Les Mycobacteries

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LES MYCOBACTERIES

Dr Annicet DIKOUMBA, PhD


•  Les mycobactéries appartiennent à la famille des Mycobacteriaceae, et à l’ordre
des Actinomycetales
•  Un seul genre: Mycobacterium
•  Plusieurs espèces
•  Le complexe « tuberculosis » regroupe:
Ø  Mycobacterium tuberculosis (BK)
Ø  M. bovis
Ø  M. africanum
Ø  Bacille de Calmette et Guérin
•  Les Mycobactéries atypiques:
Ø  M. xenopi
Ø  M. avium intracellulaire
Ø  M. ulcerans
Ø  M. fortuitum
Ø  etc……
•  Mycobacterium leprae
Structure chimique
•  Les mycobactéries retiennent les colorants malgré l’action d’acide dilué et
d’alcool

•  L’alcoolo-acido-résistance (AAR) est due à la richesse de leur paroi en lipides

•  AAR mise à profit pour la coloration de Ziehl-Neelsen

•  La paroi comprend:

Ø  Le peptidoglycane
Ø  des lipopolysacchrarides
Ø  des cires, dont certains constituent l’adjuvant de Freund
Ø  Le cord-factor, responsable de l’assemblage filamenteux en forme de
corde des cultures en milieu liquide, et stimule l’immunité
Ø  les mycosides. Ce sont des glycopepetides et des peptidoglycolipides dont
les constitutions sont variables selon les espèces et selon les souches. Ils
constituent un marqueur épidémiologique
Mycobacterium tuberculosis
•  Agent de la tuberculose, M. tuberculosis est couramment appelé Bacille de Koch
ou « BK »

1)  Caractères bactériologiques

1-1 Morphologie

•  Bacille fin, assez long (2 – 5µ), légèrement incurvé, dont la structure est proche
des bactéries à Gram + mais difficilement colorable par cette technique
•  La coloration de Ziehl-Neelsen permet de mettre en évidence des BAAR (bacilles
acido alcoolo résistants)
1-2 caractères culturaux

•  Cultive très lentement en aérobiose à 36°

•  Exige des milieux spéciaux, généralement à base d’oeuf (Loewentstein-Jensen,


Loeffler)

•  Ces milieux contiennent aussi des sels minéraux, de la glycine, des fécules de
pomme de terre, du vert malachite

•  Les colonies apparaissent en 15 jours ou 3 semaines, d’aspect rugueux, verruquex,


de couleur beige.
1-3 Caractères biochimiques
•  NAR +
•  Catalase +
•  Urease +
•  Production d’acide nicotinique (ou niacine)
•  Résistance à l’hydrazide de l’acide thiofène 2 carboxylique (TCH)
•  Sensible au pyrazinamide

1-4 Vitalité et résistance

•  Les BK sont sensibles à la chaleur, à la lumière du soleil, aux U.V, aux Rayons x,
l’alcool à 70°.
•  Mais résiste au froid, à la dessication, aux désinfectants et détergents
1-5 Structure antigénique

Complexe et se compose comme suit:

•  Les lipides, qui représentent 60% des constituants de la paroi

•  Les polysaccharides, qui jouent un rôle important dans la formation des Ac


circulants, et sont responsables de la spécificité immunologique

•  Les protéines, qui sont le support de l’activité tuberculinique


2) Pouvoir pathogène naturel
Dans la majorité des cas il s’agit d’une atteinte pulmonaire. On distingue
schématiquement:
•  La primo-infection tuberculeuse
•  La tuberculose pulmonaire commune cavitaire, qui est la forme contagieuse de la
maladie
•  La tuberculose ganglio-médiastinale
•  La pleurésie tuberculeuse
On peut avoir des localisations extra-pulmonaires comme:
•  Méningée
•  Osseuse
•  Articulaire
•  Rénale
•  Génitale
•  Digestive
3) Immunité et allergie
La multiplication du bacille de la tuberculose dans un organisme « neuf » entraine
deux réactions importantes:
•  Apparition d’un état de sensibilisation vis-à-vis des protéines du bacille de la
tuberculose ou allergie tuberculeuse, qui se traduit par une hypersensibilité de type
retardée (HSR). C’est cette réaction qui est responsable de la nécrose caséeuse.
•  Le développement d’un état de + forte résistance de l’organisme à l’égard du
bacille: c’est l’immunité antituberculeuse
•  Toutes ces deux étapes ont une immunité cellulaire et non humorale

L’allergie tuberculinique
•  Elle peut être mise en évidence chez l’animal tuberculeux par injection de bacilles
morts ou même d’extraits bacillaires (le + connu est la tuberculine)
•  La tuberculine est une Pn de M. tuberculosis
•  Chez l’homme, l’apparition de l’allergie signifie seulement qu’il a fait sa primo-
infection à M. tuberculosis
4) Diagnostic biologique
Il est essentiellement direct

Prélèvement
•  Repose essentiellement sur le recueil des expectorations (si le sujet peut en
fournir). Sinon on fait le recueil des mucosités bronchiques par fibroscopie
(aspiration, lavage broncho-alvéolaire, brossage bronchique).
•  Ces prélèvements doivent être répétés au moins 3 fois successivement (J1, J2, J3)
•  En cas de tuberculose extra-pulmonaire, ce seraient essentiellement des liquides
de ponction (tq le liquide pleural), les urines, les prélèvements génitaux

Examen microscopique
•  Frottis colorés par la méthode de Ziehl-Neelsen ou par une méthode en
fluorescence non immunologique (coloration à l’auramine)
•  La présence de BAAR dans les produits pathologiques est très évocatrice de
tuberculose
5) Culture et antibiogramme

•  Les produits non contaminés ou monomicrobiens (LCR) peuvent être ensemencés


directement sur milieux de culture.

•  Les produits polymicrobiens doivent subir une décontamination préalable

•  Seule la culture, suivie de l’identification d’espèce par étude des caractères


biochimiques, permet de porter un diagnostic de certitude.

•  L’antibiogramme, à partir d’une culture pure, permet de déceler une résistance à


un ou plusieurs antituberculeux

•  Les techniques de biomol, comme la PCR, ont été appliquées avec succès dans le
diagnostic des mycobactéries.
6) Eléments de thérapeutique et prophylaxie

•  Les antibiotiques actifs sur M. tuberculosis sont:


-  Streptomycine
-  Acide para amino salycilique (PAS)
-  Isoniazide
-  Pyrazinamide
-  Ethambutol
-  Rifampicine
•  Le TTT est toujours basé sur l’association d’au moins 3 molécules
•  La prophylaxie est surtout individuelle et repose sur la vaccination:
le vaccin BCG
•  Le BCG provient d’une souche de M. bovis après de nombreux passages sur
milieu pomme de terre biliée et glycérinée.
•  Chez l’homme, le BCG s’administre par voie buccale ou par voie intradermique,
et se fait toujours dès la naissance.
•  Mais il peut également être administré chez des sujets qui ne réagissent pas
positivement à l’IDR (intradermoréaction).

•  On peut également pratiquer une chimioprophylaxie, surtout chez des sujets qui
viennent d’être contaminés accidentellement (personnels de laboratoire)

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