PROCESSUS D’ELABORATION DU

BUDGET
Le budget de l’Etat est l’acte par lequel sont prévues et autorisées les
recettes et les dépenses de l’Etat pour une année civile. Il est constitué
d’un ensemble de comptes qui décrivent toutes les ressources et toutes
les charges de l’Etat. Le budget de l’Etat est fixé par les Lois de
Finances qui font l’objet d’un vote du Parlement.
Aux termes du décret n°2013-461 du 19 juin 2013 déterminant le
processus annuel d’élaboration du budget de l’Etat, l’élaboration de
celui-ci suit un calendrier qui aboutit à sa promulgation à la fin du mois
de décembre de chaque année.
Ce processus fait intervenir plusieurs structures dont les principales sont:
- la Direction de la Programmation des Investissements Publics au
Ministère en charge du Plan et du Développement ;
- la Direction en charge de la Prévision au Ministère de l’Economie et
des Finances ;
- la Direction Générale du Budget et des Finances au Ministère en
charge du Budget ;
- les Ministères techniques et les Institutions constitutionnelles ;
- le Parlement.
Ce processus comporte une phase technique et une phase politique qui
se décline comme suit :

1. L’aspect technique

 l’élaboration du cadrage macro-économique;

 la tenue des conférences de Programmation des

Investissements Publics (PIP) ;
 l’élaboration du cadrage budgétaire ;
 la détermination des enveloppes budgétaires ;
 la lettre de cadrage du Premier Ministre ;
 la tenue des conférences budgétaires;
 les arbitrages budgétaires ;
 l’édition du projet de Budget.

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 2. L’aspect politique concerne
 la validation du cadrage macro-économique ;
 la validation du cadrage budgétaire ;
 l’adoption du projet de Budget par le Conseil des
Ministres ;
 l’adoption du Budget par le Parlement ;
 la promulgation par le Président de la république.

En définitive, le processus d’élaboration du Budget de l’Etat se compose

de plusieurs étapes qui s’enchaînent comme suit :
1ere étape : le Programme des Investissements Publics

Le Programme d’Investissements Publics est :

- un document dans lequel sont inscrits tous les projets financés ou à

financer sur fonds propres de l’Etat ou sur ressources extérieures ;

- une programmation triennale glissante des investissements publics

réactualisée chaque année pour tenir compte des réalisations effectives
et de l’évolution des moyens et des priorités du Gouvernement ;

- un instrument de développement qui assure la cohérence entre les

actions menées et les stratégies de développement définies, tout en
garantissant une allocation optimale des ressources de l’Etat.

L’élaboration du Programme d’Investissements Publics (PIP) constitue la

première étape du processus de préparation du budget de l’Etat. Le PIP
est élaboré en référence au Document de Stratégie Nationale. Le
processus d’élaboration du PIP se traduit par la déclinaison des objectifs
globaux du Plan National de Développement (PND) en objectifs
sectoriels. Le PIP est composé de projets d’investissements préparés en
étroite collaboration avec les Institutions constitutionnelles et les
ministères sectoriels suivant un processus itératif. La sélection de ces
projets s’opère par le Ministère en charge du Plan sur la base de critères
bien définis

Ce document est préparé dans le cadre des conférences Programmes

qui sont un cadre formel d'échanges sur les projets d'investissements
publics des Ministères. Ces conférences conduisent à l'harmonisation
des points de vue puis à la finalisation de l'analyse avec comme produit
le PIP.

L'objectif principal visé une plate-forme cohérente de projets à présenter

aux conférences budgétaires. De façon spécifique, elles permettent :
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  de faire le point de l'exécution physique et financière des projets en
cours ;
 d'avoir des justifications des demandes de financement au titre de
l'exercice budgétaire à venir;
 d'avoir des informations synthétiques sur les caractéristiques
(problèmes, objectifs, durée, coût, ordre de priorité) des nouveaux
projets que les différentes structures soumettent au financement
de l'Etat.

Le Programme des Investissements Publics est élaboré et validé par le

Ministre chargé du Plan et du Développement au plus tard mi-mars.

2ème étape : l’élaboration du cadrage macro-économique

Le cadrage macroéconomique est un document qui décrit la situation

économique de l’année courante et les prévisions à court et moyen
termes.

Il est élaboré sur la base d’hypothèses économiques précises et

justifiées et établit la cohérence entre les différents agrégats
macroéconomiques. Il comporte les projections pour les prochaines
années (au moins trois ans), esquissant les grandes tendances en
matière de croissance économique. Ces projections sont basées sur les
estimations de l’année en cours et les grandes orientations du
Gouvernement en matière de politique économique et sociale. La
croissance économique fixée dans le cadrage macro-économique
permet d’effectuer les prévisions de recettes fiscales qui sont ensuite
examinées avec les Régies Financières.

L’élaboration et la validation du cadrage macroéconomique par le

Ministre en charge de l’Economie et des Finances, sont fixées au plus
tard fin mars.

3ème étape : l’élaboration du cadrage budgétaire à moyen terme

Le cadrage budgétaire met en cohérence dans un tableau synthétique,

les engagements prioritaires de développement économique et social du
Gouvernement avec les ressources projetées.de l’État.

Les ressources qui fixent le niveau du budget se composent des recettes

intérieures (fiscales et non fiscales) et des concours extérieurs (prêts et
dons projets, appuis budgétaires…). Le cadrage budgétaire est donc la
représentation synthétique du budget qui se compose des grandes
masses de dépenses de l’État (tenant compte des priorités économiques

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et sociales du Gouvernement, ainsi que des engagements extérieurs)
d’une part, et d’autre part des grandes masses de ressources de l’État. Il
est élaboré par le Ministre en charge du Budget et du Portefeuille de
l’Etat, au plus tard fin avril.

4ème étape : l’élaboration du Document de Programmation

Budgétaire et Economique Pluriannuelle (DPBEP)

Le Document de Programmation Budgétaire et Economique

Pluriannuelle (DPBEP) est l’instrument de programmation pluriannuelle
glissante pour l’ensemble des recettes et des dépenses. Il couvre une
période minimale de trois ans dont la première année correspond à
l’exercice visé par le projet de loi de Finances que le DPBEP
accompagne.

Le DPBEP se compose de deux parties : une partie présentant les

recettes attendues décomposées par grandes catégories d’impôts et de
taxes et une autre partie consacrée aux dépenses budgétaires
décomposées par grandes catégories de dépenses.

Le Document de Programmation Budgétaire et Economique

Pluriannuelle comprend :

 le cadrage macroéconomique à moyen terme ;

 le cadrage budgétaire à moyen terme ;
 le Tableau des Opérations Financières de l’Etat (TOFE)
prévisionnel à moyen terme ;
 la situation financière des entreprises publiques ;
 l’évolution de la dette du secteur public ;
 les objectifs d’équilibre budgétaire et financier sur le moyen terme
en application des dispositions du Pacte de convergence, de
stabilité, de croissance et de solidarité.

Le DPBEP est élaboré par le Ministre en charge du Budget et du

Portefeuille de l’Etat au plus tard mi-mai. Il est examiné et adopté en
Conseil des Ministres au plus tard fin mai.

5ème étape : la tenue des Débats d’Orientation Budgétaire (DOB)

Au cours des débats d’orientation budgétaires organisés par le

parlement (Assemblée Nationale et Sénat), le Ministre en charge en
charge du Budget et du Portefeuille de l’Etat présente les perspectives
économiques et financières pour les prochaines années et les grandes
orientations du prochain budget, au plus tard fin juin.

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Le Débat d’Orientation Budgétaire porte sur les documents suivants :

 le Document de Programmation Budgétaire et Economique

Pluriannuelle ;
 l’état d’exécution physique et financière à mi-parcours du budget
en cours ;

Le Débat d’orientation Budgétaire ne donne pas lieu à un vote

6ème étape : la détermination des enveloppes budgétaires

La détermination des enveloppes budgétaires consiste à traduire les

objectifs globaux définis dans le cadrage budgétaire en objectifs
sectoriels.

Les crédits budgétaires sont alloués aux Ministères, Institutions et

Collectivités Décentralisées en tenant compte :

 de la non reconduction des opérations ponctuelles inscrites au titre

de l’exercice en cours ;
 du niveau des crédits mis à leur disposition au cours de l’exercice
précédent;
 la prise en compte de la projection des mesures nouvelles en
année N+1 contenues dans le DPPD en cours ;
 de la référence au niveau de la consommation des crédits alloués
au cours de l’exercice précédent
 des opérations nouvelles mises à leur charge par décision du
Conseil des Ministres, par d’autres assemblées décisionnaires ou
des engagements pris avec les partenaires au développement et
sociaux;

7ème étape : la lettre de cadrage du Premier Ministre

La lettre de cadrage du Premier Ministre, qui indique les orientations de

l’action gouvernementale, communique aux Ministères, Institutions et
aux Collectivités Décentralisées les enveloppes budgétaires qui leur sont
allouées. Ces enveloppes budgétaires sont ensuite reparties par ces
acteurs selon leurs propres besoins qui tiennent compte elles-mêmes
des orientations données par le Gouvernement. Elle est préparée par le
Ministre en charge en charge du Budget et du Portefeuille de l’Etat et
adressée au plus tard la première semaine du mois de juin de chaque
année.

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8ème étape : la tenue des conférences internes

A la réception du DPBEP et de la lettre de cadrage, les Ministères

sectoriels formulent leurs projets de budget à travers l’évaluation des
besoins et moyens nécessaires à la conduite des politiques publiques,
conformément à leur Projets Annuels de Performance (PAP)
préalablement établis.

Les conférences internes des Ministères et des Institutions se tiennent

au plus tard fin juin.

Ces conférences permettent :

- d’apprécier la cohérence des actions et des activités au regard des

missions des entités ;

- d’analyser les objectifs et les indicateurs ;

- d’estimer les coûts des programmes ;

- de repartir les crédits budgétaires dans la limite des enveloppes

notifiées en s’appuyant sur la réalisation ou non des activités des années
écoulées au plan budgétaire et de la performance ;

- d’arrêter en interne le projet de budget de chaque programme et

partant, celui du ministère et celui de la Collectivité Territoriale.

Les collectivités décentralisées, par le bais de leur Ministère de tutelle,

transmettent la répartition de leurs enveloppes au Ministre en charge du
Budget et du Portefeuille de l’Etat au plus tard fin juin. Les Institutions
bénéficiant de dotations sont assujetties au même calendrier.

Chaque Ministère élabore son Document de Programmation

Pluriannuelle des dépenses (DPPD. C’est l’instrument budgétaire
sectoriel pluriannuel glissant, établi en référence au Document de
Programmation Budgétaire et Economique Pluriannuelle.

Le DPPD présente l’évolution budgétaire des programmes sur une

période minimale de trois ans.

9me étape : la tenue des conférences budgétaires

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Les conférences budgétaires visent à élaborer, en liaison avec les
Institutions constitutionnelles et les ministères, une esquisse de l’avant-
projet de budget de l’année à venir.

Il s’agit de façon spécifique :

- d’échanger sur les différentes propositions de répartition des crédits et

des emplois, par programme et par dotation ;

- de vérifier que les objectifs et les actions qui alimentent les PAP des
ministères sont cohérents avec les choix, les priorités stratégiques du
gouvernement et avec la Lettre de cadrage budgétaire du Premier
Ministre;

- de vérifier que le chiffrage et la programmation des activités des

Institutions constitutionnelles sont cohérents avec la Lettre de cadrage
budgétaire du Premier Ministre ;

- d’échanger sur la pertinence des indicateurs et sur le niveau des cibles

;

- d’échanger sur la pertinence des activités ;

- d’examiner la performance des programmes ;

- de s’assurer que les projets d’investissements présentés par les

Institutions constitutionnelles ;

- de vérifier le respect des orientations données dans la lettre de cadrage

du Premier Ministre ;

- de s’assurer que toutes les unités administratives sont dotées (y

compris les structures nouvellement créées) ;

- de s’assurer de la prise en compte des engagements antérieurs non

encore dénoués (exemple : reliquat marché, DENO) ;

- de s’assurer que les opérations ponctuelles (achats d’ordinateurs, de

meubles…) de la gestion précédente ne sont pas systématiquement
reconduites ;

- d’analyser les justifications des demandes éventuelles de crédits

complémentaires.

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Au terme des conférences budgétaires, le Ministre en charge du Budget
et du Portefeuille de l’Etat, arrête une esquisse du budget qu’il transmet
aux Institutions et Ministères sectoriels pour la tenue des conférences
ministérielles.

10ème étape : la tenue des conférences Ministérielles

Au cours des conférences ministérielles, le Ministre en charge du Budget

et du Portefeuille de l’Etat reçoit les Présidents d’Institutions et les
Ministères sectoriels pour recueillir leurs avis sur l’esquisse de leur
budget et examine les questions éventuelles restées en suspens.

A la suite de ces conférences, il arrête le niveau global du projet de

budget qui est ensuite soumis à l’approbation du Conseil des Ministres.

11ème étape : l’adoption du projet de Budget par le conseil des

Ministres

L’avant-projet de loi de finance est soumis au Conseil des Ministres pour

examen et adoption au plus tard la première quinzaine du mois de
septembre.

L’adoption du projet de Budget par le Conseil des Ministres marque la fin

de l’intervention du Pouvoir Exécutif dans le processus d’élaboration du
Budget. Le projet de Budget ainsi validé est transmis au Parlement pour
son adoption.

12ème étape : l’examen et l’adoption du Budget par le Parlement

(Assemblée Nationale et Sénat)

Le projet de Budget est examiné et voté d’abord au niveau de

l’Assemblée Nationale, puis au niveau du Sénat, suite à une
présentation faite par chaque Ministre technique. Cette caution du
pouvoir législatif confère au Budget la dénomination de « Loi de
Finances de l’année ».

La loi de finances de l’année ainsi élaborée est promulguée par le

Président de la République et rendue exécutoire.