8 Pisé
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INTRODUCTION .................................................................................................................................. 4
I. CONTEXTE JUSTIFICATIF, PRESENTATION GENERALE ET HISTORIQUE DU PISE .......................... 5
I.1. Contexte justificatif............................................................................................................... 5
I.2. Présentation générale du pisé ............................................................................................... 5
I.2.1. Définition .............................................................................................................................. 5
I.2.2. Les types de pisé ................................................................................................................... 6
I.3. Historique du pisé ................................................................................................................. 7
II. PROCEDES ET TECHNOLOGIE DE FABRICATION DU PISE .......................................................... 11
II.1. Matériaux utilisés ............................................................................................................... 11
II.1.1. La terre ................................................................................................................................ 11
II.1.2. L’eau .................................................................................................................................... 11
II.1.3. Les stabilisants .................................................................................................................... 11
II.2. Matériel nécessaire............................................................................................................. 12
II.2.1. Pisé traditionnel .................................................................................................................. 12
II.2.2. Pisé moderne ...................................................................................................................... 13
II.3. Essais préalables ................................................................................................................. 14
II.4. Mise en œuvre du pisé ........................................................................................................ 14
II.4.1. Pisé traditionnel .................................................................................................................. 14
II.4.2. Pisé moderne ...................................................................................................................... 17
II.4.3. Quelques dispositions constructives supplémentaires....................................................... 19
II.4.4. Caractéristiques du pisé ...................................................................................................... 21
III. AVANTAGES, INCONVENIENTS ET PATHOLOGIES DU PISE ....................................................... 22
III.1. Avantages et inconvénients ................................................................................................ 22
III.2. Les pathologies du pisé ....................................................................................................... 24
III.3. Prévention et entretien des constructions en pisé ............................................................... 26
Toute construction en Génie Civil a pour point de départ le matériau avec lequel on va réaliser
la construction. De ce fait, l’Ingénieur en Génie Civil se doit donc de connaître le matériau en
question et ses propriétés afin de l’utiliser dans les conditions optimales et dans un cadre où il
est utilisable. De nombreux matériaux sont ainsi à la disposition de l’Ingénieur de génie Civil
parmi lesquels on retrouve le matériau terre. Les procédés de fabrication de la terre sont variés
mais peuvent être subdivisés en deux catégories : les procédés à base de terre crue et ceux à
base de terre cuite. C’est dans la première classe que l’on retrouve le pisé qui est assimilable à
un béton de terre. Il est ainsi question pour nous dans cet exposé d’étudier les procédés et
techniques de construction en pisé tout en présentant ses caractéristiques, ses points forts et
faibles, ainsi que son évolution au cours du temps.
I.2.1. Définition
La définition la plus connue et la plus souvent citée est celle de F. Cointeraux dans « Ecole
d’architecture rurale et économique, Paris 1790 » : « Le pisé est un procédé d’après lequel on
construit les maisons avec de la terre, sans la soutenir par aucune pièce de bois, et sans la mélanger ni
de paille ni de bourre. Il consiste à battre, lit par lit, entre des planches, à l’épaisseur ordinaire des
murs de moellons, de la terre préparée à cet effet. Ainsi battue elle se lie, prend de la consistance, et
forme une masse homogène qui peut-être élevée aux hauteurs nécessaires pour une habitation ».
Les murs en pisé présentent également des stries verticales ou obliques : si les banches étaient
fermées par des planches, appelées fond de banche, la limite entre deux banchées voisines est
verticale et parfois difficile à distinguer. En l’absence de fond de banche, la terre est arrêtée
latéralement grâce à un plan incliné, qui reçoit ensuite un cordon de chaux.
Le pisé s’élève normalement sur une assise maçonnée de galets ou de moellons de pierre, selon les
ressources de la géologie locale. Les ouvertures d’origine dans le pisé sont la plupart du temps
superposées verticalement. Les encadrements, en bois ou en briques ne se trouvent que du côté
extérieur. Ils ne dépassent jamais le nu du mur à cause du coffrage qui les enserre.
Les parties les plus exposées des murs, angles et encadrements, sont souvent renforcés, soit par des lits
de mortier de chaux horizontaux plus rapprochés ou triangulaires en forme de « sapin », soit par des
briques cuites, du béton de mâchefer ou du béton de ciment Portland.
Enfin, les vieux murs en pisé ont du fruit, c’est-à-dire que la base du mur est plus large que le haut du
mur. Ce fruit contribue à la stabilité et aussi à une légère réduction des charges. Observés de près, les
murs en pisé diffèrent les uns des autres, car ils sont révélateurs du type de sol employé pour leur
construction.
Fig. 2 : Préfabrication des pisés dans une usine, en Autriche, photo M. Rauch [124]
La technique du pisé est une technique ancienne qui connaît à la fin de l’Ancien Régime un regain
d’intérêt parallèle aux thèses physiocratiques et au renouveau de l’architecture rurale à la fin du XVIIIe
siècle et dans la première moitié du XIXe. La mise en œuvre du pisé est bien décrite et ses qualités
exposées par François Cointereaux dans son Ecole de l’architecture rurale. Lui-même petit-fils de
maçon lyonnais, il rapporte que le pisé est utilisé de façon traditionnelle dans la région lyonnaise, le
Dauphiné et le Bugey, mais il ne mentionne pas le Forez ni l’Auvergne, où l’on verra cependant que ses
écrits s’appliquent également, pour le XVIIIe siècle. Mais l’étude du bâti révèle une évolution dans les
modes constructifs que l’on peut étudier grâce aux exemples de pisé daté. Comme pour l’architecture
de pierre, l’observation de l’aspect d’ensemble du mur permet de déterminer les phases de
constructions (reprises, rajouts) (Fig. 3) et éventuellement leur succession ; et de même qu’avec la
pierre, le pisé peut être remployé : la terre provenant d’anciens murs peut être broyée et réutilisée,
avec parfois des fragments d’enduit visibles dans la terre damée.
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Fig. 3 : Débats-Rivière-d'Orpra, Ligeay, grange. Elévation Fig. 4 : Saint-Etienne-le-Molard, la Bastie d’Urfé, Château de
postérieure : juxtaposition de deux pisés d'époques différentes la Bastie d’Urfé. Vue générale de la façade sur jardin du
(à gauche, XVIIe siècle (?), à gauche, limite XIXe siècle-XXe corps de galerie, après décroutage
siècle)
Comme Cointereaux le souligne lui-même, une fois l’édifice enduit, rien ne permet plus d’en distinguer
le matériau de construction, qui pour lui n’a de toute façon aucune valeur esthétique propre. L’étude du
bâti en pisé est donc souvent difficile, en particulier en milieu urbain, où les façades sont
systématiquement enduites (et parfois reconstruites lorsqu’elles ont été frappées d’alignement) et les
murs latéraux mitoyens inaccessibles. Les travaux de reprise des façades, et en particulier de réfection
d’enduit sont donc des moments privilégiés pour l’étude.
Les premiers pisés datés subsistants connus sont ainsi d’accès difficile : il s’agit des murs de la salle de la
Diana à Montbrison, construite vers 1295, peut-être à l’occasion du mariage du comte de Forez Jean Ier.
Le matériau est invisible, les murs étant mitoyens côté extérieur et masqués par divers revêtements à
l’intérieur (la façade a été remplacée par une façade néogothique en pierre en 1862). Les élévations en
pisé du logement du prieur de Montverdun, le mur nord et murs de refend au premier étage, dont les
parties les plus anciennes sont datées de la première moitié du XIIIe siècle, ne sont guère plus
accessibles. C’est donc la maison forte de la Bastie d’Urfé, construite en 1331, et la tour carrée qui lui
est ajoutée vers 1466, qui permettent le mieux d’aborder les techniques anciennes, d’autant plus que
leur façade sur le jardin a été décroûtée en 2000 pour en refaire l’enduit (Fig. 4). Les banchées sont très
hautes (1,60 m) et très larges (1,20 m) : les formes utilisées ont pu être faites sur mesure pour ce
chantier particulier, l’épaisseur des murs étant ici liée au rôle défensif de l’édifice. Par contre, un trait
constant des pisés antérieurs au XVIIe siècle est l’absence de chaux : il n’y a pas de joint entre les
banchées. Enfin, celles-ci sont juxtaposées avec des raccords verticaux, qui suivent les angles droits des
côtés de la forme. C’est la technique la plus simple, mais elle favorise la propagation de fissures le long
de la ligne de faiblesse horizontale ainsi créée dans le mur.
Pour les XVIe et XVIIe siècles, les exemples datés sont plus fréquents, et forment au XVIIIe siècle une
série continue. L’enquête de terrain a révélé l’existence dans la commune d’Arthun, au lieu-dit Chez
Platon, d’une ferme du XVIe siècle qui, bien que très dénaturée, en particulier pour les élévations
extérieures, reste un exemple rare de logis de cette époque, daté sur linteau de la cheminée de la
cuisine de 1583. Le pisé est encore conforme à la morphologie du XIVe siècle : les banches, plus
ordinaires qu’à la Bastie, sont moins hautes et relativement courtes, sans joints de chaux, et à raccords
verticaux. La terre est assez caillouteuse et damée de façon homogène. La charpente est posée sur le
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mur par l’intermédiaire d’une sablière qui fait tout le tour de l’édifice. Le jalon suivant était une ferme
du XVIIe siècle (pratiquement détruite lors de sa « restauration » en 2002) proche de la Bastie d’Urfé, et
dite « maison de Diane ». Là encore le pisé présentait le même aspect que précédemment.
Le premier exemple de changement de la technique ramène encore à la Bastie : sur la vue cavalière de
la Bastie dessinée par Etienne Martellange en 1611, les raccords sont toujours verticaux mais la
présence d’un double trait laisse supposer un joint de chaux entre les banchées. Cependant, un siècle
plus tard, le prix-fait pourtant très détaillé de la maison de Benoiste de Sainte-Colombe, prieure du
chapitre de chanoinesses de Leigneux, en 1710, ne mentionne l’utilisation de la chaux que pour la
maçonnerie du soubassement (et l’enduit qui recouvre les murs ne permet pas de vérifier ce qu’il en
est).
C’est vers le milieu du XVIIIe siècle que la technique du pisé « moderne » se fixe dans les termes
exposés par Cointereaux à la fin du siècle. Les banches prennent leur dimensions standard d’environ 3
pieds sur 10, les joints de chaux deviennent systématiques et le raccord entre les banchées s’incline
jusqu’à atteindre plus ou moins 45° : cette technique, combinée au croisement des assises (les raccords
de deux assises superposées sont inclinés en sens contraire), éviterait la fissuration du mur. Selon la
typologie du pisé établie par Vincent Durand, l’inclinaison des joints suit une progression en relation
directe avec l’évolution dans le temps : plus on avance dans le XVIIIe et le XIXe siècles, plus les raccords
tendent vers l’oblique à 45° ; l’observation sur le terrain montre que, dans la réalité, cette pratique est
loin d’être aussi systématique : un même mur peut présenter des raccords verticaux et inclinés, cela
étant certainement dû à la plus grande difficulté qu’il y avait à faire les seconds. Enfin les angles sont
signalés par la multiplication des joints de chaux, que la tradition locale attribue à un renforcement de
ces parties sensibles, mais dans lesquels la théorie voit aussi une imitation des chaînes d’angle des
bâtiments en pierre. L’érosion permet souvent une bonne lecture des mises, qui sont de faible épaisseur
et de terre bien épierrée. Le mur d’une grange à Gouttebelin (Fig. 5), commune de Bussy-Albieux, datée
1752 (date portée sur une baie) est une bonne illustration de cette mise en œuvre du pisé (avec un
raccord encore vertical).
Fig. 7 : Boën, Petits-Prés, cuvage. Encadrement de baie en Fig. 8 : Saint-Laurent-Rochefort, les Buriches, grange. Pisé
ciment un peu postérieur à 1940.
A partir de la fin du XIXe siècle, de nouveaux matériaux interviennent dans la fabrication du pisé. La
brique est massivement utilisée pour les encadrements de baies, mais aussi parfois en renfort aux
angles. Puis c’est le ciment qui est substitué au mortier de chaux pour les joints et les angles, où les
renforts adoptent un dessin particulier en dent de scie (Fig. 7).
II.1.1. La terre
La terre utilisée pour créer des structures en pisé doit être libre de toute matière végétale et autres
substances étrangères, telles que les ordures, les matériaux délétères, etc. Les terres pour le pisé
doivent contenir entre 50% et 70% de gravier fin et de sable, entre 15% et 30% de limons et entre 5%
et 15% d'argiles. Il convient de tester les mélanges de terre en utilisant la méthode du "cigare" et le
point de rupture devrait être entre 80 mm et 120 mm (voir Annexe A).
II.1.2. L’eau
L'eau utilisée pour le pisé doit provenir d'une origine propre. Elle doit être libre de matière végétale et
toute autre substance nocive. La Teneur en Eau Optimale (TEO) est importante car elle a un impact
direct sur la résistance du mur achevé. Trop peu d'eau et la terre ne peut pas être compactée
correctement ; trop d'eau et elle devient trop mouillée et l'eau elle-même résiste à la compaction. Le
volume idéal d'eau variera entre un mélange de terre et un autre. Heureusement, avec un peu
d'expérience du pisé, il devient rapidement évident quand la terre est trop humide ou trop sèche. Le
mélange de matériaux à utiliser dans les structures en pisé doit avoir une "teneur en eau optimale", en
fonction de l'essai de "la boule" (voir Annexe B).
Le pisoir ou fouloir utilisé pour effectuer un damage manuel des couches de terre.
Les paniers ou les seaux, brouettes servant au transport de la terre (ou de l’eau)à damer et la
verser à l’intérieur des coffrages.
Les pioches utilisées pour l’excavation de la terre.
Les pelles utilisées pour le malaxage du pisé.
Les instruments de fixation (pointes, vis-écrou, marteau,…)
Les planches utilisées pour la réalisation des banches destinées au coffrage des murs en pisé.
Fig. 10 : Coffrage métallique à régression linéaire Fig. 11 : Coffrage métallique grimpant et tracteur avec
godet malaxeur
Parmi les essais ainsi suscités certains peuvent être remplacés par d’autres essais équivalents. Les essais
précédents sont développés en annexes.
Le pisé tire son nom de l’un des outils employés sur le chantier, le pisoir, composé d’une tête oblongue
et aplatie, en bois dur, fixée à l’extrémité d’un manche, et qui sert à tasser la terre : c’est l’opération
spécifique de cette technique qui consiste à construire les murs d’un bâtiment en damant des couches
de terre à l’intérieur de parements de bois.
1. Extraction de la terre
La terre est prélevée sous la couche arable, à proximité du chantier (dans les fermes, le trou est ensuite
recyclé en « boutasse », mare pour abreuver les animaux) ; elle ne doit pas être trop argileuse, ce qui
provoquerait un retrait important au séchage et donc des fissures, ni trop sableuse, elle manquerait
alors de cohésion. Si nécessaire, elle est préalablement débarrassée des cailloux les plus gros (dépassant
la taille d’une noix) par épierrage ou tamisage sur une claie. Elle est ensuite malaxée et légèrement
humidifiée (8 à 12 % d’eau) si nécessaire pour obtenir un matériau cohérent.
La première étape du montage des murs est la réalisation d’un soubassement maçonné en moellons,
destiné à isoler le mur de terre de l’humidité du sol et des éclaboussures des eaux pluviales. Cette
maçonnerie a environ 50 cm de haut. Pourtant, elle peut être plus importante dans des cas particuliers :
les étables, les écuries, etc. (le pisé risque d’être érodé par le passage des animaux) et quand le climat
est à tendance humide, le soubassement protège alors le pisé des projections d’eau et des remontées
d’humidité par capillarité.
Vient ensuite la technique du pisé proprement dite : des « moules » quadrangulaires, les formes,
constitués de deux grands côtés appelés banches et de deux petits côtés, les têtes, sont positionnés sur
le soubassement. Les banches sont constituées de planches de bois, en général du résineux, assemblées
longitudinalement à rainures et languettes. Elles sont posées sur des clés en bois, mortaisées en leurs
extrémités et maintenues en place par des potelets à tenons s’ajustant dans les mortaises des clés. Ces
potelets permettent aussi de résister à la poussée latérale résultant du compactage de la terre. Les deux
banches sont écartées de quarante à soixante centimètres environ correspondant à l’épaisseur d’un mur
ordinaire. Ces banches sont le plus souvent réalisées en planches reliées entre elles par des traverses
clouées.
Le type de coffrage employé est généralement constitué d’un système de madriers transversaux,
les clefs (qui laissent dans le mur des trous comparables aux trous de boulin), de planches et de liens
permettent le serrage de l’ensemble. Toutefois, on peut utiliser la technique de coffrage française de
type Bugey (voir Fig. 12). Ce système présente l’avantage de la rapidité, mais il ne permet d’édifier que
des constructions de hauteur limitée, et le matériel nécessaire à sa mise en œuvre est encombrant et
difficile à transporter.
En d’autres pays, comme en Chine, par exemple, ces banches sont constituées de petits troncs de bois
refendus dans leur longueur et reliées entre elles par des cordages. Les couches de terre déversées dans
le coffrage, avant compactage sont épaisses d’environ 20 cm et ramenées à moitié d’épaisseur après le
compactage. Ainsi, pour un coffrage qui est traditionnellement haut de 90 cm, une dizaine de couches
permettent de réaliser une « banchée » de pisé. Ces couches restent souvent visibles sur l’aspect du mur
fini. Le décoffrage peut être effectué dès que la banche est remplie car il n’est pas nécessaire d’attendre
le séchage. Les banches peuvent faire plusieurs mètres de long mais point trop car il y a un risque de
retrait linéaire au séchage et donc de fissuration. Pour éviter cela, les banches traditionnelles étaient
souvent longues d’un maximum de 2,50 m à 3 mètres. Elles sont déplacées horizontalement, de façon à
effectuer autant de banchées que nécessaire pour faire le tour de la maison.
Fig. 12 : Mise en oeuvre du coffrage selon la méthode Lyonnaise Fig. 13 : Mise en oeuvre du coffrage selon la méthode Bugey
La terre, charriée par des manœuvres, est versée en couches, les mises, que les maçons tassent à l’aide
du pisoir jusqu’à en réduire l’épaisseur de moitié. Des cordons de mortier de chaux, les liens ou joints,
peuvent être appliqués en fond de banche, sur les côtés (ils ne traversent pas le mur), afin de renforcer
la ligne de jointure horizontale entre banches, zone plus difficile à tasser.
Les murs sont montés par assises successives ; pour en améliorer la cohésion, le maçon doit prendre
soin de « croiser » ses coups de pisoir, en faisant tourner l’outil entre chaque coup, et de croiser les
banches, c’est-á-dire d’adopter un sens de construction opposé d’une assise du mur à l’autre. La
Figure… nous donne un exemple de deux types de joints sur une même maison. A gauche, les joints de
chaux sont inclinés et la hauteur du soubassement est faible. A droite, les joints sont verticaux et un
soubassement important est observé.
Une fois la banchée terminée, on peut la décoffrer immédiatement et attaquer la banchée voisine. Les
murs sont montés par assises successives ; pour en améliorer la cohésion, le maçon doit prendre soin de
« croiser » ses coups de pisoir, en faisant tourner l’outil entre chaque coup, et de croiser les banches,
c’est-à-dire d’adopter un sens de construction opposé d’une assise du mur à l’autre. Les percements
sont traités au fur et à mesure de la construction des murs ; les jambages sont maçonnés en même
temps, dans le cas d’encadrements en pierre ou en brique, mais le matériau d’encadrement le plus
fréquent dans la région de Boën est le bois : les encadrements sont alors mis en place dans le coffrage ;
certains sont d’ailleurs remplis de terre au même titre que les banches, et doivent être ensuite démurés
(ce qui n’est parfois jamais fait).
1. Extraction de la terre
Les mêmes critères de choix de la terre que ceux cité pour la confection du pisé traditionnel s’appliquent
ici. Toutefois les techniques employées sont plus rapides notamment avec l’emploi des bulldozers et des
tombereaux.
La terre ne doit être ni trop humide ni trop sèche pour assurer un compactage optimum. Si elle est trop
humide, elle n’est pas compactée au maximum car l’eau est incompressible.
Sur chantier, il n’est pas possible de perdre du temps à vérifier la teneur en eau par des méthodes
fastidieuses de laboratoire. Avant le début du chantier, de petites éprouvettes sont fabriquées à partir
de plusieurs terres sélectionnées. Cela consiste à compacter de la terre dans un petit moule en bois à
l’aide d’une massette. Après le séchage complet, le comportement de différentes éprouvettes est
analysé. Des observations similaires sont faites après humidification des éprouvettes.
D’autres observations peuvent informer sur la teneur en eau de la terre à bâtir. ”C’est la dame qui
parle”. Après quelques passages du pisoir, si le matériau a atteint la densité voulue, le bruit du
compactage est clair et net. Si la terre est trop mouillée, un bruit sourd est entendu à la place d’un bruit
sec. D’autre part, la surface de compactage doit rester légèrement poudreuse.
Les artisans essayent de faire le lit le plus haut possible, en fonction de la terre employée pour
économiser le temps de mise en œuvre. Ils déterminent la hauteur optimale du lit en réalisant une
banchée d’essai au début du chantier et éprouve sa solidité. Les méthodes scientifiques appliquées à
déterminer la teneur en eau optimale du pisé ne seront pas présentées et discutées dans cette étude.
Traditionnellement, le pisé est fabriqué à partir de la terre où le liant unique est de l’argile. Il est « pisé
non-stabilisé ». Aujourd’hui, avec le but de diminuer la sensibilité du pisé moderne à l’eau et
d’augmenter sa résistance à la compression, la terre est stabilisée au ciment ou à la chaux. On les
appelle des « pisés stabilisés ». La Figure présente un bâtiment en Grande-Bretagne construit avec du
pisé moderne stabilisé au ciment.
Les soubassements des constructions en terre sont indispensables à la protection des ouvrages.
L’observation des constructions traditionnelles permet de relever l’importance de cet élément,
constituant les « bonnes bottes » qui protègent les murs de terre des remontées capillaires, de
l’infiltration des eaux stagnantes et de l’érosion des eaux de rejaillissement. Le soubassement en
maçonnerie des bâtiments traditionnels est remplacé par le soubassement en béton qui empêche plus
efficacement les remontées de capillarité.
Les coffrages actuels sont plus larges que les coffrages traditionnels pour la rapidité de la fabrication sur
chantier. Ils sont aussi plus rigides pour supporter le damage plus fort de la dame pneumatique
(actuellement ils sont en général en métal, Fig. 14).
La dame manuelle en bois dans le cas des pisés traditionnels est remplacée par une dame pneumatique
(Fig. 15) plus puissante qui permet d’augmenter la rapidité de la fabrication et la densité du pisé
moderne. La dame en générale est en métal sous forme circulaire mais elle peut être modifiée par
l’ajout d’une plaque de bois carrée suivant les besoins de l’artisan.
Fig. 14 : Coffrage métallique du pisé moderne sur un chantier en Fig. 15 : Dame pneumatique
France. Photo : N. Meunier.
II.4.3.3. Le toit
Elle doit être disposée de façon à protéger les façades et le pied de mur. La toiture des maisons en terre
est un ´élément indispensable à leur durabilité dans le temps. L’absence d’un ”bon chapeau” est tout à
fait néfaste et engage des dégradations sur les constructions en terre. Le débord de la toiture doit être
assez long pour protéger le mur.
II.4.3.4. L’enduit
Ceci est un exemple de mise en œuvre d'enduits parmi de nombreux autres : Le support doit être purgé
et dépoussiéré. L’humidifier avec de l'eau, bien humidifier le mur le soir et l'humidifier à nouveau le
lendemain avant l'enduit appelé gobetis. Contrairement à ce qui est généralement avancé, le gobetis et
les enduits successifs peuvent être faits avec de la chaux aérienne à proportion d'1/4 de chaux aérienne,
1/4 de tuileau (briques pilées) et 1/2 de sable, ce mélange transforme la chaux aérienne en un composé
solide, perspirant et étanche un peu comme le « Tadelak », pour cette étape on peut utiliser un sablon
(godet à trou équipé d'une manche d'arrivée d'air comprimée à 5/7 bars) avec lequel on cueille le
mélange directement dans la brouette. La granulométrie du gobetis doit avoir un maximum de 5 mm et
en projeté semi-liquide. Ensuite vient l'enduit de ragréage d'une épaisseur d'environ 1 à 1,5 cm toujours
avec le même mortier, mais d'une granulométrie de 2 mm maximum, dans lequel on ajoute des fibres
coupées à environ 5 cm, filasse, chanvre, poils d'animaux etc. Vient ensuite la dernière couche d'enduit
d'1 à 1,5 cm avec le même mortier additionné de fibres. Un badigeon peut être réalisé avec 1/4 de
chaux aérienne tamisée finement, 1/4 de tuileau tamisé également très finement et 1/2 de sable très
fin, si l'on veut colorer la couche de finition on peut remplacer le tuileau par de la terre tamisée
finement. *Attention : pour toutes ces proportions d'enduits la chaux doit être en poudre et non en
pâte. Toutes les expériences faites ont été réalisées avec de la chaux aérienne en poudre. Une seule
expérience a été réalisée avec de la chaux en pâte, ce qui a fissuré l'enduit. Car à volume égal la densité
est différente ce qui provoque un excès de chaux. Les enduits de terre peuvent aussi être utilisés, en
particulier en intérieur. On utilisera de préférence la même terre qui a été utilisée pour le pisé. Dans le
cas d'une rénovation, on peut aisément réutiliser la terre qui a été récupérée lorsqu'on a réalisé une
ouverture. La terre a souvent besoin d'être corrigée avec du sable. Il faut réaliser des tests. Pour cela on
peut se référer à la procédure utilisée dans « les règles professionnelles de la construction en paille ».
C'est le seul document officiel qui décrit cette technique pour le moment. La terre peut aussi être
ajoutée en adjuvant dans le gobetis de chaux ou plâtre pour favoriser son accroche sur le pisé, à hauteur
de 10 %.
Comme le montre ce tableau, le pisé résiste bien à la compression. Mais en rénovation, les règles de
sécurité imposent de considérer le pisé comme ayant une résistance à la compression de seulement un
à deux bars.
La conductivité thermique (λ) du pisé étant de 1,05 watt par mètre-kelvin, il ne peut être considéré
comme un bon isolant, puisque la plupart des isolants thermique ont un lambda de 0,04. La plupart des
murs en pisé faisant 60 cm, on arrive à une résistance thermique R de 0,75 mètre carré-kelvin par watt.
À comparer aux 20 cm d'un isolant avec un lambda de 0,04, qui donne alors un R de 5, on se rend
compte que la qualité isolante du pisé n'est pas très bonne.
La capacité thermique volumique (ou chaleur volumique) du pisé est par contre intéressante, de l'ordre
de 500Wh/m3°C6. Les murs vont alors servir à stocker de l'énergie pendant les journées ensoleillées, et
la restituer la nuit, au moment le plus froid de la journée.
Sa perspirance, capacité à réguler la vapeur d'eau, est aussi excellente (μ de 10), et un mur en pisé se
gorgera d'humidité pour éliminer le surplus dans l'habitat, et la rendra si elle vient à manquer
INCONVENIENTS :
Complexe à entretenir Il faut rénover le pisé tous les 4 ans minimum car la partie externe
et à rénover s'effrite facilement.
Temps de séchage assez Le séchage d’un mur en pisé met en moyenne 6 mois pour être effectif.
long avant enduit
Supporte mal l'eau En effet, le pisé n'est pas imperméable mais peut supporter l'humidité
Manque de professionels En effet, la technologie de construction à base de pisé étant peu
possédant le savoir faire répandue, elle souffre d’un manque de ressources humaines à posséder
la dextérité suffisante y afférente.
Peut se fissurer si le pisé
est mal appliqué
Erosion directe par la pluie : Elle est très lente et advient lors des premières années suivant la
construction. Le lavage des fines particules de surface expose alors les sables qui protègent le
mur et réduisent la vitesse d’érosion.
Les Fissures : Les bâtiments en pisé sont souvent fissurés : c'est dû au fait que le matériau terre
n'est pas immuable et bouge dans le temps. Le pisé peut présenter des fissures sans forcément
être menacé dans sa stabilité mécanique, mais il convient de les diagnostiquer, d'observer
l'évolution et intervenir quand nécessaire afin d'assurer la longévité du bâtiment. Il est possible
d'effectuer un témoin de fissuration en plâtre qui permet de suivre l'évolution des fissures.
Celui-ci déterminera si la fissure est « morte » (pas d'évolution) ou « vivante » (craquelures,
modification de la fissure). Elles peuvent être de diverse nature :
Ruptures de perméabilité : Le pisé est un matériau vivant et respire, c'est-à-dire qu'il absorbe et
restitue l’humidité ambiante. Il se peut que durant la vie d’un bâtiment en pisé, cette notion ait
été oubliée d’où l’apparition de certains désordres : enduits soufflés (décollés).Pour des raisons
d’esthétique ou de pratique (moins de poussières), on applique souvent des enduits étanches
sur les murs des constructions en pisé. Or, après quelques années, cet enduit peut être
« soufflé » (décollé) en plusieurs points en commençant par le bas où le mur est le plus humide.
Cela vient du fait que l'enduit bloque toute évacuation d'humidité du pisé.
Pour les fissures plus importantes, les ouvertures peuvent être rebouchées avec des éléments
de maçonnerie (pierres, briques de terre) ou la même terre à pisé, en étant assurés au préalable
de la bonne tenue de l’édifice.
Pour les interventions lourdes visant la stabilité du bâtiment : éviter dans la mesure du possible
l'utilisation de matériaux rigides (par exemple, utiliser si possible le bois s'il y a nécessité de faire
un chainage).
IV.2.1. Structure
IV.2.1.1. Fondation
Il s’agit de semelles filantes réalisées en pierres agglomérés de mortier de 80 x 50 cm. Le soubassement
quant à lui est aussi réalisé en pierres d’une hauteur de 80 cm.
IV.2.1.2. Planchers
La dalle du rez-de-chaussée a été conçue en terre crue, reposant sur un hérisson et revêtu par des
carreaux de terre cuite. Le plancher de l’étage est en bois constitué de nervures en bois qui s’appuient
directement sur les murs porteurs.
IV.2.1.4. Linteaux
Les linteaux sont réalisés avec du bois pour reprendre la partie du mur en pisé au-dessus des ouvertures.
IV.2.1.5. Cloisons
Les cloisons sont en pisé non stabilisé d’épaisseur 20 cm.
IV.2.1.6. Charpente
Il s’agit d’une charpente traditionnelle assemblée en bois.
IV.2.2. Finitions
IV.2.2.1. Fenêtres
Toutes les fenêtres du rez-de-chaussée ont une largeur d’1 mètre, une hauteur de 2,1 mètres, et sont
constituées de 2 vantails en bois et d’un appui en terre cuite. Celles de l’étage n’ont pas de vantail et ont
une hauteur de 80 cm et une largeur de 30 cm.
IV.2.2.4. Couverture
Elle est faite de tuiles en terre cuite. Le toit a une saillie de 25 cm pour protéger la base du mur contre le
rejaillissement des eaux de pluie.
Au terme de cette comparaison il est à noter que le pisé traditionnel sur le plan environnemental est
plus avantageux que la brique monomur. Mais si on s’intéresse aux caractéristiques physico-
mécaniques, la brique mono mur l’emporte assez largement suivant les critères suscités. Le coût quant à
lui est assez relatif et donc ne constitue pas un estimateur fiable.
En définitive, il était question pour nous dans cet exposé de faire une description du procédé de
construction en pisé lequel est un procédé qui date de longtemps. Ainsi au terme de notre exposé il est
clair que le pisé est un procédé de construction traditionnel au départ et qui a su se moderniser pour
gagner en rapidité de production et en amélioration du point de vue de ses propriétés. La construction
en pisé est bénéfique en ce sens qu’elle est écologique et permet une valorisation de la culture locale.
Elle est par conséquent une option non négligeable dans la construction en génie civil orienté vers un
développement durable et nécessite par là une vulgarisation dans le domaine qui requiert plus de
professionnels dans le domaine.
http://tpe-csja-pise.e-monsite.com/pages/partie-i-le-pise/avantage-et-inconvenient-
du-pise.html
http://www.pise-livradois-forez.org
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pisé
https://journals.openedition.org/insitu/8307
afrique-norme-harmonisee-pise-fr.pdf
Thèse sur la stabilité des structures en pisé : Durabilité, caractéristiques mécaniques de
BUI Quoc-Bao (Ingénieur génie civil de l’Ecole Polytechnique de Ho Chi Minh Ville -
Vietnam)
osmiaarchitecture.com
A.1 Objet
Vérifier si la terre peut être utilisée pour le pisé.
A.2 Procédure
A.2.1 Prendre une poignée de terre non tamisée, humidifier, former une boule et laisser sécher
au soleil. Si elle se désagrège, elle ne contient pas assez d'argile, et elle ne convient donc pas au
pisé : chercher une autre source de terre.
A.2.2 Si la boule reste intacte quand elle est sèche, écraser la terre pour enlever les grumeaux.
Ajouter progressivement de l'eau. Former une boule et placer la sur un sol dur. Prendre un fer à
béton de diamètre 10 mm longueur 500 mm, et le tenir verticalement, avec un bout reposant
au milieu de la boule de terre humide. Le laisser s'enfoncer sous son propre poids(Ne pas le
pousser).Quand le fer à béton s'enfonce d'exactement 20 mm, la teneur en eau est la bonne
pour faire l'essai.
A.2.3 Prendre suffisamment de la terre humide pour former une boule ; puis former entre ses
mains un rouleau, le 'cigare', de 25 mm d'épaisseur et 200 mm de longueur. Placer le cigare sur
une table et le pousser doucement au-delà du bord. Mesurer sa longueur avant qu'il ne se
casse. Vérifier la longueur du morceau qui tombe.
A.3 Résultat
Si le 'cigare' se casse à moins de 80 mm, le contenu d'argile est insuffisant. Si le 'cigare' se casse
à plus de 120 mm; le contenu d'argile est trop important.
B.1 Objet
Trouver la teneur en eau optimale et la vérifier au cours de la construction.
B.2 Procédure
B.2.1 Prendre de la terre à laquelle on aura ajouté un peu d'eau. Former de la terre humide
entre ses mains une boule de 40 mm de diamètre. Puis, en tenant son bras à l'horizontal à
hauteur d'épaule (1.5 m), laisser tomber la boule sur un morceau de contre-plaqué lisse et
propre (de minimum 12 mm d'épaisseur) placé sur un sol plat et observer le résultat.
a) si la boule reste intacte, la terre est trop humide, laisser la sécher un moment et
réessayer ;
b) si la boule se désagrège en de nombreux morceaux, la terre est trop sèche,
ajouter de l'eau et réessayer ;
c) quand la boule se sépare en seulement quelques morceaux, la terre est proche
de la TEO et convient à la construction (voir Fig. 18).
NOTE Lors de la stabilisation au ciment, il convient d'utiliser un peu plus d'eau que le contenu
montré par l'essai de la 'boule'.
B.2.2 Continuer d'utiliser l'essai de la 'boule' pour vérifier la teneur en eau de la terre au cours
de la construction.
C.1 Objet
Déterminer combien le coffrage à utiliser fléchira une fois rempli.
C.2 Procédure
C.2.1 Placer l'élément du coffrage à tester à plat, entre des supports (ex. des lattes de 50 mm x 50 mm)
fixés à la même distance qu'entre les tiges de serrage. Placer un bloc de chaque côté du point central et
mettre une marque sur chaque pour montrer où se trouve la face du coffrage.
C.2.2 Placer un poids de 150 kg (trois sacs de ciment par exemple) sur le point central. Mettre une
deuxième marque sur les deux blocs pour montrer où se trouve maintenant la face du coffrage.
C.2.3 Mesurer la différence entre les deux marques sur chacun des deux blocs ; la moyenne donnera la
déformation. Si elle est supérieur à 3 mm, il convient soit de réduire la distance entre les tiges de
serrage, soit de renforcer le coffrage, voir Figure 19 (a).
C.3.2 Les têtes doivent être en contreplaqué en sapin de 15 mm bloqué jusqu'à une profondeur de 45
mm avec des supports à 300 mm d'espacement, ou en planches de sapin de 20 mm avec un cadre en
sapin de 75 mm x 50 mm à l'arrière à 450 mm d'espacement.
C.3.3 Les boulons servant de tiges de serrage doivent être en acier doux de 13 mm avec écrous et
rondelles correspondant au filet du fer.
C.3.4 Lorsque les coins sont une extension des côtés du coffrage, et non pas un ensemble complet : des
faces de 1.897 mm sur un cadre d'acier doux de 4.176 mm à espacements comme pour les côtés.
Lorsque les coins sont un ensemble complet, la déformation ne doit pas excéder les valeurs
recommandées pour les côtés. Mêmes matériaux que les côtés.
D.1 Objet
Appliquer une force de compression au mur égale aux valeurs recommandées données en 12.2. Si le
mur ne porte pas de marques au moins huit fois sur dix, il sera conforme (voir NOTE).
D.2 Procédure
D.2.1 Sélectionner la tension du ressort nécessaire pour donner la résistance à la compression que le
mur devra supporter : 1.5 N/mm² pour des murs d'un étage jusqu'à 400 mm en épaisseur et 2.0 N/mm²
pour des murs de deux étages, à un âge minimum de sept jours (voir Figure 21).
D.2.2 Placer la face du ressort fermement contre le mur à tester - dans l'idéal une surface horizontale
supérieure, mais on peut utiliser la face du mur. Puis pousser l'appareil doucement mais fermement
contre le mur jusqu'à ce que la plaque plate touche la face du mur, puis retirer l'appareil.
D.2.3 Examiner le mur. Aucune dépression ne doit apparaitre là où l'on a appliqué la force. Si une
dépression apparait, le mur a échoué; il doit ne pas échouer au moins huit fois sur dix.
E.1 Objet
Trouver la masse volumique à sec des murs en construction.
E.2 Procédure
E.2.1 (Voir NOTE 1 et NOTE 2 pour des méthodes alternatives). Immédiatement après avoir construit les
murs, enlever tout matériel meuble, et puis tailler un bloc de 150 mm x 150 mm x 150 mm. Mesurer les
dimensions des échantillons avec précision. Peser l'échantillon au gramme le plus près. Préparer au total
trois échantillons pour chaque rangée.
NOTE 1 : Au lieu de tailler un bloc dans le mur, un appareil pour prendre des échantillons de diamètre
150 mm et de longueur de 150 mm peut être enfoncé dans le mur pour en extraire un échantillon
cylindrique.
E.2.2 Prélever un échantillon représentatif du bloc et utiliser-le pour mesurer la teneur en eau de la
terre. La teneur en eau doit être mesurée en employant la méthode de séchage au four ou la méthode
du bain de sable(voir Clause 6 de ZWS 185: Part 1:1997). La méthode du bain de sable est moins rapide
mais plus précise que la méthode de séchage au four. Elle est donc plus adaptée pour une utilisation sur
site.
F.1 Généralité
L'essai consiste en la pulvérisation à l'eau de la face d'un échantillon de terre préparée pour une période
d'une heure, ou jusqu'à la pénétration de l'échantillon.
NOTE : Cet essai est un essai empirique développé par l'ancien National Building Technology Centre,
actuellement l'Organisation de recherche scientifique et industrielle du Commonwealth (CSIRO -
Australie), voir NZS 4298.
F.2 Procédure
F.2.1 Les éléments de l'appareil sont montrés (Fig. 22).
F.3 Résultats
La profondeur maximale du point d'érosion le plus profond après une heure est mesurée en millimètres
à l'aide d'une baguette de 10 mm de diamètre à bout plat. Lorsque la pulvérisation creuse un trou
traversant complètement le spécimen en moins d'une heure le taux de l'érosion est obtenu en divisant
la largeur du spécimen par le temps pris pour permettre une pénétration complète. L'indice d'érodibilité
doit être calculé en se référant au Tableau F.1.
G.1 Généralité
Pour tester le pisé, confectionner des "briques" 300 mm x 300 mm d'une épaisseur de 125 mm, en
damant la terre sur la face de 300 mm x 300 mm dans un moule de ces dimensions intérieures.
G.1.1 Des échantillons en terre versée peuvent être confectionnés en coulant des "briques" dans un
moule de dimensions similaires. La personne qui fait l'essai doit décider quelle face tester. Cependant, il
est généralement admis que le côté 300 mm x 300 mm de la face du mur/échantillon face aux
intempéries doit être testé.
G.1.2 On peut tailler des échantillons dans les murs existants de n'importe lesquelles dimensions et les
tester en laissant tomber les gouttes sur la face d'un mur non taillé.
G.1.3 Le spécimen doit être séché pour un minimum de 28 jours avant l'essai.
G.1.4 Cet essai doit être fait dans un endroit à l'abri du vent et du soleil direct.
G.2.1.1 Permettre à 100 ml d'eau de s'égoutter à une hauteur de 400 mm sur la face en pente de la
brique à tester.
G.2.1.2 Le temps demandé pour que 100 ml s'égoutte à partir du récipient doit être entre 20 minutes
minimum et 60 minutes maximum.
NOTE : La sonde pour mesurer la profondeur de la dépression peut consister en un clou non galvanisé
de 3.15 mm de diamètre, limé pour obtenir une extrémité carrée.
G.4. 2 Sécher l'échantillon après l'essai et le contrôler pour les pathologies listés ci-dessous :
a) Micro fissures
b) Fissures en forme d'étoile
c) Gonflement local
d) Dépressions locales dans au moins 5 endroits différents
e) Effritement local ou général
f) Pénétration d'eau, indiquée visuellement sur les surfaces extérieures de la brique sur plus de 70% de
la larguer de la brique
g) Perte de fragments de la brique de plus de 50 mm dimension maximum ; ne pas inclure les fragments
qui viennent de moins de 50 mm des bords de la brique.
h) Efflorescence.
L'apparence de ces pathologies donnera lieu au rejet du matériel.
G.5 Résultats
L'indice d'érodibilité doit être calculé en se référant au Tableau G.1 ci-dessous.
Un indice d'érodibilité de 1 doit être calculé uniquement par l'utilisation de l'essai de pulvérisation
sous pression donné en Annexe E.
NOTE : Cet essai a été développé par Peter Yttrup et les étudiants de l'université de Deakin, Geelong,
Victoria,Australie.
H.1 Objet
Trouver la force nécessaire pour arracher une surface enduite du mur sur lequel elle est appliquée (voir
Figure 20).
H.2 Procédure
H.2.1 Préparer une surface de mur en appliquant la surface d'enduit proposé ; entailler profondément
l'enduit humide au tour d'une plaque plate de 150 mm x 150 mm.
H.2.2 Lorsque l'enduit (ainsi que le mur support) sont complètement secs, attacher la plaque plate à
l'enduit à l'aide d'une colle à base d'époxy ; attacher une corde résistante à la face de la plaque et passer
la corde autour d'une roue de poulie.
H.2.3 Attacher un récipient dont le poids est connu à la corde; puis ajouter des poids de 250 gm au
récipient; laissant passer 10 minutes entre chaque. Noter le poids auquel la plaque arrache la surface
enduite au mur et noter aussi combien du mur se détache. Si seul l'enduit est arraché du mur, laissant la
surface du mur essentiellement sans marque, le lien entre l'enduit et le mur est mauvais. Si autant de
mur que d'enduit est arraché, l'adhésion est bonne. La masse nécessaire pour arracher la plaque doit
être supérieur à 2 kg.