3eme Cours 2019
3eme Cours 2019
3eme Cours 2019
Après la distillation, la proportion d’hydrocarbures lourds reste encore très importante, donc
le craquage, fragmente ces proportions lourdes à point d’ébullition plus élevé pour donner des
produits tels que des hydrocarbures gazeux, des essences, des alcènes, du gazole et du fioul. Il
y a essentiellement trois types de craquage, à savoir le craquage thermique, le craquage
catalytique et l’hydrocraquage.
Le procédé de craquage thermique est une ancienne méthode, qui donnait d’importantes
quantités de coke solide indésirable, cette méthode a évolué en procédés de craquage
thermique modernes comprenant la viscoréduction, le craquage à la vapeur (vapocraquage) et
la cokéfaction.
I.1.1.Viscoréduction
La viscoréduction est un procédé de raffinage du pétrole qui vise à transformer les résidus en
coupes légères pour avoir une meilleure valorisation.
Afin de réduire la viscosité des coupes lourdes et des résidus visqueux, on utilise un procédé
appelé viscoréduction (visbreaking) qui a pour but de transformer les produits lourds en
produits légers et réduire la viscosité du résidu visqueux. Les divers procédés de visbreaking
opèrent en phase liquide entre 450 et 500°C sous une pression comprise entre 5 et 20 bars
(Figure 1).
Les charges qui alimentent cette unité de raffinage sont :
le résidu atmosphérique,
le résidu sous-vide,
le gazole lourd de FCC (Fluid Catalytic Cracking),
le résidu issu du FCC.
À la sortie de l'unité, on trouve toute une gamme de produits:
le gaz est envoyé vers l’unité de traitement des gaz;
l'essence de visbreaking est dirigée vers le HDT (hydrotraitement);
le distillat léger de visbreaking est envoyé à l'hydrodésulfuration;
le distillat lourd de visbreaking est envoyé en charge vers l'hydrocraqueur;
le résidu de visbreaking est envoyé au bloc de fioul ou de bitume.
1 Mme H. TIZI
USTHB/FGMGP Production de matières premières et de monomères
Le vapocraquage est un procédé pétrochimique par lequel des hydrocarbures saturés sont
cassés, par pyrolyse, en molécules plus petites, et souvent insaturées, il représente la source de
production d’éthylène, de propylène, de butadiène (monomères) et autres intermédiaires
pétrochimiques de première génération tels que les aromatiques.
2 + H2
Le steam cracking est réalisé en présence de la vapeur d’eau qui sert à diluer les
hydrocarbures pour éviter les réactions parasites d’aromatisation des cycloalcanes aboutissant
à la formation de goudrons et de cokes par condensation.
A l’intérieur d’une unité de vapocraquage, on peut distinguer plusieurs zones (Figures 1-2):
2 Mme H. TIZI
USTHB/FGMGP Production de matières premières et de monomères
charge. Les 200 à 300 tubes situés à l'intérieur du four, sont chauffés extérieurement. Les
produits craqués subissent ensuite une trempe indirecte par échangeurs de chaleur à 450°C,
puis une seconde, directe, à 200°C, dans un liquide constitué d’hydrocarbures lourds appelé
huile de trempe. Le dépôt de coke nécessite, tous les 30 à 60 jours, l'arrêt de la production
pendant 2 à 3 jours avec injection d'air à la place de la charge d'hydrocarbures afin de brûler le
coke déposé.
Les différents produits issus des deux trempes sont ensuite séparés au cours de plusieurs
distillations qui se font à basse température. Les produits craqués, refroidis à -120°C, sont
distillés dans le déméthaniseur. En tête de colonne (-100°C) on extrait le méthane et le
dihydrogène. Les résidus (hydrocarbures C2+) sont une nouvelle fois distillés. En tête de
colonne (-10°C) on récupère de l'acétylène, en suite ce dernier est hydrogéné en éthane
(recyclé en début de vapocraquage) et en éthylène de très haute pureté (récupéré en tête de
dééthaniseur). Les résidus (hydrocarbures C3+) sont distillés dans le dépropaniseur. En tête de
colonne (20°C) on récupère le propylène. Les résidus (hydrocarbures C4+) sont une nouvelle
fois distillés dans le débutaniseur. En tête de colonne (50°C), et après une distillation
extractive, on récupère le butadiène. Les résidus, après hydrogénation partielle et extraction,
fournissent la coupe aromatique (Figure 2).
3 Mme H. TIZI
USTHB/FGMGP Production de matières premières et de monomères
1- La température:
Les réactions de vapocraquage sont des réactions fortement endothermiques.
Une température élevée favorise, la formation des oléfines, les aromatique ainsi
que la formation du coke.
La température optimale est choisie de telle façon à maximiser la production des
oléfines et minimiser le dépôt du coke.
Généralement la température optimale est autours de 800°C.
4 Mme H. TIZI
USTHB/FGMGP Production de matières premières et de monomères
4- La charge du vapocraquage:
On peut craquer une large gamme de charges dans une unité de vapocraquage :
éthane, propane, butane, essence légère (naphta), gasoil et distillat sous vide.
Les charges les plus courantes étant l’éthane issu du gaz naturel et le naphta issu
du raffinage. De par le caractère peu sélectif des procédés thermiques, l’effluent de
vapocraquage contient de nombreux produits : H2, méthane, éthylène, propylène,
butadiène, isobutène, aromatiques, fuel très aromatique.
Avec l’éthane comme charge, on obtient des rendements très élevés en éthylène
(de l’ordre de 75%), Avec le naphta, on obtient de 25 à 35% d’éthylène, environ
15% de propylène et 20 à 25% d’aromatiques appelés (essence de pyrolyse ou
Pyrolysis gasoline Pygas)
Les charges les plus utilisées sont le naphta en Europe et l’éthane aux États-Unis.
Les nouveaux vapocraqueurs, on les retrouve essentiellement dans les pays de
Moyen-Orient, producteurs de gaz naturel, et fonctionnent sur charge éthane. Ils
produisent une grande quantité d’éthylène.
I.1.3. Cokéfaction
La cokéfaction est un procédé par lequel les résidus lourds issus de la distillation du pétrole
ainsi que ceux issus du craquage sont transformés en produits pétrolier légers et en coke. Ce
procédé est un craquage thermique poussé permettant d’obtenir de l’essence, de naphta de
cokéfaction et de coke (réduit en hydrogène).
Le procédé consiste à faire passer les résidus dans un four entre 400 à 500 °C puis dans un
silo (réservoir) où les éléments solides sont récupérés par lavage du flux à l'eau alors que les
composés gazeux sont évacués pour traitement et récupération. Le procédé est intéressant du
point de vue économique pour son faible investissement comparé aux installations de
craquage conventionnelles.
Le coke issu de ce procédé est ensuite principalement utilisé comme combustible ou matériau
pour électrode en fonction de sa teneur en impuretés métalliques.
5 Mme H. TIZI
USTHB/FGMGP Production de matières premières et de monomères
Les catalyseurs utilisés dans les unités de craquage des raffineries sont des matières solides
poreuses (zéolite, hydrosilicate d’aluminium et argile de bentonite traitée) se présentant sous
forme de poudres, de billes ou de pastilles.
6 Mme H. TIZI
USTHB/FGMGP Production de matières premières et de monomères
I.2.2.1. Craquage catalytique sur lit fluidisé (Fluid Catalytic Cracking : FCC)
Le craquage FCC vise à obtenir des produits légers (C3-C4 et essence), utilise comme
catalyseur une zéolite acide. Le procede FCC comporte une section de catalyse (colonne
montante, réacteur et régénérateur) et une section de fractionnement.
7 Mme H. TIZI
USTHB/FGMGP Production de matières premières et de monomères
Le catalyseur épuisé (coké) est régénéré pour en extraire le coke. Il est acheminé vers un
séparateur, puis vers un régénérateur où il est mélangé à l’air préchauffé pour brûler la plus
grande partie des dépôts de coke.
Les charges qui alimentent le FCC viennent de la distillation sous vide, ce sont les distillats
légers et lourds sous-vide et aussi des résidus issus des distillations atmosphériques. Après
passage de la charge dans le réacteur, les produits sont dirigés vers la tour de fractionnement
et à la sortie on peut recueillir les produits suivants :
La coupe C3/C4.
L'essence de FCC.
8 Mme H. TIZI
USTHB/FGMGP Production de matières premières et de monomères
I.2.2.3. Craquage catalytique sur lit mobile selon le procédé TCC (thermofor catalytic cracking)
Dans ce type de craquage, la charge préchauffée s’écoule par gravité dans le réacteur. Les
vapeurs sont séparées du catalyseur et acheminées vers une colonne de fractionnement. Le
catalyseur usé est refroidi et recyclé, et les gaz provenant du régénérateur sont acheminés vers
une chaudière de récupération de la chaleur.
I.3. Hydrocraquage
L'hydrocraquage vise à obtenir des distillats moyens (kérosene et gasoil), à partir des distillats
lourds de pétrole. Ce procédé fonctionne sous une pression élevée d'hydrogène (50 - 150 bars)
avec un catalyseur (sulfure mixte de NiMo sur zéolite acide) en lit fixe, et sous une
température de l'ordre de 250 à 450 °C. À cette température, il y a craquage des molécules
longues et apparition des molécules oléfiniques, mais en présence d'hydrogène sous une haute
pression, il y a hydrogénation partielle de ces oléfines. L’hydrogène réduit la formation de
goudron et évite l’accumulation de coke sur le catalyseur et sa consommation est assez
importante, de l'ordre de 200 à 700 m3 d'H2/m3 de charge.
9 Mme H. TIZI
USTHB/FGMGP Production de matières premières et de monomères
Les charges utilisées dans ce procédé sont des distillats légers et lourds sous vide ainsi que le
distillat lourd de viscoréducteur.
L’hydrocraquage produit des quantités relativement importantes d’isobutane, soumis ensuite à
l’alkylation, et produit en outre une isomérisation qui permet de régler le point d’écoulement
et le point de fumée, qui sont les paramètres les plus importants dans les carburéacteurs de
haute qualité.
Les produits de naphtas légers provenant de l’unité d’hydrocraquage sont utilisés pour
préparer de l’essence, tandis que les naphtas plus lourds sont recyclés ou envoyés dans une
unité de reformage catalytique.
10 Mme H. TIZI