Rapport Sur Les Soins Palliatifs
Rapport Sur Les Soins Palliatifs
Rapport Sur Les Soins Palliatifs
RAPPORT A
M. LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
M. LE PREMIER MINISTRE
- PR REGIS AUBRY –
AVRIL 2011
Sommaire
Avant-propos..................................................................................................................... 3
Conclusion ...................................................................................................................... 36
2
Avant-propos
« POLITIQUE DE SANTE, ETHIQUE ET PROJET DE SOCIETE »
Ce rapport constitue le bilan d’étape, à mi- et de leur famille face aux conséquences de
parcours, du Programme national de dévelop- cette maladie potentiellement mortelle, par la
pement des soins palliatifs 2008-2012. Mais il prévention et le soulagement de la souffrance,
se veut également un état des lieux complet ainsi que le traitement de la douleur et des
de la dynamique de développement des soins problèmes physiques, psychologiques et spiri-
palliatifs dans les régions françaises, au plus tuels qui lui sont liés. Contrairement à une idée
près des réalités locales tout en conservant largement répandue, les soins palliatifs ne
une approche nationale et comparative. concernent donc pas seulement les dernières
semaines ni les derniers mois de la vie, et
Les progrès accomplis au cours des trente
peuvent être mis en œuvre simultanément à
dernières années dans le champ de la santé
des soins dits « curatifs ».
permettent de vivre plus longtemps, et – pour
l’immense majorité d’entre nous – dans des Les questions concernant la fin de vie revêtent
conditions globalement plus favorables : aujourd’hui un caractère essentiel, du fait de
l’espérance de vie progresse, et le taux de leur impact non seulement sur la médecine
mortalité décroît considérablement. Comme le elle-même et sur les conséquences de son
soulignait récemment l’INSEE, si les risques progrès, mais aussi sur l’organisation du sys-
de mortalité étaient restés les mêmes qu’en tème de soins et sur les politiques publiques
1980, le nombre total de décès en 2010 aurait de santé de demain.
été supérieur de 120 000 à celui effectivement
Le vieillissement et la grande vulnérabilité des
observé.
personnes gravement malades interrogent en
Mais en rendant incertaines les frontières de la effet l’un de nos fondements républicains : ce-
vie et en repoussant sans cesse celles de la lui de l’altérité, c'est-à-dire du droit de chacun
mort, la médecine moderne a engagé les pro- d’être reconnu comme un homme parmi les
fessionnels de santé, les patients et la société autres, quelle que soit sa fragilité et quel que
toute entière dans un territoire inconnu, consti- soit l’horizon de son existence.
tué de situations et de questions jusqu’alors
Le Programme national de développement des
impensées. En effet, particulièrement efficace
soins palliatifs 2008-2012 incarne une forme
à ralentir ou freiner le développement de ma-
d’action publique qui dépasse le seul champ
ladies qui, sans lui, auraient conduit très vite à
de la santé. Il questionne la société sur les va-
la mort, le progrès médical tend à la fois à ac-
leurs qu’elle veut défendre, qu’il oblige à pen-
croître la complexité des prises en charge et à
ser la place de celui « qui ne produit plus »
redessiner les contours de la vulnérabilité des
dans un contexte économique difficile, à une
personnes malades.
époque où les logiques de l’agir dominent trop
C’est précisément cette nouvelle réalité, mar- souvent le temps de la réflexion éthique.
quée par les limites du savoir autant que par
Car c’est bien là l’objectif d’une politique natio-
celles de la vie humaine, que le développe-
nale de santé: faire du respect des personnes
ment des soins palliatifs doit permettre
un principe irréfragable et rappeler à ceux qui
d’accompagner. Les soins palliatifs introdui-
l’oublieraient l’honneur d’une société qui prend
sent en effet un véritable changement de pa-
soin des plus vulnérables. Bien au-delà de la
radigme : ils n’ont pas pour objectif de com-
compassion, tout simplement par solidarité.
battre les causes de la maladie, mais cher-
chent à améliorer la qualité de vie des patients
Pr Régis AUBRY
3
Des réalités locales contrastées
DEMOGRAPHIE, EPIDEMIOLOGIE, OFFRE DE SOINS
Le poids démographique et la densité des popu- Temps de parcours médian des patients
lations varient fortement d’une région à l’autre : hospitalisés en 2008
en dehors de l’Ile-de-France, région « hors-
normes » à de nombreux points de vue, alors
que les trois régions les plus peuplées (Nord-
Pas-de-Calais, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-
Côte-D’azur) concentrent à elles trois près de 15
millions de français, les trois régions les moins
peuplées (Corse, Limousin et Franche-Comté)
en comptent à peine 2,2 millions.
La part des personnes âgées et le degré de vieil-
lissement de la population apparaissent eux aus-
si très variables d’une région à l’autre. L’indice de
vieillissement, c’est-à-dire le nombre de per-
sonnes de plus de 65 ans pour 100 personnes
de moins de 20 ans, passe ainsi de 47,4 en Ile-
de-France à 112,5 dans le Limousin (cf. carte ci-
dessous). Source : DGOS-DREES (2010)
Le point de vue épidémiologique offre lui aussi
un aperçu saisissant des contrastes interrégio- Dans le Nord-Pas-de-Calais, le taux comparatif de
naux : l’inégalité face à la maladie est frappante. mortalité par cancer est 21% plus élevé que la
moyenne nationale. De la même façon, l’indice
Indice de vieillissement par région en 2009 comparatif de mortalité prématurée (-65 ans) par
(Nombre de pers. de plus de 65 ans pour 100 pers. de moins de 20 ans) maladie vasculaire cérébrale est 39% plus élevé
que la moyenne des autres régions françaises.
Limousin
Corse
De leur côté, les indicateurs relatifs à l’offre de
Auvergne soins témoignent des importantes disparités dans
Poitou-Charentes la réponse apportée aux besoins de santé de la
Bourgogne
Aquitaine population. La densité de médecins généralistes
Languedoc-Roussillon de ville, le taux d’équipement en lits de médecine
PACA
Midi-Pyrénées et de soins de suite, le nombre d’infirmiers libéraux
Centre pour 1000 habitants, la disponibilité des places de
Basse-Normandie
Bretagne SSIAD ou encore le nombre de places d’HAD pour
Lorraine 1000 habitants varient ainsi fortement selon les ré-
Franche-Comté
Champagne-Ardenne gions, voire selon les territoires de santé au sein
Pays de la Loire d’une même région.
Alsace
Rhône-Alpes Associées aux facteurs géographiques (relief, ré-
Haute-Normandie
Picardie seau routier, etc.), ces disparités interrégionales se
Nord-Pas-de-Calais traduisent par une forte variation des temps
Ile-de-France
d’accès à l’offre de soins.
- 20,0 40,0 60,0 80,0 100,0 120,0
4
Un accroissement prévisible des disparités territoriales
PENSER LA DECLINAISON DES POLITIQUES NATIONALES DE SANTE POUR
S’ADAPTER AUX DEFIS REGIONAUX DE DEMAIN
5
Compte tenu de ces contrastes présents et à Les Agences Régionales de Santé (ARS)
venir, et au regard des dynamiques locales
engagées depuis parfois de nombreuses an- Les ARS rassemblent, au niveau régional, les res-
nées, il est apparu nécessaire d’articuler à la sources de l’Etat et de l’Assurance Maladie.
politique nationale de développement des Leur champ de compétence est relativement large: la
soins palliatifs une approche « territorialisée » prévention, la promotion de la santé la veille et la sécu-
Créées pour assurer un pilotage unifié de la rité sanitaires, et enfin l’organisation des professionnels
et des établissements de santé (hôpitaux, cliniques)
santé en région, les ARS doivent en effet être
mais également des structures d’accueil médico-social
les acteurs d’une réelle déclinaison des me- (maisons d’accueil pour les personnes âgées et les
sures du Programme national de développe- personnes handicapées).
ment des soins palliatifs 2008-2012, qui fasse
sens avec les réalités régionales. La stratégie respective de chaque ARS est définie dans
son « Projet Régional de Santé » (PRS), composé :
Les journées régionales organisées dans cha-
1/ D’un plan stratégique, qui définit les priorités régio-
cune des 26 régions françaises de septembre nales et les objectifs généraux,
2009 à novembre 2010 visaient ainsi à donner
l’impulsion et le soutien nécessaires à la cons- 2/ De trois schémas : un schéma régional de préven-
truction de véritables projets régionaux autour tion, un schéma régional de l’offre de soins (SROS) et
de l’accompagnement et des soins palliatifs, un schéma régional de l’offre médico-sociale (SROMS)
et de construire avec les ARS des réponses 3/ De programmes spécifiques; le PRAPS (programme
adaptées aux besoins spécifiques de chaque régional d’accès à la prévention et aux soins, le
région et de chaque territoire, pour aujourd’hui PRGDR (programme régional de gestion du risque), le
et plus encore pour demain. PRIAC (programme interdépartemental d’accom-
pagnement des handicaps et de la perte d’autonomie,
le programme Télémédecine, etc)
Ces journées de travail poursuivaient trois ob-
jectifs principaux :
> Etablir un état des lieux précis du niveau de
développement des soins palliatifs dans Mais au-delà de cette dimension « observa-
chaque région, en s’appuyant à la fois sur les tionnelle », utilement complétée par les don-
systèmes d’information nationaux (SAE, nées de l’Observatoire National de la Fin de
PMSI), sur les données des Agences régio- Vie, les journées organisées dans chaque ré-
nales (suivi des SROS, CPOM, etc.) et sur les gion visaient bien à construire une vision parta-
informations de terrain transmises par les pro- gée entre ARS, Conseils Généraux, Doyens
fessionnels de santé. des facultés de médecine, professionnels de
santé et responsables associatifs.
> Identifier les leviers et les freins à la dyna-
mique de diffusion de la démarche palliative En permettant à ces acteurs de contribuer,
(structuration de l’offre de soins, filière de for- chacun à leur place, à l’état des lieux des soins
mation universitaire, degré de développement palliatifs dans leur région et les rassemblant au-
du « travail en réseau » entre acteurs de san- tour d’axes de développement perçus par tous
té, etc.) comme des priorités au niveau régional, ces
temps d’échange ont permis de faire émerger
> Définir, sur la base de l’état des lieux réalisé
les grandes lignes des futures politiques régio-
et compte tenu des opportunités et des diffi-
nales de santé dans le champ de la fin de vie.
cultés mises en lumière, 4 à 5 priorités régio-
nales pour le développement des soins pallia- Autour d’un problème de santé publique cons-
tifs. truit sur la base de références désormais com-
munes, s’articulent donc des priorités d’action
Cette méthodologie a d’abord et avant tout
d’autant plus pertinentes et légitimes qu’elles
permis de dresser un panorama extrêmement
ont été définies collectivement.
précis de l'offre spécifiquement dédiées aux
soins palliatifs (mettant d’ailleurs en évidence
l’insuffisante fiabilité des enquêtes nationales
conduites par le passé).
6
Une offre de soins graduée
LA FILIERE DE PRISE EN CHARGE EN SOINS PALLIATIFS
L’organisation de l’offre de soins en soins palliatifs est articulée autour d’un principe géné-
ral de gradation des prises en charge. Les soins palliatifs, auxquels l’ensemble des pa-
tients dont l’état le requiert doivent avoir accès (et non pas seulement les patients en
phase terminale), ont ainsi vocation à être organisés dans tous les établissements sani-
taires et médicosociaux, de même qu’à domicile. L’accès à l’une ou l’autre des structures
de soins palliatifs est ensuite déterminé par le degré de complexité de la prise en charge.
Premier niveau, trop souvent oublié, d’une Les Unités de Soins Palliatifs (USP), sont des
prise en charge palliative graduée en fonction unités entièrement consacrées à la prise en
de la complexité des situations rencontrées, charge des patients en soins palliatifs présen-
les services hospitaliers non dédiés aux soins tant les situations les plus complexes. Elles
palliatifs restent confrontés à la plus grande constituent donc un élément essentiel du mail-
partie des décès intervenant en établissement lage de l’offre territoriale et régionale
de santé. Les situations ne présentant pas de puisqu’elles assurent des missions de soins et
difficulté clinique, sociale ou éthique particu- d’accompagnement que ne peuvent pas assu-
lière sont donc prises en charge dans les ser- rer les autres structures. Ces unités sont éga-
vices de médecine ou de SSR « classiques ». lement au centre de l’offre de formation en
Ces prises en charge peuvent bénéficier soins palliatifs, et ont vocation à impulser une
d’une valorisation financière spécifique. dynamique de recherche.
Les Equipes Mobiles de Soins Palliatifs
Dans les services de soins confrontés à des (EMSP) sont implantées dans les établisse-
situations de fin de vie fréquentes et relative- ments de santé afin d’apporter un soutien
ment complexes (pneumologie, hématologie, technique et éthique aux équipes de soins im-
cancérologie, etc.), des Lits Identifiés de Soins pliquées dans la prise en charge d’un patient
Palliatifs (LISP) peuvent être mis en place afin en soins palliatifs. Elles ne réalisent donc pas
de développer, de renforcer puis de diffuser d’actes de soins, mais interviennent en appui
des compétences spécifiques à l’accom- des équipes médicales et soignantes qui ac-
pagnement de la fin de vie au sein des établis- compagnement les patients.
sements.
Ces quatre composantes de l’offre de prise en
charge en soins palliatifs ne structurent toute-
Le référentiel national d’organisation des fois que la filière hospitalière.
soins palliatifs (2008)
Dans les établissements médicosociaux, et no-
L’organisation des soins palliatifs a fait l’objet d’une cir- tamment dans les établissements d’héberge-
culaire de la Direction de l’Hospitalisation et de ment pour personnes âgées dépendantes
l’Organisation des Soins (DHOS, actuelle « DGOS ») du 25 (EHPAD), la prise en charge des personnes en
mars 2008. Les référentiels relatifs aux équipes mobiles
fin de vie est réalisée par l’équipe de soins de
de soins palliatifs, aux lits identifiés de soins palliatifs,
aux unités de soins palliatifs, aux soins palliatifs en Hos- l’établissement, avec, le cas échéant, l’appui
pitalisation à Domicile et enfin à l’intervention des béné- d’une équipe mobile de soins palliatifs ou d’un
voles d’accompagnement sont annexés à cette circulaire. réseau de santé en soins palliatifs.
Le référentiel d’organisation des réseaux de santé en
soins palliatifs est, lui, annexé à la circulaire A domicile, les patients sont accompagnés par
N°DHOS/02/03/CNAMTS/100 du 25 mars 2008. leur médecin traitant et par des professionnels
Deux principes apparaissent structurants : la gradation de de santé libéraux (infirmiers, kinés, etc.), par-
l’offre en fonction de la complexité des situations d’une fois coordonnés par un réseau de santé. En
part, et l’objectif de diffusion de la démarche palliative cas d’ « hospitalisation à domicile », l’équipe
au sein des services hospitaliers comme aux domiciles. de soins de l’HAD peut prendre le relais.
7
Les unités de soins palliatifs
UNE OFFRE DE SOINS QUI COUVRE DESORMAIS L’ENSEMBLE DU TERRITOIRE
Conçues pour prendre en charge les situations les plus complexes, les Unités de Soins Pal-
liatifs, sont aujourd’hui présentes dans chacune des régions françaises et dans tous les
C.H.U, ceci malgré des disparités persistantes. Cette évolution très positive (et indispen-
sable) de l’offre spécifiquement dédiée à la prise en charge des personnes en fin de vie doit
désormais s’accompagner du développement d’unités plus proches du domicile des pa-
tients, et permettant l’accueil des personnes atteintes de maladies graves au long cours.
L’ensemble des régions dispose désormais coexistence de deux USP très proches, ou en-
d’au moins une unité de soins palliatifs (USP), core à Nice où l’USP et l’EMSP sont situées sur
portant leur nombre à 107, pour un total de deux sites géographiques distincts et rattachées
1176 lits. à 2 pôles différents. Ce net renforcement de
l’offre de soins palliatifs dans les CHU n’est pas
Ces unités se trouvent pour l’essentiel dans le
sans opportunités pour l’accroissement des
secteur « Médecine, Chirurgie, Obstétrique »
connaissances dans le champ de la fin de vie:
(MCO), mais certaines régions comptent des
un effet, ces USP ont vocation à piloter la forma-
USP en soins de suite et de réadaptation [voir
tion universitaire en soins palliatifs et à animer
encadré ci-dessous]
une dynamique de recherche au niveau régio-
Si l’évolution globale du nombre d’USP depuis nal, en lien avec les U.R.C, les D.I.R.C mais
2008 apparaît en définitive assez faible au re- aussi l’Observatoire national de la fin de vie. Il
gard des objectifs du Programme (+20 USP en apparaît de plus en plus nécessaire, au regard
trois ans), cette réalité « statistique » ne cor- de l’importance du temps consacré par les pro-
respond que très partiellement à la réalité « de fessionnels de ces USP aux activités de forma-
terrain ». En effet, tandis que certaines struc- tion universitaire et de recherche, d’envisager
tures ayant eu antérieurement le statut d’USP l’octroi ciblé de moyens spécifiques pour les
(Parthenay, Châteauneuf, Guéméné-sur- USP des CHU (sous forme de MIG).
Scorff, etc.) étaient reclassées en LISP du fait
Toutefois, si l’importance du rôle de « recours
de leur non-conformité au référentiel national,
régional » que jouent les USP implantées dans
et que d’autres (Limeil-Breyanne, Magny en
les CHU est indéniable, la nécessité d’unités de
Vexin) étaient fermées du fait des recomposi-
« proximité » apparaît de plus en plus claire-
tions hospitalières, de nombreuses USP ont vu
ment : d’une part parce que les patients les plus
le jour dans les établissements hospitaliers.
lourds ne se déplacent pas, et d’autre part parce
A la notable (et dommageable) exception de que l’implantation des USP dans les CHU induit,
Rennes, tous les CHU disposent ainsi désor- de façon symétrique, des inégalités inter- et in-
mais d’une unité de soins palliatifs : depuis frarégionales (de nombreux départements n’ont
2008, les CHU-R de Poitiers, Strasbourg, pas d’USP).
Nîmes, Reims, ou encore Amiens ont créé une
USP afin de permettre la prise en charge des
patients présentant les situations les plus Les Unités de Soins Palliatifs en SSR
complexes.
Quelques situations originales sont suscep- La multiplication des prises en charges au long
tibles de servir de modèles. A Caen, par cours pour des personnes atteintes de patholo-
gies chroniques ou chronicisées extrêmement
exemple, le choix a été fait d’une USP com-
complexes d’un point de vue clinique ou éthique,
mune au CHU, au CLCC et à un établissement justifie l’existence d’USP en « soins de suite et
privé à but non-lucratif. Plusieurs recomposi- de réadaptation » (SSR). L’exemple des patients
tions sont par ailleurs à l’œuvre afin de remé- atteints de tumeurs cérébrales, de scléroses en
dier à des héritages de l’histoire peu plaques évoluées ou encore d’une maladie de
cohérents: ainsi en est-il à Montpellier de la Parkinson à un stade avancé en est l’illustration
la plus parlante.
8
Répartition des Unités de Soins Palliatifs par région en 2010
La répartition du nombre d’USP par région reste Les échanges menés en région ont fait émerger
relativement inégale, deux tiers des unités étant la nécessité, à terme, de créer des USP « de
concentrées dans 5 des 26 régions françaises proximité », en tenant compte de la taille des éta-
(PACA, Rhône-Alpes, Bretagne, Nord-pas-de- blissements et du nombre de décès, de la confi-
Calais et Ile-de-France). guration géographique et de la distance par rap-
port à une autre USP, ceci afin de rendre effectif
Ces mêmes régions comptent, à elles-seules,
l’accès des patients les plus lourds à l’offre de
71% des lits d’USP, alors qu’elles ne représen-
soins que représentent les USP.
tent que 48% de la population et ne comptabili-
sent que 42% du total des décès annuels. Indi- Outre la création d’unités nouvelles, il est indis-
cateur certes imparfait mais révélateur tout de pensable de repositionner rapidement certaines
même de grandes tendances, le taux USP sur les prises en charge qu’elles ont voca-
d’équipement en soins palliatifs varie de 0,4 à tion à assurer, c'est-à-dire complexes. Plusieurs
8,2 lits d’USP pour 100 000 habitants. unités ne répondent aujourd’hui pas aux missions
qui leurs sont confiées, privant les personnes
Les régions Pays-de-la-Loire, Basse et Haute
dont l’état de santé le requiert réellement d’une
Normandies, Poitou-Charentes, Centre et Bour-
prise en charge adaptée. Il existe également des
gogne apparaissent manifestement sous-
structures dénommées « USP » (et financées
dotées. L’existence d’une seule USP dans cer-
comme telles) qui correspondent en réalité à des
taines de ces régions (Tours et Dijon) ne permet
regroupements de LISP.
pas de répondre aux besoins de santé de la po-
pulation, d’autant qu’elles sont géographique- Enfin, le niveau des ressources humaines dispo-
ment excentrées. nible dans les USP apparaît tout à fait en deçà de
celui prévu par le référentiel national annexé à la
A l’échelle infrarégionale, certains territoires de
circulaire du 25 mars 2008. Dans de nombreuses
régions globalement bien dotées se trouvent re-
unités, le déficit de personnels ne permet pas de
lativement isolés (Seine-et-Marne, Côtes
mener les missions d’une USP.
d’Armor, Dordogne, Isère,…)
9
Lits identifiés de soins palliatifs (LISP)
DIFFUSION DE LA DEMARCHE PALLIATIVE : EVALUER L’IMPACT DES LISP
Les lits identifiés de soins palliatifs, implantés dans des services de soins hospitaliers, doivent faci-
liter l’intégration progressive de la démarche des soins palliatifs dans la pratique des professionnels
de santé impliqués dans les différentes spécialités médicales. On en compte aujourd’hui 4800, soit
2000 de plus qu’au début du Programme. Cette offre, qui permet de maintenir les patients dans les
services dans lesquels ils sont suivis, est toutefois inégalement répartie sur le territoire. Son béné-
fice pour l’amélioration de la qualité des prises en charge doit maintenant être démontré.
> Des « lits identifiés » pour faciliter Deux types de personnes sont donc concer-
l’intégration de la démarche palliative nées par une prise en charge en lit identifié :
Le principal objectif du programme national de > Les malades dont l’état de santé requiert la
développement des soins palliatifs 2008-2012 mise en place d’une stratégie de soins pallia-
est d’aboutir à une démarche palliative inté- tive, et qui sont hospitalisés dans le service au
grée à la pratique de soin de l’ensemble des sein duquel des lits de soins palliatifs sont
professionnels de santé. identifiés
Cependant, les possibilités ouvertes par le > Les malades extérieurs au service, mais dont
mouvement d’accélération des progrès de la la situation clinique, sociale ou éthique rend
médecine ont, paradoxalement, contribué à nécessaire le recours à un degré d’expertise
« densifier la complexité » : le maintien en vie supérieur d’une part, et/ou un « temps de ré-
(ou en survie) de personnes rendues extrê- pit » afin de poursuivre, ensuite, la prise en
mement vulnérables par la maladie ou par la charge à domicile ou en établissement.
perte d’autonomie rend de plus en plus néces-
saire le recours à des compétences « ex- Les services dans lesquels sont implantés des
pertes » en termes de soulagement de la dou- LISP doivent pouvoir bénéficier de l’appui
leur, de maîtrise des symptômes et d’une équipe mobile de soins palliatifs (EMSP),
d’apaisement des souffrances. par le biais d’une convention.
Les établissements disposant de LISP doivent
C’est à cet objectif de renforcement ciblé des pouvoir mettre des chambres individuelles à la
compétences des médecins et des soignants disposition des patients concernés, et disposer
intervenant dans les services fréquemment d’un lit d’appoint pour les proches.
confrontés à la fin de vie, que doivent répondre
les lits identifiés de soins palliatifs (LISP).
Les « référents en soins palliatifs »
Ce dispositif, propre au paysage sanitaire
français, existe depuis 2004 et repose désor- Un service dans lequel des lits de soins palliatifs
mais sur le référentiel national annexé à la cir- ont été identifiés doit désigner au moins un réfé-
culaire du 25 mars 2008 relative à rent médical et un référent soignant, tous deux
l’organisation des soins palliatifs. Il s’agit de lits inscrits dans une démarche de formation appro-
situés dans des services confrontés à des si- fondie en soins palliatifs (DU/DIU ou DESC). Ces
tuations de fin de vie et/ou de décès mais dont référents doivent avoir acquis une expérience cli-
l’activité n’est pas exclusivement consacrée nique au sein d’une EMSP ou d’une USP.
aux soins palliatifs. Ces lits, qui font l’objet
Ces « référents en soins palliatifs » ont un rôle pri-
d’une procédure de « reconnaissance contrac-
vilégié de coordination de la prise en charge des
tuelle » par l’Agence Régionale de Santé via le patients en fin de vie au sein du service. Ils doi-
CPOM de l’établissement, sont financés selon vent notamment, par compagnonnage, chercher à
des modalités particulièrement avantageuses renforcer les compétences en soins palliatifs des
(GHS spécifique en MCO, DAF supplémen- autre professionnels du service. A cette fin, ils
taire en SSR), qui doivent leur permettre de sont en lien régulier avec une équipe mobile de
bénéficier d’un renfort de personnel pour aider soins palliatifs.
à la prise en charge des patients en fin de vie.
10
> 4800 lits identifiés de soins palliatifs d’équipement est à mettre en regard du choix
réalisé par l’ARH de ne pas développer les ré-
En 2010, on compte 4800 lits identifiés de
seaux de santé en soins palliatifs, mais au con-
soins palliatifs, répartis sur l’ensemble du terri-
traire de développer l’offre de proximité.
toire. La très grande majorité (70%) sont en
MCO. Après une phase de forte croissance du
nombre de LISP (près de 2000 lits ont été
identifiés entre 2007 et 2009), le second se- Taux d’équipement en LISP par région
mestre de l’année 2010 correspond à une
phase de stabilisation. Franche-Comté
PACA
D’une part parce que dans la plupart des ré- Aquitaine
Ile-de-France
gions, l’objectif de création de LISP dans les Rhône-Alpes
établissements enregistrant plus de 200 décès Bretagne
chaque année est atteint, voire dépassé. Bourgogne
Auvergne
D’autre part, et peut-être surtout, parce qu’il Haute Normandie
Nord pas de calais
devient indispensable – avant d’envisager la Basse-Normandie
poursuite du renforcement de ce dispositif – Languedoc-Roussillon
d’en évaluer les effets. Poitou-Charentes
Picardie
Pays de la Loire
> D’importantes disparités interrégionales Centre
Lorraine
Dans plusieurs régions, les Schémas Régio- Midi-Pyrénées
Champagne-Ardenne
naux d’Organisation Sanitaire (SROS) ont fixé Alsace
un objectif de 5 lits identifiés pour 100 000 ha- Corse
bitants. Or si l’on compare les différentes situa- Limousin
tions régionales, ce taux varie entre 4,6 en 0 5 10 15 20
Franche-Comté et 17,6 dans le Limousin. Nombre de LISP pour 1000 décès
Dans cette dernière région, le très fort taux
Nombre de LISP pour 100 000 Hab.
11
> Le difficile suivi de l’activité en LISP A priori, cette difficulté sera levée en 2011 : les
soins palliatifs deviendront une « co-morbidité
Il existe aujourd’hui une réelle difficulté à éva-
associée » (CMA), permettant ainsi de valori-
luer le nombre de patients pris en charge en
ser en niveau 3 le Groupe Homogène de Ma-
soins palliatifs. Cette difficulté est particulière-
lade (GHM) codé à l’issue du séjour. Il faudra
ment préjudiciable pour les LISP : les règles ac-
toutefois être vigilant pour que cette CMA ne
tuelles de « codage » de la V11 de la T2A
soit pas qu’un effet d’aubaine financière et
n’assurent plus la visibilité effective de l’activité
qu’elle traduise réellement le déploiement
de soins palliatifs dans un établissement, occa-
d’une démarche palliative.
sionnant une diminution d’activité de près de
40% dans certains hôpitaux. > Une activité qui génère d’importantes
ressources… mais peu de renforts de per-
En effet, tandis que, dans le cadre de la V10, le
sonnels.
« diagnostic principal » était le diagnostic ayant
suscité l’effort de soins le plus important (ren- Toutes les rencontres régionales ont mis en
dant possible le codage d’un diagnostic apparu évidence un paradoxe peu défendable : alors
au cours du séjour), les règles de codage que les LISP génèrent d’importantes res-
mises en place en mars 2009 ont profondément sources pour les établissements (300 millions
modifié la situation : le diagnostic principal doit d’euros au titre de la T2A en 2009), aucun ren-
désormais correspondre au séjour d’entrée du fort significatif de personnel soignant n’est
patient. Or l’identification, dans les services de constaté dans les services de soins.
MCO, d’une situation nécessitant des soins
> Un insuffisant développement en SSR
palliatifs se fait le plus souvent au décours d’un
séjour, du fait par exemple d’une évolution dé- L’identification de lits de soins palliatifs dans
favorable de la maladie, et non au moment de les services de SSR vise à répondre au besoin
l’admission du patient. de lits d’hospitalisation en aval des USP ou
des services de MCO à forte technicité. Il s’agit
également de permettre le développement de
« lits de répit » dans le cadre d’un maintien à
Répartition des LISP par région en 2010 domicile ou en EHPAD: la lourdeur de la
Nombre Dont LISP charge en soins et le niveau de dépendance
Région
total de LISP en SSR fonctionnelle et cognitive des personnes sont
Alsace 251 96 en effet les deux raisons qui motivent un pas-
Aquitaine 165 51 sage en SSR. Les champs de la gérontologie,
Auvergne 98 22 mais aussi de la cancérologie et des maladies
Basse-Normandie 120 3 neurologiques dégénératives (SLA, SEP, Par-
Bourgogne 115 0 kinson, etc.) sont particulièrement concernés.
Bretagne 202 46
A la fin de l’année 2005, on comptait seule-
Centre 272 55
ment 400 lits de soins palliatifs identifiés dans
Champagne-Ardennes 165 15
des services de SSR, sur un total de 90 000
Corse 41 4
lits (dont 60 000 lits de soins de suite).
Franche-Comté 53 8
L’objectif du programme est de multiplier ce
Haute Normandie 140 32
nombre par quatre, autrement dit de créer
Ile-de-France 581 50
1200 lits supplémentaires d’ici à 2012.
Languedoc-Roussillon 231 60
Limousin 131 37 Or au 31 décembre 2010 on ne compte que
Lorraine 267 114 1164 LISP en SSR. Les créations ne sont donc
Midi-Pyrénées 337 100 pas à la hauteur de l’objectif fixé, et surtout des
Nord pas de calais 331 130 financements octroyés : 14 millions d’euros ont
Pays de la Loire 356 144 été alloués aux agences régionales depuis
Picardie 198 69 2007, sous la forme de crédits DAF (dotation
Poitou-Charentes 157 25 annuelle de fonctionnement) ciblés. A titre
PACA 232 68 d’exemple, l’Ile-de-France a reçu un total de
Rhône-Alpes 383 52 2,5 millions d’euros sur trois ans afin de per-
mettre la création de LISP en SSR … et n’en
compte en 2010 que 48.
12
Total des montants facturés à l’assurance-maladie dans le cadre du GHS « LISP »
80 €
Millions
70 €
60 €
50 €
40 €
30 €
20 € Montant facturé en 2008
10 € Montant facturé en 2009
- €
13
Les équipes mobiles de soins palliatifs (EMSP)
DES RESSOURCES TRANSVERSALES
Levier essentiel pour la diffusion de la démarche palliative et son intégration dans la pratique
de l’ensemble des professionnels de santé concernés par la fin de vie, les équipes mobiles
de soins palliatifs ont connu un essor important au cours de trois dernières années. Si le
maillage territorial apparaît relativement homogène d’une région à une autre, et si le nombre
d’équipes semble aujourd’hui satisfaisant, la nécessité d’une interface renforcée avec les
établissements médicosociaux implique le maintien d’un niveau de financement important.
> Un dispositif à la hauteur des enjeux des > Les fondements de la démarche palliative
progrès de la médecine
Le « guide de bonne pratique d’une démarche
Les enjeux de l’action des équipes mobiles de palliative » publié par la DHOS en 2004 reprend
soins palliatifs sont à la hauteur des consé- les principales composantes de la démarche
quences des progrès scientifiques réalisés ces palliative :
cinquante dernières années dans le champ de 1. Une évaluation globale des besoins du patient
la santé. 2. La mise en œuvre d’un projet personnalisé de
Particulièrement efficace à ralentir ou freiner le prise en charge du patient et de ses proches
développement de maladies qui, sans elle, au- 3. La mise en place de réunions pluri-
professionnelles de concertation et de décision
raient conduit très vite à la mort, la médecine
4. Le soutien des soignants, en particulier en situa-
moderne génère de façon presque symétrique tion de crise
de la chronicité. 5. La réalisation de formations multidisciplinaires et
La démarche palliative, véhiculée au sein des pluri-professionnelles au sein des unités de soins
établissements par les équipes mobiles de
soins palliatifs (EMSP), doit précisément per- Le référentiel national des EMSP
mettre d’accompagner des équipes de soins
de plus en plus souvent confrontées à des dé- Un référentiel national d’organisation des soins re-
cisions complexes et à des prises en charge latif aux équipes mobiles de soins palliatifs a été
particulièrement délicates d’un point de vue élaboré en 2008 [circulaire N°DHOS/02/2008/99 du 25 mars 2008,
annexe 2]
éthique.
Ce référentiel précise les missions, les modalités
Les équipes mobiles contribuent également d’intervention et les moyens de fonctionnement de
(grâce à leurs interventions dans les services ces équipes. S’il ne constitue pas une norme oppo-
de soins mais également grâce aux actions de sable aux Agences Régionales de Santé ni aux éta-
formation qu’elles réalisent) à l’appropriation blissements, il indique les éléments indispensables
par les professionnels de santé des disposi- pour mener à bien la mission « d’acculturation » à
tions de la loi dite Leonetti. la démarche palliative confiée aux équipes mobiles.
14
> Une répartition globalement homogène, mobiles de soins palliatifs est particulièrement
malgré certaines disparités important en Pays-de-la-Loire, Lorraine, Midi-
Pyrénées, Picardie, Basse-Normandie et
En 2010, 353 équipes mobiles de soins pallia- Franche-Comté, c'est-à-dire dans les régions à
tifs sont financées au titre des Missions dominante rurale ou semi-urbaine disposant par
d’Intérêt Général (MIG) pour assurer un rôle ailleurs (à l’exception de la Lorraine) d’une offre
de conseil, d’appui et de soutien aux person- de lits d’USP et de LISP assez faible.
nels des unités de soins et des établissements De leur côté, des régions telles que la Bretagne
médicosociaux, contre 320 en 2007. ou le Limousin apparaissent sensiblement sous
Si cette évolution peut paraître faible au regard dotées en EMSP, mais disposent par ailleurs
des financements alloués (19 millions d’euros d’une offre de prise en charge importante en
sur trois ans), elle doit être mise en miroir d’un USP et/ou en lits identifiés.
mouvement important de recomposition des En revanche, l’Aquitaine et la Haute-Normandie
équipes existantes : dans certaines régions montrent, outre un taux d’équipement en USP et
comme la Franche-Comté, certaines très pe- en LISP inférieur à la moyenne nationale, un
tites équipes ne disposant pas de la masse cri- nombre d’équipes mobiles qui, rapporté au
tique pour mener un travail à la hauteur de nombre de décès en établissement de santé,
leurs missions ont fusionné entre elles afin est lui aussi en deçà de la moyenne (1 EMSP
d’élargir leur périmètre d’intervention. pour 1250 décès hospitaliers en moyenne en
La répartition interrégionale et le maillage terri- Aquitaine, contre 890 en France). Les critères
torial de proximité apparaissent, globalement, démographiques ne sont toutefois pas les seuls
satisfaisants, malgré des disparités évidentes. à prendre en compte : épidémiologie, géogra-
Rapporté au nombre de décès survenant en phie des établissements, qualité du réseau rou-
établissements de santé, le nombre d’équipes tier,…
16
17
Soins palliatifs à domicile
L’AIDE AU MAINTIEN A DOMICILE DES PERSONNES EN FIN DE VIE
Si le domicile n’a pas fait l’objet d’une mesure spécifique dans le cadre du programme, la
prise en charge à leur domicile des personnes en fin de vie constitue une préoccupation des
acteurs de terrain et relève d’une obligation d’ordre éthique. Elle est présente dans la décli-
naison de nombreuses mesures du plan.
19
Les établissements médicosociaux
UN ENJEU POUR LE DEPLOIEMENT DE LA DEMARCHE PALLIATIVE
Pour répondre aux enjeux du vieillissement et de la prévalence croissante des maladies chro-
niques invalidantes, et face à la complexification grandissante des situations de fin de vie, il est in-
dispensable d’étendre la dynamique de diffusion de la démarche palliative aux établissements et
services médicosociaux, dans le champ du grand âge comme dans celui du handicap. L’objectif
est simple : permettre le maintien dans leur lieu de vie des personnes dépendantes en fin de vie,
en favorisant notamment l’intervention des EMSP dans les établissements.
Historiquement concentré dans les éta- Indice de vieillissement et répartition des décès
blissements de santé, en France comme en maison de retraite chez les 75 ans et plus
dans les autres pays d’Europe (à la notable
exception des Pays-Bas), le développement
des soins palliatifs a, depuis le milieu des an-
nées 1990, connu un réel essor dans le sec-
teur ambulatoire. Répondant au souhait des
personnes malades de « finir leur vie chez
elles », le renforcement des dispositifs de
prise en charge et d’accompagnement à do-
micile, s’il reste encore largement insuffisant,
constitue une avancée indéniable.
Toutefois, la prise en charge à leur « domi-
cile » des personnes en fin de vie n’a jusqu’à
présent été entendue qu’au sens du domicile
résidentiel, qu’il s’agisse d’une maison ou
d’un appartement, excluant de fait les établis-
sements d’hébergement pour personnes Source : INSEE / DREES / INSERM.
IV : Nombre de pers. de plus de 65 ans pour 100 pers. de moins de 20 ans
âgées ou handicapées du périmètre ciblé par
les programmes nationaux successifs, alors
même qu’ils constituent de véritables lieux de
vie pour leurs résidents. Part des 75 ans et plus dans la population
Les établissements d’hébergement pour per- totale en 2040 (projections INSEE)
sonnes âgées (EHPA) accueillent environ
660 000 personnes et enregistrent, chaque
année, un peu plus de 100 000 décès, dont
90 000 surviennent au sein d’un établisse-
ment ayant signé une convention tripartite
(EHPAD).
Toutefois, 16% des sorties définitives de ces
établissement correspondent à des décès
lors d’une hospitalisation, soit 36 000 per-
sonnes âgées.
Autrement dit, près d’un quart des décès en-
registrés chaque année en France (140 000)
surviennent dans des structures d’accueil et
d’hébergement au sein desquelles le déve-
loppement des soins palliatifs est encore bal- Source : INSEE, projections OMPHALE – scénario central.
butiant.
20
Ces constats sont à l’origine d’un ajustement L’objectif est bien de permettre à toutes les per-
sensible des orientations du Programme 2008- sonnes, quelle que soit la cause de leur perte
2012, et invitent à engager un travail de fond d’autonomie, quel que soit leur âge et quel que
dans le champ de la dépendance. soit leur niveau de ressources, de bénéficier
d’une prise en charge et d’un accompagnement
Quelle prise en charge et quel accompagne-
de fin de vie au sein même de l’établissement
ment doit-on organiser autour des personnes
dans lequel elles sont hébergées.
dont l’état de santé n’est pas troublé par une
affection pathologique, mais que le grand âge Pour cela, la diffusion de la « culture pallia-
ou l’incapacité rendent particulièrement fragiles tive », c'est-à-dire d’un certain nombre de com-
et vulnérables ? Comment assurer le déploie- pétences cliniques et de repères éthiques, sera
ment de la démarche palliative dans les éta- assurée par l’intervention des équipes d’appui
blissements et au domicile dans un contexte de et de soutien que constituent les EMSP et les
maîtrise des dépenses départementales réseaux de santé en soins palliatifs, mais éga-
d’action sociale ? Comment évaluer, dans le lement – le plus souvent – les équipes mobiles
cadre des plans d’aide médicosociaux, les be- de gériatrie.
soins liés à la difficile confrontation des per-
L’intervention des EMSP au sein des EHPAD
sonnes dépendantes à leur propre finitude?
fait ainsi l’objet d’une instruction du 15 juillet
Ces questions fondamentales devront faire 2010 élaborée conjointement par la DGOS et la
l’objet d’une réflexion approfondie au cours des DGCS, à laquelle a été annexée une conven-
travaux sur le « cinquième risque », sous peine tion-type, qui devrait faciliter la formalisation des
de voir la qualité des prises en charge médico- relations entre équipes mobiles et EHPAD.
sociales décroitre à mesure que les besoins
A cet égard, et compte-tenu des nombreuses
augmentent.
interrogations que cette convention-type sus-
Dans une société où la dépendance est cite, il paraît évident que, dans les territoires où
d’abord et avant tout présentée comme géné- les relations entre réseaux de santé et EHPAD
ratrice d’une « dépense » que les contraintes font déjà leur preuve, la convention a vocation à
économiques pourraient rapidement faire appa- être adaptée aux réseaux afin d’appuyer les dy-
raître comme injustifiée, l’extension du do- namiques locales existantes : il est impensable
maine des vulnérabilités ne semble pouvoir de briser des collaborations fructueuses pour
être endiguée qu’au prix de l’exclusion de ceux les remplacer artificiellement au nom d’une
de nos concitoyens qui « coûtent le plus cher ». norme ou d’une règlementation uniforme.
Il est donc nécessaire de rappeler sans ambi-
Toutefois, l’appui de ces équipes-ressources ne
guïté la double exigence démocratique qui
saurait être pleinement efficace sans person-
fonde notre système de santé : celle du respect
nels formés à la démarche palliative, notam-
des personnes, et celle de l’équité.
ment la nuit : les EHPAD disposaient en
moyenne, en 2007, de 1,3 aides-soignants et
MobiQual « soins palliatifs » 0,25 infirmier la nuit. Or une étude pilotée ré-
cemment par la DGCS et la CNSA a montré
Elaboré par la Société Française de Gériatrie et une corrélation entre la présence d’une infir-
de Gérontologie (SFGG) et la Société Française mière la nuit et le taux d’hospitalisation. Une
d’Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP) expérimentation est donc actuellement en cours
dans le cadre du programme MobiQual, l’outil de dans le cadre du Programme, afin de comparer
formation « Soins Palliatifs » s’adresse aux pro- des établissements disposant d’infirmiers de
fessionnels des équipes mobiles de soins palliatifs
nuit, des établissements mettant en place une
ainsi qu’aux infirmiers référents et aux médecins
coordinateurs des EHPAD. Cette initiative vise à
astreinte opérationnelle et des établissements
diffuser les connaissances en matière de soins ne disposant d’aucun temps d’infirmier de nuit.
palliatifs et d’accompagnement de la fin de vie, à Ces actions, conduites par la DGCS et la
appuyer la démarche qualité dans les établisse- CNSA, participent à la dynamique d’ouverture
ments.
vers le secteur médicosocial, indispensable au
S’il ne constitue à l’évidence qu’un outil, dont regard du vieillissement et de la prévalence
l’efficacité dépend de l’utilisation qui en est faite, il croissante des maladies chroniques invali-
faut saluer la qualité et la richesse de son conte-
dantes, auxquels le monde hospitalier ne sau-
nu, et la rigueur avec laquelle son déploiement en
région est suivi et évalué. rait répondre seul.
21
Interfaces, coopérations et coordination des soins
D’UNE POLITIQUE DES RESEAUX A UNE POLITIQUE DU TRAVAIL EN RESEAU
Nés à la fin des années quatre-vingt pour faciliter la prise en charge des personnes infectées
par le VIH, les « réseaux » se sont depuis développés dans de nombreux champs de la santé
(gérontologie, oncologie, diabète, soins palliatifs, etc.). Toutefois, la territorialisation renforcée
du système de santé et la montée en charge de nouveaux dispositifs de coordination des par-
cours de soins invitent à passer d’une « politique des réseaux de santé» à une « politique du
travail en réseau ».
23
> Réseaux de santé ou réseaux de soins ? > Une évolution vers une logique de
coordination pluri-thématique
Dans certaines zones géographiques à la dé-
mographie médicale et infirmière particulière- Dans plusieurs régions, les réseaux de santé se
ment faible, les « réseaux de santé » assurent sont progressivement orientés vers une fonction
une mission d’offreur de soins (se transformant de coordination territoriale pluri-thématique,
de fait en « réseaux de soins »), ceci malgré rapprochant les soins palliatifs, la douleur, la gé-
les termes du référentiel national qui prévoit rontologie ou encore les soins de support en
que « l’équipe de coordination du réseau ne se cancérologie.
substitue en aucun cas aux professionnels de
Le réseau de santé du Bessin, en Basse Nor-
proximité autour du patient ». Ce glissement
mandie, constitue une expérience réussie de
n’est pas sans créer, dans certains territoires,
cette idée de coordination territoriale de santé,
des tensions avec les structures d’HAD qui se
assez proche dans ses finalités de certains
mettent en place.
pôles de santé. D’autres initiatives locales méri-
tent également d’être citées : le réseau de santé
> L’évaluation des réseaux
des Hautes-Pyrénées, la « plateforme de coor-
S’il reste très difficile de comparer, d’une ré- dination territoriale pour le retour et le maintien
gion à une autre, l’activité et la composition à domicile » de Voiron en Isère (Rhône-Alpes),
des réseaux, leur évaluation est une priorité. ou encore le réseau territorial polyvalent de
Il ne s’agit pas tant de connaître le « nombre proximité de Corse Sud. De nombreuses ré-
de patients pris en charge dans l’année » (la gions avaient, lors des journées organisées
file active n’est pas un indicateur pertinent entre septembre 2009 et novembre 2010,
pour rendre compte de l’activité des réseaux), amorcé cette évolution. Le Nord-Pas-de-Calais,
que d’évaluer la « plus-value » qu’ils apportent la Franche-Comté, la région PACA (réseaux des
en termes de fluidité des parcours de soins, de Bouches du Rhône et du Var) sont de celles-ci.
continuité des soins, de transmission de Il est important de souligner le rôle très actif des
l’information, d’accompagnement des profes- réseaux de santé en soins palliatifs dans le dé-
sionnels de santé, ou encore d’accès aux ser- ploiement de la démarche palliative dans les
vices spécialisés en soins palliatifs. établissements médicosociaux en Nord-Pas-de-
En Languedoc-Roussillon, les réseaux de san- Calais et en Ile-de-France.
té en soins palliatifs ont fait l’objet d’une éva-
> D’une « politique des réseaux » à une « po-
luation régionalisée réalisée par un organisme
litique du travail en réseau »
externe. En PACA, une évaluation a d’ores et
déjà été menée sur quatre des huit réseaux de Depuis 2009, en l’absence d’une politique na-
santé en soins palliatifs de la région. tionale des réseaux clairement énoncée, cer-
taines régions ont désinvesti la question du
« travail en réseau » et de graves difficultés de
Une coordination territoriale innovante gestion et d’organisation ont marqué la vie de
certains réseaux (en Bourgogne, en Alsace, en
dans les Bouches-du-Rhône (PACA)
Haute-Normandie, en Midi-Pyrénées, etc.).
Un projet innovant a été mis en place début 2010 C’est en définitive moins la dimension structu-
dans les Bouches-du-Rhône afin d’améliorer les in- relle que la dimension organisationnelle qui doit
terfaces entre acteurs de santé impliqués dans la guider l’action des ARS et des acteurs de san-
prise en charge des patients en fin de vie. té : autrement dit, il faut passer d’une « politique
Pilotées par une « coordination départementale » des réseaux » à une « politique du travail en ré-
dotée d’un numéro d’appel unique, quatre équipes seau », en développant la fonction de coordina-
mobiles de soins palliatifs extrahospitalières cofi- tion dans le champ de la santé.
nancées MIG/FIQCS interviennent de façon continue
à l’hôpital et en ville. Si « ce qui marche » doit évidemment être
poursuivi (y compris sous des formes ajustées),
Grâce à une dérogation, un financement FIQCS a les territoires au sein desquels le travail en ré-
permis la mise en place d’une astreinte télépho- seau apparaît plus difficile devront mettre en
nique opérationnelle 7j./7 et 24h/24.
place des interfaces renouvelées entre les diffé-
rentes offres existantes, en s’appuyant lorsque
c’est possible sur les maisons/pôles de santé
pluridisciplinaires.
24
La prise en charge des enfants en fin de vie
UNE PROBLEMATIQUE AU CŒUR DU DEVELOPPEMENT DES SOINS PALLIATIFS
La mesure n°4 du programme national de dé- l’espérance de (sur-) vie a été multipliée par
veloppement des soins palliatifs 2008-2012 fait trois en vingt ans, nécessitant de repenser la
de l’organisation de la prise en charge des en- qualité des vies ainsi prolongées.
fants et adolescents en fin de vie une priorité.
La mise en place d’un DIU « Douleurs aiguës,
Si la question de la douleur de l’enfant, long- chroniques et soins palliatifs pédiatriques », la
temps occultée, semble aujourd’hui mieux rédaction de recommandations européennes
prise en compte, les questions d’ordre éthique de bonnes pratiques en soins palliatifs pédia-
affluent massivement dans le champ de la pé- triques (IMPaCCT, 2008), la publication, sous
diatrie. En réanimation néonatale en particu- la direction du Pr Pierre Bétrémieux, d’un ou-
lier, alors qu’il est possible aujourd’hui de vrage collectif intitulé « Soins palliatifs chez le
maintenir en vie de grands prématurés, il est nouveau- né » (2010), ou encore la création
difficile de prédire ce que sera leur existence. récente d’un site internet francophone sur les
soins palliatifs pédiatriques, témoignent de la
Souvent perçue comme « contre-nature », la
mobilisation des professionnels de la pédiatrie
fin de vie et la mort de l’enfant nécessitent que
autour de cette thématique.
les soins palliatifs pédiatriques se développent
considérablement, notamment pour améliorer Un groupe de travail a donc été mis en place
la prise en charge des enfants et adolescents dans le cadre du Programme national de déve-
atteints de cancers en phase évoluée, de ma- loppement des soins palliatifs 2008-2012, afin
ladies neuro-dégénératives ou encore de pa- d’analyser les besoins quantitatifs et qualitatifs
thologies métaboliques. en soins palliatifs pédiatriques, d’organiser la
prise en charge des enfants en soins palliatifs
Le mouvement des soins palliatifs et de
dans toutes les régions françaises, et enfin de
l’accompagnement a d’abord, et pendant long-
penser les lieux de répit pour les enfants et
temps, concerné les adultes, mais s’inscrit de
leurs parents, lorsque la lourdeur et la longueur
plus en plus visiblement dans le champ de
des prises en charge le nécessite.
d’action et de réflexion de la néonatalogie et
de la pédiatrie.
Les soins palliatifs pédiatriques ont leurs spé- Un DIU pour les soins palliatifs
cificités : outre le fait que la fin semble « anor- pédiatriques
male » au début de la vie, l’accompagnement
des parents et des fratries est particulièrement
Il existe, depuis 2006, un Diplôme Interuniver-
important.
sitaire (DIU) « Douleurs aiguës, chroniques et
Outre le champ des maladies graves, le déve- soins palliatifs pédiatriques » regroupant les
loppement des soins palliatifs pédiatriques ap- universités de Lyon I, Clermont-Ferrand, Nan-
paraît souhaitable dans le cadre de la prise en cy, Paris V, Paris VI et Paris VII.
charge des enfants atteints de handicaps L'enseignement du D. I. U. comprend 20 jours
lourds ou de maladies neuromusculaires, dont de cours répartis en 10 modules.
25
> Etude d’évaluation des besoins L’Oasis : un projet ambitieux
Le cahier des charges d’une étude visant à
évaluer les besoins de prise en charge et Créée dans le cadre de la mesure n°9 du Pro-
d’accompagnement en soins palliatifs pédia- gramme national de développement des soins
triques a été réalisé et sera menée par palliatifs 2008-2012, l’« Oasis » est une maison
l’Observatoire national de la fin de vie en 2012. de répit et de soins palliatifs pour enfants et
adolescents. Ce lieu, faiblement médicalisé, est
Cette étude visera à mieux définir les besoins
destiné à accueillir les enfants atteints d’une
autour desquels les équipes ressources régio-
maladie grave ou d’un handicap très lourd pour
nales en soins palliatifs pédiatriques devront
une durée limitée, le temps de stabiliser une
organiser, coordonner et soutenir les acteurs
situation familiale ou sociale mise à mal par la
de santé de la région : quels sont les princi-
maladie, ou de donner à l’enfant quelques jours
paux lieux de fin de vie des enfants et adoles-
dans un environnement différent du domicile ou
cents nécessitant des soins palliatifs ? Quel
de l’Institut médico-éducatif. Ce projet, retenu
accompagnement et quel niveau de prise en
par le Ministère de la santé, est porté par la
charge sont nécessaires ? Quels profession-
Croix-Rouge Française.
nels requièrent un appui de la part des équipes
ressources en soins palliatifs ? Quelle offre
spécifique de prise en charge faut-il déployer ?
> Equipes régionales ressource en soins - La sensibilisation des équipes de soins pal-
palliatifs pédiatriques liatifs (EMSP, USP, LISP, Réseaux) aux
spécificités inhérentes à la pédiatrie
Depuis 2010, 4 millions d’euros sont consa-
crés au financement, dans chaque région, Outre la prise en charge des enfants propre-
d’une « équipe ressource de soins palliatifs ment dite, l’action des équipes ressources sera
pédiatriques », sur la base d’un cadre de réfé- orientée en direction du suivi de l’entourage
rence national élaboré conjointement avec la (parents, frères et sœurs, etc.), notamment en
DGOS. termes de prévention des deuils pathologiques.
Ces équipes sont multidisciplinaires et pluri-
professionnelles, et sont rattachées à un éta- > Lieux de répit et structures d’aval
blissement de santé.
Le besoin et les attentes sont apparus très hé-
Leur objectif principal est d’intégrer la dé- térogènes d’une région à une autre. Les
marche palliative dans la pratique des équipes équipes régionales ressources en soins pallia-
de soins confrontées à la fin de vie des enfants tifs pédiatriques auront donc à trouver, sur la
et adolescents. A l’instar des équipes mobiles base de l’existant, un équilibre entre l’offre de
de soins palliatifs, ces équipes exerceront court-séjour (LISP en pédiatrie), les services
donc un rôle de conseil et de soutien auprès d’aval en soins de suite (tels l’hôpital pour en-
des équipes soignantes. fants de Margency en Ile-de-France ou
l’établissement de Kerpape en Bretagne), et
Elles apporteront leur expertise en matière de
les établissements médicosociaux – en particu-
prise en charge des nouveau-nés, enfants et
lier dans le secteur du handicap (l’AFM mène à
adolescents, et de leurs proches. Ces
cet égard un travail remarquable).
« équipes ressource » auront, du fait même de
leurs missions, une activité intra- et extrahospi- Enfin, il est apparu important de développer un
talière : établissements de santé, structures dispositif d’« aide aux aidants » prenant appui
médicosociales, domicile, etc. sur les professionnels de proximité, moins pour
l’apprentissage de gestes de soins basiques
Le développement des soins palliatifs pédia-
(souvent connus des parents) que pour le sou-
triques implique un double mouvement
lagement de la souffrance des parents et des
d’acculturation professionnelle :
fratries, le repérage des besoins d’accom-
- Le déploiement d’une démarche palliative pagnement psychologique ou encore
dans le champ de la pédiatrie l’identification des facteurs de risque de deuil
compliqué ou pathologique, etc.
26
> Expériences régionales innovantes En Ile-de-France, la cellule de coordination en
soins palliatifs pédiatriques « Paliped » (Dr
Les rencontres régionales organisées de sep-
Anne Auvrignon) et l’équipe mobile
tembre 2009 à novembre 2010 ont permis :
d’accompagnement et de soins palliatifs pédia-
- d’identifier des projets susceptibles de nourrir triques de l’hôpital pour enfants Necker (Dr
une réflexion au niveau national Marcel-Louis Viallard et Dr Aude Ledivenah)
viennent en appui des professionnels et des
- de susciter, sur la base des travaux du
équipes et assurent une mission de formation
groupe national « soins palliatifs pédia-
comparable à celle confiée aux « équipes ré-
triques », des discussions entre acteurs régio-
gionales ressource en soins palliatifs pédia-
naux, voire d’identifier des professionnels de la
triques ».
pédiatrie chargés de mener à bien le projet
d’équipe ressource en soins palliatifs pédia- Dans d’autres régions, des projets d’équipes
triques dans leur région. ressource sont en cours de construction ou de
structuration : Franche-Comté, Nord-Pas-de-
Le tour des 26 régions françaises a en effet
Calais, Picardie, Rhône-Alpes, Pays-de-la-
permis de constater l’existence d’expériences
Loire, Alsace, Haute-Normandie, Centre.
véritablement innovantes.
En Aquitaine, le schéma régional
Le réseau régional de soins palliatifs pédia-
d’organisation sanitaire 2006-2010 prévoyait la
triques « La Brise » en Bretagne, intervient
mise en place d’une équipe mobile régionale
auprès des services de pédiatrie de la région
de soins palliatifs pédiatriques, en lien avec les
depuis 2005, selon des modalités proches de
EMSP « adultes ».
celles des futures « équipes ressources ».
Par ailleurs, des lits identifiés de soins palliatifs
Le réseau « Enfant Do », coordonné par le Dr
ont été installés au sein de services de pédia-
Agnès Suc en région Midi-Pyrénées, assure lui
trie : à l’Institut Marin Saint-Pierre (Languedoc-
aussi depuis 2000 une mission de soutien et
Roussillon), au CHU de Brest (Bretagne), au
d’appui à la prise en charge de la douleur au-
CHU d’Amiens (Picardie), au Centre Léon Bé-
près des équipes pédiatriques confrontées à
rard (Rhône-Alpes), au CHU de Nancy (Lor-
des situations complexes.
raine) ainsi qu’à San Salvadour Hyères (PA-
CA).
27
Aidants et bénévolat d’accompagnement
INSCRIRE LA PRISE EN CHARGE DES PERSONNES EN FIN DE VIE DANS LE
TISSU DES SOLIDARITES FAMILIALES ET SOCIALES
28
Le
² développement des compétences professionnelles
FORMATION INITIALE ET CONTINUE DES PROFESSIONNELS DE SANTE
> Une offre de formation médicale initiale ac- Mais force est de constater une grande hétéro-
tuellement très variable généité en ce qui concerne les modalités
d’enseignement et le volume horaire d’une fa-
Si quelques facultés organisent un enseigne-
culté à l’autre: le volume horaire dévolu à cette
ment optionnel en premier cycle (Besançon, ,
formation aux soins palliatifs varie ainsi de 2 à
Caen, Lille Catho…) ou en deuxième cycle
35 heures selon les facultés de médecine. De
(Lille Warembourg, Toulouse Tours..), de nom-
l’avis de l’ensemble des acteurs de terrain ren-
breux doyens insistent sur la difficulté des étu-
contrés et engagés dans la formation, il y a une
diants à s’investir dans la formation concernant
relative faiblesse de la réappropriation de ces
les aspects éthiques et soins palliatifs du simple
connaissances par les étudiants.
fait de leur faible impact pour l’ECN.
En troisième cycle, il est également domma-
L’arrêté du 10 octobre 2000 modifiant l’arrêté du
geable que la majorité des USP ne soient pas
4 mars 1997 relatif à la deuxième partie du
reconnues comme lieux de stage validant pour
deuxième cycle des études médicales, insti-
le DES de médecine générale, voire des DES
tuant la mise en place du module obligatoire 6 «
de cancérologie. Ces services sont pourtant
douleur, soins palliatifs et accompagnement» a
des lieux exceptionnels pour acquérir une
contribué à diffuser, parmi les étudiants en mé-
compétence clinique concernant le traitement
decine, la culture palliative.
des symptômes, une compétence relationnelle
ou encore une compétence éthique.
La création d’une filière universitaire : Les internes ainsi que les jeunes praticiens
un enjeu de formation et de recherche hospitaliers et libéraux expriment un malaise
notamment en ce qui concerne la dimension
Le retard pris par la France, tant dans le champ de la relationnelle du soin, l’apprentissage du travail
formation que dans celui de la recherche, est apparu
en interdisciplinarité, la réflexion éthique, avec
particulièrement pénalisant pour le développement
des soins palliatifs. La reconnaissance d’une spécifi- l’impression générale d’une absence de re-
cité universitaire doit permettre : pères pratiques et théoriques pour construire
1 > de développer des formes de recherche encore une stratégie de soins dans ces situations sin-
peu développées en France (recherche qualitative), gulières.
menées par des équipes transversales associant
Il faut ajouter que dans certaines régions ul-
médecine et sciences humaines
tramarines comme la Guyane, il serait souhai-
2 > de préparer les acteurs de santé à une réalité à
table de créer un poste d’interne voire
laquelle ils seront, demain plus encore
qu’aujourd’hui, confrontés. d’assistant pour le DESC afin de faciliter le re-
crutement futur d’un médecin, tant ce DROM
Cinq Professeurs Associés de « médecine palliative,
médecine de la douleur » ont été nommés en 2010 rencontre de difficultés en termes d’attractivité.
qui seront rejoints par 5 professeurs associés en 2011 > Vers une adaptation des études médicales
pour jeter les bases de cette filière universitaire, et
aux évolutions de la médecine
ancrer durablement la dynamique de recherche et de
formation. La conférence des doyens a validé cette Le progrès dans le champ de la santé n’est pas
perspective, qui était aussi une recommandation de sans conséquences pour les professionnels de
la mission Leonetti.
santé, confrontés à l’augmentation du nombre
de personnes grandement vulnérabilisées par
la survie avec une maladie grave.
29
Le Comité national de suivi du développement parallèle d’une réflexivité sur les pratiques soi-
des soins palliatifs avait proposé, dans son gnantes dans un univers contextuel donné.
rapport de fin d’exercice remis à la Ministre de Pour réaliser ces objectifs, l’inscription de la
la santé en janvier 2008, un référentiel de formation aux soins palliatifs au cours de la
compétence et un référentiel de développe- formation médicale doit se faire de manière
ment des compétences pour l’intégration de la continue, avec des étapes aux niveaux Licence,
culture palliative dans l’enseignement de la Master et Doctorat. Cela apparaît d’autant plus
médecine. nécessaire que l’apprentissage de la démarche
palliative s’inscrit de manière complémentaire,
La notion de « formation », trop souvent asso-
voire décalée, par rapport à une formation mé-
ciée à une simple transmission verticale des
dicale plus classique
savoirs, fait en réalité appel à la question des
« compétences », c’est-à-dire à la mobilisation Depuis la rentrée 2010-2011, dans le cadre de
et à l’articulation non seulement de savoirs la première année de licence (L1), les soins pal-
mais aussi d’attitudes (au premier rang des- liatifs et l’éthique de la fin de vie sont inclus de
quelles la capacité à questionner la valeur et le manière explicite dans le programme des
sens de ces savoirs et de leur mise en œuvre). études médicales, au sein de l’UE « Santé, So-
ciété, Humanité ». Des experts impliqués dans
La visée principale est de former chaque
le champ de la fin de vie seront auditionnés
étudiant en médecine à la pratique des soins
prochainement dans le cadre de la commission
palliatifs afin que tout patient, atteint de mala-
pédagogique qui fabriquera la suite du référen-
die létale en phase palliative ou terminale,
tiel de formation.
puisse bénéficier de soins adaptés quel que
soit son lieu de vie. > La constitution d’une filière universi-
taire pour faciliter et accompagner ce chan-
Pour réaliser cet objectif, la formation cherche
gement de paradigme
à promouvoir quatre grandes compétences:
> une compétence clinique et scientifique (le Les pays anglo-saxons et les pays du nord de
diagnostic et le traitement des symptômes) l’Europe ont, depuis plusieurs années, intégré
cette évolution prévisible du métier de « soi-
> une compétence relationnelle, qui com-
gnant » grâce à la création d’une filière universi-
prend notamment la capacité à communi-
taire spécifiquement centrée sur la fin de vie
quer, c’est-à-dire écouter, comprendre, dia-
(sans pour autant créer une spécialité médi-
loguer, annoncer et vérifier la qualité de
cale), la France a encore un retard certain à
l’échange.
combler. La constitution d’une filière universi-
> une compétence éthique, qui consiste no- taire dans le champ des soins palliatifs facilitera
tamment à savoir interroger les limites des et accompagnera ce changement profond de la
savoirs, à construire avec rigueur un ques- formation et de sa visée.
tionnement, et à argumenter en collégialité
Le DESC « médecine palliative,
> une aptitude à travailler en équipe inter-
disciplinaire et à coopérer avec des acteurs médecine de la douleur »
aux cultures professionnelles différentes
Créé en 2008, le diplôme d’études spécialisées
Or si la première est largement prédominante complémentaire (DESC) « médecine palliative,
dans les cursus de formation et si la seconde médecine de la douleur » forme 35 étudiants lors
est en voie de développement rapide, force est d’un cursus de 2 ans (70 étudiants sont ainsi en
de constater la sous-représentation des deux formation sur ces deux années).
dernières formes de compétence dans les dis- Il associe deux thématiques transversales et
positifs de formation (initiaux comme continus). complémentaires : la douleur et les soins pallia-
tifs
Sur le plan pédagogique, l’axe central est Le DESC est destiné à former les futurs profes-
l’apprentissage d’une « pratique » de soins, à sionnels des structures spécifiquement dédiées
la croisée des chemins entre activité clinique et aux soins palliatifs. Pour cela, il associe une for-
réflexion éthique. Cela implique un enracine- mation théorique dont le contenu est défini dans
ment dans la clinique, avec la valorisation des la maquette du diplôme et une formation pra-
lieux de stages, et l’apprentissage en tique par immersion de l’étudiant dans une struc-
ture habilitée (2 semestres pendant l’internat et
2 semestres en post-internat en tant
qu’assistant-spécialiste).
30
> La création d’un Diplôme d’Etudes Spécia- Il serait précieux qu’à terme, lorsque les deux fi-
lisées Complémentaires (DESC) « médecine lières, médicale et infirmières, seront mises en
palliative, médecine de la douleur » place, des intersections puissent se créer sur
certaines thématiques de manière à ce que ceux
Ce DESC a été créé en 2008. 30 à 35 assis- qui vont travailler ensemble puissent apprendre
tants spécialistes, très majoritairement issus du ensemble
DES de médecine générale, sont formés
chaque année depuis 2 ans. > Formation continue des professionnels
31 postes d’assistants spécialistes ont é té fi- Il y a 14 diplômes Inter-Universitaires (DIU)
nancés en 2010 dans le cadre de la circulaire d’accompagnement et de soins palliatifs qui re-
DGOS du 8 décembre 2010 relative à la cam- groupent 30 facultés de médecine: Amiens, An-
pagne tarifaire 2010 des établissements de san- tilles-Guyane, Angers, Besançon, Brest, Bor-
té (263 500€). La visée de cette formation et de deaux, Caen, Dijon, Grenoble, Lille Catho, Lille
ces postes est essentiellement de permettre la CHU, Limoges, Lyon, Montpellier, Nancy,
formation de professionnels susceptibles de Nantes, Nîmes, Nice, Paris V, VI, XI et XIII, Poi-
travailler dans les structures dédiées aux soins tiers, Reims, Rennes, La Réunion, Rouen,
palliatifs et à la douleur ; ce nombre a été calcu- Strasbourg, Toulouse et enfin Tours.
lé également pour permettre le remplacement
Ces DIU se sont créés progressivement depuis
progressif, au fil des départs à la retraite des
1995, sur la base d’un référentiel commun établi
médecins travaillant dans ces structures.
en 1990 par la Société Française
Il est donc très surprenant de constater que bon d’Accompagnement et de Soins Palliatifs
nombre d’unités de soins palliatifs (USP), dont (SFAP). Il faut insister sur l’intérêt d’une telle
la vocation est précisément d’accompagner la formation interdisciplinaire réunissant dans une
formation et d’encadrer les stagiaires, ne sont même action de formation, des professionnels
pas habilitées en tant que lieu terrain de stage différents (médecins, infirmiers, psychologues
validant alors que cette phase pratique de 4 essentiellement).
semestres constitue le cœur du DESC.
Si on considère que la moyenne des DIU a 10
ans et qu’ils forment chaque année 20 médecins
> Pour des liens accrus entre les études
et 20 infirmières et psychologues, on peut esti-
médicales et les études infirmières
mer que le nombre de personnes formées par un
Le comité de suivi du développement des soins DU est d’environ 12 000 personnes en France.
palliatifs a également été associé, dès 2008, à
la refonte du dispositif de formation initiale des Le « Développement Professionnel Continu »
infirmières. L’apprentissage des éléments fon-
damentaux de la prise en charge des per- Introduit par la loi HPST, la notion de développe-
sonnes en fin de vie y est intégré de plusieurs ment professionnel continu des professionnels de
façons. santé réunit dans un concept commun les deux no-
tions de « formation professionnelle continue » et
Premièrement, une Unité d’Enseignement spé- « d’évaluation des pratiques professionnelles »
cifique (UE 4.7.S5 : « Soins palliatifs et de fin de (EPP).
vie ») a été mise en place. Obligatoire pour Selon l’article 59 de la loi du 21 juillet 2009, « le
l’ensemble des étudiants de 3e année (et non développement professionnel continu a pour ob-
plus optionnelle comme c’était le cas aupara- jectif l’évaluation des pratiques professionnelles,
vant), cette UE est constituée à la fois de cours le perfectionnement des connaissances,
magistraux et de travaux dirigés. l’amélioration de la qualité et de la sécurité des
soins ainsi que la prise en compte des priorités de
En outre, plusieurs unités d’enseignement de
santé publique et de la maîtrise médicalisée des
première et deuxième année intègrent la dé- soins ». Le DPC est une obligation à laquelle doit
marche palliative et le questionnement éthique satisfaire tout professionnel de santé.
en leur sein : « législation, éthique et déontolo-
Les programmes de DPC seront élaborés sur la
gie » (1ère et 2ème année), « santé, maladie, base d’une méthode validée par la Haute Autorité
handicap et accidents de la vie » (1ère année), de Santé et s’articuleront aux grandes orientations
« projet de soins infirmier » (2ème année), (nationales mais aussi régionales) en matière de
« soins de confort et de bien-être ». développement des compétences professionnelles.
31
Une évaluation des DIU de soins palliatifs a Les DU et DIU par grandes interrégions
été réalisée récemment par le Collège Natio-
nal des Enseignants Pour la Formation Uni- Nord :
versitaire en Soins Palliatifs avec le soutien de > Lille (la seconde année est commune. La première an-
la Fondation de France*. Il s’avère nécessaire née ou DU se déroule à Lille Warembourg et à Lille Catho)
> Amiens, Rouen, et Caen (la première année ou DU se
de repenser en profondeur ce type de forma- déroule dans chaque ville)
tion.
Ile de France, DIU commun « soins palliatifs et accompa-
> Une évolution nécessaire de l’offre de gnement adulte, pédiatrique et gériatrique». La première
formation continue année ou DU se déroule à :
> Paris XI (Paul Brousse, faculté de médecine Paris Sud)
> Paris VI (Tenon. faculté de médecine Saint-Antoine)
Un groupe de travail est en train d’élaborer sur > Paris XIII (faculté de médecine Bobigny).
la base d’un référentiel métier, un référentiel La seconde année à Paris V, Université René Descartes.
de compétences ainsi qu’un référentiel de for-
mation, qui aboutiront probablement à une Grand Ouest :
> Bretagne : Brest et Rennes (DIU bicéphale)
offre de type Master I et II, avec une option re- > Pays de Loire : Tours, Nantes, Angers (La seconde année
cherche pour le Master II. accueille également des étudiants issus du DU « douleur,
soins de support et soins palliatifs »).
Par ailleurs, quelques régions organisent des > Poitiers
formations plus courtes et moins contraignante
que le DIU mais touchant beaucoup plus de Grand Est :
professionnels: ainsi à Metz Thionville, le CIS- >Besançon, Dijon, Strasbourg. Les 2 années sont com-
PAD (Certificat interdisciplinaire soins palliatifs munes entre les 3 facultés.
> Reims
accompagnement douleur) est une formation > Nancy
non-diplômante qu’il serait utile de faire recon-
naître comme une action validante en forma- Rhône-Alpes:
tion continue. > Lyon. La première année ou DU se déroule à Lyon Est,
Grenoble, Lyon Sud - St Etienne, Clermont-Ferrand. La
En dehors de ce type de formation longue, une seconde année se déroule à Lyon.
expérimentation d’un programme de Dévelop-
pement Professionnel Continu (DPC) sur le Sud-Ouest :
> Bordeaux. La première année ou DU se déroule à Bor-
thème « Approche éthique de la prise de déci- deaux et à Toulouse. La seconde année se déroule à Bor-
sion en soins palliatifs: formation pluridiscipli- deaux.
naire » est en cours dans 3 régions (Pays-de- > Limoges (DU depuis 1994, Le DIU se met en place à
la-Loire, Bretagne et Bourgogne). Les évalua- compter de 2010).
tions en termes de faisabilité sont positives. Le
Sud- Est
développement de cette offre à l’ensemble du > Montpellier. La seconde année accueille également des
territoire devrait être mis en œuvre en 2012. étudiants issus du DU d’accompagnement des souffrances
de la fin de vie (Nîmes),
*[Leboul D, Varin D, Lassaunière J.M. « Evaluation qualitative du > Nice-Marseille. La première année ou DU se déroule
Diplôme Inter Universitaire d’Accompagnement et de Soins Pal- dans chaque ville et un DU de soins palliatifs est égale-
liatifs en tant que dispositif national de formation professionnelle. ment rattaché à la faculté de droit de Toulon
Résultats préliminaires ». Medpal 2011.]
Outre-Mer :
> La Réunion : un DU de soins palliatifs coordonné par
l’Université de Bordeaux (Dr Benoît Burucoa) avec un re-
lais local. La 4e édition (2009 – 2010) est organisée avec
un rattachement à l’Université de la Réunion.
> L’université Antilles Guyane comporte une faculté de
médecine tricéphale. Un DU Soins palliatifs (90h de cours)
et un DU douleur ont été mis en place depuis 2003 2004
coordonné par et Me le Dr. Sulpice (Guadeloupe) et Me le
Dr. Robinet (Martinique). Il se déroule alternativement en
Martinique et en Guadeloupe. Environ 300 personnes for-
mées depuis le départ.
32
Produire des connaissances en soins palliatifs
LES ENJEUX D’UNE RECHERCHE RENOUVELLEE
Alors que les pays anglo-saxons et les pays du nord de l’Europe ont intégré depuis plu-
sieurs années déjà l’idée d’une recherche pluridisciplinaire dans le champ de la fin de vie,
la France n’a jusqu’à présent pas su impulser une dynamique de recherche comparable.
L’enjeu est donc celui d’une recherche renouvelée aussi bien dans ses formes (recherche
qualitative) que dans ses objets (processus décisionnels complexes, vulnérabilités, etc.).
> Le difficile essor de la recherche des projets de recherche sur des thématiques
transversales manquent dans les CHU les
La consultation du Système d’Interrogation, de
DRCI et les CIC (les méthodologistes sont le
Gestion et d’Analyse des Publications Scienti-
plus souvent formés aux techniques de la re-
fiques (SIGAPS) surprend par le faible nombre
cherche biomédicale « classique »).
de publications à fort impact factor sur les
soins palliatifs qui y sont répertoriées. Si l’on Force est de constater que faute de filière uni-
limite la recherche de publications aux équipes versitaire, et donc faute de temps dédié mais
de soins palliatifs, et particulièrement aux aussi faute de réelles compétences méthodolo-
équipes des USP dans les CHU (dont c’est gique pour aborder des questions de recherche
pourtant l’une des missions), le résultat est ayant une forte densité éthique, psychosociolo-
plus maigre encore. gique (voire philosophique ou organisation-
nelle), et enfin faute d’une vraie culture de la
En effet, si la recherche biomédicale « clas-
recherche à mi-chemin entre sciences hu-
sique » existe et est financée, en particulier
maines et médecine, il y a assez peu de travaux
depuis quelques années dans le cadre des
en cours. Par comparaison, le nombre impor-
PHRC, les équipes cliniques, faute de temps
tant de publications de travaux de recherche
dédié et de compétences universitaires, ne
dans les pays anglo-saxons et les pays du Nord
peuvent aujourd’hui raisonnablement pas
de l’Europe témoigne de l’inscription de la mé-
s’inscrire dans une dynamique de production
decine palliative comme discipline universitaire,
de connaissances. Il existe à la fois un besoin
et du développement des méthodes de re-
d’initiation et un besoin d’impulsion.
cherche qualitatives.
Avant 2006, on ne trouve pratiquement aucune
recherche dans la réponse aux appels à projet
concernant la recherche clinique qui corres- PHRC 2010 : les projets retenus
pondent à cette thématique. Depuis 2006 mais
surtout depuis 2008 2009, sous l’impulsion KENTISH- BARNES : Evaluation de la qualité de la
d’une politique volontariste de la DGOS qui a prise en charge de la fin de vie en réanimation : Va-
introduit une thématique spécifique pour les lidation de l’échelle CAESAR. Etude Famiréa XVI.
soins palliatifs dans les PHRC, quelques pro- FERRAND Edouard : Impact sur les conditions de dé-
jets de recherche ont été mis en œuvre. cès à l’hôpital d’une stratégie favorisant la prise en
compte précoce et collégiale de la vulnérabilité des
Toutefois, les acteurs de la recherche rencon- patients comparée à la prise en charge habituelle des
trés lors des journées régionales témoignent patients. Essai d’intervention contrôlé randomisé en
de leur difficulté à franchir chacune des étapes cluster, Projet Mort-A-l’Hôpital 2 (MAHO 2)
de cette recherche particulièrement exigeante
du point de vue de l’organisation (de la con- SALOMON : Etude des prescriptions dans les jours
précédant le décès des patients en soins palliatifs en
ception à la réalisation de la recherche puis du
court séjour : comment s’applique la loi Léonetti ?
traitement des données pour produire des ré-
sultats à leur analyse et à leur publication). COLOMBET, Isabelle : Evaluation d’un système de
mesure de la qualité des soins délivrés aux patients
Il semble tout à la fois que les compétences en fin de vie, fondé sur des indicateurs de parcours
méthodologiques pour construire puis adapter de soins et de suivi de la loi Léonetti. Projet EFIQUA-
VIE : Evaluation de la QUAlité en Fin de VIE
33
> Un horizon favorable ? L’Observatoire national de la fin de vie
Les prémices de la mise en place d’une filière
universitaire, la construction en cours d’une Créé par décret du 19 février 2010, l’Observatoire na-
formation diplômante de type Master II « re- tional de la fin de vie a pour missions :
cherche » dans le champ de la fin de vie, ou 1. d’établir un état des connaissances sur les condi-
encore l’installation progressive d’une culture tions de la fin de vie et sur les pratiques de soins
de la recherche laissent présager une évolu- qui y sont liées
tion positive. 2. d’apporter au débat public (et notamment parle-
Les équipes dont certains projets ont été fi- mentaire) des données objectives et fiables quant
nancés « apprennent en marchant » et rôdent à la réalité des situations de fin de vie en France
un certain nombre de méthodes de recherche 3. d’éclairer les choix réalisés en matière de poli-
qu’elles sauront ré-exploiter par la suite, cer- tiques sanitaires et sociales
tains méthodologistes issus des URC ou des
4. de promouvoir les projets de recherche consacrés
DIRC s’intéressent à la particularité d’une telle à la fin de vie (notamment en sciences humaines
thématique de santé, des coopérations et sociales) et de structurer les échanges scienti-
s’instaurent entre différentes composantes de fiques grâce à l’organisation de séminaires de tra-
l’université, parfois par l’intermédiaire des es- vail avec les différentes équipes de recherche.
paces régionaux (ou interrégionaux) de ré-
flexion éthique…
34
Sensibiliser le grand public
INFORMER LES USAGERS DU SYSTEME DE SANTE ET LES CITOYENS
Au-delà de l’émotion et des réactions qu’ils suscitent, les débats parlementaires récurrents
sur la fin de vie mettent en évidence le faible degré de sensibilisation du grand public aux
réalités et aux enjeux de la fin de vie. Or bien plus que les ressources économiques, c’est
bien le manque d’information (notamment sur l’offre disponible) qui induit une inégalité
d’accès aux soins palliatifs.
D’après un sondage récent*, 53% des français La moitié des personnes interrogées à
se déclarent insuffisamment informés sur les l’occasion du sondage IPSOS en 2009 esti-
possibilités offertes par les soins palliatifs. Plus ment ainsi que la possibilité pour toute per-
encore, 40% des 60 ans et plus, tranche d’âge sonne d’accéder à des soins palliatifs n’est au-
pourtant fortement concernée, s’estiment mal jourd’hui pas une réalité en France.
informés. Cette « autoévaluation » s’avère
Il est indispensable de permettre, grâce à des
juste, puisque seuls :
solutions facilement mobilisables, l’accès de
> 50% des français savent que les soins pallia- nos concitoyens à l’information concernant
tifs consistent notamment en un accompa- l’offre de prise en charge pour les personnes
gnement du malade et un traitement de ses en fin de vie, afin de réduire le sentiment
douleurs d’inégalité d’accès à cette offre (« pour entrer
en soins palliatifs il faut avoir des moyens et
> 34% savent qu’ils consistent à soulager les
des relations »), notamment à domicile (« mes
souffrances psychologiques
parents n’ont pas les moyens de se payer des
> seuls 26% des 60 ans et plus savent que les soins palliatifs à domicile, ils ne pourront pas
soins palliatifs incluent un accompagnement finir leur vie chez eux »). Si l’inégalité est ré-
des proches elle, elle n’est pas liée au niveau de revenus
Principe cardinal de la loi du 22 avril 2005, des personnes, mais à leur degré de connais-
l’interdiction de l’acharnement thérapeutique sance de ce que sont les soins palliatifs et des
reste méconnue de la grande majorité de nos modalités de leur mise en œuvre.
concitoyens : ainsi, 70% des français ignorent Les brochures éditées par l’INPES, le film
qu’il existe une loi prohibant l’acharnement « Les yeux ouverts » du réalisateur Frédéric
thérapeutique. Chaudier (2010), ou encore la journée mon-
L’intérêt du grand public pour les soins pallia- diale des soins palliatifs contribuent à sensibili-
tifs est toutefois évident. Dans un sondage IP- ser le grand public aux réalités et aux enjeux
SOS réalisé en 2009, près de 90% des fran- de la fin de la vie.
çais estiment que les soins palliatifs :
> sont une réponse nécessaire à la souffrance Guides de l’INPES (www.inpes.sante.fr)
des personnes en fin de vie
> qu’ils permettent aux personnes gravement
malades de vivre le plus sereinement possible
la fin de leur vie ;
> qu’ils permettent aux personnes en fin de vie
de mourir dans la dignité
Mais si l’adhésion aux principes sous-jacents
aux soins palliatifs est très forte, le sentiment
d’une grande inéquité d’accès à l’offre de soins
spécialisée maintient l’idée selon laquelle les
soins palliatifs ne suffisent pas à répondre aux
besoins de nos concitoyens.
35
Eléments de conclusion
36
Liste des sigles
37
Annexe 1 - Répartition de l’offre de soins palliatifs au 31 décembre 2010
38
Annexe 2 :
Etats des lieux régionaux
(Fiches de synthèse)
39
Alsace
Caractéristiques sociodémographiques :
Formation
DU/DIU de soins palliatifs : DIU alliant les facultés de médecine de Strasbourg et de Besançon
Etudes médicales : un module de 6h est intégré au programme de formation initiale
40
Aquitaine
Caractéristiques sociodémographiques :
Formation
1. Développer l’offre d’USP en mettant effectivement en place les 4 unités prévues dans le SROS
2. Mener une démarche projet pour développer les soins palliatifs dans les EHPAD
3. Restructurer la coordination régionale de soins palliatifs, en lien avec l’ARS
4. Orienter progressivement l’activité des réseaux de santé en « soins palliatifs » vers des ré-
seaux territoriaux de proximité « multi-thématiques »
41
Auvergne
Caractéristiques sociodémographiques :
Formation
DU/DIU de soins palliatifs : Un DU de soins palliatifs à Clermont-Ferrand (2e année : DIU de Lyon
Etudes médicales : Module de 4h dans le module 6, puis séminaire de 4h en D3
Nombre d’USP : 1 (MCO) Nombre de lits d’USP : 12 (+ 1 lit pour accueil des urgences)
Nombre total de LISP : 120 (dont 3 LISP en SSR,) répartis dans 21 établissements
Nombre d’EMSP : 16
Nombre de réseaux de santé : 2 (+ existence d’une coordination régionale très dynamique)
Formation
DU/DIU de soins palliatifs : DU de soins palliatifs au CHU de Caen depuis 1995 ; DIU de soins
palliatifs entre Caen, Rouen et Amiens depuis 2008
Etudes médicales : module « la souffrance et la mort » de 4h en P1, séminaire obligatoire
d’éthique clinique en P2, module « psychologie-éthique-déontologie » (30h), et séminaire obliga-
toire « douleur / soins palliatifs » (18h)
Priorités retenues au niveau régional
1. Donner à la coordination régionale les moyens de fonctionner efficacement, en lien avec l’ARS
2. Evaluer les équipes mobiles de soins palliatifs
3. Evaluer l’effectivité des renforts de personnels affectés aux LISP et l’adéquation des séjours
4. Mettre en place une USP au CH de Cherbourg (Cotentin), du fait de la distance de celle de Caen
5. Diffuser la culture palliative dans les établissements médicosociaux
43
Bourgogne
Caractéristiques sociodémographiques :
Formation
DU/DIU de soins palliatifs : DIU de soins palliatifs Dijon/Nancy ; Capacité douleur interrégionale
Etudes médicales : 8 heures « douleur » et 8h « soins palliatifs » (module 6)
44
Bretagne
Caractéristiques sociodémographiques :
Formation
45
Centre
Caractéristiques sociodémographiques :
Formation
1. Adapter les moyens humains des équipes (EMSP de Montargis, Vendôme, St Armand-Montrond)
2. Créer une seconde USP dans l’est de la région (10 lits sont largement insuffisants)
3. Accroître l’efficience de la coordination régionale afin de renforcer les interfaces entre acteurs
4. Evaluer l’effectivité des renforts de personnels affectés aux LISP
5. Constituer progressivement des réseaux territoriaux multi-thématiques intégrant les soins palliatifs
46
Champagne-Ardenne
Caractéristiques sociodémographiques :
Formation
DU/DIU de soins palliatifs : DIU de soins palliatifs depuis 1995 (UFRM/ Institut Jean Godinot)
Etudes médicales : Module 6 (environ 35h) - 4 services ont un agrément pour accueillir un
étudiant DESC en internat ou post-internat
Priorités retenues au niveau régional
1. Evaluer l’effectivité des renforts de personnels affectés aux LISP
2. Démarche projet pour développer les interfaces avec les établissements médicosociaux
3. Mener une réflexion approfondie sur les modalités d’une coordination territoriale de proximité
4. Poursuivre la montée en charge de l’USP du CHU de Reims, en lien avec le CLCC
5. Faciliter l’action de coordination régionale menée par le RéCAP
47
Corse
Caractéristiques sociodémographiques :
Formation
Etudes médicales : pas de faculté de médecine en Corse, 1ère année au sein du dép. de santé
1. Augmenter le niveau d’offre et améliorer son organisation (zone blanche en Corse du Sud,
USP dans le nord de l’île et interface à construire avec le CH de Corte)
2. Créer une dynamique en vue de constituer une coordination régionale de soins palliatifs
3. Evaluer l’effectivité des renforts de personnels affectés aux LISP
4. Assurer la diffusion de la démarche palliative dans les établissements médicosociaux
48
Franche-Comté
Caractéristiques sociodémographiques :
Formation
DU/DIU de soins palliatifs : DIU avec Strasbourg, Master « Coordination dans le champ de la
santé »
Etudes médicales : 8h en 1ère année, 16h + 48h optionnelles en 2e année, module 6 (4h)
49
Ile-de-France
Caractéristiques sociodémographiques :
Formation
DU/DIU de soins palliatifs : DU (Paul Brousse) / DIU Paris 5,6, 11 et 13 (depuis 2009)
Etudes médicales (5 facultés de médecine): module 6 (12 à 36h selon les facultés) ; 6 in-
ternes sont dans des services de soins palliatifs ; 6 à 10 terrains de stage agréés pour le DESC
50
Languedoc-Roussillon
Caractéristiques sociodémographiques :
Formation
DU/DIU de soins palliatifs : DIU à Montpellier (depuis 1998), DU d’accompagnement des souf-
frances de la fin de vie (Nîmes)
Etudes médicales : module « Sciences humaines et éthique » ; module 6 (6h), DESC
1. Evaluation de l’offre actuelle afin de faciliter son évolution (USP, LISP, EMSP et Réseaux)
2. Développement des interfaces entre EMSP/Réseaux et établissements médicosociaux
3. Orientation progressive de l’activité des réseaux vers une logique de coordination multithématique
4. Structuration d’une filière universitaire au niveau régional, en lien avec les 2 CHU
51
Limousin
Caractéristiques sociodémographiques :
Formation
DU/DIU de soins palliatifs : DU « soins palliatifs » depuis 1994 (Limoges). Le DIU se met en
place en 2010
Etudes médicales : Module 6 (séminaire de 2 jours) – 2 services agréés pour l’accueil DESC
52
Lorraine
Caractéristiques sociodémographiques :
> Population : 2 336 500 habitants
> Nbre d’habitants/ km²: 99 (France : 114)
> Part des 75 ans et plus : 8,1% (France : 8,5%)
> Nombre de médecins généralistes
pour 100 000 habitants : 104 (France : 111)
> Nombre d’EHPAD : 201
Formation
1. Donner à la coordination régionale les moyens de réellement faciliter les interfaces avec l’ARS
2. Adapter les moyens des EMSP au regard du référentiel national
3. Evaluer la bonne répartition des LISP et l’effectivité des renforts auxquels ils ont donné lieu
4. Diffuser la démarche palliative dans les établissements médicosociaux
53
Midi-Pyrénées
Caractéristiques sociodémographiques :
Formation
DU/DIU de soins palliatifs : DU de soins palliatifs depuis 1990 / DIU avec Aquitaine, Rhône-
Alpes et Auvergne
Etudes médicales (2 facultés de médecine): module obligatoire de soins palliatifs (PCEM),
module 6 (8h), participation au DES de médecine générale
54
Nord-Pas-de-Calais
Caractéristiques sociodémographiques :
Formation
DU/DIU de soins palliatifs : Première année de DU dans chacune des 2 universités, mais DIU
commun en 2ème année. Le centre d’éthique de l’UCL est un centre de formation réputé.
Etudes médicales : Lille Warembourg / UCL : 2h en 1ère année, module 6 6h/10h
55
Haute-Normandie
Caractéristiques sociodémographiques :
Formation
DU/DIU de soins palliatifs : DU depuis 1993 (1200 professionnels formés) / DIU depuis 2006
Etudes médicales (Faculté de Rouen) : Module 6 (56 heures), introduction d’un enseignement
de soins palliatifs dans plusieurs DES (pneumo, gériatrie, cancérologie, etc.), création d’un sé-
minaire inter-disciplinaire « réflexion éthique dans les situations complexes » en 2010 [DCEM2]
56
Pays-de-la-Loire
Caractéristiques sociodémographiques :
Formation
57
Picardie
Caractéristiques sociodémographiques :
Formation
DU/DIU de soins palliatifs : DU au CHU d’Amiens (2006) ; DIU entre Amien, Rouen et Caen
Etudes médicales: Participation de plusieurs étudiants au DESC (attente de places d’assistants)
58
Poitou-Charentes
Caractéristiques sociodémographiques :
Formation
59
Provence-Alpes-Côte-D’azur
Caractéristiques sociodémographiques :
Formation
60
Rhône-Alpes
Caractéristiques sociodémographiques :
Formation
DU/DIU de soins palliatifs : DIU - 1ère année à Lyon-Est, Lyon-Sud, Grenoble, St Etienne,
Clermont-Ferrand ; la 2nde année à Lyon
Etudes médicales (Facultés de Grenoble, Lyon et St Etienne):
61
Martinique
Caractéristiques sociodémographiques :
2008 -
2009 -
2010
Formation
DU/DIU de soins palliatifs : DU de soins palliatifs depuis 2003, en lien avec la Guadeloupe
Etudes médicales : Enseignement des soins palliatifs dans un module en PCEM 2
62
Guadeloupe
Caractéristiques sociodémographiques :
2008 -
2009 -
2010
Formation
DU/DIU de soins palliatifs : DU de soins palliatifs depuis 2003, en lien avec la Martinique
Etudes médicales : Module « soins palliatifs » au sein du PCEM 2
63
Réunion
Caractéristiques sociodémographiques :
2008 -
2009 -
2010
Formation
DU/DIU de soins palliatifs : DU de soins palliatifs, en lien fort avec la faculté de Bordeaux
Etudes médicales : Pas de faculté de médecine
64
Guyane
Caractéristiques sociodémographiques :
2008 -
2009 -
2010
Formation
65
Remerciements
66