Contrôle Et Redressement Fiscaux

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Le contrôle et le

redressement fiscaux
Le Boogeyman des entreprises

Mouhieddine Afdel
Étudiant en M1 à l' ISCAE Casablanca
POINTS
MAJEURS 100 %

Étude de cas et incitations


du contrôle
50 %

La controle et le
1 % redressement

Intoduction
INTRODUCTION
Le système fiscal marocain est essentiellement déclaratif,
les contribuables, notamment les entreprises, doivent
déclarés spontanément leurs bénéfices et revenus et le
contrôle de l’administration est souvent s’effectue à
postériori.

Ce contrôle ne se fait pas arbitrairement, mais selon une


procédure bien déterminée par le législateur, il s’agit de la
procédure normale de rectification suite à la vérification de
comptabilité.
Pour s’assurer que les contribuables s’acquittent de ses devoirs
fiscaux, et comme la confiance n'exclut pas le contrôle, le
législateur a doté l’administration fiscale d’un droit de contrôle
de ces déclarations afin de vérifier les éléments justifiant
l'établissement de l'impôt, tout en respectant les droits et les
libertés des contribuables.

Parallèlement, il a aussi prévu certaines dispositions fiscales


sous formes de garanties assurant la protection contre tout abus
de droit. Il s’agit de l’ensemble de mesures et formalités légale
destinée à sauvegarder l’égalité, la sécurité et la liberté du
contribuable, à lui : permettre de défendre ses intérêts devant
l’administration dans le cadre des procédures contradictoires,
ainsi qu’à lui assurer la possibilité de contester ses droits .
Contrôle fiscal: La défense du contribuable reste théorique - L' Economiste
Contrôle fiscal : l'administration n'a pas tous les droits - Le Moniteur
Le «casier judiciaire» fiscal prêt – Le Forum Iscaeiste
CADRE JURIDIQUE ET
INSTITUTIONNEL DU CONTRÔLE
FISCAL
1 – Le contrôle
sur pièces
Ce type de contrôle Ne nécessitant pas l’intervention de spécialistes de
contrôle et de vérification, le contrôle sur pièces fait partie intégrante de la
mission quotidienne de gestion du dossier fiscal des contribuables assignée
au service d’assiette.

Il s’agit de s’assurer, d’une part, que toutes les obligations déclaratives ont
été remplies par les contribuables, dans les formes et délais prévus par la
loi et d’autre part, que les déclarations souscrites ne comportent pas
d’erreurs ou incohérences.

Ce contrôle doit normalement être systématique et approfondi. Il doit être


mené au fur et à mesure de la réception des déclarations et notamment au
moment de leur classement dans les dossiers appropriés.
Statistiques de 2021 - DGI
2 – Le contrôle
sur place
Le contrôle sur place est le contrôle fiscal proprement dit, il constitue le
prolongement du contrôle sur pièces par la recherche des éléments externes. Il est
exercé par des brigades spécialisées et en dehors des bureaux de l'administration
fiscale. Il consiste en la vérification de comptabilité des entreprises ainsi qu’en
l'examen de l'ensemble de la situation fiscale des contribuables.

Le contrôle sur place est défini, comme étant un ensemble d'opérations, effectuées
dans les locaux professionnels de l'entreprise, qui ont pour but d'examiner la
comptabilité et de la confronter à certaines données matérielles ou de fait, en vue
de s'assurer de l'exactitude des déclarations souscrites et de l'existence matérielle
des éléments déclarés.

La législation fiscale a réglementé l'exercice de ce contrôle par des dispositions


précises, stipulées dans l'article 212 du CGI.
Statistiques de 2021 - DGI
3 – À LA
LUMIÈRE DE L'
ARTICLE 212 DU
CGI
Article 212.- Vérification de comptabilité

1 - Avis de vérification :

En cas de vérification de comptabilité par l’administration au titre


d’un impôt ou taxe déterminé, il est notifié au contribuable un avis
de vérification, dans les formes prévues à l’article 219 du CGI , au
moins (15) quinze jours avant la date fixée pour le contrôle.

L'avis de vérification est envoyé au contribuable sous pli fermé


soit par lettre recommandée avec accusé de réception, soit par
remise en main propre au moyen d'un certificat de remise, établi
en double exemplaires dont une copie dûment signée est remise au
contribuable. Il doit être notifié à l'adresse indiquée par le
contribuable dans ses déclarations, actes ou correspondances
communiqués à l'administration fiscale.
Article 212.- Vérification de comptabilité

2 - L' objectif de vérification :

La vérification de comptabilité peut porter :

Soit sur tous les impôts et taxes afférents à la période non


prescrite;

Soit sur un ou plusieurs impôts ou taxes ou quelques postes ou


opérations déterminés figurant sur une déclaration et/ou ses
annexes se rapportant à une partie ou à toute la période non
prescrite ;

-L’avis de vérification précité doit être accompagné de la charte du


contribuable qui rappelle les droits et obligations prévus en matière
de contrôle fiscal par le CGI ;
Article 212.- Vérification de comptabilité

3 - Durée de la vérification :

Plus de trois (3)mois pour les entreprises dont le montant du


chiffre d’affaires déclaré au compte de produits et charges, au
titre des exercices soumis à vérification, est inférieur ou égal à
cinquante (50) millions de dirhams hors taxe sur la valeur ajoutée;

Plus de six (6) mois pour les entreprises dont le montant du chiffre
d’affaires déclaré au compte de produits et charges, au titre de l’un
des exercices soumis à vérification, est supérieur à cinquante (50)
millions de dirhams hors taxe sur la valeur ajoutée;
Article 212.- Vérification de comptabilité

4- Lieu de vérification :

Les documents comptables sont présentés dans les locaux, selon le cas,
du domicile fiscal, du siège social ou du principal établissement des
contribuables personnes physiques ou morales concernés, aux agents
de l’administration fiscale qui vérifient la sincérité des écritures
comptables et des déclarations souscrites par les contribuables et
s'assurent, sur place, de l'existence matérielle des biens figurant à
l'actif.

Lorsque la comptabilité est tenue au moyen de systèmes informatisés,


le contrôle porte sur l’ensemble des informations, données et
traitements informatiques qui concourent directement ou
indirectement à la formation des résultats comptables ou fiscaux et à
l’élaboration des déclarations fiscales, ainsi que sur la documentation
relative à l’analyse, à la programmation et à l’exécution des
traitements.
Article 212.- Vérification de comptabilité

5 - Clôture de la vérification :

Avant la clôture de la vérification, l’administration procède à un


échange oral et contradictoire concernant les rectifications qu’elle
envisage d’apporter à la déclaration fiscale.

Un procès-verbal est établi par l’inspecteur des impôts indiquant


la date de l’échange précité et les parties signataires. Une copie
dudit procèsverbal est remise au contribuable.
Article 212.- Vérification de comptabilité

5 - Clôture de la vérification :

- A l'issue du contrôle fiscal sur place, l'administration doit :

En cas de rectification des bases d'imposition, engager la


procédure prévue aux articles 220 ou 221 du CGI ;

Dans le cas contraire, en aviser le contribuable dans les formes


prévues à l’article 219 du CGI.

-Le contribuable a la faculté de se faire assister, dans le cadre de la


vérification de comptabilité, par un conseil de son choix
PROCEDURES DE
REDRESSEMENT
Il s’agit d’une procédure contradictoire permettant de
déclencher une phase de dialogue entre l’administration
et le contribuable et clarifier des points de désaccords
entre eux qu’ils soient sur les irrégularités commises ou
sur les questions soulevées par le vérificateur.
2 19
AR T

L’échange de points de vue se fait par le biais de lettre ou


doivent respecter certaines conditions de fonds et de
forme , citées dans l' article 219 du CGI
L’inspecteur vérificateur est tenu d’informer la société
des rectifications qu’il a apportées à ses déclarations et
les nouvelles bases d’imposition auxquelles elle serait
imposée. Les redressements proposés sont notifiés à la
société par lettre recommandée avec accusé de réception
ou remise en main propre. 19
T 2
AR

Le certificat de remise doit comporter les indications


suivantes :
- le nom et la qualité de l'agent notificateur ;
- la date de la notification ;
- la personne à qui le document a été remis et sa signature
A - Procédure normale de
rectification des impositions
La rectification de l' administration des impôts peut porter sur :

1. Les bases d'imposition ;


2. Les montants des retenues en matière de revenus salariaux ;
3. Les prix ou déclarations estimatives, exprimés dans les actes et conventions.

Dans ce cas, l’administration notifie aux contribuables, durant les trois (3)mois qui
suivent la date de la fin du contrôle fiscal et dans les formes prévues à l’article 219 les
élements suivants :

1. les motifs, la nature et le montant détaillé des redressements envisagés en matière


d’impôt sur les sociétés, d’impôt sur le revenu ou de taxe sur la valeur ajoutée;
2. La nouvelle base devant servir d’assiette à la liquidation des droits d’enregistrement
ainsi que le montant des droits complémentaires résultants de cette base;
L’administration invite les contribuables à produire leurs
observations dans un délai de trente (30) jours suivant la date de
réception de la lettre de notification.
La société est tenue de répondre à la lettre de notification par l’inspecteur vérificateur dans
le délai prescrit de la loi, soit trente jours (30) à compter de la date de réception de ladite
lettre.

Elle doit exprimer son accord sur la nouvelle base notifiée ou son désaccord total ou partiel
sur les chefs des redressements proposés.

Si les observations des intéressés parviennent à l'administration dans le délai prescrit et si


cette dernière les estime non fondées, en tout ou en partie, elle leur notifie, dans les formes
prévues à l’article 219 , dans un délai maximum de soixante (60) jours suivant la date de
réception de leur réponse, les motifs de son rejet partiel ou total, ainsi que la base
d'imposition qui lui parait devoir être retenue en leur faisant connaître, que cette base sera
définitive s'ils ne se pourvoient pas, devant la commission locale de taxation prévue à
l’article 225 du CGI , la commission régionale du recours fiscal prévue à l’article 225 bis ou
devant la commission nationale du recours fiscal prévue à l' article 226 du CGI , dans un
délai de trente (30) jours suivant la date de réception de cette deuxième lettre de
notification.
La société pourrait toujours contacter l’inspecteur vérificateur ou
son chef immédiat pour discuter certains points avant de répondre
ou demander des éclaircissements mais ceci n’interrompt par le
délai prévu de 30 jours
La société ne répond pas dans le délai d’un mois prévu par la loi :
dans ce cas l’imposition est établie sur les bases notifiées qui ne
pourront plus être contestées par la société dans le cadre de cette
procédure.
Dans le cas où le vérificateur trouve le bien fondé des observations
de la société, ou les pièces justificatives qu’il a communiqué pour
justifier une partie des réintégrations proposées, il doit aviser
clairement la société de son acceptation et par conséquent il doit
modifier à la baisse des bases inégalement notifiées.
Sont immédiatement émis par voie de rôle, état de produits ou ordre de recettes, les droits
supplémentaires, les majorations, les amendes et les pénalités y afférentes découlant des
impositions établies :

1. Pour défaut de réponse ou de recours dans les délais prescrits.


2. Après accord partiel ou total conclu par écrit entre les parties au cours de la procédure de
rectification
3. Après la décision de la commission locale de taxation , celle de la commission régionale du
recours fiscal ou celle de la commission nationale du recours fiscal ;
La procédure de rectification
est frappée de nullité

En cas de défaut de notification aux intéressés de l'avis de vérification


et/ou de la charte du contribuable dans le délai prévu à l'article 212-I
(1eralinéa) du CGI ;

En cas de défaut de notification de la réponse de l’administration aux


observations des contribuables dans le délai prévu par le CGI .
B - Procédure de
redressements accélérés
Domaine d’application de la procédure accélérée
La procédure de redressement accélérée a aussi un caractère contradictoire puisqu’elle engage
un processus d’échange de correspondances entre l’administration fiscale et la société pour
l’éclaircissement de points de vue sur les litiges nés à la suite de la vérification fiscale.

// L’administration peut être amenée à rectifier en matière d’impôt sur les sociétés, d’impôt sur le
revenu et de taxe sur la valeur ajoutée :

Du résultat fiscal de la dernière période d’activité non couverte par la prescription en cas de
cession, cessation totale, redressement ou liquidation judiciaire ou transformation de la forme
juridique d’une entreprise entraînant, soit son exclusion du domaine de l’impôt sur les sociétés ou
de l’impôt sur le revenu, soit la création d’une personne morale nouvelle ;
les déclarations déposées par les contribuables qui cessent d’avoir au Maroc un domicile fiscal ;
le résultat fiscal et le chiffre d’affaires de la période non couverte par la prescription, en cas de
cessation temporaire d’activité;
Phase de la procédure accélérée
Dans ces cas, l’administration notifie aux contribuables dans les trois (3) mois qui suivent la date de la
fin du contrôle fiscal et dans les formes prévues à l’article 219 , les motifs, le montant détaillé des
redressements envisagés et la base d’imposition retenue.

Les intéressés disposent d'un délai de trente (30) jours suivant la date de la réception de la lettre de
notification pour formuler leur réponse et produire, s'il y a lieu, des justifications. A défaut de réponse
dans le délai prescrit, l'imposition est établie et ne peut être contestée que suivant les dispositions de
l’article 235 du CGI .

Suite à la réponse de la société à la première lettre de notification, lorsque l’inspecteur estime non
fondées en tout ou en partie les observations de celui-ci, il notifie à l’intéressé dans les formes prévues
à l’article 219 du C.G.I. et dans un délai de soixante (60) jours suivant la date de réception de la réponse
du contribuable :

Les motifs de son rejet ou total ;


Les bases d’imposition retenues ;
La possibilité de recours devant les commissions fiscale précitées dans la procédure normale .
En cas de cessation totale d'activité suivie de liquidation, la
notification du résultat de vérification de comptabilité, doit être
adressée à l’entreprise avant l'expiration du délai d'un an suivant
la date du dépôt de la déclaration définitive du résultat final de la
liquidation
La procédure de rectification
est frappée de nullité

En cas de défaut de notification aux intéressés de l’avis de vérification


et/ou de la charte du contribuable dans le délai prévu à l’article 212-I
(1eralinéa) du CGI ;

En cas de défaut de notification de la réponse de l’administration aux


observations des contribuables dans le délai prévu;
Exemple illustratif
Lorsque l’administration constate que les chiffres d’affaires réalisés par les
contribuables soumis à l’impôt sur le revenu selon le régime du résultat net
simplifié, de la contribution professionnelle unique ou celui de l’auto-
entrepreneur dépassent pendant deux années consécutives les limites prévues
pour lesdits régimes aux articles 39, 41 et 42 du CGI.

Ils sont invités par lettre notifiée, dans les formes prévues à l’article 219 , à
déposer des déclarations rectificatives selon le régime qui leur est applicable
dans un délai de trente (30) jours suivant la date de réception de ladite lettre.

La lettre précitée doit préciser les motifs et la nature des insuffisances


constatées dans la déclaration initiale.
Lorsque l’administration estime que les rectifications introduites dans le délai
de trente (30) jours prévu ci-dessus sont insuffisantes ou lorsque le
contribuable ne dépose pas la déclaration rectificative dans ce délai, la
procédure est poursuivie conformément aux dispositions de l’article 228-II du
CGI ( Taxation d' office ).
Après analyse préliminaire des données figurant sur les déclarations et
sur la base des informations dont elle dispose et sans recourir
directement à la procédure de vérification de la comptabilité prévue à
l’article 212 du CGI, l’administration peut demander aux contribuables les
explications nécessaires concernant leurs déclarations si elle relève des
irrégularités notamment au niveau des éléments ayant une incidence sur
la base d’imposition déclarée.
LA PROCEDURE DE TAXATION
D’OFFICE
qu'est-ce que c'est ?

La taxation d'office est une procédure qui permet à


l'administration fiscale de redresser un contribuable si elle est
mesure de prouver que le comportement fautif d'un redevable
de l'impôt français a entraîné une fraude fiscale.

Contrairement aux autres procédures, la taxation d'office n'est


pas une procédure contradictoire. L'administration fiscale peut
redresser le contribuable sur des fondements légaux et
légitimes sans que le contribuable puisse se justifier ou donner
son point de vue.
1- Taxation d’office pour défaut de déclaration ou de
présentation d’actes et de conventions :
La taxation d'office
concerne : 1.1 la déclaration du résultat fiscal .

1.2 la déclaration du chiffre d' affaires.


les revenus ou
bénéfices imposables ; 1.3 la déclaration des produits de cession .

les éléments qui 1.4 produit une déclaration incomplète ou un acte sur
lesquels manquent les renseignements nécessaires pour
permettent de calculer l’assiette, le recouvrement de l’impôt ou la liquidation des
les taxes sur le chiffre droits ;
d'affaires, les droits
d'enregistrement ou 1.5 n’effectue pas ou ne verse pas au Trésor les retenues à la
autres taxes source dont il est responsable
assimilées; 1.6 Si le contribuable ne dépose pas ou ne complète pas sa
déclaration ou son acte ou ne verse pas les retenues à la
source précitées dans le délai de trente (30) jours prévu
La taxation d'office
concerne :
2- Taxation d’office pour infraction aux dispositions
les revenus ou relatives à la présentation des documents comptables et
bénéfices imposables ; au droit de contrôle :

Lorsqu'un contribuable ne présente pas les documents


les éléments qui comptables visés, selon le cas, aux articles 145 ou 146 cdu
permettent de calculer CGI , ou refuse de se soumettre au contrôle fiscal prévu à
les taxes sur le chiffre l'article 212 du CGI .
d'affaires, les droits
d'enregistrement ou
autres taxes
assimilées;
Déroulement
Dans les précités, l’inspecteur invite le contribuable à déposer ou à
compléter sa déclaration ou son acte ou à verser le montant retenu
à la source ou qui aurait dû être retenu, dans le délai prévu en
jours suivant la date de réception de ladite lettre.

Si la société ne dépose pas ou ne complète pas sa déclaration ou son


acte ou ne verse pas le montant de l’impôt retenu à la source dans
le délai prévu , l’administration l’informe des bases qu’elle a
évaluées et sur lesquelles le contribuable sera imposé d’office.

Lorsque la société ne se conforme pas aux dites obligations fiscales


dans ce deuxième délai prévu, il est taxé d’office sur les bases
évaluées par l’administration.
L' AFFAIRE
SOUND ENERGY
« NOUS SOMMES À LA FOIS SURPRIS ET DÉÇUS DE CETTE DÉCISION. DE TOUTE
ÉVIDENCE, CE N’EST PAS CE QUI ÉTAIT ATTENDU ET REFLÈTE MAL L’APPLICATION ET LA
COMPRÉHENSION DU CODE LÉGISLATIF APPLICABLE AU MAROC », A DÉCLARÉ LE
PRÉSIDENT DE LA COMPAGNIE, GRAHAM LYON DANS UN COMMUNIQUÉ. « NOUS
ALLONS À LA FOIS FAIRE APPEL DEVANT LES JURIDICTIONS SUPÉRIEURES MAROCAINES
ET RÉFLÉCHIR À LA DÉCISION AVEC LES DIFFÉRENTS MINISTÈRES MAROCAINS COMPTE
TENU DE SON IMPACT POUR LES NOUVEAUX ENTRANTS AU MAROC, » A-T-IL AJOUTÉ.

Sound Energy - Procès - Direction générale des


impôts (DGI) - Impôts
Il s’agit d’une contrevaleur d’environ 2,55 millions de dollars contre une affaire de
«cession d’actifs non déclarés» effectuée entre 2016 et 2018. Et la société britannique qui
conteste ce redressement, voit son cours en bourse de londres chuter de 11% (13 juillet
2022).

«La Société reste fermement convaincue que les charges restantes résultent d'une
interprétation erronée par l'administration fiscale marocaine de l'entrée du nouvel
accord», indique Sound Energy dans un communiqué.
En août 2021, la société gazière britannique Sound Energy PLC avait annoncé que
l’administration générale des impôts du Maroc a réévalué la demande d’imposition de sa
filiale Sound Energy Morocco East Ltd. Après plusieurs consultations du comité chargé de
la fiscalité locale, l’administration fiscale a abandonné son action contre l’acquisition
gratuite d’actifs incorporels entre 2016 et 2018.

Cependant, lors des délibérations qui ont eu lieu, il a été déterminé que l’administration
générale marocaine des impôts ayant déjà déposé une plainte contre la société mère Sound
Energy, taxer sa filiale était redondant et ne pouvait être répété à cet égard, avait estimé
l’entreprise.
Ainsi, la société britannique a confirmé avoir reçu de l’administration fiscale marocaine la
notification d’un redressement à 100% du dossier relatif à sa filiale SEME, pour les impôts
et taxes de la période 2016-2018, conformément au contrôle fiscal effectué en 2020.

Et en septembre, Sound Energy a révélé que sa filiale avait déposé auprès du tribunal
marocain sa contestation des charges restantes.
En 2018, Sound Energy avait signé un accord pétrolier pour l’exploitation du Grand
Tendrara pour une durée de huit ans. L’accord avait été signé avec Schlumberger et
l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), ainsi les ministères marocains
en charge de l’Energie et celui de l’Economie et des finances.

L’accord prend en compte les zones couvertes par l’accord d’exploration de Tendrara, le
permis de reconnaissance Matarka et la demande de concession de production relative à
la découverte de Tendrara.

Par ledit accord, Sound Energy détient 47,5% des deux concessions, lesquelles couvrent
une superficie globale de 14.500 kilomètres carrés dans la région de l’Oriental. Quant aux
parts restantes, 27,5 % elles sont détenues par Schlumberger partenaire de Sound Energy
et le reste, 25%, sera détenu par l’ONHYM.
Selon le directeur général délégué de
Sound Energy, il s’agit d’une “stratégie de
développement rapide” pour commencer à
rentabiliser les ressources de Tendrara en
attendant un plan de développement
complet “en temps opportun”.
«La confusion est survenue en raison d’une notification précédente de la société le 23
juillet 2018, par laquelle un entrant dans le permis de Tendrara Lakbir a été postulé.

Cette transaction n’a jamais eu lieu. Le permis d’exploration du Grand Tendrara n’est pas
la continuation du permis d’exploration de Tendrara Lakbir», relève Graham Lyon.

Sound Energy Morocco East Ltd (SEME), filiale de la société d’exploitation pétrolière Sound
Energy a déclaré en juillet 2022 que le tribunal marocain avait rejeté son recours contre
une décision de l’administration fiscale marocaine.
Contestant ce redressement, la société compte faire appel afin de «défendre ses droits».
FACTEURS SUSCEPTIBLES DE
DÉCLENCHER UN CONTRÔLE
FISCAL
(i) Programmation sectorielle

Durant chaque exercice, l’administration fiscale procède au lancement, à


l’échelle nationale ou régionale, de campagnes de vérification ciblant un
secteur d’activité ou une profession en particulier.
(ii) Dépôt tardif des déclarations
fiscales

Les déclarations fiscales, étant la « matière première » sur laquelle travaille


l’administration fiscale, des retards répétés de déclarations ou le dépôt de
déclarations rectificatives sont vus par l’administration comme des
indicateurs de profils de contribuables à risque.
(iii) Déficits chroniques

L’administration fiscale a tendance à cibler les entreprises déclarant depuis


plusieurs exercices des déficits chroniques importants sans pour autant
cesser d’activité. En effet, le maintien en activité d’un business a priori en
perte continue suscite les soupçons de l’administration quant à l’existence de
ventes au noir ou de planification fiscale agressive.
(iiii) Opérations de
restructuration ou de liquidation

La réalisation d’opérations de liquidation ou de restructuration (fusions,


apports partiels d’actif ou scissions) réalisées notamment en franchise
d’impôt est suivie quasi systématiquement d’une vérification fiscale.
(iiiii) Echange d’information
avec des administrations fiscales
d’autres pays
Ce facteur devrait prendre de plus en plus d’importance dans les années qui
viennent et devrait surtout impacter les filiales de multinationales et
notamment celles dont le chiffre d’affaires consolidé est très élevé .
“Le redressement fiscal est ainsi nommé
par ironie pour désigner l’opération dont
un particulier ou une entreprise ne se
relèveront jamais.”

— Philippe Bouvard
CONTRÔLE FISCAL AU LA PERFORMANCE DU
MAROC : CONTROLE FISCAL AU
CONSTATS, CRITIQUES MAROC - Mme Ikram
& SUGGESTIONS- Mr Gheriss
Brahim JBARA

BIBLIOGRAPHIE

CGI 2022 - DGI Le contrôle fiscal portant


sur la vérification des
Rapport d' activité DGI entreprises au
2021 Maroc : cadre procédural et
authentification des
garanties- Karim AARAB

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