ANTALAS
ANTALAS
ANTALAS
5 | Anacutas – Anti-Atlas
Antalas
G. Camps
Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/2518
ISSN : 2262-7197
Éditeur
Peeters Publishers
Édition imprimée
Date de publication : 1 avril 1988
Pagination : 706-708
ISBN : 2-85744-319-6
ISSN : 1015-7344
Référence électronique
G. Camps, « Antalas », in 5 | Anacutas – Anti-Atlas, Aix-en-Provence, Edisud (« Volumes », n o 5) , 1988
[En ligne], mis en ligne le 01 décembre 2012, consulté le 20 avril 2019. URL : http://
journals.openedition.org/encyclopedieberbere/2518
Antalas
G. Camps
1 Chef berbère du début de l’époque byzantine qui joua un rôle important lors des conflits
du milieu du VIe siècle et que C. Courtois considérait comme le prince d’un « royaume de
la Dorsale tunisienne », qui, comme d’autres principautés, se serait constitué pendant
l’époque vandale. Les deux sources littéraires dont on dispose sont la Guerre des Vandales
de Procope et la Johannide de Corippe qui donnent, l’un et l’autre, un récit détaillé des
actions d’Antalas.
2 On sait qu’il était le fils de Guenfan, chef des Frexes, dont les Frechich (Frešiš) qui
occupent les confins algéro-tunisiens entre Kasserine, Thala et Tébessa, ont conservé le
nom. C. Courtois pense pouvoir dater de 510, sous le règne de Thrasamund, la
constitution du royaume « maure » de la Dorsale sous l’autorité de Guenfan. Les forces
principales sont celles des Frexes auxquelles s’ajoutent celles des Naffur. Ces « Maures »
ne sont pas exactement des Barbares ; leurs terres de parcours et de cultures sont à
l’intérieur de l’Empire depuis cinq siècles et Antalas lui-même s’il ne dédaigne pas, à
l’occasion, de s’allier à des Barbares « authentiques », nouveaux venus dans la province
d’Afrique, ne s’est jamais présenté comme un rebelle à l’Empire ou à la Romanitas, même
lorsqu’il pillait les villes de Byzacène et saccageait les campagnes. Mais à l’inverse de
certains princes berbères de Numidie et même de Mauritanie, Guenfan et Antalas étaient
demeurés païens, du moins le père n’hésita pas à consulter, selon Corippe, l’oracle
d’Ammon qui promit les destinées les plus hautes à Antalas. On peut toutefois s’interroger
sur la réalité de cette consultation dont le récit paraît trop fidèle à des souvenirs
littéraires. Quoi qu’il en soit, Antalas qui naquit entre 493 et 500, commença à faire parler
de lui dès l’âge de 17 ans en razziant des troupeaux en Byzacène. Plus que de simples
pillages ou chapardages, ces actions s’inscrivent parfaitement dans la suite d’activités
guerrières ou para-guerrières qu’un jeune chef se doit d’entreprendre à titre probatoire.
Dans de nombreuses régions méditerranéennes, surtout les plus conservatrices, comme le
Maroc ou la Sardaigne, mais aussi chez les Berbères du Sahara, il ne s’agit là que d’actions
honorables et valorisantes pour le jeune homme qui les accomplit.
3 De fait, Antalas acquit rapidement une grande renommée qui lui permit de succéder à son
père à la tête des Frexes, vers 510-515. Après la victoire de Solomon au Mont Burgaon,
Encyclopédie berbère, 5
Antalas 2
Encyclopédie berbère, 5
Antalas 3
BIBLIOGRAPHIE
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e
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INDEX
Mots-clés : Biographie, Personnage
Encyclopédie berbère, 5