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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
B.P 1825
LUBUMASHI
FACULTE POLYTECHNIQUE
DEPARTEMENT DE CHIMIE INDUSTRIELLE

TRAITEMENT DES SOLS POLLUES :


Cas du quartier Kachoma situé dans la cité de Kipushi

Présenter par GROUPE 1


Dirigé par : Prof Jean-Noël MPUTU KANYINDA
Promotion : Master 2 Chimie Industrielle
Option : Procédés Industriels et Environnement

ANNEE ACADEMIQUE 2021-2022


LISTE DES MEMBRES DU GROUPE

1. ILUNGA MUTOMBO Jourdain


2. MPIANA KIBWELA Nathan
3. NGOIE MUBIDI Israël
4. SUAKA TULEKANGANE Nathan
5. TSHIDIBI MUYOMBO Rebecca
6. YUMBA MANDE David
I

REMERCIEMENTS

Qu’il nous soit permis, de nous débarrasser de cette noble tâche de remerciements, de prime
nous exprimons nos sentiments de gratitude à l’endroit du professeur Docteur Ingénieur Jean-
Noël MPUTU pour avoir initié ce travail. D’une part, ce travail a ajouté un plus à notre bagage
scientifique, d’autre part il nous a permis de nous familiariser avec le quartier Kachoma situé
dans la cité frontalière de Kipushi.

Nous pensons au Master Marck KAHILU avec qui nous avons eu à échanger pendant de long
moment sur les méthodes de remédiations de dépollution des sols, certes il a toujours été présent
pour répondre à nos préoccupations malgré son emploi du temps, pour cela nous réitérons nos
sentiments de gratitudes et de reconnaissance à son endroit.

Merci à tous ceux qui d’une manière ou d’une autre, directement ou indirectement ont contribué
à la réalisation de ce travail.
II

Table des matières

REMERCIEMENTS .........................................................................................................................I
LISTE DES FIGURES .................................................................................................................... III
LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................................... IV
INTRODUCTION ............................................................................................................................ 1
CHAPITRE 1 : MISE EN CONTEXTE DU PROBLEME ............................................................. 2
1.1 Description du site ............................................................................................................. 2
1.2 Localisation du site ............................................................................................................ 2
1.3 Historique et origine de la pollution du quartier Kachoma ................................................... 2
1.4 Hydrogéologie.......................................................................................................................... 3
CHAPITRE 2 : ANALYSE DES DONNEES METEOROLOGIQUES ......................................... 4
CHAPITRE 3 : ESSAI DE REMEDIATION DU SITE .................................................................. 8
3.1 Caractérisation du sol du site.................................................................................................. 8
3.1.1 Echantillonnage ................................................................................................................ 8
3.1.2 Prélèvement des échantillons des sols .............................................................................. 8
3.1.3 Analyse chimique des sols................................................................................................. 9
3.1.4 Analyse physico-chimique des sols ................................................................................. 12
3.2 Proposition de quelques techniques de remédiation des sols du quartier Kachoma ........... 13
3.2.1 Elimination de la source potentielle de pollution ........................................................... 13
CONCLUSION ............................................................................................................................... 15
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ....................................................................................... 16
III

LISTE DES FIGURES


Figure 1 : Vitesse moyenne du vent de Kipushi ........................................................................... 5
Figure 2 : Variation de l’évapotranspiration potentielle mensuelle et les températures (Kahilu
et al., 2020) ...................................................................................................................................... 7
Figure 3 : Teneur des ETM dans le sol du quartier Kachoma .................................................... 11
Figure 4 : Résultats de l'analyse physico-chimique .................................................................... 12
IV

LISTE DES TABLEAUX


Tableau 1: Résultats des analyses des éléments traces métalliques contenu dans les sols du
quartier KACHOMA .................................................................................................................... 10
Tableau 2 : Teneurs limites en éléments traces métalliques dans les sols français .................. 10
Tableau 3: Résultats des analyses physico-chimiques des sols du quartier KACHOMA ........ 12
Tableau 4: Cout estimatif de la phytoextraction ......................................................................... 14
1

INTRODUCTION

Le problème des sols pollués par les métaux lourds est la conséquence d’un passé, et trop
souvent encore d’un présent industriel, peu soucieux des rejets d’éléments toxiques dans les
sols, rendant de nombreux sites potentiellement pollués et dangereux pour la santé publique et
animale. Il existe plusieurs technologies de dépollution des sols pollués par les métaux lourds,
néanmoins toutes ne sont pas applicables dans toutes les conditions. Une étude est donc
nécessaire pour déterminer la meilleure technologie pour les sols pollués. Le contexte
économique est à prendre en considération, dans ce cas, afin de trouver des solutions
innovatrices à la problématique de la pollution des sols par les métaux lourds.

C’est ainsi qu’il nous a été demandé dans le cadre du cours de Techniques de Remédiation des
Pollutions dispensé par le prof Jean-Noël, d’effectuer un travail bibliographique sur la pollution
des sols. Et dans le cadre de ce travail, nous avons fait le choix du quartier Kachoma situé dans
la cité frontalière de Kipushi aux alentours de la digue 1 de Kipushi.

L’objectif de ce travail bibliographique, consiste donc à récolter un ensemble d’informations


relatives au dit quartier et faire une analyse chimique et physico-chimiques élémentaires des
sols du quartier Kachoma.

Pour atteindre cette objectif, l’approche méthodologique a consisté à une revue bibliographique
et webographique. Des sondages, enquêtes, interview, observations et une descente sur le site
ont été menés afin de palper la réalité sur terrain.

Hormis l’introduction et la conclusion, ce travail est composé de trois chapitres. Le premier


présente une mise en contexte du problème de pollution lié à ce site. Le deuxième chapitre
présente une analyse des données météorologiques de la cité qui environne le site. Le troisième
chapitre propose des techniques de réhabilitation du site.
2

CHAPITRE 1 : MISE EN CONTEXTE DU PROBLEME


1.1 Description du site
Le quartier Kachoma est situé aux alentours de la digue 1 de Kipushi. Suite à sa position
géographique, ce dernier est exposé au vent provenant de la digue 1 qui emporte au passage les
polluants par diffusion en terminant leur course dans ce quartier. Alors notre étude se justifie
par le fait que le sol de ce quartier comprend une couche superficielle des poussières provenant
de la digue 1 de Kipushi.

1.2 Localisation du site


La cité frontalière de Kipushi est située à environ 30 km de Lubumbashi et elle contient les
quartiers suivants :

✓ Quartier kamarenge
✓ Quartier Kalubamba
✓ Quartier Mungoti
✓ Quartier Kachoma
✓ quarter kamarenge Bloc Mayilamene

Le quartier Kachoma composé essentiellement de cinq cellules ou blocs : LEO bloc1, bloc2,
OUA 1 asphalté, OUA 2 non asphaltée et bloc 5 ans.

1.3 Historique et origine de la pollution du quartier Kachoma


L’exploitation des mines et le traitement des minerais dans notre pays, la République
Démocratique du Congo, engendrent la production de divers types de rejets qui,
malheureusement, ne sont pas gérés de façon rationnelle et sécuritaire afin de protéger
l’environnement (KITOBO, 2009).

Le gisement polymétallique de Kipushi qui contient des sulfures de cuivre et de zinc est en
exploitation depuis 1926. Les métaux accompagnateurs comme le plomb, l’argent, l’or et le
germanium n’ont jamais été récupérés. Le début de l’exploitation a été réalisé en mine à ciel
ouvert. Jusqu’en 1935, seul le minerai oxydé que l’on retrouve dans les premiers 30 à 40 mètres
de profondeur était exploité et envoyé à Lubumbashi. Un concentrateur fut alors construit pour
augmenter les teneurs plus faibles du minerai sulfuré qu’on trouve sous la zone oxydée. Ce fut
dès lors le début de la production et un peu plus tard du stockage des rejets de concentration.

La mine à ciel ouvert arrêtée depuis longtemps a servi, au début, de bassin d’entreposage des
rejets du concentrateur jusqu’à ce que des problèmes sérieux d’infiltration se firent sentir dans
3

les galeries de la mine souterraine (difficultés d’exhaure avec l’augmentation de la capacité du


concentrateur) et aussi on envisageait un stockage de ces rejets dans l’espoir d’une récupération
future des métaux résiduels (Kahilu et al., 2020).

Dans cette petite cité minière de Kipushi, on y trouvait donc deux concentrateurs : l’Ancien
Concentrateur de Kipushi (ACK) de la Gécamines et celui de la Compagnie Minière du Sud
Katanga (CMSK) anciennement appelé NCK (Nouveau Concentrateur de Kipushi). Cependant,
les rejets de la Digue 1 de Kipushi ont été générés principalement par l’Ancien Concentrateur
de Kipushi (A.C.K). Et le vent provenant de la digue 1 de Kipushi se dirige vers le quartier
Kachoma, l’un de facteur à l’origine de la pollution du dit quartier.

1.4 Hydrogéologie

L’aquifère de Kipushi est vaste et les venues importantes d’eaux proviennent de la brèche axiale
du Roan à l’emplacement de la nouvelle station de pompage de Kipushi. Cet endroit, autrefois
marécageux, constitue la principale résurgence de la rivière aujourd’hui à sec à cause du
rabattement de la nappe. Des études ont confirmé l’existence d’une liaison entre la nappe de la
brèche axiale du Roan et les cassures aquifères de la mine. Les eaux de la nappe coulent vers la
mine en passant par les schistes fracturés du Mwansha, le grand conglomérat et le calcaire de
Kakontwe. Cet écoulement est rapide suite à l’exhaure dans la mine et l’existence d’importants
réseaux de cassures observées dans les diverses formations géologiques et des voies karstiques
au sein du calcaire de Kakontwe (TSHIBANDA, 2012).
4

CHAPITRE 2 : ANALYSE DES DONNEES METEOROLOGIQUES

La dispersion des polluants émis dépend en priorité des conditions météorologiques. Cette
dispersion s’effectue essentiellement dans les compartiments de l’environnement. Dans la cité
de Kipushi, la dispersion des polluants est également conditionnée par différents facteurs. Les
facteurs météorologiques qui interviennent soit directement, soit indirectement dans le transport
et la dispersion des polluants sont (HADJILA, 2016) :

✓ La température ;
✓ Les précipitations ;
✓ L’humidité.

Ces paramètres météorologiques peuvent influencer la présence ou non des polluants dans un
prélèvement effectué dans le compartiment de l’environnement (eau, air, sol et biodiversité).

Le climat de Kipushi est de type Cwa6 dans la classification de Köppen : tempéré chaud avec
hiver sec et été chaud. La température moyenne annuelle est de 20 °C, avec des minimas de 8
°C et des maximas de 32 °C. La saison des pluies dure 5 à 6 mois (de novembre à mars), pendant
lesquels tombent environ 1200 mm d’eau. La moyenne annuelle des précipitations entre 1916
et 1986 était de 1232 mm. Il ne tombe pas une goutte de pluie pendant la saison sèche (de mai
à septembre), ce qui représente un grand handicap pour l’agriculture. Les mois d’octobre et
d’avril constituent des transitions entre saison sèche et saison des pluies (VRANKEN, 2010).
Le climat est chaud entre mi-septembre et mi-octobre et froid entre mi-juin et mi-septembre.

La direction horaire moyenne principale du vent de Kipushi varie au cours de l’année. Le vent
vient le plus souvent de l’Ouest pendant 1,7 mois, du 1 janvier au 20 février, avec un
pourcentage maximal de 39%. Le vent vient le plus souvent de l’Est pendant 10 mois avec un
pourcentage de 96%. La figure 1 présente un digramme climatique donnant les vitesses
moyennes du vent de la cité de Kipushi.
5

Figure 1: Vitesse moyenne du vent de Kipushi

Les précipitations varient de 76,6 mm entre le mois le plus sec et le mois le plus humide.
L'amplitude des températures tout au long de l'année est de 7,1°C. Il faut noter que c’est pendant
la saison de pluie, qu’il y a l’infiltration des polluants dans les sols dues aux eaux de lessivage
tandis que pendant la saison sèche il y a le phénomène d’érosion éolienne.

Le cycle hydrologique représente le parcours de l’eau. En tout point de ce cycle, le bilan en eau
peut s’écrire de la sorte (MPUTU et al., 2020) :

L’évapotranspiration potentielle mensuelle peut être calculée à l’aide de la formule de


Thornthwaite. Cette méthode a pour but de comptabiliser les apports et les pertes en eau sur un
bassin versant ou au niveau d'une région sur des périodes plus ou moins grandes. L'intérêt de
cette étude réside dans le fait qu'elle ne demande que la température comme seule donnée
climatique (THORNTHWAITE, 1954). L'expression mathématique de cette formule s'exprime
comme suit :

(1)
6

Avec :

t : température moyenne de la période considérée (°C) ;

a : fonction complexe de l'indice I ;

(2)

I : Indice thermique annuel égal à la somme des 12 indices mensuels i

(3)

(4)

F(λ) : facteur de correction dépendant de la latitude

Une autre étape importante du cycle hydrologique est l’infiltration, c’est-à-dire la recharge. La
détermination de la recharge permet de connaître la quantité d’eau infiltrée dans les nappes
souterraines, celle-ci peut être déterminée grâce à l’algorithme de Thornthwaite. Pour utiliser
l’algorithme de Thornthwaite, la première étape est de soustraire l’évapotranspiration
potentielle mensuelle des précipitations mensuelles. Si le résultat de cette soustraction est
positif, cela signifie qu’il a plu en suffisance et l’eau va pouvoir s’emmagasiner dans le sol, si
par contre il y a trop d’eau, l’eau va ruisseler et cette eau sera perdue pour la végétation. Dans
le cas où le résultat de la soustraction est négatif, les précipitations sont donc insuffisantes, la
végétation va alors puiser dans ce qui a été emmagasiné auparavant et aucune recharge ne sera
observée.

La figure 2 présente les variations de l’évapotranspiration potentielle (PET) ajustée et des


températures pour chaque mois de l’année.
7

Figure 2: Variation de l’évapotranspiration potentielle mensuelle et les températures (Kahilu


et al., 2020)

Le graphique de la figure 2 reprend les différentes étapes du bilan hydrologique. Pour chaque
mois, les données sont visibles. On observe une évapotranspiration potentielle mensuelle. Elle
atteint un pic au mois d’octobre qui représente le mois le plus chaud (26 °C) de Kipushi
d’environ 137 mm.

La recharge est un autre élément le plus important qu’on peut observer sur la figure 2. Il est
clair que la période de fortes précipitations dans la cité de Kipushi se tend de décembre à janvier
avec l’évapotranspiration faible. C’est ainsi durant cette période de précipitations qu’il y a plus
d’infiltrations dans le sol. Ainsi on peut estimer que les stocks en eau dans le sol diminuent
fortement entre juillet et septembre. Ceci s’explique par manque de précipitations et de faibles
températures.
8

CHAPITRE 3 : ESSAI DE REMEDIATION DU SITE


3.1 Caractérisation du sol du site
3.1.1 Echantillonnage
La stratégie d’échantillonnage définissant le plan d’implantation des points d’observation sur
la zone à étudier a résulté d’une approche statistique c.à.d. l’échantillonnage aléatoire (Pellet et
al., 1993). Avec une profondeur des trous des points d’échantillonnage allant de 15 à 30 cm.

3.1.2 Prélèvement des échantillons des sols


Le prélèvement s’est fait sur les bords des routes du quartier Kachoma qui est subdivisé en 3
cellules : cellule Cinq ans, OUA 1 et OUA 2. Compte tenu de la direction du vent, le
prélèvement s’est fait dans deux cellules à savoir : OUA 1 et cinq ans. C’est-à-dire deux
échantillons des sols ont été prélevé dans la cellule OUA 1 et 3 autres échantillons dans la
cellules cinq ans.

Pour réaliser le prélèvement d’échantillons, le matériel suivant a été utilisé :

✓ Un GPS mobile ;

✓ Le set de tarière manuel ;

✓ Emballages plastiques et

✓ Bloc note.
9

Figure 3: Photographie des points de prélèvements des échantillons

3.1.3 Analyse chimique des sols

Etant donné qu’il s’agit d’une étude bibliographique, nous avons effectué une analyse chimique
élémentaire des échantillons des sols, qui a consisté à déterminer les éléments traces métalliques
contenu dans ces sols. Le tableau 1 présente les résultats des ETMs contenu dans les sols du
quartier Kachoma.
10

Tableau 1 : Résultats des analyses des éléments traces métalliques contenu dans les sols du
quartier Kachoma.

Cu (ppm) Co (ppm) Ni (ppm) Mn (ppm) Pb (ppm) Zn (ppm)


8120 140 40 510 4340 4170
4700 170 34 730 2010 3190
6120 120 42 770 130 3150
5010 150 27 700 2150 5210
4170 130 46 650 1310 5190

Localement, il n’existe pas de norme pouvant nous permettre de juger la qualité d’un sol. Pour
ce faire, nous avons fait le choix de la norme AFNOR NF U 44-041 utilisée dans la législation
française et par la Direction Générale de l’Environnement de la Commission Européenne
(Doelsch, 2004 ; Doelsch, 2003). Le tableau 2 présente la norme AFNOR NF U 44-041

Tableau 2 : Teneurs limites en éléments traces métalliques dans les sols français

Eléments Valeurs (mg/Kg ou ppm)

Cadmium 2,00

Chrome 150,0

Cobalt 30,0

Cuivre 100

Manganèse 90,0

Nickel 50,0

Plomb 100,0

Zinc 300

Les résultats des analyses chimiques des sols du quartier Kachoma sont présenté sur la figure 3
11

9000
8000
Valeurs (ppm) 7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
1 2 3 4 5
Cu (ppm) 8120 4700 6120 5010 4170
Co (ppm) 140 170 120 150 130
Ni (ppm) 40 34 42 27 46
Mn (ppm) 510 730 770 700 650
Pb (ppm) 4340 2010 130 2150 1310
Zn (ppm) 4170 3190 3150 5210 5190
Echantillons des sols

Figure 3 : Teneur des ETM dans le sol du quartier Kachoma

Sur base des résultats de la figure 3, il ressort clairement que la teneur en cuivre dans les
échantillons des sols du quartier Kachoma est largement supérieure à celles des autres ETMs.
La teneur en cuivre varie de 4170 ppm à 8120 ppm respectivement dans les échantillons Ech1
et Ech5. Il est clair que ce sol est pollué en cuivre comparativement à la norme AFNOR NF U
44-041 qui fixe la valeur limite du Cuivre qui doit être de 100 ppm.

Le zinc vient en deuxième position, sa teneur varie de 3150 à 5210 ppm. En comparant à la
norme qui fixe une teneur de 300 ppm, la teneur en zinc des différents échantillons est plus ou
moins dix-sept fois plus grandes que la valeur seuille. Delà, nous voyons que ce sol est pollué
en zinc.

Le plomb vient en troisième position et sa teneur varie entre 130 à 4340 ppm. Sa valeur de
référence est de 100 ppm. Au regard de ces résultats, nous pouvons conclure que ce sol est
pollué en plomb.

Le manganèse vient en quatrième position, la teneur du manganèse varie de 510 à 770 ppm.
Comparativement à la norme qui fixe la valeur limite du manganèse à 90 ppm, nous voyons
que ce sol est chargé en manganèse.

Le cobalt est le cinquième polluant de ce sol par ordre de grandeur, la teneur en cobalt varie
entre 120 à 170 ppm, ces valeurs sont quatre fois plus supérieures que la valeur limite de cobalt
qui est de 30 ppm. Donc, ce sol est pollué en cobalt.
12

De ce qui précède, le sol du quartier Kachoma n’est pas pollué en Nickel, la teneur étant de 46
ppm, cette valeur est inférieure au seuil limite de Nickel qui est fixé à 50 ppm.

3.1.4 Analyse physico-chimique des sols

Pour évaluer la mobilité et la biodisponibilité des ETMs dans le sol du quartier Kachoma, nous
avons fait des analyses physico-chimiques. Les principaux paramètres analysés sont : le taux
d’humidité, la teneur en matières organiques et le pH. Le tableau 3 présente les résultats des
analyses physico-chimiques du sol de Kachoma

Tableau 3: Résultats des analyses physico-chimiques des sols du quartier Kachoma

Taux d’humidité (%) pH MO (%)

3,51 6,62 5,20

4,50 6,41 6,79

10,09 6,67 13,19

8,09 6,10 10,15

15,64 6,17 16,42

18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
Ech1 Ech2 Ech3 Ech4 Ech5

Taux d’humidité (%) pH MO (%)

Figure 4 : Résultats de l'analyse physico-chimique


Il ressort du tableau 3 que le taux d’humidité varie entre 3,51 à 15,64 % respectivement des
échantillons Ech1 à Ech5, en moyenne le taux d’humidité est faible 8,37 %. Ce qui est justifié,
par le fait que l’échantillonnage a été effectué pendant la saison sèche. La teneur en matière
13

organique varie entre 5,2 à 16,42 % et le sol prélevé a un caractère acide, dont le pH varie de
6,1 à 6,67.

3.2 Proposition de quelques techniques de remédiation des sols du quartier Kachoma


Avant de décider de la technique de traitement que l’on peut mettre en œuvre pour la dépollution
des sols du quartier Kachoma, il est nécessaire de choisir le mode d’intervention. La méthode
que nous avons choisie est celle faite in-situ. Ce choix se justifie par le fait que le traitement in-
situ est moins onéreux que le traitement ex-situ (Ancia, 2020).

Pour cela, nous allons commencer par réduire le degré de pollution en agissant sur la source
potentielle de pollution du quartier Kachoma qui est le bassin des rejets ou la digue 1 de
Kipushi. Pour ce faire, nous proposons un confinement physique de la digue 1, pour empêcher
la diffusion des polluants vers les sols du quartier Kachoma. Ensuite nous proposons une
technique biologique qui est la phytoremédiation pour dépolluer le sol du quartier Kachoma.

3.2.1 Elimination de la source potentielle de pollution

Pour dépolluer un sol, il faut éliminer l’un de trois facteurs provoquant la pollution de celui-ci,
il s’agit de : la source, le vecteur et la cible.

Pour le cas d’espèce, la source potentielle de pollution étant la digue 1 de Kipushi, voici
comment est-ce qu’on va faire le confinement physique des polluants contenus dans la digue 1
de Kipushi :

a) Isolement du bassin des rejets (digue 1) par confinement

Le confinement du bassin des rejets comprendra :

✓ l’entourage du site par des barrières imperméables qui atteignent en profondeur les
couches imperméables ;

✓ l’installation de puits de contrôle à l’intérieur et à l’extérieur de ces barrières ;

✓ la mise en place d’une couverture à la surface du dépôt ou du site contaminé.

Dans un premier temps, le confinement latéral peut être utilisé, pour éviter la propagation de la
pollution avant l’application de la phytoremédiation comme méthode de dépollution des sols
du quartier Kachoma.
14

Pour la dépollution des sols du quartier Kachoma, nous allons utiliser l’espèce végétale Brassica
napus, c’est une plante herbacée, hypercumulatrice des métaux lourds tels que le cuivre et le
zinc.

Tableau 4: Cout estimatif de la phytoextraction

Description Cout/ha €

Achat des plantes 13 500

Labour 1 200

Achat de l'inoculum 1 350

Produits phytosanitaires 450

Plantation 10 800

Entretien du site 750

Total 28 050

L’étendue du quartier de Kachoma a été déterminée à partir de Google Earth ; d’où, une
superficie de 3 hectares a été trouvée. Avec cette valeur, nous pouvons donc
estimer aisément le cout total pour la réalisation de la phytoextraction des polluants (cuivre et
zinc) de ce quartier à environ 28.050 €.
15

CONCLUSION
L’objectif poursuivi du travail était la recherche et la récolte des informations nécessaires sur
l’état de pollution du quartier Kachoma.

Pour atteindre cet objectif, des documents scientifiques (articles, travaux de mémoire et stage,
certains travaux de thèses, etc.) effectués sur la Digue 1 et sur les entreprises minières de la
région de Kipushi ont été consultés. Des sondages, enquêtes, interview, observations et une
descente sur le site ont été également menés afin de palper la réalité sur terrain.

Le quartier Kachoma est composé de cinq blocs ou cellules : LEO bloc1, bloc2 , OUA 1
asphalté , OUA 2 non asphaltée , bloc 5 ans. Dans le cadre de notre étude, nos investigations
ont été faites dans deux cellules à savoir : OUA 1 et la cellule 5 ans. Le choix de ces cellules a
été justifié par le fait que la direction de vent qui quitte la digue 1 de Kipushi se dirige
directement vers ces deux cellules avant d’atteindre les autres cellules, donc disons que ces
cellules sont très proches de la digue 1 de kipushi.

Pour remédier à la pollution du quartier Kachoma, le traitement in-situ par phytoremédiation


précédé d’un isolement de la source potentielle de pollution qui est la digue 1 a été proposée, à
cause de la faisabilité technologique et financière, par rapport aux autres méthodes existantes.
En ce qui concerne la phytoremédiation, nous avons fait le choix de la technique
phytoextraction en utilisant la plante Brassica napus qui est une espèce végétale
hypercumulatrice de cuivre et zinc.

Ces résultats peuvent être complétés par d’autres études plus approfondies envisagées par les
perspectives proposées :

✓ faire une caractérsation physico-chimique plus poussée afin d’évaluer la mobilité des
ETMs dans le sol du quartier Kachoma ;

✓ déterminer les propriétés agronomiques (fertilité du sol, pH, capacité d’échange


cationique, réserves en eau et en oxygène, etc.) des sols du dit quartier ;

✓ étendre cette étude à toutes les cellules du quartier Kachoma.


16

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANCIA, P., (2020) - Traitement des sols pollués. Cours de Master Ingénieur Civil. Faculté
Polytechnique, Service de Génie Minier, Umons. Belgique.

BRGM (2010) - Quelles techniques pour traitements – Analyse coûts – bénéfices. Rapport final
de BRGM/RP – 58609 – France

HADJILA, L. (2016) – Mesure et estimation de la pollution d’origine automobile dans la ville


de Bejaia. Mémoire de Master en Environnement et Santé Publique. Université A. MIRA.
Bejaia. 70p.

CHEVRIER, E. (2013) – La Phytoremédiation, une solution d’avenir pour le Québec. Essai


présenté au centre universitaire de formation en environnement, université de Sherbrooke.

KAHILU, K.M. (2019) – Caractérisation et remediation des sols : cas du quartier Penga
Penga. Travail de Fin d’Etudes. Faculté Polytechnique, UNILU. 93p.

KITOBO, S. W. (2009) - Dépollution et valorisation des rejets miniers sulfurés du Katanga


Cas des tailings de l’Ancien Concentrateur de Kipushi. Thèse de Doctorat. Université de Liège,
Faculté des Sciences Appliquées, Liège. Belgique. 254p

TSHIBANDA, K. D. (2012) - Contribution à la recherche d'un modèle de gestion d'un passif


environnemental issu d'un traitement métallurgique des minerais sulfurés cuivre - zinc en
république démocratique du Congo. Thèse de doctorat. Université Libre de Bruxelles, Faculté
des Sciences, Bruxelles. Belgique. 242p

MPUTU, K. J. N., WANDJI, K. J. (2020) – Traitement des sols pollués : cas du site
l’ancienne cokerie de Marchienne-au-Pont. Projet. Université de Mons, Faculté Polytechnique,
Mons. Belgique. 46p.

VRANKEN, I. (2010) – Pollution et contamination des sols aux métaux lourds dues à
l’industrie métallurgique à Lubumbashi : Empreinte écologique, impact paysager, pistes de
gestion. Mémoire de fin d’études. Université Libre de Bruxelles, Faculté des Sciences,
Bruxelles. Belgique. 90p.

Décret n° 13/028 du 13 juin (2013), conférant le statut de ville à certaines agglomérations

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