Rapport KPMG

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Rapport de conception

Chapitre I : présentation de l’organisme d’accueil


Le présent chapitre s’intéresse essentiellement à la présentation de l’organisme d’accueil, à
savoir sa place dans le tissu économique, ses activités, son organisation et ce afin de cerner
le contexte de ce projet.

I- La fiche signalétique

Raison Sociale : KPMG


Siège social : Rabat 6, Rue Todgha, Agdal.

Forme juridique : Société à Responsabilité limitée


Capital  : 4.000.000 DH
Année de fondation : 1980
Associés Membres du  : Azeddine BENMOUSSA (Fondateur)
Comité de Direction Fessal KOHEN
Jamal SAAD EL IDRISSI
Fouad LAHGAZI
Mostafa FRAIHA
Aziz EL KHATABI
Abderrahim GRINE

II- Historique et appartenance au réseau international


KPMG
KPMG est le fruit de la fusion de Peat Marwick International (PMI) avec Klynveld Main
Goerdler (KMG) et les sociétés individuelles des membres en 1987. L’histoire de cette
organisation peut être tracée à travers les noms des principaux membres fondateurs, qui
forment les initiales du nom « KPMG ».
KPMG Maroc est membre de KPMG International (Klynveld Peat Marwick Goerdler
International), l'un des plus importants cabinets en matière d'audit, de fiscalité et de conseil en
management dans le monde. KPMG International est une association dont chaque cabinet
membre est une entité juridique entièrement indépendante et distincte.

ENCGT -1- Mission d’audit


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III- Les moyens humains et techniques


KPMG Maroc réalise plus de 90.000 heures par an de prestations (Audit, Conseil, Formation,
etc...).
Le cabinet est actuellement en expansion, il compte plus de 70 agents dont :
• 7 experts-comptables diplômés d'Etat,
• 7 experts-comptables mémorialistes,
• 2 juristes
• 54 diplômés d'études supérieures en comptabilité, gestion, droit, économie, etc.
De par son appartenance à part entière au réseau KPMG, le Cabinet s'appuie sur la structure
mondiale de ce réseau pour faire appel, en cas de besoin, aux compétences et expertises
requises lui permettant de répondre à toute demande de sa clientèle au Maroc.
KPMG Maroc a développé au travers l’expérience acquise sur le marché, un réseau de
consultants et experts de haut niveau. Il est fait appel en cas de besoin, et sous la
responsabilité entière du Cabinet, à l'intervention de ces experts dans le cadre de missions
spécifiques.
KPMG Maroc est équipé de micro ordinateurs et de portables qui sont reliés en réseau.
KPMG Maroc dispose de moyens de reprographie performants lui permettant d’adresser à ses
clients des documents de qualité.

IV- L’organigramme

COMITE DE DIRECTION

Structure Structure
Administrativ Technique
e

Responsable des Secrétaire Associés


ressources générale
humaines

Managers
Assistante de Assistante de
direction 1 direction 2
ENCGT -2- Mission d’audit

Assistants
Adjoint Chargé de de conception
Rapport Chargé de
respnsable Taxe mission 1 mission 2
& légal

Sénior
consultant

Auditeurs Consultants

V- Les activités de KPMG


Crée et dirigé par des experts afin de pouvoir offrir les différents services :
Certification légale et contractuelle
• Commissariat aux Comptes,
• Commissariat aux apports,
• Audit Comptable et Financier.
• Conseil en organisation
• Conseil en stratégie,
Conception et mise en place d’organisations,
• Prévisions et planification,
• Conception et mise en place de systèmes de contrôle et d’audit interne,
• Conception et mise en place de systèmes d’information et de gestion,
• Audit Opérationnel.
Conseil juridique, fiscal et Comptabilité
• Création des sociétés, rédaction des statuts, préparation des formalités légales en
matière d’augmentation et diminution du capital, transfert de siège social…
• Évaluation,
• Consolidation,

ENCGT -3- Mission d’audit


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• Liquidation, acquisition, fusion et scission de sociétés,


• Préparation des procès verbaux des Assemblées Générales,
• Conseil fiscal,
• Expertise comptable.
Conseil en management des ressources humaines
• Audit Social,
• Diagnostic des systèmes de gestion des ressources humaines,
• Conception et mise en place de systèmes d’évaluation et d’appréciation,
• Ingénierie de formation,
• Formation de formateurs,
• Recrutement,

VI- L’organisation du cabinet


Les associés recherchent les clients potentiels, ils s’occupent ainsi de l’aspect
marketing au sein du cabinet. Ils doivent notamment prêter attention à la presse spécialisée
pour répondre aux éventuels appels d’offres lancées par les entreprises, ils envoient à cet effet
une lettre de proposition à l’attention des dirigeants de l’entreprise en question.
Dans la lettre de proposition, les associés mettent en avant les points forts du cabinet,
tout en précisant les services qu’ils sont susceptibles d’offrir pour répondre aux attentes de
l’entreprise.
Une fois que l’entreprise a répondu positivement à la lettre de proposition, l’associé
désigne un manager et /ou un chargé de mission qui seront responsables du bon déroulement
de la mission et de l’établissement des rapports. Cependant, l’associé veille tout de même à ce
que ces collaborateurs exécutent la mission dans les délais et les dispositions prévues.

Concrètement, l’associé participe à la mission non seulement en étant présent sur le


terrain, mais aussi en assistant aux éventuelles réunions organisées avec le client.
De plus, les associés sont les seuls signataires des documents et rapports destinés aux
clients et, à ce titre assument la responsabilité ultime de veiller à ce que le travail d’audit
justifie de façon adéquate l’opinion d’audit et respecte les normes du cabinet et les autres
exigences professionnelles et réglementaires applicables.
Ils sont aussi responsables de la coordination de l’ensemble des services apportés aux
clients et contrôlent l’ensemble des relations et contacts avec ceux-ci.

ENCGT -4- Mission d’audit


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Les managers, quant à eux, aident les associés à remplir les fonctions qui nécessitent
un niveau important d’expérience et de jugement : stratégie, budget, planification,
programmes de travail, supervision, revue …, ils affectent l’équipe aux travaux de la mission.
Par ailleurs, leur rôle vis-à-vis du client est important car ils assurent une liaison
permanente avec la direction du client et résolvent les problèmes éventuels.
Les seniors et les chargés de mission sont responsables des missions sur le terrain, ils
préparent notamment la planification et le plan d’intervention, répartissent et supervisent le
travail, veillent au bon déroulement de la mission.
Ils identifient les questions qui nécessitent l’intervention du Manager ou de l’associé.
Les assistants débutants puis confirmés, aident à l’exécution de la mission, préparent
les papiers de travail et informent le senior des problèmes techniques rencontrés.
En ce qui concerne la gestion administrative du cabinet, c’est les associés qui s’en
chargent.
Ils accueillent et intègrent les auditeurs. D’une manière générale, ils suivent leur
développement professionnel en s’assurant que leur planning est équilibré et leurs missions
variées. Ils supervisent la formation interne qu’ils reçoivent et identifient les candidats pour
une formation spécialisée (banque, assurances…).
Ils assurent en outre le rôle d’information avec le personnel. Ils organisent des
réunions régulières afin de fournir des informations relatives au cabinet et de répondre aux
questions techniques ou plus générales.

Chapitre II : Les soubassements de l’audit comptable et


financier
I- Définition et concepts de base

La notion d’« audit » connaît depuis quelques années une ferveur croissante et le terme s’est
progressivement vu appliqué à toute une série de domaines. Outre l’audit financier, on parle
ainsi d’audit marketing, d’audit d’environnement ou d’audit social. Le point commun à toutes
ces approches est la vérification du respect de normes ou de critères définis dont une
démarche critique d’évaluation doit s’assurer de la correcte mise en œuvre.
Cependant, les approches sur lesquelles se basent les divers types d’audits apparaissent
comme suffisamment différentes pour refuser toute assimilation trop étroite entre eux. Ainsi,
l’audit financier – qui est le domaine dans lequel le terme d’audit a été utilisé à l’origine – est

ENCGT -5- Mission d’audit


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le résultat d’une évolution historique qui a entraîné l’émergence d’une activité bien définie se
distinguant d’autres activités voisines.

I-1 Le développement de l'audit : un aperçu historique

Historiquement, les premières démarches de normalisation et de contrôle des comptes


remontent à l'Antiquité. Les Sumériens du deuxième millénaire avant J.C. avaient déjà
compris l’utilité d’établir une information objective entre partenaires économiques. Le
fameux code d’Hammourabi ne se contentait pas de définir des lois commerciales et sociales
générales, mais mentionnait explicitement l’obligation d’utiliser un plan comptable et de
respecter des normes de présentation afin d’établir un support fiable de communication
financière. Plus tard, dès le IIIe siècle avant J.C., les gouverneurs romains ont nommé des
questeurs chargés de contrôler les comptabilités de toutes les provinces.
C’est de cette époque que provient l’origine du terme « audit », dérivé du latin audire qui veut
dire « écouter ». Les questeurs rendaient en effet compte de leur mission devant une
assemblée constituée d’« auditeurs » (Raffegeau et al. 1994).
Par la suite, le développement des pratiques de contrôle des comptes a accompagné
l’évolution générale des structures économiques et des grandes organisations administratives
et commerciales. Ce n'est cependant qu'à partir du XIXe siècle que ces pratiques se sont
développées de manière systématique – tant dans leur ampleur que dans leurs méthodes – en
parallèle avec l'émergence de l'entreprise moderne. C’est à cette époque que remonte
l’apparition progressive de l’audit sous la forme qu’il connaît actuellement. Ce
développement s’est effectué selon trois grandes phases historiques (Carpenter & Dirsmith
1993) :
• Jusqu'à la fin du XIXe siècle, la finalité de l'audit était orientée principalement vers la
recherche de la fraude. Les modes de contrôle étaient donc axés vers la vérification
détaillée, voire exhaustive, des pièces comptables ;
• A partir du début du XXe siècle, la nécessité d'émettre un jugement sur la validité
globale des états financiers apparaît parallèlement à la recherche de fraudes ou
d'erreurs. Les méthodes de sondages sur les pièces justificatives, par opposition à leur
vérification détaillée, font leur apparition. Cette évolution a été imposée par la forte
croissance de la taille des organisations contrôlées qui a augmenté le coût des audits ;
• Après le milieu du XXe siècle, la finalité affirmée de l'audit se limite désormais à
l'émission d'un jugement sur la validité des comptes annuels. En outre, l'importance
donnée à la revue des procédures de fonctionnement de l'entreprise s'accroît
progressivement pour devenir aujourd'hui primordiale. En effet, face à l'augmentation

ENCGT -6- Mission d’audit


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de la taille et de la complexité des entreprises, les auditeurs ont peu à peu assimilé
l'intérêt de la qualité des procédures internes pour s'assurer de la fiabilité des
informations produites par le système comptable.
Le rôle de l’audit moderne, résultat de cette évolution historique, est aujourd’hui
suffisamment stabilisé aux yeux de la profession pour qu’elle puisse en proposer une
définition précise à la lumière des pratiques constatées.

I-2 L’audit financier : définition et objectif

La définition de l'audit telle qu'elle est proposée par la profession comptable exprime de façon
simple sa finalité : « L'audit financier est l'examen auquel procède un professionnel compétent
et indépendant en vue d'exprimer une opinion motivée sur la régularité et la sincérité des
comptes d'une entreprise donnée » (Raffegeau et al. 1994). Il consiste en un examen critique
des états financiers qui comprennent le bilan, le compte de résultat et l'annexe afin d'émettre
un jugement à leur sujet. L’objectif attendu du processus d'audit est la « certification » des
comptes annuels de l'entreprise, c'est-à-dire – si l'on se place dans le contexte terminologique
français – la reconnaissance de leur « régularité » et de leur « sincérité » afin de fournir une «
image fidèle » des opérations de l'exercice écoulé et de la situation financière à la fin de cet
exercice (Mikol 1999) :
• La régularité est la conformité des comptes à la réglementation et aux principes
comptables généralement admis. La réglementation se compose des textes législatifs
ou réglementaires, mais aussi des règles fixées par la jurisprudence et des normes
élaborées par les organisations professionnelles ;
• La sincérité est l'application de bonne foi des règles et des procédures comptables en
fonction de la connaissance que les responsables des comptes ont de la réalité. Elle
implique l'évaluation correcte des valeurs comptables et une appréciation raisonnable
des risques et des dépréciations ;
• Le respect de l'image fidèle consiste à choisir, parmi les méthodes de présentation ou
de calcul envisageables, les mieux adaptées à la réalité de l'entreprise et à fournir les
informations nécessaires à leur compréhension, en particulier dans le cadre de
l'annexe.
Dans les pays étrangers, les objectifs assignés à l’audit sont généralement similaires à ceux
que nous connaissons en France. Aux Etats-Unis, par exemple, « l’objectif de l’examen des
états financiers par l’auditeur est la formulation d’une opinion sur l’image qu’ils donnent de la
situation financière, des résultats des opérations, de l’évolution de la situation financière eu
égard aux principes comptables généralement admis » (AICPA).

ENCGT -7- Mission d’audit


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On remarque que, dans la plupart des pays, la détection de la fraude ne fait pas partie des
objectifs demandés explicitement à un audit dans le contexte réglementaire actuel. En
particulier, l’auditeur ne doit pas supposer la malhonnêteté des dirigeants de l’entreprise
contrôlée. Cependant, on considère souvent au niveau de la profession que les procédures
d'audit doivent être en mesure de détecter la fraude si elle est significative et a un impact sur
les comptes (Carpenter & Dirsmith 1993).

I-3 Frontières et limites de l’audit financier

La définition habituelle de l’audit se limite à mentionner la vérification des données


comptables en tant que résultat d'un processus de production d'information et n’évoque pas
explicitement l'appréciation des moyens de production de cette information par l'entreprise.
Or, l'évolution actuelle de l'audit financier souligne le double aspect de sa démarche : il s'agit
tout à la fois d'un contrôle sur les comptes de l'entreprise tels qu'ils sont présentés, mais aussi
d'un contrôle sur la manière dont les comptes sont établis. Les procédures de leur constitution
– c’est-à-dire l’organisation et le fonctionnement du système d’information comptable et
financière de l’entreprise – sont partie intégrante de la confiance que l’on va accorder aux
états financiers. Ceci amène à une vision plus large de l'audit financier que l'on peut présenter
comme « un examen critique qui permet de vérifier les informations données par l'entreprise
et d'apprécier les opérations et les systèmes mis en place pour les traduire » (Raffegeau et al.
1994). Cette définition inclut spécifiquement l’évaluation de ce que l'on appelle le « contrôle
interne » de l'entreprise, c’est-à-dire les mesures, procédures et contrôles mis en place dans
l’organisation pour assurer la protection du patrimoine et la qualité de l'information comptable
(Mikol 1999). Mais elle ne remet pas en cause l’objectif de l’audit qui reste la certification des
comptes annuels.
En revanche, certains vont plus loin et affirment par exemple que « les objectifs à long terme
de l'audit doivent être d'apporter un guide aux décisions futures de la direction sur toutes les
questions d'ordre financier telles que contrôles, prévisions, analyse et établissement des
rapports » (Holmes, cité par Raffegeau et al. 1994). Cette définition dépasse la finalité de
certification en incluant un rôle de conseil. Elle pose donc le problème de l’influence
éventuelle de l'auditeur sur la gestion de l'entreprise. Or, dans le contexte réglementaire
français, l’immixtion de l’auditeur dans la gestion de l’entreprise n’est pas autorisée, ce qui
interdit en principe les recommandations de gestion.
Il convient donc de bien délimiter ce que nous entendons par audit financier par rapport à
d’autres activités voisines. L’audit financier est ce que l'on appelle un audit « externe légal »,
c'est-à-dire un contrôle obligatoire des comptes annuels réalisé par une personne

ENCGT -8- Mission d’audit


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indépendante. En cela, il se distingue de l’audit « externe contractuel » et de l'audit « interne


» de la manière suivante (Casta & Mikol 1999) :
• L'audit externe légal est une activité obligatoire orientée vers l'environnement de
l'entreprise. Ses modalités d’intervention, sa finalité et sa périodicité sont déterminées
par des critères légaux et réglementaires ;
• L’audit externe contractuel est effectué par un cabinet d’audit à la demande expresse
d’un client. Les modalités d’intervention sont alors déterminées par le cabinet avec le
client, en fonction de ses besoins. Par exemple, lors du rachat d’une entreprise par une
autre, l’acheteur peut demander un audit des comptes de la société rachetée ;
• L'audit interne est réalisé par un service d'une grande entreprise ou d'un groupe de
sociétés. Il effectue ses travaux selon les orientations définies par la direction de
l'entreprise. En outre, il dépasse de plus en plus la stricte dimension comptable et
financière pour s'étendre à l'ensemble des fonctions de l'entreprise. Ceci implique
d'aller au-delà des rapports comptables et financiers pour atteindre une pleine
compréhension des opérations effectuées et proposer des améliorations. En ce sens, un
audit interne se rapproche davantage d'un audit opérationnel ou d’une mission de
conseil et s'éloigne des pratiques et des finalités de l'audit externe qui se limite en
principe au contrôle de la validité des informations fournies par les systèmes existants.
Dans le cadre de cette thèse, les termes d'audit et d'auditeur se limiteront au domaine de l'audit
externe légal dans une optique de validation des comptes annuels.
Certains des résultats obtenus seront cependant susceptibles d’être étendus à l’audit externe
contractuel puisqu’il est réalisé par les mêmes individus. Cependant, l’audit légal présente
certaines spécificités qui en font un exercice différent de l’audit contractuel. En particulier, la
périodicité annuelle de l’audit légal a un impact fondamental sur les relations entre
intervenants (auditeurs / audités) et la nature des contrôles réalisés, dont le caractère répété et
prévisible amène certains à les qualifier de « rituel » (Mills & Bettner 1992).

II- Les principes de l'audit financier

Contrairement à la comptabilité dont les règles sont souvent intimement liées aux contextes
nationaux, l'audit apparaît – au moins du point de vue conceptuel – comme largement
indépendant des contingences locales dans ses démarches, au point que l'on a pu avancer que
« l'audit a ses principales racines non pas dans la comptabilité soumise à son examen, mais
dans la logique, où il puise largement pour ses idées et ses méthodes » (Mautz & Sharaf
1961). Le développement de l’audit contemporain apparaît comme le résultat des efforts des
praticiens pour aboutir à une conceptualisation rigoureuse de leur approche qui puisse

ENCGT -9- Mission d’audit


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répondre à l’exigence de rationalité et de démontrabilité qui caractérise les sociétés


développées (Carpenter & Dirsmith 1993).
Depuis les années 1960, la pratique de contrôle des comptes fait en effet l’objet d’un
processus de formalisation systématique qui tend à assimiler la démarche de l’audit à une
pratique scientifique (Francis 1994). Dans cette vision, les états financiers sont des hypothèses
à tester par l’application des méthodes rationnelles que sont les procédures d’audit. Le résultat
d’un contrôle d’audit devient peu ou prou similaire à une preuve expérimentale scientifique
(Smieliauskas & Smith 1990). Limitée initialement aux grands cabinets, cette approche de
l’audit s’est affinée conceptuellement et s’est étendue à l’ensemble de la profession dans les
années 1980, un processus facilité par le développement des réseaux de cabinets nationaux et
internationaux. Soucieuses de justifier de la compétence de la profession vis-à-vis de
l’environnement, les organisations professionnelles ont également encouragé cette évolution.
L’approche conceptuelle moderne du contrôle des comptes repose ainsi sur une vision
déterminée de l’entreprise et de la notion d’audit. Elle implique une démarche structurée qui
s’articule autour de la notion de « risque » et de maîtrise du risque.

III- La démarche de l’audit comptable et financier

III-1 Déroulement de la démarche


L’audit comptable et financier est une démarche menée par un professionnel compétent et
indépendant dans le but d’émettre une opinion justifiée sur la qualité de l’information
financière présentée par l’entreprise.
A la base, la démarche consiste à vérifier deux principes fondamentaux, à savoir, la régularité
et la sincérité. Le respect de ces deux principes donne la garantie de l’image fidèle.
En fait l’auditeur se pose trois grandes catégorises de questions:
• Les questions sur les enregistrements comptables: ces questions sont relatives à
l’exhaustivité et la réalité des enregistrements et d’autre part au respect du principe de
séparation des exercices.
• Les questions sur les soldes des comptes : sont relatives au problème des valeurs
inscrites et à leur évaluation correcte.
• Les questions sur les documents financiers: il s’agit de questions relatives à la
conformité et la régularité des présentations par rapport à la réglementation en vigueur
Les organisations professionnelles des auditeurs ont structuré le déroulement de la démarche
des auditeurs en trois grandes phases séquentielles. Il s’agit des phases suivantes:

ENCGT - 10 - Mission d’audit


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Phase de préparation

La compréhension de l’entreprise auditée est une phase de préparation indispensable. C’est


une étape importante car on ne peut porter de jugements sur les documents financiers des
entreprises en faisant abstraction sur ses réalités juridiques, fiscales, commerciales, sociales...
Dans cette phase l’auditeur commence par acquérir toutes les informations utiles à la
compréhension d’ensemble afin de porter un premier jugement sur la qualité des trois
composantes de l’organisation de toute entreprise1:
• Le plan d’organisation et l’organigramme;
• Le système de pouvoir et d’organisation et des transactions
• Le système d’information
Cette phase est appelée aussi phase de préparation. Elle se compose en principe des étapes
suivantes:
1 - Prise de connaissance générale.
2 - Découpage de l’activité à auditer.
3 - Plan général d’audit.
4 - Programme de travail détaillé.
La maîtrise le l’organisation interne et la vérification des comptes font l’objet de la deuxième
phase

Phase d’exécution
La phase d’exécution de la mission d’audit est l’étape centrale, c’est le noyau du travail des
auditeurs. Cette phase se déroule en deux sous étapes: l’évaluation du système de contrôle
interne et l’examen des comptes.
Evaluation du système de contrôle interne
Avec la multiplication des opérations effectuées par des entreprises de plus en plus grandes. Il
est devenu impossible de programmer dans le cadre des missions des auditeurs le contrôle
exhaustif de l’ensemble des comptes.
L’évaluation du système de contrôle interne est une étape préliminaire. Lorsque l’analyse de
ce système donne des appréciations favorables, l’auditeur peut réduire l’étendu de ses

1Jean emanuel Combe et Marie-Christine Labrouss, (1997), AUDIT FINANCIER ET CONTROLE DE


GESTION, Publi union.

ENCGT - 11 - Mission d’audit


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examens directs des comptes. Au cas contraire, l’auditeur doit approfondir l’examen des
comptes.

Examen des comptes


L’évaluation du système interne de contrôle apporte une présomption sur la qualité des
documents financiers mais elle ne la prouve pas. Aussi, c’est l’examen des comptes qui
permet un jugement définitif sur la qualité des écritures comptables.
Finalement toute la phase d’exécution peut s’articuler autours des étapes suivantes:
1 - Description du système de contrôle interne
2 - Tests de conformité
3 - Première évaluation du contrôle interne
4 - Tests de permanence
5 - Evaluation définitive du contrôle interne
6 - Adaptation du programme de contrôle
7 - Tests de cohérence et de validation
8 - Evaluation des résultats des tests
9 - Examen de l’ensemble des comptes annuels

Phase de conclusion
C’est la phase ultime de synthèse. A ce niveau, l’auditeur termine ses travaux et doit
effectuer deux grandes tâches. Tout d’abord, il doit faire la synthèse de l’ensemble de ses
travaux et rédiger le rapport d’audit dans le respect des normes en vigueur. Dans ce rapport
l’auditeur s’exprime par rapport à l’état des documents. Il peut exprimer quatre types
d’opinions
• Certification sans réserves.
• Certification avec réserves.
• Impossibilité de certifier.
• Refus de certifier.
De ce qui précède la phase de conclusion comporte les deux étapes suivantes:
1 - Synthèse des travaux d’audit
2 - Rapport d’audit et opinion de l’auditeur

ENCGT - 12 - Mission d’audit


Rapport de conception

Finalement, l’essentiel de la mission d’audit se retrouve au niveau de la phase d’exécution,


celle-ci se divise donc en deux étapes ; l’évaluation du système de contrôle interne et l’étape
de la vérification des comptes.

III-2 L’évaluation du système de contrôle interne

III-2-1 Examen du contrôle interne

Première phase de l’audit de terrain après la planification, l'évaluation du contrôle interne de


la société contrôlée a pour objectif d'identifier les risques liés à son fonctionnement et
d'adapter les travaux d'audit en conséquence. Elle repose sur l'évaluation des procédures de
l’entreprise (diagramme de circulation des documents, utilisation de documents normalisés,
instauration de systèmes de contrôle). Elle vérifie en particulier la séparation des tâches entre
les personnes chargées des fonctions opérationnelles, de la détention des biens, de
l'enregistrement comptable et du contrôle (Mikol 1999).
La première étape de l’évaluation du contrôle interne est la description des procédures de
l'entreprise. Cette étape est réalisée par l'intermédiaire d'entretiens avec les responsables et le
personnel des différents services de l’entreprise, ainsi que par l’étude de sa documentation
interne afin d'obtenir une description des tâches et de la circulation des documents. La
description des procédures peut se faire soit de manière non guidée, soit à l'aide de guides
opératoires ou de questionnaires dont l'objet est double : il s'agit d'une part de servir de
support aux entretiens et d'autre part de s'assurer de ne pas avoir oublié d'élément important.
Après la description des procédures, la deuxième étape consiste en la réalisation de tests de
conformité qui doivent montrer que les procédures décrites sont effectivement mises en œuvre
dans l'entreprise.
Concrètement, l'auditeur va suivre quelques transactions tout au long d’une procédure et
s'assurer que les contrôles et processus décrits sont effectivement réalisés. Il va ainsi pouvoir
approfondir sa connaissance de la procédure et vérifier sa bonne compréhension des systèmes.
Par exemple, lors de la réalisation de tests de conformité sur le cycle ventes d’une entreprise,
l'auditeur va partir de ventes prises au hasard dans le journal des ventes et vérifier la
facturation, la sortie de stock, l'établissement du bon de livraison, la commande, le règlement
du client et tout autre élément pertinent dans le contexte de la société auditée.
Une fois les deux premières étapes réalisées, il est possible de se livrer à l’évaluation du
contrôle interne. Là encore, outre son bon sens et son expérience, l'auditeur dispose d'outils
méthodologiques pour effectuer ce travail, tels que les questionnaires de contrôle interne qui
ont pour objet d'examiner successivement les éléments d'un dispositif de contrôle performant.

ENCGT - 13 - Mission d’audit


Rapport de conception

L'auditeur va s'attacher à dégager de sa revue les points forts et les faiblesses du contrôle
interne. Le programme de contrôle des comptes sera alors éventuellement modifié pour tenir
compte des risques liés aux faiblesses relevées. Par exemple, si l'auditeur a relevé des
faiblesses dans les procédures de suivi des comptes clients de l'entreprise, il renforcera ses
vérifications des comptes clients en fin d'exercice pour déceler d'éventuels impayés
significatifs. Les points forts vont quant à eux permettre de diminuer éventuellement les
contrôles effectués sur un cycle. Par exemple, si l'entreprise dispose d'un bon système
d'inventaire permanent du stock, l'auditeur pourra – après avoir validé le fonctionnement du
système – s'abstenir d'un contrôle d’inventaire de fin d'année.

Définition et objectifs du contrôle interne


Les différentes définitions institutionnelles données au contrôle interne peuvent être résumées
par l’ensemble de méthodes et procédures visant à :
• Organiser les activités des entreprises,
• Sauvegarder le patrimoine de l’entreprise,
• Prévenir et détecter les irrégularités et inexactitudes,
• S’assurer de l’exactitude et de l’exhaustivité des enregistrements comptables,
• S’assurer du respect des instructions de direction et la recherche de l’amélioration des
performances.

Principes du contrôle interne


• Principe de la qualité de personnel : pour avoir un bon système de contrôle interne, il
faut un personnel de qualité.
• Principe d’organisation : l’entreprise doit être fondée sur une séparation des fonctions,
adaptée aux objectifs de l’entreprise, formalisée et préalable c’est à dire que les
procédures doivent être réfléchies en amont.
• Principe de séparation des fonctions : il est nécessaire de séparer entre la fonction de
décision, de détention de valeurs monétaires ou physiques, la fonction de
comptabilisation ou enregistrement et la fonction de contrôle et validation. Une
personne ne peut rassembler deux ou plusieurs de ces fonctions pour que le système
soit fiable.
• Principe d’intégration : toute décision doit être préparée et autorisée avant d’être
exécutée, pour cela on doit s’assurer de l’adhésion du personnel et de sa parfaite
collaboration en matière de recueil des informations et en matière d’application des
différentes instructions de l’entreprise.

ENCGT - 14 - Mission d’audit


Rapport de conception

• Principe de permanence : la permanence des méthodes et procédures utilisées est


nécessaire pour la stabilité des structures de l’entreprise. Toutefois il faut adapter ses
procédures aux évolutions de l’environnement.
• Principe d’universalité : le contrôle interne concerne tout le personnel de l’entreprise
en tout moment et en tout lieu.
• Principe d’indépendance : c’est à dire que les objectifs du contrôle interne doivent être
atteindre quelque soit les méthodes et les procédures utilisées.
• Principe d’information : l’information doit être pertinente, utile, objective,
communicable et vérifiable
• Principe d’harmonie : les procédés utilisés doivent être en harmonie avec l’entreprise,
le contrôle interne n’implique pas la multiplication des procédés inutile et coûteux.

Portée de l'examen du contrôle interne


Le contrôle interne présente donc un champ d’investigation très large :
• Principes généraux d’organisation : existence d’une organisation claire et reconnue,
compétence et intégrité du personnel,
• Procédures de sécurité et de contrôle : séparation des fonctions, contrôles des
opérations, existence de délégations, protection physique, restriction d’accès.

Limites du système de contrôle interne


Dans l’absolu, le contrôle interne ne peut conduire à une assurance totale de sécurité.
Aussi, la référence au contrôle interne est restreinte lorsque la mission de l’auditeur s’exerce
dans une petite structure où le nombre d’intervenants et d’opérations est réduit et où les
principes fondamentaux sont contournés.

III-2-2 Appréciation du contrôle interne

Démarche d'examen et d'appréciation du contrôle interne

L’auditeur intègre le contrôle interne dans sa mission de la façon suivante :


• Prise de connaissance des procédure : entretiens avec les responsables (questionnaire
du contrôle interne annexe), examen des manuels de procédures et des documents
associés aux procédures, schématisation du système (narration et / ou diagrammes de
circularisation) et tests de procédures visant à apprécier la mise en œuvre des
procédures (validation de la compréhension et de la conformité),

ENCGT - 15 - Mission d’audit


Rapport de conception

• Evaluation du contrôle interne : identification des points forts et des points faibles
dans l’enjeu du risque d’audit (les points forts sur lesquels on peut s’appuyer font
l’objet de tests de permanence visant à s’assurer que leur caractère est maintenu),
détection des possibilités de fraudes et erreurs,
• Exploitation de l’évaluation du contrôle interne : par la réalisation d’une connexion
entre l’évaluation du contrôle interne et le programme de contrôle des comptes qui
vient compléter la mesure du risque.
Les diligences conduites à l'appui de la prise de connaissance sont de deux ordres :
• Tests de conformité, visant à s'assurer que la réalité est conforme à la description qui
en a été faite,
• Tests de procédures, visant à s'assurer que l'application des procédures apporte bien
les résultats escomptés en terme de sécurité.

III-3 La vérification des comptes

ENCGT - 16 - Mission d’audit


Rapport de conception

Le contrôle des comptes est la dernière phase de l'audit, celle durant laquelle les équipes
effectuent les tests et contrôles substantifs jugés nécessaires. Lors de cette phase,
l’encadrement des travaux des auditeurs de terrain est assuré par les programmes élaborés lors
de la planification. En effet, même s’il est supposé devoir s’adapter aux situations
rencontrées, le cadre représenté par le programme de travail est tel qu’il constitue
nécessairement une référence structurante de chaque auditeur (McDaniel 1990). Les étapes
d’un programme de travail d’audit consistent en la réalisation successive de procédures
destinées à recueillir des éléments de preuve. Cette collecte de preuves est effectuée par les
auditeurs de terrain ou – de plus en plus pour certaines catégories de preuves – par des
logiciels d’audit informatique qui recherchent l’information directement dans les systèmes des
clients.
En fait, la recherche de preuves fait appel à un certains nombres de techniques dont les plus
utilisées sont ceux détaillées ci-dessous. Aucune preuve n'étant irréfutable a priori, c'est leur
combinaison et leur recoupement qui va produire une démarche d'audit de qualité.

III-3-1 L’examen analytique

L’examen analytique peut être défini comme étant un ensemble de techniques consistant à:
- Faire des comparaisons entre des données résultant des comptes annuels et des données
antérieures, postérieures et prévisionnelles de l'entreprise ou d'entreprises similaires et établir
des relations entre elles,
- Analyser les fluctuations et les tendances,
- Etudier et analyser les éléments inhabituels résultant de ces comparaisons.
Examen analytique est un outil d'identification des domaines significatifs pour l’auditeur.

Trois niveaux de la mission où l'examen analytique est mis en oeuvre:

- lors de la prise de connaissance générale de l'entreprise: examen analytique permet au


CAC de mieux connaître l'entreprise, identifier les domaines de risque et contribue à la
planification de sa mission,
- lors du contrôle des comptes annuels: l'examen analytique constitue un moyen de collecte
des éléments probants sur la vraisemblance et le caractère raisonnable des comptes,
- lors de l'examen des comptes annuels: l'examen analytique permet de vérifier globalement
la cohérence des comptes annuels.

Démarche de l’examen analytique


a- Planification de l’examen analytique
- montants et relations à examiner,
- définition des objectifs et de la confiance recherchée,
- choix de la méthode à utiliser.
Il doit tenir compte du rapport coût/efficacité et du degré de confiance recherché.

b- Seuil de signification
Définition des critères d'identification des éléments anormaux: déterminer à partir de quel
seuil une variation devient anormale.

ENCGT - 17 - Mission d’audit


Rapport de conception

c- Réalisation des travaux d’analyse


Comparaisons, calculs de ratios, de tendances... : cela afin d'expliquer les variations
constatées et identifier celles qui sont anormales.

d- Explication des éléments inhabituels


Revue de vraisemblance : étape la plus importante, car aucune variation anormale ne doit
rester sans explication, puisque, par définition, elle est indicatrice d'une erreur éventuelle.
- Questions aux responsables: peuvent donner des indication sur les causes des
variation et aider à orienter les recherches. Le CAC doit vérifier leur bien-fondé par
comparaisons avec les autres informations dont il dispose.
- Recours à d'autres procédés : le CAC peut faire des sondages approfondis sur les
transactions comptabilisées dans le compte concerné, pour s'assurer que la variation n'est pas
due à une erreur.

Limites de l'examen analytique

L’examen analytique n’en demeure pas moins un outil insuffisant en lui-même, notamment
dans les situations suivantes :

- capacité à déceler les variations inhabituelles : la fiabilité de cet outil repose sur la
comparabilité et l'homogénéité des données analysées ;

▪ il convient d'y être attentif en cas de changement de méthode, en cas de


changement de gamme de production,
▪ il convient d'y veiller également lors de la comparaison avec des données
d'autres entreprises du même secteur d'activité,
▪ l'interprétation dépend du degré de détail des données de synthèse examinées ;

- degré de fiabilité du contrôle interne ; la mise en œuvre de cet outil dans un


environnement dont le contrôle interne n'est pas sécurisé ne permet pas d'apporter un
taux de crédibilité satisfaisant à l'analyse ;

- objectif de la procédure : cet outil est plus utilisé pour la recherche des termes
significatifs que pour démontrer la fiabilité d'une information à lui seul ;

- nature des éléments analysés : cet outil peut s'avérer insuffisant lorsqu'il porte sur des
postes sujets par nature à des variations intrinsèques importantes amenées à se
compenser (ainsi par exemple dans les rubriques de stocks) ;

- l’interprétation qui en est faite requiert d’être étayée par d'autres outils de contrôle ou
d'autres informations ; ainsi par exemple de la cohérence d'un coefficient de marge
brute rapproché d'usages commerciaux, de sources d'approvisionnement ; dans tous les
cas, les observations sont à valider auprès des interlocuteurs compétents au sein de
l'entité.

III-3-2 Inspection et observation physique

Définition et objectifs de l'inspection et de l'observation physique

ENCGT - 18 - Mission d’audit


Rapport de conception

L’inspection consiste en l’examen des livres comptables, de documents (créés par les tiers ou
par l'entité), ou d’actifs physiques.
L’observation physique consiste en l’examen des procédures et de leur mise en œuvre. C’est
notamment l’un des moyens utilisés pour s’assurer de l’existence d’un actif.

Portée de l'inspection et de l'observation physique

- en matière de contrôle interne : l’auditeur peut ainsi apprécier la qualité et la mise en œuvre
d’une procédure interne (le plus courant étant l’assistance à l’inventaire physique)

- en matière de contrôle des comptes : l’auditeur peut ainsi s’assurer de l’existence, voire de
l’état d’un actif physique (immobilisations)

Limites de l'inspection et de l'observation physique

L'inspection ou l'observation physique ne sont pas nécessairement suffisantes à elles seules.


Il peut s'avérer utile de confronter ou de rapprocher ces techniques d'autres sources
d'information (en particulier le rapprochement avec les documents justificatifs de la propriété
d'un bien par exemple).

Démarche d'inspection et d'observation physique

Les normes ont retenu diverses situations pour illustrer la mise en œuvre de ces techniques et
en particulier la présence à l'inventaire physique ; la démarche se caractérise par les phases
suivantes

- examen des procédures :


▪ de prise d'inventaire (pour mémoire, au moins une fois par an),
▪ de détermination de l'avancement des travaux en cours,
▪ de traitement des mouvements au cours de la période d'inventaire,
▪ de traitement des données relevées (en quantité, qualité et valeur) ;

- identification :
▪ des lieux de stockage,
▪ du calendrier d'inventaire,
▪ des modes de comptage (il peut être utile dans certains cas de recourir aux services
d'un expert),
▪ de l'existence de stocks en dépôt chez des tiers ;

- intervention de l'auditeur :
▪ soit lors de l'inventaire physique,
▪ soit par relevés à d'autres dates,
▪ soit par analyse (et rapprochement avec les états d'inventaire) des documents d'achats
et ventes en date proche de l'inventaire.

III-3-3 Confirmation directe ou circularisation

Définition et objectifs de la confirmation directe

ENCGT - 19 - Mission d’audit


Rapport de conception

Cet outil permet d’obtenir directement auprès des tiers en relation avec l’entité contrôlée des
informations sur les opérations effectuées avec elle.
Le niveau de preuve ainsi traité peut être considéré comme fiable, l’information obtenue
permettant de vérifier la réalité et l’exhaustivité des opérations.

Portée de la confirmation directe

Compte tenu du caractère probant de cette technique, l’utilisation doit en être systématisée ;
aussi, l’auditeur sera conduit à justifier pourquoi il n’a pas fait usage de cet outil et il justifiera
alors du recours à d’autres techniques de remplacement.
Clients, fournisseurs, banques, avocats sont des tiers habituellement concernés par ces
demandes.
Elles peuvent également viser les sociétés de crédit bail, les tiers ayant des stocks en dépôt.

Limites de la confirmation directe

Les limites majeures rencontrées lors de la mise en œuvre de cette technique sont liées au taux
de réponse et à la qualité des réponses.
Une grande attention doit être portée à la préparation des demandes tant en cible qu’en
rédaction, selon l’objectif recherché.

Démarche de confirmation directe

- La circularisation s’effectue en général à la date de clôture des états de synthèse de


l’entreprise ; elle peut cependant être opérée à tout moment ; dans tous les cas, la période de
référence choisie doit être indiquée clairement sur la demande.

- La sélection des tiers circularisés doit permettre d’avoir un niveau de réponses suffisant pour
donner un caractère probant à la démarche ainsi engagée : donc un nombre de tiers et des
valeurs concernées représentatives (en mouvement ou en solde).
Ceci ne doit cependant pas conduire à privilégier une sélection sur la base uniquement de
soldes importants par exemple ; ainsi, des soldes inversés ou des soldes à zéro peuvent
valablement être incorporés à l’échantillon retenu.

- L’auditeur doit soumettre la liste des demandes qu’il envisage d’envoyer à l’entité afin
d’obtenir son accord ; en cas de désaccord, il mettra en œuvre des moyens compensatoires
d’investigation (mais qui n’auront en aucun cas la même force probante) et appréciera s’il y a
lieu l’incidence sur sa mission en terme de limitation.

- Les demandes peuvent être « ouvertes » (seule la nature des informations sollicitées est
indiquée au tiers) ou « fermées » (la nature et le montant de la confirmation sont
communiquées au tiers) ; ces dernières permettent en général d’obtenir un taux de réponse
plus satisfaisant mais ne conviennent pas à tous les tiers et surtout ne permettent pas d’obtenir
certaines indications qui pourraient enrichir la qualité du contrôle.

- Les lettres sont établies sur le papier entête de l’entreprise, signées par un responsable
habilité de l’entité et sont expédiées par l’auditeur (une enveloppe timbrée destinée à la
réponse à l’auditeur étant incluse à l’envoi).

ENCGT - 20 - Mission d’audit


Rapport de conception

- Les réponses font l’objet d’un rapprochement avec les données de l'entité ; en cas
d’insuffisance de celles-ci, et après relance, des contrôles de substitution doivent
nécessairement être engagés.

Dans le cas particulier des avocats, la demande de confirmation se caractérise de la façon


suivante
- identification des tiers concernés : par entretien avec la direction, par examen des comptes
d'honoraires, par identification des situations conflictuelles au sein de l'entité,
- nature de la demande : liste des procès et contentieux, appréciation raisonnable des
évaluations attribuées aux situations.

Modèles de circularisation (annexes)

- Demande de confirmation auprès des clients


- Demande de confirmation auprès des fournisseurs
- Demande de confirmation auprès des établissements financiers
- Demande de confirmation auprès des avocats

III-3-4 Calculs et analyses


Définition et objectifs des calculs et analyses
Les calculs visent à contrôler l'exactitude arithmétique des documents collectés ou à en
réaliser d'autres visant à confronter les valeurs établies par l'entreprise.
Les analyses consistent à examiner les éléments justificatifs de certains postes et leur
cohérence par rapport à l'information de base ; elles procèdent par comparaison, par examen
des variations ou des mouvements.

Portée des calculs et analyses

Ces techniques sont mises en œuvre en complément ou à défaut des autres techniques d'audit.

Limites des calculs et analyses

Ces techniques ne sont pas en soi suffisantes.


Dans le cas particulier des calculs, les volumes ou la complexité des données ne permettent
pas toujours d'engager ce type de démarche ; les outils actuels d'extraction de fichiers et
d'audit assisté (logiciels spécifiques, voire tout simplement un tableur) permettent cependant
d'envisager des contrôles de cette nature en toute fiabilité ; le travail sera alors toujours
conduit à partir de copie des fichiers de l'entreprise et jamais en réel sur le système.

Démarche de mise en œuvre des calculs et analyses

Ces techniques requièrent de :


- définir les objectifs ainsi recherchés et apprécier si les techniques sont bien adaptées pour les
conclusions recherchées,
- apprécier la pertinence des données ainsi traitées,
- apprécier le degré de complexité de mise en œuvre au regard du résultat attendu dans la
démarche globale,

ENCGT - 21 - Mission d’audit


Rapport de conception

- neutraliser les éventuelles opérations parasites ou exceptionnelles qui doivent faire l'objet
d'un traitement distinct.
L’examen des comptes se déroule en deux séquences:

Exploitation des travaux sur l’évaluation du système interne de contrôle


L’évaluation du système interne de contrôle permet à l’auditeur de dégager les points forts et
les faiblesses de conception et d’application liées à chaque système. Le renforcement ou
l’allégement des programmes standards de vérification directe des comptes dépend des
conclusions tirées de l’étape de l’évaluation du système interne contrôle.

Tests de cohérence et de validation


Les tests de cohérence ont pour objectif la vérification de l’homogénéité de l’information
comptable et de l’information opérationnelle. Les tests de validation ont pour objectif de
rapprocher les données de la comptabilité avec la réalité.

Ainsi, l'approche d'audit élaborée lors de la planification de la mission et appliquée lors du


contrôle des comptes consiste à déterminer la quantité et la nature des différentes catégories
de procédures à réaliser, afin d'éviter aussi bien un niveau insuffisant de preuves que ce que
l'on appelle le « sur audit », c'est-à-dire un excédent de contrôles effectués coûteux en termes
d’heures de travail. En particulier, la quantité des contrôles réalisables, nécessairement faible
par rapport au volume global des transactions, impose de procéder à des sondages, c’est-à-dire
de ne contrôler que certaines transactions (Demolli 1992).
Une fois les procédures d'audit appliquées à un cycle de l’entreprise, l'auditeur émet un
jugement sur les résultats obtenus. S'il n'a pas relevé d'anomalie et s'il considère que le niveau
des travaux effectués est satisfaisant, il estimera que les éléments de preuve recueillis sont
suffisants pour couvrir le risque lié à ce cycle. S'il relève des erreurs ou des anomalies, il va
s'efforcer d’évaluer leur impact, de rechercher des explications à leur sujet et de déterminer si
elles sont de nature volontaire ou involontaire. A la lumière de la connaissance générale qu’il
a acquise sur l'entreprise, l'auditeur estime alors s'il va devoir procéder à des travaux de
contrôle supplémentaires et / ou s'il va demander des « ajustements », c'est-à-dire des
corrections dans les comptes de l'entreprise.
La vérification des différents cycles de l’entreprise et de leur cohérence permet, en bout de
course, de s’assurer de la validité globale des états financiers. Le résultat d’un audit n’est
cependant jamais certain. En effet, comme la recherche de preuves repose sur la notion de
sondage, elle ne peut offrir une garantie absolue malgré toutes les précautions
méthodologiques mises en œuvre. De plus, l’évaluation des risques et l’évaluation du contrôle
interne sur lesquelles repose largement le choix des procédures appliquées peuvent être
insuffisantes. Enfin, les procédures utilisées ne sont peut-être pas les mieux adaptées à la

ENCGT - 22 - Mission d’audit


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situation et l’interprétation qui est faite de leurs résultats laisse – malgré les critères formalisés
qui peuvent être développés – la même marge de liberté que la planification. En réalité, le but
ne peut pas être de couvrir le risque de manière complète, mais d’obtenir un niveau de preuve
jugé satisfaisant en fonction de la situation. Compte tenu des limites associées au jugement
humain, à la disponibilité et à la qualité de l’information – ainsi qu’à l’insertion de l’auditeur
dans un contexte social – l’audit ne peut donc pas se concevoir en tant que processus
complètement rationnel (Carpenter et al. 1994).

Chapitre III : Méthodologie d’audit : Démarche KPMG


I- Schéma général de la démarche

ENCGT - 23 - Mission d’audit


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ENCGT - 24 - Mission d’audit


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II- La démarché KAM


La démarche KAM propre à KPMG dans la conduite des missions d’audit peut se résumer en
quatre phases principales :
• La phase de planification : elle comprend l’étape de l’organisation et gestion de la
mission et l’étape de l’analyse stratégique
• La phase d’intérim : elle comprend l’analyse des processus
• La phase Final : elle comprend les tests d’audit complémentaires et la validation du
reporting
• La phase de conclusion : c’est la phase qui correspond à la mise en œuvre des
vérifications spécifique, l’émission de l’opinion et du rapport général d’audit.

II-1 L’organisation et la gestion de la mission


Comme son nom l’indique, il s’agit d’une phase préparatoire aux travaux d’audit. Cette étape
permet à l’auditeur de se rapprocher du client, de son environnement et ainsi se son secteur
d’activité et ce dans un but de collecter toute l’information nécessaire à la prise de
connaissance.
L’objectif principal de l’auditeur est de comprendre l’activité du client pour pouvoir à la fin
de cette étape déterminer le risque inhérent à l’activité.
Comprendre l'activité du client ne doit pas signifier partir de zéro. En effet, pour les clients
existants, la majeure partie des informations, relatives au client, à son secteur d'activité (y
compris ses concurrents) existe déjà normalement. Pour les nouveaux clients, des
informations concernant l'activité du client ont été obtenues lors de la proposition de mission
et du processus d'acceptation de mandat.
Lors de la compilation des informations existantes, il convient de garder à l’esprit que tout
n’est pas toujours documenté. Les connaissances personnelles des membres l'équipe d'audit
sont un exemple courant du type d'information non documenté. Les connaissances
personnelles peuvent comprendre :
• Les entretiens avec la direction résultant de contacts réguliers ;
• Les connaissances sectorielles spécifiques tirées de journaux généraux ou spécialisés
et de l’appartenance à des groupes professionnels ;
• La conjoncture économique, tirée de journaux d'ordres généraux comme le Monde, le
Figaro Ecomonie, etc. ou spécialisés comme les Echos, la Tribune, l'Expansion, etc. ;
De ce fait, la compréhension de l’activité du client implique la collecte des informations
concernant :

ENCGT - 25 - Mission d’audit


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• Les objectifs, stratégies de l'entreprise


• Les composantes de son activité (c'estàdire ses marchés, ses produits, ses services, ses
clients, ses partenaires) ;
• Les processus clés de son activité et ceux relatifs à la gestion de ses ressources ;
• Les forces externes qui influent sur l'activité du client.
• L'environnement de contrôle de l'activité qui comprend la structure de l’activité du
client, sa culture et son éthique, sa politique de rémunération, le profil de son
personnel et ses méthodes de communication de l'information.
• La façon dont les systèmes informatiques facilitent les processus opérationnels et la
manière dont ils sont utilisés par l'entreprise, c'est-à-dire la sécurité des systèmes
informatiques, leur fiabilité ainsi que le degré et la fréquence de changement de ces
derniers.
Pour conclure l’étape d’organisation et de gestion de la mission est une étape primordiale
pour la planification des travaux d’audit à mener, car selon le niveau de confiance qu’accorde
l’auditeur à l’activité de l’entreprise (risque inhérent), il déterminera l’étendu et l’ampleur des
travaux de vérification et d’analyse des processus.

II-2 L’analyse stratégique

L'équipe doit au cours de cette phase :


• Comprendre les risques opérationnels stratégiques (SBRs)
• Identifier les effets potentiels sur les états financiers des risques opérationnels (SBRs)
et des catégories de transactions importantes (SCOTs)
• Déterminer l’audit gauge
• Identifier les processus clés et planifier l'analyse des processus
Un risque opérationnel stratégique (SBR) constitue une menace qu'un objectif fixé par
l’entreprise ne puisse pas être atteint. Seuls sont analysés ceux qui ont un effet potentiel
important sur les états financiers et une probabilité de survenance importante. Il convient de
tenir compte de l’appréciation de ces risques faite par le client.
Les catégories de transactions importantes (SCOTs) sont des transactions ou des opérations
ayant un effet potentiel important sur les états financiers de l'entreprise (elles représentent un
volume d'opérations important et sont très souvent routinières)

ENCGT - 26 - Mission d’audit


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L’audit gauge est une mesure de précision des erreurs d'audit attendues. Elle permet à
l’auditeur de conclure si le compte vérifié comporte ou non des anomalies significatives. En
d’autres termes il s’agit d’un seuil de signification auquel est comparé le total des anomalies
détectées dans chaque compte (ex : fournisseurs, clients, achats…)
Cette mesure propre au cabinet KPMG est calculée de la façon suivante :

En EUROS
Estimation du total actif à la date du bilan (A)
Estimation du chiffre d'affaires de l'année à la date du bilan (B)
A partir du montant le plus élevé (A) ou (B) (C)
Déterminer l'audit gauge en utilisant la table ci-dessous (D)
Et ce en convertissant le montant retenu en Euro, la parité retenue est Eur/MAD =11,1117

Ensuite, on reconvertit le montant obtenu en MAD.

II-3 L’analyse des processus


L’analyse des processus est une étape de la phase intérimaire. Il s’agit de la phase
d’évaluation du système de contrôle interne qui conditionne et oriente les contrôles à effectuer
lors de la phase Final. A cet effet il faudra :
• Evaluer la qualité générale du contrôle interne et documenter son appréciation à l’aide
du « Document d’analyse des processus » ( Processus Analysis Document ).

ENCGT - 27 - Mission d’audit


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• Identifier les contrôles spécifiques permettant de couvrir les objectifs d’audit voulus et
déterminer l’étendu des tests de contrôle à effectuer ; cette étendue pourra varier selon
la confiance tirée de l’ensemble des travaux d’évaluation générale du contrôle interne.
De ce fait, si à l’issue de l’analyse des processus, l’auditeur estime qu’il s’agit d’un système
de contrôle interne fort et fiable, il peut décider de limiter l’étendu des vérifications de
comptes et se limiter aux vérification de cohérence et le respect du principe de rattachement
des exercices.
Cependant, l’existence d’un système faible pousse l’auditeur à approfondir ses vérifications et
ce pour s’assurer du respect des objectifs d’audit qui selon la méthode KAM, se présentent
comme suit :
• Completeness : Exhaustivité des enregistrements ;
• Existence  : Existence effective des transactions enregistrées ;
• Accuracy  : Exactitude des enregistrements ;
• Valuation : Valorisation correcte des éléments enregistrés ;
• Obligation and rights : Appartenance à la société des enregistrements ;
• Presentation : présentation correcte des affirmations contenues dans les états
financiers.

Durant cette phase, l’auditeur devra être en mesure de :


• Décrire brièvement le fonctionnement de l’entreprise à travers chaque processus clé
(en décrivant ses objectifs, les facteurs clés de succès, les indicateurs de performance
permettant de mesurer l’atteinte des objectifs, et l’ensemble des moyens mis en oeuvre
pour gérer l’activité, notamment les systèmes comptables) ;
• Analyser les éventuelles implications d’un risque opérationnel au niveau de chaque
processus (PLBR);
• Décrire le contrôle interne mis en place par l’entreprise destiné à gérer les risques
opérationnels et le traitement des catégories de transactions importantes puis tester son
efficacité;
• Évaluer le niveau du risque qu’une erreur importante survienne (ROSM) pour chaque
objectif d’audit;
• Conclure et planifier les éventuelles procédures substantives à mener, assurant la
collecte d’éléments probants suffisants et appropriés pour l’émission d’une opinion sur
les états financiers.

ENCGT - 28 - Mission d’audit


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Au sein du cabinet KPMG, l’évaluation du système de contrôle interne se fait en quatre étapes
principales :
La première étape : Identification des cycles à évaluer et descriptif du système

ENCGT - 29 - Mission d’audit


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DÉMARCHE D’EVALUATION DU CONTRÔLE INTERNE


Durant cette étape, l’auditeur identifie les différents cycles ou processus clés, c'est-à-dire les
cycles qui peuvent comporter des anomalies significatives afin de les vérifier.
Après avoir identifier les cycles à vérifier, l’auditeur confère à chaque cycle les objectifs
d’audit qu’il doit respecter.
INSTRUMENT
Le descriptif du système se fait soit à travers une narration,
Identification dessoit à travers
cycles et les Flow-charts
(diagrammes de circulation) Description du système

• Le mémorandum : Une première approche possible du contrôle interne est la


MEMORANDUM
description narrative, à laquelle on donne
TESTStraditionnellement
DE CONFORMITE le nom de mémorandum.
OU DIAGRAMME
L’auditeur fait la synthèse écrite des(Compréhension
entretiens qu’il a avec les responsables intéressés
du système)
et des documents qu’il a pu réunir.
QUESTIONNAIRE
• Les diagrammes de circulation : Evaluation préliminaire
c’est la description du d’un ensemble
graphique
d’opérations. Celle-ci s’opère au moyen d’une système
ligne de flux qui retrace dans un ordre
chronologique le cheminement des documents générés par ces opérations.

Forces Faiblesses
La deuxième étape : l’évaluation théoriques théoriques
préliminaire du système de contrôle interne
Durant cette étape, l’auditeur doit porter un jugement quant à la fiabilité et l’efficacité des
procédures mises en œuvre TESTS
par la DE PERMANENCE
société auditée. En d’autres termes, il s’agit de détecter les
(Application des points
points forts et les faiblesses du système.
forts)
Ainsi, en analysant les procédures, l’auditeur cherche à dégager les forces et les faiblesses
Points
théoriques du système. Pour cela, deux méthodesPoints
sont àforts
sa disposition :
forts non appliqués
• la première consiste à regarder le système et à rechercher les points forts et les
appliqués
faiblesses. Elle comporte inévitablement des risques d’oubli ;
• la seconde, plusFORCES
formalisée et centrée sur les dispositifs de contrôle, FAIBLESSES
consiste à se poser
un certain nombre de questions tournant chacune autour d’une préoccupation générale.
Ces questions sont, en général, rassemblées dans les questionnaires, qui, par opposition aux
questionnaires ouverts, sont appelés questionnaires fermés. Ce type de questionnaire se
DOCUMENT DEce qu’il est formulé de telle manière que les seules réponses possibles sont, soit
caractérise en
SYNTHESE EVALUATION DEFINITIVE
« oui » soit « non », la réponse négative traduisant dans la plupart des cas une faiblesse du
système étudié. DU CONTROLE INTERNE

La troisième étape : la mise en œuvre des tests de permanence


Elle consiste à contrôler à partir des éléments matériels laissés par l’exécution de la
procédure, que celle-ci s’est déroulée effectivement.

ENCGT - 30 - Mission d’audit


Rapport de conception

• Etude des tests de permanence : L’objectif de ces tests étant de prouver le


fonctionnement des procédures, on ne peut de toute évidence se contenter de l’examen
d’une ou deux opérations. Au moins faudra-t-il étendre les tests sur une période
suffisamment longue pour prouver la « permanence » d’application de la procédure.
Du point de vue pratique, il faut en théorie couvrir l’ensemble de l’exercice. Par conséquent,
si l’auditeur intervient en cours d’exercice, il sera souvent nécessaire de compléter ce test lors
d’une intervention se situant après la fin de l’exercice.
• Choix des procédures à tester : Les tests de permanence sont mis en œuvre pour
déterminer si les points forts du système ont fonctionné effectivement tout au long de
l’exercice. Les tests doivent être mis en œuvre pour détecter les déviations de
procédures qui auraient pu se produire.

La quatrième étape : L’évaluation définitive du système et l’élaboration des


recommandations
Les tests de permanence permettent à l’auditeur d’évaluer définitivement le contrôle interne.
En plus des faiblesses de conception déterminées à la suite de sa première évaluation, il a
déterminé les faiblesses d’application qui découlent d’une mauvaise application des points
forts. A partir de ces éléments, l’auditeur détermine l’impact que peuvent avoir sur la
régularité et la sincérité des comptes les forces et les faiblesses du système. Le document de
synthèse est le papier de travail sur lequel l’auditeur récapitule, pour un module donné, les
conclusions qu’il a tirées de ses évaluations successives.

II-4 Les tests d’audit complémentaires et la validation du


reporting

Durant cette étape, l’auditeur doit être en mesure de :


• Réaliser les procédures d’audit substantives pour chaque objectif d’audit permettant la
collecte d’éléments probants suffisants et appropriés pour exprimer une opinion sur les
états financiers, il s’agit de :
- Procédures analytiques (comparaison entre les données résultant des comptes
et des données antérieures, postérieures ou prévisionnelles de l’entité, ou des
données d’entités similaires, afin d’établir des relations entre elles, analyser les
variations significatives et les tendances, étudier et analyser les éléments
ressortant de ces comparaisons);
- Tests de détail (inspection, observation physique, demandes d’informations,
d’explications ou de confirmations, et calculs).

ENCGT - 31 - Mission d’audit


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Un point de recommandation peut être constitué des parties suivantes :


- Observation : description factuelle des points d'audit;
- Incidence : énoncé des effets potentiels sur les états financiers, ou la gestion
de l'entreprise;
- Recommandation : énoncé précis et concis du point de recommandation;
- Réponse de la direction : prévoir une réponse de la direction.

• Conclure sur les objectifs d’audit en fonction des résultats des travaux
complémentaires;
• Relever les différences d’audit indiquant l’existence d’un risque potentiel qu’une
erreur importante survienne dans les états financiers;
• Exprimer une opinion sur les états financiers au regard du risque d’audit
raisonnablement faible;
• Effectuer les diligences nécessaires à l’émission des rapports d’audit.

Afin de mener à bien cette étape, les auditeurs de KPMG se basent dans leur travail sur des
aides mémoires résumant les objectifs et les travaux à effectuer pour la vérification de chaque
cycle. Ces derniers se présentent comme suit :

II-4-1 Ventes et Clients

Objectifs
1 Tous les produits sont correctement comptabilisés.
2 Le principe de comptabilisation des produits est correctement appliqué et est en
adéquation avec les normes comptables en vigueur.
3 Les chevauchements de fin de période (cut-off) sont correctement appréhendés.
4 Les comptes clients sont constitués de ventes non recouvrées et appartiennent à la
société.
5 Tous les recouvrements de créances sont correctement comptabilisés.
6 Les avoirs et autres crédits sont justifiés et correctement calculés.
7 Les provisions pour créances douteuses sont correctement évaluées.

Aide au programme de travail

Types de contrôle interne potentiellement mis en œuvre par le client

Commande
■ Les commandes font l'objet d'une procédure d'acceptation.

ENCGT - 32 - Mission d’audit


Rapport de conception

■ Une étude de solvabilité du client est réalisée pour toute commande émanant de
nouveaux clients, conformément aux instructions de la direction financière (quelque soit le
montant de la commande ou pour toute commande supérieure à un montant fixé).
■ Un encours de crédit maximum est affecté à chaque client. Au-delà de ce seuil, une
acceptation spécifique est à obtenir.
■ Les commandes acceptées sont enregistrées sur un bon de commande interne
prénuméroté établi en plusieurs exemplaires.

Livraison
■ Chaque préparation de commande donne lieu à l'établissement d'un bon prénuméroté
de livraison émis en plusieurs exemplaires.
■ La personne responsable des sorties de stock vérifie que les préparations de
commande correspondent aux bons de commande.
■ Une procédure de contrôle est mise en place pour s'assurer que toutes les commandes
sont intégralement livrées.
■ Toutes les expéditions (et commandes) sont connues des services intéressés.
■ Toutes les expéditions correspondent à des marchandises commandées, et sont
conformes aux commandes quant aux quantités, à la qualité, à la date de livraison, et au
lieu de livraison.
■ La société conserve par jour de livraison, les bordereaux signés des clients.

Facturation
■ Les livraisons sont facturées rapidement.
■ Un contrôle existe pour s'assurer que toutes les expéditions sont facturées.
■ La date de la facture est systématiquement celle du jour de l'expédition.
■ Une personne s'assure que toutes les factures se rapportent à des marchandises
effectivement livrées ou à des services effectivement rendus.
■ Les factures sont établies à partir du fichier des bons de livraison et du fichier prix.
■ La comptabilité vérifie que les factures de vente correspondent aux bons de
commande et aux bons de livraison de la commande.
■ Toutes les factures sont contrôlées arithmétiquement.
■ La politique de tarification, de conditions de règlement est pré-programmée. Toute
condition spécifique consentie est avalisée par la direction.
■ Les rabais, remises, ristournes et livraisons gratuites ne peuvent pas être accordés sans
l'autorisation préalable des personnes habilitées.
■ Tout avoir émis doit être approuvé par une personne habilitée.

Enregistrement de la facture
■ Les factures sont enregistrées en comptabilité d'après un exemplaire de la facture.
■ Toutes les factures enregistrées reçoivent une mention spécifique.

ENCGT - 33 - Mission d’audit


Rapport de conception

■ Un contrôle de saisie est effectué par une personne différente.

Encaissements
■ La comptabilisation des encaissements est rapide.
■ Les rapprochements bancaires sont effectués régulièrement.
■ Le pointage des comptes clients est régulier.

Relances, contentieux et litiges commerciaux


■ Des procédures de relance clientèle pour les retards de paiement sont définies et
respectées.
■ Des procédures de suivi des litiges commerciaux sont définies et suivies.
■ Un listing des créances "âgées" est édité régulièrement et sert de base à la provision
pour dépréciation des créances douteuses. Tout écart avec la provision comptabilisée est
expliqué. S’assurer que les procédures de dépréciation de créances définies par le groupe
sont respectées.
■ La comptabilité a connaissance des retours ou litiges pour lesquels les avoirs ne sont
pas encore établis.

Séparation des tâches


■ La personne qui enregistre une commande est différente de celle qui prépare la sortie
de stocks, de celle qui comptabilise la facture, et de celle qui reçoit le paiement.

Exemples de procédures analytiques


■ Comparer le poste clients et comptes rattachés de l’exercice avec les exercices
précédents.
■ Apprécier l'évolution des ratios Clients douteux / Clients et Dotations aux provisions
pour dépréciations + créances irrécouvrables pour lesquelles il n’y a pas eu de provision /
Ventes
■ Examiner la ventilation du chiffre d'affaires par mois et identifier les variations
anormales par rapport au budget, aux statistiques de ventes par produit et à la saisonnalité.
■ Examiner les taux de marge par famille, par produit et comparer avec les exercices
précédents, les marges budgétées.

II-4-2 Achats, fournisseurs et charges externes

Objectifs
■ 1 Toutes les charges sont correctement comptabilisées.
■ 2 Le principe de comptabilisation des charges est correctement appliqué et est en
adéquation avec les normes comptables en vigueur.
■ 3 Les chevauchements de fin de période (cut-off) sont correctement
appréhendés.
■ 4 Les comptes fournisseurs sont constitués d'achats non payés.

ENCGT - 34 - Mission d’audit


Rapport de conception

■ 5 Toutes les sommes payées sont correctement comptabilisées.


■ 6 Les débits non monétaires aux comptes fournisseurs (avoirs reçus) sont
justifiés et correctement calculés.

Aide au programme de travail

Types de contrôle interne potentiellement mis en œuvre par le client

Commandes
■ Les commandes fournisseurs sont émises après autorisation par des personnes
habilitées.
■ Les commandes sont passées par le service achat (indépendant du service initiateur du
besoin).
■ Des appels d'offres sont faits régulièrement afin de négocier les meilleures conditions
d'achat quant aux produits, aux prix et aux conditions de règlements avec les fournisseurs.

Réception
■ Pour les achats de marchandises, le magasinier s'assure qu'il existe une commande
pour toute réception et que cette réception correspond au Bon de Commande en terme de
quantités, qualité du produit (contrôle qualité), prix, date de livraison et fournisseur.
■ Pour les autres achats (frais généraux), les personnes réceptionnant le bien procèdent à
un contrôle d'adéquation entre la commande et la réception, ou vérifient que la prestation
fournie est correcte.
■ Le rapprochement "bons de commande pré numérotés / bons de réception pré
numérotés" est effectué régulièrement.
■ Le rapprochement "inventaire physique / inventaire permanent" est effectué
régulièrement.
■ Un listing des commandes non livrées est édité régulièrement et est analysé.

Retours
■ Les bons de sortie de stocks (retour au fournisseur) sont classés chronologiquement (si
possible accompagnés d'une copie du bordereau du transporteur), en attente d'un avoir.
■ Le rapprochement bons de sorties (retours) de stocks / bons du transporteur est
effectué régulièrement.
■ Le rapprochement bons de sorties (retours) de stocks / avoirs (quantités et prix) est
effectué régulièrement.
■ Le rapprochement inventaire permanent / inventaire physique est effectué
régulièrement.

Factures
■ Toutes les factures reçues sont classées dans un chrono.
■ Toutes les factures fournisseurs sont rapprochées de l'ensemble "bon de commande,
bon de réception".

ENCGT - 35 - Mission d’audit


Rapport de conception

■ Toutes les factures sont comptabilisées rapidement dés leur réception (avant
approbation des services émetteurs pour leur règlement).
■ Toutes les factures sont contrôlées arithmétiquement par la comptabilité fournisseur.
■ Les comptes fournisseurs sont suivis régulièrement (vérification de l'absence de
double comptabilisation, vérification des règlements, contrôle des retours et avoirs
correspondants, lettrage).
■ Des procédures de cut-off (séparation des exercices) efficaces sont mises en place par
l'entreprise à la clôture de l'exercice.

Avoirs
■ Les avoirs sont classés chronologiquement.
■ La comptabilité fournisseur, lors du suivi des comptes et de la procédure d'acceptation
des factures, s'assure que tout litige ou retour donne lieu à l'émission d'un avoir de la part
du fournisseur.
■ Tous les avoirs reçus sont vérifiés quant aux quantités et aux prix (rapprochement bon
de retour- avoir - facture).
■ Les avoirs sont comptabilisés rapidement.

Règlement
■ Les factures sont transmises pour approbation aux services émetteurs avant leur
règlement. L'accord des services est matérialisé par une signature et un bon à payer.
■ Le règlement d'une facture est fait d'après l'ensemble vérifié Bon de commande - bon
de réception - facture. La mention "réglé le" est apposée sur la facture.
■ Les rapprochements bancaires sont faits mensuellement et vérifiés par des
responsables.
■ Il existe une liste des personnes habilitées à signer les titres de paiement. Cette liste est
mise à jour régulièrement et communiquée au service comptable et aux banques. Des
doubles signatures sont obligatoires au-delà de certains seuils.

Séparation des tâches


■ La personne qui émet une commande est différente de celle qui reçoit les
marchandises, de celle qui comptabilise l’achat et de celle qui émet le chèque (ou accepte
la traite).
■ Les chéquiers sont conservés par une personne indépendante de celle qui émet les
chèques, dans une armoire ignifugée et sous clé.

Exemples de procédures analytiques


■ Comparer le poste fournisseurs et comptes rattachés avec les exercices précédents et
les budgets prévisionnels.
■ Obtenir les indicateurs de gestion internes, comparer la durée du crédit fournisseur
avec le budget, les moyennes des entreprises du secteur et les durées de crédits négociés.
■ Comparer les postes d'achats avec les exercices antérieurs, le budget et le C.A. (voir
revue analytique du compte de résultat).

ENCGT - 36 - Mission d’audit


Rapport de conception

II-4-3 Investissements – immobilisations

Objectifs
1 Les immobilisations existent et appartiennent à l'entreprise, qui les utilise dans le
cadre de son activité.
2 Les éléments qui doivent être immobilisés le sont ; les cessions et autres mouvements
de sortie sont tous comptabilisés ainsi que les plus ou moins-values qu'ils ont générées.
3 Les montants immobilisés sont justes et ne comprennent pas d'éléments devant être
comptabilisés en charges.
4 Tous les dividendes, intérêts et autres produits sont comptabilisés.
5 La valorisation et la présentation sont correctes et en adéquation avec les normes
comptables en vigueur.

Aide au programme de travail

Types de contrôle interne potentiellement mis en œuvre par le client


■ Les acquisitions ou cessions d'immobilisations sont autorisées par les personnes
habilitées.
■ La méthode de valorisation et dépréciation (ou amortissement) des immobilisations est
cohérente avec la nature des immobilisations et est revue chaque année en fonction de la
nature et de l'utilité des immobilisations concernées.

Commande d’immobilisation
■ Il existe un budget annuel d'investissement qui est approuvé par la Direction et suivi
tout au long de l'année.
■ Toute commande d'immobilisation est approuvée préalablement par une personne
habilitée et est conforme aux instructions de la direction quant au respect du budget, de la
procédure de choix des fournisseurs et d'acceptation des prix, et des conditions de
règlement.

Suivi des mouvements


■ Tous les mouvements (acquisitions, transferts, cessions, mises au rebut) sont suivis
régulièrement par l'entreprise.
■ A chaque réception d'immobilisation un bon de réception prénuméroté est émis par
l'entreprise.
■ Les bons de réception sont rapprochés des bons de commande.
■ Les acquisitions d'immobilisations sont rapprochées des budgets d'investissement.
■ Les travaux faits par l'entreprise pour elle-même sont évalués avec précision.
■ Des P.V. de mise au rebut sont établis pour chaque destruction d'immobilisation.
■ Les cessions et les mises au rebut sont autorisées par une personne habilitée et les prix
de cession sont autorisés par une personne compétente.
■ Un inventaire physique des immobilisations est fait périodiquement et est exploité.

ENCGT - 37 - Mission d’audit


Rapport de conception

Réception de la facture
■ Les factures réceptionnées sont rapprochées des bons de commandes, des bons de
livraison du fournisseur et des bons de réception (prix, description, partie, quantité).
■ Les factures fournisseurs sont contrôlées arithmétiquement.
■ Les factures sont comptabilisées rapidement.
■ Une liste des immobilisations réceptionnées et non encore facturées est régulièrement
tenue à jour par l'entreprise et sert de base à la provision pour factures d'immobilisations à
recevoir à la date de clôture de l'exercice.

Amortissement des immobilisations


■ Le service comptable a connaissance des dates de mise en service des immobilisations
pour les amortissements linéaires et contrôle que ces dates sont correctement saisies dans
le fichier d'immobilisations.
■ Il y a permanence des méthodes d'un exercice à l'autre.

Protection des immobilisations


■ L'accès aux locaux est contrôlé, et n'est permis qu'aux personnes autorisées.
■ Les immobilisations sont protégées contre le risque de vol ou de détérioration.
■ Les titres de propriété sont conservés en lieu sûr.

Exemples de procédures analytiques


■ Demander ou préparer le tableau récapitulatif des mouvements intervenus sur
l'exercice et rapprocher les totaux des valeurs brutes, nettes et des amortissements aux
soldes comptables.
■ Apprécier l'âge moyen des immobilisations par famille de taux d'amortissements.
■ Calculer l'amortissement global par famille de taux d'amortissements et vérifier la
cohérence avec les dotations aux amortissements.

II-4-4 Stocks

Objectifs
1 Les stocks sont correctement appréhendés et comptabilisés, existent, appartiennent à
l'entreprise.
2 La valorisation des stocks est correctement calculée, à l'aide d'une méthode admise par
les normes comptables en vigueur (FIFO, CMUP).
3 Les chevauchements de fin de période sont correctement appréhendés.
4 L'évaluation des stocks est justifiée : les provisions pour dépréciation estimées
nécessaires sont comptabilisées.

ENCGT - 38 - Mission d’audit


Rapport de conception

Aide au programme de travail

Types de contrôle interne potentiellement mis en œuvre par le client

Suivi des mouvements


■ Une réconciliation mensuelle est faite entre le chiffre d'affaire facturé ramené au coût
d'achat et les achats de marchandises en tenant compte de mouvements d'entrée et de sortie
des stocks (bouclage des flux).
■ Des réconciliations sont faites régulièrement entre l'inventaire physique et l'inventaire
permanent. Les écarts, peu nombreux, sont mis en évidence et expliqués.
■ Les mouvements d'entrée et de sortie de stock sont enregistrés de façon journalière.
■ Seules les personnes autorisées ont accès au fichier de l'inventaire permanent.
■ Le service achat réalise les achats à partir du planning de production et de l'inventaire
permanent et analyse toutes les anomalies (par exemple : articles non commandés alors
qu'il n'y en a plus en stock).
■ Tous les mouvements de stock particuliers (mises au rebut, destruction, vente de
stocks obsolètes) sont autorisés par des personnes compétentes.
■ Toute sortie de stock est contrôlée par rapport au bon de commande du client et le
contrôle est matérialisé.

Inventaire physique
■ Il existe une procédure d'inventaire physique et elle est suivie par l'ensemble des
participants.
■ Les personnes procédant aux comptages sont des personnes indépendantes de
l'entrepôt (service comptable, service commercial, etc...).
■ Tous les articles comptés sont identifiés (par une pastille par exemple).
■ Les éléments appartenant à des tiers sont identifiés pour ne pas être comptés.

Valorisation
■ Il existe un rapprochement mensuel entre l'inventaire permanent et la balance
générale.
■ Des analyses de marge sont réalisées par produits ou gamme de produits et les écarts
significatifs sont investigués.
■ Des comparaisons sont faites par la direction avec des entreprises du même secteur
d'activité.
■ Un listing, édité de façon régulière, identifie les stocks à faible rotation.

Séparation des tâches


■ Les enregistrements sur le listing d'inventaire permanent sont faits par des personnes
indépendantes des services achats, réception, et envoi des marchandises.

ENCGT - 39 - Mission d’audit


Rapport de conception

Exemples de procédures analytiques


■ Demander ou préparer un tableau récapitulatif des mouvements intervenus sur
l'exercice : tenir compte des différents éléments de stock : matières premières, produits
d'intermédiaire, produits finis, en cours de production et marchandises.
■ Obtenir ou calculer les délais de rotation de stock final (par famille de produits, par
types de produits) et comparer avec les exercices précédents et le budget.
■ Comparer les ratios de frais variables dans le stock avec le total des frais variables, les
exercices précédents et le budget. Tenir compte d'une éventuelle sous-activité.
■ Comparer les ratios des différents autres frais dans le stock avec le total des autres
frais, les exercices précédents et le budget. Tenir compte d'une éventuelle sous-activité.

II-4-5 Gestion des ressources humaines

Objectifs
1 Les sommes non versées à la fin de chaque période sont comptabilisées.
2 Les montants comptabilisés sont justes, compte tenu des engagements de la société.
3 La comptabilisation des coûts sociaux est en adéquation avec les normes comptables
en vigueur.

Aide au programme de travail

Type de contrôle interne potentiellement mis en œuvre par le client

Compétence du personnel
■ Le personnel responsable de la paie est suffisamment compétent.
■ Le personnel a une compétence suffisante.

Mouvements de personnel
■ Le visa du chef d'entreprise est apposé sur les bulletins de paie.
■ Il existe un recensement des heures travaillées.
■ Le personnel est embauché (ou licencié) conformément aux instructions de la
Direction.
■ Il existe un dossier par salarié qui comprend le contrat de travail signé par les deux
parties, les documents justifiant l’identité de la personne ainsi que toutes les modifications
portées au salaire de base (heures supplémentaires, primes, congés maladie), et pour les
salariés ayant quitté la société le solde de tout compte signé.

Préparation de la paie
■ Les heures supplémentaires ou primes, etc. sont autorisées par des personnes
autoritées.
■ Les niveaux de rémunérations ainsi que les promotions sont approuvés par la
Direction.
■ Toutes les paies sont vérifiées.

ENCGT - 40 - Mission d’audit


Rapport de conception

■ Seules les personnes autorisées ont accès à la paie, aux dossiers personnels des
salariés, aux programmes et à tout autre enregistrement.
■ Le fichier des données utilisé pour la préparation de la paie est à jour.
■ Les taux de cotisations sociales sont mis à jour à chaque changement.

Enregistrement et saisies comptables


■ Le rapprochement livre de paie, comptabilité, est effectué.
■ Il existe un flow-chart des traitements comptables de la paie.
■ Il existe un manuel de procédures comptables pour la paie.
■ Un rapprochement entre les comptes de dettes envers les organismes sociaux et les
déclarations est effectué régulièrement.
■ Une vérification de l'exactitude des modalités de cotisations est effectuée par un autre
service.

Paiements
■ Le personnel est payé conformément aux contrats de travail.
■ Les versements des salaires supérieurs à un certain montant sont réglés par chèque ou
par virement.
■ Les accès aux fichiers de paiement sont limités aux seules personnes autorisées.
■ Une demande écrite signée du salarié est nécessaire pour obtenir une avance ou un
acompte.

Séparation des tâches


■ Les éléments servant à la préparation de la paie sont approuvés par une personne
compétente, celle-ci est indépendante de la personne qui prépare la paie.
■ Elles sont indépendantes de la personne qui remet les bulletins de salaire.
■ Le paiement est effectué par une personne indépendante de celle qui prépare la paie.
■ La comptabilisation de la paie est effectuée par une personne indépendante de celle
qui effectue les rapprochements entre la comptabilité et les autres éléments.

Exemples de procédures analytiques


■ Comparer les heures ouvrées, payées, produites, facturées mois par mois.
■ Comparer les pourcentages moyens de charges sociales et fiscales (par rapport aux
salaires bruts) avec les exercices précédents, le budget et les taux dans le secteur.
■ Apprécier les salaires et les frais liés par rapport aux effectifs, intérimaires, embauches
et sorties, et heures supplémentaires.
■ Apprécier les commissions par rapport au C.A.
■ Préparer le bilan social.

ENCGT - 41 - Mission d’audit


Rapport de conception

II-4-6 Trésorerie : disponibilités et valeurs de placement

Objectifs
1 Les disponibilités existent et sont réellement disponibles pour permettre à la société de
remplir ses engagements.
2 Les chevauchements de fin de période sont correctement appréhendés tant pour les
encaissements que pour les décaissements.
3 Les comptes bancaires sont rapprochés de la balance générale et les éléments en
rapprochement sont justifiés.
4 Les valeurs mobilières de placement existent et appartiennent à la société.
5 Les méthodes de valorisation sont conformes aux normes comptables en vigueur.
6 Tous les dividendes, intérêts et autres produits sont comptabilisés ainsi que toutes les
plus ou moins-values.

Aide au programme de travail

Types de contrôle interne potentiellement mis en œuvre par le client

Disponibilités
■ Un plan de trésorerie est mis en place et est journellement revu. Les écarts significatifs
entre le réel et le plan sont investigués.
■ Les rapprochements bancaires sont faits mensuellement et supervisés par la direction
qui matérialise son contrôle.

Dépenses
■ Toutes les dépenses sont supportées par des pièces justificatives préalablement
acceptées par les services/personnes habilitées.
■ Toutes les dépenses font l'objet d'une fiche de dépense qui est classée de façon
séquentielle.
■ Sur chaque fiche de dépense est indiqué le numéro de pièce correspondant à la
dépense.
■ Il existe une vérification des saisies.
■ La comptabilisation des décaissements est rapide.
■ Il existe une liste des personnes habilitées à signer les titres de paiement. Cette liste est
mise à jour régulièrement et communiquée au service comptable et aux banques.
■ Lorsque la personne habilitée signe le titre de paiement, elle vise la pièce justificative
afin d'éviter un double règlement.

Recettes
■ La réception du paiement est réalisée par la comptabilité générale qui crée une fiche
de recette comportant le nom du client, la facture payée et le montant (ou liste éditée après
saisie dans le système). Seule cette pièce (ou liste) est transmise au service Client.
■ La comptabilisation des encaissements est rapide.
■ Les traites sont conservées sous clés dans une armoire ignifugée.

ENCGT - 42 - Mission d’audit


Rapport de conception

Séparation des tâches


■ La personne qui enregistre une commande est différente de celle qui prépare la sortie
de stocks, qui comptabilise la facture, et de celle qui reçoit le paiement.
■ La personne qui émet une commande est différente de celle qui reçoit les
marchandises, qui comptabilise l'achat, qui émet le chèque (ou accepte la traite).
■ Les chéquiers sont conservés par une personne indépendante de celle qui émet les
chèques dans une armoire ignifugée et sous clé.

Valeurs mobilières de placement


■ Les achats et cessions de VMP sont soumis à l'autorisation d'une personne habilitée.
■ Les VMP sont réévaluées de façon régulière et les écarts sont comptabilisés.

Exemples de procédures analytiques


■ Comparer les postes de bilan, de produits et de charges avec les exercices précédents,
les prévisions de trésorerie et le budget.
■ Apprécier, le cas échéant, le montant des produits financiers et le volume moyen des
disponibilités placées.

II-5 Les vérifications spécifiques et émission du rapport


d’audit

II-5-1 Les vérifications spécifiques

Les vérifications spécifiques sont définies strictement par la loi ; il entre dans la mission de
l'auditeur légal de procéder à des investigations particulières ; elles sont reprises ci-après.

CONVENTIONS REGLEMENTEES
Elles concernent les opérations intervenant directement ou indirectement entre l'entité et ses
dirigeants.
Elles donnent lieu à un rapport spécial présenté à l'assemblée visant à informer les
actionnaires afin de leur permettre de se prononcer.
Les textes précisent qu'il n'entre pas dans la mission du commissaire aux comptes de
rechercher les conventions ; en revanche, il doit prendre en considération les données qui sont
portées à sa connaissance ou qu'il détecte dans le cadre de ses travaux habituels.

ACTIONS DE GARANTIE
Les diligences menées à ce titre peuvent se résumer ainsi :

ENCGT - 43 - Mission d’audit


Rapport de conception

• Identification des dispositions légales et statutaires applicables à l'entité et notamment


de la conformité des statuts à la Loi,
• Identification des personnes concernées et vérification de l'application des règles,
• En cas de non-respect : information des dirigeants, éventuellement : mise en œuvre
des dispositions visant à régulariser la situation, mention dans le rapport général.
EGALITE ENTRE ACTIONNAIRES
Soit en pratique, sauf dispositions particulières pouvant aller à l'encontre de ce principe, la
mission pour l'auditeur de s'assurer que l'égalité des droits est assurée.
Les situations enfreignant ce principe ne sont pas toujours faciles à identifier ; elles peuvent
cependant être constatées dans les situations suivantes : existence d'avantages particuliers
accordés dans des conditions irrégulières à certains actionnaires, répartition de dividendes non
conforme aux statuts, restriction d'accès ou limitation du droit de vote de certains
actionnaires.
Le constat d'irrégularité en la matière conduit l'auditeur légal à informer le conseil
d'administration de la situation et à en faire mention dans son rapport général.

RAPPORT DE GESTION
Le commissaire aux comptes est garant de la qualité de l'information adressée aux
actionnaires ; d'une part dans les états financiers et d'autre part dans le rapport de gestion.
S'agissant de celui-ci, sa mission consiste en :
• S'assurer que les informations que la Loi requiert sont fournies,
• S’assurer que ces informations sont sincères et cohérentes avec les informations
fournies par les états de synthèse.

DOCUMENTS ADRESSES AUX ACTIONNAIRES


Les documents adressés aux actionnaires recouvrent ceux qui leur sont effectivement transmis
mais également ceux qui sont tenus à leur disposition au siège social (financiers et
juridiques) : états financiers, rapport de gestion, projets de résolutions.
Dans le cas particulier des sociétés cotées à la bourse des valeurs, les documents visés
concernent également : le chiffre d'affaires semestriel, la situation semestrielle.
Cet aspect de la mission suppose que tous ces documents sont communiqués à l'auditeur légal
préalablement à l'établissement de son rapport ; dans le même esprit de rappel des obligations
de l'entreprise, il peut être judicieux de rappeler dans la lettre de mission cette obligation de
communication préalable des informations (dans un délai suffisant pour permettre à l'auditeur
de réaliser ses travaux de contrôle).

ENCGT - 44 - Mission d’audit


Rapport de conception

ACQUISITION D'UNE FILIALE, PRISE DE PARTICIPATION ET DE CONTROLE


Les textes de Loi disposent que le commissaire aux comptes doit apporter l'information sur
ces données dans son rapport : par référence au rapport de gestion s'il est complet ou de
manière complète à défaut.
D'une manière générale, outre l'information formelle ici évoquée, il convient de rappeler que
la prise de connaissance menée par l'auditeur sur les entités liées à l'entreprise contrôlée, doit
le conduire à identifier tous les liens ou engagements existant à ce titre, de nature à accroître
les conséquences pour celle-ci et les risques associés

II-5-2 Le rapport d’audit

Le rapport de l'auditeur doit exprimer son opinion sur les états financiers pris dans leur
ensemble sur la base des conclusions tirées des éléments probants collectés au cours de la
mission.

STRUCTURE DU RAPPORT
Le rapport comporte :
• Un intitulé,
• Un destinataire,
• Un paragraphe de présentation ou d'introduction identifiant les états financiers et
rappelant les responsabilités respectives de la direction de l'entité et de l'auditeur,
• Un paragraphe décrivant la mission avec référence aux normes applicables et les
diligences mises en œuvre (référence à l'examen par sondage des éléments justifiant
les données contenues dans les états financiers, l'appréciation des principes
comptables suivis, l'appréciation des estimations significatives retenues par la
direction, l'appréciation de la présentation d'ensemble),
• Un paragraphe d'opinion rappelant le référentiel comptable utilisé pour l'établissement
des comptes et exprimant l'opinion de l'auditeur sur l'image fidèle (ou la présentation
sincère) des comptes,
• La date du rapport,
• Le nom et l'adresse de l'auditeur et sa signature.

EXPRESSION DE L'OPINION

ENCGT - 45 - Mission d’audit


Rapport de conception

L'opinion s'exprime sous la forme :


• D'une certification pure et simple,
• D'une certification avec réserve (pour raison de désaccord ou de limitation),
• D'un refus de certifier (pour raison de désaccord important, de restrictions à l'étendue
des travaux ou d'incertitudes multiples).

PARTICULARITÉS À INTRODUIRE DANS LE RAPPORT


• Existence d'observation : la vocation de l'observation est de souligner un point
important et d'attirer l'attention du lecteur en le renvoyant à des parties précises des
états financiers (en particulier de l'ETIC) ; s'agissant de la continuité d'exploitation, la
mention sous forme d'observation est obligatoire ;
• Rapport corrigé : lorsque l'auditeur est amené à corriger son rapport, le nouveau
rapport rédigé doit faire référence aux circonstances ayant conduit à cette refonte ;
• En cas de pluralité d'auditeurs, un seul rapport est émis ;
• Existence d'une réserve ou d'un refus de certifier au titre de l'exercice précédent : la
présentation de données comparatives conduit à rappeler ce fait dans le rapport de
l'exercice en cours

ENCGT - 46 - Mission d’audit

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