métal sous
l’action d’un choc est l’essai de flexion par choc sur éprouvette entaillée.
L’essai consiste à mesurer sur un “mouton de Charpy” l’énergie nécessaire pour rompre, par choc,
une éprouvette entaillée en son milieu.
Axe de rotation
Paliers du pendule
Échelle
Index à frottement Angle de la pointe
Tige du pendule du couteau
X
Marteau
Bâti de la machine
30°
Arête
du couteau
Arête
Appuis du couteau 2 à 2,5
X
10
55 10
Rayon de courbure
8
2
1
1à 40
b – Principe de l’essai
Le couteau est écarté de la verticale à une hauteur ho qui correspond à une énergie de départ W0
(généralement 300 Joules).
G
ho
G
h1
W=Pxh Wo = P x ho
D MAC 209 A
P = poids en N P = poids en N
h1 = hauteur (m) ho = hauteur (m)
La limite élastique correspond à la contrainte de la rupture. Pous les codes de construction, cette
température correspond à une résilience de E = 27 J.
Il existe une corrélation entre dureté et résilience : cette relation est utilisée pour réaliser des tests non
destructifs de vérification de la résilience des équipements potentiellement fragiles. En effet, les
inspecteurs vérifient la dureté d’un équipement à l’aide d’un marteau et d’une bille. Si ce test est
positif, la résilience l’est également. Dans le cas contraire, des précautions sont à prendre dans le cas
d’utilisation de l’équipement en température.
T1
Fragile
Ductile
T2
D MAC 018 B
0
Température de transition TT
(entre limite d’élasticité et contrainte de rupture)
T2 < TT < T1
5- RUPTURE FRAGILE
À basse température, les aciers deviennent très fragiles. La rupture est un événement fortement
redouté dans l’industrie.
Partant d’acier Carbone, une conversion poussée peut être effectuée dans le but d’éliminer les
dernières impuretés (libérant du gaz). L’acier dit “calmé” est ainsi obtenu. C’est un acier pour lequel
une résilience est garantie. Il est ductile jusqu’à - 49°C. Une addition d’aluminium est souvent
effectuée pour atteindre cette propriété.
Cet acier calmé est donc un acier qui ne génère plus de gaz en fin de traitement (terme anglais : “killed
steel”).
Pour les aciers réfractaires ferritiques, avec Cr et Mo à structure polyphasée, une meilleure résistance
à chaud est obtenue, mais le domaine ductile est réduit. La température de transition peut être
positive, et elle augmente avec le temps (elle peut augmenter de 10-15°C sur la vie d’un équipement).
Les aciers austénitiques ont une structure monocristalline qui maintient le métal ductile à basse
température. C’est le cas des aciers contenant 3,5 % Ni, 9 % Ni. Ces aciers n’existent que sous forme
de tôles, pour des bacs par exemple. Pour les autres réalisations, des inox sont utilisés (exemple
18/8).
Compte-tenu de la fragilité des aciers réfractaires, les épreuves doivent être faites à l’eau tiède :
- Auto réfrigération : refroidissement important créé par le produit lui-même, dans la capacité
ou la conduite.
Exemple : décompression d’un liquide à forte tension de vapeur
- Inertage d’un réacteur avec de l’azote liquide
- Ré-épreuve
C Mn Si Al Ni Cr Mo V W Co Cu S P Ti Ta Nb
Limite élastique
Allongement
R à température élevée
Résistance au fluage
Résistance à la fatigue
ACl
AC3
Plage austénitique
Grosseur du grain
Tendance à la surchauffe
Résistance à l'oxydation
Fragilité à chaud
Trempabilité
Dureté
Stabilité au revenu
Formation de carbures
< – 196 Inox 18/10 à l’azote ou 18/10 ou 18/12 ou 304 L (C < 0,035 ; Si < 1 ; Ni
6,5 ; Cr 18 ; Mn 8 ; N2 0,15)
À noter : avec le temps, l’acier flue. En pratique on recommande 400°C plutôt que 450°C.
En résumé :
• Mou • Dur
F T° Transition
F
peut
augmenter
FROID dans le temps
CHAUD
Précautions à prendre :
• Arrêt
• Épreuve hydraulique
• Démarrage
F F
TEMPERATURE
DE TRANSITION
D MAC 1624 A
Paroi froide Échauffement brutal Paroi refroidie déformée
Jet d’eau
incendie
D MAC 1624 B
Fer + Carbone
Carbone < 2 %
Aciers spéciaux +
Chrome
ou Nickel mini 5 %
ou Molybdène
Fer + Carbone
Aciers inoxydables Carbone 1,2 %
Chrome > 10,5 %
Les aciers alliés sont des aciers spéciaux, auxquels l’aciériste ajoute des éléments d’alliage (minimum
5 %).
- chrome - aluminium
- molybdène - vanadium
- silicium - nickel
- titane - manganèse
- niobium - azote
- zirconium - cuivre
Les aciers inoxydables sont des aciers alliés avec un chrome supérieur ou égal à 10,5 % et un
carbone inférieur à 1,2 %, selon définition de la norme EN 10020.
Les tableaux des pages suivantes donnent quelques exemples du système de symbolisation.
Symbolisation Définition
Il s’agit d’aciers dont aucun élément d’alliage ne dépasse 5 %. La symbolisation est donnée par la
composition chimique de l’acier.
Exemple :
15 CD 2,05
% C . 100
Éléments d’addition
Teneurs en éléments
d’addition
x 4 pour C, K, M, N, S
x 10 pour les autres
Symbolisation Définition
Z 10 C.D 5,05
désigne un acier
fortement allié
% C . 100
Éléments d’alliage
Teneurs en % des
éléments d’alliage
Symbolisation Définition
Les tableaux des pages suivantes donnent quelques exemples du système de symbolisation.
Leur désignation utilise pour premier symbole la lettre C suivit d’un nombre à deux ou trois chiffres
exprimant la teneur moyenne en carbone exprimée en centième de pour cent.
Exemple : 35 Cr Mo 4 (ex. 35 CD 4)
NF EN 10028 partie 2
Les tableaux ci-dessous établissent, à titre indicatif, une comparaison entre les nuances d’aciers et
d’alliages réfractaires définies par la norme NF A 36-209 et les nuances de la forme NF EN 10028-7.
Désignation selon Désignation selon Désignation selon Ancienne norme Nuance AISI
la NF EN 10028-7 NF A 36-209:19901 NF EN 10088-1 selon NF A 35574
et 575
X3CrTi17 Z4CT17
X2CrTiNb18 Z3CTNb18
X2CrMoTi18-2 Z3CDT18-02
1 La norme NF A 36-209:1990 ne prend pas en compte les aciers inoxydables ferritiques ou martensitiques. Les
correspondances des désignations ont été établies en se référant à la norme NF A 35-573:1990 relative aux produits
plats en aciers inoxydables d’usage général (remplacée depuis Novembre 1995 par la NF EN 10088-2).
Désignation selon la NF
EN 10028-7 Désignation selon
Nuance AISI
NF A 36-209:19901
Symbolique
Aciers réfractaires
A199 Gr T11
11/4 Cr - 1/2 Mo A387 Gr 11 A335 Gr P11
A213 Gr T11
A 182 Gr F11
Type 321H A240 TP321H A312 Gr TP321H A312 Gr TP321H A182 Gr F321H
18 Cr - 10 Ni - Ti A376 Gr TP321H A376 Gr TP321H
Type 347 A240 TP347 A312 Gr TP347 A312 Gr TP347 A182 Gr F347
18 Cr - 10 Ni - Cb A376 Gr TP347 A376 Gr TP347 A336 Gr F8c
Type 347H A240 TP347H A312 Gr TP347H A312 Gr TP347H A182 Gr F347H
18 Cr - 10 Ni - Cb A376 Gr TP347H A376 Gr TP347H
Cupro-nickel B171 alloy 706 B466 alloy 706 B111 alloy 706
(90 Cu - 10 Ni)
Cupro-nickel B171 alloy 715 B466 alloy 715 B111 alloy 715
(70 Cu - 30 Ni)
F/S0 (N/mm2)
800
%C
700 1, 05
C
0,5 0 %
600
0, 35 % C
500
400 0 , 20 % C
300 0 ,0 5 % C
200
D MAC 2158 A
100
Allongement (%)
5 10 15 20 25 30 35
KV (daJ)
30
0,01% C 0,1% C
25
20 0,2% C
15
0,3% C
10 0,45% C
5 0,65% C
D MAC 2159 A
2,8
Mn Cr + Mo + V Ni + Cu
Cequ = C + + +
6 5 15
La structure à gros grains des aciers calmés par addition de silicium a une température de
transition ductile-fragile relativement élevée. Ces aciers ne sont donc généralement pas spécifiés pour
une utilisation à basse température, mais cette structure à gros grains est plus résistante au fluage et à
la graphitisation, ce qui la rend intéressante à haute température.
La structure à grains fins des aciers calmés par addition de silicium et d’aluminium ou
d’aluminium seul offre un meilleur comportement à basse température. Ces aciers sont donc
généralement spécifiés pour des applications nécessitant de bonnes caractéristiques de résistance à
la flexion par choc.
Cette structure est de plus bénéfique en service hydrogène, H2S ou amines. Elle offre une meilleure
résistance face aux phénomènes de fragilisation par l’hydrogène et de cloquage (blistering).
Aciers dits à haute limite d’élasticité. Ils contiennent moins de 0,1 % de Nb, de V ou de Ti. Leur limite
d’élasticité est améliorée (400 à 600 N/mm2) ainsi que leur résistance (500 à 850 N/mm2) et leur
allongement à la rupture (14 à 27 %). Ce type d’acier est parfois sélectionné pour les applications
dans lesquelles les épaisseurs et les poids sont des critères de choix importants.
Enfin, grâce à la taille réduite de leurs grains, ces aciers ont une température de transition
ductile/fragile basse et sont recommandés pour la construction des structures dans les régions
froides, mais des précautions particulières sont à prendre au soudage de ces aciers.
3- ACIERS ALLIÉS
a - Aciers au chrome et molybdène : Cr 9 %, Mo 1 %
Les aciers au chrome jusqu’à une teneur de 9 % Cr avec une quantité de molybdène peuvent
atteindre 1 %. L’augmentation de la teneur en chrome a pour effet d’accroître les caractéristiques
mécaniques à haute température, la résistance à l’oxydation à chaud ainsi que la tenue aux
attaques par l’H2S et l’hydrogène à chaud (les additions de Cr et de Mo stabilisent les carbures face à
l’attaque par l’hydrogène à chaud).
La nuance 11/4 Cr - 1/2 Mo peut remplacer l’acier carbone quand ce dernier n’est plus assez résistant
à chaud.
Pour des caractéristiques supérieures viennent les 21/4 Cr - 1 Mo, les 3 Cr - 1 Mo (ces nuances sont
sensibles au phénomène de fragilité de revenu entre 450 et 525°C) puis les 5 Cr - 1/2 Mo qui offrent
pour des températures de services supérieures à 300°C un bon comportement face à la sulfuration
à chaud.
Ces aciers sont principalement utilisés pour la construction d’appareils sous pression d’hydrogène
pour résister à l’attaque de l’hydrogène.
Le 9 Cr, souvent plus facile à approvisionner que le 5 Cr, peut donc être plus avantageux
économiquement bien que sa teneur en chrome soit supérieure.
Il faut aussi noter que la nuance 9 Cr peut parfois être plus chère que les inox à cause de son prix de
mise en œuvre (traitements thermiques, …).
Mais le soudage des pièces forgées en 3,5 Ni génère des problèmes de fissuration dans la zone
affectée thermiquement du métal. Il est donc préférable de spécifier dans ce cas de l’inox type 304 L
qui, même s’il est plus cher en tant qu’alliage, permet de diminuer fortement les coûts de fabrication en
évitant ces problèmes de soudage.
À partir de leurs structures, les aciers inoxydables se répartissent en cinq grandes familles.
2 - Aciers ferritiques
Éléments d’addition : Mo - Al
C 0,1 %
Ferritiques stabilisés Cr : 10,5 - 29 %
Éléments stabilisants : Ti - Nb - Zr
3 - Aciers austénitiques
Éléments d’addition : Mo - Mn - N - Cu Cr : 16 - 18 %
Ni : 8 - 13 %
Austénitiques stabilisés
Éléments stabilisants : Ti - Nb
5 - Aciers austéno-ferritiques Cr : 20 - 25 %
Élément d’addition : Mo - Cu - N Ni : 4 - 7 %
F/So
Ces aciers offrent une caractéristique de dureté élevée, sont peu ductiles et peu résistants à la
flexion par choc mais ont une bonne résistance à la corrosion.
Cet inox est principalement utilisé pour la fabrication des internes de vannes et de pompes, des
plateaux de colonne ou même de tubes d’échangeurs. Il peut aussi être intéressant comme métal
de placage, son coefficient de dilatation étant très proche de celui de l’acier carbone. Il faut toutefois
retenir que le 410 est difficile à souder et qu’il ne peut être spécifié que pour des applications
non soudées (en particulier il est exclu pour les tuyauteries).
• AISI410 S
Cette nuance, issue du 410 ci-dessus, présente une plus faible teneur en carbone que la nuance de
base, ce qui lui confère une meilleure soudabilité. Elle est donc mieux adaptée à la construction
d’éléments soudés.
Ils sont caractérisés par l’absence de transformation au chauffage. Les inox ferritiques se
distinguent des martensitiques par une teneur en carbone plus faible que ces derniers.
Cr = à 17 %, C < 0,1 %. Moins chers que les austénitiques (pas de nickel) mais plus difficiles à
souder. La limite d’élasticité des aciers ferritiques est généralement supérieure à celles des aciers
austénitiques et ils sont aussi plus ductiles : laminage, étirage, formage à froid. La teneur en carbone
est généralement limitée à 0,03 % pour augmenter la ductilité de l’alliage. L’utilisation de ce type
d’acier est limitée au cas pour lesquels la résistance à la corrosion intergranulaire n’est pas
indispensable. Lorsque cette propriété est importante, il est nécessaire de passer à des nuances
stabilisées ; on note alors 17 Cr-Ti, 17 Cr-Nb ou 1 Cr-Zr.
• AISI 405 ou X8 Cr 12
Cette nuance est parfois utilisée pour réaliser des revêtements intérieurs de réacteurs car son
coefficient de dilatation est proche de celui de l’acier carbone.
Cette famille d’inox est à la fois polyvalente et la plus courante dans les industries chimiques et
pétrolières.
Composition nominale : Cr de 17 à 19 % - Ni de 8 à 14 %.
Acier amagnétique, présentant une grande résistance mécanique et en général une meilleure
résistance à la corrosion généralisée que les aciers inoxydables ferritiques ou martensitiques.
La grande stabilité structurale des aciers inoxydables austénitiques dans un large domaine de
température permet des les utiliser à la fois à basse température pour le stockage des gaz liquides
et à hautes températures dans les échangeurs de chaleur.
Mais ces aciers sont sensibles à la fragilisation (phase ) entre 600 et 900°C ; on évite donc de les
utiliser dans cette plage de température.
à haut carbone (C < 0,1 %) : grade H de l’AISI à caractéristiques mécaniques élevées. Les
grades à haut carbone type 304 H sont souvent spécifiés pour des services à haute
température (> 540°C)
Cette nuance apparaît souvent dans les tubes d’échangeur pour résister à l’attaque par l’hydrogène
et l’H2S jusqu’à des températures de l’ordre de 420°C. Il peut aussi être spécifié pour des applications
basses températures (stockage gaz cryogénique).
Le type 304 comme le 316 est fortement sensibilisé lorsqu’il est exposé à des températures comprises
entre 425 et 870°C (corrosion intergranulaire par acides polythioniques).
Cette nuance à bas carbone, plus facilement soudable que le 304, est préférée pour les constructions
soudées et est parfois utilisée pour le placage (cladding).
Cet acier à forte teneur en chrome (22 %) et nickel (12 %) offre une bonne résistance face à
l’oxydation à haute température et ce jusqu’à environ 1100°C (acier réfractaire).
Mêmes propriétés que 309 avec des caractéristiques générales supérieures du fait de ses teneurs en
chrome (34 %) et nickel (19 %) plus importantes (acier réfractaire).
La principale caractéristique de cette nuance est une meilleure résistance à la piquration en milieu
chloré que les autres inox de la même famille. Ceci est dû à la présence de molybdène dans ses
éléments d’alliage. Cet inox est très polyvalent et on peut le rencontrer aussi bien en service acide que
dans des environnements haute température (cet acier n’étant pas stabilisé, il est sensible à la
corrosion intergranulaire ; son utilisation doit donc se limiter aux atmosphères à faibles teneurs en
sulfures).
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• AISI 317
Cette nuance voit sa résistance à la piquration et à l’attaque par les acides naphténiques améliorée
par une teneur en molybdène supérieure à celle du 316.
Cet inox de composition 18 Cr - 10 Ni est stabilisé par la présence de titane dans les éléments
d’addition. Outre une bonne résistance face à de nombreuses corrosions, il n’est pas sensible à la
précipitation des carbures de chrome à haute température. Ceci le rend par conséquent résistant
face aux acides polythioniques. Les traitements thermiques de détensionnement ne sont pas
nécessaires sur ces nuances.
Idem 321 mais stabilisé par addition de niobium en substitution du titane. Cette nuance est
généralement plus chère que le 321 et nécessite de prendre des précautions supplémentaires lors
des opérations de soudage.
Composition nominale : Cr de 18 à 28 %, Ni de 6 à 9 %.
Comme les inox austénitiques, ces aciers sont sensibles à la fragilisation entre 600 et 900°C
(formation de la phase ).
De plus ce type d’acier présente des variations de propriétés très sensibles en fonction de son état
métallurgique (de faibles modifications métallographiques peuvent avoir des conséquences
importantes et néfastes). Son utilisation est donc délicate et nécessite par suite une parfaite maîtrise
des moyens de mise en œuvre ainsi que des traitements thermiques associés (soudage délicat).
f - Aciers réfractaires
Les aciers réfractaires peuvent être utilisés de façon permanente entre 900°C et 1000°C.
Ils sont proches des aciers inox cités plus haut mais plus riches en nickel. Plus la teneur en nickel
est élevée, meilleure est la tenue à haute température. Des éléments d’addition, tels que Mo (2 à 3 %),
Ti, Nb, Al sont rajoutés.
Aciers à 24-26 % C r et 19-22% Ni contenant des additions de silicium pour augmenter la résistance
au fluage. Ce sont les aciers réfractaires qui offrent la meilleure résistance au fluage et à la
corrosion en milieu oxydant au-dessus de 1000°C.
Leur faiblesse est due à la formation de phase sigma entre 600 et 900°C. Dans ce domaine de
température il est préférable d’utiliser les alliages de nickel ne contenant que 20 % Cr (voir Incoloy).
Certains alliages dits “super alliages” à base de cobalt peuvent aussi être utilisés pour leurs
caractéristiques à haute température.
VII - ORDRE DE GRANDEUR DU PRIX RELATIF DES MÉTAUX LES PLUS UTILISÉS DANS
LES INDUSTRIES DE PROCÉDÉS
En fonction des applications et propriétés particulières recherchées, l’utilisation des principes ci-dessus se
traduit par des choix spécifiques qui sont déclinés dans les paragraphes suivants :
(Uranus B6)
Acier inox (Cronifer 19.25 hMo) 8,1 ~ 14
Acier duplex :
C- MATIÈRES PLATIQUES
En raffinage et pétrochimie, en raison des risques d’incendie, l’usage des matières plastiques est le plus
souvent limité aux produits chimiques des installations de génération d’utilités.
FORCES LIMITATIONS
II - PRINCIPAUX PLASTIQUES
Caractéristiques-propriétés Utilisations
D MAC 1619 A
Jointage - soudure pour GRP
D- LES ÉLASTOMÈRES
Les élastomères sont des matériaux plastiques et élastiques. Ce sont des polymères organiques (Si
remplace C pour les Silicones), avec des liaisons entre les chaînes assurant l’élasticité (vulcanisation).
Ils supportent des allongements supérieurs à 100 % sans rompre et retrouvent leur forme ensuite. Ils sont
incompressibles.
Historiquement, le caoutchouc est le premier élastomère issu de la nature et vulcanisé par le soufre pour
l’industrie des pneumatiques.
Usages :
En raffinage, pétrochimie et chimie, les élastomères sont utilisés pour assurer le jointage, principalement en
robinetterie et en mécanique.
Le Téflon PTFE (tetrafluor éthylène) est un plastique, mais il ne peut être rangé dans la catégorie des
élastomères.
Perfluoro-élastomères
Chemraz kalrez 260°C Kalrez : le plus résistant mais coût très élevé
FPM
NBR 120°C Le moins résistant
Moins résistant que les fluorés (hydrocarbures
EPDM 150°C aliphatiques et aromatiques mais résiste à
l’acétone)
Silicone 230°C
Teflon PTFE 230°C Bonne résistance mais fluage
Notes : – Voir “Corrosion résistance table”, ouvrage de P.A. Schweitzer, P.E. et standards d’engineering.
– Lorsqu’un joint ne résiste pas au produit, cela se traduit par un gonflement et la perte d’élasticité.
Acétone
Température (° F)
100
120
140
160
180
200
220
240
260
280
300
320
340
360
380
400
420
440
460
480
500
520
540
560
60
80
MÉTAUX
LAITON AMIRAUTÉ G
ALUMINIUM G
BRONZE D’ALUMINIUM G
LAITON G
BRONZE G
ACIER CARBONE G
NIOBIUM E
CUIVRE E
HASTELLOY-B E G
HASTELLOY-C E G
HASTELLOY-D G
HASTELLOY-G/G-3
FONTE AU SILICIUM G
INCONEL E
INCOLLOY E
PLOMB G
MONEL E
BRONZE NAVAL E
NICKEL E
FONTE Ni RESIST E
ACIER INOX
Type 304/307 E
Type 316 E
Type 400 series E
Type 904-L
17-4 PH G
20 Cb 3 E
E-Bright 26-1
BRONZE AU SILICIUM E
CUIVRE AU SILICIUM E
STELLITE G
TANTALE E
TITANE E
ZIRCONIUM E
100°C
15°C
50°C
150°C
290°C
200°C
250°C
Température (°C)
MÉTAUX MATÉRIAUX NON MÉTALLIQUES
D MAC 025 G
Recommandations :
- Dans un projet, ne pas oublier, en mécanique et pour les spécifications de Robinetterie,
d’indiquer les élastomères prohibés du fait de la nature des produits.
- Penser joints métalliques (CAM profile, cup seal, …) qui offrent la résistance à la
température et aux oxydants.
- Une idée pour les produits agressifs : l’élastomère revêtu Téflon.
E- VERRE ET CÉRAMIQUE
L‘utilisation du verre (ou encore acier verré, acier émaillé) est surtout répandue en pharmacie ou pour des
applications particulières de milieux corrosifs.
La céramique peut être utilisée comme pièce d’usure, en robinetterie, pour des fluides corrosifs ou abrasifs,
pour permettre une durée de vie plus importante par rapport à des vannes métal ou téflonées.