Champ Visuel ATO
Champ Visuel ATO
Champ Visuel ATO
PERIMETRIES CINETIQUE
&
STATIQUE
Dr DEQUINZE Maxime
Ce diaporama est destiné aux étudiants du Bachelier en Orthoptie organisé par la
HEPL et la HEL.
La principale source et livre de référence est le cours de Mme Streel des années
précédentes.
Le chapitre de la périmétrie statique est inspiré de l’ouvrage « Périmétrie
automatique et stratégie diagnostique » du Pr Jean-Philippe Nordmann, paru en
2001. Les différentes illustrations proviennent de cet ouvrage.
TABLE DES MATIERES
1. Introduction
2. Techniques d’exploration du champ visuel avec peu d’outils
3. Périmétrie statique
4. Périmétrie automatisée
5. Types de déficits
6. Quelques remarques
7. Conclusion
INTRODUCTION
DEFINITIONS ET LIMITES
o Le champ visuel d’un œil est la projection de l’ensemble des points
de l’espace vus par un œil immobile, fixant droit devant lui, tête
immobile.
o Le champ visuel monoculaire : s’étend sur 120° à 160° de large.
o Le champ visuel binoculaire : correspond à l’addition des CV des 2
yeux, il s’étend sur 180° de large.
o Le champ du regard : englobe tout l’espace vu par un œil mobile,
tête immobile.
o Le champ panoramique : est encore plus large grâce au déplacement
des yeux et de la tête.
DEFINITIONS ET LIMITES
Périmétrie automatisée
TECHNIQUES
D’EXPLORATION DU
CHAMP VISUEL AVEC PEU
D’OUTILS
CHAMP VISUEL PAR CONFRONTATION
Un carré de la grille = 5 mm = 1° de CV à
30 cm
CINETIQUE STATIQUE
MANUELLE AUTOMATISEE
PERIMETRIE
MANUELLE AUTOMATISEE
CINETIQUE STATIQUE
l’ilot de vision est exploré par le déplacement d’une l’ilot de vision est testé point par point et en chaque site
source lumineuse de la périphérie vers le centre jusqu’à l’intensité lumineuse est augmentée jusqu’à obtention
ce qu’il soit perçu = limite du CV pour cet indice du seuil.
180° 30°
NEURO-OPHTALMO GLAUCOME
Se prête moins au dépistage des petits scotomes Le seuil de détection en statique est plus élevé
centraux absolus ou relatifs
Plus sensible aux cibles en mouvement
PERIMETRIE MANUELLE
=
CINETIQUE
COUPOLE DE GOLDMANN
PERIMETRIE CINETIQUE
1. Description de l’appareil
2. Indices
3. Isoptères
4. Tache aveugle
5. Méridiens
6. Installation du patient
7. Importance des consignes
8. Adaptation de la correction
9. Procédure d’examen
10. Stratégies d’exploration
11. Erreurs d’examen
1. DESCRIPTION DE L’APPAREIL
o Coupole hémisphérique blanche
dont le rayon est de 30cm.
o La luminance 10 cd/m 2
15° en temporal
Mesure :
- verticalement 9°(1/3 en supérieur de la ligne médiane et 2/3 en
dessous)
- horizontalement 6°(de 6 à 18°)
CHAMP VISUEL DE L’ŒIL DROIT OU DE l’ŒIL
GAUCHE?
oS’il porte des lunettes, pour l’isoptère périphérique (V4) au-delà des
40° centraux, il ne porte pas sa correction car la détection de la cible à
cet endroit n’est pas significativement affecté par la réfraction sauf
pour le myope fort > 6 dioptries
o Si l’on utilise un verre correcteur, il convient d’utiliser de grands
verres sans large bord que l’on place sur la tige support. Veillez à
ce que les verres d’astigmatisme ne présentent pas de segments
dépolis
o Lorsque l’on teste les 30 à 40° centraux, il faut ajouter la
correction optique de près du patient :
- Dans tous les cas d’hypermétropie : correction totale
- En cas de myopie de plus de -3,50 dioptries : correction de myopie si pas de presbytie
- En cas d’astigmatisme entre 1 et 2D: on ajoute à la valeur sphérique de la correction, la
moitié de la valeur cylindrique ( = EQUIVALENT SPHERIQUE)
- En cas d’astigmatisme > 2D : on corrige via verre sphère cylindrique
Le verre le plus fort (entre la sphère et le cylindre) doit toujours être placé le plus proche de
l’œil
- En cas de presbytie, selon l’âge du patient, on ajoute à la correction une addition de :
• Pré-presbytie : +0,5 D
• De 40 à 45 ans : +1 D
• De 45 à 50 ans : +1,50 D
• De 50 à 55 ans : +2 D
• De 55 à 60 ans : +2,5 D
• De 60 à 65 ans : +3 D
• Au-delà de 70 ans et pseudophake : +3 à +3,5 D
Calculs d’équivalents sphériques
oIsoptères concentriques et
symétriques de part et d’autre du
méridien central vertical =
IMPOSSIBLE
è Discordance
EXEMPLES D’ERREUR
TEST DE TEST DE
DEPISTAGE SEUIL
o La procédure permet de mesurer la sensibilité lumineuse de différents points
répartis dans les 30° centraux du champ visuel du patient
o Le patient doit sonner à chaque fois qu’il voit un point tout en continuant à fixer
la diode centrale
Présentation des spots plus lumineux en La luminosité des spots envoyés par
fonction de la perception théorique de l’ordinateur est modulé jusqu’à
chaque points rétinien (fonction de atteindre le seuil de sensibilité de la
l’âge) rétine du patient (+long)
TEST DEPISTAGE
Le champ est testé avec des spots situés à 6dB en dessous du champ « idéal ». Si ce
spot n’est pas vu, le test ne revient pas sur le point. Le champ est donc divisé
en «points vus» et en «points non vus»
TEST DE SEUIL
o Test moins simple et moins rapide (4-15 minutes) que les tests de dépistage
o Evalue de façon précise la sensibilité lumineuse de chaque point du champ
visuel, qu’il soit normal ou non
o Quantifie de façon précise le déficit
o Utilisation majeure dans le domaine des glaucomes
TEST DE SEUIL
HUMPHREY OCTOPUS
Comparaison, durant l’examen, des résultats du patients à ceux d’une base de données de
patients
Permet de réduire le temps d’examen car cible les points du champ visuel qui sont
généralement atteints chez les patients glaucomateux
CHAMP VISUEL HUMPHREY
GHT
Glaucoma Hemifield Test
VFI
Visual Field Index
PATHOLOGIE
MACULAIRE
REALISATION
o L'examen s'effectue en position assise dans une pièce noire, à l'abri de la lumière
et du bruit. L'appareil est approprié aux patients à mobilité réduite ou en fauteuil
roulant.
o Aucune préparation n'est nécessaire pour pratiquer ce type d'examen, la
dilatation de la pupille est même déconseillée. Une correction optique en vision
de près est disposée devant l'oeil. Le menton et le front appuyés dans une
coupole et le regard fixe sur une diode lumineuse, le patient tient dans sa main
un joystick sur lequel appuyer dès qu'il perçoit dans son champ de vision un point
lumineux, même de faible intensité.
o Le champ visuel central puis périphérique est analysé. Chaque oeil est testé
alternativement, l’oeil non testé étant occulté par un cache. La durée totale de
l'examen ne dépasse pas 20 à 30 minutes.
o L'examinateur reste auprès du patient durant tout le relevé du champ de vision,
afin de contrôler la bonne position de la tête, la bonne compréhension de
l'examen et un bon suivi du regard.
o La qualité de l’examen dépend des conditions de réalisation !!
o Taille de la pupille
IMPORTANCE DE L’INSTALLATION
Indices de
fiabilité
Tache aveugle
(en temporal
inférieur du point
de fixation)
Présentation en niveau de gris Présentation en décibels
Présentation en niveau de gris Présentation en décibels
Présentation en niveau de gris Courbe de Bebie
o PERTE DE FIXATION : rend ininterprétable le test et sous-estime les déficits. Le taux doit
être inférieur à 20% pour que le champ visuel soit interprétable
o FAUX NEGATIF : le test n’est pas fiable si le taux est > 33%
o FAUX POSITIF : le patient signale tout le temps une perception même sans lumière
(fatigue, inattention). Le test n’est pas fiable si le taux est > 33%
Déviation moyenne (MD) Déviation individuelle (PSD ou LV)
Un scotome est délimité par des bords qui le définissent de tous côtés.
o Un déficit focal doit être caractérisé par sa forme, sa taille, sa localisation, sa profondeur
o La forme et la taille doivent être investigués avec plusieurs isoptères
o La profondeur est fonction du plus important stimulus qui révèle encore le déficit. Un
scotome présent au V4 est un SCOTOME ABSOLU (comme la tache aveugle). Les autres
sont des scotomes relatifs
o Les bords d’un déficit focal peuvent être à pente douce ou raide
• Pente rapide = petits et grands isoptères sont accolés les uns aux autres
Implique des limites anatomiques nettes entre tissus fonctionnels ou non. (ex.:
tache aveugle, hémianopsie,…)
• Pente douce = petits et grands isoptères sont espacés (ex. : processus
œdémateux,…)
Scotomes à pente raide (exemple) Scotomes à pente douce (exemple)
TERRITOIRES
• Territoire I : photorécepteurs (cônes et •
bâtonnets)
• Territoire II : cellules ganglionnaires et
leur axone (couches des fibres du nerf
optique inclus)
• A : faisceau papillo-maculaire
• B : faisceau arqué
• C : faisceau nasal radiaire
Territoire III : Chiasma : particularité du
syndrôme jonctionnel
Territoire IV : bandelettes optiques, corps
genouillés, radiations optiques et cortex
visuel
Atteintes possibles selon les zones lésées
des voies optiques
TERRITOIRE I
oAtteinte des photorécepteurs de Evolution d’un CV d’une rétinite
pigmentaire :
façon primaire ou secondaire
• 1985, 1987, 1990, 1994
(atteinte de la choroïde ou de
l’épithélium pigmentaire)
oLa localisation du déficit est
inversé par rapport à celle visible
au fond d’œil (à la lampe à fente)
TERRITOIRE II : nerf optique de la papille au chiasma
= la couche des fibres nerveuses de la
rétine externe jusqu’à la fin du nerf
optique
o Un déficit du territoire II peut parfois être causé par une atteinte qui a débuté
dans le territoire I. (exemple : le chorio-rétinite juxta-papillaire peut
secondairement atteindre les fibres nerveuses)
TERRITOIRE III: le chiasma optique
•
Un lésion chiasmatique induit typiquement une interruption des fibres croisées en
provenance des rétines nasales et entraine une amputation bitemporale
On qualifie ce type de déficit d’hémianopique parce qu’une portion de cette
amputation est alignée le long du méridien vertical qui divisent en deux le champ
visuel de chaque œil
Hémianopsie bi-temporale
•
SYNDROME JONCTIONNEL
= lésion qui touche le nerf optique à sa liaison avec le chiasma
o Les fibres issues de la rétine nasale inférieure croisent le chiasma puis font
une petite boucle antérieure dans le nerfs optique controlatéral avant de
poursuive dans la bandelette optique controlatérale
o Le chiasma est plus ou moins antéropostérieur selon les individus
Il traduit une lésion de l'angle antérieur ou genou du chiasma, zone dans laquelle
vient décusser le faisceau maculaire.
Il associe en fait :
• sur l'œil homolatéral : un déficit temporal externe
• sur l'œil controlatéral : un scotome hémianopique temporal
HEMIANOPSIES NASALES
Rares
Elles sont dues à une compression des fibres temporales
La carotide interne et la cérébrale antérieure forment une pince
L’hémianopsie sera bi-nasale si les artères gauches et droites sont affectées en
même temps; le plus souvent elle est unilatérale
En moyenne, les lésions chiasmatiques donnent :
• 60% des cas : Hémianopsie bitemporale
• 25% : syndrome jonctionnel
• 5% des lésions chiasmatiques se manifesteront par une atteinte du territoire IV
(rétro-chiasmatique) car l’impact de la lésion se fera sur une bandelette optique
TERRITOIRE IV
Les lésions du territoire IV produiront des déficits hémianopiques homonymes
occupant le même espace du champ visuel à chaque œil.
NB : les hémianopsies sont toujours décrites en fonction de l’espace visuel qui est
défectif (si c’est le champ visuel gauche qui est atteint sur l’œil droit et sur l’oeil
gauche, on parle d’hémianopsie latérale homonyme gauche)
TERRITOIRE IV
o Au niveau du chiasma commence un processus de réorganisation de
l’information visuelle
o Le cortex reçoit les informations visuelles de l’espace droit ou gauche plutôt
que de l’œil droit ou gauche
o Cortex droit Espace visuel gauche
o Cortex gauche Espace visuel droit
o Ce processus de réorganisation n’est complètement accompli qu’au niveau du
cortex visuel
o Les fibres nerveuses provenant des points correspondant de la rétine ne se
rapprochent qu’après le corps genouillé latéral, lors de leur trajet dans les
radiations optiques. Elles sont adjacentes dans le cortex visuel
Si la lésion touche les bandelettes, le corps genouillé ou le cortex
temporal, le déficit homonyme sera incongruent de formes et d’étendues
non similaires
Si la lésion implique le cortex pariétal ou occipital, la lésion sera
congruente les atteintes du champ visuel contra-lésionnel de chacun
des deux yeux sont symétriques au point de pouvoir se superposer.
Au niveau du territoire IV:
au plus la lésion est postérieure,
au plus les déficits des champs visuels seront congruents
o Car au moins la moitié du champ visuel est préservé dans ce type de lésions. Le
champ visuel restant est suffisant pour permettre une AV normale, même si le
patient aura des difficultés à trouver les optotypes ou à lire.
o Si les deux moitié du cortex visuel sont atteintes (causant un déficit homonyme
bilatéral) l’acuité visuelle peut être affectée. Cela dépendra de l’importance des
dommages causé aux aires de projection de la fixation centrale.
o Si l’acuité est toutefois diminuée, elle le sera SYMETRIQUEMENT aux deux yeux.
REMARQUES
CHAMP VISUEL ET HANDICAP
Critères Basse Vision OMS : Pour évaluer le handicap, on peut utiliser la
grille d’Estermann sur un V4 en binoculaire
Une personne ayant une basse vision est au champ visuel cinétique ou avec le
celle qui a une déficience de la fonction Barême Officiel Belge d’Invalidité
visuelle même après traitement et avec la
meilleure correction possible de sa
réfraction
o Acuité visuelle inférieure ou égale à
3/10
Et/ou
o Champ visuel de moins de 20 degrés
Certains appareil permettent de le calculer automatiquement avec le
schéma d’Estermann
CONCLUSION
oLimites du champs visuel:
60° en supérieur et en nasal, 75° en inférieur 100° en temporal
oIndices à utiliser au Goldmann: V4e, IV4e, III4e, I4e, I3e, I2e, I1e
Deux indices sont nécessaires pour affirmer la présence d’un déficit
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MERCI DE VOTRE ATTENTION