Isomerisation Cours

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ISOMERISATION

Définition et but de l’isomérisation :

L’isomérisation est le processus de transformation d’un isomère en un autre, selon le


réarrangement que subit la molécule. Lors de ce processus, on distingue les isomérisations de
squelette dans lesquels on observe des modifications de la chaîne hydrocarbonée et des
groupes alkyles qu’elle porte, les isomérisations de cycles dans lesquelles un cycle à n atomes
de carbone se transforme en un cycle substitué à n-1 atomes de carbone, où dans lesquels
l’accolement de deux ou plusieurs cycles se fait de manière différente de l’accolement de
départ.
On distingue aussi les isoméries de position dans lesquels on assiste à un déplacement d’une
double ou d’une triple liaison dans une chaîne.
Toutes les familles d’hydrocarbures sont susceptibles de subir la réaction d’isomérisation.
Celle-ci, dans certain cas est effectuée volontairement et le procédé a pour but d’enrichir un
mélange d’hydrocarbures en un type d’isomères ou un isomère particulier.
En raison de la faible différence d’énergie libre entre les isomères, les réactions
d’isomérisation fournissent le plus souvent des mélanges complexes d’hydrocarbures, et la
composition du mélange à l’équilibre est assez peu affectée par la température.
Les composés insaturés s’isomérisent plus vite que les saturés et les aromatiques.

1. Isomérisation des paraffines: [2]:


- Importance industrielle :
L’importance de l’isomérisation des alcanes a débutée pendant la deuxième guerre mondiale
avec l’augmentation de la demande en essence d’aviation. La fabrication de ces essences
demandait la préparation d’alkylats obtenus par action de l’isobutane sur les oléfines.
Les coupes C4 de craquage ne renfermant pas assez d’isobutane.
Isomérisation du n-butane:

CH3-CH2-CH2-CH3 CH3-CH-CH3
CH3

Le tableau suivant donne les indices d’octanes des hydrocarbures paraffiniques à cinq et à six
atomes de carbone. Nous constatons que pour les structures paraffiniques, l’indice d’octane
augmente avec le nombre des ramifications dans la molécule. Donc, pour augmenter l’indice
d’octane il faut orienter l’isomérisation vers les structures les plus ramifiées.
Les différents isomères obtenus sont les suivants:
• Pour le n-pentane (C5H12) nous aurons les isomères suivants :

l’isopentane (le diméthyl propane);

le néopentane,

Qui ne se forme pratiquement jamais avec les catalyseurs couramment utilisés.

• Pour le n-hexane (C6H14) nous aurons les isomères suivants :


- Les isomères monobranchés d’indice d’octane modeste de l’ordre de 75 :

2-Méthylpentane
3-Méthylpentane

- Les isomères dibranchés d’indice d’octane élevé supérieur à 90:

2,2-Diméthylbutane;

2,3-Diméthylbutane

Thermodynamique de la réaction d’isomérisation:

La réaction d’isomérisation est une réaction légèrement exothermique. C’est une réaction
équilibrée, qui s’effectue sans variation du nombre de moles, n’est donc pas influencé par des
variations de pression.

L’équilibre thermodynamique montre que les isomères les plus intéressants, de point de vue
d’indice d’octane sont favorisés à basse température.
Dans le cas du pentane, l’équilibre dont il faut tenir compte, est celui du méthyl-2 butane avec
le n-pentane, le néo pentane ne se formant pas.

Dans le cas de l’hexane, l’abaissement de la température favorise surtout la formation du


diméthyl-2,2 butane, isomère particulièrement intéressant du point de vue du nombre
d’octane.
Ces considérations thermodynamiques conduisent donc à rechercher les catalyseurs qui seront
actifs à la plus basse température possible afin d’obtenir la conversion la plus élevée en
structure ramifiée.

Différents procédés industriels d’isomérisation :

a. Procédés en phase liquide sur catalyseur au chlorure d’aluminium: (procédé


isomate, Esso »basse température »,

Les procédés de cette classe sont les plus nombreux et les plus anciens, mais la plupart d’entre
eux, ont été mis au point pour l’isomérisation du normal butane en isobutane.
le catalyseur (complexe): chlorure d’aluminium – hydrocarbure, activé par l’acide
chlorhydrique anhydre.
La zone de réaction est maintenue sous pression d’hydrogène pour inhiber les réactions
secondaires (craquage…).

Conditions opératoires: T°= (80 :100) °C, P = 21atm, P d’H2 = 4.3atm ; H2/charge =1.3%mol,
HCl/charge= 5%(poids), AlCl3/cat= 3%poids; Cat/HC = 1. Rendement (%vol): 82.5
b. Procédé en phase vapeur sur catalyseur d’hydrogénation sur support acide:

Ces procédés sont récents et spécialement mis au point le traitement d’isomérisation des
hydrocarbures paraffinique pentane, hexane et même heptane. Ils constituent, en fait, un
développement latéral des études des catalyseurs, dont ils possèdent les caractéristiques
essentielles.
c. Procédé Panes(UOP) : traite les coupes pentanes et hexane.
Cat a base de platine.
T° = (370 :480)°C ; P =(20 :70) atm,

Les charges :

Les procédés d’isomérisation sont relativement flexibles vis-à-vis des charges utilisées. Les
charges C5-C6 utilisées sont issues soit de la distillation directe du pétrole brut, soit du
reformage catalytique.
Dans le cas général, le point de coupe de distillation de la charge est maintenu autour 70-80°C
pour éviter la présence de quantité importante de benzène, de cyclohexane et des
hydrocarbures comprenant plus de sept atomes de carbone.
En effet, la présence de composés aromatiques dans la charge entraîne des pertes en
rendement ou en indice d’octane de l’isomérisat, c’est pourquoi les teneurs généralement
admises dans les charges d’isomérisation sont :
• 2% pour le benzène ;
• 1 à 2% pour le cyclohexane ;
• < à 2% pour les hydrocarbures en C7.

Cinétique et mécanisme :
La cinétique de l’isomérisation des paraffines a fait l’objet d’un grand nombre de
Publications. Mais quel que soit le type de catalyseur utilisé, l’isomérisation procède par un
ion carbonium intermédiaire qui, une fois formé, peut s’isomériser par un réarrangement
intramoléculaire. Cependant, le mécanisme de la réaction est différent selon que l’on travaille
avec des catalyseurs très acides, tels que le catalyseur Pt sur alumine chlorée ou avec des
catalyseurs Zéolithiques.

 Catalyseurs monofonctionnels :

ZH+ + RH ZR+ + H2 formation du carbocatio R+

ZR+ ZiR+ isomérisation du carbocation en iR+

ZiR+ RH ZR+ + iRH formation de l’isomère iR

 Catalyseurs bi fonctionnels :

Ces catalyseurs ne possèdent pas une activité suffisante pour générer le carbocation par
arrachement d’hydrure, le carbocation est produit à partir de l’oléfine issue de la
déshydrogénation de la paraffine sur le métal. Aux températures relativement élevées où la
réaction est effectuée, la déshydrogénation est thermodynamiquement favorisée.

Pt site acide site acide Pt


n-paraffine n-oléfine nR+ iR+ iOléfine iparaffine

Schéma réactionnel de l’isomérisation :

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