Controle Fiscal
Controle Fiscal
Controle Fiscal
L'année 2007, serait incontestablement considérée une étape très importante dans l'histoire du
système fiscal marocain. En effet, à compter du premier janvier, le Code Général des
Impôts1(*), tant attendu, est mis en application.
Depuis l'an 2000, la DGI, dans une démarche progressive, a lancé avec succès plusieurs
chantiers de réformes inspirés des :
- recommandations issues des travaux des « assises nationales sur la fiscalité au Maroc »2(*),
qui ont réunis des professionnels de l'administration fiscale (nationaux et étrangers), membres
des institutions internationales, parlementaires, universitaires, juges, représentants
d'organisations professionnelles et syndicales...
Ainsi, les Lois de Finances succédées ont étés les occasions d'importantes légiférassions dont
le but est de mettre en place un système fiscal moderne : rationalisé et aménagé, simple et
harmonisé3(*) (harmonisation interne des dispositions régissant les impôts et taxes qui le
forment4(*), et externe avec les autres lois et réglementations notamment, la loi comptable, la
loi des sociétés et le code de recouvrement des créances publiques).
A partir de 1999, la DGI s'est lancée dans une démarche de concentration de la gestion de
l'impôt autour du « dossier unique », en fonction de la nature du contribuable. Ce qui a
permis :
§ les contribuables sont obligés, avec la multiplicité des dossiers, de traiter avec différents
services des questions souvent analogues ;
§ présence d'un grand risque de traitement inégal et incohérent des contribuables, selon la
nature de l'impôt ;
§ rigidité de gestion du personnel dont les connaissances et les compétences sont confinés par
impôts.
2- De perfectionner la gestion fiscale ;
3- D'améliorer le service rendu aux contribuables, par le biais des bureaux d'accueil et de
coordination ;
INTRODUCTION
De prime abord des questions pertinentes s'imposent :
Le but de cette introduction est de répondre à ces questions et de définir l'objet et la finalité de
ce travail.
I- Définition :
Le contrôle fiscal peut être défini comme le pouvoir dévolu, en vertu de la loi, à
l'administration fiscale pour procéder au contrôle des déclarations auxquelles la loi soumet les
contribuables.
Ceci , sous entend, dans le cadre du système fiscal marocain qui repose sur le principe
déclaratif , que les contribuables dont la bonne foi est présumée , souscrivent des déclarations
réputées sincères jusqu'à preuve du contraire.
Ce principe qui attribue au système fiscal marocain le qualificatif de libéral, a été institué dans
les années quatre vingt (1984) lors de la restructuration de ce système et son fondement, par
là, sur la déclaration.
Ainsi, les plus importants impôts qui le composent, à savoir l'IS, l'IR et la TVA font de la
déclaration du chiffre d'affaires, du revenu professionnel et du résultat fiscal, la base sur
laquelle l'administration assoit l'impôt.
Dans ce cadre, le contrôle fiscal intervient comme étant la contrepartie logique et nécessaire
du système déclaratif6(*) et se concrétise par le pouvoir dévolu à l'administration de réparer les
éventuelles omissions, insuffisances ou erreurs commises par les contribuables.
II- Fondements :
1- Fondements constitutionnels :
La constitution du Maroc révisée en 1996, stipule dans sons article 17 : « Tous (citoyens)
supportent en proportions de leurs facultés contributives, les charges publiques que seule
la loi peut, dans les formes prévues par la présente constitution créer et répartir »
En effet, les facultés contributives de chacun ne peuvent être cernées, voire déterminées qu'à
partir d'un contrôle effectué par l'autorité publique attributaire de ce pouvoir, en l'occurrence
l'administration fiscale.
Le droit de contrôle tel qu'il a été défini est attribué, à ce niveau, à l'administration fiscale par
l'article 210 du CGI, qui stipule dans son premier alinéa : « L'administration fiscale contrôle
les déclarations et les actes utilisés pour l'établissement des impôts, droit et Taxes... »
En outre, le législateur a institué (en 2007) par le code général des impôts, un nouveau type de
contrôle dit « droit de constatation ».
1- Contrôle au bureau :
C'est un contrôle effectué par l'inspecteur des impôts à partir de son bureau, sans déplacement
dans les locaux du contribuable contrôlé. Il se compose de deux types :
a- Contrôle formel :
Comme son nom l'indique, ce contrôle préliminaire vise à s'assurer que les déclarations
respectent les principes de forme exigés, notamment :
§ adéquation entre la déclaration et la nature des éléments déclarés (chiffre d'affaires, résultat
fiscal, revenu professionnel, revenu et profit fonciers...) ;
§ identification du contribuable ;
Il s'agit, en bref, d'un contrôle succinct visant à s'assurer que les déclarations ne présentent pas
d'incohérences notoires.
Il consiste à examiner d'une manière plus attentive les déclarations par les services chargés de
la gestion quotidienne des impôts (services d'assiette).
Dans la pratique, ce contrôle est dévolu au chef de secteur d'assiette dont dépend le siège
social, le principal établissement ou le domicile du contribuable.
Ces deux contrôles ne se traduisent par aucune modification des éléments déclarés, mais ils
ont pour but de relever des irrégularités ou anomalies dont les principales répercutions se
présentent comme suit :
2- Vérification de comptabilité :
Sommairement, la vérification de comptabilité peut être définie comme le pouvoir attribué à
l'administration fiscale pour procéder à un examen approfondi de la comptabilité d'une
entreprise au sein de ses locaux et ce pour s'assurer de :
3- Droit de constatation :
Ce droit constitue l'une des nouveautés majeures du nouveau code générale des impôts. Il est
attribué à l'administration fiscale, également en vertu de l'article 210 du CGI. Il a un caractère
inopiné, en ce sens que l'inspecteur des impôts peut intervenir à l'improviste dans l'entreprise
pour procéder à la constatation matérielle des éléments physiques de l'exploitation et se faire
présenter tous les documents et pièces justificatives en vu de chercher les manquements aux
obligations prévues par la législation et la réglementation en vigueur.
Ces deux types de contrôle ont été examinés succinctement, car ils feront l'objet des
développements ultérieurs.
§ garantir une justice sociale dans le sens où il permet d'assurer une égalité des citoyens
devant l'impôt et devant le financement des charges publiques, en fonction de la capacité
contributive de chacun ;
L'objet de notre présent travail ne prétend pas présenter une étude exhaustive et complète de
l'opération du contrôle fiscal, dès lors que cette démarche nécessite un travail plénier qui
s'intéresse non seulement aux textes qui la régissent, mais aussi à son environnement, avec qui
elle est en pleines interactions.
Ainsi, nous allons essayer de nous limiter à la vérification de la comptabilité, pièce maîtresse
du contrôle fiscal, en décrivant son organisation administrative et juridique en une première
partie, et en une deuxième partie, on tentera de présenter les formes de sa pratique, en
retraçant les modalités de contrôle exercées et les vérifications à opérer à travers les comptes
de la comptabilité soumise au contrôle.
PARTIE I : ORGANISATION
ADMINISTRATIVE ET JURIQIQUE DU
CONTROLE FISCAL AU MAROC
Au Maroc, la mission du contrôle fiscal est assurée par les services de la DGI, dont les
attributions sont fixées par le décret du 22 Novembre 1978 portant organisation du ministère
des finances. Toutefois, la structure actuelle de la DGI a radicalement évoluée par rapport à ce
qu'a été prévue par le décret précité.
En général, le contrôle fiscal fait intervenir, tout au moins indirectement, la plupart des
services de la DGI. Ainsi, y concourent les services chargés de la législation, de la
coopération internationale, des études et documentation, des affaires juridiques et les services
de la gestion des ressources humaines et de formation.
Néanmoins, les services directement chargés du contrôle fiscal peuvent être distingués en
deux niveaux, en fonction de leurs compétences territoriales :
Sont constitués par les services de la « Direction du contrôle fiscal »7(*), créée en 2005 au sein
de la DGI (au niveau central) et placée sous l'autorité directe du Directeur Général des Impôts.
Cette direction remplie deux types de missions :
§ 1 : Missions de conception, analyse, programmation et suivi des vérifications
a- L'étude des propositions des vérifications reçues et l'élaboration du programme annuel des
vérifications [Service de la programmation].
Les travaux de programmation ont été formalisés depuis 1999 et les critères de choix des
dossiers à vérifier ont été fixés par une note de service du 26 Janvier 2000. Les principaux
paramètres à retenir sont :
Le service de programmation étudie et approuve les propositions des vérifications arrêtées par
les commissions régionales ou inter-préfectorales. Les dossiers sélectionnés par ces
commissions sont établis en trois listes, en fonction du chiffre d'affaires et du secteur
d'activité comme suit :
< 100 000 000 DHS < 50 000 000 DHS < 30 000 000 DHS
C < 3 000 000 DHS < 2 000 000 DHS < 1 000 000 DHS
b- La constitution d'une base de données qui gère les casiers fiscaux des contribuables, à
partir des informations recueillis du circuit interne de l'administration ou auprès des tiers. La
réalisation des travaux de recherches et des investigations de détection des moyens et des
formes de fraude [Service des recoupements et enquêtes fiscales]
Cette division a pour principale mission est d'assurer le suivi des travaux des services des
vérifications déconcentrés, l'encadrement du corps opérationnel, la coordination et
l'harmonisation des méthodes de travail.
Ces fonctions sont assurées par le biais de trois services, structurés en fonction de la nature
des contribuables :
En outre, cette division se charge du suivi des dossiers en cours de procédure, en phase des
recours devant les commissions [Service du suivi des recours devant les commissions].
Cette division est de nature opérationnelle, elle assure le contrôle fiscal au titre de tous les
impôts et taxes. Ses compétences territoriales s'étendent sur tout le territoire national.
Elle se charge du contrôle des contribuables (physiques ou morales) qui présentent un risque
fiscal important notamment les grandes entreprises, les organismes financiers, les groupes
d'entreprises, les établissements publics, les établissements stables et étrangers...qui
nécessitent des investigations approfondies et portant sur des activités diversifiées, tant sur le
plan national qu'international et impliquent des recherches particulières qui ne peuvent être
conduites par les services déconcentrés.
Au Maroc, l'organisation des services déconcentrés est assurée par les Directions régionales
ou inter-préfectorales. Elles couvrent tout le territoire national à l'exception de la région sud
du Maroc (Laayoune, Oued Edhab, Es Smara).
Chacune de ces directions dispose d'un service régional des vérifications composé, de
brigades des vérifications dont le nombre est en fonction de l'importance de la direction.
Au niveau de Rabat et Casablanca, deux brigades spécialisées ont été créées depuis 2000.
Sont spécialisées dans le contrôle des grandes entreprises qui enregistrent un chiffre d'affaires
annuel supérieur à 50 millions de Dh.
Les inspecteurs vérificateurs des impôts sont sélectionnés parmi le personnel de la DGI. Ils
doivent être classés au moins au grade d'inspecteur adjoint et dotés d'un important niveau des
connaissances en matière du droit et techniques fiscales, la comptabilité des sociétés et droit
commercial, maîtrise de l'outil informatique...
Auparavant, les affectations aux services des vérifications ne se basaient sur aucun critère de
choix objectif, permettant de garantir l'opportunité de sélection. En 2006, la DGI a inauguré,
dans le cadre d'une démocratisation de gestion des ressources humaines, un nouveau procédé
louable (qu'on espère s'étendre à d'autres fonctions tels que les postes de responsabilités
administratives) consistant en une sélection composée d'une épreuve écrite suivie d'un
entretien oral devant une commission de hauts responsables de la DGI.
Les compétences et les pouvoirs des inspecteurs vérificateurs sont réglementés par la loi et
consignés dans le CGI, ils portent généralement sur quatre catégories :
En vertu des dispositions de l'article 214 du CGI, les inspecteurs vérificateurs peuvent
demander à tout organisme soumis au contrôle de l'Etat et à toute personne physique ou
morale exerçant une activité passible des impôts, la communication de tout les livres et
documents dont la tenue est rendue obligatoire par la loi en vigueur et utiles au contrôle de
l'impôt.
2- Pouvoir de vérifier
Des dispositions de l'article 210 du CGI, les inspecteurs vérificateurs sont dotés du droit de
contrôler les déclarations et les actes utilisés pour l'établissement des impôts, droits et taxes
du contribuable qu'ils vérifient.
En général, un seul vérificateur est affecté par dossier, mais si des circonstances particulières
s'imposent, plusieurs vérificateurs peuvent intervenir à l'occasion du même contrôle. Souvent,
le chef de brigade est amené à apporter concours à ses subordonnés sans que cela ne porte
atteinte à la régularité de l'opération du contrôle.
A compter du 1er Janvier 2007, des dispositions de la loi de Finances pour l'année budgétaire,
l'administration fiscale peut exercer un « droit de constatation », en vertu duquel elle peut
demander aux contribuables de se faire présenter les factures, livres, registres et les
documents professionnels se rapportant à des opérations ayant ou devant donné lieu à
facturation, et procéder à la constatation matérielle des éléments physiques de l'exploitation
pour rechercher les manquements aux obligations prévues par la loi en vigueur.
4- Pouvoir de notifier
Aux termes conjugués des articles 212, 220 et 221 du CGI, l'inspecteur vérificateur est doté
du droit de notifier les éventuelles rectifications issues de la vérification effectuée. La
notification des redressements porte sur tous les impôts et taxes sans aucune restriction, et son
pouvoir de notification s'étend à tout le territoire national, dés lors que la personne vérifiée
possède son siège social ou à été élu domicile en dehors du ressort territorial de la direction de
rattachement du vérificateur.
Les inspecteurs vérificateurs sont avant tout des fonctionnaires de l'Etat, sont soumis aux
obligations générales régissant la fonction publique consignés par le dahir n°1-58-008 de
1958 portant statut général de la fonction publique. Sont tenus d'assurer la bonne marche du
service, sont responsables dans l'exécution des taches qui leurs sont confiées, soumis à la
discrétion professionnelle...
2- Secret professionnel
Compte tenu des prérogatives largement conférées à l'administration fiscale, notamment avec
le droit de communication, de constatation et de vérification et des obligations déclaratives ;
le législateur avait instauré la règle du secret professionnel8(*) , en vue de protéger les
contribuables et leurs intérêts.
Malgré la diversité des enjeux du contrôle fiscal, la contrainte du rendement est significative
pour le vérificateur, dont le travail est évalué principalement en fonction des dossiers réalisés
et surtout en fonction des chiffres réalisés (redressements et recouvrements).
En outre, étant donné qu'une partie de sa rémunération est tributaire du chiffre affiché, la
contrainte du rendement structure de manière contraignante son travail, qui le mène
progressivement à ignorer les autres contraintes tels que la qualité du contrôle, le nombre de
contentieux, la régularité des dossiers rendus.
La technicité du vérificateur est communément reconnue. Son travail exige des compétences
importantes : la maîtrise du droit et techniques fiscales, la comptabilité des sociétés, le droit
commercial, le droit civil, l'informatique... La détection de la fraude et l'identification de ses
formes deviennent de plus en plus un travail délicat et complexe. La conduite d'une
vérification nécessite un apprentissage spécifique du fait de la complexité de la
réglementation. L'image du vérificateur est donc associée à celle d'un expert, et cette expertise
constitue pour lui une source de pouvoir.
Le pouvoir d'expert du vérificateur est renforcé par son indépendance, qui dépasse de loin
celle qui lui a été conférée par le statut de la fonction publique. Certes le contrôle hiérarchique
et organisationnel est omniprésent, mais l'indépendance du vérificateur est plus importante : il
gère librement son emploi du temps et la répartition de ses taches, est seul responsable du
déroulement de ses vérifications à condition de remplir ses objectifs annuels de rendement.
A cela, s'ajoute l'importance de la zone des compétences du vérificateur, il dispose lui seul
d'un monopole quasiment absolu sur les informations concrètes des dossiers dont il est en
charge de vérifier.
a- l'organisation du contrôle fiscal répond plus à un choix rationnel, mais non pas d'une
manière optimale à la fonction objective du contrôle fiscal, celle de lutter contre toutes les
formes d'évitement de l'impôt et crédibiliser le système déclaratif, mais de faire alimenter les
caisses du trésor par des recettes supplémentaires ;
Le droit de communication et échanges d'informations est régi par l'article 214 du CGI, il
exprime le droit reconnu à l'administration fiscale de prendre connaissance, aux besoins utiles
de l'assiette et du contrôle de l'impôt, de tous les renseignements détenus par les tiers.
§ des personnes physiques ou morales exerçant une activité passibles des impôts, droits et
taxes ;
En outre ; l'administration fiscale peut demander communication des informations auprès des
administrations des Etats ayant conclu, avec la Maroc, des conventions de non double
imposition.
Le droit communication s'exerce par une demande écrite, et dans les locaux du siège social ou
du principal établissement des personnes concernées. Toutefois, les intéressés peuvent fournir
les renseignements sollicités par l'administration, par écrit ou les remettre aux agents de
l'administration contre récépissé.
Aux termes de l'article 214 du CGI, la communication portera sur tous les renseignements
utiles à l'établissement de l'assiette et au contrôle de l'impôt.
Il concerne tous les documents comptables ou de services détenus par les organismes d'Etat
ou ceux soumis à son contrôle, sans qu'aucun secret professionnel ne puisse être opposé.
Pour les personnes physiques ou morales exerçant une activité passible des impôts, droits et
taxes, le droit de communication porte sur tout les livres et documents, dont la tenue est
rendue obligatoire par les lois en vigueur (livre journal, livres d'inventaires, correspondances,
pièces justificatives dépenses, les factures de ventes...). Toutefois, pour les personnes qui
exercent des activités qui impliquent le secret professionnel, la communication des
renseignements ne concernera pas la globalité du dossier.
§ 2 : Droit de constatation
En vertu des dispositions de la Loi de Finances n°43-06 relative à l'année budgétaire 2007 ;
l'administration fiscale est vouée d'un nouveau droit : droit de constatation.
L'article 210 du CGI, confère à l'administration le droit de procéder, dans le cadre du contrôle
des déclarations et actes utilisés pour l'établissement des impôts et taxes, à l'encontre des
contribuables (personnes physiques ou morales) de se faire présenter les factures, les livres,
les registres et les documents professionnels se rapportant à des opérations ayant donné ou
devant donné lieu à facturation, et procéder à la constatation matérielle des éléments
physiques de l'exploitation, pour rechercher les manquements aux obligations prévus par la
législation et la réglementation en vigueurs.
Le droit de constatation, aux termes de l'article 210 du CGI, s'exerce immédiatement, après
remise au contribuable concerné par l'opération, d'un avis de constatation par les agents
assermentés de l'administration. Il est effectué dans les locaux des contribuables ; aux heures
légales et durant les heures d'activité professionnelle.
2- Procédure
L'opération de constatation sur place est fixée au maximum à huit (8) jours ouvrables, à
compter de la date de réception de l'avis. La clôture de l'opération est matérialisée par un
procès verbal, établi en double exemplaire, signé par les deux parties et dont un exemplaire
est remis au contribuable.
Les résultats de l'opération et éventuellement les manquements relevés sur place, donnent lieu
à l'établissement d'un procès verbal dans les trente (30) jours qui suivent l'expiration de
l'opération. Une copie du dit procès est remise au contribuable qui dispose d'un délai de huit
(8) jours, suivant la date de réception, de faire part des ses observations.
Aux termes de l'article 210 du CGI c'est le droit dévolu à l'administration fiscale de contrôler
les déclarations et les actes utilisés pour l'établissement de l'impôt, droits et taxes.
En principe, ce contrôle effectué par l'administration à partir du bureau, ne doit pas être
confondu avec le contrôle fiscal proprement dit qui suppose un examen critique des
déclarations du contribuable et débouche éventuellement sur des redressements, et ce à l'issu
d'une procédure dont le strict respect est formel.
Le contrôle sur pièce est une série d'opérations exercées par l'inspecteur chargé de la gestion
du dossier du contribuable au niveau des services de l'assiette. Il est appelé, dans le cadre de
ses taches ordinaires de gestion de s'assurer :
§ que toutes les obligations déclaratives ont été remplies par les contribuables, dans les formes
et les délais prévues par la loi ;
Ce contrôle doit être systématique et exhaustif. Doit être mené au fur et à mesure de la
réception des déclarations et au moment de leurs classements aux dossiers appropriés.
Bien que, souvent ces opérations de contrôle aient été qualifiées de « formel », mais sont
d'une importance capitale. C'est à ce niveau d'examen des dossiers et des documents y sont
rattachés que le risque fiscal est bien appréhendé (nature et ampleur des irrégularités
constatées) ; aussi le degré de moralité et du civisme fiscal du contribuable est mesuré (niveau
de réactivité et de coopération du contribuable aux relances de régularisations des anomalies
adressées par l'administration).
C'est le contrôle fiscal proprement dit, il constitue le prolongement du contrôle sur pièces12(*)
par la recherche des éléments externes. Il est exercé par des brigades spécialisées et en dehors
des bureaux de l'administration fiscale. Il consiste en la vérification de comptabilité des
entreprises et en l'examen de l'ensemble de la situation fiscale des contribuables.
Généralement est définit, comme étant un ensemble d'opérations, effectuées dans les locaux
professionnels de l'entreprise, qui ont pour but d'examiner la comptabilité et la confronter à
certaines données de fait ou matérielles, en vue de s'assurer de l'exactitude des déclarations
souscrites et de l'existence matérielle des éléments de l'actif et des stocks.
Le législateur fiscal, a encadré l'exercice de ce contrôle par des dispositions précises, stipulées
dans l'article 212 du CGI, et portent principalement sur l'obligation de l'information du
contribuable du début de l'exercice du contrôle, son lieu et sa durée et les formes et
procédures a respecter en cas de rectification des bases d'impositions déclarées par le
contribuable.
a- Avis de vérification13(*)
Une vérification de comptabilité, ne peut être engagée sans que le contribuable n'en soit
informé par l'envoi ou la remise d'un avis de vérification. L'intervention sur place, ne peut être
effectuée qu'à partir du 16ème jour à compter de la date de réception dudit avis. Le défaut
d'envoi de cet avis aussi bien que le non respect du délai requis, peuvent engendrer
l'irrégularité de la procédure.
L'avis de vérification est envoyé au contribuable sous pli fermé par lettre recommandée avec
accusé de réception, soit par remise en main propre au moyen d'un certificat de remise14(*)
établi en double exemplaires dont une copie dûment signée est remise au contribuable. Il doit
être notifié à l'adresse indiquée par le contribuable dans ses déclarations, actes ou
correspondances communiqués à l'administration fiscale. Il est considéré valablement notifié
suite à sa remise :
§ pour les personnes physiques ; soit au contribuable lui même, à son domicile, à l'un des
parents, employés ou toute personne habitant ou travaillant avec lui ;
§ pour les sociétés ou autres groupements soumis à l'impôt sur le revenu (sociétés en nom
collectif, en commandite simple et de fait ne comportant que des personnes physiques) ; à
l'associé principal, son représentant légal ou toute autre personne travaillant avec le
contribuable destinataire ;
§ en cas de refus de réception par le contribuable destinataire après écoulement d'un délai de
dix (10) jours, à compter de la date du refus de réception dont l'agent notificateur doit
constater par un procès verbal dit de carence.
L'avis de vérification, bien que les textes ne le prévoient pas, comporte quelques indications
nécessaires qui informent le contribuable et lui explicitent la nature de l'opération de
vérification dont il fera l'objet :
b- Durée de la vérification :
Aux termes de l'article 212 du CGI, la vérification de comptabilité ne doit pas dépasser :
§ six (6) mois pour les entreprises dont le montant du chiffre d'affaires hors taxe sur la valeur
ajoutée déclaré au titre des exercices soumis au contrôle est inférieur à cinquante (50) millions
de dirhams ;
§ douze (12) mois pour les entreprises dont le chiffre d'affaires hors taxe sur la valeur ajoutée
déclaré au titre d'un des exercices soumis au contrôle, est supérieur à cinquante (50) millions
de dirhams.
Il y'a lieu de signaler que les éventuelles interruptions que peut connaître l'opération de
vérification, ne sont pas comptées dans les délais précités, dans la condition doivent être
constatées par des lettres de mises en demeure15(*), pour défaut de présentation des documents
comptables demandés ou refus de se soumettre au contrôle.
c- Lieu de vérification
En principe, et selon les termes du CGI, le lieu de vérification est les locaux du domicile
fiscal, du siège social ou du principal établissement des contribuables personnes physique ou
morales. Toutefois, et notamment pour les PME, ce contrôle s'exerce couramment dans les
locaux des cabinets comptables chargés de la tenue ou la supervision de la comptabilité du
contribuable, sans que cela ne porte atteinte à la régularité de la procédure du contrôle.
d- Clôture de la vérification :
Selon les dispositions de l'article 212 du CGI, l'inspecteur est tenu d'informer le contribuable
de la date de clôture de la vérification. Il ressort de cette disposition que le législateur tiens au
respect de la limitation de la durée de la vérification sur place. Toutefois, son observation
souffre des lacunes de textes, qui se rapportent au jour du début et la date de notification de la
lettre d'information de clôture.
§ 1 : Droit à l'information
Le droit à l'information est considéré comme la constante dans tous les actes liés à l'exercice
des droits de l'administration. En effet, il lui est fait obligation d'informer le contribuable de la
nature et la teneur des renseignements détenus par elle, recueillis dans le cadre du droit de
communication.
Aussi, même dans le cas de l'exercice du droit de constatation, qui renferme à lui seul, dans sa
procédure le caractère de l'improviste, à l'issu de la clôture de l'opération, un procès verbal
décrivant les éventuels manquements relevés sur place est remis au contribuable, pour faire
part de ses observations.
§ 2 : garanties temporelles
Elles découlent du principe que le droit de contrôle de l'administration est limité dans le
temps ; elles concernent aussi bien la durée de vérification que la période concernée par elle.
a- La durée de la vérification :
Comme a été préalablement signalé, la vérification de comptabilité est limitée dans le temps.
En fonction du montant du chiffre d'affaires hors la taxe sur la valeur ajoutée déclaré :
§ six (6) mois pour les entreprises dont le montant du chiffre d'affaires hors taxe sur la valeur
ajoutée déclaré au titre des exercices soumis au contrôle est inférieur à cinquante (50) millions
de dirhams ;
§ douze (12) mois pour les entreprises dont le chiffre d'affaires hors taxe sur la valeur ajoutée
déclaré au titre d'un des exercices soumis au contrôle, est supérieur à cinquante (50) millions
de dirhams.
L'administration fiscale, dans l'exercice de son droit de contrôle, est limitée par l'effet de
prescription, qui constitue la limite du droit de reprise dont elle est dévolue. Ainsi ; le droit de
réparation des erreurs, omissions ou insuffisances est fixé au 31 décembre de la quatrième
année, suivant celle au titre de laquelle l'imposition est émise.
- Au cas où des déficits ou des crédits de taxes ont été imputés sur les exercices à vérifier, le
délai de reprise est ainsi étendu aux quatre derniers exercices prescrits. Toutefois, les
éventuels redressements ou rappels de taxes afférents à cette période prescrite ne peuvent
excéder les montants des déficits ou crédits de taxes imputés sur les résultats des exercices
non prescrits16(*).
Ainsi, les redressements constatés au titre des exercices prescrits viendront en diminution des
déficits ou crédits ou taxes imputés sur les exercices non prescrits dans la limite de leur
annulation.
Toutefois, en ce qui concerne les déficits ou les fractions de déficits correspondants à des
amortissements régulièrement constatés, aucune limitation de délai de report n'est prévue.
- Au cas où, la vérification d'un exercice non prescrit laisse apparaître des provisions
irrégulièrement constituées, leur réintégration est constatée quel que soit la date de leurs
constitution, et rattachées à l'exercice au titre duquel ont été constituées. Si, toutefois, cet
exercice est prescrit, elles seront rapportées au premier exercice de la période non
prescrite17(*).
- Dans le cas d'une cessation totale d'activité d'une entreprise suivie de liquidation, aucune
prescription ne puisse être opposée à la vérification de comptabilité effectuée après la clôture
des opérations de liquidation18(*).
- Dans le cas où la retenue à la source et le paiement des intérêts perçus, au titre des dépôts en
dirham effectués par des personnes non résidentes auprès des établissements de crédit, n'ont
pas été réalisés, l'administration dispose du droit de contrôler l'origine des dits dépôts.
Toutefois, le droit de réparer ne peut s'exercer au-delà du 31 décembre de la quatrième année
suivant celle au cours de laquelle les sommes dues devaient être versés19(*).
§ 3 : Garanties procédurales
Sans doute se sont les plus importantes pour le contribuable, elles encadrent principalement la
vérification de comptabilité, depuis son engagement, au cours et après sa clôture.
En général, que ce soit dans le cadre d'une vérification de comptabilité ou dans le cadre d'un
examen de la situation fiscale des contribuables, des garanties communes existent.
Les résultats des vérifications effectuées, aux termes de l'article 212 du CGI, doivent être
portées à la connaissance du contribuable concerné, soit par :
§ un avis d'absence des redressements quand l'administration n'a aucun reproche à formuler ;
§ une notification des redressements quand elle envisage rectifier les chiffres et les bases
d'imposition déclarés par le contribuable.
Sur le plan juridique, les redressements notifiés au contribuable, ne constituent que des
propositions de redressements, ils ne deviennent définitifs et constatés qu'à l'épuisement du
formalisme qu'impose la procédure.
Quand au fond, la notification doit être établie dans une logique qui permettra au contribuable
d'en bien saisir la teneur.
Le vérificateur expose dans une première partie les résultats de la vérification, notamment son
évaluation de la comptabilité et des déclarations examinées. Il doit se prononcer clairement
sur la probité de la comptabilité examinée et la sincérité des résultats déclarés.
En une seconde partie, il expose par années et par nature d'impôts et taxes, les chefs de
redressements notifiés. Ils doivent être détaillés, motivés et justifiés par les dispositions
réglementaires (fiscales et comptables). Une récapitulation totale des redressements est établie
sous forme de tableaux établis par années, en annexes.
Enfin, dans une dernière partie, le vérificateur rappel au contribuable ses droits et ses
obligations et il l'invite à formuler, dans un délai de trente jours (30), ses observations sur les
éléments notifiés.
§ Effets de la notification :
La première lettre de notification engendre deux effets ; Le premier d'ordre juridique ; elle
interrompe la prescription. Le second, de nature procédurale : l'administration met un terme a
son pouvoir de rectification. Elle ne pourra en aucun cas, par la suite, changer la méthode de
reconstitution adoptée, ajouter des chefs de redressements ou augmenter ceux notifiés. En
somme, elle est tenue des bases et justifications notifiées tout au long de la procédure qui
s'ouvre.
b- La réponse du contribuable :
A la réception de la 1ère notification, le contribuable peut dans le délai imparti de trente (30)
jours :
§ ne pas répondre ou bien le faire hors le délai légal, l'imposition sera établie sur la base des
éléments notifiés et ne peut être contestée que par voie de contentieux administratif.
§ répondre dans les délais et accepte les redressements notifiés, la procédure sera alors close,
et l'imposition sera établie sur les bases notifiées et ne peut en aucun cas être contestée.
§ répondre dans les délais, mais conteste en partie ou en totalité les rectifications proposées, il
doit le faire par impôt et période vérifiée.
Dans les deux cas, il devra formuler son avis, en invitant le contribuable à donner son accord
partiel ou total sur les éléments maintenus par l'administration et lui rappeler son droit de
porter le litige, sur les points de désaccords, devant la Commission Locale de Taxation (CLT).
En outre, la deuxième lettre de notification doit rappeler au contribuable, au sujet des chefs de
redressement sur lesquels il n'a pas exprimé d'observations, que cette situation est considérée
comme accord tacite des dits redressements.
b- Réponse du contribuable :
A réception de la 2ème lettre de notification ; le contribuable peut soit :
§ répondre dans le délai légal de trente (30) jours, trois cas de figures sont à envisager :
o Il exprime expressément son accord sur les éléments notifiés, ainsi l'administration procède
à la taxation sur la base des éléments notifiés ;
o il exprime son désaccord sur une partie ou la totalité des propositions de redressements
notifiés sans demander le pourvoi devant la CLT, la procédure est alors close à ce niveau et
l'imposition sera établie ;
o il fait part de son désaccord avec demande de pourvoi devant la CLT, le dossier doit alors
soumis, pour examen, à la CLT.
§ Ne pas répondre ou le faire hors délai, la procédure est ainsi close et l'administration
constate l'émission des impôts et taxes sur la base des éléments notifiés.
En droit fiscal marocain, il existe deux commissions qui interviennent dans le cadre des litiges
et des désaccords qui persistent, entre l'administration et le contribuable dans le cadre de la
procédure de rectification des impositions issus d'un contrôle fiscal.
Le recours devant ces commissions d'arbitrage, a été souvent qualifié d'un contentieux para
juridictionnel20(*), et ce, au vu de la nature de ces commissions, leurs compositions et de leurs
attributions.
Conformément aux dispositions de l'article 225 du CGI, les CLT sont instituées par
l'administration et en fixe le siège et le ressort.
§ un magistrat, président. Par un arrêté du Premier Ministre en date du 02 Mai 1988, cette
mission a été confiée aux présidents des tribunaux de première instance ;
§ le chef de service local des impôts ou son représentant qui tient le rôle de secrétaire
rapporteur ;
§ Compétence territoriale :
La CLT est compétente à statuer sur les litiges opposant l'administration fiscale et le
contribuable dont le siège social ou le principal établissement se trouve dans le ressort
territorial de la préfecture ou la province pour laquelle elle a été créée.
§ Compétences d'attributions :
La CLT est habilitée statuer sur tous les litiges portés devant elle, se rapportant à la
détermination des bases des impôts, droits et taxes et doit se déclarer incompétente sur les
questions liées à l'interprétation des dispositions réglementaires.
Elle lui appartient ainsi, de statuer et se prononcer sur les questions de fait, sur les infractions
relevées, de fixer les redressements dans la limite des montants notifiés.
En revanche, la CLT ne peut porter des modifications aux motifs des redressements notifiés,
de statuer sur les redressements ayant fait l'objet d'un accord en cours de procédure, de se
prononcer sur une taxation d'office dont a fait l'objet le contribuable soit pour défaut de
réponse dans le délai légal (à l'occasion de la 1ère ou la 2ème notification), soit à la suite de son
défaut de demande de pourvoi devant la CLT (Réponse à la 2ème notification).
c- Fonctionnement de la CLT :
§ Saisine de la Commission :
La CLT est saisie par le contribuable, et doit être faite au cours de la procédure contradictoire
de rectification dans le cadre d'un contrôle fiscal, dans sa réponse à la 2ème lettre de
notification de l'administration et dans le délai légal de trente (30) jours qui lui est imparti à
compter de la date de réception de la dite notification.
Ainsi, tout manquement à ces dispositions, la demande de recours devant la CLT est
irrecevable.
La CLT est réunie sur invitation de son président. Selon un calendrier établi, le rapporteur
convoque les membres de la Commission : il leur communique la liste des dossiers à
examiner et leurs dossiers respectifs (copies des rapports et annexes).
§ Délibération :
En application des dispositions de l'article 225 du CGI, la CLT statue valablement lorsque au
moins trois de ses membres, dont le président et le représentant du contribuable, sont présents.
Toutefois, elle peut valablement statuer au cours d'une seconde réunion en présence du
président et de deux autres membres, quelle que soit leur qualité21(*).
Si le besoin se sentira, la CLT peut tenir plus qu'une seule séance pour la même affaire,
comme elle peut demander des compléments d'enquêtes au vérificateur et d'informations au
contribuable.
Elle délibère à la majorité des voix des membres présents. En cas de partage égal des voix,
celle du président est prépondérante.
Les décisions de la CLT doivent être détaillées et motivées. Elle doit faire ressortir
séparément les bases arrêtées par la commission et les rectifications sur lesquelles s'est
déclarée incompétente.
Les décisions prises sont consignées sur des rapports conçus selon un modèle prévu à cet effet
et signées par les seuls membres habilités à statuer et ayant délibérés.
Depuis la LF relative à l'année budgétaire 2001, la CLT est tenue de prendre une décision
dans un délai de vingt quatre (24) mois qui court depuis la date d'introduction du recours qui
correspond à celle de réception de la réponse à la 2ème notification des redressements.
Si la CLT n'a pas pris une décision après expiration de ce délai, l'inspecteur chargé du dossier
est appelé à informer le contribuable concerné de son droit de saisir la Commission Nationale
de Recours Fiscal (CNRF), et ce dans un délai de soixante (60) jours à compter de la date de
réception de ladite lettre d'information. Passé ce délai, si le contribuable n'a pas formulé sa
demande de pourvoi devant la CNRF, l'administration constate l'imposition des bases
observées dans la 2ème lettre de notification.
A partir de 2001, les décisions de la CLT sont notifiées par l'inspecteur vérificateur22(*). Sous
pli fermé avec accusé de réception ou au moyen d'un certificat de remise sur place,
l'inspecteur vérificateur informe le contribuable de la décision prise par la CLT et lui rappelle
son droit de recours à la CNRF, et ce dans un délai de soixante (60) jours à courir de la date
de réception de la dite notification.
La CNRF est une commission permanente qui siège à Rabat. Elle est placée sous la tutelle
directe de Premier Ministre.
a- Composition de la CNRF :
§ trente (30) fonctionnaires, désignés par le Premier Ministre sur proposition du Ministre des
Finances, ayant une formation fiscale, comptable, juridique ou économique et ayant au moins
le grade d'inspecteur. Ces fonctionnaires sont détachés auprès de la commission pour une
période non déterminée.
§ cent (100) personnes du monde des affaires désignées par le Premier Ministre, sur
proposition conjointe des ministres chargés du commerce, de l'industrie, de l'artisanat, des
pêches maritimes et du ministre chargé des finances. Leur désignation, est faite pour une
durée de trois ans, en qualité de représentants des contribuables. Ces personnalités sont
choisies parmi les membres des organisations professionnelles (d'industrie, service, artisanat,
chambres de pêche maritime) les plus représentatives.
Il y'a lieu de préciser, qu'aussi bien les représentants de l'administration que ceux des
contribuables, n'exercent pas au sein de la CNRF pour défendre les corps dont ils sont issus.
Aucune disposition légale ne leur confère cette qualité. Ils siègent au sein de la commission,
pour l'éclairer sur certains aspects de l'activité ou de la profession qu'ils représentent et qu'ils
sont censés bien maîtriser.
§ un magistrat, président ;
§ deux fonctionnaires, tirés au sort, parmi ceux qui n'ont pas instruit le dossier soumis à
l'examen de la commission ;
§ deux représentants des contribuables, désignés pour chaque affaire, par le président de la
commission parmi les cent personnalités.
§ un rapporteur, choisi par le président de la commission parmi les fonctionnaires, qui assiste
aux travaux de la sous-commission sans voix délibérante.
b- Compétences de la CNRF
§ Compétence territoriale :
§ Compétences d'attributions :
La CNRF est habilitée à statuer sur tous les litiges portés devant elle, se rapportant à la
détermination des bases des impôts, droits et taxes et doit se déclarer incompétente sur les
questions liées à l'interprétation des dispositions réglementaires.
Elle lui appartient ainsi, de statuer et se prononcer sur les questions de fait, sur les infractions
relevées, de fixer les redressements dans la limite des montants notifiés.
Elle intervient, en appel sur les requêtes formulées contre les décisions de la CLT, comme elle
peut intervenir en première instance en cas de défaut de délibération de celle ci dans le délai
lui est imparti de vingt quatre (24) mois.
c- Fonctionnement de la CNRF
§ Saisine de la CNRF :
La demande de pourvoi doit être formulée par écrit et dans un délai de soixante (60) jours à
compter de la date de réception de la décision de la CLT. Elle doit être adressée directement
au président de la CNRF qui en informe la partie adverse.
o si les deux parties du litige n'ont pas demandés le recours devant la CNRF, l'administration
établi alors l'émission de l'impôt et taxes qui résultent de la décision de la CLT. Dans ce cas,
le non recours du contribuable est assimilé à un accord tacite de la décision de la CLT ;
o au cas où les deux parties ont demandés le recours qui s'assimile à celui où seule
l'administration a saisie la CNRF, la décision de celle-ci est étendue aux bases d'impositions
contenues dans la 2ème lettre de notification de l'administration (la CNFR n'est pas tenue de la
décision de la CLT) ;
Le fonctionnement de la CNRF est assuré par son président magistrat. Il établit un calendrier
des séances, et le communique aux présidents des sous commissions pour examen. Les sous
commissions désignent un, des fonctionnaires rattachés à la commission, pour instruction de
dossier et un autre pour fonction de secrétaire rapporteur des délibérations.
En application des dispositions de l'article 226 du CGI, lorsqu'elle est saisie d'un pourvoi, la
CNRF :
o avise l'autre partie du recours exercé et lui communique une copie de la requête dont elle a
été saisie, et ce dans un délai de trente (30) jours suivant la date de réception de la demande
du recours ;
o demande à l'administration le transfert du dossier fiscal afférent à l'affaire et à la période en
litige. Le transfert du dossier doit être directement transmis à la commission, dans un délai de
trente (30) jours. A défaut, les bases d'imposition à retenir ne peuvent excéder :
§ Délibérations :
En application des dispositions de l'article 226 du CGI, les sous commissions délibèrent
valablement en présence du président et des deux autres membres, l'un représentant le
contribuable et l'autre l'administration. Au cours d'une deuxième séance, en présence du
président et de deux autres membres, quelque soit leur qualité.
Les décisions sont prises à la majorité des voix, celle du président est prépondérante en cas de
partage. Les voix tenues sont celles des membres présents en dehors de celles de l'inspecteur
vérificateur et du contribuable ou leurs représentants24(*).
La commission peut tenir autant de séances que nécessaire. Elle peut demander à titre
consultatif, l'avis d'un expert ou demander des compléments d'enquêtes ou d'instructions.
La commission entend séparément chacune des parties. Toutefois, une confrontation des deux
est possible, soit sur leurs demandes ou lorsque la commission le juge nécessaire.
En vertu des prescriptions de l'article 226 du CGI, la CNRF doit rendre ses décisions dans un
délai de douze (12) mois à compter de la date d'introduction du recours. A défaut,
l'administration perd tous ses droits de rectification. Aucune rectification ne peut être apportée
aux résultats déclarés par le contribuable ou bases d'impositions, retenues par l'administration,
en cas d'imposition d'office pour défaut de déclaration.
Les décisions prises par la CNRF, doivent être détaillées et motivées. Elles sont notifiées aux
deux parties du litige, par le magistrat assurant le fonctionnement de la commission, dans un
délai de six (6) mois de leurs constatations.
La notification et la réception de la décision de la CNRF, mettent un terme à la procédure
contradictoire de rectification. L'administration fiscale peut émettre l'impôt, assortis des
amendes et majorations, assis sur les bases arrêtées par la commission.
Toutefois, les décisions de la CNRF peuvent faire l'objet de recours judiciaire, devant les
juridictions compétentes, ouvert au contribuable et l'administration.
Le recours judicaire contre les décisions de la CNRF, doit être introduit, aussi bien pour
l'administration que le contribuable, dans un délai de soixante (60) jours suivant la date de
mise en recouvrement des impositions établies, ou suivant la date de notification de la
décision, lorsque celle-ci ne donne pas lieu à l'émission de rôle, état de produits ou ordre de
recettes.
PARTIE II : LA VERIFICATION DE LA
COMPTABILITE
La vérification de comptabilité est communément définie comme étant la comparaison des
déclarations souscrites par le contribuable avec les écritures comptables. Toutefois, Le
vérificateur ne se limite pas seulement à s'assurer de l'exactitude des déclarations et leurs
conformité à la comptabilité, mais s'implique aussi à évaluer la sincérité de cette comptabilité
elle-même25(*), ce qui suppose que le vérificateur est amené à un examen critique des écritures
comptables.
§ l'enregistrement chronologique, opération par opération et jour par jour, des mouvements
affectant les actifs et les passifs de l'entreprise.
§ l'enregistrement de ces mouvements sur un livre-journal selon un plan des comptes, reportés
sur un grand livre.
§ la comptabilité est tenue dans le respect des principes fondamentaux de fond : continuité de
l'exploitation, la permanence des méthodes, le coût historique, la spécialisation des exercices,
la prudence, la clarté et l'importance significative.
§ existence d'un manuel des procédures comptables pour les entreprises dont le chiffre
d'affaires annuel est supérieur à 7.500.000 Dh.
2- Les actifs et les passifs de l'entreprise font l'objet d'un inventaire à la fin de l'exercice. Ces
inventaires doivent être détaillés en quantités et en valeurs au titre des immobilisations d'une
part et des marchandises, des produits (finis et semis finis), emballages et matières
consommables d'autre part.
3- Les livres légaux existent et tenus en conformité avec les prescriptions de la loi (livre
journal et livre d'inventaires cotés et paraphés).
Les opérations des dépenses et recettes doivent être aussi bien justifiées qu'elles remplissent
les conditions légales requises.
1- Les opérations relatives aux recettes sont individualisées, et donnent lieu à la délivrance de
factures pré numérotées et comportent les mentions obligatoires (numéro de patente,
identifiant fiscal...).
2- En cas de vente en détail, à défaut de factures, des tickets de caisse sont délivrés.
3- Pour les entreprises qui se livrent aux ventes en tournées, le numéro de patente du client est
opposé sur les factures de vente.
4- Les achats de biens et services sont justifiés par des factures régulières ou tout autre pièce
probante établies au nom de l'entreprise avec désignation des biens, du prix, quantités et les
autres mentions de base.
§ la forme juridique, date de création, activités exercées, principales évolutions ayant marqués
sa vie...
° Dossiers de remboursements
§ une visualisation dans le temps et un suivi de l'évolution de tous les comptes : les
fluctuations anormales sont ainsi repérées ;
§ une connaissance des comptes nouvellement crées ou supprimés : recherche des raisons ;
° Ratio de trésorerie : s'il est supérieur à l'unité, signifie que l'entreprise dispose d'une large
trésorerie, ce qui sera incompatible avec un compte des frais financiers important. S'il est
inférieur à l'unité, signifie que l'entreprise dispose d'une trésorerie étroite, ça sera
incompatible avec des avances consenties aux tiers.
° Ratio de taux de marges : en principe, ce taux est constant pour une même entreprise, et des
variations excessives doivent faire l'objet d'un intérêt particulier, puisque derrière peuvent être
cachées des irrégularités d'achats, ventes ou stocks.
Au jour et à l'heure fixés, le vérificateur et son chef de brigade se présentent sur les locaux de
l'entreprise et prennent contact avec ses dirigeants. Cet instant est autant plus important qu'il
marquera toute la période de vérification. Il est le premier « examen - défi » à relever pour
réussir dans des bonnes conditions les travaux de vérification à venir.
C'est à partir de cet instant qu'un dialogue doit être engagé. L'échange permettra, de
dédramatiser le contrôle fiscal29(*) aux yeux du contribuable (notamment les PME) et de le
faire accepter comme procédure administrative.
A notre avis, ce premier contact ne doit en aucun cas prendre l'allure d'un effectif début de
vérification et investigations, mais plutôt doit être une occasion de discussion, d'échanges
d'idées...de créer un climat de confiance pour pouvoir gagner la coopération des dirigeants, ce
qui permettra de prendre connaissance d'importantes informations utiles, que souvent, seuls
les responsables sont en possession ; notamment :
1- Renseignements généraux
§ fabrication : nature, différents phases, importance des déchets et leur sort, importance des
moyens utilisés (techniques et humains)...
§ relations avec les tiers : avec la maison mère ou les filiales, les banques, existe -t-il des
procès en cours....
§ diverses informations : les conseils d'administrations, les rapports des délibérations des
assemblées, rapports d'audit et de commissariat aux comptes...
2- Renseignements comptables
§ existe-t-il un service comptable : sa composition, son fonctionnement, ses liens avec les
autres unités de direction...
Enfin, ce premier contact avec l'entreprise et ses dirigeants ne doit être clôturé avant que le
chef de l'entreprise, qui n'assiste généralement pas à la vérification, ne met l'inspecteur
vérificateur, en rapport avec un de ses collaborateurs les plus qualifiés au sein de l'entreprise.
§ 2. Examen de la comptabilité
Après avoir pris connaissance des éléments préalables relatives à la présence de tous les livres
comptables obligatoires, et ayant constitué une idée sur l'organisation comptable de
l'entreprise, du système comptable adopté, le vérificateur entamera la vérification des
comptes.
En principe, une vérification complète doit concerner l'ensemble de la comptabilité, en
examinant tous les livres comptables et les documents annexes. Toutefois, ceci n'est possible
que dans les petites entreprises. De ce fait, le choix d'une méthode de vérification sélective
s'impose, en suivant une méthode logique et se basant sur des supports pertinents.
Une bonne vérification de comptabilité, même sous son caractère sélectif, doit être menée sur
la base des balances des comptes et du grand livre, et si le besoin se sentirait se rapporter aux
journaux auxiliaires.
Cette méthode permettra au vérificateur de saisir la comptabilité vérifiée dans tous ses
aspects, de l'ouverture de l'exercice jusqu'à sa clôture ; dans la mesure où les comptes soldés
ou regroupés avec d'autres qui n'apparaissent pas au bilan de clôture n'échappent pas au
contrôle, par le moyen des balances et notamment les balances mensuelles qui permettent un
suivi mois par mois des mouvements ayant affectés les comptes.
§ de l'exactitude des additions et des reports, même si l'usage de l'outil informatique a rendu
rare ces types d'erreurs ;
§ de la concordance des soldes des comptes au niveau de la balance avec le grand livre et ce
dernier avec les soldes du bilan.
Il est certain que la mission principale du contrôle fiscal est de vérifier que la comptabilité
soumise à la vérification ne comporte pas des erreurs, en admettant et respectant le principe
que la bonne foi du contribuable est présumée.
Toutefois, au moyen des erreurs éventuellement décelées et en appréciant leur nature que le
vérificateur sera en mesure d'avancer la présence d'une quelque forme de fraude, même si le
point de démarcation entre l'erreur et la fraude reste souvent difficile à établir. Néanmoins on
peut distinguer trois formes d'erreurs :
Sont des erreurs commises généralement de bonne foi, sans couvrir des intentions
frauduleuses de la part de leurs acteurs. Elles sont dues, dans la majorité des cas, aux
insuffisances du système comptable ou des responsables de la tenue des livres. Elles peuvent
être avec ou sans incidences fiscales.
c- Erreurs de principes
Ce sont des erreurs constatées dans l'application des dispositions réglementaires (comptables
et fiscales), elles peuvent être commises de bonne foi liée à une méconnaissance réelle de la
réglementation, comme elles peuvent résulter d'une intention purement frauduleuse.
1- Contrôle arithmétique
Toute comptabilité renferme deux niveaux des écritures : un enregistrement numérique des
faits et une production des états de synthèses. Pour qu'elle soit exacte elle doit répondre à
deux impératifs :
Le contrôle arithmétique intervient alors pour vérifier les calculs, les transcriptions et
l'exactitude des reports des soldes. Toutefois, avec l'évolution de l'usage de la comptabilité
informatisée, ce type de contrôle devient de plus en plus non nécessaire.
2- Le sondage
Le recours à la méthode du sondage dans le contrôle fiscal se justifie par deux arguments
importants :
§ le renouvellement des mêmes opérations engendre les mêmes erreurs. Il suffit alors, pour
une certaine périodicité d'examiner des tranches importantes pour pouvoir déceler les erreurs
commises.
§ les erreurs avec intention de fraude, doivent en principe, être fréquemment répétitifs ou
portent sur des sommes importantes.
§ examen par opérations : il s'agit d'un examen complet d'un certain nombre d'opérations
significatives. Le contrôle commence dès la passation de la commande, la vérification des
bons de livraison, du circuit de réception et de magasinage, de la facturation et puis de
l'enregistrement comptable.
§ examen par montants : il s'agit d'examiner systématiquement toute les opérations qui portent
sur un montant minimum.
Le principe du contrôle des pièces justificatives est de s'assurer que l'activité réelle de
l'entreprise vérifiée est matérialisée par des écritures comptables, ce qui consiste à vérifier :
§ que chaque écriture comptable est bien justifiée par une pièce probante ;
En pratique, les deux premières conditions sont facilement contrôlées, par contre il est
difficile de savoir que toutes les pièces ont été enregistrées. Néanmoins, le vérificateur par le
moyen de plusieurs investigations, pourra découvrir ces erreurs :
§ par le contrôle de l'ordre continu des pièces comptables (factures de ventes, les chèques, les
bons de commandes et de livraisons..) ;
En somme, le contrôle des pièces justificatives doit répondre aux impératifs suivants :
§ les factures établies sur papier libre ne comportant pas cachet et signature du fournisseur ;
§ factures proforma ;
§ devis ;
§ les documents faisant double emploi : relevés de factures, duplicata...
§ les pièces justificatives internes, lorsque les pièces externes peuvent être produites.
Le vérificateur doit s'assurer qu'il n'est pas en présence de facturation de complaisance (fausse
facture ou facture fictive).
Ce contrôle portera sur deux éléments, le montant exacte de la facture et la bonne imputation
comptable (par exemple : immobilisation comptabilisée en charge, comptabilisation du capital
remboursé d'un emprunt en charges...).
Une pièce comptable non enregistrée à sa date exacte peut dissimuler une anomalie (caisse
créditrice par exemple) ou risque d'être comptabilisée plusieurs fois à des dates différentes.
Certes, une parfaite vérification est celle qui puisse toucher tous les comptes de l'entreprise,
toutefois ceci n'est possible que pour les entreprises de moyenne ou de petite taille, et aussi en
fonction de la nature de l'entreprise et du degré de complexité des mouvements et flux générés
par son exercice.
Dans cette partie, par souci de commodité, nous allons passer en revue les différentes
dispositions légales, en l'occurrence fiscales, auxquelles est soumise la tenue de chacun des
comptes de l'entreprise.
La vérification doit s'intéresser aux mouvements (en hausse ou en baisse) ayant affectés le
capital de la société :
§ les actes relatifs aux augmentations et réductions du capital ont été bien enregistrés dans le
mois qui suit leur conclusion.
§ en cas de fusion-absorption, si la société bénéficie du régime de faveur prévu par l'article
162 du CGI, avait produit dans un délai de 30 jours :
i. L'acte de fusion dans lequel la société absorbante exprime ses engagements vis-à-vis de
l'administration fiscale.
ii. un état récapitulatif des éléments apportés, comportant les détails relatifs aux profits
réalisés et pertes subies et dégageant le profit net qui ne sera pas imposé chez la société
fusionnée.
iii. un état détaillé des provisions figurant au passif avec indication de celles qui n'ont pas fait
objet de déduction fiscale.
Dans le cas de figure, le capital social fonctionne comme un compte courant ordinaire qui
enregistre les apports et les prélèvements de son exploitant. Ainsi ; le vérificateur doit évaluer
l'ampleur de ses mouvements :
Si ces deux éléments ne sont pas suffisamment justifiés, ils dénotent la présence de revenus
occultes qu'il faut chercher et justifier.
Ces comptes logent en principe des résultats en instance d'affectation ; ainsi toute distribution
de ses réserves doit être assortie d'une déclaration et paiement d'une retenue à la source au
titre des produits des actions, parts sociales et revenus assimilés prévus à l'article 13 du CGI.
3- Subventions d'investissements
§ enfin, s'assurera que la fraction de subvention reprise au compte de produits et charges a été
soumise au calcul de la cotisation minimale (Article 144 du CGI).
§ elles ont été utilisées avant l'expiration de la 3ème année suivant celle de leur constitution ;
ainsi la part non utilisée dans ce délai doit être réintégrée à l'exercice au titre duquel a été
constituée. Si celui-ci est prescrit, la réintégration doit être effectuée sur le premier exercice
non prescrit.
§ vérifier que ces provisions ont été constituées dans le respect de la double limite de 50% du
bénéfice fiscal et 30% du chiffre d'affaires résultant de la vente des produits des gisements
exploités.
§ vérifier que ces provisions ont été utilisées avant l'expiration du délai de 5 ans ; à défaut,
sont rapportées au résultat de l'exercice qui suit celui de l'expiration du délai.
§ vérifier qu'elles ont été constituées dans la double limite de 20% du bénéfice fiscal avant
impôt et de 30% du budget de l'investissement (sont exclus les terrains, les constructions
autres qu'à usage professionnel et les véhicules de tourisme).
§ vérifier que ces provisions ont été utilisées dans un délai de trois (3) ans à compter de la
date de leur constitution, à défaut il faut réintégrer la fraction non utilisée.
§ vérifier que ces dettes sont destinées à couvrir les besoins de financement de l'entreprise.
o Seuls les intérêts sont enregistrés dans les charges (pas les annuités d'amortissement).
o Pour les emprunts libellés en monnaie étrangère : évaluation au cour de clôture, constitution
de provisions pour risques et charges, imposition du gain de change latent ;
o les intérêts versés ont été soumis à la TPPRF, et les retenues ont fait l'objet de la déclaration
annuelle prévue par la loi.
§ vérifier que ces provisions ont été constituées pour faire face à un risque devant se réaliser
dans un délai supérieur à 12 mois ;
§ la provision pour propre assureur et la provision pour perte de change ne sont pas déduites ;
§ les provisions constituées sont appuyées des dossiers justificatifs nécessaires et les
modalités des calculs sont bien explicitées.
§ vérifier que les comptes de liaison de l'entreprise (siège) et ses succursales ont été tous
soldés en fin d'exercice ;
§ vérifier la bonne application des dispositions fiscales consignées dans les conventions de
non double imposition (pays de l'entreprise et les pays d'implantation des succursales) ;
§ vérifier que ces dettes ont été évaluées au cours du jour à la date de clôture ;
§ vérifier que les écarts dégagés ont été rapportés au résultat fiscal ;
§ vérifier que l'entreprise opère la retenue à la source de 10% sur le montant des intérêts
servis hors taxes ;
§ vérifier que l'entreprise opère la retenue à la source relative à la TPPRF au titre des intérêts
servis aux personnes domiciliées au Maroc (autre que les organismes bancaires et de crédit) :
§ vérifier que l'entreprise n'a enregistré sous ce compte que les frais préliminaires, à répartir
sur plusieurs exercices, se rapportant aux opérations de sa constitution, d'augmentation de son
capital, de sa restructuration (fusion, absorption...). Ainsi ;
o les frais accessoires à l'acquisition des immobilisations tels que transports, droits de
douanes, frais de transit...doivent être rattachés aux valeurs d'entrées des immobilisations
concernées.
§ vérifier si les honoraires qui peuvent éventuellement être enregistrés dans ce compte ont fait
l'objet de la déclaration des rémunérations versées aux tiers.
Sont des immobilisations de caractère spécifique, constituées des éléments qui n'ont pas
d'existence physique : immobilisations en recherches, brevets et marques, fonds commercial...
La vérification du compte portera principalement à s'assurer que les montants enregistrés dans
ce compte correspondent à des immobilisations incorporelles et non pas des charges.
o immobilisations acquises : coût réel d'achat augmenté des frais accessoires liés (transport,
droits de douanes, frais de montages et d'installation...) ;
Ainsi, le vérificateur sera en mesure de s'assurer que les immobilisations enregistrées n'ont
pas fait l'objet de surévaluation (cas fréquent lors de la constitution).
§ s'assurer que les charges ayant servis aux immobilisations produites par l'entreprise pour
elle même ne sont pas comptabilisées en charges. Dans le cas d'espèce, l'entreprise bénéficiera
indûment d'un amortissement immédiat d'une charge devant être amortie sur plusieurs
exercices.
§ avec un examen simultané et synchronisé des comptes de charges, s'assurer que les achats
aboutissant à la prolongation de la durée de vie d'une immobilisation ou à l'augmentation sa
valeur, sont inscrits à l'actif immobilisé.
Illustration :
- Ecriture régulière :
Débit Crédit
Amortissements 15.000,00 Dh
- Ecriture irrégulière :
Trésorerie 25.000,00 Dh
§ Vérifier, si l'entreprise est sous option de l'exonération des profits de cession réalisés, que
l'engagement de réinvestissement a été produit dans les conditions requises :
§ s'assurer que les immobilisations produites par l'entreprise pour elle même ont été
imposées ;
§ en cas de retrait d'un bien immobilisé, dans le délai de cinq (5) ans, vérifier que le
reversement de la TVA correspondante à la fraction restante a été effectué ;
§ s'assurer que la TVA déduite sur les achats est faite au prorata des déductions applicable par
l'entreprise ;
§ vérifier que la TVA afférente aux immobilisations non rattachées à des opérations
imposables ou exonérées sans droit à déduction, n'est pas déduite ;
§ vérifier que l'entreprise n'a pas déduit la TVA relative à l'achat des véhicules de transport
autres que ceux utilisés pour le transport de personnel.
3- Examen du compte au regard des amortissements
§ vérifier que les taux appliqués par nature de biens, sont conformes aux normes usuelles de
chaque profession, branche ou activité ;
§ vérifier que l'option à l'amortissement dégressif est faite dans le respect des conditions
requises ;
§ vérifier que les amortissements constatés concernent des biens inscrits en comptabilité.
Sont généralement constituées des titres donnant à la société un droit de créance (les prêts
immobilisés) ou un droit de propriété (titres de participation).
§ les opérations donnent lieu à application d'intérêts selon les taux normaux du marché ;
La valeur de leur enregistrement en comptabilité correspond à leur coût réel d'acquisition ; les
principales vérifications auxquelles doivent faire l'objet ces droits sont :
§ s'assurer que les produits générés par ces titres ont fait l'objet de déclaration dans les
produits d'exploitation de l'entreprise, bien que celle-ci bénéficie à leur regard d'un abattement
de 100%30(*) ;
§ en cas de leur cession, s'assurer que l'opération a été faite dans les conditions normales du
marché et les plus ou moins values dégagées ont été correctement calculées ;
§ en cas de bénéfice des abattements prévus par la loi31(*) au titre de la taxation des plus
values, vérifier les conditions d'application :
o 25% si les titres ont été conservés par l'entreprise entre 2 et 4 ans ;
§ 1. Les stocks
Les stocks constituent un des éléments de l'actif de l'entreprise. Souvent pour les entreprises
de négoce, ils constituent la part la plus importante de ces actifs.
Aux termes du code général de la normalisation comptable32(*), les stocks se composent des
marchandises, matières premières et les fournitures consommables (stocks input) et des
produits encours, produits intermédiaires ou semis finis et les produits finis (stocks outputs).
La vérification avec soin du compte est d'ordre capital, en raison que les enregistrements
apportés au compte affectent directement les résultats de l'entreprise.
En outre, les éventuelles anomalies qui peuvent être décelées, mettent le vérificateur sur la
ligne des minorations ou des dissimulations de revenus taxables :
§ par une dissimulation de stocks, contrebalancée par une diminution des recettes
correspondantes ;
§ par une majoration des stocks à la clôture de l'exercice (en valeurs ou en quantités), pour
dissimuler une minoration de recettes qui aurait donné un bénéfice brut anormalement faible.
Le vérificateur doit en premier lieu s'assurer que tous les produits commercialisés par
l'entreprise sont inventoriés.
Ensuite, le vérificateur pourra vérifier l'exactitude du stock à la clôture d'un des exercices
soumis au contrôle en vérifiant le respect l'égalité suivante :
Stock Initial + achats = Stock final + Ventes
Si cette égalité n'est pas vérifiée, cela permettra de prétendre à la présence d'irrégularités dont
il faut chercher l'explication et la preuve au niveau des stocks comme au niveau des achats et
ventes.
§ que les valeurs d'inscription des stocks respectent les règles prévues par la loi, soit :
§ du bien fondé des provisions pour dépréciation des stocks, éventuellement constituées.
1- Clients
En raison de l'étroite dépendance de ce compte avec les comptes des produits imposables et
les comptes de trésorerie, un examen très attentif de ses écritures constitue en soi un contrôle
indirecte des ventes.
A- Le contrôle arithmétique :
§ un rapprochement du solde du compte global avec les soldes des comptes individuels ;
B- Le contrôle indiciaire :
Les principaux indices d'irrégularités que l'examen du compte client peut présenter, sont :
§ les comptes clients créditeurs : ces soldes s'expliquent normalement par des avances reçues
à valoir sur des commandes futures. Toutefois, ils peuvent dissimuler des ventes non
comptabilisées.
§ absence des comptes individuels : le cas d'espèce peut être due à une organisation
comptable défectueuse, mais peut être aussi conjecturé avec une intention frauduleuse. Ainsi,
le vérificateur devra procéder à des rapprochements aussi nombreux que rigoureux, entre les
livres auxiliaires des ventes et les comptes de trésoreries : caisse, banque...
§ des soldes débiteurs persistants : le cas d'espèce peut traduire une intention frauduleuse en
matière de la taxe sur la valeur ajoutée, en l'occurrence si l'entreprise est soumise au régime
de l'encaissement. Le vérificateur doit s'assurer par diverses investigations de la réalité de ces
soldes et s'assure principalement qu'il n' y a pas eu extinction de la créance, en espèce, sans
que ça soit constatée en comptabilité ou il n' y a eu d'abandons de créances non régularisées.
§ écritures au crédit du compte : de telles écritures doivent être, dans la mesure du possible,
systématiquement vérifiées. Elles peuvent solder anormalement un compte de client et ainsi
faire disparaître la créance par le débit d'un des comptes de résultats ou de charges. Elles
peuvent être aussi, une vente au comptant et comptabilisée en contrepartie d'une écriture aux
comptes de trésoreries ; dans ce cas le compte « vente » se trouve recélé et par conséquent
diminué.
Par ailleurs, cet examen est l'occasion de prêter attention aux comptes soldés pour créances
irrécouvrables. Le vérificateur, doit s'assurer de l'existence des pièces justificatives que des
poursuites ont bien été entreprises pour le recouvrement, les dossiers de relances, encours
judicaires...
Ce contrôle, pour qu'il soit efficace doit être simultanément réalisé avec l'examen des comptes
de trésoreries et des ventes.
§ toutes les factures émises ont été rattachées à leurs exercices respectifs au regard de la
livraison ou la réalisation de la prestation.
o à la clôture, ces créances ont été évaluées au cours de la date de clôture, et les éventuelles
fluctuations sont constatées aux comptes des écarts de conversion passif et actif. En
conséquence, s'assurer en cas de présence de gains de change latents, que leur imposition a été
constatée (au niveau du tableau du passage du résultat comptable au résultat fiscal).
En matière de la taxe sur la valeur ajoutée :
§ en cas de vente sans facturation de la taxe, sont produites les attestations d'achat en
exonération au nom du client concerné, ou soit justifié par la nature de l'opération.
2- Personnel débiteur
Dans ce compte sont inscrites les avances ou acomptes accordés au personnel avant
l'échéance de la paie.
§ que ces sommes ne sont pas comptabilisées en charges et par conséquent déduites du
résultat fiscal ;
§ que les montants avancés pour une période supérieure à une année ont été soumis au taux
d'intérêt (sont générateurs d'intérêts imposables).
Ensuite, il doit s'assurer que les prêts accordés sont assortis d'intérêts, calculés dans les
normes du marché et la taxe sur la valeur ajoutée a été calculée sur ces intérêts.
Dans ce compte, doivent figurer toutes les dettes liées aux acquisitions de biens et services
afférentes au cycle d'exploitation de l'entreprise.
L'examen du compte doit répondre à deux impératifs : toutes les factures d'achats reçues ont
été enregistrées et leur comptabilisation est correcte.
§ l'examen des taxes facturées (régularité, fait générateur...) en les rapprochant aux relevés
des déductions opérées ;
o à la date de paiement, le compte correspondant est soldé par la constatation des éventuels
gains ou pertes de changes résultants de la différence entre le montant payé et celui
enregistré ;
o à la clôture, les soldes du compte sont évalués au cours commercial de la date de clôture, et
les fluctuations sont constatées aux comptes des écarts de conversion actif-passif.
Ainsi, en cas de gains de change latents, le vérificateur s'assure que leur imposition a été
constatée, si au contraire il y'a eu augmentation de la dette, une provision pour risque de
change a été constituée.
Ces comptes enregistrent les opérations financières entretenues entre l'entreprise et les
actionnaires, dirigeants ou non. Ils retracent les mouvements des apports en capital, les
distributions des dividendes, les avances en comptes courant...
Compte tenu de l'importance des mouvements qui affectent le compte, sa vérification doit être
approfondie et attentive.
§ vérifier la capacité financière de l'associé, acteur de l'apport, et voir si c'est compatible avec
le versement effectué. Sinon, le vérificateur sera sur la piste d'irrégularité, en l'occurrence des
ventes sans factures.
§ apprécier les taux de rémunération appliqués aux avances des associés, ils ne doivent
dépasser ceux arrêtés annuellement par le ministre des finances ;
§ vérifier que la taxe sur la valeur ajoutée a été appliquée aux intérêts versés.
Le vérificateur doit s'assurer que le fait générateur, en matière de la retenue à la source au titre
des produits des actions, est l'inscription en compte de ces dividendes ou leur paiement.
3- Autres créanciers :
Sous ces comptes, généralement l'entreprise retrace ses opérations financières avec des tiers
qui ne sont ni clients, ni fournisseurs, ni associés, ni salariés...
Souvent, avec des intentions frauduleuses, sont tenus ces comptes sous diverses
appellations (comptes transitoires, comptes d'attentes...). Généralement, ils dissimulent des
résultats d'opérations de tous ordre qui peuvent se traduire par des profits gardés en sommeil
au passif de l'entreprise dans l'attente de circonstances favorables.
A cet effet, le vérificateur doit dépouiller avec soin les écritures et les soldes de ces comptes :
L'examen des comptes de trésorerie (caisse, banque, effets...) présente un double intérêt ; il
permet aussi de mettre le vérificateur sur la trace des irrégularités comme ça permet d'en
porter la preuve.
§ 1. Caisse
Les fraudes que peuvent affecter ce compte revêtent généralement deux formes ; les
atténuations de recettes ou les majorations des dépenses.
1. Le contrôle indiciaire
C'est principalement au cas où une grande partie des ventes de l'entreprise s'effectuent au
comptant et aussi, dans le cas d'absence de numérotation des factures, ce qui rend possible des
ventes non comptabilisées.
b- des irrégularités sont probables :
§ le cas où l'entreprise dispose d'une trésorerie élevée en permanence alors qu'elle présente,
par ailleurs, les signes d'une trésorerie étroite (des escomptes nombreux, des retards dans les
règlements des dettes...) ;
2. Le contrôle arithmétique :
Après le contrôle indiciaire et compte tenu des appréciations qui en résultent, le vérificateur
procède à un contrôle arithmétique plus rigoureux ; il consiste en :
§ s'assurer que le compte n'a été jamais créditeur, non seulement en fin du mois mais surtout à
la veille d'importantes entrées ;
§ le rapprochement des écritures en compte aux registres des inscriptions des ventes au
comptant. Cet examen doit être minutieux puisque, souvent ces ventes sont portées en bloc au
compte « caisse » ;
Ce contrôle est obligatoire pour les ventes au comptant et les dépenses réglées par caisse.
Ca consiste à rapprocher les entrées en caisse aux factures correspondantes, ce qui permettra
de s'assurer que les facturations ont été établies dans le respect des règles33(*). En outre, les
ventes ne portent pas sur des montants supérieurs à 20 000,00 Dh, à défaut il y'a lieu de
constater les régularisations qui s'imposent : sanction de 6% du montant de la transaction34(*).
Pour les alimentations de la caisse, le vérificateur doit s'intéresser à l'origine des fonds versés
en assurant une vérification simultanée avec les comptes de banques et des comptes courants
d'associés.
b- contrôle de dépenses :
Les pièces justificatives des dépenses se constituent des factures, des reçus ou des bons de
caisse internes. Ainsi, pour chaque pièce de dépense le vérificateur doit contrôler les règles de
facturation et apprécier leur valeur probante.
Aussi, doit s'assurer que les montants des dépenses réglées n'excèdent pas 10 000,00 Dh. A
défaut, il doit réintégrer au résultat fiscal 50% du montant de la transaction35(*), aussi constate
le rejet de déduction de 50% du montant de la taxe sur la valeur ajoutée36(*).
§ 2. Banque
L'examen du compte, doit être poursuivi de la même manière que le compte « caisse ».
Toutefois, il doit être complété par quelques opérations qui lui sont spécifiques :
§ dépouiller les récépissés des dépôts et les bordereaux des effets ou des caisses, pour
s'assurer de leur probité ;
§ remonter par sondage, aux contreparties des mouvements : caisse, clients, associés...
§ 3. Effets
La vérification des effets, vise essentiellement à s'assurer que tous les effets ont été
inventoriés à leur valeur réelle, et ce en rapprochant les comptes des effets au grand livre et
aux échéanciers tenus par l'entreprise.
La vérification des comptes des charges est certainement la plus rude, mais aussi la plus
importante, et ce pour plusieurs raisons :
§ les charges comptabilisées ont un effet direct sur le résultat fiscal de l'entreprise ;
§ c'est souvent les comptes de charges qui comportent les preuves des éventuelles irrégularités
que peut contenir la comptabilité, et par conséquent les motifs de la remise en cause de sa
probité ;
§ en cas de rejet de la comptabilité vérifiée ; la majorité des éléments qui peuvent servir à la
reconstitution du résultat imposable, sont généralement puisés dans les charges de l'entreprise.
A cet effet, la vérification des comptes des charges doit être exhaustive le plus que possible.
Vu le nombre important des comptes et des sous comptes de cette rubrique, on essaiera de
présenter les investigations communes à tous les comptes et par la suite, on s'intéressera aux
seuls comptes qui présentent le grand risque d'irrégularités et les contrôles à y effectuer.
Tout en veillant à ce que les achats comptabilisés doivent être engagés pour les besoins
d'exploitation de l'entreprise, la vérification de ce compte doit répondre à trois impératifs :
Cela suppose que tous les achats comptabilisés sont appuyés des pièces justificatives
probantes et sincères, établies en conformité avec les dispositions légales. Elles doivent
comporter tous les renseignements concernant l'identité du vendeur, son identifiant fiscal et le
numéro de son imposition à l'impôt des patentes, la date de l'opération, la désignation des
quantités et des prix d'achats, la mention du montant de la taxe sur la valeur ajoutée ainsi que
les références et les modalités de paiement.
§ la date de la facture : le vérificateur s'assure que seules et toutes les factures de l'exercice
sont comptabilisées, sans tenir compte de leur paiement ou non (c'est la date de naissance de
la dette qui est prise en compte). Ainsi, les charges des exercices antérieurs sont à écarter.
§ la nature des achats : seules les dépenses à caractère de charges qui sont comptabilisées,
ainsi le compte ne doit pas enregistrer les dépenses devront être immobilisées.
Bien que cet objectif est souvent difficile à atteindre, mais le vérificateur au moyen
d'investigations internes et externes, pourra pallier à cette difficulté. Ainsi, il procèdera à :
§ des rapprochements des comptes individuels des fournisseurs aux comptes de la trésorerie.
§ s'assurer que les loyers versés concernent les locaux professionnels de l'entreprise ;
§ les loyers des locaux effectués au personnel sont à constater au niveau de l'impôt sur le
revenu (avantage imposable).
Vérifier que l'entreprise réintègre la quote part non déductible des redevances relatives aux
voitures de personnes (fraction dépassant le plafond de 300 000,00 Dh).
3. Entretien et réparation
S'assurer que les dépenses qui peuvent augmenter la valeur des actifs immobilisés ne sont pas
comptabilisés en charges, mais immobilisés et amorties au même rythme des biens auxquels
se rattachent.
4. Primes d'assurance
§ s'assurer que ne sont pas déduites les primes d'assurance souscrites au profit de l'entreprise
sur la tête des dirigeants ;
§ s'assurer que les assurances souscrites au profit du personnel sont appréhendées entre leurs
mains à l'impôt sur le revenu.
S'assurer que les bénéficiaires ne soient pas des patentables et les sommes versées ont fait
l'objet de taxation à l'IR aux taux de 17 ou 30% selon les cas.
Vérifier que ces rémunérations ont fait l'objet de la déclaration des rémunérations versées aux
tiers.
Vérifier que ces dépenses ne sont pas excessives et sont justifiées par l'activité de l'entreprise ;
Vérifier que la taxe sur la valeur ajoutée afférente à ces dépenses n'a pas été déduite.
8. Cotisations et dons
Pour les dons, le vérificateur doit s'assurer qu'ils ont été déduits dans le respect des plafonds
réglementés, soit celui de deux pour mille (2 %o) du chiffre d'affaires de l'exercice, aux
oeuvres sociales des entreprises publiques ou privées, aux institutions autorisées par la loi qui
les institue à percevoir des dons.
§ 2. Impôts et taxes
§ vérifier l'exactitude des valeurs locatives de base à la détermination des impôts et taxes ;
§ vérifier que les droits d'enregistrements afférents aux acquisitions des immobilisations ne
sont pas comptabilisés sous cette rubrique, mais inscrits en charges à répartir sur plusieurs
exercices ;
§ s'assurer que les impôts et taxes non déductibles, ainsi que les divers intérêts et les
majorations ont été réintégrés au résultat fiscal sur le tableau de passage.
L'examen de ce compte, portera sur la vérification de l'exactitude des montants inscrits et sur
l'accomplissement des obligations déclaratives (d'assiette, taux...) qui s'y rattachent.
§ s'assurer que l'entreprise tient valablement les registres prévus par la loi, en l'occurrence le
livre de paie, tenu dans le respect des prescriptions légales en vigueur (préalablement visé par
les services de l'inspection du travail) ;
Le contrôle de ce compte a pour objectif de s'assurer que les charges supportées par
l'entreprise concernent bien les besoins de l'entreprise, et aussi les conditions de leurs
déductibilités sont respectées.
§ a priori, le vérificateur doit établir un état de ventilation des dettes de financement et des
avances rémunérées, et apprécie leur objet et les conditions de rémunérations constatées ;
§ s'assurer que les intérêts déduits concernent bien des emprunts contractés pour répondre aux
besoins de financement de l'entreprise. Ainsi, sont à réintégrer les intérêts afférents aux
opérations non rattachées à l'exploitation ou ceux contractées pour les besoins personnels des
associés ;
§ s'assurer que les emprunts contractés n'ont pas été suivis de prêts sans intérêts à un des
associés ;
§ vérifier pour le cas des intérêts des comptes courants d'associés que les conditions requises
sont remplies :
iii. le taux d'intérêt déductible ne dépasse pas celui fixé annuellement par l'arrêté du Ministre
des Finances.
§ s'assurer que les intérêts versés aux entreprises non résidentes ont été soumis à une retenue à
la source de 10% et soumises à la taxe sur la valeur ajoutée au taux de 20% ;
§ vérifier que les conditions de déduction des intérêts des bons de caisse sont respectées :
ii. un établissement bancaire reçoit le montant de l'émission desdits bons et assure le paiement
des intérêts y afférents ;
iii. la liste des bénéficiaires de ces intérêts avec les montants reçus par chacun d'eux a été
déposée jointe à la déclaration du résultat fiscal ;
§ vérifier, lorsque des intérêts ont été servis à des personnes domiciliées au Maroc autres que
les organismes bancaires ou de crédits, que :
i. la retenue à la source, au titre des produits de placement à revenu fixe, a été opérée ; au taux
de 20% pour les prêteurs, personnes physiques ou morales, soumises au régime du RNR ou
RNS ; ou bien au taux de 30% pour les personnes physiques qui ne tiennent pas de
comptabilité ou soumises au régime du forfait ;
Sont souvent constituées des valeurs nettes d'amortissement des immobilisations cédées. La
vérification des écritures du compte consiste à s'assurer que les montants portés au compte
sont exacts et correctement calculés. Ainsi, le vérificateur est invité à rapprocher les valeurs
des immobilisations concernées avec les tableaux d'amortissements correspondants d'une part,
et avec les montants inscrits à l'état extra comptable des cessions de l'autre.
i. les pénalités pour paiement tardif des impôts et taxes, les majorations de nature pour
infractions à la loi et aux règlements, notamment en matière d'assiette ;
§ les rappels d'impôts déduits se rattachant à un impôt lui même déductible (patente, taxe
d'édilité, taxe urbaine..) ;
§ les rappels d'impôts déduits se rattachent à leur exercice concerné ; celui où l'entreprise a
exprimé son accord sur le redressement ou a défaut celui de réception du rôle d'imposition.
Aux termes de l'article 9 du CGI, les produits imposables sont constitués des produits
d'exploitation, des produits financiers et des produits non courants. Cet ensemble constitue un
élément essentiel de détermination du résultat fiscal imposable38(*) au titre de l'exercice
comptable, et aussi une source d'enrichissement de l'entreprise.
Ainsi, toute éventuelle intention de fraude, sera séduite par une dissimulation de ces produits
et qui pourra manifestement concerner toutes les rubriques, dont l'importance de chacune est
en fonction de la nature de l'activité de l'entreprise.
Le vérificateur en contrôlant ces comptes, est invité à faire preuve d'une exhaustivité
importante dans l'examen des écritures comptables et leur conformité avec les dispositions
légales. Aussi doit faire le bon choix de la méthode de vérification, la plus compatible avec
l'importance et la nature de l'activité de l'entreprise vérifiée et du degré de son organisation
comptable39(*).
1- Les ventes :
La vérification des ventes exige l'adoption d'une approche qui tient compte d'une manière
globale l'activité ou les activités de l'entreprise, sa taille, son organisation comptable et les
règles de facturation poursuivies...
En général, une vérification réussie du compte, implique l'usage combiné de deux principales
méthodes :
§ une méthode se basant sur des investigations internes, par la vérification des pièces et des
écritures comptables de l'entreprise et leurs rapprochements aux divers comptes qui
renseignent sur les mouvements des flux ;
§ une méthode d'investigations externes, qui puise principalement dans des données extra
comptables.
A priori, la vérification interne du compte des ventes doit s'intéresser au respect des
dispositions comptables et fiscales lors des enregistrements des écritures :
§ les ventes sont comptabilisées à leurs montants hors la taxe sur la valeur ajoutée, figurants
sur les factures, mémoires ou situations des travaux, déduction faite des RRR accordés ;
§ la règle de séparation des exercices est respectée. L'exercice de rattachement des créances
est celui au cours duquel intervient la livraison des biens ou l'achèvement des travaux. En cas
de vente avec clause de « réserve de propriété », la livraison s'entend par la remise matérielle
du bien40(*), puisque le bien cesse de faire partie des stocks de l'entreprise, et le bénéfice
correspondant est imposable sans qu'il y'a lieu d'attendre le transfert de propriété que ce type
de contrat diffère jusqu'au paiement intégral du prix par l'acquéreur ;
§ un rapprochement des copies des factures au journal des ventes. Il peut être systématique ou
par sondage, ceci en fonction de la taille de l'entreprise vérifiée ;
§ de détecter, si éventuellement, des ventes sans factures ou sous facturées ont été faites par
l'entreprise ;
§ de s'assurer de l'absence de compensation entre les produits des ventes et les valeurs des
achats, dans le cas où l'entreprise vérifiée est à la fois cliente et fournisseur d'une même
entreprise ;
§ de s'assurer que les produits des ventes des déchets ou des emballages récupérables41(*) ont
été régulièrement reportées au bénéfice imposable ;
§ de s'assurer que les abandons de créances sont dûment justifiés, et les provisions pour
créances douteuses ou litigieuses ont été préalablement constituées ;
§ de s'assurer que les RRR accordés après la facturation ont fait l'objet de la déclaration des
rémunérations versées aux tiers prévue par la loi42(*) ;
§ s'assurer que toutes les opérations taxables réalisées par l'entreprise ont été correctement
soumises à cette taxe, aux taux correspondants ;
§ s'assurer, au cas où l'entreprise réalise un chiffre d'affaires sans facturation de la TVA, que
toutes les formalités ont été respectées.
e- Le contrôle quantitatif
Il sert principalement pour les entreprises de négoce, qui procèdent à la revente des
marchandises en l'état sans leurs apporter des transformations.
Si éventuellement cette égalité n'est pas vérifiée, ceci dénote la présence de dissimulations au
niveau des achats ou ventes, que le vérificateur tentera de trouver les preuves.
f- Le contrôle matière
§ être en possession d'un taux de chute ou de perte de fabrication qui soit proche le plus
possible de la réalité pour ne pas compromettre les résultats de la reconstitution de la
production. Souvent, ce taux est détenu, soit :
ii. auprès des Services de la Direction des douanes, pour les activités auxquelles elle tienne un
taux pour l'apurement des marchandises soumises au régime de l'admission temporaire ;
iii. relevé des taux admis par les instances de recours fiscal, pour des entreprises similaires ;
Les travaux réalisés par l'entreprise pour elle même aboutissant à la production des
immobilisations, doivent être comptabilisés à leurs coûts de production et rattachés aux
produits imposables43(*) au même montant.
En matière de TVA, le vérificateur doit s'assurer que la production des immobilisations a été
soumise à cette taxe au taux correspondant à la nature du bien produit.
Souvent ces productions portent sur des travaux de construction immobilière soumise au taux
de 14%. Par ailleurs, la base de taxation est égale au coût de revient exclusion faite de la
valeur du terrain.
Enfin, le contrôle du compte doit s'intéresser aux cessions faites au personnel et les
prélèvements en nature de l'exploitant, qu'il faut comptabiliser en vente comme des livraisons
à soi même.
Il s'agit des versements, faits généralement par des organismes publics (Etat, collectivités
locales...) pour compenser le besoin de financement de l'entreprise (cas des minoteries par
exemple). Le vérificateur doit s'assurer que :
§ les subventions reçues ont été comptabilisées comme un élément de leur chiffre d'affaires
imposable de l'exercice ;
§ que ces subventions ont été retenues pour le calcul de la cotisation minimale ;
§ ont fait l'objet d'une déclaration de la TVA au titre du mois de leur encaissement, tout en
considérant que les sommes reçues étant TTC (au taux de 20%).
C'est le résultat des opérations réalisées par l'entreprise avec les tiers. Leur contrôle est réalisé
dans la même logique que les autres produits, s'assurer de la régularité de leurs
enregistrements et leurs respects des règles fiscales applicables.
§ s'assurer, pour les titres de participation et assimilés ; bien que les revenus générés par ces
titres sont exonérés entre les mains de l'entreprise bénéficiaire, le vérificateur, est tout de
même, invité à s'assurer que ces produits ont été enregistrés en produits imposables et donnent
lieu à `application d'un abattement de 100%, aussi bien au niveau de la base de la cotisation
minimale qu'au niveau du passage du résultat comptable au résultat fiscal ;
§ si l'entreprise bénéficie de l'amortissement du capital d'une autre dont elle est actionnaire,
s'assurer que leur a été réservé le même traitement que celui des titres de participation. Il en
est de même pour la distribution des réserves et les bonis de liquidation ;
§ pour les revenus des titres immobiliers autres que les titres d'actions qui ne sont pas
exonérés ; s'assure que ces produits ont subi une retenue à la source en matière de la TPPRF
au taux de 20% et sont enregistrés à leurs montants bruts ;
§ s'agissant des prêts et avances financiers, consentis aux tiers, vérifier que leur rémunération
correspond aux conditions normales du marché ;
§ en cas de cession des valeurs mobilières, s'assurer que les profits des cessions ont été inclus
dans les produits d'exploitation, après vérification des abattements calculés et prévus par la
loi44(*).
i. 25%, si la durée de détention du bien à l'actif de l'entreprise est compris entre 2 et 4 ans ;
§ en cas d'exonération totale ; vérifier que l'entreprise remplie les conditions requises :
i. l'engagement de réinvestir45(*) le produit global des cessions au cours d'un exercice, dans le
délai maximum de trois (3) années qui suivent la date de clôture dudit exercice ;
ii. conservation des biens acquis pendant un délai de cinq (5) ans à courir de la date de leurs
acquisitions.
§ dégrèvements d'impôts déductibles accordés par l'administration fiscale ; ils doivent être
inclus dans les produits imposables au titre de l'exercice de leurs notification ;
§ les rentrées sur créances soldées et les dons, ils doivent être inclus dans les produits
imposables de l'exercice de leur encaissement ;
§ les indemnités reçues par l'entreprise à la suite de la destruction d'un élément de son actif
(incendie, sinistre, vol...) doivent être portées aux produits imposables.
Sont qualifiées d'irrégularités graves celles limitativement énumérées par les dispositions de
l'article 213 du CGI :
§ le défaut de présentation d'une comptabilité tenue conformément aux dispositions de l'article
14546(*) ;
Dans ce cas, le vérificateur, sans écarter les bases déclarées par l'entreprise ou les remettre en
cause, leur apportent les réintégrations supplémentaires qui résultent de ces rectifications.
Le rejet total est constaté quand les irrégularités relevées sont d'un degré de gravité qui ôtent à
la comptabilité toute valeur probante.
Le rejet est partiel, lorsque le vérificateur estime que bien que la comptabilité vérifiée est
régulière en la forme mais manque de sincérité, c'est notamment le cas où est en possession de
quelques recoupements, ou souvent dans le cas où les contrôles matières ou quantitatifs
dégagent des manquants qui se traduisent par des dissimulations importantes du chiffre
d'affaires.
En pratique, les méthodes de reconstitutions utilisées ne sont pas nombreuses, l'option à une
méthode ou l'autre ressort du libre choix du vérificateur. Ainsi, la méthode choisie est
marquée de subjectivité qui diffère selon le niveau de formation du vérificateur et de sa
compétence qui s'affine avec l'expérience, avec l'accumulation de la diversité des dossiers
traités. En France, la reconstitution est soumise à des critères47(*) ; elle doit être effectuée à
l'aide de plusieurs méthodes, le vérificateur doit tenir compte des conditions concrètes de
fonctionnement de l'entreprise et éviter l'utilisation des données étrangères à sa gestion et
enfin le débat contradictoire doit permettre d'intégrer dans la méthode les renseignements
donnés par le contribuable au cours de la vérification de sa comptabilité, s'ils apparaissent
fondées.
Comme a été explicité auparavant, les deux méthodes ont pour but de vérifier s'il existe des
produits ou marchandises dont le produit des cessions a été dissimulé.
Dans le cas d'une entreprise de négoce, qui applique la revente en l'état des marchandises, la
méthode consiste à appliquer aux manquants dégagés du contrôle quantitatif réalisé un prix de
cession. Généralement le prix appliqué est celui pratiqué par l'entreprise, ou le prix moyen
pondéré dans le cas où l'entreprise commercialise plusieurs produits.
Dans le cas des entreprises de fabrication, le vérificateur applique aux manquants des
productions dégagés du contrôle matière réalisé le prix appliqué par l'entreprise et
éventuellement le prix moyen pondéré au cas où le prix de vente s'avère non uniforme pour
tout l'exercice concerné.
C'est une méthode qui s'applique souvent aux entreprises de négoce en déterminant un
coefficient théorique du bénéfice brut appliqué aux achats revendus de l'entreprise.
La méthode du calcul du bénéfice brut, peut être effectuée soit sur la base d'une mesure par
échantillonnage ou par extrapolation.
§ Les achats comptabilisés sont éventuellement rectifiés, afin de tenir compte par exemple,
des marges d'achats supplémentaires supposés non comptabilisées ou des soustractions
connues et justifiées (pertes, des prélèvements par la société...) ;
§ le vérificateur calcul ensuite un pourcentage moyen pondéré de bénéfice brut. Ce taux
théorique doit tenir compte les différents taux de marge pratiqués par l'entreprise et concerne
les divers produits commercialisés ;
Cette méthode envisage le calcul des achats. C'est souvent dans le cas où le vérificateur est en
mesure de relever un pourcentage de minoration des achats sur une période donnée qu'il peut
généraliser à la période vérifiée. Il peut également étendre aux autres exercices les chiffres
reconstitués à condition de tenir compte les spécificités de chaque exercice.
Selon cette méthode, les recettes sont évaluées à partir d'une charge dont la consommation est
jugée proportionnelles avec le chiffre d'affaires. A partir de cette relation, le vérificateur
pourra reconstituer le chiffre d'affaires de l'exercice.
CONCLUSION
Nul doute, le dispositif juridique et administratif de la vérification de la comptabilité au
Maroc ou du contrôle fiscal en général s'apparente beaucoup à celui des pays les plus avancés,
en l'occurrence la France dont il est d'ailleurs fortement inspiré.
Certes, au cours de la dernière décennie de grands efforts ont été déployés pour mettre à jour
le système fiscal marocain, néanmoins des zones d'ombres subsistent encore et qui nécessitent
de sérieuses réformes pour pouvoir :
Premièrement, consolider les acquis de la mise en place du « code général des impôts », qui
vient couronner le long processus de simplification, de modernisation et d'harmonisation que
la DGI avait entrepris depuis les « assises nationales sur la fiscalité au Maroc ».
Deuxièmement, revoir le système fiscal dans son ensemble, en le libérant aussi bien des
pressions budgétaires que corporatistes qui conditionnent son fonctionnement. Ceci suppose
une réflexion profonde qui touche le système fiscal en l'intégrant à une politique économique
et sociale audacieuse et volontariste.
S'agissant du contrôle fiscal en général, en vue de gagner son efficacité et garantir à l'impôt
son équité et efficacité, un certain nombre de mesures d'avèrent nécessaires :
1- Au niveau administratif :
a- augmenter le nombre des vérificateurs, les doter d'une formation approfondie en matière de
la comptabilité des sociétés, le droit commercial, droit administratif, le droit et techniques
fiscales et la maîtrise de l'outil informatique ;
d- mettre en place, au niveau de tous les services, une base de documentation qui rassemble
les études monographiques, les enquêtes sur les formes d'évitement de l'impôt, les décisions
rendues par la CLT et la CNRF et les jugements des tribunaux ;
2- Au niveau législatif :
b- augmenter le délai de reprise pour la vérification des contribuables dont la mauvaise foi a
été témoignée par des manoeuvres frauduleuses.
§ la réduction des délais de réponses de l'administration ; les ramener à trente (30) jours au
lieu de soixante (60) jours ;
§ réduire les instances de recours ; par l'introduction d'une commission régionale de recours
fiscal qui se substitue à la CLT et la CNRF et dont les décisions sont portées directement en
cassation devant les tribunaux.
d- institutionnaliser la procédure de l'accord à l'amiable, par la création d'une instance de
réconciliation administrative préalable aux recours (à l'instar de la procédure de règlement
particulière en France).