5 Absorption
5 Absorption
5 Absorption
ABSORPTION GAZ-LIQUIDE
LA CRISTALLISATION
I. INTRODUCTION
L’absorption correspond au lavage du gaz par une solution liquide, souvent aqueuse. Cette
opération permet de transférer les « polluants » de la phase gazeuse vers la phase liquide.
L’absorption repose sur l’équilibre physique qui existe lorsqu’on met en contact une phase
gazeuse contenant une substance donnée et une phase liquide dans laquelle cette substance est
soluble.
II.1. OBJECTIFS
Quelque soit le transfert gaz-liquide étudié on est en présence de trois constituants : le diluant,
le soluté et le solvant. Le transfert du soluté repose sur sa solubilité dans les phases gazeuse et
liquide en présence.
La purification du diluant : le soluté est dans ce cas une impureté gênante et sans
valeur. Il est éliminé par le solvant. Le diluant purifié est alors appelé raffinat.
La récupération du soluté : le soluté est dans ce cas le constituant recherché que l’on
désire obtenir pur. On procède parfois au transfert préalable du soluté dans un solvant
par absorption. La séparation ultérieure soluté-solvant (par distillation, désorption…)
est alors possible et facilitée par rapport au mélange initial diluant-soluté. Le diluant
appauvri en soluté est alors appelé résidu.
Le fractionnement sélectif : il s’agit de profiter des valeurs différentes des vitesses de
transfert et des solubilités des solutés dans le solvant pour les séparer.
Pour des motifs économiques (coût du solvant), on est conduit à recycler le solvant. Dans la
plupart des cas l’absorption (A) est couplée à une colonne de régénération (R) et associée à
une pompe et des échangeurs de chaleur (E1, E2, E3) (figure 1).
Par exemple l’absorption de CS2 par de l’huile est suivie d’une désorption du CS2 de l’huile
par une colonne d’entraînement à la vapeur d’eau.
Le solvant met en jeu de nouvelles forces intermoléculaires avec le soluté et le diluant qui
sont à l’origine de leur séparation. Ces forces peuvent être de nature différente :
Les forces électrostatiques entre des particules chargées (ions) et des multipôles
permanents.
Les forces de type chimique conduisent à des associations et la formation des complexes
ou la rupture de liaisons existantes : liaison hydrogène, liaison donneur accepteur d’électrons
dans les complexes par transfert de charge.
a. Capacité de séparation
Pour une séparation donnée, le débit du solvant sera d’autant plus faible que sa capacité
d’absorption sera plus grande. Les solvants qui ont une action chimique sur le soluté
présentent en général une bonne capacité d’absorption.
b. La sélectivité
L’utilisation de solvants spécifiques d’un soluté donné améliore très sensiblement la qualité
de la séparation.
c. La volatilité du solvant
Une faible volatilité présente l’avantage d’éviter son entraînement par les gaz au cours de
l’absorption. Une forte volatilité facilite sa régénération.
e. Le coût
Il n’est plus un critère de choix lorsqu’il est recyclé et que l’appoint nécessaire pour
compenser les pertes reste faible.
f. Régénération du liquide
Lorsqu’on utilise une huile organique, ce liquide est généralement assez coûteux et il est alors
nécessaire de le déconcentrer en continu pour pouvoir le réinjecter dans le processus. Pour
l’eau, les contraintes environnementales imposent également de diminuer la consommation et
les rejets et il est donc nécessaire de procéder à un recyclage du liquide utilisé. La facilité de
déconcentration et de recyclage du liquide devient alors un paramètre important du bilan
économique de l’opération. Cette déconcentration s’effectue, selon les cas, par distillation,
strippage1, extraction liquide/liquide ou liquide/solide. Le choix d’une technique nécessite
une étude de génie chimique complète.
Afin d’accroître le rendement de l’opération, il sera possible d’agir sur les paramètres qui
régissent la diffusion comme la température, la surface de contact gaz/liquide ou le temps de
contact. Dans le cas d’un lavage avec réaction chimique, plus la réaction chimique sera
rapide, plus le transfert sera accéléré.
a. La température
La solubilité augmente quand la température augmente. Il y aura donc tout intérêt à travailler
à température aussi basse que possible. Il faut, de plus, tenir compte du fait que l’absorption
est un phénomène exothermique et que la chaleur produite devra être dissipée.
b. La surface de contact
c. Le temps de contact
Le temps de contact doit être suffisant pour permettre le transfert du polluant de la phase gaz
vers la phase liquide. Il est directement fonction du rendement d’épuration recherché et il
conditionne en partie le dimensionnement de l’absorbeur.
d. La réaction chimique
éliminer le polluant de la phase liquide et donc augmenter le transfert vers cette phase,
La dissolution d’un gaz dans un liquide est un phénomène exothermique. Le débit du solvant
dépendra en partie des conditions thermiques du fonctionnement. L’absorption pourra être
considérée comme isotherme si :
III. INSTALLATIONS
Il existe plusieurs types de contacteurs gaz-liquide. Les absorbeurs les plus couramment
utilisés sont les colonnes à garnissage, fonctionnant à contre-courant, les colonnes à plateaux,
les colonnes à pulvérisation, les laveurs Venturi ou les mélangeurs statiques.
Le gaz et le liquide circulent en général à contre-courant. Le liquide s’écoule par gravité sur
un garnissage en formant un film de grande surface. La taille et le matériau du garnissage sont
très divers. Le débit de liquide doit être suffisant pour assurer le mouillage uniforme du
garnissage, tout en évitant l’engorgement de la colonne (saturation en liquide).
Ces colonnes trouvent leur application dans les domaines de débit de liquide où la colonne à
garnissage ne peut pas être utilisée ou pour des diamètres de colonne (Dc) supérieurs à 1,5 m.
D’un coût plus élevé, cette colonne présente d’autres désavantages : formation de mousses,
pertes de charge importantes, nécessité d’un grand volume de liquide…
Le liquide est ici pulvérisé, sous forme de gouttelettes, en tête d’une colonne vide dans
laquelle circule à contre-courant le gaz à traiter. En fonction de leur taille, les gouttelettes vont
soit descendre au pied de la colonne, soit être entraînées par le flux gazeux. Dans ce dernier
cas, elles devront être récupérées par un dévésiculeur. Le système fonctionne donc en régime
mixte contre-courant et co-courant.
Un compromis sera à rechercher car l’efficacité de ce type de contacteur est fonction de deux
paramètres opératoires concurrents.
Il faut en effet veiller à conserver une surface d’échange importante (gouttelettes les plus fines
possible) tout en privilégiant le régime à contre-courant (gouttelettes descendantes), qui
s’avère plus efficace si l’absorption est de nature physique.
Ce procédé est utilisé lorsque la résistance au transfert est entièrement dans le film gazeux
(composés très solubles en phase liquide). L’intérêt de cette technique se situe au niveau des
pertes de charge extrêmement faibles et des temps de résidence relativement longs (quelques
secondes).
Une des limites du procédé est la tendance des gouttes à coalescer, ce qui réduit
considérablement la surface d’échange.
Pour le laveur de type Venturi classique, l’énergie est fournie au gaz qui pulvérise le liquide
ajouté au col de l’appareil par une ou plusieurs buses. Dans le type éjecteur, l’énergie est
fournie au liquide qui, en se pulvérisant, entraîne et lave le gaz à traiter.
Ce système permet d’obtenir une aire interfaciale importante, mais le temps de contact entre
les phases est faible et le fonctionnement se fait à co-courant. De plus, l’énergie à fournir est
importante et les pertes de charge sont élevées. Ce type d’appareil sera surtout utilisé pour le
dépoussiérage ou lors d’opérations impliquant une réaction chimique rapide.
Ce sont des contacteurs directement placés dans les canalisations. Ils permettent d’obtenir des
aires d’échange très élevées en contrepartie de pertes de charge importantes.
Encore peu répandus lorsque la phase continue est un gaz, ils peuvent être utilisés pour une
installation très compacte.
IV.1. INTRODUCTION
Lorsque le soluté est transféré de la phase gazeuse vers la phase liquide, il s’agit d’une
absorption. Dans le cas contraire, il s’agit d’une désorption (striping).
dissous dans le liquide est supérieure à celle d’équilibre, l’excès de gaz passe en phase
gazeuse.
Ainsi pour un certain gaz en contact avec un liquide, la concentration à l’équilibre est une
fonction de la pression et de la température.
pA = HAXA
pYA = HAXA
Par conséquent, la courbe de distribution sera une droite, dont la pente HA/p est égale au
coefficient de partage du soluté A.
Si le soluté est transféré à partir du liquide vers la phase vapeur, le processus est appelé
stripping (dégazage ou désorption); la droite opératoire est située au dessous de la droite
d’équilibre (figure 3).
La figure 4 illustre le schéma d’une colonne dans laquelle les deux phases, mélange gazeux et
solvant liquide, circulent à contre courant.
Le mélange gazeux G (constituant soluble ou soluté A et gaz inerte ou diluant B) entre en bas
de la colonne, abandonne une partie de A (absorbée par le solvant) et sort par l’extrémité
supérieure. Introduite au sommet de l’appareil, la phase liquide L s’enrichit progressivement
en constituant A et s’évacue en bas de la colonne.
où NA est le débit molaire de constituant A absorbé dans la colonne (en mol/s); G le débit
molaire du mélange gazeux (en mol/s); L le débit molaire du liquide absorbant (solvant) (en
mol/s); X la fraction molaire du constituant A dans la phase liquide; Y la fraction molaire du
constituant A dans la phase gazeuse. Les indices 1 et 2 se rapportent aux deux extrémités de la
colonne.
Pour une partie de la colonne uniquement, située entre une section horizontale quelconque et
le sommet de la colonne, le bilan s’écrit :
G (Y – Y2) = L (X – X2)
avec X et Y pris dans la section considérée. Il résulte pour l’équation de bilan des matières :
= = (i)
La droite d’opération tracée sur le même diagramme, correspondant à l’équation (i), relie les
points de coordonnées X1Y1 (extrémité inférieure de la colonne) et X2Y2 (sommet de la
colonne). Dans le cas de l’absorption, cette droite se trouve au-dessus de la ligne d’équilibre,
alors que pour la droite de désorption, elle est placée en dessous. Au point 1, les deux phases
sont riches en constituant soluble, tandis qu’au point 2 les mêmes phases se sont appauvries;
Généralement, X2 > 0, car à l’entrée dans la colonne le solvant (souvent recyclé) contient du
gaz absorbé dans un cycle antérieur.
Un point M sur la droite opératoire donne la composition des phases à un certain niveau de la
colonne, tandis que pour le même point, les conditions à l’interface sont exprimées par le
point Mi situé sur la courbe d’équilibre; le point Mi résulte de l’intersection de la ligne de
pente (kl’/kg’), à partir de M, avec la courbe d’équilibre.
Le calcul d’une colonne d’absorption se fonde spécialement sur les bilans et sur les lois
d’équilibre entre phases et a pour but de déterminer le nombre d’étages théoriques nécessaires
pour la réalisation d’une séparation donnée. Dans le cas de l’absorption, un plateau théorique
représente l’élément idéal de contact qui permet au gaz montant du plateau immédiatement
inférieur d’être en équilibre avec le liquide descendant du plateau immédiatement supérieur.
Le nombre minimum de plateaux théoriques nécessaires à une absorption entre des titres
donnés peut se déduire soit par voie graphique, en traduisant les équations de bilans par des
courbes ou des droites (méthode de McCabe et Thiele par exemple), soit par calcul numérique
en écrivant toutes les équations pour chaque plateau et en les résolvant.
La méthode graphique part du diagramme d’équilibre sur lequel on trace la courbe d’équilibre
et la droite d’opération. Les points situés sur la courbe d’équilibre représentent l’équilibre des
phases gaz-liquide sur les plateaux, alors que les points appartenant à la droite d’opération
représentent l’état du système gaz-liquide entre deux positions d’équilibre (plateaux).
Elle consiste à tracer des segments de droite (marches d’escaliers) entre la courbe d’équilibre,
la droite d’opération et les points indiquant les titres désirés; c’est le nombre de points
touchant la courbe d’équilibre qui donne le nombre minimum de plateaux théoriques.
Une solution analytique est possible dans le cas assez courant où la courbe d’équilibre peut
être assimilée à une droite, par exemple lors de l’absorption d’un gaz dilué, obéissant à la loi
de Henry.
Dans la pratique, le nombre des plateaux réels n’est pas identique au nombre des plateaux
théoriques calculé.